Rapport-Dactivite-2014
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Rapport d’activité 2014 QUELLES RESSOURCES ? POUR LES RÉGIONS ÉDITORIAL Alain Rousset Président de l’Association des Régions de France ne réforme inachevée. Voilà l’impression que férée à une collectivité locale (TER, lycées, collèges, etc.), le laisse l’année 2014 au sortir d’un débat qui a vu service public a été amélioré et son coût mieux maîtrisé. C’est trop souvent les positions !uctuer sans que l’on pourquoi nous plaidons pour doter les collectivités locales de en saisisse toujours les raisons. véritables blocs de compétences. Les Régions ont vocation à En "nir avec le millefeuille territorial ! La cause porter d’une part les politiques de formation, orientation, est juste et nécessaire. Elle sert l’intérêt du pays et des citoyens. emploi et développement économique et d’autre part les poli- UComment nous, les Régions de France, n’aurions-nous pas tiques de mobilité et de développement durable. souscrit à cette ambition a#chée par le chef de l’État et le Dans chacun de nos territoires, nous en avons fait la démons- gouvernement ? Comment ne nous serions-nous pas réjouis tration : le couple Région-PME est un couple qui marche. Raison que l’immobilisme laisse la place à la volonté de réforme ? de plus d’ampli"er le mouvement, de presser l’allure. À la clé, il Depuis longtemps déjà, nous pointions du doigt cet empile- y a la croissance retrouvée et l’emploi. Il faut rapprocher notre ment qui, de la commune à la Région en passant par l’inter- modèle d’intervention publique de celui des pays d’Europe du communalité, la métropole et le département, nuit à l’e#cacité Nord ou de l’Italie qui ont réussi à soutenir leur tissu de PME de l’action publique. Et à sa lisibilité. et d’ETI (seules créatrices d’emplois) et à lutter contre la désin- Qui fait quoi ? Rares étaient ceux qui arrivaient à s’y retrouver dustrialisation. Aujourd’hui comment une PME française peut- dans cette redondance de compétences partagées pour ne pas elle lutter contre une PME allemande alors que celle-ci béné"ce, dire émiettées. À commencer par les entrepreneurs, TPE, PME toutes choses étant égales par ailleurs, d’un accompagnement et ETI qui sont la clé de voûte du redressement économique, public cinq fois plus important et en outre mieux ciblé ? davantage en tout cas que les grands groupes. La collectivité qui investit doit béné"cier d’un retour "scal de Oui, nous y avons crû. Avec d’autant plus de ferveur que nous son action. C’est pourquoi les Régions demandent à béné"cier avions conscience qu’il s’agissait d’un rendez-vous avec l’His- de 70 % de la CVAE. Il n’est pas logique qu’ayant demain une toire. « Chiche ! », ai-je même dit lorsque le président de la compétence exclusive en matière de développement écono- République puis le Premier ministre ont a#rmé leur volonté mique, elles ne perçoivent, comme c’est le cas aujourd’hui, que d’accroître la force de frappe des Régions françaises pour la la plus faible part de l’impôt sur les entreprises. rapprocher de celles de leurs voisins européens, à commencer S’il est un point auquel nous sommes attachés c’est bien celui-là. par l’Allemagne. Parce qu’il conditionne la capacité d’investissement des Ré- Fallait-il pour cela réduire le nombre de Régions ? Nous l’avons gions. Des Régions qui se montrent exemplaires dans la maî- dit et répété en son temps, ce n’est pas en augmentant la taille trise de leurs dépenses de fonctionnement. des Régions que l’on accroît la puissance économique de celles- La réduction des dotations de l’État aux collectivités locales de ci. Mais nous avons joué le jeu. Fait remarquable dont on eut 11 Mds € sur 2015-2017 n’a fait l’objet d’aucune concertation. aimé que les médias le soulignent davantage, aucun des Le risque est grand de voir les Régions contraintes de réduire Président(e)s de Région ne s’est arc-bouté sur les frontières de leur intervention dans le circuit économique au moment même son territoire. Au contraire, avant même que la carte ne soit où on leur reconnaît un rôle majeur dans ce domaine.Le mil- dé"nitivement "xée par le parlement, les élus ont engagé un lefeuille territorial, cela concerne aussi les services de l’État. peu partout les rapprochements qui s’imposaient. Les doublons entre ce dernier et les territoires sont nombreux. Nous, Régions, ne réclamions pour l’essentiel que l’exclusivité Le nouveau découpage régional va entraîner une réorganisa- de la compétence économique et le pilotage du continuum tion des services de l’État. Mais celle-ci doit être l’occasion d’un formation/orientation/emploi/développement économique. dialogue institutionnel qui organise la cohérence de l’action On nous a donné ou promis plus (loi sur la formation profes- publique. La France doit choisir entre décentralisation et dé- sionnelle, revue des missions de l’État, projet de loi Notre…), concentration. Or, l’État maintient trois canaux de déconcen- on nous a repris un peu. Puis beaucoup. tration : via ses services déconcentrés, via ses opérateurs et Dans ce tourbillon, l’opinion s’est perdue. Elle qui était large- agences (ADEME…) et en"n via la BPI. Celle-ci ne pourra ment acquise à cette réforme, parce qu’elle y voyait simplicité, jouer pleinement son rôle de banque publique pour le soutien proximité et renforcement de la démocratie sur les territoires, et l’accompagnement des PME et ETI qu’en étant réellement a "ni par se lasser. Était-il opportun de lui laisser croire que la régionalisée. L’État doit se recentrer sur ses missions réga- réforme territoriale serait source d’économies alors même que liennes et de protection et de sécurité des populations en trans- l’on savait que ce ne pouvait pas être le cas surtout pendant les férant ses missions opérationnelles aux collectivités locales. À premières années ? Non, bien sûr. Était-il opportun de procla- trop se disperser sur des tâches annexes, l’État n’a plus au- mer la « dévitalisation » de telle ou telle collectivité territoriale jourd’hui la capacité "nancière et humaine pour prendre en alors que personne ne la réclamait ? Pas davantage. charge l’essentiel. Cette réforme de l’État est pourtant indis- À chaque fois qu’une compétence a été intégralement trans- pensable pour maîtriser la dépense publique. RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 - 3 Le 26 août 2014, Chrisitan Bourquin disparaissait. L’ARF a aussitôt exprimé son émotion par un communiqué. Alain Rousset, président de l’Association des Régions de France, tient à saluer la mémoire de son collègue Christian Bourquin, décédé le 26 août 2014 des suites d’une longue maladie. Président de sa région Languedoc-Roussillon depuis 2010, Christian Bourquin aura été jusqu’au bout de ses forces un défenseur passionné de son territoire, à Montpellier comme à Paris. Il participait encore en juillet au débat au Sénat sur la réforme territoriale. À la tête de l’exécutif régional, il avait développé sa vision d’une Région partenaire et créative, œuvrant sans relâche pour l’emploi et la qualité de vie. Au nom de tous ses collègues, le président de l’ARF adresse ses condoléances les plus sincères à sa famille, à ses proches, et à la Région Languedoc-Roussillon. 4 - RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 2 L’ARF, voix des Régions 8 L’ARF en mouvement 22 L’ARF, creuset des expertises 6 - RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 ’ARF, L GIONS VOIX DES RÉ L’Association des Régions de France regroupe les vingt-sept Régions de France 1 et remplit quatre fonctions principales : ƈƛAOPH=RKET@AO̕CEKJO=QLN̔O@AOLKQRKENOLQ>HE?O français et des institutions européennes ; ƈƛLNKIAQPHAB=EPN̕CEKJ=H=QLN̔O@AO?EPKUAJOAP@AO acteurs de la vie économique et sociale ; ƈƛKNC=JEOAH=?KJ?ANP=PEKJAPHAO̕?D=JCAO@A>KJJAO pratiques entre les Régions ; ƈƛAOP?AJPNA@ANAOOKQN?AOLKQNHAO̕HQO̕CEKJ=QTAP leurs services. 1. Les vingt-sept Régions de France sont : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Bretagne, Centre-Val de Loire, Champagne-Ardenne, Corse, N=J?DAƄKIP̕ż Q=@AHKQLAż QU=JAżɒHAƄ@AƄN=J?Aż=JCQA@K?ƄKQOOEHHKJż EIKQOEJżKNN=EJAż=NPEJEMQAż=UKPPAżE@EƄUN̕J̕AOżKN@Ƅ=OƄ@AƄ=H=EOż =OOAƄKNI=J@EAż =QPAƄKNI=J@EAż=UO@AH=KENAżE?=N@EAżKEPKQƄ Charentes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Réunion, Rhône-Alpes. RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014 - 7 L’ARF, VOIX DES RÉGIONS L’ARF pour une nouvelle étape de la décentralisation La France a plus que jamais besoin de pouvoirs locaux forts. Pour remettre le pays en mouvement, et le redresser no- tamment sur le plan économique, il faut proportionnelle des groupes politiques. transformer en profondeur les relations La gouvernance de l’association a été entre l’État, les collectivités locales et les modi"ée en 2011 pour renforcer sa col- citoyens. La vitalité démocratique de légialité. Plus largement ouvertes, les ins- notre pays en dépend. L’efficacité de tances dirigeantes prennent en compte les l’action publique sur les territoires di&érentes sensibilités représentées dans aussi. les conseils Régionaux qu’il s’agisse des majorités ou des oppositions. Au-delà ce L’ARF, un rôle de coordination sont les principes démocratiques et les Missions et objectifs des politiques régionales… échanges multiples du fonctionnement Tout en respectant l’esprit et la lettre du quotidien des organes de travail de l’asso- L’ARF, une instance principe constitutionnel de libre admi- ciation qui sont appelés à se développer. de représentation nistration des collectivités, l’ARF s’em- À côté du collège des présidents de L’ARF représente les Régions auprès des ploie à développer une collaboration pouvoirs publics français et des grandes étroite et permanente entre tous les institutions européennes : Commis- conseils Régionaux.