Journées européennes Des travaux d'ampleur pour sauvegarder le patrimoine du Patrimoine et l'adapter aux besoins d'aujourd'hui Ministère des Affaires sociales 2 1 0 2 et de la Santé e r b m e t p e S •

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www.sante.gouv.fr • www.social-sante.gouv.fr Éléments remarquables Détail de vitraux de la grande verrière du CRDM

Hall dit « des guichets », 1930

Vitraux de Jacques Les façades Gruber sur le thème intérieures de l’agriculture constituées et de l ’industrie. de briques

Frise sculptée des Un monumental frères Martel sur le mur pignon ferme thème du travail : l ’espace, structuré allégorie du travail par 2 pylônes en dans une campagne mosaïque encadrant où dominent l’horloge et éoliennes et silos prolongés par et évocation de 2 raies l’industrie de verre blanc moderne. formant 2 flèches lumineuses. Ancien hall dit « des guichets » rénové en 2002 pour l’installation du CRDM (Centre de ressources documentaires multimédia). La grande verrière est représentative de l’œuvre de l’atelier du maître verrier Jacques Gruber.

Vitraux du hall Fontenoy de Jacques Gruber L’eau actionne une turbine, le feu s’échappe d’un haut fourneau et l’homme, symbolisé par des ouvriers à haute stature, maîtrise les éléments par son travail. Trois types de verres : verres soufflés vert, bronze, noir (jamais de peinture) ; verres opalescents et verres imprimés avec Hall Fontenoy 12 motifs différents en relief. L’abri antiaérien Ces verres témoignent de la production de 1939 des Arts décoratifs du début du XX e siècle. Détail de vitraux hall Fontenoy

2 3 Un bienfait de la loi Un patrimoine Art déco sur les assurances sociales

L’Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes de 1925 favorise la rencontre de l’architecte Guillaume Tronchet et de l’équipe d’artistes qui interviendra pour la À l’initiative de Louis Loucheur, décoration du bâtiment des assurances ministre du travail, de l’hygiène, de sociales. l’assistance et de la prévoyance sociales, En 1925, pour cette exposition, ces artistes un nouvel immeuble destiné à abriter réalisent ensemble le pavillon de la les services du ministère du travail est Compagnie royale asturienne des mines. élevé, à partir de 1929, place Fontenoy Guillaume Tronchet conçoit le pavillon, sur d’anciens terrains militaires. Cette les frères Jan et Joël Martel travaillent à la zone de est en pleine Hall dit « des guichets », 1930 décoration métallique, Jacques Gruber Archives départementales des Hauts-de-Seine. urbanisation du fait des expositions réalise le vitrail de la salle d’accueil, Ebel la e Fonds Sèle et Puech universelles de la fin du XIX et du mosaïque et Georges Vinant la ferronnerie Hall dit « des guichets », 1930 e début du XX siècle. La mission est de la porte d’entrée. Archives du ministère confiée à Guillaume Tronchet, Fort de cette expérience saluée par les architecte des bâtiments civils et des critiques de l’époque, l’architecte mobilise palais nationaux. les mêmes artistes pour la décoration Art Erigé dans l'urgence, le bâtiment déco du ministère du travail. héberge l'administration du travail, à l'étroit dans les immeubles historiques du 7 e arrondissement, et également les Des techniques de construction modernes services d’accueil du public, créés suite à la loi sur les assurances sociales de Le Monde illustré de février 1930 apporte un précieux témoignage sur la 1928, ancêtre de la Sécurité sociale. modernité du chantier « à l’américaine » et le présente comme un modèle de Le 1 er octobre 1930, la première assurée rapidité, d’efficacité et de rationalisation. L’architecte Guillaume Tronchet a est accueillie sous la verrière du hall utilisé les matériaux et les techniques les plus modernes de l’époque, Fontenoy, aux guichets de la Caisse notamment une ossature en acier, avec des éléments préfabriqués livrés sur le Le bâtiment avec sa première extension, avril 1939 Archives départementales des Hauts-de-Seine interdépartementale d’assurance chantier prêts à être assemblés, les profilés étant fournis par l’Allemagne au Fonds Sèle et Puech sociale, compétente pour les titre des dommages de guerre. Les façades de la rue d’Estrées et de l’avenue départements de la Seine et de Lowendal, revêtues de pierre de taille, dissimulent cette technique, réservant la Seine-et-. la surprise de façades intérieures entièrement de briques.

4 5 L’architecture du bâtiment

G En 1950 et 1960 : des agrandissements reprennent l’architecture d’origine en plus épurée et sans modénature de briques. Le bâtiment d’origine G En 1971 et 1972 : Louis Aublet réalise, dans un registre Construit en plusieurs phases architectural contemporain, le grand volume vitré du hall entre 1930 et 1972, le site Duquesne, un des premiers ensembles verriers du début des années du ministère occupe la totalité 1970. d'un îlot urbain situé entre la G En 2004 : cette façade constituée de modules verriers d'un seul place Fontenoy, les avenues tenant, a été complètement reconstruite, avec recours à l'inox, par Duquesne, Ségur, Lowendal et l'architecte Jean-François Jodry, pour respecter les normes de la rue d’Estrées. Tirant parti de sécurité actuelles tout en conservant l'aspect d'origine. la forme triangulaire du terrain, Guillaume Tronchet conçoit un bâtiment en forme de V, avec deux ailes sur l’avenue Lowendal Un site en pleine rénovation et la rue d’Estrées. Au centre La construction du bâtiment, 1930 Après 75 ans d’existence, ce patrimoine était devenu vétuste et nécessitait une de ce V, il crée un axe majeur Le Monde illustré complète rénovation des locaux et des installations techniques. constitué du hall d’accès Un schéma directeur architectural et technique conçu par le cabinet donnant sur la place Fontenoy d’architectes Reichen-Robert, validé en 1998, cadre la rénovation du site pour et de la salle sous verrière située préserver ce patrimoine et l'adapter aux besoins d'aujourd'hui. Les travaux, dans son prolongement. réalisés en 4 tranches successives, se poursuivent au sein du bâtiment et doivent s’achever en 2013. Le site est un des ensembles tertiaires les plus importants de la capitale intra-muros avec près de 83 000 m 2 de planchers, La construction du bâtiment 1 km de façades, 9 km de couloirs, Archives du ministère 2 700 fenêtres, abritant bientôt 2 300 collaborateurs.

Les principales évolutions architecturales G Entre 1930 et 1939 : le bâtiment de Guillaume Tronchet a été construit en 1929-1930 pour la pointe Fontenoy, en 1937-1938 pour les extensions latérales, en 1939 pour l’abri antiaérien. La nouvelle façade, avenue Duquesne et avenue de Ségur

6 7 Une œuvre collective Jacques Gruber dans son atelier de dessin, vers 1923 © Collection particulière Louis Loucheur (1872-1931), le commanditaire Parcours artistique de Gruber Plusieurs fois ministre sous la Jacques Gruber a commencé son parcours III e République, Louis Loucheur est, artistique à l'école des Beaux-arts de Nancy en en tant que ministre du travail, étudiant la peinture. Puis, il suit les cours de de l’hygiène, de l’assistance et de la Gustave Moreau, à l’école des Beaux-arts de Paris, prévoyance sociales (1928-1930), en même temps que Matisse. De retour à Nancy, en le commanditaire du bâtiment. Il est 1893, il enseigne à l'école des Beaux-arts et monte également connu pour la loi sur les son propre atelier de mobilier en 1897. Il réalise des habitations à bon marché (1928). décorations de vases pour Daum, des meubles pour Guillaume Tronchet Majorelle et des décors de reliure pour René Wiener. (1867-1959), l’architecte Il se spécialise rapidement dans le verre et le vitrail Architecte en chef du ministère après s’être intéressé à toutes les techniques des arts du travail dès sa création en 1907, et décoratifs. On lui doit notamment la grande Le mur Art déco et la verrière du Palais de l’Élysée à partir de 1911, verrière des Galeries Lafayette de Paris (1912). Guillaume Tronchet a réalisé de Gruber et l’Art déco nombreux bâtiments, tant publics que privés, dont l’hôtel des postes Après avoir été un des fondateurs et représentants de , avec une architecture de l’École de Nancy et de l’Art nouveau, Jacques de briques qui présente de fortes Gruber devient, à partir des années 1925, un acteur similitudes avec celle du ministère. majeur de l’Art déco. Ses principes esthétiques sont : rigueur, simplicité et efficacité. L’abandon presque Jacques Gruber total de la couleur est un choix que l’artiste partage (1870-1936), le maître verrier avec le maître verrier Louis Barillet : le dessin ne naît Simplification des formes, dessins pas de la couleur mais de l’ordonnance des plombs. géométriques, abandon presque total Les verres industriels, le plus souvent blancs, verts de la couleur pour des vitraux en ou gris sombre, sont gravés suivant le dessin, puis grisaille : après avoir été, avant- superposés en deux ou trois épaisseurs pour donner Détails de vitraux guerre, le maître-verrier le plus la texture ou l’épaisseur souhaitées. L’usage exclusif de Jacques Gruber prolifique en vitraux de style Art du plomb et du verre, sans apport de peinture, nouveau, Jacques Gruber devient, répond aux principes qu’il a posés pour la Louis Loucheur et Guillaume Tronchet, à la fin de sa carrière, un représentant « mosaïque intégrale », dont il est l’un des vitrail du mur Art déco majeur de l’Art déco. promoteurs.

8 9 Les frères Martel La modernité des Martel (1896-1966), les sculpteurs La modernité des Martel s’exprime Les jumeaux Jan et Joël Martel sont des sculpteurs notamment à travers les choix des et décorateurs français dont les réalisations matériaux. Outre la pierre, le bois, le plâtre, participent à la fois de l’Art déco et du Cubisme. le bronze, le verre et le ciment, un de leurs Ils comptent parmi les membres fondateurs matériaux favoris, ils expérimentent aussi de l’Union des Artistes Modernes en 1929 des matières neuves comme le plastique, la avec René Herbst, Hélène Henry, bakélite, le plexiglas. Sponsorisés par la et Robert Mallet-Stevens. « Le lion » des frères Martel Compagnie royale asturienne des mines, ils © Collection particulière inventent la « planisculpture », technique mettant en œuvre des tôles découpées et Les frères Jan et Joël Martel assemblées, par soudure, rivetage ou pliure, © Collection particulière pour constituer des volumes d’un type nouveau . Parcours artistique Sensible aux tendances artistiques contemporaines de la danse, de la musique, des arts plastiques de tous horizons, l’art des Les frères Martel dans leur « villa atelier » frères Martel est à la croisée de ces rencontres © Collection particulière éclectiques. Sculpteurs de formation, ils travaillent également dans d’autres domaines : le mobilier, les arts graphiques, la décoration intérieure, l’architecture. Ils ont exécuté de nombreux monuments commémoratifs. Un des plus célèbres est celui dédié à Claude Debussy, boulevard Lannes à Paris, réalisé en collaboration avec leur ami architecte Les Martel et l’architecture Jean Burkhalter. Les frères Martel ont travaillé plusieurs fois avec Robert Mallet-Stevens, à qui ils Le style des Martel ont confié la construction de leur « villa Caractérisé par la stylisation des formes, le atelier » à Paris. Situé dans la rue par la style des Martel privilégie le mouvement de la suite dénommée Mallet – Stevens, dans le ligne et sa dynamique, sans ornementation. XVI e arrondissement, cet immeuble fait Les frères pratiquent un classicisme revisité partie d’un ensemble de bâtiments par le Cubisme, l’Art déco et l’esthétique Bas-relief des frères Martel, emblématiques du style moderne de industrielle. vestibule de la grande verrière l’époque.

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