m0:M32/920 45 ae1 Page 14:51 23/09/2008 nm105:NM93 ÿ nage libre en argent sur50m Amaury Leveaux ÿ ÿ nage libre du 4x100m Le fi Portrait Décryptage Analyse lm ˘ ˘

double lamise Hugues Duboscq Page 36

Page 44 ˘

Page 38 l’histoire dans Bernard, Alain Pékin 2008 www.ffnatation.fr

Numéro 105 - octobre 2008 - 5 euros éditoédito INTERVIEW Bernard : “Le plus beau jour de ma vie” Alain Bernard nous fait partager sa joie, Dans la cour des grands ses projets d’avenir, mais aussi la pres- sion inhérente à un sacre olympique. C’est un fait indubitable : les nageurs français appartien- 20 nent au gotha de la natation internationale ! En se hissant au troisième rang du classement des médailles des DECRYPTAGE épreuves de natation, ex-æquo avec la Chine, la France a Amaury Leveaux fait sa mue confirmé sa place dans le top 5 mondial. Après quatre En s’adjugeant deux médailles d’argent années de succès sur tous les continents et dans toutes l’Alsacien de 22 ans a pleinement les compétitions de la planète, nos champions ont défini- répondu aux espoirs placés en lui. tivement apposé leurs griffes sur les palmarès internatio- 36 naux. En décrochant six médailles aux Jeux Olympiques de Pékin, nos athlètes ont également démontré que la mois- PORTRAIT son athénienne d’il y a quatre ans, ne devait rien au Duboscq, l’éclaircie après la tempête hasard ou à un quelconque concours de circonstances. Après deux saisons galères, le brasseur havrais a fait parler son expérience La satisfaction est immense à l’issue des Jeux Olympiques en enlevant deux médailles de bronze. de Pékin : face à une âpre concurrence les Bleus ont sou- 38 levé six médailles. Longtemps, nos athlètes masculins sont restés au second plan. Certains évoquaient alors un ANALYSE manque de maturité. En Chine, les garçons ont fait parler Le film du relais 4x100 m nage libre la poudre ! A commencer par Alain Bernard... Tout ou Les Français ont rendu les armes pour presque a déjà été dit sur l’Antibois. Champion olympique 8 petits centièmes. Les Américains récu- du 100 m nage libre, vice-champion olympique avec le pèrent, eux, un titre abandonné en 2000. relais 4x100 m et médaillé de bronze sur 50 m, son bilan 44 est tout simplement exceptionnel. A l’instar de celui d’Hugues Duboscq, qui réussit le tour de force de décro- COULISSES cher deux médailles de bronze sur 100 et 200 m brasse Laure Manaudou en eaux troubles après une première breloque olympique en 2004. A Deux finales olympiques et puis s’en l’image également des performances remarquables d’Amaury Leveaux, médaillé d’argent sur 50 m, et de ses va... Retour sur la décevante semaine camarades du relais 4x100 m, Alain Bernard, Frédérick 50 pékinoise de Laure Manaudou. Bousquet, Fabien Gilot, Grégory Mallet et Boris Steimetz, privés d’or pour huit petits centièmes. Les Américains, aussi forts soient-ils, ne sont pas indétrônables et les Bleus, sans complexe, ont failli leur jouer un bien bon tour. Ce sera pour plus tard, peut-être en juillet 2009, aux 04 BRÈVES championnats du monde de Rome. 10 ZOOM OLYMPIQUE - Les Jeux en images A l’heure du bilan, il faut aussi tenir compte de l’impitoya- 18 JEUX OLYMPIQUES - Ouverture ble défaillance de notre principale pourvoyeuse de titres, 25 DÉCRYPTAGE - Alain Bernard, exploitation sous contrôle Laure Manaudou. Une faiblesse qui ne peut occulter son 26 REPORTAGE - Pékin a changé de visage immense talent. Laure n’est pas montée sur un podium, je 28 COULISSES - Denis Auguin, dans l’ombre du géant suis le premier à le regretter, mais en menant à son terme sa campagne pékinoise, alors que différents événements 30 INTERVIEW - Rousseau : “Un nouveau type de sprinter” auraient pu légitimement la déstabiliser, l’égérie féminine 31 ACTU - VDH tire sa révérence de la discipline a démontré, une fois encore, qu’elle dis- 32 ANALYSE - Le 100 m : la reine des reines pose d’un tempérament de championne. 34 REPORTAGE - Rubik’cube d’eau Au même titre que les jeunes pousses de l’équipe de 42 REPORTAGE - La sécurité olympique France. Bien sûr, ils n’ont pas tous décroché une médaille, 47 DÉCRYPTAGE - Les finales le matin mais la génération des nageuses Coralie Balmy, Ophélie- 48 CONFIRMATION - Coralie Balmy prend date Cyrielle Etienne, Camille Muffat, Magali Rousseau, 49 CONFIRMATION - Aurore Mongel, papillon maîtrisé Alexiane Castel, la nageuse d’eau libre Aurélie Muller, la plongeuse Audrey Labeau et les synchros Lila Messeman- 52 REVUE DE PRESSE - La gazette des Jeux Bakir et Apolline Dreyfuss ont fait montre d’un appétit et 54 NATʼ SYNCHRO - Les Bleues font la paire d’un allant prometteurs. Il reste encore de belles histoires 56 EAU LIBRE - Les Bleus pas gais à écrire ! 57 REPORTAGE - De l’ombre à la lumière 58 PLONGEON - Les Françaises ne décollent pas Le président, 60 RÉSULTATS Francis Luyce 62 HUMOUR

NATATION MAGAZINE n°105  Edité par la Fédération Française de Natation, 148, avenue Gambetta 75 980 Paris Cedex 20 - Tél : 01.40.31.17.70 - Fax : 01. 40.31.19.90 - www.ffna- tation.fr  Numéro de commission paritaire 0909 G 8176  Dépôt légal à parution  Directeur de la publication Francis Luyce  Rédacteur en chef Adrien Cadot  Comité de rédac- tion Louis Frédéric Doyez, Marie-Christine Ucciani, Claude Fauquet et les adjoints de la Direction Technique Nationale  Bande dessinée Studio Makma : Stéphan Boschat, Sébastien Hombel  Maquette et réalisation Adrien Cadot  Impression 3i Services, 156 chaussée Pierre Curie 59 200 Tourcoing - Tél : 03.20.94.40.62  Régie publicitaire Horizons Natation, 148, avenue Gambetta 75980 Paris, Cedex 20, Tél : 01.40.31.40.35  Vente au numéro 5euros  Publicités et petites annonces au journal et tarifs sur demande [email protected]  Poster des Jeux Olympiques inclu dans ce numéro. Trickett continue Natʼ course : Britta L'Australienne Lisbeth Lenton- Steffen a encore faim Trickett, championne olympique du 100 m papillon aux Jeux de Allemande reine du sprint, Britta Pékin et détentrice du record L’Steffen, entend consolider sa dou- du monde du 50 m nage libre, ble victoire de Pékin avec deux cou- a annoncé qu'elle poursuivrait ronnes mondiales au Foro Italico de sa carrière jusqu'aux Jeux Rome l'été prochain. La championne de Londres en 2012. olympique des 50 m et 100 m nage libre a confié à la radio allemande, le Du Toit force le respect La nageuse sud-africaine Natalie 5 septembre dernier, qu'elle souhaitait du Toit, amputée d'une jambe compléter sa collection de trophées à l'instar de son compatriote avant de mettre un terme à sa car- Oscar Pistorius, a fait parler d'elle rière. La sprinteuse de 24 ans estime à Pékin. Du Toit a d'abord parti- que les championnats du monde qui cipé aux Jeux avec les valides, se tiendront à Rome du 18 juillet au s'octroyant la 16e place du 10 km 2 août prochains peuvent constituer en eau libre, mais elle s’est égale- une conclusion possible à sa carrière. ment emparée de quatre “Il est prévu que je continue à nager, médailles d'or aux Jeux mais je veux reprendre mes études au Paralympiques. Après avoir été cours des six prochains mois ”, a-t-elle sacrée championne sur le 100 m déclaré. “Une fois mes examens termi- papillon, le 100 m nage libre nés en février 2009, j'aimerais aller en et le 200 m 4 nages, du Toit Australie de six à huit semaines afin de a battu son record du monde me préparer pour les championnats du sur 400 m (4’23’’81). monde.” Ph. Abaca.press Rice souffrante Triple médaillée d'or à Pékin (200, 400 m 4 nages, relais 4x200 m) avec trois records du monde à la clé, Stéphanie Rice défie Alain Bernard souffre d'une pneumonie. Les médecins disent que : “J'ai les près ses huit médailles d'or obtenues à taraude. J'ai effleuré son ancien record du premiers symptômes de la pneu- monie, qu'ont probablement APékin, Michael Phelps cherche de nou- monde d'un centième. Cela pourrait être un beaucoup de personnes”, a expli- veaux défis à la hauteur de son ambition - et beau défi à Rome”, explique le nageur amé- qué l'Australienne lors d'une opé- de son talent ! S'il dit être intéressé par le ricain dans une interview accordée à La ration de promotion organisée 50 m nage libre, son vrai objectif constitue Gazzetta dello Sport. Rome accueillera les dans la ville de Brisbane début la reine des reines : le 100 m nage libre. Championnats du Monde en 2009 et Alain septembre. “Je ne me sens pas bien depuis Pékin et ça s'est “Désormais, je veux seulement m'amuser Bernard a bien l’intention de confirmer qu’il aggravé depuis mon retour.” dans la natation. Je ne ferai plus le 400 m est bel et bien le nouveau patron de la dis- Après avoir appris ce dont elle 4 nages, qui me dévore l'esprit, ni peut-être tance reine. souffrait, Stéphanie Rice a écourté le 200 m 4 nages. En revanche, une tournée planifiée par une affronter Bernard sur 100 m me marque de sous-vêtements dont elle vante les mérites avec son ex-petit ami, Eamon Sullivan.

Grant Hackett réfléchit ancien champion olympique qui est passé à un L’ doigt de conserver sa couronne du 1500 m pour ce qui aurait pu être un triplé historique devrait pro- chainement décider de son avenir. En Chine, Hackett a manifesté son intérêt pour les Mondiaux de Rome en juillet 2009 et pour les Jeux du Commonwealth de 2010, mais son parcours olympique semble terminé. Marié à la chanteuse Candice Alley, Hackett se verrait bien entamer une vie de famille et profiter de la vie en dehors des bassins. “Je suis vraiment partagé, a-t-il confié au journal The Herald. Je n'irai pas, de façon certaine, jusqu'aux prochains jeux car je pense que c'est tout simplement irréaliste. Je ne veux pas être de ces athlètes qui s'éternisent trop longtemps, déclinant lentement et décrochant sans même accéder à une finale. Je ne veux pas en arriver là, je dois donc pren- dre une décision disons d'ici fin octobre.” Un diplôme de droit des affaires et une carrière dans les média attendent Hackett après sa carrière dans les bassins. Ph. Abaca.press

DUO ALLEMAND - Britta Steffen et sa compatriote Franziska van Almsick, multiple médaillée d’argent oympique, aujourd’hui consultante pour la télévi- sion allemande. Ph. Abaca.press Ph. Abaca.press

4 #105 5 #105

Natationmagazine Natationmagazine Le président Francis Luyce avec les signataires de la charte Fina (ci-dessus) et le président de la LEN Bartolo Consolo (ci-contre). Ph. D. R. Ph. D.

Ph. D. R. Ph. D. Phelps au “Saturday Night Live” Après LeBron James et Michael Jordan, Michael Phelps a eu La Fina célèbre son centenaire à Londres l'insigne honneur de présenter la célèbre émission comique e 19 juillet dernier, à l’occasion de son Finlande, Suède et Danemark) étaient “Saturday Night Live” le samedi 13 septembre. L'octuple médaillé Lcentenaire, la Fina a réuni à l’Hôtel accompagnés du président en exercice d'or à Pékin a reconnu qu'il était International de Londres tous les signa- Mustapha Larfaoui, du Directeur général plus stressé à l'idée de faire des taires de sa charte fondatrice. Les huit pays Cornel Marulescu et du président de la monologues en public plutôt que présents en 1908 (France, Belgique, Ligue Européenne de Natation Bartolo de disputer une finale olympique. Allemagne, Grande-Bretagne, Hongrie, Consolo. Connections records Durant les JO de Pékin, les sites français dédiés au sport ont vu le nombre de leurs visites doubler AGENDA (+ 107%), par rapport à août 2007. La tranche horaire 13h-14h est celle qui a connu la plus forte Natation course Plongeon Water-polo progression, soit 314 980 inter- Eau libre Natation synchronisée Vie fédérale nautes connectés (+ 81%), ajoute Mediamétrie-eStat dans son étude sur l'impact des Jeux Olympiques 10-12 OCTOBRE 8-9 NOVEMBRE sur Internet. Sur toute la durée de Première étape de la Coupe du monde, Cinquième étape de la Coupe du monde, JO, les sites de sport ont enregis- Belo Horizonte (Brésil) Moscou (Russie) tré en moyenne par jour 60% de visites supplémentaires par 11 OCTOBRE 11-12 NOVEMBRE rapport à l’été 2007. Huitième étape de la Coupe du Monde Sixième étape de la Coupe du monde, Marathon (10 km), Cancun (Mexique) Moscou (Russie) Résidence olympique à vendre La municipalité de Pékin va pro- chainement mettre en vente son 17-18 OCTOBRE 15-16 NOVEMBRE dernier lot d'appartements au vil- Deuxième étape de la Coupe du monde, Septième étape de la Coupe du monde, lage olympique. Quelque 70% Durban (Afrique du Sud) Berlin (Allemagne) des appartements du village olympique, situé dans le nord de 18 OCTOBRE 5-7 DÉCEMBRE Pékin, ont été vendus en décem- Neuvième étape du Grand Prix FINA mara- Cinquièmes championnats de France bre 2006 à un coût de 16 mille thon, Chiapas (Mexique) en bassin de 25 m yuans le m² (1600 euros). Le prix a désormais presque doublé et 25-26 OCTOBRE 11-14 DÉCEMBRE l'on parle maintenant de 31 mille Troisième étape de la Coupe du monde, Douzièmes championnats d'Europe yuans le m² (3100 euros), un prix Sydney (Australie) en bassin de 25 m, Rijeka (Croatie) qui est près du double de celui des autres appartements du 1ER-2 NOVEMBRE 20-21 DÉCEMBRE même arrondissement. Les pro- Quatrième étape de la Coupe du monde, Championnats de France interclubs, moteurs croient que le village, Singapour (Singapour) lieux désignés au sein de chaque région en raison de son association avec les Jeux Olympiques, présente un 8 NOVEMBRE cachet spécial qui peut intéresser Assemblée générale élective, Roissy les investisseurs et les visiteurs.

7 #105

Natationmagazine Phelps fonde et verse... L’Américain Michael Phelps a lancé, début septembre, sa propre fondation et le nageur et recordman olympique a fait lui-même le premier don en y versant le million de dollars qu'il a reçu en guise de bonus pour ses huit médailles d'or. La “Fondation Michael Phelps” visitera huit villes américaines en collaboration avec Speedo, le fabricant de maillots de bain et commanditaire de Phelps qui lui a versé sa prime. Le nageur rencontrera des enfants avec les- quels il partagera son expérience olympique. Speedo a annoncé qu'il versera 200 000 dollars supplémentaires dans la fonda- tion.

Coventry en croque La Zimbabwéenne Kirsty Coventry, championne olympique du 200 m dos à Pékin, a reçu début septembre à Hahare, la capitale du Zimbabwe, une récompense de 100 000 dollars, soit 68 000 euros, pour ses qua- tre médailles olympiques :

l’argent sur 100 m dos, 200 Ph. Abaca.press et 400 m 4 nages et l’or, donc, sur 200 m dos. Les émoluments

de la nageuse sont sans commune Ph. Abaca.press mesure avec ceux des autres spor- tifs zimbabwéens. Les finalistes de Pékin ont reçu 10 000 dollars alors que les autres membres de Alain Bernard à lʼheure de la reprise l'équipe doivent se contenter de 2 000 dollars. Déjà en 2004, à son retour d'Athènes avec trois e nouveau champion olympique du 100 m faire de compétitions était difficile à conce- médailles (or, argent et bronze), Ln’a pas attendu la fin de ses vacances voir pour lui (…) Même s'il va faire des com- Coventry avait obtenu 50 000 pour préparer la saison à venir. Après avoir pétitions sur ce premier trimestre, il n'y aura dollars ainsi qu'un passeport coupé un bon mois, l'Antibois a repris l'entraî- aucune obligation de résultats. En janvier, il diplomatique. nement le 29 septembre. Selon son entraî- faudra avoir cette capacité à repartir sur Eau libre : l’argent pour Hedel neur Denis Auguin, il devrait disputer sa pre- quelque chose de très costaud.” Avec en Le Dunkerquois Joanes Hedel mière compétition en novembre avec une perspective les championnats du monde, qui s’est classé deuxième du 25 km épreuve de coupe du monde en petit bassin. se disputeront à Rome du 18 juillet au des championnats d’Europe de Reste à savoir quelle épreuve sera choisie 2 août. La suite de son programme jusqu'à la natation a Dubrovnik. La victoire est revenue à l’Italien Cleri qui entre Stockholm (11 novembre), ou Berlin fin de l'année est la suivante : les Interclubs s’impose en 4h29 dans des condi- (15 novembre). Le Sudiste participera (20-21 décembre), puis le meeting internatio- tions de course en mer très diffi- ensuite aux championnats de France petit nal (27-29 décembre) à La Réunion, suivi cile : vagues, violents vents bassin (5-7 décembre). “L'objectif de ce pre- d'un stage de préparation physique sur contraires, pluies, orages... mier trimestre est qu'Alain se régénère, a place. Sa participation aux championnats expliqué début septembre son entraîneur d'Europe en petit bassin (11-14 décembre à Water-polo : Euros juniors Les Bleuets ont terminé dixième lors d’une conférence de presse. Il est indis- Rijeka en Croatie) est encore incertaine. des championnats d’Europe pensable de souffler un peu. Mais ne pas juniors d’Istanbul. Un parcours encourageant pour cette généra- tion 89 qui aura la chance de dis- puter encore les Euros 20 ans en 2009, la France y étant déjà qua- lifiée grâce à la 8e place des Bain de boue... 91 aux Euros 17 ans. est à Powys, en Grande-Bretagne, qu’a été organisé cet été C’le “World bog snorkelling championships”. Une compétition de natation par vraiment comme les autres. Le principe de ce World bog snorkelling championships est relativement simple : parcourir 110 mètres à la nage dans un marais. Jusque-là, tout

Ph. D. R. Ph. D. va bien. Mais attention ! Interdiction de se déplacer en nageant la brasse, le crawl ou même le papillon. Non, non, trop conven- Une info, une annonce, tionnel. Les organisateurs avaient insisté pour que les 170 concurrents parcou- des questions rent la distance en pratiquant la nage du “chien” ou en se déplaçant unique- ou des remarques ? ment à l'aide de leurs palmes, les bras tendus hors de la surface de l'eau devant eux. Bien plus drôle ! Et à ce petit jeu, c’est Conor Murphy, un jeune homme Faites-en nous part sur de 23 ans originaire de Portadown en Irlande du Nord, qui a été [email protected] le plus fort. Il a parcouru les 110 mètres de l'épreuve en 1’38’’9.

8 #105

Natationmagazine ZOOM OLYMPIQUE

LʼHOMME DE PÉKIN... Jeudi 14 août, Alain Bernard, tout sourire, quitte le Cube dʼEau où il vient de conquérir lʼor olympique de la distance reine. LʼAntibois, déjà sacré aux Euros dʼEindhoven en mars 2008, est le premier nageur tricolore à décro- cher le titre suprême sur 100 m nage libre. Ph. Abaca.press

10 #105 11 #105

Natationmagazine Natationmagazine ZOOM OLYMPIQUE

A DEUX CʼEST MIEUX... Samedi 16 août, Amaury Leveaux et Alain Bernard savourent la brillante semaine du sprint français ; après lʼar- gent du relais 4x100m, lʼor du 100 m, les deux géants blonds enlèvent lʼargent et le bronze du 50 m nage libre. Deux nageurs tricolores sur un podium olympique, cʼest du jamais vu ! Ph. Abaca.press

12 #105 13 #105

Natationmagazine Natationmagazine ZOOM OLYMPIQUE Ph. Abaca.press

Des Jeux dʼAthènes de 2004, on gardera lʼimage dʼune nageuse rayonnante et ultra dominatrice. En Chine, Laure Manaudou est descendue de son piedestal. Au total, la Française a disputé deux finales olym- piques (400 m nage libre & 100 m dos),

Ph. Abaca.press sans se hisser sur le moindre podium. Mais lʼhistoire nʼest pas finie a-t-elle assuré... Ph. Abaca.press

14 #105 15 #105

Natationmagazine Natationmagazine ZOOM OLYMPIQUE

LʼEMPEREUR PHELPS... Avec le Jamaïcain Usain Bolt, Michael Phelps est lʼautre star des Jeux Olympiques de Pékin. LʼAméricain a rem- porté huit médailles dʼor, dont cinq indivi- duelles, effacant le record de son compa- triote Spitz qui avait décroché sept bre- loques dorées aux JO de Munich en 1972. Ph. Abaca.press

16 #105 17 #105

Natationmagazine Natationmagazine JEUX OLYMPIQUES

omme à Athènes, il y a quatre ans, l’équipe Jamaïcain Usain Bolt sur 100 m en athlétisme, de France de natation a récolté six médailles mais le duel que le Français a livré avec l’Australien Clors de sa moisson olympique. A Pékin, les Eamon Sullivan, nouveau recordman du monde nageurs tricolores ont confirmé leurs excellents de la spécialité (47’’05), a tenu en haleine le monde résultats de l’olympiade écoulée et, par la même, entier pendant plusieurs jours. Et ceux qui l’ont le nouveau rôle qu’ils entendent jouer sur la scène vécu en direct pourront dire dans quelques années : mondiale. Pour preuve, la démonstration de force “J’y étais !”, en espérant qu’un nageur tricolore se des garçons du relais 4x100 m nage libre, tout près hisse de nouveau en 2012 sur la plus haute marche de priver les Américains du sacre surpême. Sans du podium de l’épreuve reine. Dans ce numéro, un extraordinaire finish de Jason Lezak, les parte- nous avons également consacré une large place naires de Michael Phelps auraient renoncé, pour aux médailles de bronze de Hugues Duboscq en la troisième édition olympique consécutive, sur l’un brasse ainsi qu’à l’argent d’Amaury Leveaux sur des plus prestigieux titres collectifs de la natation. 50 m nage libre. Nous sommes aussi revenus sur En décrochant l’or du 4x100 m, les Bleus auraient la contre-performance de Laure Manaudou, mais également empêché le prodige Phelps de battre le sans nous attarder puisque à l’heure de boucler ce record de médailles de son compatriote Mark Spitz. magazine nous ne connaissions pas la suite qu’elle Finalement, les Français se sont inclinés pour huit souhaitait donner à sa carrière. Ce qui est sûr, en petits centièmes. Une défaite frustrante qui ne revanche, c’est qu’elle est et restera à jamais l’une plombera pas les ambitions d’Alain Bernard sur des plus grandes championnes de la natation fran- la distance reine. L’Antibois de 25 ans, que nous çaise. Enfin, et parce que les Jeux se sont disputés avons choisi de mettre en couverture de ce numéro en Chine, un pays hors-normes, nous avons agré- spécial consacré aux JO, est entré dans l’histoire menté ce numéro de plusieurs reportages afin de du sport international par la grande porte. Sa vic- vous faire revivre l’événement olympique comme toire a sans doute moins d’écho que celle du si vous y étiez. Bonne lecture ! Ph. Abaca.press

18 #105 19 #105

Natationmagazine Natationmagazine INTERVIEW Et le stress ? A votre avis, à quel moment la victoire bas- Plusieurs fois nous avons frôlé la catas- Sur le plot j’ai les jambes qui tremblent. cule en votre faveur ? trophe. Deux ou trois fois la saison dernière Quand le starter dit à vos marques, je vois Je ne sais pas ce qui a pu faire la différence, j’ai eu des gros coups de fatigue, mais ma jambe gauche trembler. Je me dis : “Là c’est tellement infime. La victoire se joue à j’étais alimenté par les Jeux Olympiques. Je c’est mal barré !”. Ce n’est pas la première pas grand-chose : ça peut être la touche, le reste quand même sur deux grosses sai- Alain Bernard : fois que cela m’arrive, mais pas avec virage… Nous sommes tous au top physi- sons d’entraînement, aussi bien technique- cette intensité. quement, mais il y a tellement de pression. ment que physiquement. D’ailleurs, le record du monde n’a pas été “Le plus beau jour de ma vie” battu en finale. Etes-vous prêt à consentir à nouveau de tels sacrifices ? Justement, pourquoi après des demi-finales Ces deux dernières années, j’ai vécu énor- rapides (record du monde de Bernard dans mément de choses. Il y a deux ans, je quitte la première demie en 47’’20 puis record du les Euros de Budapest sur une septième monde de Sullivan dans la deuxième en place en finale du 100 m en 49’’20. Il a fallu 47’’05, Ndlr), la finale n’a pas été encore travailler, mais regardez où j’en suis mainte- À l’issue de son titre olympique et dans les jours qui ont suivi sa performance histo- plus vite (victoire de Bernard en 47’’21) ? nant. Ça vaut le coup ! Quand on vit des ins- La finale est plus difficile à aborder. Il y a tants aussi fort, on ne veut pas que ça s’ar- rique, Alain Bernard est longuement revenu sur sa joie, ses sensations, mais aussi beaucoup de stress, en tout cas pour moi. rête. La veille de la finale du 50 m j’avais le stress et la pression inhérente à une finale des Jeux. Entretien. On ne sait pas si cela va marcher comme on même le blues car j’avais l’impression qu’un le souhaite, si notre corps va répondre. La chapitre était sur le point de se refermer. part d’incertitudes est considérable et ce n’est pas évident à gérer. Avez-vous une vague idée de la déferlante Alain, avec le recul, quelle impression vous A quel moment la victoire vous semble Tout au long de la médiatique qui vous attend dans les mois à laisse la médaille d’or olympique ? acquise ? course, je veille à En demi-finale du 100 m, vous battez le venir ? Une médaille d’or aux Jeux c’est énorme… Je ne sais pas trop… Pendant la course je ne rester en ligne, à ne record du monde (47’’20) avant que J’ai une petite idée de ce qui m’attend, mais C’est comme une coupe du monde de foot- me suis jamais senti battu. Que ce soit au pas me désunir, à l’Australien Eamon Sullivan ne rafraîchisse ça ne doit pas être quelque chose de dés- ball sauf que l’on est seul dans la ligne départ, au virage, à 15 mètres ou à 1 mètre respecter les à sont tour la référence internationale agréable. Tant que ça reste sportif, pas de d’eau. Je n’oublie pas pour autant toute du mur je me disais que tant qu’on n’a pas consignes que me (47’’05). Est-ce un moment important dans souci. C’est quelque chose d’énorme donc il l’équipe qui m’entoure. Elle est aux petits touché le mur on n’a pas perdu, mais ce répètent Denis à lon- l’épreuve du 100 m nage libre ? va logiquement y avoir de grandes retom- soins avec moi, c’est pour cela que lorsque n’est pas gagné non plus. Le relais m’a servi gueur de journée. Je savais que les demi-finales iraient très bées médiatiques, mais il y a pire dans la ça marche j’ai envie de l’associer au bon- de leçon. M’être fait devancer à la touche ça vite. Je me sentais bien, j’ai tout donné et le vie ; je ne vais pas m’en plaindre ! heur que procure une médaille. m’a secoué. J’aurais pu sombrer, ne pas record est tombé, mais après je n’ai pas être en mesure de réagir, mais après tout le suivi la course de Sullivan. Sur le moment Comment rester motiver après ce titre olym- Sur le moment, qu’avez-vous ressenti ? travail accompli ces dernières années ce j’étais détendu, content d’avoir répondu aux pique ? C’est le plus beau jour de ma vie (silence). n’était pas possible de ne pas aller jusqu’au 47’’24 de Eamon (en finale du relais Je n’ai pas envie de m’arrêter là-dessus. C’est tellement fort... Beaucoup de choses bout. 4x100 m nage libre, Ndlr). Le plus important Mon projet de carrière court jusqu’aux Jeux se concrétisent en peu de temps. Ce titre à ce moment de la compétition, c’est d’en- de Londres en 2012. Avec Denis, on va éta- récompense huit années de travail et de Aviez-vous établi une stratégie particulière ? trer en finale. Le record du monde est anec- blir un plan de carrière sur quatre ans. Ce souffrances. Qu’on soit bien ou pas, qu’on Pas vraiment, mais je ne voulais à dotique. sera différent, mais c’est motivant de nager doute ou pas, il ne faut rien lâcher, toujours aucun moment me sentir sur- avec ce titre olympique. On verra aussi faire les choses correctement. A l’arrivée, passé ou en retrait, incapa- C’est difficile de devenir champion olym- jusqu’où mon corps peut aller. Il faudra j’ai pensé à toutes ces années. ble de réagir. Aux pique ? peut-être adapter les entraînements, les 85 mètres j’ai mal, Très (rires). Je me rends compte que axer davantage sur le travail à sec ou des Vous avez mis du temps à réaliser ? mais je m’ac- depuis les championnats assouplissements pour être plus à l’aise En touchant le mur je me suis dit : “Ca y est, croche. d’Europe de Budapest, en dans l’eau. j’ai gagné !”, mais sans comprendre réelle- août 2006, je suis pied ment que je venais de remporter la finale au plancher. La progression chronométrique enregistrée olympique. A chaque fois que je plonge, sur 100 m depuis le mois de mars 2008 est c’est pour gagner. Depuis que je nage, je impressionnante. A quoi tient-elle ? n’en ai pas perdu beaucoup des 100 m. Les combinaisons participent à cette pro- Cette année, je me suis incliné à deux gression, mais je pense surtout que les reprise : une fois en coupe de France en entraînements sont plus personnalisés. novembre 2007 face à Fabien Gilot et Chaque nageur travaille sur des une autre à Rome, en juin, face à points spécifiques de la course, Filippo Magnini. rien n’est laissé au hasard. En plus, la nouvelle généra- Quel fut le meilleur moment tion affiche une menta- de cette finale ? lité différente (suite Le meilleur moment ? page 22). (Il réfléchit) C’est lorsque je me retourne et que je vois le chiffre 1 à côté de mon nom sur le tableau d’affichage (sourires). Ph. Abaca.press

20 #105 21 #105

Natationmagazine Natationmagazine Avant la finale du 100 m, Le bonheur... Alain Bernard est la tension se lit sur le champion olympique du 100 m visage d’Alain Bernard. en 47’’20. Il devance l’Australien Sullivan et le Brésilien Cielo et l’Américain Lezak, troisièmes ex-æquo.

Entouré d’Amaury Leveaux et de Fabien Gilot, ses partenaires du relais 4x100 m nage libre ALAIN BERNARD, TROISIÈME ATHLÈTE médaillé d’argent à Pékin, l’Antibois savoure LE PLUS CITÉ DANS LES MÉDIAS sa moisson olympique au Club France. Ph. Abaca.press Ph. Abaca.press Ph. Abaca.press D'après une étude menée par la société Dow Nous voulons toujours aller plus Jones Insight pendant les Jeux Olympiques, le Cela doit tout de même être particulière- Et après la déception du relais, il n’a pas été abordé le rendez-vous olympique ? des craintes, des moments de stress, mais nageur français arrive sur la troisième marche vite et l’émulation collective y du podium des athlètes les plus cités dans les ment frustrant d’être coiffé au poteau ? trop difficile de se remettre à l’eau ? Sereinement, d’autant que mes entraîne- c’est pareil pour tous les athlètes, il faut contribue. médias. Il comptabilise 3 552 mentions (7%) C’est sûr que ce n’est pas très agréable, Non, cela a même été plutôt facile car l’at- ments se passaient de mieux en mieux. Je prendre chaque course l’une après l’autre. dans la presse et les éditions en ligne. En or, mais sur cette course les Américains ont été tente commençait à être longue. J’avais me sentais bien dans l’eau, à l’aise techni- En effet, on a l’impression qu’il on retrouve un autre nageur : Michael Phelps. meilleurs que nous. Peut-être qu’il nous a envie de nager, mais ça ne sert à rien de se quement. En arrivant en Chine (à Dalian Vous avez entamé les Jeux avec le record du L'Américain additionne 19 626 mentions dans existe une grande camaraderie au les médias traditionnels. Sur les blogs et autres manqué un peu de chance (silence). Il y précipiter, il faut prendre les choses les d’abord où l’équipe de France effectuait son monde de la distance reine (47’’50, Ndlr) et sein de la famille des sprinters. forums, il dépasse les 28 700 mentions. Ses avait un bel enjeu, on ne voulait pas se rater unes après les un statut de grand Je ne sais pas si on peut parler de huit médailles d'or pèsent lourd dans la et se faire plaisir. C’est pour cela que nous autres. favori à l’or olym- balance. En argent, Usain Bolt court après les camaraderie, c’est davantage du 13 400 mentions. Il distance tout de même étions déçus. es périodes précédant une compétition internationale ne pique. Cela a fair-play. Quand je me fais battre Alain Bernard de 10 000 citations dans les A l’instar du 50 m sont jamais évidentes à gérer. Il y a de la pression, de lʼim- constitué un avan- par Jason Lezak je le félicite pour médias écrits. Vous aviez l’air particulièrement affecté à nage libre dont les tage ou un far- sa performance. Lorsque je bats l’issue de la finale du relais. séries débutaient patience, des doutes, tout cela est mêlé, vous êtes dans un deau ? Eamon (Sullivan, Ndlr) il me féli- J’ai pris la défaite du relais très à cœur alors dans la soirée du “Ldrôle dʼétat. Mais jʼaime de plus en plus ces moments là.” En fait, en arrivant cite et vice-versa. Je pense que que l’on était quatre à nager. En partant jeudi 14 août, aux Jeux je me l’on évolue dans un sport où l’on peut profi- Je n’ai pas lâché beaucoup d’énergie en quatrième je prends la responsabilité de quelques heures à doutais que le ter de choses simples, d’un fair-play finale du relais. C’est plutôt après, lors du finir. Après notre médaille d’argent je pen- peine après votre sacre olympique sur stage final, puis à Pékin à partir du 4 août record tomberait. Je n’avais pas trop de énorme. Je veux que cela reste une des contrôle antidopage que je m’épuise un sais que la défaite était de ma faute. Après 100 m. N’a-t-il pas été trop difficile de se 2008, Ndlr), je savais qu’avec Denis nous pression par rapport à cette référence inter- valeurs fortes de notre discipline. Un jour on peu. j’en ai parlé avec les nageurs du relais et ils remobiliser ? avions bien travaillé, que tout était en place. nationale. De toutes façons, les records est le meilleur, mais le lendemain on peut m’ont rappelé que c’était une course à qua- Reprendre la compétition n’a pas été évi- A la fin quand même, l’attente a commencé sont faits pour être battus, il ne faut pas s’incliner. Si on nie les autres et qu’on les Qu’avez-vous ressenti à l’issue du relais tre et nous étions tous responsables. Cela dent, mais c’est pareil pour tous les nageurs à être longue. J’avais hâte que la compéti- trop s’y attacher. Quant à mon statut de rabaisse à longueur de journée, cela n’ap- 4x100 m nage libre ? m’a aidé à me remettre. Surtout, Denis m’a qui ont disputé la finale du 100 m. C’est tel- tion débute. favori, j’ai eu le temps de l’assimiler depuis porte rien. C’est pourquoi je tiens à rendre A l’arrivée je me suis dit : “On aurait pu faire dit que je devais rester moi-même jusqu’au lement intense qu’il faut prendre du temps les championnats d’Europe d’Eindhoven hommage à tous ceux qui ont disputé cette mieux. On aurait pu gagner.” D’habitude, bout pour me relever. pour encaisser. Eamon Sullivan l’a très bien Et comment avez-vous géré le stress lié aux (mars 2008, Ndlr). Je savais que je serais finale, tous ceux qui sont sur le podium quand je pars premier, je ne finis pas fait, moi aussi je pense car je suis passé en Jeux Olympiques ? surveillé, observé et attendu, mais cela n’a mais aussi tous ceux qui méritaient d’être deuxième. Sur le moment je suis super déçu Entretenez-vous un lien privilégié avec votre demi-finales du 50 m. J’ai quand même mis Les périodes précédant une compétition jamais représenté un problème. Avec Denis en finale. Beaucoup le méritent mais cela car je suis persuadé que l’on est devant. entraîneur Denis Auguin ? beaucoup de temps à me concentrer. Après internationale ne sont jamais évidentes à l’objectif était clair : réduire d’abord les ne se passe pas toujours comme prévu. Mais c’est une belle médaille d’argent, nous C’est le cas et une fois encore je voudrais le le 100 m j’ai essayé d’en profiter tout en gérer. Il y a de la pression, de l’impatience, erreurs au maximum et ensuite prendre du n’avons pas de regrets à avoir. Ce sont mes remercier. Merci de croire en moi, de ne pas restant plus ou moins dans la compétition. Il des doutes, tout cela est mêlé, vous êtes plaisir à nager. En arrivant en Chine, je Au moment d’aborder les séries du 100 m premiers Jeux Olympiques et pour ma pre- me juger sur mon niveau de performance. Il fallait être vigilant, mais je voulais égale- dans un drôle d’état. Mais j’aime de plus en savais qu’en remportant l’or je pouvais bas- nage libre étiez-vous en pleine possession mière course je remporte l’argent, c’est me l’a dit : s’il sait que je donne le maximum ment profiter du moment. plus ces moments là. Avec le temps, j’ai culer dans une autre dimension mais le plus e e de vos moyens ou aviez-vous lâché de l’in- quand même fort. de moi-même mais que je finis 3 ou 5 , il ne appris à me contrôler, à ne pas prendre les important c’est de toujours avoir l’impres- flux dans la finale du relais 4x100 m ? me jugera pas sur le résultat. C’est rare… De manière générale, comment avez-vous événements à l’envers. Je sais qu’il y aura sion de tout donner (suite page 24).

22 #105 23 #105

Natationmagazine Natationmagazine En Chine, pour la première fois de l’histoire Il est vice-champion olympique avec le relais Pour conclure, comment expliquez-vous les des Jeux Olympiques, les finales de natation 4x100 m mais aussi en individuel sur 50 m bons résultats de la natation française aux se sont tenues le matin. Est-ce que cela nage libre. Il l’a fait dans un contexte très Jeux de Pékin (une médaille d’or, deux d’ar- vous a perturbé ? particulier, en finale olympique. Il a un men- gent et trois de bronze) ? Bernard, Beaucoup de choses ont été dites sur ces tal d’acier qui lui permet d’être présent Depuis les Jeux Olympiques d’Athènes, la finales le matin. Les nageurs de l’équipe de dans les grands rendez-vous. natation tricolore a fait énormément de pro- exploitation sous contrôle France ont testé le programme olympique à grès. Laure Manaudou a ouvert la porte et l’Open EDF de natation (Paris les 17, 18 et démontré que les Français pouvaient s’illus- 19 juin, Ndlr). On savait donc à quoi s’atten- trer sur la scène mondiale. Depuis, nous dre ! Cela fait aussi des années que l’on sommes plusieurs à nous être glissés dans débute nos séances d’entraînement tôt le l’ouverture. Ces bonnes performances s’ex- matin. On sait nager vite le matin, il faut pliquent aussi par l’encadrement. juste opérer quelques réglages pour évoluer Aujourd’hui, l’équipe de France évolue dans dans les meilleures conditions. un environnement idéal. Pour préparer les Jeux de Pékin, par exemple, la Fédération En Chine, Michael Phelps est entré dans française avait repéré les lieux et organisé l’histoire en s’adjugeant huit médailles d’or. pour les athlètes qui le souhaitaient un Sa performance vous a impressionné ? stage de reconnaissance en juillet 2007. On est tous soufflé par ce qu’il réalise. Il a Dans ce genre de compétition, signé des courses phénoménales à Pékin, c’est important de savoir où tu j’en ai appris coup de bras après coup de mets les pieds. bras. Il est animé par un appétit monstre, il a toujours envie de faire mieux. Recueilli à Pékin par Adrien Cadot Il serait, apparemment, tenté par une aven- ture sur le 100 m… Ph. Abaca.press J’en ai entendu parler… Il peut révolution- ner le sprint car il a un retour monstrueux, Depuis son titre olympique décroché sur 100 m, les sollicitations pleuvent sur Alain Bernard. mais je l’attends. Pour garder la tête froide face aux médias et aux sponsors qui frappent à sa porte, Certains observateurs affir- le grand blond peut compter sur l’expérience et le savoir-faire de son clan antibois. ment que votre principal adversaire dans les epuis son retour de signé un chrono de 48’’12 sur déjà prêtes à investir sur le crime par équipe aux Jeux années à venir sera Chine, cela n’arrête 100 m, devenant temporaire- requin des bassins. Ainsi, le d'Atlanta et agent de la nouvelle Amaury Leveaux, qui dis- pas. Demandes d’inter- ment le troisième meilleur per- constructeur Lexus, des coqueluche des bassins. “Ce posent de caractéris- views, plateaux télé, formeur de l’histoire. “Après enseignes liées au multimédia que l’on veut c’est qu’Alain tiques proches des D entretiens exclusifs, les sollicita- Saint-Raphaël, il y a eu beau- ou à l'horlogerie se sont claire- conserve l’aura dont il jouit, vôtres. tions médiatiques ne faiblissent coup de demandes, mais sur- ment positionnées. La tête de acquiesce . Les Je le pense effective- pas. Les champions olympiques tout des médias, poursuit l’an- gondole s’est transformée en demandes qui peuvent écorner ment, mais ce ne sera suscitent l’intérêt et la curiosité, cien papillonneur. C’est surtout mine d’or. En enlevant la son image, on zappe. On ne pas le seul. Amaury a c’est un fait. On décortique leur après les Euros d’Eindhoven médaille d’or de l’épreuve reine veut surtout pas l’envoyer au fait d’énormes progrès vie, on s’intéresse à leurs qu’il a fallu souder notre équipe. aux Jeux Olympiques de Pékin, casse-pipe. Alors dès fois on lui ces dernières années. proches, à leurs passions et Robert Leroux, c’est l’agent, il Alain Bernard a également en parle, dès fois pas, mais on Il a montré qu’il pou- leurs amours défraient, à leur gère les médias et les sponsors. décroché la timbale. Dans les sait qu’il nous fait confiance.” vait être très perfor- grand dam, les chroniques des Son frère Patrick est avocat, il mois à venir, les retombées Voilà sans doute les clés de la mant en sprint. pages “people”. Depuis son réussite du “Team Bernard” : sacre athénien en 2004, Laure une collaboration rigoureuse Manaudou en a fait l’amère “Ne pas faire d'Alain un homme-sandwich mais familiale. “Avec Robert, expérience. Aujourd’hui, c’est ou un produit qu'on vendrait à tout va.” Patrick et Roland nous sommes au tour d’Alain Bernard de trou- une bande de copains, précise ver un équilibre entre la média- s’occupe des affaires juri- financières s’annoncent pour le le manager antibois. Nous tisation de son image et les diques. Enfin, Roland Trabaries moins opulentes. avons appris à nager ensemble heures d’entraînements, ciment et moi gérons aussi des Concrètement, quelle est dans différents clubs, mais qua- de ses performances sportives. demandes de médias.” aujourd’hui la valeur mar- siment au même moment. On Seul, il ne pourra pas faire face Car depuis les Euros néerlan- chande du colosse antibois ? se retrouve pour bien gérer les à la vague médiatique qu’il a dais (18-24 mars), où il s’est “Je ne peux pas donner de chif- affaires d’Alain. Chacun a ses déclenché en Chine. Voilà pour- emparé, à l’époque, du record fres, répond Franck Esposito. missions et on travaille pour

Ph. Abaca.press quoi Franck Esposito, manager du monde du 100 m (47’’50), Non pas que je ne veuille pas, Alain.” “Les gens qui l’entourent du CN Antibes où s’entraîne le l’Antibois de 25 ans a touché le mais je ne sais pas. De temps sont compétents, conclut, sprinter depuis 2006, et jackpot. Dans le sillage d'une en temps je reçois des contrats, serein, Denis Auguin, l’entraî- Stéphane Ruel, président du Laure Manaudou qui flirte avec on en parle avec Robert. On neur du champion olympique. club, ont mis sur pied une les trois millions d'euros de essaye de faire les choses pro- Ils connaissent très bien les exi- “Team Bernard” chargée de revenus annuels, le grand blond prement. Je suis directeur spor- gences du haut niveau. Ce ne gérer les sollicitations de la est en passe de s’imposer tif, les finances ce n’est pas sont pas des agents ou des avo- presse et des sponsors. comme l’un des poids lourds du mon domaine.” Ce qui est cer- cats qui ne savent pas ce qu’est “La structure qui entoure Alain a sponsoring sportif français. tain, en revanche, c’est qu’à l’entraînement. En plus, ce sont été mise en place en juin 2007, Pour l’heure, ils sont cinq à Antibes personne ne souhaite des gens en qui j’ai une au lendemain des champion- exploiter son image : Speedo, “faire d'Alain un homme-sand- confiance absolue.” nats de France de Saint- EDF, Brossard et les complé- wich ou un produit qu'on ven- Raphaël”, indique “Espo”. A ments alimentaires Eafit. drait à tout va”, prévient Robert A Pékin, A. C. cette occasion, l’Antibois avait D’autres marques sont d’ores et Leroux, médaillé de bronze d’es-

24 #105 25 #105

Natationmagazine Natationmagazine REPORTAGE

Pékin a changé de visage Ph. Abaca.press

Tous les spécialistes, simples On a l’impression que tout a été réaménagé de 10 kilomètres. Pour résumer, la ville est à pique, au stade nautique et au village olym- pour les Jeux.” Et quand on connaît les men- l’image de la Chine : hors normes. pique. Quatre nouvelles lignes de métro ont LE PATRIOTISME CHINOIS À LʼHONNEUR observateurs et autres habi- surations tentaculaires de la capitale chi- Pour ceux et celles qui ont découvert la cité également vu le jour et près de 3 800 bus et tués de la cité pékinoise vous noise, on mesure mieux la rénovation entre- ancestrale en août dernier, difficile d’obser- 20 000 taxis ont été remplacés par des i la cérémonie d'ouverture au stade olympique s’est révélée conforme aux valeurs le diront : la capitale de prise. Pékin est une ville de 13 millions d’ha- ver un quelconque changement, mais en dis- moyens de transport plus modernes et Sd'harmonie universelle chères au baron Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux bitants, ajoutez-en cinq de plus avec la péri- cutant avec les rares bénévoles chinois qui moins polluants. Quant à l’aéroport, il s’est modernes, c’est avant tout la fierté nationale qui s'est affiché dans les grandes L’Empire du Milieu a totale- phérie, ce qui porte le maîtrisent l’anglais ou tout simplement métamorphosé afin de pou- artères de la capitale chinoise tout au long des festivités olympiques. Ainsi, à l’occa- ment changé de visage à l’oc- sion de la cérémonie d’ouverture des Jeux, point d’orgue de l’événement, des total à 18 millions “Tout a été réaménagé avec des expatriés fran- voir accueillir 76 millions de visiteurs. Les casion des Jeux Olympiques. d’âmes. Jour et nuit, la çais, on constate que les périphériques ont triplé leur capacité et les dizaines de milliers de Chinois agitant des drapeaux rouges et scandant “En avant la cité grouille d’une acti- pour les Jeux.” dirigeants de l’Empire du échangeurs autoroutiers ont poussé comme Chine !” ont envahi les rues de Pékin. Le drapeau rouge de la République populaire vité débordante qui ne Milieu n’ont pas lésiné des champignons aux quatre coins de la de Chine était partout, supplantant largement celui de l'olympisme. “Bien sûr que c'est le drapeau rouge qui se vend le mieux. Tout ça, c'est une affaire de patrio- hristian Entz, journaliste au quoti- semble jamais s’interrompre. Pas moins de sur les investissements pour héberger le ville. Pour résumer, la Chine a tout mis en tisme”, fait remarquer un vendeur chinois interrogé par l’agence Reuters près de dien l’Alsace de passage à Pékin dix six périphériques serpentent autour de la plus grand événement sportif de la planète. œuvre pour être à la hauteur de son slogan la place Tiananmen. “Nous voulons montrer au monde ce qu'est vraiment la Chine, ans plus tôt, n’en revient pas : “Cela capitale et un septième est d’ores et déjà en Depuis le 13 juillet 2001 et la désignation de olympique : “Un monde, un rêve”, mais sur- parce que beaucoup de gens ne comprennent pas notre pays et tentent de le diaboli- Cn’a plus rien à voir. Les panneaux de chantier. Les autorités ont beau avoir imposé Pékin pour organiser les Jeux Olympiques, tout pour démontrer qu’elle est bien le pays ser”, ajoute un groupe de jeunes femmes arborant sur le front et sur son T-shirt des circulation sont en anglais et chinois, les une circulation alternée, plaques d’immatri- un travail colossal a été entrepris. Fort d’un le plus peuplé du monde et peut-être aussi le autocollants “I love China”. Sur d'autres T-shirts portés par des Pékinois, on pouvait rues sont propres, même l’attitude de la culation paires un jour puis impaires le - budget monstre de 40 milliards de dollars, plus puissant. lire en chinois ou en anglais : “Ecoutez la voix de la Chine” ou encore “J'aime la population a changé… Le plus impression- demain, le flux est permanent et les bou- les dirigeants chinois ont remodelé leur capi- Chine aujourd'hui plus que jamais”. nant ce sont ces lignes de métro ultra chons gigantesques. En pleine journée, tale. Au total, 300 000 vieilles maisons ont A Pékin, Adrien Cadot modernes sorties de terre en quelques mois. comptez au moins une heure pour un trajet été détruites pour faire place au stade olym-

26 #105 27 #105

Natationmagazine Natationmagazine COULISSES 3 4 Dans lʼombre du géant 2

Après le couple Manaudou-Lucas, place au duo Bernard-Auguin (photo n°1). Le premier a vécu, le deuxième a atteint les sommets de l’olympe sur la distance Ph. Abaca.press Ph. Abaca.press reine en août dernier. Il aura fallu huit années à Denis Auguin – d’abord au 6 CN Marseille puis au CN Antibes – pour Ph. Abaca.press façonner le nouveau roi du sprint mon- 5 dial. Physiquement d’abord, technique- ment ensuite et mentalement enfin, un travail de longue haleine conclu par la première médaille d’or tricolore sur un 100 m olympique. Un instant d’éternité que le technicien antibois a accepté de Ph. Abaca.press

1 Ph. Abaca.press nous faire partager point par point. Ph. Abaca.press

14 août 2008 La course parfaite Le déclic pionnats de France de Dunkerque (10-17 avril 2008, Ndlr). Il a bien Levé 6h30, petit déjeuner à 7 heures. On est parti du village olym- Alain a disputé la course idéale pour être sacré champion olym- Les 48’’12 des championnats de France de Saint-Raphaël (juin compris que le pire c’était de perdre la course soi-même. En l’occur- pique vers 8h30, soit deux heures avant la course. Ensuite on a pique. J’ai tout de suite vu qu’il nageait bien que cela allait bien se 2007, Ndlr) lui ont fait du bien. Les Euros d’Eindhoven, même si la rence il ne l’a pas perdu, mais il s’était mis en danger lui-même. répété la préparation traditionnelle une heure et demie avant la passer. Aux 75 mètres, j’étais quasiment sûr du coup car je vois suite a été compliquée à gérer, ont montré qu’il était là. Cela reste course. On n’a pas eu le temps de s’échauffer dans le bassin de Sullivan se désunir mais aussi parce que l’on avait établi une stra- un travail de huit années, c’est difficile de dégager un seul élément Denis Auguin compétition, donc Alain s’est entraîné dans le bassin de récupéra- tégie de course qui devait lui permettre d’accélérer dans le déclencheur. Il y a plusieurs moments clés, notamment une coupe C’est et cela restera la victoire d’Alain Bernard. Je lui donne le cadre tion. Il n’y avait aucune volonté de se cacher c’est juste qu’on était deuxième 50 mètres. de France, il y a très longtemps. A l’époque il nageait 51’’00 et il me et après, comme tous les sportifs, il en fait ce qu’il veut. L’important un peu pressé par le temps. demande : “Combien je vais nager ?”. Je lui réponds : “50’’50”. Il c’est qu’il partage le projet : respecter une hygiène de vie, appren- La finale rigole et ce jour-là il nage 50’’43. A partir de cet épisode, il a tou- dre à tout mettre en œuvre pour nager vite. Si le nageur adhère ça La pression J’étais entouré avec les nageurs qui s’entraînent avec Alain toute jours eu confiance en ce que je lui ai dis (photo n°4). ne devient pas facile, mais beaucoup moins difficile. Dès le début, On a bien rigolé au petit déjeuner, c’était assez détendu. Christophe l’année : les Français Boris Steimetz, Christophe Lebon et le sprin- Alain a parfaitement intégré ce vers quoi je voulais l’emmener, tant Cozzolino, le kiné de l’équipe de France, était présent et franche- ter belge Joris Grandjean (photo n°3). On a vécu la finale tous Alain Bernard au niveau technique que ce qu’il faut accomplir au quotidien. ment on a dit beaucoup de conneries. De toute façon la pression ensemble. Je ne sais pas s’ils étaient plus émus que moi, mais nous Ce n’est pas tous les jours la fête, mais c’est un sportif de haut sur les Jeux est bien moins intense que sur les “France”. étions tous dans un drôle d’état. Je les ai remerciés car si Alain s’en- niveau comme tous les autres. Cela n’empêche pas qu’il est extrê- Affect traîne si dur c’est aussi parce qu’ils sont là tous les jours à le pous- mement travailleur, méticuleux et rigoureux. Après on n’est pas tou- C’est difficile de définir les relations que l’on entretient. Alain ce Les derniers mots ser. Je crois qu’une part du titre leur revient également. jours d’accord sur la manière, mais il travaille. n’est pas un ami, mais ce n’est pas non plus un nageur comme les Je lui ai dit de se faire plaisir, c’est tout. Techniquement et physique- autres. Il y a beaucoup d’affection, mais aussi beaucoup de tension ment il était parfaitement au point. Nerveusement il était logique- 4x100 m nage libre Promesse parfois entre nous deux. On en a besoin tous les deux, pour se ment stressé. On ne dispute pas une finale olympique sans pres- Après le relais il a fallu un peu le déculpabiliser. C’est paradoxal car Il ne m’a jamais promis qu’il allait être champion olympique. En secouer, pour continuer à avancer (photo n°5). sion. Quand je vois la course qu’il a réalisé, je me dis qu’il est par- il est vice-champion olympique mais on lui dit : “Ce n’est pas de ta revanche, tous les trois jours il me promet qu’il va tout faire pour venu à canaliser son stress. faute !”. Les Français ont quand même pulvérisé le record du être le meilleur. De mon côté, j’ai toujours su qu’il pourrait décro- L’après Jeux monde de quatre secondes alors que sur le papier on avait une cher le titre olympique. Le projet pour se remobiliser ce sont les Mondiaux de Rome en juil- La victoire seconde de retard sur les Américains. A l’arrivée, ils sont à huit cen- let 2009. Il va falloir gérer le retour d’Alain en France. Il va falloir Alain a gagné parce qu’il était le plus fort. Parce qu’il a réuni le plus tièmes et eux ont réalisé une course extraordinaire. Il commet juste Abnégation qu’il coupe. Il ne reprendra l’entraînement qu’en septembre et la de qualités possibles pour remporter un 100 m. En théorie Sullivan une erreur : emmener Jason Lezak sur sa vague, mais il ne fallait L’année 2004 n’a pas été facile. Il rate la qualification aux Jeux compétition en novembre. va plus vite que lui mais la clé c’était de faire le meilleur 100 m pos- pas qu’il prenne sur lui le poids d’une seconde place aux Jeux. d’Athènes. Il a été malade une bonne partie de l’année : toxoplas- sible. Il ne fallait pas inverser les choses et vouloir être champion mose, mononucléose… Il s’est posé des questions sur ce qu’il pou- Sollicitations olympique en disputant un mauvais 100 m. Première vait accomplir, mais il a remis la machine en route. Depuis huit ans Pour le moment je ne suis pas inquiet. Après ses 48’’12 à Saint- Les séries et la finale du 4x100 m constituent ses premières il ne lâche rien. Même avec une mononucléose je ne l’ai jamais vu Raphaël (juin 2007, Ndlr) j’ai ressenti le besoin qu’Alain soit L’émotion courses olympiques et je crois qu’elles lui ont fait du bien. Il a pu rater une séance. entouré. Donc j’ai fait appel à des professionnels, des gens dont Sur le moment, j’ai ressenti beaucoup de plénitudes. Il a fallu que lâcher un peu de pression nerveuse. Au fur et à mesure des courses c’est le métier, en qui j’ai totalement confiance et qui connaissent je m’asseye car je ne tenais plus sur mes jambes. On pense surtout il était de plus en plus détendu parce qu’il a vu qu’il était capable de Expérience également les exigences du haut niveau (photo n°6). à l’aventure humaine. L’exploit sportif m’a moins touché, je vais pro- gagner. Plus que la médaille d’argent avec le relais 4x100 m nage libre, je gressivement en prendre la mesure( photo n°2). crois qu’il a beaucoup appris lors de la finale du 100 m des cham- Recueilli à Pékin par A. C.

28 #105 29 #105

Natationmagazine Natationmagazine INTERVIEW Michel Rousseau : “Un nouveau type de sprinter” Le patron se retire

A l’issue de la finale du 100 m maladroit à quelques mètres du mur, le déclare à l’époque le champion meurtri au nage libre, dont il a pris la cin- Néerlandais n’avait pas caché sa déception, journal l’Equipe. Il faut aussi apprivoiser la assurant néanmoins qu’il ferait parler de lui douleur car la reprise fait mal.” Finalement, quième place en 47’’75 (record dans les années à venir. Et venant de l’im- le protégé de Jacco Verhaeren au PSV personnel), Pieter Van Den mense VDH, le compliment vaut son pesant Eindhoven signe son retour aux Euros de Hoogenband a annoncé sa d’or. Le Batave Budapest en juil- retraite internationale. Le n’est rien de “Mon seul regret sera de ne pas figurer let 2006. Battu moins que l’an- par l’Italien Néerlandais ne deviendra pas sur le podium olympique pour être cien propriétaire Filippo Magnini le premier sprinter de l’histoire du record du sur la photo avec Alain Bernard.” sur 100 m, il se à remporter trois médailles d’or monde (47’’84). rassure en pre- sur la distance reine. Il n’en laisse Des Jeux de Sydney en 2000, où il décrocha nant l’or du 200 m. Une médaille qui récom- pas moins l’image d’un champion l’or sur 100 m, aux Euros de 2008 en pas- pense son courage, mais qui lui permet sur- sant par son sacre athénien de 2004, le Van tout de continuer à caresser son rêve de Selon Michel Rousseau (ci-dessus), Amaury d’exception qui aura dominé, huit Den Hoogenband a inscrit sa carrière dans devenir le premier sprinter de l’histoire à Leveaux (ci(contre) sera bientôt l’un des ans durant, la discipline phare la légende. Huit années d’un règne qui a réussir le triplé olympique sur 100 m. grands adversaires d’Alain Bernard sur 100 m. Ph. Abaca.press de la natation. étrangement pris fin sur ses terres, à L’histoire s’écrira sans lui, mais le coup Eindhoven, devant son public et dans sa pis- n’est pas passé loin. En Chine, le Batave, e suis extrêmement fier d’avoir cine. Une domination interrompue par ce jamais titré en championnat du monde mais Vice-champion du monde Dans les années à venir, quel sprinter disputé une troisième finale jeune nageur français qu’il avait repéré à médaillé d’argent à huit reprises, s’est pourra concurrencer Alain Bernard ? olympique d’affilée. Je n’ai rien Melbourne un an plus tôt. Aux Pays-Bas glissé en finale du 100 m avant de clore son du 100 m nage libre en 1973, Ph. Abaca.press A mon avis, Amaury Leveaux peut être “Jà me reprocher, je n’ai tout sim- Alain Bernard entamait alors son ascension chapitre sportif sur ses deux meilleures per- Michel Rousseau, consultant ce nageur. Comme Alain il incarne le plement pas nagé assez vite. Les autres olympique en arrêtant le chrono de la dis- formances personnelles (47’’68 en demie natation pour France nouveau type de sprinter : long et était en première ligne à Pékin. étaient plus rapides. Finalement mon seul tance reine à 47’’50. Ces eaux-là, le et 47’’75 en finale) et une 5e place dans le Télévisions, nous livre son solide. Aujourd’hui, un nageur qui est tech- C’est exceptionnel et ce n’est peut-être pas regret sera de ne pas figurer sur le podium “Néerlandais volant” n’y goûtera jamais. sillage d’une nouvelle génération affamée. Il nique va prendre du temps avant de percer fini. On peut disposer de la plus grosse olympique pour être sur la photo avec Alain Le 15 août dernier, au lendemain de la n’a finalement manqué qu’une dernière expertise sur l’état du sprint car il faudra aussi qu’il devienne solide. équipe de sprint de l’histoire de la natation. Bernard.” A l’heure de clore son exception- finale olympique du 100 m, VDH a tiré sa photo souvenir avec son successeur Alain international après l’affronte- Il y a Michael Phelps, mais il peut y avoir nelle carrière, Pieter Van Den Hoogenband révérence sur un ultime baroud d’honneur, Bernard sur le podium ment pékinois. Alain Bernard peut-il durer ? également le sprint français. a, une fois encore, fait étalage de son fair- une dernière sortie majestueuse que pékinois pour bou- Bien sûr car je pense qu’il en a encore sous play et de sa classe. Aucune rancœur, pas l’on n’aurait pas imaginé il y a encore cler la boucle. le pied. Aux 60 mètres de sa finale il est Recueilli à Pékin par A. C. de dépit pour celui qui aurait pu entrer au quelques mois. En 2005, le Que vous inspire la victoire d’Alain Bernard avec Sullivan et je suis persuadé qu’il peut panthéon de la natation en empochant l’or Néerlandais se faisait opérer d’une A Pékin, A. C. sur 100 m ? aller encore plus vite, mais intelligemment il du 100 m nage libre à Pékin pour la troi- hernie discale qui le privera des Dans la victoire d’Alain on retrouve l’impor- n’en ajoute pas. Il reste à côté de sième fois. De nouveau, le nageur du PSV championnats du monde de tance du duo entraîneur nageur. Les l’Australien. Il s’impose quand même Eindhoven, au sein duquel son père travail- Montréal. Si l’intervention se athlètes qui réussissent sont toujours en 47’’21, il renouvelle sa perfor- lait comme médecin de l’équipe de foot, pri- déroule sans encombre, la conva- accompagnés d’un technicien avec lequel mance des demi-finales. Je pense Sprint féminin : vilégie le respect de ses adversaires en lescence durera plus de temps que ils collaborent depuis longtemps et en qu’il peut nager moins de 47’’00. reconnaissant humblement le triomphe de prévu. Le retour est repoussé à lequel ils ont totalement confiance. Ce fut le Dara Torres défie le temps son successeur, Alain Bernard, dans les plusieurs reprises et les pre- cas pour Jean Boiteux, Laure Manaudou et Alain Bernard en or sur 100 m et en i Michael Phelps est, sans conteste, tablettes de l’épreuve reine. mières longueurs on retrouve ce schéma avec Alain Bernard bronze sur 50 m, Amaury Leveaux en Sle grand homme des Jeux de Pékin, Il faut dire que les deux hommes entretien- s’avèrent particu- et Denis Auguin. argent sur 50 m, le sprint tricolore sa compatriote Dara Torres n’est pas nent une relation privilégiée. Aux champion- lièrement doulou- passée non plus inaperçue. D’abord en nats du monde de Melbourne (mars 2007, reuses. “Je dois Comment expliquer son suc- raison de son âge, 41 ans. Ensuite, parce Ndlr), le Batave, tout juste sorti de sa demi- réapprendre les qu’en débarquant à Pékin, Torres partici- cès ? finale du 100 m, s’était enquis du résultat pait à ses cinquièmes JO après ceux de fondamen- En 2003, je l’avais repéré. Je Los Angeles en 1984, de Séoul en 1988, du sprinter tricolore auprès de Nelson taux, trouvais déjà qu’il nageait de Barcelone en 1992 et de Sydney en Montfort, l’homme de terrain de France super bien. Il est long, il a une 2000. Enfin, car la Californienne, Télévisions sur les épreuves de natation. En technique qui lui permet d’ac- maman d’une petite Tessa, comptabilise lui apprenant son élimination, suite à un céder à quelque chose. La la bagatelle de neuf médailles olym- relâchement musculation et le kilométrage piques en démarrant la compétition ne sont qu’un des éléments, il 2008 : quatre d’or, une d’argent et faut aussi la technique et l’en- quatre de bronze. En Chine, Torres en a décroché trois de plus : l’argent sur traîneur. Cela se sent pendant 50 m nage libre, 4x100 m nage libre la finale olympique du 100 m. et avec le 4x100 m 4 nages. Trois Sullivan est plus petit, il a un breloques supplémentaires qui passage de bras raide et droit. font d’elle la nageuse américaine Alain a une approche plus la plus médaillée de l’histoire. classique mais très efficace Ph. Abaca.press sur chaque passage de bras.

30 #105

Natationmagazine Ph. Abaca.press ANALYSE soulignés. Les combinaisons et Bernard et ses rivaux Stefan leur cortège de progrès techno- Nystrand, Garrett Weber-Gale ou logiques ne sont pas étrangers Brent Hayden n’ont rien à envier à ces avancées chronomé- aux poids lourds de la boxe. triques. A en croire les observa- Autant de motifs qui expliquent teurs avisés ces secondes l’accélération des performances peaux permettent de gagner de sur 100 m nage libre. Reste que précieux centièmes. Il faut éga- l’émergence simultanée de lement tenir compte de l’émula- nageurs sous les 48’’00 démon- tion olympique qui décuple et tre qu’une nouvelle génération transcende les gros bras du exceptionnelle de sprinters a 1 sprint mondial. “Les Jeux c’est pris le contrôle de la discipline. Gouhier Ph. N. tous les quatre ans, rappelle Eamon Sullivan, Alain Bernard, Alain Bernard, chef de file du Garrett Weber-Gale ou Cesar sprint tricolore. Tous les Cielo n’ont peut-être pas encore nageurs s’entraînent dans cette l’aura et l’éclat d’un Popov, mais perspective. C’est un aboutisse- ils en ont en tout cas l’étoffe. ment ultime pour tous les spor- Pas question cependant d’en- tifs qui sont prêt à tous les sacri- terrer les anciens. VDH n’a plus fices pour s’y illustrer.” Il ne faut le mordant de ses jeunes pas non plus négliger l’impor- années, mais le vécu dont il dis- tance de l’évolution des tech- pose lui a permis de franchir à

Une nouvelle génération de sprinters a pris le contrôle de la discipline. 2 Ph. N. Gouhier Ph. N.

niques de nage. Ces dernières nouveau les 48’’00 (47’’97 en ne sont évidemment pas figées, séries du 100 m olympique puis les entraîneurs testent, expéri- 47’’68 en demi-finales). Quant à LʼEUROPE MAÎTRE DU 100 M mentent et innovent. En 2007, Jason Lezak, 33 ans révolus, il

Les deux médailles d’or du 100 m passeront les quatre Ph. Abaca.press prochaines années en Europe, confirmant la mainmise les championnats du monde de s’est rappelé au souvenir de la du Vieux Continent sur le sprint mondial. La récom- Melbourne avaient permis à jeunesse lors des Trials améri- pense masculine quittera Eindhoven, le berceau du l’équipe américaine d’afficher à caines d’Omaha en couvrant clan Van Den Hoogenband, pour s’installer sur la Côte d’Azur à Antibes, fief d’Alain Bernard. La bre- la face du monde sa suprématie l’aller retour en 47’’58 avant de loque féminine retrouve, elle, le sol européen après dans les virages et les coulées. s’offrir un 47’’98 en demi- La reine des reines une olympiade sous le soleil de l’Australie. À Athènes, finales olympique. Et comme il en 2004, Jodie Henry avait en effet devancé la “Nous avons assisté à une révo- Néerlandaise Inge De Bruijn sur la distance reine. lution technique, constatait à l’a démontré dans la finale du A Pékin, l’Allemande Britta Steffen arrache l’or, son l’époque le DTN Claude 4x100 m des Jeux de Pékin, l’ex- deuxième titre majeur après une victoire sur 100 m

Pas la peine d’être un grand spécialiste aux Euros 2006 de Budapest, et ramène le titre olym- Fauquet. Il nous faut mainte- périence peut faire la diffé- 3 Gouhier Ph. N. pique dans l’hémisphère nord. Depuis les Jeux de nant travailler dans ce sens rence. En surfant sur la vague de la natation mondiale pour constater Sydney en 2000, les Européens ont enlevé dix titres du 100 m (aux JO et aux Mondiaux) sur quatorze pour rattraper notre retard.” Le d’Alain Bernard, l’Américain a l’extraordinaire explosion du 100 m possibles (sept distribués chez les hommes et sept chez service développement et privé les Français de l’or olym- nage libre depuis le mois de mars 2008. les femmes), soit 70 % des couronnes mises en jeu. recherche de la Fédération pique et offert à son compa- Française de Natation, installé à triote Michael Phelps le titre qui Retour sur une déferlante historique. l’Insep, a depuis orienté ses tra- semblait le moins accessible vaux dans ce sens. dans sa quête du record de endant près de huit Logiquement, il endosse le sta- Eamon Sullivan s’illustre lors de l’Australien répond en portant la A l’instar de la France, les Mark Spitz. années, Pieter Van Den tut de favori à l’or olympique. ses championnats nationaux référence mondiale aux fron- grandes nations de la natation Hoogenband a plané sur Comment imaginer alors la avec un fulgurant 47’’52. Pour tières de l’impensable : 47’’05 mondiale disposent également A Pékin, Adrien Cadot Pla discipline. Détenteur vague qui va s’abattre sur les l’heure, le record reste la pro- dans la deuxième demi-finale. d’outils technologiques de du record du monde (47’’84) tablettes de la distance reine ? priété du Français, mais l’expli- Voilà maintenant quelques pointe. Les entraînements sont (1) Eamon Sullivan (47’’05), Alain depuis les Jeux Olympiques de En l’espace de six mois, le cation finale approche. Comme semaines que les Jeux de Pékin filmés, décortiqués et analysés. Bernard (47’’20), Michael Phelps (47’’51), Brent Hayden (47’’56), Sydney en 2000, le 100 m va vivre une véritable prévu, elle aura lieu dans le se sont achevés et le 100 m res- Les nageurs peuvent ainsi corri- 4 semble à un champ de ruines. ger leur position dans l’eau, Jason Lezak (47’’58), Cesare Gouhier Ph. N. “Néerlandais volant” fut long- Cielo (47’’67), Pieter Van Den temps le seul sprinter de la pla- Après huit années de stabilité, améliorer leurs points faibles et Hoogenband (47’’68), Amaury nète à pouvoir franchir les Franchir les mythiques 47ʼʼ84 pour espérer tous les repères ont été balayés. corriger leurs erreurs. La dis- Leveaux (47’’76), Garrett Weber- ALAIN BERNARD AU PANTHÉON DES SPRINTERS 48’’00. Si en juin 2007, lors des sʼillustrer sur la scène mondiale. En six mois, douze sprinters ont tance reine est devenue une Gale (47’’78), Stefan Nystrand En s’adjugeant l’or du 100 m nage libre en Chine, Alain Bernard est championnats de France de franchi ou égalé, parfois même course scientifique où tout est (47’’83), Matthew Targett non seulement devenu le troisième nageur tricolore, après Jean Saint-Raphaël, Alain Bernard a à plusieurs reprises, l’ancien soigneusement millimétré. (47’’88), Lyndon Ferns (48’’00). Boiteux en 1952 et Laure Manaudou en 2004, à coiffer une cou- révolution. Le premier coup de Cube d’Eau, théâtre des mur des 48’’00 (1). Parmi eux, Difficile d’occulter enfin la place ronne olympique, mais il a également intégré l’une des plus presti- flirté avec la barre mythique gieuses écuries de champions internationaux. Le Français rejoint les (48’’12), c’est bien le Suédois semonce est lancé le 23 mars épreuves de natation des Jeux dix ont dépassé les mythiques qu’occupe désormais la muscu- (2) Eamon Sullivan, Alain Bernard, Michael Phelps, Brent Hayden, Américains Johnny Weissmuller, Don Schollander, Mark Spitz (photo 2008 par Alain Bernard. Aux Olympiques de Pékin. En finale 47’’84 de VDH (2) et aujourd’hui lation dans la préparation des n°1), sept médailles d’or lors des Jeux Olympiques de 1972 à Munich Stefan Nystrand qui est devenu Jason Lezak, Cesare Cielo, Pieter dont l’épreuve reine, Jim Montgomery et Matt Biondi (photo n°2 le deuxième nageur sous les Euros d’Eindhoven, le Français du 4x100 m nage libre, Sullivan la performance est indispensa- hors bords des bassins. Si en Van Den Hoogenband, Amaury avec le Français Stephan Caron). Le protégé de Denis Auguin 48’’00, signant 47’’91 à l’Open signe 47’’50 en finale et devient signe 47’’24. Bernard reprend la ble pour espérer s’illustrer sur la termes de taille les gabarits Leveaux, Garrett Weber-Gale, le nageur le plus rapide de la main, deux jours plus tard, dans scène internationale. n’ont guère évolué, les sprinters retrouve également le Russe Alexander Popov (photo n°3) et le EDF de Paris le 4 août 2007. A Stefan Nystrand. “Néerlandais volant” Pieter Van Den Hoogenband (photo n°4) e l’époque, le chrono du planète. Trois jours plus tard, le la première demi-finale du A l’heure des explications, plu- du XXI siècle sont devenus des au panthéon des sprinters. Scandinave fait sensation. 26 mars, le sprinter australien 100 m (47’’20). Piqué au vif, sieurs éléments méritent d’être athlètes bodybuildés. Alain

32 #105 33 #105

Natationmagazine Natationmagazine REPORTAGE

Théâtre des épreuves de Rubikʼcube dʼeau natation course, de plongeon, de synchro et de la finale de water-polo, le Cube d’Eau et ses 17 000 places assises a fait salle comble pendant l’ensemble de la quinzaine olympique.

e prime abord, il ne paie pas de mine. C’est en s’approchant que l’on prend la mesure des propor- Dtions colossales du Cube d’Eau. Imaginez un peu, un bloc bleu posé au milieu du site olympique, coincé entre le “Nid d’oiseau” et le Palais national omni- sports qui accueille les épreuves de gymnas- tique. Un cube de 80 000 m² composé de 3 000 bulles translucides, comme autant d’alvéoles d’une ruche bouillonnante. Long de 177 mètres et haut de 30 mètres, le cen- tre aquatique est un mastodonte. Un mons- tre disproportionné à l’image de la capitale pékinoise, tentaculaire, et d’une Chine ancestrale aux 1,3 milliard d’habitants. De l’extérieur, rien n’indique que l’ouvrage renferme un bijou de technologie et d’écolo- gie dédié à la natation course, à la natation synchronisée (trois bassins) ainsi qu’au plongeon. Un joyau qui en fait, à ce jour, le plus grand centre de natation de la planète. Et pourtant, l’intérieur est à la hauteur de l’emballage. A la fois grandiose et spacieux. Pas moins de deux sous-sols assoient les fondations du colosse. Le premier est consti- tué d’un dédale de couloirs, de bureaux, de vestiaires et de salles de presse. Le deuxième regroupe les infrastructures tech- niques et notamment celles nécessaires au traitement de l’eau de pluie recyclée chaque année. Au total, les cinquante-deux ingé- nieurs qui ont participé à l’élaboration du Cube estiment à 10 500 m3 le nombre d’eau récupérée et traitée. Dans le ventre de la bête, 17 000 places assises et une vue imprenable sur les

exploits des stars des bassins. Boutiques, Ph. Abaca.press cafétéria et snack, tout est prévu pour com- bler les spectateurs. Comme toujours, une Japonais sont bien représentés et les perfor- Mais même Phelps ne peut rien contre s’agitent avec frénésie et la tension monte armée de bénévoles encadre les déplace- mances de leur brasseur vedette Kosuke l’onde de choc provoquée par les nageurs d’un cran. Séries, demies ou finale peu NATATION SELECT ments des visiteurs. A l’entrée on contrôle, à Kitajima sont systématiquement célébrées chinois. Majoritairement inconnus, ils importe finalement. Si un Chinois s’impose, ongtemps, la France est restée insensible aux joutes aquatiques, scrutant avec curiosité les la sortie aussi et dedans ça épie. Vous êtes par un grondement de contentement. Dans déclenchent à chacune de leurs prestations vous pouvez interrompre votre discussion ou Ldémonstrations américaines et australiennes. Depuis l’explosion médiatique de Laure Manaudou en Chine et la surveillance n’est pas un vain le top 3 des encouragements, les médailles une salve d’applaudissements digne des votre conversation téléphonique. La ferveur aux Jeux d’Athènes, les Français se sont pris d’affection pour cette grande brune sacrée à plu- mot. plus grands meetings politiques. est telle qu’on ne s’entend plus. Le peuple sieurs reprises sur la scène mondiale. A Pékin, Alain Bernard a pris le relais en soulevant trois Les finales ont beau avoir été déplacées en La rumeur enfle du haut des tribunes avant chinois est fier de ses Jeux et de ses athlètes médailles olympiques - l’or sur 100 m, l’argent avec le relais 4x100 m et le bronze sur 50 m. Pas Le plus grand centre étonnant donc de voir affluer en Chine une foule de journalistes tricolores. Et quand on connaît matinée à la demande des télés améri- de natation de la planète. de glisser progressivement vers les dix et il tient à le faire savoir. l’intérêt des médias américains, australiens, japonais, allemands, italiens et chinois pour cette caines, et à grand renfort de millions de dol- lignes d’eau du bassin olympique. Au discipline, on imagine sans mal la cohue qui régnait dans les entrailles du Cube d’Eau pendant les lars, l’ambiance aura été, pendant toute la d’or de Michael Phelps figurent en bonne moment du départ, le silence se fait. A Pékin, Adrien Cadot finales de natation. Une affluence record de journalistes qui a contraint le CIO à instaurer un sys- durée de la quinzaine, à la hauteur de l’évé- place. A huit reprises le nageur va enflam- Religieux et fragile jusqu’au start lançant les tème de billet afin de ne pas dépasser les capacités de la salle de presse et de la zone mixte, où nement olympique. Dans les gradins, les mer le Cube. A huit reprises, le public s’est hostilités. Plongeon, coulée et premières se déroulent les interviews d’après-course. Il fallait donc montrer patte blanche pour espérer assis- ter aux festivités. Plusieurs médias, accrédités mais privés du sésame, ont du rebrousser chemin drapeaux chinois se mêlent aux étendards mis debout pour accompagner dans l’his- vagues, la piscine s’embrase. Dans les gra- face aux conditions drastiques d’une natation devenue d’un coup très sélect. des nations phares. Proximité oblige, les toire le nageur le plus célèbre de la planète. dins, c’est la folie. Les drapeaux rouges

34 #105 35 #105

Natationmagazine Natationmagazine DÉCRYPTAGE L’ARGENT OLYMPIQUE plu dans la liste des candidats aux podiums libre), le coup n’est pas passé loin mais demeure pas moins un athlète qui avance à “Ça fait plaisir. Il y a quatre ans lorsque olympiques. Le déclic se serait produit pen- c’est quand même lui qui a du mettre la l’affect. j’avais vu Laure Manaudou faire toutes ses dant l’été 2007. Amaury s’attache alors les main à la poche. médailles je voulais être sur le podium à services d’un préparateur mental et boule- LE CHAMBREUR Leveaux fait sa mue Pékin. J’étais venu pour gagner le 50 m, verse dans la foulée son hygiène de vie. Le DANS L’HISTOIRE DU SPRINT Difficile d’occulter ce trait de caractère. mais j’ai commis une petite erreur pendant résultat ne se fait pas attendre, comme le Pour l’heure, Amaury Leveaux n’a pas Amaury Leveaux a beau s’assagir avec les la course. Malgré tout, je n’ai aucun regret. confirme cette anecdote sympathique : “En encore inscrit son nom au panthéon du années, il n’en garde pas moins la langue Vice-champion olympique, avec deux août 2007, j’étais dans mon canapé avec sprint en empochant l’or olympique ou les bien pendue. Sa réputation de chambreur a L’époque où Amaury Leveaux se faisait remarquer par ses propos Français sur le podium, c’est un grand mes chips et je regardais l’Open de natation lauriers dans un championnat du monde. Il d’ailleurs fait le tour des bassins au point de décapants est bel et bien révolue. En s’octroyant deux médailles moment. Je n’oublie pas non plus l’argent à la télé.” Dix mois plus tard, le colosse alsa- est néanmoins parvenu, via des chemins rendre cultes certaines de ses déclarations. d’argent aux Jeux de Pékin – sur 50 m et 4x100 m nage libre - avec le relais 4x100 m Maintenant, j’ai un cien participe à la même épreuve pari- détournés, à entrer dans l’histoire du sprint En 2006, lors des championnats de France l’Alsacien de 22 ans a enfin répondu aux espoirs placés en lui. plus gros palmarès que Roxana sienne et contribue, avec Alain Bernard, en devenant le premier nageur à descendre de Tours, l’Alsacien n’hésite pas à comparer Maracineanu à Mulhouse. Après la finale du Fabien Gilot et Frédérick Bousquet, à la sous les 1’47’’00 sur 200 m (1’46’’54, Fabien Gilot, aujourd’hui son partenaire au Décryptage d’une éclosion annoncée. 4x100 m nage libre nous étions ex-æquo, conquête d’un nouveau record d’Europe en record de France), sous les 48’’00 sur sein du relais 4x100 m, à un petit canard de mais désormais je suis passé devant.” finale du relais 4x100 m nage libre 100 m (47’’76) et sous les 22’’00 sur 50 m baignoire : “Tu le remontes et il part en bat- (3’12’’54). nage libre (21’’38, record d’Europe). tant des bras quand tu le relâches… Mais il LE 50 M NAGE LIBRE ne revient jamais !”. Dès ses premiers pas Spécialiste de 200 m nage libre, distance LIONEL HORTER UN CARACTÈRE sur la scène nationale, le freluquet se fait dont il est d’ailleurs vice-champion d’Europe Comme tous les grands champions, difficile Amaury Leveaux est un champion, un remarquer en provoquant ouvertement 2007, Amaury Leveaux est progressivement de séparer Amaury Leveaux de son mentor nageur au gabarit exceptionnel et au talent Franck Esposito, l’icône de la natation fran- descendu sur 100 et 50 m. Si beaucoup Lionel Horter. A l’instar de Denis Auguin et indéniable, mais c’est aussi un garçon au çaise. “Il est fort au niveau national sinon, d’observateurs décèlent chez lui un poten- Alain Bernard, les deux comparses mulhou- fort caractère. Les cheveux blonds en sur le plan mondial, ce n’est pas terrible… tiel énorme sur la distance reine, c’est bien siens collaborent depuis huit années. Lionel bataille, des tatouages en veux-tu en voilà, Mon but est de le battre. Personne ne l’a sur 50 m qu’il s’illustre depuis plusieurs Horter, ancien entraîneur de Roxana le Belfortain de 22 ans a le sang chaud : fait, je le ferai !”. mois. “C’est une épreuve que je découvre. Maracineanu qu’il emmena au titre mondial “Tout le monde le sait, je n’ai pas un carac- J’en ai nagé quelques uns, mais il m’a fallu en 1998, a façonné ce grand échalas de tère facile. Avant j’avais tendance à prendre SA PHILOSOPHIE du temps pour me sentir à l’aise, mais sur- 2,04 mètres qu’il a récupéré en 2000 et la tangente. J’étais rancunier envers tout et Amaury Leveaux est un inconditionnel du tout pour imaginer y réussir quelque chose. qu’il a toujours soutenu. Aujourd’hui, son je grognais. Aujourd’hui, j’ai pris sur moi de duo de rap français NTM, mais c’est aussi Pour le 50 m, il faut être au top physique- poulain mesure pleinement l’influence de me taire. Je fais mon truc de mon côté, je un épicurien : “Je vis chaque instant comme ment et mentalement. La moindre erreur se son coach sur sa vie et sa carrière : “Je lui suis autonome et je ne me prends plus la si c’était le dernier et je ne regarde jamais paie cash.” Une distance qui lui permet sur- dois beaucoup. Quand ça n’allait pas chez tête.” en arrière”. Profité n’empêche cependant tout d’exploiter pleinement sa puissance moi, il m’a dit vient. Lio a tout fait pour moi, pas de donner le maximum de soi-même, dans les premiers 15 mètres. “C’est là qu’il quand j’avais besoin d’argent, d’une voi- LA PRESSION même si, il le reconnaît dans un grand sou- peut faire la différence, reconnaît son coach ture, il était là. J’ai dormi et mangé chez lui Il lui en aura fallu du temps pour apprendre rire : “Mon rêve ce serait de ne pas avoir à Lionel Horter. Il dispose aujourd’hui d’un pendant un an et demi.” à maîtriser le stress inhérent aux épreuves travailler”. des départs les plus rapides du plateau.” internationales. Présenté depuis son entrée LAURE MANAUDOU en équipe de France en 2004 comme l’un Recueilli à Pékin par Adrien Cadot LE RELAIS 4X100 M L’égérie de la natation française aura passé des grands espoirs de la natation française, (avec Christian Entz) L’Alsacien a débuté son aventure avec le huit mois en Alsace. Huit mois avant de le Mulhousien a pris le temps d’éclore. “J’ai relais 4x100 m par une médaille de bronze s’envoler vers de nouveaux horizons. Huit pris conscience de mon potentiel depuis aux championnats d’Europe de Budapest. mois au cours desquels le paysage mulhou- cette année. En août 2007, je me suis Moins d’un an plus tard, le sprinter qualifie sien aura subi de nombreux changements. tourné vers un préparateur mental qui m’a le relais en finale des Mondiaux de A commencer par la place d’Amaury beaucoup aidé. Je me suis rendu compte Melbourne, mais ne participe pas à la Leveaux au sein du groupe d’entraînement que je ne pensais pas aux bonnes choses finale. Il rentrera néanmoins de l’hémi- de Lionel Horter. Longtemps couvé par le au bon moment.” Reste que la pression la sphère sud avec le bronze mondial et responsable du Pôle France de Mulhouse, le plus pesante n’est pas celle exercée par les l’envie de poursuivre cette aventure col- grand blond a gagné en autonomie et en médias, mais bien celle que sa famille lui lective. Preuve supplémentaire de sa maturité. “Lorsque Laure est arrivée, Lionel impose : “Je ne veux pas les décevoir, mais motivation, ce record d’Europe qu’il rafraî- s’est davantage occupée d’elle. C’est nor- maintenant j’arrive beaucoup mieux à faire chit avec ses camarades Bernard, Gilot et mal, il fallait qu’elle prenne ses marques et la part des choses.” Bousquet en juin 2008 à l’occasion de puis il fallait l’aider à atteindre son objectif l’Open EDF de natation à Paris (3’12’’54). olympique. Au début, j’ai eu un peu de mal SA GROSSE ÉMOTION “Cette année, je me suis entraîné sérieuse- à comprendre… Au final, je pense que cela Si sa médaille d’argent aux Jeux de Pékin ment. J’ai tout mis de côté pour ne penser m’a fait du bien. Cela m’a permis d’être plus figurera certainement en bonne place dans qu’au relais 4x100 m nage libre et au 50 m. autonome. Maintenant je sais pourquoi je sa galerie de souvenirs, ce sont bien les Je me suis entraîné pour les quatre mecs du m’entraîne. Avant j’attendais que Lionel me championnats de France de Dunkerque qui relais, pour la France, pour tous ceux qui donne les consignes des séries, désormais occupent aujourd’hui la pôle position. En nous soutiennent. J’aime ce relais parce j’essaie de comprendre ce que l’on me avril 2008, le sprinter peroxydé s’illustre en qu’il n’y a pas de stars, juste quatre nageurs demande.” s’imposant en finale du 50 m nage libre, qui avancent dans le même sens.” record d’Europe à la clé en 21’’38. Une UN PARI marque continentale acquise devant ses 2007-2008 : LE TOURNANT Avant de s’envoler pour la Chine, Amaury proches et la famille de son entraîneur Après plusieurs saisons mi-figue mi-raisin, Leveaux a fait un pari avec un de ses amis : Lionel Horter qu’il porte dans son cœur : Amaury Leveaux s’est acheté une conduite “Le deal est simple. Si je gagne une “Avant mon record d’Europe, Lionel m’a la saison dernière. L’échéance olympique a, médaille d’or aux Jeux de Pékin, il m’offre amené sa fille que je considère comme ma sans doute, contribué à réveiller les ambi- un dîner au Ritz. Dans le cas contraire, c’est propre sœur. Je me suis dit : « Tout le monde tions et les rêves de médailles d’un géant moi qui l’invite.” Avec deux médailles d’ar- est là… Tu dois gagner ! ».” Le géant mulhou- alsacien dont le nom n’apparaissait alors gent au compteur (4x100 m et 50 m nage sien cultive sa différence, mais il n’en Ph. Abaca.press

36 #105

Natationmagazine PORTRAIT

Lʼéclaircie après la tempête

Quatre ans après les Jeux d’Athènes, Hugues Duboscq a décro- ché deux nouvelles médailles de bronze sur 100 et 200 m brasse, effaçant de la sorte deux dernières saisons ternes. Fidèle au rendez-vous olympique, le Havrais de 27 ans confirme, si besoin est, qu’il demeure l’une des têtes d’affiche de la natation française.

ékin, lundi 11 août, 10h31 heure bouleverser notre mode de fonctionne- locale (4h31 à Paris). Sur la plage de ment.” “Cela n’aurait pas été utile de vouloir départ, “Mister Zen” est détendu. tout rénover, il fallait juste se remettre au PGros plan sur un grand rasé d’1 m travail”, acquiesce de son côté le nageur du 91, large sourire suivi d’un signe en direc- CN Havrais. tion des gradins. A quelques secondes de la Un retour aux sources salvateur puisqu’un deuxième finale olympique de sa carrière, an seulement après la désillusion austra- HUGUES DANS LʼHISTOIRE Hugues Duboscq démontre sa capacité à ne lienne, Hugues Duboscq décroche l’argent Hugues Duboscq est le troisième pas subir la pression. En 2004 déjà, lors des 100 et 200 m brasse aux championnats nageur tricolore de l’histoire à rem- des Jeux Olympiques d’Athènes, ses pre- d’Europe d’Eindhoven. Surtout, le Français porter une médaille lors de plusieurs miers, le Français avait impressionné par franchit enfin la barrière symbolique de la éditions olympiques. Avec le bronze son calme, sa décontraction et sa facilité à minute sur 100 m brasse (57’’78). A cinq (à Athènes sur 100 m brasse et appréhender le plus grand événement spor- mois des Jeux Olympiques de Pékin, la à Pékin sur 100 et 200 m brasse), tif de la planète. Quatre ans plus tard, la forme et l’envie sont de retour. “C’est sûr il rejoint les sprinters Stephan Caron figure de proue de la brasse tricolore est que c’est l’idéal, admet le brasseur à l’issue (bronze en 1988 et en 1992 sur toujours aussi tranquille à l’heure d’entrer du rendez-vous continental néerlandais. 100 m nage libre) et Catherine dans l’arène surmédiatisée du Cube d’Eau. Mais rien n’est joué, il faudra réaliser trois Plewinski (bronze en 1988 sur 100 m nage libre et en 1992 sur 100 m Le scénario des dernières années ne plai- bonnes courses en séries, demies et finale papillon). dent cependant pas pour espérer monter en sa faveur. sur le podium des Si en 2004 Hugues “Cela nʼaurait pas été utile Jeux.” Même s’il ne le avait surpris son de vouloir tout rénover, crie pas sur tous les monde en arrachant le il fallait juste se remettre toits, le Normand sort bronze depuis la ligne des Euros en pleine 8, en 2008 le Havrais au travail.” confiance. Bien dans tient davantage du sa nage après deux ténor en perte de vitesse que du favori indé- saisons approximatives, fort dans sa tête HUGUES DUBOSCQ trônable. Les vedettes Kosuke Kitajima et après plusieurs déconvenues cuisantes, il Brendan Hansen (*) ont également connu croit en ses chances. Né le 29 août 1981 des fortunes diverses, mais le Français, Toutefois, lorsqu’il débarque à Pékin, le A Saint-Lô 27 ans depuis le 29 août, sort de deux 4 août avec l’ensemble de l’équipe de Taille : 1,91 m années moroses en 2006 et 2007 (cf. enca- France de natation, la côte du grand brun ne Poids : 83 kg dré). Finaliste du 100 m brasse aux Euros flirte pas avec les sommets. Certains évo- Club : CN Havrais 2006 de Budapest, mais seulement sixième quent du bout des lèvres sa stature de à l’arrivée, le Havrais connaît un nouvel médaillé potentiel sur 100 m brasse, mais Palmarès : médaillé de bronze aux échec aux championnats du monde de peu croient réellement en ses chances sur Jeux Olympiques d’Athènes (2004) Melbourne en mars 2007. Incapable de 200 m brasse. Il faut dire que la concur- et de Pékin (2008) ; médaillé de franchir le seuil des demi-finales des 100 et rence est âpre. Avec le Japonais Kosuke bronze aux championnats du monde 200 m brasse, le couple Duboscq – Kitajima, l’Américain Brendan Hansen, le de Montréal (2005) ; vice-champion Hugues Duboscq à l’arrivée du 100 m brasse. Paparrodopoulos, son entraîneur depuis ses Norvégien Alexander Dale Olen, le Russe d’Europe 2008 des 100 et 200 m Le Havrais vient de se classer troisième der- débuts, traverse l’une des crises majeures Roman Sludnov et l’Australien Brentan brasse ; vice-champion d’Europe 2004 de sa longue collaboration. “Ce fut une Rickard, les prétendants à l’or sont légions. rière l’empereur Kitajima et le Norvégien des 50 et 100 m brasse ; médaillé de Dale Olen, champion d’Europe de la spécia- grosse déception, se souvient le technicien Finalement, le Français va, contre toute bronze du 100 m brasse aux Euros de lité. Le Français, après deux années creuses havrais. Mais à aucun moment nous avons attente, récolter le bronze sur 100 et 200 m Berlin (2002) ; vingt-deux titres de en 2006 et 2007, renoue avec le bronze parlé de divorce. Quand nous sommes ren- brasse. “Sur 100 m brasse, je ne réalise pas champion de France depuis 2000. qui l’avait révélé il y a quatre ans aux Jeux trés d’Australie, on a tout remis à plat sans tout de suite (suite page40). d’Athènes. Ph. Abaca.press

38 #105 39 #105

Natationmagazine Natationmagazine DʼAthènes à Pékin... Des montagnes russes, voilà comment décrire l’olympiade que vient de traver- ser Hugues Duboscq. Médaillé de bronze aux Jeux d’Athènes en 2004 puis aux Mondiaux de Montréal en 2005, le Normand de 27 ans a traversé ensuite une période de disette avant de renouer avec les récompenses internationales aux Euros d’Eindhoven puis aux Jeux de Pékin.

2004 – La révélation Médaillé de bronze du 100 m brasse aux Euros 2002 de Berlin, Hugues Duboscq attendra les championnats d’Europe de Madrid en juin 2004 pour ajouter l’argent des 50 et 100 m brasse à son tableau de chasse. Des médailles néanmoins acquises face à une opposition réduite puisque nombre de nageurs européens avaient renoncé à l’échéance continentale pour préparer les Jeux d’Athènes. En Grèce, le Normand va démonter que sa prestation espagnole ne doit rien au hasard en arra- chant le bronze du 100 m brasse, sa dis- tance de prédilection. Ph. Abaca.press 2005 – La confirmation Au Canada, le Havrais nous rejoue son scé- nario préféré, celui de l’embuscade ima- Je n’ai pas mes lunettes et je ne parviens particulière car c’est la course de mes giné aux JO d’Athènes l’année précé- dente. Huitième et dernier qualifié pour pas à savoir si je suis 3e, 6e ou 8e. Au début, années jeunes mais c’est surtout le fait de la finale, Hugues, excentré sur une ligne je crois lire le chiffre six. Ce n’est que monter pour la troisième fois sur un podium extérieure du bassin montréalais, s’en va lorsque le tableau d’affichage de la piscine olympique. C’est tout simplement énorme.” quérir le bronze mondial dans le sillage donne l’ordre de l’arrivée que je me rends Comme dit si bien Verlaine, la joie vient tou- des ténors que sont le Japonais Kosuke compte que je suis de nouveau en bronze, jours après la peine. Qu’elles paraissent loin Kitajima et l’Américain Brendan Hansen. quatre ans après Athènes.” “La deuxième désormais ces années 2006 et 2007 et leur médaille sur 200 m bronze n’était pas cortège de déceptions. Hugues Duboscq est 2006 – L’échec moins attendue, poursuit le Normand. triple médaillé olympique pour l’éternité et Brasseur international de renom, Hugues Kitajima est intouchable, mais derrière c’est ces bronzes valent bien tout l’or du monde. Duboscq est invité à venir s’entraîner deux semaines au Japon avec l’empereur ouvert. On était six pour deux places et j’ar- Kitajima en février 2006. En quête de nou- rive à me glisser à la troisième place, pas A Pékin, Adrien Cadot velle expérience, le Havrais s’épanouit loin du deuxième, mais pas loin non plus du auprès du nippon, qui deviendra d’ailleurs quatrième. Il y a un an je ne m’imaginais (*) Le Japonais Kosuke Kitajima et l’Américain son ami, mais perd le fil de sa saison. En pas médaillé sur 200 m brasse. Cette Brendan Hansen sont respectivement double août, aux Euros de Budapest, le Français course ne m’ait apparu qu’aux Euros champion olympique en titre (100 et 200 m s’égare au sixième rang de la finale du d’Eindhoven, j’ai encore dû mal à l’appré- brasse) et double champion du monde 2005 100 m brasse. Premier coup dur… hender. Ce deuxième bronze a une saveur (100 et 200 m brasse). 2007 – Retour aux sources L’année débute par une contre-perfor- mance majeure aux championnats du monde de Melbourne où le Normand ne parvient pas à entrer en finale du 100 m brasse. Un deuxième accroc qui porte cependant en lui les germes d’une renais- Histoire de tactiques sance. Au lendemain des Mondiaux austra- liens, Hugues et son entraîneur Christos Les Jeux ça se prépare… Physiquement d’abord, en accumulant de rigou- Paparrodopoulos remettent les choses reuses séances de travail et des exercices à sec. Mentalement ensuite, en à plat. envisageant tous les cas de figure : la victoire comme la défaite. Tactiquement enfin, en fixant la stratégie la plus cohérente, celle qui tiendra compte du 2008 – La résurrection contexte et de la concurrence. La médaille de bronze décrochée par Hugues Après deux saisons galère, le Havrais Duboscq sur 100 m brasse s’inscrit pleinement dans ce programme. Toutefois, retrouve le chemin des podiums aux cham- si physiquement et mentalement le Havrais est resté fidèle à ses habitudes, pionnats d’Europe d’Eindhoven. Aux Pays- il a revu sa tactique. “En séries, demies et finale, j’ai décidé de mener un pre- Bas, Hugues empoche l’argent des 100 mier 50 m sans m’affoler, à mon rythme, avant de finir fort dans la deuxième et 200 m brasse, mais surtout il franchit partie de course. J’ai choisi d’être patient et de ne pas m’emballer. Cela fait enfin la barre symbolique de la minute sur un moment que j’avais prévu de nager comme ça. Je fais vraiment en sorte de 100 m (). Libéré psychologiquement, le poser ma nage afin de pouvoir finir en costaud car Christos (Paparrodopoulos Normand écrase les épreuves de brasse son entraîneur, Ndlr) et le staff technique qui m’accompagnent savent que j’en aux “France” de Dunkerque avant de suis capable.” s’envoler serein pour la Chine. A Pékin, le plus célèbre des brasseurs tricolores s’adjuge de nouveau le bronze, avec la manière (59’’37).

40 #105

Natationmagazine REPORTAGE

La sécurité olympique Ph. Abaca.press

Entre les Jeux de Sydney, en noise, ces discours sécuritaires ont pris tout Les grandes manifestations sportives flir- des tours du World Trade Center le 11 sep- en matière de sécurité, 1,8 milliard de dol- teurs à décortiquer les attentats du 7 juillet. 2000, et d'Athènes, en 2004, les leur sens. Du kaki des militaires au bleu des tent depuis des décennies avec le risque tembre 2001, moins d’un an après les Jeux lars. En 1997, quand la Grèce avait posé sa En 2012, ce sera certainement insuffisant policiers en passant par les brassards rouge d'attentats. Frappés à deux reprises par des de Sydney, qui vont bouleverser l'esprit des candidature, elle avait estimé les coûts de pour assurer la sécurité olympique. Comme coûts pour la sécurité ont décu- des milices de quartier déployées en sou- attaques, en 1972 à Munich (1) et en 1996 Jeux Olympiques. sécurité à 145 millions... Si Pékin n’a pas la Chine et la Grève avant elle, la Grande- plé, passant de 212 millions de tien des forces officielles, les représentants à Atlanta (2), les Jeux Olympiques vont dés- En 2004, Athènes enregistre une véritable encore dévoilé la somme totale consacrée Bretagne devra mettre la main à la poche dollars à 1,8 milliard. La sécurité de l’ordre étaient omniprésents sur les sites ormais de pair avec les mesures de sécu- explosion des coûts liés à la sécurité. Située aux questions de sécurité, la facture risque pour garantir le bon déroulement du rendez- de compétition, mais également dans les rité, surtout depuis les attentats du 11 sep- sur le bord de la Méditerranée et à proximité littéralement d'exploser à Londres pour les vous olympique. La somme s’annonce a véritablement pris le dessus centres névralgiques de cette cité de 13 mil- tembre 2001. En 1984, au plus fort de la des Balkans et du Jeux de 2012. Le 7 astronomique, mais les Jeux sont à ce prix. sur les installations sportives et lions d’habitants. Difficile dans ces condi- guerre froide, la Russie décide de boycotter Moyen-Orient, la Grèce juillet 2006, à peine la promotion du tourisme. Les tions de circuler librement. Entrer ou sortir les Jeux de Los Angeles prétextant que les est un site stratégique. 300 000 caméras à Pékin 24 heures après l'ob- A Pékin, Adrien Cadot Jeux de Pékin n’ont pas dérogé d’un l’hôtel, prendre le métro, accéder aux États-Unis ne sont pas en mesure de garan- Un expert canadien de pour surveiller la ville tention des Jeux, des différents sites touristiques, tous les dépla- tir la sécurité des athlètes. À Séoul, en la sécurité et du sport, attentats frappaient (1) En 1972, à Munich, huit terroristes palesti- à la règle imposant un colossal cements font l’objet d’une fouille en règle, 1988, la Corée du Sud dresse une liste de Michael Atkinson, et ses installations. trois stations de niens ont pris des membres de l'équipe israé- dispositif de sécurité, frisant d’un passage sous les détecteurs de possibles terroristes, en plus d'effectuer déclare même qu'en métro et un autobus, lienne en otages. La prise d'otages s'est termi- parfois l’overdose. métaux et d’une vérification approfondie de une enquête sur tous les participants des raison de sa vulnérabilité, la ville d'Athènes faisant 56 morts et 700 blessés. La facture née dans un bain de sang. Conséquence immé- votre accréditation. Pas de paranoïa exces- Jeux. Toutefois, comme la Corée du Sud était probablement l'un des pires endroits prévue de 438 millions pour assurer la diate : quatre ans plus tard, à Montréal, les organisateurs vont investir la bagatelle de sive, mais une surveillance de tous les ins- souhaitait présenter une image d'harmonie, dans le monde pour accueillir les Jeux olym- sécurité des Jeux de 2012 semble bien uto- 100 millions pour prévenir le moindre incident. n a beau avoir été prévenu, le tants. Et comment ne pas écarquiller égale- plusieurs tâches relatives à la sécurité ont piques. Pour faire face à la menace, la pique à côté des 1,8 milliard dépensés à déploiement des forces chinoises à ment les yeux devant les dispositifs mili- été confiées à des bénévoles. Une formule Grèce va déployer 70 000 militaires et ins- Athènes. Touchée pendant des décennies (2) Le 27 juillet 1996 à Atlanta, une bombe l’occasion des Jeux Olympiques de taires ceinturant les abords des sites olym- reprise à Barcelone quatre ans plus tard. tallé 1000 caméras, contre 300 000 à par les attentats de l'Armée républicaine explose au Centennial Park, tuant une touriste OPékin a impressionné. Pendant des piques : lance-missile, automitrailleuse, Les Jeux étant les premiers de l'après- Pékin, pour surveiller la ville et ses installa- irlandaise (IRA), Londres a cependant une américaine et blessant plus de 100 personnes. mois, les dirigeants communistes ont mar- véhicules blindés, hommes en armes… Les guerre froide, la ville catalane tenait à ce tions. L'OTAN assure la surveillance longueur d'avance en matière de sécurité. Il s'agissait du deuxième acte terroriste depuis telé qu’ils seraient à la hauteur de l’événe- treillis et les barbelés jouxtent maintenant qu'ils se déroulent en douceur, même si des aérienne, tandis que la marine américaine La capitale britannique compte notamment les Jeux de Munich. Conséquence : le budget ment, que rien ni personne ne pourrait inter- les stades, piscines et autres pistes de menaces des séparatistes basques pla- patrouille en Méditerranée. Résultat : la sur un réseau de 500 000 caméras de sur- de la sécurité augmente de 84 millions pour les Jeux de Sydney, en 2000. férer dans le bon déroulement des festivités cyclisme. naient. Mais ce sont surtout les attaques Grèce va dépenser un montant historique veillance qui a grandement aidé les enquê- olympiques. Dans les rues de la cité péki-

42 #105 43 #105

Natationmagazine Natationmagazine avait prévenu que « la moindre erreur se Le film du 4x100 m paierait cash car la marge de manœuvre entre nous et les Américains est réduite. » Jusqu’aux 200 mètres, les Bleus sont dans le rythme. A l’inverse, l’Australien Andrew Lauterstein, incapable de résister aux retours français et américains, lâche prise. Les sprinters “Aussies” ne reviendront plus dans la course. Ph. Abaca.press Ph. Abaca.press

DEUXIÈME 100 M : GILOT EN EMBUSCADE 1. Etats-Unis : G. Weber-Gale (47’’02) 2. France : Fabien Gilot (47’’05) 3. Australie : A. Lauterstein (47’’87)

Battus par les Australiens aux Jeux de Sydney en 2000, puis par les Sud-Africains de Roland Schoeman en 2004 à Athènes,

les nageurs à la bannière étoilée sont archi- Ph. Abaca.press motivés, pour eux, pour Phelps mais aussi TROISIÈME 100 M : LES BLEUS VIRENT EN TÊTE pour les millions de téléspectateurs à qui la chaîne NBC a offert les finales en prime- 1. France : Frédérick Bousquet (46’’63) time. Devant ses compatriotes, Garrett 2. Etats-Unis : Cullen Jones (47’’65) Weber-Gale, deuxième relayeur américain, 3. Australie : Ashley Callus (47’’55) sort les griffes et s’en va offrir le contrôle des opérations à l’armada de l’Oncle Sam. Dans son sillage, le Marseillais Fabien Gilot Alors que l’on pensait les Américains fait l’effort. Une prise de relais idéale, assor- embarquaient dans le wagon de la victoire, tie d’un deuxième 50 mètres canon, qui Fred Bousquet vient jouer les troubles fêtes A l’arrivée, Alain Bernard, battu de huit place les tricolores en embuscade, à en signant un nouveau chrono, après celui centièmes par Jason Lezak, est réconforté quelques encablures seulement des boys des séries, sous les 47’’00 en départ lancé par ses partenaires tandis que les nageurs de Phelps. La veille, Frédérick Bousquet (46’’63) (suite page 46). américains Weber-Gale et Phelps exultent. Ph. Abaca.press

ela restera sans nul doute comme 8 médailles d’or olympiques et le 4x100 m l’un des épisodes phares des constitue l’une des deux courses, l’autre épreuves de natation. Le duel étant le 100 m papillon, où son objectif Copposant les sprinters américains, suprême est sérieusement mis en péril. Car français et australiens a tenu en haleine depuis sa médaille de bronze mondiale tous les spectateurs du Cube d’Eau. Dès décrochée aux Mondiaux de Melbourne les séries, le dimanche 9 août, l’affronte- (mars 2007, Ndlr) les Français se posent ment a pris des allures de combat épique. comme les principaux outsiders des D’emblée, les Américains portent leur réfé- Américains. “Avec les temps qu’ils ont fait, ils rence internationale à 3’12’’23 (ancienne peuvent avoir un relais incroyable, déclare 3’12’’46) avec trois remplaçants dans Phelps à l’Equipe en ouverture des Jeux de leurs rangs. Les Français ont protégé Alain Ph. Abaca.press Pékin. Ça va être un sacré défi, mais c’est ce Bernard, le recordman du monde du PREMIER 100 M : AVANTAGE AUSTRALIE qui rend les choses passionnantes et nous 100 m, et Fabien Gilot, l’autre grand spé- 1. Australie : E. Sullivan (47’’24, RM) serons là pour le relever. Je ne veux pas quit- cialiste de la distance reine qualifié en indi- 2. Etats-Unis : Michael Phelps (47’’51) ter Pékin en me disant que j’aurais pu nager viduel. Cela ne les empêchera pas de s’im- 3. France : Amaury Leveaux (47’’91) mieux.” Contrat rempli puisqu’en 47’’51, miscer dans le sillage des américains en l’Américain égale quasiment la référence signant 3’12’’36, nouveau record d’Europe internationale d’Alain Bernard (47’’50 aux (ancien 3’12’’54), battant au passage l’an- Amaury Leveaux est le nageur le plus Euros d’Eindhoven, Ndlr). Phelps, qui n’a cienne marque mondiale de la spécialité. rapide de la planète sur les 15 premiers jamais travaillé spécifiquement la distance Le lendemain matin, en finale, la confron- mètres. Rien d’étonnant donc à le retrouver reine, lance le relais américain sur de bons tation atteint son paroxysme avec en hors- au départ du relais tricolore. En séries, le rails, même s’il ne peut rien contre Sullivan, d’œuvre la prise de relais époustouflante Mulhousien a signé un retentissant 47’’76, auteur du record du monde en 47’’24. A l’is- de l’Australien Eamon Sullivan en 47’’24 record personnel. Reste qu’un phénomène sue du premier 100 m, l’Australie vire en (record du monde). loge dans la ligne d’eau voisine : Michael tête. Les Etats-Unis sont deuxièmes et la Phelps. La star de la natation mondiale n’en France clôt la marche des prétendants au A Pékin, Adrien Cadot est alors qu’au début de sa quête de podium. Ph. Abaca.press

44 #105 Ph. Abaca.press 45 #105

Natationmagazine Natationmagazine #105 magazine Avec “Les Cela m’a fait remar- fait 47 Natation A Pékin, A. C. Mais tous les Mais tous Au début, j’ai Au “Nager vite le vite “Nager mais chacun évo- mais chacun

Et plutôt trois fois qu’une puisque qu’une fois Et plutôt trois que les garçons ? “C’est dur le matin, j’ai eu du mal à “C’est Même son de cloche chez Camille acquiesce Aurore Mongel. Aurore acquiesce “Pour les demi-finales et ma finale“Pour les demi-finales du et “C’est forcément différent, forcément “C’est

Les filles moins matinales

lue aussi à sa manière. Nous n’avons pas n’avons lue aussi à sa manière. Nous les mêmes habitudes.” tous Lebon, Celles de l’Antibois Christophe et 200 m papillon, n’ont engagé sur 100 : guère étaient bouleversées soir pour entrer en demie, on le savait depuis un bon moment. Cela n’a pas été dérangeant, j’étais prêt.” trop Bleus n’ont pas connu une adaptation aussi aisée. Ophélie-Cyrielle Etienne. quer eu un peu de mal à rentrer dans mes bien s’est courses, mais finalement tout déroulé.” national a participé du groupe à la cadette (200 m nage libre, finales olympiques trois m et 4x200 nage libre). 4x100 finales également Laure Manaudou, trois mais aucune médaille, a également souffert décalée. programmation de cette dif- totalement finales de bonne heure, c’est eu du mal à me livrer férent. J’ai toujours le matin, je l’ai bien ressenti à totalement Pékin.” Muffat : Je préfère nager des finales me réveiller. à gérer.” plus simple l’après-midi, c’est comme aux Jeux six médailles au compteur, n’ont, semble-t-il les Français d’Athènes, pas, été pénalisés par ce décalage intem- ans, les filles consti- pestif. Il y a quatre de bre- tuaient le principal pourvoyeur En Chine, elles rentrent bredouilles. loques. pourtantRien n’indique ont davan- qu’elles tage souffert des finales matinales que leurs homologues masculins. semaine final, le grand gagnant de cette Au Michael Phelps. D’abord de natation reste pour ses huit médailles d’or olympique, a d’audience qu’il mais aussi pour le record occasion. En remportantréalisé à cette son le huitième et dernier titre à Pékin avec m 4 nages, Phelps a approché relais 4x100 d’audience de la NBC de très près le record millions 31,1 diffusaitqui l’événement avec de télévi- leurs postes d’Américains devant de la chaîne, un samedi soir, sion. Le record un épisode de la avec de février 1990 date en série The Golden Girls (“Les Craquantes” mil- 31,4 réuni à l’époque avait français) qui lions de téléspectateurs. tudes. à 6 heures, 200 m papillon, je me suis levée clas- dans une compétition plus tôt que sique, de bien me permis de prendre le temps de les nageurs de l’équipe Tous réveiller. nous avons ont pris des repères que France partagé.”ensuite “On en a parlé un peu, admet Hugues Duboscq, Ph. Abaca.press Ph. rappe- “Cela fait des Tous les nageurs Tous était sans conteste l’une des était sans conteste grandes inconnues des Jeux de à Pékin. Programmées 10 heures du matin (4 en France), quel serait le niveau de perfor- serait le niveau quel en France), mances des nageurs tricolores et internatio- naux en finale ? Comment organiser sa jour- son née et sa récupération pour atteindre au saut du lit ? niveau top années que l’on s’entraîne le matin, années que de juillet, la veille le 27 lait Alain Bernard son départ pour la Chine. à nager vite tôt et sont habitués à se lever rien.” en matinée, cela ne changera de la biomécanique Plusieurs spécialistes le les JO que assuraient néanmoins avant pour atteindre corps humain est programmé sa plénitude en fin de journée. et les Bleus ont dû s’adapter Logiquement, opérer des modifications dans leurs habi- C’

La grande inconnue Comme à Séoul en 1988, les finales de natation olympiques se sont dis- putées de bon matin. Une équation délicate à résoudre pour des nageurs traditionnelle- ment habitués à donner leur pleine mesure en fin de journée. Le point avec les Français sur ce casse tête chinois.

Ph. Abaca.press Ph. Ph. Abaca.press Ph.

C.

onné ordé

par par A. b

li li l

i us us a

ue

c

Re ez-vo

x lèvres, présentent

ère ère av

i

n

a

lle lle m

e

ouable ouable ?

j

il il

Ph. Abaca.press Ph. el, de qu it- à Sydney (2000) et Athènes (2004). Tour d’honneur à l’issue du podium. Les quatre Bleus, sourire au leur médaille d’argent. Les Américains savourent leur victoire et retrouvent un titre qu’ils avaient aband

Battus sur le fil, les Français ont fait corps à l’arrivée avant de donner rendez-vous aux Américains aux Mondiaux de Rome.

ta

onn

?

le

a

tte tte fin

e

de bien lancer ma compétition. ma lancer bien de

du repos ou du travail technique. Le relais m’a permis m’a relais Le technique. travail du ou repos du

prendre des repères et voir aussi ce qui me manquait : manquait me qui ce aussi voir et repères des prendre

comme les Jeux. En commençant par le relais, j’ai pu j’ai relais, le par commençant En Jeux. les comme

Il est toujours difficile d’entrer dans une compétition une dans d’entrer difficile toujours est Il

c

A A titre pers

aurions figuré sur le podium des Jeux d’Athènes en 2004. en d’Athènes Jeux des podium le sur figuré aurions

ser. Avec notre chrono en finale (3’37’’68, Ndlr) nous Ndlr) (3’37’’68, finale en chrono notre Avec ser.

le niveau du sprint mondial féminin ne cesse de progres- de cesse ne féminin mondial sprint du niveau le

54’’00, mais tous les quatre ans les chronos explosent car explosent chronos les ans quatre les tous mais 54’’00,

il aurait fallu que l’on évolue toutes les quatre autour des autour quatre les toutes évolue l’on que fallu aurait il

Le podium n’était pas inaccessible, on y croyait. Pour cela Pour croyait. y on inaccessible, pas n’était podium Le Le Le podium é

C’est la pre- C’est

e

, io

mais souvent,

r

d

lie- t

Les relayeurs tricolores com- prennent rapi- dement que leur leader “donne” sa à Lezak, vague mais la cohue der- est telle rière les plots personne que

6)

à

-Unis

e

ts

ur

c

es es -

s

un

nt

n

Ph. Abaca.press Ph. itaine

is

os

r r les

o

’37’’7

ra

Eta

F

a, a, Op

-

cap

k

s s (3

lla

n

a, a,

ie

de

s, s, des

e e ?

r

l

a

s s França

rd

e, e, revient

r r inquiéter

o

u

le

s-B

c

n n sé

y

res.

e

Metell

6),

lia lia Mete remportée remportée pa

déplore Stephan Caron, double Caron, déplore Stephan

d d e

a a Popcha

68). 68). Des chron r

“On n’a pas le droit d’être déçu, “On n’a pas le droit

éminin

s s Pa nts nts po

“C’est une monumentale erreur de “C’est

len

7’’

t t Ma

de

abo

isa

A

3’3

finale

uff

(

ne ne e

us us de votre fina

alie. alie. Malia s. s. D’

es es (3’33’’7

rafraîchi rafraîchi le r le

r

n n des tricolo

a is ’une

médaillé de bronze olympique sur 100 m, sur 100 olympique médaillé de bronze consultant télé, aujourd’hui de l’action, tu ne réalises pas.” dans le feu ne parvient de Bernard. à attirer l’attention abandonne huit centièmes, la France Pour lui semblait qui une médaille d’or olympique promise. à l’arrivée. Gilot Fabien tempère m d’un 4x100 mière médaille olympique joué à peu de nage libre français. Ça s’est rien du tout, Huit centièmes c’est choses. les on a fait la même course que était pour chance Américains. Le facteur eux !”. immense expérience. Rarement lauréat en immense expérience. individuel, Lezak est un pur nageur de relais transcendé par les défis collectifs. Comme il aux télévisions américaines, l’expliquera d’emblée qu’Alain Jason Lezak remarque Le s’est élancé un peu à droite. Bernard l’avan- immédiatement comprend sprinter peut tirer de la situation. En se col- tage qu’il lant à la ligne d’eau française, l’Américain du colosse d’Antibes. surfer la vague va grignoter progressivement il va Sans forcer, de coiffer le tricolore au avant son retard poteau. débutant,

tio

d

ant ant ins

oins

ta

Couderc,

rez-vo

d

n n fin

lle lle Etien

mes

ti

tête tête compo

erlanda

n

pen

pres

xiè

e

ila

Si

Céline

Cyrie

deux deux reprise

c Le relais 4x100 m nage libre féminin Malia Metella : “Le podium nʼétait pas inaccessible” puis e néanm

de

la l’équipe l’équipe de France f et et de l’Aust

b l l

“Dès que

Ph. Abaca.press Ph.

a, a, que

i

l

à Athènes. à

retiens cependant que c’est mieux qu’il y a quatre ans quatre a y qu’il mieux c’est que cependant retiens

une ou deux secondes pour accrocher les meilleures. Je meilleures. les accrocher pour secondes deux ou une

se battre pour une médaille, mais il nous manque encore manque nous il mais médaille, une pour battre se

Nous avons réalisé un bon relais… On voulait vraiment voulait On relais… bon un réalisé avons Nous Ma , rapporte au Amaury Leveaux

#105 magazine Ph. Abaca.press Ph. 46

QUATRIÈME 100 M : LEZAK EN SEIGNEUR QUATRIÈME 1. Etats-Unis : Jason Lezak (46’’06, RM du départ lancé) Total : 3’08’’24 (RM) 2. France : Alain Bernard (46’’73) Total : 3’08’’32 (RE) 3. Australie : Matt Targett (47’’25) Total : 3’09’’91 Natation j’ai vu qu’il n’y avait pas de faux départ, n’y avait je j’ai vu qu’il champions on est me suis dit : « Ça y est, »” olympiques. élément pertur- Sauf qu’un journal l’Equipe. trico- la belle mécanique enrayer va bateur lore : Jason Lezak. Du haut de ses 32 ans, parler son faire faire l’Américain va Le plus américain des sprinters tricolores, Le plus américain des sprinters m nage libre depuis fidèle du relais 4x100 des Mondiaux de la médaille de bronze des en 2003, donne aux Français Barcelone gri- Derrière, l’Australie raisons d’espérer. désormais comme avec son retard gnote du marche objectif la troisième unique podium. bien le reconnaître, lorsqu’Alain Il faut prend le dernier relais français, Bernard sur ses une demi-longueur d’avance avec la américains, on se dit que poursuivants médaille d’or n’est plus très loin. CONFIRMATIONS Balmy prend date

Quatrième du 400 m nage libre, distance dont elle est vice-championne d’Europe et championne de France, Coralie Balmy a frôlé le podium olympique. Passée la déception, il reste une course parfaite- ment maîtrisée et une progression qui peut s’avérer payante dans un an aux Mondiaux de Rome.

i le chiffre huit est consi- tée de jouer les remplaçantes avait permis de décrocher une autres filles étaient plus fortes déré comme un porte- de luxe. En terminant quatrième prometteuse médaille d’argent. physiquement et mentalement, bonheur en Chine, il ne (4’03’’60) dans le sillage de la “Je suis très déçue, reconnaît la mais je me suis bagarrée. Elles Sle deviendra pas pour Britannique Jackson (4’03’’52) Française à l’issue de la finale m’ont seulement lâchée sur la les nageurs de l’équipe de Coralie laisse filer une récom- du 400 m des Jeux. Pendant fin… Il ne me manque rien pour France de natation. A commen- pense olympique, toute la course monter sur le podium.” cer par Coralie Balmy qui, à l’ins- mais elle se posi- “Il ne me manque j’étais bien, je me Une analyse que ne dément pas tar des garçons du relais tionne comme voyais sur le Claude Fauquet, le directeur 4x100 m nage libre privés d’or une future rien pour monter podium. Je me technique national : “Coralie a par les Américains, a vu la grande. A l’avenir sur le podium.” suis dit : « Ca y livré une course courageuse. Mongel, papillon maîtrisé médaille de bronze du 400 m il faudra compter est, c’est bon ! Elle a clairement franchi un cap Ph. Abaca.press nage libre lui passer sous le nez avec cette liane de 21 ans bien Tes premiers Jeux, ta première et cela s’annonce très intéres- pour huit petits centièmes. décidée à faire son trou dans la finale et un premier podium. »” sant pour l’avenir. Finir qua- Laure Manaudou en perte de cour des grandes. Pour se consoler et mettre de trième si près du podium, c’est Sixième d’un 200 m papillon remporté par la Chinoise Liu, Aurore vitesse sur sa distance fétiche, Pas de médaille donc, mais un côté sa déception, à la hauteur dur. Je crois que je ne jouerais Mongel n’a finalement pas décroché la médaille espérée. La cham- une partie des espoirs des record personnel porté à de l’excitation que génère plus jamais le chiffre huit au pionne d’Europe en titre de la spécialité peut néanmoins se satis- Bleus reposaient sur les 4’03’’60, soit cinquante-cinq l’échéance olympique, la loto.” A dire vrai, on imagine mal épaules de la Martiniquaise. Au centièmes de mieux que le Martiniquaise s’est donc raccro- Coralie Balmy cocher le huit sur faire d’un parcours parfaitement maîtrisé en qualifications. contact des ténors pendant l’es- chrono qu’elle avait signé aux chée à la performance sportive. sa prochaine grille. sentiel de la course, la championnats d’Europe “Le chrono est bon, voilà ce que l’arrivée, Aurore Mongel s’est attar- Horter ne s’est finalement pas trompée. A Française ne s’est pas conten- d’Eindhoven (4’04’’15) et qui lui je retiens. Je s’avais que les A Pékin, A. C. dée dans le bassin du Cube d’Eau. Pékin, les Chinoises Liu et Jiao se sont his- Une manière de clore ce deuxième sées, à la surprise générale, sur les deux Achapitre olympique, de savourer sa premières marches du podium, dominant dernière course à Pékin. Finalement, elle les spécialistes Jessicah Schipper et Otylia Ophélie-Cyrielle Etienne, DEUX FRANÇAISES EN FINALE... DÉJÀ VU e e s’en est extraite lentement. Une petite moue Jedrzejczak. “Les deux Chinoises m’ont sur- Première à succès Laure Manaudou (8 ) et Coralie Balmy (4 ), Ph. Abaca.press reconnaît Aurore Mongel. présentes en finale du 400 m nage libre, ont de frustration avant d’adresser son plus prise, On n’en eu des devancières. En 1960, à Rome, Rosy beau sourire au clan tricolore rassemblé avait jamais entendu parler. Elles sortent de e n’est certainement pas la nageuse la Piacentini et Nadine Delache se sont respective- dans les tribunes pour l’encourager. nulle part et elles vont vite, très vite même.” Cplus extravertie de l’équipe de France, ment classées 6e et 8e sur 100 m dos. Chez les Sixième du 200 m papillon, son épreuve Pas question néanmoins de polémiquer. mais à Pékin, ce ne fut pas la moins hommes, la performance s'est produite à quatre fétiche, la Mulhousienne “Les Chinoises nageaient active. Engagée sur trois épreuves (200 m reprises, avec notamment le doublé Alain de 26 ans espérait davan- à domicile, devant leur nage libre, 4x100 m et 4x200 m nage Bernard et Amaury Leveaux en finale du tage. Elle n’en est cepen- “Dans le dernier carré, public. Elles étaient archi- libre), la championne du monde junior 50 m nage libre des derniers Jeux de Pékin. dant plus à sa première toutes les filles motivées. Et puis sur 2006 du 200 m a concrétisé l’objectif qu’elle s’était fixé en débarquant en déception. Voilà mainte- 200 m papillon le niveau sont potentiellement Chine. Au lieu de une, ce n’est pas moins est tellement dense… Dès nant sept années médaillables.” de trois finales qu’elle a disputées dans le CORALIE BALMY qu’Aurore fréquente les séries, on peut assis- Cube d’Eau. “Je suis vraiment contente l’équipe de France. Les ter à des surprises.” Le de mes Jeux, lâche celle qui souhaite échéances internationales, elle connaît, parcours de la Mulhousienne dans le Cube décrocher une licence de LEA. Avant Née le 2 juin 1987 comme les succès et les revers qui s’éche- d’Eau prend alors toute sa mesure. chaque course, j’étais stressée. Pas par A Trinité (Martinique) lonnent tout au long d’une carrière. Maître de son sujet en séries, sereine en mes adversaires, mais parce que j’avais Taille : 1,80 m “J’espérais mieux”, reconnaît-elle à l’arri- demie, Aurore Mongel s’est comportée peur de ne pas donner le meilleur de Poids : 67 kg moi-même. Une fois dans la course, je vée, surtout au niveau chronométrique. comme une taulière. “Je savais en arrivant Club : Dauphins du TOEC n’ai plus peur de rien. Tout peut arriver, Auteur d’un 2’07’’36 en finale, l’Alsacienne en Chine que le plus dur serait d’entrer en Entraîneur : Frédéric rien n’est acquis.” “Le plus impression- est restée à bonne distance de son record finale. Dans le dernier carré, toutes les filles Barale et Lucien Lacoste nant pendant ces Jeux ce sont les records personnel (2’06’’59). sont potentiellement médaillables. A la du monde… Il y en a eu tellement, pour- Une marque qui lui avait permis de se parer ligne un, j’espérais pouvoir surprendre.” Ce suit la Toulousaine de 18 ans. Ça nage très Palmarès : vice-cham- d’or aux championnats d’Europe ne fut pas le cas, mais tactiquement, le vite, mais j’ai fait attention à ne pas me pionne d’Europe 2008 d’Eindhoven en mars 2008. “Les Euros coup n’est pas passé loin. D’autant que déconcentrer. Le risque c’est de regarder du 400 m nage libre ; m’ont donné des idées, mais je sais que les l’Alsacienne s’était concoctée un copieux à côté et de passer à côté de sa compéti- championne d’Europe tion. Au final, les Jeux vont me servir, j’y Jeux sont une compétition à part. Tous les programme : 100 m papillon, 200 m nage 2008 du relais 4x200 m ai emmagasiné beaucoup d’expérience.” scénarii sont envisageables”, affirme-t-elle libre, 4x200 m nage libre et 200 m papillon. nage libre ; championne Une expérience qu’elle aura le loisir de le 27 juillet à Colombes, la veille de son de France 2008 des 400 mettre en pratique en juillet 2009, départ pour la Chine. La nageuse de Lionel A Pékin, A. C. et 800 m nage libre. à l’occasion des Mondiaux de Rome.

49 #105 Ph. Abaca.press

Natationmagazine COULISSES Manaudou en eaux troubles MARDI 5 AOÛT - L’équipe de France et sa tête d’affiche féminine débarquent à Pékin. C’est l’heure des présentations : les Bleus l’heure de boucler ce magazine préparé spécifiquement le rendez-vous découvrent le Cube d’Eau où se dispute- ront les joutes aquatiques. Pour la plus consacré aux Jeux, une question continental. Un mois plus tard, lors des populaire des nageuses tricolores, “seule s’est naturellement glissée dans championnats de France de Dunkerque, les la victoire compte”. Après les turbulences Anotre réflexion : comment rendre sourires laissent place aux larmes. La plus de l’année 2007, la championne olym- compte de la prestation de Laure “people” des nageuses tricolores s’incline pique a décidé de poser ses valises à Manaudou en Chine ? A Pékin, la Française pour la première fois depuis quatre ans sur Mulhouse pour préparer les JO de s’est plantée… On pourrait tourner le pro- son 400 m, déclare forfait sur 200 m nage Pékin avec Lionel Horter. Si les Euros blème dans tous les sens, essayer de trou- libre et enlève difficilement les épreuves de d’Eindhoven (mars 2008), ont validé cette ver des éléments de satisfaction, le verdict, dos. L’image d’une Laure Manaudou canni- nouvelle collaboration, les “France” de Dunkerque (avril 2008) ont démontré que il n’a échappé à personne, est sans appel : bale des bassins, invincible et indétrônable la Française n’était plus invinscible sur ses Laure n’a pas été à la hauteur de sa a du plomb dans l’aile. Son statut de préten- courses de prédilection. En juin, la star des légende. dante à l’or olympique aussi, mais elle s’en bassins s’est rassurée à l’Open EDF en enle- Deux finales olympiques c’est bien, surtout accommode affirmant qu’elle préfère vant le 400 m, mais à l’entame du rendez- après les turbulences qu’a traversé l’égérie débarquer à Pékin en outsider. « Comme ça, Ph. Abaca.press vous olympique, il faut l’admettre, difficile de la natation tricolore depuis un an et la pression ne sera pas sur mes épaules », de situer exactement le niveau de perfor- lâche-t-elle à l’issue des championnats demi, mais pas suffisant et surtout très éloi- VENDREI 15 AOÛT - Voilà, les Jeux

Ph. Abaca.press mances de la Française. gné des performances auxquelles elle nous nationaux. Olympiques de Pékin sont terminés a habitués ces dernières années. Et c’est Reste que tout le monde l’attend : les pour Laure Manaudou. La Française bien là que le bât blesse. La Manaudou du médias, le public, ses partenaires, ses quitte la compétition sur une déce- rendez-vous chinois n’est pas celle des rivales… Et ce n’est pas sa victoire en 4’07 vante élimination en séries du Euros de Budapest ou des Mondiaux de sur le 400 m de l’Open EDF de natation qui 200 m dos. Deux jours plus tôt, Melbourne. En Australie, en mars 2007, la rassure les observateurs. Pourtant, on se la reine des JO d’Athènes a de nou- prend à rêver. En quatre ans, Laure a accu- veau connu l’échec en se classant Française avait été déclarée meilleure seulement septième d’un 100 m dos nageuse de la compétition, devenant l’égale mulé une expérience considérable dans qu’elle espérait salvateur. Mais de de l’Américain Michael Phelps sacré dans la toutes les piscines de la planète. N’a-t-elle miracle, il n’y en eut pas ! “Ce n’est catégorie masculine. Dans l’hémisphère pas déjà contrecarré les pronostics en rem- pas facile d’arriver au plus haut Sud, la grande brune avait tout raflé : l’or du portant en 2005 le titre mondial du 400 m niveau international, mais c’est 400 m, sa distance fétiche, celui du 200 m à Montréal en s’élançant de la ligne une. La encore plus dur d’y rester, lâche-t- nage libre, record du monde à la clé, puis coqueluche des Français sait nager à l’aveu- elle en guise d’analyse. Depuis les l’argent des 100 m dos et 800 m et le gle, elle saura se défaire des situations cri- Jeux d’Athènes, le niveau de la tiques qui l’attendent en Chine. Après tout, natation mondiale n’a cessé de pro- bronze avec les filles du relais 4x200 m. gresser. Quant à moi, j’ai connu des A l’époque, c’est un fait, Laure est au som- Laure Manaudou est une icône sportive. moments difficiles. Mais ce n’est pas met de sa gloire : couvertures de maga- Les grands chantent ses louanges, s’exta- une excuse. Je pensais être prête, zines, plateaux télés, émissions, repor- sient devant ses cadences d’entraînement, ce n’était pas le cas. Je n’ai pas su Ph. Abaca.press tages, interviews, la belle explose. La France louent ses sacrifices et son appétit insatia- gérer le stress, mais je n’ai pas l’in- tention d’arrêter ma carrière. je LUNDI 11 AOÛT - Voilà une image que l’on avait pas l’habitude de voir : Manaudou der- est en extase, mais en coulisses la ble pour la victoire. Les plus jeunes s’identi- rière, les autres devant. Par le passé, la grande brune de l’équipe de France avait plutôt Française ne cache plus son ras-le-bol. Pour fient à cette naïade capable de quitter son pense à Londres 2012.” Ph. Abaca.press tendance à écraser la course en démarrant à fond, laissant à ses adversaires le soin de se faire court, l’icône de la natation tricolore en cocon familial à 14 ans pour s’adonner à sa disputer les accessits. A Pékin, la Française a bien tenté d’appliquer la stratégie qui a fait a marre ! Marre de nager tous les jours. passion aquatique. Mais à l’heure des Jeux sa gloire, en vain. Aux 150 mètres, l’égérie de la natation tricolore explose. Laure Marre de répondre présent à chaque com- de Pékin et face à une concurrence affa- terminera finalement huitième d’un 400 m qu’elle ne maîtrise plus, loin, très loin de pétition. Marre d’être constamment au top mée, ce n’est pas suffisant. son temps de référence (4’11’26 contre 4’02’’13 en août 2006 aux Euros de Budapest). niveau, de ne pas avoir droit à l’erreur. Laure Manaudou a raté ses Jeux. L’échec MARDI 12 AOÛT - Puis vint l’heure des Le clash est inévitable et le feuilleton s’em- n’a rien de cuisant, il est juste difficile de rumeurs et autres coloportages infondés. balle. Fin de l’épisode Lucas, bonjour l’Italie. voir un champion chuter de son piédestal, En France, le public est abasourdi. A Pékin, Trois mois de Dolce vita lui suffiront, Laure descendre de son trône après plusieurs c’est l’heure des premières analyses, des rentre en France en septembre 2007 et années de règne. Il est également doulou- bilans expédiés et des tentatives d’explica- trouve refuge à Ambérieu, son fief familial. reux d’assister au déclin d’un athlète tion. Comment justifier la terrible défail- En décembre, nouvel épisode : Manaudou, admiré par un pays tout entier. On a beau le lance de Laure Manaudou sur 400 m ? pourtant convaincante aux championnats savoir, y être préparé, les contre-perfor- On parle déjà de départ précipité, d’un scénario à la Marie-Jo Pérec. D’une fuite d’Europe de Debrecen en petit bassin, mances sportives suscitent systématique- éperdue et d’une réunion organisée en abandonne son frère Nicolas pour rejoindre ment les mêmes réactions. Celles d’un urgence au village olympique pour tenter Lionel Horter à Mulhouse. A huit mois des public dépité qui colère à l’idée que son de ramener Laure à la raison. “Je ne sais Jeux Olympiques, Laure a semble-t-il pris jouet préféré n’a pas fonctionné. Les pas qui a lancé cette rumeur, mais c’est conscience de l’urgence de la situation. Elle athlètes de haut niveau ne sont pas des faux”, gronde Claude Fauquet, le directeur ne veut plus s’entraîner comme avant, mécaniques bien huilées, dont les rouages Ph. Abaca.press technique national. Ce qui est certain, enchaîner les longueurs mais il lui faut tournent métronomiquement sans heurt et en revanche, c’est que la championne a impérativement retrouver un niveau de per- sans soubresaut. Dans un monde parfait DIMANCHE 17 AOÛT - Alors que les épreuves de natation s’achèvent, Laure Manaudou pris une claque. “Elle est touchée, recon- et Lionel Horter annoncent qu’ils mettent un terme à leur collaboration. “Nous avons naît Lionel Horter. Mais elle a participé formances digne de ce nom. peut-être, mais ce n’est pas la réalité. En Aux Euros d’Eindhoven, la néo-mulhou- vrai, les sportifs de renommée mondiale discuté et nous avons décidé d’arrêter, explique le technicien mulhousien. Maintenant, à la réunion technique pour voir ce il faut qu'elle réfléchisse et qu'elle se pose les bonnes questions de savoir si elle a encore sont des individus comme vous et nous. Ils qui n’avait pas fonctionné et comment sienne s’impose avec brio sur 200 m dos et envie de nager en sachant que personne ne peut l'obliger à continuer.” Elle en a exprimé

Ph. Abaca.press il fallait gérer la suite de la compétition.” empoche l’argent du 100 m dos dans le sil- rêvent, ils doutent, ils rebondissent… l’envie, avant de partir en vacances : “Je vais faire un long break pour penser à autre lage de la Russe Zueva. Le bilan est rassu- chose. Après, combien de temps, je ne sais pas. Ça peut être un mois, six mois ou rant, d’autant que la convalescente n’a pas Adrien Cadot un an… Mais je n’ai pas envie d’arrêter !”.

50 #105 51 #105

Natationmagazine Natationmagazine REVUE DE PRESSE milieu de tout le reste”, a-t-elle a déclaré qu'elle en avait discuté des Jeux Olympiques de Pékin, comme de gagner huit médailles déclaré à l’issue de sa première “avec beaucoup de gens qui en dévoilée au public lors de la céré- d'or aux JO, mais il avoue que visite du site le mardi 5 août. ont vu un certain nombre, dont monie d'ouverture le vendredi maîtriser le mandarin est au-dessus (le champion olympique de ski) 8 août. La chanson intitulée de ses forces. “Apprendre le ARNAQUE - Des centaines Jean-Claude Killy qui me disait “Toi et moi”, interprétée par chinois est bien plus difficile que La gazette des Jeux d'Australiens ont été victimes d'un que c'est la première fois qu'une la soprano britannique Sarah gagner huit médailles d'or, c'est la réseau d'escrocs qui proposait de cérémonie lui a paru aussi courte. Brightman et le chanteur chinois chose la plus difficile que j'ai ten- vendre des billets pour les Ca dit bien ce que cela veut dire”. Liu Huan, a été téléchargée tée dans ma vie”, a-t-il déclaré au Jeux, empochait l'argent 5,7 millions de fois quotidien China Daily. Phelps, qui La gazette des JO, c’est une compilation de brèves, d’anecdotes, d’infos décalées recueillies puis disparaissait sans lais- dans les 26 heures qui a appris le français et l'allemand, tout au long des Jeux via les journaux locaux, mais aussi par l’intermédiaire des principales ser de traces. La police ont suivi le spectacle avoue avoir pourtant essayé. locale soupçonne les faus- de lancement des JO. agences de presse (APF, AP et Reuters). Extraits... saires d'avoir étendu leur SOLIDARITÉ - Un journaliste arnaque à d'autres pays. COUBERTIN - québécois a récupéré sa valise EXTRÊMES - La plus jeune com- parc automobile de la zone olym- le jour même de la Une victime de Brisbane Comme à chaque ren- totalement détruite à son arrivée pétitrice à Pékin est Camerounaise pique avait déjà été redécorée aux cérémonie d'ouver- avait payé 46 000 dollars dez-vous olympique, à l'aéropoprt de Pékin. Seule lui et nageuse. Antoinette Joyce couleurs de Groland qui, lors de la ture des Jeux. Selon australiens (30 000 euros) certains athlètes sont restait une paire de chaussures aux Guedia Mouafo, qui a disputé le campagne pour l'organisation des le journal Les pour des billets qui ne présents, non pas pour lacets coupés. Emu par son his- 50 m nage libre, aura 13 ans le JO de 2012, avait porté la candi- Nouvelles de Pékin, sont jamais arrivés. gagner, mais pour parti- toire et surtout blagueur, un de ses

21 octobre. Le plus jeune est éga- dature de “Groville” pour les Jeux cet habitant de Ph. Abaca.press ciper. L'un des dignes collègues a publié la mésaventure représentants de l'esprit en lançant un appel à la solidarité lement un nageur de 50 m, il n'a de 2016, sur son site internet. Wuhan est spéciale- CONCURRENCE - Le SÉCURITÉ – Pendant la durée des Jeux, la Chine a pas encore 14 ans, est Seychellois ment venu dans la président de la candida- déployé 25 000 agents de sécurité aux arrêts de bus “Coubertin” dans le des Québécois. “Envoyez-lui des et s'appelle Dwayne Benjamin PHELPS - Le sextuple champion capitale pour assis- ture de Tokyo pour les JO et dans les bus pour prévenir tout risque d'attentat. Cube d’Eau a été le lacets”, a-t-il écrit en substance en Didon. Né le 11 septembre 1994, olympique d'Athènes, le nageur ter aux JO. Et il a 2016 est convaincu que la Libyen Sofyan El Gadi. donnant l'adresse du malheureux il a fêté son 14e anniversaire peu américain Michael Phelps, a choisi même reçu une proximité des Jeux de En série du 100 m libre, au village des médias à Pékin. Pékin n'est pas un handicap. l'adolescent de 16 ans a terminé Surprise : quelques jours plus tard, après les Jeux. Le plus vieux est de vivre les JO au milieu de ses réponse à la lettre Ph. Abaca.press “Il y aura deux Jeux Olympiques ABONNEMENT - Le nageur 64e et dernier avec un temps de le jeune homme a reçu des un cavalier japonais (dressage), il petits camarades. En dépit de la qu'il avait envoyée HÉSITATION - Le brasseur japonais Kosuke en Europe et un en Amérique du italien Alessio Boggiatto n'a pu se 57’’89. S'il avait été placé aux paquets contenant les précieux est né en 1941 et a donc 67 ans. pression liée à sa tentative de bat- en avril à Jacques Kitajima, qui a réalisé à Pékin un doublé identique défaire de la 4e place du 400 m côtés de l'Australien Eamon lacets de remplacements. La plus âgée des femmes est aussi tre le record absolu de Mark Spitz Rogge, président du à celui d'Athènes en 2004 (100 et 200 m brasse), Nord en quatre ans, alors pour- membre de l'équipe japonaise de de titres olympiques dans les CIO, pour souhaiter hésite sur la suite de sa carrière. A 25 ans, le qua- quoi pas deux en Asie en huit 4 nages qui lui colle comme Sullivan lors de son record du dressage, Mieko Yagi. Elle a eu mêmes JO (7), Phelps, aligné bonne chance aux druple médaillé d'or se sent un peu las et a avoué ans”, a plaidé Ichiro Kono. Il fai- une deuxième peau aux Jeux monde (47’’05 en demi-finales), MÉLO - La Chinoise, Liu Zige, 58 ans le 9 juin dernier. sur huit épreuves, a préféré l'am- Jeux Olympiques. à la presse de son pays qu'il avait “à l'esprit” son sait référence aux Jeux d'hiver de Olympiques. Le Piémontais, déjà il aurait été à 15 m du mur au championne olympique du 200 m éventuelle retraite. Selon le quotidien Yomiuri biance “dortoir” du Village olym- Vancouver en 2010 et Sotchi en au pied du podium à Sydney, en moment où Sullivan aurait fini papillon, dont les résultats ont sur- Shimbun, il aurait déclaré : “Au fond de moi, 2000, et à Athènes, il y a quatre sa course. Mais il a tout de même GALLOIS - Le nageur britan- pique, plutôt qu'un hôtel aseptisé TOP 50 - La 2014, avec les Jeux de Londres pris et ont été qualifiés d'irration- je sens que c'est fini”. ans, a remis ça à Pékin. amélioré son temps d'engagement nique David Davies, spécialiste du du centre-ville. “C'est sympa, on Canadienne entre les deux en 2012. nels par l'entraîneur polonais, de près d'une seconde. 1 500 m, a surpris les journalistes partage un appartement de six. Alexandra Orlando Pawel Slominski, serait pauvre et britanniques lors d'une conférence C'est un peu comme au collège. (gymnastique), la Russe Maria passés par la Serbie, la Roumanie, BOUDERIE - Les Français ont COURS PARTICULIERS lettrée. D'après les médias chi- de presse à Pékin en s'exprimant On joue aux cartes. C'est relax”, Sharapova (tennis), la Hongroise l'Ukraine, la Russie et la Mongolie. manifesté beaucoup moins d'inté- - Deuxième de la finale nois, elle vient d'une famille pendant cinq bonnes minutes dans a expliqué le Kid de Baltimore, Rita Dravucz (water-polo), rêt pour les Jeux Olympiques du 100 m dos, derrière ouvrière et n'a toujours pas de l'Ukrainienne Alona Bondarenko GÉNÉROSITÉ - Le CIO a signé d'été cette année qu'en 2004. son compatriote Aaron téléphone portable ni d'ordi- (tennis) et l'Américaine Amanda un chèque de 4 millions de dollars Seulement 45 % des Français âgés Peirsol, l'Américain Matt nateur. “Ce qui est rare chez Beard (natation) occupaient les afin de participer à la reconstruc- de 16 à 69 ans ont déclaré s'inté- Grevers a révélé le les sportifs”, souligne un jour- cinq premières places du Top 50 tion des infrastructures sportives resser aux JO d'été. Ils étaient “secret” de sa perfor- nal de Pékin. Interrogée sur ses des sportives les plus sexy des Jeux de la province du Sichuan, victime 59 % à lors des Jeux d'Athènes mance. “J'ai été suffisam- lectures, elle a répondu : “Le de Pékin, établi en toute subjecti- d'un tremblement de terre en mai. il y a 4 ans. ment chanceux pour rece- livre de la voie et de la vertu” vité par le site webtvhub.com. Immédiatement après la catas- voir des cours particuliers du taoïste, Lao Tseu. trophe, le CIO avait versé 1 mil- SECONDE MAIN - La fameuse de la part d'Aaron et il y DOPAGE - Le quotidien USA lion de dollars destiné à l'aide combinaison LZR de Speedo est a des choses qu'il fait à la BONNET - Alain Bernard, Today a effectué des sondages la d'urgence aux familles. Inspirés par connue pour être aussi efficace perfection”, a-t-il confié médaillé d'or du 100 m nage semaine précédant l’ouverture des le CIO, le Comité d'organisation que chère. A 400 euros pièces, en sortant du bassin. “Je libre, a offert son bonnet de Jeux Olympiques pour étudier des Jeux de Pékin et le Comité tous les nageurs n'ont pas les ne sais pas si cela vient Ph. Abaca.press bain de la finale à un camera- de la puissance de son l'impact du dopage sur l'image des national olympique chinois ont moyens de s'offrir la tenue ALAIN BERNARD - La piscine d'Aubagne où le man de France Télévisions, sports. A la question : “Quand il eux aussi été généreux avec la “miracle” de l'année. Certains ont épaule ou d'autre chose, champion olympique du 100 m nage libre à Pékin, qui doit prochainement partir y a un record du monde battu, province sinistrée, donnant chacun quand même fait des efforts pour mais il retient une quan- Alain Bernard, a appris à nager, va être rebaptisée à la retraite, et qui le lui avait avez-vous des doutes ou pas sur deux millions de dollars. l'obtenir, quitte à l'utiliser usée ou tité incroyable d'eau.” en son honneur. La piscine L'Oasis, située dans le demandé à sa sortie de la

Ph. Abaca.press quartier populaire du Charrel à Aubagne, portera l'utilisation de produits rafistolée pour lui donner une piscine. désormais le nom du champion qui y a fait égale- MUSIQUE - A l'instar de nombreux nageurs, l'Américain dopants ?”. Réponse : en nata- CONNERY - Les membres du durée de vie plus longue. Un OVI - Lors de sa finale ment ses premières compétitions. Michael Phelps ne quitte son baladeur que quelques secondes tion 76% des interrogés n'ont pas CIO s'entraînent traditionnelle- nageur malaisien a notamment été du 200 m papillon, DÉFENSE – Le ministère de avant de plonger. Tout le monde est curieux de savoir ce qu'il de doute (sur la propreté des ment à blanc avant d'utiliser leur aperçu avec la combinaison garnie Aurore Mongel a été tou- la Défense a publié, le jeudi peut bien écouter, surtout lorsqu'il s'agit de l'un des plus boîtier de vote. Invités à réélire de couches de rubans adhésifs chée par un objet volant identifié, 21 août, un communiqué pour sportifs), 22% en ont. En athlé- grands athlètes de l'histoire. “Avant le 100 m papillon, je ne certains de leurs membres pendant pour cacher les trous ou autres descendu des tribunes. Une ving- RECORD – En battant le record féliciter “le gendarme adjoint me souviens même plus de ce que j'avais mis. Mais pour le tisme, 63% n'en ont pas et 35% le déroulement des Jeux de Pékin, déchirures. taine de mètres avant le mur d'ar- du monde de Janet Evans en volontaire Alain Bernard” et 200 m 4 nages, c'est la musique des Mondiaux 2007, Young en ont. Conséquence probable de finale du 800 m nage libre, la Jeezy (un rappeur américain)”, a révélé Michael Phelps après ce résultat : la natation devance ils ont eu droit à une question rivée, la championne d'Europe, “l'aspirant de gendarmerie Hugues Britannique Rebecca Adlington, ses deux épreuves. largement 27% contre 18% originale pour tester le matériel : FRANCOPHONIE - Le secrétaire placée à la ligne d'eau n°8, a été Duboscq” pour leurs médailles “Quel est votre interprète de général de l'Organisation interna- atteinte par un tambourin, objet également titrée sur 400 m nage d'or et de bronze en natation. l'athlétisme comme “sport olym- libre, a effacé des tablettes inter- pique préféré”. Les deux disci- James Bond préféré ?” C'est Sean tionale de la Francophonie, dont se servent bruyamment les Connery qui l'a emporté, avec Abdou Diouf, s'est dit bluffé par la supporters chinois. Il ne s'agissait nationales la dernière marque sa langue natale, le gallois, avant qui estime même meilleur le vil- plines étaient à égalité il y a qua- datant des années 1980. Evans de poursuivre en anglais, au grand lage des athlètes de Pékin que tre ans (21%). 58 voix sur 113. “très belle cérémonie d'ouverture évidemment pas d'une agression, des Jeux faite de puissance, de mais plutôt de la casse de l'objet détenait la référence du 800 m soulagement des médias présents. ceux de 2000 et 2004. De son depuis le 20 août 1989. A GIGANTESQUE - La nageuse dynamisme et d'harmonie, où le agité avec un peu trop d'énergie. côté, Dara Torres, sa compatriote PARI PÉKIN - Deux cyclistes l’époque, l’Américaine avait française Camille Muffat a été français a été bien traité”. Pendant Fair-play, la Française n'a surtout GROLAND - Un pays inattendu “quadra”, s'est déclarée “enchan- amateurs croates sont arrivés le couvert la distance en 8’16’’22. s'est invité à la fête olympique. tée” par le village. Elle avait prévu mardi 5 août, comme ils l’avaient impressionnée par les dimensions la cérémonie, les annonces étaient pas cherché à se servir de cet inci- du “Cube d'Eau”, la piscine olym- faites en français avant l'anglais et dent pour justifier sa 6e place. En Chine, Adlington s’est imposée Quelques autocollants “Groland” ses propres draps et oreillers. prévu, à Pékin après avoir pédalé en 8’14’’10. ont été apposés à l'arrière de véhi- sur quelques 12 000 kilomètres. pique de Pékin. “J'ai trouvé ça le mandarin. cules officiels des Jeux. Il y a qua- CENTENAIRE - Le Chinois Mladen Gacesa et Marko Mitic, immense en arrivant. J'ai même CHANSON - Des millions de CHINOIS - Michael Phelps est tre ans à Athènes, une partie du Lu Xiangwu a fêté ses 100 ans, partis de Zagreb le 4 avril, sont pensé que la piscine faisait 25 m KILLY - Evoquant la cérémonie Chinois ont téléchargé comme tellement elle avait l'air petite au d'ouverture des JO, Mme Bachelot sonnerie de portable, la chanson capable de beaucoup de choses,

52 #105 53 #105

Natationmagazine Natationmagazine NATʼ SYNCHRO Les Bleues font la paire

On ne les attendait pas à pareille fête. Après une année de dur labeur, les duettistes tricolores, Lila Messeman-Bakir et Apolline Dreyfuss, ont réussi à devancer la Suisse et le Brésil pour accrocher la onzième place de la finale. Photos : Abaca.press Photos :

Les Jeux Olympiques L’expérience La musique Lila Messeman-Bakir : “Le plus difficile aux Lila Messeman-Bakir : “Nous avons beaucoup Lilla Messeman-Bakir : “Le but c'est de mar- Jeux, c'est de rester concentrer sur la compé- appris aux Jeux Olympiques. En rentrant en quer les esprits, de se distinguer car nous ne tition. Notre objectif était d’intégrer la finale. France on va partager avec les filles du bal- sommes pas une nation dominante comme On a fait le job.” let. Nous allons leur raconter ce que nous la Russie ou l'Espagne. Il faut sortir du lot des Apolline Dreyfuss : “Pendant les qualifica- avons enduré cette année parce qu'on était 10-12 équipes du haut de tableau. On essaie tions, nous étions parties pour finir treizième. quand même à l'écart pour préparer les Jeux. de se démarquer par un choix musical origi- Au final, on gagne deux places, c'est On a réalisé des trucs que physiquement et nal, un peu étrange et que l’on adapte régu- énorme !” mentalement on ne se serait jamais cru lièrement. A Pékin, nous avons opté pour une Lila Messeman-Bakir : “Surtout que cette capable d’accomplir.” musique électro aux colorations indiennes.” année, la Suisse et le Brésil étaient devant nous sur toutes les compétitions. On voulait La préparation Les Euros d’Eindhoven vraiment entrer en finale et on s’est finale- Lila Messeman-Bakir : “Même si nous avons Lilla Messeman-Bakir : “Je pense qu'on a un ment alignées sur elles. Elles ont nagé et on le sourire, ce fut une année difficile. En niveau bien supérieur à celui d’Eindhoven. termine devant, on est super contente.” termes d'effort (lactate), certains comparent On a nagé presque 40 duos à l'entraînemen un ballet de synchro à un 400 m. Nous, depuis les Euros. Au total, on en a fait 88 Virginie Dedieu on estime que ce n'est pas du tout la même cette année. Même Virginie n’a pas fait ça ! Apolline Dreyfuss : “L'effet Virginie Dedieu, chose. Il y a l’effort et les phases d'apnée, En arrivant aux Jeux, notre objectif était d'en- on ne l'a pas trop ressenti parce qu'elle évo- et c'est vraiment ça le plus dur. En lactate, trer en finale. Pour cela, il fallait bousculer la luait vraiment ailleurs, sur une autre planète. on est pratiquement à 15. Pour les connais- hiérarchie. Nous l’avons fait à Barcelone en C’est un modèle, mais on a aussi tendance seurs, c'est déjà énorme. Cette année, nous juillet en battant les Grecques. Les notes à se dire que ce n'est pas accessible. En plus, avons beaucoup travaillé le physique pour étaient très différentes, ça veut dire que tous elle a nagé en solo. C'est un peu différent que l'on puisse présenter un programme sans les juges n’étaient pas d'accord. Dans un de notre trajectoire. Virginie était présente donner l’impression de se noyer à la fin. sens, nous sommes peut-être meilleures, à Pékin. Elle nous a appelées pour nous sou- On souhaitait donner l'illusion que c'est mais ils ne sont pas encore prêts à nous tenir.” facile… Depuis le mois décembre, on travaille classer devant.” en moyenne 6 heures par jour dans la pis- Les encouragements cine, et on ajoute de nombreux exercices La synchro française Apolline Dreyfuss : “Pendant nos ballets, nous parallèles : musculation, entraînements Lila Messeman-Bakir : “La France a été sur avons entendu les nageurs de l’équipe de à sec… C’est très dur.” une pente descendante, se contentant trop France nous encourager. Ils sont très forts, longtemps de travailler sur ses acquis. En ils ont eu de bons résultats aux Jeux, mais La taille 2004, beaucoup de filles ont arrêté. Une ils se sont aussi intéressés à notre discipline. Apolline Dreyfuss : “C'est notre force. C'est dif- équipe jeune a vu le jour. Depuis, nous D'habitude, sur les autres compétitions, la ficile parce que dans l'eau il faut donner l'illu- essayons de garder le fil et là, je crois synchro se dispute avant la natation course sion d’être de la même taille. Mais notre dif- que nous sommes sur le bon chemin.” et ils restent dans leur bulle. On les a motivés férence de taille nous rend justement diffé- pour qu'ils viennent. Nous avons aussi reçu rentes (rires)... On s’en sert dans nos ballets. A Pékin, A. C. des messages de soutien de notre équipe On dit aux juges et aux nageuses : Les duettistes tricolores Lila Messeman-Bakir et Apolline Dreyfuss ont brillamment intégré la finale des Jeux Olympiques avant de se classer onzième. Une performance qui récompense une année qui est restée en France.” « Regardez-nous, nous ne sommes pas Les résulats page 61. comme les autres, alors attention ! ».” de travail, mais qui doit surtout permettre à la synchro française de digérer l’après-Dedieu. Ph. Abaca.press

54 #105 55 #105

Natationmagazine Natationmagazine EAU LIBRE

De lʼombre à la lumière Ph. Abaca.press Ph. Abaca.press Ph. Abaca.press Ph. FFN Ph. Abaca.press e Les Bleus Ph. Abaca.press Seulement 21 à l’issue du 10 km, Aurélie Muller Ph. Abaca.press pas gais Ph. Abaca n’a pas caché sa déception.

Gilles Rondy, quinzième du demande d’être devant, à côté de nageuses bulle. Aux Jeux il y a énormément de choses Après plusieurs années d’exis- de maîtriser les courants et de ne pas crain- vu le bassin du triathlon, on s’est dit que 10 km, et Aurélie Muller, vingt-et- qui comptabilisent six voire sept ans d’eau à voir, on peut facilement sortir de sa com- tence confidentielle, l’eau libre dre les températures glaciales. “Jusqu’à c’était un endroit rêvé, mais c’est plus diffi- libre.” “Elle doit encore emmagasiner de pétition.” En dépit de ces précautions judi- 16° C pour des courses dans les lacs cana- cile à médiatiser. Sur le site de l’aviron, les unième de l’épreuve féminine, l’expérience pour nager droit et se position- cieuses, la figure de proue de l’eau libre tri- a enfin accès à la tribune olym- diens”, rappelle Gilles Rondy, le représen- installations sont plus simples : la tribune sont restés à bonne distance des ner dans le peloton. Elle a seulement colore n’est pas parvenue à faire parler son pique, la plus médiatique tant tricolore sur le 10 km masculin. A de presse est au départ et en face, les gra- cadors, mais surtout des objectifs 18 ans, elle voulait bien faire, mais ça ne expérience. “De manière générale, je fais de la planète. Pékin, les épreuves d’eau libre se sont dins peuvent accueillir de nombreux specta- escomptés pour la première suffit pas, surtout dans un événement une bonne course, analyse Rondy. Dès le tenues dans un bassin d’aviron, une sorte teurs. On n’a pas encore les hélicos du Tour olympique de leur discipline. comme les Jeux.” début, c’est parti vite. J’étais déjà dans de grande piscine dans laquelle les engagés de France pour espérer retransmettre les Une première olympique, pour elle comme l’orange, pas dans le rouge, mais le rythme n Chine, pour la première fois de son effectués quatre boucles de 2,5 km. “Je épreuves en direct comme on pourrait l’es- pour l’eau libre (cf. page 57), dont elle n’a imprégné en tête de peloton était dur à sui- histoire, la natation en milieu naturel savais que les nageurs de piscine n’allaient pérer un jour, mais si le public répond pré- ans maîtrise, la puissance n’est pas forcément pris la mesure. “J’ai été vre. Dans le dernier tour ça s’est calmé. Les a rejoint la grande famille olympique. pas être désavantagés, signale le Brestois. sent, pourquoi pas !” rien. Réputée endurante et tech- impressionnée par l’événement, acquiesce- mecs s’observaient, mais je n’ai jamais EDeux jours de festivités et deux En Argentine, les chaînes nationales ont nique, Aurélie Muller a affiché un t-elle avec lucidité. Pourtant, j’étais bien réussi à me glisser devant.” Il faut dire que courses, les 10 km masculin et féminin, “On nʼa pas encore les hélicos succombé depuis longtemps aux sirènes de cruel déficit d’expérience aux Jeux avant la course, pas trop stressée. J’avais face aux costauds des bassins venus s’es- pour poinçonner un ticket d’entrée qui pour- l’eau libre. Tous les ans, le pays de S du Tour de France de Pékin. Seulement vingt-et-unième du plus de pression aux championnats du sayer à l’eau libre, la pointe de vitesse du rait permettre à la discipline de sortir du Maradona accueille des épreuves de coupe 10 km féminin, à plus de trois minutes de la monde de Séville (mai 2008, Ndlr), où se Brestois était insuffisante. “Je n’ai aucun relatif anonymat dans lequel elle baigne pour retransmettre les du monde, retransmises en direct dans tout lauréate russe Larisa Ilchenko, la double sont jouées les qualifications olympiques. regret à avoir, relativise ce dernier. depuis son éclosion au début des années épreuves en direct, mais le pays. Parmi elles, la mythique et popu- championne d’Europe junior du 5 km, s’est Dès le départ, je n’étais pas dedans. L’important était de participer aux Jeux. 1990. “L’organisation et le site de la compé- si le public répond présent, laire course de Santa Fé, remportée à plu- violemment heurtée à la réalité d’une disci- Finalement, je n’ai rien vu de la course, j’ai Maintenant je vais prendre un peu de tition sont superbes, admet Jean-Paul pourquoi pas !” sieurs reprises par le Français Stéphane pline nécessitant davantage que des réfé- tout de suite lutté pour rester au contact.” vacances avant de réfléchir à mon avenir Narce, adjoint au DTN en charge de la Gomez. Installés sur les berges ou dans des rences de bassin. Avant elle, l’Australien “Ce résultat ne change rien, assure néan- sportif. J’ai une famille, un boulot, la nata- longue distance. L’entrée de la discipline embarcations de fortunes, ils sont des mil- Grant Hackett, un temps pressenti pour dis- moins la championne d’Europe 2006 du tion c’est bien, mais ce n’est pas toute ma aux Jeux constitue une grande satisfaction. Dans les vagues cela aurait été différent. liers à encourager la poignée de nageurs puter le 10 km olympique, a connu lui-aussi 400 m nage libre, j’aime l’eau libre et je vais vie.” Première et dernière aventure olym- Désormais, nous faisons partie intégrante Les nageurs de bassin auraient davantage internationaux venus défier les courants une sévère désillusion alors qu’il affichait continuer.” pique pour Gilles Rondy ? “Londres, c’est du giron olympique.” fatigué. En plus, l’eau était chaude. Avec du sud-américains. L’espace de quelques des chronos hors-normes sur 1500 m nage Gilles Rondy n’en est plus, lui, à ses pre- dans quatre ans. C’est loin… Ca m’étonne- Il a fallu néanmoins consentir quelques vent il y aurait peut-être eu un peu de capot, heures, le pays tout entier vibre au rythme libre. “C’est une grosse déception, admet miers ébats avec la natation en milieu natu- rait que j’y sois !”. Place désormais aux sacrifices, à commencer par ce rapport à la mais là c’était vraiment une grande pis- du crawl et des attaques des hommes fort Yves Lopez, entraîneur de l’équipe de rel. Champion d’Europe 2006 du 25 km et jeunes et à un nouveau jeu : qui sera le pro- nature qui est pourtant l’essence même de cine.” du peloton. A Pékin, il a manqué un peu de France. Il lui manque quelques courses. vice-champion d’Europe 2002 sur la même chain Rondy ? la discipline. Traditionnellement, les De quoi irriter Jean-Paul Narce, conscient de passion pour que cette première olympique Aurélie est neuve dans l’eau libre, ça fait un distance, le Breton sait aborder une A Pékin, Adrien Cadot adeptes de la longue distance s’affrontent l’impact des Jeux mais soucieux également soit un succès complet. an et demi qu’elle est là. Des 10 km elle en échéance mondiale. “Avant la compétition, en lac, en mer ou en rivière. Il est alors indis- de conserver les racines d’un sport profon- a fait cinq dans sa carrière et lui on j’ai essayé de rester au maximum dans ma Les résulats page 61. pensable de savoir nager dans les vagues, dément ancré dans la nature. “Quand on a A Pékin, A. C.

56 #105 57 #105

Natationmagazine Natationmagazine PLONGEON Eliminées dès les préliminaires du haut- vol, Claire Febvay et Audrey Labeau n’ont fait qu’un tour dans le Cube d’Eau avant de quitter la compétition par la petite porte. Le plongeon tricolore doit désormais se reconstruire dans la perspective des Jeux de Londres en 2012. Une nouvelle généra- tion frappe à la porte.

orcément, la décep- déjà participé aux Jeux. Ceux tion est de mise. de 2004, à Athènes, où le Lourde, amère et sur- poids de l’enjeu olympique Fprenante, elle a s’était soudainement abattu quelque peu plombé la sur ses épaules. Unique deuxième semaine de représentante du plongeon l’équipe de France de nata- français, Claire avait sombré tion. Si la médaille d’or dès les préliminaires. Que d’Alain Bernard dans retenir donc de cette l’épreuve reine a camouflé deuxième prestation en les désillusions, à l’heure du demi-teinte ? En l’espace de bilan le verdict est doulou- quatre ans, le contingent de reux. D’autant plus désagréa- plongeur sélectionné a dou- ble qu’on attendait tellement blé, passant de un à deux. mieux des deux plongeuses C’est peu, mais c’est déjà ça ! tricolores engagées aux Jeux Le plus intéressant réside de Pékin. Claire Febvay, dans l’émergence de nou- 6e mondiale en mars 2007 veaux talents. Tous ne sont aux Mondiaux de Melbourne cependant pas taillés pour le et première représentante de très haut niveau internatio- la Fédération française quali- nal, mais une poignée de fiée aux JO, et Audrey garçons (Mathieu Rosset, Labeau, sélectionnée depuis Damien Cely, Alexis Coquet)

Une nouvelle génération pointe à lʼhorizon.

le printemps 2008 et en pro- et une jeune Rennaise de gression constante depuis 14 ans, Fanny Bouvet, deux saisons, avaient de emmagasinent petit-à-petit sérieux arguments à faire- de l’expérience. Fin juin, valoir. Malheureusement, cette dernière s’est d’ailleurs leur aventure a pris fin dès imposée au tremplin 1 mètre les éliminatoires du des Euros juniors de Minsk, 10 mètres, épreuve dans devenant la première junior à laquelle elles étaient toutes enlever une médaille d’or les deux engagées. Avec res- continentale. Une nouvelle pectivement 289,95 points génération pointe à l’horizon. pour Audrey Labeau et Encadrée par des aînés expé- 255,30 unités pour Claire rimentés - à commencer par Febvay, les deux Françaises Claire Febvay et Audrey sont restées à bonne dis- Labeau - une nouvelle géné- tance de leurs records per- ration de plongeurs est en sonnels. A l’instar des Euros passe d’émerger avec d’Eindhoven, où elles avaient comme principal objectif les péniblement intégré la finale, Jeux Olympiques de Londres, les plongeuses tricolores ont où un voltigeur français est bafouillé leur partition dans prié de renouer avec une Les Françaises un Cube d’Eau effervescent. finale olympique. Si le déficit d’expérience peut A. C. être un facteur d’explication dans le cas d’Audrey Labeau, Les résulats page 61. ne décollent pas Claire Febvay affiche, elle, plusieurs années de haut-vol

Ph. Abaca.press au compteur. La Lyonnaise a

58 #105

Natationmagazine RÉSULTATS

(EU) 2’08’’23 ; 200 4N : 1. Rice (AUS) 2’08’’45 6. Meichtry (SUI) 1’46’’95 ; 7. Okumura (JAP) séries : Pierre Henri 4’22’’41 ; 4x100 NL : 6. Rozenberg/Klein (ALL) 402,84 pts ; NATATION COURSE (RM, ancien 2’08’’92 par elle-même le 25 mars 1’47’’14 ; 8. Renwick (GBR) 1’47’’47 ; en séries : 1. Etats-Unis (Phelps, Weber-Gale, Jones, Lezak) PLONGEON 7. Robinson-Baker/Swain (GBR) 402,36 pts ; 2008 à Sydney) ; 2. Coventry (ZIM) 2’08’’59 ; Amaury Leveaux 1’47’’44 ; 400 NL : 1. Park (COR) 3’08’’24 (RM, ancien 3’12’’23 par eux-mêmes en 8. Robertson/Newbery (AUS) 393,60 pts ; Pékin, 9-17 août Pékin, 10-23 août 3. Coughlin (EU) 2’10’’34 ; 4. Hoff (EU) 2’10’’68 ; 3’41’’86 ; 2. Zhang (CHN) 3’42’’44 ; 3. Jensen séries) ; 2. France (Leveaux, Gilot, Bousquet, 10 mètres : 1. Mitcham (AUS) 537,95 points ; 5. Coutts (AUS) 2’11’’43 ; 6. Kitagawa (JAP) (EU) 3'42’’78 ; 4. Vanderkaay (EU) 3’43’’11 ; Bernard) 3’08’’32 (RE, ancien 3’12’’36 par eux- 2. Zhou (CHI) 533,15 pts ; 3. Galperin (RUS) Femmes Femmes 2’11’’56 ; 7. Wilkinson (CAN) 2’12’’43 ; 5. Mellouli (TUN) 3’43’’45 ; 6. Hackett (AUS) mêmes en séries) ; 3. Australie (Sullivan, 525,80 pts ; 4. Huo (CHI) 508,40 pts ; 5. Guerra 50 NL : 1. Steffen (ALL) 24’’06 (RE, ancien 24’’09 3 mètres : 1. Guo (CHI) 415,35 points ; 8. Baranowska (POL) 2’13’’36 ; en demies : 3’43’’84 ; 7. Prilukov (RUS) 3’43’’97 ; Lauterstein, Callus, Targett) 3’09’’91 (RM du 100 Oliva (CUB) 507,15 pts ; 6. Helm (AUS) 467,70 par Marleen Veldhuis le 24 mars 2008 à 2. Pakhalina (RUS) 398,60 pts ; 3. Wu (CHI) Camille Muffat 2’12’’36 ; en séries : Cylia Vabre 8. Lobintsev (RUS) 3’48’’29 ; En séries : Nicolas m par Eamon Sullivan, premier relayeur, en pts ; 7. Daley (GBR) 463,55 pts ; 8. Pacheco Eindhoven) ; 2. Torres (EU) 24’’07 ; 3. Campbell 389,85 pts ; 4. Hartley (CAN) 374,60 pts ; 2’14’’34 ; 400 4N : 1. Rice (AUS) 4’29’’45 (RM, Rostoucher 3’47’’15 ; Sébastien Rouault 47’’24) ; 4. Italie (Calvi, Galenda, Belotti, Magnini) (MEX) 460,20 pts ; 10 mètres synchro : (AUS) 24’’17 ; 4. Trickett (AUS) 24’’25 ; 5. Veldhuis 5. Cagnotto (ITA) 349,20 pts ; 6. Lindberg (SUE) ancien 4’31’’12 par Katie Hoff le 29 juin 2008 à 3’48’’84 ; 1500 NL : 1. Mellouli (TUN) 14’40’’84 ; 3’11’’48 ; 5. Suède (Stymne, Frolander, Nystrand, 1. Lin/Huo (CHI) 468,18 points ; (P-B) 24’’26 ; 6. Joyce (EU) 24’’63 ; 7. Schreuder 342,15 pts ; 7. Stratton (AUS) 331 pts ; 8. Foster Omaha) ; 2. Coventry (ZIM) 4’29’’89 ; 3. Hoff (EU) 2. Hackett (AUS) 14’41’’53 ; 3. Cochrane (CAN) Persson) 3’11’’92 ; 6. Canada (Hayden, 2. Hausding/Klein (ALL) 450,42 pts ; (P-B) 24’’65 ; 8. Gerasimenya (BLR) 24’’77 ; en (EU) 316,70 pts ; 9. Loukas (EU) 315,70 pts ; 4’31’’71 ; 4. Beisel (EU) 4’34’’24 ; 5. Filippi (ITA) 14’42’’69 ; 4. Prilukov (RUS) 14’43’’21 ; Greenshields, Russell, Say) 3’12’’26 ; 7. Afrique 3. Galperin/Dobroskok (RUS) 445,26 pts ; demies : Malia Metella 24’’89 ; en séries : Céline 10. Sanchez (MEX) 312,25 pts ; 3 mètres 4’34’’34 ; 6. Miley (GBR) 4’39’’44 ; 7. Martynova 5. Jensen (EU) 14’48’’16 ; 6. Davies (GBR) du Sud (Ferns, Townsend, Schoeman, Neethling) 4. Helm/Newbery (AUS) 444,84 ; Couderc 25’’22 ; 100 NL : 1. Steffen (ALL) synchro : 1. Guo/Wu (CHI) 343,50 points ; (RUS) 4’40’’04 ; 8. Li (CHN) 4’42’’13 ; En séries : 14’52’’16 ; 7. Zhang (CHI) 14’55’’20 ; 8. Sun 3’12’’66 ; 8. Grande-Bretagne (Burnett, Brown, 5. Boudia/Finchum (EU) 440,64 pts ; 53’’12 ; 2. Trickett (AUS) 53’’16 ; 3. Coughlin (EU) 2. Pakhalina/Pozdnyakova (RUS) 323,61 pts ; Camille Muffat 4’40’’29 ; Joanne Andraca (CHI) 15’05’’12 ; en séries : Nicolas Rostoucher Hockin, Davenport) 3'12’’87 ; 4x200 NL : 1. Etats- 6. Ortega/Uran (Col) 423,66 pts ; 7. Guerra 53’’39 ; 4. Seppala (FIN) 53’’97 ; 5. Ottesen 3. Kotzian/Fischer (ALL) 318,90 ; 4’43’’88 ; 4x100 NL : 1. Pays-Bas (Dekker, 15’00’’58 ; Sébastien Rouault 15’21’’16 ; Unis (Phelps, Lochte, Berens, Vanderkaay) Oliva/Fornaris (CUB) 409,38 pts ; (DAN) 54’’06 ; 6. Zhu (CHI) 54’’21 ; 6. Veldhuis (P- 4. Bryant/Rittenhouse (EU) 314,40 pts ; Kromowidjojo, Heemskerk, Veldhuis) 3’33’’76 ; 100 dos : 1. Peirsol (EU) 52’’54 (RM, ancien 6’58’’56 (RM, ancien 7’03’’24 par les Etats-Unis 8. Aldridge/Daley (GBR) 408,48 pts. B) 54’’21 ; 8. Halsall (GBR) 54’’29 ; en demies : 5. Cole/Stratton (AUS) 311,34 pts ; 2. Etats-Unis (Coughlin, Nymeyer, Joyce, Torres) 52’’89 par lui-même le 1er juillet 2008 à Omaha) le 30 mars 2007 à Melbourne) ; 2. Russie Malia Metella 54’’20 ; en séries : Alena 6. Batki/Dallape (ITA) 296,70 pts ; 3’34’’33 ; 3. Australie (Campbell, Mills, ; 2. Grevers (EU) 53’’11 ; 3. Vyatchanin (RUS) (Lobintsev, Lagunov, Izotov, Sukhorukov) 7’03’’70 Popchanka 54’’86 ; 200 NL : 1. Pellegrini (ITA) 7. Voloshchenko/Pysmenska (UKR) 293,10 pts ; Schlanger, Trickett) 3’35’’05 ; 4. Chine (Zhu, 53’’18 ; 4. Stoeckel (AUS) 53’’18 ; 5. Delaney (RE, ancien 7’09’’60 par l’Italie le 5 août 2006 à AT YNCHRO 1’54’’82 (RM, ancien 1’55’’45 par elle-même en 8. Gerrard/Sage (GBR) 278,25 pts ; 10 mètres : N ʼ S Tang, Xu, Pang) 3’35’’64 ; 5. Allemagne (Steffen, (AUS) 53’’31 ; 6. Tancock (GBR) 53’’39 ; Budapest) ; 3. Australie (Murphy, Hackett, Brits, séries) ; 2. Isakovic (SLO) 1’54’’97 ; 3. Pang (CHI) 1. Chen (CHI) 447,70 points ; 2. Heymans (CAN) Pékin, 18-23 août Freitag, Gotz, Buschschulte) 3’36’’85 ; 6. France 7. Wildeboer (ESP) 53’’51 ; 8. Miyashita (JAP) Frost) 7’04’’98 ; 4. Italie (Belotti, Brembilla, 1’55’’05 ; 4. Hoff (EU) 1’55’’78 ; 5. Potec (ROU) 437,05 pts ; 3. Wang (CHI) 429,90 pts ; (Couderc, Popchanka, Etienne, Metella) 3’37’’68 53’’99 ; en séries : Benjamin Stasiulis 55’’08 ; Rosolino, Magnini) 7’05’’35 ; 5. Canada (Russell, 1’56’’87 ; 6. McClatchey (GBR) 1’57’’65 ; 4. Espinosa (MEX) 350,95 pts ; 5. Ortiz (MEX) Duo, programme libre : 1. Russie (RF, ancien 3’38’’83 par Popchanka, Mongel, 200 dos : 1. Lochte (EU) 1'53’’94 (RM, ancien Johns, Hayden, Hurd) 7’05’’77 ; 6. Grande- 7. Barratt (AUS) 1’57’’83 ; 8. Ophélie-Cyrielle 343,60 pts ; 6. WU (AUS) 338,15 ; 7. Marleau (Davydova/Ermakova) 99,833 points ; 2. Espagne Couderc, Metella le 31 juillet 2006 à Budapest) ; 1’54’’32 par lui-même et Aaron Peirsol) ; Bretagne (Carry, Hunter, Renwick, Davenport) Etienne 1’57’’83 ; en demies : Aurore Mongel (CAN) 332,10 ; 8. Couch (GBR) 328,70 pts ; en (Fuentes/Mengual) 99,000 pts ; 3. Japon 7. Grande-Bretagne (Halsall, McClatchey, 2. Peirsol (EU) 1’54’’33 ; 3. Vyatchanin (RUS) 7’05’’92 ; 7. Japon (Okumura, Uchida, Mononobe, 1’58’’08 ; 400 NL : 1. Adlington (GBR) 4’03’’22 ; preliminaries : Audrey Labeau 289,95 pts ; Claire (Harada/Suzuki) 97,833 pts ; 4. Chine (Jiang Sylvester, Marshall) 3’38’’18 ; 8. Canada 1’54’’93 (RE, ancien 1’55’’44 par lui-même le Matsumoto) 7’10’’31 ; 8. Afrique du Sud (Basson, 2. Hoff (EU) 4’03’’29 ; 3. Jackson (GBR) Febvay 255,30 pts ; 10 mètres synchro : T./Jiang W.) 96,500 pts ; 5. Etats-Unis (Wilkinson, Morningstar, Saumur, Lacroix) 5 août 2006 à Budapest) ; 4. Rogan (AUT) Townsend, Venter, Rousseau) 7’13’’02 ; en 4’03’’52 ; 4. Coralie Balmy 4’03’’60 ; 5. Pellegrini 1. Wang/Chen (CHI) 363,54 points ; 2. Cole/Wu (Jones/Nott) 95,500 pts ; 6. Canada (Boudreau 3’38’’32 ; 4x200 NL : 1. Australie (Rice, Barratt, 1’55’’49 ; 5. Irie (JAP) 1’55’’72 ; 6. Stoeckel (AUS) séries : France (Lefert, Bodet, Madelaine, (ITA) 4’04’’56 ; 6. Potec (ROU) 4’04’’66 ; (AUS) 335,16 pts ; 3. Espinosa/Ortiz (MEX) Gagnon/Rampling) 95,333 pts ; 7. Italie Palmer, Mackenzie) 7’44’’31 (RM, ancient 1’56’’39 ; 7. Florea (ROU) 1’56’’52 ; 8. Tait (GBR) Leveaux) 7’13’’57 (RF, ancien 7’17’’43 par 7. Barratt (AUS) 4’05’’05 ; 8. Laure Manaudou 330,06 pts ; 4. Gamm/Subschinski (ALL) 310,29 (Adelizzi/Lapi) 93,833 pts ; 8. Ukraine 7’50’’09 par les Etats-Unis le 29 mars 2007 à 1’57’’00 ; en séries : Pierre Roger 1’59’’01 ; Leveaux, Horth, Kintz, Rostoucher le 17 août 4’11’’26 ; 800 NL : 1. Adlington (GBR) 8’14’’10 pts ; 5. Dunnichay/Ishimatsu (EU) 309,12 pts ; (Iushko/Sydorenko) 93,167 pts ; 9. Pays-Bas (Van Melbourne) 2. Chine (Yang, Zhu, Tan, Pang) Simon Dufour 2’02’’00 ; 100 brasse : 1. Kitajima 2004 à Athènes) ; 4x100 4N : 1. Etats-Unis (RM, ancien 8’16’’22 par Janet Evans le 20 août 6. Choe/Kim (PRK) 308,10 pts ; 7. Benfeito/Filion der Velden B./Van der Velden S.) 92,166 pts ; 7’45’’93 ; 3. Etats-Unis (Schmitt, Coughlin, (JAP) 58’’91 (RM, ancien 59’’13 par Brendan (Peirsol, Hansen, Phelps, Lezak) 3’29’’34 (RM, 1989 à Tokyo) ; 2. Filippi (ITA) 8’20’’23 ; 3. Friis (CAN) 305,91 pts ; 8. Couch/Powell (GBR) 303,48 10. Grèce (Makrygianni/Solomou) 91,334 pts ; Burckle, Hoff) 7'464’33 ; 4. Italie (Spagnolo, Hansen le 1er août 2006) ; 2. Dale Olen (NOR) ancien 3’30’’68 par les Etats-Unis le 21 août (DAN) 8’23’’03 ; 4. Potec (ROU) 8’23’’11 ; 5. Li pts. 11. France (Apolline Dreyfuss/Lila Messeman- Filippi, Zoccari, Pellegrini) 7’49’’76 (RE, ancien 59’’20 (RE, ancien par lui-même en demi- 2004 à ) ; 2. Australie (Stoeckel, Rickard, (CHI) 8’26’’34 ; 6. Palmer (AUS) 8’26’’39 ; Bakir) 91,166 pts ; 12. Suisse 7’50’’82 par l’Allemagne le 3 août 2006 à finales) ; 3. Hugues Duboscq 59’’37 (RF, ancien Lauterstein, Sullivan) 3’30’’04 ; 3. Japon 7. Sokolova (RUS) 8’29’’79 ; 8. Patten (GBR) Hommes (Brunner/Schneider) 90.000 pts ; Budapest) ; 5. France (Balmy, Etienne Mongel, 59’’78 par lui-même le 19 mars 2008 à (Miyashita, Kitajima, Fujii, Sato) 3'31’’18 ; 8’32’’35 ; en séries : Coralie Balmy 8’28’’34 ; 3 mètres : 1. He (CHI) 572,90 points ; 2. Despatie Muffat) 7’50’’66 (RF, ancien 7’52’’09 par Eindhoven) ; 4. Hansen (EU) 59’’57 ; 5. Rickard 4. Russie (Vyatchanin, Sludnov, Korotyshkin, Sophie Huber 8’33’’76 ; 100 dos : 1. Coughlin (CAN) 536,65 pts ; 3. Qin (CHI) 530,10 pts ; Équipe, programme libre : 1. Russie 100,00 Manaudou, Balmy, Lazare, Popchanka le 21 août (AUS) 59’’74 ; 6. Sludnov (RUS) 59’’87 ; 7. Borysik Lagunov) 3'314’92 (RE, ancien 3’34’’25 par la (EU) 58’’96 ; 2. Coventry (ZIM) 59’’19 ; 3. Hoelzer 4. Sautin (RUS) 512,65 pts ; 5. Rozenberg (ALL) points ; 2. Espagne 98,667 pts ; 3. Chine 97,500 2008 à Eindhoven) ; 6. Hongrie (Mutina, (UKR) 1’00’’20 ; 8. Gangloff (EU) 1’00’’24 ; Russie le 24 mars 2008 à Eindhoven) ; (EU) 59’’34 ; 4. Spofforth (GBR) 59’’38 (RE, 485,60 pts ; 6. Dumais (EU) 472,50 pts ; pts ; 4. Canada 96,167 pts ; 5. Etats-Unis 95,500 Verraszto, Dara, Jakabos) 7’55’’53 ; 7. Japon 200 brasse : 1. Kitajima (JAP) 2’07’’64 ; 5. Nouvelle-Zélande (Bell, Snyders, Swanepoel, ancien 59’’41 par Anastasia Zueva le 21 mars 7. Castillo (MEX) 462,10 pts ; 8. Hausding (ALL) pts ; 6. Japon 94,333 pts ; 7. Australie 83,500 (Ueda, Yamaguchi, Mita, Takanabe) 7’57’’56 ; 2. Rickard (AUS) 2’08’’88 ; 3. Hugues Duboscq Gibson) 3’33’’39 ; 6. Grande-Bretagne (Tancock, 2008 à Eindhoven) ; 5. Zueva (RUS) 59’’40 ; 462,05 pts ; 9. Newbery (AUS) 461,05 pts ; pts ; 8. Egypte 82,166 pts. 8. Suède (Lillhage, Fagundez, Marko-Varge, 2’08’’94 (RE, ancien 2’09’’52 par Dimitri Cook, Rock, Burnett) 3’33’’69) ; 7. Afrique du Sud 6. Nakamura (JAP) 59’’72 ; 7. Laure Manaudou 10. Uran (COL) 454,60 pts ; 3 mètres synchro : Granlund) 7’59’’83 ; 4x100 4N : 1. Australie Khomornikov le 14 juin 2003 à Barcelone) ; (Zandberg, Van der Burgh, Ferns, Townsend) 1’00’’10 ; 8. Ito (JAP) 1’00’’18 ; en séries : 1. Wang/Qin (CHI) 469,08 points ; (Seebohm, Jones, Schipper, Trickett) 3’52’’69 4. Brown (Canada) 2’09’’03 ; 5. Gyurta (HON) 3’33’’70 ; 8. Italie (Di Tora, Facci, Nalesso, Alexiane Castel 1’01’’44 ; 200 dos : 1. Coventry 2. Sautin/Kunakov (RUS) 421,98 pts ; (RM, ancien 3’55’’74 par l’Australie le 31 mars 2’09’’22 ; 6. Spann (EU) 2’09’’76 ; 7. Facci (ITA) Magnini) disqualifié ; en séries : France (Stasiulis, (ZIM) 2’05’’24 (RM, ancien 2’06’’09 par Margaret 3. Kvasha/Prygorov (UKR) 415,05 pts ; 2007 à Melbourne) ; 2. Etats-Unis (Coughlin, 2’10’’57 ; 8. Bossini (ITA) 2’11’’48 ; en séries : Duboscq, Lebon, Gilot) 3’34’’78 (RF, ancien Hoelzer le 5 juillet 2008 à Omaha) ; 2. Hoelzer 4. Colwill/Tarantino (EU) 410,73 pts ; Soni, Magnuson, Torres) 3’53’’30 ; 3. Chine Julien Nicolardot 2’12’’76 ; 100 papillon : 3’36’’39 par Dufour, Duboscq, Esposito, Barnier (EU) 2’06’’23 ; 3. Nakamura (JAP) 2’07’’13 ; 5. Despatie/Miranda (CAN) 409,29 pts ; (Zhao, Sun, Zhou, Pang) 3’56’’11 ; 4. Grande- 1. Phelps (EU) 50’’58 ; 2. Cavic (SRB) 50’’59 (RE, le 27 juillet 2003 à Barcelone). 4. Zueva (RUS) 2’07’’88 ; 5. Beisel (EU) 2’08’’23 ; Bretagne (Spofforth, Haywood, Lowe, Halsall) ancien 51’’36 par Andrei Serdinov le 20 août 6. Simmonds (GBR) 2’08’’51 ; 7. Nay (AUS) 3’57’’50 (RE, ancien 3’59’’33 par la Grande- 2004 à Athènes) ; 3. Lauterstein (AUS) 51’’12 ; RM : record du monde ; RE : record d’Europe ; 2’08’’84 ; Hocking (AUS) 2’10’’12 ; en séries : Bretagne le 24 mars 2008 à Eindhoven) ; 4. Crocker (EU) 51’’13 ; 5. Dunford (KEN) 51’’47 ; RF : record de France. Alexiane Castel 2’10’’04 ; Laure Manaudou 5. Russie (Zueva, Efimova, Sutyagina, Aksenova) 6. Fujii (JAP) 51’’50 ; 7. Serdinov (UKR) 51’’59 ; 2’12’’04 ; 100 brasse : 1. Jones (AUS) 1’05’’17 ; 3’57’’84 ; 6. Japon (Nakamura, Kitagawa, Kato, 8. Pini (51’’86) ; en séries : Frédérick Bousquet 2. Soni (EU) 1’06’’73 ; 3. Jukic (AUT) 1’07’’34 ; Ueda) 3’59’’54 ; 7. Canada (Wilkinson, Pierse, 51’’83 ; Christophe Lebon 52’’56 ; 200 papillon : AU LIBRE 4. Efimova (RUS) 1’07’’43 ; 5. Jendrick (EU) E Lacroix, Morningstar) 4’01’’35 ; 8. Suède 1. Phelps (EU) 1’52’’03 (RM, ancien 1’52’’09 par 1’07’’62 ; 6. White (AUS) 1’07’’63 ; 7. Sun (CHI) Shunyi, 20-21 août (Sjostrom, Hostman, Kammerling, Lillhage) dis- lui-même aux Mondiaux de Melbourne le 28 mars 1’08’’08 ; 8. Kitagawa (JAP) 1’08’’43 ; en séries : qualifiée ; en séries : France (Castel, De Ronchi, 2007) ; 2. Cseh (HON) 1’52’’70 (RE, ancien Sophie De Ronchi 1’10’’46 ; 200 brasse : 1. Soni Femmes Mongel, Popchanka) 4’02’’95 (RF, ancien 1’54’’16 par Ioannis Drymonakos le 21 mars (EU) 2’20’’22 (RM, ancien 2’20’’54 par Leisel 10 km : 1. Ilchenko (RUS) 1h59’27’’7 ; 2. Payne 4’03’’64 par Manaudou, Le Paranthoën, 2008 à Eindhoven) ; 3. Matsuda (JAP) 1’52’’97 ; Jones le 1er février 2006 à Melbourne) ; 2. Jones (GBR) 1h59’29’’2 ; 3. Patten (GBR) 1h59’31 ; Popchanka, Couderc le 6 août 2006 à Budapest). 4. Burmester (NZL) 1’54’’35 ; 4. Wu (CHI) (AUS) 2’22’’05 ; 3. Nordenstam (NOR) 2’23’’02 4. Maurer (ALL) 1h59’31’’9 ; 5. Cunha (BRE) 1’54’’35 ; 6. Korzeniowski (POL) 1’54’’60 ; (RE, ancient 2’24’’03 par Agnes Kovacs le 20 1h59’36’’8 ; 6. Oberson (SUI) 1h59’36’’8; Hommes 7. Almeida (BRE) 1’54’’71 ; 8. Skvortsov (RUS) septembre 2000 à Sydney) ; 4. Jukic (AUT) 7. Okimoto (BRE) 1h59’37’’4 ; 8. Pechanova (TCH) 50 NL : 1. Cielo (BRE) 21’’30 ; 2. Amaury Leveaux 1’55’’14 ; en séries : Christophe Lebon 1’56’’63 ; 2’23’’24 ; 5. Efimova (RUS) 2’23’’76 ; 6. Pierse 1h59’39’’7 ; 9. Pinto Perez (VEN) 1h59’40 ; 21’’45 ; 3. Alain Bernard 21’’49 ; 4. Callus (AUS) 200 4N : 1. Phelps (EU) 1’54’’23 (RM, ancien (CAN) 2’23’’77 ; 7. Kaneto (2’25’’14) ; 8. Taneda 10. Grimaldi (ITA) 1h59’40’’7 ; 21. Aurélie Muller 21’’62 ; 5. Wildman-Tobriner (EU) 21’’64 ; 1’54’’80 par lui-même le 4 juillet 2008 à (JAP) 2’25’’23 ; en séries : Sophie De Ronchi 2h02’04’1. 6. Sullivan (AUS) 21’’65 ; 7. Schoeman (AFS) Omaha) ; 2. Cseh (HON) 1’56’’52 (RE, ancien 2’30’’96 ; 100 papillon : 1. Trickett (AUS) 56’’73 ; 21’’67 ; 8. Nystrand (SUE) 21’’72 ; 100 NL : 1’56’’92 par lui-même le 29 mars 2007 à 2. Magnuson (EU) 57’’10 ; 3. Schipper (AUS) Hommes 1. Alain Bernard 47’’21 (RM en demies, 47’’05 Melbourne) ; 3. Lochte (EU) 1’56’’53 ; 4. Pereira 57’’25 ; 4. Zhou (CHN) 57’’84 ; 5. Tao (SIN) 10 km : 1. Van Der Weijden (P-B) 1h51’51’’6 ; par l’Australien Eamon Sullivan) ; 2. Sullivan (AUS) (BRE) 1’58’’14 ; 5. Takakuwa (JAP) 1’58’’22 ; 57’’99 ; 6. Lowe (GBR) 58’’06 ; 7. Silva (BRE) 2. Davies (GBR) 1h51’53’’1 ; 3. Lurz (ALL) 47’’32 ; 3. Lezak (EU) 47’’67 ; 3. Cielo (BRE) 6. Goddard (GBR) 1’59’’24 ; 7. Beavers (CAN) 58’’10 ; 8. Dekker (P-B) 58’’54 ; En demies : 1h51’53’’6 ; 4. Cleri (ITA) 1h52’07’5 ; 5. Drattsev 47’’67 ; 5. Van Den Hoogenband (P-B) 47’’75 ; 1’59’’43 ; 8. Tancock (GBR) 2’00’’76 ; 400 4N : Aurore Mongel 58’’46 ; Alena Popchanka 58’’55 ; (RUS) 1h52’08’’9 ; 6. Stoychev (BUL) 1h52’09’1 ; 6. Ferns (AFS) 48’’04 ; 7. Targett (AUS) 48’’20 ; 1. Phelps (EU) 4’03’’84 (RM, ancien 4’05’’25 par 200 papillon : 1. Liu (CHI) 2’04’’18 (RM, ancien 7. Ryckeman (BEL) 1h52’10’’7 ; 8. Warkentin 8. Nystrand (SUE) 48’’33 ; en demies : Fabien lui-même le 29 juin 2008 à Omaha) ; 2. Cseh 2’05’’40 par Jessicah Schipper le 17 août 2006 à (EU) 1h52’13 ; 9. Ho (AFS) 1h52’13’’1 ; Gilot 49’’00 ; 200 NL : 1. Phelps (EU) 1’42’’96 (HON) 4’06’’16 (RE, ancien 4’07’’96 par lui- Victoria) ; 2. Jiao (CHI) 2’04’’72 ; 3. Schipper 10. Maldonado Savera (VEN) 1h52’13’’6 ; 15. (RM, ancien 1'43’’86 par lui-même le 27 mars même le 14 juin 2008 à Canet) ; 3. Lochte (EU) (AUS) 2’06’’26 ; 4. Jedrzejczak (POL) 2’07’’02 ; Gilles Rondy 1h52’16’’7. 2007 à Melbourne) ; 2. Park (COR) 1’44’’85 ; 4’08’’09 ; 4. Boggiatto (ITA) 4’12’’16 ; 5. Marin 5. Nakanishi (JAP) 2’07’’32 ; 6. Aurore Mongel 3. Vanderkaay (EU) 1’45’’14 ; 4. Basson (Afrique (ITA) 4'12’’47 ; 6. Kis (HON) 4’12’’84 ; 7. Johns 2’07’’36 ; 7. Breeden (EU) 2’07’’57 ; 8. Hersey du Sud) 1’45’’97 ; 5. Biedermann (ALL) 1’46’’00 ; (CAN) 4’13’’38 ; 8. Pereira (BRE) 4’15’’40 ; en

60 #105 61 #105

Natationmagazine Natationmagazine