Le Château de Barbarin ...... Sommaire......

Barbarin à Revel-Tourdan ...... p.1

Le château de Barbarin - son histoire, son architecture...... p.7 • XIIème, XIVème siècles ...... p.8 • XVème siècle ...... p.10 • XVIème siècle ...... p.12 • XVIIème siècle ...... p.16 • XVIIIème siècle ...... p.17 • XIXème siècle ...... p.21 • XXème, XXIème siècles ...... p.24 • Datation ...... p.25

Le château de Barbarin - de sa restauration à aujourd’hui ...... p.27 • Façade du château ...... p.28 • Pavillon Sud Ouest ...... p.29 • Chambre Louise du Bourg - Salon aux gypseries ...... p.30 • Salon de compagnie - Pièces en enfilade ...... p.31

Plans de Barbarin, 2013 ...... p.33 • Plan de Masse, échelle 1/500 ...... p.34 •Plans des quatre étages, échelle 1/200 ...... p.36 Barbarin à Revel-Tourdan

1 Revel-Tourdan est une commune située entre Vienne et dans le département de l’Isère. Elle fait partie du canton de Beaurepaire. Autrefois deux communes distinctes du Dauphiné, Revel et Toudan se sont réunies à la fin du XVIIIème siècle pour former la commune de Revel-Tourdan. La région était recouverte d’une grande surface de galets et de molasse (grès à ciment de calcaire argileux), laissés par un immense golfe marin. Les galets ont été érodés par la fonte des glaciers à l’ère quaternaire, qui ont creusé la vallée de la Bièvre et du Liers.

Le Château de Barbarin se trouve à la sortie du village, le long de la route de (Départementale 135). Inscrit aux monuments historiques, le château construit en molasse et galets roulés n’a actuellement pas d’enduit sur sa façade. On peut donc y lire son histoire et l’évolution de la construction à travers les siècles. Orientée vers le sud, du château offre une vue imprenable sur la plaine Bièvre-Valloire jusqu’au Vercors. Commune de Revel-Tourdan Extrait du cadastre 2013 Château et pavillons Dépendance transformée en atelier de facteur de clavecin

Village de Revel-Tourdan et Château de Barbarin • Cadastre actuel

Vue depuis le château, sur la plaine et le Vercors Vue satellite du château et de ses dépendances 2 3 ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) de Revel-Tourdan établi en 2005, intégrant le Château de Barbarin et son domaine. 4 5 Le château de Barbarin son histoire, son architecture

7 ème En 1185, le lieu est occupéAbbaye par un bois. de Les Bonnevaux moines cisterciens de l’abbaye de Bonnevaux, qui exploitent la grange de la Perrière de dont ils sont les propriétaires, y mènent paître leurs bêtes. XII Plan du niveau 1 • Ech 1/200

ème Les premières pierres de l’actuelRevel château - ontBarbarin été posées au début du XIVème siècle. Cette grande tour carrée a été érigée par François de Revel et son fils Raynaud de Revel (ADI 8 B 292 f° 263-274v°), dont la famille possédait le château de Revel depuis 1077 (ADI B 2662 f°58 v°-59) et le fief de Barbarin depuis 1186. L’objectif XIde cette nouvelle V maison forte, entourée de fossés secs, était de compléter géographiquement l’observatoire militaire de la plaine Bièvre Valloire jusqu’aux limites des terres de la Côte Saint André.

Il existait, dans son premier état, une tour quadrangulaire sur trois ou Plan du niveau 0 • Ech 1/200 quatre niveaux en appareil mixte de briques et de molasse pour la partie haute. La maison comportait des ouvertures très simples, et les fenêtres en ogives ont été bouchées lors des extensions aux siècles suivants. Les petites fenêtres sous la toiture laissent supposer qu’une salle de garde se trouvait au dernier étage, afin de voir au plus loin. Le dernier étage est aujourd’hui occupé par quatre chambres de bonne. Sur la façade ouest, les traces d’une ouverture rebouchée laisseraient penser qu’une porte se trouvait à cet emplacement. Mais la présence d’une cheminée sur ce mur vient remettre en question cette supposition. Jehan de Barbarin de Revel (héritier de Reynaud de Revel (ADI 8 3 B288 f°160-178)), est le plus ancien seigneur connu portant le nom de Barbarin. En 1392, il alberge le four de Revel « pro furno quo tenet Plan du niveau -1 • Ech 1/200 nobilis Johannes de Barbarino heres nobilis Raynaudi de Revello » (ADI 8B 294 f°150-168 v°). Façade sud de la maison forte

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1 : Fenêtres des trois époques de construction. De gauche à droite : XIVème, XVIIIème, XVIème. 2 : Intérieur actuel du rez-de-chaussée 3 : Façade sud de la maison forte 1 Façade nord de la maison forte 4 : Façade ouest de la maison forte 4 8 9 Roussillon - Saussac èmeEn 1441, la maison forte appartient Josserand de Saussac, premier Baron du Velay, et son épouse Marie de Roussillon (fille de Jacques de Roussillon, seigneur de ). La fortune de sa famille permet d’effectuer des travaux de rénovation et d’agrandissement. Ainsi, la nouvelle bâtisse sera élevée sur deux niveaux et comportera désormaisXV d’importants communs formant haute cour et basse cour.

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Plan du niveau 0 • Ech 1/200 Façade sud Façade nord

Sur la façade actuelle, nous pouvons voir la limite entre les deux bâtiments par la plus forte présence de galets et les pierres de chainage de la maison forte. Témoignent aussi de cette époque une ouverture fermée sur la façade sud, ainsi que sur les façades est et nord. Deux corbeaux de pierre montrant l’existence d’une latrine sur le fossé ont été retrouvés. Cette extension abritait deux grandes salles peintes, dont les traces ont été découvertes lors des travaux de restauration de 2010. Les peintures murales de la salle du premier étage ont été mises à jour, alors que celles du rez-de-chaussée sont restées couvertes. C’est dans la salle noble du premier étage que l’acte de vente de Monsteroux aurait été signé 4 au seigneur de Milieu. Dans l’actuelle salle à manger, on peut voir un linteau de porte aux armes de la famille Saussac. C’est d’ailleurs la seule représentation connue, les archives du Puy en Velay n’en possédant que la description. D’après Plan du niveau -1 • Ech 1/200 la révision des feux de 1474, le seigneur de Saussac et sa femme possèdent la 5ème ou 6ème partie de Revel « quintam aut sextam partem loci » (ADI B2757 f°32). La famille de Saussac étend ainsi son emprise au delà du Rhône puisqu’ils viennent du château de Vertamise dont ils sont seigneurs depuis le XIIIème siècle. Melchior de Saussac, dont on parle plus loin et qui revendra Barbarin, entretient à Vertamise dix gens de guerre à pied.

1 : Salle du rez-de-chaussée (actuel salon de compagnie) 2 : Linteau de porte aux armes de la famille Saussac 3 : Salle du premier étage avec les peintures murales (actuelle chambre Louise du Bourg) 4 : Restauration des peintures lors des travaux de 2010 5 : Façade sud au XVème siècle 1 2 (perron alors inexistant) 5 10 11 Saussac – Emé de Saint Jullien èmeLe 25 juillet 1565, Jean-François de Saussac, seigneur de Barbarin, acquiert la seigneurie de Revel (ADI 1 G 24) appartenant à Jean de la Brosse, archevêque de Vienne qui avait besoin d’argent, pour la somme de 66 écus qui furent payés comptant entre les mains du receveur général des finances du Dauphiné. Il faut noter ici laX valeur de VIBarbarin acquis plus tard pour 12000 écus.

Le 27 janvier 1566, Jean-François de Saussac, premier baron du Velay, vend la paroisse de Monsteroux à Jean Chastellier, Conseiller du Roi, seigneur de Milieu : « fait et stipulé à la chambre haute de la maison forte de Barbarin, maison du dit seigneur » ( ADI 2 E 596). Cet acte signé à Barbarin marque encore aujourd’hui la toponymie du canton de Beaurepaire en la commune de Monsteroux-Milieu.

Des travaux sont effectués à Barbarin par la famille de Saussac, et les petites fenêtres en ogive sont rebouchées au profit de plus grandes fenêtres à meneau afin de mieux éclairer les pièces intérieures. Plan du niveau 1 • Ech 1/200

Richard Melchior de Saussac , frère de Jean-François, pour doter les filles de celui-ci, revendra Barbarin le 16 juin 1586 au prix de 12 000 écus (ADI 3 E 1140) à Octavien Emé de Saint Jullien (1551-1624) époux de Diane de , Conseiller du Roi, et Président au Parlement du Dauphiné. Propriétaire d’une vingtaine de châteaux (dont la maison mère était le Château du Touvet près de Grenoble), il voulait alors probablement faire de Barbarin un comptoir sur son immense territoire.

Octavien Emé de Saint Jullien paya en plusieurs fois : «…quittance passée par le dit sieur Richard Melchior de Saussac au profit du sieur de Saint Jullien de 3000 livres a compte du prix de la sus dite vente du 9 février 1588 moitié de laquelle somme fut payée au dit sieur de Jarnieu acompte des droits de dame Marie de Saussac sa femme… » (ADI 3 E 1140). On comprend ici que la vente de Barbarin permit de doter les filles de Jean-François de Saussac. Façade sud

Par un arrêt du Parlement de Grenoble le Plan du niveau 0 • Ech 1/200 1er Juin 1594, les héritiers de Jean-François de Saussac (Gabriel du Fay de Gerlande Baron de Saussac, Just du Fay Chevalier de Saint Jean de Jerusalem et Hector du Fay) perdent un procès intenté contre Octavien Emé de Saint Jullien en restitution des titres de la terre de Revel et maison forte de Barbarin. (ADI 3 E 1140). « ….mise en possession du 5 mars 1596 faite par le dit sieur de Jarnieu (époux d’une fille de Saussac) de la maison forte de Barbarin et ses dépendances en exécution de la sentence d’interposition…. » (ADI E 1140), au profit d’Octavien Emé de Saint Jullien qui prit possession de Barbarin dix ans après la vente. Façade nord Plan du niveau -1• Ech 1/200

12 13 Octavien Emé de Saint Jullien est le fils de Barthélémy Emé de : Octavien Emé de Saint Saint Jullien qui eu dix enfants : trois garçons et sept filles. Parmi 1 Jullien (1551-1624) les garçons : Octavien, Antoine, Guillaume, deux ont marqué Avec l’aimable autorisation : Barbarin et le prieuré de Tourdan. En effet si l’aîné était seigneur Comte et Comtesse Bruno de de Barbarin et Revel, le cadet était prieur de Tourdan ce qui Quinsonnas-Oudinot • Château lie étroitement les deux bâtiments. A la mort d’Antoine Emé de du Touvet Saint Jullien ce sont deux de ses sœurs qui héritent. Françoise et : Façade sud au XVIème Thérèse Emé de Saint Jullien résident soit à Barbarin soit au prieuré, 2 siècle (décalage en toiture, qu’elles quitteront à la nomination d’un nouveau prieur. Le prieuré et perron alors inexistant) de Tourdan et Barbarin étaient des sources de revenus non négligeables « ….outre dépendances dudit prieuré sinon les dîmes 3 : Porte du XVIème siècle de Primarette, Revel, Tourdan, et Beaurepaire, un domaine proche, 4 : Base en pierre de la tour ledit prieuré, les terriers, et que les meubles et bestiaux appartenaient audit feu sieur prieur de Saint Jullien leur frère... » (ADI 27H 201). 5 : Façade nord au XVIème Ces possessions marquent une importante influence de cette illustre siècle : extension de l’édifice famille en bas Dauphiné. 1 3 4 en partie basse

Un inventaire de tous les terriers, titres, papiers, est fait au décès d’Antoine Emé de Saint Jullien . Quatorze documents C’est à cette époque qu’est ajoutée une cour cantonnée d’une tour d’angle, ainsi que deux autres bâtiments reliant reliés ou non, parchemins ou liasses sont référencés. Le numéro 9 : « …une transaction en parchemin d’entre Richard l’ensemble. Il a été supposé que le nouvel édifice au sud ait été d’un niveau plus bas que l’existant. Les pierres à la base de Saulsac (Saussac) et monsieur l’abbé prieur du prieuré de Tourdan pour des rentes dues audit prieuré par Barbarin. de la tour témoignent de l’ancienneté de celle-ci. C’est donc à partir du XVIème siècle que Barbarin commence à prendre Ladite transaction du vingtième avril mille cinq cents quarante un… » signé Maitre Viallet – coté n°9. On voit que la des allures de château, avec son long corps de bâtiment et haute tour d’angle. Mais il faudra attendre le XVIIIème siècle succession d’Antoine Emé de Saint Jullien permet de mettre en lumière les rapports qu’avait Barbarin avec le prieuré de pour le voir devenir un ensemble cohérent et à l’image de son statut. Tourdan déjà à l’époque des Saussac.

2 5 14 15 Emé de Saint Jullien de – Lamaletie ème Laurent Joseph 2ème Marquis de Marcieu (1676 – 1742) est seigneur de Barbarin, et épouse Gabrielle de Mistral de Montmirail (1698 – 1770). La maison forte est devenue une demeure d’agrément et les propriétaires décident de la mettre au goût du jour. La partie basse de l’édifice est rehaussée afin de créer un alignementX VIIIde toiture, la façade Sud est percée de 23 grandes fenêtres classiques, et un perron est installé pour entrer dans le château. L’intérieur est alors repensé : l’escalier de distribution est installé contre le mur de l’ancienne maison forte, permettant de desservir les pièces en enfilade. La mode des petits appartements avec couloir, lancée par Louis XV à Versailles, a enfin rejoint le château de Barbarin. Au nord de l’édifice, la partie basse est agrandie à l’ouest, créant au rez-de-chaussée une grande salle de cuisine. La construction de la grande grange (700m2) dura plusieurs années comme nous le montre Emé de Saint Jullien de Marcieu les clés de voûtes des portes Sud Est et Sud ème Le seigneur de Barbarin est Ennemond Emé de Saint Jullien, baron de Marcieu Ouest qui sont datées de 1728 et 1732. (1605-1670). Il a épousé en1622 Virginie Guiffrey de Monteynard, sa cousine germaine (1607-1681). Un inventaire De type cistercien, cette grange typique Xdu 21 janvier VII 1640 signé Mr Peyron notaire « …. Des biens meubles, immeubles, bestiaux, semences et autres choses de la région Dauphinoise comporte trois dépendant de la maison forte de Barbarin et des domaines en dépendant remis à Louis Trouillet fermier des biens par travées : une grande au centre, et une petite Messire Ennemond Emé de Saint Jullien seigneur de Marcieu et des dit biens de la maison forte de Barbarin pour le prix de chaque côté. Elle est aujourd’hui en ruines. annuel de 1500 livres 4 pourceaux, 30 chapons…. » (ADI E 1140). Un mur partageait la grange et la cour en deux Virginie de Monteynard entreprit des travaux : « prix fait des réparations du château de Barbarin par dame Virginie espaces distincts, permettant de séparer les Guiffrey de Monteynard femme de Messire Ennemond Emé de Marcieu à Antoine Gautier charpentier à Beaurepaire activités du noble et des paysans. Du côté . Son fils, Guy Balthazar Emé de Saint Jullien (1636 - 1712), pour le prix de 39 livres du 12 février 1640 » (ADI 3 E 1140) noble se trouvaient le pressoir, la sellerie, et Façade sud 1er Marquis de Marcieu, hérite du fief. Il a épousé Marie de Grolier (1651 – 1736). la partie de la grange qui permettait de rentrer les calèches. Côté paysans se trouvaient les étables et le stockage du matériel agricole, un pigeonnier et un four à pain. Séparée du corps de bâtiment principal était construite au Sud Ouest une écurie, venant fermer la cour à l’une de ses extrémités. Une partie de celle-ci s’est effondrée et l’écurie a été transformée en pavillon au siècle suivant.

Façade nord

2 1 : Virginie Guiffrey de Monteynard (1607 – 1681) Baronne de Marcieu • Epouse de Ennemond Emé de Saint Jullien de Marcieu 2 : Guy Balthazar Emé de Saint Jullien (1636 – 1712) 1er Marquis de Marcieu Avec l’aimable autorisation : Comte et Comtesse Bruno de 1 Quinsonnas-Oudinot • Château du Touvet 16 Façade nord ouest avec l’écurie en arrière plan Date de la grange Grange en ruine, côté paysans 17 1

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2 1 : Façade sud au XVIIIème siècle, alors recouverte d’un enduit, et perron 3 2 : Façade nord au XVIIIème siècle • Extension au nord ouest sur la partie basse 3 : Rehaussement de l’édifice au nord est • Délimitation lisible en façade 4 : Cuisine au nord ouest de l’édifice 5 : Escalier d’honneur, vue du rez-de-chaussée depuis le perron 6 : Pièces en enfilade au rez-de-chaussée

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4 6 Plan du niveau -1 • Ech 1/200 18 19 Lamaletie – Luzy de Pélissac – Barrin de Champrond ème Ce sont les héritiers de l’épouse de Pierre Hilaire de Lamaletie qui revendront Barbarin. Pour cette succession, un inventaire détaillé est réalisé décrivant le château et le mobilier. L’inventaire du 9 brumaire an XIV (31 octobre 1805) (ADI 3 E 6126) commence ainsi : « nous sommes entrés dans la XIXditte maison et arrivés dans une pièce de la ditte maison apelée salon de compagnie à droite en entrant prenant jour au midi nous y avons trouvé les objets cy après : Ar t 142 : trois tables de jeu, trois cheses de paille garnies de leur coussin, un fauteuil ou espèce de dormeuse en soye fond blanc à fleurs, un saufa couvert d’étoffe… Nous avons ensuite recouvrer les scellées aposé sur la porte d’entrée du côté du levant lesquels ayant été recouvrés sans altération ont été brisé et ayant ouvert la porte, nous somes entré dans une entichambre prenant jour au midy par une seule fenêtre, et dans laquelle il est trouvé : Ar t 146 : une grande table de jeu, deux rideaux de fenêtre suporté par une tringle en fer, 6 petites gravures accrochées au mûr… Carte de Cassini, XVIIIème siècle Dans un apartement au levant dans la tour il y est trouvé : Ar t 154 : un petit bureau ou secrétaire… Barbarin quitta la famille des Emé de Saint Jullien de Marcieu en 1745. C’est Gabrielle de Mistral, Marquise de Marcieu, …nous nous sommes ensuite transportés au couchant à la porte de la salle à manger ou nous avons trouvés existants des veuve de Laurent-Joseph en 1742 qui vendit le fief « …moyennant la somme de 50 000 livres… ». Ils furent seigneurs scellés qui ont été recouvrés sans altération, ont été brisés. Ouverture faite de la dite porte nous sommes entrés dans la dite de Barbarin pendant 159 ans. «… Par devant les conseillers du Roy notaires à Grenoble fut présente haute et puissante salle qui prend jour au midi par deux fenêtres dans la quelle y est trouvé... : dame Françoise Gabrielle de Mistral, marquise de Montmirail, baronne de Crépol et Chandieu, dame de La Savasse, Ar t 156 : douze chaises garnies en paille de jonc, une table sapin de six couverts avec ses supports, une autre table carré le Chatellard en Trièves et autres places. Veuve de haut et puissant seigneur, Messire Laurent Joseph Emé de Guiffrey a quatre pieds bois dur ayant un tiroir a plusieurs moyens sans ferrures, de Monteynard, Chevalier Comte de Marcieu, Marquis de Bouttières, seigneur du Touvet et de Barbarin…La dite Ar t 161 : une douzaine d’assiettes de soupe, quatre douzaine d’assiettes, huit compotiers faïence de Strasbourg, quatre dame, héritière du seigneur de Marcieu par son testament du 21 septembre 1740, a vendu à Messire Pierre Hilaire de douzaine d’assiettes en Moustier, trois douzaine et demi faïence à fleurs, quatorze plats et deux terrines de même faïence, Lamalétie, Chevalier, Trésorier général de en la généralité de cette province du Dauphiné pour lui et les siens deux soupières deux saladiers de même faïence, deux corbeilles à fruits, six petits plats dont deux Moustier, six salières avec l’autorité toutefois de Maitre Pierre Hilaire de Lamaletie son père directeur général des domaines du Roy dans cette de cote en argent, quatre carafes en verre, deux théières, deux sucriers, des huilières avec leurs bouchons, deux salières de province….Savoir : le château, fief et maison forte de Barbarin situé à Pisieu mandement de Revel élection de Vienne cristal, treize gobelets de verre taillé, dix verres a pied, six verres a liqueur sept essuie main, une autre table à manger avec droits honorifiques et autres en dépendant , domaine dudit Barbarin, domaine du Vernay, ensemble les étangs, granges, ses tréteaux, quatre rideaux de fenêtres en indienne bleue… ». moulin, battoir, prés, terres, vignes biens et fonds en dépendants….Droits de patronage et nomination de chapelles dans On dénombre dans cet inventaire 108 assiettes et une trentaine de pièces de forme. Cette pièce est aujourd’hui située Acte du 10 juillet 1745 les églises de Revel et Pisieu avec tous les biens en dépendants…. » (ADI 3 E 1140 Maître Toscan au même endroit avec ses décors de gypseries. Le reste de l’inventaire nous décrit le contenu des pièces au fur et à . notaire de Grenoble registre n°12 folio 351 352 R-V,353 R) mesure de l’avancée du notaire dans le château, dont on retrouve le même plan aujourd’hui. Extrait d’un procès dont le délibéré eu lieu à Paris le 22 juin 1767, à propos de la qualité du fief de Barbarin : « Ce fief est absolument indépendant de la seigneurie de Revel, il ne relève que du Haut Domaine de la Couronne, en sorte que le seigneur possesseur de ce fief a la propriété la plus utile seigneuriale et directe qu’il soit possible de réunir. Revel au contraire n’est qu’un arrière fief des archevêques de Vienne n’a point l’honneur d’être de la mouvance immédiate de sa Majesté, elle est en cela inférieure au fief de Barbarin à qui même le seigneur de Revel doit des censives… » Barbarin traverse sans encombre la période de la révolution. Il n’est pas fait état de pillage. « ….nuit du 31 juillet au 1er août 1789 : pillage et incendie du château de la Saône à Lens Lestang. 2 août pillage du château du Content ». Même jour, lettre de la municipalité de Beaurepaire signée de l’échevin Bajat à celle de : « Messieurs, Revel dans le moment demande du secours pour eux et pour Barbarin, nous partons venez nous joindre à Barbarin… » (P.Mallet archives de la commune de Beaurepaire). Pourtant Pierre Hilaire de Lamaletie sera contraint plus tard de déposer l’ensemble du terrier de Barbarin à la commune de Beaurepaire. Le seigneur de Barbarin vécut encore quelques années après la révolution. « Testament de Sr Pierre Hilaire de Lamaletie ex seigneur de Barbarin devant Maitre Fabien Michallon notaire à Beaurepaire le 3 frimaire de l’an VII de la République » (ADI 3 E 6123).

Plan du Château de Barbarin et de ses terres, novembre 1809. On y retrouve : 1) le château ; 2) hangar des écuries ; Détail de la carte de Cassini, XVIIIème siècle, faisant apparaître le château de Barbarin 3) habitation du granger ; 4) bâtiment de grange ; 5) four à cuire le pain ; 6) tour ou pigeonnier ; ... 20 21 Le château de Barbarin a connu des travaux au cours du XIXème siècle, dont nous avons les traces visuelles mais malheureusement pas écrites. En premier lieu, la tour d’angle du château semble avoir été reconstruite, puisque l’appareillage de pierres date du XIXème, avec les tuileaux et les galets en arrête de poisson. On peut alors supposer que la tour s’était effondrée et que la famille de Luzy l’a fait reconstruire. La question des grandes ouvertures refermées avec des briques reste encore sans réponse. La présence du pavillon Sud Est laisse à penser qu’il ait été édifié après 1835, puisqu’il n’apparaît pas sur les plans du cadastre napoléonien, et que 1 2 les galets en épi sont typique du XIXème siècle. Il semblerait alors que les propriétaires aient voulu équilibrer l’ensemble en réalisant un plan de type Cadastre Napoléonien de 1835. Le nom de Luzy apparaît Cadastre Napoléonien de 1835. Plan du château désarticulé : l’écurie située au Sud Ouest étant en partie effondrée, celle-ci Le 27 mai 1826, c’est François Desmoulins, propriétaire demeurant à Pisieu, héritier et neveu de Marie aurait été transformée en pavillon avec une toiture à trois pans tronqués Euphroisine de Lamaletie décédée et veuve de Pierre Hilaire de Lamaletie, qui vendit à : « …François Aimé de Luzy, (refaite en 1997), et le pavillon Sud Est à toiture plate aurait alors été édifié. propriétaire demeurant à Genay […] toutes les propriétés immobilières que Monsieur Desmoulins possède sur la commune Ce dernier communiquait avec le niveau inférieur de la cour, puisqu’une de Revel et sur celle de Pisieu, consistant en : un château, maisons fermières, granges, écurie, remises, colombier, basses porte aujourd’hui bouchée se trouve au niveau jardin, et que les traces d’un cours, fontaines, jardins, clos, prés, terres labourables, vignes, étangs, bois, moulin, battoir, prises d’eau, dépendances… escalier ont été retrouvées le long du mur intérieur. 4 Désignation du château et du domaine de Barbarin : 1er le château de Barbarin , un hangar et une écurie, l’habitation du granger, le batiment de grange, le four à cuire le pain, la fontaine fluante, le second jet de la fontaine, les jardins du 1 : Cadastre Napoléonien de 1835 château, le jardin du granger, le bassin avec réservoir d’eau, le terrain complanté en mûriers, les basses cours, aisances avec le village de Revel. Le nom de Luzy et terres, le tout d’un seul tenant de la contenance de quatre mille six cents soixante treize toises ou de cent quatre vingt apparaît sur le plan près de Barbarin quinze ares vingt centiares…moyennant la somme de cent milles francs, laquelle somme de cents mille francs Monsieur de Luzy s’oblige à payer à Monsieur Desmoulins en espèce or ou argent.. » 2 : Cadastre Napoléonien de 1835. Tous ces éléments sont encore présents aujourd’hui, sauf les mûriers qui firent place à une avenue plantée. L’inventaire Plan du château et des communs reprend ensuite la liste des terres attachées au château (ADI 3 E 22 042) (Archives commune de Revel-Tourdan, matrice cadastre : Vue du château de Barbarin et de ses . 3 Napoléonien, 21 septembre 1835) communs, depuis l’est de la propriété François Aimé de Luzy, Marquis de Pélissac est né en 1796 et mort le 15 août 1851. Il est le fils de Gabriel de Luzy de Pélissac et de Marie Rosanne de Barrin. Il n’eut que des filles. Important propriétaire terrien, militaire, garde du corps du 4 : Tour du château, reconstruite au Roi Louis XVIII, lieutenant dans la légion de l’Isère (archives Luzy château de Bresson) puis maire de Revel (archives commune XIXème siècle , il fit construire les écuries à l’arrière du château ainsi que la ferme qui jouxte la grange à l’Est. de Revel-Tourdan) 5 : Ferme construite par François Aimé de Luzy, aujourd’hui reconvertie Mélitine, fille de François Aimé de Luzy et épouse d’Eugène de Barrin, cède Barbarin en 1874 à son beau-frère le en atelier de facteur de clavecin Baron Léon Emilien de Barrin de Champrond (1829–1902), propriétaire terrien, rentier, président de la Fabrique et administrateur de l’Hôpital de Luzy-Duffeillant de Beaurepaire. Ils vivent à Barbarin, et gèrent des centaines d’hectares 6 : Pavillon Sud Est avec toiture et de nombreuses fermes. Un texte local nous dit que « …Monsieur Léon de Barrin est enterré avec son cheval devant 5 terrasse, aujourd’hui disparue Barbarin… » (Archives privées Famille de Barrin de Champrond).

3 6 22 23 ème ème Le fils de Léon Emilien, le Baron Marie Joseph Léon de Barrinde XXChamprond, capitaine au 157ème régiment d’infanterie,Barrin chevalier de la Champrond légion d’honneur, – mort Effantin au combat au- boisSeigle de Mortemare (1877 – 1915) et son épouse Jacqueline de Mauléon Narbonne de Debias (1886 – 1923) héritent de Barbarin. A son décèsXXI (17 mai 1923) la Baronne Jacqueline de Mauléon Narbonne, veuve de Marie Joseph de Barrin, Evolution du château de Barbarin • Plan du niveau 1• Ech 1/200 lègue Barbarin à ses enfants : Madame Thérèse de Ferrier de Montal, Mademoiselle Marie Jeanne de Barrin de Champrond et Joseph de Barrin de Champrond. Le 7 juillet 1950 aux termes d’un acte reçu par Maitre Chardiny, notaire à Lyon : Barbarin et son domaine reviennent en pleine propriété à Joseph de Barrin (Bureau de hypothèques de Vienne 28/7/1950 volume 3508 n°65). Le Baron Joseph de Barrin de Champrond (1915 - 1998), époux de Thérèse d’Estienne de Saint Jean de Prunières, vend le château et seulement celui-ci le 8 octobre 1984 à Christophe Effantin (né le 4 novembre 1961). Le château se trouve ainsi isolé de son domaine, alors que cet ensemble était resté cohérent et uni depuis le XIVème siècle. Le 29 mai 1993 le château est vendu à Philippe Seigle (né le 11 novembre 1958) (vente Effantin – Seigle - Me Béranger notaire - conservation des hypothèques de Vienne 6065 vol93 n°3467). Le 6 juin 2003 l’ensemble est a nouveau rendu cohérent par l’acquisition de la ferme, de la grange et des dépendances jouxtant le château. (Vente de Barrin de Champrond –Seigle. Me Artigouha notaire - conservation des hypothèques de Vienne 9038 vol2003P n°5232).

Evolution du château de Barbarin • Plan du niveau 0• Ech 1/200

Evolution du château de Barbarin • Plan du niveau -1 • Ech 1/200

14 ème 15 ème 16 ème 18 ème 24 25 Le château de Barbarin de sa restauration à aujourd’hui

27 ...... de 1993 à 2013......

Façade du château.... Pavillon Sud Ouest......

1993 : le château vu du bas de la propriété

1993 : état de ruine

1993 : façade sud 1993 : tour d’angle 2000 : démolition de la toiture à trois pans tronqués 2013 : état actuel

2013 : façade actuelle 2013 : état actuel 28 29 Salon de Compagnie......

2009 : travaux de restauration

2009 : découverte des peintures murales 2006 : travaux de restauration 2013 : état actuel

2013 : état actuel

Chambre Louise du Bourg Pièces en enfilade......

1993 : état lors de l’achat du château par Philippe Seigle

1993 : état lors de l’achat du château par Philippe Seigle

2013 : état actuel 1993 : palier du premier étage 2013 : hall d’entrée 30 Salon aux gypseries.... 31 Plans de Barbarin, 2013

33 Arrivée au château par la route de Pisieu

Etat 2013 • Plan de masse• Echelle 1/500 N Avenue du château 34 35 Ep. 60cm Ep. 95cm

Ep. 130cm

Ep. 50cm

Ep. 95cm

Etat 2013 • Plan du niveau 0• Ech 1/200 N Etat 2013 • Plan du niveau 2• Ech 1/200 N

Ep. 75cm

Etat 2013 • Plan du niveau -1• Ech 1/200 N Etat 2013 • Plan du niveau 1• Ech 1/200 N

34 35 ...... Sources......

Administratives • Archives Départementales de l’Isère (Grenoble) • Archives Communales de Beaurepaire • Archives Communales de Revel-Tourdan • Archives privées de la famille de Barrin de Champrond • Archives Luzy de Pélissac Château de Bresson • Archives privées de Mr. Philippe Seigle, propriétaire de Barbarin

Cadastres • Archives Départementales de l’Isère (Grenoble) • Archives privées de Mr. Philippe Seigle, propriétaire de Barbarin • Site internet www.geoportail.fr

• Archives privées de Mr. Philippe Seigle, propriétaire de Barbarin Photographies • Archives privées Comte et Comtesse de Quinsonnas-Oudinot, Château du Touvet • Photographies personnelles prise sur site lors des visites en juillet 2013

Plans • Réalisés à l’aide des plans faits par l’Agence Bonnard Manning Architectes en 2010, et complément de ceux-ci suite à un relevé personnel en juillet 2013.

37 Dossier documentaire réalisé en 2013 par Violette Prost, étudiante en Master I à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette. Travail encadré par Mme Anne Bondon, historienne et docteur en architecture.