Mise en protection temporaire de la Nouvelle Aire Protégée « Complexe Lac - Forêt d’Ambondrobe » District de Belo sur Tsiribihina
Version Finale
RAPPORT
Photo Durrell
Promoteur: Durrell Wildlife Conservation Trust - Programme à Madagascar BP 85 11 - Antananarivo 101 Fax/Tél. (261)20 22 357 48
MEFT
Soumis à: Conservation International
Mars 2009 Table des matières
INTRODUCTION...... 3 1. OBJECTIFS...... 5 2. LES ACTIVITES REALISEES...... 5 3. INVENTAIRE BIOLOGIQUE RAPIDE, CARACTERISATION DES HABITATS ET EVALUATION DES MENACES...... 7 3.1. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DESCRIPTION DU COMPLEXE ...... 7 3.2. LES OBJECTIFS DE L’EVALUATION RAPIDE DU COMPLEXE...... 8 3.3. LES METHODOLOGIES DE L’ETUDE...... 9 3.3.1. Etude des Reptiles ...... 9 3.3.2. Etude des Micromammifères...... 12 3.3.3. Etude des Lémuriens ...... 13 3.3.4. Liste des matériels utiles pour le recensement...... 15 3.3.5. Etude des Oiseaux ...... 16 3.3.6. Caractérisation des habitats et évaluation des menaces potentielles ...... 17 3.3.6. Etude des chauve-souris « Fanihy » ...... 17 3.4. RESULTATS...... 18 3.4.1. Les Lémuriens ...... 18 3.4.2. Les reptiles et les petits mammifères...... 19 3.4.3. Les Oiseaux ...... 19 3.4.4. Les habitats et les menaces potentielles...... 19 3.4.5. Les chauves-souris « Fanihy » ...... 21 3.5. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 22 4. ATELIER DE LANCEMENT AU NIVEAU REGIONAL ...... 24 5. CONSULTATION PUBLIQUE...... 25 5.1. METHODE UTILISEE ...... 25 5.1.1. Choix des villages...... 25 5.1.2. Communication ...... 25 5.1.3. Déroulement de la réunion...... 26 5.2. RESULTATS...... 26 6. ELABORATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT ...... 29 7. VALIDATION DU SCHEMA D’AMENAGEMENT ...... 30 7.1. VALIDATION AU NIVEAU COMMUNAL ...... 30
1 7.1.1. Choix des villages...... 30 7.1.2. Déroulement de la réunion...... 30 7.2. VALIDATION AU NIVEAU DU DISTRICT DE BELO...... 33 7.3. VALIDATION AU NIVEAU REGIONAL...... 34 8. SOUMISSION DES DOSSIERS DE CREATION...... 35 9. LES PROBLEMES RENCONTRES ...... 35 9.1. CHEVAUCHEMENT DU SITE AVEC LES ZONES KOLOALA...... 35 9.2. BLOC PETROLIER ...... 35 9.3. LA PRESSION « FEU »...... 35 10. PERSPECTIVES...... 36 CONCLUSION...... 37 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...... 38
2 Introduction Etendre la surface des Aires protégées à Madagascar (de 1, 700,000ha à 6, 000,000ha) fait partie des défis principaux de l’engagement 7 du Madagascar Action Plan. Cette vision a été développée à Durban lors du Congrès international sur les Parcs en Septembre 2003. Le complexe Lac Forêt d’Ambondrobe qui se trouve dans le district de Belo sur Tsiribihina, Région de Menabe est déjà identifié en tant que site potentiel de conservation par le Groupe Taxonomique de la Vision Durban due à sa biodiversité unique. Grâce au financement du Consortium MIARO, Durrell (en collaboration avec Madagasikara Voakajy) a pu réaliser ce projet de mise en protection temporaire du Complexe Lac Forêt Ambondrobe. Deux communes Aboalimena et Andimaky Manambolo sont touchées par la mise en place de cette Nouvelle Aire Protégée d’Ambondrobe. Ces deux communes sont composées de 13 fokontany répartis dans 28 villages et hameaux utilisateurs des ressources. Les plus proches sont Aboalimena Avaratsy, Aboalimena Atsimo, dans la commune d’Aboalimena et Ankaivo, Belobaka, Belinta dans la commune d’Andimaky. Les autres se situent assez loin mais utilisent la forêt pour le droit d’usage. Le site Ambondrobe est composé de deux écosystèmes : écosystème aquatique formé de lac et de marécage, et l’écosystème terrestre par de forêt dense sèche semi caducifoliée de l’ouest qui entoure le premier. Le lac est déjà géré par l’association Ambondrobe Soa Tahiry à travers la Gelose dont la ritualisation officielle a été effectuée le 23 mai 2008. Ce site est caractérisé par la présence de la population d’Erymnochelys madagascariensis qui est une espèce endémique et gravement menacée. Ambondrobe est le seul site hors de l’Aire Protégée qui héberge la bonne population de cette espèce. Dans ce site se trouvent également des dortoirs de Pteropus rufus, qui sont parmi les plus importants gîtes de l’île ainsi que deux couples d’Ankoay Haliaeetus vociferoides. Ces deux couples d’Ankoay y nichent en permanence. En plus, ce site est caractérisé par la présence de colonies des oiseaux d’eau, au moins 8 espèces nichent en colonie dans ce site dont deux sont menacée d’extinction. Ce lac est parmi les zones humides continentales importantes en colonie des oiseaux d’eau à Madagascar. Le lac constitue également un lieu de stockage des poissons formant ainsi des sources de revenus pour la population locale. Durant l’atelier sur la conservation des tortues de Madagascar et de l’océan Indien, en janvier 2008, la création des Aires Protégées est une des activités prioritaires afin de conserver la grande tortue d’eau douce malgache Erymnochelys madagascariensis. Le lac Ambondrobe qui est seul site ayant de bonne population de cette espèce à transformer d’urgence Aire Protégée. Ambondrobe sera la seule Aire protégée complexe forêt lac situé dans les massifs forestiers entre les fleuves Tsiribihina et Manambolo.
4 1. Objectifs
Ce projet a pour objectif global de transformer le statut Gelose en NAP afin de protéger les cibles de conservations: Erymnochelys madagascariensis, Pteropus ruffus, Colonies des oiseaux, lac Ambondrobe, forêt dense sèche, poissons. Ces cibles ont été identifiées lors de l’atelier de lancement de la création effectué à Morondava en date du 29 Août 2008
Les objectifs spécifiques sont : Assurer l’engagement des autorités Gagner l’accord mutuel de la communauté locale et assurer qu’ils sont au courant de tout Compléter les dossiers nécessaires avant 18 octobre 2008
2. Les activités réalisées
Le tableau ci dessus résume les activités réalisées
N° Etapes officielles de création Situation Date
1 Etude de faisabilité (technique et déjà fait août 2008 financière)
2 Vérification du chevauchement avec déjà fait août 2008 carrés miniers, pétrole, Koloala
3 Concertation avec DREFT et Région déjà fait août 2008
4 Recherche scientifique (Deux semaines déjà fait août 2008 d’inventaire sur terrain effectué par Durrell et Madagasikara Voakajy)
5 Atelier de lancement du projet au niveau déjà fait août 2008 Régional
6 Première consultation publique au déjà fait septembre 2008 niveau communes et villages
5 7 Rédaction rapports scientifiques (Durrell déjà fait septembre - octobre et Madagasikara Voakajy) 2008
8 Elaboration draft du schéma de gestion déjà fait octobre 2008
9 Rencontre avec DREFT, DSAP, DVRN déjà fait octobre 2008 et SG MEEFT pour négociation du chevauchement avec Koloala
10 Validation création NAP + Schéma de déjà fait octobre 2008 gestion au niveau commune et villages
11 Soumission de dossier au DSAP déjà fait octobre 2008 SG/MEFFT pour demande mise en protection temporaire (PV de consultations publiques, Rapports scientifiques, schéma de gestion, fiche de présence)
12 Préparation de l’arrêté temporaire en en cours novembre 2008 version malagasy et français
13 Validation NAP + Schéma de gestion au à faire 17 nov. 2008 à niveau District Belo/Tsiribihina
14 Validation NAP + Schéma de gestion au à faire 18 nov. 2008 à niveau régional Morondava
15 Présentation des résultats des activités déjà fait décembre réalisées
16 Rédaction du rapport préliminaire Décembre 2008
6 3. Inventaire biologique rapide, caractérisation des habitats et évaluation des menaces
3.1. Localisation géographique - Description du complexe
Carte 1. Localisation du complexe Lac - Forêt Ambondrobe Le complexe lac forêt d’Ambondrobe se trouve entre les latitudes 19°11.267'S et 19° 13.888'S et les longitudes 44° 32.498'E et 44°31.905'E.
7 Administrativement, il se trouve dans les communes rurales d’Andimaky et Aboalimena, District de Belo sur Tsiribihina et Région de Menabe. Situé sur le coté sud du fleuve Manambolo, le lac est un plan d’eau permanent, de profondeur moyenne de 4m, qui s’étend du nord vers le sud. Ce lac est relié avec le fleuve Manambolo dans sa partie au nord où se trouvent des rizières. La forêt sèche l’encadre dans les parties Ouest, Sud et Est. La végétation aquatique est formée principalement de Phragmites et de Cypéracées. On voit l’apparition des jacinthes d’eau qui commencent à s’épanouir sur la bordure. Ambondrobe se trouve dans la zone éco floristique occidentale, domaine de l’ouest : forêt pluristratifiée de basse altitude avec des sous bois arbustifs marqués par l’absence presque totale de la strate herbacée. La forêt est sèche, de type semi caducifolié de la série à Commiphora, Dalbergia…. L’équipe a travaillé dans deux différentes localités, dans les parties Est et Sud est coté du village d’Ankaivo (Site 1) et dans les zones Nord Ouest coté du village d’Ankitapo (Site 2). Des prospections ont été aussi faites dans la zone d’Aboalimena, partie Ouest et dans la zone Sud du bloc forestier.
3.2. Les objectifs de l’évaluation rapide du complexe
Les études antérieures effectuées ont montré que ce lac Ambondrobe constitue un refuge pour de nombreuses espèces endémiques, rares et menacées. Ambondrobe abrite l’une des meilleures populations de grande tortue d’eau douce Erymnochelys madagascariensis (Rere) (Velosoa J, 2001 ; Velosoa J, Randriamahita 2005). C’est un bon abri pour Crocodylus niloticus. Il sert également de site de nidification des oiseaux d’eau en colonie. Au moins quatre espèces des oiseaux d’eau menacés y trouvent refuge : Haliaeetus vociferoides (Ankoay), Ardea humbloti (Vagnamainty), Threskiornis bernieri (Voronosy) et Ardeola idae. (Razafindrajao F, Iahia B. 2006). Tout ce fait approuve et met l’accent sur l’importance stratégique du lac pour la conservation de nombreuses espèces
Les résultats d’une évaluation rapide de la forêt a montré son importance en terme de spécificité pour les lémuriens. Au moins 06 espèces ont été recensées, y compris l’espèce Lepilemur cf randrianasoli, une espèce endémique locale (Source : DPZ, 2007). Plusieurs espèces d’oiseaux y ont été répertoriées et parmi ces espèces on devra mentionner la présence des formes endémiques et rares comme Lophotibis cristata, Coua gigas, Coua coquereli,
8 Coua cristata, Pteropus rufus, la plus grande chauve souris de Madagascar, a trouvé refuge dans la forêt ; un gîte dortoir, avec une bonne population, a été répertorié (MaVoa, 2007).
En effet, à chaque saison sèche, la forêt est exposée à de sévère incendie provoquée par les êtres humains.
Malgré cette grande importance de la forêt en terme de richesse en biodiversité faunistique et l’existence de cette sévère menace, aucune suggestion ni recommandation jusqu’à l’heure actuelle de mener une étude intensive pour valoriser cette forêt dans la mesure d’établir un plan de protection pour la forêt même et les êtres vivants qu’elle abrite. Il se pourrait alors que l’insuffisance des informations biologiques (faune et flore) nuirait inévitablement aux idées et efforts pour gérer de manière efficace les ressources biologiques.
L’expédition d’évaluation rapide avait donc pour objectif de collecter le maximum d’information sur la richesse spécifique (complément d’informations) du complexe lac forêt d’Ambondrobe, caractériser les différents types d’habitats et d’évaluer les différentes autres pressions qui pourraient causer des impacts dans le cadre d’établir un plan de protection pour le complexe.
3.3. Les méthodologies de l’étude
3.3.1. Etude des Reptiles
3.3.1.1. Capture par Pitfall ou « Trou pièges » a- Technique de capture
Deux différentes lignes de Pitfall ont été installées. Chaque ligne occupe un tel type d’habitat. Une ligne de piège, de longueur de 100m, sera formée d’une barrière plastique (également de longueur de 100m) et 11 seaux en plastiques (capacité de 10 l chacun). Ces seaux enfoncés dans le sol jusqu’à l’affleurement, à 10m d’intervalle, ont été reliés entre eux par la barrière dont la base sera enfouie sur la terre. Cette barrière a été servie pour guider les animaux dans les seaux. L’ensemble du dispositif a été laissé en place pendant cinq jours. La visite a été effectuée très tôt une fois le matin et une fois avant la fin de l’après midi.
9 Barrière plastique
10m
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S11
100m Si = Seau i
Figure 1. Schéma illustrant la disposition d’une ligne de pitfall
b- Les informations notées