RESEAU NATURA 2000

Document d’objectifs TOME 1

Site FR9301556« Massif du Lauvet d’ et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du »

Tête de Rigaud - S. Larbouret

DIAGNOSTIC, ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION

DOCOB Tome 1 - version 2 - octobre 2013

Opérateurs : ONF (2002 – 2008) Communauté de communes Cians (2012 - )

Préfecture des Alpes Maritimes

Document d’objectifs du site FR9301556

« Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians »

Tome 1

Principales dates liées à l’élaboration du DOCOB

Etapes Dates Désignation du 1er opérateur : l’ONF 2002 Validation des études scientifiques et rendu officiel du tome 0 2008 Désignation du nouvel opérateur : la Communauté de Communes Décembre 2012 Cians Var

0 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Maître d’ouvrage MEDDE – Direction Régionale de l’Environnement de Provence Alpes Côte d’Azur (DREAL PACA) Suivi de la démarche : « Armelle SIMONNET-DELETTRE » Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) des Alpes Maritimes

Financement du DOCOB Union Européenne (FEADER) : 50% Etat français : 50%

Opérateurs ONF (2002/2008) Communauté de communes Cians Var (CCCV) (nouvel opérateur – décembre 2012)

Rédaction du document d’objectifs

Rédaction / Coordination / Cartographie : Depetris W., Boutefeu B., Frachon C., Lieberherr S., Offerhaus B., Carnus E., Ricaud J. (ONF - 2002/2008)

Godgenger M.-C., chargée de mission patrimoine naturel et agriculture à la Communauté de communes Cians Var Lopez J. chargée de mission patrimoine naturel et agriculture à la Communauté de communes Cians Var

Contribution au diagnostic écologique (rédaction / cartographie) : Stoeckle T. (Groupe Chiroptères Provence), Darcemont C. et Lemmonier M. (GEEM), Alziar G. (Museum d’Histoire Naturelle), Cluchier A. (CEN PACA ex CEEP), Arsento R., Wagenheim P., Briaudet PE. (ONEMA ex CSP) Favre P., Offerhaus B. et Frachon C., (ONF des Alpes Maritimes)

Contribution / Synthèse / Relecture : Bernard Laurent A., Barbero M., D. Demontoux, PNM, JM. Robion, DGS CCCV

Validation scientifique : Bernard Laurent A., Barbero M., Salles JM., Decultot C.

Crédits photographiques (couverture) « Stéphanie LARBOURET CCCV » Tête de Rigaud.

Référence à utiliser COMMUNAUTE DE COMMUNES CIANS VAR, CCCV (2013) – Sites Natura 2000 FR9301556 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » – Document d’objectifs – tome 1 : diagnostics, enjeux et objectifs de conservation - . , 2013, pages.

1 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 REMERCIEMENTS

Communes et Collectivités autres Administrations Organismes techniques et scientifiques et personnes impliquées associations directement dans la rédaction du Docob

Les Mairies des Les membres des DDTM CBN CEN PACA communes concernées communautés de SIMONNET-DELETTRE A. OFFERHAUS B. DELAUGE J. par le site Natura 2000 communes Cians Var et MARCHAND MA. Vallées d’azur, et DREAL PACA Fédération de Pêche RENET J. , , , Les membres de de la SALLES JM BARLA M. , Ilonse, métropole Côte DECULTOT C , , d’Azur Fédération de Chasse , Puget-Rostang, ONF SIMEON D. Rigaud, , Roure, Ainsi que l’ensemble du FRACHON C. St Sauveur-sur-Tinée, personnel des PONZO P. Thiéry, Tournefort, communautés de Chambre d’Agriculture Villars-sur Var communes et de la YAOUANC J. métropole de Nice Côte ONEMA Les rapporteurs d’Azur ROPARS C. CERPAM scientifiques du site : GOUTY AL. BARBERO M. Parc national du Force 06 BERNARD LAURENT A. Mercantour LEGRAND V. MORAND A CERRUTI L. DEMONTOUX A TRENTESAUX G. Ainsi que l’ensemble des GRANDNE N. personnes ayant permis LECCIA MF. la réalisation de ce Ainsi que les agents des document d’objectifs secteurs Haut Var et Moyenne Tinée

0 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 0

I. DEMARCHE NATURA 2000 ...... 3 I.1. LES DIRECTIVES EUROPÉENNES « HABITATS » ET « OISEAUX » ...... 4 I.2. LE CADRE JURIDIQUE FRANÇAIS ...... 5 I.3. L’ÉLABORATION DU DOCUMENT D’OBJECTIFS ...... 6 I.3.1. Le document d’objectifs ...... 6 I.3.2. La concertation ...... 7 I.3.3. La contractualisation ...... 7 I.4. LES DIFFÉRENTS INTERVENANTS ...... 7 I.4.1. L’opérateur technique...... 7 I.4.2. Le comité de pilotage ...... 8 I.4.3. Les experts scientifiques et techniques...... 11 I.5. RAPPEL DU CALENDRIER ...... 12

II. PRESENTATION GENERALE DU SITE ...... 13 II.1. LOCALISATION DU SITE FR9301556 ...... 14 II.2. LE CONTEXTE TOPOGRAPHIQUE ET LES UNITÉS PAYSAGÈRES ...... 14 II.3. LE CONTEXTE HYDROLOGIQUE ...... 15 II.3.1. Les rivières ...... 15 II.3.2. La qualité des eaux ...... 16 II.4. LE CONTEXTE GÉOLOGIQUE ...... 18 II.5. LE CONTEXTE PÉDOLOGIQUE ...... 20 II.6. LES CONTEXTES CLIMATIQUES ET BIOCLIMATIQUES ...... 22 II.7. LES SECTEURS PHYTOGÉOGRAPHIQUES...... 23 II.8. LES ÉTAGES ET LES SÉRIES DE VÉGÉTATION ...... 24 II.8.1. L’étage mésoméditerranéen supérieur...... 25 II.8.2. L’étage supraméditerranéen ...... 26 II.8.3. L’étage collinéen centro-européen ...... 28 II.8.4. L’étage montagnard...... 30 II.8.5. L’étage montagnard de tendance oroméditéranéenne ...... 35 II.8.6. L’étage subalpin ...... 36 II.9. LE CONTEXTE ADMINISTRATIF ...... 38 II.9.1. Organisation du territoire et communes concernées ...... 38 II.9.2. Zonage patrimonial et mesures de protection ...... 39 II.9.3. Les risques naturels ...... 45 II.9.4 L’aménagement du territoire et le foncier ...... 47

0 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 III. INVENTAIRE DU PATRIMOINE NATUREL ...... 52 III.1. LES HABITATS NATURELS ...... 53 III.1.1. Méthode d’étude de la végétation ...... 53 III.1.2 Les grands types de milieux...... 55 III.1.3. Les habitats remarquables ...... 56 III.2. LA FLORE ...... 70 III.2.1 Espèces végétales d’intérêt communautaire ...... 71 III.2.2 Tableau récapitulatif des espèces végétales d’intérêt communautaire et actualisation du FSD ...... 72 III.2.4 Autres plantes vasculaires d’intérêt patrimonial ...... 73 III.2.5 Bryophytes et lichens d’intérêt patrimonial ...... 76 III.3. LA FAUNE ...... 77 III.3.1 Les reptiles et amphibiens ...... 77 III.3.2. Les chiroptères ...... 80 III.3.3. Autres mammifères ...... 84 III.3.3. Les poissons ...... 86 III.3.4. Les insectes ...... 88 III.3.5. Les mollusques ...... 92 III.3.6 Les Oiseaux ...... 93 III.3.5 Tableau récapitulatif des espèces animales d’intérêt communautaire et prioritaire et actualisation du FSD ...... 98 III.3.6. Tableau récapitulatif des autres espèces animales (sauf oiseaux) protégées ou patrimoniales ...... 100 IV. ACTIVITES HUMAINES ...... 103

IV.1. HISTORIQUE ...... 104 IV.2. LES ACTIVITÉS PASTORALES ...... 105 IV.2.1. Utilisation de l’espace et pratiques actuelles ...... 105 IV.2.2. Les principaux problèmes évoqués et les contraintes de gestion ...... 110 IV.3. LES ACTIVITÉS FORESTIÈRES ...... 112 IV.3.1. Le régime forestier ...... 112 IV.3.2 Les grands types de formations boisées ...... 112 IV.3.3 Structure de propriétés forestières ...... 112 IV.3.4 Gestion actuelle des forêts ...... 113 IV.3.5. Production forestière et ses débouchés ...... 114 IV.5. AUTRES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ...... 115 IV.4. LES ACTIVITÉS DE LOISIRS ...... 115 IV.4.1. Les sports de Nature ...... 116 IV.4.2. Les activités traditionnelles ...... 119

V. ANALYSE ECOLOGIQUE ET FONCTIONNELLE ...... 123 V.1. SYNTHÈSE DES CONNAISSANCES BIOLOGIQUES ...... 124 V.1. Contexte ...... 124 V.2. Dynamique des milieux ...... 124 V.2. FONCTIONNALITÉS ÉCOLOGIQUES DU SITE ...... 125 V.2.1. Interdépendances entre habitats et espèces ...... 125 V.2.2.Corridors écologiques ...... 129

1 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 V.2.3. Interrelations entre habitats/espèces et facteurs anthropiques et naturels ...... 130 V.3. ETAT DE CONSERVATION ...... 142 V.3.1. Etat de conservation des habitats...... 142 V.3.2. Etat de conservation des espèces végétales ...... 145 V.3.3. Etat de conservation des espèces animales de l’annexe II ...... 146

VI. ENJEUX DE CONSERVATION ...... 148

VII OBJECTIFS DE CONSERVATION ...... 158

CONCLUSION ...... 164

GLOSSAIRE ...... 166

BIBLIOGRAPHIE ...... 170

2 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

I. DEMARCHE NATURA 2000

3 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 I.1. Les directives européennes « Habitats » et « Oiseaux »

La constitution du réseau écologique européen appelé NATURA 2000 a été décidée par les États membres de la Communauté européenne en 1992. Le réseau est constitué d’un ensemble de sites :

. Les Zones de Protection Spéciale (ZPS) désignées au titre de la Directive « Oiseaux » du 2 avril 1979, qui vise à la conservation de l’avifaune sauvage et de ses habitats sur le territoire communautaire.

. Les Zones Spéciales de Conservation (ZSC) désignées au titre de la Directive « Habitats, faune, flore » du 21 mai 1992. Inspirée de la convention de Berne (1979) relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe, elle vise à favoriser la biodiversité par le maintien des habitats et des espèces d’intérêt communautaire1 dans un état favorable de conservation.

Directive Zones « Oiseaux » de Protection 2 avril 1979 Spéciale (ZPS) Réseau européen

de sites

Natura 2000 Directive Zones « Habitats » Spéciales de 21 mai 1992 Conservation (ZSC)

L’objectif du réseau NATURA 2000 est d’assurer le maintien, le rétablissement et la conservation des espèces et des habitats naturels reconnus d’intérêt communautaire tout en conciliant leurs exigences écologiques avec les exigences socio- économiques, culturelles et les particularités locales des sites. Il ne s’agit pas de créer des « sanctuaires de nature » mais bien d’associer les acteurs locaux (propriétaires, agriculteurs, éleveurs, chasseurs et autres usagers) à la préservation de ces espaces remarquables. Au fil du temps, les activités humaines ont contribué à façonner la structure des territoires tout en agissant sur la diversité biologique et le patrimoine naturel des sites.

Le réseau NATURA 2000 est sans aucun doute le réseau écologique majeur qui structurera durablement le territoire européen. Sa création contribue à la réalisation

1 D’intérêt communautaire : Se dit d’un habitat naturel ou d’une espèce en danger, vulnérable, rare ou endémique (propre à un territoire ou à un habitat donné) sur le territoire européen.

4 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 des objectifs de la convention mondiale sur la diversité biologique adoptée au « Sommet de la Terre » de Rio de Janeiro en 1992 et ratifiée par la en 1996.

I.2. Le cadre juridique français

La France a transcrit les directives européennes « Oiseaux » et « Habitats » en droit français par une ordonnance du 11 avril 2001.

Le décret du 8 novembre 2001 relatif à la procédure de désignation des sites NATURA 2000 précise le statut juridique de ces sites et définit le rôle des collectivités locales et des établissements publics de coopération intercommunale dans la procédure de désignation.

Le décret du 20 décembre 2001 relatif à la gestion des sites NATURA 2000 spécifie les dispositions relatives au document d’objectifs, aux contrats NATURA 2000 et à l’évaluation des incidences des programmes et projets soumis à autorisation ou approbation.

Les arrêtés du 16 novembre 2001 reprennent les listes des espèces d’oiseaux, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages qui peuvent justifier la désignation de ZPS et ZSC au titre du réseau écologique européen NATURA 2000.

Ces dispositions ont été renforcées dans le cadre de la loi sur le Développement des Territoires Ruraux (DTR) du 23 février 2005 qui définit un nouveau cadre pour l’élaboration des documents d’objectifs et conforte le rôle des collectivités locales dans la démarche NATURA 2000.

En outre, l’article 13 de la loi n°2008-757 du 1er août 2008 relative à la responsabilité environnementale modifie le champ d’application et le régime de l’évaluation des incidences prévus par l’ordonnance de 2001 en complétant l’article L414-4 du code de l’environnement.

TRANSPOSITION

Droit européen Droit français

Caractère législatif Caractère réglementaire

Ordonnance du 11 Décret du 8 novembre 2001 Directives avril 2001 « Oiseaux » Décret du 20 décembre 2001 79/409/CEE Loi sur la et « Habitats » responsabilité 2 arrêtés du 16 novembre 2001 92/43/CEE environnementale du 1er août 2008 articles R414-19 à R414-24

5 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Le site NATURA 2000 FR9301556 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » a été désigné au titre de la la Directive Habitats (92/43/CEE), et a été enregistré comme Site d’Importance Communautaire en janvier 2013.

La démarche NATURA 2000 n’introduit ni processus d’interdiction ni pratiques imposées. Elle diffère en cela des mesures réglementaires de protection des milieux naturels existantes (arrêté de protection de biotope, parc national, etc). Il s’agit avant tout d’associer conservation de la biodiversité et activités humaines de façon à ce que les espaces naturels soient mieux reconnus, entretenus et valorisés. Cependant, depuis le 1er août 2008, la loi relative à la responsabilité environnementale prévoit une évaluation des incidences pour tout document de planification, projet d’aménagement ou autres interventions et activités humaines susceptibles d’affecter significativement un site NATURA 2000. Ces travaux ou interventions doivent figurer sur une liste nationale ou locale rédigée par l’autorité administrative compétente en concertation avec les collectivités territoriales et les acteurs économiques des sites concernés.

I.3. L’élaboration du document d’objectifs

I.3.1. Le document d’objectifs

L’État français s’est engagé dans la voie de la concertation pour la mise en œuvre du réseau. Pour chaque site d’importance communautaire (SIC), il est prévu d’élaborer un document de planification et de gestion appelé document d’objectifs (DOCOB). Etabli pour une durée de 6 ans, il s’articule en 3 tomes :

. TOME 0 : Compilation des données et études scientifiques permettant de rédiger l’état des lieux et la synthèse des études scientifiques (tome 1).

. TOME 1 : Présentation de l’état des lieux initial, des inventaires scientifiques (habitats naturels, flore et faune ainsi que leur état de conservation), des activités humaines et des usages locaux. Les enjeux et objectifs de conservation sont définis et hiérarchisés.

. TOME 2 : Volet opérationnel du DOCOB détaillant les objectifs de conservation, les mesures et/ou les actions de gestion à mettre en place pour les atteindre, les dispositifs financiers et les procédures de suivi et d’évaluation des mesures.

6 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 I.3.2. La concertation

Les mesures et les actions seront définies en concertation lors de groupes de travail en présence de tous les acteurs locaux : collectivités territoriales, propriétaires, exploitants et représentants des usagers du site. Elles seront adaptées aux menaces spécifiques qui pèsent sur les habitats naturels et les espèces. Les activités de pêche, chasse et cueillette, pratiquées dans les conditions et les territoires autorisés par les lois et règlements en vigueur, ne constituent pas des activités perturbantes. Les mesures seront prises dans le cadre des contrats ou des chartes NATURA 2000 prévus à l’article L.414-3 ou en application des dispositions contractuelles ou réglementaires.

I.3.3. La contractualisation

Après l’élaboration du DOCOB fondée sur la concertation, l’État français a décidé de privilégier la voie contractuelle basée sur le volontariat pour la mise en œuvre de la gestion. Lorsque les propriétaires ou les usagers d’un terrain seront désireux d’appliquer les mesures de gestion décrites dans le DOCOB, ils auront la possibilité de passer des contrats avec l’État. Dans ces contrats d’une durée de 5 ans, le propriétaire ou l’usager s’engagera à gérer les espaces selon le descriptif des opérations et des engagements inclus au contrat. En contrepartie, il pourra recevoir une(des) compensation(s) financière(s) pour les surcoûts éventuels occasionnés par cette gestion.

I.4. Les différents intervenants

I.4.1. L’opérateur technique

L’opérateur a en charge l’animation et l’élaboration du document d’objectifs en partenariat avec les gestionnaires et usagers du territoire, les représentants des collectivités territoriales et des administrations ainsi que les scientifiques et les représentants du monde associatif.

L’Office National des Forêts (ONF) a été désigné par l’État comme opérateur technique du site en 2002.

ONF - Agence de Nice – Unité Spécialisée « Etudes et gestion des espaces naturels » : . Coordination : Benoît BOUTEFEU (anciennement Walter DEPETRIS).

7 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 . Rédaction : Corinne FRACHON, Stéphanie LIEBERHERR et Benoît OFFERHAUS. . Cartographie : Corinne FRACHON, Benoît OFFERHAUS, Eve CARNUS et Jacques RICAUD.

La Communauté de communes Cians Var a par la suite été désignée structure opératrice du DOCOB en 2012.

I.4.2. Le comité de pilotage

Un comité de pilotage (COPIL) NATURA 2000 a été constitué par arrêté préfectoral le 2 mai 2005. La composition a été modifiée par arrêté préfectoral le 27 juin 2005 puis le 6 mars 2012. Le comité de pilotage dont la composition est détaillée ci- dessous a pour mission de suivre l’élaboration du document d’objectifs, sa mise en œuvre et de valider les documents intermédiaires et finaux.

Composition du COPIL du site FR9301556 :

COLLECTIVITES TERRITORIALES INTERCOMMUNALES

- Le Président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur ou son représentant - Le Président du Conseil général des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Président de l’Association des maires ruraux des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Président de l’Association des maires des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Conseiller général du canton de Guillaumes ou son représentant - Le Conseiller général du canton de Saint-Sauveur-sur-Tinée ou son représentant - Le Conseiller général du canton de Villars-sur-Var ou son représentant - Le Conseiller général du canton de Puget-Théniers ou son représentant - Le Maire d’Auvare ou son représentant - Le Maire de Bairols ou son représentant - Le Maire de Beuil ou son représentant - Le Maire de Guillaumes ou son représentant - Le Maire d’Ilonse ou son représentant - Le Maire de Lieuche ou son représentant - Le Maire de Massoins ou son représentant - Le Maire de Pierlas ou son représentant - Le Maire de Puget-Rostang ou son représentant - Le Maire de Rigaud ou son représentant - Le Maire de Roubion ou son représentant - Le Maire de Roure ou son représentant - Le Maire de Saint-Sauveur-sur-Tinée ou son représentant - Le Maire de Thiéry ou son représentant - Le Maire de Tournefort ou son représentant

8 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Le Maire de Villars-sur-Var ou son représentant - Le Président de la Métropole Nice Côte d’Azur ou son représentant - Le Président de la Communauté de communes des Vallées d’Azur ou son représentant - Le Président de la Communauté de communes de Cians Var ou son représentant - Le Président du Syndicat Départemental de l'Electricité et du Gaz (S.D.E.G.) ou son représentant

REPRESENTANTS DE L’ETAT

- Le Préfet des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Sous-préfet de Nice Montagne ou son représentant - Le Général de Corps d’Armée Gouverneur Militaire de Lyon commandant la région Terre Sud-Est ou son représentant - Le Directeur Régional de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement ou son représentant - Le Directeur régional des Affaires culturelles ou son représentant - Le Directeur régional de l’Agence régionale de Santé ou son représentant - Le Directeur départemental des Territoires et de la Mer ou son représentant - Le directeur départemental de la Protection des populations ou son représentant - Le Directeur départemental de la cohésion sociale ou son représentant - L’Architecte des Bâtiments de France du Service territorial de l’Architecture et du Patrimoine ou son représentant - Le Directeur d’agence interdépartementale de l'Office national des forêts (ONF) ou son représentant - Le Directeur du Parc national du Mercantour ou son représentant - Le chef du Corps départemental du Service d’Incendie et de Secours ou son représentant - Le délégué de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse ou son représentant - Le délégué interrégional de l’Office National de l’Eau et des Milieux aquatiques ou son représentant - Le conservateur régional d’Archéologie ou son représentant - Le Délégué régional de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ou son représentant - Le Directeur du Conservatoire du Littoral, délégation Provence Alpes Côte d’Azur ou son représentant - Le délégué régional de l’Agence de Services et de Paiement Corse Provence Alpes Côte d’Azur ou son représentant

CONCESSIONNAIRES D’OUVRAGES PUBLICS

- Le Directeur du réseau de Transport de l’Electricité région Sud Est ou son représentant - Le Directeur régional de Electricité réseau Distribution France ou son représentant - Le Directeur régional de Gaz réseau Distribution de France ou son représentant

ORGANISMES CONSULAIRES

- Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Alpes Maritimes ou son représentant - Le président de la Chambre des Métiers des Alpes Maritimes ou son représentant - Le président de la Chambre d’Agriculture des Alpes Maritimes ou son représentant

9 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES ET ORGANISMES EXERCANT LEURS ACTIVITES DANS LES DOMAINES AGRICOLES, SYLVICOLES, DES CULTURES MARINES, DE LA PECHE, DE LA CHASSE, DU SPORT ET DU TOURISME

- Le Président de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) ou son représentant - Le Président des jeunes agriculteurs des Alpes Maritimes ou son représentant - Le Président du Club alpin français des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Président du syndicat des Gardiens de Refuges et Gîtes d'étape ou son représentant - Le Président de la fédération départementale des chasseurs des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Président de la fédération départementale des associations agréées de pêche et de pisciculture des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Président du comité régional de randonnée pédestre ou son représentant - Le Président de la fédération française de Montagne Escalade (Comité régional Alpes Méridionales) ou son représentant - Le Délégué départemental de la fédération française de 4X4 ou son représentant - Le Président du syndicat des propriétaires forestiers et sylviculteurs des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Président des communes forestières des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Directeur du Centre Régional de la Propriété Forestière ou son représentant - Le Président de l’association départementale de l’économie montagnarde ou son représentant - Le délégué régional du Tourisme Riviéra-Côte-d’Azur ou son représentant - Le Président comité départemental de cyclotourisme des Alpes-Maritimes ou son représentant - Le Président du centre d’Etudes et de Réalisation Pastorales Alpes Méditerranée ou son représentant - Le Président de l’Union régionale des Industries de carrières et matériaux de construction en PACA ou son représentant - Le Conservateur du Conservatoire botanique national méditerranéen ou son représentant - Le Président de l’Agence régionale pour l’Environnement ou son représentant - Le Directeur du Muséum d’Histoire naturelle de Nice ou son représentant - Le Président du comité de spéléologie des Alpes-Maritimes ou son représentant

ASSOCIATIONS AGREEES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

- Le Président du Groupement des associations de défense des sites et de l’environnement de la Côte d’Azur (GADSECA) ou son représentant - Le Président de l’association « Région Verte » ou son représentant - Le Président de la ligue de protection des oiseaux (LPO) PACA ou son représentant - Le Président de l’Association des naturalistes de Nice et des Alpes-Maritimes (ANNAM) ou son représentant - Le Président du Groupe Chiroptères de Provence ou son représentant

PERSONNALITES SCIENTIFIQUES

- Le Président du Conseil Scientifique régional du Patrimoine Naturel ou son représentant - Le Conservateur du Conservatoire Botanique National Alpin de Gap Charance ou son représentant - Le Président du Conservatoire des espaces Naturels de PACA (CEN PACA) ou son représentant - M. EWALD, Herpétologue ou son représentant - Mme BERNARD-LAURENT, ingénieur, chargée de recherches à l’ONCFS ou son représentant

10 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - M. SALANON, botaniste, maître de conférences honoraire auprès de l’UNSA ou son représentant - M. ALZIAR, entomologiste au Muséum d’Histoire Naturelle de Nice, rapporteur scientifique auprès du CSRPN pour le site ou son représentant - M. GLASS, ingénieur général du génie rural des eaux et des forêts honoraire ou son représentant - Le Président de la Maison régionale de l’eau ou son représentant

I.4.3. Les experts scientifiques et techniques

La description de l’état actuel du site s’appuie sur des études de spécialistes, menées dans le cadre de l’élaboration du document d’objectifs : . « Inventaire herpétologique du site Natura 2000 PR60, les 4 Cantons » réalisé par Alexandre CLUCHIER (Conservatoire Etudes des Ecosystèmes de Provence – CEEP- devenu aujourd’hui le Conservatoire des Espaces Naturels de PACA - CEN PACA) – 2002. . « Etude préalable au document d’objectifs du site Natura 2000 - Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians », étude des paramètres socio-économiques, réalisée par Michèle SORRENTINO (Stagiaire ONF) – 2002. . Etude « Chiroptères de la zone Natura 2000 des 4 Cantons, statut des espèces, consignes de gestion en vue d’une conservation durable » réalisée par Tanguy STOECKLE (GCP - Groupe Chiroptères de Provence) et Philippe FAVRE (ONF) – 2003. . « Etude des peuplements de Lépidoptères rhopalocères, d’odonates et d’orthoptères du site PR60 (Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians) » réalisée par Michèle LEMMONIER- DARCEMONT et Christian DARCEMONT (GEEM – Groupement d’Etudes Entomologiques Méditerranée) – 2003. . Inventaire de l’ichtyofaune du site NATURA 2000 FR9301556 réalisé par Rémy ARSENTO, Pierre WAGENHEIM et Pierre-Emmanuel BRIAUDET (CSP – Conseil Supérieur de la Pêche) – 2004. . Etude floristique et cartographie des habitats naturels réalisée par Benoît OFFERHAUS et Corinne FRACHON – ONF – Agence de Nice – US EGEN – 2004. . « Etude mammifères et oiseaux » réalisée par Stéphanie LIEBERHERR (CEEP) – 2005.

Les études scientifiques ont été validées le 22 mai 2008 par les rapporteurs scientifiques du site FR9301556 auprès du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de la région PACA (CSRPN PACA) : . Ariane BERNARD-LAURENT, ingénieur, chargée de recherches, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS). . Gabriel ALZIAR, entomologiste, Muséum d’Histoire Naturelle de Nice (MHNN).

11 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Il est à noter que Marcel BARBERO président du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) remplace Gabriel ALZIAR depuis que la Communauté de Communes Cians Var a été désignée comme nouvel opérateur.

I.5. Rappel du calendrier

1992 Directive européenne « Habitats, faune, flore » (92/43/CEE). Principes du réseau NATURA 2000. 1997 Lancement de la consultation officielle auprès des communes pour le périmètre du site PR 60 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians ». 1998 Organisation d’une réunion de consultation par les représentants de l’État. Transmission de la proposition de site d’importance communautaire PR60 par le Préfet à la Ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement. 2001 Transposition en droit français des directives européennes « Habitats, faune, flore » et « Oiseaux ». 2002 Transmission de la proposition de site d’importance communautaire pSIC FR9301556 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » à la Commission européenne. Désignation de l’ONF comme opérateur technique du site FR9301556. L’étude socio-économique du site est réalisée. 2002 Lancement des études scientifiques concernant le patrimoine naturel : habitats, flore et faune. Validation de la proposition de site d’importance communautaire pSIC FR9301556 le 22 décembre 2003 (JOCE du 21 janvier 2004). Le site devient un site d’importance communautaire (SIC) et le périmètre est définitivement arrêté. 2005 Loi sur le Développement des Territoires Ruraux (DTR), confortant le rôle des collectivités locales dans la démarche NATURA 2000. Définition de la composition du comité de pilotage par arrêté préfectoral. Organisation d’une réunion d’information afin de présenter l’intérêt scientifique du site et l’avancée de la procédure de désignation. 2007 Organisation d’une réunion d’information auprès des élus sur la démarche NATURA 2000. 2008 Rendu officiel du tome 0. Validation des études portant sur le patrimoine naturel, réalisées dans le cadre de l’élaboration du DOCOB, par le groupe de travail scientifique.

2013 Rendu officiel des tomes 1 et 2.

12 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

II. PRESENTATION GENERALE DU SITE

13 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 II.1. Localisation du site FR9301556 Carte n°1 : Plan de situation

Dans le département des Alpes-Maritimes, le site NATURA 2000 FR9301556 s’étend sur 15 109 ha2 entre les gorges du à l’ouest, la rivière de la Tinée à l’est et le fleuve Var au sud. La limite nord est conjointe aux limites du Parc National du Mercantour. Le site comprend, entre autres, le Dôme de Barrot, les gorges supérieures du Cians et les massifs du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons. Il est situé entre 280 m d’altitude au niveau de Pont de Clans et 2 204 m au sommet du Mont Autcellier, sur la commune de Roure.

Par sa localisation géographique (carrefour de plusieurs influences bioclimatiques, au relief varié avec une forte amplitude altitudinale…), ce site présente une grande variété de conditions de milieux à l’origine de sa grande diversité biologique.

II.2. Le contexte topographique et les unités paysagères

De par la superficie du site, l’amplitude altitudinale et la diversité des substrats géologiques présents, les unités paysagères sont remarquablement variées. D’après le contour cartographique du site NATURA 2000, trois grands secteurs peuvent être distingués :

. Le secteur nord, au delà de la tête du Pommier et du Lauvet d’Ilonse, est caractérisé par des versants surplombants la rive droite de la Tinée et de son principal affluent, la Vionène. Il présente une succession de monts comme la pointe de la Penna (1 351 m) ou la tête de Tigène (1 845 m) et de vallons (Abéliéra, ruisseau de Gaudissart, Moulin). Cette zone est constituée par des terrains calcaires et marno-calcaires relativement meubles parmi lesquels trois grands dérochements sont visibles : les Chalanches du Mont et de Tigène et le Ruinas. Il présente également des falaises taillées dans les grès roses et les quartzites ainsi que des cargneules3 plus tendres au sein des versants. Les grandes zones de pâturage couvrent, du nord au sud, les sommets calcaires de la Tête de Chamia (2 016 m), du Sommet du Countent (1 988 m), du Mont Brussière (1 955 m) et de la Tête d’Arrêt (1 749 m). Le point culminant du site NATURA 2000 est situé dans cette zone au Mont Autcellier, en limite du Parc National du Mercantour.

2 Surface calculée d’après le contour cartographique affiné du site (SIG), fourni par la DIREN PACA. 3 Brèches formées aux dépens de bancs de dolomie, de couleur orangée et à texture criblée de cavités.

14 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 . Le secteur central est caractérisé par des terrains calcaires et des éboulis fixés. Il est dominé par de nombreux sommets dont les plus remarquables, d’ouest en est, sont : le Dôme de Barrot (2 136 m), la Cime de (2 066 m), la Tête de Giarons (2 027 m), les Cluots (2 106 m), la Tête du Pommier (1 913 m) et le Lauvet d’Ilonse (1 992 m). De grandes zones de pâturage s’étendent à proximité de ces sommets. La rivière du Cians, affluent du Var, traverse du nord au sud la partie ouest de ce secteur. Les gorges supérieures du Cians, remarquables d’un point de vue paysager, sont dominées par des pélites permiennes, roches sédimentaires de couleur rouge, caractéristique. Les canyons très encaissés du ruisseau de Raton et du vallon de Challandre se jettent en rive droite du Cians.

. Le secteur sud est caractérisé par des versants pentus sillonnés de barres rocheuses taillées dans des calcaires durs. Ils surplombent, à l’est, le lit de la Tinée et, au nord, le ravin de Duina. Les sommets les plus remarquables dans ce secteur sont : au nord, le Brec d’Ilonse (1 738 m) et le Mont Fracha (1 776 m), plus au sud, la Pointe des Quatre Cantons (1 804 m) et à l’extrémité sud-est du site, le Mont Falourde (1 306 m). Un îlot de grès d’Annot, substrat acide, centré autour de la pointe des Quatre Cantons, s’étend à l’ouest jusqu’à la pointe de la Chavanette et à l’est jusqu’au col de l’Espella.

II.3. Le contexte hydrologique Carte n° 2 : réseau hydrographique

Le site NATURA 2000 est traversé par deux grands cours d’eau, affluents de la rive gauche du fleuve Var : le Cians et la Tinée. De nombreux affluents de ces rivières parcourent le site et contribuent à la diversité des milieux rencontrés.

II.3.1. Les rivières

. Le Cians est une rivière d’environ 25 km de long dont le bassin versant couvre une superficie de 167 km². Il prend naissance à près de 2 000 m d’altitude non loin du Mont Mounier (2 817 m), depuis de multiples ruisseaux au pied du Mont des Moulines et du sommet du Countent (commune de Beuil). La rivière traverse de vastes prairies vers le sud puis peu après le village de Beuil, la vallée se resserre en formant des gorges encaissées : les gorges supérieures du Cians. Ces dernières sont entièrement incluses dans le site NATURA 2000. Le lit

15 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 encaissé de la rivière, creusé dans les pélites rouges, constitue une des curiosités géologiques les plus remarquables du site. Le tronçon du cours d’eau compris dans le site est d’environ 10 km. Le vallon de Challandre et le ruisseau de Raton, affluents de rive droite du Cians, sont des canyons très encaissés aux nombreuses vasques et cascades se succédant dans les pélites. Leur parcours en canyoning est renommé.

. La Tinée est une rivière d’environ 75 km de long dont le bassin versant couvre une superficie de 744 km². Principal affluent du fleuve Var, elle prend sa source dans le Parc National du Mercantour et plus précisément sur le versant est de la Cime de la Bonette (2 860 m). Elle est alimentée par de nombreux ruisseaux et notamment celui issu du ravin de Salso Moreno (Saint-Etienne-de-Tinée). Le tronçon du cours d’eau compris dans le site NATURA 2000 est d’environ 8 km et matérialise, en partie, la limite est du site. La Vionène est l’un des affluents les plus importants de la Tinée, en rive droite. La quasi-totalité de son cours est incluse dans le site NATURA 2000, soit environ 11 km, et certains vallons affluents sont reconnus d’un point de vue paysager comme le vallon du Moulin ou le ravin de la Nougeaïrasse. Les vallons affluents les plus importants en rive droite de la Tinée sont : le ruisseau de Gaudissart, le vallon d’Abéliéra, le ravin de Duina, le vallon de la Serre et le vallon de Bairols.

Le régime hydrique de ces deux cours d’eau est de type nivo-pluvial avec des fluctuations saisonnières dépendantes des précipitations. Deux périodes de crues s’observent en automne avec les fortes précipitations ainsi qu’au printemps avec la fonte des neiges. La période d’étiage, habituellement caractérisée par des débits encore relativement élevés, se situe aux mois d’août et septembre.

II.3.2. La qualité des eaux

La qualité des eaux a été déterminée grâce au SEQ-Eau, système d’évaluation de la qualité des eaux de rivières (SIMONET, 2001). La qualité est définie par l’aptitude de l’eau à assurer certaines fonctionnalités : maintien des équilibres biologiques, production d’eau potable, loisirs et sports aquatiques, aquaculture, abreuvages des animaux et irrigation. Elle intègre trois composantes essentielles : . Présence ou non de macropolluants comme les matières organiques et nutriments. . Présence ou non de micropolluants non synthétiques comme les minéraux et métaux. . Présence de micropolluants synthétiques comme les pesticides, solvants chlorés et hydrocarbures aromatiques.

La qualité globale de l’eau a été jugée ici par son aptitude à assurer les équilibres biologiques. La présence du barbeau méridional et de la truite fario, poissons

16 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 sensibles à la qualité physico-chimique de l’eau, témoigne d’une eau de bonne qualité.

a. Les eaux du Cians

D’après les analyses réalisées sur les macropolluants (2001), les eaux du Cians sont globalement de qualité physico-chimique passable à bonne. L’indice biotique général normalisé (IBGN) souligne la qualité hydrobiologique passable des stations en concordance avec la qualité physico-chimique de l’eau. De nombreux taxons faunistiques sont absents, notamment tous les taxons sensibles aux pollutions organiques. Deux points noirs ont été identifiés : . A Beuil, en aval de la station d’épuration, où la qualité de l’eau est très mauvaise, notamment à cause de la présence de matières phosphorées, nitrates, microorganismes et matières azotées (Agence de l’eau Rhône-Méditerranée- Corse, Fiche SEQ-Eau 710013). Ces altérations ont pour conséquence une diminution de l’oxygène dissous et conduisent à une eutrophisation du milieu accompagnée d’une prolifération de bactéries et d’algues. . A Rigaud, en aval du pont, où la qualité de l’eau est considérée comme mauvaise, vraisemblablement avec les effets cumulés des rejets de la station d’épuration (matières phosphorées) et des eaux en provenance du village de Lieuche par le vallon de l’Aiguestre (Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, Fiche SEQ-Eau 710018).

La qualité des eaux du Cians est limitée par plusieurs facteurs : . Le rejet direct des eaux usées ou après traitements dans les stations d’épuration. Ceci a pour effets une altération de la qualité physico-chimique de l’eau pouvant conduire à une eutrophisation du milieu et une pollution par les détergents. . Les prélèvements d’eau pour l’irrigation et l’alimentation en eau potable. Divers points de prélèvement ont été recensés : Pra d’Astier (1), aval de Beuil (2), Challandre (2), Raton (2), Arsilane, vallon de Thiéry, Rio, Cianavelle, et Varégoule. Les prélèvements peuvent avoir comme conséquence une baisse du niveau d’étiage estival, d’autant plus important pour le milieu que les effets se cumulent avec une augmentation de la température de l’eau . Les travaux d’aménagement et de sécurisation de la route départementale des gorges du Cians, qui conduit à la station de ski de Valberg, ont eu un impact local très important, le lit du Cians ayant été comblé par endroit avec les matériaux de purges des falaises surplombant la route.

b. Les eaux de la Tinée

La capacité des eaux de la Tinée à assurer les équilibres biologiques est bonne (analyses effectuées sur la période 2000-2006). La majeure partie du cours d’eau est en débit réservé. La ressource en eau est exploitée pour la production d’énergie par

17 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 des micro-centrales et des usines hydro-électriques (8 installations au total). En amont de la confluence avec le Var, la qualité hydrobiologique du milieu n’est pas perturbée avec un IBGN de bonne qualité. Ceci dénote l’absence de pressions organiques sur le milieu et d’un fort pouvoir auto-épurateur du cours d’eau. En liaison avec les calcaires du vallon de Bairols (source de Pertus) et du ravin de la Duina à Ilonse, les eaux dures chargées de carbonates permettent l’organisation de tuffières.

La qualité des eaux de la Tinée est limitée par plusieurs facteurs : . Le rejet direct des eaux usées ou après traitements dans les stations d’épuration. L’impact des rejets sur ce cours d’eau est toutefois à relativiser compte tenu de sa bonne capacité d’auto-épuration. . Les aménagements hydrauliques présents notamment à Bancairon et dans le vallon de la Vionène (au nombre de 3). . Les prélèvements d’eau à des fins d’irrigation et d’alimentation en eau potable (Saint-Sauveur-sur-Tinée (3), Ilonse (1) et vallon de la Vionène (2)).

Il faut noter que plusieurs cours d’eau ou tronçons de cours d’eau dans le site ou le longeant, ont été classés en réservoirs biologiques dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhône –Méditerranée approuvé par le préfet en 2009 pour la période 2010-2015. Ce sont : - Le vallon d’Abéliéra - Le ruisseau de Cianavelle - La Tinée de la source au vallon de Bramafan - La Tinée du vallon de Bramafan au pont de la D2206, amont barrage Bancairon.

II.4. Le contexte géologique

La plus grande partie du site NATURA 2000 repose sur un socle d’origine sédimentaire, à l’exception de la bordure nord du site où affleurent des terrains appartenant à la partie cristalline du massif du Mercantour (vallon de l’Arcane, commune de Roure).

. Les dépôts les plus récents datent du Quaternaire et correspondent à des éboulis fixés. Ils sont bien développés sur les communes de Pierlas (Cluots et Tête de Giarons), Beuil, Guillaumes, Auvare (bordure nord-ouest du site depuis le cours supérieur du Cians jusqu’à la cime de Raton et le Dôme de Barrot), Roubion, Roure (vallon de la Vionène) ou encore Ilonse et Bairols. Certains décrochements de terrain comme les Chalanches de Tigène (Roure) ou le Ruinas (Saint- Sauveur-sur-Tinée) couvrent des surfaces importantes. Les autres formations quaternaires correspondent à des alluvions fluviatiles (partie supérieure de la vallée du Cians, sous le village de Beuil, et vallée de la Tinée) et, plus ponctuellement, à des dépôts d’origine fluvio-glaciaire ou glaciaire

18 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 (rive droite du vallon de la Vionène, sous la tête de Chamia (Roubion), Puge-haut et Puge-bas (Roure)).

. Les terrains du Tertiaire se limitent à la Pointe des Quatre Cantons avec, au sommet, une zone assez étendue de grès d’Annot, surmontant des couches plus étroites de marno-calcaires jaunâtres du Priabonien et de calcaires nummulitiques reposant sur une couche du Mésozoïque à Microcodium.

. Les terrains du Mésozoïque (Secondaire) sont les plus développés. Le Crétacé est bien représenté dans la partie sud-est du site (Bairols, Massoins, Villars-sur- Var, Thiéry, Lieuche et Ilonse). Au nord de la Pointe des Quatre Cantons, un complexe de calcaire plus ou moins marneux du Sénonien-Turonien présente des couches dures dans lesquelles sont taillées les barres rocheuses du Brec d’Ilonse, de la crête des Gardettes (Lieuche) et des crêtes de Chabanal et d’Abrac, délimitant les communes de Bairols et d’Ilonse. Le vallon de Duina est creusé dans des calcaires marneux plus tendres du Turonien-Cénomanien. Les marnes noires et marno-calcaires du Néocomien-Barrémien sont présentes depuis le Mont Lieuche jusqu’au Mont (Ilonse) avec un éboulement important sur le flanc nord-est (Chalanches du Mont). Les calcaires, marno-calcaires et marnes noires du Jurassique sont présents sur les communes d’Ilonse et Pierlas, où se rencontrent les grands pâturages du Lauvet d’Ilonse, de la Tête de Vairon jusqu’à la Tête du Pommier. Les pâturages des Cluots et de la Tête de Giarons (Pierlas) s’étendent, d’une part, sur des éboulis fixés et, d’autre part, sur des formations calcaires datant du Lias et du Trias, étroitement imbriqués jusqu’à la commune de Beuil. Des barres rocheuses siliceuses, taillées dans des couches de grès rose et quartzites du Trias inférieur, sont présentes en plusieurs points du site. Elles sont souvent surmontées d’une couche de pélites mêlées à des grès fins : barres des Traverses (Beuil), de la Route (Pierlas), de l’Illion, des vallons de Chalandre et de Cabane vieille (Beuil), d’Abeliéra jusqu’au hameau de Margeolin (Ilonse), de la Lassière (Roure), ainsi que des barres surplombant la piste menant au hameau de Vignols (Roubion) ou sous le Mont Autcellier (Roure). Au-dessus de ces falaises siliceuses, des couches de cargneules et de calcaires dolomitiques, appartenant au Trias moyen, forment des barres rocheuses calcaires notamment au niveau de la crête de Falcon, des Bouisses (Roubion), du Bau de l’Aigle jusqu’aux Chalanches de Tigène (Roure), sous la pointe de la Penna (Ilonse), sous la Tête de Pérail et des Cluots (Pierlas), à la Cime de Raton, du Pra ou encore du Dôme de Barrot (Guillaumes, Auvare).

. Une des curiosités géologiques du site correspond à la présence de roches sédimentaires, de couleur rouge, qui se sont accumulées sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur et pourraient dériver de cendres volcaniques : les schistes et pélites datant du Permien (ère Primaire). Les pélites sont largement représentées au niveau du Dôme de Barrot, la Tête de Rigaud, les gorges supérieures du Cians, la Tête des Caires et le plateau de Colle Plane. Elles se rencontrent également dans la vallée de la Tinée, depuis le hameau d’Abéliéra (Ilonse) jusqu’à la Vionène. Les pélites débordent ensuite largement sur la commune de Roure depuis le hameau de la Cerise jusque sous le Mont Autcellier.

19 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 La figure ci-dessous présente une cate simplifiée de la gééologie du site

Figure 1 : Géologie du site N2000

II.5. Le contexte pédologique

Les sols constituent l’évolution ultime des substrats géologiques (roche mère) sous l’action combinée de facteurs climatiques (températures et précipitations) et de l’activité biologique (végétaux, animaux et micro-organismes).

Les sols qui se sont développés sur des terrains marneux et marno-calcaires peuvent être superficiels. Les roubines sur marne noire à Pierlas et Ilonse accueillent ainsi des formations végétales caractéristiques des éboulis. Les sols peuvent aussi être plus ou moins profonds (sols bruns) et accueillir différents types de pelouses en fonction de la topographie et de l’exposition (pâturages du Lauvet d’Ilonse, la Tête de Vairon, la Tête du Pommier, la Tête de Giarons, des Cluots, du Mont Brussière et la

20 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Tête de Chamia) mais aussi divers peuplements forestiers notamment sur les ubacs : forêt du Larze (Roubion), les Claus, le Bois noir et le Bois du Tailler (Beuil).

Les sols développés sur pélites sont relativement superficiels dans les secteurs soumis à une érosion forte (zones parcourues par les troupeaux ovins). Les formations végétales présentes sont essentiellement des pelouses et des fourrés arbustifs (Pierlas, Rigaud, Beuil, Roure et Ilonse). Dans les secteurs moins soumis à l’érosion, les pélites peuvent donner naissance à des sols plus profonds où se développent divers types de forêts de versants plus ou moins pentues.

Les sols issus de roches mères siliceuses (les grès d’Annot du massif des Quatre Cantons) sont relativement profonds. Des peuplements forestiers particuliers à bouleau, tremble et saule marsault s’y développent.

Les barres rocheuses érigées dans les calcaires durs, les cargneules ou les grès roses accueillent des formations végétales chasmophytiques4 très diversifiées, en fonction de la nature géochimique de la roche.

4 Se dit des végétaux ou des communautés végétales qui poussent à la faveur des petites accumulations de terre dans les fissures et anfractuosités des zones rocheuses.

21 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 II.6. Les contextes climatiques et bioclimatiques

Le département des Alpes-Maritimes est caractérisé par un climat particulier de par sa localisation au sud de la chaîne des Alpes et à la proximité de la mer Méditerranée. Cette situation particulière engendre un climat où les influences méditerranéennes se confrontent aux premiers reliefs, donnant lieu à des précipitations brèves et intenses

En raison de l’étendue du site et de son amplitude altitudinale, les contrastes climatiques sont assez importants. La majeure partie du site est soumise à un climat montagnard, marqué par des influences méditerranéennes remontant assez loin dans les vallées du Cians et de la Tinée.

Deux stations météorologiques sont pertinentes pour l’analyse des données climatiques sur le site : Bancairon (Clans, 331 m d’altitude) pour la partie supraméditerranéenne, à l’extrémité sud-est du site, et Valberg (Péone, 1 800 m d’altitude) pour la partie alpine, distante de 3 km au nord-ouest du site.

. La partie sud du site est soumise à un climat méditerranéen qui s’exprime en altitude sur les adrets (série méridionale du pin à crochets), caractérisé par des précipitations abondantes et maximales en automne et un léger déficit hydrique estival. Avec 880,8 mm de précipitations moyennes annuelles, les données climatiques placent cette station dans l’ombroclimat humide. La température moyenne annuelle (T = 12°C) combinée à la moyenne des minima des 3 mois les plus froids (m = -1°C) permet de rattacher ce secteur au bioclimat supraméditerranéen à hiver froid (12 > T > 8°C et 0 > m > -3°C), au sens de RIVAS-MARTINEZ (1981). On peut présumer que cette station, située en fond de vallée, est soumise à un hiver plus froid que les adrets ensoleillés de la commune de Bairols, situés à proximité, qui se rattacheraient au bioclimat mésoméditerranéen à hiver frais (15 > T> 12°C et 3 > m > 0°C). On y rencontre, en effet, une végétation méditerranéenne et la culture de l’olivier y est encore possible.

. Au nord-ouest du site, le caractère typiquement alpin est nettement affirmé. Les précipitations sont relativement abondantes et bien réparties dans l’année, avec un premier maximum en octobre et un second en mai, lié à l’activité orageuse. Il n’y a pas de mois sec. Les précipitations moyennes annuelles sont de 1 051,5 mm à Valberg, 981,4 mm à Roure et 1 062 mm à Beuil (ombroclimat perhumide). Concernant les températures, l’hiver est rude avec 6 mois froids (T < 7°C) et 6 mois (de novembre à avril) pendant lesquels la température moyenne des minima est négative. D’après la température moyenne annuelle (T = 6,08°C) et la moyenne des minima des 3 mois les plus froids (m = -5,73°C), la station de Valberg peut être rattachée au bioclimat montagnard à hiver très froid (T < 8°C et -3 > m > -7°C) au sens de GEHU et al. (1984) et RIVAS-MARTINEZ (1981).

22 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 La continentalité correspond à un ensemble de caractères climatiques déterminés par un affaiblissement des influences maritimes à l’intérieur des terres. D’après OZENDA (1981) et du point de vue de la continentalité hygrique (coefficient de GAMS5), le site NATURA 2000 est à la jonction des trois zones reconnues dans les Alpes : la zone externe ou préalpine (α < 40°), la zone intermédiaire 40°< α < 50° et la zone intra-alpine où α > 50°. Ainsi la commune de Villars-sur-Var (α = 40°) est située à la limite de la zone externe, Clans (α = 41°) est dans la zone intermédiaire, tandis que la partie nord du site est située dans la zone intra-alpine (Roure dans le secteur de Longhon et haute vallée de la Vionène où α = 53°, Beuil où α = 54°, Valberg où α = 57,6° et Roubion dans le secteur de la Couillole et de la haute vallée de la Vionène).

II.7. Les secteurs phytogéographiques

Situé au centre du département des Alpes-Maritimes, le site NATURA 2000 est à la jonction de trois grands secteurs phytogéographiques (BARBERO et al., 1968) :

. Le secteur haut-provençal, qui ne concerne qu’une petite partie du site, à l’extrémité sud (communes de Lieuche et Rigaud). Ce secteur est caractérisé par le développement de la série supraméditerranéenne du chêne pubescent.

. Le secteur préligure, qui est bien caractérisé sur toute la partie est du site (vallée de la Tinée) bien que les ostryaies y soient fragmentaires. La flore est néanmoins typique de ce secteur : gentiane de Ligurie (Gentiana ligustica), fritillaire involucrée (Fritillaria involucrata), centaurée de Balbis (Centaurea balbisiana), potentille saxifrage (Potentilla saxifraga), charme houblon (Ostrya carpinifolia) et micromérie marginée (Micromeria marginata). Dans ce secteur, les terrains siliceux de l’extrémité nord-est du site, sur la commune de Roure (rive gauche de la Vionène) présentent un étage collinéen de type centro-européen (chênaies sessiles à chataignier) et des étages montagnards et subalpins avec des falaises à silène à feuilles en cœur (Silene cordifolia) et gaillet du col de (Galium tendae) et pelouses subalpines acidophiles d'adret à potentille de Valdieri (Potentilla valderia). Ces trois dernières espèces sont des endémiques du Mercantour.

. Le secteur briançonnais, qui concerne les étages montagnard et subalpin de la partie nord-ouest du site (haute vallée du Cians à Beuil, Pierlas, Rigaud et Roubion en rive droite de la Vionène). Les groupements discriminants sont constitués par les pelouses à astragale toujours vert (Astragalus sempervirens), les pinèdes de pin à crochet marnicoles à tofieldie à calicule (Tofieldia calyculata), les éboulis calcaires montagnards à centranthe à feuilles étroites

5 Le coefficient de GAMS ou angle de continentalité hygrique (α) est fondé sur le rapport Pi/Ai entre la moyenne annuelle des précipitations et l’altitude du lieu considéré. Dans un diagramme présentant les précipitations (P) en abscisses et l’altitude (A) en ordonnées, l’angle (α) formé à l’origine par la droite passant par la station (i) est calculé à partir de la formule suivante : cotan α = Pi/Ai.

23 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 (Centranthus angustifolius), les éboulis subalpins à bérardie à tige courte (Berardia subacaulis), les pinèdes de pin sylvestre montagnardes calcicoles à raisin d’ours commun (Arctostaphylos uva-ursi) et calamagrostide bigarrée (Calamagrostis varia).

II.8. Les étages et les séries de végétation

Le site NATURA 2000 présente cinq étages de végétation (figure 1) : - L’étage mésoméditerranéen supérieur et l’étage supraméditerranéen, qui couvrent environ 34 % de la surface totale du site. - L’étage collinéen centro-européen, qui couvre environ 4 %. - L’étage montagnard, qui couvre environ 41 %. - L’étage oroméditerranéen, qui couvre environ 14 %. - L’étage subalpin, qui couvre environ 7%.

Les séries de végétation des Alpes maritimes ont été étudiées par OZENDA (1981) et cartographiées en partie par BARBERO et al. (1977). Lors de la cartographie des habitats naturels du site (OFFERHAUS et FRACHON, 2004), ces séries ont été reconnues et d’autres ont pu être observées. Dans un souci de cohérence, la nomenclature des séries proposée par OZENDA et BARBERO a été reprise. Pour chaque série et complexe de végétation sont présentés les principaux groupements végétaux ou habitats qui les constituent. L’appartenance à un type d’habitat d’intérêt communautaire est indiquée par le code UE ou par celui des cahiers d’habitats.

Figure 2 : Les étages de végétation du site NATURA 2000.

24 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 II.8.1. L’étage mésoméditerranéen supérieur

L’étage mésoméditerranéen supérieur est faiblement représenté sur le site. Il ne se rencontre que dans les parties les mieux exposées de la vallée de la Tinée, au sud- est du site, et à l’entrée des gorges supérieures du Cians, au sud-ouest.

. La série méditerranéenne du chêne pubescent : incluant pour partie la série du chêne vert et du genévrier de Phénicie. Cette série est bien répandue dans les Alpes-Maritimes sur les plaines et collines littorales et remonte dans les vallées du Cians et de la Tinée. Le climax est une forêt de chêne pubescent (Quercus pubescens) avec du chêne vert (Q. ilex) assez rare et de nombreux arbustes et lianes sclérophylles méditerranéens. Sur le site, ce stade forestier semble rare et il est substitué par des groupements de dégradation. - Sur calcaire et marno-calcaire, le matorral à genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea) du Buxo-Juniperetum phoeniceae (UE 5210-3) est le plus répandu. Il colonise les pentes arides et rocailleuses d’adret de la moyenne Tinée, jusqu’à une altitude de 900 m environ. Un faciès à genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus) se rencontre plus rarement (UE 5210-1). En mosaïque avec ce fourré se développe une garrigue à stéhéline douteuse (Staehelina dubia), aspérule pourpre (Asperula purpurea), thym vulgaire (Thymus vulgaris) et aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis) du Staehelino dubiae - Asperuletum purpureae. - Sur pélites rouges, une variante originale acidocline du matorral à genévrier de Phénicie, enrichi par une espèce des maquis : la bruyère arborescente (Erica arborea), se rencontre dans la vallée de la Tinée. Le stade à chamaephytes est représenté par une garrigue xérothermophile originale à euphorbe épineuse (Euphorbia spinosa), thym vulgaire (Thymus vulgaris). Le stade herbacé est constitué par l’armoise des champs (Artemisia campestris), l’espèce protégée cléistogène tardif (Cleistogenes serotina) et téléphium d’Imperato (Telephium imperati). - Aussi bien sur calcaire que sur pélites se rencontrent des petites communautés d’annuelles méditerranéennes (UE 6220) se développant dans les tonsures des garrigues ou sur des dalles rocheuses, avec notamment l’arabette auriculée (Arabis auriculata), la trigonelle de Montpellier (Trigonella monspeliaca) et la luzerne naine (Medicago minima) du Brachypodietalia distachyi.

Dans cette série la végétation chasmophytique est bien représentée sur les falaises.

. La végétation chasmophytique (UE 8210-7 et 9340-9) Les falaises des ravins calcaires de la moyenne Tinée et les gorges creusées dans les pélites rouges acidoclines du Cians sont occupées, jusqu’à une altitude d’environ 800 m, par deux associations endémiques des Alpes maritimes, en limite occidentale de leur aire de répartition : - Le Potentilletum saxifragae, souvent localisé au niveau de parois en encorbellement, avec la potentille saxifrage (Potentilla saxifraga) endémique et la ballotte buissonnante.

25 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Le Ballotetum frutescentis, de caractère plus hélio-thermophile, avec la ballotte buissonnante (Ballota frutescens) endémique, la campanule à racine épaisse (Campanula macrorhiza), le séneçon cinéraire (Senecio cineraria), l’alysson de Ligurie (Alyssum ligusticum) et le muflier à larges feuilles (Antirrhinum latifolium). Ces deux groupements herbacés et à chamaephytes sont souvent associés à un fourré arbustif rupicole à genévrier de Phénicie, chêne vert et buis (Buxus sempervirens) du Buxo-Juniperetum phoeniceae. Les vires rocheuses étroites bordant les falaises exposées au sud abritent une communauté de petites plantes annuelles avec la Clypéole jonthlaspi (Clypeola jonthlaspi), le brachypode à deux épillets (Brachypodium distachyon) et le brome de Madrid (Bromus madritensis) du Brachypodietalia distachyi (UE 6220). La flore rupicole endémique de cette série confirme le hotspot de biodiversité des Alpes-Maritimes.

II.8.2. L’étage supraméditerranéen

L’étage supraméditerranéen est bien représenté dans la moitié sud du site, de 300 m en ubac à 1500 m environ en adret.

. La série occidentale du chêne pubescent : Bien répandue sur le site, elle est marquée par une influence floristique ligure assez forte, surtout au niveau de la végétation herbacée.

- La sous-série inférieure : Cette sous-série fait la transition entre l’étage mésoméditerranéen supérieur et l’étage supraméditerranéen. La forêt potentielle est une chênaie pubescente à fustet (Cotinus coggygria), faux merisier (Prunus mahaleb), coronille émérus (Hippocrepis emerus) et cade (Juniperus oxycedrus). Des stades pionniers à pin sylvestre (Pinus sylvestris) sont fréquents sur le site : pineraie à faux merisier et fustet, sur calcaire, et pineraie à corroyère à feuilles de myrte (Coriaria myrtifolia), sur marne. Parmi les stades herbacés, on rencontre sur marne une pelouse à chamaephyte aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis) et herbacée cupidone bleue (Catananche caerulea) de l’Aphyllanthion monspeliensis et, sur calcaire, la garrigue à stéhéline douteuse (Staehelina dubia), aspérule pourpre (Asperula purpurea), thym vulgaire (Thymus vulgaris) où l’aphyllanthe de Montpellier est moins présente que dans l’entité précédente du Staehelino dubiae - Asperuletum purpureae. Sur les pélites acidiphiles se développent de beaux fourrés à bruyère arborescente (Erica arborea), buis (Buxus sempervirens) et amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis) de l’Amelanchierion ovalis. Sur sol profond, notamment sur les restanques abandonnées, se rencontrent des fruticées à cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), rosier (Rosa spp.), troène vulgaire (Ligustrum vulgare), prunellier (Prunus spinosa), ronce à feuilles d’orme (Rubus ulmifolius), ronce tomenteuse (R. canescens) du Pruno

26 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 spinosae - Rubion ulmifolii. Les éboulis sur calcaire ou pélites sont colonisés en premier par un groupement à stipe calamagrostide (Achnatherum calamagrostis) et épilobe romarin (Epilobium dodonaei subsp. dodonaei) du Stipion calamagrostis (UE 8130-1), puis également par un fourré thermophile à fustet et faux merisier de l’Amelanchierion ovalis.

- La sous-série normale : Elle prend le relais de la sous-série inférieure plus en altitude, jusqu’à 900-1 000 m en ubac et 1 500 m en adret.

La variante sur calcaire : Plusieurs types forestiers sont présents. La chênaie pubescente à buis (Buxus sempervirens) du Buxo-Quercetum pubescentis, habitat répandu dans les Préalpes provençales. Elle s’observe surtout en adret, jusqu'à 1 500 m et elle est souvent substituée par un faciès pionnier à pin sylvestre (Pinus sylvestris). Les versants d’ubac, à la limite de l’étage montagnard, sont colonisés dans la moyenne Tinée par une forêt mélangée à pin sylvestre, érable à feuilles d’obier (Acer opalus), alouchier (Sorbus aria), tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos), buis, Cytisophylle à feuilles sessiles (Cytisophyllum sessilifolium) et amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis) dans la strate arbustive. Les stades de dégradation sont représentés par des garides du Lavandulo- genistion physionomiquement dominées par la lavande vraie (Lavandula angustifolia) ou le genêt cendré (Genista cinerea). Il s’agit des associations de l’Euphorbio spinosae - Genistetum cinereae avec armoise blanche (Artemisia alba), euphorbe épineuse (Euphorbia spinosa)…, du Senecio doronici - Thalictretum foetidi et, plus en altitude, avec l’infiltration de la bugrane striée (Ononis striata). Ces garides évoluent ensuite vers des fourrés arbustifs à buis, amélanchier à feuilles ovales et genêt cendré. Des petites communautés d’annuelles (UE 6220) se rencontrent dans les secteurs les plus rocailleux ou sur dalles, avec l’arabette auriculée (Arabis auriculata), l’arabette nouvelle (Arabis nova), la trigonelle de Montpellier (Trigonella monspeliaca) et la luzerne naine (Medicago minima) du Brachypodietalia distachyi. Des pelouses à brome érigé (Bromus erectus), esparcette à feuilles de vesce (Onobrychis viciifolia) et avoine lisse (Helictotrichon pubescens) du Mesobromenion erecti (UE 6210) sont souvent présentes dans les secteurs où le pastoralisme est très actif (Villa Soubère et Adrech de Bairols). Ces pelouses évoluent, après abandon, vers des groupements d'ourlets en nappes floristiquement riches de l'alliance du Geranion sanguinei, avec le brachypode penné (Brachypodium pinnatum), la seslérie argentée (Sesleria argentea), le géranium sanguin (Geranium sanguineum), la vesce fausse éparcette (Vicia onobrychioides), la marjolaine sauvage (Origanum vulgare), la gesse à larges feuilles (Lathyrus latifolius), le buphtalme à feuilles de saule (Buphtalmum salicifolium) et l’aster à feuilles d’orpin (Aster sedifolius).

- La sous-série à genévrier thurifère : Cette sous-série est présente de façon très ponctuelle. Elle n'occupe qu'une faible surface à l'extrémité nord du site, sur la commune de Roure (vallon de l'Arcane), entre 1 100 et 1 500 m. Elle est représentée par un fourré arbustif à genévrier thurifère (Juniperus thurifera)

27 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 d’affinités steppiques, amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis) et prunier de Briançon (Prunus brigantina).

. La série du charme-houblon : Cette série, dominante dans la partie est des Alpes-Maritimes, se rarifie vers le nord-ouest du département. Elle est rare sur le site et ne se rencontre que dans les gorges de la Tinée (Bancairon) et dans le ravin de Duina. Le stade forestier optimal est une forêt structurée par le charme-houblon (Ostrya carpinifolia), accompagné de chêne pubescent (Quercus pubescens), d’érable à feuilles d’obier (Acer opalus), d’alouchier (Sorbus aria) et de seslérie argentée (Sesleria argentea) du Seslerio-Ostryetum carpinifoliae. Les formations secondaires sont similaires à celles de la série occidentale du chêne pubescent. Comme dans cette dernière, les pineraies de pin sylvestre de substitution sont fréquentes.

. La végétation hygrophile : A l'étage supraméditerranéen se rencontrent parfois des formations hygrophiles de hautes herbes (mégaphorbiaies) en bordure de ruisseaux, avec l’eupatoire à feuilles de chanvre (Eupatoria cannabinum), la menthe à longues feuilles (Mentha longifolia) et l’angélique sauvage (Angelica sylvestris) du Calystegion sepium (UE 6430-4) ou encore des formations de tuf (*UE 7220-1), localisées au niveau de sources (Source de Pertus), avec de la molinie bleue (Molinia caerulea), du choin noirâtre (Schoenus nigricans), de la grassette vulgaire (Pinguicula vulgaris) et des bryophytes incrustantes comme Pallustriella commutata.

II.8.3. L’étage collinéen centro-européen

L’étage collinéen centro-européen, de caractère semi-continental, est répandu sur le versant italien des Alpes maritimes, notamment dans le Piémont méridional (région de Cuneo). Il est plus rare sur le versant français. Il est essentiellement représenté sur substrat siliceux (grès d'Annot, pélites et quartzites), dans la moitié est du site (massif des Quatre Cantons et vallons de la Vionène, de l'Arcane et de Longon), entre 450 et 1 500 m.

. La série acidophile des chênes : Série de l'étage collinéen la plus répandue sur le site, elle occupe les terrains gréseux du massif de la Pointe des Quatre Cantons, les affleurements de quartzites du vallon de la Vionène et de Roure, essentiellement aux expositions sud et intermédiaires, entre 500 et 1 500 m. Il s'agit d'une végétation mésoxérophile à mésophile. Plusieurs types forestiers ont été observés, ayant tous en commun la présence du châtaignier (Castanea sativa) : - La châtaigneraie-chênaie pubescente (UE 9260), avec du châtaigner, du chêne pubescent (Quercus pubescens), du tilleul à larges feuilles (Tilia

28 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 platyphyllos), du bouleau blanc (Betula pendula) et du tremble (Populus tremula). - La châtaigneraie clairiérée (UE 9260) à bouleau blanc, tremble, myrtille (Vaccinium myrtillus), et petit cytise hérissé (Chamaecytisus hirsutus). - La forêt mixte à chêne sessile (Quercus petraea), chêne de l’Appenin (Quercus apennina - espèce résultant de l’introgressioindu chêne pubescent et chêne sessile), pin sylvestre, bouleau blanc, bruyère arborescente, buis, fétuque à feuilles de deux sortes (Festuca heterophylla) et luzule blanc de neige (Luzula nivea). - La chênaie sessile à châtaignier (UE 9260) avec châtaigner, chêne sessile, merisier (Prunus avium), noisetier (Corylus avellana), brachypode des forêts (Brachypodium sylvaticum) et alliaire pétiolée (Alliaria petiolata). - La formation arborée pâturée et clairiérée à châtaigner, saule marsault (Salix capraea), bouleau blanc, tremble et pin sylvestre (Pinus sylvestris). Des pineraies de substitution à pin sylvestre peuvent également se rencontrer. Deux groupements secondaires caractéristiques de la série ont été inventoriés : la lande à genêt d’Allemagne, petit cytise hérissé, callune du Genistion tinctorio- germanicae (UE 4030) et l'ourlet à fougère aigle (Pteridium aquilinum), gesse à feuilles de lin (Lathyrus linifolius) et houlque molle (Holcus mollis) du Melampyro pratensis-Holcetalia mollis, pouvant couvrir d'assez grandes surfaces (lande à fougère aigle). Au niveau altitudinal inférieur de cette série (Tinée, secteur de Saint Sauveur) se développe de belles formations à bruyère arborescente (Erica arborea) colonisées par le pin sylvestre.

. La végétation chasmophytique. (UE 8220-12) Dans cette série acidophile des chênes, la végétation se rencontre des falaises siliceuses, colonisées par un groupement de l'alliance de l'Asplenion septentrionale, avec l’asplénium septentrional (Asplenium septentrionale), l’asplénium noir (A. adiantum-nigrum) et la doradille (A. ceterach).

. La série du charme. Plus rare que la série précédente, la série du charme occupe les versants frais et les fonds de vallon sur pélites ou quartzites, entre 650 et 1200 m. Elle présente une flore mésophile à mésohygrophile et se rencontre dans les vallées de la Tinée et de la Vionène. L'arbre typique de la série, le charme (Carpinus betulus), est lui-même très rare et sporadique sur le site, uniquement observé à Bancairon dans le lit de la Tinée. Le stade forestier correspond à une tillaie-châtaigneraie (UE 9260), avec le tilleul à larges feuilles, le châtaignier, le chêne pubescent, l’érable à feuilles d’obier, l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le houx (Ilex aquifolium), le noisetier le buis, la mercuriale vivace (Mercurialis perennis), la listère ovale (Listera ovata), l’égopode podagraire (Aegopodium podagraria), la sauge glutineuse (Salvia glutinosa) et la parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia). En lisière de cette forêt peut se rencontrer un ourlet nitrophile de mégaphorbiae à cerfeuil des prés (Anthriscus sylvestris), grande berce (Heracleum sphondylium) et égopode podagraire de l’Anthriscetum sylvestris (UE 6430-6).

29 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 . La série de l’aune blanc. Cette série correspond à la végétation alluviale des torrents et rivières collinéennes à montagnardes. Elle est bien représentée dans le lit de la Tinée et dans la partie aval de la Vionène. La plupart des stades dynamiques sont des habitats prioritaires ou d'intérêt communautaire. Trois types différents de ripisylves ont été distingués : - L'aulnaie-frênaie (UE 91E0) à aulne glutineux (Alnus glutinosa) et frêne commun (Fraxinus excelsior), colonisant les berges des cours d'eau étroits et confinés. - L'aulnaie blanche (UE 91E0-4) à aulne blanc (Alnus incana) bordant la Tinée sur une grande distance. - La peupleraie sèche (UE 91E0-3) à peuplier noir (Populus nigra), se rencontrant dans quelques secteurs larges du lit de la Tinée, sur levées alluvionnaires. Les stades secondaires sont constitués par des fourrés arbustifs pionniers à saule drapé (Salix elaeagnos) et pourpre (S. purpurea) du Salicion elaeagni (UE 3240-1), accompagnés parfois du tamarin d’Allemagne (Myricaria germanica), de communautés herbacées de galets à dominance d'espèces vivaces de l’Epilobion fleischeri (UE 3220-2), avec l’épilobe romarin (Epilobium dodonaei subsp. dodonaei), la scrophulaire des chiens (Scrophularia canina subsp. canina), l’astragale esparcette (Astragalus onobrychis), des cressonnières à cresson des fontaines (Nasturtium officinale) polypogon vert (Polypogon viridis), véronique beccabonga (Veronica beccabunga) du Paspalo dilatatae-Polypogonion viridis (UE 3280-1) ainsi que des communautés d'annuelles à chénopode des alluvions humides (UE 3280-1) à chénopode botryde (Chenopodium botrys), chénopode polysperme (C. polyspermum) et renouée à feuilles de patience (Polygonum lapathifolium).

II.8.4. L’étage montagnard

Avec 41 % de la surface du site, l'étage montagnard est le plus représenté des étages de végétation. Remarquablement développé et riche, il s'exprime sur le site par 55 phytocénoses différentes identifiées. Il apparaît, en versant nord, vers 900- 1000, parfois plus bas dans les fonds de ravin et gorges humides, jusqu'à 1700-1800 m, altitude à laquelle il est relayé par l'étage subalpin. Principalement forestier, c'est le royaume du pin sylvestre, du sapin et de l'épicéa.

. série mésophile du pin sylvestre Très répandue sur le site, cette série se rencontre sur substrat calcaire et marno- calcaire, de 900 m à 1600 m d'altitude environ, où elle est présente dans diverses situations topographiques : plateaux, ubacs en pentes faible à très forte, croupes rocheuses. Les stades forestiers de la série sont principalement des pineraies de pin sylvestre. Si certaines s'avèrent manifestement climaciques comme sur les croupes rocheuses et les pentes fortes, on peut penser que

30 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 certaines pineraies qui possèdent une régénération forte de sapin en sous-bois évoluent en sapinières. On peut distinguer trois sous-séries.

- Sous série calcicole : sur fortes pentes calcaires (cargneules) affleurant dans les secteurs les plus continentaux comme à Roubion, on observe une pineraie bien caractérisée à raisin d'ours (Arctostaphylos uva-ursi) que l’on retrouve aussi sur silice, seslérie bleue (Sesleria caerulea) et calamagrostide bigarrée (Calamagrostis varia), dans laquelle se rencontre en zones ouvertes rocailleuses, la gentiane de Ligurie (Gentiana ligustica, DH2). Dans les secteurs préalpins, les plateaux anciennement pâturés sur calcaire sont colonisés par une pineraie faiblement caractérisé qui comprend en abondance dans son sous-bois le buis (Buxus sempervirens) et le genévrier commun (Juniperus communis). Dans certains secteurs plus humides (Loïrins à Ilonse), on note la présence parfois abondante du houx (Ilex aquifolium)et du noisetier (Corylus avellana). Sur marne se rencontre parfois comme aux Chalanches du Mont (Ilonse) ou à Lieuche une pineraie originale à bugrane buissonante (Ononis fruticosa). Les formations secondaires de la série sont constituées de fourrés arbustifs à dominance de buis (Buxus sempervirens) ou de genêt cendré (Genista cinerea) de l'Amelanchierion ovalis, de garides à genêt cendré (Genista cinerea) et lavande à feuilles étroites (Lavandula angustifolia) du Lavandulo angustifoliae-genistion cinereae, et sur les plateaux de pelouses à brome érigé (Bromus erectus) ou brachypode penné (Brachypodium rupestre) du Mesobromion erecti. Le stade initial de la série dans les biotopes les plus érodés est constitué de végétation d'éboulis du Stipion calamagrostis à centranthe à feuilles étroites (Centranthus angustifolius) et Achnathérum calamagrostide (Achnatherum calamagrostis), UE 8130-1, et de roubines du Petasition paradoxi à valériane des montagnes (Valeriana montana) et fétuque dimorphe (Festuca dimorpha), UE 8120-4, ex. Chalanches du Mont, Ilonse.

- Sous-série à mélèze : dans certaines conditions, plus mésophile et continentale, on peut observer des peuplements de mélèzes au niveau altitudinal de cette série (sous-série ou faciès à mélèzes).

- Sous série à épicéa : cette série caractéristique des Alpes internes a été découverte sur le site à l'occasion de la cartographie des habitats; elle n'a semble t-il encore jamais été signalée dans les Alpes-Maritimes. Elle occupe des versants exposés préférentiellement à l'adret, mais aussi en ubac sur des très fortes pentes, de 1500 m, jusqu'à 1700-1800 m d'altitude. Au-dessus, elle est relayée par la série subalpine de l’épicéa. Elle a été observée aux Chalanches de Tigène (Roure), à Beuil (Margioulins), et surtout à Roubion dans le haut du vallon de la Vionène, entre le Testal et la Tête de Chamia. Le groupement forestier est une pessière calcicole à calamagrostide bigarrée (Calamagrostis varia), seslérie bleue (Sesleria caerulea), raisin d'ours (Arctostaphyllos uva-ursi), pyrole verdâtre (Pyrola chlorantha). Les groupements secondaires observés sont des fruticées à prunier de Briançon (Prunus brigantina), buis (Buxus sempervirens) et rosier des montagnes (Rosa montana), des garides à genêt cendré (Genista cinerea) et genévrier

31 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 commun (Juniperus communis), des pelouses à brachypode rupestre (Brachypodium rupestre) et astragale du Danemarck (Astragalus danicus) (UE 6210-16). De nombreuses ravines érodées sont colonisées par une végétation d'éboulis calcaire, avec le groupement à valériane des montagnes (Valeriana montana) et fétuque dimorphe (Festuca dimorpha), UE 8120-4, et le groupement à centranthe à feuilles étroites (Centranthus angustifolius) et Achnathérum calamagrostide (Achnatherum calamagrostis), UE 8130-1.

- Sous-série à sapin : dans les ubacs en pente forte, entre Bairols et Pierlas, on peut observer une pineraie au sous-bois moussu (Hylocomium splendens et Rhytidiadelphus triqueter), riche en pyroles (Orthilia secunda, Moneses uniflora, Pyrola chlorantha) et goodyère rampante (Goodyera repens). Le sapin est y très fréquent et régénère activement. Les pineraies d'ubac de fond de vallon sont susceptibles d'abriter la buxbaumie verte (Buxbaumia viridis, DH2) sur le bois pourrissant. Nous avons également rattaché à cette sous- série des sapinières sèches comprises entre 1000-1500 m. d'altitude (forêt de Duina, Ilonse), dans lesquelles s'observent le pin sylvestre, et divers feuillus des zones supramediteranéennes: l'érable à feuilles d'obier (Acer opalus), le chêne pubescent (Quercus pubescens) et l'alisier blanc (Sorbus aria).

- Sous série acidiphile du pin sylvestre : cette série est le pendant de la série précédente sur substrat siliceux (pélites, quartzites, grès). Elle est très répandue dans la zone intra-alpine. Sur le site, elle est surtout développée dans les secteurs les plus continentaux du site (haute-Vionène, Roure). Toutefois, elle existe marginalement dans la zone intermédiaire à l'adret de la Pointe des Quatre Cantons, sur grès d'Annot. Au niveau altitudinal, elle a été observée entre 1000 et 1850 m. Elle occupe préférentiellement les expositions chaudes, mais se rencontre parfois aussi en ubac à basse altitude (Roubion). Le groupement forestier le plus typique sur le site est une pineraie sylvestre au-sous bois chaméphytique caractérisée par le raisin d'ours (Arctostaphylos uva-ursi), la myrtille (Vaccinium myrtillus), la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), rattachable au Deschampsio flexuosae - Pinion sylvestris. C'est un groupement mésoxérophile à mésophile, qui colonise les adrets pentus et rocailleux. On peut l'observer sur tout un versant en rive gauche de la Vionène (Roure). Il existe aussi sur une petite surface à l'adret de la Pointe des Quatre Cantons. Nous avons rattaché à cette série un groupement anthropozoogène original observé à l'adret de la Pointe des Quatre Cantons : il s'agit d'un pâturage arboré clair de feuillus à saule marsault (Salix capraea), bouleau (Betula pendula), peuplier tremble (Populus tremula), cytise des Alpes (Laburnum alpinum), installé sur une prairie-ourlet à agrostide capillaire (Agrostis capillaris) et fougère aigle (Pteridium aquilinum). Les stades secondaires de la série sont représentés par des fourrés arbustifs acidiphiles à buis et genêt cendré, des fruticées à buis et prunier de Briançon (Prunus brigantina) dans les secteurs les plus continentaux, des garides xérothermophiles à genêt cendré, lavande à feuilles étroites et euphorbe épineuse (Euphorbio spinosae - Genistetum cinereae) sur les affleurements de pélites, des pelouses de dalle siliceuses remarquablement bien développées sur pélites rouges, à scléranthe pérenne (Scleranthus perennis) et joubarbe aranéeuse (Sempervivum arachnoideum) du Sedo-Scleranthion

32 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 (code UE 8230-1), des pâturages à asphodèle à gros fruits (Asphodelus macrocarpus), brachypode rupestre (Brachypodium pinnatum), et centaurée uniflore (Centaurea uniflora) à la Pointe des Quatre Cantons.

. série de la pessière-sapinière Cette série est bien développée sur le site, aux ubacs des grands massifs (Pointe des Quatre Cantons, Lauvet d'Ilonse, Mont Brussière...). Elle s'étage sur une grande plage altitudinale, de 1100 à 1800 m environ. Dans certaines stations abyssales, on l'observe à moins de 900 m d'altitude (Ravin de Duina, Ilonse). Selon la nature de la roche mère on peut distinguer une sous-série calcicole et une sous-série acidiphile. Le climax est une forêt mixte de sapin (Abies alba) et d'épicéa (Picea abies) correspondant au Trochiscantho-Abietetum sur calcaire, et à l'Abietetum albae sud-occidentale sur silice (UE 9410-10). A la frange supérieure de l'étage, ces groupements sont le plus souvent absents et remplacés par des pelouses ou des boisements pionniers de mélèze purs ou mélangés à l'épicéa. On observe parfois des peuplements de feuillus pionniers se développant après abandon pastoral sur des prairies (Roubion, Beuil), constitués d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), d'alisier blanc (Sorbus aria), de sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), de frêne commun (Fraxinus excelsior). Les stades secondaires de la série comprennent divers groupements herbacés : fourrés arbustifs à buis (Buxus sempervirens), pelouses à brachypode rupestre (Brachypodium rupestre) et astragale du danemark (Astragalus danicus) (UE 6210-16), prairie à fétuque paniculée (Festuca paniculata) et centaurée uniflore (Centaurea uniflora), prairie à trolle d'Europe (Trollius europaeus) et renouée bistorte (Polygonum bistorta) (UE 6520), prairie à silene flos-jovis (Silene flos-jovis) et trisète jaunâtre (Trisetum flavescens)(UE 6520).

. Série intra-alpine du sapin et de l épicea Dans les parties les plus continentales des vallons, sur les communes de Roubion, Pierlas, la série de la pessière sapinière s’appauvrit fortement et la continentalité se traduit par le développemnet de pessières à myrtilles et à véroniques à feuilles d’ortie.

. les complexes de forêts de ravins et de pentes Les nombreux ravins encaissés de l'étage montagnard du site sont souvent occupés par des forêts de ravins d'un grand intérêt patrimonial (UE *9180). Celles-ci sont constituées par des essences nomades comme l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le frêne commun (Fraxinus excelsior), le tilleul à larges feuilles (Tilia platyphyllos), l'orme des montagnes (Ulmus glabra), l'érable à feuilles d'obier (Acer opalus). Les ravins les plus humides comme le vallon de la Duina (Ilonse) ou le vallon du Moulin (Roubion) possèdent un sous-bois hygrosciaphile avec la barbe de bouc (Aruncus dioicus), la cardamine à cinq folioles (Cardamine pentaphyllos), la cardamine à sept folioles (Cardamine heptaphylla), le polystic à dents sétacées (Polystichum setiferum), la parisette (Paris quadrifolia), le pétasite blanc (Petasites albus) etc. Les parois calcaires ombragées et humides du ravin de Duina abritent un groupement à base de fougères (UE 8210-18) avec le cystoptéride fragile (Cystopteris fragilis) et la scolopendre (Asplenium scolopendrium).

. Groupements de bas-marais, mégaphorbiaies et sources

33 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Ces groupements hygrophiles spécialisés croissent au niveau des sources, des résurgences, au bord de ruisseaux. Ils se rencontrent assez régulièrement sur le site mais n'occupent qu'une faible surface. La parvocariçaie (UE 7230-1) est une formation dominée par des petites plantes graminoïdes de la famille des cypéracées, avec l'éléocharis à cinq fleurs (Eleocharis quinqueflora), le blysmus comprimé (Blysmus compressus ), la laîche hérisson (Carex echinata). Elle existe au niveau de suintement en pied de paroi de quartzites et de pélites dans les gorges du Cians. La prairie humide à molinie (Molinia caerulea), laîche faux panic (Carex panicea), orchis à larges feuilles (Dactylorhiza fistulosa), UE 6410, a été observée notamment sur pélites dans les gorges du Cians et à l'Illion (Beuil). La végétation fontinale à cardamine à feuilles d'asaret (Cardamine asarifolia), alchémille coriace (Alchemilla coriacea) et benoîte des ruisseaux (Geum rivale) croît le long des petits ruisseaux de montagne, dans les gorges du Cians, le ruisseau de Raton, le ruisseau de Longon. Des formations à grandes plantes hygrophiles (mégaphorbiaies, UE 6430-8) se rencontrent aussi parfois en situation semi-ombragée au bord des torrents, avec l'impératoire (Imperatoria ostruthium), la menthe à longues feuilles (Mentha longifolia), le chérophylle de Villars (Chaerophyllum villarsii), la barbe de Bouc (Aruncus dioicus). Ces mégaphorbiaies existent à Roubion dans le vallon de Saint-Sébastien, dans les gorges du Cians (Beuil), le ruisseau de Gaudissart (Ilonse).

. complexe de falaise calcaire montagnarde A l’étage montagnard, les falaises et rochers calcaires sont colonisés par l’association du Saxifragetum lingulatae, endémique des Alpes maritimes et ligures, avec le saxifrage à feuilles en languettes (Saxifraga callosa), l’aspérule à six feuilles (Asperula hexaphylla), la micromérie marginée (Micromeria marginata), la primevère marginée (Primula marginata), l’hormathophylle à feuilles d’halimium (Hormathophylla halimifolia), UE 8210-8. Ce groupement chasmophytique est souvent associé dans les ubacs à des vires à seslérie bleue (Sesleria caeruleae), dans lesquels se rencontre la gentiane de Ligurie (Gentiana ligustica, espèce DH2). Les localités où s’observe ce groupement typique sont par exemple la Pointe de Chavanette, la Pointe de Penna, Roubion. Les rochers et parois ombragées, dans les gorges et ravins abritent une association dominée par des fougères et des bryophytes, avec l’asplénium vert (Asplenium viride), le cystoptéride fragile (Cystopteris fragilis), UE 8210-17.

. complexe de falaise siliceuse montagnarde La végétation silicicole des falaises est développée sur les grands massifs de pélites rouges des gorges du Cians et du Raton, ainsi que sur les barres de quartzites et grès roses qui surmontent ces affleurements de pélites. En adret, c’est un groupement de l’Asplenion septentrionalis qui est présent, caractérisé par des petites fougères : l’asplénium septentrional (Asplenium septentrionale), l’asplénium capillaire noir (Asplenium adiantum-nigrum), le cétérach officinal (Ceterach officinarum), UE 8220-12. Sur quartzite, il se développe également un fourré arbustif saxicole avec le peuplier tremble (Populus tremula) et l’amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis). En pied de barre s’observe régulièrement un groupement nitrophile original du Sisymbrion officinalis à Descurainia sophia, brome des toits (Bromus tectorum), orge des rats (Hordeum murinum).

34 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Les falaises d’ubac présentent une végétation souvent appauvrie, avec parfois seule la primevère marginée (Primula marginata), et la présence rare comme à Roubion du silène à feuilles en cœur (Silene cordifolia), espèce subalpine endémique. En pied de paroi humide et ombragée croît dans certains sites comme le vallon de l’Ablé à Beuil un groupement original de petites espèces mésohygrophiles (microphorbiaie), avec la violette à deux fleurs (Viola biflora), le saxifrage à feuilles rondes (Saxifraga rotundifolia), la véronique à feuilles d’ortie (Veronica urticifolia), l’orpin à odeur suave (Sedum fragrans), UE 8210-17.

II.8.5. L’étage montagnard de tendance oroméditéranéenne

L’étage oroméditerranéen est l’équivalent de l’étage montagnard en ambiance climatique méditerranéenne. Il occupe les versants d'adret, caractérisés par un déneigement précoce. Principalement asylvatique6, il est constitué par des garides et des pelouses écorchées, composées de plantes à port en coussinets épineux et de graminées xérophiles.

. La série supérieure du pin sylvestre Elle se rencontre principalement sur calcaire, plus rarement sur pélites, entre 1 500 et 2 100 m en adret (les Cluots). Le stade forestier, quand il est présent (Crête de Tigène, Mont de Lieuche), est une pineraie de pin sylvestre plus ou moins claire, à buis (Buxus sempervirens) et genévrier commun (Juniperus communis). Cette forêt est presque partout supplantée par des formations secondaires dont une des plus caractéristiques est la pelouse écorchée en coussinets à astragale toujours vert (Astragalus sempervirens) et bugrane du Mont-Cenis (Ononis cristata) de l’Astragalo sempervirentis-Onosmetum fastigiatae (UE 4090-5), qui couvre de grandes surfaces dans les secteurs des Cluots, du Lauvet d'Ilonse et du Dôme de Barrot. Une pelouse de l'Ononidion cristatae, floristiquement proche de cette dernière, à anthyllide des montagnes (Anthyllis montana), globulaire à feuilles en cœur (Globularia cordifolia) et bugrane striée (Ononis striata) mais dépourvue d'astragale toujours vert s'observe sur une grande partie du Lauvet d'Ilonse. Beaucoup plus localisée, sur l'adret de la Crête de Tigène, une pelouse à grande avoine (Helictotrichon sempervirens) et centaurée de Trionfetti (Centaurea triumfetti subsp. axillaris) de l’Ononido cristatae-Helictotrichenion sempervirentis (UE 6170-13l) s’étend sur une faible surface avec un aspect caractéristique. Ces pelouses peuvent évoluer rapidement vers des garides d'altitude à genêt cendré (Genista cinerea), genévrier commun (Juniperus communis) sous sa forme prostrée et cotonéaster à sépales obtus (Cotoneaster obtusisepalus) du Lavandulo angustifoliae-Juniperetum sibiricae (UE 4090) ou vers des fourrés arbustifs à buis (Buxus sempervirens) et genêt cendré (Genista cinerea) de l’Amelanchierion ovalis, enrichis en prunier de Briançon (Prunus brigantina) dans les secteurs les plus continentaux. A la limite supérieur de l'étage, vers 1 900-2 000 m d’altitude , se rencontre une pelouse rase sur replats

6 Ne présentant pas d’arbres.

35 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 rocailleux, souvent surpâturée, à valériane tubéreuse (Valeriana tuberosa), tulipe méridionale (Tulipa australis), laîche humble (Carex humilis) et laîche toujours vert (C. sempervirens) dans les secteurs de la Tête de Giarons, des Cluots et du Dôme de Barrot. Les zones les plus érodées et les éboulis sont pratiquement dépourvus de végétation ou sont colonisés par des groupements spécialisés : - Le groupement à calamagrostide argentée (Achnatherum calamagrostis) et épilobe romarin (Epilobium dodonaei subsp. dodonaei) du Stipion calamagrostis (UE 8130-1) dans la partie inférieure de l'étage. - Le groupement à centranthe à feuilles étroites (Centranthus angustifolius) et calamagrostide argentée de l’Achnathero calamagrostis-Centranthetum angustifolii (UE 8130-1) dans les parties plus continentales des vallées. - Le groupement des éboulis calcaires fins et affleurements de marne noire à valériane des montagnes (Valeriana montana), fétuque dimorphe (Festuca dimorpha) et saxifrage faux aïzoon (Saxifraga aizoides) du Petasition paradoxi (UE 8120-4).

II.8.6. L’étage subalpin

L’étage subalpin débute en versant nord à l’altitude de 1700 m environ, en adret à 1900-2000 m, jusqu’à 2300-2400 m, il est ensuite relayé par l’étage alpin (absent sur le site). C’est l’étage des forêts de conifères : mélèze, épicéa, pin à crochets et des alpages pâturés par des troupeaux ovins.

. série méridionale du pin à crochets

Cette série montre un beau développement à Roubion au Testal et le long de la crête s’étendant du Testal à la Pointe de Chamia. Ailleurs, sa présence est théorique car ne sont présents que des stades herbacés, comme dans le secteur du Dôme de Barrot – Cime de Raton. Deux groupements forestiers ont été distingués : sur calcaire compact une pineraie de pin à crochet (Pinus uncinata) à raisin d’ours (Arctostaphyllos uva- ursi), seslérie bleue (Sesleria caerulea), amélanchier à feuilles ovales (amelanchier ovalis), UE *9430 ; sur pente marneuse d’ubac une pineraie de pin à crochet à calamagrostide bigarrée (Calamagrostis varia), tofieldie calyculée (Tofieldia calyculata), laîche de Tende (Carex ferruginea subsp. tenax), UE *9430. Les stades herbacés sont représentés par des pelouses du Seslerion caeruleae, notamment un groupement d’un grand intérêt sur croupes et crêtes rocheuses à androsace velue (Androsace villosa), anthyllide des montagnes (Anthyllis montana), laîche humble (Carex humilis), UE 6170-9.

. série subalpine de l'épicéa

L'existence de cette série est théorique sur le site. En effet le climax en est rarement réalisé dans les Alpes sud-occidentales (OZENDA, 1981). Cette série

36 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 occupe la partie inférieure de l’étage subalpin, de 1700 à 2000 m. d’altitude, en ubac. Au niveau forestier, elle correspond à des mélézeins dans lesquels l’épicéa prend une place non négligeable (UE 9410). Le plus souvent le stade forestier n’est pas mature, et est remplacé par des mélézeins pionniers ayant colonisé des alpages. Lorsque la forêt d’épicéas est potentielle, secteur de Roubion, de Roure, et de Beuil, la pessière à myrtilles et mousses est caractérisée par la listère cordée (Listera cordata) et au col de la Couillole par la très rare mousse Ptilium crista-castrensis.Ces derniers sont représentés sur substrat calcaire par des pelouses à laîche sempervirente (Carex sempervirens) et téphroséris à feuilles entières (Tephroseris integrifolia subsp. integrifolia), fétuque violette (Festuca violacea), UE 6170-1, installées sur pentes faibles d’ubac, ou sur replats décarbonatés par des pelouses à nard raide (Nardus stricta), UE 6230-13. Cette série serait présente sur les principaux sommets du site : Tête de Pommiers, Tête de Giarons, Les Cluots, Lauvet d'Ilonse, Plateau Saint-Jean, Faux Raton.

. série du cembro et du mélèze

Cette série est présente à l’étage subalpin moyen sur le site, à partir de 2000 m, un peu plus bas dans la partie la plus au nord, sur substrat siliceux. Il est à noter que le site est en dehors de l’aire naturelle du pin cembro, seul le mélèze est présent. On peut distinguer deux sous séries.

sous-série calcicole : cette sous-série a été observée notamment à la montagne d'Auvare, au Dôme de Barrot, à la Cime de Raton, au Mont Autcellier. Elle n’y est représentée que par des stades asylvatiques, semblables à ceux de la série subalpine de l’épicéa: pelouse calcicole en gradins à seslérie bleue du Seslerion caeruleae (UE 6170-7), pelouse à laîche sempervirente (Carex sempervirens), téphroséris à feuilles entières (Tephroseris integrifolia subsp. integrifolia), et fétuque violette (Festuca violacea), UE 6170-1, pelouse à nard raide (Nardus stricta), UE 6230-13. Sur le point culminant du site (Mont Autcellier), à 2200 m. d’altitude, existe un groupement qui montre une tendance nettement alpine, il s’agit d’une pelouse rase sur crête rocheuse à Kobresia myosuroides et dryade à huit pétales (Dryas octopetala), UE 6170-6. Le stade initial de la sous-série est un éboulis calcaire du Thlaspion rotundifoliae (UE 8120-3), avec la crépide pygmée (Crepis pygmaea), la renoncule de Seguier (Ranunculus seguieri), la bérardie laineuse (Berardia subacaulis).

sous-série sur silice : cette sous-série n’est bien développée que dans le nord du site, autour du Mont Autcellier. Deux variantes existent, conditionnées par la durée d’enneigement, donc l’exposition. En ubac : mélézein pur à rhododendron ferrugineux (Rhododendro-Vaccinietum laricetosum, UE 9420), dont le stade de dégradation est une lande à rhododendron (Rhododendron ferrugineum), myrtille (Vaccinium myrtillus) et airelle des marais (Vaccinium uliginosum), UE 4060-4. En adret, c’est un mélézein clair à genévrier nain du Juniperion sibiricae (UE 9420), avec des landes à genévrier nain (Juniperus sibirica), raisin d’ours (Arctostaphyllos uva-ursi) et cotonéaster du Jura (Cotoneaster juranus), UE 4060-6, des pelouses écorchées du Festuco scabriculmis - Potentilletum valderiae avec

37 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 la potentille de Valderi (Potentilla valderia), la centaurée à une fleur (Centaurea uniflora), le jonc trifide (Juncus trifidus).

. complexe de falaise siliceuse subalpine En adret, les falaises et rochers siliceux abritent sur le Mont Autcellier le Silenetum cordifoliae (UE 8220-9), assocation endémique du massif du Mercantour- Argentera, avec le silène à feuilles en cœur (Silene cordifolia) et le gaillet de Tende (Galium tendae). Dans le secteur du Dôme de Barrot, cette association s’appauvrit nettement, et ne renferme plus que le silène à feuilles en cœur dans les barres de l’Illion, où cette espèce atteint sa limite d’aire la plus sud-occidentale. En ubac, le Saxifragetum pedemontanae (8220-9) est présent uniquement à la Tête de Costa près du Mont Autcellier, avec comme caractéristique l’endémique Saxifraga pedemontana.

. complexe de falaise calcaire subalpine Les falaises calcaires subalpines sont bien développées sur le Dôme de Barrot et à Roubion au Testal, sur de puissantes barres triasiques. C’est le domaine du Phyteumo charmelii – Bupleuretum petraeae (UE 8210-12), association des fissures de rochers, avec la raiponce de Charmeil (Phyteuma charmelii), le buplèvre des rochers (Bupleurum petraeum), l’avoine sétacé (Helictotrichon setaceum).

II.9. Le contexte administratif

II.9.1. Organisation du territoire et communes concernées

Cartes n°2 à 4 : Communes, Cantons et Intercommunalités

Le site NATURA 2000 concerne le territoire de 16 communes. Le découpage administratif est assez complexe avec la présence de plusieurs territoires de coopération intercommunale. Ainsi l’ensemble des communes de ce site recoupe 4 cantons, 2 communautés de communes, une métropole, deux syndicats intercommunaux, un syndicat mixte : . Le canton de Puget-Théniers comprenant Auvare, Puget-Rostang et Rigaud. . Le canton de Villars-sur-Var comprenant Bairols, Lieuche, Massoins, Pierlas Thiéry et Tournefort. . Le canton de Guillaumes comprenant Beuil et Guillaumes. . Le canton de Saint-Sauveur-sur-Tinée avec Ilonse, Roubion, Roure et Saint- Sauveur-sur-Tinée. . La Communauté de Communes des Vallées d’Azur (CCVA) comprenant : Auvare, Lieuche, Massoins, Pierlas, Puget-Rostang, Rigaud, Thiéry, Villars-sur- Var. . La Métropole Nice Côte d’Azur comprenant : Bairols, Ilonse, Roubion, Roure, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Tournefort.

38 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 . La Communauté de communes de Cians Var comprenant Beuil et Guillaumes. . Le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple (SIVOM) de Valberg comprenant : Guillaumes . Le Syndicat Mixte de la station de Valberg comprenant : Beuil . Le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple (SIVOM) de la Tinée comprenant : Bairols, Ilonse, Roubion, Roure, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Tournefort

II.9.2. Zonage patrimonial et mesures de protection

II.9.2.1. Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF)

De par la superficie du site NATURA 2000, son amplitude altitudinale, la diversité des substrats géologiques présents et le nombre d’espèces animales et végétales patrimoniales que le site abrite, plusieurs secteurs sont inscrits à l’inventaire national des ZNIEFF de 1988 et à sa version actualisée (2e génération). Cet inventaire scientifique n'a pas de portée juridique, il permet seulement d'identifier les zones de haut intérêt biologique.

Carte n° 6 : ZNIEFF

a. ZNIEFF de type I

Les ZNIEFF de type I correspondent à des secteurs bien délimités, caractérisés par leur intérêt biologique remarquable : présence d’espèces et/ou d’associations d’espèces ou de milieux, rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel régional ou national.

. n°06-100-129 : Gorges du Cians. Cette ZNIEFF, qui s’étend sur 2 427 ha, comprend les gorges supérieures du Cians, taillées dans les schistes rouges et incluses dans le site NATURA 2000, et les gorges inférieures, taillées dans les calcaires marneux du Crétacé moyen et supérieur. Les groupements rupicoles sont spectaculaires et abritent plusieurs espèces végétales rares. Le cortège faunistique est caractérisé par la présence de 7 espèces animales d’intérêt patrimonial dont 2 espèces déterminantes.

. n°06-100-142 : Forêt de la Fracha – Montagne de l’Estrop. Cette ZNIEFF, qui s’étend sur 13 284 ha, est localisée dans le périmètre du Parc National du Mercantour et se superpose partiellement à la zone nord du site NATURA 2000. Le paysage est composé de pelouses et de bois pâturés, mélézins et pinèdes, qui tranchent avec les sommets secs et rocailleux de la chaîne du Mounier. Dans la partie sud, il existe une zone de marais permanents et de pelouses humides. De nombreuses espèces végétales présentes dans cette zone sont d’intérêt

39 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 patrimonial dont la potentille blanche (Potentilla alba), espèce rare, et la rhapontique des Alpes (Stemmacantha heleniifolia heleniifolia). Le cortège faunistique présente un intérêt biologique élevé avec 28 espèces d’intérêt patrimonial dont 6 espèces déterminantes.

. n°06-100-158 : Forêt de Duina – Mont Fracha. Cette ZNIEFF, qui s’étend sur 9 167 ha, est partiellement incluse dans le site NATURA 2000. Il s’agit d’un territoire montagneux, aux sommets souvent soulignés par des barres rocheuses, parcouru par de profonds torrents, aux débits irréguliers. La ZNIEFF abrite des pelouses, des landes et des massifs forestiers, riches sur le plan floristique avec la présence remarquable de la centaurée de Verguin (Centaurea balbisiana verguinii) et du géranium de Bohème (Geranium bohemicum). Le cortège faunistique est caractérisé par 10 espèces d’intérêt patrimonial dont 3 espèces déterminantes.

Deux ZNIEFF de type I possèdent des limites conjointes avec le site NATURA 2000 :

. n°06-100-111 : Mont Raya – Cayre d’Archas – Mont Giraud, en limite nord-est du site NATURA 2000, sur la commune de Saint-Sauveur-sur-Tinée. Cette ZNIEFF, qui s’étend sur 10 042 ha, est localisée dans le périmètre du Parc National du Mercantour. Il s’agit d’un territoire de moyenne et haute montagne dont le relief tourmenté présente de nombreux ravins, barres rocheuses et lacs d’altitude. Les secteurs les plus hauts sont dominés par des pâturages d’altitude et des forêts. La zone est remarquable sur le plan floristique avec, entre autres, la gentiane de Ligurie (Gentiana ligustica). Le cortège faunistique est caractérisé par 34 espèces animales d’intérêt patrimonial dont 16 espèces déterminantes.

. n°06-100-138 : Massif du Tournairet et du Brec d’, en limite est du site NATURA 2000, sur la commune d’Ilonse. Cette ZNIEFF, qui s’étend sur 19 270 ha, correspond à un vaste territoire montagneux composé de reliefs orientés nord-sud. La zone se situe à un carrefour biogéographique où les conditions climatiques ont permis le maintien d'espèces relictes. Les étages montagnard et subalpin sont occupés, en partie, par des sapinières. Le charme, rare dans le département des Alpes-Maritimes, est présent dans la zone ainsi que l’ostrya, en limite d’aire de répartition dans le département. Le cortège faunistique est caractérisé par la présence de 40 espèces patrimoniales dont 13 espèces déterminantes.

b. ZNIEFF de type II

Les ZNIEFF de type II correspondent à de grands ensembles naturels riches et peu modifiés ou offrant des potentialités biologiques importantes.

. n°06-128-100 : Lauvet d’Ilonse – Tête de Pérail. La ZNIEFF, qui s’étend sur 8 941 ha, se superpose, en partie, au secteur central et sud du site NATURA 2000. Elle correspond à de hautes montagnes aux sommets arrondis, occupés

40 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 par de vastes pâturages. Le cortège faunistique est caractérisé par la présence de 17 espèces d’intérêt patrimonial dont 3 espèces déterminantes.

. n°06-132-100 : Dôme de Barrot – Tête de la Colombière – Mont Mayola – La Roudoule. La ZNIEFF, qui s’étend sur 15 958 ha, se superpose, en partie, au secteur central du site NATURA 2000, dans le secteur ouest. Elle se situe également en partie dans la zone périphérique du Parc National du Mercantour. Certains sommets de la zone culminent à plus de 2 000 m d’altitude. Les adrets sont occupés par des cultures, des friches et des taillis méditerranéens, s’opposant aux forêts et aux pâturages d’altitude des ubacs. Le cortège faunistique est caractérisé par la présence de 12 espèces patrimoniales dont 4 espèces déterminantes.

Une ZNIEFF de type II possède des limites conjointes avec le site NATURA 2000 :

. n°06-140-100 : Le Var. Cette ZNIEFF, qui s’étend sur 1 719 ha, correspond au cours d’eau, de sa source à jusqu’à son embouchure à Saint-Laurent- du-Var. Dans la partie amont, le Var forme des gorges très encaissées, dans les schistes rouges (gorges de Daluis). Puis il traverse des bancs de calcaires durs (défilé du Chaudan). Dans la partie aval, le Var traverse des ripisylves de la série méditerranéenne du peuplier blanc. Il y est totalement aménagé : micro-centrales électriques, artificialisation des berges, ponts, etc.

Carte n°7 : Autres zonages de protection

II.9.2.2.. Le réseau NATURA 2000

Le site NATURA 2000 FR9301556 possède des limites conjointes avec le site NATURA 2000 FR9301559 du Mercantour, correspondant à la zone cœur (ancienne zone centrale) du parc, en limite nord du site. Le SIC FR9301559 au titre de la directive « Habitats » s’étend sur 68 073 ha et se superpose à la ZPS FR9310035 « Le Mercantour » au titre de la directive « Oiseaux ».

Ce site est constitué d’une zone de montagnes des Alpes du Sud, située entre 450 m et plus de 3 000 m d’altitude. La zone est caractérisée par de nombreux contrastes liés au climat, à l’altitude et à l’exposition, qui sont à l’origine d’une très grande diversité d’espèces et de milieux. La zone est exceptionnelle sur les plans floristique et faunistique avec un nombre élevé d’espèces endémiques. Ce territoire a vu la première population de loup se réinstaller dans les Alpes françaises.

La ZPS Mercantour est également caractérisée par la présence de 24 espèces d’oiseaux relevant de l’annexe I de la directive « Oiseaux » dont : le circaète Jean le Blanc, l’aigle royal, le faucon pèlerin, le lagopède, le tétras lyre, la bartavelle, le hibou Grand-Duc, la chevêchette d’Europe, la chouette de Tengmalm, l’engoulevent d’Europe, le pic noir et le crave à bec rouge.

41 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

II.9.2.3. Le Parc national du Mercantour

Le site NATURA 2000 FR9301556 possède des limites conjointes avec la zone cœur (ancienne zone centrale) du Parc National du Mercantour (PNM). Un tiers du site NATURA 2000 se situe dans l’aire optimale d’adhésion (ancienne zone périphérique) du PNM et concerne cinq communes : Guillaumes, Beuil, Roure, Roubion et St Sauveur sur Tinée. Le parc a été créé le 18 août 1979 par le décret n°79-696. La plus grande part des activités humaines est réglementée en zone coeur. L’aire d’adhésion constitue une zone tampon entre les espaces de droit commun et l’espace d’exception que constitue la zone coeur. Elle n’est soumise à aucune contrainte particulière, sauf en matière de publicité. Elle fait l’objet d’un projet de territoire, sur 12 ans approuvé par le conseil d’administration du parc visant des objectifs d’aménagement du territoire, d’ordre social, économique et culturel prenant en compte la protection de l’environnement. Elle doit faciliter l’accueil et l’hébergement des visiteurs. (voir aussi paragraphe II. 9.3.1)

II.9.2.4. Les réserves de chasse et de faune sauvage

Les réserves de chasse et de faune sauvage, instituées par arrêté préfectoral, conformément au Code de l’Environnement, ont pour objectifs principaux : . de protéger les oiseaux migrateurs conformément aux engagements internationaux ; . d’assurer la protection des milieux naturels indispensables à la sauvegarde des espèces menacées ; . de favoriser la mise au point d’outils de gestion des espèces de faune sauvage et de leurs habitats ; . contribuer au développement durable de la chasse au sein des territoires ruraux.

Tout acte de chasse y est en principe interdit. Néanmoins elle peut être exceptionnellement autorisée sous certaines conditions restrictives, pour certaines espèces gibiers données. Des captures d’espèces à des fins scientifiques ou de repeuplement peuvent également être autorisées. Près de 15 % de la surface du site NATURA 2000 est concernée par l’existence de réserves de chasse et de faune sauvage.

. La réserve de chasse et de faune sauvage des 7 communes appelée aussi réserve de la montagne des Quatre Cantons. Créée en 1982, elle s’étend sur 1 320 ha, entre 350 et 1 804 m d’altitude et concerne les communes d’Ilonse, Pierlas, Thiéry, Lieuche, Massoins, Tournefort et Villars-sur-Var. La réserve occupe le versant nord du vallon de Duina et le bassin supérieur des torrents naissant sur les pentes du Mont Lieuche et de la cime des Quatre Cantons. Elle est principalement dominée par des forêts de résineux en ubac (sapin, épicéa et mélèze) et des forêts de pins sylvestres, chênes pubescents, bouleau, tremble et chêne vert en adret. Elle a pour but principal le développement des populations d’espèces de montagne, notamment le chamois, ainsi que des populations de tétras lyre et de perdrix rochassière. Les communes ont d’abord décidé d’en

42 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 confier la gestion à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Aujourd’hui cette réserve est administrée par la fédération des chasseurs des Alpes-Maritimes. La réserve de chasse de la forêt domaniale de la Madone s’étend sur 183 ha (communes de Thiéry et Villars-sur-Var) et participe à cette réserve intercommunale de la montagne des Quatre Cantons.

. La réserve de chasse et de faune sauvage du Pommier appelée aussi réserve de chasse de Pierlas créée en 1982 s’étend sur 1099 hectares sur la commune de Pierlas entre 850 m et 2 106 m d’altitude. Il s’agit d’un site de moyenne montagne, occupant la partie la plus élevée du massif bordant le haut vallon de Pierlas jusqu’à la cime des Cluots, à 2 106 m d’altitude, et les gorges du Cians. La réserve est principalement occupée par des pierriers, pelouses maigres et landes. Comme pour la réserve de chasse de la montagne des Quatre Cantons, la gestion en a d’abord été confiée à l’ONCFS puis à la FDC06. La réserve de chasse du Pommier a pour but principal le développement des populations d’espèces de montagne dont le chamois. Par ailleurs cette réserve abrite un site de référence de perdrix rochassière aujourd’hui suivi par la FDC06 et dont les données incrémentent un programme national de suivi des galliformes de montagnes coordonné par l’Observatoire des Galliformes de Montagne (OGM).

D’autres réserves de chasse de superficie moindre sont également présentes sur le site :

. Les réserves « le Magasin » (56 ha) et de L’Eusiéra (61 ha) créées respectivement en 1965 et 1991, s’étendent toutes deux sur la commune de Bairols. Elles jouxtent la réserve de Chasse des Quatre cantons et sont gérées par l’association communale de chasse de Bairols.

. La réserve Saint-Jean créée en 1972 couvre 438 hectares sur la commune de Beuil. Elle est gérée par l’association communale de chasse de Beuil.

. La réserve du Raton créée en 1971 couvre 199 hectares sur la commune d’Auvare et est gérée par l’association communale de chasse d’Auvare.

. La réserve de chasse et de faune sauvage de l’Abric, créée en 1980 couvre 234 hectares sur la commune de Rigaud et est gérée par l’association communale de chasse de Rigaud

II.9.2.5. La série d’intérêt écologique de la forêt domaniale de la Madone

Cette série forestière d’une superficie de 188 hectares fait partie de la forêt domaniale de la Madone (1035 ha) située sur la commune de Thiéry. Elle est partiellement incluse dans le site Natura 2000 des Quatre Cantons (120 ha) et totalement intégrée dans la réserve de Chasse des Quatre Cantons. L’objectif principal de gestion de cette série stipulé dans l’aménagement forestier (ONF, 2004) est la préservation de nombreuses espèces végétales protégées telles

43 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Asperula hexaphylla, Centaurea balbisiana subsp. verguinii, Gentiana ligustica, Lilium bulbiferum var. croceum, Lilium pomponium, Primula marginata et Micromeria piperella. Les habitats naturels les plus remarquables de ce secteur sont les grandes falaises calcaires et siliceuses présentes sous la pointe de Chavanette (habitats d’intérêt communautaire : Codes UE 8220 et 8210-7) qui de plus accueillent des oiseaux remarquables comme l’aigle royal (Aquila chrysaetos) et le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) (BOET, 2003).

II.9.2.6. Les sites inscrits et classés

Ce sont des sites naturels qui bénéficient d’une protection en application de la loi du 2 mai 1930 relative à la protection des monuments naturels et des sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Cette loi est désormais codifiée aux articles L. 341-1 à 22 du code de l’environnement. Ses décrets d’application y sont codifiés aux articles R. 341-1 à 31. En site classé, toute modification de l’état ou de l’aspect du site est soumis à une autorisation spéciale soit du préfet, soit du ministre chargé des sites après consultation de la commission départementale. En site inscrit, les demandes d’autorisation de travaux susceptibles d’affecter l’espace sont soumises à l’Architecte des Bâtiments de France qui émet un avis simple sauf pour les travaux de démolition qui sont soumis à un avis conforme.

5 sites inscrits et un site classé ont été recensés sur les communes du site Natura 2000 des Quatre Cantons dont les Gorges du Cians qui traversent le site :

Libellé des Sites Communes Classement Date arrêté Position Gorges du Cians Beuil Inscrit 05/12/1952 Gorges du Cians Pierlas Inscrit 05/12/1952 Gorges du Cians Rigaud Inscrit 05/12/1952 Hors site Cians Thiéry Inscrit 05/12/1952 Village Ilonse Inscrit 25/06/1973 Hors site Ruines du château et Guillaumes Classé 04/11/1931 Hors site parcelles boisées avoisinnantes

II.9.2.7. Patrimoine architectural classé : monuments historiques

Ce sont des monuments qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, scientifique ou technique. Tout paysage ou édifice situé dans un rayon de 500 m autour d’un monument classé ou inscrit et visible de ce dernier ou d’un point de vue est soumis à des

44 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 réglementations spécifiques en cas de modification. Toute construction, restauration, destruction projetée dans ce champ de visibilité doit obtenir l’accord préalable de l’Architecte des bâtiments de France.

Sept monuments inscrits et deux monuments classés ont été recensés sur les communes du site Natura 2000 des Quatre Cantons :

Monuments Communes Classement Date arrêté Position Chapelle Sainte-Croix Beuil Inscrit 06/12/1984 Hors site Eglise de la nativité de Lieuche Inscrit 26/04/1989 Hors site Notre-Dame Chapelle Saint Roubion Classé 16/03/1948 Hors site Sébastien Reste du Château Roubion Inscrit 22/12/1941 Hors site Chapelle Saint Roure Classé 28/08/1989 Hors site Sébastien Eglise paroissiale Saint- Roure Inscrit 03/11/1987 Hors site Laurent Eglise paroissiale Saint- Saint-Sauveur- Inscrit 12/12/1939 Hors site Sauveur sur-Tinée Eglise paroissiale Saint- Villars-sur-Var Inscrit 08/03/1983 Hors site Jean-Baptiste

II.9.3. Les risques naturels

Les risques naturels en zone de montagne existent et sont relativement importants. Ainsi deux communes du site, Guillaumes et Saint Sauveur-sur-Tinée ont élaboré ou élaborent un plan de prévention des risques concernant les inondations et les mouvements de terrain. Cependant s’il existe aussi des risques d’avalanche pour les communes les plus au nord du site et des risques d’inondation pour les deux communes pré-citées, les risques naturels les plus forts du site sont ceux concernant les incendies et de mouvements de terrains.

II.9.3.1. Incendie

Carte n°30 : Historique des principaux incendies Carte n°31 : Equipements D.F.C.I

Le risque est élevé du fait de la difficulté d’accès aux massifs forestiers et aux montagnes. Il a conduit à la mise en place d’un réseau d’équipements à vocation PFCI (Protection des Forêts Contre l’Incendie), entretenus par FORCE 06 du Conseil Général : - Pistes DFCI (Défense des Forêts Contre l’Incendie). - Points d’eau et citernes pour les véhicules terrestres et HBE (accessible aux hélicoptères bombardiers d’eau).

45 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Débroussaillement de sécurité le long des routes et de certaines pistes. - Entretien de coupes feux. - Brûlages dirigés pour prévenir des mises à feux non encadrées. - Patrouilles de surveillance et de guet « armées ».

Le risque potentiel est élevé en condition de sécheresse estivale essentiellement dans les zones basses et fréquentées. Toutefois c’est surtout en période hivernale que se produit la majorité des feux de montagne. Les incendies sont pour la plupart de cause inconnue. Pour ceux dont l’origine est clairement identifiée, on peut citer la foudre, les travaux agricoles, les lignes à haute tension, ou encore les jets d’objets incandescents.

Les surfaces incendiées au moins une fois sur la période 1931-1998 (principaux incendies recensés) se chiffrent à environ 1510 ha, soit 10 % de la surface du site. Les surfaces cumulées s’élèvent à 1882 ha. La surface incendiée est relativement faible par rapport à d’autres sites du département. En plus d’une modification violente du milieu, par destruction de la végétation en place, les incendies induisent plusieurs phénomènes : - Mortalité directe d’une partie de la faune. - Echauffement du sol avec dépression temporaire de la population microbienne, perte d’éléments minéraux et ralentissement de la décomposition des litières. - L’apport de cendres constitue une fertilisation, susceptible de lessivage rapide en cas de fortes pluies. - L’érosion est facilitée avec un départ des couches superficielles du sol qui ne sont plus retenues par la végétation.

L’ampleur des phénomènes évoqués est fonction de la violence (température, vitesse de passage) de l’incendie et de la période à laquelle il se produit.

II.9.3.2 Erosion

Des travaux de revégétalisation ont été réalisés au début du siècle dernier dans les forêts domaniales pour limiter l’érosion de sols dénudés. L’érosion était amplifiée par des défrichements et du surpâturage. Avec la déprise agricole, ces facteurs d’érosion ne constituent plus aujourd’hui de réelles menaces.

Aujourd’hui, les travaux de revégétalisation consistent essentiellement en l’entretien et le traitement des phénomènes accidentels et très localisés sur le site. C’est le cas de la forêt communale de Lieuche qui a subi un incendie en février 2002. La forêt domaniale de la Madone à Thiéry a aussi été soumise à ce genre de traitement après l’incendie de 1945. D’autres travaux R.T.M. ont été entrepris sur la commune de Bairols dans un lacet sous la balise 189 suite à un glissement provoqué par une arrivée d’eau régulière dans l’argile. Pour y remédier, le talus a été refait en amont et un drain a été installé, le tout consolidé par la création d’un enrochement et par la pose d’un grillage.

46 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Les autres travaux relevés se situent hors du site des Quatre Cantons : - Sur la commune de Lieuche, seuil en gabion en travers du vallon de Chaudanne. - Sur la commune de Rigaud. - Sur la commune de Roubion, travaux de confortement de falaise (filets de câbles, filets anti-sous-marins ASM).

II.9.4 L’aménagement du territoire et le foncier

II.9.3.1. Contexte

Géographiquement, la plupart des communes du site sont caractérisées par leur enclavement. Les routes accédant aux villages sont étroites et sinueuses, se terminant aux villages mêmes. De plus, s’il ne s’agit pas de très haute montagne, les dénivelés et la proportion des terrains présentant des pentes fortes sont des caractéristiques importantes ayant façonné un habitat regroupé soit en fond de vallée soit perché. Ces dénivelés sont aussi à l’origine des paysages de terrasses caractéristiques permettant d’augmenter les surfaces cultivables et de mieux conserver l’eau.

Aujourd’hui, après un fort exode rural tout au long du XXème siècle, les villages se repeuplent notamment pour ceux situés près des grands axes de communication (Villars-sur-Var, Guillaumes, Saint Sauveur-sur-Tinée), ou dont l’activité économique a été relancé par le tourisme et en particulier le tourisme des sports d’hiver (Beuil). Cependant, la population reste vieillissante et sa densité faible pour la majorité des communes. De plus, la part des actifs travaillant dans la communes est toujours faible et la part des des résidences secondaires ou innocupées est toujours importante bien qu’en légère diminution, montrant les difficultés de la zone à retrouver un dynamisme économique.

47 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 800

700

600

500

400

300 1990 1999 200 2009 100

0

Evolution de la population sur les communes du site en 30 ans : source INSEE

Il existe plusieurs documents de gestion et développement global du territoire soumis à la DTA (Directive Territoriale d’Aménagement) des Alpes-Maritimes approuvée en décembre 2003 fixant un cadre et des orientations en matière de gestion du territoire.

Ainsi dans sa charte de développement durable adoptée en 2003, le pays des Vallées d’Azur Mercantour (qui regroupe la Communauté de Communes Cians Var et la Communauté de Communes des Vallées D’Azur) a élaboré un projet de territoire pour 10 ans axé sur 6 orientations dont la préservation de la nature, facteur de développement durable. Ces orientations résument les ambitions du Pays dans les divers domaines concernés. Elles sont l’expression d’une stratégie globale de développement du territoire sur le long terme

Par ailleurs, le Parc national du Mercantour est doté aujourd’hui d’une charte, qui est l’aboutissement pour le parc, de la réforme engagée par la nouvelle loi des Parcs nationaux de 2006. Cette charte, validée par l’état en décembre 2012, a été réalisée suite à 4 ans de concertations avec les acteurs de ce territoire à l’origine d’un projet commun. Ce projet concerne les territoires en aire optimale d’adhésion, c’est-à-dire les communes de Beuil, Guillaumes, Roure, Roubion et St Sauveur sur Tinée. Il s’articule autour de douze orientations qui s’inscrivent autour de trois axes stratégiques : Pour un patrimoine préservé et valorisé ; Vers un développement économique durable et une haute qualité de vie ; Vers l’excellence environnementale.

Si plusieurs objectifs portent sur le coeur de Parc renforçant son caractère exemplaire en matière de protection, une douzaine d'orientations déclinées en

48 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 mesures prévoit des actions en aire optimale d'adhésion. Leur mise en œuvre, sur la base du volontariat, pourra être réalisée, accompagnée ou soutenue par le parc selon les cas. Ainsi les mesures 8 (Approfondir et partager la connaissance des milieux naturels et des espèces) et 9 (Soutenir la gestion des sites naturels de grande valeur écologique) de l’orientation 2 (Préserver les milieux naturels et les espèces) indiquent que dans les sites N2000 de l’aire optimale d'adhésion, les communes pourront bénéficier de l’appui technique et de l’expérience du PNM.

Il faut noter aussi que le Communauté de Communes Cians Var et l’ancienne Communauté de Communes de Tinée (maintenant intégrée dans la Métropole Nice Cote d’Azur) se sont engagés dans deux programmes de développement rural : le Plan d’Aménagement Durable et Solidaire (PADS) et le Programme Régional d’Aménagement Durable et Solidaire des Espaces Nordiques (PRADSEN).

II. 9.3.2. Statut du foncier et urbanisation

Les 16 communes du site sont des communes peu peuplées et peu concernées par les territoires artificialisées. Le statut des parcellaires donné par la couche SIG de l’Inventaire Forestier National (IFN) au 1/25000ème réalisée en 2004 donne une estimation de la surface et de la répartition des différents types de foncier. La carte montre que le parcellaire communal est encore souvent important contrairement au parcellaire domanial peu représenté sur le site.

49 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

Figure 3 : Statut foncier du site N2000 FR 9301556

Parmi ces communes, 10 n’ont pas encore de documents d’urbanisme permettant de planifier leur développement et sont soumis au Règlement National d’Urbanisme. Il existe par conséquent un risque d’expansion non maîtrisé des constructions au détriment d’espaces réservés à l’agriculture ou à fort intérêt naturel notamment là où la demande est plus forte comme autour des stations de sports d’hiver où des grands axes de communication. Cependant, le risque sur le site est limité car la quasi-totalité des zones habitées ne sont pas dans le périmètre NATURA 2000. Il existe seulement quelques habitations dispersées ou sous forme de hameaux (les Fontasses, Villa Souberre, le Rubi …). Par ailleurs, plusieurs communes ont une carte communale en prévision ou en cours d ‘élaboration notamment pour les communes ayant intégré la Métropole Nice Côte d’Azur qui doivent se doter dans les années à venir d’un PLU intercommunal qui sera élaboré très probablement dans le cadre du SCOT de Nice Côte d’Azur qui serait élargi.

Communes Document d’urbanisme AUVARE Réglement National d’Urbanisme (RNU)

50 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 BAIROLS RNU BEUIL POS GUILLAUMES RNU ILONSE Carte communale LIEUCHE RNU MASSOINS Carte communale en prévision PIERLAS RNU PUGET ROSTANG Carte communale RiGAUD Carte communale en cours d’élaboration ROUBION RNU ROURE Carte communale SAINT SAUVEUR-SUR-TINEE RNU THIERY Carte communale en prévision TOURNEFORT RNU VILLAR-SUR-VAR Carte communale Tableau : liste des documents d’urbanisme des communes du site

51 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

III. INVENTAIRE DU PATRIMOINE NATUREL

52 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 III.1. Les habitats naturels

III.1.1. Méthode d’étude de la végétation

Cartographie des habitats naturels

Les habitats naturels du site « Les Quatre Cantons » ont fait l’objet d’une cartographie réalisée par Benoît OFFERHAUS et Corinne FRACHON à l’aide de photographies aériennes au 1/10 000, sur lesquelles les contours des habitats ont été tracés directement sur le terrain. La période de prospection s’est étalée sur deux années entières, de janvier 2003 à décembre 2004. Les données de terrain et la cartographie ont ensuite été rentrées sur Système d’Information Géographique (SIG) (logiciel Data Expert), en utilisant notamment des orthophotoplans.

Méthode d’étude de la végétation

Pour identifier et cartographier les habitats naturels conformément au cahier des charges validé par le CSRPN, la méthode phytosociologique synusiale intégrée (voir GILLET et al. 1991 et GILLET 1986) a été utilisée. Il s’agit d’une méthode d’étude de la végétation à différents niveaux de perception, particulièrement pertinente pour une cartographie des habitats à l’échelle du 1/10000 ou du 1/25000. Afin de caractériser les habitats, environ 236 relevés phytosociologiques ont été effectués sur le site. Ceux concernant les habitats d’intérêt communautaire ou prioritaires sont joints aux fiches descriptives des habitats sous forme de tableaux.

La lecture des fiches habitats (cf. Annexes du DOCOB) nécessite au préalable la définition de quelques concepts phytoécologiques de base (d’après GILLET et al. 1991 et GILLET 1986) :

 Synusie : communauté concrète de plantes ou d’animaux suffisamment proches par leur espace vital, leur comportement écologique et leur périodicité pour partager à un moment donné une même niche écologique (compartiment structurel et écologique) à l’intérieur d’un habitat naturel. Exemples : synusie de mousses croissant à la base des troncs d’arbres dans une forêt ; synusie de plantes annuelles d’une pelouse ouverte ; synusie d’insectes xylophages d’une souche pourrissante ; synusie d’oiseaux nicheurs d’une falaise.

 Phytocénose : communauté végétale formée d’un complexe de synusies végétales organisées spatialement, temporellement et fonctionnellement au sein d’un même habitat, et liées les unes aux autres par de fortes relations de dépendance écologique, dynamique et génétique. Par exemple une phytocénose forestière pluristratifiée est un agencement intime d’une ou plusieurs synusies arborescentes, arbustives, herbacées et bryolichéniques.

53 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1  Téséla : unité de végétation correspondant à un complexe de phytocénoses dérivant les unes des autres par des successions secondaires progressives (ex. abandon pastoral) ou régressives (ex : défrichement) et correspondant à un même climax potentiel actuel. Ex : paysage végétal comprenant pelouses, prairies, cultures, friches, fourrés, lisières, forêts d’une même série dynamique de végétation.

 Biocénose : ensemble intégré de toutes les synusies végétales et animales fortement interdépendantes de producteurs, de consommateurs et de décomposeurs partageant pendant une période donnée un même biotope.

 Biotope : espace occupé par une biocénose, caractérisé par un ensemble de conditions abiotiques globales.

 Habitat naturel (ou biogéocénose) : portion de la biosphère où, sur une certaine étendue, la biocénose et le biotope restent uniformes. Il désigne un milieu naturel dans lequel vit (« habite ») une espèce ou un groupe d’espèces. Les limites d’un habitat naturel sont généralement déterminées par celles de la phytocénose.

Outils d’identification des habitats et nomenclatures de référence

Les différents outils existants pour la typologie des habitats sont basés sur la phytosociologie.

 Au niveau européen :

- Nomenclature CORINE biotopes :

CORINE biotope est un catalogue typologique hiérarchique des habitats européens utilisé pour la détermination et la cartographie des habitats dans les sites Natura 2000. Outre son caractère incomplet, notamment pour la région méditerranéenne, cette typologie présente de nombreuses incohérences : le concept d’habitat au sens de cette nomenclature recouvre des choses fort différentes, et ne correspond pas toujours à la définition précédente. Si de nombreux habitats CORINE correspondent aux limites d’une phytocénose (cas des forêts), d’autres correspondent seulement à des synusies (ex. 22.411 communautés de lentilles d’eau ; 34.5131 communautés annuelles calciphiles méditerranéennes), d’autres encore correspondent à des biotopes (62.3 glaciers ; 21 lagunes ; 17.1 plages de galets sans végétation etc).

- Manuel d’interprétation des habitats de l’union européenne, version EUR 15/2, octobre 1999 :

Il propose des « définitions scientifiques claires et opérationnelles » des types d’habitats prioritaires et communautaires de l’annexe I de la Directive Habitats, Faune, Flore 92/43/CEE, plus précises que celles données dans le catalogue CORINE biotopes.

 Au niveau français :

54 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Les cahiers d’habitats :

Ces cahiers ont pour objectif de faciliter l’identification et la gestion des habitats de l’annexe I de la Directive Habitats présents en France. Chaque habitat est décliné en différents habitats élémentaires correspondant à une ou plusieurs associations végétales reconnues en France. Chacun des habitats élémentaires fait l’objet d’une fiche descriptive. Par exemple, l’habitat communautaire « 9340 Forêts à Quercus ilex et Quercus rotundifolia » se décline pour la France en 12 habitats élémentaires.

III.1.2 Les grands types de milieux

Carte n°8: Grands types de milieux

Composition du site Surface (en ha) % couvert sur le % estimé dans le FSD (grands types de milieux) site Forêts de résineux 5480 36 15 Forêts mixtes _ _ 10 Taillis, garides 4670 31 25 Pelouses montagnardes à 2602 17 8 alpines Forêts caducifoliées 1498 10 10 Eboulis 451 3 15 Falaises 179 1 Pelouses sèches 81 <1 9 Prairies et ourlets 64 <1 5 Plantations d’arbres 43 <1 1 Lits de rivière 41 <1 1 Zones urbanisées 8 <1 1 Prairies humides, bas- 5 <1 marais

Les forêts de résineux, regroupant les pinèdes sylvestres, les pessières-sapinières et les mélézeins occupent la plus grande surface du site (36%) avec les divers types de landes et taillis à genêt cendré et buis (31%). Les pelouses montagnardes à alpines, dont la majorité sont pâturées représentent 17 % du site et les forêts caducifoliées à chêne pubescent, châtaignier, tilleul… 10 %.

55 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 III.1.3. Les habitats remarquables

Carte n°9 : Relevés phytosociologiques Carte n°10 : Habitats naturels Carte n°11 : Habitats naturels d’intérêt communautaire et prioritaire Carte n°12 : Statuts des habitats

Lors des prospections de terrain, l’ensemble des habitats naturels rencontrés ont été décrits soit 136 groupements végétaux. Parmi ceux-ci, 31 habitats naturels inscrits à l’annexe I de la Directive Habitats (manuel EUR 27) ont été identifiés dont 8 prioritaires. Ces 31 habitats d’intérêt communautaire et prioritaire rassemblent 53 habitats élémentaires décrits (ou non) dans les cahiers d’habitats (MNHN, 2002 à 2004). Ainsi, 3913 ha soit 26 % de la surface du site est couverte par des habitats d'intérêt communautaire et 359 ha soit 2,4 % par des habitats prioritaires.

III.1.3.1. Les habitats naturels d’intérêt communautaire et prioritaire*

Le site NATURA 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons - Dôme de Barrot - Gorges du Cians », d’une superficie de 15109 hectares, s’étendant sur des substrats géologiques variés depuis les étages supraméditerranéen à alpin et recoupant les bassins versants de deux rivières importantes (Tinée et Cians) rassemble donc une richesse élevée en habitats naturels d’intérêt communautaire et prioritaire. C’est l’un des sites les plus riches actuellement prospecté dans le département des Alpes-Maritimes.

Ces habitats ont été décrits dans des fiches synthétiques (cf. annexe I du Tome I) rassemblant des informations sur leur écologie, leur composition floristique, leur rattachement aux syntaxons phytosociologiques ainsi qu’aux différentes typologies européennes, leur localisation dans le site. Les enjeux globaux de conservation de ces habitats et les mesures de gestion préconisées pour les préserver sont également notés dans ces fiches. Les relevés phytosociologiques ayant permis d’identifier ces habitats sont joints aux fiches.

Des cartes de localisation au 1 / 25 000 des grands types de milieux, des habitats naturels (carte simplifiée) et des habitats d’intérêt communautaire et prioritaire (déclinés au niveau des types élémentaires des cahiers d’habitats) ont été réalisées (cf. annexe II du Tome I).

Le tableau suivant liste les habitats naturels d’intérêt communautaire et prioritaire présents dans le site et leur surface. Dans certains cas, l’intitulé des habitats est issu de Corine Biotope.

56 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) EAUX COURANTES ET BANCS DE GRAVIERS 21,61 - Végétations ripicoles herbacées des étages 24.221 3220 0,55 Végétation herbacée vivace pionnière se subalpin et montagnard des Alpes développant sur les alluvions grossières (galets roulés) des torrents et rivières - Végétations ripicoles herbacées de la base de 24.22 3220 14,13 alpines. l’étage montagnard et de l’étage collinéen des Alpes et des Causses

- Saulaies riveraines à saule drapé des cours 44.11 3240 4,93 Saulaies arbustives pionnières se d'eau des Alpes et du Jura développant de l’étage collinéen à l’étage montagnard, sur des bancs de galets du lit des cours d’eau. Sur le site, les espèces Salix elaeagnos et Salix purpurea sont en général dominantes.

- Communautés méditerranéennes d’annuelles 24.53 3280 2 Habitat très ponctuel et de faible nitrophiles à Paspalum faux-paspalum recouvrement constitué d’une mosaïque d’annuelles nitrophiles et de vivaces hygrophiles s’établissant sur les plages limoneuses humides du lit mineur des grands cours d’eau.

57 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) LANDES ET FRUTICEES 985,06 - Landes acidiclines subcontinentales du Sud-Est 31.226 4030 17,31 Habitat rare du site correspondant à des landes basses acidophiles à callune et Genêt se développant à l’étage collinéen et représentant un des premiers stades de la dynamique forestière dans la série acidophile du chêne sessile et du chataigner.

- Landes subalpines acidiphiles hautes d’ubac 31.42 4060 17,57 Landes composées d’arbrisseaux nains ou (rhodoraies) prostrés des étages alpins et subalpins avec présence sur le site des rhodoraies et de - Landes subalpines secondaires d’adret des 31.431 4060 15,5 landes à genévrier nain. Alpes

- Landes thermophiles oroméditerranéennes des 31.433 4090 16,28 Landes et pelouses rases riches en Alpes méridionales buissons bas (chaméphytes) souvent épineux adaptés à la sécheresse des - Landes et pelouses épineuses méditerranéo- 31.7E 4090 321,15 montagnes méditerranéennes. montagnardes des Alpes méridionales

58 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) - Formations stables xérothermophiles à Buxus 5110 597,25 Habitat répandu sur le site correspondant à sempervirens des pentes rocheuses des formations arbustives dominées par le (Berberidion p.p) buis, installées dans des stations rocheuses ou la reconquête forestière est difficile ou impossible. Ces peuplements se rencontrent sur les pentes rocheuses très chaudes et sèches en été, surtout sur les pélites rouges.

FRUTICEES SCLEROPHYLLES 306,36 - Junipéraies à Genévrier oxycèdre 32.1311 5210 4,12 Broussailles et fruticées à feuillage persistant organisées autour des genévriers - Junipéraies à Genévrier rouge 32.1321 5210 299,99 arborescents. Sur le site se rencontrent sur les pentes rocheuses et sèches de l’étage - *Peuplements de Genévrier thurifère alpins 32.136 9560 2,25 supraméditerranéen. du montagnard sous influences et Les junipéraies rouges sont bien méditerranéennes 5210 représentés alors que leur faciès à genivrier oxycèdre et les peuplements à genivrier thurifère, prioritaires sont rares.

PELOUSES SUPRAMEDITERRANENNES, MONTAGNARDES ET SUBALPINES 1546,76 - Pelouses calcicoles orophiles méso-xérophiles 36.43 6170 224,75 Cet habitat comprend un grand nombre de des Alpes sur sols peu évolués groupements végétaux de pelouses calcicoles des étages subalpin et - Pelouses calcicoles orophiles méso-xérophiles 36.43 6170 14,92 oroméditerranéeen avec des des Alpes sur lithosols caractéristiques écologiques variées (flore riche avec des éléments alpins et des - Pelouses calcicoles orophiles méso-hygrophiles 36.411 6170 229,83 éléments méditerranéens). des Alpes

59 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) - Pelouses arcto-alpines des crêtes ventées, 36.42 6170 ponctuel neutro-basophiles et cryophiles, des Alpes et des Pyrénées

- Pelouses calcicoles montagnardes sèches et 36.432 6170 9,26 thermophiles des Alpes méridionales sur sols rocailleux instables

- Pelouses calcicoles mésophiles du Sud-Est 34.3265 6210 483,85 Pelouses sèches qui se développent sur des *Site d'Orchidées remarquables terrains généralement plats ou peu pentus, sur des sols profonds basiques (calcaires, marnes) ou faiblement acides (pélites rouges). Sur le site, les pelouses prioritaires, par la présence d’orchidées remarquables, sont ponctuelles. Ces pelouses sont souvent issues de la déforestation de chénaies pubescentes ou de l’abandon de terrains pastoraux. - *Parcours substeppiques de graminées et 34.5131 6220 0,68 Ces pelouses à annuelles, sont des habitats annuelles du Thero-Brachypodietea complexes adaptés aux terrains secs. Sur ces pelouses, très ponctuelles, deux groupements ont été distingués sur le site, l’un à Clipeola jonthlapsi, au pied de barres rocheuses en encorbellement exposées au soleil et l’autre, à Medicago minima, sur dalles calcaires peu végétalisées ou tonsures de pelouses ou garrides dans les systèmes pastoraux extensifs.

60 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) - *Pelouses acidiphiles orophiles des Alpes 36.31 6230 270 Ces habitats sont structurés par le Nard en méridionales pelouses denses couvrant plateaux, dépressions, combes et pentes douces d’ubac des massifs subalpins du site. Ces pelouses acidophiles sont pâturées par de grands troupeaux ovins qui bloquent leur évolution vers des mélézeins.

- Pelouses pionnières montagnardes à subalpines 36.2 8230 313,5 Pelouses rases, souvent ouvertes ou des dalles siliceuses des Alpes et des Vosges écorchées, s’établissant sur des dalles rocheuses siliceuses, ou en mosaïque avec d’autres formations herbacées dans des systèmes agropastoraux extensifs, aux étages montagnard et subalpin des Alpes. Habituellement ponctue dans les Alpes, cet habitat est répandu sur le site.

PRAIRIES HUMIDES ET MEGAPHORBIAIES 26,71 - Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou 37.311 6410 0,85 Habitat ponctuel de prairies humides qui se argilo-limoneux (Molinion-caeruleae) développent sur le site à l’’étage montagnard sur des pentes douces de pélites constituant des sols relativement profonds et humides car édifiés à proximité de ruisselets permanents. La molinie, graminée sociale, structure des priries denses relativement riches en espèces.

61 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) - Mégaphorbiaies montagnardes et subalpines 37.81 6430 0,33 Habitat correspondant à des formations de des Alpes, du Jura, des Vosges et du Massif hautes herbes liées au cours d’eau, dans les central fonds de vallons boisés en ambiance fraiche humide et souvent d’ombre. Habitat ponctuel - Mégaphorbiaies eutrophes des eaux douces 37.71 6430 ponctuel et peu fréquent sur le site.

- Végétations des lisières forestières nitrophiles, 37.72 6430 2,63 hygroclines, héliophiles à semi-héliophiles

- Végétations des lisières forestières nitrophiles, 37.72 6430 22,9 hygroclines, semi-sciaphiles à sciaphiles PRAIRIES MESOPHILES 15,08 - Prairies fauchées montagnardes et subalpines 38.3 6520 15,08 Prés de fauche, riches en espèces végétales des Alpes et du Jura dont l’abondante floraiseon est appréciée des insectes. Habitat ponctuel sur le site qui se développe sur des sols profonds, sur des replats ou des pentes douces d’ubac entre 1300 et 1700m et sont souvent localisées près des bergeries. Elles ne sont quasiment plus fauchées mais encore pâturées pour certaines.

SOURCES ET BAS-MARAIS 4,11 - *Communautés des sources et suintements 54.12 7220 2,64 Formations végétales très réduites sur le carbonatés site, dominées par les bryophytes tufogènes et qui se développent au niveau de sources et de rivières carbonatées, sur des pentes, parois ou blocs humides et dans le lit des cours d’eau.

62 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) - Végétation des bas-marais neutro-alcalins 54.2 7230 1,47 Habita ponctuel sur le site composé de communautés végétales structérées par des cypéracées, se développant de l’étage montagnard à subalpin, de 1600 à 1900m, sur des sols de nature faiblement acide constitués de pélites.

EBOULIS 381,91 - Eboulis calcaires subalpins à alpins à éléments 61.2322 8120 11,8 Formations végétales pionnières se fins des Alpes développant sur des pentes d’éléments fins - Eboulis calcaires montagnards à subalpins à 61.23 8120 169,68 et qui se rencontrent assez fréquemment sur éléments fins des Alpes et du Jura le site. Les groupements à Adenostyles alpina des roubines sur marnes noires sont les plus répandus de 800 à 2000m. Ils sont remplacés au subalpin supérieur par des groupements à Berardia subcaulis et Brassica repanda se développant sur marno-calcaire.

- Eboulis calcaires et calcaro-marneux des 61.311 8130 200,43 Formations végétales pionnières à faible Préalpes et de Bourgogne recouvrement qui colonisent les pentes d’éboulis calcaires, calcaréo-marneux ou de pélites rouges qui se forment au pied des falaises et escarpements rocheux des étages supraméditerranéeen et montagnard et qui concourent à la fixation du pierrier grace à leur racines profondémment enfoues entre les blocs.

63 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) FALAISES CONTINENTALES 256,87 - Falaises calcaires mésoméditerranéennes à 62.13 8210 41,84 Habitat regroupant les communautés supraméditerranéennes du Sud-Est végétales qui se développent sur les rochers et falaises calcaires du site. - Falaises calcaires supraméditerranéennes à 62.13 8210 60,91 Cet habitat comprend des situations subalpines du Sud-Est écologiques et des communautés végétales très variées. - Falaises calcaires subalpines à alpines des 62.151 8210 52,22 Alpes

- Falaises calcaires montagnardes à subalpines 62.152 8210 1,5 riches en mousses et en fougères, des Alpes et du Jura

- Falaises calcaires ombragées collinéennes à 62.152 8210 1,42 montagnardes, de la Bourgogne, du Jura, des Préalpes, des Pyrénées centrales

- Falaises siliceuses collinéennes à subalpines 62.21 8220 92,66 Habitat regroupant les communautés des Ardennes, Vosges, Jura et Alpes du nord végétales qui se développent sur les rochers et falaises siliceuses ; assez répandu sur le - Falaises siliceuses subalpines à alpines des 62.23 8220 6,32 site depuis l’étage supraméditerranéeen Alpes Maritimes jusqu’à l’étage subalpin. Deux alliances phytosociologiques et plusieurs associations végétales sont concernées, dont deux endémiques du massif de l’Argenterra- Mercantour.

64 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) GROTTES Ponctuel - Grottes à chauves-souris 65 8310 Ponctuel Habitat qui correspond aux cavités souterraines naturelles. En fonction du type - Habitat souterrain terrestre 65 8310 Ponctuel de grotte ou de milieu souterrain, il abrite diverses communautés animales. Sur le site, - Rivières souterraines, zones noyées, nappes 65 8310 Ponctuel le réseau souterrain est faiblement phréatiques développé.

FORETS RIVERAINES 7,06 - *Forêts alluviales à Alnus glutinosa et 44.3 91E0 1,21 Forêts occupant le lit majeur des cours Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion d’eau, en situation de stations humides, incanae, Salicion albae) soumis aux crues et inondées périodiquement par les remontées de la - *Aulnaies blanches 44.2 91E0 0,48 nappe phréatique. Habitat ponctuel sur le site - *Peupleraies sèches à peuplier noir 44.3 91E0 5,37

FORETS CADUCIFOLIEES 169.22 - *Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio- 41.4 9180 47,46 Habitat constitué d’essences nomades : Acerion tilleuls, érables, ormes des montagnes. Elles sont installées sur des fortes pentes, des éboulis, ou en fond de ravin, et correspondent le plus souvent à un climax stationnel. Habitat complexe avec sur le site une grande variabilité représenté par quatre grands types forestiers différents.

65 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) - Forêts de Castanea sativa 41.9 9260 121,76 Chataigneraies cultivées ou spontanées qui s’échelonnent de 500m à 1350m et sont installées exclusivement sur substrat siliceux : grès d’annot, pélites rouges ou quartzites. Elles se trouvent souvent à proximité de hameaux abandonnés ou de bergeries. La châtaigneraies issues d’anciennes cultures du site sont abandonnées ou rarement entretenues.

FORETS SCLEROPHYLLES MEDITERRANEENNES 76.17 - Yeuseraie calcicole supraméditerranéenne à 45.32 9340 56,38 Ces formations dominées par le chêne vert Buis se rencontrent sur le secteur le plus méridional et sur de fortes pentes et parois - Yeuseraie à Genévrier de Phénicie des falaises 45.32 9340 19,79 calcaires abruptes du site. Ces formations continentales évolunt lentement en raison des conditions stationnelles : sol superficiel, bilan hydrique déficitaire.

66 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 HABITATS NATURELS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ET Code Surface CB Présentation synthétique *PRIORITAIRE UE (ha) FORETS DE CONIFERES 289,06 - Sapinières à Epicéa à Véronique à feuilles 42.13 9410 169,47 les sapinières acidophiles, dominées par le d’Ortie des Alpes internes sapin pectiné et l’épicea du site se développent à l’étage montagnard sur des substrats issus de roche mère de nature siliceuse (pélite, quartzite, grès) sur les versants d’ubac.

- Forêts alpines à Larix decidua et/ou Pinus 42.31 9420 90,22 Les mélézeins d’interêt communautaire sur cembra le site sont présents sur substrats siliceux (pélites, quartzite et grès rose). Plusieurs types de mélezeins ont été distingués en fonction de leur sous-bois et de leur structure.

*Forêts montagnardes et subalpines à Pinus 42.42 9430 29,37 Habitat peu fréquent se développant à uncinata (* si sur substrat gypseux ou calcaire) l’extrème nord du site avec deux types de formations végétales : une pinède xérophile se développant sur les pentes calcaires rocheuses et une pinède plus mésophile présente sur les roubines marneuses pentues d’ubac.

67 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 III.1.3.2 Actualisation du FSD (Formulaire Standard des Données)

Le FSD constitue un état de connaissance initial du site NATURA 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons - Dôme de Barrot - Gorges du Cians ». Il a été établi en 1998 à dire d’expert. Parmi les 8 habitats prioritaires et les 23 habitats d’intérêt communautaire recensés sur le site en 2003/2004, 12 habitats (2 prioritaires et 10 d’intérêt communautaire) supplémentaires ont été ajoutés par rapport à ceux inscrits au FSD. Par contre, 2 habitats d’intérêt communautaire figurant sur le FSD ne sont pas présents. Ce site auparavant peu prospecté s’est révélé être très riche en termes d’habitats naturels.

Code Intitulé des habitats d’après le % couv. % couv. SR (1) SR (1) UE manuel Eur-27 avant actualisé avant actualisée inventaire inventaire 5110 Formations stables xérothermophiles à 3 4 C C Buxus sempervirens des pentes rocheuses (Berberidion p.p) 6170 Pelouses calcaires alpines et 3 3 C C subalpines 6210 Formations herbeuses sèches semi- 7 3 C C naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaires (Festuco-Brometalia) - * Site d’Orchidées remarquables- 4090 Landes oro-méditerranéennes 2 2 C C endémiques à genêts épineux 5210 Mattorals arborescents à Juniperus 1 2 C C spp. 6230 * Formations herbacées à Nardus 6 2 C C riches en espèces, sur substrats siliceux des zones montagnardes (et des zones submontagnardes de l’Europe continentale) 8230 Roches siliceuses avec végétation 0 2 - A pionnière de Sedo-Scleranthion ou du Sedo albi – Veronicion dillenii 3220 Rivières alpines avec végétation 0 1 - C ripicole herbacée 3240 Rivières alpines avec végétation 0 1 - C ripicole ligneuse à Salix elaeagnos 3280 Rivières permanentes 0 1 - C méditerranéennes du Paspalo- Agrostidion avec rideaux boisés riverains à Salix et Populus alba 4030 Landes sèches européennes 2 1 C C 4060 Landes alpines et boréales 3 1 C C 6220 * Parcours substeppiques de 0 1 - C graminées et annuelles du Thero- Brachypodietea 6410 Prairies à Molinia sur sols calcaires, 0 1 - C tourbeux ou argilo-limoneux (Molinion- caeruleae) 6430 Mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets 1 1 C C planitiaires et des étages montagnard à alpin 6520 Prairies de fauche de montagne 0 1 - C

68 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Code Intitulé des habitats d’après le % couv. % couv. SR (1) SR (1) UE manuel Eur-27 avant actualisé avant actualisée inventaire inventaire 7220 *Sources pétrifiantes avec formation de 0 1 - C travertins (Cratoneurion) 7230 Tourbières basses alcalines 0 1 - C 8120 Eboulis calcaires et de schistes 0 1 - C calcaires des étages montagnard à alpin (Thlaspietea rotundifolii) 8130 Eboulis ouest-méditerranéens et 2 1 C C thermophiles 8210 Pentes rocheuses calcaires avec 2 1 C C végétation chasmophytique 8220 Pentes rocheuses siliceuses avec 0 1 - C végétation chasmophytique 8310 Grottes non exploitées par le tourisme 1 1 C C 91EO *Forêts alluviales à Alnus glutinosa 1 1 C C et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae) 9180 *Forêts de pentes, éboulis ou ravins 3 1 C C du Tilio-Acerion 9260 Forêts de Castanea sativa 1 1 C C 9340 Forêts à Quercus ilex et Quercus 2 1 C C rotundifolia 9410 Forêts acidophiles à Picea des étages 4 1 C C montagnard à alpin (Vaccinio-Piceetea) 9420 Forêts alpines à Larix decidua et/ou 5 1 B C Pinus cembra 9430 Forêts montagnardes et subalpines 1 1 B B à Pinus uncinata (* si sur substrat gypseux ou calcaire) 9560 * Forêts endémiques à Juniperus 0 1 - C et spp. ou Matorrals arborescents à 5210 Juniperus spp. (Peuplements de Genévrier thurifère) 5130 Formations à Juniperus communis sur 4 Absent C - landes ou pelouses calcaires 9150 Hêtraies calcicoles médio-européennes 10 Absent C - du Cephalanthero-Fagion

(1)Superficie relative : superficie du site couverte par le type d'habitat naturel par rapport à la superficie totale couverte par ce type d'habitat naturel sur le territoire national (en %). A=site remarquable pour cet habitat (15 à 100%); B=site très important pour cet habitat (2 à 15%); C=site important pour cet habitat (inférieur à 2%).

En bleu clair : habitats supplémentaires ajoutés au FSD

III.1.3.3. Autres habitats remarquables

Le site NATURA 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » présente d’autres habitats remarquables comme les pinèdes sylvestres habitats d’espèces car abritant en particulier la Gentiane de Ligurie. En effet, la faible ou non exploitation des peuplements de pins sylvestres souvent peu rentables du site ont notamment permis le développement de vieux

69 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 arbres sénescents et la présence de bois mort favorisant la biodiversité et la présence d’espèces patrimoniales. Les ostryaies présentes sur le site sont aussi des habitats remarquables bien qu’aucune espèce NATURA 2000 n’ait été contactée à ce jour dans ces peuplements. Le Charme houblon (Ostrya carpinifolia), espèce arborescente est en limite occidentale de son aire de répartition. De ce fait les ostryaies, présente en France uniquement dans le sud-est sont des forêts originales présentant un intérêt sur le plan biogéographique. On peu noter aussi la présence de bâti agricole (granges, murets) habitats d’espèces pour les chiroptères et notamment le Petit rhinolophe et le Spélerpès de Strinati. Ce bâti traditionnel bien que peu présent dans le site, car souvent hors périmètre est important car il y a peu de gîtes naturels comme les grottes sur le site.

III.1.3.4. La dynamique des habitats

En simplifiant la dynamique naturelle de la végétation du site, il existe 3 ensembles : - dynamique naturelle progressive qui se traduit à l’étage subalpin par la colonisation des pelouses et landes à rhododendron et genévrier par le mélèze avec la disparition des paysages en pré-bois à l’étage subalpin et à l’étage montagnard par la mise en place d’une forêt pionnière de pin sylvestre - Une dynamique stable avec des forêts en bon état de conservation, matures et (belles sapinières/pessières) à l’étage montagnard. - Une dynamique de forêts prépotentielles (premiers stades de la succession de végétations), plus récente comme les pinèdes vieillies sous l’étage des sapins et épicéas qui correspondent à la zone du chêne pubescent et qui évoluent vers une forêt stable.

Les essences des forêts prépotentielles du site sont essentiellement le le mélèze et le pin sylvestre. Le mélèze est une espèce qui a été favorisée par l’homme car contrairement aux cembraies, le sous bois clair des mélézeins permettait une exploitation pastorale. Aujourd’hui, dans certains secteurs, cette espèce est remplacée par le pin cembro qui forme en général la véritable phase de stabilité de cette forêt. En effet, le mélèze est une espèce pionnière, exigeante en lumière, qui a du mal à se régénérer seule. Or la regression du melézein pourrait nuire aus espèces remarquables qui l’exploitent comme le Tétras-lyre, oiseau de l’annexe I de la Directive Oiseaux. De même la régression des pinèdes sylvestre claires, habitat d’espèce de l’Orthotric de Roger au profit de pessières plus sombres pourrait avoir un impact négatif sur cette espèce Natura 2000 qui semble nécessiter de la lumière.

III.2. La flore

70 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Le site accueille une flore riche et diversifiée avec 50 espèces protégées et/ou inscrites aux annexes de la Directive Habitats. Par ailleurs, 47 autres espèces végétales présentent un intérêt pour le site (espèces rares, endémiques, parfois menacées) ainsi qu’un certain nombre de bryophytes et de lichens (cf. tableaux récapitulatifs suivants).

III.2.1 Espèces végétales d’intérêt communautaire

Carte n°14 : Espèces végétales inscrites aux annexes de la Directive Habitats et protégées

Les espèces NATURA 2000

Quatre espèces figurent à l’annexe II de la Directive Habitats :

- L’ancolie de Bertoloni (Aquilegia bertolonii) est une espèce calcicole des éboulis et falaises. C’est une endémique liguro-provençale que l’on rencontre dans le site surtout dans les éboulis supraméditerranéen à montagnard à Achnatherum calamagrostis ainsi que dans les éboulis alpin à subalpin à Berardia subacaulis…Elle ne parait pas menacée sur le site où deux grosses stations ont été découvertes (Mont de Lieuche : Pierlas et au-dessus de la piste de Vignols : Roubion) ainsi que plusieurs pieds plus ou moins isolés (Roure, Roubion, Ilonse, Beuil).

- La gentiane de Ligurie (Gentiana ligustica) est une belle fleur aux grandes corolles bleues. Endémique des Alpes maritimes franco-italiennes et du sud des Alpes Cottiennes, la gentiane arrive en limite occidentale de son aire de répartition sur le site. Elle est fréquente dans les pelouses à Sesleria caerulea et les pinèdes sylvestres du site (plusieurs stations sur les communes de Beuil, Ilonse, Pierlas, Roubion, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Thiéry).

- La buxbaumie verte (Buxbaumia viridis) est une mousse annuelle saprolignicole se développant sur les bois pourrissants des conifères particulièrement à l’étage montagnard. Sa répartition exacte en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur est encore imparfaitement connue, et sa fréquence sous-estimée. Elle est répandue sur le site, dans les forêts de conifères (sapin, épicéa et pin sylvestre) et ne paraît pas menacée actuellement. On la trouve sur les communes de Bairols, Beuil, Ilonse, Roubion, Roure et Thiéry.

- L’Orthotric de Roger (Orthotrichum rogeri) est une mousse autoïque formant de petites touffes sur écorce. C’est une espèce corticole, thermophile et hygrophile stricte. Elle vit sur des arbres isolés ou en contexte forestier clair et se rencontre principalement sur des troncs de feuillus à l’étage montagnard dans des formations pionnières domminées par le Saule marsault. Elle croît aussi aussi sur les troncs ou branches des érables, du Hêtre, du Frêne élevé et du Noisetier. Cette espèce a été trouvée récemment (septembre 2012) sur la commune de

71 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Beuil au lieudit Pré de Chaudi, sur tronc de nerprun des Alpes (Rhamnus alpina) en bordure de piste. Des prospections complémentaires ont permis d’identifier deux autres stations (en moyenne Tinée et à la pointe des Quatre Cantons) et montrent que l’espèce n’est pas menacée et profite de la maturation et de la libre évolution des écosystèmes montagnards (sapinières et pessières).

Espèces inscrites uniquement aux annexes IV et V de la Directive Habitats

Cinq autres espèces figurent à l’annexe V : (Leur prélèvement et/ou exploitation sont donc susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion ).

- L’Arnica (Arnica montana), espèce présente dans les pâturages subalpins, notamment dans les pelouses acidophiles à Nardus stricta. - La gentiane jaune (Gentiana lutea) présente notamment sur la commune de Beuil. - Le lycopode sélagine (Huperzia selago), une seule station découverte le long de la piste de Vignols (Roubion) sur une paroi de grès rose. - Le lis turban (Lilium pomponium), présent sur les parois calcaires ensoleillées à l’étage supraméditerranéen du site (Bairols) - Le fragon petit-houx (Ruscus aculeatus) présent dans le vallon de la Serre à Bairols.

III.2.2 Tableau récapitulatif des espèces végétales d’intérêt communautaire et actualisation du FSD

Annexes Nom scientifique Nom français Directive Habitats II IV V PLANTES BRYOPHYTES Buxbaumiaceae Buxbaumia viridis BUXBAUMIE VERTE X Orthotrichaceae Orthotrichum rogeri ORTHOTRIC DE ROGER X PTERIDOPHYTES Lycopodiaceae Huperzia selago LYCOPODE SELAGINE X ANGIOSPERMES Gentianaceae Gentiana ligustica GENTIANE DE LIGURIE X Ranunculaceae Aquilegia bertolonii ANCOLIE DE BERTOLONI X Asteraceae Arnica montana ARNICA X

72 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Annexes Nom scientifique Nom français Directive Habitats II IV V PLANTES Gentianaceae Gentiana lutea GENTIANE JAUNE X Ruscaceae Ruscus aculeatus FRAGON PETIT-HOUX X Liliaceae Lilium pomponium LIS TURBAN X En vert : espèces NATURA 2000 (annexe II DH)

Deux espèces végétales NATURA 2000 ont été rajoutées à celles déjà mentionnées dans le FSD (Aquilegia bertolonii et Gentiana ligustica). Il s’agit deux bryophytes : l’orthotric de Roger (Orthotrichum rogeri) et la buxbaumie verte (Buxbaumia viridis) dont les populations sur le site sont assez importantes. Etant donné l’état actuel des connaissances sur la répartition nationale de cette espèce, la population relative de la buxbaumie sur le site ne peut être estimée qu’entre les niveaux B et C.

Si l’on devait orienter les prospections complémentaires sur les espèces végétales des annexes II, il conviendrait d’échantillonner les sites potentiels où pourrait se trouver l’orthotric de roger car la connaissance de cette espèce est très récente dans les Alpes-Maritimes : pinèdes sylvestres au nord du Brec d’Utelle et station du Pré de Chaudi, sur tronc de nerprun des Alpes (Rhamnus alpina) à Beuil.

Code UE Nom scientifique Nom français PR (2) PR (2) avant actualis inventai ée re 1474 Aquilegia bertolonii Ancolie de Bertoloni B B 1656 Gentiana ligustica Gentiane de Ligurie A A 1386 Buxbaumia viridis Buxbaumie verte - B ouC 1387 Orthotrichum rogeri Orthotric de Roger - observé (2) Population Relative : taille et densité de la population de l’espèce présente sur le site par rapport aux populations présentes sur le territoire national (en %). A=site remarquable pour cette espèce (15 à 100%) ; B=site très important pour cette espèce (2 à 15%) ; C=site important pour cette espèce (inférieur à 2%) ; D=espèce présente mais non significative.

En bleu clair : espèces supplémentaires ajoutés au FSD

III.2.4 Autres plantes vasculaires d’intérêt patrimonial

Outre l’ancolie de Bertoloni et la gentiane de Ligurie inscrites à l’annexe II de la Directive Habitats, le site héberge 11 autres espèces végétales protégées au niveau national, plus 20 plantes protégées au niveau régional Provence-Alpes- Côte d’Azur. 11 autres espèces bénéficient également d’une protection par un arrêté préfectoral réglementant leur cueillette.

73 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Sur ce site ont également été recensées 47 espèces non protégées mais présentant un intérêt patrimonial (espèces rares, en limite d'aire ou endémiques). Parmi ces dernières, la woodsia alpine, petite fougère signalée sur le site par Burnat et al. (1892-1931) et très rare à l’étage montagnard a été retrouvée lors des prospections de terrain par G. Alziar.

Statut de Livre ESPECES VEGETALES PROTEGEES

protection rouge

Nom scientifique Nom français

Liste Liste

Arrêté

Tome I

nationale

(espèces

régionale

Préfectoral prioritaires) Aconitum burnatii Gáyer (= Aconitum napellus Aconit de Burnat X L. s. l.) Aconitum variegatum L. subsp. paniculatum Aconit en panicule X (Arcangeli) Greuter & Burdet Asperula hexaphylla All. Aspérule à feuilles par six X Asplenium scolopendrium L. Scolopendre officinale X Aster amellus L. Marguerite de la Saint-Michel X Ballota frutescens (L.) J. Woods Ballote buissonnante X Berardia subacaulis Vill. Chardon de Bérard X Cardamine asarifolia L. Cardamine à feuilles d’asaret X Centaurea balbisiana Soldano subsp. Centaurée de Verguin X X verguinii (Briq. & Cavill.) Kerguélen Chrysosplenium alternifolium L. Dorine à feuilles alternes X Cirsium montanum (Waldst. & Kit. ex Willd.) Cirse des montagnes X X Sprengel Cleistogenes serotina (L.) Keng Cléistogène tardif X Convallaria majalis L. Muguet X Dactylorhiza cruenta (O.F. Müller) Soó Orchis ensanglanté X Draba nemorosa L. Drave des bois X X Epipogium aphyllum Swartz Epipogon sans feuilles X Euphorbia variabilis ssp valiniana Euphorbe de Vallino X Fritillaria tubiformis subsp. tubiformis Gren. & Fritillaire du Dauphiné X Godron Geranium bohemicum L. Geranium de Bohême X Gnaphalium uliginosum L. Gnaphale des marais X Gymnadenia odoratissima (L.) L.C.M. Richard Gymnadénie odorante X Hedysarum boutignyanum (Camus) Alleiz. Sainfoin de Boutigny X Ilex aquifolium L. Houx X Inula bifrons (L.) L. Inule changeante X Jovibarba allionii (Jordan & Fourr.) D.A. Webb Joubarbe d’Allioni X Lathraea squamaria L. Clandestine écailleuse X Leontopodium alpinum Cass. Edelweiss X Lilium bulbiferum L. var. croceum (Chaix) Lis orangé X Pers. Lilium martagon L. Lis martagon X Listera cordata Listère à feuilles en cœur X Molopospermum peloponnesiacum (L.) Koch Moloposperme du Péloponnèse X Narcissus poeticus subsp. poeticus L. Narcisse des poètes X Ophioglossum vulgatum L. Ophioglosse commun X Orchis coriophora L. subsp. coriophora Orchis punaise X Polystichum setiferum (Forsskål) Woynar Polystic à dents sétacées X X Potentilla alba L. Potentille blanche X Potentilla saxifraga Ardoino ex De Not. Potentille des rochers X Primula marginata Curtis Primevère marginée X Pulsatilla halleri (All.) Willd. Pulsatille de Haller X

74 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Statut de Livre ESPECES VEGETALES PROTEGEES

protection rouge

Nom scientifique Nom français

Liste Liste

Arrêté

Tome I

nationale

(espèces

régionale

Préfectoral prioritaires) Sedum fragrans 't Hart Orpin à odeur suave X Selaginella helvetica (L.) Spring Sélaginelle de Suisse X X Stemmacantha heleniifolia (Godron & Gren.) Rhapontique des Alpes X Dittr. subsp. heleniifolia Taxus baccata L. If X Vaccinium myrtillus Myrtille X

AUTRES ESPECES VEGETALES INTERESSANTES POUR LE SITE Nom scientifique Nom français Observations

Adonis flammea Jacq. Adonis flamme messicole Adoxa moschatellina L. Moschatelle Androsace chaixii Gren. Androsace de Chaix Endémique des Alpes sud- occidentales Androsace villosa L. subsp. villosa Androsace velue Astragalus onobrychis L. Astragale esparcette Campanula alpestris All Campanule des Alpes Endémique des Alpes sud- occidentales Campanula bononiensis L Campanule de Bologne Campanula fritschii Witase Campanule de Fritsch Endémique des Préalpes sud- occidentales Campanula macrorhiza Gay ex A. DC. Campanule à grosses Endémique Provence – Alpes racines maritimes et ligures Carex ferruginea Scop. subsp. tenax Laîche des Alpes Endémique des Alpes sud- (Christ) K. Richter méridionales occidentales Clypeola jonthlaspi L. Clypéole jonthlaspi Corallorhiza trifida Chatel. Corallorhize trifide Cruciata pedemontana (Bellardi) Ehrend. Croisette du Piémont Descurainia sophia (L.) Webb ex Prantl Descurainie sagesse Festuca dimorpha Guss. Fétuque dimorphe Fritillaria involucrata All. Fritillaire à involucre Subendémique des Alpes maritimes Galeopsis reuteri Rchb.f. Galéopsis de Reuter Endémique des Alpes maritimes Galium tendae Rchb.f. Gaillet de Tende Endémique des Alpes maritimes Gentiana asclepiadea L. Gentiane asclépiade Helictotrichon sempervirens (Vill.) Pilg. Avoine toujours verte Endémique des Alpes sud- occidentales Helictotrichon setaceum (Vill.) Henrard Avoine soyeuse Endémique des Alpes sud- occidentales Hormathophylla halimifolia (Boiss.) Küpfer Hormatophylle à feuilles Subendémique des Alpes maritimes d’halimium Hyacinthoides italica (L.) Rothm. Scille d’Italie Endémique Provence – Alpes maritimes et ligures Impatiens noli-tangere L. Impatiente n'y-touchez- pas Juniperus thurifera L. Genévrier thurifère Lomelosia graminifolia (L.) Greuter & Lomélosie à feuilles de Burde graminée Luzula pedemontana Boissier & Reuter Luzule du Piémont Endémique des Alpes sud- occidentales Micromeria marginata (Sm.) Chater Micromérie marginée Endémique des Alpes maritimes

75 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 AUTRES ESPECES VEGETALES INTERESSANTES POUR LE SITE Nom scientifique Nom français Observations

Minuartia glomerata subsp. burnatii (Rouy Minuartie de Burnat Endémique Provence-Alpes- & Foucaud) Favarger & F. Conti 2000 Maritimes Myricaria germanica (L.) Desv. Tamarin d'Allemagne Rare dans le département Nigritella corneliana (Beauverd) Gölz et Nigritelle de Cornelia Endémique des Alpes sud- Reinhard occidentales Ostrya carpinifolia Scop. Charme-houblon Limite d’aire occidentale Pimpinella saxifraga subsp. nigra Boucage noir Potentilla valderia L. Potentille de Valdieri Endémique des Alpes maritimes Prunus brigantina Vill. Prunier de Briançon Endémique des Alpes sud- occidentales Pseudognaphalium luteoalbum (L.) Gnaphale blanc-jaunatre Rare dans le département Hilliard & Burtt Saxifraga caesia L Saxifrage bleuâtre Saxifraga pedemontana All. subsp. Saxifrage du Piémont Endémique des Alpes maritimes pedemontana Scrophularia vernalis L. Scrophulaire du printemps Selinum radians (M.Bieb.) E.H.L.Krause Sélin rayonnant messicole (ex Bifora radians) Sempervivum calcareum Jordan Joubarbe du calcaire Endémique Provence – Alpes maritimes et ligures Sesleria argentea Savi subsp. argentea Seslérie argentée Endémique des Préalpes provençales orientales - Alpes maritimes et ligures Silene cordifolia All. Silène à feuilles en cœur Endémique des Alpes maritimes Telephium imperati L. subsp. imperati Téléphium d'Imperato Teucrium lucidum L. Germandrée lisse Endémique des Alpes sud- occidentales Veronica allionii Vill. Véronique d’Allioni Endémique des Alpes sud- occidentales Woodsia alpina (Bolton) S.F. Gra Woodsia des Alpes Rare dans le département

III.2.5 Bryophytes et lichens d’intérêt patrimonial

ESPECES DE BRYOPHYTES PATRIMONIALES Nom scientifique Observations Rare en France, sur tronc pourri d’épicéa et de pin Anastrophyllum hellerianum sylvestre, vallon du Larzé (Roubion), vallon d’Abéliéra (Ilonse) Rare dans le sud-est, sur tronc pourri de pin Nowellia curvifolia sylvestre, vallon d’Abéliéra (Ilonse) Ptilium crista-castrensis Sapinière de Roubion

ESPECES DE LICHENS PATRIMONIAUX Anaptychia bryorum Rare, sur quartzite, Mont Autcellier (Roure) Rare, espèce foliicole sur feuilles de buis, Vallon de la Byssoloma subdiscordans Serre (Bairols)

76 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Cyphelium tigillare Rare, sur écorce calcinée de pin sylvestre, le lac (Bairols) Lobaria amplissima Rare, sur vieux tronc de châtaignier (Bairols) Lobaria scrobiculata Peu courant, sur barre de quartzite (Beuil) Sticta fuliginosa Rare, sur roche de quartzite, la Lassière (Roubion)

III.3. La Faune

Les inventaires réalisés pour l’étude du site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » sont essentiellement ciblés sur les espèces d’intérêt communautaire (figurant dans les annexes des Directives Habitats et Oiseaux). Figurent également dans les tableaux suivants les espèces présentant un intérêt pour le patrimoine local.

Les résultats apportent des informations essentielles sur la plupart des espèces et confirment la richesse biologique de ce site. Néanmoins cet état des lieux n’est pas exhaustif et des études complémentaires seraient nécessaires pour la connaissance et la gestion de certaines espèces.

La liste des espèces répertoriées sur le site figure dans les tableaux qui suivent. Des fiches descriptives ont été rédigées pour les espèces inscrites à l’annexe II de la Directive Habitats. Ces fiches et les cartes de localisation sont en annexes (cf. annexes 1 et 2 du Tome I).

Les méthodes et les principaux résultats des études concernant les espèces animales du site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons - Dôme de Barrot - Gorges du Cians » sont présentés ci-dessous.

III.3.1 Les reptiles et amphibiens

Carte n°15 : Reptiles et amphibiens

Le site des quatre Cantons qui bénéficie d’un gradient altitudinal important, d’un relief montagneux présentant toutes les expositions, de la quasi absence de pollution, de l’existence de très nombreux cours d’eau de bonne qualité ainsi que de grandes surfaces encore relativement ouvertes se révèle favorable à la présence des reptiles et amphibiens.

Méthodologie La prospection s’est déroulée de fin mai à fin septembre 2002 par Alexandre CLUCHIER (CLUCHIER-CEEP, 2002). Un total de 99 observations ont été

77 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 effectuées sur le site. Cette prospection a été complétée par une étude bibliographique qui a révélé le très faible nombre de travaux concernant ce secteur, mais aussi par des observations de divers naturalistes contactés et par celles répertoriées dans la Base de Données Provence du CEN PACA (Conservatoire des Espaces naturels de Provence-Alpes-Côte-d’Azur) ex CEEP. Les observations ponctuelles réalisées au cours des prospections floristiques 2003/2004 de C. FRACHON et B. OFFERHAUS ont également été prises en compte. La recherche de reptiles a été réalisée essentiellement à partir d’observations « à vue » et sous des pierres, par la découverte de mues mais aussi d’animaux trouvés vivant ou mort sur les routes. Pour les amphibiens, la prospection s’effectue après de grosses pluies ou la nuit pour les adultes et directement dans les points d’eau la journée en ce qui concerne les larves aquatiques.

Résultats L’étude a permis de révéler et/ou confirmer la présence de 12 espèces d’amphibiens et reptiles dans le périmètre Natura 2000. Une autre espèce citée à proximité du site n’y a pas été trouvée : Alytes obstetricans. Ces résultats ont été complétés en 2013 notamment par la consultation de la base de données SILENE faune.

III.3.1.1. Les reptiles et amphibiens d’intérêt communautaire

Les espèces NATURA 2000

Une seule espèce, un amphibien, est inscrit aux annexes II et IV de la Directive Habitats :

- Le Spélerpès de Strinati ou Spélerpès brun (Speleomantes strinatii) est une espèce méditerranéenne, endémique de l’extrême sud-est de la France et du nord-ouest de l’Italie. Elle se rencontre dans des zones de microclimat humide et frais, sur tous types d’affleurements rocheux calcaires et en bordure de milieux humides ou boisés. L’espèce est présente dans le département des Alpes- Maritimes du niveau de la mer jusqu’à 2000 m d’altitude. Le spélerpès de Strinati a été observé dans trois stations en 2002 : près des granges de Puge-Haut et Puge-Bas (Roure) et dans la vallée de la Vionène, en bord de route D30 (St-Sauveur-sur-Tinée). La consultation en 2013 des données de Spélerpès de Strinati recensées par le CEN permet d’ajouter 3 autres stations dans le site ou en limite, localisées au nord (Roure et Roubion). Bien que la connaissance de cette espèce soit parcellaire sur le site (espèce discrète, habitats potentiels difficiles d’accès…) il est probable que les populations du site soient fragmentées, de part l’altitude du site, du faible nombre d’habitats d’origine anthropique (murets, lavoirs…) disponibles, mais aussi en raison de la géomorphologie qui semble conditionner la répartition de l’espèce. Les pélites (secteur du Dôme de Barrot), pauvres en infractuosités et fissures stables, semblent être défavorables à l’espèce .

Une autre espèce NATURA 2000 est potentielle sur le site

78 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

La vipère d’Orsini (Vipera ursinii) inscrite à l’annexe II et IV de la Directive Habitats, a été prospectée sur le site notamment en 2012 dans le cadre du plan d’action national dont elle bénéficie. Malgré l’existence de milieux favorables bien représentés et d’une donnée d’observation non confirmée (CEN PACA), l’espèce n’a pas été observée lors de ces recherches. De plus, bien que cette vipère soit très discrète et la pression de recherche très faible par rapport à l’habitat potentiel modélisé (programme Life) sa présence reste à démontrer car le site est éloigné des stations avérées de l’espèce.

Espèces inscrites uniquement aux annexes IV et V de la Directive Habitats

Cinq espèces recensées sont inscrites dans les annexes IV de la Directive « Habitats » :

- Le lézard vert (Lacerta bilinetea bilinetea) occupe préférentiellement les milieux arbustifs et est commun sur le site.

- le lézard des murailles (Podarcis muralis muralis) est très commun à l’étage méso-méditerranéen du site et s’observe dans une grande variété d’habitats délaissant cependant les contextes très forestiers.

- La couleuvre verte et jaune (Coluber viridiflavus viridiflavus), est bien représentée en milieux ouverts et semi-ouverts sur le site, jusqu’à une altitude de 1600 m environ.

- La couleuvre d’Esculape (Elaphe longissima) vit dans les zones boisées semi- ouvertes ou fermées. L’espèce, très discrète, n’a été signalée qu’une seule fois à proximité immédiate du site au cours des inventaires de 2002 mais sa présence dans le site est attestée par la Base de Données Provence (commune de Saint- Sauveur-sur-Tinée). La couleuvre d’Esculape fréquente vraisemblablement les parties pré-forestières et surtout les zones boisées ouvertes du site.

- La coronelle lisse (Coronella austriaca austriaca) est une espèce d’affinités médio-européennes qui évite les zones soumises à un climat méditerranéen, elle n’est donc présente qu’en montagne où elle fait figure de relique boréale, et remplace la coronelle girondine. Espèce de milieux assez ouverts, elle est la seule couleuvre ovovivipare du département. Bien que très discrète, cette espèce a été observée plusieurs fois sur la moitié ouest du site entre 1400 et 1800 m d’altitude.

Une espèce d’amphibien est inscrite à l’annexe V de la Directive Habitats

- La grenouille rousse (Rana temporaria) n’est présente dans le sud de la France que dans les zones de montagne. Elle se reproduit dans les lacs et les cours d’eau froids, les adultes peuvent s’éloigner des points d’eau de plusieurs

79 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 centaines de mètres. Sur le site, elle a été observée dans le cours de la Vionène (commune de Roubion).

Une espèce potentielle figure dans les annexes de la Directive habitats :

L’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans obstetricans), figurant à l’annexe V de la Directive Habitats, est présent en périphérie nord-ouest du site, sur la commune de Beuil et a été cité en 1986 à proximité immédiate du site, au nord-est (Saint-Sauveur- sur-Tinée), bien que non revu à ce jour. De part cette situation géographique le site pourrait abriter cette espèce. Cependant l’Alytes reste assez rare dans cette région qui représente sa limite de répartition sud-occidentale.

III.3.1.2 Autre amphibiens et reptiles remarquables

Différentes espèces aux exigences écologiques variées, reflétant la diversité des milieux du site et bénéficiant d’une protection nationale sont présentes :

- la salamandre tachetée (Salamandra salamandra terrestris), - le crapaud commun (Bufo bufo), - l’orvet fragile (Anguis fragilis), - le lézard ocellé (Timon lepidus) (données SILENE faune 2012 pour la commune d’Ilonse et observation d’expert sur la commune de Rigaud) - la couleuvre vipérine (Natrix maura) - la couleuvre à collier (Natrix natrix helvetica), - la vipère aspic (Vipera aspis).

Parmi ces espèces, le lézard ocellé est un reptile menacé à l’échelle nationale et européenne. Le déclin des populations françaises a conduit à l’élaboration d’un plan d’actions national pour la période 2012 – 2016. Le recensement de l’espèce sur le site et en haute vallée du Var (données SILENE faune 2010 - 2011) est récent et permet de reconsidérer la limite nord-est de l’aire de répartition de ce lézard auparavant située au niveau de la vallée du Var.

III.3.2. Les chiroptères

Carte n°16 : Chiroptères, localisation des contacts en 2002 Carte n°17 à 21 : Chiroptères inscrits aux annexes II et IV de la Directive Habitats

Les chauves-souris sont des espèces fragiles qui occupent des habitats souvent menacés par les activités humaines. Leur rôle important dans les écosystèmes et leur vulnérabilité expliquent que toutes les espèces de chiroptères figurent dans les annexes de la Directive Habitats ainsi que sur la liste de protection nationale (arrêté modifié du 17/04/1981). De plus, l’intérêt porté à leur conservation est lié aux habitats qu’elles fréquentent qui sont, pour la plupart, des milieux remarquables.

80 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

Avec quatorze espèces recensées sur le site et ses alentours, sur la trentaine d’espèces régionales, la diversité spécifique est relativement importante et peut être expliquée par la diversité des habitats présents. On trouve des chiroptères essentiellements forestiers (Barsbastelle d’Europe, Murin d’Alcathoe, Murin de Natterer, Noctule de Leisler) reflétant la présence de forêts propices aux chiroptères. On trouve aussi des espèces fissuricoles rupicoles liées aux nombreuses falaises (Molosse de Cestoni, Vespère de Savi), des espèces cavernicoles (Murin à oreilles échancrées, Minioptère de Schreibers) et des espèces plus anthropophiles liées à la présence de gîtes bâtis ou de paysages en mosaïque (Petit et Grand rhinolophe, Pipistrelle commune). Cependant, peu d’individus ont été capturés lors des prospections, et les points d’écoutes ont révélé des densités de contact faibles malgré des conditions favorables et une pression d’écoute ou de capture assez forte. L’altitude élevée du site, le faible nombre de points d’eau et de cavités souterraines naturelless semblent expliquer en partie ces résultats.

Méthodologie Ce secteur des Alpes du Sud n’avait jamais été prospecté auparavant, il constitue donc le premier inventaire de ces mammifères sur le massif et ses environs. La prospection des chiroptères est réalisée par capture au filet, par la réalisation d’enquêtes auprès de la population locale, par la prospection du bâti et des cavités naturelles ou artificielles ainsi que par écoutes nocturnes avec un détecteur ultrasonique.

Résultats Les recherches menées par Tanguy STOECKLE (GCP) et Philippe FAVRE (ONF) en 2002 ont permis de contacter seize espèces, toutes protégées au niveau national et européen, sur le site des Quatre Cantons.Parmi les seize espèces contactées :

Les espèces NATURA 2000

Cinq espèces figurent à la fois dans les annexe II et IV de la Directive Habitats :

- Le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) est une espèce typique des paysages d’agriculture traditionnelle semi-ouverts offrant une grande diversité d’habitats. Le Grand rhinolophe hiberne dans les grottes et se reproduit générallement dans les bâtiments. Aucun Grand rhinolophe n’ayant été capturé et aucune femelle avec jeune n’ayant été observée, il n’existe pas de preuves de la reproduction de cette espèce sur le site.

- Le Petit rhinolophe (Rhinolophus hiposideros), est aussi une espèce typique des paysages en mosaïques, d’agriculture traditionnellle. La présence de linéaires boisés est indispensable à cette espèce. Le Petit Rhinolophe hiberne dans les grottes (et/ou des cavités artificielles) et se reproduit généralement dans les bâtiments.

81 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 C’est l’espèce de chiroptère figurant à l’annexe II DH, la plus représentée, bien que non contactée au nord du site. Peu de gîtes ont été recensés et il semble par ailleurs que le bâti dans cette zone, en particulier au nord, soit peu favorable pour l’insatallation de colonies (combles souvent très aérés). Cependant deux réseaux de gîtes (communes d’Ilonse et de Saint Sauveur-sur-Tinée) présentent des populations relativement importantes (cinquantaine d’adultes) et ont été intégré au suivi du Plan d’Action Régional en faveur des Chiroptères. Par ailleurs, les gîtes actuellement localisés sont essentiellement au sud du site. (Bairols, Ilonse, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Lieuche).

- La Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) est une espèce fragile car très spécialisée en termes d’habitat. Elle fréquente les milieux forestiers âgés et se trouve généralement à des altitudes supérieures à 500m. C’est la deuxième espèce figurant à l’annexe II DH la plus contactée sur le site lors des prospections. Elle a été détectée 5 fois sur le site ou à proximité immédiate : vallon du Moulin, col de la Couillole et piste de Vignols (Roubion), bassin de la châtaigneraie de Bairols, mine de Saint-Sauveur-sur-Tinée.

- Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) hiberne en milieu souterrain et se reproduit dans les combles chauds et les cavités souterraines souvent en compagnie du grand rhinolophe. Il apprécie comme lui les paysages fragmentés, lisières et les pâturages. Il a été détecté au niveau de la piste de Vignols (Roubion) et un individu a été capturé, à proximité immédiate du site, dans une mine à Saint Sauveur-sur-Tinée.

- Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi), espèce strictement cavernicole, fréquente un réseau limité de cavités dans la région. La présence de cette espèce sur le site n’a été révélée qu’en 2003 suite au contrôle des détections ultrasoniques effectuées par Michel BARATAUD. Elle a été détectée au niveau de la piste menant au hameau de Vignols sous la source captée (Roubion), et à proximité immédiate du site dans la mine de Saint- Sauveur-sur-Tinée ainsi qu’au niveau de l’usine hydroélectrique de Bancairon (Clans).

Autres espèces d’intérêt communautaire

Onze autres espèces contactées sur le site figurent à l’annexe IV de la Directive Habitats :

- Le Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis) est une espèce rupicole de grande envergure qui gîte dans les fissures des hautes falaises. Elle a été contactée sur la commune de Bairols.

- Le Vespère de Savi (Hypsugo savii) est une espèce rupicole d’affinité méridionale qui gîte généralement dans les fissures des falaises exposées au sud et exploite les milieux forestiers, à proximité des cours d’eau, pour la chasse. Cette espèce a été détectée plusieurs fois sur le site et s’y reproduit puisque deux femelles allaitantes y ont été capturées.

82 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

- Le Murin d’Alcathoe (Myotis alacathoe) est une espèce nouvellement décrite, il semblerait qu’elle soit liée aux forêts matures et à l’eau, plus en plaine qu’en montagne mais elle a pourtant été capturée sur le site à 1000 m d’altitude dans la châtaigneraie de Bairols et détectée à proximité du site à la mine de Saint- Sauveur-sur-Tinée.

- Le Murin de Natterer (Myotis nattereri) est une espèce forestière. Elle se reproduit en colonie dans les arbres creux, les greniers et dans les fissures des bâtiments. Elle hiberne dans les galeries, grottes et caves froides. Elle a été capturée sur le site au niveau du bassin de la châtaigneraie de Bairols et à proximité à la mine de Saint-Sauveur-sur-Tinée et aux abreuvoirs du col de la Couillole (Roubion).

- La Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri) est une espèce arboricole caractéristique des milieux forestiers. Elle se reproduit dans des cavités d’arbres et dans des bâtiments. Elle a été capturée au bassin de la châtaigneraie de Bairols et contactée régulièrement à quasi tous les points d’écoute effectués sur le site.

- La Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) est une petite espèce arboricole migratrice qui vient passer l’hiver dans le sud-ouest de l’Europe. C’est une espèce sylvicole qui fréquente surtout les ripisylves ou les marais de basse altitude. Elle a été détectée à proximité du site, au lac de Beuil.

- La Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) est une espèce méridionale commune en Provence, présente dans les plaines et vallées des montagnes. Cette espèce est très fréquente sur le site où elle a été détectée à de nombreuses reprises, c’est probablement l’espèce la plus commune du site.

- La Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) est une petite espèce anthropophile qui gîte dans les fissures des murs, sous les tuiles des toits et dans des abris naturels. Espèce abondante en Europe et la plus répandue en Provence, ses effectifs sont pourtant en régression. Elle a été détectée à tous les points d’écoute et est potentiellement présente sur l’ensemble du site.

- La Pipistrelle soprane (Pipistrellus pygmaeus) est une espèce nouvellement décrite. Elle a été détectée une seule fois à proximité immédiate du site, au niveau de la mine de Saint-Sauveur-sur-Tinée.

- Un oreillard, capturé à la baisse de Tavanières (Pierlas), pourrait se rapporter à l’Oreillard gris (Pletocus cf. austriacus). Mais, 4 espèces très proches d’oreillard étant potentiellement présentes sur le site, dont l’oreillard alpin nouvellement décrit, il n’a pas été possible de déterminer l’espèce avec certitude, la détection ultrasonique étant impossible à l’époque de l’inventaire (2002). Le genre oreillard qui se caractérise par ses très grandes oreilles est assez commun en Provence. L’oreillard a été détecté à plusieurs reprises sur le site.

83 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

- La Sérotine bicolore (Vespertilio murinus) est considérée comme l’une des plus belles chauves souris d’Europe, à la fourrure épaisse d’aspect argenté. C’est une espèce nordique qui se rencontre rarement en France où elle est surtout présente dans l’arc alpin. C’est une espèce anthropophile qui a été contactée à proximité du site, au village de Roubion. Il s’agit d’un des premiers contacts de la sérotine bicolore pour les Alpes-Maritimes mis à part ceux plus récents effectués sur la commune de Tende (BARATAUD et al., 2007 in FAVRE, 2007).

III.3.3. Autres mammifères

Les données sur les mammifères fréquentant le site des Quatre Cantons, hors chiroptères, résultent d’une synthèse bibliographique et d’une enquête réalisée auprès d’organismes et de personnes ressources par le CEN PACA ex CEEP (LIEBERHERR-CEEP, 2005) ainsi que d’observations effectuées lors de prospections complémentaires sur le site (CEEP, collectif) ou d’observations ponctuelles réalisées lors des prospections floristiques 2003/2004. Une actualisation des données a été réalisée en 2008 par Stéphanie LIEBERHERR.

III.3.3.1. Les mammifères d’intérêt communautaire et prioritaire

Les espèces NATURA 2000

Deux espèces sont inscrites à la fois aux annexes II et IV de la Directive Habitats

Carte n°22 : Points de contact Loup

- Le loup (Canis lupus) : Cette espèce est prioritaire au titre de la Directive Habitats. Ce carnivore, issu des populations italiennes, a effectué un retour progressif et naturel dans les Alpes françaises. L’espèce est présente de façon permanente au nord du site. Les individus observés appartiennent à la meute dite de Moyenne-Tinée, dont le territoire se superpose partiellement au site NATURA 2000. La meute s’est installée dès 1997 sur un territoire s’étendant sur les communes de Roure, Roubion et Isola. La meute de Vésubie-Tinée fréquente un territoire proche du site. Les individus solitaires observés sur le site peuvent être issus de ces deux meutes. Sur l’ensemble du site, entre janvier 2002 et avril 2008, 93 attaques d’ovins ont été imputées au loup avec, en moyenne, une quinzaine d’attaques par an (Source : DDAF 06 – Réseau Grands Prédateurs). Ces attaques se sont principalement concentrées dans la partie centrale du site, dans les secteurs de la Tête de Giarons et du Pommier.

84 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Le loup, en phase de recolonisation en Europe de l’Ouest, possède une grande capacité de déplacement. Bien qu’espèce prioritaire, sa gestion, traitée dans des programmes environnementaux nationaux, nécessite la prise en compte globale de son territoire et ne sera pas l’objet de mesures particulières de conservation sur ce site.

- Le lynx (Lynx lynx). Issu de programmes de réintroduction français et suisses, le lynx boréal a réalisé un retour naturel dans les massifs forestiers de l’est de la France. Depuis l’hiver 2002/2003, sa présence est confirmée dans le département des Alpes-Maritimes. Il a été observé à plusieurs reprises à proximité du site. Il s’agit d’observations directes dans le nord du site (ONCFS, Haute-Tinée, secteur nord de Saint-Etienne-de-Tinée). Ce grand félin erratique et solitaire fait des apparitions ponctuelles sur le site. Ce sont très probablement des incursions d’individus explorateurs. Cependant il n’y a pas d’individus installés fréquentant le site ni d’observations récentes. C’est pourquoi Il ne sera pas ajouté au Formulaire Standart des Données (FSD) ni fera l’objet d’enjeux de conservation ni de mesures particulières de conservation.

Espèces inscrites uniquement aux annexes IV et V de la Directive Habitats

Cinq espèces figurent dans l’annexe V de la Directive Habitats

- La Genette commune (Genetta genetta) est un petit carnivore de la famille des viverridés, à l’allure de félin. Originaire d’Afrique et d’affinité méridionale, elle est en expansion géographique en France. Elle affectionne les espaces boisés entrecoupés de prairies, de zones rocheuses, d’éboulis et de cours d’eau. Solitaire et discrète, aux mœurs nocturnes, cette espèce dont la répartition est mal connue serait plus fréquente qu’on ne le pense dans le département. Deux individus morts par collision ont été trouvés en 2004 et 2005, en bordure du site sur les communes de Clans et Villars-sur-Var.

- Le Bouquetin (Capra ibex), protégé au niveau national, est un bovidé alpin très localisé en France, les effectifs des populations sont encore assez faibles. Il affectionne les zones montagneuses avec éboulis, parois rocheuses, pelouses et arbres épars, entre 2000 et 3500 m d’altitude. Deux bouquetins femelles (étagnes) sont observées depuis 2001 sur le site dans le secteur situé entre la Tête de Giarons et les Cluots, au niveau des parois rocheuses descendants vers les gorges du Cians. Il y a eu aussi une observation d’un cadavre de mâle sur ce secteur. Ce site Natura 2000 semble être un habitat potentiel pour cette espèce (données Patrick Ormea, Laurent Martin Dhermont, PNM).

- Le Chamois (Rupicapra rupicapra), autre bovidé chassable et soumis à un plan de chasse obligatoire. La poulation localisée au sud du site, constitue une population de chamois particulière car de moyenne altitude.

- Un petit lagomorphe : le lièvre variable (Lepus timidus), espèce mal connue et chassable, est présent sur le site notamment au niveau des Cluots (Pierlas).

85 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

- Un petit mustélidé : la martre (Martes martes), espèce classée nuisible en France, affectionne les milieux forestiers et évite les milieux ouverts.

III.3.3.2. Autres mammifères remarquables

Des mammifères patrimoniaux non inscrits aux annexes de la Directive Habitats sont également connus du site : deux insectivores et deux rongeurs

- Parmi les insectivores, on trouve le hérisson (Erinaceus europaeus), espèce protégée en France et la crocidure leucode (Crocidura leucodon), espèce patrimoniale, musaraigne à affinité plutôt orientale, elle fréquente surtout les milieux forestiers et bocagers, broussailleux, secs ou humides, jusqu’à 1200 m d’altitude.

- Parmi les rongeurs, on trouve l’écureuil roux (Sciurus vulgaris), espèce protégée en France et le campagnol de Fatio (Microtus multiplex), espèce patrimoniale, petit rongeur bien adapté aux conditions écologiques en montagne, il se rencontre dans les prairies, les pelouses alpines, les forêts de mélèzes, les cembraies, les prés-bois jusqu’à 2000 m d’altitude ainsi que dans les milieux ouverts des basses vallées.

D’autres mammifères plus ou moins communs se rencontrent sur le site :

- Insectivores : crocidure musette (Crocidura rossela), crocidure des jardins (Crocidura suaveolens), musaraigne aquatique (Neomys fodiens), musaraigne carrelet (Sores araneus), musaraigne pygmée (Sorex minutus).

- Carnivores : renard roux (Vulpes vulpes), fouine (Martes foina), blaireau européen (Meles meles), hermine (Mustela erminea), belette (Mustela nivalis).

- Arctiodactyles : sanglier (Sus scrofa), chevreuil (Capreolus capreolus), cerf élaphe (Cervus elaphus).

- Rongeurs : marmotte (Marmota marmota), mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus), campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus), campagnol des neiges (Chionomys nivalis), campagnol provençal (Pitymus duodecimcostatus), lérot (Eliomys quercinus), loir (Glis glis), lièvre brun (Lepus europaeus), lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus).

III.3.3. Les poissons

Carte n°23 : Poissons

86 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

Ce site présente un grand nombre de cours d’eau regroupés en deux bassins versants : le Cians et la Tinée.

Méthodologie Au cours des mois d’août et de septembre 2004, le Conseil Supérieur de la Pêche (CSP, aujourd’hui ONEMA) s’est attaché plus spécifiquement à la recherche d’espèces d’intérêt communautaire. La faune ichtyologique a été étudiée par la technique de la pêche à l’électricité, en effectuant deux passages pour obtenir un relevé exhaustif des populations piscicoles. Plusieurs cours d’eau affluents de la rive droite de la Tinée ont été prospectés au niveau de leur confluence avec cette rivière : les ruisseaux de la Vionène (St- Sauveur-sur-Tinée), Gaudissart (Ilonse/St-Sauveur-sur-Tinée), d’Abéliéra et de Duinas (Ilonse), de la Serre et de Bairols (Bairols). Le Cians et un certain nombre de ses cours d’eau affluents ont également été prospectés : en rive droite, le Challandre et le Raton (Beuil) et en rive gauche, sur la commune de Thiéry, les ruisseaux du Roudiquiéry et de l’Arsilane, le ruisseau de Thiéry et le ravin de Cianalette (ces deux derniers étant hors site).

Il est à noter que lors de ces prospections, aucun indice de présence de l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) n’a été décelé, même dans les ruisseaux les plus favorables prospectés sur la commune de Thiéry. Tout porte à croire, à ce jour que cette espèce est absente du site qui a peut être été autrefois colonisé car l’écrevisse à pieds blancs est présente dans un petit vallon en limite extérieure du site sur la commune de Villars sur Var, voisine de Thiéry.

Résultats

III.3.3.1.Les poissons d’intérêt communautaire

Deux espèces NATURA 2000 :

- Le Barbeau méridional (Barbus meridionalis), cette espèce qui figure aussi à l’annexe V DH, vit au fond de l’eau, sur des substrats fermes et en géneral dans des eaux de moyenne altitude. Le Barbeau méridional semble atteindre sa limite de répartition supérieure, dans le bassin versant du Cians, quelques centaines de mètres en amont de la confluence du Cians avec le ruisseau de Pierlas. Il est également présent dans la Cianavelle, affluent rive droite du Cians, situé juste en limite du site. Au niveau du bassin versant de la Tinée, seule la Duina semble accueillir le barbeau méridional. La présence limitée du barbeau méridional s’explique par une altitude souvent trop élevée des cours d’eau du site, qui ne lui permet pas de se développer.

- Le Blageon (Leuciscus soufia), bien que non recensé dans le cadre des prospections du CSP (aujourd’hui ONEMA) en 2004, le Blageon été signalé par l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) (ex CSP) et la fédération départementale des pécheurs des Alpes-Maritimes, lors de l’actualisation des données naturalistes en 2013. Comme le Barbeau méridional,

87 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 le Blageaon semble atteindre sa limite de répartition supérieure dans le bassin versant du Cians, compte tenu des contraintes topographiques du Cians (ressauts au niveau du Pra d’Astier). De même, au niveau du bassin versant de la Tinée, il occupe les mêmes cours d’eau que le Barbeau méridional et seules la Duina et la Tinée en aval du barrage EDF de Baincaron acceuillent le Blageon.

III.3.3.2. Autres poissons remarquables

Parmi les autres espèces recensées, la Truite fario (Salmo trutta fario) est observée dans tous les cours d’eau, compte tenu de la bonne qualité physico-chimique des cours d’eau. On peut noter aussi la présence de l’anguille (Anguilla anguilla) sur le site en limite supérieure de répartition sur le Cians comme le Barbeau méridional, et qui a été notée sur la Tinée au niveau des ruisseaux de Duina et d’Abéliéra. Cette espèce connaît une régression inquiétante sur l’ensemble de son aire de répartition.

III.3.4. Les insectes

Carte n°24 : Insectes

Le site « Les Quatre Cantons », de part sa situation et la variété de milieux, présente un intérêt majeur pour l’entomofaune. La classe des insectes est un groupe extrêmement varié, l’étude entomologique du site a donc été limitée aux deux principaux ordres susceptibles de présenter des espèces d’intérêt communautaire : les lépidoptères rhopalocères (papillons diurnes) et les orthoptères ainsi qu’une étude plus succincte des odonates (aucun individu capturé) et des coléoptères. Les observations ponctuelles réalisées en 2003/2004 par B. OFFERHAUS et C. FRACHON lors des prospections floristiques ont également été prises en compte ainsi que les données de Gabriel ALZIAR issues de ses propres récoltes ou de l’étude des échantillons conservés au Museum d’Histoire Naturelle de Nice.

Méthodologie Deux principaux groupes entomologiques ont été inventoriés par le GEEM (LEMONIER – DARCEMONT & DARCEMONT, 2003) pendant l’été 2002 sur l’ensemble du site :

- Les lépidoptères (papillons diurnes) sont déterminés par reconnaissance directe au vol ou capture au filet pour les espèces délicates.

- Les orthoptères sont échantillonnés selon la méthode des relevés à vue et à l’ouïe (chant), seuls les spécimens douteux étant prélevés au filet. Ces relevés semi-quantitatifs sont complétés par quelques battages d’arbustes et buissons pour tenir compte des espèces arboricoles.

88 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Résultats Les résultats des prospections révèlent une grande diversité pour les lépidoptères et orthoptères. En revanche, un seul odonate d’intérêt patrimonial a été repéré sur le site lors des prospections floristiques 2003/2004. Aucune étude systématique sur les coléoptères n’a pu être menée, les données recueillies résultent de quelques récoltes de terrain effectuées lors des inventaires précédents, les échantillons ayant été déterminés par messieurs M. CORNET et G. ALZIAR. Un inventaire complémentaire de l'entomofaune permettrait sûrement d’accroître les connaissances sur les espèces patrimoniales du site.

III.3.4.1.Les insectes d’intérêt communautaire et prioritaire

Les espèces NATURA 2000

Lépidoptères

Deux espèces sont inscrites à l’annexe II de la Directive Habitats

- L’Ecaille chinée (Euplagia quadripunctaria, espèce prioritaire) : cette espèce commune dont les chenilles sont polyphages (eupatoire, nombreux arbres et arbustes…) a été observée sur la commune de Pierlas, dans les pentes surplombant le lieu-dit du Serre (GEEM, 2002) ainsi que dans le vallon de Coulié sur les communes d’Ilonse et Pierlas (F. RYMARCZYK, comm. pers.). Cette espèce est également anciennement citée à proximité immédiate du site, dans le village de Beuil et sur la commune de , dans la collection CAVALIER conservée au Museum d’Histoire Naturelle de Nice (G. ALZIAR, comm. pers.). Vraisemblablement assez répandue sur le site, l’écaille chinée s’observe facilement au mois de septembre au niveau des points d’eau où pousse l’eupatoire (Eupatorium cannabinum).

- Le Damier de la succise (Euphydryas aurinia) : Les chenilles de cette espèce se nourrissent de scabieuses, céphalaires et centhrantes, on les rencontre dans les formations d’éboulis, de garrigues et les pentes arides. Cette espèce a été observée en 2007, en partie centrale du site, dans le vallon de la Vilette (commune de Pierlas), à une altitude comprise entre 1100 et 1200 m (données G. ALZIAR).

Coléoptères

Une espèce de l’annexe II de la Directive Habitats a été identifiée:

- Le lucane cerf-volant (Lucanus cervus) : grand coléoptère dont les larves vivent dans le bois mort des souches et arbres creux. Cette espèce est surtout liée aux chênes sénescents. Des individus morts de lucane ont été récoltés au bord de la Tinée (Saint-Sauveur-sur-Tinée) et de l’Arsilane (Lieuche).

89 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Cette espèce a été de nouveau observée au Bord de la Tinée (Saint Sauveur-sur- Tinée) en juillet 2013 (donnée J. Lopez CCCV)

Une espèce fortement potentielle a été contactée en limite de site

- Le Grand capricorne (Cerambyx cerdo) noté dans le premier FSD non contacté lors des inventaires a été observé en juillet 2013 dans le village de Saint Sauveur-sur-Tinée (donnée Olivier Laurent PNM) en bordure de site. Cette observation conforte la présence potentielle dans le site.

Espèces inscrites uniquement aux annexes IV et V de la Directive Habitats

Trois espèces de lépidoptères figurent à l’annexe IV

- L’apollon (Parnassius apollo) : espèce de montagne, il a été observé un peu partout sur le site, à diverses altitudes depuis le fond des Gorges du Cians jusqu’aux sommets (GEEM, 2002).

- Le semi-apollon (Parnassius mnemosyne) : espèce de montagne, il a été noté en deux points du site, le long du sentier des traverses, dans les gorges du Cians et au plateau Saint-Jean-Baptiste (Beuil). En ce dernier lieu, les chenilles du semi- apollon ont été observées sur leur plante hôte : Corydalis solida (B. OFFERHAUS et C. FRACHON, 2003).

- Le sphynx de l’épilobe (Proserpinus proserpina) : Cette espèce est inféodée à diverses espèces d’épilobes se développant notamment sur les galets des torrents et rivières alpins du site (Habitat d’intérêt communautaire : Code UE 3220, Rivières alpines avec végétation ripicole herbacée). Cette espèce a été observée en 1987 par M. BERNADINI au niveau du vallon Le Riu (Pierlas).Une chenille du sphynx de l’épilobe a également été observée dans le vallon de l’Arcane, sous les granges de Préneau (Roure), B. OFFERHAUS et C. FRACHON, 2004.

III.3.4.2.Autres insectes remarquables

Lépidoptères

Cinq espèces classées comme déterminantes ou remarquables en région PACA ont été identifiées dans le site (GEEM 2002 et F. RYMARCZYK, pour plus de détails se reporter au tableau synthétique des espèces animales patrimoniales, ci-après) : - Carcharodus lavatherae, - Leptidea duponcheli, - Maculinea rebeli,

90 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Mellicta dejone, - Polyommatus amandus,

Orthoptères

Cinq orthoptéroïdes d’intérêt patrimonial ont été inventoriés sur le site (GEEM, pour plus de détails se reporter au tableau synthétique des espèces animales patrimoniales, ci-après) : - Barbitistes obtusus, - Ephippiger terrestris terrestris, - Pholidoptera aptera aptera, - Eugryllodes pipiens provincialis, - Chortippus (Glyptobothrus) binotatus daimei.

Coléoptères

Deux espèces patrimoniales ont été identifiées par Michel CORNET suite aux récoltes effectuées sur le site :

- un carabidé : Pterostichus (Platypterus) dilatatus,

- un vesperidé : Vesperus strepens.

Le dépouillement des collections conservées au Museum d’Histoire Naturelle de Nice et des sorties effectuées sur le site par G. ALZIAR ont également permis de dénombrer cinq autres coléoptères patrimoniaux :

- un carabidé : Pterostichus funestes

- trois cérambycidés : Molorchus minor, Molorchus umbellatum et Oxymirus cursor

- un chrysomélidé : Arima marginata

Pour plus de détails se reporter au tableau synthétique des espèces animales patrimoniales ci-après.

Trois autres données de carabidés endogés, endémiques des Alpes-Maritimes, sont également cités pour le site dans la littérature et, probablement liés aux milieux karstiques, grottes et gouffres de la partie calcaire présente dans le périmètre Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians »

- Duvalius magdalainei subsp. magdalainei (JEANNEL, 1914), - Duvalius magdalainei subsp. vareillesi (JIORDAN & RAFFALDI, 1983) - Duvalius magdelainei subsp. alticola (LANEYRIE, 1952).

91 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

Odonates

Une seule espèce d’intérêt patrimonial a été notée au cours des prospections floristiques 2003/2004. Il s’agit du Cordulegaster boltonii immaculifrons, grande libellule au corps noir annelé de jaune qui fréquente les rivières et ruisseaux au cours rapide. Elle a été observée au niveau du ruisseau de l’Arsilane (commune de Lieuche). Cette station sur le site est très probablement en limite septentrionale car cette espèce est plutôt liée aux rivières et ruisseaux méditerranéens.

III.3.5. Les mollusques

Il n’y a pas eu d’étude spécifique à ce groupe faunistique menée sur le site des Quatre Cantons mais plusieurs espèces de mollusques continentaux à forte valeur patrimoniale sont présentes sur le site (GARGOMINY & RIPKEN, 2001).

Bythinella roubionensis Caziot (1910) endémique

Espèce endémique de la zone périphérique du Parc National du Mercantour. Minuscule escargot d’eau douce, connu uniquement de sa localité type, à mi-chemin entre Saint-Sauveur-sur-Tinée et Roubion (altitude de 800m) en limite du site Natura 2000 des Quatre Cantons. L’espèce est présente en abondance dans un petit torrent, collée sous les pierres.

Solatopupa cianensis Caziot (1910) endémique

Espèce endémique des Alpes-Maritimes, protégée au niveau national, elle vit sur les roches silicatés du Permien (pélites), souvent en compagnie de Macularia saintivesi dans les gorges du Daluis (740 à 850 m) et les gorges supérieures du Cians comprises dans le site NATURA 2000 (590 à 1240 m d’altitude).

Macularia niciensis niciensis (A. Férussac, 1821) endémique

Endémique des Alpes Maritimes, l’escargot de Nice est une espèce saxicole, présente dans le nord et l’est du département et dans quelques localités italiennes non loin de la frontière. Il est protégé au niveau national.

Macularia niciensis saintivesi (Kobelt, 1906) endémique

92 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Espèce endémique des Alpes-Maritimes, elle est moins commune que Solatopupa cianensis mais vit dans les mêmes localités : parties ombragées des falaises de pélites entre 600 et 1230 m d’altitude. Au delà, elle est remplacée par M. niciensis niciensis, qui préfère les rochers exposés en plein soleil. Elle est protégée au niveau national. © ONF

III.3.6 Les Oiseaux

III.3.6.1 Oiseaux relevant de l’Annexe I de la Directive Oiseaux

Bien que le site n’ait pas été désigné au titre de la Directive Oiseaux et ne comporte aucune Zone de Protection Spéciale (ZPS), les enjeux avifaunistiques sont réels. Le site est limitrophe de la zone cœur du Parc national de Mercantour classé ZPS et il accueille un peuplement ornithologique riche et important : 106 espèces d’oiseaux contactées au moins une fois dans le périmètre NATURA 2000 dont 23 figurant à l’annexe I de la Directive Oiseaux.

Méthodologie

Cette synthèse a été réalisée par Stéphanie LIEBERHERR (CEEP, 2005) à partir d’informations et de données déjà existantes et d’une synthèse des données de terrain collectées lors des prospections 2003/2004.

Résultats

Parmi les 106 espèces d’oiseaux recensées, l’avifaune nicheuse et estivante apparaît très riche et diversifiée avec le coexistence de cortèges d’espèces liées aux milieux rupestres comme l’aigle royal, le circaète Jean-le-Blanc, la bondrée apivore et le faucon pèlerin, et de cortèges d’espèces liées aux milieux ouverts comme le traquet motteux, le tarier des prés, les pipits rousseline et spioncelle, la huppe fasciée ou les alouettes des champs et lulu, et d’espèces à affinités méditerranéennes comme les fauvettes pitchou, mélanocéphale, passerinette et grisette.

23 espèces figurent à l’annexe I de la Directive Oiseaux :

Parmi celles-ci, 15 sont des espèces nicheuses sédentaires ou estivantes :

- L’aigle royal (Aquila chrysaetos) : prestigieux rapace diurne, actuellement en légère augmentation après avoir fortement régressé, il occupe de préférence les régions accidentées avec des zones rocheuses et de vastes étendues ouvertes.

93 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) : rapace remarquable, d’affinité méridionale, spécialisé dans la capture de reptiles, il niche dans les massifs forestiers type pinèdes.

- La bondrée apivore (Pernis apivorus) : rapace à affinité médio-européenne, il recherche les forêts claires de feuillus et les mosaïques de milieux pré-forestiers et ouverts.

- Le faucon pèlerin (Falco peregrinus) : rapace diurne rupicole, rare et localisé en France et en région PACA, dont les effectifs sont en augmentation sensible.

- Le tétras-lyre (Tetrao tetrix) : espèce assez rare sédentaire et en léger déclin, à affinité montagnarde, typique des milieux de transition rassemblant forêts, prairies, pelouses et landes, entre 1100 et 2500 m d’altitude. Les populations de Tétras-lyre sont en limite d’aire de répartition sur le site et constituent des populations relictuelles plus ou moins isolées donc fragiles notamment pour la population installée sur la pointe des 4 cantons.

- La chouette de Tengmalm (Aegolius funerus) : espèce boréo-alpine forestière, des hêtraies,sapinières, pessières, cembraies et mélézins.

- Le hibou Grand-Duc (Bubo bubo) : espèce rupicole qui se nourrit de préférence dans les terrains dégagés proches des falaises et autres escarpements rocheux où les individus nichent, jusqu’à 2000 m d’altitude.

- L’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus) : espèce migratrice, globalement bien représentée en France bien qu’en régression localement.

- Le pic noir (Dryocopus martius) : espèce arboricole, fréquentant les grandes forêts, pessières-sapinières, pessières subalpines, avec des arbres de gros diamètre (donc agés), il est lié à la présence d’arbres morts sur pied.

- L’alouette lulu (Lullula arborea) : espèce en fort déclin, elle est liée à la présence de milieux ouverts bien drainés. Elle est très sensible à la disparition de ses habitats. Sur le site ce risque est élevé en raison de la fermeture des milieux par enfrichement et reforestation.

- La fauvette pitchou (Sylvia undata) : espèce à affinité méditerranéenne, liée à la végétation basse et dense de type maquis ou garrigue. Toujours rare et localisée dans les Alpes-Maritimes.

- La pie grièche écorcheur (Lanius collurio) : espèce remarquable des milieux ouverts et semi-ouverts, actuellement en régression.

- Le crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) : espèce grégaire et rupicole, assez rare et en légère régression, à affinité montagnarde, présente jusqu’à 2300 m d’altitude. Il affectionne les falaises et les escarpements rocheux situés à proximité de prairies, de landes et de pâturages.

94 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Le bruant ortolan (Emberiza hortulana) : espèce remarquable des milieux ouverts et semi-ouverts, secs et ensoleillés, parsemés d’arbres et de buissons, jusqu’à 1300 m d’altitude. D’affinité méridionale, cette espèce est en nette régression en France depuis 1950.

- Le pipit rousseline (Anthus campestris) : espèce à affinité méditerranéenne, elle fréquente les pelouses rocailleuses bien exposées et est présente au Mont Autcellier sur le site.

- La perdrix bartavelle (Alectoris graeca saxatilis) : espèce méridionale de montagne, elle affectionne les versants montagneux ouverts et ensoleillés, entrecoupés de barres rocheuses, entre 1100 et 2900 m d’altitude. Sa présence est lié au maintien de milieux ouverts notamment par le pastoralisme. Les effectifs de la perdrix bartavelle connaissent de fortes variations d’abondance. Par ailleurs, cette perdrix peut être confondue avec la perdrix rochassière (hybride naturel entre la perdrix bartavelle et la perdrix rouge) qui est dominante numériquement sur la bartavelle dans le périmètre du site. La perdrix rochassière est en effet présente sur les 16 communes du site qui abrite ainsi un tiers de la population du département alors que la perdrix bartavelle est également présente sur la majorité des communes du site mais pas à basse altitude (A. BERNARD- LAURENT, com. pers.). Par ailleurs, une partie du site en réserve nationale de chasse et de faune sauvage est un site de référence de perdrix rochassières (voir paragraphe II.9.4.).

Par ailleurs 2 espèces observées font preuve d’erratisme et ont été contactées sur le site en recherche de nourriture :

- Le gypaète barbu (Gypaetus barbatus) : rapace diurne à répartition paléo- montagnarde. C’est un grand voilier au domaine vital très étendu, lié à la présence de falaises. Il fait l’objet d’un programme de réintroduction depuis 1986 dans le Alpes. Au sein du Parc national du Mercantour (PNM) et du frontalier et limitrophe Parco delle Alpi Marittime, 41 jeunes gypaètes ont été réintroduits depuis 1993. Le PNM a choisi le hameau de Vignols dans la commune de Roubion et en limite de ce site Natura 2000 comme lieu de réintroduction. Il est à noter aussi qu’il fréquente le site et qu’il existe aujourd’hui des suspicions d’installation de cette espèce dans le secteur Haut Var Cians.

- Le vautour fauve (Gyps fulvus) : espèce montagnarde charognarde, il a disparu de la quasi-totalité du territoire national au début du XXème siècle. Des programmes de réintroduction sont à l’origine de l’installation de colonies dans les Grands Causses, les Baronnies, le Vercors et le Verdon. L’espèce est en phase de recolonisation de son ancienne aire de répartition. Le site est utilisé en été comme territoire de prospection d’animaux morts et comme dortoir.

Les autres espèces d’oiseaux figurant à l’annexe 1 de la Directive Oiseaux ont été contactées sur le site uniquement en halte migratoire.

Annexe Nicheur Code UE Nom scientifique Nom français Statut I (=N) A 223 Aegolius funereus Chouette de Tengmalm X X S A 255 Anthus campestris Pipit rousseline X X N

95 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Annexe Nicheur Code UE Nom scientifique Nom français Statut I (=N) A 091 Aquila chrysaetos Aigle royal X X S A 215 Bubo bubo Grand-duc d’Europe X X S A 224 Caprimulgus europaeus Engoulevent d’Europe X X N A 031 Ciconia ciconia Cigogne blanche X E A 412 Alectoris graeca saxatilis Perdrix bartavelle X X S A 030 Ciconia nigra Cigogne noire X E A 080 Circaetus gallicus Circaète Jean-le-Blanc X Probable N A 084 Circus pygargus Busard cendré X E (estivant) A 236 Dryocopus martius Pic noir X X S A 379 Emberiza hortulana Bruant ortolan X X N A 103 Falco peregrinus Faucon pèlerin X X S A 076 Gypaetus barbatus Gypaète barbu X X E (Erratique) Suspision d’installation A 078 Gyps fulvus Vautour fauve X X E (Erratique) A 338 Lanius collurio Pie-grièche écorcheur X X N A 272 Luscinia svecica Gorge bleue à miroir X X N A 246 Lullula arborea Alouette lulu X X S A 073 Milvus migrans Milan noir X E A 074 Milvus milvus Milan royal X E A 072 Pernis apivorus Bondrée apivore X X N A 346 Pyrrhocorax pyrrhocorax Crave à bec rouge X X SH A 302 Sylvia undata Fauvette pitchou X X S A 409 Tetrao tetrix tetrix Tétras lyre X X E S : Sédentaire N : Estivant nicheur ) E : étape ) populations migratrices H : hivernage )

P : espèce présente sous données démographiques Xp : x couples nicheurs

III.3.6.2. Autres oiseaux remarquables

Le site abrite aussi des espèces d’oiseaux remarquables à forte valeur patrimoniale non inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux. Pour plus de détails sur ces espèces, il faut consulter le Tome 0 du DOCOB et aux tableaux récapitulatifs ci- après.

CODE UE Nom scientifique Nom français Nicheur (=N) Statut A085 Accipiter gentilis AUTOUR DES PALOMBES X S A086 Accipiter nisus EPERVIER D’EUROPE X S A324 Aegithalos caudatus MESANGE A LONGUE QUEUE X N A247 Alauda arvensis ALOUETTE DES CHAMPS X N (partiel) A110 Alectoris rufa rufa PERDRIX ROUGE X S A257 Anthus pratensis PIPIT FARLOUSE X N (partiel) A259 Anthus spinoletta PIPIT SPIONCELLE X N (partiel) A256 Anthus trivialis PIPIT DES ARBRES X N A226 Apus apus MARTINET NOIR X N A228 Apus melba MARTINET A VENTRE BLANC X N A028 Ardea cinerea HERON CENDRE E A087 Buteo buteo BUSE VARIABLE X S

96 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE UE Nom scientifique Nom français Nicheur (=N) Statut A364 Carduelis carduelis CHARDONNERET ELEGANT X S A363 Carduelis chloris VERDIER D’EUROPE X S A365 Carduelis spinus TARIN DES AULNES X S A335 Certhia brachydactyla GRIMPEREAU DES BOIS X S A264 Cinclus cinclus CINCLE PLONGEUR X N A350 Corvus corax GRAND CORBEAU X S A349 Corvus corone corone CORNEILLE NOIRE X S A347 Corvus monedula CHOUCAS DES TOURS X S A212 Cuculus canorus COUCOU GRIS X N A253 Delichon urbica HIRONDELLE DE FENETRE X N A237 Dendrocopos major PIC EPEICHE X S A378 Emberiza cia BRUANT FOU X S A377 Emberiza cirlus BRUANT ZIZI X S A376 Emberiza citrinella BRUANT JAUNE X S A269 Erithacus rubecula ROUGEGORGE FAMILIER X S A099 Falco subbuteo FAUCON HOBEREAU X N (rare) A096 Falco tinnunculus FAUCON CRECERELLE X S A359 Fringilla coelebs PINSON DES ARBRES X N (partiel) A342 Garrulus glandarius GEAI DES CHENES X S A251 Hirundo rustica HIRONDELLE RUSTIQUE X N A233 Jynx torquilla TORCOL FOURMILIER X N A369 Loxia curvirostra BEC-CROISE DES SAPINS X S A272 Luscinia megarhynchos ROSSIGNOL PHILOMELE X N A230 Merops apiaster GUEPIER D’EUROPE E A280 Monticola saxatilis MERLE DE ROCHE X N A262 Motacilla alba BERGERONNETTE GRISE X S A261 Motacilla cinerea BERGERONNETTE DES S X RUISSEAUX A319 Muscicapa striata GOBEMOUCHE GRIS X N A344 Nucifraga caryocatactes CASSENOIX MOUCHETE X S A278 Oenanthe hispanica TRAQUET OREILLARD X N (occasionnel) A277 Oenanthe oenanthe TRAQUET MOTTEUX X N A214 Otus scops PETIT DUC X N (localisé) A328 Parus ater MESANGE NOIRE X S A329 Parus caeruleus MESANGE BLEUE X S A327 Parus cristatus MESANGE HUPPEE X S A330 Parus major MESANGE CHARBONNIERE X S A326 Parus montanus MESANGE BOREALE X S A325 Parus palustris MESANGE NONNETTE X S A273 Phoenicurus ochruros ROUGE-QUEUE NOIR X S A313 Phylloscopus bonelli POUILLOT DE BONELLI X N A315 Phylloscopus collybita POUILLOT VELOCE X S A343 Pica pica PIE BAVARDE X S A235 Picus viridis PIC VERT X S A266 Prunella modularis ACCENTEUR MOUCHET X S A250 Ptyonoprogne rupestris HIRONDELLE DE ROCHERS X N (partiel) A345 Pyrrhocorax graculus CHOCARD A BEC JAUNE X S A317 Regulus regulus ROITELET HUPPE X S A318 Regulus ignicapillus ROITELET TRIPLE BANDEAU X S A276 Saxicola torquata TRAQUET PATRE X S A275 Saxicola rubetra TARIER DES PRES X N A361 Serinus serinus SERIN CINI X S A362 Serinus citrinella VENTURON MONTAGNARD X S A332 Sitta europaea SITELLE TORCHEPOT X S A219 Strix aluco CHOUETTE HULOTTE X S A351 Sturnus vulgaris ETOURNEAU SANSONNET X S A311 Sylvia atricapilla FAUVETTE A TETE NOIRE X S A304 Sylvia cantillans FAUVETTE PASSERINETTE X N A309 Sylvia communis FAUVETTE GRISETTE X N A305 Sylvia melanocephala FAUVETTE MELANOCEPHALE X S A333 Tichodroma muraria TICHODROME ECHELETTE X S A265 Troglodytes troglodytes TROGLODYTE MIGNON X S A283 Turdus merula MERLE NOIR X S

97 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE UE Nom scientifique Nom français Nicheur (=N) Statut A285 Turdus philomelos GRIVE MUSICIENNE X S A287 Turdus viscivorus GRIVE DRAINE X S A232 Upupa epops HUPPE FASCIEE X N (rare)

III.3.5 Tableau récapitulatif des espèces animales d’intérêt communautaire et prioritaire et actualisation du FSD

Annexes Nom scientifique Nom français Directive habitats II IV V ANIMAUX VERTEBRES MAMMIFERES ARTIODACTYLA Bovidae Capra ibex BOUQUETIN X Rupicapra rupicapra CHAMOIS X CHIROPTERA Mossolidae Tadarida teniotis MOLOSSE DE CESTONI X Rhinolophidae Rhinolophus ferrumequinum GRAND RHINOLOPHE X X

Rhinolophus hipposideros PETIT RHINOLOPHE X X Vespertilionidae Barbastella barbastellus BARBASTELLE COMMUNE X X Hypsugo savii VESPERE DE SAVI X Miniopterus schreibersi MINIOPTERE DE SCHREIBERS X X Myotis alcathoe MURIN D’ALCATHOE X Myotis emarginatus MURIN A OREILLES ECHANCREES X X Myotis nattereri MURIN DE NATTERER X Nyctalus leisleri NOCTULE DE LEISLER X Pipistrellus kuhlii PIPISTRELLE DE KUHL X Pipistrellus nathusii PIPISTRELLE DE NATHUSIUS X Pipistrellus pipistrellus PIPISTRELLE COMMUNE X Pipistrellus pygmaeus PIPISTRELLE SOPRANE X Plecotus sp. OREILLARD X Vespertilio murinus SEROTINE BICOLORE X CARNIVORA Canidae *Canis lupus (espèce prioritaire) LOUP X X Felidae Lynx lynx LYNX X X Mustelidae Martes martes MARTRE X Viverridae Genetta genetta GENETTE COMMUNE X

LAGOMORPHA Leporidae Lepus timidus LIEVRE VARIABLE X REPTILES SAURIA Lacertidae Lacerta bilineata bilineata LEZARD VERT OCCIDENTAL X

Podarcis muralis muralis LEZARD DES MURAILLES X

98 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Annexes Nom scientifique Nom français Directive habitats II IV V OPHIDIA Colubridae Coronella austriaca austriaca CORONELLE LISSE X Coluber viridiflavus viridiflavus COULEUVRE VERTE ET JAUNE X Elaphe longissima COULEUVRE D’ESCULAPE X AMPHIBIENS ANURA Ranidae Rana temporaria GRENOUILLE ROUSSE X URODELE Plethodontidae Speleomantes strinatii strinatii SPELEOMANTE DE LIGURIE X X POISSONS CYPRINIFORMES Cyprinidae Barbus meridionalis BARBEAU MERIDIONAL X X Leuciscus soufia BLAGEON X INVERTEBRES ARTHROPODES INSECTA Coleoptera Lucanus cervus LUCANE CERF-VOLANT X Lepidoptera Arctiidae *Euplagia quadripunctaria X ECAILLE CHINEE (espèce prioritaire) Nymphalidae Euphydryas aurinia DAMIER DE LA SUCCISE X Papilionidae Parnassius apollo APOLLON X Parnassius mnemosyne SEMI-APOLLON X Proserpinus proserpina SPHYNX DE L’EPILOBE X En vert : espèces NATURA 2000 (annexe II DH)

Les espèces NATURA 2000 listées en 1998 dans le Formulaire Standard des Données étaient pour les chiroptères : la Barbastelle, le Grand et Petit rhinolophe, le Grand murin et le Vespertilion à oreilles échancrées. Ces espèces ont effectivement été contactées lors des inventaires faune en 2002 et 2003 mis à part le Grand murin. Par contre, le minioptère de Schreibers, non signalé, a été détecté sur le site. De même, pour les amphibiens, la présence du Spélerpès de Strinati a bien été confirmée sur le site mais il n’a été contacté que deux fois alors qu’il est potentiellement plus fréquent sur le site. Pour les insectes : l’écaille chinée (espèce prioritaire), le damier de la succise et le lucane cerf-volant ont bien été observés sur le site. Par contre, le grand capricorne et la laineuse du prunellier notés dans le FSD n’ont pas été vus alors que leur présence est fortement potentielle. Des études supplémentaires permettraient sans doute d’augmenter la liste des espèces inscrites aux annexes de la Directive présentes sur le site et d’affiner leur répartition. D’autres espèces non listées au FSD ont été rajoutées lors des inventaires. Il s’agit dde deux poissons, le barbeau méridional et le blageon, dans les parties les plus méridionales des cours d’eau du site.

99 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Un grand carnivore : le loup (espèce prioritaire) est présent et avéré de façon permanente au nord du site, les individus observés appartenant à la meute dite de Moyenne-Tinée.

Code UE Nom scientifique Nom français PR (2) PR (2) avant actualisé inventaire VERTEBRES MAMMIFERES Carnivores 1352 Canis lupus* Loup - C Chiroptères 1308 Barbastella barbastellus Barbastelle C C 1321 Myotis emarginatus Vespertilion à oreilles C C échancrées 1310 Miniopterus schreibersi Minioptère de Schreibers - observé 1324 Myotis myotis Grand murin C Non observé 1304 Rhinolophus ferrumequinum Grand rhinolophe C C 1303 Rhinolophus hipposideros Petit rhinolophe C C AMPHIBIENS 1994 Speleomantes strinatii Spélerpès brun B B POISSONS 1138 Barbus meridionalis Barbeau méridional - C 1131 Leuciscus soufia Blageon - observé INVERTEBRES Lépidoptères 1078 Callimorpha quadripunctaria* Ecaille chinée C C 1074 Eriogaster catax Laineuse du prunellier C Non observé 1065 Euphydrias aurinia Damier de la Succise C C Coléoptères 1088 Cerambyx cerdo Grand capricorne C Non observé 1083 Lucanus cervus Lucane cerf-volant C C

(2) Population Relative : taille et densité de la population de l’espèce présente sur le site par rapport aux populations présentes sur le territoire national (en %). A=site remarquable pour cette espèce (15 à 100%) ; B=site très important pour cette espèce (2 à 15%) ; C=site important pour cette espèce (inférieur à 2%) ; D=espèce présente mais non significative.

En bleu clair : espèces supplémentaires ajoutés au FSD

III.3.6. Tableau récapitulatif des autres espèces animales (sauf oiseaux) protégées ou patrimoniales

100 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Espèces Protectio Remarquables Groupe d'espèce n (R) ou Observations nationale Déterminantes (D) PACA* MAMMIFERES INSECTIVORES Erinaceidae Erinaceus europaeus Hérisson d’Europe X Sorcidae Crocidura leucodon Crocidure leucode Espèce orientale patrimoniale RONGEURS Muridae Microtus multiplex Campagnol de Fatio Espèce patrimoniale Sciuridae Sciurus vulgaris Ecureuil roux X AMPHIBIENS Bufo bufo spinosus Crapaud commun X Salamandra salamandra Salamandre jaune et X terrestris noire REPTILES Anguis fragilis fragilis Orvet fragile X Natrix maura Couleuvre vipérine X Natrix natrix helvetica Couleuvre à collier X Timon lepidus Lézard ocellé Espèce patrimoniale Vipera aspis aspis Vipère aspic X partielle MOLLUSQUES Bythinella roubionensis Connu d’1 seule localité entre St-Sauveur-sur-Tinée et Roubion. Macularia niciensis Endémique des Alpes maritimes niciensis franco-italiennes Macularia niciensis X Endémiques de la zone des saintyvesi pélites de la Tinée, du Cians et Solatopupa cianensis X du Daluis INSECTES LEPIDOPTERES Pieridae Leptidea duponcheli Piéride du sainfoin R Espèce localisée dans le sud- est de la France Nymphalidae Mellicta dejone Mélitée des linaires R Limite d’aire occidentale et septentrionale Aire morcelée et réduite Lycaenidae Maculinea rebeli Azuré de la croisette R Localisé et peu abondant Polyommatus amandus Azuré de la jarosse R Limite d’aire occidentale Hesperidae Carcharodus lavatherae Hespérie de l’épiaire R Espèce localisée et peu abondante des Pyrénées aux Alpes. ORTHOPTERES Tettigoniidae Barbitistes obtusus Barbitiste empourpré D Limite d’aire en région PACA ; connu dans les Alpes-Maritimes uniquement du secteur du col de la Sinne (Ilonse-Pierlas) Ephippiger terrestris Ephippigère terrestre R Limite d’aire et fort % des terrestris effectifs mondiaux en région PACA

101 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Espèces Protectio Remarquables Groupe d'espèce n (R) ou Observations nationale Déterminantes (D) PACA* Pholidoptera aptera Decticelle aptère D Limite d’aire. Nouvelle station de aptera cette espèce, connue vers la frontière italienne, pour les Alpes-Maritimes. Gryllidae Eugryllodes pipiens Grillon des Endémique du sud de la provincialis montagnes France. Une grande partie des populations est concentrée en région PACA Acrididae Chorthippus binotatus Criquet provençal D Endémique du sud-est de la daimei France COLEOPTERES Carabidae Duvalius magdelainei Endémique des Alpes-Maritimes subsp. magdelainei Duvalius magdelainei Endémique des Alpes-Maritimes subsp. vareillesi Duvalius magdelainei Endémique des Alpes-Maritimes subsp. alticola Pterostichus D Très commun en montagne à (Platypterus) dilatatus l’est du Var Pterostichus funestes Endémique PACA, banal dans les Alpes-Maritimes Vesperidae Vesperus strepens R Assez commun dans les Alpes- Maritimes Cerambycidae Molorchus minor Rare Molorchus umbellatarum Rare Oxymirus cursor Endémique des Alpes, peu courant dans les Alpes- Maritimes Chrysomelidae Arima marginata Endémique sud-est, banal dans les Alpes-Maritimes ODONATES Cordulegaster boltonii Cordulégastre D Grande partie des effectifs en immaculifrons annelé région PACA

*Insectes d’intérêt patrimonial qui ont été sélectionnés dans le cadre du programme de réactualisation des ZNIEFF Faune 1996-2000, confié au Conservatoire Etudes des Ecosystèmes de Provence (CEEP) devenu aujourd’hui le CEN PACA

102 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

IV. ACTIVITES HUMAINES

103 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 IV.1. Historique

Les paysages sont témoins des activités humaines passées et notamment d’une longue tradition pastorale et agricole. De nombreuses terres ont été gagnées sur les forêts originelles par des défrichements très anciens. Les cultures vivrières étaient implantées sur les meilleures terres, organisées dans les zones montagneuses en terrasse. La forêt, ressource en bois de chauffage et de construction était très exploitée mais aussi souvent utilisée comme parcours pour le cheptel.

C’est vers la moitié du 19e siècle que se situe la période d’occupation maximale de ces espaces. A l’instar des autres zones rurales françaises, les crises agraires successives, l’industrialisation et la saignée démographique due à la première guerre mondiale ont entraîné une diminution sans précédent des populations rurales. Cet exode rural a entraîné de profondes modifications d’usages des territoires.

Aujourd’hui, l’élevage perdure mais le territoire est utilisé de manière beaucoup moins homogène. Les secteurs les mieux situés, à proximité des points d’eau, des cabanes pastorales en bon état ou encore des parcs nocturnes sont généralement sur-pâturés alors que ceux moins bien situés et/ou équipés sont délaissés. Cette moindre pression, doublée d’une évolution des modes d’exploitation (plus extensifs) entraînent alors une remontée spectaculaire de la végétation et la colonisation de nombreuses terres par les landes et forêts.

Les espaces forestiers autrefois très exploités subissent également une déprise conduisant à un vieillissement des taillis, à la fermeture des boisements qui se densifient et s’étendent.

Autrefois, les formations boisées étaient défrichées de manière importante pour créer des espaces favorables à l’agriculture et au pastoralisme sur des terrains qui s’y prêtaient. Les zones forestières étaient exploitées pour le bois de construction, de chauffage et pour le charbon de bois. Les forêts étaient également pâturées.

La tendance s’est inversée avec la déprise agricole au 20e siècle et une surface importante d’anciens parcours pastoraux est aujourd’hui occupée par des formations forestières pionnières, comme les mélézins et les pinèdes de pin sylvestre.

Le développement des énergies fossiles a entraîné une forte régression des volumes de bois exploités. La valeur intrinsèque du matériau bois produit localement a chuté alors que le coût de la main d’œuvre a augmenté. La pression d’exploitation forestière a ainsi fortement diminué et s’est limitée aux zones où elle reste rentable c’est à dire dans les secteurs facilement accessibles et où les essences forestières présentent une valeur commerciale importante. Pour cette raison, la surface de forêt « économiquement » exploitable sur le site est aujourd’hui beaucoup plus faible que par le passé.

Cependant la sylviculture est encore présente sur le site et à l’instar de l’élevage présente un potentiel économique à redynamiser.

104 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 IV.2. Les activités pastorales

Le site est pour une importante surface voué au pastoralisme et dans une moindre mesure aux productions fourragères annexes, sous la forme de prés de fauche. Même si elles sont faibles en terme de valorisation économique, les activités agricoles génèrent une part significative des emplois de la population active sur le site. En plus de l’aspect économique, elles sont également une composante essentielle de la vie sociale des zones rurales et participent à la valeur paysagère et écologique du site.

L’agriculture est pour l’essentiel orientée vers l’élevage ovin. La surface de labours est très faible et se limite aux cultures à gibiers surtout présentes à Lieuche, à Villars-sur-Var et à Thiéry.

IV.2.1. Utilisation de l’espace et pratiques actuelles

IV.2.1.1. Les systèmes d’élevage

Carte n° 25 : Unités pastorales

Unités pastorales du site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians »

105 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

Carte n°26 : Composition des troupeaux

Compositions des troupeaux pâturant sur le site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians »

Sur le site ont été recensés 21 troupeaux qui pâturent. Ce qui correspond à un nombre plus élevé d’éleveurs dû à l’organisation juridique variée des exploitations (exploitations individuelles, co-exploitations...) pouvant conduire à regrouper les animaux de plusieurs propriétaires au sein d’un même troupeau. Ainsi, on dénombre une trentaine d’éleveurs sur la zone. Le nombre d’exploitations a considérablement diminué ces 50 dernières années alors que la taille des troupeaux a elle nettement augmenté.

L’élevage ovin domine avec environ 15 000 têtes pour seulement 150 caprins et 150 bovins. Les ovins sont de races locales rustiques avec une forte présence de brebis dites communes, issues de croisement de races locales, et en moindre proportion de races pures : Mérinos d’Arles en majorité et Préalpes du sud ou Mourérous (rouge de Péone).

Les élevages se déclinent en trois principales catégories :

106 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Elevage d’ovins viande où la taille moyenne du troupeau est élevée avec plus de 750 brebis. Certains éleveurs sont sédentaires avec un parcours d’estive suffisants D’autres transhument vers les pâturages d’altitude du département. Ils sont originaires des Alpes-Maritimes ou des autres départements de la région : Alpes de Haute-Provence, Var et Vaucluse.

- Elevage de bovins fromagers, avec un élevage sur le site et deux points de transformation. La taille du troupeau est d’environ 30 vaches en production.

- Elevage mixte composé d’ovins et caprins. Les caprins sont alors le plus souvent le support d’une activité de production de fromage.

L’élevage d’ovins fromagers et le nombre de caprins fromagers sont marginaux.

IV.2.1.2. Les unités pastorales

Les données présentées sont issues d’une enquête pastorale exhaustive réalisée en 2012 par le CERPAM sur les cantons de Guillaumes et de Saint Sauveur sur Tinée. Le reste du territoire concerné par le site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons - Dôme de Barrot - Gorges du cians » sera enquêté d’ici à 2014.

Les 21 troupeaux recensés utilisent au total environ 7050 ha de parcours, c’est à dire près de la moitié de la surface du site. Il existe de fortes disparités entre troupeaux. Les éleveurs caprins utilisent généralement des surfaces plus faibles que les troupeaux ovins viande et les sédentaires plus de surface que les transhumants.

Les surfaces pastorales sont complétées par des surfaces fourragères plus ou moins importantes, en prés de fauche, essentielles pour l’alimentation hivernale du troupeau. Certains éleveurs sont autosuffisants, mais la majorité d’entre eux est obligée d’acheter du foin ou des céréales en complément, leur production étant insuffisante voire nulle pour ceux qui ne disposent pas de terres cultivables.

La structure foncière des territoires pastoraux est très disparate. Les terrains utilisés par les éleveurs ne leur appartiennent que rarement, le plus souvent ils utilisent des propriétés privées ou communales. Les terrains privés représentent l’essentiel de la surface pâturée. Ils regroupent la plupart du temps une multitude de parcelles et leur utilisation est souvent faite sans droit écrit (accords verbaux). Quelques propriétaires de domaines ou de surfaces importantes ont concédé de véritables baux ruraux mais cette pratique reste une exception.

Les terrains communaux sont mis à disposition sous différentes formes : - Soit il s’agit de conventions pluriannuelles de pâturage. - D’autres appliquent une taxe de pâturage à l’animal et le communal est ouvert à tous les éleveurs qui s’acquittent de cette redevance. - Enfin quelques communes ont abandonné la taxe de pâturage et laissent l’accès aux terrains communaux sans contribution particulière.

107 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Les durées et périodes d’utilisation des territoires sont variables selon la localisation, la valeur de la ressource pastorale disponible, les exigences alimentaires et la conduite du troupeau. La période d’utilisation reste toutefois relativement fixe dans l’année pour chaque éleveur.

IV.2.1.3. Les équipements pastoraux

Les cabanes pastorales sont généralement communales ou appartiennent aux propriétaires de terrains ou aux exploitants eux-mêmes. La qualité des équipements est globalement moyenne et de nombreux bâtiments nécessiteraient un meilleur entretien, voire des réparations et des apports d’équipements (électricité photovoltaïque…).

Les abreuvoirs, communaux ou privés, sont très inégalement répartis et parfois non entretenus. Souvent les bêtes vont boire aux ruisseaux, dans les vallons en eau.

L’utilisation de parcs clôturés est de plus en plus répandue avec la réapparition récente du loup. Pour cette même raison, les bergers sont équipés de parcs mobiles (clôture électrifiée) pour parquer les bêtes durant la nuit.

IV.2.1.4. Les ressources pastorales et milieux pastoraux

Les grands types de milieux pastoraux recensés sur la zone sont les suivants :

- Les pelouses alpines rases des ubacs, constituent le pâturage idéal des quartiers d’août des alpages. Elles occupent tous les reliefs où la neige demeure plus de sept mois. - Les grandes pelouses situées entre 1800 et 2500 mètres d’altitude sont les principaux constituants des alpages couvrant de vastes versants peu pentus. - Les pelouses d’adrets dites de « mode thermique », sur les pentes fortes exposées précocement au déneigement. - Les mélézins clairs (pré-bois). - Les pelouses à brome ou « vieux prés » et à brachypode, notamment dans les zones en terrasses. - Les grandes pelouses préalpines « à fétuque et à brome ». - La lande à aphyllante de Montpellier. - La lande à genêts cendrés. - La lande à buis. - Les chênaies pubescentes, sèches ou fraîches, à strates herbacées sèches ou fraiches. - Les boisements à pin sylvestre. - Les boisements à pin noir, d’origine artificielle.

Cependant les boisements à pin sylvestre et à pin noir sont très peu exploités par les troupeaux.

108 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 La valeur pastorale est définie en fonction des espèces végétales présentes, de la quantité de biomasse végétale produite et du pourcentage de recouvrement arboré et arbustif. Elle reste cependant assez faible dans l’ensemble, ce qui explique la forte proportion d’ovins sur le site. C’est souvent au niveau des anciennes terrasses peu enfrichées que la biomasse est la plus forte et que sont souvent présentes, à l’état de traces, de très bonnes espèces fourragères.

La faible valeur pastorale et la dégradation de certains parcours sont compensées par des surfaces pâturables importantes. La situation géographique et la diversité topographique des territoires permettent une utilisation de nombreuses surfaces toute l’année. La densification de la végétation (enfrichement/reboisement naturel) pose problème à de nombreux exploitants qui voient leur unité pastorale morcelée en de multiples quartiers espacés pouvant conduire à l’abandon de certains secteurs. De plus, les boisements accentuent les risques d’attaque de prédateurs et les bergers hésitent beaucoup à les faire traverser par les troupeaux.

IV.2.1.5. Les pratiques pastorales

L’agnelage se déroule en fin d’hiver pour la majorité des éleveurs. Selon le niveau d’autosuffisance alimentaire des exploitations (foin, céréales), les animaux vont être gardés plus ou moins longtemps en bergerie. La conduite du troupeau est fonction du type d’animaux, de la ressource alimentaire disponible et du mode de gardiennage.

Les pratiques pastorales ont évolué rapidement depuis la multiplication des attaques de bétail par le loup, qui sont surtout localisées au nord du site. Le gardiennage des troupeaux devient plus répandu en journée et la nuit les bêtes sont souvent parquées. Le gardiennage est souvent de type serré mais on observe aussi des méthodes de conduite forcée dans le nord du secteur. Certains quartiers sont abandonnés lorsqu’ils présentent une occurrence d’attaques trop élevée, c’est aussi le cas lorsque ceux-ci sont à proximité de falaises car les bergers craignent de voir leur troupeau s’y précipiter lors d’un affolement. Devant la fréquence des attaques, la plupart des bergers ont investi dans l’acquisition de chiens de protection.

IV.2.1.6. La valorisation des produits

La majorité des éleveurs ovins produisent des agneaux élevés à l’herbe, appelés tardons, vendus à l’automne. Les prix à la vente constatés sont peu élevés, ce qui fragilise la filière ovine. Les éleveurs ovins perçoivent une aide liée à leur activité qui permet de revaloriser leurs revenus grâce aux subventions qui leurs sont octroyées. Les bénéfices se situent toutefois parmi les plus faibles des productions agricoles au plan national.

Il existe trois fromageries sur le site. Les éleveurs bovins et caprins vendent leur fromage directement sur place ainsi que sur les marchés locaux. La demande est soutenue et ils ne rencontrent a priori pas de difficultés d’écoulement.

109 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

IV.2.2. Les principaux problèmes évoqués et les contraintes de gestion

Outre la faible rentabilité de leurs exploitations, les éleveurs sont soumis à d’autres contraintes :

IV.2.2.1. Des contraintes liées aux caractéristiques des territoires pastoraux

- Le manque d’équipements, en particulier de points d’eau, d’abreuvoirs aménagés correctement, mais aussi de parcs de tri et de pâturage constitue un frein à toute forme d’investissement sur des terrains utilisés par accords verbaux précaires. - Les limites des territoires ne sont pas toujours définies clairement. Pourtant, il n’existe pas de conflits graves au niveau de l’utilisation des espaces entre troupeaux voisins. - La fermeture des milieux par embroussaillement et reforestation amène une diminution de la quantité et de la qualité des surfaces pâturables.

IV.2.2.2. Des contraintes liées à la faune sauvage

Le loup est à l’origine de nombreux conflits avec les éleveurs. Le loup se nourrit de grands herbivores sauvages : mouflons, chamois, chevreuils et cerfs. Toutefois les moutons sont des proies faciles et certains éleveurs subissent des attaques plusieurs fois par an.

Outre les bêtes tuées ou blessées, il existe aussi des conséquences indirectes liées aux attaques, et qui induisent un manque à gagner pour les éleveurs : - On observe un stress des brebis qui provoque des avortements et des baisses de fécondité. - Comme la durée de pâturage doit être réduite pour diminuer les risques de prédation, il faut compenser cette perte de nourriture par des achats de fourrages.

Le loup est donc à l’origine d’une aggravation des conditions de travail des éleveurs ovins en montagne. Ces dégâts peuvent cependant être atténués en adaptant les techniques d’élevage à sa présence (parcs clôturés mobiles, chiens de protection, surveillance plus soutenue…). L’acquisition de chien de protection (patou) semble limiter le problème mais ne le règle pas complètement. Cela constitue des coûts supplémentaires en frais de nourriture et de vétérinaire sans compter les problèmes d’agressivité vis à vis des touristes.

Toutefois, il ne faut pas tout lier à la présence du loup. Chaque année, des dizaines de moutons sont tués par des chiens errants dont les attaques sont en général discernables de celles des loups.

110 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 La concurrence alimentaire peut être réelle localement entre ovins domestiques et faune sauvage, entre autres avec les cervidés. Le suivi des poulations de cerfs sur le massif dit de la Haute Tinée a permis de mettre en évidence l’augmentation du nombre dindividus et une colonisation du territoire en 25 ans. Sur le site, cours de ces années, le territoire exploré par les cerfs s’est au étendu de la commune de Roure aux communes avoisinantes Beuil, Roubion, puis Pierlas, Ilonse et Lieuche (source portail cartographique de l’ONCFS). Malgré une densité relativement faible (environ 2 indvidus par km2 depuis 2005), certains exploitants se plaignent de la présence des cervidés qui consomment une partie de la biomasse végétale des pâturages. La population de sangliers est forte dans cette zone et peut aussi entrainer des dégâts sur les cultures.

Estimation de la population de Cerf élaphe du massif Haute Tinée 700 1600

600 1400

1200

500 2 1000 400 800 superficie utilisée 300 effectif moyen estimé

600 superficie superficie km en

200 nombre d'individus 400

100 200

0 0 1985 1988 1991 1995 2000 2005 2010

Source : ONCFS

IV.2.2.3. Des contraintes liées à la fréquentation

La fréquentation touristique est globalement peu importante sauf en de rares points du site : à proximité des stations de Beuil, Valberg, de Roubion et des Buisses. Néanmoins, il y a du passage de randonneurs, de chiens et de VTT sur la plupart des territoires du site et le partage du territoire entre les différents usagers et acteurs du territoire peut générer conflits. Les chiens non tenus en laisse des randonneurs comme les chiens de chasse laissés sans surveillance peuvent éparpiller le troupeau et apeurer les bêtes. De même les chiens de protection peuvent parfois causer des agressions à la fois sur les autres chiens mais aussi sur leurs propriétaires.

111 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 IV.3. Les activités forestières

IV.3.1. Le régime forestier

Il s’applique sur les 4983.79 ha, soit un tiers du site détaillés ci-après. Le régime forestier est garant de l’application d’une gestion durable des forêts de l’État ou des collectivités qui en bénéficient.

Les surfaces boisées du site NATURA 2000 représentent plus de 60 % de la superficie totale.

IV.3.2 Les grands types de formations boisées

- Le mélèze qui colonise le milieu montagnard et subalpin, - Les sapinières mésophiles, - Les sapinières sèches, - Les pessières, - Les forêts de pin noir issues de reboisements, - Les forêts de pin sylvestre, souvent de constitution récente. Suite à la déprise agricole, elles occupent dans la plupart des cas d’anciens espaces pastoraux. - Les châtaigneraies, - Les chênaies pubescentes, - Les chênaies vertes cantonnées aux stations les plus chaudes, souvent dans les barres exposées à l’adret.

IV.3.3 Structure de propriétés forestières

Carte n°28 : Forêts relevant du régime forestier

. Les forêts domaniales Ces forêts sont la propriété de l’État et sont soumises au régime forestier. Gérées par l’Office National des Forêts, elles représentent 168.9 hectares, soit environ 1.12 % de la surface totale du site. Les principaux terrains domaniaux se situent à Saint- Sauveur-sur-Tinée, et sur Thiéry. Ils sont dotés d’un aménagement en cours de validité.

Nom Surface totale (ha) Surface dans le site (ha) Forêt domaniale de la Madone 1002.14 130.72 Forêt domaniale de la Tinée 2230.68 36.54 Forêt domaniale de la Roudoule 816.89 1.47 Forêt domaniale du Cians 619.89 0.17 Total = 168.9 Tableau 1 : Surface des forêts domaniales

112 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

. Les forêts communales

Ces forêts sont la propriété des communes et sont soumises au régime forestier. Le gestionnaire est l’Office National des Forêts. Elles représentent 4814.9 ha soit 32 % de la surface totale du site et font l’objet d’un aménagement forestier.

Surface dans le site Nom Surface totale (ha) (ha) Forêt communale de Bairols 959 933.17 Forêt communale de Beuil 1088.04 633.62 Forêt communale d’Ilonse 789.00 779.02 Forêt communale de Lieuche 804.24 496,93 Forêt communale indivise Massoins-Tournefort 120 89.14 Forêt communale de Pierlas 67.88 12.38 Forêt communale de Roubion 886.40 770.93 Forêt communale de Roure 1189.64 547.72 Forêt communale de Saint-Sauveur-sur Tinée 2241,63 43.32 Forêt communale de Thiéry 1141.57 325.82 Forêt communale de Villars-sur-Var 1151.16 182.86 Total = 4814.91 Tableau 2 : Surface des forêts communales

. Les forêts privées

Les forêts privées représentent environ 27 % de la surface boisée totale. L’essentiel appartient à des propriétaires particuliers ou aux collectivités locales mais ne faisant pas l’objet d’un aménagement forestier. Les propriétés forestières appartenant à des particuliers sont généralement de petite taille et le plus souvent morcelées. Il n’y a donc que rarement la possibilité de créer un Plan Simple de Gestion et à ce jour il n’y a pas de document de gestion durable sur les propriétés privées forestières de ce site.

IV.3.4 Gestion actuelle des forêts

Les documents de gestion publique (aménagements forestiers) des forêts du site précisent les objectifs suivants :

- La production forestière : - Une bonne valorisation économique du bois : avec le mélèze, le sapin et l’épicéa - Les taillis de feuillus sont susceptibles de fournir du bois de chauffage - Les pins sylvestres sont essentiellement valorisés en bois de trituration, mais leur commercialisation reste difficile ; la valeur intrinsèque étant souvent plus faible que le coût d’exploitation et de débardage. - La protection face aux risques naturels (érosion, chutes de pierres, glissements) est une vocation dominante et a justifié des travaux et des reboisements importants par le passé. - La protection générale des milieux naturels et des paysages est une vocation dominante, localement affirmée sur des espaces remarquables. - Le pastoralisme s’exerce dans un certain nombre de formations.

113 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - La PFCI (Protection des Forêts Contre l’Incendie) : Afin d'assurer la sécurité du public et la protection des espaces contre le feu, de nombreux équipements routiers hydrants sont en place sur le site et des coupures de combustibles sont réalisées par débroussaillements et brûlages dirigés. - L’activité cynégétique est importante, au vu de la densité des grands ongulés présents sur le site et des possibilités de valorisation par les propriétaires disposant d’une surface conséquente. - L’accueil du public, pour la promenade, la cueillette, le pique nique et comme support de nombreuses activités sportives (randonnée, canyoning, VTT...), en particulier à proximité des stations et des villages.

En fonction des objectifs identifiés, l’activité sylvicole est adaptée et les parcelles forestières sont gérées en séries. Ainsi les principales séries concernant le site sont des séries de production, de production-protection et de protection. Il existe aussi quelques séries à vocation pastorale et touristique. Les séries de protection sur le site concernent tant la protection des milieux et des payssages que la protection des sols et des risques naturels. Seules les séries hors cadre ou au repos ne font pas (ou très peu) l’objet d’activités sylvicoles.

IV.3.5. Production forestière et ses débouchés

Les zones potentielles pour la production de bois d’œuvre sont au total assez peu importantes. L’essentiel de la surface forestière est donc plutôt susceptible de fournir du bois de chauffage (feuillus) ou d’industrie (pins). La production en bois de chauffage est très faible car il n’y a pas encore de réelle demande. De plus, les coupes ne sont possibles que pour les secteurs correctement desservis par des routes ou des pistes. Le bois d’industrie (trituration) est aujourd’hui extrêmement difficile à commercialiser en raison de l’éloignement des centres d’utilisation (Tarascon), des coûts de mobilisation et de transport.

Dans ce contexte, les revenus liés à la production forestière sont souvent faibles, parfois nuls, pour les propriétaires qui ne peuvent espérer financer la gestion de leurs boisements par les ventes de coupes. Il en ressort pour cette activité un certain désintérêt d’une partie des propriétaires, en particulier ceux privés.

Cependant le conseil général des Alpes-Maritimes, dans le cadre d’une action globale de maîtrise des énergies, soutient la filière bois depuis 2003 et propose des aides qui pourrait permettre de redynamiser cette filière notamment par le développement à la filière bois énergie.

Les principaux massifs forestiers de production sont localisés à Beuil, Roubion, Roure et dans une moindre mesure à Ilonse.

114 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 IV.5. Autres activités économiques

Les activités économiques s'exerçant sur le site sont essentiellement l’élevage et la sylviculture. Les autres activités agricoles sur le site sont secondaires. On peut noter cependant quelques maraîchers et agriculteurs en agriculture biologique et une hélicicultrice. Par ailleurs il existe aussi quelques producteurs de miel (locaux ou transhumants) sur le site.

Hors élevage et sylviculture l’activité économique s’exerçant sur le site concerne essentiellement le tourisme et l’accueil du public. La plupart des villages disposent de capacités d’accueil touristique modestes sous forme d’hôtels, restaurants et gîtes meublés. On note cependant la présence d’hébergements nettement plus nombreux sur la station de Valberg et dans une moindre mesure sur celle des Buisses sur Roubion, à proximité du site.

Par ailleurs, l’offre touristique est essentiellement tournée vers le tourisme et les loisirs de nature et des programmes de développement durable du tourisme en montagne ont été engagés (voir paragraphe II.9.3.1.)

On peut toutefois noter que se développe aussi une offre culturelle avec quelques musées et un arboretum (Guillaumes, Puget-Rostang, Roure) situés sur les communes du site ou différentes manifestations culturelles annuelles comme les Festivous à Ilonse ou le festival du livre à Guillaumes.

Cependant la difficulté d’accès à certaines communes du site reste un frein au développement touristique.

IV.4. Les activités de loisirs

Carte n°29 : Fréquentation touristique

Le site se situe dans la zone de transition entre la bande littorale des Alpes- Maritimes (où résident de manière permanente près d’un million d’habitants) et le Parc National du Mercantour.

Aux habitants permanents, vient s’additionner la fréquentation touristique. Le plus souvent, les visiteurs sont des résidents de la zone littorale donc il leur faut près d’une heure de voiture pour accéder au site. La fréquentation touristique du site reste relativement modeste au regard d’autres localités du département. De plus le Parc National du Mercantour, proche, agit comme « catalyseur » touristique diminuant ainsi la fréquentation du site lui même.

La fréquentation reste localisée en des points particuliers où se pratiquent diverses activités comme le canyoning, les randonnées, le VTT…

115 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Par ailleurs, les capacités d’hébergement sur le site sont limitées (peu d’hôtels, de gîtes).

On note toutefois la présence de pôles touristiques importants à proximité du site avec les stations de Valberg et des Buisses sur Roubion qui constituent des points de départ privilégiés de pénétration. Ces stations, et plus particulièrement celle de Valberg, présentent des capacités d’hébergement nettement plus importantes que celles situées sur le site.

La fréquentation touristique est fondée soit sur la découverte du patrimoine culturel et paysager par un public parcourant essentiellement villages, points de vue, routes et ne s’éloignant guère de son véhicule, soit par des visiteurs à la recherche d’espaces naturels qui constituent un support d’activités variées.

Parmi les espaces très prisés, peuvent être cités le plateau Saint-Jean, la pointe des Quatre Cantons, les villages de Ilonse, Bairols, Lieuche … En dehors des villages, les lieux spécifiquement équipés pour accueillir le public sont rares voire inexistants dans les espaces naturels du site.

IV.4.1. Les sports de Nature

IV.4.1.1. L’escalade Il n’existe pas de sites d’escalade aménagés dans le périmètre NATURA 2000. Roubion, Beuil et Guillaumes proposent cette activité, mais en dehors du site.

IV.4.1.2. La spéléologie L’activité est faible. Le site est peu propice et peu de cavités ont été recensées par le Comité Départemental de Spéléologie des Alpes Maritimes dont deux en limite de site. Ces cavités méconnues car peu visitées semblent peu menacées par la féquentation humaine. Cependant des prospections seraient nécessaires afin de déterminer l’intérêt biologique de celles-ci.

Les cavités inventoriées dans le site des Quatre cantons par le Comité Départemental de Spéléologie des Alpes Maritimes sont : - La Dragonnière à Ilonse (n°72-A) - Faille de Douina n°1 à Massoins (n°82-B) - Faille de Douina n°2 à Massoins (n°82-C) - Faille de Douina n°3 à Massoins (n°82-D) - Faille de Douina n°4 à Villars-sur-Var (n°158- C) - Balme des Morts à Pierlas ( n°96-A)

116 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Les cavités inventoriées en limite de site sont : - Barmo Ferreouns à Roubion (n°110-A) - Grotte des Bouisses à Roubion (n°110-D)

IV 4.1.3. La randonnée pédestre Elle est très pratiquée sur le site qui est traversé par le GR5, le GR 52 A au nord, et le GR 510 au Sud. De nombreux itinéraires, inscrits au plan départemental de la randonnée pédestre, sont balisés et entretenus par le Conseil Général et figurent sur divers guides, dont les brochures "randoxygène" du Conseil Général distribuées dans les offices de tourisme :

« Rando Moyen Pays » : - Circuit du Grand Palier - Tour du Mont Lieuche - Mont Falourde - Les hameaux d’Ilonse - Tour des Quatre Cantons

« Rando Haut Pays » : - niches du Cians

Ces circuits sont un moyen d’appel efficace pour attirer un public de marcheurs. D’autres circuits balisés font l’objet d’une fréquentation régulière par les randonneurs.

Il faut noter aussi l’émergenge des courses « trails » autour des stations de sports d’hiver où se développe une activité sportive d’été comme le « Valbergtrail » depuis 2010 ou le « trail de Roubion » depuis 2013.

IV.4.1.4. Vélo Tout Terrain et cyclisme Il est pratiqué sur le site, surtout au départ des stations de tourisme. Certains itinéraires, balisés et entretenus par le Conseil Général, figurent dans les guides randoxygène :

- Le tour du Raton (20 km) - La tête du Pommier (12 km) - Le Hameau de Vignols (14 km)

De nombreux autres itinéraires sont également fréquentés et promus par divers guides spécialisés (plateau Saint-Jean, col de la Couillole…).

Un circuit de pistes intercommunales dans le canton de Saint-Sauveur sur Tinée a vu le jour et vise à développer cette pratique. Concernant la pratique du cyclisme sur route, les « Cyclotouristes Randonneurs Cagnois » proposent le « Brevet des 100 Villages ». Cette épreuve est destinée à inciter les cyclotouristes à mieux connaître la région dans laquelle ils vivent, et en

117 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 particulier les villages du moyen et du haut pays. Le candidat doit se rendre à bicyclette sur la place du chef-lieu de 100 communes des Alpes-Maritimes de son choix, figurant sur une liste de 141 communes à l’exception des communes littorales et des villes de plus de 10 000 habitants. Aucune date limite n’est imposée pour parvenir au total de 100.

Le col de la Couillole et la station de Valberg constituent des itinéraires prisés par les cyclotouristes, dont l’inscription a été demandée dans le cadre du « plan vélo » actuellement en cours d’élaboration par les service du Conseil Général des Alpes- Maritimes.

IV.4.1.5 Engins motorisés On constate qu’il y a des pratiquants mais aussi des pratiques illicites (circulation à moto ou 4X4 sur pistes interdites…) cependant au total la fréquentation reste limitée même s’il faut la surveiller.

IV.4.1.6. Canyoning & randonnée aquatique Le canyoning et la randonnée aquatique se pratiquent sur deux principaux canyons de renommée internationale : le Raton et une partie du Challandre (la Cianavelle étant en limite extérieure du site). Ce sont les pélites rouges qui en font un site remarquable, réputé pour sa beauté et sa difficulté (les pélites sont très glissantes).

Cette pratique est réglementée. Elle obéit à un arrêté préfectoral (22/12/1998).

- En ce qui concerne le Raton, la descente est autorisée du 15 juin au 31 octobre (entrée une heure après le lever du jour et en tout état de cause avant 10 heures et sortie avant 17 heures). Ce canyon, fortement encaissé avec un bassin versant assez large et aux crues aussi violentes que subites (consécutives aux orages) a déjà provoqué de dramatiques accidents.

- Le Challandre est interdit en amont de la bergerie des Eguilles. Cette partie amont n’est autorisée que pour les formations des accompagnateurs de moyenne montagne. Elle est équipée de chaînes et de clous pour faciliter le passage.

Les pélites sont des roches très glissantes à cause des algues qui se développent dessus. Cela a pour conséquence de réduire l’impact du piétinement (turbidité de l’eau et destruction des frayères) puisque les pratiquants doivent soit marcher sur les berges, soit nager.

Le canyoning est une pratique répandue depuis que le Conseil général a équipé certains sites. Ainsi, depuis 12 ans, on assiste à une meilleure gestion de cette pratique. Il existe un réseau de professionnels (sur Beuil et Valberg) qui se propose pour encadrer des groupes. Cela représente 30 à 40 % des pratiquants.

118 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Cette activité reste marginale sur d’autres cours d’eau comme le Vallon du Moulin, la Nouzière ou encore la Vionène (Roubion).

IV.4.1.7. Les sports d’hiver Ils ne se pratiquent pas dans le périmètre du site lui même. En revanche, les stations de Valberg, des Buisses, de Beuil et des Launes, attirent une clientèle conséquente au nord en contact direct avec le site. Les domaines de ski alpin et de ski de fond concernent une très faible partie du site au niveau des Buisses. On note quand même la présence de plusieurs téléskis de la station des Buisses sur Roubion à proximité du site.

En revanche, de plus en plus de promeneurs partent à la découverte des sentiers de la forêt, à pieds ou en raquettes à partir des stations. Cette dernière se pratique surtout au Col de la Couillole et au Pommier qui bénéficient d’un fort ensoleillement. En revanche, le ski de fond semble attirer moins d’adeptes (un skieur pour dix randonneurs-raquette environ)

IV.4.1.8. Activités marginales

D’autres sports en nature sont pratiqués dans le site mais restent pour l’instant marginaux comme l’équitation, le vol libre à l’instar du parapente ou la baignade.

IV.4.2. Les activités traditionnelles

IV.4.2.1. Chasse La chasse est un loisir répandu sur le site et se pratique sur la grande majorité des espaces. C’est une activité traditionnelle dont la pratique a évolué ces dernières années. Aujourd’hui la chasse au grand gibier a pris le pas sur la chasse au petit gibier de montagne. En effet le petit gibier de montagne est moins abondant comme les populations de galliformes de montagne qui subissent l’impact de l’évolution des pratiques pastorales, le développement des sports d’hiver et les modifications des milieux. Les prélèvements concernent principalement les ongulés (sanglier, cerf, chevreuil et chamois), dont les populations ont fortement augmenté au cours des vingt dernières années et dont certaines espèces peuvent entrer en conflit avec le monde agricole. Le cerf, le chevreuil et le sanglier sont surtout chassés en battue tandis que le chamois est chassé à l’approche ou à l’affût. Le petit gibier (lièvre, perdrix rochassière, grives, bécasse…) est bien présent sur le site. Chaque commune abrite généralement une société de chasse et rarement plus. La plupart d’entre elles réalisent des aménagements faunistiques (débroussaillement, remise en culture d’anciennes zones agricoles, ouverture du milieu,…) afin d’améliorer la capacité d’accueil des territoires, plus particulièrement pour le petit gibier.

A l’instar des autres départements, ces sociétés de chasses se structurent autour d’une unique fédération départementale de chasseurs (ici la fédération des

119 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 chasseurs des Alpes-Maritimes (FDC06) et qui a en charge l’élaboration du Schéma Départemental de Gestion Cynégétique (SDGC), outil légal de planification élaboré pour 6 ans qui a pour objectif d’inscrire la chasse dans une perspective de gestion durable des espèces et des espaces. Dans les Alpes-Maritimes, le SDGC a été approuvé par le préfet en 2009. Ainsi pour les 4 unités de gestions concernées par ce site N2000, le SDGC prévoit de :  pour le petit gibier de montagne : - préserver les habitats de reproduction et d’hivernage, - favoriser les travaux d’ouverture du milieu, - prendre en compte les espèces dans les activités pastorales, forestières et touristiques,  pour les ongulés : - intégrer les ongulés sauvages dans une gestion dynamique des espaces naturels, en préservant les équilibres agro-sylvo-cynégétique et population/milieu, - prendre en compte les espèces dans les activités pastorales, forestières et touristiques, - préserver les zones d’hivernage et de brame - maintenir une veille sanitaire - favoriser le développement du chamois pour les 2 unités de gestion les plus au sud du site.

La FDC06 favorise la mise en place de programmes d’aménagement à l’échelle de massif ou de commune, par l’intermédiaire de conventions passées avec les associations de chasse locales

Il existe en outre six Réserves de Chasse sur le site (cf. paragraphe II.9.4).

IV.4.2.2.La Pêche

La pêche se pratique dans le Cians et la Tinée mais aussi dans tous les vallons accessibles et en eau. Une interdiction de pêcher existe sur le Cians (réserves d’Associations Agréées de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques,- AAPPMA) du saut du Moulin à la Source (600m), du pont Notre Dame à la Grosse Laune quartier la Tira (800m) et sur le Challandre de la Cascade à la Source (nurseries importantes).

Sur le Cians on peut noter en rive droite la présence des affluents suivants : - Le Challandre (8km). - Le Raton. - Le ruisseau de Cianavelle.

Et en rive gauche : - Le vallon de Pierlas (8km). - Le Roudiquiery et le ruisseau de l'Arsilane (7km).

120 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Le Cians et ses affluents bénéficient d’une excellente réputation. Très encaissés, ils permettent de maintenir une eau fraîche qui limite la fréquentation du site et garantit l’existence d’une faune et d’une flore riches.

Les poissons capturés (première catégorie piscicole) sont la truite fario surtout, le barbeau méridional et l’anguille plus rarement. Le saumon de fontaine avait été introduit mais il a désormais disparu.

Il n’y a que très peu de pratiquants sur le site lui-même. Ce sont en majorité des pêcheurs du département, donc extérieurs au Cians (environ les 3/5). On estime le nombre de pêcheurs occasionnels sur le site entre 200 et 300.

La période de pêche s’étend entre mars et septembre.

Sur le Challandre, sur un millier d'alevins, 500 truitelles sont repêchées pour être réintroduites dans les autres vallons. L’alevinage et les lâchés avant ouverture sont pratiqués essentiellement sur le Cians et ses affluents.

La Fédération de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques (FPPMA) des Alpes-Maritimes envisage une gestion patrimoniale sur la partie supérieure du Cians. Bien qu’il semble que l’alevinage avec des souches atlantiques de truites fario comporte des risques d’hybridation pour les souches méditerranéennes locales, les études réalisées jusqu’à présent n’ont pas (ou très peu) mis en évidence ce phénomène. Par exemple, pour l’année 2001, on note sur l'ensemble du Cians l’introduction de 25 boîtes Vibert soit 25000 œufs et le lâché de 115000 alevins au niveau des sources et des affluents du Cians (Raton, Challandre…). L'information est immédiatement transmise aux pêcheurs pour éviter toutes perturbations du milieu. En 2012, ce sont 50 boîtes Vibert qui ont été introduites.

En ce qui concerne la Tinée, en limite extérieure du site, il n’y a pas d’interdiction de pêcher. Les affluents en eau de la rive Ouest qui font partie du site sont pratiqués occasionnellement lorsqu’ils sont accessibles (Vionène, ruisseau de Gaudissart, vallon du Moulin…).

IV.4.2.3. La cueillette

La cueillette reste une activité populaire, en particulier à la saison des champignons, qui draine un public nombreux dans les bois et garrigues. Certaines municipalités se sont dotées d’arrêtés municipaux interdisant la cueillette des champignons pour dissuader les promeneurs.

A noter également la cueillette des herbes aromatiques, à usage le plus souvent familial. D’autres plantes sont également recherchées pour les bouquets et font parfois l’objet de coupe ou d’arrachage peu scrupuleux, sans autorisation du propriétaire. Cette pratique reste toutefois marginale.

121 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

122 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

V. ANALYSE ECOLOGIQUE ET FONCTIONNELLE

123 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 V.1. Synthèse des connaissances biologiques

V.1. Contexte Le site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatres Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » d’une superficie de 15109 ha est un site riche par sa concentration en habitats remarquables globalement bien conservés. Cette richesse s’explique en partie par la variété des substrats géologiques depuis les étages supraméditerranéeen à alpin et les bassins versants de deux rivières importantes (Cians et Tinée) recoupés par le site.

Les inventaires biologiques commencés en 2002 ont permis de mettre en évidence la présence de 31 habitats naturels d’intérêt communautaires, 8 prioritaires qui couvrent respectivement 3913 ha soit 26% et 359 ha soit 2,4% de la surface du site. Les inventaires ont aussi permis de recenser 17 espèces au titre de l’annexe II de la Directive Habitats soit :

4 espèces végétales 5 espèces de chiroptères 1 espèce d’amphibien 3 espèces d’insectes 2 espèces de poissons

V.2. Dynamique des milieux

Une part importante des habitats caractérisés sur le site et classés d’intérêt communautaire par la Directive Habitats sont d’origine anthropique. Ils ont été façonnés par les pratiques agricoles pastorales et forestières des siècles précédents, activités principales pour l’économie et la vie des populations rurales d’alors. La déprise agricole et forestière amorcée au cours du XXème siècle ont fait évoluer ces pratiques qui se sont adaptées aux facteurs actuels de l’économie du site : exode rural, coût élévé de la main d’œuvre, baisse en valeur relative des produits agricoles et forestiers, etc… Cette évolution conduit aujourd’hui à une fermeture des milieux aboutissant à un appauvrissement potentiel de la biodiversité. Cependant un grand nombre d’espèces a également besoin de la présence de buissons, de haies, de lisières, de bosquets d’arbres ou d’arbustes pour nicher, se dissimuler à proximité des pelouses. Une strate uniformément basse ne constitue donc pas un optimum et beaucoup d’espèces bénéficient en fait d’un premier stade d’embroussaillement, même si elles sont a contrario affectées par un milieu qui se referme de manière trop importante.

La problématique de la conservation sur ces espaces doit donc conduire à mener des actions durables susceptibles de lutter contre l’enfrichement généralisé. Les interventions ne sont souvent « durables » que si elles sont suivies d’un pâturage

124 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 adapté, lui même garant du blocage ou du ralentissement de la dynamique naturelle de reforestation.

Le pastoralisme revêt donc un rôle clé dans la conservation du patrimoine biologique sur ces espaces dits « ouverts », mais ne peut être considéré comme le seul mode d’action : il doit être aidé et accompagné.

Il ne s’agit par contre pas de recréer de vastes espaces dénudés, même s’ils ont pu exister par le passé. Les moyens à affecter seraient en effet hors de proportion avec l’enjeu et cet état ne serait pas nécessairement le plus favorable en terme de conservation du patrimoine biologique.

Les pentes couvertes de landes à genêts ou de buis constituent également des habitats et des refuges pour la faune et participent à la diversité du milieu, même si l’œil humain porte un jugement négatif sur ce type de formations “ perdues, impénétrables, inutiles ”.

Leur reconquête, par le brûlage en particulier, ne peut être systématique et doit être justifiée et conditionnée à la possibilité et à l’engagement d’une utilisation pastorale ultérieure. Elle ne présente que peu d’intérêt au titre de la conservation des habitats et des espèces dans le cas contraire.

V.2. Fonctionnalités écologiques du site

V.2.1. Interdépendances entre habitats et espèces

Deux tableaux présentant le ou les habitats préférentiels connus des espèces végétales et animales de l’annexe II de la Directive Habitats recensés sur le site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons - Dôme de Barrot - Gorges du Cians » ont été réalisés. Le premier concerne les habitats naturels d’intérêt communautaire et prioritaire et le second les habitats naturels non listés à l’annexe I de la Directive Habitats.

125 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CROISEMENT ESPECES - HABITATS NATURELS

Habitats naturels d’intérêt communautaire et prioritaire

ESPECES

DE 0

L'ANNEXE II E

3220 3240 3280 4030 4060 4090 5110 5210 9560 5210 6170 6210 6220 6230 6410 6430 6520 7220 7230 8120 8130 8210 8220 8230 8310 91 9180 9260 9340 9410 9420 9430 Autres habitats Ancolie 2(T) 1(T) 1(T) x(T) x(T) x(T) de Bertoloni Gentiane 1(T) 1(T) 1(T) 1(T) de Ligurie

Buxbaumie 1(T) 1(T) 1(T) 1(T) verte

Orthotric de P Roger

Damier 1(T) 1(T) 1(T) x(T) de la succise Ecaille x(T) x(T) 1 (T) chiné

Lucane x(T) 2(T) cerf-volant

Barbeau 1(T) 1(T) 1(T) méridional

Blageon x(T) x(T) x(T)

Spélerpès 1(T) 1(T) 1(T) 1(T) 1(T) 1(T) 1(T) de Strinati

Petit 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) x(A) 1(A) 1 1(C) rhinolophe (RS)

Grand x(A) x(A) x(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) 1(A) x(A) 1(A) 1(S) 1(C) rhinolophe

126 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

ESPECES

DE 0

L'ANNEXE II E

3220 3240 3280 4030 4060 4090 5110 5210 9560 5210 6170 6210 6220 6230 6410 6430 6520 7220 7230 8120 8130 8210 8220 8230 8310 91 9180 9260 9340 9410 9420 9430 Autres habitats Barbastelle 1(S) x(C) 1 1 commune (RS) (SC)

Minioptère x(A) x(A) x(A) x(A) x(A) x(A) x(A) 1 de (RS) Schreibers Murin à 1(A) 1(A) 1(A) x(A) x(A) 1(S) 1 x(A) x(A) oreilles (AC) échancrées Loup x(A) x(A) x(A) 1 1 1 1 1 1 2 1 x(C) x(C) x 1 1 1 (AC) (AC) (AC) (AC) (AC) (AC) (AC) (AC) (SC) (SC) (SC) (SC)

INFORMATION SUR L'IMPORTANCE BIOLOGIQUE INFORMATION SUR LA FONCTIONNALITE 1 : Habitat principal R : Reproduction A : Alimentation 2 : Habitat secondaire S : Stationnement, refuge C : Corridors, déplacement x : Habitat fréquenté T : Toutes fonctions confondues P : Potentiel

127 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Autres habitats naturels (habitats d’espèces)

ESPECES Ruines Mélézins Taillis Chênaies Sapinières Pinèdes Garides à genêt Murets en Lisières Fruticées DE L'ANNEXE II noisetiers pubescentes -pessières sylvestres cendré & lavande pierres &Ourlets & Fourrés sèches Ancolie de Bertoloni Gentiane 1(T) de Ligurie Buxbaumie x verte Orthotric de x Roger Damier x(A) de la succise Ecaille chiné x (T) x (T) x (T) x (T) x (T) Lucane 1(T) cerf-volant Barbeau méridional Blageon Spélerpès 1(T) 1(T) brun Petit 1(RS) x(A) x(AC) x(A) rhinolophe Grand 1(RS) x(A) x(AC) x(A) rhinolophe Barbastelle 2(R)1(S) P 1(AC) commune Minioptère x(SC) x(AC) de Schreibers Murin à 1(R)2(S) x(A) oreilles x(A) échancrées Loup 1(SC) x(SC) x(SC) 1(SC) 1(SC) x(AC) x(C) x(C)

INFORMATION SUR L'IMPORTANCE BIOLOGIQUE INFORMATION SUR LE FONCTIONNALITE R : Reproduction 1 : Habitat principal A : Alimentation 2 : Habitat secondaire S : Stationnement, refuge x : Habitat fréquenté C : Corridors, déplacement T : Toutes fonctions confondues

128 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Il est aussi à noter, que le site Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » bien qu’ayant été désigné au tite de la Directive Habitats abrite plusieurs espèces de l’annexe I de la Directive Oiseaux et en particulier dans l’hanitat d’espèce que constitue les sapinières-pessières comme le Pic noir et la chouette de Tengmalm.

V.2.2.Corridors écologiques

V.2.2.1. Macro-corridors

Le site Natura 2000 FR9301556 s’inscrit dans un réseau de sites naturels remarquables à l’échelle régionale. Par la diversité de ses habitats et par sa position, il contribue à renforcer la connectivité dans ce réseau d’espaces protégés et en particulier avec les sites limitrophes ou proches qui sont le site Natura 2000 FR 9301559 le Mercantour, les sites Natura 2000 FR9301549 et FR931554 à chauves souris des Entraunes et de Castellet les Sausses/ Gorges de Daluis et la Réserve régionale des Gorges de Daluis.

Il y a peu d’études sur les corridors écologiques sur ce territoire. Les méthodologies classiques utilisées pour l’élaboration de trames vertes et bleues demandent à être adaptées dans le contexte de grands espaces naturels (Thompson, com. Pers.). En effet l’espace naturel au sens utilisé dans les trames vertes et bleues couvre quasiment l’ensemble de la zone étudiée et les éléments de fragmentation habituels comme l’urbanisation ou les infrastructures linéaires ne sont pas les plus fréquents. De plus avec une méthodologie classique, il est difficile de déterminer les continuités de milieux en mosaïque, fréquents sur ce territoire.

Cependant on peut penser que certains élements naturels comme les falaises et gros cours d’eau comme la Tinée et Var sont des élements de fragmentation pour certaines espèces d’autant plus que des axes routiers fréquentés longent ces cours d’eau.

Par ailleurs la biologie de certaines espèces notamment de chiroptères comme le Petit Rhinolophe suggère de très probables déplacements entre la zone cœur du Parc national du Mercantour utilisé comme territoire de chasse et les zones voisines, plus riches en vieux bâtis favorables à la reproduction. Il faut aussi noter les déplacements saisonniers de certaines espèces le long du gradient altitudinal et qui à l’instar des Bartavelles qui se déplacent par exemple du coeur du Parc national du Mercantour vers les zones de périphérie pour hiverner sur le mont Aucellier (Roure). Par ailleurs la présence de quelques bouquetins et leur dispersion à partir du cœur du Parc national du Mercantour (programme de réintroduction de l’espèce) atteste de l’existence de corridors entre habitats favorables et potentiellement favorables.

V.2.2.2. Micro-corridors

129 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 A une échelle plus fine, un certain nombre de structures paysagères (haies, talus, fossés, ripisylves, etc…) constituent autant de corridors nécessaires à la pérennité des populations notamment de la plupart des espèces de chiroptères mais aussi de l’entomofaune. Dans le cas des forêts, un réseau de zones à vieux et gros arbres et bois sénescents permet une meilleure circulation et donc une meilleure conservation des espèces inféodées comme les coléoptères saproxyliques.

V.2.3. Interrelations entre habitats/espèces et facteurs anthropiques et naturels

V.2.3.1. Evolution de la sylviculture

Une large part de la forêt actuelle du site n’étant aujourd’hui plus « économiquement » exploitable ou rentable, elle sera probablement amenée à évoluer naturellement à l’avenir. En l’absence d’interventions humaines, ou d’incendies, les grands traits d’évolution sont alors les suivants :

. Enfrichement et reforestation plus ou moins rapide des espaces ouverts, des clairières par le pin sylvestre, les genêts, le buis… . A basse altitude, évolution des landes et garrigues vers des boisements, le plus souvent de pins, dans un premier cycle de recolonisation forestière. . A plus haute altitude, c’est le mélèze qui recolonise le milieu. . Evolution des pinèdes mûres vers des peuplements plus proches du climax : sapinières, pessières, chênaies, ostryaies. . Le pin sylvestre, qui couvre une surface considérable, ne constitue qu’un peuplement de transition entre espaces pastoraux à l’abandon et climax forestier. . Evolution des mélézins vers des sapinières ou des pessières à l’étage montagnard. . Densification et vieillissement des peuplements de chênes. En certaines positions, l’ostrya colonise les peuplements ouverts.

La part de forêts aujourd’hui “ économiquement ” susceptibles d’exploitation sur le site est aujourd’hui inférieure à 20% de la surface boisée. Corrélativement, un minimum de 80 % de la surface forestière est amené à évoluer naturellement dans l’avenir pour des raisons d’accessibilité et de prix des bois.

Les facteurs qui pourraient accentuer cette tendance et laisser la dynamique naturelle à s’exprimer pleinement sur d’importantes zones forestières du site sont :

- La faible productivité moyenne des forêts sur le site.

- L’accroissement des surfaces forestières qui sont difficiles à valoriser (pin sylvestre) pendant une longue période, suite à la déprise agricole.

- Les difficultés d’accès et de débardage en de nombreux points du site en regard d’un potentiel de production et de prix de vente du matériau bois ne justifiant que rarement la création et l’entretien de dessertes forestières souvent délicates à réaliser.

130 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

Cependant d’autres facteurs pourraient permettre dans un avenir proche de limiter cette tendance voire de l’inverser :

- Crise énergétique avec augmentation du prix des énergies fossiles et électrique majoritairement utilisées de nos jours

- Soutien et développement de l’économie locale et des filières energétiques par les collectivités

Les futaies de sapin, de mélèze et d’épicéa présentent des meilleures potentialités de production, quand elles sont accessibles, étant donnée la valeur intrinsèque des produits.

Les gestionnaires forestiers tentent de plus en plus de mettre en valeur les produits naturellement présents dans les peuplements, plutôt que de se lancer dans des substitutions d’essences coûteuses avec des retours sur investissements hasardeux en dehors des rares secteurs les plus riches.

La plupart des forêts feuillues sont d’anciens taillis vieillissant et en voie de conversion naturelle ou accompagnée de futaie sur souches. Les traitements adoptés sont soit le taillis pour la production de bois de chauffage, avec des coupes rases ou par bouquets généralement sur de faibles surfaces, soit la conversion en futaie si l’on peut espérer valoriser quelques grumes.

Les futaies résineuses de pins sylvestres peuvent faire l’objet de coupes pour la récolte de bois de trituration. Ces coupes, pratiquées dans des peuplements présentant souvent un certain âge, accélèrent souvent le processus de transition vers la futaie feuillue, qui prend alors le relais. Elles sont très rares en raison du faible prix du bois de trituration et du coût élevé du transport vers les centres de traitement.

Les exploitations ont un impact potentiel sur l’environnement par le fait qu’elles accélèrent brutalement le cycle naturel de renouvellement des forêts et modifient les conditions de couvert, recréant d’autres types de milieux. Le passage d’engins et les chantiers constituent un dérangement momentané pour la faune. La création de pistes de desserte induit des vecteurs de pénétration et de circulation du public ultérieurs, en l’absence de mesures de fermeture appropriées.

Enfin, le bois mort et les strates de forêt les plus matures ou sénescentes sont souvent supprimés lors des exploitations, car sans possibilité ultérieure de valorisation (ou alors pour un laps de temps limité), ce qui motive les propriétaires à les exploiter en priorité. Ce type de milieux abrite des coléoptères xylophages de grand intérêt et une flore originale. Les chiroptères forestiers et certains oiseaux (Pic noir, petites chouettes de montagne…) recherchent également les arbres creux pour nicher.

131 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 V.2.3.2. Evolution des pratiques pastorales

Pour d’évidentes raisons d’adaptation économique, les pratiques agro-pastorales sur le site ont dû évoluer par rapport à celles connues au cours des siècles passés.

Les mises en culture, autrefois importantes, sont aujourd’hui restreintes à de rares zones. Les autres terres anciennement labourées sont devenues aujourd’hui les secteurs les plus intéressants en terme de production fourragère et sont soit pâturées, soit fauchées, à moins qu’elles ne se soient embroussaillées.

L’élevage ovin a été profondément bouleversé par une forte baisse du nombre de troupeaux et d’éleveurs locaux, par une augmentation corrélative de la taille de chaque troupeau pour assurer une rentabilité minimum et par des changements dans les modes d’exploitation (montées en estive plus précoces…) et de garde des troupeaux qui sont très consommateurs en main d’œuvre devenue chère.

La pression de pâturage, autrefois importante, a souvent baissé en particulier dans le sud du site et sa répartition est devenue très inégale :

- les milieux les plus riches ou les plus proches de l’exploitation, d’une bergerie ou d’un point d’eau sont encore bien pâturés et, sur certaines zones très localisées le pâturage peut être supérieur à la ressource. En 2002 le surpâturage est évoqué sur en certains secteurs limités (Plateau Saint-Jean, le Pommier, les Cluots, le Lauvet d’Ilonse, Longon). La réalisation de diagnostics pastoraux récents permettrait d’évaluer la tendance.

- au contraire les secteurs les plus éloignés, avec un déficit en équipements pastoraux modernes (cabanes…), pauvres, ou déjà embroussaillés ne sont plus l’objet que de pâturages très extensifs. La pression trop faible induit alors une accélération de la dynamique d’embroussaillement. Les buissons de plus en plus recouvrants diminuent encore l’attractivité de la zone qui est à terme abandonnée et qui achève de se refermer et se reforester.

Cette progression s’observe plus particulièrement dans la partie méridionale du site (Ilonse, Villars-sur-Var, Thiéry, Lieuche).

Les éleveurs sont les premiers à souffrir de cette régression de leur espace pâturable qui affecte également les paysages, la conservation de beaucoup d’espèces patrimoniales et d’habitats de milieux ouverts et recrée de vastes zones de landes et garrigues très sensibles aux incendies. La présence du loup est une contrainte supplémentaire qui s’ajoute et conduit à l’abandon de certains secteurs trop boisés ou situés à proximité de falaises.

La faible rentabilité des exploitations et l’absence fréquente de maîtrise foncière des terrains concernés, ne permettent pas et n’incitent guère les éleveurs à investir de manière importante en termes de travaux de débroussaillement ou d’amélioration pastorale. Afin de palier à la non maîtrise du foncier, il existe sur la commune de Roure la seule association foncière pastorale du département qui permet de regrouper le parcellaire

132 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 (souvent des petites parcelles) afin d’en faciliter la gestion et le conventionnement avec les différents éleveurs.

IV.2.3.3 Les brûlages dirigés et le débroussaillement en prévention des risques dues à la fermeture du milieu

Les brûlages dirigés

Les feux pastoraux ont couramment été utilisés dans cette région et constituent une façon peu onéreuse et opportuniste de tenter de reconquérir des espaces pastoraux embroussaillés. Toutefois l’importance actuelle des surfaces en landes et du volume de la phytomasse, font que ce genre de mise à feu est aujourd’hui susceptible de produire de véritables incendies très éloignés des brûlages d’herbes sèches et de quelques buissons pratiqués autrefois, en complément des autres travaux d’entretien des parcours. Il existe un véritable problème de sécurité publique et un impact très important sur le milieu que n’avaient pas les feux pastoraux anciens qui ne concernaient que des surfaces et une phytomasse réduites. C’est pour prévenir la tentation des mises à feu non encadrées et les incendies qui en résultent qu’a été mis en place la possibilité d’effectuer des brûlages dirigés par les services compétents de la DFCI (.Force 06). Il consiste en l’utilisation par les sapeurs forestiers du feu sur une surface prédéfinie en préservant les espaces limitrophes. Le brûlage dirigé permet alors, à la différence des feux non ecadrés, de faire exécuter ce type d’interventions à la période la plus favorable et de moindre impact par une équipe spécialisée et dans des conditions de sécurité maximale.

Carte n°27 : Brûlages dirigés

Les brûlages dirigés diffèrent des incendies par :

- Les dimensions : les incendies sont généralement beaucoup plus étendus et leur extension n’est pas contrôlée a priori.

- La période : les brûlages dirigés sont majoritairement réalisés en période hivernale, dans des conditions climatiques contrôlées.

- L’intensité : les incendies sont généralement beaucoup plus puissants et le passage du feu très rapide.

- Le sens de parcours du feu : plutôt descendant ou à contre vent dans le cas d’un brûlage dirigé si la phytomasse est conséquente, c’est à dire à contresens du développement ordinaire d’un incendie.

- La présence d’une équipe spécialisée qui contrôle en permanence le développement du brûlage et assure au préalable la préparation du terrain pour circonscrire le passage du feu et préserver certains secteurs.

133 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Au niveau des conséquences, un incendie violent aurait un effet dépresseur sur la repousse des végétaux qui peut perdurer quelques années alors que le brûlage dirigé stimulerait directement une forte repousse, herbacée en particulier.

Dans tous les cas, le passage du feu favorise la végétation pyrophile et les plantes à rhizomes. Des passages répétés peuvent amener à la régression, voire la disparition des autres espèces.

Les pelouses à brachypode penné ont ainsi fréquemment envahi les zones trop souvent brûlées éliminant d’autres graminées pourtant plus appétantes pour les troupeaux.

Par ailleurs, s’il existe des études sur l’impact des brûlages dirigés sur différentes espèces, l’impact de ces feux sur la microfaune et sur la flore herbacée reste encore à étudier.

Les mises à feu non encadrées sont aujourd’hui à juste titre interdites pour les raisons précitées. Malgré cela, des feux parfois très dévastateurs sont allumés en périodes à risques. Ils sont très coûteux pour la collectivité en matière de moyens de lutte, d’impacts mais aussi en terme de sécurité.

Le débroussaillement par brûlage dirigé permet de traiter des surfaces relativement importantes à moindre coût. Elle reste toutefois une opération très délicate. L’importance des demandes en surfaces à traiter chaque année impose aux équipes chargées de leur mise en œuvre un calendrier conséquent sur une période finalement très restreinte et soumise aux aléas de la météo. Il n’est ainsi pas toujours possible de consacrer tout le temps qu’il serait nécessaire à la réalisation d’opérations plus “ fines ” ou de brûlages “ en damiers ” parfois souhaités, qui demandent une grande préparation et qui ne sont pas toujours techniquement réalisables.

Les brûlages dirigés sur le site entre 1991 et 1998 ont concerné 545 ha de terrains. La surface cumulée traitée incluant les “ repasses ” s’élève à 655 ha.

L’expérience de suivi sur quelques années de zones traitées en brûlage dirigé permet de constater que le seul passage du feu ne peut être garant d’un débroussaillement durable, à moins d’être conduit à renouveler très régulièrement cette opération sur les mêmes surfaces amenant alors des impacts évidents en terme de modification de flore et d’atteinte à la faune.

Les résultats sont beaucoup plus concluants quand l’ouverture du milieu est suivie d’une consommation de la repousse herbacée suffisante à l’occasion du passage des troupeaux. L'effet est alors beaucoup plus durable et les éventuelles nécessités de “ repasse ” sensiblement plus espacées. Il est alors possible de parler de “ reconquête ” de milieux favorables au pastoralisme.

C'est la combinaison, dans l'espace et dans le temps, du brûlage dirigé et du pâturage, qui forme alors une solution de gestion durable des milieux.

134 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Le débroussaillement

Le débroussaillement mécanique est peu utilisé sur le site. Il est vrai qu’il n’est pas toujours aisé à mettre en œuvre en raison du relief, des pentes ou de l’accessibilité aux engins des terrains à traiter. Il pourrait cependant constituer une technique intéressante sur les secteurs favorables pour un prix raisonnable.

L’utilisation de la débroussailleuse manuelle est très coûteuse en main d’œuvre et ne peut concerner des secteurs où la végétation est déjà très développée. Elle permet de traiter de petites zones peu accessibles et non susceptibles d’autres formes d’intervention.

IV.2.3.4. Impact des activités de loisir sur le milieu naturel

La fréquentation du site des Quatre Cantons est relativement faible en comparaison avec des zones plus proches du littoral ou plus au nord comme le Parc National du Mercantour. Ainsi, la pression touristique reste limitée sur ces espaces naturels.

Cependant quelques conflits d’usage peuvent être observés :

- L’appropriation de l’espace naturel par un public citadin est parfois mal vécue par les propriétaires, éleveurs, acteurs forestiers et pratiquants de loisirs plus traditionnels comme la chasse, notamment au moment de la cueillette des champignons et des châtaignes. En effet, les retombées économiques de cette fréquentation sont souvent limitées, voire nulles ou jugées négatives pour les propriétaires.

- La divagation de chiens à proximité des troupeaux, le passage de VTT, de randonneurs, l’occupation d’espaces privés par les promeneurs.

- Le canyoning et la pêche impliquent un partage du milieu. Le passage des adeptes du canyoning aurait un impact sur les populations piscicoles par piétinement des zones de frayères et donc des œufs, mais aussi sur des macro et micro-invertébrés qui sont à la base du régime alimentaire des populations piscicoles. Cependant la faible quantité d’eau sur ces zones (absence de vasques) semble limiter l’impact du canyoning.

Cette fréquentation touristique semble tout de même augmenter légèrement au fil des années, ne semble pas poser pour l’instant pas de problèmes importants du point de vue de la conservation de la biodiversité. Il faut cependant maintenir une certaine vigilance et observer son évolution.

IV.2.3.5. Impact de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire

135 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 . Les lignes électriques et cables aériens qui traversent le site occasionnent une mortalité par collision et électrocution sur certaines espèces de l’avifaune (rapaces en particulier) qui nécessiterait sur les zones les plus dangereuses la mise en place de repères visuels (flotteurs).

. Les travaux de création ou d’amélioration de certains réseaux (routiers, électriques, téléphoniques…) peuvent constituer une gêne momentanée, selon les périodes auxquelles se déroulent les chantiers (dérangement d’espèces nidificatrices, coupures difficiles à franchir pour la faune…).

. Les travaux d’entretien de routes, pistes, pare-feux et réseaux qui font appel à des débroussaillements mécanisés, à des herbicides ou à des brûlages sont également pénalisants en période de reproduction et destructeurs pour l’entomofaune.

. Les travaux routiers qui amènent à élargir et sécuriser l’accès aux villages et aux stations de ski sont parfois susceptibles de porter atteinte aux milieux. Les parois rocheuses sont généralement mises à nue avant de subir des travaux de confortement et les déblais peuvent être déversés massivement dans le lit des rivières qui se trouvent comblées et modifiées à plusieurs endroits (gorges supérieures du Cians) induisant des obstacles à la circulation des eaux et de la faune aquatique. Par ailleurs le salage abondant des routes et notamment pour sécuriser l’accès aux stations de ski se révèle nocif pour l’environnement alors qu’il n’existe pas à ce jour d’alternatives pour limiter le verglas et ses dangers. Le sel après lessivage par les pluies se retrouve dans les nappes phréatiques et cours d’eau (gorges du Cians) et provoque le dépérissement de la flore et de la faune sensible à la salinité (faune aquatique…).

. Les travaux d’entretien de la voirie qui amènent au rejointoiement des ouvrages d’arts sont susceptibles de pénaliser la potentialité d’accueil des chauves-souris dans les ouvrages et d’emprisonner vivants des individus ou des colonies.

. Les projets d’aménagements suseptibles d’être réalisés sur le site comme la construction de micro-centrales afin d’améliorer les ressources énergetiques ou économiques des communes en modifiant la dynamique naturelle des cours d’eau peuvent avoir un impact sur les habitats et espèces remarquables.

Une synthèse des interactions possibles concernant les différents habitats naturels est résumée dans le tableau suivant. Ce tableau présente l’influence des principales activités humaines sur le site. L’impact lié à l’urbanisation n’a pas été mentionné car la majorité de l’habitat se trouve hors du site Natura 2000. De même les activités traditionnelles comme la chasse n’ont pas été mentionnées bien qu’étant présentes sur le site. Leur influence sur les habitats Natura 2000 et sur les espèces de l’annexe II de la Directive Habitats présents sur le site est faible. Il est à noter cependant que des opérations de réouverture des milieux sont effectuées par les sociétés de chasse

136 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 par débroussaillage mécanique voire brûlage dirigé qu’il conviendrait de bien localiser.

137 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Activités humaines observées ou potentielles Type Habitats Espèces annexe II Aménagement et Pratiques agro- Gestion Activités de Sécurisation et d’habitats Natura Directive Habitats exploitation des pastorales forestière plein air brûlage dirigé 2000 du concernées cours d’eau et de la site nappe phréatique Eaux 3220 - Barbeau méridional - Ouverture ou _ _ - Circulation - Rectification du courantes et 3240 - Blageon exploitation de d’engins à moteur lit/ endiguement bancs de 3280 - Ecaille chinée carrières type quad sur les graviers - Petit rhinolophe - Barrages bancs de graviers - Grand rhinolophe hydroélectriques - Murin à oreilles - Captages échancrées - rejets de stations d’épuration Landes et 4030 - Damier de la succise _ - Maintien des pratiques _ - Pratiques de - Brûlage dirigé fruticées 4060 agropastorales sports motorisés - Purges et 4090 (pâturage…) (4X4, quads…) aménagements 5110 - Gestion inadaptée de sécurisation (surpâturage…) des falaises - Impact des traitements sanitaires (biocides) sur l’entomofaune Fruricées 5210 _ _ _ _ Brûlage dirigé sclérophylles 9560 Pelouses 6170 - Gentiane de Ligurie _ - Maintien des pratiques _ _ _ supraméditer 6210 - Damier de la succise agropastorales ranéennes, 6220 - Petit rhinolophe (pâturage…) montagnarde 6230 - Grand rhinolophe - Gestion inadaptée s et 8230 - Minioptère de Schreibers (surpâturage, subalpines soupaturage…) stationnement prolongé des troupeaux…) - Impact des traitements sanitaires (biocides) sur l’entomofaune et chiroptères

138 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Activités humaines observées ou potentielles Type Habitats Espèces annexe II Aménagement et Pratiques agro- Gestion Activités de Sécurisation et d’habitats Natura Directive Habitats exploitation des pastorales forestière plein air brûlage dirigé 2000 du concernées cours d’eau et de la site nappe phréatique Prairies 6410 - Damier de la succise - Aménagements - Maintien des pratiques - Libre évolution _ - Aménagements humides et 6430 - Ecaille chinée modifiants la de fauche forestière modifiants la megaphorbia - Petit rhinolophe dynamique naturelle - Gestion agro-pastorale dynamique ies - Grand rhinolophe des cours d’eau inadaptée naturelle des - Minioptère de Schreibers - Piétinement des cours d’eau troupeaux près des points d’eau - Impact des traitements sanitaires (biocides) sur l’entomofaune et chiroptères Prairies 6520 - Petit rhinolophe _ - Maintien des pratiques _ _ _ mésophiles - Grand rhinolophe de fauche - Minioptère de Schreibers - Gestion agro-pastorale inadaptée (surpâturage…) - Impact des traitements sanitaires (biocides) sur l’entomofaune et chiroptères Sources et 7220 - Spélerpès de Strinati - Modification de - Maintien des pratiques - Eclaircissement - Randonnée - Modification de bas marais 7230 - Petit rhinolophe l’alimentation agropastorales - - forestier aquatique l’alimentation - Grand rhinolophe hydrique Gestion inadaptée intensive hydrique - Minioptère de Schreibers (pompages…) (surpâturage, (empierrements… - Murin à oreilles drainage…) ) échancrées - Impact des traitements sanitaires (biocides) sur l’entomofaune et chiroptères

139 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Activités humaines observées ou potentielles Type Habitats Espèces annexe II Aménagement et Pratiques agro- Gestion Activités de Sécurisation et d’habitats Natura Directive Habitats exploitation des pastorales forestière plein air brûlage dirigé 2000 du concernées cours d’eau et de la site nappe phréatique Eboulis 8120 - Ancolie de Bertoloni _ - Modification de la - Modification de - Modification de _ 8130 - Gentiane de Ligurie dynamique de l’éboulis la dynamique de la dynamique de (aménagement de l’éboulis l’éboulis pistes (aménagement de (aménagement de - Divagation des pistes) pistes, routes…) troupeaux - Randonnée hors sentiers Falaises 8210 - Ancolie de Bertoloni _ _ - Eclaircissement - Aménagements - Purge et continentales 8220 - Gentiane de Ligurie forestier de via ferrata et sécurisation des - Spélerpès de Strinati d’équipements falaises d’escalade Grottes 8310 - Spélerpès de Strinati _ _ - Modification de - Aménagements - Modifications du - Petit rhinolophe l’hygrométrie par et ouverture des milieu par - Grand rhinolophe un grottes fermeture des - Barbastelle commune éclaircissement - Surfréquentation accès - Minioptère de Schreibers forestier autour du public - Murin à oreilles des grottes (dérangement, échancrées pollution…) - Spéleologie respectueuse du du milieu et du calendrier écologique des espèces (chiroptères…) Forêts 91E0 - Lucane cerf-volant - Usines _ - Eclaircissement - Aménagements - Sécurisation des riveraines - Spélerpès de Strinati hydroélectriques et forestier et infrastructures berges - Petit rhinolophe captages - Maintien de la touristiques - Grand rhinolophe ripisylve - Barbastelle commune - Murin à oreilles échancrées

140 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Activités humaines observées ou potentielles Type Habitats Espèces annexe II Aménagement et Pratiques agro- Gestion Activités de Sécurisation et d’habitats Natura Directive Habitats exploitation des pastorales forestière plein air brûlage dirigé 2000 du concernées cours d’eau et de la site nappe phréatique Forêts 9180 - Buxbaumie verte _ _ - Sylviculture _ _ caducifoliées 9260 - Lucane cerf-volant dans les habitats - Spélerpès de Strinati alentours - Barbastelle commune - Aménagement - Murin à oreilles de zones tampon échancrées - Entretien traditionnel des châtaigneraies cultivées Forets 9340 _ _ _ - Equipements _ sclérophylles d’escalade méditerranée Surfréquentaion nnes du public Forêts de 9410 - Ancolie de Bertoloni _ - Maintien des pratiques - Exploitation - Aménagements _ conifères 9420 - Gentiane de Ligurie agropastorales - - forestière de montagne 9430 - Buxbaumie verte Gestion inadaptée intensive (routes, pistes) - Orthotric de Roger (surpâturage…) - Sylviculture - Spélerpès de Strinati - Impact des traitements adaptée au - Barbastelle commune sanitaires (biocides) sur calendrier l’entomofaune et écologique de chiroptères certaines espèces (Tétras-lyre…) - Exploitation forestière dans les forêts de pins à crochets

Efffets : En rouge : impact négatif En vert : impact positif _ : pas d’impact significatif sur le site

141 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

V.3. Etat de conservation

V.3.1. Etat de conservation des habitats

Carte n°13 : Etat de conservation des habitats d’intérêt communautaire et prioritaire

Lors des prospections de terrain, l'état de conservation des habitats a été évalué "à dire d'expert". Le traitement de ces données a permis d'établir la carte des états de conservation des habitats. Globalement, les différents habitats d'intérêt communautaire et prioritaire du site sont dans un état de conservation satisfaisant.

Dans le détail, 93,3 % de la surface couverte par des habitats d'intérêt communautaire et prioritaire est dans un bon état de conservation, 6,4 % de cette surface est dans un état de conservation moyen, et 0,2 % de cette surface est dans un état de conservation mauvais.

Les causes influençant la conservation de ces habitats sont de deux ordres.

- le pâturage intensif, essentiellement ovin (ou pour une faible part bovin au niveau du plateau Saint-Jean, (Beuil) et le surpiétinement qui lui est associé affectent différents habitats de pelouses montagnardes et subalpines : pelouses à brome et brachypode (6210), nardaies (6230), pelouses pionnières des dalles siliceuses (8230), prairies montagnardes (6520), pelouses calcicoles (6170).

- la dynamique naturelle progressive, se traduisant à l’étage montagnard par une mise en place d’une forêt pionnière de pin sylvestre et à l’étage subalpin par une colonisation des habitats de pelouses et de landes à rhododendron et genévrier par le mélèze. Cette dynamique peut être une cause de régression pour certains habitats de pelouses précédemment cités.

Code Remarques Etat de UE conservation 3220 Habitat rivulaire représenté constituant un habitat potentiel du Sphinx de Bon l’épilobe, lépidoptère patrimonial, DH IV et comportant un groupement original pour l’habitat collinéen. Pourrait être menacé par une perturbation de la dynamique fluviale (endiguement) ou par l’ouverture et exploitation de carrières. 3240 Habitat de rivières bien représenté sur le site dans la Tinée et très Bon important pour l’entomofaune. Pourrait être menacé par une perturbation de la dynamique fluviale (endiguement) ou par l’ouverture et exploitation de carrières.

142 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Code Remarques Etat de UE conservation 3280 Habitat des grands cours d’eau, très peu représenté et localisé dans la Bon Tinée, lié à la dynamique fluviale. Cet habitat pourrait être menacé par des aménagements de ce cours d’eau. 4030 En limite occidentale de leur aire de repartition, ces landes sèches Bon européennes sont peu représentées et, sur le site essentiellement lié à la chataigneraie et à son entretien. 4060 Les landes alpines et boréales sont peu représentées et évoluent Bon lentement vers un mélézéin. Ce sont les habitats préférentiels de certains galliformes de montagne comme le Tétras-lyre. Potentiellement menacés par des operations de brûlage dirigé destiné à rouvrir les pelouses subalpines. 4090 Les landes oro-méditerranéennes endémiques à genêts épineux Bon constituent un habitat occasionnel pour Aquilegia bertelonii (annexe II DH) et sont liées à la gestion pastorale. Un arrêt du pâturage entraîne une evolution naturelle vers des garides puis des pinèdes sylvestres. A l’inverse, les pelouses peuvent être menacées par un surpâturage (charge trop importante du bétail ou montée trop précoce des troupeaux ovins) 5110 Ces buxaies de pentes, sont stables et bien représentées sur le site. Bon Elles abritent des espèces patrimoniales comme Prunus brigantine ou endémique ou Barbitistes obtusus, orthoptère rare en France. Particulièrement exposées aux risques d’incendies elles peuvent faire l’objet de brûlage dirigés ou être menacés par les purges de sécurisation des falaises 5210 Les junipéraies installées en paroi rocheuse sont dynamiquement Bon 9560* stables alors que certains matorrals à genévrier colonisant d’anciennes zones boisées ou pâturées peuvent évoluer vers des pinèdes sylvestres ou des chênaies pubescentes. Les peuplements à genévrier thurifère sont rares sur le site et localises sur la commune de Roure. Habitat principalement exposé à un risque d’incendie et donc cible potentielle de de brûlages dirigés. 6170 Les pelouses calcaires alpines et subalpines sonr un habitat potentiel à Bon Gentiana ligustica (annexe II DH), ces pelouses abritent une flore riche. Non paturées elles évoluent vers un mélézein. Mais certains secteurs peuvent être dégradés par le surpâturage ovin ou le stationnement prolongé des troupeaux. 6210* Habitat intéressant pour l’entomofaune lié au pâturage ovin qui bloque Bon l’évolution vers les stades forestiers. Cependant le surpâturage de certains secteurs pourrait conduire à un appauvrissement floristique de ces milieux.Le facies de l’habitat riche en orchidées est rare sur le site et localisé sur la commune de Beuil. 6220* Habitat ponctuel très peu représenté sur le site Bon 6230* Ces pelouses bien représentées sont pâturées par de grands troupeaux Bon qui bloquent leur évolution vers des mélézeins. Mais elles peuvent être degradées par un stationnement prolongé des troupeaux 6410 Habitat fragile assez stable, peu représenté mais riche et recelant de Bon nombreuses espèces notamment d’orchidées dont certaines rares et protégées 6430 Habitat peu présent sur le site et stable dans l’ensemble. Les Bon mégaphorbiaies se développant aux alentours de cours d’eau ou points d’eau stagnante peuvent être piétinées par les troupeaux venant s’abreuver

143 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Code Remarques Etat de UE conservation 6520 Moyennement répandu sur le site, les prairies de fauches sont riches et Bon intéressantes pour la diversité floristique, l’entomofaune, l’avifaune et les chiroptères. Les prairies du Triseto-Polygonion ne sont quasiment plus entretenues par la fauche mais paturées. Elles sont potentiellement menacées par un pâturage excessif entraînant une eutrophisation et un appauvrissement floristique et par l’abandon des pratiques pastorales qui entraineraient leur libre évolution vers des mélézins ou des pessières-sapinières. 7220* Habitat rare (ou sous inventorié) localisé au sud du site (Ilonse et Bon Bairols). Cet habitat fragile est stable tant qu’est maintenue une alimentation hydrique suffisante. La randonnée aquatique constitue une menace pour cet habitat fragile surtout si elle est pratiquée de manière répétée. 7230 Les tourbières basses alcalines sont rares sur le site; habitat riche et Bon recelant de nombreuses espèces notamment d’orchidées don’t certaines rares et protégées 8120 Ces éboulis calcaires moyennement répandu sur le site sont un des Bon habitats préférentiels de’Aquilegia bertolonii (annexe 2 DH) et hébergent des espèces rares et protégées. Ils ne sont pas menacés sur le site 8130 Sur le site ces éboulis hébergent des espèces patrimoniales rares et Bon protégés comme de’Aquilegia bertolonii (annexe 2 DH) et don’t certaines sont les plantes hôtes des chenilles de l’Apollon. Ne semblent pas menaces sur le site 8210 Les pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique sont Globalement bien représentées sur le site et abritent des espèces végétales bon endémiques protégées ou en limite d’aire. Cet habitat pourrait être menacé par les travaux de sécurisation des falaises ou par l’éclaircissement forestier (travaux sylvicoles) pour la déclinaison ombragée de cet habitat. La pratique d’escalade pourrait être source de dérangement de l’avifaune nicheuse 8220 Habitat assez frequent sur le site et à fort intérêt patrimonial et Globalement écologique. Pourrait être menacé par les travaux de sécurisation des bon falaises. La pratique d’escalade pourrait être source de derangement de l’avifaune nicheuse 8230 Les pelouses pionnières du sedo – Scleranthion sont un des habitats Excellent très représentatifs du site. Elles offrent une grande diversité floristique. Pâturées de longue date, elles peuvent souffrir aujourd’hui de surpâturage, préjudiciable à la diversité floristique et faunistique. 8310 Le réseau souterrain est faiblement développé sur le site mais est Inconnu l'habitat potentiel de six espèces de l’annexe II. Ces milieux fragiles peuvent être sensibles à des perturbations et dérangements même minimes. 91E0* Ces ripisylves localisées dans le bassin versant de la Tinée abritent de Assez bon nombreuses espèces de chauves-souris (lieux de chasse) et d’oiseaux et pourraient être menacées par des aménagements lourds construits dans le lit majeur de la Tinée 9180* Les nombreux ravins du site sont des biotopes favorables à l’installation Bon de ces forêts de pentes d’une grande richesse floristique et constituent un habitat pour 2 espèces de l’annexe II: Buxbaumia viridis et Speleomantes strinatii. L’exploitation forestière (coupe et evacuation des grumes) des forêts avoisinantes aurait des consequences negatives sur cet habitat. 9260 Les forêts à châtaigners du site malgré leur surface modeste, présentent Bon une grande originalité avec de nombreux types phytocénotiques. La chataigneraie de Bairols avec ses arbres sénescents s’avère être très intéressante pour les chiroptères.

144 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Code Remarques Etat de UE conservation 9340 Habitat marginal sur le site. Par leur situation stationnelle (crêtes et Bon parois abruptes), ces yeuseraies sont peu menacées par les activités humaines mais peuvent être détruites par les incendies 9410 Les sapinières acidophiles à épicea sont un habitat riche en espèces Bon végétales remarquables mais aussi abritant de nombreuses espèces animales dont plusieurs oiseaux de l’annexe I DO. Une exploitation forestière intensive de ces sapinnières-pessières provoquerait un appauvrissement floristique et faunistique 9420 Les mélézeins d’intérêt communautaire du site, plus ou moins clariérés Bon sont presents sur substrat siliceux. L’exploitation forestière intensive peut être préjudiciable aux espèces inféodées à cet habitat comme le Tétras-lyre. 9430* Ces pinèdes localisées dans la forêt de Roubion abritent 3 des 4 Bon espèces végétales de l’annexe II DH et sont prises en compte comme devant être conservées dans l’aménagement forestier de l’ONF (2006)

V.3.2. Etat de conservation des espèces végétales

Code Etat de Espèce Remarques UE conservation 1656 Bien qu’en limite sud-occidentale de son aire, cette espèce Gentiane est relativement fréquente dans les pelouses calcicoles Bon de Ligurie rocailleuses montagnardes à subalpines du site ainsi que dans les pinèdes sylvestres clairiérées sur terrain rocheux. 1474 Espèce de l’éboulis et de falaise avec deux importantes Ancolie de stations découvertes sur les communes de Lieuche et de Assez bon Bertoloni Roubion. Des prospections complémentaires seraient nécessaires pour connaître avec précision la répartition. 1386 Buxbaumie Assez fréquente sur le site dans les forêts de résineux Bon verte montagnardes. Elle ne semble pas menacée actuellement. 1387 Orthothric Espèce mal connue et recemment découverte (2012) sur la Inconnu de Roger commune de Beuil

La Gentiane de Ligurie et l’Ancolie de Bertoloni sont soumises au risque de prélèvements. La présence de la Buxbaumie verte est fortement dépendante de la gestion forestière.

145 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

V.3.3. Etat de conservation des espèces animales de l’annexe II

Code Etat de Nom français Remarques UE conservation VERTEBRES MAMMIFERES Carnivores L’espèce est présente de façon permanente au nord du site. Les individus observés appartiennent à la meute de Moyenne-Tinée, dont le territoire se 1352 Loup superpose partiellement au site NATURA 2000. La Bon meute de Vésubie-Tinée fréquente un territoire proche du site. Les individus solitaires observés sur le site peuvent être issus de ces deux meutes. Chiroptères Les effectifs et la répartition de l’espèce sont 1308 Barbastelle inconnus sur le site. Espèce fragile liée aux forêts Inconnu matures, sensible à la destruction de son habitat. Les effectifs et la répartition de l’espèce sont inconnus sur le site. Vespertilion à oreilles Espèce observée deux fois sur le site, dont une fois 1321 Inconnu échancrées à la mine de Saint-Sauveur-sur-Tinée qui depuis a été fermée par des blocs béton et une grille non adaptée aux chiroptères. Les effectifs et la répartition de l’espèce sont inconnus sur le site. Espèce strictement cavernicole, détectée à trois 1310 Minioptère de Schreibers Inconnu reprises dans le site ou à proximité immédiate. Elle est très sensible au dérangement, à la modification et à la destruction de son habitat La reproduction de cette espèce qui a été détectée deux fois dans la vallée de la Tinée n’est pas 1304 Grand rhinolophe avérée sur le site. La population se maintiendra à Inconnu condition que la structure paysagère, les gîtes et les zones de chasse soient préservés Le Petit rhinolophe fréquente, au sein et à proximité immédiate du site, les bâtis et les blockhaus. Il a été observé à plusieurs reprises sur le site. La 1303 Petit rhinolophe principale cause de raréfaction de cette espèce Assez bon vient de la disparition des réseaux de gîtes liés au bâti qu'il occupait (granges, caves, combles, bergeries). AMPHIBIENS Espèce très discrète et méconnue. Les prospections NATURA 2000 ont permis de mettre 1994 Spélerpès brun en évidence de nouvelles stations notamment dans Inconnu la vallée de la Tinée. Espèce très sensible à toute perturbation de son habitat. POISSONS

146 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Code Etat de Nom français Remarques UE conservation Le Barbeau méridional est présent dans les parties basses des bassins versants du Cians et de la Tinée inclus dans le site. Il s’agit d’une population 1138 Barbeau méridional Bon pérenne dont la bonne structuration des classes de taille révèle une excellente capacité de reproduction et de croissance. Le Blageon est présent dans les parties basses des 1131 Blageon Inconnu bassins versants du Cians et de la Tinée inclus. INVERTEBRES Lépidoptères L’Ecaille chinée est une espèce commune fréquentant un grand nombre de milieux et peut Probablement 1078 Ecaille chinée même se rencontrer dans des secteurs anthropisés. bon Les données sur le site sont insuffisantes pour estimer la population présente sur le site. Les effectifs et la répartition de la sous-espèce méridionale du Damier de la succise sont inconnus Probablement 1065 Damier de la succise sur le site. On trouve cependant de nombreux bon milieux favorables à cette espèce sur le site. Coléoptères Les effectifs et la répartition de l’espèce sont inconnus sur le site. Probablement 1083 Lucane cerf-volant Les milieux boisés, forêts de feuillus et chênaies, bon abritant de vieux arbres dépérissants ou de vieilles souches, sont bien représentés sur le site.

L’état de conservation de la plupart des espèces animales est difficile à établir par manque d’informations sur la biologie des espèces contactées ou par le faible nombre d’observations des espèces contactées lors des inventaires. De plus ce site ayant été faiblement prospecté avant ces inventaires peu de données ont pu compléter ces inventaires et alimenter cette analyse.

147 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

VI. ENJEUX DE CONSERVATION

148 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 La Directive Habitats demande d’assurer le maintien en bon état de conservation des habitats de l’Annexe I et les espèces de l’Annexe II, tout en intégrant les exigences économiques, sociales et culturelles ainsi que les particularités régionales et locales. Ainsi sur la base de la description de la valeur écologique vue dans les paragraphes précédents et de l’analyse socio-économique, des enjeux de conservation sont spécifiés pour les habitats naturels et des espèces spécifiques Natura 2000 et sont déterminés selon une entrée exclusivement naturaliste de ces habitats et espèces. Ils représentent « ce qu’on risque de gagner ou de perdre » (dictionnaire Larousse).

L’évaluation des enjeux de conservation à l’échelle locale se base essentiellement sur la matrice de croisement de la valeur patrimoniale et du risque (local et/ou global) proposé par le Cahier des Charges pour les Inventaires Biologiques (CCIB) réalisé parla DIREN PACA (aujourd’hui DREAL PACA) en 2007 :

Risque ► Très fort Fort Moyen Faible

▼Valeur patrimoniale Très forte Très fort Très fort Moyen à fort Faible à moyen Forte Très fort Fort Moyen à fort Faible à moyen Moyenne Moyen à fort Moyen à fort Moyen Faible Faible Faible à moyen Faible à moyen Faible Faible

Les enjeux de conservation pour le site NATURA 2000 FR9301556 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » sont définis et hiérarchisés dans le tableau suivant.

149 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Habitats Forte Moyenne Moyen Fort Fort Site d’importance régionale pour cet habitat par la vaste surface présente, cependant Formations herbeuses sèches semi- faciès de l'habitat riche en orchidées, rare. naturelles et faciès d’embuissonnement 6210 Cet habitat d’espèce (insectes, chiroptères) sur calcaires (Festuco-Brometalia) - * important est menacé par la fermeture des Site d'Orchidées remarquables milieux consécutive au déclin des pratiques pastorales (pâturage, fauche). Forte Forte Fort Moyen Fort Peu menacées à l’heure actuelle, mais très ponctuelles et peu fréquentes sur le site, les molinaies sont des habitats originaux et Prairies à Molinia sur sols calcaires, fragiles, riches en orchidées. 6410 tourbeux ou argilo-limoneux (Molinion L’enjeu de ces microstations est justifié par caeruleae) leur rôle conservatoire génétique, malgré leur faible surface.

Moyen Forte Moyen Moyen Fort Habitat moyennement répandu sur le site, 6520 Prairies de fauche de montagne Potentiellement menacé par le déclin des pratiques pastorales (fauche). Forte Forte Forte Moyen Fort Habitat par nature ponctuel, les surfaces présentes bien que rares ou sous inventoriées sont significatives pour la région *Sources pétrifiantes avec formation de PACA 7220 travertins (Cratoneurion) Habitat singulier (communautés de mousses et invertébrés originales) et fragile qui dépend de l'alimentation en eau. En limite d'aire régionale sur le site.

150 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Très Moyenne Très Fort Fort Habitat par nature ponctuel, rare sur le site. forte forte Habitat fragile (piétinement, alimentation en eau), abrite des espèces singulières. Peut 7230 Tourbières basses alcalines jouer un rôle d'éponge naturelle (alimentation de la nappe en période de sécheresse). A surveiller. *Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Forte Moyenne Fort Fort Fort Habitat linéaire peu étendu en surface. Fraxinus excelsior Potentiellement menacé par la création de 91E0 (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion micro-centrales hydro-électrique. albae) Moyenne Très Moyen Moyen Fort Les châtaigneraies participent à la richesse forte en habitats du site et abritent par ailleurs de nombreuses espèces animales et végétales patrimoniales. Les châtaigneraies sont en 9260 Forêts de Castanea sativa bon état de conservation. Potentiellement menacées par l’arrivée récente dans les vallées voisines (Roya) du Cynips du châtaignier Moyenne Moyen Forte Fort Les sous-bois et clairières de ces forêts présentent une grande diversité floristique. Forêts acidophiles à Picea des étages 9410 Elles hébergent des espèces végétales montagnard à alpin (Vaccinio-Piceetea) protégées : Buxbaumia viridis (Annexe II), Epipogium aphyllum. Moyenne Forte Faible Moyen Fort Habitat forestier assez peu étendu et Forêts montagnardes et subalpines à hébergeant la totalité des espèces inscrites 9430 Pinus uncinata (* si sur substrat à l'annexe II du site (gentiane de Ligurie, gypseux ou calcaire) ancolie de Bertoloni, buxbaumie verte). Forte Forte Moyen Moyen Moyen L’habitat collinéen est un groupement original, bien caractérisé par la présence de plantes montagnardes et subalpines, Rivières alpines avec végétation ripicole descendues à basse altitude par avalaison. 3220 herbacée Le groupement collinéen est régulièrement présent sur tout le cours de la Tinée compris dans le site, potentiellement menacé par des aménagements dans le lit du cours d'eau.

151 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Moyenne Faible Moyen Moyen Moyen Habitat bien représenté sur le site dans la Rivières alpines avec végétation ripicole Tinée, potentiellement menacé par des 3240 ligneuse à Salix elaeagnos aménagements ou une modification du régime hydrique du cours d'eau. Rivières permanentes Moyenne Faible Moyen Moyen Moyen Habitat rare sur le site, localisé dans la méditerranéennes du Paspalo- Tinée, potentiellement menacé par des 3280 Agrostidion avec rideaux boisés aménagements ou une modification du riverains à Salix et Populus alba régime hydrique du cours d'eau. Forte Forte Faible Faible Moyen Les pelouses à astragale sempervirente, assez bien représentées sur le site, sont Landes oro-méditerranéennes globalement dans un bon état de 4090 endémiques à genêts épineux conservation. Ces pelouses, parcourues par les troupeaux ovins, peuvent être localement dégradées par le surpâturage. * Forêts endémiques à Juniperus spp. Forte Moyenne Faible Faible Moyen Les peuplements à genévrier thurifère sont 9560* ou Matorrals arborescents rares sur le site. Ces formations arbustives et à Juniperus spp. (Peuplements de sont en bon état de conservation et ne sont 5210 Genévrier thurifère) pas particulièrement menacées. Forte Forte Moyen Moyen Moyen Habitat très bien représenté sur le site, regroupant plusieurs groupements végétaux 6170 Pelouses calcaires alpines et subalpines à la flore diversifiée. Potentiellement menacé par la déprise pastorale à l'étage subalpin (colonisation des pelouses par le mélèze). Forte Faible Moyen Faible Moyen Très ponctuelles, ces pelouses sont * Parcours substeppiques de graminées globalement dans un bon état de 6220 et annuelles du Thero-Brachypodietea conservation et ne sont pas particulièrement menacées. * Formations herbacées à Nardus riches Moyenne Moyenne Faible Faible Moyen Les pelouses à nard couvrent de vastes en espèces, sur substrats siliceux surfaces à l’étage subalpin du site. 6230 des zones montagnardes (et des zones Globalement dans un bon état de submontagnardes de l’Europe conservation, ces pelouses peuvent pâtir continentale) d’un stationnement prolongé des troupeaux.

152 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Forte Moyenne Faible Faible Moyen Les mégaphorbiaies qui se développent sur le site sont liées aux cours d’eau, Mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets suintements, résurgences, ruissellements. 6430 planitiaires et des étages montagnard Peu fréquentes sur le site, elles sont souvent à alpin ponctuelles ou linéaires. Peu menacées mais fragiles. Eboulis calcaires et de schistes Forte Moyenne Faible Faible Moyen Habitat moyennement répandu sur le site. 8120 calcaires des étages montagnard à alpin Non menacé. (Thlaspietea rotundifolii) Forte Très Faible Moyen Moyen Habitat répandu sur le site, de l’étage forte supraméditerranéen à alpin, sur calcaire ou Pentes rocheuses calcaires avec 8210 pélites rouges. Présence de plusieurs végétation chasmophytique espèces végétales protégées, endémiques ou en limite d’aire. Peu menacé. Forte Forte Faible Faible Moyen Habitat assez répandu sur le site, depuis l’étage supraméditerranéen jusqu’à l’étage subalpin. Fort intérêt écologique et Pentes rocheuses siliceuses avec 8220 patrimonial de ces milieux avec la présence végétation chasmophytique de nombreuses espèces végétales endémiques et/ou protégées, et d’une avifaune nicheuse. Peu menacés. Forte Moyenne Faible Faible Moyen Les pelouses pionnières du Sedo - Roches siliceuses avec végétation Scleranthion sont un habitat très 8230 pionnière de Sedo-Scleranthion ou du représentatif du site. Elles offrent une Sedo albi – Veronicion dillenii grande diversité floristique. Potentiellement menacées par le surpâturage. Forte Forte Moyen Moyen Moyen Habitat rare, abritant potentiellement 8310 Grottes non exploitées par le tourisme plusieurs espèces animales de la Directive Habitats (chauve-souris, spélerpès brun).

153 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Forte Moyenne Moyen Faible Moyen Ces forêts présentent sur le site une grande variabilité. Grande richesse floristique. Ces forêts constituent aussi un habitat pour deux *Forêts de pentes, éboulis ou ravins du 9180 espèces de l’annexe II : Buxbaumia viridis et Tilio-Acerion Hydromantes strinatii. Forêts assez répandues sur le site, remarquables. Peu menacées à l'heure actuelle. Forte Moyenne Faible Moyen Moyen Mélézeins siliceux accueillant le tétras-lyre Forêts alpines à Larix decidua et/ou 9420 (espèce patrimoniale). Peu menacées à Pinus cembra l'heure actuelle. Faible Moyen Moyen Faible Ces landes, en limite occidentale de leur aire 4030 Landes sèches européennes de répartition ne paraissent pas menacées. Faible Faible Faible Faible Faible alors que les garides oroméditerranéennes 4060 Landes alpines et boréales sont menacées par les brûlages dirigés. Formations stables xérothermophiles à Faible Faible Faible Faible Faible Habitat répandu dans les Gorges du Cians, 5110 Buxus sempervirens des pentes non menacé au vu des conditions rocheuses (Berberidion p.p) stationnelles. Moyenne Moyenne Faible Faible Faible Les junipéraies rouges sont relativement fréquentes alors que leur faciès à genévrier 5210 Mattorals arborescents à Juniperus spp. oxycèdre est plus rare. Elles ne sont pas particulièrement menacées sur le site. Eboulis ouest-méditerranéens et Moyenne Faible Faible Faible Faible Habitat très répandu sur le site, non 8130 thermophiles menacé. Forêts à Quercus ilex et Quercus Faible Moyen Faible Faible Habitat marginal sur le site. Peu menacé. 9340 rotundifolia Espèces végétales

154 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Forte Forte Moyen Moyen Très fort Espèce corticole mal connue nécessitant des arbres en milieu ouvert ou dans un contexte forestier assez clair. site d'importance nationale, vu son caractère abondant sur certains secteurs du site. 1387 Orthotrichum rogeri Présente dans moins de 15 sites N2000 en France. Bien que peu menacée a priori, espèce à surveiller, car risque refermeture de son habitat (pinède claire -> sapinière ombragée). Forte Très Moyen Moyen Fort Espèce endémique des Alpes sud- 1656 Gentiana ligustica forte occidentales (Alpes-Maritimes, Piémont, Ligurie) Forte Forte Moyen Moyen Moyen Espèce forestière se développant sur bois 1386 Buxbaumia viridis pourrissant d'essences résineuses. Habitat abondant et menaces locales faibles. Forte Forte Faible Faible Moyen Espèce des terrains rocailleux calcaires 1474 Aquilegia bertolonii (éboulis, forêts claires de pente). Belles populations sur le site, non menacées. Espèces animales Très Très Très Fort Très fort Espèce forestière typique des forêts matures forte forte forte très sensible aux modifications de son habitat, mal connue. Population probablement abondante car Barbastelle d’Europe (Barbastella 1308 habitat potentiel abondant et une dizaine barbastellus) d’individus contactés essentiellement dans la partie nord du site. Site d'importance régionale à nationale pour l'espèce.

155 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Forte Très Fort Fort Fort Espèce typique des milieux semi-ouverts à forte corridors boisés, bien observée sur la partie sud-est du site et notamment dans la vallée Petit rhinolophe (Rhinolophus 1303 de la Tinée. A ce jour, aucun gite important hipposideros) (> 50 individus) connudans le site. Nécessité d’un reseau de gîtes liés au bâti. Mine de St sauveur-sur-Tinée Très Forte Fort Fort Fort Espèce typique des milieux semi-ouvert à forte grande diversité d’habitats et corridors Grand rhinolophe (Rhinolophus boisés notamment ripisylves, peu et 1304 ferrumequinum) uniquement contactée dans la vallée de la Tinée. Nécessité d’un reseau de gîtes liés au bâti. . Mine de St sauveur-sur-Tinée Très Très ? Moyen fort Espèce discrète et fragile dû à son forte forte endémisme (extrème sud est de la France et du nord ouest de l’Italie) et à son faible taux Spélerpès de Strinati (Speleomantes de reproduction. Sensible aux perturbations 1994 strinatii) de son habitat. Peu de stations de présence localisées à ce jour mais site peu prospecté, l’enjeu pourrait devenir très fort si d’autres stations sont trouvées. Très Forte Très fort Fort Moyen Espèce strictement cavernicole faiblement forte contactée sur le site et féquentant un réseau limité de cavités dans la région. Aucun gite connu dans le site à ce jour. Minioptère de Schreibers (Miniopterus 1310 Cependant si des gites importants de schreibersii) reproduction venaient à être découverts l’enjeu deviendrait fort. Mine de St sauveur-sur-Tinée

156 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CODE Habitat ou espèce Natura 2000 Valeur Risque Enjeu local de Commentaire UE patrimoniale conservation Globale Locale Global Local Forte Forte Faible à Fort Moyen Espèce assez plastique qui affectionne moyen cependant les paysages morcelés et écotones; faiblement contacté. Aucun gite connu dans le site à ce jour. Murin à oreilles échancrées (Myotis 1321 Cependant si des gites importants de emarginatus) reproduction venaient à être découverts, l’enjeu deviendrait fort. Mine de St Sauveur-sur-Tinée.

Faible Moyen Moyen Moyen Moyen Sur le site le Blageon fréquente les mêmes 1131 Blageon habitats aquatiques que le barbeau. Fort Moyen Fort Moyen Moyen Même si le site se situe en limite altitudinale Barbeau méridional (Barbus 1138 d’habitat pour cette espèce, la population est méridionalis) en bon état de conservation. Faible Moyen Faible Moyen Moyen Papillon commun dans le Sud-Est qui ne semble pas menacé actuellement. Mais la Damier de la Succise (Eurodryas 1065 dynamique des poulationsde cette espèce aurinia) est très variable et des des explosions de populations sont suivies d’effondrements. Très Faible Faible Faible Faible Espèce commune fréquentant de nombreux Ecaille chinée* (Euplagia 1078 faible types de milieux dont les milieux quadripunctaria) anthropisés. Faible Moyen Moyen Faible Faible Ne semble pas menacé mais la coupe de 1083 Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) vieux feuillus et l’enlèvement de bois mort perturbe son habitat.

157 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

VII OBJECTIFS DE CONSERVATION

158 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Après identification et hiérarchisation des enjeux de conservation, les objectifs de conservation sont définis et hierarchisés. Ces objectifs de conservation découlent des enjeux de conservation et traduisent à l’échelle du site la déclinaison de l’objectif ultime de Natura 2000 : préserver la biodiversité. Ils sont regroupés par grands types de milieux et par espèces phares suivantes pour faciliter la compréhension :

- Les milieux forestiers - Les milieux ouverts et semi-ouverts - Les hydrosystèmes - Les grottes et systèmes souterrains - Milieux anthropiques - Milieux rocheux - Le Petit Rhinolophe - La Barbastelle - Le Spélerpès de Strinati

Les enjeux principaux de conservation du site Natura 2000 « massif du lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » concernent les milieux forestiers et les milieux ouverts et semi-ouverts. En effet, les habitats forestiers occupent la plus grande partie du site et abritent aussi pour certains types, un grand nombre d’espèces de l’annexe II . Les milieux ouverts occupent aussi une surface importante du site et regroupent plusieurs habitats d’intérêt communautaire et abritent plusieurs espèces d’intérêt communautaire. Bien que les hydrosystèmes et les grottes soient moins représentés sur ce site, ce sont des milieux fragiles. De plus leur bon état de conservation est essentiel pour de nombreuses espèces de l’annexe II mais aussi patrimoniales. Les espèces phares du site sont le petit Rhinolophe, la Barbastelle et le Spélerpes de Strinati. En effet, le Petit Rhinolophe et la Barbastelle sont les deux espèces de chiroptères les plus contactées sur le site et sont respectivement une espèce typique des paysages d’agriculture traditionnelle en mosaïque et une espèce typique des forêts mâtures. Leur bon état de conservation est par conséquent lié à l’état de conservation des milieux ouverts et forestiers du site. De plus les préconisations de gestion pour ces deux chiroptères pourront bénéficier aux autres espèces. Le Spélerpes de Strinati est une espèce discrète et vulnérable en limite nord ouest de l’aire de répartition sur le site et lié aux milieux fragiles que constituent les grottes mais aussi certains hydrosystèmes.

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Priorité Objectifs de conservation Priorité Sous-objectifs de conservation Hydrosystèmes et zones humides OC1: Conserver la qualité de l’eau et 1 OC1a: Maintenir la forêt alluviale, habitat 91E0* (basse Vionène, Tinée) dans un état l’intégrité de l’hydrosystème de conservation favourable

1 2 OC1b: Préserver au mieux la dynamique naturelle des rivières, habitats 3220,3240, et 3280 (Haute Vionène, Tinée).Veiller à ne pas altérer de manière significative la continuité amont/aval pour la faune aquatique (poissons notamment). OC2: Veiller à la conservation des 2 OC2a: Maintenir le milieu ouvert en limitant l’évolution dynamique des molinaies et habitats réduits ou ponctuels bas marais, et veiller au maintien du niveau humide des sols, habitats 6410 remarquables et 7230 (l’Illion,les Espangons, hameau des traverses à Beuil, vers les Ragias à Pierlas, le Contan à Auvare, et le ruisseau du Raton, limite 2 communale entre Auvare et Guillaumes, au niveau des Granges d’Auvare 3 OC2b: Veiller à la bonne alimentation hydrique et non assèchement des dépôts de tufs et de travertins, habitat 7220*, et les préserver de la dégradation (Source

du Pertus et dernier affluent du vallon de bairols à Bairols ; ravin de Duina et vallon d’Abéliéra à Ilonse) Grottes 1 OC3: Conserver l’intégrité des 1 OC3a: Veiller à la non dégradation de l’habitat 8310 fragile (Ilonse, Massoins, écosystèmes souterrains Pierlas, Roubion) Milieux rocheux OC4: Préserver l’intégrité des 3 OC4a: Maintenir les habitats 8210 et 8220 dans un bon état de conservation écosystèmes rocheux notamment sur les secteurs où ces habitats hébergent des espèces remarquables (flore, gîtes à chiroptères, nids de rapace…); communes d’ Auvare, Bairols, Beuil, Ilonse, , Pierlas, Puget-Rostang, Rigaud, Roubion, 3 Thiéry) 3 OC4b: Préserver l’évolution naturelle des éboulis, habitats 8120 et 8130 Limiter la dégradation de ces habitats fragiles (Bairols, Beuil, Ilonse, Lieuche, Pierlas, Roubion, Saint Sauveur-sur-Tinée et Thiéry)

OC5: Conserver les formations 3 OC5a: Laisser évoluer naturellement les junipéraies, habitats 5210 et 9560* (Saint 3 arbustives des pentes Sauveur-sur-Tinée, Ilonse, Roure, Bairols, Lieuche, Thiéry) rocheuses

160 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Priorité Objectifs de conservation Priorité Sous-objectifs de conservation 3 OC5b: Laisser évoluer naturellement les buxaies d’interêt communautaire, habitat 5110 très stables Limiter au maximum les travaux d’entretien des falaises (gorges du Cians, pentes abruptes de Beuil, Rigaud et Pierlas)

Milieux ouverts et semi -ouverts OC6: Conserver les milieux ouverts et 1 OC6a: Limiter la dynamique naturelle de fermeture des milieux pour les landes, favoriser la diversité biologique pelouses et prairies, habitats 4090, 6170, 6210, 6230, 8230 dépendant des activités agro-pastorales; éviter un appauvrissement de la diversité biologique en privilégiant des pratiques pastorals adaptées à la richesse de chaque secteur 1 (Auvare, Beuil, Ilonse, Guillaumes, Lieuche, Pierlas, Puget-Rostang, Rigaud, Roubion, Roure, Thiéry, St Sauveur-sur-Tinée et Villars-sur-Var)

2 OC6b: Maintenir les landes propices au Tétras-lyre, habitat 4060, dans un état de conservation favorable à l’espèce (Massif du Mont Autcellier à Roure, le long de la piste de Vignols à Roubion) OC7: Conserver des habitats ouverts 2 OC7a: Conserver les prairies de fauche habitat 6520 en maintenant des pratiques- et semi-ouverts ponctuels agropastorales adaptées remarquables (Pré de Chaudi, Vallon de Sap, L’Illion, les Espangons et Giarons à Beuil) 2 OC7b: Préserver le site ponctuel d’orchidées remarquables, habitat 6210*, (Les Espangons à Beuil) 2 3 OC7c: Maintenir ces pelouses très ponctuelles, habitat 6220 dans un bon état de conservation en limitant la dynamique naturelle conduisant à la fermeture du milieu quand elle existe. (Lieu-dit Ragietta à Bairols)

Milieux forestiers OC8: Conserver les habitats forestiers 1 OC8a: Limiter l’exploitation forestière dans les pinèdes de pins à crochets 9430* 1 à enjeux propices aux espèces végétales de l’annexe II DH (Le Testal et près du sommet du Countent à Roubion)

161 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Priorité Objectifs de conservation Priorité Sous-objectifs de conservation 1 OC8b: Préserver le bon état de conservation des châtaigneraies habitat 9260 en favorisant l’entretien traditionnel de celles-ci, tout en conservant le plus possible les vieux arbres (Bairols, Ilonse, Roure, St Sauveur-sur-Tinée, Villars-sur-Var)

2 OC8c: Veiller au bon état de conservation de la pinède sylvestre abritant l’Orthotric de roger (habitat d’espèces), Lieudit Pré de Chaudi à Beuil.

2 OC8d: Maintenir la bonne conservation des forêts de pente et ravins,habitat 9180, en la laissant évoluer librement et en limitant l’impact de l’exploitation des forêts avoisinantes (Beuil, Bairols, Ilonse, Lieuche, Thiéry, Pierlas, Rigaud, Roubion)

3 OC8e Conserver le bon état écologique des yeuseraies, habitat 9340, peu menacées vu leur situation stationnelle en les laissant évoluer librement et en limitant le dérangement et les aménagements pour l’escalade (Ilonse et Bairols)

OC9: Rechercher un état de 1 OC9a: Favoriser une exploitation forestière durable en favorisantles faciès riches en vieillissement optimal de biodiversité, habitat 9410, riche en espèces animales et végétales certains habitats forestiers patrimoniales; (Forêt de Duina à Ilonse, Vallon de Cabane Vieille et Bois Noir à Beuil, La Blachera à Roure et Roubion) 1 2 OC9b: Favoriser la régénération des mélézeins habitat 9420 et le faciès de type pré- bois propice au Tétras-lyre (Auvare et Roure)

Milieux anthropiques OC10: Conserver un réseau de gîtes à 1 OC10a: Evaluer et veiller au bon état de conservation du bâti traditionnel, vieux murs chiroptères et habitats de et micro-habitats propices. 1 Spélèrpes de Strinati 1 OC10b: Garantir un bon état de conservation pour les gites les plus importants

OC11: Conserver et restaurer les 2 OC11a: Conserver et restaurer les structures agro-écologiques (haies, talus, fossés, corridors écologiques murets…), les vieux arbres isolés et les milieux agricoles extensifs 2 2 OC11b: Veiller à maintenir la structure en mosaïque du paysage et les continuités des milieux à différentes échelles

162 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Priorité Objectifs de conservation Priorité Sous-objectifs de conservation Espèces OC12: Conserver le Spélerpès de 1 OC12a: Veiller à la bonne conservation des stations identifiées de l’espèce. Strinati 2 OC12b: Evaluer l'état de conservation de cette espèce discrète en poursuivant les prospections notamment aux abords des cours d’eau, ripisylves (Vionène, 1 vallon de la Vilette au nord de Pierlas, gorges du Cians…)poursuivant les prospections notamment aux abords des cours d’eau, ripisylves (Vionène, vallon de la Vilette au nord de Pierlas, gorges du Cians…)

OC13: Conserver les populations de 1 OC13a: Veiller à la bonne conservation du réseau de gîtes liés au bati (Petit chiroptères (notamment Petit rhinolophe) et habitats forestiers favorables (Barbasrelle d’Europe); forêt de rhinolophe et Barbastelle Bairols, forêt de Roubion d’Europe) Maintenir un réseau de corridors écologiques notamment autour des gîtes

2 OC13b: Evaluer l'état de conservation des gîtes liés au bâti (recherche de nouveau 1 gîtes notamment au sud du site) et grottes. Identifier les secteurs forestiers les plus propices aux espèces arboricoles.

2 OC13c: Favoriser un bon état de conservation des habitats d'espèces : voir les OC relatifs aux habitats

163 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 CONCLUSION

Le Tome 1 du DOCOB a permis d’une part, de dresser un état des lieux par la description de la richesse biologique et des activités humaines sur le site Natura 2000 FR9301556 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians » et d’autre part, dégager les enjeux et objectifs de conservation :

Ainsi ce site est remarquable par :

- La diversité et la richesse des habitats, 31 habitats d’intérêt communautaire ont été recensés, dont 8 prioritaires qui sont globalement en bon état de conservation. - La présence de 17 espèces de l’annexe II, parmi elles 3 espèces « phares » ont été déterminées : 2 chiroptères (le Petit Rhinolophe, la Barbastelle) et 1 amphibien urodèle le Spélerpès de Strinati. - La forte richesse patrimoniale du site dans son ensemble.

Les activités humaines sur le site montrent :

- La prédominance d’une activité sylvicole et pastorale en mutation - La pratique d’activités en pleine nature traditionnelles (chasse et pêche) et le développement d’un tourisme vert autour du sport de nature comme la randonnée, le trail ou le canyoning et avec comme points d’entrée sur le site essentiellement les srtations de sport d’hiver en périphérie.

Au regard de ce constat, des objectifs de conservation ont été définis suite à la synthèse des enjeux.

Ils se déclinent autour de 6 grands types d’habitats :

- Les milieux forestiers, - Les milieux ouverts et semi-ouverts - Les hydrosystèmes et milieux humides - Les grottes - Les milieux rocheux - Les milieux anthropiques et plusieurs espèces de l’Annexe II à considérer dont les 3 espèces phares:

- Le Petit Rhinolophe - La Barbastelle - Le Spélerpes de Strinati

Concernant les milieux ouverts et semi-ouverts, l’effort de conservation doit être fort, étant donné les habitats remarquables menacés essentiellement par la fermeture des milieux. Les acteurs concernés sont les agriculteurs et les structures et

164 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 personnes qui participent à l’entretien des espaces (propriétaires privés, communes, fédération départementale des chasseurs, sociétés de chasse…).

Concernant les milieux forestiers, milieu le plus représenté du site, l’effort de conservation vise la conservation des forêts patrimoniales et la mise en place d’un réseau de forêts à forte valeur écologique. Les acteurs concernés sont l’ONF, le CRPF représentant les propriétaires privés, les communes.

Concernant les grottes, l’effort doit porter sur la conservation mais aussi sur une meilleure connaissance de celles-ci, les grottes du site étant méconnues.

Concernant les milieux anthropiques, l’effort de conservation doit être important sur les gîtes à chiroptères, vu leur attraction pour le bâti rural et étant donné la faible densité de cavités naturelles sur le site. Cet effort de conservation doit aussi porter sur les bâtis en milieux humides ou karstiques pouvant abriter du Spélerpès de Strinati. Par ailleurs, l’effort de conservation doit prendre en compte le maintien de réseaux en corridors aux alentours des gîtes à chiroptères. Les acteurs concernés sont les particuliers, les collectivités mais aussi les services de la route.

Concernant les hydrosystèmes, l’effort doit être fort sur les ripisylves patrimoniales, habitats potentiels à spélerpès et zones de chasse pour les chiroptères. Les acteurs concernés sont les particuliers, les collectivités, les entreprises touristiques, l’ONEMA, la fédération départementale des pêcheurs, les sociétés de pêche, etc.

Concernant les milieux rocheux, malgré leur grande valeur biologique, l’effort de conservation est de moindre importance, en raison de menaces faibles. Il s’agit essentiellement de préserver la dynamique naturelle des éboulis et la quétude des falaises en restant vigilant lors de travaux ou des projets d’exploitation touristiques les concernant. Les acteurs concernés sont les services des routes, les entreprises de tourisme, les communes, les collectivités et agriculteurs

165 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 GLOSSAIRE A Abiotique : Qualifie un facteur écologique de nature physico-chimique, indépendant des êtres vivants et non contrôlé par des paramètres biologiques. Acidocline : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces ayant une légère préférence pour les stations acides. Acidophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces nécessitant des conditions acides pour se développer. Adret : versant ensoleillé d’une vallée, exposée au sud. Alliance : Unité syntaxonomique rassemblant plusieurs associations végétales apparentées. Alticole : Vivant en altitude. Annuelle : Se dit d’une plante dont la totalité du cycle de vie dure moins d’un an. Anthropique : Dû à l’action directe ou indirecte de l’homme (défrichement, plantation, drainage, etc). Anthropisé : Modifié par l’action humaine. Association végétale : Communauté végétale type, caractérisée par sa composition floristique relativement constante et notamment par la présence de certaines espèces. Unité de base de la classification phytosociologique.

B Bas-marais : Terrain saturé en eau, sans exutoire possible. Biotope : Ensemble des facteurs physico-chimiques caractérisant une station ou un écosystème. Brèche : Roche formée par l’accumulation de pierres, agglutinées dans un ciment naturel, se rencontrant dans les fentes de rochers.

C Caducifolié : A feuilles caduques. Calcaricole : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces se rencontrant exclusivement sur des sols riches en carbonate de calcium (calcaire). Calcicole : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces se rencontrant préférentiellement sur des sols riches en calcium. Cargneule : Roche sédimentaire carbonatée résultant de l’écrasement tectonique d’une dolomie incluant des fragments de gypse, dont la dissolution ultérieure donne un aspect caverneux à la roche. Chaméphyte : Espèce végétale dont les bourgeons assurant le renouvellement sont situés au dessus de la surface du sol, à moins de 50 cm (myrtille, callune). Chasmophytique : Se dit des végétaux et des communautés végétales qui poussent à la faveur des petites accumulations de terre dans les fissures et anfractuosités des zones rocheuses. Chorologique : Relatif à la chorologie de l'espèce, c'est-à-dire à sa répartition géographique. Climax : Stade d’équilibre et de maturité d’un écosystème (station, facteurs physiques, êtres vivants), relativement stables, conditionné par les facteurs abiotiques existants.

D

166 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 Déterminant(e) : Se dit d’un espèce ou d’un habitat naturel dont la présence justifie scientifiquement la délimitation d’une ZNIEFF. Il s’agit d’un élément important de la biodiversité régionale. Dolomie : Roche sédimentaire constituée d’au moins 50 % de carbonate double de calcium et de magnésium.

E Endémique : Se dit d’une espèce qui ne se rencontre qu’en un lieu ou une station donnée. Etage de végétation : Ensemble des séries de végétation présentes dans une zone bioclimatique définie notamment en fonction de l’altitude. Eutrophe : Riche en éléments nutritifs, permettant une forte activité biologique. Eutrophisation : Processus d’enrichissement excessif d’une eau ou d’un sol par l’apport important de substances nutritives (surtout azote et phosphore), modifiant la nature des communautés végétales et animales ainsi que le fonctionnement des écosystèmes.

F Fenaison : Coupe et récolte des fourrages. Férale (forme) : Se dit d’une espèce introduite ou domestiquée, retournée à l’état sauvage.

G Garide : Formation végétale, rappelant la garrigue méditerranéenne (prairies sèches sur rocher ou fourrés bas clairsemés), sur sols calcaires et secs. Garrigue : Formation végétale méditerranéenne, peu haute et ouverte, abritant surtout des sous-arbrisseaux comme le thym, sur sols calcaires et dérivés. Gazonnant : Formant une touffe serrée comme un gazon. Géophyte : espèce végétale dont les organes de renouvellement sont enfouis dans le sol.

H Héliophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces ne pouvant se développer qu’en pleine lumière. Hélio-thermophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces liés aux stations chaudes et nécessairement ensoleillées. Hélophyte : Espèce végétal dont les organes de renouvellement se situent dans la vase. Hygrophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces ayant besoin de fortes quantités d’eau tout au long de leur développement.

L Lapiaz : Relief de surface calcaire, caractérisé par de profondes fissures de la roches et pouvant alors présenter des arêtes tranchantes. Ligure : De Ligurie, région du nord de l’Italie, en bordure du golfe de Gênes, formée par les provinces de Gênes, Imperia, Savone et La Spezia.

M Maquis : Formation végétale méditerranéenne, dense, haute et fermée, formant des fourrés où s’entremêlent de petits arbres (chênes verts, pins, arbousiers) avec des

167 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 buissons de bruyère arborescente ou de calicotome, sur sols dérivés de roches siliceuses. Marnicole : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces ayant une forte préférence pour les stations sur marnes. Matorral : Nom générique donné aux formations buissonnantes et arbustives méditerranéennes comprenant garrigues et maquis. Mégaphorbiaie : Formation végétale de hautes herbes se développant sur des sols humides et riches. Mélézin : Formation végétale forestière naturelle ou semi-naturelle de l’étage subalpin des Alpes internes, dominée par le mélèze. Méso- : moyen. Mésophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces ayant des préférences pour les conditions moyennes dans un gradient sécheresse-humidité. Mosaïque : Ensemble de communautés végétales, de peuplements ou de sols différents, coexistant en un lieu donné sous forme d’éléments de très faible surface étroitement imbriqués les uns avec les autres.

N Neutrophile : Se dit des végétaux croissant dans des conditions de pH voisines de la neutralité. Nitrophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces se développant sur des sols riches en nitrates.

O Oligotrophe : Se dit d’un milieu très pauvre en éléments nutritifs, acide, ne permettant qu’une activité biologique réduite. Orophyte : Se dit d’une espèce végétale vivant préférentiellement en montagne.

P Patrimonial(e) : Se dit d’une espèce (ou d’un habitat naturel) à haut intérêt biologique : rare, protégée, endémique ou en limite d’aire de répartition. Pédologie : Science qui a pour objet l’étude de la genèse, de l’évolution, de la structure et de la répartition des sols. Pessière : Formation forestière dominée par des épicéas. Pionnier : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces apte à coloniser les terrains nus lors des premiers stades de la série de végétation. Planitiaire : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces localisés dans les plaines.

R Relicte : Se dit d’une espèce ayant été antérieurement plus répandue et qui a persisté grâce à l’existence conditions stationnelles très localisées, favorables à son maintien. Ripicole : Localisé au bord des cours d’eau. Ripisylve : Formation forestière localisée au bord des cours d’eau. Roubine : Pente ravinée formée de marnes noires, roches sédimentaires datant de l’ère secondaire. Rupicole : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces se développant sur les rochers et les falaises.

168 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 S Saxicole : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces se développant sur des rochers. Sciaphile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces tolérant un ombrage important. Sclérophylle : Se dit d’une feuille, d’une plante ou d’un groupement de plantes adaptés aux situations de sécheresse. Sempervirent : Se dit d’espèces, le plus souvent ligneuses, dont les feuilles ne tombent pas en fin de saison de végétation et restent fonctionnelles d’une année sur l’autre. Série de végétation : Ensemble composé d’un climax et des groupements qui y conduisent et en dérivent. Sessile : dépourvu de pétiole, pédoncule ou pédicelle. Station : Localisation d'une espèce géographiquement, topographiquement et écologiquement homogène. Les conditions du milieu et la végétation y sont sensiblement uniformes. Une station ne peut être discontinue mais plusieurs stations peuvent être contiguës. Steppe : Formation végétale herbacée, plus ou moins ouverte, de moins de 80 cm de haut, dominée par des graminées, sous un climat comportant une longue période sèche. Succession végétale : Suite des groupements végétaux qui se remplacent au cours du temps dans un même lieu. T Taxon : Désigne une unité de classification, quel que soit son rang, bien que ce terme ne soit en pratique appliqué que pour des rangs égaux ou inférieurs à la famille : famille, espèce, sous-espèce ou variété. Thermophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces ayant des affinités pour les milieux chauds. Tillaie : Formation végétale forestière dominée par les tilleuls. Travertin : Roche sédimentaire calcaire concrétionnée, formée autour de certaines sources par précipitation du carbonate de calcium. Trophique : Relatif à la nutrition.

U Ubac : versant ombragé d’une vallée, exposé au nord.

X Xérique : Se dit d’un milieu (ou de conditions environnementales) très sec. Xérophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces pouvant s’accommoder de milieux secs. Xérothermophile : Se dit d’une espèce ou d’un groupement d’espèces ayant des affinités pour les milieux arides et chauds.

Y Yeuseraie : Formation végétale forestière dominée par le chêne vert (yeuse).

169 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1

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176 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1 - Fiche signalétique : Tinée à Tournefort (210850)- Qualité des cours d’eau / Fiche SEQ Eau : Tinée à Tournefort (210850– Année : 2007). - Fiche signalétique : Tinée à Tournefort (210900)- Qualité des cours d’eau / Fiche SEQ Eau : Tinée à Tournefort (210900– Année : 2006, 04, 02, 00).

177 Document d’Objectifs – Site Natura 2000 FR9301556 – TOME 1