Origine Des Investissements Et Du Pouvoir Économique Au Cameroun
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O R I G INE DE 5 I NV E ST I SS Elil EN TS ET DU POUVOIR ECONOMIQUE I AU CANEROUN Le pouvoir de décision dans les entreprises appartient 21 celui qui y. contrdle la majorité -ou la plus grande part- des actions composant Le capital social et donnant accès au Conseil d'Administration, autorité souveraine dans une compagnie privde. I1 était donc intéressant de.savo3.r qui commande dans 19in- dustrie au Cameroun -non les responsables sur place, qui ne sont souvent que de simples délégui5s- mais qui détient effectivement le capital social. Pour cela, une analyse très minutieuse des diverses sources (I)nous a ,permis de conna4tre avec précision quelques 600 liaisons financihxes, détaillant 99 des entreprises du Cameroun (35 des cat6gosies inférieures, 64 parmi les 95 "impor- tantestt),représentant incontestablement l'essentiel du potentidl industriel du pays. Il y a donc un bon nombre de firmes dont nous ignorons le capital : notamment c'est le cas, entre autres, de la quasi tota- l' lité des entreprises de Travaux Publics (il ;y en a pourtant une quinzaine parmi les entreprises importantes), ou encore les plus >anciennes des compagnies de p1:antation (COPIPAGNIE-OUEST-CAMEROUN1 Société des plantations du Haut-Bamoun, Société des plantations de Nyombe-Penja,..,) ou d'exploitations forestière (S.N.C. de Manoka, Timber Industries de Myyuka, C.F.S.O. dtAbong-Wbang0.,)- 7(1) EDIAFRIC, Flarchés tropicaux, fiches S,E FI la revue tlENTAEPRISE", IP :, 22 i. s u---I 4 mais sans savoir à qui L'attFibuer. Mais pour les plus importantes firmes, nous connaissons tout de meme -sans chiffres- les princi- paux propriétaires : c'est ainsi que nul nDignore que la Pamol et o la R.& W. King dépendent du trust géant anglo-hollandais Unilever, la plantation de Ndu Tea de la firma anglaise Estates & Agencies, la Cogefar des Costruzioni Generali Farsura de Milan, la Nangah Building Co de Mr D. Nangah, riche commerçant originaire de Bamenda, Nous sommes obligds d'exclure Bgalement de notre analyse 1' u. c., c. *o. ( ) federation de sept coopératives qui regroupent quelques 50.000 paysans Bamiléké, et les compagnies de recherche p6trolibre : SEREPCA, la seule dont nous connaissons les action- naires (21, SHELL (anglo-hollandaise), GULF, MOBIL et AMERADA (américaines). Le capital Bnorme de la SEREPCA -4700 millions (3) -dBsBquilibrerait gravement- nos calculs, D'ailleurs ces firmes p6troli&res, qui ne produisent rien, peuvent &tre consid6rées comme tout à fait à l'écart de l'activité Bconomique du pays, Malgr6 toutes ces carences, c'est 21 928 millions de Francs CFA du capital social que nous pouvons analyser, et il est bien probable qu'une reduction des zones d'ombre encare'persistante: dans le tableau gBn6ral des activités de type industriel ne modi- fierait pas sensiblement les grandes lignes de nos résultats. (1) Les fonds propres de L'UCCAO -ce qui n'est pas exactement son capital social- étaient en 1968 de 557 millions, somme bien faible (aux dires du rappo'rt de la Banque Centrale) par rapport 21 l'énormité de son chiffre d'affaires et au voluìqe de ses empruqts bancaires. (2) 54 $ au groupe national français ELF-ERAP, 10 7: B la compagnie mixte FINAREP, 20 7; ì3 la caisse centrale de Coopération Econo- ,I mique, 5 7; au groupe ROTHSCHILD-S.I. Nord, 10 % la République FBdérale du Cameroun. (3) Alors que d'autres n'ont qu'un capital d6risoire : 50 millions pour SHELL, 12,5 pour GULF... il ne s'agit là en fait que d'un symbole juridique pour accéder au Code des Investissements en tant que soci6té camerounaise. I -3- .. Nous avons donc tent6 de rapporkor chaque portion connue . I. I. da capital social SI sa v6xitable llsource", c'est-Zt-dire une soci6t6 qui ne ddpende b son tour d'aucune autre, tenant elle-mQme la madoritfi de son pzopre capital (11, Entre ces firmes originelles at les entrepxiees qui en sant le prolongement au Cameroun peuvent s'interposer plusieurs i6Lerm6diairea ddpendant de Ilune ou de plusieurs des pzemibres et contr6lant les secondes par un jeu parfois fort complexe de participati.ons crois15es. Nous nous sommas donc efforcgsde les escamoter en restituant; aux firmes instiga- trices les parts de capital que cas inLerm4diaires se partagent (2), I eus nos 21.928 millions analysgs, 758 (soit 3,3 $1 ne correspondent 21 rien de classable et resteront une catBgorie flinconnus.diversa, dont il est probable que la plus grande part corresppnd à des capitaux'français, de France ou du Cameroun, .Clest en particulier le cas des entreprises de Traveux Publics, I. 6manatiams en fait'dlenGssp?lses françaises t SOTRAFOM, RGCFTPs $ <,I GRANDS TRAVAUX DE L'EST, RAZEL FRE'R,ES, (I) HEilas, ban nombre de ces firmes s'entourenk volontairement d'un certain mystbre et s'ant de ce fait fort difficiles h analyser avec precision. .(2) Exemple. Soient trois firmes 'industrielles au Cameroun, A,B,% -et C. .' ecdbtient 10 $ du 'capital<de A et 50 % de celui de B. Dtautrq part C appartient aux firmes originelles D pour 50 $ et E paur 25 %, E possedant de plus 50 $ de,,B. D est donc ma!ttres>se dtun pouvoir économique Bgal 21 50 % de C + 5 $ de A i- 25 % de B (ces deux darnibrea valeurs repre- sentant les parts qui reviennent a D du pouvoir que C tient . I sur A et sur B), E contr8le 62,5 de B (50 % directement + 12,5 '$ par l'interm6diairs de C) + 25 % de C + 2,s % de A. Restent h des diversft 25 $I de C et 92,5 % de A (90 $ j. 2,5 $). .On voit 'extrbme complexitd des calculs n6cessaixes. A/. Les capitaux dont lloriqine est au Cameroun, soit 6692 millions, font ensemble 30,5 $ du total. n a) L'etat FBd6ra1, par ses divers organismes d'interw vention (SNI, BCD,...( I), a investi er) capital social 3533 millians (e t 16,l $)-et lrEtat du Cameroun Occ+dental 680 mil- lions (21, xquels sQajoutent les 520 millions detenus dans la C.D,C. par le West C&merooA Marketing Board, ce qui fait 1240 mil- lians (5,5 $). Les divers org,anismes agricoles nationaux, comm~ les caisses de stabilisatidn du caf6 et du Cacao, representent 317 millions (lp4 $1, ce,qUi porte B une participakion globale de 5040 millions (23 '$I du total) l'intervention des Pouvoirs P ublics Camero un ais. 1 Est-ce peu, es,+ce'beaucoup ? En l'absence de tout Blement de comparaison avec d'autres Etats, nous ne pouvons que s6server *notFe diagnostic. b) 1652 milliong (7,s %) proviennent de sources camerounaises priv6es t L. citoyens camerounais "de souchett t 726 millions (3) (3,3 $), dont 280 millions dans-la bzasserie UBC, 136 millions dans les tabac BASTOS, 22 millions dans CHOCOCAM, etc... .. français implan36s au Eameroun : 338 millions (1,s %I, dont 80 millions dans les Boulangeries RGunies, 70 millions dans la 5 I 1 savonnerie C.C.C., 55 milcl grecs, libqnais, syriens, -armhiens du Cameroun Oriental, indo- pakistanais du&Cameroun Occidental : 480 millions (2,2 $1, dont O millions dans C.C'.C. '(sigle qui signifiai$ initialement COMPAGNIE COMMERCIALE CYPRIOTE) 54 mil1,ions dans SOFIMEC, qui a repris la mine de Mayo-Darle, 45 millions dans EMEN TEXTILES, 25 dans les chaussures S.A,C.C., 24 dans BRITING INDUsTRIES etc.., (1) Voir.Le'd6ta5.l dans l'annexe II, b la fin da ce chapitre. POWERCAM non comprise, (3) Rappelons-le, UCCAD non comprise. I + -5- I ì < 1 i Le rlSle des capitaux locaux, accumulgs primitivement ,, *e I . en croissance rapide ; on le doit en banns part au r81e d'anima- 'i tion de la SATEC ( 21, I' 59?6 !% du total, dont 258 millions (1,2 $1 contr636s par 'des sibges sociaux implan-t89 en CBte d'*Ivoire (243 millions, dont i SEITA, 120 (3)'. de France (privges ou publ2ques) n'interviennent à peu pxhs pas directement, mais les prihcipales d'ts'ntre elles (BANQUE DE SUEZ ;ET DE ,L'UNION MINIERE, BANQUE DE i I PARIS ET DES PAYS-BAS, BANQUE'DE L'ÌNDOCHINE,~CREDIT COMMERCIAL DE FRANCE, BANQUE ROTHSCHILD, BANQUE WORMS, B.U*Pa, C.C+f.,.*c o (1) Un certain nombre d'gtrangers non-français ant eujourdthui pris la nationalit6 camssounaìss. (2) Voir l'analyse de cette action dans l'annexe I, B la fin de ce chapztre, (3) Rappelons-le, SEREPCA NON COMRRISE, qui reprgsente a elle ssu~aprbs de 4 nail~iEsscisde dsn<t:a~~-cd*Etat franG;a$..ai et, pour les banques d'Etat : B,N.P,, C.N,P*, CREDIT LYONNAIS, '4 I:, ,ï ' ' 11 , kj ,sunk pstisentes pa* le biais de Soci6t6s d'in- vestissement sp6cialis6~3sdans L'Outre-Mer : CEGEPAR, SODAFE, UNIPAR, SOFFO, COFIFA, FINANCIERE de ROSARIO et surtout COFIMER ('la plus puissante sans doute, OB toutes ces banques se retrouvent œavec la prdpond6rance de la PARbAS et du groupe 5.1. NoEd-ROTHSCHIL pour intervenir dans toutes les grandes op6rations françaises en Afrique (fer et cuivie de, dauqitenie, p6tEoles e,t uranium du ::! Gabon, bauxites de Guinde, phosphates du S6nBgalI complexe agro- , sucrier du Miari au Congo-Brazzaville, Au Cameroun, la COFIMER contlcale ainsi 15 4'p deSOCATRAL, I5 $ d'ALUBASSA, 13 $ de CTMC, 6 '16 de SAFACAM, 3 % de CIMENCAM, 3 $ de CICAM, 7 % de SOSUCAM, 5 % de SCM, 25 Sb de SFIA,., Au, total, ces ban'1 ues est eoci6t8s dtinvestissement repr6sentent 3,E $ du capital camerounais I (641 millions). c) Les compaqnies commerciales les plus puissantes an Afrique Noire (SCOA, CFAIJ, SOAEM, OPTORG,,..) - elles aussi liees B ces grandes banques parisiennes, bien que n$es de capi- taux commerciaux bordslaia et marseillais - interviennent de la j mame manibre t de petktes soqmes 21 la fois, mais dans de nombreuses ' entreppiass travaillent, le plus souvent, pour le marche local, qu'elles-m%mes contr8lent sn bonne partie.