Lettre Ouverte Au Président De La République
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Lettre transmise à Nicolas Sarkozy Septembre 2008 Lettre ouverte au Président de la République Objet : Devenir du Plan Vidourle et désengagement financier de l’Etat Monsieur le Président de la République, Elus des Conseils Généraux du Gard et de l’Hérault et maires des communes du bassin versant du Vidourle, députés et sénateurs de ce territoire aux côtés des Présidents des Conseils Généraux du Gard et de l’Hérault et du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon s’associent pour dénoncer la situation suivante : Au lendemain des inondations dramatiques de 2002, et suite à l’appel à projets lancé par le Ministère de l’écologie, le plan Vidourle a été retenu le 19 juin 2003, projet pilote sur le plan national, parmi les 136 projets déposés. Madame la Ministre de l’écologie, Roselyne Bachelot à l’époque, s’était déplacée sur le bassin versant pour saluer au nom de l’Etat, la pertinence de notre projet en matière de lutte contre les inondations, fondé sur la globalité et la complémentarité des actions à mener. Le plan Vidourle et sa structure porteuse, le Syndicat Interdépartemental d’Aménagement du Vidourle (SIAV) étaient désormais reconnus nationalement comme exemplaires en matière de prévention et de lutte contre les inondations. C’est sur 3 piliers principaux d’aménagements, indissociables les uns des autres que l’Etat a validé le projet global d’aménagement du Vidourle présenté par le SIAV : 1- Mieux retenir l’eau à l’amont : réalisation de bassins de rétention ou retenues collinaires ; 2- Renforcer les digues existantes qui délimitent les zones d’écoulement dites digues de 1er rang ; 3- Mieux protéger les zones urbaines et les habitations des écoulements en créant des digues de 2nd rang ou digues de protection rapprochée qui viennent compléter le dispositif des digues de 1er rang. 4- À cela s’ajoute un grand volet de prévention et culture du risque : sensibilisation des scolaires et du grand public, repères de crues, Plans Communaux de sauvegarde….. qui, a priori, n’est pas remis en question, compte tenu du budget beaucoup plus faible en comparaison des grands aménagements à réaliser. Direction : Conseil Général de l’Hérault – Maison des Elus – 1000, rue d’Alco – 34087 MONTPELLIER CEDEX 4 Tél : 04 67 67 60 46 – Fax : 04 67 67 71 98 – e-mail : [email protected] - www.vidourle.org Siège Social : 11, rue Court de Gébelin – Immeuble Le Neuilly – 2ème étage – 30000 NIMES Tel : 04 66 01 70 20 – Fax : 04 66 38 37 59 – e-mail : [email protected] - www.vidourle.org Cette cohérence liée à la globalisation et à la diversité des actions a permis au SIAV et aux services de l’Etat de travailler en total partenariat jusqu’à l’aboutissement des études et des scénarios validés par tous (cf. plaquette réalisée, éditée et distribuée en partenariat avec la DDAF (Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt) du Gard chargée de la police de l’eau représentant l’Etat, annonçant que le SIAV et l’Etat s’engageaient sur 52 millions d’euros pour la réalisation des travaux portant sur les 3 axes cités plus haut et débutant dès 2007.) Extraits de la plaquette élaborée en 2006 en partenariat avec la DDAF : « à partir de 2007, plus de 52 millions d’euros vont être engagés, dans le cadre du plan global d’aménagement du Vidourle, pour l’ensemble des travaux concernant la haute, moyenne et basse vallée. …Les premiers bassins de rétention sont déjà programmés… les travaux sont prévus à partir de 2008…Le confortement des digues existantes…en ce qui concerne la protection des lieux densément habités, il s’agit d’édifier des digues de second rang pour éviter l’entrée des eaux dans les cœurs de village… » Ceci jusqu’au 16 juin dernier, date d’un comité de pilotage entre les services de la préfecture et le SIAV, au cours duquel la Directrice Départementale de l’Agriculture du Gard nous informe que les digues de 1er rang seraient la priorité en termes d’engagement financier de l’Etat, en revanche il ne s’engagerait pas sur les autres aménagements prévus au titre du plan Vidourle, à savoir : les bassins de rétentions et digues de 2nd rang. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’efficacité des aménagements définis par le plan Vidourle ne pourra s’observer que dans la globalité de ces réalisations. C’est-à-dire que, d’une part, il est inconcevable de conforter des digues de 1er rang et aménager des zones de surverse sans protéger les communes par des digues de 2nd rang. L’objectif n’est pas de protéger une commune pour inonder la commune voisine. D’autre part, il est également inconcevable de ne pas réaliser les bassins de rétentions en amont qui limiteront la vitesse et le volume des eaux diminuant les risques à l’aval. Face à ce constat, le Président du SIAV, Claude Barral décide de réunir un bureau extraordinaire, qui s’est tenu le vendredi 27 juin 2008, pour permettre aux services de l’Etat de s’exprimer, de confirmer et d’officialiser cette annonce devant les membres du bureau du SIAV. À cette occasion, les services de l’Etat ont confirmé pour la deuxième fois qu’« aucun crédit n’était affecté à ce jour pour la réalisation des bassins de rétention et des digues de 2nd rang et que seuls 10 millions restaient disponibles pour la création des digues de 1er rang ». Il convient de préciser que 10 millions d’euros ne seront peut-être pas suffisants pour réaliser les digues de 1er rang… Une conférence de presse a donc été immédiatement organisée le mardi 8 juillet, en présence du Sénateur Robert Tropéano, de Madame la suppléante du Député Jean-Pierre GRAND, des élus du Comité Syndical titulaires et suppléants des Conseils Généraux du Gard et de l’Hérault et des maires et élus des communes du bassin versant. Les associations de sinistrés furent également présentes. Cette conférence de presse avait pour objectif de faire connaître à la population du bassin versant et aux médias locaux présents (France 3, midi libre, l’Hérault du jour, la gazette de Nîmes, France bleu Hérault et télé miroir) : Le désengagement financier de l’Etat sur la globalité du plan Vidourle. La prise de parole de Madame Mireille Jourget, (Directrice Départementale de l’Agriculture du Gard), en réponse à la conférence de presse au journal TV régional de France 3, confirme, une fois de plus, clairement la remise en question de l’Etat sur son engagement à financer Direction : Conseil Général de l’Hérault – Maison des Elus – 1000, rue d’Alco – 34087 MONTPELLIER CEDEX 4 Tél : 04 67 67 60 46 – Fax : 04 67 67 71 98 – e-mail : [email protected] - www.vidourle.org Siège Social : 11, rue Court de Gébelin – Immeuble Le Neuilly – 2ème étage – 30000 NIMES Tel : 04 66 01 70 20 – Fax : 04 66 38 37 59 – e-mail : [email protected] - www.vidourle.org les aménagements à venir, et va jusqu’à proposer de transférer les financements sur les communes. Extrait de son interview : « l’Etat s’est engagé sur 29 millions d’euros, il va financer 40% de ces 29 millions d’euros… mais il est vrai que si l’on veut accélérer la procédure, peut-être faut-il chercher d’autres financements et à ce moment-là penser à l’autofinancement des communes concernées, ou d’autres partenaires……. » Comment demander aux communes de suppléer une fois de plus les carences de l’Etat ? Il ne reste pas moins de 23 millions d’euros environ à financer pour achever les 3 piliers d’aménagements prévus au titre du plan global d’aménagement du Vidourle. (Il est à noter que 60 millions d’euros environ seront, dans un deuxième temps, nécessaires pour réaliser 20 autres bassins de rétention qui permettront avec les 5 premiers une efficacité optimale). Nous rappelons que l’Etat a réitéré sa confiance à l’égard du SIAV et sa volonté de participer au plan Vidourle à maintes reprises, c’est pourquoi nous sommes aujourd’hui dans l’incompréhension totale et dans l’indignation face à l’annonce de ce désengagement financier : - Le 19 juin 2003, l’Etat retient le plan Vidourle, projet pilote national parmi 136 projets, - Le 30 novembre 2006, des experts de l’Etat valident sur le terrain les aménagements prévus par le plan Vidourle via le rapport ICAT (Instance de Conseil et d’Appui Technique pour la prévention des risques naturels), - Le 27 décembre 2007, le SIAV se voit attribuer le statut d’Etablissement Public Territorial de Bassin afin de mener une action coordonnée sur la globalité des aménagements liés à ce territoire, ce qui légitime à nouveau la reconnaissance nationale du périmètre d’action du syndicat du Vidourle (seul EPTB de la région Languedoc-Roussillon). L’historique du syndicat du Vidourle et les événements qu’il a traversés ont fait de lui une entité très forte de solidarité. Force est de constater que la confiance qui a toujours existé entre le SIAV et les services de l’Etat est aujourd’hui mise à mal et fragilisée. En adoptant de telles restrictions budgé- taires, c’est la sauvegarde des populations du Gard et de l’Hérault que l’Etat met en péril. Pour toutes ces raisons, nous en appelons à la solidarité nationale pour sauver le plan Vidourle : projet pilote national. Nous, élus locaux, représentant 120.000 habitants, dont une partie importante est encore traumatisée par la crue du 9 septembre 2002, nous vous interpellons, Monsieur le Président de la République garant de la Solidarité Nationale, pour que l’Etat respecte sa parole et réponde aux préoccupations légitimes de nos populations, en assumant ses responsabilités.