Carton 1 : EUROPE-ACTION, L'observateur EUROPÉEN
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FONDATION NATIONALE DES SCIENCES POLITIQUES Centre d’histoire de l’Europe du vingtième siècle Archives d’histoire contemporaine FONDS « ETUDIANTS NATIONALISTES » (PUBLICATIONS) Inventaire établi par Jérôme COTILLON Edition réalisée par Véronique Odul - 1 - Inventaire des étudiants nationalistes (publications) - 2 - Inventaire des étudiants nationalistes (publications) INTRODUCTION HISTOIRE DU MOUVEMENT ÉTUDIANT NATIONALISTE DANS LES ANNÉES 1960 Longtemps monolithique, corporatiste et relativement apolitique, l’histoire du mouvement étudiant, jusqu’alors incarnée dans sa presque-totalité par l’Union nationale des étudiants de France (U.N.E.F.), connaît, à la faveur de la création de Jeune nation en 1954 puis de l’aggravation de la guerre d’Algérie, une politisation brutale qui s’accompagne du départ des étudiants nationalistes de la maison commune en raison du soutien apporté à la cause du F.L.N. comme à la politique du général de Gaulle. Les étudiants nationalistes se regroupent alors et s’organisent au sein de la Fédération des étudiants nationalistes qui servira pendant plus de cinq ans de matrice à l’ensemble des associations et publications issues de cette mouvance. Créée au printemps 1960 par un groupe d’étudiants et de lycéens parisiens puis de la France entière, souvent sympathisants ou adhérents du mouvement Jeune nation des frères Sidos, la F.E.N. fut portée sur les fonts baptismaux par le manifeste de la classe 60. Décidée à lutter contre « la marxisation de l’Union nationale des étudiants de France » et à soutenir l’action des partisans de « l’Algérie française », elle a développé une presse étudiante essentiellement parisienne mais qui a rapidement étendu des pseudopodes jusqu’en province, avec un ancrage particulièrement important dans le Sud-Est et le Sud- Ouest (Lyon, Aix-en-Provence, Marseille, Toulouse, Bordeaux), et non négligeable à Dijon, Nantes, Brest et Rennes, villes où Jeune nation avait auparavant prospéré. Ses publications les mieux diffusées demeurent toutefois ses revues mensuelles, à l’instar des Cahiers universitaires fondés en 1961 et Europe-Action créé en 1963 et qui se doublera l’année suivante d’un hebdomadaire éponyme. Le tirage de ces journaux oscille, selon les estimations, entre 10 000 et 20 000 exemplaires selon les numéros. - 3 - Inventaire des étudiants nationalistes (publications) Les principaux animateurs des Cahiers sont alors Georges Schmeltz, Jacques Vernin, François d’Orcival, Jacques Ploncard d’Assac, Pierre Marcenet, Fabrice Laroche (alias Alain de Benoist) et Jean Gauvin. Europe-Action, quant à elle, est fondée par Dominique Venner à sa sortie de prison et rédigée par Jean Mabire (rédacteur en chef) et Christian Poinsignon (directeur de la publication). Y collaborent également François d’Orcival, Fabrice Laroche, Pierre Marcenet et Guy Persac. À l’origine de cette publication il faut rappeler la création préalable des « Éditions Saint-Just » et de la librairie de l’Amitié en avril 1961. Cette maison d’édition publiera et diffusera jusqu’à sa disparition en 1967 la plupart des ouvrages des plumitifs mentionnés ici. Parler d’Europe-Action comme d’un organe de la F.E.N. revient à commettre un contre-sens si l’on n’éclaire pas les débuts de la revue. Elle est en réalité l’héritière directe de Jeune Nation sans en être organiquement issue. Fondée à la sortie de prison de Dominique Venner, Europe-Action bénéficie d’emblée du soutien de la F.E.N. Mais rapidement les rôles semblent s’inverser et les milieux étudiants nationalistes s’inquiètent de l’importance que la revue et l’équipe de Venner prennent au sein de la F.E.N. Parmi les plus inquiets, Pierre Sidos qui finira par provoquer une scission en février 1964, laissant à Venner et Europe-Action l’appareil et la majorité des adhérents de la F.E.N. tandis qu’il entraîna à sa suite une minorité de dissidents qui allaient se regrouper dans la Section de Paris des étudiants nationalistes rebaptisée deux mois plus tard sous le nom plus connu de Mouvement Occident. Pour l’heure, l’équipe rédactionnelle d’Europe-Action se compose de Dominique Venner (directeur politique), Jean Mabire (rédacteur en chef), Christian Poinsignon (directeur de la publication). Les principaux contributeurs se nomment François d’Orcival, Fabrice Laroche, Pierre Marcenet, Guy Persac, etc. La revue a suscité un véritable engouement dans les milieux étudiants nationalistes au point que se sont constitués peu après son lancement des comités de soutien d’Europe Action. La F.E.N. et Europe-Action apportent d’emblée leur soutien à Jean-Louis Tixier-Vignancour lors de l’élection présidentielle de décembre 1965. Favorable dans un premier temps au soutien de Sidos et d’Occident, le candidat, sur les conseils de Jean-Marie Le Pen, préfère s’appuyer in fine sur les services de la F.E.N. et d’Europe-Action qui rejoignent ou épaulent les Comités Tixier-Vignancour qui fleurissent un peu partout à travers le pays. Malgré le score relativement élevé de Tixier-Vignancour, ses comités ne survivent guère à l’élection présidentielle et se délitent les uns après les autres. Demeurées mieux organisées la F.E.N. et surtout Europe-Action décident de fonder un nouveau parti en captant les restes des C.T.V. Ainsi le Mouvement nationaliste du Progrès voit-il le jour au début de 1966. Si la présidence est confiée à Aurélien Guineau et le secrétariat général à Roger Lemoine, le véritable animateur du nouveau parti est évidemment Dominique Venner que secondent Pierre Bousquet, Ferdinand Ferrand, Georges Schmeltz, François d’Orcival, Fabrice Laroche, Jean Mabire, Gérard Denestebe, le général Cariou ou Pierre Pauty. - 4 - Inventaire des étudiants nationalistes (publications) La ligne politique du M.N.P. est peu ou prou dans le droit fil de celle de la F.E.N. : rejet des vieilles nostalgies de la droite, rejet du capitalisme, du christianisme et du communisme, rejet de toute forme d’immigration, primauté de la collectivité sur la personne, du politique et du militantisme (cf. à ce sujet l’organisation annuelle de rudes camps-écoles), création d’un État nationaliste fondé sur une armée forte et un syndicalisme corporatif puissant, intégré dans une Europe rejetant le matérialisme américain et le marxisme soviétique. Le M.N.P. continue de diffuser sa pensée à travers les numéros hebdomadaires ou mensuels d’Europe-Action et la revue mensuelle des Cahiers universitaires. La nostalgie de l’Algérie française, la défense de l’O.A.S. et des camarades emprisonnés ou l’attaque systématiquement portée contre le « régime gaulliste » tiennent désormais une place prépondérante dans la littérature estudiantine nationaliste. Selon Venner, seul véritable maître à bord du M.N.P., l’engagement politique actif doit être la seule finalité d’un étudiant nationaliste. Aussi fort du souvenir comme de l’expérience de la campagne Tixier-Vignancour, il délègue à Ferdinand Ferrand le soin de créer une structure ad hoc dans la perspective des élections législatives de 1967. Ainsi, au printemps 1967, Le Rassemblement européen de la Liberté verra-t-il le jour, malgré les nombreux obstacles qu’Occident mettra à sa création. L’objectif de Venner était de rendre acceptable le combat électoral comme arme politique aux militants nationalistes. Il lui fallait en outre réussir à présenter soixante-quinze candidats à travers la France pour pouvoir accéder aux médias radio et télédiffusés. Peine perdue car seuls vingt candidats R.E.L. partirant pour la bataille le 5 mars 1967. Les résultats furent assez calamiteux et entraînèrent une vague de protestations contre la ligne Venner qui s’acheva au mois de juillet suivant par le retrait de ce dernier et l’implosion du R.E.L. en trois courants : - le R.E.L. orthodoxe de Pauty et Bousquet qui allait donner naissance par la suite au groupe Militant. - le R.E.L.-Gérard, du nom du responsable messin du M.N.P. qui fort de son succès rejoignit Paris mais s’illustra en mai 1968 par une évolution vers les milieux gauchistes. - la F.E.N. de Paris et le service d’ordre du M.N.P. qui, après bien des tergiversations, rallièrent sans y adhérer formellement Occident en octobre 1967. C’est donc là la fin de l’expérience politique d’Europe-Action qui, après celle de Jeune Nation, constitua la deuxième véritable tentative de création d’un grand parti nationaliste. Malgré son échec, elle allait laisser en héritage aux milieux nationalistes étudiants ou non la possibilité de s’engager dans la lutte électorale, le suffrage devenant une arme politique comme une autre. Jérôme Cotillon - 5 - Inventaire des étudiants nationalistes (publications) BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE . Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France 1944-1965, Paris, Fayard, 1984. Ariane Chebel d’Appollonia, L’extrême droite en France de Maurras à Le Pen, Bruxelles, Complexe, « Questions au XXe siècle », 1996. Henry Coston (dir.), Partis, journaux et hommes politiques d’hier et d’aujourd’hui, Paris, Lectures françaises, 1960. Henry Coston (dir.), Dictionnaire de la politique française, tome 1, Paris, La Librairie française, 1967. François Duprat, Les mouvements d’extrême droite en France de 1944 à 1971, Paris, Éditions de l’Homme Libre, 1998. Pierre Milza, Fascisme français. Passé et présent, Paris, Flammarion, 1987. - 6 - INVENTAIRE - 7 - Inventaire des étudiants nationalistes (publications) EN 1 - FEDERATION DES ETUDIANTS NATIONALISTES (F.E.N.) Dossier n° 1 : F.E.N. : Mouvement, organisation, généralités, 1960-1965 Manifeste de la classe 60. Rapport sur la 1ère Conférence nationale de la F.E.N. (11 novembre 1960). Méthode et organisation pour 1960, ronéotypé, et 1963 (2 documents). Cahier administratif de la F.E.N. pour 1964. Photocopie d’un extrait de rapport confidentiel (évaluation des effectifs en 1964-1965). Comptes-rendus, exposés et communications relatifs au premier congrès national de la F.E.N.