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Qui est . . . PFraOnçoiRs-GTeorgRes DAreyIfuTs ? A quatre-vingt-un ans, François-Georges Dreyfus a sentiel de sa riche car - toujours l’œil malicieux, le regard pétillant d’intelli - rière, en se déroulant en gence que connurent ses condisciples du lycée pari - Alsace, constitue un sien Janson de Sailly et que devinent sans peine les retour aux sources. Sou - auditeurs de . lignons, entre autres, la Curieux parcours que celui de ce jeune juif alsacien direction de Sciences Po élevé d’abord à , mais dont la vie aurait pu être Strasbourg, la direction brisée par la Seconde Guerre mondiale. Il a onze ans de l’Institut des Hautes lorsque commence réellement ce conflit qui fait de son Etudes Européennes de père un prisonnier des Allemands et conduit sa mère l’Université de Stras - à se réfugier chez ses parents, dans l’Hérault, avec ses bourg, un important rôle deux fils. En cette époque particulière, où il fait ses politique local : adjoint Aétudes secondaires au collège de Bédarieux, François- au maire, chargé des Georges Dreyfus ne connaît pas de vide intellectuel. Affaires Culturelles, et un Ses professeurs sont « excellents », son chef scout est engagement indéfectible « remarquable » et le pasteur local, séduit par la préco - dans le gaullisme à tra - cité de l’adolescent, entretient de longues conversa - vers l’UDR, le RPR et tions avec lui. l’UMP. Tout déjà se met en place et, dans les années Comme Jean-Paul Bled, 1942/1943, il peut déclarer : « Je suis protestant de qui lui rendit hommage cœur », une grande constante de sa vie, car si la famille dans la Revue d’Alle - paternelle de François-Georges – bien que comptant magne en 1998, il a dans son ascendance, sous l’Empire, le grand rabbin de consacré une partie de Strasbourg Jacob Mayer – se considère comme répu - son œuvre à ce pays qui blicaine et nationale, largement déjudaïsée, chez sa lui a offert le pire et le mère on est d’esprit judéo-protestant, une influence meilleur. Ses années qui explique aussi ses choix. Après la guerre, il deman - d’adolescence ne sont r

dera à recevoir le baptême calviniste. pas étrangères à son His - e i n

toire de Vichy , à celles de n

En décembre 1943, c’est le contact avec la réalité. Les o M

la Résistance, des Fran -

deux fils Dreyfus sont convoqués chez le principal du s i

çais sous l’Occupation ou u collège qui leur intime l’ordre de partir au plus vite pour o L

e échapper à la Gestapo. C’est une famille démocrate- à celle du III Reich. © chrétienne qui les abritera dans le Tarn, à la campagne, Il y a quelques mois, les auditeurs de Radio Courtoisie où ces jeunes citadins vont découvrir le monde paysan. ont pu apprécier le dialogue étincelant que François- Pour en savoiir Cette fois-ci, les conversations sont entretenues avec Georges Dreyfus avait eu, dans son émission du le curé ! Munis de faux papiers, ils peuvent circuler à dimanche à midi, avec un autre spécialiste de la pllus...... peu près librement, mais leur oncle paternel, leur tante Deuxième Guerre mondiale, Dominique Venner. Et l’on Décorations et leurs deux cousins n’auront pas eu cette chance et ne pouvait s’empêcher de se dire, une fois encore, que Officier de la Légion d’honneur au seront exterminés à Auschwitz. notre antenne savait s’attacher les grands esprits de titre du ministère de la Défense. Son premier bac obtenu avec mention à la session spé - notre temps. D’une guerre mondiale à l’autre émer - geait cet « engrenage » analysé en 2002 par le profes - Officier de l’Ordre du Mérite de la ciale de l’automne 1944 à Montpellier, François- République Fédérale d’Allemagne. Georges Dreyfus se retrouve à Paris à Janson de Sailly... seur dans l’ouvrage de ce nom. en première, décalage entre académies dû à la guerre Que Jean Ferré, après l’avoir reçu dans sa propre émis - Officier de la Couronne de Belgique. qui engendrera de nombreux quiproquos avec ses pro - sion, lui ait proposé en 1995 d’en diriger une n’étonne Commandeur de l’Ordre du mérite fesseurs, dont l’oncle de , un certain personne. Quant au choix du jour du Seigneur, il nous du Saint-Sépulcre. Maugis. Le futur enseignant les raconte avec l’humour rappelle un autre de ses engagements, sa fidélité envers Pistes bibliographiques qui le caractérise. l’église luthérienne où il sera président de conseil pres - De Gaulle et le Gaullisme , PUF, 1982. Un deuxième bac obtenu en 1946, la première année bytéral et membre du synode parisien pendant plu - Des évêques contre le pape , Grasset, de Sciences Po, le droit et l’agrégation d’histoire ponc - sieurs années . 1985. tuent sa formation, tout comme un service militaire Depuis longtemps membre actif du Club de l’Horloge, dans les spahis marocains à Trèves, puis à l’état-major - ce qui lui a permis de travailler avec notre président L’Unité allemande , PUF, coll. « Que de la première division blindée. Il terminera brigadier- -, le professeur Dreyfus, outre ses sais-je ? », 1993. chef, mais on lui demande d’enseigner l’histoire aux livres publiés aux Editions de Fallois, continue inlassa - Aux Editions de Fallois : officiers candidats à l’Ecole de Guerre et de devenir le blement à écrire dans des publications aussi diverses Histoire de la Résistance , 1996 collaborateur du chef du deuxième bureau de sa divi - que La Nouvelle Revue d’Histoire , Politique Magazine , La e sion. Ne parle-t-il pas l’allemand couramment ? Nouvelle Revue Universelle , La Nef , Revue d’Allemagne Le III Reich , 1998 Rien d’étonnant donc si son premier article est sur l’Al - et Géostratégiques . Pour notre plus grand plaisir, bien 1919-1939 : l’Engrenage, 2002 lemagne... Sans vouloir dérouler la litanie des exploits sûr ! Histoire de Vichy, 2004. de François-Georges Dreyfus, il faut remarquer que l’es - Dominique Paoli

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