Rapport Afrique N°53 Nairobi/Bruxelles
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FIN DE TRANSITION AU RWANDA: UNE LIBERALISATION POLITIQUE NECESSAIRE 13 novembre 2002 ICG Rapport Afrique N°53 Nairobi/Bruxelles TABLE DES MATIERES SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS............................................................................. i I. INTRODUCTION .......................................................................................................... 1 II. LES LIBERTES POLITIQUES ET LE MULTIPARTISME DANS LE DEBAT CONSTITUTIONNEL ................................................................................................... 4 A. L’ANALYSE FPR DU PROCESSUS DE DEMOCRATISATION DE 1990 A 1994 ..............................4 B. L’APPARITION D’UN NOUVEAU LEADERSHIP RWANDAIS, OBJECTIF PRIORITAIRE DU FPR.......5 C. LE MAINTIEN DE LA PRESSION SECURITAIRE ET DE LA PERIODE D’“EXCEPTION” ....................6 D. LA REFORME CONSTITUTIONNELLE, RUPTURE OU CONTINUITE DES PRATIQUES?..................6 1. Une participation populaire fort encadrée .................................................................6 2. Des propositions constitutionnelles et de réforme juridique sans surprise................7 III. LA DERIVE AUTORITAIRE DU REGIME RWANDAIS..................................... 10 A. LA “GESTION CONSENSUELLE DU POUVOIR”, UN UNANIMISME A LA RWANDAISE ............10 1. Un pluralisme de façade ..........................................................................................10 2. Le départ en exil ou l’arrestation des opposants......................................................11 B. LA SOCIETE CIVILE DISCIPLINEE ..........................................................................................12 C. LA PRESSE ATROPHIEE ET MUSELEE.....................................................................................14 D. L’EMPRISE DES DISCOURS PARALLELES...............................................................................16 1. Le renforcement du révisionnisme et du négationnisme .........................................16 2. La multiplication des dissensions entre les communautés tutsi...............................18 IV. LE RENFORCEMENT DE L’OPPOSITION EN EXIL ......................................... 19 A. LES ORIGINES DE L’OPPOSITION EXTERIEURE NON ARMEE ...................................................19 B. LES METAMORPHOSES DE L’OPPOSITION ARMEE..................................................................20 C. LES TENTATIVES D’ALLIANCE ............................................................................................23 1. L’opposition modérée d’obédience hutu se restructure (1998-2002)......................23 2. IGIHANGO, le “Pacte de Sang”..............................................................................24 3. Programme Politique ...............................................................................................25 V. CONCLUSION ............................................................................................................. 26 ANNEXES A. UN EXEMPLE D’EDITORIAL REVISIONNISTE PUBLIE PAR LE JOURNAL LE PARTISAN (N°50, DECEMBRE 2000) ...............................................................................................................27 B. TABLEAU SYNTHETIQUE DES DEPARTS EN EXIL D’OPPOSANTS AU FPR DEPUIS 1995.......28 C. LE CAS DU PDR UBUYANJA...............................................................................................30 D. LES CINQ PHASES DE LA CONSULTATION CONSTITUTIONNELLE RWANDAISE ....................32 E. SENSIBILITES POLITIQUES DES PRINCIPAUX DIRIGEANTS RWANDAIS .................................34 F. LEXIQUE .............................................................................................................................40 G. A PROPOS DE L’INTERNATIONAL CRISIS GROUP ................................................................42 H. RAPPORTS ET BRIEFINGS DE L’ICG ...................................................................................43 I. CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'ICG..............................................................................48 ICG Rapport Afrique N°53 13 novembre 2002 FIN DE TRANSITION AU RWANDA: UNE LIBERALISATION POLITIQUE NECESSAIRE SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS Neuf ans après le génocide de 1994, le Rwanda se responsabilisation des leaders politiques. Le trouve à la croisée des chemins. La période de leadership rwandais explique que le changement transition prévue par les accords d’Arusha doit des mentalités est la condition indispensable au s'achever dans moins d'un an par un référendum plein exercice des droits et libertés civiques. Ainsi, constitutionnel suivi d'élections pluralistes, depuis trois ans, les partis politiques ont été soit symbole de la démocratisation réussie du pays. Or, décapités soit forcés d'accepter le consensus aujourd'hui, les libertés civiques et politiques sont imposé par le FPR. La presse indépendante a été fortement limitées et aucune indication n’apparaît muselée et la société civile doit survivre entre dans les ébauches de projet constitutionnel que répression et cooptation. Le FPR concentre la quasi l'opposition politique aura une chance de participer totalité du pouvoir militaire, politique ou à ces élections sur un pied d'égalité avec le Front économique et ne tolère aucune critique ou remise Patriotique Rwandais (FPR), au pouvoir depuis en cause de sa gestion du pays. Les opposants ont 1994. été contraints à l'exil, et les discours contestataires à la clandestinité. Au nom de l'impératif d'unité et Le contrôle des activités des partis politiques était de réconciliation nationale, les différents segments jusqu’à présent justifié par la fragilité de la de la société rwandaise ne peuvent s’exprimer situation sécuritaire qu'a vécu le Rwanda depuis librement, soumis à une idéologie paternaliste et 1994, en état de guerre quasi permanente avec les autoritaire. héritiers du régime d'Habyarimana sur le territoire de la RDC. La présence des milices hutu Mais le FPR devrait reconnaître que cet rwandaises au Congo, puis le soutien politique et autoritarisme, quelque soit sa motivation, travaille militaire ininterrompu du régime Kabila depuis contre les objectifs mêmes du mouvement et 1998 ont maintenu une pression sécuritaire produit sa propre dynamique d’opposition. La continue sur le pays. La restriction de l'espace répression de la critique par le gouvernement politique s'explique aussi par la perception critique contribue à radicaliser l’opposition, à la fois à qu'a le FPR du multipartisme et de la compétition l'intérieur et à l'extérieur du Rwanda. Un “pacte de politique pluraliste, inspirée par l'échec de la sang”, “Igihango” a même été scellé entre certains transition du début des années quatre-vingt dix et héritiers du “Hutu power” et certains rescapés du son dérapage incontrôlé menant directement au génocide. Ce genre d’alliance apporte une génocide. dangereuse légitimité à l'opposition armée hutu, alors que son discours ne reconnaît pas clairement Face au risque d'une compétition électorale fondée le génocide. Dans un contexte régional incertain, et exclusivement sur la mobilisation ethnique, le FPR au moment où le gouvernement rwandais s'apprête veut avant tout refonder la vie politique rwandaise, à libérer des dizaines de milliers de prisonniers à à travers l'éducation de la population et la travers les juridictions gacaca, et à rapatrier et Fin de transition au Rwanda: Une libéralisation politique nécessaire ICG Rapport Afrique N°53, 13 novembre 2002 Page ii démobiliser une bonne partie de son armée ainsi RECOMMANDATIONS: que des combattants rebelles, cette montée en puissance de l’opposition armée, et la propagation Au gouvernement rwandais: du révisionnisme et du négationnisme qui l’accompagne présente un danger pour la stabilité 1. Cesser tout harcèlement de la société civile et du pays. réviser la loi sur les associations de sorte à leur permettre d'opérer dans tout le pays et en Le gouvernement rwandais a honoré ses toute liberté sans contrôle permanent des engagements vis-à-vis du processus de paix agents de l'Etat; congolais et retiré ses troupes des Kivus. Il lui 2. Encourager l'émergence d'une presse appartient aujourd’hui de montrer la même bonne indépendante responsable en la laissant volonté pour la gestion de la fin de la transition. Le réguler ses activités dans le cadre de ses FPR doit permettre à la critique publique de associations professionnelles; s’exprimer et ne peut rester juge et partie de la compétition politique. Une institution neutre, 3. Libéraliser les activités politiques sur comme un bureau de l’ombudsman, disposant l'ensemble du territoire national et organiser d’une indépendance politique, administrative et un débat national sur les règles d’intégration financière du régime, doit pouvoir fixer des règles de toutes les composantes politiques en vue de équitables pour la compétition politique, et définir la préparation des prochaines élections; les limites des libertés d’expression et 4. Autoriser le retour et la participation des partis d’association, afin d’éviter tout abus de langage et politiques en exil avant les prochaines appel à la haine ethnique. élections à la condition qu’ils coupent tout lien avec les groupes armés, qu’ils ICG ne propose pas que toute surveillance et reconnaissent sans ambiguïté le génocide et restriction des activités des partis, de la société qu’ils s’engagent sincèrement dans le civile et des medias soient levée. La situation processus de réconciliation; sécuritaire externe et la fragilité de la stabilité interne incitent à une veille active et