Études Irlandaises, 34.1 | 2009 [En Ligne], Mis En Ligne Le 30 Juin 2011, Consulté Le 09 Décembre 2020
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Études irlandaises 34.1 | 2009 Varia Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/etudesirlandaises/317 DOI : 10.4000/etudesirlandaises.317 ISSN : 2259-8863 Éditeur Presses universitaires de Caen Édition imprimée Date de publication : 30 juin 2009 ISBN : 978-2-7535-0935-1 ISSN : 0183-973X Référence électronique Études irlandaises, 34.1 | 2009 [En ligne], mis en ligne le 30 juin 2011, consulté le 09 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/etudesirlandaises/317 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ etudesirlandaises.317 Ce document a été généré automatiquement le 9 décembre 2020. Études irlandaises est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International. 1 SOMMAIRE In memoriam Jean Brihault Études d'histoire et de civilisation L’histoire et les Penny Journals : réécriture du passé et construction identitaire Claire Dubois La France et les propagandes nationalistes irlandaises durant la Première Guerre mondiale Pierre Ranger Art Imitating War? Observe the Sons of Ulster Marching Towards the Somme and its Place in History Jacqueline Hill Closer to Brussels than to Rome? The EU as the new external referent for a secularised Irish society and a redefined Catholic identity Jean-Christophe Penet Art et image L’intemporel incarné : les corps des tourbières entre métaphore et littéralité Valérie Morisson “Soul of the Devil’s Pig”: Comedy and Affirmation in James Joyce’s Finnegans Wake Bernard McKenna “Default[ing] to the Oldest Scar”: A Psychoanalytic Investigation of Subjectivity in Anne Enright’s The Gathering Sarah C. Gardam Mme de Staël’s Cosmopolitan Imaginary and Sydney Owenson’s Early Novels Evgenia Sifaki Quelle poésie de la sortie de guerre en Irlande du Nord ? L’exemple de Breaking News de Ciaran Carson (2003) et The State of the Prisons (2005) de Sinéad Morrissey Catherine Conan Links to Pagan Ritual in Medieval Irish Literature David A. Hutchison Comptes rendus de lecture Plays and Controversies. Theatre and Globalization. Interactions: Dublin Theatre Festival 1957-2007 Modern Irish Theatre Martine Pelletier A Little Book of Hours Jessica Stephens Études irlandaises, 34.1 | 2009 2 Points West Catching the Light Clíona Ní Ríordáin The Poems of James Stephens Claude Fierobe Irish Poetry after Feminism Clíona Ní Ríordáin Literarisierung einer gespaltenen Stadt Angela Vaupel Madness and Murder Nathalie Sebbane Knock Catherine Maignant Michael Davitt Olivier Coquelin How Ireland Voted 2007 Julien Guillaumond Études irlandaises, 34.1 | 2009 3 In memoriam Jean Brihault 1 Le Professeur Jean Noël est décédé le 11 février 2009 dans sa 97e année. Pendant la plus grande partie de sa vie professionnelle, il avait été Professeur de littérature anglaise à l’université Rennes 2 – Haute-Bretagne. 2 Il fut le fondateur des études irlandaises en langue anglaise à la faculté des lettres de l’Université de Rennes, devenue université Rennes 2 – Haute-Bretagne. Après une thèse d’État consacrée à l’auteur irlandais George Moore, il introduisit progressivement des enseignements de littérature irlandaise dans les programmes du département d’anglais. Il travailla à un rapprochement avec la section de celtique de l’université pour, finalement, fonder le Centre d’Études Irlandaises de l’université Rennes 2 – Haute-Bretagne. Il créa également la revue liée à ce centre et qui fut publiée sous le titre Cahiers du Centre d’Études Irlandaises avant de fusionner avec les deux autres revues existant au plan national : Gaëliana (Caen) et Études Irlandaises (Lille 3) pour donner naissance à la revue nationale Études Irlandaises. Il fut un directeur de thèse apprécié, également exigeant sur le plan scientifique et bienveillant sur le plan humain ; il publia de nombreux articles dans le domaine de la littérature irlandaise et, jusqu’à l’âge de 90 ans, fut le talentueux traducteur de l’œuvre du romancier et nouvelliste irlandais, Walter Macken. 3 Jean Noël participa également à la structuration des études irlandaises au plan national et lorsque le Professeur Patrick Rafroidi entreprit de fonder la Société Française d’Études Irlandaise, il fit tout naturellement appel à Jean Noël pour en être le premier président. 4 De même, il joua un rôle déterminant dans le développement de l’université Rennes 2 – Haute-Bretagne dont il devint le vice-président après le vote de la loi Edgar Faure. À ce titre, il fut le premier artisan du développement du secteur de l’audiovisuel à l’Université. C’est lui qui, avec beaucoup de détermination et de sens politique, obtint du ministère une importante dotation en matériel et la reconnaissance de ce domaine de formation et de recherche. Ce sont cette vision et cet acharnement à la mettre en œuvre qui permirent, par la suite, le développement au sein de l’université Rennes 2 – Études irlandaises, 34.1 | 2009 4 Haute-Bretagne d’un secteur audiovisuel de réputation internationale dans les domaines de la recherche, de l’enseignement et de la création. 5 Il était aussi peintre amateur de talent. Sa modestie lui a toujours interdit de présenter ses œuvres en public. Les rares privilégiés qui en possèdent ne peuvent que s’émerveiller devant ces tableaux de la vie quotidienne, saturés de couleur, révélateurs d’un désir d’aller vers l’autre, de le comprendre, de le connaître et le respecter. 6 Ceux qui eurent la chance de côtoyer Jean Noël garderont, par-dessus tout, le souvenir de son dévouement aux autres, de sa gentillesse et de son humanité. Études irlandaises, 34.1 | 2009 5 Études d'histoire et de civilisation Études irlandaises, 34.1 | 2009 6 L’histoire et les Penny Journals : réécriture du passé et construction identitaire Claire Dubois 1 The Dublin Penny Journal fut lancé en 1832 par Caesar Otway, éditeur du Christian Examiner de 1825 à 1831. Ce fut le premier journal qui réussit à avoir un fort tirage en Irlande, soit cinquante mille exemplaires 1. Après huit numéros, George Petrie décida de travailler en collaboration avec Otway. Dans la préface du premier volume, ils énoncèrent leurs intentions. Ils désiraient créer un journal qui se voulait neutre, « indépendant de secte ou de parti ». Il était destiné à la fois à tenir dans les « poches des membres des classes les plus pauvres de la société », mais sous forme de volume il n’était pas indigne de la « bibliothèque de l’érudit et du gentilhomme 2 ». Outre le fait que le journal était destiné à toutes les classes de la société, il se construisait sur des bases exclusivement irlandaises. Il était écrit par des Irlandais pour des Irlandais et c’est ce qui faisait sa spécificité. 2 Les éditeurs espéraient fédérer la population irlandaise autour de son histoire et réagir ainsi aux querelles sectaires qui agitaient traditionnellement le pays dans le but de parvenir à une amélioration sur un plan moral. Le journal comptait des articles économiques, des conseils pratiques, mais on peut noter le nombre de sujets qui touchaient à l’histoire et à l’archéologie. Petrie écrivait des articles de vulgarisation historique et archéologique, des biographies. Certains numéros reproduisaient des légendes du folklore irlandais. On pouvait également y trouver des notices descriptives de paysages typiques et de sites archéologiques. Le journal reflétait avec fidélité la variété des intérêts de George Petrie, qui était selon Joep Leerssen un des derniers grands « polymaths » (esprit universel) en Irlande 3. Peintre de formation, Petrie se passionnait pour l’histoire et a progressivement amené l’archéologie vers le professionnalisme. Il collectait également des airs musicaux du folklore irlandais et collaborait de façon régulière aux débats et aux publications de diverses sociétés savantes parmi lesquelles The Royal Irish Academy ou The Royal Irish Art Union. Il dirigea la section historique de l’Ordnance Survey et publia un mémoire avec la collaboration de Études irlandaises, 34.1 | 2009 7 Eugene O’Curry et de John O’Donovan, deux gaélophones avec qui il travaillait régulièrement. La presse lui permettait de dépasser le cercle restreint des historiens pour tenter de toucher un public plus large, voire la population irlandaise dans son ensemble. L’édition d’un journal constituait donc un prolongement logique à la stratégie de diffusion du savoir de Petrie. 3 Après un an, le journal connut des difficultés financières et il fut repris par P. D. Hardy. Après cela, les contributions de Otway et Petrie se firent plus rares. Petrie tenta en 1840 de rééditer un journal dans la continuité du Dublin Penny Journal, mais sous un nouveau nom, The Irish Penny Journal. Dès la fin de l’année, les ventes chutèrent des deux tiers et Petrie abandonna l’édition. Malgré une nouvelle tentative en 1841-1842, le journal souffrit du fait que le nouvel éditeur, Samuel Lover, éditait également le Dublin University Magazine. 4 Dans sa première année de parution, le journal était véritablement le reflet des différentes activités de George Petrie, qui s’y consacrait pleinement. Très attaché à la dimension éducative de ses ouvrages et toiles, Petrie se lançait ainsi dans une entreprise lui permettant d’approfondir ses tentatives d’éducation historique de la population irlandaise, mais cette fois avec un lectorat potentiel bien plus important. Cela implique, comme nous le verrons, un effort de vulgarisation et/ou un choix de sujets censés plaire et intéresser le plus grand nombre. Nous étudierons précisément le public visé par Petrie et Otway et nous verrons comment s’exprime leur souci didactique au sein même du journal. Enfin, nous nous attacherons à voir comment les éditeurs espérèrent fédérer la population en créant une communauté grâce à ce journal et à l’histoire irlandaise. Nous étudierons comment cela s’intègrait dans le projet nationaliste culturel de Petrie. Nous nous poserons également la question des raisons de l’échec du journal dont les ventes chutèrent dès le début des années 1840 lorsqu’il fut confronté à un autre type de publication, The Nation.