institut national de recherches archéologiques réïeoti,es drac-sra t V 1 7 JUIN 2010 Inrap COURRIER ARRIVEE

Bretagne, llle-et-Vilaine (Le Perire, , Gennes-sur-Seiche, Argent ré-du-Plessis)

Terroirs gaulois, antiques et médiévaux sur le tracé de la L.G.V. -Le Mans (Secteur 4)

sous la direction de Gilles Leroux

Inrap Grand-Ouest Juin 2010 J253 5 INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES NATIONALES

Direction interrégionale Grand ouest

Rapport Final d'Opération

sur la Ligne à Grande Vitesse Rennes(Bretagne)-Le Mans (Pays de la Loire)

DIAGNOSTIC ARCHEOLOGIQUE

Sous la direction de Gilles LEROUX, avec la collaboration de Laurent AUBRY, Teddy BETHUS, Arnaud DESFONDS, Jessica FREITAS, Thomas GATEL, Véronique GUITTON, Géraldine JOUQUAND, Pierrick LEBLANC, Solenn LE FORESTIER, Joseph LE GALL, Frédéric BOUMIER, Vincent POMMIER, Cécile LE CARLIER, Myriam TEXIER

LG.V. RENNES-LE MANS Bretagne (Ille-et-Vilaine) Secteur 4 : /Argentré-du Plessis N° arrêté : 2008-143 DA 05030804 SOMMAIRE

Remerciements Fiche signalétique Générique de l'opération INTRODUCTION 1 - Cadre administratif de l'opération 2 - Cadre géographique 3 - Le contexte archéologique 4 - Présentation des méthodes d'investigation 5 - Présentation des résultats PRESENTATION DES DONNEES ARCHEOLOGIQUES I - Site de La Dinedière (commune de Brielles) 1 - Position géographique du site 2 - Présentation des vestiges archéologiques 3 - Analyse des découvertes II - Site de La Massuère (commune de Brielles) 1 - Position géographique du site 2 - Présentation des vestiges archéologiques 3 - Analyse des découvertes III - Site de La Fosse Poulain (commune de Brielles) 1 - Position géographique du site 2 - Présentation des vestiges archéologiques 3 - Analyse des découvertes IV - Site de La Liberderie (commune de Gennes-sur-Seiche) 1 - Position géographique du site 2 - Présentation des vestiges archéologiques 3 - Analyse des découvertes V - Site de La Blancharderie (commune d'Argentré-du-Plessis) 1 - Position géographique du site 2 - Présentation des vestiges archéologiques 3 - Analyse des découvertes CONCLUSION ANNEXES 1 - Etude du mobilier céramique de l'âge du Fer, par Joseph LE GALL 2 - Etude du mobilier céramique antique et médiéval, par Françoise LABAUNE 3 - Etude de l'urne funéraire du site de La Dinetière, commune de Brielles (site n°l), par Myriam TEXIER 4 - Etude des scories ferreuses du site de La Fosse Poulain, commune de Brielles (site n°3), par Cécile LE CARLIER 5 - Documents administratifs Remerciements

Si nous avons eu l'impression que notre opération de diagnostic archéologique sur ce secteur 4 de la future ligne L.G.V. entre Rennes et Le Mans avait été une réussite technique et humaine, alors qu'il nous a fallu braver des conditions climatiques difficiles pendant de longs mois, nous le devons certainement à l'abnégation et l'enthousiasme de tous les acteurs du projet qui ont joué une partition sans fausse note. Nous voudrions en effet souligner la parfaite coordination d'exécution des missions et des tâches revenant respectivement à : Réseau Ferré de , qui a organisé en amont de l'intervention sur le terrain des réunions d'informations publiques, destinées à servir de support pédagogique au message des archéologues, avec les participations actives de Michel BOUSSEAUD, Laurent DESVIGNES, sans oublier Eric LE ROY- BLAVET qui s'est assuré de l'avancement de nos travaux semaine après semaine en nous apportant son aide technique et son soutien moral ; France Ingéniérie Topographie qui a ouvert la voie sur le terrain, en la personne de Catherine ETIEN qui s'est acquittée de la lourde charge d'établir les conventions contractuelles entre R.F.F. et les exploitants agricoles, et d'Erik JEANNEAU qui a réalisé le piquetage des limites de l'emprise du projet ; l'INRAP, dont tous les services ont été à notre écoute et en particulier Thomas ARNOULD, Marie Nolier ou Michel BAILLIEUL ; Service régional de l'archéologie de Bretagne, représenté par Anne VILLARD-LE TIEC, Thierry LORHO ou Yves MENEZ qui ont su se rendre disponibles sur le terrain pour nous apporter leurs conseils ; U.M.R 6566 du C.N.R.S., qui en la personne de Cécile LE CARTIER, a répondu à notre appel lorsqu'il s'est agi d'expertiser les scories de forge du site médiéval de La Fosse Poulain à Brielles ; Entreprise de terrassement Beaussire et en particulier Jérôme LE SAUX qui a toujours été réactif pour répondre à nos souhaits sur le diagnostic, sans oublier les deux chauffeurs Jean-Marc SALMON et Mickaël GUENA dont nous pouvons louer le savoir-faire. J'ajouterais une mention toute particulière pour l'équipe des archéologues de terrain qui, dans des conditions rudes, ne s'est jamais départie de sa bonne humeur et du sens de sa mission. Ceci s'est d'ailleurs poursuivi après l'intervention de terrain où les différents spécialistes ont répondu à nos attentes dans les meilleurs délais. Cette organisation a évidemment favorisé la bonne marche de nos travaux de terrain, en préparant notamment la bienveillance des agriculteurs-exploitants à notre égard. Ceci devait être écrit et au nom de toute l'équipe des archéologues de l'Inrap, nous les en remercions. Fiche signalétique

Identité des sites Région : Bretagne Département : Ille-et-Vilaine Communes : Le Pertre, Brielles, Gennes-sur-Seiche, Argentré-du-Plessis

Propriétaires des terrains : privés Autorisation ou décision : arrêté préfectoral n° 2008-143 Titulaire : Gilles LEROUX Organisme de rattachement : INRAP Motif de l'intervention : construction de la ligne ferroviaire L.G.V. entre Rennes et Le Mans Aménageur/Maître d'ouvrage : Réseau Ferré de France (R.F.F.) Surface totale de l'intervention : 68,37 hectares Longueur = 12 kms. Surface diagnostiquée : 5 hectares 8 % de la surface sondée Date de l'intervention sur le terrain : novembre 2009-mars 2010

RESULTATS : Côte d'apparition des vestiges : 0,30 m à 0,70 m sous la surface du sol actuel Chronologie des découvertes : âge du Fer, Antiquité, haut Moyen-âge et fin du Moyen-âge Nature des vestiges immobiliers : fondations empierrées, fossés, fosses et trous de poteaux Nature des vestiges mobiliers : poteries, plaques de foyer en terre cuite

Notice sur la problématique de la recherche et les principaux résultats de l'opération archéologique : Les travaux de diagnostic archéologique réalisés sur le secteur 4 de la future ligne LGV entre Rennes et Le Mans répondent à une prescription de la part du Service régional de l'archéologie de Bretagne et ont été réalisés dans le cadre d'une convention établie entre R.F.F et l'INRAP. Dans la mesure où la connaissance archéologique de ce secteur oriental du département d'Ille-et-Vilaine se limitait à quelques occurrences de sites archéologiques inventoriés dans le cadre de prospections aériennes, et qui plus est non concernées par l'emprise ferroviaire, nos sondages ont donc été faits à l'aveugle, avec des taux d'ouverture de tranchées minimum de 5 % par rapport à la surface des terrains concernés par l'emprise totale des travaux. De cette manière, de l'est vers l'ouest, nous avons finalement découvert 5 sites archéologiques inégalement répartis sur le tracé. En effet, ceux-ci se concentrent sur les cinq derniers kilomètres de nos travaux exploratoires. Les raisons à cela sont difficiles à cerner et peuvent tenir de plusieurs paramètres (relief, géologie, pédologie, hydromorphie des sols) qui seront analysés. Les sites archéologiques semblent a priori tous appartenir à des habitats pour lesquels la limite spatiale de nos investigations rend difficile de juger de leur importance véritable. Ils appartiennent à trois grandes périodes chronologiques : l'âge du Fer, l'Antiquité et le Moyen- âge. La présence de 3 sites occupés vers la fin de la période gauloise confirme l'ancienneté et la densité de l'occupation des terroirs gaulois armoricains. Parmi ceux-ci, seul celui de La Dinetière montre une occupation relativement longue. Ce dernier possède également l'avantage d'être associé à une nécropole à incinérations. De toutes les manières, ces découvertes viennent avantageusement renseigner l'histoire de l'occupation et de l'aménagement des terroirs de cette partie sud-orientale de l'Armorique. Générique de Vopération

Intervenants scientifiques et techniques Equipe de terrain (Inrap) Gilles LEROUX, responsable de l'opération Jessica FREITAS, responsable de secteur Laurent AUBRY, Teddy BETHUS, Thomas GATEL, Véronique GUITTON, Géraldine JOUQUAND, Solenn LE FORESTIER, Joseph LE GALL

Intervenants techniques (Inrap) D.A.O. Arnaud DESFONDS Photographies : Gilles LEROUX Etude de la céramique de l'âge du Fer : Joseph LE GALL Etude de la céramique gallo-romaine et médiévale : Françoise LABAUNE Etude de la tombe à incinération de La Dinedière (Brielles) : Myriam TEXIER et Jessica FREITAS Etude des scories ferreuses du site de La Fosse Poulain (Brielles) : Cécile LE CARLIER (U.M.R. 6566 du C.N.R.S.) Topographie : Frédéric BOUMIER, Pierrick LEBLANC, Vincent POMMIER

Intervenants administratifs

Service régional de l'archéologie de Bretagne : Stéphane DESCHAMPS, conservateur régional Yves MENEZ, conservateur-adjoint Anne VILLARD-LE TIEC, conservatrice en charge du dossier de l'opération Thierry LORHO, ingénieur S.I.G.

Institut National de Recherches Archéologiques Nationales, direction interrégionale Grand- ouest : Gilbert AGUESSE, directeur interrégional Michel BAILLIEUL, assistant scientifique et technique Thomas ARNOULD, assistant à l'A.S.T. Marie NOLIER, logisticienne

Réseau Ferré de France Michel BOUSSEAUD, responsable du pôle territorial Laurent DESVIGNES, correspondant territorial Eric LE ROY-BLAVET, responsable S.I.G. Autres intervenants :

France Ingénié rie topographie (FIT Conseil, Géomètres-experts) : Emmanuel CHAMP AIN, responsable d'établissement Catherine ETIEN, responsable du service Assistance Foncière Erik JEANNEAU, topographe

Ecosphère (étude et aménagement des milieux naturels) : Franck LE BLOCH

Entreprise de terrassement Christophe BEA USSIRE (Carentan, 50) Jérôme LE SAUX, conducteur de travaux Jean-Marc SALMON, chauffeur de pelle mécanique Mickaël GUENA, chauffeur de pelle mécanique INTRODUCTION

1 - Cadre de l'opération Le projet de construction d'une ligne ferroviaire à grande vitesse (L.G.V.) entre Rennes et Le Mans, deux capitales régionales dynamiques, est directement à l'origine de notre intervention dans cette partie orientale de la Bretagne administrative. La volonté politique de l'Etat de rapprocher, au moins en temps de déplacement, ces deux métropoles régionales de Paris, passait nécessairement par la création d'un nouvel itinéraire. L'étude de faisabilité en est revenue à l'établissement public Réseau Ferré de France. Le rapprochement de celui-ci avec les Services régionaux respectifs de l'archéologie, Bretagne et Pays de la Loire, a débouché sur la mise au point de conventions destinées à régler les paramètres de l'intervention archéologique préventive sur le futur tracé. De cette manière, le futur fuseau ferroviaire a été découpé en 19 tronçons de longueur et de superficie sensiblement comparables d'une longueur de 12 km environ. La partie bretonne de cette future voie ferrée ne dépassant pas une cinquantaine de kilomètres a donc été partagée en 4 secteurs, numérotés de 1 (en partant de Rennes) à 4 (en arrivant à la frontière départementale avec la Mayenne) (Fig. 1 et 2). Il a été décidé de débuter nos recherches par le secteur 4. Celui-ci traverse les communes du Pertre, Brielles, Gennes-sur-seiche et Argentré-du-Plessis, toutes situées dans le département d'Ille-et-Vilaine.

2 - Cadre géographique Nos travaux se concentrent sur la frange orientale du département d'Ille-et-Vilaine, entre la frontière administrative et historique séparant la Bretagne des Pays de la Loire, sur la commune du Pertre, et le sud de la commune d'Argentré-du-Plessis. D'un point de vue topographique, le fuseau étudié débute sur le massif granitique du Pertre, culminant à 173m d'altitude, puis entame progressivement sa descente vers les marges schisteuses du bassin rennais en ne dépassant plus 80m d'altitude. Cette différence de nature du socle, granité puis schiste briovérien, a occasionné bien évidemment une différence dans la nature des sols recouvrant. Si le premier a généré des sols légers et bien drainés, le second a livré des sols plus lourds et a priori moins favorables à une agriculture ancienne rudimentaire. Pourtant, c'est plutôt le modelé du relief qui semble avoir fait la différence dans le critère de choix d'implantation des communautés humaines anciennes sur ces terroirs. En effet, alors que le plan incliné, mais régulier, du versant occidental du massif du Pertre, puis la zone plane de transition avec le bassin rennais, jusqu'à la hauteur du bourg de Brielles, ont présenté des terrains peu drainés naturellement, par la suite le relief se diversifie avec de petits moutonnements différenciés par des talwegs peu prononcés mais qui offrent une variété d'exposition des versants, eux-mêmes parcourus par des petits ruisseaux qui accélèrent l'évacuation des eaux. De la sorte, une série de petits terroirs se sont trouvés individualisés. Par la diversité naturelle qu'ils présentaient, ceux-ci ont fait l'objet de toutes les convoitises en matière d'implantation des sites d'habitat. C'est ce que montre la répartition des découvertes de sites archéologiques effectuées dans le cadre de ce diagnostic archéologique. Fig.l : Localisation géographique du secteur 4 de la future L.G.V. entre Rennes et Le Mans, objet du diagnostic archéologique. 3 - Le contexte archéologique

Le quart sud-est du département d'Ille-et-Vilaine fait l'objet de prospections archéologiques répétées depuis une vingtaine d'années dans le cadre de programmes de prospection-inventaire placés sous l'égide du Ministère de la Culture. C'est donc naturellement que nous avons consulté la Carte archéologique régionale qui constitue une banque de données patrimoniales de référence. Concernant donc directement notre opération, cette requête s'est avérée décevante puisque seuls quatre sites archéologiques, reconnus sous la forme d'enclos vraisemblablement protohistoriques, venaient se positionner à proximité immédiate de l'emprise du tracé de la future L.G.V., mais sans être touchés physiquement par l'aménagement. Il s'agit, de l'est vers l'ouest, d'un enclos compartimenté à l'ouest des Juliennières et des enclos emboîtés de la Gacillère, sur la commune du Pertre, d'un enclos ovale à La Feuillardière, au nord du bourg de Brielles et enfin d'un groupement d'enclos au nord du hameau de La Massuère, toujours sur la commune de Brielles. Hormis une fosse mise au jour à moins de 100m au sud du premier d'entre eux, en partie comblée par du mobilier de la fin de l'âge du Fer, mais isolée et de la découverte plus importante du site de La Massuère (site n°2 de notre diagnostic) qui peut être en rapport étroit avec les enclos déjà inventoriés, mais éloignés de 200m environ vers le nord-ouest, les autres découvertes anciennes n'ont pas trouvé de développement dans l'emprise ferroviaire.

4 - Présentation des méthodes d'investigations (Fig. 3 à 11)

Les travaux de diagnostic archéologique ont débuté à la mi-novembre 2009 avec un binôme d'archéologues encadrant une seule pelle mécanique. Il s'agissait en quelque sorte de tester la validité et la faisabilité d'un protocole établi entre les différents partenaires. Les différentes opérations devaient se combiner et s'enchaîner pour que nous restions opérationnels sur le terrain. Il faut dire que tout s'est déroulé au-delà de nos espérances. Les signatures de conventions, établies entre Réseau Ferré de France et les différents exploitants agricoles, suivies du piquetage des limites de l'emprise, ont toutes précédé notre venue sur le terrain. De cette manière, et en prévenant à l'avance les agriculteurs de notre arrivée, les passages d'une parcelle de terre à l'autre, ou bien encore les transferts de pelleteuses, ont été facilités (Photos 1 et 2). Les premières tranchées du diagnostic ont été réalisées au niveau de la frontière départementale entre l'Ille-et-Vilaine et la Mayenne, sur le point le plus oriental du secteur 4. Le déroulement de l'opération s'est donc poursuivi vers l'est, en direction d'Argentré-du- Plessis. Après l'intermède des congés de fin d'année et jusqu'à la fin de l'opération, vers la mi-mars 2010, le chantier a repris avec cette fois deux binômes d'archéologues encadrant deux pelles mécaniques, l'une poursuivant ce qui avait été engagé, l'autre commençant une nouvelle série de tranchées à partir de la limite occidentale du secteur 4, à hauteur d'Argentré- du-Plessis. Finalement les deux chantiers ont opéré leur jonction entre les sites de La Fosse Poulain (site n°3) et de La Liberderie (site n°4). Ponctuellement encore, les équipes ont été renforcées d'une ou deux personnes, notamment lors des évaluations des indices de sites mis au jour. Concrètement sur le terrain, nous avons choisi l'option d'ouvrir des séries de tranchées interrompues dont les différentes lignes sont disposées en quinconce. Leur nombre a pu varier en fonction de l'amplitude de la largeur de l'emprise ferroviaire, mais la moyenne a été de trois. La Blancharderie

Emprise du tracé L.G.V.

Tranchées de diagnostic

O Sites archéologiques

^"AVF,

Fig. 2 : Plan d'ensemble des sondages de diagnostic réalisés sur le secteur 4 de la L.G.V. et reportés sur fond topographique avec figuration des sites archéologiques identifiés. De cette manière et du fait que ces tranchées mesurent environ 20m de long pour 3m de large, nous étions en mesure de répondre à la prescription du Service régional de l'Archéologie nous demandant d'ouvrir une surface minimale de 5%. Ponctuellement encore, et toujours dans la phase d'évaluation des indices de sites, ce taux d'ouverture a pu être porté à 10 ou 15%. Au total nous avons ouvert 806 tranchées pour une surface décapée de 5 hectares (Photos 1 et 2). On ne saurait être complet sans préciser qu'un petit secteur de l'emprise n'a pu faire l'objet de notre investigation. Il s'agit du siège d'exploitation agricole de La Rouvrais, sur la commune d'Argentré-du-Plessis

Photo 1 : Vue aérienne des tranchées de diagnostic à hauteur du lieu-dit La Massuère, commune de Brielles. Photo 2 : Vue aérienne des tranchées de diagnostic à hauteur du lieu-dit Le Haut Brétorin, commune du Pertre.

5 - Présentation des résultats

Le bilan scientifique du diagnostic se résume à la mise au jour de 5 entités archéologiques dont le développement spatial et la densité ou la complexité sont relativement caractéristiques des sites habités. Trois ont d'entre eux ont été découverts sur la commune de Brielles, les deux autres, respectivement sur les communes de Gennes-sur-Seiche et Argentré- du-Plessis. Nous les avons numérotés de 1 à 5, en allant de l'est vers l'ouest. Il s'agit donc des sites de La Dinetière (site n°l), de La Massuère (site n°2) et de La Fosse Poulain (site n°3) pour la commune de Brielles, de La Liberderie (site n°4) sur la commune de Gennes-sur- Seiche et de La Blancharderie (site n°5) pour la commune d'Argentré-du-Plessis. Leur répartition est inégale sur le tracé de ce secteur 4. En effet, il se trouve que le massif granitique du Pertre n'a délivré aucune entité archéologique mais que l'amorce du bassin rennais, avec un relief qui favorise la création des micro-terroirs, a été le théâtre de toutes les découvertes. L'appartenance chronologique des vestiges indique des installations humaines relativement récentes, puisque la période de la Préhistoire n'est absolument pas représentée et que la protohistoire ne l'est que pour sa phase la plus tardive. Ainsi la période de la fin de l'âge du Fer (Ill-Ie siècles av. J.-C.) est commune aux sites n° 1, 2 et 5. Le haut Moyen âge (VH-Xe siècles ap. J.-C.) est quant à lui concerné par le site n°4 et la fin du Moyen âge (XIII- XVe siècles) par celui de La Fosse Poulain (site n° 3). Sans exception, les vestiges archéologiques appartiennent à des habitats. Seul le site de La Dinetière se distingue du lot par une occupation certainement plus longue entre la période gauloise et l'Antiquité, une emprise au sol plus importante et la présence d'une nécropole vraisemblablement associée. Cette information brute reste seulement indicative, car il faut rappeler combien la perception des sites est faussée ou tronquée par la faiblesse de l'emprise ferroviaire qui constitue néanmoins notre seul angle d'approche de leur connaissance. Département de la MAYENNE

Commune de SAINT-CYR-LE-GRAVELAIS Département d'ILLE-ET-VILAINE

Montarge Commune de LE PERTRE

Juliennières

Saint Nicolas

Commune

La Chesnaie

Commune de BlAULIEU-SUR-OUDON - Emprise implantée

^jn sn ijjym Département d'ILLE-ET-VILAINE Département de la MAYENNE

Fig. 3 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique à partir de la frontière administrative avec le département de la Mayenne (commune du Pertre - Tranchées de 1 à 116). Département d'ILLE-ET-VILAINE La Pécotière

Commune de LE PERTRE La Mellerais Fériau

Le Puits

176 bis

177 bis 178 bis

181 bis 18C0 bi3s V

Le Haut B: La Houlaudièri

100m

Fig. 4 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique (commune du Pertre - Tranchées de 113 à 194) Commune

Département d'IELE-ET-VILAINE

:mene

La Chintre

La Grande Haie de Purqn

La Petit

La Moriçïëre

«™onme de BRIELLES

Département d'IU.E-ET-VILAINE

Commune

Fig. 5 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique (commune du Pertre - Tranchées de 196 à 269). La Dinetiëre

Commune de BRIELLES

Le Busson

À Habitat

'La Feuillardière

La Dinetièrc

Le Plessis

Le Clos Jardin

Fig. 6 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique (commune de Brielles - Tranchées de 260 à 376) avec localisation du site gaulois et antique de La Dinetière. La Massuère

La Payîœ/ë~~N

La Dinetière La Massuère

Habitai

La Feur

La Rabardière

500m

Fig. 7 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique (commune de Brielles - Tranchées de 328 à 460) avec localisation des sites archéologiques de La Dinetière et de La Massuère Fig. 8 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique (commune de Brielles - Tranchées de 409 à 559) avec localisation du site médiéval de La Fosse Poulain et du site de l'Age du Fer de La Massuère. Fig. 9 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique (commune du Pertre - Tranchées de 495 à 1193) avec localisation des sites médiévaux de La Fosse Poulain et de La Liberderie. La Cnauvelière

J

La Meneuâièse

La Sansonnière

100m 500m La Rouvrais

L'Edvinière

La Hervellerie

.LES ROUVRAIS La Blancharderie

La Blancharderie

Hoy7

lOOin

Secteur correspondant au siège de l'exploitation agricole de La Rouvrais non diagnostiqué (Extrait du plan cadastral informatisé - Section BK). Fig. 11 : Plan de détail de l'implantation des tranchées de diagnostic sur fond topographique (commune d'Argentré-du-Plessis - Tranchées de 1000 à 1109) avec localisation du site archéologique de l'Age du Fer de La Blancharderie. I - SITE DE LA DINETIERE (commune de Brielles)

Coordonnées Lambert : x = 343,960 Y = 2340,770 Coordonnées cadastrales : section B ; parcelles : 69, 93, 94, 95, 158, 159, 164, 867, 1365, 1367, 1368, 1369,1409,

1 - Position géographique du site (Photo 3)

Pour autant qu'on connaisse le site archéologique de La Dinedière, celui-ci occupe la partie centrale d'un petit plateau dont l'altitude est comprise entre 90 et 95m. Il se positionne aussi au centre d'un petit terroir déterminé et découpé, en premier lieu par un talweg sur son côté occidental, entretenu par le ruisseau de Salé qui coule sur un axe nord-ouest/sud-est et son petit affluent transversal, puis en second lieu par un nouvel affluent du ruisseau de Salé, orienté cette fois selon un axe nord-sud, ce dernier traverse le bourg de Brielles. L'omniprésence des drains agricoles, installés qui plus est à différents niveaux, ont constitué une véritable contrainte à la bonne gestion des notre intervention mécanique ou manuelle sur les faits archéologiques. Il paraît évident que les conditions hivernales, telles que nous les avons connues, devront, autant que faire se peut, être évitées pour faciliter l'exécution d'une fouille.

Photo 3 : Vue aérienne du site de La Dinetière après rebouchage des tranchées de diagnostic. 2 - Présentation des vestiges archéologiques (Fig. 12,13,14)

Le site archéologique de La Dinetière est composé de deux entités, distinctes par leur nature et dans l'espace ; néanmoins elles paraissent complémentaires. Il s'agit tout d'abord d'un vaste habitat mis en place vers la fin de la période gauloise et qui semble perdurer ou être réutilisé à la période antique. Il s'agit ensuite d'un ensemble funéraire situé au sud du lieu-dit La Feuillardière. Ce dernier ensemble paraît correspondre au prolongement de la zone habitée dont il n'est éloigné que de quelques dizaines de mètres vers l'est. Ce qui les distingue vraiment c'est leur implantation topographique. Si l'habitat privilégie les terrains plus sains du sommet d'un plateau, la nécropole se cantonne uniquement à une zone basse périphérique. Les vestiges archéologiques appartiennent à deux catégories distinctes. A une écrasante majorité, il s'agit tout d'abord de faits archéologiques fossoyés ; ils correspondent ensuite à la fondation empierrée d'un bâtiment quadrangulaire et à plusieurs autres zones marquées par la présence de pierres.

La zone habitée

Les fossés constituent la majeure partie des faits archéologiques identifiés sur le site de La Dinetière. On peut même affirmer que nombre d'entre eux constituent les éléments structurants des grandes phases d'aménagement de l'espace anthropique. Si leurs orientations adoptent globalement les axes nord-ouest/sud-est et nord-est/sud-ouest, à y regarder de plus près il paraît évident qu'ils obéissent à plusieurs directions qui peuvent trahir une multitude de remaniements ou de refontes totales du site. Toutefois seuls les examens de leurs profils et de leurs remplissages respectifs peuvent nous permettre de les discriminer un tant soit peu. Celle-ci occupe l'extrémité méridionale d'un plateau qui se développe en direction du lieu-dit La Dinetière. Elle s'étend sur une longueur reconnue de plus de 300m selon l'axe est- ouest du tracé de la future ligne L.G.V. Cette occupation est matérialisée par des faits archéologiques fossoyés que l'on rencontre habituellement sur les sites d'habitats ruraux , tels que fossés, fosses ou autre trous de poteaux. Hormis les réseaux fossoyés qui constituent donc la majeure partie des faits archéologiques, la zone centrale du site, entre les tranchées 417 et 354, délivre également quelques fosses et trous de poteaux. Mais il est toujours délicat d'attribuer une fonction précise, en l'absence de fouille, à la plupart de ces fosses (fosses détritiques ou excavations de récupération de matériaux ?). Les alignements de trous de poteaux reconnus dans la tranchée 354 doivent vraisemblablement appartenir à une ou des palissade(s) qui elle(s)-même(s) complète(nt) l'organisation spatiale du site. De par son orientation, le premier d'entre eux, constitué par les poteaux F.l à 5, 10, 12, pourrait appartenir à la phase gallo-romaine d'aménagement du site. Il est en effet globalement parallèle aux fossés F.2 (Tr.342) et F.2 (Tr.349). La Dinetière

omain

Limites cadastrales acropole Limites de cultures

Chablis Fossés gaulois et/ou gallo-romains Fossés gallo-romains Trous de poteaux Fossés modernes Empierrement ou fondation Drains I incinérations <

1 Fig. 12 : Plan général du Site de La Dinetière (commune de Brielles - section B) sur fond cadastral moderne < I La phase gauloise

Elle constitue assurément la trame la plus importante du site, tant par son développement spatial, le nombre et le gabarit de ses fossés. Ces derniers répondent à des orientations perpendiculaires communes, à savoir ouest-nord-ouest/est-sud-est et ouest-sud- ouest/est-nord-est. Certains de ces creusements seront réutilisés postérieurement à l'époque gallo-romaine. Parmi ceux-ci, on notera particulièrement la présence du fossé F.l, Tr.344 ou F.4, Tr.373 qui possède un profil en V et un fort gabarit (p = 1,50m ; 1 = 2m). Sa présence en bordure de la limite d'emprise nord (tranchées 343 et 344) n'a malheureusement pas permis de révéler ses prolongements ou ses éventuels retours ; néanmoins nous pensons qu'il peut correspondre au côté sud d'un enclos majeur du site qui se développerait vers le nord. Le fossé F.4, Tr.344, F. 15, Tr.345, F.l, Tr.420 se greffe sur le précédent, mais s'il possède également un profil en V, son gabarit est plus petit (p = 0,70m ; 1 = 1,70m), ce qui lui confère peut-être un rôle secondaire de partition de l'espace aménagé. Les autres fossés qui peuvent appartenir à cette phase de l'occupation gauloise du site adoptent généralement des gabarits nettement inférieurs, tout en se fondant dans la trame générale. Trois d'entre eux, parallèles, occupent la bordure occidentale du site (Tranchée 345 : F.8, 10, 17 et tranchée 421 : F.l, 2, 3) ; ils peuvent participer à la matérialisation d'une clôture sur le côté occidental de l'habitat. L'examen des différentes coupes indique que les fossés ont été en grande partie rebouchés avant une réutilisation à l'époque antique (F.l, Tr.344 ou F.5/6, Tr.342).

Le mobilier gaulois

Les points de découverte de mobilier gaulois sont peu nombreux, mais ce nombre est en rapport avec celui des sondages mécaniques réalisés: F.l, Tr.337 ; F.l, Tr.339 ; F.l, Tr.341 ; F.l, Tr.344 ; F.2, Tr.355 ; F.l, Tr.358 ; F.l, Tr.365 ; F.l, Tr.373 et F.9, Tr.375. Le lot le plus intéressant revient au comblement du fossé F.l, Tr.344. Celui -ci a livré une quinzaine de tessons parfaitement identifiables, appartenant à de la vaisselle domestique datable de la fin de l'âge du Fer (seconde moitié du Ile ou de la première moitié du 1er siècle avant notre ère).

La phase antique

La phase antique d'occupation du site comprend essentiellement une série de fossés rectilinéaires et un bâtiment quadrangulaire à fondation empierrée dont les orientations sont isoclines. Il existe deux autres empierrements sur le site (Tr.416, 417), mais dans le cadre de notre diagnostic, nous n'avons pu déterminer leur nature. Les premiers correspondent à des réutilisations d'axes préexistants (Us.l du fossé F.l, Tr.344 ; Us.l, 2 du fossé F.4, Tr.373 ; Us.l des fossés F.5/F.6, Tr.342), ainsi qu'à des créations (fossé F.l, Tr.341). Ils sont reconnaissables à leurs profils en cuvette et à leur remplissage contenant du mobilier incontestablement et uniquement gallo-romain (Photos 7 et 8).

Le décapage de la tranchée 375 a donc occasionné la mise au jour de la fondation empierrée d'un bâtiment rectangulaire dont les dimensions sont de 9m x 8m. Cette structure est composée de blocs de grès non équarris probablement déposés dans une tranchée de fondation de 0,70m de large environ. Son état de conservation est médiocre puisqu'elle semble avoir été régulièrement écrêtée par les labours modernes successifs et coupée de biais La Dinetière

terre végétale

terre végétale

Limon argileux brun riche en plaquettes de schiste, tegulae, blocs de schiste et grès et céramique Limon argileux brun avec cailloutis, céramique gallo-romaine Limon argileux brun clair riche en plaquettes de schiste. 1 - Limon argileux gris avec cailloutis homogèt Limon argileux brun cendreux riche en charbon de bois, et charbon de bois. Limon argileux brun-gris riche en plaquettes de schiste. 2 - Limon argileux gris compact homogène. Limon argileux brun-gris avec plaquetttes de schiste compact homogène. Limon argileux gris avec plaquetttes de schiste compact homogène. céramique, tuiles et cailloutis. Limon argileux brun riche en terre cuite architecturale Effondrement de paroi avec céramique. Limon argileux gris orangé compact avec céramique (effondrement de paroi). Limon argileux gris orangé compact homogène avec scories. Limon argileux gris orangé riche en plaquettes de schiste. et plaque foyère. Limon argileux brun clair riche en plaquettes de schiste. Poche de cailloux. Limon argileux gris riche en plaquettte de schiste.

Fossé 0allo-romain 1 - Limon argileux gris homogène lessivé riche en céramique avec perle et charbon de bois. 2 - Limon argileux gris homogène lessivé, nodules de substrat, quartz et charbon de bois

Chablis Fossés gaulois et/ou gallo-romains Fossés gallo-romains

1 - Limon argileux gris compact avec quelques fragments 1 - Limon argileux brun-gris oxydé Trous de poteaux 1 - Limon argileux gris orangé 1 - Limon argileux gris oxydé compact de tuiles et cailloutis. Fossés modernes homogène avec rares plaquettes. avec plaquettes de schiste. avec blocs de grès. 2 - Limon argileux brun-gris. 2 - Limon argileux brun orangé 2 - Limon argileux gris orangé oxydé 3 - Limon argileux gris avec plaquettes. compact avec plaquettes de schiste. Empierrement ou fondation Drains homogène et compact. 4 - Limon argileux gris oxydé compact homogène.

100m

Fig. 13 : Plan de détail de la zone d'habitat du site de La Dinetière (commune de Brielles - section B) avec coupes et profils des principaux faits archéologiques. par un fossé postérieur (Photos 11 et 12). Son calage chronologique ne peut se faire que par défaut ; néanmoins nous estimons qu'il doit appartenir à cette phase gallo-romaine, du fait de l'absence de tout mobilier moderne (poterie ou ardoise) et surtout du fait de son caractère isocline avec les principaux fossés au remplissage antique.

Photo 4 : Coupe du fossé F.l, Tr. 344. Le profil en V, typique des ouvrages de la fin de l'âge du Fer, a été obtenu par creusement du substrat schisteux. Son remplissage est uniquement constitué de plaquettes de schiste qui constituaient à l'origine le noyau d'un talus. Il peut correspondre au côté d'un enclos important.

Photo 5 : Vue en coupe du profil et du remplissage du fossé F.4, Tr.373. Au creusement initial en V, succède un remplissage possédant les traces d'une forte anthropisation (plaques foyères et poteries). Photo 6 : Fossé F.4, Tr.344, dont le creusement en V correspond aux travaux de l'aménagement gaulois du site. Il peut correspondre à une subdivision d'un enclos important.

Photo 7 : Coupe du fossé F.2, Tr. 343. Il montre un creusement gaulois initial en V et un remplissage terminal de tuiles gallo-romaines (côté droit du cliché). Photo 8 : Vue en coupe du profil en cuvette et du remplissage du fossé F.l, Tr.341. Il indique un remplissage mis en œuvre à l'époque gallo-romaine. Photo 9 : Vue de la fosse rectangulaire F.2, Tr.367. Si sa destination reste indéterminée, son remplissage a livré du mobilier antique.

Photo 10 : Détail du sondage réalisé sur la fosse F.2, Tr.367. Photo 12 : Idem. La nécropole (Fig. 14)

L'ensemble funéraire a été mis au jour lors du creusement des tranchées 323 (F.l à 13), 326, 324 (F.l et 2) et 334. La configuration topographique correspond au versant occidental d'une tête de talweg, dont l'altitude est comprise entre 92 et 94 m N.G.F. Celle-ci se présente sous la forme d'une série de fosses cendreuses dont les diamètres n'excèdent pas 0,70 m. A l'occasion du décapage, l'une d'entre elles (Tr.323 : F.2) a livré un vase de facture gallo-romaine au remplissage également cendreux (Fig. 14) ; ce qui nous a permis d'authentifier l'existence d'une urne funéraire, appartenant elle-même à cet ensemble plus vaste. En l'état actuel de la recherche, ce sont donc une quinzaine de fosses cinéraires qui ont été identifiées. Elles se concentrent essentiellement dans la tranchée 323. Bien évidemment, nous nous heurtons aux contraintes physiques de l'emprise ferroviaire pour évaluer convenablement le développement spatial de la nécropole. Cette concentration de la tranchée 323, ajoutée à l'absence de vestiges comparables dans la tranchée parallèle 336, semblerait plutôt indiquer un développement, hors emprise et vers le nord.

Au regard des quelques vestiges que nous avons découverts, on peut affirmer que l'état de conservation de cet ensemble funéraire est relativement médiocre. Il est notamment évident que toute trace éventuelle d'un tertre, ou de tout autre aménagement périphérique, aura été effacée par les pratiques culturales modernes intensives (nous l'avons vérifié). Par ailleurs, aucune trace d'enclos périphérique n'a été détectée, mais cela est plus conforme avec ce que nous connaissons des petites nécropoles gallo-romaines dans le bassin de Rennes. Dans la mesure où cet ensemble se situe dans une légère dépression, son état sanitaire peut épisodiquement être aggravé par des conditions météorologiques pluvieuses. Une autre découverte peut venir compléter ces vestiges, mais elle est légèrement déconnectée spatialement, vers l'ouest dans la tranchée 337 (F.l). Il s'agit à nouveau d'une petite fosse circulaire de moins d'un mètre de diamètre. Celle-ci renfermait un petit pot de facture gauloise retrouvé en position retournée. Toutefois, aucune trace cendreuse n'a été détectée. Sans être certain pour autant que ce dernier objet ait été trouvé en position primaire, on ajoutera que l'étude minutieuse des sédiments qu'il renfermait nous a fait découvrir un fragment de perle en verre, ce qui offre un élément supplémentaire dans l'hypothèse de son appartenance à la nécropole. Si la continuité de la fréquentation de cette nécropole, entre la fin de l'âge du Fer et la période antique, était confirmée, cela constituerait une nouveauté dans l'ouest de la gaule et donc une information de première importance (Photos 13 et 14). 1 - Limon argileux gris-brun meuble avec charbon de bois et céramique. 2 - Limon argileux gris-orange très compact avec traces de manganèse. 0 lm 1 - Limon argileux gris-noir meuble hétérogène avec traces d'os, terre cuite et céramique. 2 - Limon argileux gris-beige meuble homogène avec nombreuses paillettes de schiste, terre cuite et céramique. 3 - Sédiment argileux beige orangé mêlée à de nombreuses paillettes de schiste, rejets rubéfiés et charbon de bois. 4 - Sédiment argileux gris-jaune meuble homogène mêlée à de nombreuses paillettes de schiste et présence de gros blocs.

Tr 366 - F 1 Tr 366 - F 2 S N O 1 E

- Limon argileux gris clair.

1 - Limon argileux brun-gris hétérogène q lm

2 - Effondrement de paroi. Chablis Fossés gaulois et/ou gallo-romains Tr 363 - F 7 # Fosses Fossés gallo-romains S ! N * • • • 1 - Limon argileux brun orangé clair. Trous de poteaux Fossés modernes 1 - Limon argileux gris clair compact * 1 - Limon argileux brun-gris orangé avec plaquettes de schiste. 0 lm riche en plaquettes de schiste. V Empierrement ou fondation • Drain

Fig. 14 : Plan de détail de la nécropole antique du site de La Dinetière (commune de Brielles - section B) avec coupes et profils des principaux faits archéologiques. Photo 13 : Vue de dessus de la fosse circulaire F.l, Tr.337 en cours de fouille. Un petit vase gaulois apparaît en position retournée dans un surcreusement de cette même fosse.

Photo 14 : Vue de détail du vase gaulois retourné dans la fosse F.l, Tr.337. 3 - Analyse des découvertes

Ce site de La Dinetière correspond à la découverte la plus importante du diagnostic, au moins d'un point de vue spatial. En effet les vestiges se répartissent sur 500m de long entre la zone de l'habitat et la nécropole ; de plus, il est logique de penser qu'ils se prolongent aussi vers le nord et le sud sur des distances à peu près comparables. On notera également qu'il occupe une position topographique enviable, à savoir un milieu de plateau relativement sain qui lui a offert un potentiel de développement spatial important et adapté à une économie basée sur les revenus agricoles, tandis que la nécropole associée est confinée à des lieux plus ingrats mais finalement appropriés aux repos des morts. Il constitue également le seul site découvert sur le tracé qui montre une longue occupation, au moins deux ou trois siècles, entre la fin de l'âge du Fer et la période antique (le siècle av. J.-C. /Ile siècle ap. J.-C.). On pourra donc s'interroger sur le mode de transition entre ces deux périodes, à savoir s'il s'agit d'une simple continuité de l'occupation du site ou d'une véritable rupture. Il serait également intéressant d'observer de quelle manière ces éventuels changements ont pu se répercuter sur les rites funéraires. On ne manquera pas non plus de souligner sa proximité avec le site voisin de La Massuère avec lequel il possède un temps commun d'occupation, celui de La Tène finale et donc de s'interroger sur les liens qu'ils pouvaient entretenir : égalité ou subordination, au sein de terroirs fortement aménagés. II - SITE DE LA MASSUERE (commune de Brielles)

Coordonnées Lambert : x = 343,100 Y = 2341,070 Coordonnées cadastrales : section A ; parcelles : 471, 478, 479, 480, 481, 482, 484, 844, 946, 957

1 - Position géographique du site

Les vestiges archéologiques rencontrés sur le site de La Massuère prennent place à nouveau au sein d'une petite entité géographique enserrée sur la totalité de sa circonférence par le ruisseau de Salé et deux de ses affluents. D'un point de vue topographique, ce secteur correspond à une proéminence culminant à 94 m d'altitude, caractérisée par une longue pente régulière affectée au sud-ouest. Les vestiges observés sont calés entre les courbes de niveau des 80m et 85m d'altitude. La faiblesse de l'emprise spatiale de nos recherches, limitée présentement à une largeur de 45m, nous a empêchés une nouvelle fois d'appréhender la totalité de cette occupation humaine de l'âge du Fer. Nous sommes donc dans l'incapacité de dire si cette occupation se prolonge jusqu'à la rive gauche du ruisseau de Salé, ou bien encore d'établir un lien physique entre celle-ci et les enclos détectés par prospection aérienne, sis à moins de 150 m vers le nord. L'enlèvement de la terre végétale laisse apparaître le substrat schisteux plus ou moins altéré sur lequel le remplissage des fossés ou autres trous de poteaux se lit parfaitement. La présence de drains agricoles ou autres canalisations constituent en revanche une sérieuse contrainte à un décapage profond ou aux creusements ponctuels de coupes sur les structures archéologiques. Il est clair que le choix des dates d'intervention d'une hypothétique fouille sur le site sera déterminant quant à son déroulement dans des conditions sanitaires acceptables. La lisibilité du site de La Massuère présente plusieurs difficultés qui tiennent à la fois à la faiblesse de l'emprise elle-même et à l'existence sur ce même lieu d'une occupation moderne (XV-XVIè siècles environ) qui a généré de nombreuses parcelles dont les limites fossoyées empiètent sur les vestiges gaulois. Malgré cela, la mise au jour des faits archéologiques et de mobiliers caractéristiques de la fin de l'âge du Fer, ne laisse aucun doute sur l'existence d'un habitat gaulois parfaitement structuré.

2 - Présentation des vestiges (Fig. 15 et 16 ; Photos 16 à 20)

Celui-ci est essentiellement caractérisé par une série de fossés dont les gabarits et les orientations sont multiples. En l'état actuel de la recherche, et notamment du fait d'un manque de lisibilité dans le prolongement de ces fossés, il nous est impossible d'envisager leur schéma directeur. Nous n'avons, par exemple, pu reconnaître le moindre angle susceptible de déterminer l'amorce planimétrique d'un enclos. Pourtant, leur densité ne laisse aucun doute sur la présence de telles structures. Nous mettrons néanmoins en lumière une suite de fossés dont les orientations pourraient être similaires ou perpendiculaires, c'est-à-dire compatibles avec une certaine structuration de l'espace. Il s'agit, successivement de l'est vers l'ouest, et sans a priori sur une quelconque hiérarchie : Tr.444 : F.l, 2, 3 ; Tr.428 : F.l ; Tr.443 : F.2, 3 ; Tr.451 : F.l ; Tr.452 : F.l ; Tr.429 : F.3 ; Tr.431 : F.l. Une majorité d'entre eux répond à une orientation commune sud-ouest/nord-est, tandis que les fossés Tr.428 : F.l et TR.443 : F.2 semblent Limites cadastrales Limites de cultures

Chablis Fossés gaulois Fossés modernes Trous de poteaux Drains Chemin moderne

;suere

Fig. 15 : Plan général du Site de La Massuère (commune de Brielles - section A) sur fond cadastral moderne. adopter une orientation perpendiculaire nord-ouest/sud-est. Cette éventuelle unité n'est guère corroborée par leur gabarit. Ainsi, au massif fossé F.l de la tranchée 428, largement ouvert, succède le profil plus étriqué du fossé F.3 de la tranchée 443 ou encore le fossé F.3 de la tranchée 429 qui montre un creusement en V à fond relativement large. Envisager leur destination reste également délicat puisque, par exemple, et concernant encore le fossé F.l de la tranchée 428, alors que l'on pourrait imaginer qu'il constitue un des côtés d'un enclos important, les contraintes spatiales de notre chantier ou celles constituées par les stigmates des occupations postérieures, nous ont empêché de confirmer cette hypothèse. Des remarques du même ordre peuvent être faites pour les autres sections de fossés que les contraintes de l'exercice du diagnostic nous obligent à laisser de telles incertitudes en suspend. Plusieurs autres groupes de fossés n'entrent pas dans ce schéma, ils semblent en effet plus répondre à une orientation nord-sud. Il s'agit des fossés F.3 (Tr.446), F.6, 7 (Tr.456), F. 13, 14 (Tr.443), F.3, 1 (Tr.448) ou encore F.l (Tr.430). L'indigence de l'information les concernant nous oblige à tenir le même discours. Dans un tel cas de figure, seul un décapage intégral de la zone des vestiges serait en mesure de lever le doute sur leur véritable organisation spatiale. Au sein de ces fossés structurants existent plusieurs autres fossés au gabarit très réduit, souvent d'ailleurs peu marqués dans le substrat sous-jacent. Nous retiendrons notamment les faits 6 (Tr.443), F.3 (Tr.441) ou encore F.l, 2, 3 (Tr.439). Il s'agit indifféremment de structures rectilignes ou curvilignes. Peut-être correspondent-elles à de simples subdivisions des espaces domestiques successifs ou à des aménagements particuliers encore indéterminés. L'hypothèse de l'habitat ou d'une partie de celui-ci peut donc être retenue. Elle est confortée par la présence de trous de poteaux. Ceux-ci sont presque exclusivement regroupés dans la partie orientale du site (Tranchées 446, 456, 443 et 448). Si certains d'entre eux peuvent constituer des alignements (Tr.446 : F.4, 7, 5, 6), aucun plan de bâtiment n'a pu être dégagé jusqu'à présent, mais leur présence est probable (Photo 15). Nous mentionnerons enfin la découverte d'un petit four domestique dans la tranchée 430 (F.6), mais il est très mal conservé (Photo 16). L'accès à la chambre de chauffe se faisait peut-être à partir du fossé F. 1 qui ne lui est pas forcément postérieur. terre végétale

Limon brun clair-gris compact avec terre cuite et plaquettes de schiste. Limon brun clair-gris avec terre cuite et plaquettes de schiste hétérogène avec quartz et granité brûlé. Limon lessivé gris avec inclusions jaune, 1 - Limon argileux gris homogène meuble terre cuite et céramique. avec cailloutis et plaquettes de schiste. 2 - Limon argileux brun-gris riche en plaquettes. 3 - Limon argileux gris-brun riche en plaquettes avec céramique, scories et plaque foyère. La Massuère

Limon argileux gris avec petites plaquettes 1 - Limon argileux brun avec plaquettes de schiste. 2 - Limon argileux gris orangé riche en plaquettes de schiste de schiste, céramique et terre cuite. avec céramique et plaque foyère.

1 - Limon argileux gris compact avec nodules de substrat hétérogène.

1 - Substrat remanié. 2 - Limon argileux gris avec nodules de substrat orange compact. terre végétale

Chablis Fossés gaulois 1 - Limon brun-gris homogène avec inclusions orange. Fossés modernes 2 - Limon gris homogène avec céramique protohistorique. Trous de poteaux Drains Chemin moderne

Fig. 16 : Plan de détail du site de La Massuère (commune de Brielles - section A) avec coupes et profils des pricipaux faits archéologiques. Photo 15 : Vue de détail de la surface décapée de la tranchée 446. On note la présence d'un alignement de trous de poteaux parallèlement au fossé F.3. Photo 16 : Traces ultimes d'un petit four domestique. Seule sa paroi rubéfiée est encore perceptible (F.6, Tr.430).

Photo 17 : Coupe et profil du fossé F.l, Tr.448. Photo 18 : Coupe et profil du fossé F.3, Tr.429. Son remplissage ne montre pas de nouveau creusement.

Photo 19 : Coupe et profil du fossé F.l, Tr.430. Photo 20 : Coupe du fossé F.3, Tr.443. Il montre un profil en V.

Le mobilier

L'étude du mobilier céramique, si elle ne parvient pas à démêler l'écheveau des structures successives, confirme au moins un temps d'occupation du site relativement long entre la fin du lié siècle av. J.-C. et la fin de La Tène finale (fin 1er siècle av. J.-C.), compatible avec la présence d'un habitat. Dans tous les cas, ce mobilier reste représentatif d'activités domestiques ou culinaires habituelles, avec la présence de jattes ou de vases à provisions. La découverte d'un petit creuset (Tr.451, F.2) laisse également supposer la fabrication sur place de petits objets métalliques, conforme à ce que l'on peut imaginer de micro-économies autarciques.

3 - Analyse des découvertes

L'intérêt de la découverte du site gaulois de La Massuère se situe au moins à deux niveaux. En premier lieu donc, cette première approche et a fortiori une fouille complémentaire apporterait des éléments de datation définitifs sous la forme d'une chrono- typologie des structures archéologiques présentes. On peut affirmer que ce site trouve un intérêt supplémentaire dans la proximité immédiate du site gaulois de La Dinetière à peine éloigné de plus de 700m vers l'est. En effet, la chrono-typologie de leurs principales structures trouve d'importantes similitudes et sans vouloir augurer d'une quelconque décision administrative concernant le devenir de ces deux sites, leur étude respective constituerait l'occasion de vérifier quels liens ils pouvaient entretenir entre eux. III - SITE DE LA FOSSE-POULAIN (commune de Brielles)

Coordonnées Lambert : 342,050 Y = 2341,630 Coordonnées cadastrales : section A ; parcelles 764, 765, 818, 819, 1238, 1240

1 - Position géographique du site (Photo 33)

Une nouvelle fois, ce site de La fosse Poulain se situe au centre d'un petit terroir que la topographie et l'hydrographie tendent à individualiser. En effet, celui-ci se positionne sur la courbe de niveau des 90 m et de ce fait coiffe légèrement les paysages environnants (Photo 21). Dans la mesure où, à cet endroit, les pentes restent faibles, le recouvrement de terre végétale est régulier avec 0,60 m d'épaisseur. Lors de l'ouverture des tranchées, celle-ci laisse place à un substrat schisteux relativement altéré de couleur jaune sur lequel la lecture du remplissage des faits archéologiques est satisfaisante. On peut tenir pour certaine la présence de l'eau en ces lieux si l'on considère la présence d'un puits moderne dans la parcelle 765.

Photo 21 : Vue aérienne du site de La Fosse Poulain après rebouchage des tranchées.

2 - Présentation des faits archéologiques (F.17 et 18)

Le site de La Fosse poulain associe des fossés rectilignes et curvilignes. Ces différences morphologiques peuvent correspondre à des chronologies longues que nous n'avons pas toujours perçues. Les vestiges se rapportant à l'occupation médiévale du site peuvent se développer sur une longueur de 300 m ; toutefois leur grande densité se concentre sur 200 m seulement, entre les tranchées 505 et 518.

1 - Terre vagétale. 2 - Limon argileux gris meuble avec traces de manganèse, 1 - Limon argileux beige très charbonneux terre cuite et charbon de bois. avec terre cuite et céramique. 3 - Limon argileux gris sombre compact 2 - Limon argileux gris-beige très charbonneux avec terre cuite et charbon de bois. avec terre cuite et céramique. 4 - Substrat remanié. 3 et 4 - Limon argileux beige orangé lessivé.

Poulain

terre vt

Limon argileux beige. Limon argileux gris foncé Limon argileux gris-beige avec charbon de bois. avec traces d'oxydation. Limon argileux gris-jaune. Limon argileux jaune plastique. Substrat remanié. Limon argileux marron-gris. - Limon argileux gris Limon argileux marron avec charbon de bois. avec traces d'oxydation. - Limon argileux gris foncé Limon argileux marron avec nombreux charbon de bois. avec traces d'oxydation - Limon argileux beige et petits charbons. avec charbon de bois.

1 - Limon argileux gris clair hétérogène avec traces de limon orange. 2 - Limon argileux gris sombre homogène. Chablis Fossés médiévaux 3 - Limon argileux gris orangé hétérogène. Fossés modernes Trous de poteaux Drain

Fig. 18 : Plan de détail du site de La Fosse Poulain (commune de Brielles - section A) avec coupes et profils des pricipaux faits archéologiques. Au terme de l'ouverture des tranchées de sondage, deux regroupements de vestiges se distinguent nettement : l'une, à l'ouest du chemin moderne aménagé sur un axe nord-sud, est caractérisée par des fossés au gabarit relativement imposants ; l'autre, à l'est de ce même chemin, mais essentiellement dans la tranché-vignette 510, montre une série de petits fossés curvilignes. Au-delà de ces remarques, il est encore impossible d'appréhender le système d'organisation générale du site ou même son ampleur réelle. En effet, s'il se dégage bien une large structure curviligne entre les tranchées 515 (F.l) et 525 (F.5), celle-ci ne semble pourtant pas générer une planification à grande échelle et rappelant sa morphologie. De plus, pour ce même secteur, les autres fossés importants sont nettement rectilignes (Tr.513 : F.l ; Tr.526 : F.l, 12 ou Tr.516 : F.l) (Photos 22, 26 et 29). Ces mêmes fossés rectilignes ne trouvent pas non plus de prolongements conséquents ; la plupart du temps, ils s'interrompent sèchement (Tr.526: F. 11). Il semble en revanche assez évident que ce secteur di site a constitué un point de cristallisation pour diverses occupations. Ceci se vérifie une fois encore dans les tranchées 515 et 525, endroit qui voit la rencontre de différents types de fossés et d'une concentration des petites structures archéologiques qui se partagent équitablement entre trous de poteaux (F.6, 7, 8, 10, 12, 14, 15...) et fosses de rejet (F.9, 18, 21, 22, 27...) (Photos 30,31).

Cette organisation aléatoire de l'espace sous la forme de ces petits fossés ou rigoles, trouve un écho vers l'ouest, dans les tranchées 513 (F.l) ou 517 (F.3). Même si une chronologie relative entre leurs différentes composantes semble acquise, celle-ci dénote malgré tout une certaine homogénéité dans le type d'organisation du site, sous la forme de petites « cellules » aléatoires qui s'adaptent à des contingences d'occupation de l'espace plutôt qu'elles ne rentrent dans un schéma organisationnel de l'espace préétabli.

Au sein même des deux grands types de structures, l'hétérogénéité reste la règle puisque les fossés au fort gabarit côtoient des structures plus frêles. Ainsi le fossé F.l (Tr.513), qui possède une largeur de 3,50m et une profondeur conservées de 1,50m, apparaît comme la structure emblématique du site (Photo 32).

En revanche, le gabarit des fossés retrouvés au sein de la tranchée 510 est plus homogène avec une série de tronçons de petits fossés curvilignes

Les traces d'une activité de forge

La présence conjuguée d'une importante fosse remplie de scories de fer (F.6, Tr.510), d'une seconde fosse incluant un rejet de même nature (F.l, Tr.515) et d'une série de fosses ou trous de poteaux comblés par de forts résidus charbonneux trahissent assurément la présence de foyers importants sans doute liés à une activité de forge. Le premier examen réalisé sur les scories de la fosse F.6 (Tr.510) laisse penser qu'elles correspondent aux rejets d'une forge fabriquant des outils de taille importante, à destination probablement agricole (Photos 23, 25, 27, 28). Photo 22 : Coupe et profil du fossé F.4, Tr.527. Son remplissage ne montre aucun nouveau creusement.

Photo 23 : vue oblique du remplissage de la fosse F.6, Tr.510, constitué de scories de fer. Photo 24 : Vue de l'extrémité occidentale du décapage de la tranchée 510. Elle laisse voir une série de fossés parallèles (F.8, 18) qui ont pu encadrer un chemin. Les trous de poteaux peuvent appartenir à une palissade.

Photo 25 : Fosse intégralement remplie de charbons de bois. Il peut s'agir d'une réserve de charbons liée à une activité de forge ou bien d'un cendrier. Photo 26 : Détail de la tranchée 526 qui montre le contact entre les fossés F. 1, 11 et 12. leur remplissage, composé d'un sédiment de couleur grise, se détache parfaitement sur le fond jaune du substrat argileux.

Photo 27 : Fosse F.l, Tr.515. elle contient également des résidus de forge. Photo 28 : détail du remplissage de la fosse F.6, Tr.510.

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Photo 29 : Détail du décapage de la tranchée 525 montrant le caractère imposant du fossé F.5 qui participe à la formation d'une structure curviligne. Photo 30 : Vue de détail de la densité des trous de poteaux découverts dans la tranchée 525. Nombre d'entre eux montrent un remplissage cendreux.

Photo 31 : Les trous de poteaux de la tranchée 525 sont associés à des fosses montrant aussi des remplissages cendreux. Photo 32 : Coupe et profil du fossé F.l, Tr.513. La force de son gabarit indique un rôle structurant sur le site. Son remplissage ne semble pas indiquer l'existence de nouveaux creusements.

Photo 33 : vue d'ensemble du chantier de La Fosse Poulain donnant une indication sur les conditions sanitaires de son étude. 3 - Analyse des découvertes

Le site de La Fosse Poulain apparaît incontestablement comme un lieu habité. La densité et la diversité des faits archéologiques attestent de multiples remaniements sur un espace réduit et donc d'une certaine pérennité de l'occupation assez commune à ce type de sites. Même si les limites de la future emprise ferroviaire ne constituent qu'une fenêtre, il est évident que ce type d'occupation trouve des prolongements vers le nord et le sud, sans que l'on soit capable pour l'instant d'en prendre la mesure, ou d'en saisir la véritable nature. A priori, cette installation ne dépendrait pas du siège d'une motte féodale ou d'une maison forte médiévale. Il pourrait donc s'agir d'un simple habitat capable de trouver une certaine autonomie dans le travail du fer et de la fabrication d'outils. L'état actuel de la recherche nous empêche aussi de dire de quelle manière il pouvait s'intégrer dans un réseau d'habitats équivalents, puisque nous ignorons totalement l'existence d'autres lieux habités de cette période dans un rayon de plusieurs kilomètres, de même que nous n'avons pu reconnaître le moindre chemin qui pouvait faire cet office. IV - SITE DE LA LIBERDERIE (commune de Gennes-sur-Seiche)

Coordonnées Lambert : x = 341,200 y = 2342,250 Coordonnées cadastrales : section ZE ; parcelles 20, 29, 34, 49 a, 49 b

1 - Position géographique du site

Les vestiges appartenant au site archéologique de la Liberderie sont situés sur le versant orienté à l'est d'une petite vallée dessinée par un modeste affluent du ruisseau du Hill, cours d'eau qui traverse la ville d'Argentré-du-Plessis. Localement, ce petit affluent coule sur un axe nord-sud. La pente du versant est relativement faible et ne constitue donc pas un obstacle à l'implantation humaine. On peut même affirmer que cette configuration topographique participe au drainage naturel de la zone (Photo 34).

Photo 34 : Vue aérienne du site de La Liberderie après rebouchage des tranchées.

2 - Présentation des faits archéologiques (Fig. 19 et 20)

Bien que notre connaissance du site soit contrainte une nouvelle fois par la faiblesse de l'emprise ferroviaire, limitée ici à 60m de large, plusieurs éléments nous orientent vers l'identification d'un habitat du haut Moyen âge. La thèse de l'habitat est facile à soutenir. En effet, les vestiges se répartissent sur près de 350m de long ; de plus ils possèdent une variété en rapport avec ce que l'on sait d'un lieu habité : fossés de clôtures ou de parcelles, trous de poteaux, fond de cabane et niveau de sol. L'approche chronologique nous est offerte, d'une part, par les vestiges mobiliers, poterie pour une très grande majorité, d'autre part un certain mode d'occupation des lieux. Occupation Haut Moyen Age

Fossés modernes

Fig. 19 : Plan général du Site de La Liberderie (commune de Gennes-sur-Seiche - Section ZE) sur fond cadastral moderne. Les fossés sont présents dans la quasi-totalité des tranchées et adoptent une orientation majoritaire proche de l'axe nord-sud. Notre mode opératoire du diagnostic, avec des tranchées alignées sur l'axe est-ouest, nous a permis de toucher seulement deux tronçons de fossés perpendiculaires (Fl, Tr.1215 ; F.l, Tr.1219). Dans l'ensemble, leurs gabarits sont modestes avec une largeur moyenne de 0,50m. Lorsqu'ils ont été sondés, ils ont offert un profil en V assez net (F.l, Tr.1215 ; F.5/F.6, Tr.1217 ; F.7, Tr.1210). Celui du fossé F.l, Tr.1219, se distingue par un creusement en cuvette et une largeur de 2m (Photos 35, 40). Au stade actuel de l'investigation, aucun plan d'enclos ou d'organisation plus vaste ne semble se dessiner. Toutefois le découpage de l'espace anthropique en de multiples parcelles semble vraisemblable. Demeure encore l'incertitude concernant le type de cette organisation : aléatoire ou structurée. L'étude en détail des vestiges montre en effet une distribution non totalement uniforme puisque des tranchées riches en vestiges côtoient des zones négatives (Tr. 1198, 1202, 1203, 1214, 1222). Cet état des choses peut trahir une gestion raisonnée de l'espace alternant des zones habitées ou construites et d'autres peut-être réservées à des activités particulières telles que des jardins-potagers, cours ou parcs à bestiaux. Les alignements avérés de trous de poteaux sont peu nombreux (F.l, 2, 3, Tr. 1208), mais la faiblesse de la largeur de nos tranchées peut expliquer cela aisément (Photo 36). Les fosses, autres marqueurs récurrents des habitats, à l'exception de F.2, Tr.1219 (Photo 39), sont de taille réduite (moins de lm de diamètre) et se concentrent sur les tranchées 1209 et 1220. Une autre, sise dans la tranchée 1210, se détache du lot, par ses dimensions et sa typologie. Il s'agit d'une structure creusée dans le substrat argileux de couleur jaune-brun clair et comblée de limon argileux gris clair. Sa morphologie correspond à un rectangle aux angles arrondis de 4m x 2,50m, soit une superficie de 10m2. Ceci rappelle parfaitement les plans des fonds de cabanes propres à certaines occupations du haut Moyen âge. Nous n'avons cependant pas opéré de sondage, forcément destructeur, pour mieux préserver l'intégrité de ce probable bâtiment. Son orientation n'est pas particulièrement isocline avec celle des fossés (Photo 38). Le creusement de la tranchée 1218 a, par ailleurs, permis de constater que cette occupation du site se prolongeait jusqu'au contact de la rive gauche du ruisseau actuel, mais du fait d'un colluvionnement moderne important, ces traces se situent maintenant à environ 1,30m de profondeur (Photo 37). Hormis donc quelques petites structures insignifiantes, le site se cantonne au versant du ruisseau affecté à l'est. 1 - Limon argileux brun clair. 2 - Limon argileux gris-brun hydromorphe. 3 - Argile gris-bleu plastique hydromorphe.

1 - Limon argileux gris-brun meuble hétérogène avec terre cuite et charbon de bois. 2 - Limon argileux gris-bleu hydromorphe meuble hétérogène avec céramique. 3 - Limon argileux gris-bleu plastique hydromorphe. terre végétale

1 - Limon argileux brun meuble homogène avec quelques charbons de bois. 2 - Limon argileux brun-gris compact homogène. 3 - Limon argileux brun-clair jaune Fond de cabane avec nodules de substrat.

1 - Limon argileux gris-vert et brun meuble homogène avec céramique.

La Liberderie

Occupation Haut Moyen Age

Fossés modernes La Liberderie (Genhes-sur-Seiche) - Plan de détail

1 - Terre végétale. 2 - Limon argileux gris-brun meuble avec céramique et charbon de bois. 3 - Limon argileux gris-brun meuble avec poches de limon gris et terre cuite. 4 - Limon argileux gris-brun clair meuble. 5 - Limon argileux gris-jaune meuble.

Fig. 20 : Plan de détail du site de La Liberderie (commune de Gennes-sur-Seiche - Section ZE) avec coupes et profils des principaux faits archéologiques Photo 36 : Détail des faits archéologiques apparus lors du décapage de la tranchée 1218 fossés de petit gabarit et alignement de trous de poteaux. Photo 37 : Détail du creusement oriental de la tranchée 1218 montrant une fosse circulaire médiévale (F.2) mise au jour sous d'importants niveaux de colluvions modernes. Photo 38 : Fosse oblongue F.l, Tr.1210 dont la morphologie rappelle les « fonds de cabane » du haut Moyen âge.

Photo 39 : Grande fosse circulaire (F.2) dégagée dans la tranchée 1219, dont le remplissage trahit une utilisation pendant la période médiévale. Photo 40 : Coupe du fossé F.7, Tr.1210. son profil montre un creusement en V.

Présentation du mobilier Archéologique

Celui-ci se réduit presqu'exclusivement à quelques dizaines de fragments de poteries. En très grande majorité, ceux-ci correspondent à des tessons de couleur orange et à pâte sablée. On dénombre des exemples de ce mobilier dans une dizaine de tranchées régulièrement réparties sur notre espace de travail. Autant que l'on puisse en juger, le mobilier céramique appartient à la période du haut Moyen Age, mais il semblerait que l'occupation du site se soit prolongée sur plusieurs siècles entre la période mérovingienne et l'époque carolingienne (Vl-Xe siècles). On note également la présence de scories de fer essentiellement concentrées dans la tranchée 1217, F.5 qui semble au moins assurer le travail de forge sur place. Enfin, une fusaïole taillée dans un fragment de tuile montre que les activités de filature ont également été présentes. Au final, et bien que le mobilier inventorié reste limité en nombre, il semble confirmer son appartenance à un habitat du haut Moyen Age.

3 - Analyse des découvertes

La faiblesse de la largeur de l'emprise ferroviaire constitue la principale limite à une réelle analyse des découvertes réalisées sur ce site. L'exercice particulier du diagnostic archéologique ajoute encore de la difficulté. Nous constatons à nouveau, en effet, que l'occupation dépasse largement l'emprise des travaux. Il est évident aussi que le manque de développement spatial de nos tranchées ne permet pas de dessiner le plan de l'habitat. Néanmoins, il semble acquis que nous ayons accroché un habitat du haut Moyen âge sans doute occupé dès la période mérovingienne. La présence conjuguée d'une multitude de petits fossés, capables de définir des lots, ou bien encore d'un probable fond de cabane confirment cette appartenance. La densité des vestiges est irrégulière et peut aussi refléter indirectement une certaine organisation des espaces que l'on rencontre sur certains habitats de cette période. Finalement, la longueur de son développement sur l'emprise ferroviaire, supérieure à 300m, plaide en faveur d'un établissement important. V - SITE DE LA BLANCHARDERIE (commune d'Argentré-du-Plessis)

Coordonnées Lambert : x = 339,110 y = 2343,920 Coordonnées cadastrales : section AZ ; parcelles 148, 150, 152

1 - Position géographique du site (Photo 41)

Le site de La Blanchardière (site n° 5), découvert sur la commune d'Argentré-du Plessis, présente la particularité topographique d'être installé à la confluence du ruisseau de l'Ebouel et d'un des ses affluents qui coulent tous deux en direction du nord-est. Leurs cours respectifs ont été rectifiés et calibrés à l'occasion des travaux connexes des remembrements modernes pour donner naissance à deux grandes rigoles rectilignes. Avant cela, tel qu'il est possible de le constater sur les plans du cadastre napoléonien, leur parcours était fortement sinueux avec une multitude de petits méandres. Le creusement de notre tranchée de diagnostic 1057 a d'ailleurs permis de retrouver le lit ancien de l'affluent qui coule vers le nord. La mise en culture récente de ces lieux n'a été rendue possible que grâce à la pose d'un réseau très serré de drains agricoles. La densité de celui-ci et sa présence à différents niveaux ont véritablement constitué une contrainte au déroulement de notre intervention. Il va de soit aussi que ce facteur devra être pris en compte dans l'éventualité d'une fouille. sur fond cadastral moderne. Photo 41 : Vue aérienne du site de La Blancharderie après rebouchage des tranchées.

Malgré cette position topographique, le recouvrement par la terre végétale des vestiges archéologiques, ou tout au moins d'une partie de celui-ci, reste limité à 0,50m environ d'épaisseur. Sur une moitié occidentale de l'emprise du site, le substrat schisteux apparaît directement après l'enlèvement d'une légère interface constituée de sédiments argilo- limoneux issus de l'altération du socle. La situation est tout autre pour la moitié orientale de la zone des vestiges, qui voit un dépôt de colluvions important ( de 0,50m à 0,70m d'épaisseur). Si celui-ci apporte des difficultés supplémentaires à la mise au jour des vestiges, il offre aussi un potentiel en matière de connaissance de l'histoire de formation de ce milieu. Il paraît évident aussi que l'emprise de nos travaux ne fait qu'effleurer, sur son côté nord, un site plus important qui se développe en direction du sud-ouest. Ceci est conforté par le fait que les structures archéologiques présentes dans les tranchées 1055, 1056 ou 1057, s'ouvrent systématiquement dans cette direction. 2 - Présentation des faits archéologiques (Fig. 21 et 22)

Les faits archéologiques du site de La Blancharderie appartiennent exclusivement à la catégorie des structures fossoyées (fossés, fosses et trous de poteaux). Ceux-ci se concentrent dans la moitié sud de l'emprise ferroviaire, mais du fait des difficultés de détection de leur présence, certains autres (appartenant notamment à la première phase) peuvent se développer vers le nord. La densité des vestiges reconnus dans les tranchées 1057, 1056 et la partie orientale de la tranchée 1055 attestent la présence d'une véritable installation domestique comportant des creusements de fossés, des constructions de bâtiments, ainsi que plusieurs fosses. Le niveau de colluvions correspond à des limons argileux de couleur gris-jaune dont l'épaisseur peut atteindre localement jusqu'à 0,70m. Ils se concentrent très clairement sur un axe parallèle au ruisseau qui coule dans une direction nord-sud. Il a été identifié dans les tranchées 1057, 1056, moitié orientale de la tranchée 1055, 1054, 1095 et 1051. Leur positionnement semble correspondre à un axe de coulée qui s'adapte à la pente d'un versant affecté au nord. Pour ces raisons et en tenant compte des positions stratigraphiques respectives des différents faits archéologiques, il est possible de distinguer deux phases distinctes d'occupation du site. Toutes deux appartiennent à la période de l'âge du Fer. La plus ancienne (Phase 1) a été mise en évidence dans l'extrémité orientale des tranchées 1055 et 1057 sous- jacente aux colluvions, tandis que la plus récente (Phase 2) apparaît dans la totalité des tranchées 1055, 1056, 1057 et 1058 et se développe logiquement hors emprise vers le sud. Dans la mesure où nous n'avons pas pratiqué des tranchées ou des sondages destructifs à l'aplomb des vestiges de la phase 2, il nous est impossible d'affirmer que la phase 1 s'y développe aussi.

LA PHASE 2

Cette phase correspond à la seconde occupation de l'âge du Fer reconnue sur ce site de La Blancharderie. L'installation ne va pas au-delà de la longue tranchée 1055 vers le nord. En effet, les tranchées creusées au-delà de cette limite n'ont révélé aucun vestige se rapportant à cette occupation. Le décalage spatial, au moins partiel, avec les vestiges de la phase 1 constitue donc une de ses caractéristiques essentielles. Hormis peut-être vers l'ouest, tous les faits archéologiques ont été creusés dans le niveau de colluvionnement. Parfois, seuls les artefacts du remplissage des creusements originels (terre cuite, charbons de bois, poteries) nous ont permis de déterminer la présence de ces faits. En effet, le sédiment encaissant se confond, par sa nature et sa couleur, avec les niveaux encaissés, eux-mêmes ayant subis une très forte hydromorphie. L'observation de la répartition des vestiges archéologiques sur le plan de masse laisse entrevoir deux regroupements de faits. Le plus dense correspond aux faits archéologiques présents dans l'extrémité orientale de la tranchée 1055 et dans les tranchées 1056 et 1057. Un second apparaît dans la tranchée 1058 et dans le creusement de la partie occidentale de la tranchée 1055. De cette manière, il nous a été possible d'identifier un enclos quadrangulaire de plan allongé. Sa largeur, de 15m, est connue grâce à son côté nord, totalement dégagé dans la tranchée 1055. Quant à sa longueur, elle ne peut être évaluée qu'approximativement du fait de Tr 1055 -F 21

- Limon argileux bleu-gris compact homogène avec traces d'oxydation et un peu de charbon de bois. - Limon argileux bleu-gris orangé compact homogène avec traces d'oxydation et un peu de charbon de bois. - Limon argileux bleu-gris orangé compact homogène avec traces d'oxydation et un peu de charbon de bois.

1059

Tr 1055 - F 15

Tracé ancien du ruisseau

1 - Limon argileux bleu-gris très hydromorphe Ancien lit du ruisseau reconnu avec traces d'oxydation, terre cuite, Tr 1057-F 15 pierraille, silex et charbon de bois. 2 - Limon argileux gris orangé compact E avec charbon de bois. Drains modernes 3 - Limon argileux gris très oxydé compact homogène avec charbon de bois.

Occupation Age du Fer , 1 ère phase 0 lm

Colluvions 1 - Limon argileux bleu-orange mêlé à de nombreuses plaquettes de schiste. 2 - Limon argileux brun-gris orangé compact homogène avec petits fragments de céramique. Occupation Age du Fer , 2ème phase 3 - Limon argileux bleu-orange compact homogène. 4 - Limon argileux bleu-gris orangé compact homogène avec terre cuite et charbon de bois.

i Fig. 22 : Plan de détail du site de La Blancharderie (commune d'Argentré-du-Plessis - Section ZE) avec coupes et profils des principaux faits archéologiques. son prolongement au-delà des tranchées 1056 et 1057. La zone interne de cet enclos renferme plusieurs trous de poteaux (F.2, 3, 5, 7, 17, 18) et des fosses (F.6, 9). La tranchée 1057 présente une variété plus grande de structures. En plus des fossés et des trous de poteaux, celle-ci recèle en effet deux petites saignées vues partiellement qui pourraient correspondre aux possibles fondations de bâtiments (F.2 et 11)

Le mobilier archéologique

Il est représenté par plusieurs dizaines de tessons répartis essentiellement dans les tranchées 1055, 1057 et la partie orientale de la tranchée 1055. Il se situe dans une fourchette chronologique comprise entre la Tène moyenne et le début de La Tène finale.

LA PHASE 1

Pour les raisons de lisibilité que nous venons d'exposer, il est difficile de déterminer avec précision les limites du développement spatial de cette première phase d'occupation du site. Les seuls éléments dont nous soyons sûrs sont constitués par deux alignements de trous de poteaux dégagés dans une excroissance septentrionale de la tranchée 1055. L'un d'eux pourrait correspondre à une tierce appartenant à un pignon ou une façade de bâtiment. Les creusements conservés prennent la forme de larges cuvettes (0,60m x 0,20m) (Photos 42, 43). Le mobilier archéologique retrouvé dans le comblement de ces faits nous renseigne assez peu sur l'appartenance culturelle de cette occupation. Il se résume à quelques petits tessons informes dont les pâtes semblent appartenir à une période indéterminée de l'âge du Fer.

3 - Analyse des découvertes

L'intérêt archéologique du site de La Blancharderie se situe à deux niveaux. D'un point de vue strictement patrimonial tout d'abord, il présente la particularité, rarement entrevue, d'occuper un fond de vallée a priori assez inhospitalier pour toute installation pérenne. Toutefois le fait qu'il n'ait été vu que partiellement, alors que l'on soupçonne un développement important vers le sud en dehors de l'emprise ferroviaire, lui enlève incontestablement un certain crédit. Le second relève de l'étude paléo-environnementale. En effet, la présence d'un niveau de colluvions important, intercalé entre deux installations humaines distinctes, offre l'opportunité d'identifier et de caractériser un phénomène naturel incontestable. L'origine du phénomène reste inconnue. Il s'agira de mesurer la part qui revient à une éventuelle péjoration climatique ou à la conséquence directe de déboisements inhérents à la mise en culture des terroirs du second âge du Fer. \

Photo 42 : Alignement de trous de poteaux apparus sous d'importants niveaux de colluvions (Tr.1055) ; Ils peuvent appartenir à un bâtiment de l'âge du Fer. Photo 43 : Vue des alignements de poteaux dégagés lors du creusement de la tranchée 1055. CONCLUSION

De manière systématique, les sites archéologiques découverts à l'occasion de ce diagnostic se développent au sein de petites entités géographiques qui se distinguent par leur topographie. En effet, avec la même régularité, les grands ensembles géographiques sont délaissés, qu'ils s'agissent de la hauteur du massif granitique du Pertre ou de son versant nord constitué par une longue pente régulière jusqu'à la commune de Brielles. A y regarder de plus près, on peut constater que, sans exception, les vestiges archéologiques ont été mis au jour sur le vieux socle sédimentaire des schistes briovériens. Sans être certains qu'il y ait résultat de cause à effet, puisque par exemple la largeur de l'emprise ferroviaire laisse une grande place au hasard et que savons pertinemment que d'autres sites ont été effleurés par nos tranchées, le fait est suffisamment important pour être noté. Les périodes chronologiques représentées par les découvertes, quoique multiples, ne touchent pas les périodes préhistoriques. En effet, on aura notamment constaté tout au long du tracé de ce premier diagnostic, l'extrême faiblesse numérique des outils ou éclats en silex. Plusieurs explications à cela peuvent être d'ores-et-déjà envisagées. Selon nous, elles se rapportent à la géographie générale empruntée par notre secteur 4 qui évite soigneusement les grands axes naturels tels que des vallées importantes qui auraient pu faire office de voies de circulation pour les différents peuplements. Le tracé ferroviaire s'inscrit aussi entre les deux vallées importantes de cette partie de l'Armorique, à savoir la Vilaine et la Seiche, mais à distance respectable de chacune d'entre elles (Figure 1). Un constat identique peut être fait pour les périodes historiques, puisque notre tracé n'a pas suivi ou coupé de voies de circulation terrestres aménagées qui, on le sait, ont toujours constitué des points de cristallisation pour les occupations humaines successives et quelque soit leur importance. L'intérêt majeur de ce travail aura été de suppléer les prospections archéologiques programmées, en offrant un instantané de la présence patrimoniale dans cette partie de l'Armorique. Il confirme une forte présence humaine dans ce secteur géographique qui semble trouver son point d'orgue à la fin de la période gauloise. En soit, cela n'a rien de surprenant et vient confirmer une tendance déjà reconnue sur d'autres secteurs de la Gaule. ANNEXES ANNEXE 1

Etude du mobilier céramique de l'âge du Fer, par joseph LE GALL 3. Etude du mobilier protohistorique

Joseph Le Gall, en collaboration avec Anne-Françoise Cherel, Théophane Nicolas, Françoise Labaune, et Hervé Paitier.

L'opération de diagnostic archéologique opéré sur la section 4 du tracé du LGV Ouest, située entre Argentré du Plessis (35) et Le Pertre (35), a permis de recueillir 272 tessons protohistoriques, pour un NMI bords correspondant à 16 vases, et un NMI estimé à 23 vases. La répartition des autres artefacts recueillis s'opère de la manière suivante : 18 fragments d'argile cuite indéterminée, 38 morceaux de plaques-foyères, 6 fragments de clayonnage, et 1 fragment de perle en verre.

Tous ces éléments font l'objet d'une étude organisée par tranchée de découverte.

3.1 Catalogue et identification du mobilier par contexte de découverte

Commune du Pertre

Tranchée 2

Le Fait 1 de cette tranchée a livré 11 fragments de plaque-foyère (1556,5g).

Tranchée 27

Le Fait 1 de cette tranchée a livré 6 fragments de clayonnage (665g).

Tranchée 110

Dans cette tranchée, 4 tessons ont été mis au jour, dont un fragment de panse à pâte rouge, bien cuite, dont le dégraissant présente des nodules d'oolithes ou d'oxydes ferrugineux. Ce dernier présente un aspect modelé ainsi que des traces de lissage.

Commune de Brielles

Tranchée 278

Un lot de 9 tessons a été mis au jour hors structure, lors du décapage de cette tranchée. Une poterie pourvue d'une lèvre à méplat et effilée, est ornée d'un cordon horizontal sur lequel vient se poser le départ d'un cordon vertical (Planche 2, TR 278). Elle présente une pâte noire à fin dégraissant. Il pourrait s'agir, selon Théophane Nicolas, d'une céramique attribuable à l'âge du Bronze Ancien ou Moyen.

Tranchée 281

Un lot de 3 tessons de céramique de pâte rouge à orangée, appartenant à un même individu, a été mis au jour dans cette tranchée, en-dehors de toute structure identifiée.

Tranchée 316

L'US 1 du Fait 11 a livré un tesson de céramique à pâte rouge, à dégraissant riche en gros nodules de quartz.

> Site de la Dinetière

Tranchée 337

Un lot de 7 tessons fut mis au jour au niveau du Fait 1, parmi lesquels se trouvent les fragments d'un fond plat appartenant vraisemblablement à une forme haute. Il présente une pâte brune, orangée en surface, à fin dégraissant.

Tranchée 339

Le Fait 1 a livré 1 fragment d'argile cuite et 4 tessons, dont 2 tessons à pâte de couleur grise à noire et à dégraissant riche en gros nodules de quartz, et 2 tessons de céramique à pâte brune et riche en particules de quartz.

Tranchée 3^1

Le Fait 1 a livré une urne (incinération ?) qui était renversée dans cette structure. Celle-ci est quasi-complète, bien qu'assez morcelée (35 tessons), et présente un profil en esse assez doux 3ty (Planche 2, TR 341). Modelée, celle-ci a probablement été très soigneusement lissée sur toutes les parties internes et externes : l'action du feu et l'érosion ont cependant détruit une partie de ce traitement de surface. Un fragment de perle en verre vert-bleu naturel a été mis au jour lors de la fouille de l'urne (Planche 2, TR 341). Ce type de pot à panse galbée à épaulement assez haut et à lèvre éversée, se retrouve sur la plupart des sites du second âge du Fer. Sorti de son contexte, on ne pourrait avoir d'avantage de précision chronologique. Cependant, celui-ci se retrouve ici associé à du mobilier daté du début de l'antiquité (cf. étude du mobilier antique). Une attribution à la fin de La Tène finale est donc vraisemblable.

Tranchée 344

Le Fait 1 de cette tranchée a livré un lot de 15 tessons, assez hétérogène, mêlant du mobilier antique et protohistorique. Parmi le mobilier protohistorique, les tessons présentent des pâtes assez similaires, de couleur brune et à fin dégraissant. Parmi ceux-ci se trouve la partie supérieure d'un grand vase, probablement (Planche 2, TR 344, n°1) à vocation de stockage. Il présente un profil en esse à lèvre éversée et présente un large cordon au niveau du col. De très nombreuses stries de tournage sont visibles à l'intérieur et l'extérieur du récipient. Un second récipient, de taille plus modeste, présente également un profil en esse décoré d'un cordon au niveau du col ((Planche 2, TR 344, n°4). La lèvre présente une légère cannelure sans doute ici liée au tournage. Deux fonds ont également été identifiés. L'un présente un profil plat avec un léger bourrelet d'assise (Planche 2, TR 344, n°2). L'autre est un fond annulaire, à l'intérieur duquel est encore légèrement discernable un décor lustré de lignes obliques réalisé à la pointe mousse (Planche 2, TR 344, n°3). Par la présence d'un cordon au niveau de leur col, les deux vases ressemblent aux nombreux exemplaires découverts dans la région de Rennes dans les contextes d'habitats de la fin de l'âge du Fer, pour la transition La Tène moyenne-La Tène finale. Ils trouvent par exemple des parallèles sur les sites de Pacé, «Z.A.C. De Beausoleil » (35) (Aubry 2004), de Noyal-Châtillon sur Seiche, « Z.A.C. Sud Seiche » (35) (Hamon 2006), de Corps- Nuds, « Le Petit Chambière » (Hamon 2005), ou encore à Betton, « Z.A.C. De la Bunelais » (35) (Leroux 2006). Ces exemplaires se retrouvent également en Mayenne, comme par exemple dans la Haute vallée de l'Oudon, à Athée « Le Grand Vendon » (Meuret 1996a). Le type de décor de traits lustrés se retrouve quant à lui très fréquemment dans les contextes régionaux à partir de La Tène moyenne et perdure jusqu'à la fin du 1er siècle avant notre ère. Hormis le mobilier antique mis au jour au niveau de cette structure, nous sommes donc en présence d'un lot de mobilier vraisemblablement datable de la seconde moitié du Ile ou de la première moitié du 1er siècle avant notre ère. La présence, dans cette structure, de mobilier datant de La Tène Finale associé à du mobilier antique, permet également de se poser la question si nous sommes ici en présence d'un contexte de transition ou bien de deux occupations successives.

Tranchée 355

Le Fait 2 a livré 1 tesson à pâte brune et dégraissant de nodules de quartz.

Tranchée 358

Un lot de 5 tessons a été mis au jour au niveau du Fait 1. 4 d'entre eux présentent une pâte brune assez riche en nodules de quartz. Le dernier présente une pâte grise, beige clair en surface.

Tranchée 365

Le Fait 1 a livré 5 tessons, dont 4 présentent une pâte rouge à fines particules de quartz, et le dernier une pâte brune contenant, entre autres, des traces de chamotte.

Tranchée 373

L'US 1 du Fait 4 a livré 3 fragments de plaque-foyère (175g)

Tranchée 375

Un tesson à pâte brune très érodé a été mis au jour au niveau du Fait 9.

> Site de la Massuère Tranchée 428

L'US 1 du Fait 1 a livré 6 fragments de terre cuite (139,5g) et 2 tessons de céramique, parmi lesquels un gros fragment d'un fond plat, appartenant peut-être à un grand récipient de stockage (Planche 1, TR 428). Sa pâte de couleur rouge à brune présente un dégraissant assez riche en nodules de quartz.

L'US 2 de ce même Fait a livré 4 fragments de terre cuite (155,5g).

Tranchée 429

1 fragments de terre cuite indéterminée (82g), 11 fragments de plaque-foyère (1010,5g), et 63 tessons de céramique ont été mis au jour au niveau du Fait 3, pour 4 individus identifiés. Une écuelle basse au profil en esse, présente une lèvre simple légèrement éversée (Planche 1, TR 429, n°3). Celle-ci présente une pâte fine de couleur brune, et est soigneusement lissée. Ce type d'écuelle est largement présente sur les sites de l'Ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Normandie), à partir de la fin du II le siècle, et pouvant perdurer durant la première moitié du 1er siècle avant notre ère (Menez 1996; Le Goff 2002; Guillier 2007). Nous pouvons citer une seconde écuelle, de pâte grise à noire et à assez gros dégraissant, présentant cette fois-ci un profil tronconique de type bol, ainsi qu'une lèvre effilée en forme de « Y » très peu prononcé (Planche 1, TR 429, n°5). Cette forme assez spécifique évoque des exemplaires connus en llle-et-Vilaine et en Mayenne, dans des contextes souvent assez récents, mais existants dès le Ile siècle avant notre ère. On peut par exemple le trouver sur le site de Noyal-Châtillon sur Seiche, «Z.A.C. Sud Seiche» (35) (Hamon, 2006), à Corps-Nuds, « (Hamon 2005), ou encore sur le site de Beaumont en Gennes- sur-Seiche (35) (Meuret 1996b) Associées à ce lot se trouvent également les parties supérieures de deux grands récipients (Planche 1, TR 429, n°1 & 2). Le premier est une forme fermée, présentant une lèvre en « Y » assez épaisse et un col angulaire. Les traces de tour visibles à l'intérieur du récipient ont été lissées en partie externe, où de larges cordons ornent l'épaulement du vase. Il s'agit vraisemblablement ici d'un gros vase de stockage. Sa pâte est de couleur brune et présente un dégraissant très fin. Le second est à l'inverse une forme ouverte. Il présente un profil en esse ainsi qu'une lèvre en « Y ». Celui-ci est également orné de cordons au niveau de l'épaulement. Les traces de tour sont visibles en partie interne et externe. Ce récipient est par ailleurs perforé au niveau du col. Le premier type de vase se retrouve encore une fois dans des contextes de la fin de l'âge du Fer, et trouve des exemplaires similaires en llle-et-Vilaine et Mayenne, comme par exemple sur le site de Beaumont en Gennes-sur-Selche (35) ou encore à La Glanerie (53) (Meuret 1996b). Le second vase, qui possède une lèvre similaire, peut également être daté de La Tène finale.

Tranchée 430

Le Fait 1 a livré un lot de 3 fragments de terre cuite indéterminée (120,5g), 2 fragments de plaque-foyère (265,5g) et 10 tessons de céramique. Parmi ceux-ci se trouve un fond plat assez érodé, présentant une pâte rouge à brune et un dégraissant riche en nodules de quartz.

Tranchée 441

Le Fait 3 a livré 1 fragment de terre cuite (76,5g) et un lot de 13 tessons. Parmi ceux-ci a été identifié un fond annulaire appartenant à une céramique semi-grossière à pâte orangée. A également été mis au jour le rebord d'un récipient à pâte fine, qui devait posséder un col concave vertical assez haut, se terminant par une lèvre simple très légèrement effilée (Planche 1, TR 441). Ce type de bord, dont la lèvre ne possède aucune cannelure interne, hérite sans doute du bord des jattes à haut col connus durant La Tène moyenne en Bretagne. Celui-ci serait ici à associer à des jattes basses à panse peu profonde, datables du Ile ou 1er siècle avant notre ère, comme on en trouve par exemple sur le site de Saint-Symphorien à Pau le (22) (Le Gall 2007) ou encore sur les sites du Braden I et II à Quimper (29) (Le Bihan 1984).

Tranchée 443

Le Fait 6 a livré 4 tessons assez érodés d'une céramique à pâte fine, de couleur rouge à brun foncé en surface, et semblant avoir été bien lissée. Il s'agit d'un fragment de panse d'un vase présentant une carène bien marquée et un col rectiligne se refermant vers l'ouverture. Bien que ce type d'ècuelle se retrouve dans des contextes de La Tène finale, contemporains des structures découvertes dans cette zone, la forme incomplète de ce vase ne nous permet pas de nous avancer plus précisément sur sa datation.

Tranchée 448

L'US 1 du Fait 1 a livré 1 tesson à pâte brune, bien cuite, riche en particules de quartz.

Un lot de 2 fragments de terre cuite (116g) et 12 tessons a été mis au jour au niveau des Faits 3 et 4 de cette tranchée, parmi lesquels se trouve un fond annulaire à pâte brune et à fin dégraissant (Planche 1, TR 448). Ce type de fond évoque les productions de la fin de La Tène finale (Menez 1996).

Tranchée 450

Le Fait 1 a livré un fragment de plaque-foyère (78g), ainsi qu'un tesson assez érodé correspondant à un bord d'ècuelle à pâte fine, à profil en esse accentué (Planche 1, TR 451). La lèvre est accompagnée d'une fine cannelure interne de 2 mm. Ce type d'ècuelle possédant une lèvre à fine cannelure interne est très courant dans l'Ouest de la France, et, bien qu'existant dès le début de La Tène moyenne, se retrouve généralement dans des contextes de la fin de La Tène moyenne et du début de La Tène finale (Ile siècle avant notre ère).

Tranchée 451

Dans l'US 2 du Fait 1, on dénombre 4 fragments de plaque- foyère (409,5g) et 14 tessons, pour 2 individus identifiés, dont un creuset (Planche 1, TR 451, n°2). Une céramique fine de teinte brune, lissée dans sa partie supérieure, appartient probablement à une forme basse ou moyenne à profil en esse bien marqué (Planche 1,TR 451, n°1). L'attribution chronologique de ce lot au milieu ou à la fin de La Tène est envisageable (Le Gall 2007), sans qu'il ne soit possible de l'affiner.

Tranchée 452

Le Fait 1 a livré 1 fragment de terre cuite ainsi que 4 tessons de céramique appartenant probablement à un même individu. Ce dernier présente un pâte brune, et présente sur ses surfaces quelques traces de tour ou tournette.

Commune d'Argentré-du-Plessis

> Site de la Blancharderie

Tranchée 1055

Sous le niveau de colluvions de la Vignette n°2, un lot de 3 tessons a été mis au jour. Deux tessons, dont l'un appartient à un fond de vase, présentent une pâte rouge/orangée, riche en particules de quartz. Le 3ème tesson présente une pâte brune.

6 fragments de plaque-foyère (555g) et 4 tessons très érodés ont été mis au jour au niveau du Fait 15, dont un fragment à pâte fine de couleur rouge à brune, et riche en fines particules de quartz.

Tranchée 1056

Au niveau du Fait 4 ont été mis au jour 2 tessons à pâte orangée, beige en surface. Ils appartiennent à un même rebord, présentant une lèvre à fine cannelure interne (2 mm) et orné d'un cordon au niveau du col (Planche 2, TR 1056). Ce type de rebord, dont le col est décoré d'un cordon plus ou moins fin, et dont la lèvre présente une cannelure interne, est typique des productions que l'on retrouve dans les contextes du Ile siècle avant notre ère dans le bassin rennais et alentours. On en retrouve par exemple à Corps-Nuds, « Le Petit Chambière » (Hamon 2005), ou encore à Athée, « La Glannerie » (53) (Meuret 2001).

Le Fait 6 a livré un tesson appartenant à un fragment de panse, à pâte de couleur brune à orange clair, et au dégraissant riche en fines particules de quartz.

Tranchée 1057

Parmi les 21 tessons qu'a livré le Fait 1, 2 individus ont été identifiés. Le premier est une forme haute à profil en esse doux, modelée (Planche 2, TR 1057-F1, n°1). Elle présente une pâte brune à brun foncé, et a été soigneusement lissée sur sa surface externe. Le second individu concerne un rebord de vase tronconique présentant une lèvre à méplat (Planche 2, TR 1057-F1, n"2). Il présente une pâte grise à brune, à dégraissant fin à moyen. Ce lot peut être attribué à La Tène Moyenne ou au début de La Tène finale. Le type de vase à profil tronconique est d'ailleurs bien attesté dans l'Ouest de la France durant le second âge du Fer. Le « bol » découvert ici, dont la lèvre est aplatie au sommet, se rapproche de certains exemplaires découverts à la fin de l'âge du Fer sur le site d'Ifs (14) (Le Goff 2002).

L'US 2 du Fait 2 a livré 1 tesson à pâte de couleur brune à grise, et au dégraissant riche en fine particules de quartz.

Le Fait 7 a livré un seul tesson de céramique fine à pâte noire et soigneusement lissée, faisant apparaître quelques fines paillettes de mica. Il s'agit d'une grande lèvre éversée, présentant une cannelure interne de 3 mm (Planche 2, TR 1057-F7). Une attribution à La Tène Moyenne ou au début de La Tène finale est encore ici envisageable.

5 tessons ont été mis au jour au niveau du Fait 10. Parmi ceux-ci a été identifié un rebord d'écuelle à profil en esse, dont la panse devait probablement être assez galbée (Planche 2, TR 1057- F10). La lèvre présente une cannelure interne de 5 mm de large. Au vu de la forme générale du bord, et de la taille de la cannelure interne, ce type est vraisemblablement datable de la fin du IVe ou du lile siècle avant notre ère (Menez 1996).

Le Fait 15 a livré, à une profondeur de 30 cm, 2 tessons présentant une pâte de couleur brune à noire.

Tranchée 1058

Le mobilier mis au jour au niveau du Fait 1 est composé de 5 tessons à pâte fine, de couleur noire à rouge clair en surface.

Tranchée 1096

Parmi les colluvions de cette tranchée furent mis au jour 5 tessons à pâte brune à orangée, et au dégraissant riche en nodules de quartz.

Tranchée 1097

Au niveau du Fait 3 de cette tranchée furent mis au jour 3 tessons à pâte rouge à brune, légèrement noire au cœur. Ceux-ci présentent un dégraissant riche en nodules de quartz et quelques traces de chamotte.

Tranchée 1116

Le mobilier mis au jour au niveau du Fait 7 est composé de 4 tessons en céramique grossière appartenant à un même individu. Ceux-ci, très érodés, présentent une pâte grise à noire composé dans son dégraissant de gros nodules de quartz.

Tranchée 1210

Un tesson a été mis au jour au niveau du Fait 7. Celui-ci possède une pâte brune à l'intérieur, rouge en surface, et présente parmi son dégraissant quelques paillettes de mica. 3.2 Conclusion

La plus grande partie du mobilier protohistorique identifié sur la section 4 du tracé du LGV Ouest est à situer chronologiquement à la fin de l'âge du Fer. Les structures se trouvant au niveau des zones d'occupations de cette période, et ayant livré des tessons non identifiés, sont cependant très probablement contemporaines.

Trois zones d'occupations gauloises ont donc pu être mises en évidence. Deux occupations sur la commune de Brielles, sur les sites de la Dinetière et de la Massuère, dont la fréquentation est attestée durant la fin de La Tène moyenne et La Tène finale. Une troisième occupation, plus précoce, au moins dès le début du llle siècle avant notre ère, est attestée sur la commune d'Argentré- du-Plessis, sur le site de la Blancharderie.

Bibliographie

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Cherel 2001 : CHEREL (A.-F.), «Présentation des ensembles de vases issus de deux sites d'habitat gaulois, La Gaudine et La Pièce du Bildoux, commune de Vivoin (Sarthe, tracé de l'A28)». In MENEZ (Y.) dir. - Les mobiliers des 2eme et 1er siècles avant notre ère dans l'Ouest de la Gaule. UMR 6566, CNRS-Culture-Université, « Civilisations Atlantiques et Archéosciences », Thème âges du Fer, Rennes, 2001.

Guillier 2007 : GUILLIER (G.), AUXIETTE (G.), CHEREL (A.-F.), L'établissement rural de La Tène moyenne de la Gaudine à Vivoin (Sarthe) et ses activités de transformation, in Revue Archéologique de l'Ouest. n°23, 2006.

Hamon 2005 : HAMON (A.-L.), Corps Nuds, « Le Petit Chambière » (llle-et-Vilaine) : un enclos d'habitat du second âge du fer, rapport de fouilles, INRAP, Cesson-Sévigné, 2005. (Etude de la céramique protohistorique menée par A.-F. Cherel)

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Le Bihan 1984 : LE BIHAN (J.-P.), Villages gaulois et parcellaires antiques au Braden en Quimper, Cahiers de Quimper antique 1, 1984.

Le Gall 2007 : LE GALL (J.), Evolution de l'occupation de l'espace sur le site de Saint- Symphorien à Paule (Côtes d'Armor) - Etude typochronologique du mobilier céramique, couplée à l'utilisation d'un Système d'Information Géographique, Mémoire de Master 1 Archéologie & Histoire, Université de Rennes 2, Rennes, 2007. Le Goff 2002 : LE GOFF (E.), Les occupations protohistoriques et antiques de la Z.A.C. « Object'Ifs Sud » (Calvados), D.F.S. de sauvetage urgent, AFAN, SRA Basse-Normandie, Caen, 2002. (Etude de la céramique protohistorique menée par A.-F. Cherel)

Leroux 2006 : LEROUX (G.), Betton, « Z.A.C. de la Bunelais » (Ille-et-Vilaine), Diagnostic archéologique, INRAP, SRA Bretagne, Rennes, 2006. (Etude de la céramique protohistorique menée par A.-F. Cherel)

Menez 1996 : MENEZ (Y.), Une ferme de VArmorique gauloise - Le Boisanne à Plouër-Sur- Rance (Côtes d'Armor), Documents dArchéologie Française, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 1996.

Meuret 1996a : MEURET (J.-C.), Habitats de l'âge du Fer et de l'Antiquité. Sondages sur des enclos découverts d'avion. - Haute vallée de l'Oudon (Mayenne), rapport de recherche thématique, Rennes, SRA Pays de la Loire, 1996.

Meuret 1996b : MEURET (J.-C.), Habitats de l'âge du Fer et de l'Antiquité. Sondages sur des enclos découverts d'avion. - Haute vallée de la Seiche (Ille-et-Vilaine), rapport de recherche thématique, Rennes, SRA Pays de la Loire, 1996

Meuret 2001 : MEURET (J.-C.), « Athée (Mayenne) - La Glannerie ». In MENEZ (Y.) dir. - Les mobiliers des 2eme et 1er siècles avant notre ère dans l'Ouest de la Gaule. UMR 6566, CNRS-Culture-Université, « Civilisations Atlantiques et Archéosciences », Thème âges du Fer, Rennes, 2001. 3. V \

TR 428 - F 1 - US 1 I TR 430 - F 1

TR 441 - F 3 : TR 448 - F 3/4 ; TR 450 - F 1

Q

TR 451 - F 1 - US 2

I

( 0 _ S 10cm

Planche 1. Mobilier céramique du second âge du Fer mis au jour sur le site de la Massuèrc (Relevés à DAO J. Le Gall). verre

1cm Planche 3- Vase et perle en verre découverts sur le site de la Dinetière (Tranchée 341 - Fl) (clichés H. Paitier). 33f ANNEXE 2

Etude du mobilier céramique antique et médiéval, par Françoise LABAUNE 2. Etude de la céramique Françoise Labaune-Jean

2.1. Méthodes de travail

La section du tracé du LGV Ouest située entre Argentré du Plessis (35) et Le Pertre (35) a permis de recueillir des lots de mobilier associant terre cuite, métal et lithique. Cette partie de l'étude est consacrée à ces matériaux de l'Antiquité à la période moderne. Ce dernier se compose de : - 817 tessons de récipients en céramiques (hors protohistoire) - 1 fusaïole taillée dans tesson. - 61 fragments de terre cuite (tuile) - 32 TC indéterminées (hors protohistoire) - 13 objets en fer (clous et lames outils) - 32 scories métalliques - 1 creuset - 6 pièces lithiques (dont une lame silex taillée) Tous ces éléments font l'objet d'une étude organisée par tranchée de découverte.

2.2. Catalogue par contexte de découverte

2.2.1.Commune du Pertre Tranchée 27 Le mobilier mis au jour ici correspond à un fragment de panse de facture protohistorique possible et 3 autres morceaux issus d'un même vase, peut-être du haut Moyen Age. Le lot est trop restreint pour que les identifications soient attestées.

Tranchée 59 Le fait 1 a livré trois tessons. Ces derniers sont fortement usés, cependant l'aspect des pâtes permet d'envisager une datation antique, sans précision possible. Le fragment de panse découvert au niveau du fait 3 possède une pâte très cuite, en atmosphère réductrice évoquant l'aspect des productions mérovingiennes. L'absence d'élément caractéristique ne permet pas d'attester cette proposition. La pâte du tesson de sigillée découvert pour le fait 5 correspond à un bord d'assiette de Gaule du Centre, produite dans le courant du 1er siècle de notre ère (forme Drag. 19).

Tranchée 80 Au niveau du fait 2 de cette tranchée, un lot de 5 tessons a été mis au jour. Après remontage, ils appartiennent au bord d'un même individu à pâte claire bien cuite, riche en fines particules de quartz. A ce niveau, le vase possède une lèvre en bourrelet de section triangulaire, éversée vers l'extérieur. Elle se place dans le prolongement d'un col courbe et d'une épaule à forte carène soulignée par une nervure. Sous cette dernière, la panse devient verticale et semble conserver les traces ténues d'un décor à la molette ( ?). Pour le moment, la datation à placer durant le haut Moyen Age ne peut être précisée. Comparaison à trouver.

Tranchée 140 Le mobilier mis au jour ici correspond à un fragment de panse de petite taille. Seule la facture de la pâte oxydante et bien cuite évoque l'aspect des productions de la région à partir de l'époque carolingienne.

Tranchée 145 Le fait 1 a livré les tessons permettant de restituer le fond d'un petit vase-gobelet. La pâte cuite en atmosphère oxydante est brun clair à l'intérieur et brun-gris en surface externe. Les inclusions sont à base de très fines particules de quartz. Les traces de suie témoignent de son usage comme vase de cuisson. Très épaisse (environ 1cm) au niveau du fond, la paroi s'affiche très vite pour définir une panse globulaire de petite taille. A la mi-hauteur, le vase s'orne d'une fine cannelure horizontale, marquante le changement d'orientation de la paroi avec un léger rentré évoquant les formes biconiques. La petite taille de ce récipient permet d'avancer une datation durant la période mérovingienne, plus certainement vers la fin du Vie et le Vile siècle après J.-C., phase durant laquelle les récipients de petit module semblent d'un usage plus fréquent au sein du vaisselier.

2.2.2.Commune de Brielles Ce secteur a permis de définir la présence de trois ensembles d'occupation.

Site n°l : Nécropole de la Dinetière. Cet espace a été circonscrit grâce à l'ouverture de la tranchée 323. Il fonctionne avec la zone d'habitat du site 2.

Tranchée 323 Plusieurs faits de cette tranchée ont livré du mobilier (Faits HS, 4 et 8). Les tessons sont homogènes et correspondent à des formes de récipients de type pot fermé et coupelle à marli en bourrelet. L'ensemble des tessons présente une surface beige rose à rouge témoignant d'une surchauffe des vases (incendie ?). Les profils correspondent à des formes en usage à la période antique sans précision possible, faute d'éléments de comparaison avec ce secteur géographique. Ceux découverts dans le fait 8. appartiennent à la panse d'un récipient en commune sombre tournée et au bord effilé d'un gobelet Menez 145 en céramique réductrice à pâte fine également brûlé. Cette forme est produite à partir des années 60/70 après J.-C. Signalons enfin le prélèvement de l'urne présente dans le fait 2. Cette urne était fragmentée de façon importante, du fait de la nature argileuse de l'encaissant. Les longues alternances de l'enfouissement dans une terre soit très dure, soit très meuble a occasionné des contraintes physiques sur le vase qui ont fini par fortement altérer le vase en les fragmentant tant dans la surface que dans l'épaisseur de la pâte. Ce phénomène sera à prendre en compte dans l'éventualité d'une fouille de ce site. Après la fouille anthropologique du comblement, le remontage du vase permet de restituer le profil du vase jusqu'au départ de l'épaulement. Il se compose d'un fond plat fermant une base étroite. La panse s'évase progressivement vers le tiers supérieur avant son repli arrondi pour former l'ouverture. En l'absence d'éléments de bord, il est impossible de préciser la datation de ce vase. Seule la pâte correspondant à une production locale en céramique commune sombre tournée permet de le placer entre le 1er et le Illème siècle après J.-C.

Site n°l : Habitat de la Dinetière. Cet espace a été circonscrit par la réalisation de 21 tranchées.

Tranchée 341 Plusieurs lots de céramique ont été mis au jour dans cette tranchée. Ils se rattachent aux faits 7 et 5. Les formes présentes dans le premier appartiennent à une coupelle à lèvre en collerette en commune sombre tournée, une coupelle à pâte fine et lèvre en collerette courbe (réductrice fine brûlée ?) et un bord de pot à lèvre en bourrelet. Ces différentes formes antiques sont en usage aux 1er et Ile siècles après J.-C. (plutôt à partir de la seconde moitié du 1er siècle pour les coupelles). Les tessons du fait 5 n'apportent pas d'indication supplémentaire (les pâtes sont antiques). Tranchée 342 Les tessons découverts au niveau du fait 5 sont insuffisants pour permettre d'avancer une datation (antiques ou modernes ?). Ceux issus du fait 8 correspondent à deux coupes en terra nigra (Menez 96 et 106) et à des pots en céramique commune sombre. Ces formes permettent d'avancer une datation à placer durant la première moitié du 1er siècle après J.-C.

Tranchée 343 Les quelques tessons découverts ici (fait 2) correspondent à un lot de facture antique (1er siècle après J.-C. vraisemblable, du fait de la présence d'un tesson en terra nigra).

Tranchée 344 Le mobilier mis au jour dans le fait 1 associe des formes en usage durant le début du 1er siècle après J.-C. (commune sombre, amphore Pascual 1 à pâte beige et fragment de sigillée de Gaule du Centre). Malheureusement la forte érosion du tesson de sigillée ne permet pas d'affiner la datation. La présence de 2 fragments de fond de vase bobine en terra nigra dans l'Us 1 du sondage 1 et d'un bord de pot en céramique non tournée, confirme cette datation précoce. Fait 3 : mobilier antique insuffisant pour préciser la datation. Fait 4 : tesson isolé de panse en terra nigra insuffisant. (1er siècle après J.-C. probable). Dans l'Us 1, le lot confirme cette datation à placer dans le courant du 1er siècle après J.-C. (coupe carénée Menez 96 et pot à cuire en commune sombre tournée).

Tranchée 345 La présence d'une anse d'amphore gauloise à pâte brune (type gauloise 5 de Thésée-Pouillée) permet de dater le lot céramique du fait 5 de la période antique : postérieur à la seconde moitié du 1er siècle après J.-C., ce type d'amphore étant diffusée à partir des années 60/70 après J.-C. Le fragment de bord biseauté à pâte assez grossière correspond à des pots cylindriques que l'on rencontre durant la même période. Fait 15 : mobilier antique insuffisant pour préciser la datation.

Tranchée 347 Le mobilier mis au jour ici est issu des faits 5 et 6. Dans les deux cas, il s'agit de tessons de panse réalisés dans des catégories céramiques ne usage au cours du 1er siècle de notre ère, sans précision possible. Le fond du fait 6 évoque toutefois par sa pâte et son profil les pots à lèvre rainurée et engobe micacé en usage au début de ce siècle.

Tranchée 348 Lors du décapage, quelques tessons ont été découverts. Parmi eux, un fragment de panse de coupelle en sigillée dont la pâte permet de reconnaître les productions des ateliers de Gaule du Centre du Ilème siècle après J.-C. Le fragment de bord de pot à cuire en commune sombre tournée ne va pas à l'encontre de cette datation.

Tranchée 345 Les tessons de panse de cruche en commune claire trouvés dans ce secteur ne sont suffisants pour préciser la datation au cours de la période antique.

Tranchée 354 Aux côtés des deux tessons de panse de cruche en commune claire, le fait 7 a livré les morceaux d'une jatte à lèvre en amande en céramique commune sombre tournée. Ce type de récipient se rencontre dans des contextes régionaux au début du Ilème siècle après J.-C.(Labaune 2008, pl36, figl 1) Les 3 tessons du fait 13 appartiennent à un même vase de type pot en céramique commune sombre tournée, dont le bord est constitué d'une lèvre éversée effilée. Ce type de lèvre couvre une large partie de la période antique, mais semble mieux représentée au Ilème siècle après J.-C. Le fait 15 a permis de recueillir 14 fragments permettant de restituer une bonne partie du profil d'une coupelle correspondant à la forme 7 de Lezoux. La pâte s'accorde avec une production des débuts de ces ateliers, avec une datation Tibère-Claude. L'Us 1 de ce même fait a livré un tesson de commune sombre tournée de facture antique.

Tranchée 359 Le tesson présent au niveau du fait 1 correspond à l'attache d'anse sur le goulot d'une amphore à pâte bicolore (cœur gris et franges de teinte orange). Ce type de pâte peut appartenir à une amphore Pascual 1 ou plus sûrement à une amphore Dressel 2/4, soit une datation à placer dans le courant du 1er siècle de notre ère.

Tranchée 363 Les tessons mis au jour dans le fait 3 ne permettent pas de préciser la datation du 1er siècle après J.-C. Ils appartiennent à une coupe carénée en terra nigra (Menez 96) et à un pot à lèvre en bourrelet en céramique commune ombre tournée.

Tranchée 365 Fait 1 : mobilier insuffisant (panse de commune claire antique). Ier-IIIe siècles après J.-C.

Tranchée 367 L'essentiel du mobilier est issu du fait 2. Il est très homogène et à placer dans le seconde quart du 1er siècle après J.-C. Les formes associées correspondent à une écuelle Menez 55, plusieurs coupes carénées Menez 96 et un vase bobine Menez 125 en terra nigra. S'y ajoute un bord de jatte (ou passoire) à engobe micacé, une panse de cruche à engobe blanc (et pâte orange), une cruche en commune claire et des pots en commune sombre tournée, ainsi qu'un autre en céramique non tournée. Les tessons découverts dans l'Us 1 du même fait viennent compléter les précédents.

Tranchée 369

Fait 1 : mobilier antique insuffisant.

Tranchée 372 Le fait 3 a livré des tessons de panse de facture antique. La présence d'un fond de coupe en terra nigra permet d'envisager une datation à placer dans le courant du 1er siècle après J.-C. Fait 5 : tesson de panse antique insuffisant. Fait 6 : tesson de bord en commune sombre antique. Fait 10 : tesson de panse antique (commune sombre tournée) et 2 éclats de tuile. Tranchée 373 L'ensemble du mobilier mis au jour dans ce secteur est à rattacher au fait 4 Us 1. Le lot se compose de plusieurs fragments de terra nigra, (dont coupes carénées Menez 96), des morceaux de panse d'une amphore de forme indéterminée, de tessons de vases en commune sombre tournée (coupelle et pots de cuisson) et non tournée, ainsi qu'un bord de jatte à lèvre éversée en commune claire. Ces éléments sont en usage vers le milieu du 1er siècle de notre ère.

1 Labaune F. « Les datations fournies par le mobilier du Campus Hoche », in : Pouille D. Rennes antique, Rennes PUR 2008. p.l 18-160. Tranchée 375 Fait 5 : tessons de facture antique (1er siècle après J.-C. vraisemblable). Fait 7 : tessons de cruche en commune claire antique. Fait 11 : tessons de facture antique (commune claire et sombre tournée).

Tranchée 383 Un unique tesson a été découvert au niveau du fait 1. Il s'agit d'un fond de gros vase de stockage (de type charnier) à décor de cordons digités. On rencontre ce type de récipient à partir du XVe siècle et jusqu'au XIXe siècle sans changement caractéristique.

Tranchée 420 L'ensemble du mobilier mis au jour dans ce secteur est à rattacher au fait 1. Il comprend un bord de vase-bobine de type Menez 125 et un éclat de panse en céramique commune claire. La datation du lot est à placer durant la première moitié du 1er siècle de notre ère.

Tranchée 425 Les trois tessons découverts ici (fait 6) possèdent des pâtes cuites en atmosphère oxydante, riche en particules de quartz. L'aspect de ces pâtes correspond à des récipients produits à partir du XlVe siècle. En l'absence d'éléments particuliers, il n'est pas possible ici de préciser l'appartenance aux premières productions ou à celles de la période antique.

Tranchée 426 Lors du décapage, les tessons recueillis dans cette tranchée se composent de plusieurs morceaux de panse d'une cruche en céramique commune claire, un morceau d'amphore indéterminée (Dressel 20 possible ?), un éclat de pot en commune sombre et un fragment de panse conservant les traces ténues d'un décor moulé et d'un engobe rouge. Ce tesson de sigillée de Gaule du Sud malgré sa forte érosion permet de préciser que ce lot céramique ne peut être antérieur aux années 60/70 après J.-C.

Site n°2 : Site de la Massuère Quatre tranchées de sondage correspondent à cet occupation.

Tranchée 428 Le fait 1 us2 a livré deux tessons issus d'un même individu de grande taille. Il possède une lèvre éversée de section triangulaire, prolongeant un col court et une épaule courbe. Le récipient de grand diamètre est cuit en atmosphère oxydante avec des parois épaisses. La pâte et le profil ne correspondent pas à une forme connue, la datation est donc difficile même si la période moderne reste la plus vraisemblable.

Tranchée 443 Le fait 12 a livré un gros fragment de bord appartenant à une jatte à lèvre à méplat mouluré de grand diamètre. La pâte permet d'y voir une production à rattacher à la période moderne. Ce type de forme apparaît dans la région à partir du XVe siècle.

Tranchée 448 Le mobilier découvert ici est issu du fait 1. Il est très hétérogène associant un lot de céramique de l'Age du Fer à un tesson de bord antique et un morceau de bord d'oule donnant la datation la plus récente : X-XIIe siècles. Cette datation médiévale est confirmée par les deux tessons mis au jour dans l'Us 2 du même fait. Ces deux tessons (bord et anse) appartiennent à une jatte à large lèvre en collerette de type cuvier à œil de perdrix.

Tranchée 450 Les trois tessons découverts ici sont issus du même vase et permettent de restituer la partie haute d'une grande jatte. Le décor qui l'orne en surface externe est caractéristique des productions locales dites à œil de perdrix. Ces dernières sont produites dans la région lavalloise à partir du début du XVe siècle, (type 1B de l'atelier de la Hardellière, atelier 3).

Site n°3 : Site de la Fosse Poulain. Cette occupation a été repérée dans 9 tranchées de sondage. Tranchée 511 L'ensemble de mobilier mis au jour dans ce secteur (fait 5) est à rattacher à un même vase à pâte oxydante riche en quartz. Il s'agit d'un fond de pot à rattacher à la période XlIe-XIVe siècles.

Tranchée 513 Le fait 6 de cette tranchée a permis de trouver un unique fragment de panse. La facture de la pâte indique une production de la période médiévale sans précision possible de la chronologie. Dans le fait 10, les tessons découverts appartiennent à deux formes : un mortier de type œil de perdrix et un bord de pot de type indéterminé. Le profil de la lèvre du premier correspond aux productions du début du XVe siècle.

Tranchée 513bis L'extension du sondage au nord de la tranchée précédente dans le fossé FI a livré un lot de mobilier homogène comprenant un fond de oule, des morceaux de panse cannelé et un bord de pot à bec pincé de type 9A de La Hardellière (53). Cette forme se rencontre dans les productions des XHIe et XlVe siècles.

Tranchée 515 Fait 1 : fragment de panse dont la pâte correspond aux productions de La Hardellière (XlIIe-XVe siècles).

Tranchée 515bis

Fait 1 : tessons avec pâte médiévale. Mobilier insuffisant.

Tranchée 516 Le fait 3 a livré deux tessons de récipients de datation médiévale dont un bord de pot de type 9A des ateliers lavallois de La Hardellière (53), en usage aux XlIIe et XlVe siècles. Tranchée 526 Les tessons rencontrés ici offrent un faciès homogène, permettant une datation du lot à placer aux XlIIe-XIVe siècles avec des productions des ateliers de la région de Laval. (Fait 1). Même remarque pour les tessons découverts au décapage.

Tranchée 527 Fait 1 : tesson insuffisant pour avancer une proposition de datation, (pâte non caractéristique). Fait 3 : lot homogène associant des fragments de vases médiévaux dont un fond de tasse ( ?.) et un bord à lèvre rainurée typique des productions de l'atelier 3 de la Hardellière, commercialisée au début du XVe siècle. Fait 8 : fragment de fond à pâte médiévale.(mortier à œil de perdrix probable)

Tranchée 530 Le fait 1 a livré le bord d'un récipient de grand diamètre de type jatte ou mortier à lèvre en gros bourrelet arrondie. Cette forme possède une pâte à rattacher aux productions des ateliers lavallois de la période médiévale (XlIIe-XVe siècles).

Les éléments isolés Tranchée 317 Le mobilier mis au jour ici {fait 6) correspond à un lot de facture antique (commune sombre et claire). La présence d'un fragment d'anse d'amphore à pâte brune gauloise permet d'avancer que la datation du mobilier ne peut être antérieure à la seconde moitié du 1er siècle après J.-C.

Tranchée 328 Le mobilier découvert dans le fait 1 correspond à deux tessons de facture moderne issus d'un même vase.

Tranchée 337 Le tesson de bord recueilli ici est trop érodé pour être attribué à une période chronologique précise. (fait 2).

Tranchée 478 Les 15 tessons qui constituent le lot du fait 1 correspondent à la panse d'un récipient à pâte fine oxydante, de type « oule ». Cette forme se rencontre entre le Xe et le Xlle siècle dans la région.

Tranchée 549 L'unique tesson mis au jour ici dans le fait 1 appartient à la partie haute d'un récipient antique. Réalisé dans une pâte orangée, ce bord à lèvre en méplat horizontal et col vertical court correspond aux vases de stockage {dolium) en usage dans la région ouest à partir de la fin du 1er siècle et durant le second siècle de notre ère.

2.2.1.Commune d'Argentré

Site n°4 ; Site de la Liberderie. Dix tranchées correspondent à cette dernière occupation.

Tranchée 1213 Fait 4 : tesson indéterminé.

Tranchée 1216 Fait 4 : tesson insuffisant (antique ou haut Moyen Age ?)

Tranchée 1217 L'ensemble du mobilier mis au jour dans le fait 5 de cette tranchée possède une pâte permettant d'identifier un petit lot de récipients du haut Moyen Age. Le fragment de bord à lèvre éversée en collerette correspond à des pots en usage entre le IXe et le Xle siècle.

Tranchée 1218 L'unique tesson de bord issu du fait 1 possède un profil et surtout une pâte permettant de la rapprocher des récipients produits durant le haut Moyen Age (période mérovingienne). Les deux tessons issus des faits 9 et 11 ne vont pas à rencontre de cette datation.

Tranchée 1219 L'ensemble du mobilier mis au jour dans ce secteur (fait 1) est à rattacher aux productions du début du haut Moyen Age, par les pâtes et la présence d'une écuelle à lèvre en collerette correspondant aux formes ouvertes en usage au cours des Vl-VIIe siècles. Les trois éclats de panse du fait 2 offrent des pâtes de la même période (haut Moyen Age).

Tranchée 1220 Fait 3 : tesson indéterminé. Fait 4 : tesson à pâte oxydante haut Moyen Age. Fait 6 : 3 tessons de panse à pâte du haut Moyen Age.

Tranchée 1221 Découverts hors structures, les 13 tessons recueillis ici possèdent une pâte bien cuite, de tinte grise bleu riche en particules de quartz caractéristiques des récipients du haut Moyen Age.

Tranchée 1223 Fait 1 : lot de tessons à pâte oxydante (période carolingienne ?) Fait 4 : 1 tesson à pâte claire riche en quartz (période carolingienne ou médiévale ?)

Fait 7 : tesson insuffisant (HMA ou médiéval)

Tranchée 1224 Les deux tessons trouvés pour le fait 1 appartiennent au même bord à lèvre en bandeau et pâte claire, correspondant à un pot produit à partir des Xle-XIIe siècles. Tranchée 1226 Le fragment de fond découvert ici est attribuable par sa pâte aux productions du haut Moyen Age ou du début de la période médiévale.

Les éléments isolés

Tranchée 1028 L'ensemble du mobilier mis au jour dans ce secteur est à rattacher au fait 1 (us 1). Il s'agit de tessons dont la pâte cuite en atmosphère oxydante avec des profils de lèvre en bandeau correspondant aux productions des ateliers de Chartres de Bretagne des Xl-XIIe siècles.

Tranchée 1055 Le tesson de bord mis au jour dans ce secteur (colluvions) est issu d'un récipient moderne de type coquemar à lèvre étirée à extrémité rainurée. Cette forme de lèvre existe dans les contextes locaux à partir du XVe siècle et perdure au XVIe siècle, (type pot 3 de la typologie locale sur le site Icéramm).

Tranchée 1113 Quatre tessons ont été recueillis au niveau du fait 3. Ils correspondent au même vase avec une pâte bien cuite dans laquelle il faut voir une production moderne, sans précision possible.

Tranchée 1116 Parmi les 8 tessons découverts en surface du fait 3 on note la présence d'un fragment de céramique rose-bleu de Laval dont la production est datée des XVe-XVIe siècles. Elle est associée à d'autres tessons modernes et peut-être un élément protohistorique. Fait 13 : tesson insuffisant pour être daté.

Tranchée 1117 En dehors d'une structure précise, cette tranchée a permis de trouver deux fragments de bord issu d'un mortier à décor imprimé de type œil de perdrix en provenance des ateliers de la région de Laval. La forme de la lèvre correspond à un type produit au début du XVe siècle.

Tranchée 1119 En dehors de trois tessons indéterminés sans doute protohistoriques, le reste du lot céramique découvert ici, dans le fait 1, est de facture antique (amphore, terra nigra et commune sombre tournée). Il faut sans doute envisager une datation dans la première moitié du 1er siècle après J.-C. mais sans assurance.

Tranchée 1126 L'ensemble du mobilier mis au jour dans ce secteur (fait 1) est à rattacher aux productions lavalloises avec un bord de pot à lèvre en gouttière de type 9A en usage aux XlIIe-XIVe siècles.

Tranchée 1128 L'ensemble du mobilier mis au jour sur le chemin est à rattacher par l'aspect des pâtes aux productions modernes de la région de Laval (rose- bleue) en usage au XVe -XVIe siècles.

Tranchée 1230 Découverts hors contexte, ces deux fragments possèdent une pâte grossière cuite en mode A. Seul le décor à base de cordons digités placés à la verticale, permet de reconnaître des récipients produits à l'époque moderne et souvent destinés au stockage des denrées.

2.3. Informations du mobilier

Une fois les lots reportés en fonction de l'emplacement des tranchées, il est possible de distinguer plusieurs ensembles d'occupation en association avec les structures mis au jour dans ces secteurs. Sur la totalité de cette section du tracé LGV, on recense 7 concentrations de mobilier distinctes. Si l'on se positionne d'Est en Ouest, on trouve ainsi successivement : Une première zone au sud du lieu-dit La Feuillardière sur la commune de Brielles. Ce secteur a livré du mobilier de datation hétérogène, avec cependant plusieurs lots couvrant la fourchette chronologique Ier-IIe siècles après J.-C. Les tranchées 323 à 420 effectuées entre les lieux-dits La Feuillardière et La Rabardière ont livré des lots épars mais presque exclusivement antiques. Il s'agit du site 1 défini par l'appelelation La Dinetière. L'essentiel des formes mises au jour correspondent à des récipients en usage du début du 1er siècle de notre ère au tout début du Ilème siècle après J.-C. Les éléments postérieurs étant relativement anecdotiques, il est vraisemblable que l'on soit sur une occupation restreinte en durée, avec un secteur habitat au niveau des tranchées 340 à 348, 417 à 422. S'y ajoute la petite nécropole zonée en tranchée 323 à interpréter vraisemblablement comme la zone funéraire de l'installation antique, puisqu'en datation elle correspond à la fin de ce dernier. Le faible éloignement de cette zone avec la précédente indique que l'on est sans doute sur des aménagements contemporains. Les céramiques mises au jour à proximité de la ferme de La Massuère, toujours sur la commune de Brielles, dans les tranchées 428 à 452 associent principalement des formes protohistoriques avec quelques récipients de production médiévale. A l'ouest de cette même commune, entre La Brincière et La Fosse Poulain, plusieurs tranchées ont livré des lots renfermant des formes culinaires attribuables à la période médiévale (XlIIe-XIVe siècles). (Tranchées 511 à 527). Sur le secteur de Gennes-sur-Seiche, près du lieu-dit La Liberderie, 12 tranchées (Tr. 1210 à 1230) permettent de zoner une occupation caractérisée par un vaisselier peu dense mais possédant des pâtes caractéristiques du haut Moyen Age. Quand une datation plus fine est possible, elle se rapporte principalement à la période mérovingienne, avec quelques tessons plus anecdotiques pour l'époque carolingienne. Au nord de La Marzelle, plusieurs tranchées ont livré un petit ensemble de tessons hétérogènes avec semble-t-il, quelques pièces marquant la transition entre le Moyen-Age et le tout début de la période moderne. Cependant cette concentration est insuffisante pour une déduire une occupation. La dernière zone se place sur la commune d'Argentré-du-Plessis, au nord de La Blancharderie. Parmi les différentes tranchées livrant du mobilier essentiellement protohistorique, il convient de noter la présence d'un ensemble intéressant dans le fait 1 de la tranchée 1028, correspondant à un petit dépotoir des Xl-XIIe siècles avec un vaisselier très homogène à base de ouïes à lèvre en bandeau complétées par un couvercle, avec des pâtes vraisemblablement à rattacher aux productions des ateliers de Chartres de Bretagne.

La totalité des tessons de facture antique, mérovingienne ou médiévale découvert sur l'ensemble de cette section de tracé LGV témoigne des récipients en usage dans ce secteur géographique et de leur évolution avec des faciès correspondant aux modes en usage sur le reste du territoire mais aussi des adaptations aux argiles disponibles localement. Pour la période médiévale et moderne, on notera ainsi l'approvisionnement privilégié faisant appel aux ateliers de la région de Laval. Suivant la suite qui sera donné à cette évaluation, il sera intéressant de tenir compte de l'étude céramique de ces faciès locaux, pour ce secteur jusqu'à présent peu connu.

2.4. Archivage du mobilier

La totalité du mobilier est conditionnée par matériaux, par tranchée et par structure dans un total de 5 cagettes normalisées selon la classification suivante : - Caisse 1 : mobilier céramique historique (caisse Allibert réf. 21020). Tranchées 27 à 349 - Caisse 2 : mobilier céramique historique (caisse Allibert réf. 21020). Tranchées 354 à 549. - Caisse 3 : mobilier céramique historique (caisse Allibert réf. 21020). Tranchées 1056 à 1226. - Caisse 4 : mobilier céramique et terre cuite période protohistorique (caisse Allibert réf. 21020). Tranchées 278 à 1210. - Caisse 5 : mobilier en terre cuite (caisse Allibert réf. 21020). Toutes tranchées (antique). 2.5. Inventaire du mobilier

Tr. Fait U.S. proto GR HMA Méd. mod. indét. total datation proposée Cag. observations 0 1 1 antiquité 1 27 1 1 3 4 insuffisant 1 59 1 3 3 antiquité 1 59 3 1 1 haut Moyen Age 1 59 5 1 1 1er s. après J.-C. 1 2 scories 80 2 5 5 haut Moyen Age 1 110 ? 4 insuffisant 2 TC indét 140 2 1 1 haut Moyen Age 1 145 1 15 15 haut Moyen Age 1 278 hs 9 9 protohistoire 4 4 281 hs 3 3 protohistoire 305 1 insuffisant 5 2 TC indét 311 2 insuffisant 5 1 TC 4 316 11? 1 1 1 protohistoire 317 6 4 4 postérieur 2° moitié 1 1er ap. J.-C. antiquité 1 2 clous 323 2 58 58 323 3 insuffisant 3 1 pointe de clou 323 4 46 46 antiquité 1 3 frag clou fer 323 6 insuffisant 3 1 scorie 323 8 8 8 postérieur 60/70 1 ap.J.-C. 328 1 2 2 moderne 1

337 1 7 7 protohistoire 4 337 2 1 1 insuffisant 1 4 339 1 4 4 protohistoire 341 ? 1 26 26 ler-lle ap. J.-C.? 1 341 ? 1 insuffisant 5 1 frag tuile 341 1 2 2 4 antiquité 1 341 1 antiquité 5 7 tuiles 341 1 1 1 1 antiquité 1,5 3 frag tuiles 341 5 3 3 antiquité 1 342 6 6 insuffisant 1 342 ? 4 2 2 antiquité 1,5 1 TC 342 1 antiquité 5 16 frag tegulae 342 5 antiquité 5 4 frag tuiles 342 8 22 22 1ère moitié 1er s. ap. 1 J.-C. 343 2 3 1 4 1er s. après J.-C. 1 344 1 5 20 1ère moitié 1er s. ap. 1 4 TC, 1 lithique 15 J.-C. (meule?) 344 1 6 6 1er s. après J.-C. 1 zone cendreuse 3 frag fer (clous?) 344 1 1 16 16 début 1er s. ap. J.-C. 1 zone rejets 344 1 11 3 3 1ère moitié 1er s. ap. 1 J.-C. 344 1 21 antiquité 1 1 TC 344 3 2 2 antiquité 1 344 4 1 1 1er s. après J.-C. 1,5 2 frag tuiles 344 4 1 21 21 1er s. après J.-C. 1 2 scories 345 5 4 4 postérieur 60/70 1 ap.J.-C. 345 15 2 2 antiquité 1,5 3 frag tuiles 347 5 13 13 1er s. après J.-C. 1 347 6 2 2 début 1er s. ap. J.-C. 1 Tr. Fait U.S. proto GR HMA Méd. mod. indét. total datation proposée Cag, observations 348 0 4 4 Ille ap. J.-C. 1 4 frag tuiles 349 1 4 4 antiquité 1 354 7 21 21 début Ile s. ap. J.-C. 2 354 13 1 3 3 antiquité 2 354 15 14 14 Tibère-Claude 2,8 8 frag tuiles âge du bronze 4 355 2 1 1 359 1 1 1 1er s. après J.-C. 2 363 3 3 3 1er s. après J.-C. 2 363 7 insuffisant 5 2 frag tuiles? 363 8 insuffisant 5 2 frag tuiles hétérogène 2,4 365 1 5 1 6 367 2 101 101 2ème quart 1er s. ap. 2,35 2 lith. (polissoirs?), 6 J.-C. frag tuiles et 1 TC 367 2 1 38 38 1ère moitié 1er s. ap. 2 2 TC J.-C. 369 1 4 4 antiquité 2 1 frag tuile 369 2 antiquité 5 1 frag tuile 372 3 12 12 1er s. après J.-C. 2 1 galet 372 6 1 1 antiquité 2 372 10 1 1 antiquité 2 2 éclats tuile 372 12 antiquité 5 1 frag tuile 373 4 1 23 23 milieu 1er s. ap. J.-C. 2 375 4 4 4 1er s. après J.-C. 2,5 5 TC et 1 frag teg 375 6 antiquité 5 1 frag tuile 375 7 7 7 antiquité 2 protohistoire 4 375 9 1 1 375 11 7 7 antiquité 2 383 1 1 1 moderne 2 410 2 1 insuffisant 5 1 TC 420 1 2 2 1ère moitié 1er s. ap. 2 J.-C. 424 4 insuffisant 3 1 scorie 425 6 3 3 moderne 2 1 tige clou fer 426 0 6 6 postérieur 60/70 2 ap.J.-C. protohistoire 4 428 1 1 2 2 428 1 2 2 2 moderne 2 3,4 1 scorie 429 3 63 63 âge du fer 4 430 1 10 10 protohistoire 4 441 3 13 13 âge du fer 443 3 1 insuffisant 5 1 TC (plaque?) 443 6 4 4 âge du fer 4 443 12 1 1 moderne 2 448 1 24 2 1 27 hétérogène 2,5 7 TC 448 1 1 1 1 protohistoire 4 448 1 2 2 2 médiéval 2 448 3et4 12 12 protohistoire 4 450 1 1 1 protohistoire 4 450 6 3 3 médiéval 2 2,4 451 1 2 11 1 12 âge du fer 1 creuset entier 452 1 4 4 protohistoire 4 478 1 15 15 Xl-Xlle siècles 2 511 6 insuffisant 3 1 scorie 513 1 25 25 Xllle-XIVe siècles 2 1 TC 513 5 4 4 Xlle-XIVe siècles 2 513 10 6 6 XVe siècle 2 Tr. Fait U.S. proto GR HMA Méd. mod. indét. total datation proposée Cag, observations 515 1 1 1 médiéval 2 515 1 3 3 médiéval 2 516 1 2 2 Xllle-XIVe siècles 2 526 1 11 11 Xllle-XIVe siècles 2 526 0 3 3 médiéval 2 527 1 1 1 insuffisant 2 527 3 21 21 début Xve siècle 2 527 8 1 1 médiéval 2 530 1 1 1 médiéval 2 549 1 1 1 ler-lle ap. J.-C.? 2 1028 1 1 79 79 Xie-Xlle siècles 3 2 TC et 1 frag tuile 1055 15 protohistoire 3,4,5 lame de silex taillée 4 4 + 4 TC indét. protohistoire 4 1055 vig2 3 3 âge du fer 4 1056 4 2 2 6 protohistoire 4 1056 1 1 4 1057 1 21 21 protohistoire protohistoire 4 1057 2 2 1 zM 4 1057 7 1 1 âge du fer 4 1057 10 5 5 âge du fer 4 1057 15 2 2 protohistoire 1058 insuffisant 5 1 llth indét 4 1058 1 5 5 protohistoire 4 1096 5 5 protohistoire protohistoire 4 1097 3 3 3 1113 3 4 4 moderne 3 : - 3 0 8 8 hétérogène 3 1 clou fer et 1 pointe de faucille? 1116 7 4 4 âge du bronze 4 1116 13 1 1 Insuffisant 3 1117 0 2 2 début Xve siècle 3 1119 ? Insuffisant 3 3 fragments objet fer 1 (lames?) 3 7 10 antiquité 3 5 frag scories 1123 1 3 3 Xllle-XIVe siècles 3 1128 0 2 2 Xve-XVIe siècles 3 1 TC 1210 7 1 1 protohistoire 4 1213 4 0 1 1 insuffisant 3 1216 4 0 1 1 indét. 3 1217 5 3 3 haut Moyen Age 3 19 fragments de scories 1218 1 1 1 haut Moyen Age 3 1218 9 0 1 1 haut Moyen Age 3 1218 11 0 1 1 haut Moyen Age 3 1219 antiquité 5 1 tulle 1219 1 12 12 Vie-Vile siècles 3 1 fusalole taillée dans un tesson 1219 2 3 3 haut Moyen Age 3 1220 3 1 1 insuffisant 3 1220 4 1 1 haut Moyen Age 3 1220 6 3 3 haut Moyen Age 3 1221 0 13 13 haut Moyen Age 3 1223 1 5 5 haut Moyen Age 3 1223 4 1 1 carolingien? 3 1223 7 1 1 haut Moyen Age 3 1224 1 2 2 Xie-Xlle siècles 3 Tr. Fait U.S. proto GR HMA Méd. mod. indét. total datation proposée Cag. observations 1226 0 1 1 haut Moyen Age? 3 1230 0 moderne 3 Total 257 522 67 177 31 20 1016 ANNEXE 3

Etude de l'urne funéraire du site de La Dinetière, commune de Brielles (site n°l), par Myriam TEXIER Urne cinéraire LGV- secteur 4-TR 323-F2

I- Une tombe à incinération secondaire (étude anthropologique M. Texier) a- Le contenu de l'urne F.2 (fouille Jessica Freitas, Inrap)

Une urne cinéraire a été prélevée, et fouillée en laboratoire. L'urne est arasée et fragmentée. Le dépôt est conservé sur une hauteur de 15cm. Le sédiment environnant, constitué d'argile limoneuse, est peu propice à la conservation osseuse. La dilatation de l'argile a contribué à la fragmentation de l'urne et de son contenu. La mauvaise conservation compromet l'analyse de la constitution du dépôt. Le comblement de l'urne est hétérogène : constitué d'argile limoneuse, il comprend de nombreux charbons de bois, et des inclusions de sédiment de couleur ocre, provenant du substrat environnant. Si des traces osseuses blanches sont présentes dès le sommet du vase, les ossements se concentrent cependant dans le tiers inférieur du vase. Le comblement de l'urne est identique à celui de la fosse. Dans les deux cas, il est constitué de rejets de bûcher (charbons de bois).

Fig. 1 : Urne F2 en cours de dégagement (cliché Jessica Freitas).

Fig. 2 : Urne F2, on note la fragmentation importante du vase, les ossements se concentrant pour l'essentiel au fond du réceptacle (cliché Jessica Freitas). b- Le défunt Les os, mal conservés, sont très fragmentaires. La corticale osseuse est érodée. Les os présentent une couleur blanche homogène, traduisant une combustion aboutie. Les ossements se composent essentiellement de diaphyses d'os longs. Le squelette céphalique n'est représenté que par des petits fragments (< à 1cm) de neurocrâne, le tronc par un fragment de vertèbre et de côtes. Les extrémités osseuses sont totalement absentes. Ainsi l'estimation de l'âge au décès repose sur les faibles indices de l'épaisseur de la corticale osseuse et des diamètres diaphysaires. Il s'agit des restes osseux d'un unique sujet de taille adulte. Le poids total des os récoltés dans l'urne s'élève à 114,8g. Ce poids est inférieur aux valeurs théoriques attendues qui est supérieure à 1000g (Krogman 1978, et McKinley, 1993). Le déficit osseux est évidemment à mettre en relation avec l'arasement de l'urne et surtout la mauvaise conservation osseuse.

Crâne tronc Membres Membres Membres Esquilles Total supérieurs inférieurs indéterminés 1,42 0,49 4,21 11,37 94,48 2,83 114,8 Tab. 1 : Urne F.2, répartition pondérale des os par région anatomique (en g.)

Mobilier recueilli dans l'urne

Quelques clous se trouvaient dans le comblement de l'urne au dessus de l'amas osseux.

Un dépôt constitué d'un vase en céramique retourné TR 341- FI Le vase en céramique complet (Fl) a fait l'objet d'une fouille en laboratoire après prélèvement. Le vase ne contenait cependant aucun vestige osseux. Il était comblé d'argile limoneuse très compacte, mêlée de cailloutis de quartz et de schiste, avec de rares charbons de bois. II- Une nécropole Antique à incinérations secondaires L'urne prélevée et étudiée au cours de cette opération de diagnostic illustre la pratique de l'incinération secondaire, en Armorique, durant la période antique. Cette pratique est en effet représentée dans plusieurs ensembles funéraires de la région au cours des trois premiers siècles de notre ère (Blanchet S., 2003, Pouille, 2004, Pouille, 2009). Le corps du défunt est brûlé sur un bûcher distinct du lieu de sépulture. Les os prélevés sur le bûcher sont ensuite déposés dans un vase, le plus souvent en céramique. Cette tombe fait partie d'un ensemble funéraire relativement conséquent d'un point de vue numérique dont la fouille exhaustive permettra d'étoffer de manière substantielle le corpus des sépultures à incinérations de cette période. Un second vase a fait l'objet d'une fouille en laboratoire (Fl), cependant il n'a livré aucun vestige osseux. Ce vase avait la particularité d'être déposé entier et retourné. Il est a rattaché à la période de la Tène (cf. étude du mobilier). L'absence de restes osseux ne permet pas de conclure à sa vocation funéraire. Un problème de conservation peut être invoqué cependant si des vases ossuaires retournés sont signalés en Armorique pour la période Antique (Galliou, p. 41, 1989), ils ne sont pas documentés à l'époque de la Tène. Seule l'exploration du site permettra d'établir le lien entre la nécropole antique et ce dépôt. Il constitue peut-être le témoin d'une utilisation pérenne de cet espace funéraire ?

Bibliographie Blanchet S. (dir.), 2004- « Les rives du Blosne » (35). Document final de synthèse. INRAP, Direction Interrégionale du Grand-Ouest. DRAG, SRA Bretagne. Cesson- sévigné. 2004.

Galliou P., 1989- Les tombes romaines d'Armorique. Essai de sociologie et d'économie de la mort. DAF, Paris.

Krogman (W.K.), 1978:- The human skeleton in forensic medicine. Edition Charles Thomas, Spriengfield, USA, 337 p.

MacKinley, J., 1993- Bone fragment size and weights of bone from modern British cremations and the implications for the pyre technologiy and ritual, Journal of Achaeological Science 21:339-342.

Pouille D., 2004 : Brécé « le bourg » (Ille-et-Vilaine). Document final de synthèse. INRAP, Direction Interrégionale du Grand-Ouest. DRAC, SRA Bretagne. Cesson-sévigné. 2004.

Pouille D., 2009 : Bais « Le hameau du Fresne » (Ille-et-Vilaine). Rapport de diagnostic. INRAP Direction Interrégionale du Grand-Ouest. DRAC, SRA Bretagne. Cesson-sévigné. 2009. ANNEXE 4

Etude des scories ferreuses du site de La Fosse Poulain, commune de Brielles (site n°3), par Cécile LE CARLIER Description de scories en forme de calotte du site de Brielles - La Fosse Poulain Il s'agit d'un ensemble de scories en calotte trouvées dans une fosse mais également dispersées aux alentours de cette fosse. A proximité de cette fosse à scories, était présente une fosse à charbon. Le tamisage du sédiment a été effectué, et il s'avère qu'il n'y a aucune trace de battitures associées au charbon.

• Trois échantillons prélevés sont de grandes dimensions. Deux échantillons sont de

forme globalement concavo-convexe, et une autre de forme piano-convexe

(dimensions : 13*11, 13*14, 13*10 cm). Sur cassure fraîche, ces scories sont assez

compactes avec une porosité modérée mais omniprésente. La couleur de la scorie est

gris foncé.

o Les deux scories concavo-convexes sont très lourdes et donc très denses. Elles présentent un bourrelet sur un côté qui pourrait correspondre à la surface d'accroché à la paroi du foyer. Ce bourrelet est constitué de scorie et non d'argile de paroi. Ces scories sont légèrement encroûtées si bien que les surfaces sont assez lisibles. La surface supérieure est concave, irrégulière et granuleuse. Une empreinte de charbon de bois est présente sur la surface de l'une des scories. La surface inférieure est très irrégulière avec des bosses et des creux. De même, elle est fortement granuleuse. Il y a présence d'une empreinte de charbon sur l'une des scories. Vu de dessus, l'une des scories semble presque ronde, l'autre est plus ovalaire. o La scorie piano-convexe présente un côté presque vertical. Il s'agit de la

surface d'accroché au foyer. La surface supérieure est globalement plane, est

très irrégulière avec des creux et des bosses. Il y a deux traces de charbon

centimétriques. La surface inférieure, convexe, est assez régulière mais

granuleuse. Il n'y a pas de trace de charbon de bois. • Les autres scories correspondent à des scories quasiment entières de taille plus

réduites (dimensions : 9*7, 11*8, 8*6, 3*4 cm). Leur forme est globalement plane

avec une épaisseur moyenne de 1 à 2 cm. L'une des scories présente une surface

supérieure assez lisse, avec des traces de charbon. Une autre est également lisse, sans

charbon. La dernière surface observée est irrégulière et rugueuse. Les surfaces

inférieures sont irrégulières, rugueuses et peuvent présenter beaucoup de traces de

charbon de bois.

Conclusion :

Les scories retrouvées dans la fosse correspondent à une étape de post-réduction de la métallurgie du fer. Ces scories peuvent correspondre à un travail de forge s.s. Les scories sont très denses et riches en fer (pas forcément sous la forme métallique, car il y a perte sous forme d'oxyde - oxydation du fer métal accélérée quand le métal est chauffé) ce qui conduit à penser

à de gros travaux sur le métal (du type soudure à haute température ou de type élongation de barre). La taille des scories indique aussi une zone de chauffe de taille importante, ce qui implique le chauffage de zones assez larges, donc le travail de pièces de taille importante.

Ces scories peuvent correspondre aussi au travail d'épuration de masses brutes de réduction

(masses informes et encore pleines de charbon de d'inclusions de scories) et par leur taille et leur densité. Il est très difficile de faire la différence entre les deux type de scories. Il faut pour cela, connaître leur composition chimique et la composition des scories de réduction des sites de production de la région. Il s'agit donc des conclusions que l'on ne peut pas donner immédiatement et qui nécessitent un travail paléo-métallurgique un peu plus approfondi.

Néanmoins, à la vue des autres scories présentes sur le site, identiques à celles-ci, l'étape de l'épuration peut être priviligiée. On peut donc penser, que des sites de réduction de fer de cette époque sont présentes à proximité. ANNEXES 5

Documents administratifs RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 0 5 1)17, 2539 MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION í. - PREFECTURE DE LA REGION BRETAGNE

le Préfet de la région de Bretagne, Préfet d'Ille-et-Vilaine, Chevalier de la Légion d'honneur, Chevalier de l'ordre du Mérite

Arrêté n" 2009-109 portant désignation du responsable scientifique de l'opération d'archéologie préventive prescrite par arrêté n" 2008-143 du 8 septembre 2008

VU la loi n° 2001-44 du 17 janvier 2001 modifiée, relative à l'archéologie préventive, notamment son article 2;

VU le décret n° 2004-490 du 3 juin 2004 relatif aux procédures administratives et financières en matière d'archéologie préventive, notamment son article 13.

VU l'arrêté n° 2008-143 du 8 septembre 2008 portant prescription d'un diagnostic archéologique à réaliser à Argentré-du-Plessis, Gennes-sur-Seiche, Brielles, Le Pertre (35) ;

CONSIDERANT que le responsable d'opération n'a pas été désigné par l'arrêté susvisé ;

ARRETE

Article 1" : Monsieur Gilles LEROUX - Institut national de recherches archéologiques préventives - est désignè(e) responsable scientifique du diagnostic prescrit(e) par l'arrêté n° 2008-143 du 8 septembre 2008 susvisé.

Article 2 : Le directeur régional des affaires culturelles est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera notifié au directeur de l'INRAP et aux mairies de Argentré-du-Plessis, Gennes-sur-Seiche, Brielles, Le Pertre.

Fait à Rennes, le 1er octobre 2009

pour le Préfet de la région de Bretagne, Préfet d'Ille et Vilaine, le directeur régional des affaires culturelles, le conservateur régional de l'archéologie,

Stéphane Deschamps

destinataires : INRAP Gillesteroux copie à malries de Argentré-du-Plessis, Gennes-sur-Seiche, Brielles, Le Pertre r } - t it.: • U-iZ il . tL* Liberté ' Égalité • FraurnhJ RÉPUBLIQUE FRANÇAISE / 0 1 7 MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION S&. 2S33

PREFECTURE DE LA REGION BRETAGNE

le Préfet de la région de Bretagne, Préfet d'Ille-et-Vilaine,

ARRETE n° 2008-143 portant prescription de diagnostic archéologique

VU le code du Patrimoine, notamment son livre V ;

VU la loi n° 2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l'archéologie préventive, modifiée ;

VU le décret n° 2004-490 du 3 juin 2004 relatif aux procédures administratives et financières en matière d'archéologie préventive ;

VU, la Saisine par courrier en date du 8 juillet 2008 par Réseau Ferré de France demandant en vertu des articles 10 et 12 du décret 2004-490 pris en application de la loi 2001-44 modifiée relative à l'archéologie préventive, la réalisation d'un diagnostic archéologique sur le terrain situé dans l'emprise des travaux de la Ligne à grande vitesse Bretagne - Pays de Loire, Secteur 4 (IIle-et-Vilaine : Argentré-du-Plessis/Le Pertre) - Phase 1 ; reçue le 15 juillet 2008 par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, Service Régional de l'Archéologie ;

CONSIDERANT que, en raison de leur localisation, les travaux envisagés sont susceptibles d'affecter des éléments du patrimoine archéologique ; en effet, l'emprise du secteur 4 traverse un secteur où, si la détection aérienne y est moins favorable du fait du morcellement des paysages, les sites y ont subi une érosion probablement moins importante que dans ie Bassin de Rennes comme l'atteste la présence de sites conservés en élévation ; dans la commune du Pertre, la LGV passe en limite nord d'un vaste ensemble de trois enclos à « La Gacillère » (site n° 8), et empiète largement sur l'extension méridionale d'un enclos quadrangulaire aux Juliennières (site n° 17).

CONSIDERANT qu'il est nécessaire de mettre en évidence et de caractériser la nature, l'étendue et le degré de conservation des vestiges archéologiques éventuellement présents afin de déterminer la type de mesures dont ils doivent faire l'objet ;

ARRETE

Article 1er : Un diagnostic archéologique sera réalisé sur le terrain faisant l'objet des aménagements, ouvrages ou travaux susvisés, sis en :

Région : Bretagne

Département : llle-et-Vilaine

Communes ; ARGENTRE-DU-PLESSIS, GENNES-SUR-SEICHE, BRIELLES, LE PERTRE

Lieu-dit : Secteur 4 - Phase 1 (ARGENTRE-DU-PLESSIS PR 146,2 au PERTRE PR 133,5)

Cadastre : section : parcelles : cf. dossier en annexe

Le diagnostic archéologique comprend, outre une phase d'exploration du terrain, une phase d'étude qui s'achève par la remise du rapport sur les résultats obtenus.

Article 2 : Le diagnostic sera réalisé sous la maîtrise d'ouvrage de l'opérateur d'archéologie préventive retenu. Les conditions de sa réalisation seront fixées contractuellement en application des article 28 à 34 du décret n° 2004-490 susvisé. Il sera exécuté conformément au projet d'opération élaboré par cet opérateur sur la base des prescriptions annexées au présent arrêté.

Article 3 : Le mobilier archéologique recueilli au cours de l'opération de diagnostic est conservé par l'opérateur d'archéologie préventive retenu le temps nécessaire à son étude qui, en tout état de cause, ne peut excéder cinq ans à compter de la date de fin de la phase terrain du diagnostic.

L'inventaire de ce mobilier, transmis avec le rapport de diagnostic, sera communiqué par le service régional de l'archéologie, au propriétaire du terrain afin que, le cas échéant, celui-ci puisse faire valoir ses droits. L'exercice de ces droits appartient à la personne physique ou morale propriétaire à la date de début de l'intervention archéologique du terrain visé à l'article 1".

Article 4 : Le directeur régional des affaires culturelles est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera notifié au directeur interrégional de l'Institut national de recherches archéologiques préventives, et au directeur régional Bretagne - Pays de Loire de Réseau Ferré de France, 1 rue Marcel Paul, BP 11802 - 44018 NANTES Cedex.

Fait à Rennes, le 8 septembre 2008

pour le Préfet de la région de Bretagne, Préfet d'Ille et Vilaine, le directeur régional des affaires culturelles, le conservateur régional de l'archéologie,

Stéphane Deschamps

destinataires : - Réseau Ferré de France, direction régionale Bretagne-Pays de Loire -INRAP copie à : - Maire d'ARGENTRE-DU-PLESSIS - Maire de GENNES-SUR-SEICHE - Maire de BRI ELLES - Maire du PERTRE - Préfecture d'ille-et-Vilaine - Préfecture de Région, cellule de coordination des pôles - Direction régionale de l'Equipement Libtrti • Égaliti • FralerniU RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION

PREFECTURE DE LA REGION BRETAGNE

le Préfet de la région de Bretagne, Préfet d'Ille-et-Vilaine,

Prescriptions de diagnostic archéologique annexées à l'arrêté préfectoral numéro 2008-143

région : Bretagne

département : llle-et-Vilaine

communes : ARGENTRE-DU-PLESSIS, GENNES-SUR-SEICHE, BRIELLES, LE PERTRE

lieu-dit : Secteur 4 - Phase 1 (ARGENTRE-DU-PLESSIS PR 146,2 au PERTRE PR 133,5)

cadastre : section : parcelles : cf. dossier en annexe

pétitionnaire: RFF

Emprise du diagnostic archéologique : 68,37 hectares

Principes méthodologiques :

Les principes méthodologiques seront ceux qui sont habituellement mis en oeuvre pour les opérations de diagnostic sur des tracés linéaires de grande emprise. Les sondages seront réalisés à la pelle mécanique avec godet lisse jusqu'à l'apparition du substrat, avec un maillage de 5% minimum, qui pourra être intensifié dans tes secteurs où des vestiges archéologiques seront reconnus ou dans les zones devant faire l'objet d'études spécifiques, sur le plan environnemental par exemple. En tant que de besoin, des fenêtres élargies seront ouvertes afin de caractériser, évaluer la densité et dater tes structures ou ensembles de structures mis au jour. Des sondages manuels seront effectués afin de préciser la nature et la complexité stratigraphique des structures, sur la base d'un échantillonnage raisonné.

L'emprise de la phase 1 correspond à une bande comprenant tes « entrées en terre + 12 mètres », selon les profils en travers types, pour la section courante et des raccordements aux lignes ferroviaires existantes, hors rétablissement de voirie, avec possibilité d'ajustement de la bande en cas d'adaptation du projet dans 1e secteur concerné avant le démarrage du diagnostic (pour tenir compte d'éventuelles variantes actées postérieurement à la demande volontaire de réalisation de diagnostic), voire en cours de diagnostic en cas de découverte de vestiges et de risques d'adaptations du projet Le responsable de l'opération devra par conséquent prévenir dans les meilleurs délais le Service régional de l'archéologie de toute découverte de caractère exceptionnel et de la mise au jour de vestiges dont l'intérêt et la conservation nécessiteraient une adaptation du projet.

Objectifs :

L'emprise du secteur 4 traverse un secteur qui a fait l'objet de prospections aériennes récentes par Gilles Leroux (INRAP). Il s'agit toutefois d'une région où les remembrements ont été moins intensifs que dans le Bassin de Rennes : si la détection aérienne y est moins favorable du fait du morcellement des paysages, tes sites ont subi une érosion probablement moins importante comme l'atteste la présence de mottes conservées en élévation telle celte de La Rouvrais à Argentré-du-Plessis (site n° 2 ) située immédiatement au sud de l'emprise de la LGV. Les enclos répertoriés aux abords de l'aménagement présentent des plans typiques des périodes s'échelonnant de l'âge du Fer au haut moyen âge, et une fréquence proche de celles qui ont été observées dans les secteurs 2 et 3 de l'opération. De plus, la densité des habitats autour de la Seiche, traversée par la LGV dans la commune du Pertre, est dans doute aussi importante que celle qui a été mise en évidence plus globalement dans la partie plus méridionale du Bassin de la Seiche, où les conditions de prospections aériennes sont nettement meilleures. Dans la commune du Pertre en effet, l'emprise de la phase 1 passe en limite nord d'un vaste ensemble de trois enclos à « La Gacillère » (site n° 8), et empiète largement sur l'extension méridionale d'un enclos quadrangulaire présentant trois entrées successives orientées au sud, aux Julienniéres (site n° 17).

L'objectif du diagnostic est de mettre en évidence, de dater et de caractériser les structures archéologiques. Le rapport de l'opération devra donc s'attacher à apporter tous les éléments (descriptions précises, diagrammes, plans, coupes, planches de mobilier, photographies...) permettant d'apprécier la nature et l'intérêt des vestiges mis au jour afin que leur préservation ou leur sauvegarde par l'étude (fouilles préventives) puisse être envisagée préalablement à la réalisation des travaux d'aménagement envisagés.

Une attention particulière sera portée aux sites ou aux abords des sites connus.

Fait à Rennes, le 8 septembre 2008

pour le Préfet de la région de Bretagne, Préfet d'Ille et Vilaine, le directeur régional des affaires culturelles, le conservateur régional de l'archéologie,