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FACULTE DE DROIT , DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION *********************************** DEPARTEMENT D’ECONOMIE

ANALYSE ET PERSPECTIVES DES PROBLEMES DE L’ ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LE DISTRICT DE VOHEMAR

Présenté et soutenu par : Luciano RAKOTOSON

Promotion 2007-2008

Sous la direction de :

Monsieur LEMIARY Monsieur Aphraïm JAOTOMBO

Enseignant chercheur à Enseignant et Comptable du

l’Université de Toamasina CISCO Vohémar ENSEIGNANT ENCADREUR ENCADREUR PROFESSIONNEL

09 Novembre 2009

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ...... 7 PARTIE I: PRESENTATION DU DISTRICT D’IHARANA ET ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LA CISCO DE VOHEMAR ………………...... 10 CHAPITRE I : PRESENTATION MONOGRAPHIQUE DU DISTRICT D’IHARANA ..12 SECTION I : La structure géographique ...... 12 SECTION II : La structure démographique ...... 15 SECTION III : Les ménages ...... 20 CHAPITRE II : LES DIFFERENTES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DU DISTRICT DE VOHEMAR ...... 23 SECTION I : Les secteurs d’activités ...... 23 SECTION II : Les catastrophes et les calamités naturelles ...... 28 SECTION III : L’éducation ...... 29 CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LE DISTRICT DE VOHEMAR ...... 36 SECTION I : Les infrastructures scolaires ...... 36 SECTION II : La demande de scolarisation ...... 41 SECTION III : La qualité de service éducatif ...... 43 PARTIE II: ANALYSE DES PROBLEMES DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LE DISTRICT DE VOHEMAR ET LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION ...... 54 CHAPITRE I : LES PROBLEMES RENCONTRES PAR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LA CISCO DE VOHEMAR ...... 56 SECTION I : Les problèmes au niveau des élèves et des parents ...... 56 SECTION II : Les problèmes au sein des établissements ...... 61 SECTION III : Les problèmes économiques ...... 66 CHAPITRE II : LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION ...... 70 SECTION I : Le renforcement de la lutte contre l’analphabétisme ...... 70 SECTION II : Stimuler la motivation des élèves et des parents ...... 73 SECTION III : L’amélioration de la qualité de l’enseignement ...... 75 CHAPITRE III : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’EDUCATION ...... 85 SECTION I : Les impacts de l’éducation sur la santé ...... 86 SECTION II : Les impacts de l’éducation sur la vie des femmes ...... 88 SECTION III : Les impacts de l'éducation sur l’emploi et les revenus des ménages ...89 CONCLUSION ...... 93 BIBLIOGRAPHIE ...... 95 ANNEXES……………………………………………………………………………………….96 LISTE DES TABLEAUX, DES GRAPHIQUES ET DES SCHEMAS ...... 101 TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………..102

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REMERCIEMENTS

La réalisation de cet ouvrage a bénéficié la participation active de plusieurs personnes à qui nous témoignons notre sincère gratitude. Nos remerciements cordiaux vont droit aux enseignants de la Faculté de Droit, des sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Toamasina, qui nous ont permis d’accéder à notre niveau de connaissances théoriques actuel. Notre gratitude va, plus particulièrement, à l’endroit de Monsieur LEMIARY, enseignant chercheur à la faculté de Droit, des sciences Economiques et de Gestion, notre encadreur enseignant qui, malgré ses multiples responsabilités, a manifesté le plaisir de nous encadrer et de nous guider tout au long de notre recherche. Nous tenons également à prendre en considération notre encadreur professionnel, Monsieur Aphraïm JAOTOMBO, parce que les conseils qu’il nous a prodigués ainsi que le temps qu’il nous a consacré, nous ont été d’une grande utilité. Nous remercions également Monsieur BELAHY René, chef CISCO de Vohémar, qui nous a accueillis avec une grande conviction pour faire ce travail de recherche. De même, nous tenons à exprimer notre estime aux responsables de la documentation du CISCO de Vohémar, DREN SAVA, Mairie et le District de Vohémar pour leur accueil courtois et chaleureux. Notre affection va aussi à nos parents, à nos frères et à nos sœurs, particulièrement à Madame MBOTIRIZIKY Gilberte Anita ; Mademoiselle SOARAVO Katuicia Zoé et Monsieur PATRICK ; pour leur soutien moral et financier tout au long de notre cursus universitaire. Enfin, à nos amis et tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de cet ouvrage qui trouvent dans cette page l’expression de notre profonde reconnaissance. Merci à tous !

RAKOTOSON Luciano

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LISTES DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

AFD : Agence Française pour le Développement ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Airs Protégées CAE : Certificat d’Aptitude à l’Enseignement CAP : Certificat d’Aptitude Pédagogique CFEP : Certificat de Fin d’Etude Pédagogique CFP : Centre de Formation Professionnelle CGP : Coordination Général de Projet CHD : Centre Hospitalier de District CIRDR : Centre Inter-Régional de Développement Rural CSB : Centre de Santé de Base DAAF : Direction des Affaires Administratives et Financières DAAREN : Direction d’Appui aux Affaires Régionales et de l’Education Nationale DFTP : Direction de la Formation Technique et Professionnelle DGES : Direction Général de l’Enseignement Supérieur DGFTP : Direction Général de la Formation Technique et Professionnelle DIE : Direction de l’Inspection et de l’Encadrement DIRESEB : Direction Inter-Régionale de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base DPESR : Direction de la Planification de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche DTI : Direction des Technologies de l’Information DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale DSRP : Document de Stratégie pour Réduction de la Pauvreté EF1C : Education Fondamentale du Premier Cycle EF2C : Education Fondamentale du Second Cycle FRAM : Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra INSTAT : Institut National de la Statistique IRA : Infection Respiratoire Aigües IST : Infection Sexuellement Transmissible LTP : Lycée Technique Professionnel MENRS : Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique MINESEB : Ministère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base PNAE : Plan National pour l’Amélioration de l’Enseignement PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RNI : Réserves Naturelles Intégrales SSD : Service de Santé de District TBA : Taux Brute d’Admission TBS : Taux Brute de Scolarisation TNA : Taux Net d’Admission TNS : Taux Net de Scolarisation UNICEF : United Nations Institution for Children’s Educational Fund ZAP : Zone Administratives et Pédagogique

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GLOSSAIRE

 Alphabétisation : sont déclarés alphabètes ceux qui savent lire et écrire et faire un petit calcul ou bien ceux qui ont atteint la cinquième année d’études du primaire ou plus et ont au moins fait quatre années d’études.  Approche par les compétences ou APC : est une manière de mieux intégrer les acquis de l’apprenant. C’est aussi et surtout une autre façon d’évaluer l’élève, en mettant en place une évaluation de critère, comportant à la fois un diagnostic et une régulation.  Capital humain : l’aptitude de l’individu à travailler en supposant qu’il est en bonne santé et il y a une aptitude scolaire fondamentale. L’investissement en capital humain désigne les dépenses en éducation et en santé destinées à accroître la productivité du travail.  Compétence : est la mobilisation d’un ensemble intégré de ressources (des savoirs, des savoir-faire et des savoir être) pour résoudre un situation-problème.  Ecole : est un établissement permettant d’accueillir des individus afin de leur dispenser un enseignement. Il existe différents types d’écoles qui se distinguent par leur mode d’administration (secteur public ou privé) et par l’enseignement qui est dispensé, etc.  Education : est une activité sociale de transmission de connaissance structurée. Elle a pour finalité d’intégration de l’individu dans la société où il vit, facilite la prise de décision et augmente l’efficacité du travail humain.  Efficience : suppose à la fois rendement et efficacité soit un gain de productivité recherchée ou rendement accru voulu, suppose aussi la rationalité c’est-à-dire maximum de satisfaction au moindre coût.  Enseignement : est un mode d’éducation bien précis, celui de la transmission des connaissances à l’aide de signes, de méthodes de systèmes, etc.  Indicateurs de flux de l’éducation Par opposition aux indicateurs de stocks (taux brute et net de scolarisation), les indicateurs de flux retracent les mouvements des élèves à travers les résultats scolaires. En effet, trois cas peuvent se présenter pour chaque élève à la fin de l’année scolaire : la promotion en classe supérieur, le redoublement et l’abandon. Cette fluidité des élèves à travers le système éducatif est mesurée par le taux de flux ou taux d’écoulement.

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 Malgachisation : se définit comme l’adaptation aux besoins et objectifs nationaux des programmes et des méthodes pédagogiques, implique également l’utilisation de la langue maternelle comme langue d’enseignement.  Niveau d’instruction : on distingue trois niveaux d’instruction : le primaire, le secondaire et le supérieur. Est déclaré instruit, tout individu qui a atteint ou a achevé la quatrième année du primaire ou encore tout individu qui sait lire, écrire et calculer.  Ratio d’encadrement : Elève/ Maître ou E/M est le rapport entre l’effectif des élèves dans un cycle ou dans un niveau d’enseignement donné et le nombre d’enseignants de ce cycle ou de ce niveau d’enseignement.  Taux brute de scolarisation ou TBS est le rapport entre l’effectif total des élèves inscrits quelque soit leur âge dans un niveau de l’enseignement donné et la population qui, selon les règlements nationaux en vigueur, devrait être scolarisée dans ce niveau d’enseignement. En ce qui concerne l’enseignement primaire par exemple, l’âge d’admission est fixé à six (6) ans.  Taux net de scolarisation ou TNS est le rapport entre l’effectif global des élèves inscrits ayant l’âge normal de fréquenter un niveau d’enseignement considéré et la population qui, selon les règlements nationaux en vigueur, devrait être scolarisée dans cet ordre d’enseignement.  Taux de promotion : c’est la proportion des élèves inscrits dans une classe ou niveau donnée au cours d’une année scolaire donnée et qui passe en classe au niveau immédiatement supérieur au cours de l’année scolaire suivante. Ce taux donne des idées sur le phénomène de promotion des élèves admises en classe ou niveau supérieur.  Taux de redoublement : c’est la proportion des élèves inscrits dans une classe au cours de l’année scolaire donnée et qui étudient encore dans la même classe au cours de l’année suivante.  Taux d’abandon : c’est la proportion des élèves inscrits dans une classe ou niveau donné au cours d’une année scolaire donnée et qui quittent le système éducatif au cours ou à la fin d’année scolaire. Ce taux mesure le phénomène d’abandon.

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INTRODUCTION La circonscription scolaire de Vohémar, d’une superficie de 8426 Km2, se trouve dans le district de Vohémar. Elle est composée de 19 communes, réparties en 19 Zones Administratives et Pédagogiques ou ZAP. Le développement socio-économique d’un pays se reflète à travers le niveau d’ instruction des citoyens puisque l’éducation joue un rôle important dans le processus de croissance. Mais pour arriver à cette fin, le chemin est long, à savoir l’incertitude dans laquelle se gère le système éducatif. Le gouvernement malgache n’a jamais cessé d’apporter des reformes sur la politique éducative du pays. Ainsi, sous la deuxième république la loi n° 78-040 du 17 Juillet 1978, aya nt stipulé la création d’une Ecole Primaire Publique ou EPP dans chaque Fokontany , d’un Collège d’Enseignement Général ou CEG dans chaque Firaisampokontan y et un Lycée d’Enseignement Général dans chaque Fivondronampokontany a été adoptée. Les objectifs de cette loi sont à la fois la décentralisation, la démocratisation et la malgachisation de l’enseignement à . En d’autres termes, elle vise également à donner à tous les malgaches sans exception la même chance de recevoir la même éducation. La possibilité de recevoir un enseignement de base permet à chaque citoyen de s’interroger à la vie sociale et c’est le slogan lancé un peu partout actuellement dans le pays en développement grâce à l’EPT ou Education Pour Tous en 2015, selon les Objectifs du Millénaire pour le Développement ou OMD, en général et suivant l’Engagement 3 du Madagascar Action Plan ou MAP, en particulier. Actuellement, l’amélioration de système éducatif est devenue de plus en plus primordiale. En effet, un adage apparu en début du XXI e siècle stipule que « tout individu qui ne sait ni lire ni écrire et calculer est analphabète ». Car c’est l’élément principal de capital humain. L’éducation figure ainsi l’une des priorités des pays en développement pour réduire la pauvreté. Malgré cela, l’Afrique reste toujours la région du monde la moins avancée en termes de scolarisation et d’éducation. A Madagascar, plus de 30% des enfants âgés de 6 à 10 ans ne sont pas scolarisés. De plus le taux de redoublement reste encore élevé et plus grave encore, seuls 33% des élèves scolarisés peuvent terminer le premier cycle de l’enseignement primaire. Ces chiffres montrent avec précision la déficience du système éducatif malgache. Après une longue crise politique en 2002, le Président Marc RAVALOMANANA a constaté que les problèmes de l’enseignement gênent, voire empêchent de réaliser son ambition de développement rapide et durable du pays. Ainsi, la requête de l’Education Pour Tous ou EPT que le gouvernement malgache s’est proposé, s’inscrit dans un projet

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politique global qui vise à faire de l’éducation l’un des socles fondamentaux aussi bien du redressement économique du pays que de son développement rapide et durable. Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifiques ou MESRS a fixé comme objectif la recherche de l’efficacité interne et externe de l’éducation (la mise en œuvre de l’EPT). Une éducation de qualité constitue une priorité pour les Circonscription Scolaires (CISCO) des 22 régions de l’Île, y compris celle de district de Vohémar. Malgré les diverses étapes à la réalisation de ses objectifs ; la CISCO de Vohémar n’a pas encore réussi à assurer une éducation de qualité et universelle à tous les enfants. Cette situation mérite donc d’être observée et suivie de près afin de savoir exactement l’origine du blocage et du problème afin d’apporter les solutions que nous estimons nécessaire. D’où le choix de notre thème de mémoire « Analyse et perspectives des problèmes de l’enseignement primaire et secondaire dans le district de Vohémar ». Le présent mémoire se propose de déterminer et d’analyser les différents obstacles, problèmes affectant l’enseignement primaire et secondaire dans la CISCO de Vohémar. Il essaie de ce fait, de connaitre dans leurs détails la situation de l’enseignement primaire et secondaire, en détectant les problèmes rencontré par l’enseignement dans la CISCO de Vohémar. Par ailleurs, le travail tente de définir quelques propositions d’amélioration pour solutionner les problèmes. Dans ce cas, notre étude comprend deux parties : Dans la première partie portant sur « La présentation du district de Vohémar et l’analyse de la situation de l’enseignement primaire et secondaire dans la CISCO de Vohémar », nous faisons la monographie sommaire de district d’Iharana, nous présentons les aspects socio-économiques et la situation de l’enseignement primaire et secondaire dans la CISCO de Vohémar. Cette analyse nous permet de déboucher sur la second partie ; « Analyse des problèmes de l’enseignement primaire et secondaire et les propositions d’amélioration » qui étudie les impacts socio-économiques de l’éducation et essaie de discerner les différents problèmes touchant l’enseignement primaire et secondaire afin de dégager des solutions à titre de perspective d’amélioration du système éducatif dans la CISCO d’Iharana. Notre méthodologie de réalisation de la présente étude comporte cinq phases : -La première phase consiste à recueillir des informations à partir des enquêtes sur terrain au niveau des ménages dans la zone d’étude et dans les organismes à savoir :

 L’ANGAP (Association National pour la Gestion des Airs Protégés)  ONG FANAMBY

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-La seconde est l’étude de l’approche des collectivités locales telles que le bureau du District, la Mairie, la CISCO de Vohémar et la DREN SAVA. Toutes les démarches entreprises ont facilité la connaissance de la situation géographique et socio- économique de la zone d’Iharana. -Pour la troisième phase, nous avons consulté des ouvrages bibliographiques respectivement à :

 La bibliothèque de l’université de Toamasina ;  La maison de l’information de Toamasina ;  La bibliothèque municipale de Vohémar, et enfin ;  Les supports des cours théoriques donnés par les enseignants.

-Quant à la quatrième, elle est caractérisée par l’approche avec les encadreurs pédagogique et professionnel pour activer le processus de la réalisation du mémoire. -Et enfin, la cinquième et dernière phase a été consacré à la compilation des données ; leur analyse ainsi que leurs interprétation afin d’aboutir à la rédaction du travail.

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PARTIE I

PRESENTATION DU DISTRICT D’IHARANA ET ANALYSE DE LA

SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LA CISCO DE VOHEMAR.

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La première partie présente la structure géographique du district de Vohémar, la structure démographique et les différentes activités socio-économiques de la zone d’Iharana et enfin la situation de l’enseignement primaire et secondaire de ce district.

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CHAPITRE I : PRESENTATION MONOGRAPHIQUE DU DISTRICT D’IHARANA

SECTION I : LA STRUCTURE GEOGRAPHIQUE

I-1 Localisation Le district de Vohémar est délimité au Nord par district d’Antsiranana I et Antsiranana II, au Sud par celui de district de et à l’Est par l’Océan Indien, à l’Ouest par le district d’Ambilobe et celui d’. La zone d’Iharana est représentée par le district de Vohémar fait partie de la région SAVA (SAMBAVA, , VOHEMAR, ANDAPA). S’étalant sur une superficie de 8426 Km 2, le district de Vohémar est divisé par 19 communes dont les 18 communes sont rurales et une urbaine.

I-2 Historique Les habitants dans le ressort de la commune urbaine du district de Vohémar sont en majorité d’origine SAKALAVA ANJOATY, environ 95% de la population de la commune. Par ailleurs ceux de 18 communes rurales sont composées des SAKALAVA ANJOATY et pour la plus grande partie des ressortissants de ex-province de Mahajanga (tsimihety), Toamasina (Betsimisaraka) et Fianarantsoa (Antaisaka). La carte ci-après nous permet de déterminer la délimitation et la divisions administrative de district de Vohémar. (Annexe IV)

I-3 Géographie de la zone

I-3-1 Le Relief Beaucoup des chaînes de Montagne, étant recouvertes de vastes forêts naturelles et vierges, s’installent dans les communes en parties Ouest. Le district renferme à la fois un relief des hautes terres Malgache dans la partie Ouest à cause de la présence des grandes montagnes, se trouvant dans les communes rurales : Ambalasatrana, Ambinan’, Amboriala, Andrafainkona, Andravory, , ; partie Ouest du district, et un relief des zones côtières dans la partie Est du district le long de sa littorale avec la présence des vastes plaines de 124 426,93 Ha destinées à la culture vivrière et à l’élevage bovin.

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I-3-2 Le Climat Le climat est scindé en deux périodes distinctes : Période chaude : Octobre à Avril ; Période froide : Mai à Septembre. Donc la zone d’Iharana est caractérisée par un climat chaud et humide. Le district de Vohémar est caractérisé par une température élevée variant entre 25° à 29°.

Tableau n° I : Variations de température

PERIODE CHAUDE D’Octobre à Avril de l’année suivante T° Minimale T° Maximale T° Moyenne Pluviométrie Nom bre de jours de pluies 24,0° 29,7° 26,9° 542,8 mm 25 jours PERIODE FROIDE De Mai à Septembre T° Minimale T° Maximale T° Moyenne Pluviométrie Nom bre de jours de pluies 19,7° 26,5° 23,1° 33,2 mm 14 jours Source : Service météo Vohémar, année 2008

I-4 Ressources Naturelles D’une manière générale les ressources naturelles en matière de biodiversité sont représentées par deux Aires protégées (AP), gérées par l’ONG FANAMBY et par le projet CAF.

I-4-1 La Flore Malgré les effets des diverses pressions comme le défrichement, la coupe et le feu de brousse, la zone d’Iharana constitue une espèce riche en matière d’espèce végétales 1. A partir de ces plantes, les habitants tirent des ressources pour les traitements des maladies par les plantes médicinales et procèdent à l’extraction des huiles essentielles. 2 Le tableau ci-après montre les différents types de forêts et sa désignation par commune.

1 Monographie du District de Vohémar, page 5, année 2008. 2 Enquête sur terrain auprès des ménages, Décembre 2008. 13

Tableau n° II : Listes des forêts naturelles par commune

Numéro Désignation des forets Communes Observations 01 BINARA Daraina Aire protégée par l’ONG FANAMBY 02 BEKAROKO Daraina Idem 03 TSIMANIRIRANO Daraina Idem 04 AMBOHITSITONDROINA Idem Loky 05 ANDRAVORY Ambalasatrana Surveillée par le projet CAF Source : Service des Eaux et Forêts Vohémar, année 2004

I-4-2 La Faune Vohémar constitue une des zones ayant une biodiversité exceptionnelle et des espèces endémiques.

I-4-3 Hydrologie Cinq grandes rivières sont très connues dans le district de Vohémar, telles que : Rivière Loky (Commune rurale Maromokotra Loky), Rivière Manambato (Commune Rurale ), Rivière Manambery (Commune rurale Ampondra), Rivière Fanambana (Commune rurale Fanambana), Rivière Antsahamanara (Commune rurale ).

Tableau n° III : Listes des rivières par commune

N° NOM DE LA RIVIERE COMMUNES 01 LOKY Maromokotra Loky 02 MANAMBATO Ampodra 03 MANAMBERY Ampondra 04 FANAMBANA Fanambana 05 ANTSAHAMANARA Antsirabe-Nord 06 AMPANOBE /Tsarabaria Source : Bureau de district de Vohémar, année 2006

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SECTION II : LA STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE Les données démographiques jouent un rôle important dans toutes études sur le développement, tant au niveau social qu’économique. La connaissance des tendances de l’évolution de la population ainsi que sa structure permet de déceler les problèmes qui pourraient menacer la situation socio-économique d’une région ou d’une localité étudiée 1. L’étude permet de déterminer certains indicateurs tels que la population scolarisable ou d’éclaircir la situation de l’offre et demande d’emploi ou d’éducation. Elle donnerait, en effet, la possibilité d’évaluer, entre autres, le taux de scolarisation, le pourcentage de la population active, la répartition de la population par sexe et de faire des projections 2.

II-1 La population et sa répartition

II-1-1 L’origine du nom de district D’après le fruit de notre recherche, fin 2007, basé sur l’enquête auprès du Président SAKALAVA-ANJOATY à VOHEMAR, il parait qu’il y a quelques hypothèses différentes, mais on a choisi celle qui a beaucoup plus de preuves concrètes . Et il nous a dit que, historiquement le nom du district se fut varié tant de fois, il parait que son appellation la plus ancienne c’est HARANA et après il fut dénommé IHARANA durant XIII ème à XIX ème siècle (1200-1820) par les ANJOATY qui furent venu du pays AFRIQUE, car quand ils sont arrivés, ils ont trouvé plein de corail au bord de la mer. En ce sens le corail signifie « HARANA ». Mais après le passage de Roi RADAMA 1 er , le district fut appelé VOHIMARINA, provenant des deux mots VOHITRA et MARINA. Ce fameux nom fut utilisé pendant le XIX ème à XX ème siècle. Entre les années 1920-1967 il fut appelé VOHEMAR par les colonisateurs et redevenu IHARANA entre 1967-1975. Dès la 2 ème république à nos jours, le nom du district était officiellement IHARANA ou VOHEMAR. Il est à remarquer que ces deux dernières appellations sont utilisées par la majorité de la population sauf par les descendants du tribut ANJOATY qui utilisent toujours l’ancien nom IHARANA.

II-1-2 Population par tranche d’âge et par sexe En 2006 la population du district de Vohémar compte environ 240 559 habitants, le tableau suivant montre la population résidente par tranche d’âge et par sexe.

1 Gabriel RANDRIAMAHEFA, Cours Démographie, Université de Toamasina, année 2006. 2 Dargent CLAUDE, Sciences Economiques et sociales, Paris, 2éme Edition NATHAN 1993, page 70. 15

Tableau n° IV : Nombre de population par tranche d’âge et par sexe

SEXE TRANCHE D’AGE 0 à 5 ans 6 à 17 ans 18 à 59 ans + 60 ans TOTAL HOMME 26 681 37 343 42 152 8 983 115 159 FEMME 31 477 39 676 44 324 9 923 121 400 TOTAL 58 158 77 019 86 476 18 906 240 559 TOTAL (%) 24,18% 32,02% 35,94% 7,86% 100% Source : Bureau District de Vohémar, année 2006 Le nombre total de la population par sexe est représenté par le tableau ci -après ;

Tableau n° V : Nombre total de la population par sexe

SEXE HOMME FEMME TOTAL TOTAL 115 159 125 400 240 559 Pourcentage 47,87 52,13 100 Source : Bureau District de Vohémar, année 2006

Le tableau IV , nous conduit à la représentation graphique , le nombre de s femmes et des hommes par tranche d’âge de la population de Vohémar.

Graphique n°01 : Histogramme qui représente le nombre de femme et homme par tranche d’âge

45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 HOMME 10000 FEMME 5000 0 0 à 5 ans 6 à 17 ans 18 à 59 plus de ans 60ans

TRANCHE D'AGE

Source : Bureau District de Vohémar, année 2006

D’après ce graphique on a constaté que la population de ce district ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre, mais la proportion de tranche d’âge est presque la même et cette augmentation est donc la même pour les deux sexes.

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Il s’agit de l’effectif de la population résidente, c’est-à-dire de toutes personnes ayant résidé durant plus de six mois dans le lieu y sont donc exclus les ensembles particuliers 1 (homme de troupe, prisonniers, soldat en caserne, homme de passage dans les hôpitaux ou dans l’hôtel). On constate que le district de Vohémar représente une population jeune en 2006, plus de la moitié de l’effectif total ont moins de 17 ans. On enregistre un peu plus de personne de sexe féminin que de personne de sexe masculin, soient respectivement 52,13% et 47,87%. Ensuite, les 32,02% des individus des deux sexes ont entre 6 à 17 ans et la population de 18 à 59 ans disons l’âge économique très actif, représente 35,94% de la population toute entière (Tableau IV).

II-1-3 La répartition de la population par secteur d’activité Le tableau ci-après montre la répartition de la population par secteur d’activité dans le district de Vohémar :

Tableau n° VI : Répartition de la population par secteur d’activité

Activités agriculture Pêche Elevage Petits commerces et Autres

Proportion 85% 5% 8,47% 1,53%

Source : Bureau district de Vohémar, année 2008

Ce tableau montre que la plupart des activités de la population sont basés de l’agriculture soient 85% et les autres sont répartis en élevage et pêche. Les données de ce tableau nous conduit à la représentation graphique ci-après.

1 Monographie du District de Vohémar, page 3, année 2008. 17

Graphique n°02: Répartition de la population par secteur d’activité

Proportions 8,47% 1,53% 5%

Agriculture Pêche 85% Elevage Petit commerce et autres

Source : Bureau District de Vohémar, année 2008

D’après cette représentation graphique, on observe que la zone d’Iharana est à vocation agricole. En mati ère halieutique, le district de Vohémar, a une potentialité , certain principalement en matière de poisson frais. De ce fait, cette potentialité est limitée car il y a qu’une seul e firme qui exploite ces produits (Société Roger AH THOY) et la technique des pêcheurs traditionnels reste peu innovatrice de même dans la région SAVA toute entière. L’élevage représente 8,47% de l’act ivité de la population et tient la deuxième place avant la pêche . Les problèmes rencontrés par l’élevage bovin dans le district de Vohémar sont parfois l’insuffisance d’eau, difficulté d’accès à la vaccination , élevage traditionnel et enfin l’éloignement de s services techniques concernant l’élevage.

II-2 Les organisations culturelles

II-2-1 La r eligion On constate que les répartitions des croyants diffèrent d’une commune à l’autre et surtout dans la commune urbaine et les autres communes rurales. La religion est marquée par l’attachement aux cultes traditionnels . Les « Zanahary », les « Tsiny » et les « Razana » constituent un pôle de convergence de tous les habitants. La cérémonie du « Tromba », les traditions ne sont que l’extérioration communautaire des croyances. Tous l es individus , dans le cadre de leur vie sociale et écon omique se préoccupent constamment des puissances de l’au -delà et s’y référent régulièrement pour s’attirer leur bienveillance ou au contraire conjurer leur malédictions.

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Les adeptes de l’islam et de christianisme sont présents depuis XIX ème siècle mais n’influence pas d’une façon fondamentale la pratique du culte des ancêtres. La diversité des pratiques culturelles a pour conséquence la multiplication des « jours fady » ou « andro fady » pour le travail 1.

Tableau n° VII : Pourcentages des croyants par zones

ZONE RELIGION

Chrétienne Musulman Cultes des ancêtres

Zone urbaine 70% 20% 10%

Zone rurale 50% 10% 40%

Source : Notre enquête, Décembre 2008

D’après notre enquête, on a remarqué que la pratique du culte des ancêtres est dominante dans les zones rurales. Les chrétiens sont groupés en milieu urbain, ainsi que les musulmans.

II-2-2 Les Coutumes et le rite L’organisation sociale est bipolaire et caractérisée par la structure sociale de type féodal Sakalava Anjoaty et par celle dénaturée des migrants. La structure sociale Sakalava Anjoaty est caractérisée par une hiérarchie coutumière à la tête de laquelle se trouve le « Mpijôro » ; sa résidence se situe dans la commune urbaine de Vohémar, dans le quartier dit Ambohipaosa. Le Mpijôro assure la pratique de « Jôro » tous les 4 ans et un événement dit « Fidiran-trano » pour tous les Sakalava Anjoaty, qui résident dans le district de Vohémar. Lorsqu’il y a des morts ou « faty » personne n’est autorisé à faire quelques choses sans la présence de Mpijôro et pendant l’enterrement, le premier qui entre dans le cimetière est le Mpijôro sans lui, personne ne pourrait entrer dans le cimetière. Les Sakalava Anjoaty ont nommé leur cimetière « Ambavan’Iharana » c’est un lieu sacré,

1Enquête effectuée auprès de la responsable de la population Vohémar, Janvier 2009. 19

c’est pour ce la qu’ils ont fait le « Jôro » tout les 4 ans. Autrement, ils ont nommé le « Jôro » comme le « Vangi-tany manintsy ». C’est une cérémonie rituelle qui est organisée par les familles Njoaty tout les quatres ans dans le domaine où se trouvent leurs tombes appelé « Ambavan’Iharana ». Celle-ci a une envergure nationale. A chaque manifestation ; on invite toutes autorités provinciales et même centrales. D’après le dire des aînés de la famille Njoaty, cette cérémonie a pour objet de solliciter la bénédiction ancestrale. En outre, elle occasionne des dépenses assez exorbitantes parce que c’est une festivité qui dire au moins deux jours et mobilise des milliers d’invités. Pour nourrir tous les assistants et les visiteurs, il faut immoler au minimum une vingtaine de Bœufs et faire cuire une dizaine de tonne de riz blanc. La structure sociale des migrants est dénaturée car elle est née de la rupture de ses membres avec leur milieu d’origine. Cette organisation se manifeste par :  Les regroupements sociaux des natifs d’une même région ;  La relativisation du clan ou du lignage par le patriarche (Nahoda chez les Antandroy et Sojabe chez les Tsimihety). D’autres valeurs culturelles aussi caractérisant les us et les coutumes dans le district de Vohémar, comme le rôle des zébus, la pratique du «Jaombilo » ou « Jalôko ». Cette dernière se manifeste par une situation parasitaire d’un homme sans emploi fixe et défini « chômeur », célibataire pris en charge par une femme. La force de travail de l’homme est donc exploitée par une femme. La religion joue un grand rôle dans l’éducation des enfants dans ce district. On y trouve plusieurs établissements scolaires confessionnels offrant des services à des prix plus ou moins acceptable.

SECTION III : LES MENAGES « Selon SAUVY un ménage, est un ensemble des personnes, unies généralement par des liens familiaux et qui reconnaissent l’autorité d’un même chef et partagent habituellement les repas principaux 1 » Le district de Vohémar est caractérisé par la coexistence de deux types de famille : la famille nucléaire et la famille étendue 2. En moyenne une famille est formée par cinq personnes.

1 Bernard SIMLER, Initiation économique et sociale, Classe de 2°, Paris 1987, page 115. 2 Monographie du District de Vohémar, page 5, année 2008. 20

III-1 L’habitat et l’assainissement Comme type d’habitat, tout d’ abord il y a le type moderne caractérisé par des maisons solidement battu (en béton ou parpaing) avec toiture en tôle ou parfois en tuile. Ce type d’habitat représente 20% dont presque la moitié est localisée dans le chef lieu de district. Il s’agit surtout des bâtiments habité par des riches, des commerçants ou des cadres et des cites administratifs ou logement des agents du secteur et des cadres des entreprises. Il y a ensuite le type traditionnel améliore; il s’agit des maisons en semi-durs dont une partie des murs est couverte des planches et la toiture en tôle. Ce type d’habitation représente 50%, et, est occupé par des agents ayant un niveau de vie relativement moyen. Enfin, le type traditionnelle 30% dont il s’agit des maisons avec des matières végétales et que les murs sont en falafa et le toit en ravenala. Ces maisons servent d’abris à la couche populaire ayant revenu faible et vivait surtout dans les communes rurales. Dans le district de Vohémar trois ménages sur dix occupent un logement de deux pièces au plus. Toutefois il faut signaler qu’un ménage sur quatre utilise la tinette comme lieu d’aisance et plus de quatre ménages sur six n’ont aucune toilette. Les autres ménages, même s’ils ont des toilettes, la plupart des celle-ci ne répondent pas aux normes d’hygiènes et dégagent des odeurs nausée à bondes. La toilette la plus fréquemment utilisée est la fosse perdue, mal aménagée et mal aérée avec un comportement exigé. En effet, nappe phréatique est moins profonde dans le district de Vohémar ; presque la majorité de la population utilise des puits pour leurs approvisionnement en eau. Il est donc difficile de creuser un trou profond. Au plus de la moitié des ménages n’ont pas de cuisines, ils utilisent un endroit improvisé où font leur cuisson. Trois ménages sur cinq utilisent le charbon de bois et plus de deux ménages sur cinq utilisent des bois de chauffage.

III-2 L’Eau Dans le district de Vohémar, l’accès à l’eau potable est à la fois une fin, un moyen et une mesure du développement. Malgré l’existence de la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) ou électricité et eau de Madagascar, seulement 40% de la population urbaine disposent de l’eau potable et 60% de la population utilisent les puits ou pompe aspirante pour l’approvisionnement en eau 1. L’eau dans les puits et dans les pompes aspirante ne correspondent pas aux normes d’hygiènes et peut occasionner des épidémies, surtout en période d’inondation.

1 Enquête effectuée auprès de la responsable de la population Vohémar, Janvier 2009. 21

III-3 L’Electricité (énergie électrique) Dans le district de Vohémar 4 communes sont électrifiés dont la commune urbaine de Vohémar, commune rurale d’Ampanefena, et d’Antsirabe-Nord et enfin commune rurale Fanambana. Au niveau de la commune Urbaine de Vohémar 60% de la population bénéficient des services offerts par JIRAMA et 40% utilisent la lampe à pétrole.

III-4 L’Information et la Communication Concernant l’information, Vohémar est pourvue de trois stations FM diffusant diverses programmes et informations. Ces centres d’informations assurent aussi l’éducation de masse en matière d’environnement, d’éducation civique. L’une d’eux, la Radio Télévision Iharana ou RTVI diffuse le vaovao antsary et le journal représenté par la radio nationale et la télévision nationale ou TVM.

Concernant la communication, Vohémar est pourvue d’une agence postale assurant diverse service tels que :

- les mandats et lettre recommandé ; - la caisse d’épargne ; - le compte tsinjo lavitra ; - la gestion de boite postale ; - le mandat express du régime international. De plus le réseau de téléphone fixe est déjà mise en place par télécom Malagasy (TELMA) ; on constate que le nombre d’abonnés ne cesse d’augmenter. Dans le district de Vohémar il existe 3 réseaux téléphoniques mobiles tels que : - TELMA mobile - Orange - ZAIN 1 D’une manière globale, la présentation du District tant dans son aspect historique et géographique dans sa structure au niveau de la population et son habitat, qu’en est-il donc de sa situation économique ?

1 L’appellation du réseau Celtel depuis Août 2008. 22

CHAPITRE II : LES DIFFERENTES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DU DISTRICT DE VOHEMAR

SECTION I : LES SECTEURS D’ACTIVITES Nous développons notre analyse en examinant successivement les trois secteurs selon Colin Clark à savoir : secteur primaire, secteur secondaire et le secteur tertiaire.

I-1 Le secteur primaire

I-1-1 L’Agriculture Dans le district de Vohémar 85% de la population sont agriculteurs, donc Vohémar est une zone à vocation agricole. Dans la zone d’Iharana on assiste à divers types de cultures en raison de la qualité du sol, des conditions climatiques et pluviométriques ainsi que de la dominance des plaines. Les problèmes de l’agriculture dans le district de Vohémar sont à la fois, l’insuffisance d’eau, éloignement des services techniques, inexistence d’infrastructure hydraulique et manque de fonds et des formations en technique améliorées.

Tableau n° VIII : Les cultures dominantes

CULTURES SURFACES PRODUCTION(Tonne) DOMINANTES CULTIVEES (Ha) Riziculture irriguée 7 259 18 148 Riziculture pluvial 3 657 5 486 Vanille 6 530 9 795 Café 4 705 7 058 Manioc 925 7 400 Canne à Sucre 637 12 740 Maïs 538 646 Patate douce 439 1 756 Haricot 326 351 Source : Circonscription du Développement Rurale, année 2008

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I-1-2 L’Elevage L’élevage occupe 8,47% de l’activité dans le district de Vohémar. Le type d’élevage le plus fréquent concerne l’élevage bovin puisque la possession des zébus confère une place importante dans la structure sociale Sakalava. En outre, les zébus servent de bétail de trait au service de l’agriculture.

Tableau n° IX : Les différents types d’élevage

BOVINS PORCINS OVINS/CAPRINS VOLAILLES 274 700 400 830 227 500 Source : Circonscription du Développement Rurale, année 2007

D’après ce tableau on a remarqué qu’il y a, une forte dominance d’élevage bovin dans le district d’Iharana ; à cause de la dominance du Sakalava Anjoaty presque 95% de la commune 1. Ces différentes espèces sont recensées principalement dans les communes rurales. Les problèmes le plus fréquenté est la catastrophe naturelle comme le cyclone, et les inondations pendant les saisons de pluies et parfois le feu de brousse pendant la saison sèche et insuffisance d’eau. La technique d’élevage reste toujours traditionnelle et le manque de technicien ou docteur vétérinaire, ainsi que la difficulté d’accès à la vaccination pose un grand problème d’élevage dans le district de Vohémar.

I-1-3 La Pêche Les 5% de la population de district de Vohémar pratiquent l’activité de pêche 2. Vohémar, en tant que zone côtière, présente une grande potentialité en matière des ressources halieutiques. Même si l’exploitation se fait toujours selon le mode traditionnel, elle constitue une source de revenu appréciable pour la population surtout dans les zones littorales. Ces derniers sont les communes qui sont en contact avec l’océan indien.

1 Dominance d’élevage Bovins à cause de «Tabou ou Fady » pour les Sakalava Anjoaty (Fady Lambo), Enquête effectué auprès de Sakalava Anjoaty dans le district de Vohémar. 2 Monographie du District de Vohémar, page 2, année 2008. 24

Tableau n° X : Ressources Halieutique

Espèces Production en tonne Valeur d’achat auprès des paysans pêcheurs (Ariary) Poissons 3,767 1 125 500 Calmars 0,095 380 000 Langoustes 0,407 1 221 000 Poulpes 21,198 4 239 000 Crabes 1,650 495 000 Crevettes 0,835 3 340 000 Source : Circonscription du Développement Rurale, année 2007

Pour cette raison, la zone d’Iharana constitue un grand fournisseur pour les zones périphériques en matière des produits halieutiques comme les poissons, calmars, langoustes, crabes, crevettes et poulpes. Elle assure aussi la consommation locale, notamment la zone d’Iharana. Certains produits provenant de la zone d’Iharana parviennent jusqu’à la capitale. On a remarqué aussi, autres que l’élevage, l’agriculture et la pêche Vohémar possède une ressource forestière très importante qui porte beaucoup de revenu.

Tableau n° XI : Produits forestières

TYPES PRIX SUR LES MARCHE LOCAL (Ariary) Chevron de 4 m 7 000 Planche de 4 m 7 000 Charbon de bois 3 000 Gaulette 200 Poteau teza 3 000 Perche 2 000 Source : Cantonnement de l’environnement, de Forêt et de Tourisme, année 2008

I-2 Le secteur secondaire Ce secteur regroupe un ensemble d’activité qui, le plus souvent dépendant du secteur primaire. C’est-à-dire il regroupe l’ensemble des activités consistant en une transformation plus ou moins élaborée des matières premières.

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I-2-1 L’artisanat L’artisanat joue un rôle important dans la vie socio-économique des habitants de la zone d’Iharana puisqu’il constitue une source de revenu non négligeable en appui aux activités agricoles. Il existe 3 types de fabrications locales dans le district de Vohémar tels que : Meuble, Bijou et Tresses. De plus, on recense aussi plusieurs menuisiers qui fabriquent des meubles et divers matérielles utilisés dans d’autres activités comme les tables et bancs pour les écoles. On peut souhaiter le développement de l’artisanat compte tenu de la richesse de la zone en matière première.

I-2-2 L’industrie Vohémar présente toutes les caractéristiques d’un pôle de développement de l’industrie. Ses ressources en matière première sont énormes et diversifiées tels que : les produits de la pêche, les produits agricoles, les produits d’élevages. Le problème se situe au niveau de l’énergie. La solution réside dans la construction d’une centrale hydroélectrique dans le cours d’eau d’ Antsahamanara commune rurale Antsirabe Nord. Si elle était réalisée, elle provoquerait sans doute une ruée des étrangers et locaux vers le zone d’Iharana.

Tableau n° XII : Liste des industries opérant dans le district

Société industrielles Activités Matières premières - AROMATICS - Extraits- Poudre Vanille Madagascar, C/o Sté R.Ah TOY Vohémar - FLORIBIS - Extraits- Poudre Vanille (broyée) Vohémar Source : Bureau district de Vohémar, année 2008

I-3 Le secteur tertiaire

I-3-1 Le commerce Le commerce n’occupe que de 1,53% de la population de district. Dans le district de Vohémar, les activités commerciales sont surtout faites par des étrangères puisqu’elle exige des fonds importants. C’est la raison pour laquelle on assiste à une concentration des commerçants grossistes et semi-grossistes et ambulants dans la commune urbaine et la commune rurale. Malgré l’évolution du commerce ambulant, ce secteur est la principale source d’inflation après l’activité du secteur informel.

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I-3-2 Le Transport Malgré tout, Vohémar ne possède pas le transport ferroviaire, mais à l’exception il possède le transport maritime (port) et tous les autres types de transports : terrestre et aérien. Les différentes routes reliant le chef lieu du district au chef lieu de région et de l’ex- province sont présentées dans le tableau ci-après:

Tableau n° XIII : Route reliant le chef lieu du district au chef lieu de région et ex- province

N° Classe Localité Type Longueur Etat Administratives reliées en Km 01 RN 5a Vohémar- Bitumée 156 Bon Sambava 02 RN 5a Vohémar- Terre 152 Mauvais Ambilobe- en période Antsiranana bitumée 137 de pluie Bon Source : Bureau du district de Vohémar, année 2008

I-3-3 Le Tourisme Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement ou PNUE, l’écotourisme est une forme de tourisme axé sur l’observation de la nature et des ses éléments, de la culture traditionnelle en adoptant une approche sociale de l’observation de la communauté locale pour la protection de l’environnement et l’amélioration de bien être de la population. Selon ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégé), le tourisme écologique ou l’écotourisme est un voyage dans les régions naturelles avec des objectifs multiples, une compréhension accrue de l’histoire naturelle et culturelle de l’environnement en ayant soin de ne pas altérer, ce dernier toute en apportant des avantages économiques au profit de la population locale. Le district de Vohémar possède deux sites touristiques exploités tels que : Parc Daraina commune rurale Daraina et Nosy Ankao commune rurale d’Ampisikinana.

En plus il existe encore des sites touristiques non exploité en éco-tourisme, ce sont : - Lac vert Andranotsara CR Ampondra ; - Plage Ampasimalaza CR Ampondra ; - Lieu sacré Ambavaniharana CU Vohémar ; - Cascade Andravory CR Andravory;

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- Nosy Manampao, Nosy Satrana CR Ampisikinana; - Lac Sahaka CR ; - Parc Analamerana CR Maromokotra Loky. Malgré l’existence des sites intéressant, les infrastructures touristiques sont loin d’être à la hauteur de l’objectif. Pour y parvenir, des efforts sont donc indispensables pour améliorer les infrastructures d’accueils. Pour le moment, Vohémar possède cinq hôtels et restaurant avec une capacité 110 touristes. Les infrastructures d’accueil sont : - SOLYMAR ; - BAIE D’IHARANA ; - GALAXY GASY ; - LAGON BLEU ; - LA CIGOGNE.

SECTI0N II : LES CATASTROPHES ET LES CALAMITES NATURELLES La santé est un élément essentiel aussi bien pour le bien être de l’individu et la communauté que pour le développement des sociétés. Elle conditionne la durée de vie des individus, augmente la productivité des travailleurs, la capacité intellectuelle et la productivité future des jeunes enfants. Depuis 1995 jusqu’à nos jour, des efforts ont été déployé afin d’améliorer l’efficacité des services de la santé. Ces efforts sont basés sur différentes réformes telles que la Prise en Charge Intégré des Maladies de l’Enfance (PCIME), la lutte contre l’épidémie du cholera en 2002, la lutte contre la conjonctivite en 2003, la vaccination en 2004 (HIAKA), etc. Parallèlement, le secteur privé à but lucratif et non lucratif dont il occupe une place importante dans l’offre des soins. Les formations sanitaires existantes sont ; 33 publiques dont:

-18 Centres de Soins de Base Niveau Deux (CSB 2) ; -15 Centres de soins de Base Niveau Un (CSB 1). Pour les privés, ils existent deux centres tels que: - Centre Hospitalier District (SALFA CHD II) ; - Dispensaire de la Mission Catholique.

II-1 Les Maladies dominants Jusqu’à maintenant, la fièvre constitue la principale maladie dominante soit 31,8% des cas, cette maladie est liée aux conditions climatiques, aux moustiques et conditions d’hygiène et à l’assainissement ou traitement des déchets et des eaux usés. Les IRA (Infection Respiratoire Aigué) font partie des préoccupations majeures des responsables 28

sanitaires. Elles occupent, en effet, la deuxième place derrière la fièvre, avec 15,4% des cas. Les IRA sont les conséquences de la pollution due aux gaz rejetés par les industries de transformation et les automobiles, etc. La maladie diarrhéique est aussi préoccupante avec 9,8% des cas ; et occupe la troisième place des principales maladies dans le district de Vohémar. Elle est relative à la consommation des aliments, et surtout l’eau, qui ne correspond pas aux conditions d’hygiènes. L’usage très fréquent de la pompe aspirante et de puits dans le district de Vohémar favorise cette maladie. Les IST ou Infections sexuellement Transmissible occupe la cinquième place et représente 5,8% des cas. Elles résultent essentiellement des rapports sexuels non protégés. La prostitution, surtout des jeunes filles, prolifère très vite. La plupart de ces filles ne connaissent pas forcement ces moyens de protection nécessaire ; des fois, par négligence, elles courent de risque de rapport non-protégé, et elle attrape ainsi les IST. Mais parfois, la présence du port, l’arrivée des bateaux étrangers favorisent la répartition de cette maladie très rapide. Et les restes 37,2% pour les autres maladies.

II-2 La Mortalité Les causes fondamentales de la mortalité varient d’un âge à l’autre. Pour les enfants, il s’agit principalement de la pneumonie (30,3%) ; des maladies diarrhéiques (18,6%) ; et du paludisme, typhoïde. Mais chez les adultes, l’hypertension artérielle constitue la principale cause de mortalité (10,3%) suivie de la diarrhée (7,2%) ; puis la pneumonie grave 5,4% et enfin le paludisme grave et compliqué (28,2%).

SECTION III : L’EDUCATION Etant donné qu’elle fait partie des fonctions régalienne de l’Etat, l’éducation constitue un des éléments essentiels au niveau d’une région, d’une même d’un pays. La productivité de l’investissement en capital humain est communément reconnue. Par ailleurs, l’éducation à une influence sur le taux de fécondité et la santé des femmes : plus le niveau d’instruction est élevé, plus le taux de fécondité diminue et l’état de la santé s’améliore. Pour l’année scolaire 2007/2008 le district de Vohémar dispose 295 établissements de niveau I, 10 établissements de niveau II et Une seul établissement de niveau III. Autre que l’établissement publique, Vohémar possède des établissements privés dont : 42 établissements de niveau I et 5 établissements de niveau II, enfin 2 établissements de niveau III. Comme les responsables des établissements privés ont pour objectifs la

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réalisation de profit, ils installent leurs écoles dans les endroits les plus peuplés du district.

III-1 Organisation de l’enseignement dans le district de Vohémar

III-1-1 Organisation au niveau de CISCO

III-1-1-1 Définition L’organisation est ensemble de responsabilité, pouvoirs, et relations entre les personnes. C’est aussi un ensemble de systèmes à entreprendre, de procédures, des méthodes relatives au travail, et à la communication entre les postes existants dans un établissement considéré 1. L’organisation au sein du Ministère de l’Education Nationale et de Recherche Scientifique se résume en un organigramme bien définit. Il décrit le lien hiérarchique entre les différents postes dans la structure éducative malgache.

III-1-1-2 La Circonscription Scolaire ou CISCO Tout ce qui concerne l’enseignement relève d’une décision ministérielle, comme nous l’avons évoqué ci-dessus dans le système éducatif malgache, bien que l’enseignement soit plutôt décentralisé. Dans chaque région, il existe un découpage administratif de circonscription scolaire, chacune disposant d’un sort d’autonomie sur la façon de réaliser le programme défini et dirigé par le chef CISCO. Chaque circonscription scolaire dispose de ses propres moyens d’organisation pour pouvoir mettre en œuvre cette réalisation de programme pédagogique. L’organigramme qui représente l’organisation de chaque CISCO se résume comme suit :

1LEMIARY, Cours d’Organisation et Management, 3 ème Année économie, Université de Toamasina, année 2007. 30

Schémas n°01 : Organigramme de la CISCO de Vohémar

SECRETAIRE PARTICULIER

CHEF CISCO

CONTROLE ADMINISTRATIF ET FINANCIER

Division Division Administratif et Division Education de

programmation Financier Pédagogique masse et civisme

Statisti Carte Projet OPPS Admi Com Domaine Encadr Administ ques scolaire nistra ptab scolaire ement ration tion ilité pédag pédagog perso ogique ique nnelle

Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2006

Le chef CISCO : il est nommé par arrêté du Ministère de l’Education Nationale, il est le représentant du ministère dans la CISCO dont il a la charge. Il coordonne et contrôle les activités pédagogiques et administratives des activités scolaires. Le chef CISCO est secondé par trois adjoints placés chacun à la tête d’une division et disposant de bureau qui leur sont directement rattachés. La division de programmation : elle est chargée de l’établissement de la statistique et de la carte scolaire, elle élabore également la programmation, le projet, et le plan d’action du CISCO. La division administrative et financière : elle assure la gestion des personnels, des matérielles, des finances, et gère aussi le domaine scolaire, les activités parascolaires ; elle contrôle la subvention allouée à l’enseignement privés. La division pédagogique : elle s’occupe de la gestion pédagogique des établissements scolaires, des formations ou pédagogies des enseignants, et du suivi de la vie des établissements scolaires. L’éducation de masse : il ne s’agit plus d’une division dont le chef est un adjoint au chef CISCO, mais d’une branche de service qui contribue au fonctionnement du CISCO. C’est une branche de service qui s’occupe de l’instruction, la mobilisation et

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la sensibilisation des gens envers la partie. Elle lutte contre la corruption et le respect entre malagasy.

III-1-2 Le programme scolaire En général, les programmes scolaires de l’école primaire sont presque semblables dans le monde entier. Pays développés ou sous développés, ils enseignent presque les mêmes matières, mais quelques différences peuvent être constatées au niveau du contenu réel de l’enseignement. A Madagascar, le programme et le calendrier scolaire sont fixés par le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique (MENRS). Le programme sera exécuté au cours de l’année scolaire qui est fixé par le calendrier scolaire. Ce calendrier marque la date de la rentrée et de la fin de l’année scolaire.

III-2 Les différents types de l’enseignement dans le district de Vohémar Il existe deux types de l’enseignement dans le district de Vohémar à savoir : l’enseignement fondamental et l’enseignement secondaire .

III-2-1 L’éducation fondamentale L’éducation fondamentale est dispensée pour une durée de 9 ans. Elle a pour mission d’instruire les enfants, de leur donner le savoir utile à leur intégration dans la vie active et les préparer à bien s’intégrer dans l’enseignement secondaire. Elle est divisée en deux cycles : - l’éducation fondamentale du premier cycle (EF1) ; - l’éducation fondamentale du second cycle (EF2).

III-2-1-1 L’éducation fondamentale du premier cycle (EF1) Dénommé enseignement primaire niveau I, ou éducation de base, l’éducation fondamentale du premier cycle concerne l’éducation dispensée dans les écoles primaires, donc à partir de la classe CP1 jusqu’à la classe de CM2 (T1 à T5). La durée d’études est de 5ans. L’âge officiel d’admission à l’enseignement primaire est de 6 ans, donc l’élève pourra terminer ses études du premier cycle à l’âge de 10 ans, si sans redoublement n’est constaté. L’enseignement connaît des améliorations considérables d’une année à l’autre, puisque le nombre d’établissement ne cesse d’augmenter avec l’intervention de l’Etat en distribuant des kits scolaires, la collaboration avec les partenariats pour améliorer surtout les infrastructures scolaires.

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A Madagascar, beaucoup d’enfants n’arrivent pas à franchir ce premier cycle d’éducation à l’âge de 6 ans et cette entrée tardive influe sur le taux d’admission des élèves et le taux d’achèvement. Les programmes et matières enseignés dans ce cycle émanent du MENRS ; ils sont respectivement :  le Français ;  le Malagasy ;  l’Education Civique ;  la Géographie ;  Les Sciences de la Vie et de la Terre ;  l’Expression orale ;  l’Anglais ;  la Récitation et le Chant ;  le Dessin ;  Les Calcules et Opérations. Ce premier cycle se termine par l’acquisition du Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires ou CEPE qui aidera l’enfant à entrer en classe supérieure.

III-2-1-2 L’éducation fondamentale du second cycle (EF2) L’éducation fondamentale du second cycle ou enseignement niveau II dispensé dans les collèges est d’une durée de 4 ans. Elle est composée de la classe de 6 ème , 5ème , 4 ème et 3 ème et accueille les élèves ayant terminé le premier cycle fondamental. Ce cycle se termine par l’obtention du diplôme de BEPC ou Brevet d’Etude du Premier Cycle. Les savoirs offerts aux élèves durant ce second cycle sont respectivement :  le Malagasy ;  le Français ;  l’Anglais ;  l’Education Civique ;  l’Histoire ;  la Géographie ;  les Sciences de la Vie et de la Terre ;  les Mathématiques ;  les Sciences Physiques ;  l’Education Physique et Sportive.

Cette éducation permet à l’élève de renforcer la compétence utile dans la vie et de le préparer à entrer à l’enseignement secondaire.

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III-2-2 L’Enseignement Secondaire L’enseignement secondaire est ouvert aux élèves ayant terminé les cycles fondamentaux (EF1, EF2). Il est d’une durée de 3 ans composés de la classe de seconde, première et terminale. Il est divisé en deux branches à savoir l’enseignement général et l’enseignement technique.

III-2-2-1 L’Enseignement Général Les matières enseignées sont presque les même qu’au second cycle de l’éducation, mais avec des programmes plus approfondis :

 le Malagasy ;  le Français ;  l’Anglais ;  l’Histoire ;  la Géographie ;  les Mathématiques ;  les langues vivantes ;  les Sciences de la Vie et de la Terre ;  les Sciences physiques ;  la Philosophie ;  l’Education Physique et Sportive.

Toutes les matières enseignées permettent à l’élève d’acquérir des connaissances utiles à la poursuite de ses études dans le cursus suivant où il va s’intégrer dans des filières ou des formations spécifiques. Dès la classe de première, les élèves sont orientés vers des séries bien déterminés, selon la moyenne obtenue à chaque matière : Série A (série littéraire), Série D et C (série scientifique). L’examen du fin d’étude secondaire est sanctionné par le diplôme de Baccalauréat qui permet de suivre des études dans l’enseignement supérieur.

III-2-2-2 L’enseignement technique Depuis 2004, l’enseignement technique et professionnel (LTP) est installé dans le district de Vohémar. Sa spécialité était la technique de gestion jusqu’à nos jours. Les diplômes délivrés par le lycée technique et professionnel : BT : Brevet technique BEP : Brevet d’Etude Professionnelle BAE : Brevet d’Agent d’Exécution BAC : Baccalauréat de l’enseignement technique. 34

Après avoir fait la présentation et sommaire du district de Vohémar, l’analyse des aspects socio-économiques de la zone d’Iharana, nous allons entrer en détail, dans le dernier chapitre de la premier partie, l’analyse de la situation de l’enseignement primaire et secondaire dans le district de Vohémar.

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CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LE DISTRICT DE VOHEMAR Un enseignement efficace est un élément primordial pour orienter la mentalité de la population vers les axes stratégiques de développement économique 1. Certes, la qualité de l’enseignement dépend d’une part, de la qualité d’infrastructure et équipement scolaire ; et d’autre part, de l’apport des enseignants au niveau de l’éducation.

SECTION I : LES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES Les infrastructures scolaires regroupent tous les établissements scolaires publics et privés dans la circonscription scolaire du district de Vohémar.

I-1 Le nombre d’établissement existant Le nombre des établissements fonctionnels publics et privés et leur répartition par ZAP dans la CISCO de Vohémar sont représentés dans le tableau ci-après :

Tableau n° XIV : Nombre des établissements publics et privés

NIVEAU I NIVEAU II NIVEAU III ECOLE Ouverts Fermés Ouverts Fermés Ouverts Fermés PUBLICS 295 26 10 0 1 0 PRIVE 42 13 5 0 2 0 TOTAL 337 39 15 0 3 0 Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2008

Ce tableau, nous montre que 26 écoles publiques et 13 écoles privées pour les niveaux I ont été fermées. Les causes de cette fermeture sont dues aux mauvais états des infrastructures scolaires et l’insuffisance du nombre des enseignants, surtout dans les communes rurales. On regroupe la répartition des écoles primaires publiques par commune dans le tableau ci-après :

1 Kempf HUBERT, Hyper COURS MACROECONOMIE, 1 ére édition DALLOZ, Paris 2001, page 80. 36

Tableau n° XV : Répartition de l’école primaire publique par commune

COMMUNES Nombre d’écoles COMMUNES Nombre d’écoles Vohémar 02 Andravory 03 Ampondra 08 Andrafainkona 06 Fanambana 07 Ampanefena 11 Milanoa 13 Ambinan’Andravory 06 Bobakindro 04 Maromokotra-Loky 04 Daraina 07 Antsirabe-Nord 23 Ambalasatrana 04 Ampisikinana 04 Tsarabaria 14 Belambo 06 Nosibe 08 Antsahavaribe 08 TOTAL I 67 TOTAL II 71 TOTAL TOTAL I +TOTAL II =138 Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2004

D’après ce tableau, on constate qu’il y a une répartition inégale des établissements par rapport aux différentes communes dans le district de Vohémar. Nosibe, dont la proportion de la population est parmi les faibles par rapport à la commune urbaine, dispose 08 écoles primaires de niveau I.

I-2 Les disponibilités en salle de classe La qualité d’apprentissage dépend en grande partie de l’état et de la salle de classe 1. Actuellement, il est mieux de préciser que tous les établissements existants dont : 306 publics et 49 privés dans le district de Vohémar ; sont fonctionnels. Malgré leur insuffisance dans certaines EPP et certaines ES, on a remarqué que toutes les salles de classe dans les établissements publics et privés sont presque fonctionnels. Le nombre de salles de classes et le nombre de l’effectif des élèves sont présentés dans le tableau ci-après.

1 Monographie du District de Vohémar, page 10, année 2008. 37

Tableau n° XVI : Répartition de salles de classe et de l’effectif des élèves

Salles de classes COMMUNES Effectifs Utiles Non utiles Provisoires VOHEMAR 1666 20 - - AMPONDRA 1168 18 2 2 FANAMBANA 2359 21 3 - MILANOA 2150 22 1 2 BOBAKINDRO 889 10 - 1 DARAINA 1358 20 6 2 AMBALASATRANA 635 7 - 1 TSARABARIA 3474 39 6 3 NOSIBE 1386 19 1 2 ANDRAVORY 472 5 - - ANDRAFAINKONA 695 5 - - AMPANEFENA 2983 30 - 4 A/ANDRAVORY 1205 11 - 3 AMBORIALA 134 2 - 1 MAROMOKOTRA- 679 5 - 4 LOKY ANTSIRABE- 5748 56 - 12 NORD AMPISIKINANA 509 6 - 2 BELAMBO 1284 13 - 3 ANTSAHAVARIBE 1085 21 - 1 TOTAL 29830 332 19 43 Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2004

On a remarqué ici, dans certaines EPP, il y a l’insuffisance de salle de classe. Normalement l’éducation primaire du niveau I dure 5 ans, chaque établissement primaire doit au moins être composé de 5 salles de classes. Au niveau des places assises, le nombre des élèves par tables et bancs est en moyenne égal à 3, sauf dans les établissements ou le nombre de salles de classe est très insuffisant. Par exemple dans la commune urbaine de Vohémar 20 salles de classes sont utiles pour les 1666 des élèves en classe primaire. Si on divise l’effectif des élèves par le nombre de salle de classe utiles, c’est-à-dire 1666 sur 20 (1666/20) on aura 83 élèves dans une salle de classe. L’effectif des élèves dans une salle est très nombreuse (83 élèves), peuvent

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entrainer une perturbation pendant le cours ; qui influe au résultat à la fin de l’année, augmentation du taux de redoublement.

I-3 La répartition des effectifs du niveau II La répartition des effectifs du niveau II et la répartition des salles de classes sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau n° XVII : Répartition des salles de classes et de l’effectif

des élèves du niveau II COMMUNE- EFFECTIF SALLES DE CLASSES COLLEGE Utiles Non utiles Provisoires CEG Vohémar 985 13 00 00 CEG 195 04 00 02 Fanambana CEG 597 08 - 02 Ampanefena CEG 397 08 - 02 Antsirabe- Nord CEG Belambo 115 05 - 01 CEG 38 04 - A/Andravory CEG Milanoa 231 04 - CEG Daraina 207 04 03 01 CEG 264 05 03 Tsarabaria TOTAL 3029 55 03 08 Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2004

D’après ce tableau on a remarqué que, parmi les 19 communes dont : 18 rurales et 1 urbaines ; celles les 9 communes du district de Vohémar ont un établissement du niveau II. Un établissement public du niveau II et deux établissements privés dans la commune urbaine de Vohémar et les autres établissements publics du niveau II sont dans les communes rurales.

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I-4 Les bâtiments annexes Les infrastructures annexes à l’établissement sont nombreuses surtout pour les écoles publiques, y compris les logements pour les enseignants dans le milieu rural ; bien qu’ils ne soient pas en bon état. Par conséquent, les enseignants sont obligés de louer une maison pour leur hébergement.

I-4-1 Les salles pour les enseignants Les salles pour les enseignants sont très utiles pour divers réunions afin de favoriser la communication, et les relations entre les enseignants. Malgré leur importance, les réunions entre les enseignants sont presque faites dans les salles de classes en dehors des heures de cours.

I-4-2 Les bibliothèques Tous les établissements doivent avoir une bibliothèque munie des ouvrages utiles aux élèves aussi qu’aux enseignants. Ces ouvrages servent de documentation pour approfondir les connaissances et constituent des sources d’informations pour améliorer la capacité intellectuelle des élèves. Sur les 295 EPP dans la CISCO de Vohémar, aucun établissement ne possède de bibliothèque. Malgré son importance, l’établissement du niveau II et de niveau III dispose qu’une seule et il en est de même pour les établissements privés. Seule la bibliothèque Communale de Vohémar assure l’éducation de masse dans la dite commune urbaine.

I-4-3 Les terrains Pour permettre aux élèves de se détendre et de se distraire, presque la moitié des écoles dans la commune urbaine de Vohémar sont dotées d’un terrain de sport (Basket- ball, Football et Hand-ball). Par contre, les élèves dans les communes rurales se trouvent désavantagés en matière d’éducation sportive.

I-4-4 Les toilettes et les points d’eau Grâce à toutes les réhabilitations faites au niveau des EPP et du Lycée, un certain nombre d’établissements publics possèdent des salles de toilettes fonctionnelles pour le bien-être des élèves et des enseignants. Les établissements privés quant à eux, sont tous dotés des points d’eau, du robinet et des toilettes en vue d’assurer également l’hygiène au sein de leur établissement.

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SECTION II : LA DEMANDE DE SCOLARISATION Sur le plan théorique l’éducation a une incidence directe sur le développement économique, et confère des avantages individuels aux personnes instruites. L’enseignement de base ou fondamental permet à une personne d’accéder aux connaissances, puis à une activité, et enfin, à l’amélioration de son potentiel intellectuel. En effet, à la sortie du cycle de base, une personne est capable de lire et d’écrire, et pouvoir continuer dans le cycle suivant. L’enseignement est un bien immatériel mais quantifiable et mesurable, nécessaire au développement intellectuel personnel, et conséquemment à la société. Pour cela il existe un demandeur qui est l’élève, et la demande est la volonté et le choix des parents. La demande de scolarisation est mesurée par l’inscription des élèves dans le système de l’enseignement et ces élèves représentent l’entrée ou « input » pour le processus de l’enseignement. Soient les variables suivants :

 Demande de scolarisation ;  La qualité de l’enseignement ;  Coût de l’éducation ;  Distance par rapport à l’école.

En général la demande de scolarisation dépend des trois variables suivantes :

Efficacité de l’enseignement qui se mesure par le rendement scolaire et la qualité de l’enseignement que nous allons étudier dans la section suivant ; Ensuite du coût de l’enseignement qui est la donnée primordiale pour qu’un élève ait l’accès ou non au système ; Et enfin, de la distance séparant la maison de l’école.

Avant d’analyser les deux autres variables, analysons les distances parcourues par les élèves pour rejoindre l’établissement.

II-1 La Distance En moyenne, les élèves de la classe primaire sont âgées de 6 à 12 ans ; c’est un bas âge pour parcourir une longue distance à pied pour rejoindre l’école. Mais depuis la deuxième République, la politique de décentralisation consistant à l’implantation de l’Ecole Primaire Public dans chaque Fokontany donne des avantages pour les élèves et de CEG dans chaque commune. Mais cette politique ne résout pas le problème de la

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distance car il ne s’intéresse qu’à implanter l’école dans un Fokontany , que ce soit centre ou décalé du dit Fokontany . La distance parcourue par un élève pour rejoindre son école dépend de l’aire de recrutement de l’établissement. L’aire moyenne de recrutement des établissements exprime le rapport entre la superficie géographique Fokontany et le nombre d’établissements scolaires dans la CISCO. En moyenne elle est de 22 km 2 1. Si cette aire est assimilée à un cercle, son rayon représente la distance moyenne à parcourir pour chaque élève pour atteindre son école. En général un élève doit parcourir à pied une distance de 2,6 km pour aller du domicile à l’école soit un total de 10,4 km par journée pour la classe à temps complet. Cette moyenne se trouve dans l’intervalle fixé par le DREN SAVA, avec une distance de 16 km au maximum par jour.

II-2 L’effectif de l’élève L’analyse de l’effectif des élèves est nécessaire pour dégager le niveau de scolarisation des enfants dans le district de Vohémar et de dégager les différentes indicateurs de scolarisations. Le nombre des élèves dans les établissements primaires publics et privés des trois niveaux sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau n° XVIII : Effectifs des élèves par niveau

Ecoles NIVEAU I NIVEAU II NIVEAU III Effectifs d’élèves Effectifs d’élèves Effectifs d’élèves PUBLIC 29 561 2 999 368 PRIVE 5 474 619 - TOTAL 35 035 3 618 368 Source : Bureau CISCO, Vohémar année 2004

D’après ce tableau on a remarqué que 10,14% de l’effectif des élèves de niveau I sont en niveau II et 12,27% de niveau II sont en niveau III. On peut dire que le nombre des élèves en niveau I augmentent plus vite qu’en niveau II, et l’effectif des élèves admis en niveau II sont faibles par rapport à l’effectif des élèves inscrites en niveau I.

II-3 Le coût de l’enseignement public La politique du gouvernement actuel dans le plan d’action Education Pour Tous (EPT) de 2003-2006 souligne que l’enseignement de base est gratuit, dans le but de faciliter l’accès des élèves dans le système. De plus le gouvernement distribue des kits

1 Norme fixé par la CISCO de Vohémar. 42

pour tous les élèves du cycle primaire. Ainsi le coût de l’enseignement primaire qui revient au parent d’élève diminue. Toutefois les parents ont toujours des coûts pour quelques fournitures obligatoires sans lesquelles l’enseignement ne pourrait pas être fait, comme les fournitures scolaires hors kits tels que les cahiers, la blouse, les cotisations, le FRAM (Fikambanan’ny Ray Amandrenin’ny Mpianatra ). L’achat des cahiers s’élève de 4 450 Ar en CP1, 6 950 Ar en CP2, 9 350 Ar en CE, 9 500 Ar en CM1 et 15 000 Ar en CM2 ; la cotisation sociale est presque la même de 500 Ar et de la FRAM 8 000 Ar ; et enfin l’achat de Blouse coûte 2 200 AR 1. Malgré l’allégement du coût de l’enseignement du fait de la politique adoptée, il est toujours difficile pour certaines familles de pouvoir supporter ce coût. D’après l’évaluation réalisée par les techniciens sur le terrain, suite à l’allégement de dépense, il y a une forte augmentation de demande à la scolarisation.

SECTION III : LA QUALITE DE SERVICE EDUCATIF La qualité du service éducatif est très importante pour apprécier l’efficacité du système éducatif. Cette qualité dépend des caractéristiques des enseignants, de leur condition de travail c’est-à-dire de l’encadrement des élèves. Les enseignants tiennent alors une place très importante pour le bon fonctionnement du système éducatif.

III-1 Effectif des enseignants dans la CISCO de Vohémar La connaissance de l’effectif des enseignants permet d’évaluer la qualité de l’enseignement et les besoins de chaque établissement au niveau des personnels. Tableau n° XIX : Situation des enseignants, Janvier 2005 ECOLES NIVEAU I NIVEAU II NIVEAU III PUBLICS Encadrés : 104 Encadrés : 104 Encadrés : 11 Contrats : 101 Contrats : 4 Contrats : 5 FRAM : 185 FRAM : 3 FRAM : 2 PRIVE 112 16 - TOTAL 541 127 18 Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2005

Ce tableau nous montre que le nombre des enseignants ne sont pas proportionnels au nombre d’école et l’effectif des élèves existant dans chaque commune. Et on a relevé qu’il y a une réparation inégale des enseignants par rapport aux différentes communes dans le district de Vohémar.

1 Enquête sur terrain auprès des ménages, Janvier 2009. 43

Le nombre des enseignants varie soit vers une légère baisse soit vers une légère hausse. L’augmentation constatée est due au recrutement effectué par le MENRS et à la contribution des parents au niveau des enseignants payés par le FRAM. Les enseignants titulaires sont payés par l’Etat. Par contre, ils sont classés comme contractuels ceux qui sont payés par le FRAM. On peut donc dire que les parents sont impliqués dans le recrutement de certains enseignants dans le secteur public. Le recrutement des enseignants est conditionné par l’obtention de diplôme reconnu à la fois par le Ministère de l’Education Nationale et de Recherche Scientifique et le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales. La diminution constatée au niveau de l’effectif des enseignants est due soit au départ à la retraite soit à l’affectation des enseignants hors du CISCO et dans la plupart des cas les enseignants n’ont pas été remplacés. Ceci peut être expliqué soit par l’abandon des postes pour certains vacataires ou encore ces enseignants au fur et à mesure de leur expérience, ils deviennent des enseignants titulaires 1. Pour l’année 2007-2008 le nombre d’enseignants sont très élevés que ce soit dans les établissements privés ou dans les établissements publics. Ceci est expliqué par la multiplication de l’école privée du niveau I et par l’existence de nombreuses EPP dans le district de Vohémar. Cette évolution semble encore insuffisante par rapport à l’effectif des élèves et au nombre d’écoles dans la CISCO de Vohémar.

III-2 La qualification des enseignants La qualification des enseignants est considérée comme la clé de réussite à l’apprentissage des élèves. La performance et la compétence des enseignants influents sur les résultats scolaires, elles répercutent donc aux élèves. Cette qualification est mesurée par les diplômes académiques ou professionnels qu’ils possèdent 2. La majorité des enseignants de l’enseignement primaire du CISCO de Vohémar ont le diplôme de Brevet d’Etudes du Premier Cycle ou BEPC. En général, que ce soit public ou privé, presque tous les enseignants du niveau I possèdent au minimum un diplôme académique : le BEPC, et au maximum le baccalauréat et pour les enseignants du CEG et du lycée ils devraient au moins être titulaires d’un diplôme de baccalauréat. Au niveau des diplômes pédagogiques ou professionnels, ceux titulaires du CAE/EP (Certificat d’Aptitude Elémentaire à l’Enseignement Primaire), du CFEP (Certificat de Fin d’Etudes Pédagogique) et du CAPEN sont très nombreux au lycée. Une minorité seulement possède le CAP/CEG : Certificat d’Aptitude Pédagogique

1 Monographie du district de Vohémar, page 2, année 2008. 2Bernard SIMLER, Initiation économique et sociale, Classe de 2°, Paris 1987, page 169. 44

d’Education de Base. Dans la plupart des cas, les enseignants titulaires des diplômes professionnels sont surtout les enseignants des établissements publics. Les autres ne sont pas trop motivés à préparer ces genres de diplômes pédagogiques et se contente de leur qualification au niveau académique. Concernant le niveau d’encadrement des élèves deux indicateurs permettent de l’étudier : le ratio élève par maître et le ratio élève par salle . Le ratio élève par maître est le rapport entre l’effectif total des élèves et le nombre d’enseignant. Il exprime donc le nombre d’élève encadré par un enseignant dans la CISCO de Vohémar. Dans l’ensemble, le ratio élève par maître dans les établissements publics de niveau I est au nombre de 57 élèves. Il est un peu au dessus de la norme interne du CISCO de Vohémar (40 élèves par maître) et supérieure à la moyenne nationale qui est de 50 élèves par maîtres. Dans la CISCO de Vohémar le ratio élève est de 86,09%. Le ratio élève par maître fixé par le Ministère de l’Education est bien respecté dans les établissements privés car l’augmentation des effectifs des élèves durant les trois dernières années ont été toujours accompagnée par une augmentation des effectifs des enseignants. Quant au ratio élève par salle , il exprime le nombre d’élève que contient une salle. En général, le ratio élève par salle dans la CISCO de Vohémar est trop élevé par rapport à la norme 1. En plus l’existence des classes divisées en plusieurs sections permettent d’échapper aux sureffectifs des élèves. Mais on peut toujours constater que certaines EPP souffrent de l’insuffisance de salles de classes et qui sont obligées de travailler à mi-temps.

III-3 L’enseignant et l’évaluation L’évaluation fait partie intégrante du métier d’enseignant ; c’est un des actes pédagogiques majeurs. On ne peut, en effet, imaginer de projet d’enseignement sans projet d’apprentissage et, par la même, sans projet d’évaluation de cet apprentissage. Pendant qu’il prépare son cours, l’enseignant programme les moments où des évaluations seront faites pour analyser les effets de son enseignement. Ce sont des moments d’évaluation provoqués, prévus et négociés avec les élèves 2. Tout en dispensant son cours, l’enseignant tente d’évaluer la portée de ses actes pédagogiques. À l’attention qu’il suscite, aux interrogations qu’il induit ou provoque, il perçoit et analyse les effets de son enseignement : l’acte même d’enseigner contient une forme d’évaluation que l’on peut qualifier d’ « évaluation incidente ».

1 Dans les pays en développement : 35 pour l’ES, 45 pour l’EF2C et 50 pour l’EF1C 2 Dargent CLAUDE, Sciences économiques et sociales, Paris, 2 éme édition Nathan 1993, page 60. 45

Cependant, un des problèmes de l’enseignant est de déterminer quand et comment évaluer. Il est d’usage pour l’enseignant d’interroger un élève, un groupe d’élève ou l’ensemble de la classe sous forme orale ou écrite, à la fin d’une leçon, d’un chapitre, d’une partie de cours. L’interrogation peut être simplement partielle, en référence immédiate avec ce qui vient d’être étudié, mais elle peut être aussi plus large, sollicitant alors des connaissances antérieures. L’interrogation peut être simple ou complexe : elle peut porter sur des connaissances ponctuelles (par exemple, une date ou un théorème) ou faire appel à des connaissances plus générales (une rédaction ou une démonstration).

III-4 L’incidence des résultats des évaluations L’incidence des résultats des évaluations sont plus ou moins importantes selon les contextes et les conditions de l’évaluation : on n’accordera pas la même valeur au résultat d’une interrogation orale portant sur la leçon donnée la veille qu’à celui d’un contrôle intervenant après des révisions portant sur l’ensemble des cours d’un trimestre. L’enseignant peut utiliser divers moyens pour effectuer ses contrôles. Aux exercices qu’il crée, il peut associer ses proposés par les manuels scolaires ou les banques de données disponibles sur différents supports (CD-ROM, Internet, revues des mouvements pédagogiques, etc). Entre plusieurs exercices, il choisira celui correspondant à ses objectifs. Enfin, il faut noter que la correction des devoirs ou contrôles, est un autre moment fort de l’enseignement où se jouent un certain nombre d’ajustements explicites du contrat entre l’enseignant et sa classe. C’est dans cette phase d’enseignement que l’enseignant doit revenir sur le cours en précisant ses objectifs. L’analyse des résultats corrects et des démarches erronées lui permet d’affiner ses explications.

III-5 L’élève et évaluation L’évaluation fait aussi partie du métier de l’élève. Il doit savoir qu’en classe, il doit être attentif, essayer de comprendre, participer à la vie du groupe, répondre aux questions ou formuler ses propres interrogations. De même, il doit savoir que son travail va être régulièrement évalué. L’évaluation ne doit pas le surprendre. Les indications fournies par l’enseignant pendant le cours il faut les renseigner sur ce qui est important de retenir, de savoir faire. Il est généralement informé des conditions dans lesquelles il aura à faire la preuve de ce qu’il a appris. Plus que des sanctions, les notes ou les appréciations données doivent fournir à l’élève des repères, des moyens de situer ses progrès ou ses difficultés. Un élève autonome est un élève qui sait gérer ses apprentissages.

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III-6 Examens et l’évaluation Les examens sont une forme particulière d’évaluation. On parle alors d’évaluation certificative. Ils sanctionnent les cycles importants, permettent l’accès à un cycle d’études supérieures ou à une qualification professionnelle. Examens et diplômes se multiplient et se diversifient (CEPE, BEPC, BAC). Leur nombre et leurs conditions d’obtention sont souvent critiqués, et, est régulièrement une question de les limiter et de les reformer. Néanmoins, un examen comme le « bac » reste une référence culturelle importante aux yeux des élèves et des familles. Le nombre grandissant de ceux qui y accèdent, par ailleurs, le signe d’une élévation générale du niveau scolaire de la population.

III-7 Le rôle de l’Etat L’Etat est le garant de ces principes fondamentaux, et a pour mission de définir les objectifs généraux de la politique d’éducation, d’organiser et de contrôler l’enseignement public et l’enseignement privé sous contrat. L’enseignement public est placé sous l’autorité directe du ministère de l’éducation nationale.

III-8 Le programme pédagogique La pédagogie est l’un des paramètres les plus importants pour l’efficacité de l’enseignement. Il existe des programmes au niveau de cette pédagogie.

III-8-1L’évolution de l’appellation des classes primaires Depuis la deuxième République qui est débuté en 1972 et jusqu’à nos jour, l’appellation des classes dans le cycle primaire a changé trois fois. Le système éducatif malgache détermine que le cycle primaire est d’une durée de 5 ans sans redoublement. Suivons l’évolution de l’appellation de chaque classe du cycle. Tableau n° XX : Evolution de l’appellation des classes primaires Période Classe primaire Premier Cycle Second Cycle 1972-1991 T1 T2 T3 T4 T5 1992-2002 11 èm e 10 ème 9ème 8ème 7ème 2003 et + CP1 CP2 CE CM1 CM2 Source : Notre enquête auprès de la responsable dans la CISCO de Vohémar, 2006

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L’appellation T ( Taona ou année) est utilisée durant toute la période d’enseignement en malgache. Elle est suivie de l’appellation en chiffres pendant 10 ans, et actuellement l’Etat malgache suit l’appellation française que la première République avait déjà utilisée. Cependant, au plan pratique, on remarque que plusieurs établissements utilisent toujours les chiffres (11 ème à 7 ème ).

III-8-2 La classe à passage automatique Dans le programme EPT, et dans le plan d’action 2003-2006, afin de diminuer le taux de redoublement, et d’alléger le coût éducatif dans le cycle primaire, le Gouvernement adopte la méthode de la classe à passage automatique. Cette méthode est déjà utilisée à Madagascar depuis la rentrée scolaire 2003- 2004, mais la CISCO de Vohémar ne l’appliquait qu’à partir de l’année scolaire 2004- 2005. Ce passage automatique des élèves dans la classe supérieure correspond à un choix et à une décision de « redoublement zéro » dans les classes concernées, soit de CP1 (Cours Préparatoire de niveau 1) à CP2 (Cours Préparatoire de niveau 2), et de CM1 (Cours Moyen de niveau 1) à CM2 (Cours Moyen de niveau 2). De CP à CE, les élèves passent un examen d’évaluation de leur niveau et plus tard également, de CE à CM. Le passage automatique des élèves n’existe que lors du changement de niveau à l’intérieur même du CP d’une part, et du CM d’autre part. Cette initiative de l’Etat résulte de l’observation que c’est dans le cycle primaire qu’il y a plus de blocage des élèves, et que ce blocage augmente sensiblement le coût de l’enseignement.

III-8-3 Les matières à enseigner en classe primaire Les matières à enseigner varient en fonction du niveau d’études, suivant le détail élaboré lors de notre enquête auprès des chefs d’établissements de l’enseignement primaire. Le tableau ci-après montre les matières enseignées dans les 5 niveaux d’étude dans le cycle primaire.

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Tableau n° XXI : Les matières à enseigner dans la classe primaire

Classes CP1 CP2 CE CM1 CM2 Matières Malagasy Malagasy Malagasy Malagasy Malagasy Français Français Français Français Français Mathématiques Mathématiques Mathématiques Mathématiques Mathématiques Dessin Problème Sciences de la Science de la vie Sciences de la Récitation Récitation Vie et de la Terre et de la Terre Vie et de la terre Histoire et Histoire et Histoire et Géographie Géographie Géographie Tantara sy Fahaiza-Miaina Source : Notre enquête auprès du responsable dans la CISCO de Vohémar, 2008

III-8-4 L’Approche Par la Compétence (APC) Depuis l’adoption de la politique éducatif EPT, le système éducatif malgache est engagé dans l’éducation de qualité pour tous, à laquelle contribue l’innovation pédagogique dite APC (Approche Par la Compétence). Cette approche se situe dans le courant des modèles basés sur le développement des compétences. Les objectifs de cette approche sont :

réduire le taux de redoublement et d’abandon ; réduire les disparités dont l’écart entre les forts et les faibles ; donner un sens à l’apprentissage en montrant à l’élève l’utilité dans la vie pratique de tout ce qu’il a appris à l’école ; permettre à l’élève d’intégrer les acquis scolaires en vue de résoudre des problèmes inhérents à la vie quotidienne ou de les utilisés efficacement en cas de besoin ; pouvoir évaluer sur sa capacité à s’améliorer à partir de ce qu’il sait.

La formation et l’application de cette approche APC n’a commencé qu’en année scolaire 2004-2005 dans la CISCO de Vohémar alors qu’elle devait débuter depuis l’année scolaire 2003-2004.

III-9 Les indicateurs de scolarisations Pour évaluer l’efficacité du système éducatif, il serait indispensable d’étudier les indicateurs de scolarisation à travers le rendement interne du CISCO de Vohémar. L’analyse de ces indicateurs va être ainsi axée sur le taux brute de scolarisation, le taux de réussite et enfin le taux de flux.

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III-9-1 Le taux brute de scolarisation Par définition, le Taux Brut de Scolarisation ou TBS pour le niveau I est le rapport entre l’effectif du primaire et le nombre d’enfants de 6 à 10 ans.

à

Le Taux Net de scolarisation ou TNS pour le niveau I est le rapport de l’effectif du primaire entre 6 à10 ans et le nombre de population de 6 à 10 ans.

à à

Le tableau ci-après montre les indicateurs globaux au niveau du CISCO dans le district de Vohémar.

Tableau n° XXII : Indicateurs globaux par niveau au niveau CISCO Vohémar

INDICATEURS NIVEAU I NIVEAU II NIVEAU III Taux d’accès (%) 161 22,6 0,8 TBS (%) 124 13,3 1,7 TNS (%) 80 6,0 1,5 Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2004 .

Malgré le pourcentage du TBS suffisamment élevé d’une année à l’autre, l’écart entre le TBS et le TNS qui sont 44 montre le nombre d’enfants scolarisés dans les établissements primaires ayant une tranche d’âge en dehors de 6 à 10 ans, tranche d’âge normale des enfants qui devraient fréquenter l’école primaire. Le faible pourcentage du TNS peut aussi s’expliquer par le retard d’admission en première année du primaire, ou le non fréquentation des écoles, ce qui veut dire qu’il y a encore certaine nombre d’enfants en âge scolarisable qui restent encore avec leurs parents.

III-9-2 Le taux de réussite aux examens Les résultats aux examens, à chaque fin de niveau scolaire sont considérés comme les produits ou les fruits du système éducatif. Ces résultats permettent de savoir plus sur la rentabilité scolaire dans une région étudiée. Les résultats aux examens depuis 2002 jusqu’au 2004 sont présentés dans le tableau ci-après.

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Tableau n° XXIII : Résultats aux examens en pourcentage

Diplômes 2002 2003 2004 Publics Privés Publics Privés Publics Privés CEPE 23,53% 20,70% 71,31% 71,25% 43,95% 51,60% BEPC 13,93% - 34,84% 5,6% 31,35% 4,76% BACC 30,61% - 48,32% - 10,24% - Source : Bureau CISCO Vohémar, année 2005

Les résultats aux examens fluctuent soit à une baisse soit à la hausse, dans l’ensemble. Un taux de réussite de l’ordre de 70% et 80% est assez élevé mais on constate en 2002 un mauvais résultat du CEPE par rapport en 2003 qui est de 71,31%, c’est un résultat un peu élevé durant les trois années. Pour le BEPC (Brevet d’Etude du Premier Cycle) ; le résultat baisse de 31,35% en 2004. La faiblesse et la diminution des résultats aux examens remettent en cause le niveau des enseignants et la qualité d’enseignement offerte. L’insuffisance de contrôle et de suivi de la part des enseignants, ainsi que le milieu socio-économique de l’enfant sont aussi les facteurs non-négligeables de la chute des résultats pour ces trois examens (CEPE, BEPC, BACC). Quant au baccalauréat, bien que le taux soit toujours faible, inférieur à 50%, on constate en 2004 il y a une baisse de 10,24%.

III-9-3 Le taux de flux Le taux de flux est parmi l’un des indicateurs utiles pour mesurer le rendement interne ou l’efficacité du système éducatif. Il comprend le taux de promotion, le taux de redoublement, et le taux d’abandon. Il permet donc d’étudier les comportements des élèves durant leurs parcours dans chaque niveau.

III-9-3-1 Le taux de promotion Le taux de promotion représente le pourcentage d’élève admis à passer l’année suivant dans la classe supérieur. Il permet donc de voir la proportion des élèves d’une année quelconque j qui sont admis à une classe supérieure l’année suivante (j+1) . Il peut être représenté par la formule suivante et on note le taux de promotion par Tpm :

éè è é è é

51

Le taux de promotion est l’indice le plus important d’un système d’enseignement. Dans un système idéal d’une éducation, le taux de promotion doit être 100% tout au long du cycle. Même si l’idéal n’est pas atteint, le taux de promotion moyen est de 80% et le taux de passage en classe supérieur semble satisfaisant.

III-9-3-2 Le taux de redoublement Le taux de redoublement est la proportion d’élève inscrit dans une classe au cours de l’année scolaire donnée qui étudie encore dans la même classe au cours de l’année suivante. Il est donc un indicateur qui permet de mesurer l’efficacité interne de système t scolaire. Pour l’année d’étude i et l’année scolaire t de niveau h donné, Tred i (h) est donné par l’expression :

t+1 Ri

t Tred i (h) =

t Ei

t Tred i : Taux de redoublement dans l’année d’étude i de l’année scolaire t t+1 Ri : Nombre d’élèves redoublant l’année d’étude i dans l’année scolaire t+1 t Ei : Nombre d’élèves inscrits dans l’année d’étude i dans l’année scolaire t Le taux de redoublement dans la CISCO de Vohémar est de 33,12%. Ce taux est encore très loin de l’objectif fixé par le gouvernement (atteindre un taux de redoublement de 5% en 2010). Des efforts dans le domaine d’amélioration de l’éducation doivent être renforcé au niveau du CISCO, des élèves ainsi que des enseignants. On peut quand même affirmer ici que grâce au passage automatique du CP1 au CP2, le taux de redoublement a diminué au fur et à mesure.

III-9-3-3 Le taux d’abandon L’abandon scolaire est très courant au niveau du système éducatif à Madagascar. Il touche tous les milieux surtout au moment d’adolescence. Le taux d’abandon représente le pourcentage d’élève qui abandonne une classe, un cycle ou un niveau d’enseignement au cours d’une année scolaire donnée. Il est calculé selon la formule suivante :

Taux d’abandon= 100% - Taux de promotion - Taux de redoublement

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Le plus fort taux d’abandon est dans les communes rurales à cause de l’éloignement des écoles et les voies de communications. Les abandons peuvent être le résultat des redoublements incontrôlés de la part des élèves. Les résultats obtenus pour ces deux taux (le taux de redoublement et le taux d’abandon) reflètent l’inefficacité de l’enseignement dans la CISCO de Vohémar. Les questions qu’on se pose sont les suivantes :

 La méthode d’enseignement est elle adéquate ?  Le niveau des enseignants doit-il être mis en cause ?  Le contrôle et suivi des enseignants sont-ils insuffisants ?

Bien que le gouvernement ait toujours essayé de chercher les stratégies d’amélioration de ce système à travers l’augmentation de financement et la distribution des kits scolaires ; et que les résultats aux examens ne semblent pas améliorés, des problèmes persistent encore au niveau de l’enseignement primaire et secondaire dans le district de Vohémar cela mérite une étude plus approfondie et une mesure plus directe touchant le système éducatif.

La première partie de ce travail nous a permis : de présenter en général le district de Vohémar avec ses différentes richesses et ses aspects économiques et d’analyser la situation de l’enseignement primaire et secondaire dans la circonscription scolaire de Vohémar. Les résultats obtenus vont nous apporter dans la deuxième partie qui sera consacré à l’analyse des problèmes de l’enseignement primaire et secondaire du district de Vohémar ainsi que les mesures qui doivent être prises dans l’amélioration de l’enseignement dans la circonscription scolaire de Vohémar et enfin l’étude des impacts socio-économiques de l’éducation.

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PARTIE II

ANALYSE DES PROBLEMES DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LE DISTRICT DE VOHEMAR ET LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION

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Dans cette partie nous allons voir les problèmes de l’enseignement primaire et secondaire au niveau des infrastructures scolaires, des enseignants, au niveau des élèves et des parents, et le problème de financement ou économique. Enfin, nous allons voir les propositions d’amélioration suivie par l’étude des impacts de l’éducation.

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CHAPITRE I : LES PROBLEMES RENCONTRES PAR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LA CISCO DE VOHEMAR

SECTION I : LES PROBLEMES AU NIVEAU DES ELEVES ET DES PARENTS En général, ces problèmes sont dus au comportement des élèves et de leurs parents.

I-1 Les problèmes touchant les élèves

I-1-1 Entrée tardive des élèves à l’école On constate qu’un nombre assez important d’élève ont largement dépassé l’âge officiel d’admission à l’école : presque la moitié des élèves ont 8 ans lors de leur admission en classe primaire. Cette situation est liée au physique des enfants dans la région. En effet, la plupart des enfants de 6 ans dans les zones rurales sont de très petites tailles. En raison de la malnutrition ; pourtant les parents ne sont pas motivés à les envoyés à l’école à cause du problème du déplacement surtout en période de pluie. Même si parfois la distance n’est pas importante, certaines élèves sont obligées de traverser des rivières ou des cours d’eau par des ponts provisoires en troc d’arbre pour rejoindre l’école et cela représente un risque évident pour les enfants. L’un des problèmes importants pour l’admission des enfants à l’école c’est l’absence d’acte d’Etat Civil. 1 Car fréquemment, dans les Fokontany enclavés, les parents ne sont pas pressés de déclarer leurs enfants à la naissance. Tandis que, cette pièce officielle est autant indispensable pour l’admission de l’enfant à l’école et la détermination de son âge, pour éviter le problème dans le cas de son inscription aux examens et aux concours. Dans la CISCO de Vohémar, pour l’enseignement primaire public, il faut noter que l’âge des élèves varie effectivement de 6 à 17 ans. Ce retard du point de vu l’âge constitue un handicap non-négligeable, pouvant influencer sur la performance des élèves. En effet, la faculté intellectuelle d’un être humain diminue quand l’âge avance. Un élève dont l’âge est supérieur à la moyenne de classe capte moins qu’un autre, il se sent frustrer et n’arrive pas à s’adapter facilement à l’école. En plus, les élèves arrivant à l’âge de la puberté sont très sensibles et ont tendance à délaisser leurs études pour des raisons multiples et personnelles.

1 Enquête sur terrain auprès des ménages, Janvier 2009. 56

La rentrée tardive entraine aussi un large écart entre le TBS et le TNS dans le système. Et cet écart peut aussi être dû à un fort taux de redoublement venant ainsi gonfler le TBS 1.

I-1-2 L’absentéisme et le retard L’absentéisme et le retard sont les deux principaux problèmes que l’on constate chez les élèves. Les causes de l’absentéisme et du retard sont très nombreuses, mais en général, elles sont dues à :

- l’éloignement de l’établissement ; - l’exécution des tâches quotidiennes au sein du foyer familial ; - le manque de motivation de la part de l’élève.

Comme le district de Vohémar n’est doté que 9 CEG et d’un seul Lycée, les problèmes d’éloignement de ces établissements secondaires se posent pour les élèves qui habitent dans les endroits les plus éloignés. La distance parcourue par l’élève entre le domicile et l’école qu’il fréquente influe sur son éducation. En effet, elle peut engendrer des retards et parfois des cas absentéisme. Certaines routes qui relient les communes rurales sont impraticables surtout pendant la saison des pluies et empêchent les élèves d’aller en classe. Le taux de retard et d’absence n’est donc pas négligeable. C’est un problème récurent au Lycée, particulièrement pour certains élèves qui vivent dans les endroits éloignés, ou pour ceux qui vivent dans les communes périphériques. Ces élèves vivent seuls ou avec des frères ou des sœurs et sont obligés d’aller s’approvisionner chez leurs parents chaque fin de semaine. Cette situation est crée aussi des cas de retard et d’absence très fréquents. Dans certaines familles, les élèves sont obligés d’aider leurs parents dans leurs tâches quotidiennes avant d’aller à l’école. Ne maîtrisant pas le temps de trajet pour se rendre à l’école, ces élèves seront ainsi victimes des retards presque quotidiens. La fatigue physique et intellectuelle de l’enfant influent donc sur sa volonté de suivre assidûment les cours. En outre, on constate aussi que certains élèves se laissent dominés par la négligence de la ponctualité surtout pour les élèves des EPP et des CEG. En parcourant le chemin vers l’école, ils s’adonnent d’abord à d’autres choses et se traînent en cours de route avec leurs camarades. Cette négligence serait une cause de retard fréquent et incontrôlé de la part des élèves.

1 Enquête auprès du responsable de la technique de programmation, CISCO Vohémar, année 2008 57

I-1-3 Le redoublement et l’abandon de classe Dans la plupart des cas, le redoublement et l’abandon de classe sont provoqués par les trois facteurs ci-après :

- L’absence et le retard incontrôlé ; - La possibilité financière des parents ; - Le problème de sexualité.

L’absence fréquente et le retard incontrôlé évoqué précédemment perturbe le processus d’apprentissage, car l’élève n’arrive plus à suivre normalement les programmes et les cours dispensés à l’école, ce qui influe sur l’acquisition de connaissances et les résultats aux examens. Ce problème d’absentéisme provoque ainsi un redoublement de la part des élèves, un genre de situation qui décourage et pousse les élèves à quitter tôt l’école. Dans certains établissements, les règles qui n’autorisent pas les élèves à tripler ou à quadrupler leur classe et la limite d’âge exigé pour l’accès à certaines classes sont parmi les causes d’abandon. Le cas le plus fréquent que l’on trouve actuellement est l’abandon de classe dû à la faiblesse des ressources financières des parents. Certains élèves quittent les CEG et le Lycée, à cause de l’impossibilité pour leurs parents d’honorer leurs frais de scolarité. Les jeunes filles quittent prématurément l’école pour aller se marier afin de ne plus être à la charge de leurs parents. Pour d’autres élèves, une fois arrivé à la maison, ils doivent aider leurs parents et n’auront pas de temps disponible pour réviser leurs leçons et faire leurs devoirs. Cette situation est plus fréquente surtout pour les élèves dans les endroits où les parents vivent en partie des revenus agricoles, vivant seuls ou avec des frères et sœurs ou même avec des parents, dont les filles sont victimes de mauvaises fréquentations et de grossesses précoces non désirées et finissent par redoubler successivement leur classe pour aboutir enfin de compte à abandonner leurs études. Le tourisme sexuel est une pratique orientée vers des loisirs ou vers des activités lucratives influençant les adolescents et entrainant des redoublements et l’abandon de classe. Dans l’ensemble, la raison d’abandon dépend de l’enfant lui-même. Trop attirés par les biens de luxe, les jeunes de Vohémar s’adonnent précocement à des activités rémunératrices en dehors des heures de classe, ce qui diminue leurs capacités intellectuelles, car l’élève ne peut plus se consacrer entièrement à ses études. Le temps d’apprendre et de réviser ses leçons est très réduit, ce qui est une cause de mauvais résultats aux examens, de redoublements et finalement d’abandon de l’école.

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En plus des trois principaux problèmes décrits ci-dessus, on peut aussi noter la mauvaise qualité de l’enseignement qui est dispensé aux élèves dans les établissements scolaires. La faiblesse et l’inefficacité de l’enseignement favorisent l’échec scolaire (redoublement,...). Un tel échec constitue un manque à gagner tant pour les élèves et leurs parents que pour l’Etat qui a investi dans leur formation, sans retombées positives. Ces échecs sont une source de dépenses, en rapport à la fois à l’augmentation des effectifs que représente un fort taux de redoublement (besoins en installations et en équipements pédagogiques), sans être autant compensée par une meilleure qualification de la population. Le boom actuel de l’effectif des élèves accompagné d’une forte augmentation de taux de redoublement engendre des dépenses supplémentaires pour l’Etat en matière d’équipements pédagogiques et d’infrastructures nécessaires pour l’accueil de ces élèves. Enfin, on peut aussi noter une augmentation de dépenses des parents, car un redoublement de l’élève revient à un double paiement des frais de scolarisations pour une même classe. Les dépenses en fournitures et frais scolaires augmentent et se répètent chaque fois que l’élève échoue en classe. Un redoublement est donc synonyme de gaspillage et de dépenses supplémentaires et favorise l’abandon. Le redoublement incontrôlé allonge la durée des études pour les élèves et constitue une perte de temps pour son avenir. Redoublement et abandon ont chacun une incidence au niveau de l’élève, des parents et de l’Etat. Quitter très tôt l’école constitue un handicap en termes d’absence de qualification professionnelle, de risque de chômage et de pauvreté, faute d’accès à un emploi ou à une activité rémunératrice. Dans le milieu rural, l’enfant pense qu’étudier est inutile car beaucoup des diplômés sont au chômage et retournent à la campagne. A cet effet, beaucoup d’enfants abandonnent tôt l’école et préfèrent travailler aux champs comme leurs parents.

I-1-4 Le milieu social et économique de l’enfant Dans la CISCO de Vohémar, à part les commerçants et les fonctionnaires, la majorité des parents d’élèves a un niveau d’instruction ne dépassant pas souvent la classe primaire. Beaucoup sont même analphabètes. Cela est la suite logique de la pauvreté, surtout dans le milieu rural. Or, d’après l’enquête effectuée auprès des enseignants ce sont les couches les plus pauvres qui sont les plus touchées par le redoublement. Cela parce que les conditions de travail, l’encadrement des enfants à la maison, le suivi par les parents, l’entourage, la société, la culture, tout cela ne favorise pas l’évolution des élèves vers la réussite scolaire.

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I-2 Les problèmes concernant les parents

I-2-1 Le manque d’encadrement L’environnement familial est un des facteurs importants de la réussite ou l’échec scolaire. Pour que la personnalité de l’élève s’épanouisse et se développe harmonieusement, il devrait être entouré d’une famille qui s’occupe de lui au niveau affectif, sanitaire et éducatif. En d’autres termes, un environnement familial où il trouvera compréhension, amour, bonheur et équilibre. Malgré l’importance d’un encadrement dans le domaine éducatif de l’enfant, beaucoup des parents ne daignent pas à suivre et à contrôler la scolarité de leurs enfants, à cause de leurs occupations quotidiennes, ils ne consacrent pas assez de temps ou bien s’abstiennent même de participer d’une manière affective à l’encadrement des études de leurs enfants. La plupart du temps, ils se contentent de financer leurs frais de scolarisation et de subvenir à leurs besoins matériels sans prendre en considération leur réussite scolaire. L’éducation reste alors pour eux l’apanage exclusif du chef d’établissement et des enseignants. En général, chaque élève doit se munir d’un carnet de correspondance, utile pour transmettre des messages entre les enseignants, le chef d’établissement et les parents. Chaque semaine, ce carnet doit être contrôlé par les parents, mais ne disposant pas de temps libre ou en négligeant cette méthode de communication, les élèves sont alors victimes d’un mauvais contrôle qui pourrait nuire à leur éducation. Cette négligence se voit lors de la réunion des parents d’élèves car souvent ils ne sont pas très nombreux à assister aux réunions organisées par le chef d’établissement. Or, c’est un des moyens efficaces pour savoir la situation et le comportement de leurs enfants au sein de l’établissement, leurs points forts ainsi que leurs points faibles.

I-2-2 Le niveau d’instruction et la mentalité des parents L’éducation dépend de certains problèmes relevant des parents, tels que leur niveau d’instruction et leur mentalité. Les parents bien instruits prennent soin de leurs enfants. Ils se soucient beaucoup plus de l’éducation de leurs enfants et les encouragent à poursuivre leurs études le plus loin possible. Ils les aident à faire les exercices et arrivent à les encadrer convenablement. Le niveau d’instruction des parents entre donc en jeu dans la réussite de leurs enfants, mais il est désolant de dire que bon nombre de parents d’élèves dans le district de Vohémar n’ont reçu qu’un minimum de scolarisation et n’ont même pas achevé le premier cycle de l’enseignement primaire. Cette faiblesse de niveau d’instruction constitue un obstacle dans le suivi et le contrôle de leurs enfants, car ils n’arrivent pas à assumer pleinement toutes leurs responsabilités vis-à-vis de l’encadrement de leurs enfants. Ayant subi les effets de la malgachisation,

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certains parents n’arrivent pas à aider leurs enfants pour la compréhension et l’explication des leçons ou des devoirs, car tous les cours sont actuellement donné en langue française. Ce bas niveau d’instruction se transmet ainsi à leurs enfants et c’est la raison pour laquelle la majorité des enfants ayant suivi des études plus longues sont issus d’une famille aisée et bien instruite. En ce qui concerne la mentalité des parents, certains pensent que l’école enseigne des choses sans lien direct avec les réalités quotidiennes. Il n’est pas nécessaire pour eux de scolariser leurs enfants en continuant leurs études jusqu’au CEG et au lycée. L’essentiel est seulement de savoir lire, écrire et compter : c’est le bagage minimal qui permet d’accéder dans la vie active. Elle n’est pas considérée comme un investissement productif. Ils pensent alors qu’il serait souhaitable de rapporter de l’argent au foyer familial pour soulager la misère que d’être bloqué sur une table et banc durant des longues années. Toutefois, bon nombre des parents pensent que l’obtention des diplômes n’est pas la condition sine qua non d’accès à un emploi rémunérateur. Vu le nombre de chômeurs diplômés, les parents ne sont plus motivés à investir davantage dans l’éducation de leurs enfants. L’augmentation du « taux de sous qualification » soit le pourcentage des personnes qui occupent un emploi non proportionnel à la formation reçue ou encore le phénomène de déclassement permet aux parents de conclure que l’éducation n’est pas le moyen efficace pour s’assurer un bon revenu et un avenir meilleur. Ce genre de mentalité constitue aussi un frein au développement et à l’épanouissement des enfants au niveau de l’éducation. Enfin, certains parents trouvent aussi normal le mariage précoce de leurs filles car elles sont destinées à devenir de bonne épouse et ils les laissent donc ainsi quitter prématurément l’école. Certes, certains pensent aussi qu’il n’est pas indispensable pour les filles de poursuivre leurs études jusqu’à un niveau supérieur car, une fois mariée, elles seront à la charge de leur époux et trouveront toujours les moyens nécessaires pour survivre.

SECTION II : LES PROBLEMES AU SEIN DES ETABLISSEMENTS Les problèmes rencontrés au sein des établissements sont de diverses formes. Il s’agit, entre autre, les problèmes d’infrastructures, le manque de matériel didactique et la faiblesse de la qualité d’enseignement.

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II-1 Les problèmes d’infrastructures Bien que le Gouvernement malgache ait essayé de renforcer le système éducatif en mettant en place un lycée dans chaque district, un CEG dans chaque commune et une EPP dans presque chaque Fokontany dans la CISCO de Vohémar, les problèmes d’infrastructures scolaires persistent toujours. Malgré les réhabilitations faites au niveau de chaque EPP et CEG du district de Vohémar, les infrastructures existantes actuelles sont encore loin de pouvoir de satisfaire les demandes des parents. Le nombre de salles de classes disponibles reste encore insuffisant par rapport à l’évolution de l’effectif des élèves et c’est la raison pour laquelle les chefs d’établissements sont obligés de refuser beaucoup d’élèves à chaque rentrée scolaire. Cette situation est la cause de la prolifération des établissements privés dans cette CISCO. L’insuffisance des bâtiments scolaires entraine le sureffectif des élèves dans la salle de classe et aussi la réduction de la durée de l’enseignement. Comme on a pu constater que certaines EPP souffrent de la pénurie des salles de classes, car au lieu d’être équipées au moins cinq salles de classes, certaines n’ont que trois ou quatre. Cette situation crée également des problèmes pédagogiques, car ces établissements sont obligés d’adapter un système de classe multigrade qui comprend deux ou plusieurs années d’études différentes. Dans certaines classes, au lieu d’avoir des cours complets tout au long de la journée, ils sont obligés de les réduire pour une demi-journée seulement. Normalement les écoles primaires publiques devraient dispenser un enseignement à temps plein (8 heures par jour), mais on constate que certaines EPP dans les communes rurales offrent aux élèves un enseignement à mi-temps ou à temps partiel (inferieur ou égal à 6 heures par jour). Le lieu où se trouvent les établissements scolaires, affecte aussi le niveau d’enseignement des élèves. Certains établissements sont en effet situés à côté des marchés, dans des lieux où il y a beaucoup de bruits qui perturbent et diminuent la concentration des élèves aussi bien que l’enseignant. L’insuffisance d’infrastructures scolaires, la pénurie des salles de classes constituent donc des obstacles à la réalisation des objectifs d’accès à l’école. En effet, l’hypothèse semble confirmer que même la CISCO dispose des enseignants qualifiés, ceux-ci ne pourront réaliser de bons résultats sans avoir des locaux et mobiliers, tels que tables et bancs, tables et chaises des maîtres, tableaux noirs, spécialement conçus pour l’enseignement.

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II-2 Le manque de matériels didactiques Le problème d’insuffisance des matériels didactiques pour les élèves et pour les enseignants influent sur la qualité de l’enseignement. Même si la grande partie du budget alloué au CISCO, aux EPP, aux CEG et au Lycée ont été utilisé dans l’achat des matériels et mobilier de bureau les établissements dans le district de Vohémar souffrent encore de l’insuffisance des matériels éducatifs. Les bibliothèques ne sont pas toujours équipées des livres conformes au programme officiel ; elles ne répondent donc pas aux besoins des élèves et ne sont pas des lieux de documentations efficaces pour tous. De même le laboratoire souffre de manque des matériels utiles pour des expériences. En se référant aux années 90, on peut dire que des améliorations ont été faites actuellement au niveau des matériels éducatifs ; car chaque année, des dotations des kits et manuels scolaires aux élèves dans les établissements primaires publics et privés ont été faites. Il existe aussi des dotations des matériels pour les enseignants, mais le problème se pose au niveau de la gestion de ces matériels. Toutefois, on constate aussi une insuffisance de guide pédagogique pour les maîtres. Or, ces manuels pédagogiques servent à orienter et améliorer la qualité des enseignements offerts. Les guides pédagogiques des enseignants sont considérés comme des matériels pédagogiques qui favorisent davantage la réussite scolaire. En effet, toutes ces insuffisances qualitatives et quantitatives de matériels didactiques au sein des établissements agissent directement sur la motivation des enseignants et sur la performance des élèves, et influent sur la réussite de ces derniers.

II-3 L’insuffisance des enseignants La circonscription scolaire de Vohémar est confrontée au problème lié à la disponibilité des enseignants. L’accroissement rapide des effectifs des élèves n’a été guère accompagné par un accroissement du nombre d’enseignant. Cette situation se justifie par le chiffre élevé du ratio élève par maître surtout dans les établissements primaires publics. Bien que des recrutements et des augmentations de nombre d’enseignants aient été fait sur ce point, on peut dire qu’ils sont encore insuffisants par rapport au nombre des enfants scolarisés dans la CISCO de Vohémar. L’insuffisance d’enseignants oblige certains établissements primaires publics à engager un ou plusieurs enseignants, selon le cas, pour assurer des cours dans plusieurs classes. La répartition et l’affectation des enseignants entre les différents établissements méritent donc une attention particulière puisque cela constitue un élément clé de la gestion rationnelle du système et de l’amélioration qualitative du service éducatif.

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L’existence des classes multigrades mettent aussi en évidence la mauvaise répartition des enseignants ainsi que l’insuffisance des salles de classes dans plusieurs établissements du CISCO.

II-4 La qualité de l’enseignement Il faut un niveau d’éducation et de formation suffisant pour former les élèves aux différents apprentissages de la part des enseignants. C’est sur ce point que se pose la majorité des problèmes en matière d’enseignement. En effet, on assiste fréquemment aux phénomènes suivants :

- La qualification insuffisante des enseignants ; - L’inexistence ou l’insuffisance de formation des enseignants ; - L’absence ou l’insuffisance de motivation des enseignants.

La plupart des enseignants, qui ont été recruté, n’ont pas le niveau académique souhaité et n’ont reçu aucune formation nécessaire pour maîtriser les programmes scolaires avant leur prise de service. Leurs connaissances pédagogiques sont la plupart du temps obsolètes. Il n’est guère étonnant de constater que la qualification des enseignants influe sur la qualité de l’enseignement dispensé. Le faible niveau de compétence de certains enseignants ou plus précisément leurs difficultés en matière pédagogique se répercute sur les résultats des examens et sur le niveau des élèves. La méthode d’apprentissage, c’est-à-dire la capacité de transmettre aux élèves un savoir et des compétences et le savoir-faire des enseignants font souvent l’objet de critiques. L’insuffisance académique ou pédagogique des enseignants en rapport avec leur niveau de qualification et de formation influent sur les stratégies pédagogiques appliquées. Normalement, elles devraient varier en fonction du niveau. Des stratégies et des méthodes d’apprentissages adaptées aux petites classes ne peuvent plus être appliquées aux élèves plus âgées. Cette approche n’est pas bien maîtrisée quand le niveau académique et pédagogique de l’enseignement est très bas. De plus, leur conception en matière de méthodes pédagogiques se résume à écrire au tableau et à dicter un cours, sans véritablement dialoguer, échanger avec les élèves pour transmettre un savoir. La qualité de l’enseignement ne dépend pas seulement des enseignants, elle dépend aussi des chefs des établissements. La plupart de temps, l’appui pédagogique que reçoivent ces chefs d’établissements est très faible. Ils n’arrivent pas à assurer normalement leur rôle de direction et d’encadrement pédagogique et l’absence d’incitation, de formation ne les pousses pas à assurer convenablement leurs tâches. 64

L’insuffisance, voir même, l’inexistence de contrôles et du suivi pédagogique de la part des chefs d’établissements sont parmi les causes de négligence des enseignants dans l’accomplissement de leur tâche. L’absence de discipline et d’organisation est un facteur de relâchement au niveau des établissements et une entrave à l’amélioration du niveau de l’éducation. Parallèlement, on constate un certain manque de discipline et de contrôle des élèves par les enseignants, plus particulièrement dans les établissements publics. Ce relâchement constitue un facteur de plus qui pèse sur la motivation des élèves. Une éducation de qualité dépend aussi en grande partie des motivations des enseignants. Des faiblesses de leur part, des négligences et un manque d’assiduité et de conscience professionnelle auront des répercussions sur les élèves et sur leur niveau d’assiduité et de motivation. Le ministère a tenté d’offrir aux enseignants des motivations financières, un logement dans l’enceinte des EPP, des CEG et des Lycées, mais jusqu’à maintenant ce système n’a pas entièrement couronné de succès, car l’administration rencontre des difficultés pour superviser les enseignants. On constate aussi que le faible niveau de salaires des enseignants ne leur permet pas d’assurer le minimum vital. Dans la majorité des cas, les enseignants tiennent plusieurs classes, mais leur rémunération ne correspond ni à leur charge, ni au coût de la vie. La plupart des enseignants dans la CISCO de Vohémar ne vivent que de leur maigre salaire, dans des conditions difficiles ne facilitant pas leur travail 1. Comme la plupart des communes se trouvent en milieu rural et la plupart du temps sont enclavés, les conditions de vie sont souvent précaires. Cette situation contraint l’enseignant à abandonner volontairement son poste. Beaucoup d’enseignants travaillent uniquement dans le but de percevoir systématiquement et régulièrement leur mensuel sans le moindre souci d’améliorer la qualité de leur enseignement.

1 Enquête sur terrain auprès des enseignants, CISCO Vohémar, Mai 2008. 65

SECTION III : LES PROBLEMES ECONOMIQUES Comme Madagascar fait partie des pays en voie de développement, les problèmes économiques et financiers touchent autant les ménages que l’Etat. Ces problèmes sont des obstacles au développement de l’éducation. La CISCO de Vohémar connaît des problèmes de financements. Son budget n’arrive pas à satisfaire tous ses besoins. Le budget qui lui est accordé par l’Etat est insuffisant. Même s’il y a la présence de différents organismes tels que l’AFD, le FID, etc..., qui contribuent au développement de l’enseignement dans le district de Vohémar, la CISCO connait toujours des problèmes de financements. A cet effet, les parents d’élèves sont obligés de participer au fonctionnement de l’enseignement en payant diverses cotisations comme par exemple celle destinée à la FRAM. Pour le bon fonctionnement de l’enseignement, l’existence d’un budget conséquent est nécessaire. Aussi dans la CISCO de Vohémar, il existe trois types de financements que ce soit au niveau de l’Ecole Primaire Publics ou EPP, du Collège d’Enseignement Général ou CEG et du Lycée. Il y a en premier lieu, le budget octroyé par l’Etat et puis, la contribution des parents d’élèves, et enfin, la participation financière des autres organismes partenaires.

III-1 Le financement de l’Etat Le Ministère de l’Education Nationale est le premier responsable du financement de la CISCO. Le Ministère accorde alors un budget annuel à chaque CISCO. Mais ce budget s’avère suffisant car on constate qu’il y a toujours un défit important au niveau du CISCO pour l’acquisition des fournitures, pour la construction des salles de classes et autres 1. Le financement de l’Etat en matière d’éducation porte sur trois éléments:

- la part du PIB et du budget publics consacré à l’éducation ; - la part des budgets de l’éducation alloué à l’enseignement primaire et secondaire ; - les orientations des dépenses dans les sous secteurs de l’éducation.

Des estimations faites au niveau mondial, montrent qu’il faut au moins 7,1 milliards de dollars par an jusqu’en 2015, pour que tous les pays à faible revenu parviennent à réaliser l’objectif de l’enseignement primaire universel 2. Malgré la priorité accordée à l’éducation de base dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement ou OMD, le

1 Education-wikipedia.htm 2 http:// portail.unesco.org/Education/ 66

constat est celui d’une faible mobilisation de la communauté international sur cet objectif 1. A Madagascar, il paraît que l’éducation ne reçoit qu’un faible part du budget national. Les dépenses d’éducation ne représentent que 3,57% du PIB malgache en 2004, et 3,26% en 2005 ce qui est encore très faible par rapport aux autres pays a faible revenu dont le budget représente plus de 4% de leur PIB. Cette faiblesse de budget consacrée à l’éducation se répercute sur les budgets destinés à chaque CISCO et les études faites dans le chapitre III de la première partie du présente mémoire nous ont permis de constater que le budget destiné à l’enseignement Primaire et au CISCO de Vohémar est assez faible. Bien que des efforts, aient été réalisés dans l’entretien et les répartitions de bâtiments, ce qui représente une part importante du financement de l’Etat, le budget n’arrive pas à satisfaire tous les besoins en matière d’éducation. L’assurance d’une Education de Qualité Pour Tous ou EQPT est encore loin d’être atteinte. De plus, on remarque qu’un des problèmes au niveau du budget alloué par l’Etat pour les établissements se pose quant à son orientation et à son affectation. Il apparaît que d’une part, ce budget n’est pas toujours affecté aux dépenses prioritaires en matière d’enseignement. Et d’autre part, on constate une mauvaise gestion de la part des responsables concernés ce qui ne favorise pas la réalisation des objectifs en matière d’amélioration de l’enseignement. On dénote aussi, qu’une part très importante des ressources est affectée à l’administration des écoles et au fonctionnement des services d’appui. La part des crédits alloués par l’Etat aux établissements scolaires du premier et du second cycle, destinés au financement des activités d’enseignement, est très faible, ce qui accentue le problème d’équité en matière de répartition des crédits.

III-2 Le financement des parents d’élèves Les EPP, les CEG et le Lycée dans la CISCO de Vohémar ont des coopératives scolaires qui participent au financement de chaque établissement. La participation à la coopérative scolaire, dont la cotisation est payée par chaque élève, varie suivant les établissements. Et dans chaque établissement il existe une Association des Parents d’Elèves ou FRAM. Les parents d’élèves, membres de la FRAM, payent aussi des cotisations pour faire fonctionner le système et le montant de la cotisation varie selon les

1 L’UNESCO estime que les besoins entre 2005 et 2015 pour atteindre l’objectif de l’éducation primaire universelle dans les 70 pays les plus pauvres, sont 7.5 milliards de dollars par an alors que l’aide internationale atteint seulement 1.7 milliards de dollars en 2003. 67

établissements et selon la décision des parents d’élèves 1. C’est à partir de cette somme que les établissements payent les enseignants FRAM pour les EPP, les professeurs manquants ou vacataires pour les CEG et Lycée.

III-3 Le financement des autres organismes Il existe plusieurs organismes qui participent au financement du CISCO de Vohémar en matière de fournitures scolaires, en construction de salles de classes ou en d’autres moyens pour l’amélioration de l’environnement scolaire comme par exemple la cantine scolaire. L’Association Française pour le Développement ou AFD, par exemple, ainsi que le Fond d’Intervention pour le Développement ou FID ont financé la construction de salles de classes. La présence de l’UNICEF depuis 1995 au niveau des EPP est grandement prometteuse pour le projet d’éducation primaire MINESEB/UNICEF.

III-4 La faiblesse de pouvoir d’achat des ménages Le soutien des parents aux études de leurs enfants dépend de leur possibilité financière. Le coût trop élevé de la vie actuelle et la faiblesse de revenu des ménages, constituent un des graves problèmes qui affectent la scolarisation des enfants. Le niveau de vie de la grande majorité des familles à revenu très modeste ne cesse de se dégrader. Les parents manquent donc énormément de ressources financières pour investir dans l’éducation de leurs enfants. Actuellement, l’Etat a essayé de se fixer comme objectif un enseignement gratuit dans les établissements publics, mais les dépenses en fournitures scolaires (uniformes, cahiers, stylos...), les cotisations de la FRAM restent toujours à la charge des parents. Ces dépenses augmentent chaque année, à cause de la hausse du coût de la vie et par conséquent, les parents n’arrivent plus à financer le coût de la scolarisation de leurs enfants ce qui obligent les enfants à quitter l’école très tôt. Ces charges scolaires tendent aussi à augmenter pour chaque niveau d’étude, car, si pour le primaire, un enfant doit dépenser en moyenne Ar 25700 soit 128500 Fmg par an en 2007. Pour le niveau secondaire, ce chiffre a doublé et atteint 51400 Ariary ou 257000 Fmg par an au CEG et Ar 60000 soit 300000 Fmg au Lycée. En supposant un cycle d’étude sans redoublement, pour achever l’EF1C, les parents devraient dépenser Ar 128500 c’est -à-dire 642500 Fmg par élèves pour les 5 années d’études et Ar 205600 ou 1028000 Fmg pour terminer les 4 années d’études en EF2C et Ar 180000 ou 900000 Fmg pour les trois dernières années au Lycée. Ces dépenses deviennent difficiles à

1 Enquête auprès des établissements dans la CISCO de Vohémar, Janvier 2009. 68

supporter pour les parents qui ont plusieurs enfants, car en moyenne, un ménage à quatre enfants. Elles deviennent encore plus lourdes pour les enfants qui ne sont pas accueillis dans les établissements publics et sont obligés de suivre leurs études dans l’enseignement privés. Les écolages sont alors payés mensuellement et varient de Ar 15000 ou 75000 Fmg jusqu’à Ar 30000 soit 150000 Fmg selon le niveau d’étude et la qualité de l’établissement 1. En plus de l’écolage, les frais d’inscriptions et les dépenses en fournitures au début de chaque année scolaire alourdissent les dépenses effectuées pour chaque enfant. Par rapport au pouvoir d’achat des ménages les coûts semblent extrêmement élevés et cette situation décourage certains parents et les obligent à retirer prématurément leurs enfants du système scolaire en cas de redoublement répété.

Après avoir relevé les différents facteurs qui constituent les problèmes à l’efficacité du système éducatif, nous nous proposons dans le second chapitre de la deuxième partie de notre devoir, d’adopter nos propres recommandations et propositions en vue d’améliorer le système éducatif de parvenir à l’éducation primaire et secondaire.

1 Enquête sur terrain auprès des ménages, Janvier 2009. 69

CHAPITRE II : LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION Les efforts entrepris par le Gouvernement pour mettre en place une « Education pour Tous » et surtout une « Education de Qualité pour Tous » n’ont pas encore été couronnés de succès. La possibilité de fréquenter l’école et une meilleure qualité d’enseignement ne sont pas encore offertes à tous les enfants en âge d’être scolarisés. Face à cette situation qui se manifeste dans la CISCO de Vohémar nous nous proposons de formuler quelques stratégies et propositions afin d’améliorer à court, moyen et long terme l’efficacité du système éducatif du CISCO. Nous pensons que ces stratégies et propositions peuvent être valables pour tout le système éducatif national.

SECTION I : LE RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE L’ANALPHABETISME Lutter contre l’analphabétisme devrait figurer parmi les priorités du gouvernement, surtout pour un pays en voie de développement comme le notre. Cette lutte ne s’oriente pas seulement sur la nécessité de donner un minimum d’éducation à tous les enfants, mais devrait aussi consister à motiver la population pour lui faire mieux comprendre l’importance de l’éducation. Pour ce faire, il serait indispensable de fixer certaines règles et objectifs précis.

I-1 Assurer les droits et obligations des enfants d’âge scolaire Les droits et obligations concernent plus particulièrement les enfants d’âge scolaire qui devraient avoir le droit d’accéder à l’enseignement primaire. L’objectif d’un enseignement gratuit constitue déjà un élément essentiel pour réussir «l’Education Pour Tous », mais jusqu’à maintenant, on constate encore qu’un nombre important d’enfants malgaches restent privé de l’accès à l’enseignement. L’éducation, étant une priorité nationale, l’enseignement primaire devrait être obligatoire pour tous à partir de l’âge de six ans de manière à mieux lutter contre l’analphabétisme. L’enseignement primaire devrait en même temps être considérer comme un droit fondamental dont devraient pouvoir bénéficier tous les enfants. Pour ce faire, l’Etat doit à la fois : - assurer les conditions d’accès à l’enseignement en assurant la gratuité de l’enseignement ; et - rendre le cycle primaire obligatoire afin de pouvoir s’assurer que tous les enfants auront achevé le cycle d’enseignement fondamental. Pour cela, il faut s’assurer que tous les enfants partent à l’école dès l’âge de 6 ans et que tous les parents respectent cette obligation préconisée par l’Etat. En matière de droits et obligations d’enseignements scolaires, cette stratégie devrait être édictée par des lois et une réglementation précise et applicable à l’ensemble de la population

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malgache. A ce titre, le gouvernement doit pouvoir collaborer avec les autorités locales, notamment les chefs de quartiers, pour le recensement des enfants d’âge scolaires qui ont déjà accès à l’enseignement et le recensement de ceux qui devraient entrer dans le cycle d’enseignement de base. Des contrôles devraient être renforcé dans chaque quartier afin d’aboutir à l’objectif fixés. Les droits et obligations des élèves doivent concerner le respect des règles établies tant au niveau des enseignants qu’au niveau des chefs d’établissements. Il faut alors appliquer les sanctions prévues au règlement intérieur des établissements à tous les élèves qui s’absentent régulièrement afin qu’ils se sentent obligés de suivre ses cours. Ce régime doit être aussi soumis à des règles interdisant tous les actes qui peuvent être source de déperdition scolaire. Seul le chef d’établissement peut donner des sanctions sévères ou prononcer l’exclusion de l’élève (exclusion temporaire ou définitive) avec avis des enseignants en cas d’une faute très graves de la part de l’élève. Le respect de ces règles pourrait aboutir à assurer pleinement l’obligation d’accès et d’achèvement du premier cycle fondamental.

I-2 Sensibilisation de la population sur la nécessité de l’éducation La sensibilisation constitue une des stratégies importantes pour lutter contre l’analphabétisme. Les parents doivent être conscientisés sur l’importance de l’éducation de leurs enfants. Plus un individu est instruit, plus il augmente ses chances de pouvoir améliorer sa situation économique et sociale et de jouer un rôle dans la société et dans l’avenir de son pays 1. Les parents qui ont un niveau d’éducation très bas, voir même analphabètes, n’arrivent pas toujours à comprendre en quoi l’éducation est nécessaire dans la vie moderne. Face à cette situation, un dispositif de sensibilisation devrait être mis en place pour informer les parents sur les effets positifs de l’éducation sur le plan humain, social, économique, ainsi que sur l’avenir de leur famille, de la région et du pays. Ces campagnes de sensibilisation peuvent être lancé sous forme de conférence, de débat, des réunions au niveau de chaque quartier et surtout là ou on constate un faible taux de scolarisation des enfants. La réalisation de ces campagnes de sensibilisation pourrait être effectué grâce à l’utilisation de tous les moyens efficaces pour transmettre ce message aussi rapidement que possible (affichage, par média...). Ces campagnes de sensibilisation doivent concerner tous les acteurs du système éducatif : les chefs ZAP, les enseignants, les chefs d’établissements et aussi les chefs quartiers. Les parents d’élèves et les élèves peuvent également participer dans la sensibilisation pour mieux convaincre la population cible, sur l’importance de l’éducation.

1« vivre ensemble » w.w.w. momes ; net/éducation/index 71

Toutefois, durant ces campagnes, il serait important de prendre des exemples concrets reliant l’éducation à la vie quotidienne de façon à ce que la méthode utilisée soit accessible à tous et convaincante. Conscient de l’importance de l’éducation les parents seraient alors plus soucieux d’investir davantage dans l’éducation de leurs enfants. Le taux d’analphabétisme serait ainsi réduit et dès leur jeune âge les enfants pourraient bénéficier d’un minimum de scolarisation et on aboutirait ainsi à une alphabétisation durable. La poursuite des études et l’achèvement du cycle primaire augmenteraient les chances qu’un enfant alphabétisé ait une meilleure insertion dans la vie.

I-3 Organiser des formations pour la population analphabète L’analphabétisme est considéré comme un obstacle majeur au développement socio-économique d’un pays. La politique nationale d’alphabétisation et d’éducation des adultes devraient être renforcée au niveau national et régional afin de diminuer le taux d’analphabète. Cette politique devrait tenir compte de tous les systèmes ou stratégies d’apprentissages qui seront offerts à toute la population analphabète. Il faut alors organiser des formations et des enseignements avec comme objectif d’assurer à cette population la capacité de :

lire, écrire et compter convenablement ; et s’intégrer dans le développement socio-économique de la région 1.

L’objectif ici n’est plus l’intégration ou l’inscription de ces analphabètes dans le système éducatif, mais de leur donner un minimum de connaissances, d’instructions qui leur permettront d’évoluer intellectuellement, d’améliorer leurs activités professionnelles. L’enseignement offert devrait donc débuter au niveau de l’apprentissage des lettres pour pouvoir lire et écrire. Ensuite, il serait utile de leur apprendre à compter pour pouvoir effectuer les différentes opérations. Il existe différentes stratégies d’apprentissage en la matière. On parle souvent d’alphabétisation fonctionnelle. Il s’agit de partir des besoins quotidiens des personnes pour leur faire acquérir les notions essentielles. Suite à ces diverses stratégies d’apprentissages, des séances de formations, toujours dans le domaine de l’éducation pourraient être développé pour assurer l’efficacité de leurs actions et contribuer à la lutte contre la pauvreté. Ces formations permettent à l’individu de prendre sa part de responsabilité dans la vie personnelle ainsi que dans la

1 Conforme à l’objectif de l’AFID (Alphabétisation Fonctionnel Intégré au Développement) 72

préservation de son environnement de travail, de son milieu naturel et de la vie communauté à laquelle il appartient. Des matériels pédagogiques doivent être mis au point et mis à la disposition de tous les acteurs concernés par ce type d’éducation (l’alphabétiseur, les apprenants) pour accomplir la formation avec succès. L’analphabétisme ne pourra être vaincu que s’il fait l’objet d’une lutte intensive de la part de toutes les responsables : du quartier, de la commune, de la région et du pays tout entier. Parvenir à réduire le taux d’analphabétisme, revient à contribuer à la réduction de la pauvreté, car une population bien instruite aura plus de chance d’améliorer ses conditions socio-économiques qu’une population majoritairement analphabètes. L’alphabétisation des adultes leur permettent d’améliorer leurs conditions économiques et sociales et aussi de mieux encadrer et éduquer les enfants.

SECTION II : STIMULER LA MOTIVATION DES ELEVES ET DES PARENTS

II-1 La motivation des élèves 1 La motivation des élèves a pour objet de réduire le taux de redoublement et d’abandon au cours des cycles d’enseignement général. Encourager les enfants aller à l’école est fonction des conditions locales qui pourront avoir des effets sur la motivation de l’élève. Dans la plupart des cas, les élèves vont à l’école par obligation. Il est nécessaires de les sensibiliser sur l’importance de l’école, car mieux ils comprendront l’utilité de l’éducation, mieux ils se fixeront sur des objectifs de réussite scolaire et seront soucieux de suivre le cycle scolaire jusqu’à son terme. La motivation des élèves est un des moyens efficaces pour augmenter le taux de réussite dans les établissements. D’où, l’Etat doit proposer des primes ou un système de bourses d’études octroyé aux meilleurs élèves. Il est également possible de faire une dotation des fournitures scolaires qui suscitera l’émulation et permettra de les inciter à travailler davantage. Cela pourrait aussi constituer un moyen d’aider les élèves méritants, mais dont les parents ont des difficultés financières. Pour les élèves qui habitent loin des établissements, la création des cantines scolaires sont suggérées pour réduire la fatigue des élèves pour le trajet qu’ils devraient faire tous les jours entre leur domicile et l’établissement. La création des activités socio-éducatives dans les établissements scolaires sont essentielle. Des voyages d’études, des colonies de vacances offrent aux élèves la possibilité d’élargir leurs connaissances dans d’autres secteurs. L’animation des

1 ‘’Education des enfants-rôles des parents’’, w.w.w.croissance.net/enfant 73

établissements peut aussi être assurée par la création des activités sportives, en organisant des matchs interclasses et inter-établissements. C’est la raison que, chaque établissement devraient être doté de matériel sportive adéquat et d’un terrain de sport ou d’une salle de jeu pour les disciplines sportives pratiquées en salle. La création des centres de loisirs attirent beaucoup les élèves. Ils les empêchent à commettre des activités interdites comme : le vol, la drogue et les mauvaises fréquentations. Les établissements scolaires doivent alors organiser des activités à but lucratif ou non, telles que : kermesses, pièces de théâtre, projections de film, opérations soupe ou gâteaux. Ce genre d’activités, si elles sont à but lucratif, permettent d’alimenter une caisse scolaire qui sera utile pour financer les besoins en matériel ou financer les voyages d’études ou colonies de vacances. Par ailleurs, cela suscite aussi la participation des élèves et de les aider à prendre des responsabilités pour les activités parascolaires. Les programmes alimentaires à l’école, les mesures pour améliorer la sécurité des élèves devraient être mis en œuvre pour donner aux enfants l’envie d’aller à l’école. L’un des moyens pour motiver les élèves consiste à offrir un environnement scolaire plus attrayant et du matériel didactique utiles à l’apprentissage. La distribution des kits scolaires effectués par l’Etat au cours de ces dernières années place les élèves sur un même pied d’égalité car chacun bénéficie du même matériel.

II-2 La motivation des parents Les parents tiennent aussi un rôle important dans l’incitation de leurs enfants à suivre l’enseignement en ayant pris conscience que ces enfants se développent du point de vue intellectuel et que l’éducation est indispensable pour leur réussite future. Ils seront incités à envoyer leurs enfants à l’école et ne les encourageront pas à quitter l’école trop tôt. Face aux difficultés financières que rencontrent la plupart des familles malgaches, il est important de les aider dans le financement des frais scolaires en offrant un enseignement gratuit et en allégeant les coûts de la scolarisation et les cotisations des parents. Le renforcement et poursuite de la distribution de kits scolaires seraient indispensables chaque année de manière à réduire le montant consacré à l’achat des fournitures scolaires. Pour ceux qui ont plus de deux enfants dans un même établissement, la réduction des frais scolaires doit être envisagée pour réduire les charges des parents et pour qu’ils aient plus de motivation à retenir ses enfants aussi longtemps que possible dans les établissements. Des mesures plus directes doivent être prises au niveau de la communication entre les parents et les enseignants pour qu’ils puissent assurer l’encadrement et le contrôle de ces enfants au sein du foyer familial.

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Les caractéristiques familiales favorisent aussi l’aptitude des enfants à apprendre. Le milieu social de l’enfant, son état sanitaire et le comportement des parents ont des effets sur le niveau d’instruction des élèves. Il serait alors important pour les parents de s’intéresser aux enfants et de leur offrir des meilleures conditions de vie, de se soucier plus souvent de leur santé laquelle a un effet direct sur leur capacité à suivre l’enseignement dispensé. Il faut, aussi, bien comprendre les besoins de ces enfants pour assurer un dialogue plus ouvert entre eux et leurs parents respectifs. L’acquisition des connaissances est donc fonction des antécédents, du contexte familial et des moyens humains et matériels dont dispose l’école.

SECTION III : L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT L’amélioration de la qualité de l’enseignement est l’apanage des chefs d’établissements et des enseignants. Des mesures directes influant sur la stratégie d’enseignement tels que l’augmentation des nombres des enseignants, la diversification des formations, le renforcement de la discipline et la motivation des enseignants doivent être prises en compte pour atteindre cet objectif.

III-1 L’amélioration des infrastructures scolaires

III-1-1 Augmenter le nombre de salles de classes L’insuffisance des nombres de salles de classes mérite une attention toute particulière de la part de l’Etat. Vu l’évolution croissante de l’effectif des élèves, la mise en place de façon progressive d’un cycle d’éducation fondamentale de 9 ans et d’un cycle d’éducation secondaire de 3 ans exige une augmentation proportionnelle de la capacité d’accueil au niveau des établissements scolaires. La construction des nouvelles salles de classes dans les différents établissements publics (EPP, CEG, Lycée) d’Iharana s’avère indispensable pour que les élèves puissent trouver leur place dans l’enseignement général. L’insuffisance du nombre de CEG et de Lycée dans ce district doit être prise en compte par les autorités. La construction ou la création des nouveaux CEG et Lycées dans d’autres communes pourrait remédier aux problèmes de la pénurie des salles, ainsi qu’à la question du déplacement des élèves. L’augmentation des infrastructures scolaires est une des conditions d’amélioration de l’enseignement car, elle réduit le sureffectif d’élèves par salle de classe et évite l’existence des classes multigrades et le fonctionnement des classes à temps partiel. En outre, elle facilite le travail des enseignants et améliore la concentration des élèves. Une salle de plus élimine le sureffectif des élèves qui devraient accéder à l’enseignement public. La construction des

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bâtiments scolaires ne pourra être réalisée sans un accroissement du budget consacré à l’éducation. Pour cela, l’Etat et les organismes publics et privés, les partenaires de Madagascar doivent collaborer ensemble dans l’élaboration d’un programme de constructions de salles de classes et la mise en œuvre de ce programme.

III-1-2 Améliorer l’équipement des structures éducatives L’augmentation de nombre des salles de classes évoquée précédemment doit être accompagné de dotation en matériel et mobiliers de bureau pour les établissements scolaires, tel que les tables de maître, les tableaux noirs ainsi que tous autres équipements pédagogiques utiles et nécessaires à l’enseignement (livres et manuels scolaires, matériel informatique,...). Le matériel et équipements pédagogiques sont nécessaires tant pour les enseignants que pour l’élèves. Ils favorisent donc la réussite scolaire et c’est pour cette raison qu’ils devraient être considérés comme indispensables pour une éducation de qualité. Il serait alors indispensable :

 d’acquérir des livres qui répondent aux besoins des élèves et des enseignants, c’est-à-dire des livres adaptés aux programmes d’enseignement ;  de limiter les pertes des livres et d’autre matériel scolaire dans les établissements ;  d’augmenter le nombre de livres dans les bibliothèques ;  d’équiper chaque établissement en informatique et en accès à l’internet.

En plus de ces différentes propositions, l’Etat doit renforcer le système de contrôle d’information et de communication au niveau des établissements. La mise en place d’un programme d’enseignement assisté par ordinateur peut être efficace, mais les coûts actuels pourraient être un obstacle à sa réalisation. Néanmoins, chaque établissement devrait avoir des ordinateurs pour les enseignants ainsi que pour les élèves, car, la maîtrise de l’outil informatique permet d’élargir la capacité intellectuelle de l’élève. Dans les établissements primaires ou secondaires, il serait important d’avoir une salle équipée de matériel informatique et des moyens de communications plus efficaces comme internet, pour élargir la connaissance et faciliter les recherches documentaires des enseignants et des élèves. Chaque élève doit avoir accès à un cours d’informatique gratuit. Les travaux des enseignants comme ceux des chefs d’établissements devraient pouvoir utiliser comme support l’ordinateur afin d’être plus fiable. L’informatique et l’internet pourraient constituer un moyen de communication interne à l’éducation 76

nationale, permettant une mise en réseau des différents établissements, entre eux, au niveau de chaque CISCO et avec l’administration centrale. Chaque CISCO et tous les chefs ZAP devraient être équipés des locaux et du matériel utiles pour fonctionner et effectuer le suivi des établissements. La mise place d’un système d’information efficace serait nécessaire pour qu’ils puissent réaliser convenablement leurs fonctions.

III-1-3 Améliorer l’environnement scolaire Un bon environnement scolaire peut avoir une influence positive sur les taux de fréquentations des élèves à l’école et de leur réussite. Les facteurs socioculturels, économiques et géographiques ont une étroite liaison avec la qualité d’enseignement. Nombreux sont les facteurs qui influent sur l’enseignement offert dans les différents établissements publics et privés. En plus de la construction, de la réhabilitation des salles et de l’amélioration de l’équipement pédagogique, un environnement propre, plus sain, propice à l’apprentissage est indispensable. Les établissements scolaires devraient donc assurer le respect de la préservation de leur environnement, par exemple : le débroussaillage de la cour, la propreté des latrines et des salles de classes. Il faut alors offrir aux élèves et aux enseignants un environnement scolaire très attrayant pour améliorer les conditions d’apprentissages et mieux retenir les élèves.

III-2 Augmenter les effectifs des enseignants Face aux problèmes de l’insuffisance du nombre d’enseignants, le MENRS devrait prendre en charge le recrutement des nouveaux enseignants pour assurer une meilleure qualité de l’éducation et éviter le sureffectif des salles de classes et l’anomalie du ratio élève par Maître. Pour que chaque établissement et chaque région bénéficient, à juste titre, de cette augmentation, il faut que les enseignants soient repartis proportionnellement au nombre d’enfants en âge d’être scolarisés et de l’évolution future de la démographie scolaire. Un des moyens efficaces pour pouvoir répondre aux besoins en personnel enseignant serait de former des jeunes femmes et des jeunes gens aux compétences utiles et nécessaires en la matière. L’Etat pourrait à cet effet créer une école destinée à former les élèves instituteurs de manière à pourvoir satisfaire les écoles en personnel qualifié. La disponibilité de ces jeunes à entrer dans ce genre de métier faciliterait le recrutement d’enseignants permanents. L’Etat pourrait aussi prioriser le recrutement d’enseignants vacataires surtout pour les CEG et Lycées. Pour cela les responsables de la CISCO devraient collaborer avec des partenaires financiers et les autorités locales

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ainsi qu’avec les parents d’élèves afin d’assurer le paiement des enseignants vacataires. L’organisation des affectations d’enseignants et leurs justes répartitions en fonction de la démographie scolaire apparaît aussi comme une priorité. En effet on remarque que certaines régions bénéficient d’un nombre élevé d’enseignants alors que d’autres régions souffrent d’une insuffisance d’effectif d’enseignants. L’Etat et les responsables en matière d’éducation devraient alors prendre en charge l’affectation de certain nombre d’enseignants de manière à combler les insuffisances constatées dans certaines régions.

III-3 La formation des enseignants et le système d’encadrement des élèves

III-3-1 Assurer la formation des enseignants L’amélioration de la qualité de l’éducation dépend de la qualité de l’enseignement offert par les enseignants et la compétence des chefs d’établissements. Des maîtres biens formés, compétents dans leurs disciplines et bon pédagogiques sont les principaux facteurs d’un enseignement de qualité. Pour y parvenir, il faut renforcer la compétence des enseignants à travers des formations pédagogiques et thématiques qui sont non seulement un devoir pour chaque enseignant, mais aussi, un droit à la formation et au recyclage. Pour les nouveaux enseignants, des stages pratiques sous la supervision d’un enseignant chevronné les aideraient à maîtriser les techniques et les prépareraient à faire face à des situations imprévues en classe. La formation offerte peut être une formation initiale et continue, mais, l’objet devrait se baser sur le développement des compétences professionnelles de l’enseignant. Toutes les structures de formation devront être mobilisées et être en état de répondre aux besoins des établissements. La formation dispensée aux enseignants devrait introduire les méthodes pédagogiques axées sur l’élève en améliorant l’apprentissage, afin qu’ils puissent s’adapter au niveau de contenu des programmes officiels. La formation devrait tenir compte des critères internationaux pour évaluer l’acquisition des compétences et des connaissances et déterminer les méthodes objectives et efficaces d’évaluation de l’acquisition des connaissances par les enfants et de détections des lacunes et difficultés rencontrées. Il faudrait aussi tenir compte du niveau de qualification de chaque enseignant c’est-à-dire il faut évaluer leur niveau de manière à organiser le renforcement des compétences en fonction du niveau de qualification acquis. L’objectif est de s’engager dans un processus d’assurer de qualité en vue d’améliorer le niveau général de

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l’enseignement et de l’apprentissage. En effet, c’est le niveau d’éducation et de la qualification de chaque enseignant qui détermine la qualité de l’enseignement dispensé. Un enseignant ayant un niveau de formation universitaire arrive à aider les élèves à progresser beaucoup plus vite que ceux qui n’ont atteint qu’un niveau d’études inférieur. La plupart des enseignants, notamment ceux dont le niveau d’éducation est faible n’ont pas l’habitude d’utiliser des livres scolaires et ne maîtrisent pas l’utilisation du matériel informatique au niveau de l’enseignement. Des formations pédagogiques et un soutien pour l’utilisation des manuels et des nouvelles technologies devraient être développés, afin de renforcer leur savoir-faire et leurs compétences. Comme les enseignants, les chefs d’établissements qui sont les premiers responsables au niveau des écoles devraient bénéficier des formations adéquates. Pour débuter, la formation des conseillers pédagogiques, des chefs CISCO et des chefs ZAP devrait être lancée au niveau de chaque région. Une fois que ces responsables seront formés, ils devraient à leur tour pouvoir transmettre et dispenser une formation plus spécifique à tous les chefs d’établissements pour que ces derniers remplissent au mieux leur rôle. Il conviendrait de responsabiliser les chefs d’établissements et de les orienter convenablement, afin qu’ils prennent en main la direction pédagogique de leurs écoles. Des ateliers de réflexion pourraient être organisés pour dégager les besoins des établissements et identifier les priorités et stratégies d’amélioration de système éducatif dans chaque CISCO. Chaque année, les responsables de la DREN et du CISCO pourraient organiser ce genre de formation tant pour les chefs d’établissements que pour les enseignants afin qu’ils puissent approfondir leurs connaissances de manière à renforcer le dispositif d’apprentissage.

III-3-2 Renforcer la discipline et le système d’encadrement L’amélioration de l’encadrement des élèves et le renforcement de la discipline au sein des établissements doivent figurer parmi les activités prioritaires pour un enseignement de qualité. La discipline doit agir du côté des élèves et des enseignants. Pour lutter contre l’absentéisme, l’abandon et le retard incontrôlé de la part des élèves ; des règles doivent être fixées comportant :

des sanctions pour plus de deux retards pendant la semaine ; des sanctions pour des absences répétées sans justification de la part des parents ; des sanctions plus lourdes en cas de non-respect des règles fixées par les enseignants ou par établissement ;

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des sanctions également pour les élèves qui n’apprennent pas d’habitude leur leçons et ne finissent pas leurs devoirs de maison.

Toutefois, les sanctions ne doivent conduire à l’exclusion de l’élève que dans le cas des fautes intolérables commises par l’élève. Elles doivent surtout faire prendre conscience à l’élève de l’importance des études. De même les enseignants doivent être encadrés afin de lutter contre leur retard et leur manque d’assiduité. Les chefs d’établissements devraient donc renforcer la discipline et les règles à respecter et instituer des sanctions pour ceux qui commettent des fautes professionnelles. A part les questions de discipline, l’amélioration du système d’encadrement constitue aussi l’un des moyens efficaces pour réduire le taux de redoublement. L’encadrement implique les enseignants et les parents. Pour que les enseignants puissent donner le meilleur d’eux même en matière d’enseignement, il faut d’abord qu’ils possèdent tous les moyens nécessaires au contrôle et au suivi de leurs élèves. Pour améliorer la qualité de l’enseignement, les enseignants doivent être en mesure de vérifier en permanence le niveau des élèves. Le moyen le plus efficace serait d’organiser en plus d’examens, des tests tous les mois pour identifier les points faibles de chaque élève et d’évaluer les résultats de façon à ce qu’il puisse comprendre les erreurs qu’ils ont commis. En fin, il faudrait aussi que les enseignants arrivent à présenter le contenu du programme pédagogique de façon ordonné et rationnel en adaptant le rythme de l’enseignement au niveau et aux capacités d’apprentissage des élèves. Pour cela, il faut que les enseignants soient capables de discuter constamment avec les élèves pour mieux comprendre leur situation et leurs difficultés. Toujours dans le cadre du renforcement du système d’encadrement, le contrat entre les parents et les enseignants devrait être organisé à travers des réunions tous les deux mois par exemple, afin de permettre un meilleur suivi de leurs enfants. Au moins chaque semaine, les parents devraient pouvoir vérifier toutes les leçons et tout les devoirs de maison de leurs enfants et, si possible, les aider en leur donnant des explications et en faisant des corrections. Le contrôle et l’encadrement effectués par les parents ont des effets sur le niveau d’apprentissage de l’enfant et pourrait apporter plus d’efficacité à l’enseignement.

III-4 Stimuler la motivation des enseignants La volonté d’enseigner est l’une des qualités essentielles d’un bon enseignement. Pour susciter cette volonté au niveau des enseignants, il faut prendre en considération deux points essentiels : leurs salaires et leurs conditions de travail.

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Le salaire a un effet important sur la motivation des enseignants. La plupart du temps, l’augmentation des salaires est accordée en fonction des diplômes et de l’ancienneté des enseignants. Il est important de tenir compte de leurs performances et de leurs aptitudes pour les inciter à travailler avec plus d’enthousiasme. Le salaire devrait aussi être en fonction du nombre d’heures de travail pour éviter la disproportionnalité entre l’enseignement offert et les salaires perçus. Lorsque le niveau de salaire est très faible, les enseignants ont tendance à compléter leur revenu en s’adonnant à d’autres activités rémunératrices. C’est la raison pour laquelle l’augmentation des salaires des enseignants doit figurer parmi les priorités du Gouvernement pour les motiver dans leur travail. De plus, la gestion des salaires des enseignants doit être confiée aux collectivités décentralisées pour faciliter leur paiement. Il faut aussi éviter le paiement tardif qui est l’un des problèmes majeurs touchant les enseignants au cours de l’année scolaire et leur offrir des possibilités d’avancement beaucoup plus systématique et rapide. Il serait aussi important de mettre en place un système qui puisse motiver beaucoup plus les enseignants, comme un système de plan de carrière, les indemnités incitatives et les primes. L’aménagement des salaires doit figurer dans le plan de carrière de manière à inciter les enseignants à mieux travailler. Les indemnités et les primes de performance doivent être offertes à ceux qui le méritent de manière à stimuler leurs motivations. Ce genre de récompense constitue un moyen efficace pour créer une émulation saine entre les enseignants et favoriser l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé. La révision et l’augmentation des salaires des enseignants ont pour objectifs de leur permettre de faire face à leurs besoins quotidiens et de prendre soin de leur famille, de les empêcher d’exercer d’autres activités nuisibles à leur mission première d’éducateur. Le renforcement de la motivation des enseignants doit également tenir compte de leurs conditions de travail et des avantages non salariaux. L’un des moyens efficaces pour offrir de meilleures conditions de travail serait de mettre à leur disposition le matériel pédagogique nécessaire. Par ailleurs, en termes de conditions de vie, il serait important d’attribuer des logements à ceux qui viennent des régions éloignées de leur zone d’affectation ainsi qu’à ceux qui habitent loin de leur établissement d’affectation. Enfin, des récompenses sous forme de lettres de félicitations, de cadeaux en nature ou sous forme de distinctions honorifiques devraient être octroyées aux meilleurs enseignants en vue de les inciter à s’engager avec plus de motivation dans leur métier. Par ailleurs, il serait souhaitable de régulariser le statut de tous les enseignants afin qu’ils se sentent en sécurité dans le travail.

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La réalisation de tout ce qui a été préconisé ci-dessus pourrait améliorer la qualité de l’enseignement offert et contribuer à améliorer le taux de réussite des élèves et le niveau général des connaissances acquises, grâce au système éducatif.

III-5 Planifier le système éducatif La planification de l’éducation est nécessaire pour améliorer le système éducatif. Elle consiste à déterminer les besoins réels en enseignant par établissement ainsi qu’en salles de classes et en places assises. Pour cela, la mise en place d’une Carte Scolaire serait importante afin de mieux repartir les besoins estimés pour chaque nouvelle rentrée scolaire. L’élaboration de celle-ci nécessite donc une collecte des données effectuée d’une manière plus rigoureuse auprès de chaque établissement. La maîtrise de la statistique est alors indispensable, car une fois les donnés recueillies, elles seront analysées pour pouvoir évaluer les besoins et faire ensuite des projections pour l’année scolaire suivante. Il serait donc important de bien gérer les fonds destinés à la réalisation de ce programme et de bien maîtriser et contrôler l’exécution de ce programme d’évaluation des besoins pour avoir un plan d’action efficient et pertinent. L’élaboration de la Carte Scolaire à court terme doit se faire pendant les vacances. Une Carte Scolaire Prospective, qui retrace la situation socio-économique et la situation générale de l’enseignement dans la CISCO de Vohémar, devrait être élaborée pour que le Gouvernement et les responsables des secteurs éducatifs comprennent mieux les problèmes existants, afin de prendre les décisions visant à améliorer le système éducatif. En plus de la Carte Scolaire, l’élaboration d’un arbre d’objectif est une des méthodes utile pour planifier le dispositif éducatif à mettre en place. Il permettra de déterminer les différents processus à suivre et les activités à réaliser pour atteindre les objectifs fixés en matière d’amélioration de l’efficacité du système éducatif.

III-6 La société et l’Etat dynamique La société joue un rôle non négligeable pour l’éducation d’un enfant car depuis son bas âge, un enfant doit avoir un entourage exemplaire pour bien se développer socialement. Dans la société chrétienne, il existe déjà une sorte d’éducation au niveau de la société et cela est liée à l’église et à sa mission selon les principes de l’éthique religieuse à travers le décalogue. Pour l’Etat, l’éducation figure parmi les fonctions régaliennes. La totalité du coût lui revient et comme l’éducation est un bien public, elle devrait être gratuite. L’éducation est la priorité des priorités pour le gouvernement car il s’agit des facteurs de la lutte contre la pauvreté. Pour cela l’enseignement doit être obligatoire, au niveau national, pour tous les citoyens malgaches et bien sûr, selon la

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déclaration universelle des droits de l’homme. C’est un besoin humain fondamental qui demande à être valorisé quelque soit l’âge de l’individu. Bref, il s’agit d’un besoin universel. Actuellement c’est une préoccupation majeur pour le gouvernement d’instruire tous les citoyens malgaches afin de faciliter le développement durable. D’où l’institution du programme EPT et sa mise en application. Le plan d’action EPT pour 2003-2006 a été appliqué depuis l’année scolaire 2003-2004 mais malgré l’amélioration enregistrée, il connaît une efficacité insuffisante. Compte tenu de toutes les propositions ci-dessus, l’étude a examiné les facteurs de l’environnement scolaire qui déterminent les intrants, notamment : les contributions communautaires et gouvernementales, les compétences et l’attitude des enseignants, l’infrastructure et l’équipement scolaires, l’efficacité du matériel pédagogique et les résultats attendus des élèves. Cette analyse identifie aussi trois facteurs qui influencent le plus la qualité des écoles primaires à Madagascar notamment : le leadership du directeur d’école, le matériel pédagogique, en particulier les guides de maîtres et les manuels scolaires et le soutien communautaire, particulièrement en ce qui concerne la fourniture et l’entretien des installations et de l’équipement. Renforcement de la direction d’école : l’étude a montré que les chefs d’établissements n’y étaient que des administrateurs manquant d’autorité, de compétence et de motivation pour assurer le leadership pédagogique qu’ils reçoivent du Ministère de l’Education. Pour que ces chefs d’établissement remplissent mieux leur rôle, il faudrait changer les réglementations, créer des nouvelles incitations à assurer la formation continue et l’orientation du personnel et appliquer les critères de sélection et de qualification professionnelle. Fournir des guides du maître et des manuels scolaires : la recherche a confirmé l’importance du matériel pédagogique pour déterminer la qualité d’une école, même si la qualité absolue de matériel disponible dans n’importe qu’elle école, est en réalité très limité. Le programme de réforme en éducation en cours a prévu un volet important de manuels scolaires. Cependant, ce programme a mis du temps à démarrer ; la qualité des guides du maître insuffisant, d’après les responsables ministériels et les enseignants, tout comme le directeur d’école, reçoivent une formation et un soutien minimes pour l’emploi des manuels, bien qu’on soit en train d’expérimenter une méthode d’autoformation assisté ou AFA pour que, au niveau local, les maîtres puissent s’entraider à cet égard. On devrait accélérer les programmes des réformes dans toute la mesure possible. Soutenir la participation communautaire : le résultat le plus frappant de l’étude de qualité est peut-être le rôle central de la participation communautaire et parentale dans

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le fonctionnement de l’école. De pair avec l’importance des installations matérielles et de l’équipement, cette constatation mène à la conclusion que les investissements futurs dans l’infrastructure scolaire devraient mettre à profit le rôle actif de la collectivité dans le fonctionnement actuel de l’école. La stratégie d’amélioration de l’enseignement primaire et secondaire doivent incorporer des moyens d’appuyer tant du point de vue opérationnel que matériel et la gestion des communautés locales. Le gouvernement devra donc concrétiser les partenariats avec les organismes des secteurs privés et de la société civile pour renforcer le financement destiné à l’amélioration du service éducatif.

Après avoir vue les problèmes de l’enseignement primaire et secondaire, les propositions d’améliorations, nous allons voir dans le dernier chapitre de notre devoir les impacts socio-économiques de l’éducation.

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CHAPITRE III : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’EDUCATION L’éducation peut être définie comme un ensemble de croissance, d’aptitude et d’attitude qui permet de reconnaître les valeurs requises pour la vie commune. En d’autres termes, elle consiste à une acquisition de connaissance, de compétence, de qualification, et ce processus se déroule dans le temps. Plusieurs définitions touchent encore à ce terme : « L’éducation est l’ensemble des moyens permettant le développement des facultés physiques, morales et intellectuelles d’un être humain. Par extension, l’éducation désigne également le moyen mis en place pour permettre ces apprentissages ». « L’éducation consiste à développer les capacités morales, intellectuelles et physiques d’un enfant. L’instruction tend plus spécialement à la transmission des connaissances techniques qui permettront à un enfant d’entrer dans la vie professionnelle et sociale 1 ». « L’éducation est l’ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir-être nécessaire à l’intégration d’un être au sein d’une société 2 ». Le savoir désigne l’ensemble des connaissances intellectuelles acquises grâce à l’éducation. Dans un sens plus large, l’éducation permet d’acquérir des compétences pratiques, utiles à l’exercice d’une activité, et de maîtriser les actions et réactions adaptées à l’environnement humain, on parle alors d’un savoir-faire et d’un savoir-être. Gary BECKER, économiste de l’éducation assimilait l’éducation en termes de « capital humain ». Le capital humain désigne les capacités intellectuelles et professionnelles d’un individu, capacité propre qui lui permet d’assurer des revenus monétaires futurs 3. En d’autre termes, le « capital humain est l’ensemble des capacités productrices d’un individu, que ce soit ses savoirs (exemple : connaissances techniques), son savoir- faire (capacité à utiliser ses connaissances dans le cadre d’une activité professionnelle), ou son savoir-être (acceptation d’une discipline de travail, capacité de travailler en équipe, etc...) » L’éducation est ici considérée comme un investissement et cet investissement permet d’assurer un revenu plus élevé dans le futur. Elle vise donc à former les hommes à assumer ses responsabilités, le préparer à la coopération et à la résolution constructive des conflits et à être capable de résoudre des problèmes

1 Education-wikipedia htm 2 w.w.w. polville 13.net/ thèmes/ contrat/ glossaire. htm 3 Jean Yves PAUL, Olivier GARNIER, dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Paris 1996, page 45 85

environnementaux. L’objectif de l’économie de l’éducation cherche en général à comprendre deux grands ensembles de phénomènes, à savoir la microéconomie et la macroéconomie. D’une part, au niveau microéconomique, les économistes se focalisent sur le processus décisionnel des individus en matière d’investissement en capital humain et sur les nombreux facteurs qui peuvent influer sur ce processus. Autrement dit, l’économie de l’éducation tente d’identifier les déterminants de différents phénomènes et les choix des individus dans les investissements (abandon scolaire, choix de carrière, inégalité de revenu...). Elle détermine le taux de rendement des investissements éducatifs pour chaque individu et le choix optimal en éducation 1. Dans ce cas, les économistes ont recours à toute une gamme de modèles économétriques. Et d’autre part, l’économie de l’éducation est étroitement liée à la littérature macroéconomique sur la croissance économique, ce qui la rend particulièrement pertinente du point de vue de la politique économique. En effet, cherche à établir la relation entre éducation et croissance économique. Elle tente également de déterminer les politiques des décisions efficientes à prendre par les gouvernants. Dans ce cas, le principal objectif de recherche est d’effectuer les simulations (notamment politique).

SECTION I : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA SANTE

I-1 L’impact de l’éducation dans le domaine sanitaire L’éducation a des effets sur plusieurs générations, en ce qui concerne la santé. Premièrement, l’éducation informe les individus, les collectivités sur les risques qui menacent leur santé. Elle rend la personne apte à comprendre la nécessité et le respect des règles d’hygiène. L’éducation ne se contente pas seulement de son rôle d’information et de compréhension, mais elle change l’attitude et le comportement de l’individu de façon à agir vers une amélioration de style de vie afin de supprimer toutes les habitudes qui pourraient nuire sa santé. Elle atténue donc les conséquences sanitaires dues à la pauvreté. Grâce à l’éducation, les parents arrivent beaucoup plus à assumer pleinement leurs responsabilités à travers l’hygiène de leurs enfants et à assumer les contrôles sanitaires réguliers et permanents. L’accessibilité aux services sanitaires, mis à la disposition du public, serait indispensable pour assurer ces contrôles, mais il faut également que la population soit motivée à les utiliser. Dans plusieurs communes de

1 Rolland MODONGY, Cours d’Economie de Ressources Humaines, 4éme Année économie, Université de Toamasina, année 2008. 86

Madagascar, et surtout dans les communes rurales, la population s’intéresse beaucoup plus à la médecine traditionnelle et ne voit pas trop la nécessité des services sanitaires que leur offrent les hôpitaux. Cette mentalité justifie le faible niveau d’éducation de la population, car pour eux les hôpitaux sont les derniers recours dans la mesure où la maladie n’a pas été guérie par les traitements traditionnels. Face à cette situation l’éducation permet d’éviter cette pratique et permet de comprendre l’importance des services offerts par les hôpitaux. La sensibilisation sera d’autant plus facile à faire pour un homme instruit car il comprendra plus vite l’objectif à atteindre à travers toute communication quels que soient les moyens utilisés pour le transmettre (affichage, conférence, média...). De plus, quand un des parents tombe malade, il ne peut pas travailler, ce qui constitue un manque à gagner en termes de revenu. La famille se trouve donc en difficulté et cela a pour conséquence d’entraîner la pauvreté. L’éducation permet d’éviter ce genre de problème car dès la petite enfance, on enseigne dans les écoles comment reconnaître les maladies et les moyens de préventions. L’éducation joue aussi un rôle très important dans la réduction du taux de mortalité. D’abord, elle prévient l’individu des dangers qui menacent sa vie. Ensuite, elle l’aide à prendre des décisions et l’oriente vers le diagnostic de traitement précoce avant l’arrivée de la maladie. Prenons à titre d’exemple, la vaccination. Par le biais de l’éducation, les parents arrivent à comprendre l’importance de la vaccination afin d’éviter et de prévenir certaines maladies qui pourront atteindre leurs enfants. -Réduction de la mortalité infantile Il est plus facile pour un médecin de traiter un enfant quand les parents sont instruits. Les recommandations et les conseils en matière médicale passent plus facilement à travers les carnets et les ordonnances que le médecin remplit. La mère de son côté, grâce à la lecture des différentes revues, a acquis des nouvelles connaissances qu’elles pourraient utiliser tout au long de la vie de son enfant. -Réduction de la mortalité maternelle Le taux de mortalité chez les femmes enceintes est l’un des graves problèmes de santé publique dans le pays en développement. Des campagnes de sensibilisation sont ainsi faites à travers diverses régions du pays pour sensibiliser ces femmes. On constate que le taux de mortalité est moins élevé parmi celles qui ont fréquenté l’école. Ces dernières sont en effet au courant des risques si elles sont capables de lire et de comprendre les divers messages transmis au cours des campagnes.

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I-2 L’augmentation de l’espérance de vie L’espérance de vie d’un individu dépend à la fois de l’existence des infrastructures sanitaires et du niveau d’instruction de chaque individu. L’éducation permet d’augmenter l’espérance de vie des individus étant donné qu’elle permet à ces derniers d’avoir des connaissances sur les règles d’hygiènes à respecter et les divers moyens d’éviter les maladies. Quand un individu instruit tombe malade, il est beaucoup plus facile à guérir par rapport aux individus n’ayant reçus aucune instruction. Le SIDA fait partie de fléaux des temps modernes, l’éducation permet de freiner cette maladie en sensibilisant la population urbaine et rurale. Savoir lire permet à un individu de lutter contre cette maladie. Il peut directement s’informer dans les revues et les magazines sur les modes de contamination et les modes de prévention.

SECTION II : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA VIE DES FEMMES L’éducation des femmes est primordiale. En effet, sur le plan économique, elles représentent le quart de la main d’œuvre industrielle dans le pays en développement et accomplissent la plus grande partie des tâches ménagères et familiales.

II-1 L’amélioration de niveau de vie L’éducation a permis l’épanouissement de la femme dans tous les domaines. Elle a contribué à sortir les femmes de la vision traditionnelle « d’être destinées uniquement à la procréation ». Leur rôle dans la société est devenu de plus en plus grand au cours des années. Elles travaillent de plus en plus et contribuent également à l’entrée de revenus dans leurs ménages respectifs. Si on considère les ménages pauvres, on y constate que la plupart d’entre elles ne travaillent pas. Désormais, quand les femmes sont instruites, elles peuvent travailler et aider les hommes à faire vivre la famille. Ainsi, la scolarisation et la formation des femmes peuvent non seulement contribuer à une évolution des mentalités et une amélioration de l’état sanitaire de la population mais surtout à un développement plus harmonieux des sociétés. En matière d’éducation, le rôle de la mère est donc prépondérant quant à la décision de scolariser ou non un enfant. Une famille, dont les parents et le plus spécialement la mère n’ont pas été à l’école, sera moins encline à scolariser ses propres enfants et vice versa. Dans l’ensemble, les ménages dirigés par les femmes ont moins de probabilité d’être pauvres que les ménages dirigés par les hommes. En 2005, le ratio de pauvreté des ménages féminins est de 67,5% contre 69,0% pour les ménages dirigés par les hommes. Cette situation n’est qu’apparente car en réalité, les ménages dirigés par les femmes sont les plus vulnérables. En effet, les hommes chefs de ménage sont

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généralement séparées ou divorcées et sont plus sensibles aux différents chocs économiques et sociaux. Ainsi, si on enlève les femmes qui vivent seules, le taux de pauvreté chez les femmes est supérieur au taux observé chez les hommes, avec respectivement des incidences 73,3% et 70,6%. La différence est plus marquée en milieu urbaine qu’en milieu rural 1.

II-2 La baisse de taux de fécondité Le nombre d’enfants dans un ménage est inversement proportionnel au nombre d’années d’études faites par la mère. Une mère instruite, en général, ou celle qui occupe un poste de responsabilité, en particulier, a tendance à avoir moins d’enfants que celles qui n’ont pas consacrées leur temps à l’éducation. Cette situation s’explique par le fait que la mère est de plus en plus active et qu’elle a de moins de temps à consacrer aux enfants. Donc, elle préfère avoir moins d’enfants pour pouvoir se concentrer à ses occupations quotidiennes. De plus, les mères instruites recourent le plus souvent au planning familial et aux méthodes contraceptives pour mieux gérer le nombre de leurs enfants. Il est assez fréquent de constater que la pauvreté touche davantage les ménages ayant un nombre d’enfants très élevé. Avoir moins d’enfants constitue un pas en avant en faveur de la lutte contre la pauvreté. L’éducation de la femme paraît être la meilleure solution pour contrôler le nombre de natalité. Au sein du foyer familial, l’éducation influe sur la régulation de naissance à travers la communication entre mari et femme dans leur décision d’avoir un enfant. De plus l’éducation facilite l’acquisition et l’utilisation des informations en ce qui concerne les contraceptifs et la planification familiale. Elle modifie donc le comportement et l’attitude des couples à mieux contrôler la fécondité. A partir de tous les effets de l’éducation sur la fécondité, on peut donc dire que l’élévation de niveau d’éducation des femmes a plus de chance de réduire la fécondité que l’élévation de celui des hommes.

SECTION III : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR L’EMPLOI ET LES REVENUS DES MENAGES Le premier impact de l’éducation sur un individu est l’emploi. En effet, une personne ayant reçu une éducation, quelque soit le niveau atteint, a plus de chance de trouver un travail.

1 Enquête périodique auprès de Ménage, Février 2006 89

III-1 La hausse de la productivité des travailleurs et l’amélioration du niveau de revenu

III-1-1 La hausse de productivité C’est la pauvreté monétaire qui affecte le plus grand nombre de gens dans le monde. Cette forme de pauvreté est due entre autres à l’insuffisance, voir à l’inexistence de revenus qui entre dans les ménages. Elle est due également à la précarité de l’emploi. Or, ce sont leurs revenus qui font vivre les ménages. Ils leur permettent de faire face aux différents besoins de la vie quotidienne. Sachant que les pauvres ont pour la plupart un niveau d’instruction peu élevé, ils sont contraints de travailler dans le secteur informel pour faire vivre leurs familles. Certains trouvent cependant du travail dans les entreprises formelles, mais la faiblesse de leur niveau d’instruction a un impact sur leurs revenus. L’éducation peut influencer en même temps la diminution du nombre des chômeurs et l’entrée des revenus dans un ménage car elle permet en premier lieu de lutter contre la pauvreté en permettent aux individus de trouver du travail et en second lieu d’augmenter la productivité du travail des pauvres. Il est prouvé qu’un travailleur ayant reçu un niveau minimum d’éducation produit beaucoup plus qu’un autre qui n’en a jamais reçu. Une fois que le travailleur est capable de produire davantage, ses revenus augmentent, et il pourra faire face à ses besoins fondamentaux.

III-1-2 L’amélioration de revenu Selon l’UNESCO, chaque année de scolarité permet aux hommes comme aux femmes d’augmenter leurs revenus de 10% en moyenne. Chaque année d’études permet, en effet, à chaque individu d’améliorer son niveau de revenu. Plus l’individu a poursuivi des études plus il a de la chance de trouver un emploi. On constate également que le niveau de revenu des individus dépend du secteur dans lequel il appartient. Il est préférable en général pour le travailleur d’être embauché dans le secteur formel pour avoir plus de sécurité tant pour la durabilité de l’emploi que l’importance du revenu.

III-2 L’amélioration de la productivité et la production agricole A Madagascar on sait que 80% de la population vivent dans les milieux ruraux et que plus de 50% de la population malgache est touchée par la pauvreté. On sait également, que la scolarisation est faible que ce soit pour les filles ou pour les garçons et que la population rurale sont en retard en matière de l’éducation par rapport au reste de la population. Plus de 50% de la population ne savent ni lire ni écrire à l’heure

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actuelle et que la pauvreté touche davantage la population rurale que la population urbaine. On peut donc imputer la pauvreté entre les autres au manque d’éducation qui sévit dans les milieux ruraux. Pour que celle-ci disparaisse peu à peu, il est indispensable voir primordial d’octroyer l’éducation à toute cette population. Les pays en développement sont pour la plupart à vocation agricole. Les gens vivent principalement de la terre. L’agriculture fait partie de leurs sources de revenus sinon l’unique source de revenus pour la majorité de la population. Or, les techniques et les méthodes utilisées dans les cultures sont traditionnelles. Ce qui fait que les rendements agricoles y sont très faibles. Comme la majorité de la population est analphabète, elle ne peut pas profiter des dernières innovations en matière agricole. Les programmes d’alphabétisations sont mis en place pour donner à la population rurale des connaissances sur les dernières innovations. Ces programmes s’occupent à la fois d’enseigner la lecture et l’écriture mais ils enseignent aux paysans les nouvelles techniques et méthodes d’agricultures. Quand un paysan est capable de lire, il peut s’informer et s’initier sur les nouvelles méthodes et techniques agricoles et par la suite il peut les appliquer directement dans son travail.

III-3 Les impacts socio-culturels de l’éducation Dans le domaine socio-culturel, l’éducation joue un rôle clé dans le processus de transformation des individus. Elle les aide à dépasser l’anomie et à conquérir leur autonomie. Elle est alors un moyen d’émancipation et de développement des individus. L’éducation acquise que ce soit formelle, vise à former des hommes capables d’assumer leurs responsabilités respectives, à les préparer à la coopération et à la résolution constructive des conflits et à être capable de résoudre des problèmes environnementaux. Les établissements d’enseignement que ce soit primaire ou secondaire enseignent aux enfants, aux adolescents et aux jeunes le sens de la responsabilité et de l’initiative, ainsi que le respect des bonnes mœurs et des règles de bonne conduite. Ils développent donc la personnalité de l’individu et son sens critique. L’éducation civique fait partie intégrante de la matière enseignée dans les enseignements de base. Elle apprend aux élèves la base du respect des autres afin de mieux s’insérer dans la société où ils vivent et leur donne les instruments socioculturels nécessaires pour leur permettre de s’épanouir et de vivre sans complexe dans toute société humaine. L’éducation ne se limite donc pas sur le savoir-faire, mais elle assure également la bonne insertion sociale de citoyen et se concentre sur les aspects culturels qui relèvent de la croyance. Le respect des pratiques culturelles, le respect d’autrui, le respect des mœurs et des coutumes et le respect de l’environnement, sont tous des signes et des

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effets d’une bonne éducation. Savoir bien organiser les activités, savoir gérer les conflits et savoir bien maîtriser ses responsabilités reflète le niveau d’éducation d’un individu. Un homme instruit, ayant reçu un minimum d’éducation, s’intègre facilement aussi bien dans la société que dans toutes les activités socioculturelles 1. La sensibilisation dans tout les secteurs ne sera plus difficiles à faire, car plus les gens sont éduqués plus ils comprennent mieux les messages et informations diffusés à travers celle-ci. Avoir des parents bien instruits constitue un avantage pour les enfants car ils auront plus de chance de fréquenter l’école et de suivre des études plus longues les préparant à être plus conscients. Pour Madagascar, l’éducation figure parmi les facteurs essentiels dans la lutte contre la pauvreté. L’enseignement malgache se trouve encore dans une situation assez délicate. Depuis une décennie, tous les enfants malgaches d’âge scolaire ne fréquentent pas encore l’école. C’est pour cela qu’on a choisi notre analyse des problèmes de l’éducation ou les problèmes de l’enseignement primaire et secondaire dans le district de Vohémar, pour y remédier.

1 Xavie GREFFE, L’économie des politiques publiques, Edition Dalloz, Paris 1997, page 90. 92

CONCLUSION La région d’Iharana est essentiellement à vocation agricole et élevage. Elle avait misé sur le café, la vanille et d’autres cultures de rente. L’économie de district de Vohémar a connu un essor considérable et rien ne pouvait l’empêcher de réaliser et d’assurer son développement économique. La population de ce district est une population jeune : 67,96% de la population est âgée de 17 ans et 18 ans à 59ans. Elle est en majorité croyante. En effet, la religion catholique représente relativement 50% de la population urbaine et 20% de la population rurale, et les autres sont repartis par la religion musulmane et les protestants. Autres que les protestants c’est-à-dire la population restante pratique le culte des ancêtres. La population active représente 40% de la population totale. En ce qui concerne les routes, la plupart ne sont pas bitumées donc non accessibles pendant la saison des pluies. Actuellement, l’état des routes est déplorable et les conditions d’accessibilités aux services de base sont très difficiles, surtout pendant la saison des pluies. Les trois secteurs d’activités : secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire existent dans le district de Vohémar. Les priorités actuelles pour le développement de la région sont la route, l’éducation, le développement agricole, l’électrification rurale, la santé et l’approvisionnement en eau potable. La zone d’Iharana est caractérisée par un climat chaud et humide, le réseau hydrographique est très dense. Quant à la végétation, en plus des formations végétales constituées par des arbres fruitiers, des cultures de rente et des rizicultures, il y a d’autres spéculations qu’on pourrait valoriser pour faire face à la malnutrition des enfants scolarisés, à l’exemple de la culture du manioc et des patates douces et maïs qui tiennent la seconde place dans l’alimentation des malgaches. Malgré sa vaste étendue, le district de Vohémar est sous-équipé, ce qui nécessite des déplacements de la population vers la ville de Vohémar. En effet, tous les services administratifs et les institutions financières sont concentrés dans le chef lieu de district et leur nombre est insuffisant. Au plan sanitaire, le district de Vohémar dispose 18 Centres de Soins de Base niveau deux (CSB 2) et 15 Centres de soin de base niveau un (CSB 1). Pour les privés, ils existent deux centres tels que : Centre Hospitalier District (CHD) et dispensaire de la mission Catholique. Compte tenu de la problématique au niveau du système éducatif, nous avons analysé la situation de l’enseignement primaire et secondaire dans le district de Vohémar et formuler des propositions à titre d’amélioration.

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D’abord l’enseignement primaire est l’enseignement fondamental pour les enfants et son rôle est de donner le meilleur départ passible pour les enfants en âge scolaire. L’analyse de l’enseignement primaire et secondaire dans le district de Vohémar nous fait évoquer l’inefficacité de système éducatif. On a relevé que la couverture est relativement satisfaisante car chaque Fokontany est pourvu au moins d’une EPP et 9 communes seulement qui ont des CEG et seulement la commune urbaine a une Lycée. Par contre, malgré une amélioration au cours de l’année, le rendement interne n’est pas satisfaisant, et on constate un fort taux de redoublement et d’abandon. Cette situation découle notamment de la mauvaise qualité de l’offre de l’enseignement. En effet non seulement, les infrastructures sont insuffisantes, mais l’effectif du personnel enseignant ne correspond pas aux besoins du CISCO, tant en quantité qu’en qualité. Par ailleurs, elle reflète les difficultés des parents à soutenir moralement et financièrement la scolarité de leurs enfants et aussi l’influence de la société et de l’entourage de l’enfant, la mentalité traditionnelle et en conséquence la pauvreté. Il faut signaler que l’absentéisme, aussi bien chez les enseignants que chez les élèves est un facteur de redoublement, ainsi que l’accès tardif des enfants à l’école. Et la puberté est encore cause d’abandon de la scolarité, sans parler de la fréquence des épidémies comme le paludisme. Les problèmes les plus fréquents sont les mauvais états des infrastructures scolaires, l’insuffisance du personnel enseignant et l’inexistence de structure et de programme en matière d’alphabétisation. Ceci explique l’inefficacité de système éducatif du CISCO et accentue le dualisme territorial tout en créant l’existence d’une société malgache à deux vitesses. Ainsi tous ces problèmes nécessitent des solutions en qualité et des perspectives d’amélioration. Ces suggestions seront à proposer au niveau de l’enseignement primaire et secondaire dans le district de Vohémar. Les renforcements des stratégies des contrats programmes et des contrats de réussite scolaire, les appels aux partenariats financiers et la sensibilisation des parents et des élèves sont nécessaires et tout ceci faisant partie du renforcement des capacités institutionnelles à travers la gestion efficace des écoles publiques. En conclusion, l’analyse des problèmes de l’enseignement primaire et secondaire dans le district d’Iharana a permis de constater quelques difficultés qui sont déjà évoquées antérieurement. Des suggestions ont été proposées. Ces solutions ne sont pas exhaustives mais plutôt donnée à titre d’exemple et nous faisons appel aux pouvoirs publics pour consolider et améliorer certains acquis en termes d’efficacité.

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BIBLIOGRAPHIE

I-OUVRAGES GENERAUX

 AHMED Silem et JEAN-MARIE Albertini, Lexique d’économie, Dalloz, 7 éme édition, Paris 2002 ; 681pages.  CAPUL, JEAN Yves, GARNIER Olivier, Dictionnaire d’Economie et Sciences Sociales, Hatier, Paris 1995, 245 pages.  CLAUDE Dargent, Sciences économiques et sociales, 2éme édition Nathan Paris 1993, 320 pages.  GREFFE Xavier, L’économie des politiques publiques, Edition Dalloz, Paris 1997  HUBERT Kempf, Hyper COURS MACROECONOMIE, 1ére édition Dalloz, Paris 2001,331 pages.  HENEVELD Ward. Région Afrique : vers une stratégie basée sur l’école pour améliorer l’enseignement primaire et secondaire, Paris 1994, 103 pages.  SERGE D’Agostino, PHILIPPE Deubel, Dictionnaire des Sciences économiques et sociale, Edition Bréal 2002, Paris, 250 pages.  SIMLER Bernard, Initiation économique et sociale, classe de 2°, Programme 1987 Paris 1987, 320 pages.

II-DOCUMENTS PERIODIQUES ET SUPPORTS PEDAGOGIQUES  BANQUE MONDIALE : Qualité de croissance, Edition de Boeck, Bruxelles 2002.  BANQUE MONDIALE : Analyses économiques et sectorielles, Région Afrique, N°29. Décembre 1994.  INSTAT, Enquête périodique auprès des ménages, année 2005.  LEMIARY, Cours d’Organisation et Management, année 2007.  MODONGY Rolland, Economie de Ressources Humaines, année 2008  RANDRIAMAHEFA Gabriel, Cours Démographie, Université de Toamasina, année 2006.  UNESCO, Déclaration mondiale de l’EPT et cadre d’action pour répondre au besoin éducatifs fondamentaux, Acte conférence Mondiale sur l’EPT, Mars 1990.

III-SITES WEB  Education-wikipedia.htm  Http:// portail.unesco.org/Education/  ‘’Éducation des enfants-rôles des parents’’, w.w.w.croissance.net/enfant  « vivre ensemble »w.w.w.momes ; net/éducation/index

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ANNEXES

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ANNEXE I : Répartition des effectifs du NIV II par année d’étude par Communes COLLEGE/COMMUNES TOTAL 6ème 5ème 4ème 3ème CEG VOHEMAR 985 257 293 294 140 CEG FANAMBANA 195 110 51 16 18 CEG TSARABARIA 264 100 102 12 50 CEG AMPANEFENA 597 199 231 88 79 CEG ANTSIRABE- 397 176 119 43 59 NORD CEG BELAMBO 115 60 45 04 06 CEG A/ANDRAVORY 36 18 16 04 - CEG MILANOA 231 79 105 16 31 CEG DARAINA 207 95 71 19 22 TOTAL 3029 1094 1033 496 405 Source : Bureau CISCO Vohémar, Année 2004

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ANNEXE II : Répartition des redoublants du NIV II par année d’étude par communes COLLEGE/COMMUNES TOTAL 6ème 5ème 4ème 3ème

CEG VOHEMAR 197 21 17 69 90 CEG FANAMBANA 37 25 03 04 05 CEG TSARABARIA 08 00 00 00 08 CEG AMPANEFENA 67 32 04 13 18 CEG ANTSIRABE- 41 22 10 04 05 NORD CEG BELAMBO 01 00 01 00 00 CEG A/ANDRAVORY 02 01 01 00 - CEG MILANOA 07 00 00 00 07 CEG DARAINA 40 35 01 00 04 TOTAL 400 136 37 90 137 Source : Bureau CISCO Vohémar, Année 2004

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ANNEXE III : Lycée d’enseignement privé Nombre des enseignants TOTAL En classe Femmes Vacataire Contractuel Autre Privé 23 21 4 1 5 1 0 Source : Bureau CISCO Vohémar, Année 2004 Effectif du personnel par matière enseignée EPS ANG FRA HG MLG MAT PHY SCN MIC PHI 2 3 3 2 3 3 2 2 2 1 Source : Bureau CISCO Vohémar, Année 2004

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ANNEXE IV : Découpage et délimitation Administrative du District de Vohémar

Source : Bureau District de Vohémar, le 10 Octobre 2008

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LISTE DES TABLEAUX, DES GRAPHIQUES ET DES SCHEMAS LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° I : Variations de température ...... 13 Tableau n° II : Listes des forêts naturelles par commune...... 14 Tableau n° III : Listes des rivières par commune ...... 14 Tableau n° IV : Nombre de population par tranche d’âge et par sexe ...... 16 Tableau n° V : Nombre total de la population par sexe ...... 16 Tableau n° VI : Répartition de la population par secteur d’activité ...... 17 Tableau n° VII : Pourcentages des croyants par zones ...... 19 Tableau n° VIII : Les cultures dominantes ...... 23 Tableau n° IX : Les différents types d’élevage ...... 24 Tableau n° X : Ressources Halieutique ...... 25 Tableau n° XI : Produits forestières ...... 25 Tableau n° XII : Liste des industries opérant dans le district ...... 26 Tableau n°XIII : Route reliant le chef lieu du district au chef lieu de région et ex-province ...... 27 Tableau n° XIV : Nombre des établissements publics et privés ...... 36 Tableau n° XV : Répartition de l’école primaire publique par commune ...... 37 Tableau n° XVI : Répartition de salles de classes et de l’effectif des élèves ...... 38 Tableau n° XVII : Répartition de salles de classes et de l’effectif ...... 39 Tableau n° XVIII : Effectifs des élèves par niveau ...... 42 Tableau n° XIX : Situation des enseignants, Janvier 2005 ...... 43 Tableau n° XX : Evolution de l’appellation des classes primaires ...... 47 Tableau n° XXI : Les matières à enseigner dans la classe primaire ...... 49 Tableau n° XXII : Indicateurs globaux par niveau au niveau CISCO Vohémar ...... 50 Tableau n° XXIII : Résultats aux examens en pourcentage ...... 51

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique n°01 : Histogramme qui représente le nombre de femme ...... 16 Graphique n°02 : Répartition de la population par secteur d’activité ...... 18

LISTE DES SCHEMAS

Schémas n°01: Organigramme de la CISCO de Vohémar ...... 31

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE INTRODUCTION ...... 7 PARTIE I: PRESENTATION DU DISTRICT D’IHARANA ET ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE ...... 10 CHAPITRE I : PRESENTATION MONOGRAPHIQUE DU DISTRICT D’IHARANA .. 12 SECTION I : LA STRUCTURE GEOGRAPHIQUE ...... 12 I-1 Localisation ...... 12 I-2 Historique ...... 12 I-3 Géographie de la zone ...... 12 I-3-1 Le Relief ...... 12 I-3-2 Le Climat ...... 13 I-4 Ressources Naturelles ...... 13 I-4-1 La Flore ...... 13 I-4-2 La Faune ...... 14 I-4-3 Hydrologie ...... 14 SECTION II : LA STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE ...... 15 II-1 La population et sa répartition ...... 15 II-1-1 L’origine du nom de district ...... 15 II-1-2 Population par tranche d’âge et par sexe ...... 15 II-1-3 La répartition de la population par secteur d’activité ...... 17 II-2 Les organisations culturelles ...... 18 II-2-1 La religion ...... 18 II-2-2 Les Coutumes et le rite ...... 19 SECTION III : LES MENAGES ...... 20 III-1 L’habitat et l’assainissement ...... 21 III-2 L’Eau ...... 21 III-3 L’ Electricité (énergie électrique) ...... 22 III-4 L’Information et la Communication ...... 22 CHAPITRE II : LES DIFFERENTES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES DU DISTRICT DE VOHEMAR ...... 23 SECTION I : LES SECTEURS D’ACTIVITES...... 23 I-1 Le secteur primaire ...... 23 I-1-1 L’Agriculture ...... 23 I-1-2 L’Elevage ...... 24 I-1-3 La Pêche ...... 24 I-2 Le secteur secondaire ...... 25 I-2-1 L’artisanat ...... 26 I-2-2 L’industrie ...... 26 I-3 Le secteur tertiaire ...... 26 I-3-1 Le commerce ...... 26 I-3-2 Le Transport ...... 27 I-3-3 Le Tourisme ...... 27

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SECTI0N II :LES CATASTROPHES ET LES CALAMITES NATURELLES ...... 28 II-1 Les Maladies dominants ...... 28 II-2 La Mortalité ...... 29 SECTION III : L’EDUCATION ...... 29 III-1 Organisation de l’enseignement dans le district de Vohémar ...... 30 III-1-1 Organisation au niveau de CISCO ...... 30 III-1-1-1 Définition ...... 30 III-1-1-2 La Circonscription Scolaire ou CISCO ...... 30 III-1-2 Le programme scolaire ...... 32 III-2 Les différents types de l’enseignement dans le district de Vohémar ...... 32 III-2-1 L’éducation fondamentale ...... 32 III-2-1-1 L’éducation fondamentale du premier cycle (EF1) ...... 32 III-2-1-2 L’éducation fondamentale du second cycle (EF2) ...... 33 III-2-2 L’Enseignement Secondaire ...... 34 III-2-2-1 L’Enseignement Général ...... 34 III-2-2-2 L’enseignement technique ...... 34 CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LE DISTRICT DE VOHEMAR ...... 36 SECTION I : LES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES ...... 36 I-1 Le nombre d’établissement existant ...... 36 I-2 Les disponibilités en salle de classe ...... 37 I-3 La répartition des effectifs du niveau II ...... 39 I-4 Les bâtiments annexes ...... 40 I-4-1 Les salles pour les enseignants ...... 40 I-4-2 Les bibliothèques ...... 40 I-4-3 Les terrains ...... 40 I-4-4 Les toilettes et les points d’eau ...... 40 SECTION II : LA DEMANDE DE SCOLARISATION ...... 41 II-1 La Distance ...... 41 II-2 L’effectif de l’élève ...... 42 II-3 Le coût de l’enseignement public...... 42 SECTION III : LA QUALITE DE SERVICE EDUCATIF ...... 43 III-1 Effectif des enseignants dans la CISCO de Vohémar ...... 43 III-2 La qualification des enseignants ...... 44 III-3 L'enseignant et l'évaluation…………………………………………………………45 III-4 L'incidence des résultats des évaluations…………………………………………46 III-5 L'élève et évaluation…………………………………………………………………46 III-6 Examens et évaluation………………………………………………………………47 III-7 Le rôle de l'Etat………………………………………………………………………47 III-8 Le programme pédagogique ...... 45 III-8-1L’évolution de l’appellation des classes primaires ...... 47 III-8-2 La classe à Passage automatique ...... 48 III-8-3 Les matières à enseigner en classe primaire ...... 48 III-8-4 L’Approche par la compétence (APC) ...... 49 III-9 Les indicateurs de scolarisations ...... 49 III-9-1 Le taux brute de scolarisation ...... 50

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III-9-2 Le taux de réussite aux examens ...... 50 III-9-3 Le taux de flux ...... 51 III-9-3-1 Le taux de promotion ...... 51 III-9-3-2 Le taux de redoublement ...... 52 III-9-3-3 Le taux d’abandon ...... 52 PARTIE II: ANALYSE DES PROBLEMES DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LE DISTRICT DE VOHEMAR ET LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION ...... 54 CHAPITRE I : LES PROBLEMES RENCONTRES PAR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE DANS LA CISCO DE VOHEMAR ...... 56 SECTION I : LES PROBLEMES AU NIVEAU DES ELEVES ET DES PARENTS ...... 56 I-1 Les problèmes touchant les élèves ...... 56 I-1-1 Entrée tardive des élèves à l’école ...... 56 I-1-2 L’absentéisme et le retard ...... 57 I-1-3 Le redoublement et l’abandon de classe ...... 58 I-1-4 Le milieu social et économique de l’enfant ...... 59 I-2 Les problèmes concernant les parents ...... 60 I-2-1 Le manque d’encadrement ...... 60 I-2-2 Le niveau d’instruction et la mentalité des parents ...... 60 SECTION II : LES PROBLEMES AU SEIN DES ETABLISSEMENTS ...... 61 II-1 Les problèmes d’infrastructures ...... 62 II-2 Le manque de matériel didactique ...... 63 II-3 L’insuffisance des enseignants ...... 63 II-4 La qualité de l’enseignement ...... 64 SECTION III : LES PROBLEMES ECONOMIQUES...... 66 III-1 Le financement de l’Etat ...... 66 III-2 Le financement des parents d’élèves ...... 67 III-3 Le financement des autres organismes ...... 68 III-4 La faiblesse de pouvoir d’achat des ménages ...... 68 CHAPITRE II : LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION ...... 70 SECTION I : LE RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE L’ANALPHABETISME 70 I-1 Assurer les droits et obligations des enfants d’âge scolaire ...... 70 I-2 Sensibilisation de la population sur la nécessité de l’éducation ...... 70 I-3 Organiser des formations pour la population analphabète ...... 71 SECTION II : STIMULER LA MOTIVATION DES ELEVES ET DES PARENTS ...... 73 II-1 La motivation des élèves ...... 73 II-2 La motivation des parents ...... 74 SECTION III : L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT ...... 75 III-1 L’amélioration des infrastructures scolaires ...... 75 III-1-1 Augmenter le nombre de salles de classes ...... 75 III-1-2 Améliorer l’équipement des structures éducatives ...... 76 III-1-3 Améliorer l’environnement scolaire ...... 77 III-2 Augmenter les effectifs des enseignants ...... 77 III-3 La formation des enseignants et le système d’encadrement des élèves ...... 78 III-3-1 Assurer la formation des enseignants ...... 78 III-3-2 Renforcer la discipline et le système d’encadrement ...... 79

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III-4 Stimuler la motivation des enseignants...... 80 III-5 Planifier le système éducatif ...... 82 III-6 La société et l’Etat dynamique ...... 82 CHAPITRE III : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’EDUCATION ...... 85 SECTION I : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA SANTE ...... 86 I-1 L’impact de l’éducation dans le domaine sanitaire ...... 86 I-2 L’augmentation de l’espérance de vie ...... 88 SECTION II : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA VIE DES FEMMES ...... 88 II-1 L’amélioration de niveau de vie ...... 88 II-2 La baisse de taux de fécondité ...... 89 SECTION III : LES IMPACTS DE L'EDUCATION SUR L’EMPLOI ET LES REVENUS DES MENAGES ...... 89 III-1 La hausse de la productivité des travailleurs et l’amélioration du niveau de revenu ...... 90 III-1-1 La hausse de productivité ...... 90 III-1-2 L’amélioration de revenu ...... 90 III-2 L’amélioration de la productivité et la production agricole ...... 90 III-3 Les impacts socioculturels de l’éducation ...... 91 CONCLUSION ...... 93 BIBLIOGRAPHIE ...... 95 ANNEXES……… ...... 96 LISTE DES TABLEAUX, DES GRAPHIQUES ET DES SCHEMAS ...... 101

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