L'histoire De Gil Blas De Santillane»
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Université Lumière-Lyon 2 Faculté des Lettres Année universitaire 1991/1992 Mémoire de maîtrise de Lettres modernes Littérature et civilisation françaises du XVIII e siècle L’Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René LE SAGE (1668-1747) « AMBIGUÏTÉ ET COMIQUE DANS L’ HISTOIRE DE GIL BLAS DE SANTILLANE » par Pascal BELON Directeur de recherche Monsieur le Professeur Robert FAVRE 1 SOMMAIRE AVANT-PROPOS p. 4 ANNEXE CHRONOLOGIQUE L’ Histoire de Gil Blas de Santillane, Alain-René LE SAGE et la Régence p. 5 AVERTISSEMENT DE L’AUTEUR p. 6 INTRODUCTION p. 8 I/ PREMIÈRE PARTIE : L’ŒUVRE p. 12 CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE L’ŒUVRE p. 12 1) Originalité et organisation de l’œuvre p. 12 A. Une œuvre originale B. L’organisation de l’ Histoire de Gil Blas de Santillane 2) Résumé de l’œuvre p. 14 CHAPITRE II. ENTRE HÉRITIER ET INITIATEUR, GENRE(S) ET GENRE(S) COMIQUE(S) DE L’OUVRAGE : L’AMBIGUÏTÉ DANS GIL BLAS p. 18 1) Mouvement et ambiguïté de la picaresque p. 18 Picaresque et réalisme de l’œuvre : tentative de définition 2) Gil Blas : une œuvre ambiguë qui renvoie à plusieurs genres littéraires sans s’identifier à aucun p. 20 A. Présence de la picaresque dans Gil Blas à travers des détails réalistes B. L’ Histoire de Gil Blas de Santillane : un « mémoire-romanesque » ? i. Traditions et caractéristiques des genres ii. Présence dans Gil Blas, « mémoire-romanesque » ? CHAPITRE III. HÉRITIER ET INITIATEUR : LES FORMES D’UN COMIQUE AMBIGU p. 26 1) Héritier : la comédie, une tradition classique p. 26 LE SAGE et les genres comiques : un héritage ambigu A. La comédie de caractères B. La comédie de mœurs C. Dancourt 2) Initiateur : l’ Histoire de Gil Blas de Santillane, un comique ambigu p. 28 A. Entre « picaresque-adaptée » et « romanesque-limité » ? 2 B. L’illusion comique i. Les deux modes d’expression du comique spirituel : la comédie et le mot d’esprit ii. La comédie est-elle essentiellement comique ? iii. Le comique spirituel II/ DEUXIÈME PARTIE : HÉROS, NARRATEUR ET ACTANT p. 33 CHAPITRE I. INITIATEUR : LA DISTANCIATION IRONIQUE ROMANESQUE p. 33 1) La distanciation ironique romanesque p. 33 2) La présence diffuse et équivoque de l’auteur p. 35 A. LE SAGE, premier écrivain « professionnel » B. La critique de la société et du pouvoir 3) Un grand talent de portraitiste p. 44 A. Le portrait de Gil Blas B. Gil n’est pas un modèle C. Comment Gil Blas se métamorphose tout au long du roman CHAPITRE II. DES MODALITÉS AUTOBIOGRAPHIQUES OMNIPRÉSENTES p. 50 1) Les avatars de la première personne du singulier, « je », et du « moi » dans l’ Histoire de Gil Blas de Santillane p. 50 Quand le héros-narrateur diffère nettement de l’actant 2) LE SAGE : de la question de la réalité romanesque à l’invention d’une réalité ambiguë p. 53 Où il y a confusion entre héros-narrateur et actant 3) Un autoportrait codé p. 59 CONCLUSION p. 62 NOTES p. 65 BIBLIOGRAPHIE p. 71 3 AVANT-PROPOS Aucun travail ne s’accomplit tout à fait dans l’isolement ou la solitude. Aussi, ai-je trouvé normal que figurent, au début de ce mémoire de maîtrise, des remerciements adressés à tous ceux qui m’ont aidé dans cette entreprise et ont ainsi concouru à sa réalisation ainsi qu’à tous ceux qui m’ont témoigné intérêt, confiance et sympathie. Je tenais à remercier tout particulièrement Monsieur le Professeur Robert FAVRE pour l’aide qu’il m’a apportée dans la définition de mon sujet, pour ses conseils et son soutien, tout au long de mon travail. J’ai eu la chance d’avoir un directeur rigoureux et bienveillant, vigilant quant à l’orientation et à l’accomplissement du travail. J’ai eu aussi un maître qui a essayé, parmi tant d’autres étudiants dix-huitiémistes, de m’apprendre à penser et a souvent pensé pour moi, sans pour autant m’écraser de son savoir. C’est pourquoi j’exprime à Monsieur Robert FAVRE ma gratitude, sachant bien que cette expression consacrée n’est pas à la hauteur de ma reconnaissance. Je remercie aussi Monsieur le Professeur FAVRE de s’être « penché sur le métier », sur un tapuscrit maladroit qui a pu, grâce à son aide, devenir présentable. Merci enfin à tous ceux qui ont accepté de relire tout ou partie de ce mémoire et m’ont fait part de leurs réactions et de leurs remarques précieuses. Pascal BELON 4 ANNEXE CHRONOLOGIQUE L’ Histoire de Gil Blas de Santillane, Alain-René LE SAGE et la Régence I/ EN HISTOIRE La Régence : Il s’agit de la Régence de Philippe II d’Orléans, pendant la minorité de Louis XV, qui dura de 1715 à 1723. 1715 : Mort de Louis XIV Début de la Régence de Philippe II, duc d’Orléans 1719 : Guerre entre la France et l’Espagne 1723 : Majorité officielle de Louis XV, qui régnera jusqu’en 1774 Fin de la Régence de Philippe II d’Orléans 1725 : Mariage de Louis XV avec Marie Leszczynska 1726-1743 : Ministère Fleury II/ EN LITTÉRATURE 1715 : Parution des deux premiers tomes de l’ Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René LE SAGE 1717-1718 : Premier séjour de Voltaire à la Bastille 1720-1731 : Club de l’Entresol 1721 : Montesquieu, Les Lettres persanes 1724 : Parution du troisième tome de l’ Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René LE SAGE 1725 : Marivaux, L’Île aux esclaves 1726 : Deuxième séjour de Voltaire en prison puis exil en Angleterre 1728 : Voltaire, La Henriade 1730 : Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard 1731 : L’abbé Prévost, Manon Lescaut 1731-1741 : Marivaux, La Vie de Marianne 1734 : Voltaire, Les Lettres philosophiques 1735 : Parution du quatrième et dernier tome de l’Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René LE SAGE 1747 : Édition définitive de l’ Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René LE SAGE 5 AVERTISSEMENT Nous avons choisi d’utiliser, dans ce mémoire, l’acception substantive de picaresque au féminin : la picaresque, contrairement certes à l’usage français édicté par le dictionnaire Robert mais conformément à l’usage espagnol d’origine : la picaresca. De la même façon, le patronyme de l’auteur ayant deux orthographes possibles, nous avons opté pour la forme composée suivante : Alain-René LE SAGE (plutôt que LESAGE). 6 Alain-René LE SAGE (1668-1747) 7 INTRODUCTION « Le moment est venu de vaincre ou de périr. » Napoléon Bonaparte Tout texte bien écrit est susceptible de créer, chez son lecteur, une émotion esthétique. Mais certains textes provoquent aussi une autre forme d’émotion : ils agissent sur l’humeur du lecteur pour la rendre plus gaie. Ces textes ont ce qu’on appelle un ton, c’est-à-dire un ensemble de caractéristiques qui induisent un certain état affectif chez le destinataire. Il en est ainsi de l’ Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain-René LE SAGE. SA VIE Alain-René LE SAGE naît le 8 mai 1668 à Sarzeau, petit village du Morbihan, au fond du golfe où les vagues déferlent entre les rochers noirs d’Arz et de l’île aux Moines, au pied du vieux château fort de Suscinio et des ruines de l’abbaye de Saint-Gildas de Rhuys qu’habita Abélard. Issu d’une bonne famille bourgeoise, il commence ses études chez les jésuites de Vannes et les achève à Paris, où il fait son droit et devient avocat. Mais, sa fortune dissipée par son tuteur, il va devoir écrire pour subvenir à ses besoins. VIVRE DE L’ÉCRITURE Il réussit à vivre de ses parades pour les foires et de ses romans-feuilletons. Il est possible que son intérêt pour l’Espagne s’éveille déjà, « si l’on songe aux liens, aux relations tant de fois séculaires de l’Espagne et de la Bretagne. » (1). À vingt-six ans, il épouse une Espagnole qui lui donne sans doute le goût des romans castillans dans lesquels il va tant puiser. Ayant obtenu jusque là peu de succès, il s’ingénie vainement à trouver sa voie quand il rencontre un protecteur en la personne de l’abbé de Lyonne, qui boit chaque matin vingt-deux pintes d’eau de Seine, et à qui Alain- René songera-t-il peut-être en crayonnant, dans Gil Blas, son type célèbre du docteur Sangrado. Il reçoit de lui une petite pension et quelque chose de plus précieux encore : la révélation de ce monde que l’Espagne avait mis en lumière dans ses romans picaresques. Il étudie donc la littérature espagnole et traduit des pièces de théâtre et des romans qui lui valent quelque renom et le conduisent à faire œuvre originale avec Crispin rival de son maître, Le Diable boiteux (1707), inspiré d’un conte espagnol de Luis Velez de Guevara, et Turcaret (1709). Il est désormais connu mais fier, indépendant, il ne sollicite des puissants ni emploi, ni pension. Il met vingt ans à achever son Gil Blas de Santillane, dont les premiers livres avaient paru en 1715. LE SAGE va s’adonner à la littérature jusqu’en 1738. Devenu sourd, il se retirera, en 1743, chez un de ses fils, chanoine à Boulogne-sur-Mer. C’est là qu’il mourra le 17 novembre 1747. SON ŒUVRE LE SAGE a débuté par des traductions ou des imitations d’ouvrages de différents genres, comme les Lettres galantes d’Aristénète (1695), mais surtout de pièces de théâtre et de romans espagnols : Le Traître puni de Rojas (1700), Don Felix de Mendoce de Lope de Vega (1700), Le Point d’honneur de Rojas (1702), Don Cesar Ursin de Calderón de la Barca (1707), etc.