REVUE DE PRESSE
29 janvier 2021
Radio PRESSE information JOURNAUX télé
MÉDIAS édias Msociaux
Afin de se conformer à la Loi sur le droit d’auteur, la FCSSQ détient une licence autorisant une redistribution électronique restreinte de ce document.
PRODUIT PAR Le Devoir, 29 janvier 2021, page A7
III CORONAVIRUS Ensemble avec qui 2
AURÉLIE LANCTOT
se tourner vers des biens, des loisirs et des espaces d'évasion que l'on chérit. Même l'accès salvateur à la 'appel lancé par un François Legault qui, nature n'est pas distribué également, c'est même une surfant sur un monticule de neige, invitait évidence. Parlez-en aux familles confinées dans leurs lo- les internautes à partager sur les réseaux gements trop petits et trop chers — parce que la pandé- sociaux des photos joyeuses de leur quoti- mie a tout perturbé, sauf la spéculation immobilière — dien pandémique a vite été entendu par ou aux sans-abri autochtones arrachés au territoire qu'on ses ministres. C'est ainsi qu'on a pu voir laisse mourir dans la rue. Lionel Carmant danser devant son imposante baie vi- Ces images ne témoignent pas seulement d'un accès trée, Jean-François Roberge jouer de la guitare sur son privilégié au divertissement en ces temps difficiles. Elles divan en cuir devant une immense fenêtre, Sonia LeBel s'ajoutent à une fresque qui dépeint quelque chose com- repeindre un meuble et poser dans son habit de ski, An- me une « idée caquiste de la vie bonne », esquissée à dré Lamontagne jouer d un piano à queue dans un salon travers le discours gouvernemental depuis le début de la somptueux, Geneviève Guilbault faire une marche avec pandémie. Ce discours sur les petits-plaisirs-malgré-la- sa poussette luxueuse, dans une rue bordée de construc- pandémie s'articule autour d'éléments très précis, d'un tions neuves. « Tous ensemble pour aller mieux », écri- conservatisme assumé, exaltant les bonheurs de la do- vaient-ils, apparemment sans se douter que ça pourrait mesticité et les joies de la consommation dans l'espace mal passer. privé. Cette parade est le reflet d'une vision de la société Comment, en effet, ne pas être insulté de voir la prise où le rayon de la solidarité se limite à la sphère domesti- en charge de la santé mentale être réduite à une affaire que et aux liens de sang, où la notion d'effort collectif ri- de petites joies quotidiennes, alors qu'il ne se passe pas me avec obéissance et autosuffisance plus qu'avec parta- une semaine sans qu'on rapporte de nouveaux signes ge et équité. Une parade qui ignore le manque éprouvé alarmants d'une explosion de la détresse — aggravation par ceux qui n'accèdent pas aux loisirs dispendieux ou des troubles alimentaires, de la dépression, de l'anxiété, aux jouissances de la propriété. Et, à force, cette omis- des problèmes de consommation ? Sans qu'on déplore sion finit par avoir l'air délibérée. Voilà ce qui choque. l'accès déficient aux services de soutien et l'insuffisance Un collègue me faisait remarquer, à la blague, que les des ressources distribuées dans l'urgence pour pallier gens placés en situation précaire par la pandémie, et tout des carences connues depuis longtemps ? particulièrement les citadins — ça fait pas mal de monde Sans verser dans le dolorisme, disons qu'on accueille- —, mènent désormais une vie « sans nature ni culture ». rait mieux ce bouquet d'images positives si l'on ne pro- C'est très juste. Car bien des gens mènent une vie qui posait pas que ça, et si la dernière année n'avait pas été, dépend de l'accès aux espaces publics, partagés, com- précisément, une année sans images. Une année mar- muns ; une vie remplie avant tout par des plaisirs imma- quée par la mise en sourdine de tout ce qu'on a aban- tériels et des relations tissées hors de l'unité domestique. donné dans les marges. Des marges qui, en fait, se sont Si je plonge dans mon archive photographique de la drôlement élargies, au point où, par « marge », il faut dernière année, j'y vois seulement des absences. L'ab- comprendre : tout ce qui s'éloigne d'un niveau de vie où, sence des soirées froides où l'on s'entasse autour d'une pour « garder le moral » et « aller mieux », il suffit de table sans raison particulière, l'absence des explosions
© Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites
de joie sur le terrain de soccer, des après-midi passés sur l'herbe à partager un repas, dans les festivals, les fêtes de rue, les piscines publiques ; la danse, les causeries or- ganisées dans des salles trop petites, où l'on se serre pour mieux tendre l'oreille, les sorties à la bibliothèque. Bien sûr que tout cela doit disparaître et pour le temps qu'il faudra. Mais je me demande comment on peut ignorer que, pour bon nombre de gens, les joies suspen- dues n'ont pas été remplacées par la multiplication des fins de semaine de ski et des grasses matinées dans le confort d'une maison spacieuse. Je me demande com- ment on peut ne pas savoir qu'une bibliothèque publique est un service essentiel. La fracture qui se révèle là n'est pas une opposition entre la ville et la campagne, entre la métropole et ses périphéries. Ce n'est pas parce que la CAQest un gou- vernement de région ou de banlieue qu'elle met en avant un accès privilégié à la nature, à la mobilité et à la jouissance de la propriété immobilière pour « garder le moral ». La fracture ici n'est pas éographique, c'est une fracture de classe. La même qui s exprime lorsqu'on re- mercie les travailleurs gagnant le salaire minimum pour leur travail essentiel sans penser à leur garantir un reve- nu suffisant pour vivre ; la même qui a conduit à igno- rer, pendant des années, les appels à l'aide du personnel qui tient à bout de bras le réseau de la santé. Et on peut très bien dire tout ça en continuant rigoureusement à collaborer pour endiguer la pandémie.
Comment, en effet, ne pas être insulté de voir la prise en charge de la santé mentale être réduite à une affaire de
petites joies quotidiennes ?
© Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites La Presse Plus, 29 janvier 2021, page A2
ACTUALITÉS EXIT LES PURIFICATEURS
CAROLINE TOUZIN À la rentrée de septembre, bien dont une équipe de l'Université LA PRESSE avant que Québec ne rende la mesure Harvard. « En matière de santé et de obligatoire, l'école a demandé aux sécurité, on n'est jamais trop prudent, parents de fournir un masque à leurs insiste l'ingénieur. Chose certaine, les Plaidant une directive du CSSDM, la enfants dès la première année pour les purificateurs d'air ne peuvent pas direction de l'école Élan somme une déplacements dans les corridors. nuire quand ils s'ajoutent aux autres enseignante de retirer deux appareils L'enseignante a également sorti près mesures : lavage des mains, port du achetés par des parents d élèves de 400 $ de ses poches pour installer masque et distanciation. » inquiets de la qualité de l'air en classe un grand plexiglas à Pavant de sa classe. SOUS LE CHOC Enseignante au primaire dans une Mme Latour - qui travaille dans une école de Montréal, Marie-Josée Latour école vétuste sans système de Les parents et l'enseignante ont se sent coincée « dans une position ventilation mécanique - a enseigné compris à la suite de leurs premiers intenable ». tout l'automne les fenêtres ouvertes. échanges avec la directrice qu'elle Or, à la mi-décembre, il s'est mis à était d'accord avec l'achat d'appareils Inquiets de la qualité de l'air en faire trop froid. À la même période, tant que l'initiative venait des parents, classe, alors que la propagation de la elle a contracté un virus ; ce n'était et non d'un membre du personnel. Ils COVID-19 par aérosols est reconnue, finalement pas la COVID-19, mais elle ont compris qu'elle se dissociait du les parents de ses élèves de 5e et 6e a eu la frousse. projet, mais qu'elle ne l'interdisait années se sont cotisés pour acheter pas. Toutefois, le 16 décembre, la deux purificateurs d'air portatifs à « Au même moment, trois autres de directrice a envoyé un courriel à filtre HEPA. L'enseignante les a mes collègues ont aussi contracté des l'enseignante - qui venait de recevoir branchés dans sa classe au retour des virus différents. J'ai commencé à me les appareils -, lui demandant de ne Fêtes. Or, sa directrice lui ordonne de questionner sérieusement au sujet de pas les brancher. « J'étais sous le choc les retirer, invoquant une directive du la transmission par aérosols. Les », dit Mme Latour. centre de services scolaire de parents de ma classe aussi, parce qu'il Montréal (CSSDM). s'est avéré que certains élèves avaient Au cabinet du ministre de aussi eu de légers symptômes de l'Éducation, on explique que les « Je ne souhaite évidemment pas rhume. » dispositifs de filtration mobiles (ou faire preuve d'insubordination face à purificateurs d'air) ne sont ni mes patrons, mais je souhaite de tout — Marie-Josée Latour, enseignante à recommandés ni interdits. « Si, coeur protéger mes élèves et leurs l'école Elan exceptionnellement, une école familles, qui se sont cotisées pour souhaitait installer de tels dispositifs, acheter ces appareils, a expliqué Un papa de sa classe, ingénieur de elle devrait obligatoirement et l'enseignante à La Presse. La suite me profession, a lancé un appel aux préalablement avoir l'autorisation stresse au plus haut point. Je ne sais autres parents pour vérifier s'ils d'experts qualifiés en la matière pas si je vais faire face à des mesures étaient disposés à acheter des provenant du comité tripartite (MEQ- disciplinaires pour avoir fait le choix purificateurs pour la classe. Dix-sept CNESST-MSSS) et membres d'un de protéger mes élèves. » parents sur vingt ont répondu par ordre professionnel, a dit son porte- l'affirmative. parole Bryan St-Louis à La Presse. Dès le 11 août, Mme Latour - avec Ceux-ci devront également s'assurer deux autres enseignants de son école Le papa en question - Sylvain Plante de leur installation adéquate et de primaire - a mis fin à ses vacances - a « fait ses devoirs » avant d'acheter leur bon fonctionnement. » pour aider la direction à préparer les purificateurs d'air portatifs munis l'établissement afin d'accueillir les de filtres HEPA. Ces équipements de élèves de façon sécuritaire. Elle filtration à haute capacité permettent enseigne depuis 15 ans à l'école Élan, de diminuer la charge virale dans une une école alternative du Plateau pièce, vante-t-il en citant des experts, Mont-Royal.
Le 8 janvier, après avoir écouté la « Si mes enfants étaient Questionné par La Presse, le CSSDM conférence de presse du ministre de anglophones, on aurait le droit d'en dit se fier aux conclusions du groupe l'Éducation durant laquelle ce dernier installer dans la classe. C'est frustrant d'experts retenues par le ministère de a indiqué que l'utilisation des », lâche M. Plante, faisant référence au l'Éducation. Il n'a pas précisé s'il avait purificateurs d'air n'était pas fait que le centre de services scolaire donné la directive de débrancher les recommandée, mais pas non plus Lester-B.-Pearson a fait l'achat de appareils déjà utilisés. « A l'heure interdite, Mme Latour avait pourtant purificateurs d'air HEPA pour actuelle, il est demandé au milieu conclu qu'elle pouvait brancher les l'ensemble de ses 17 écoles et centres scolaire de réaliser des mesures du deux appareils dans sa classe. à ventilation naturelle, s'appuyant « taux de dioxyde de carbone (CO2) sur les pratiques éprouvées d autres dans tous les etablissements d'ici le 15 Ce jour-là, aux côtés du ministre, le pays du monde » et sur diverses mars, et des actions doivent être Dr Richard Massé, de la Santé études universitaires. posées dès que le seuil de 1000 parties publique, a expliqué qu'il ne par million (ppm) est dépassé, recommandait pas de placer des explique son porte-parole Alain purificateurs d'air dans les écoles, en K LA POLITIQUE AVANT LE Perron. C'est ce sur quoi le CSSDM fondant son analyse sur un rapport travaille actuellement. » d'experts. Ces experts expliquent que BIEN-ÊTRE DES ENFANTS » la transmission de la COVID-19 par aérosols est possible dans les locaux Valérie Richard, mère d'un autre non ventilés, mais qu'il ne s'agit pas enfant de la classe, a pour sa part « du mode d'infection principal. Les l'impression qu'on fait actuellement dispositifs de filtration pourraient, en passer la politique avant le bien-être théorie, aider à réduire ce risque. Sauf des enfants ». Elle compare la qu'en pratique, ils sont difficiles à situation actuelle aux tergiversations utiliser dans une classe. Puisqu'on autour du port du masque, l'hiver ignore qui est infecté, on ignore où les dernier. placer pour qu'ils soient efficaces, toujours selon ces experts. « Québec a tardé à imposer [le masque] parce que le Dr [Horacio] Leur conclusion diffère de celle d'un Arruda disait que les Québécois groupe d'experts canadiens et seraient incapables de le porter internationaux qui, dans une lettre correctement, alors que les ouverte publiée le 4 janvier, scientifiques partout sur la planète recommande, dans les lieux où la disaient que c'était une mesure à ventilation laisse à désirer, de « prendre pour se protéger. On est distribuer des unités portables de témoins de la même incohérence, filtration de l'air (HEPA) dans le mais cette fois-ci dans le débat sur la format requis ou des appareils qualité de l'air. » artisanaux utilisant des filtres MERV- 11/13 et des ventilateurs pour filtrer — Valérie Richard, mère d'un enfant les bioaérosols ». Rappelons que les dans la classe de Marie-Josée Latour deux tiers des écoles du Québec n'ont pas de système de ventilation Mme Latour a accepté de nous mécanique. accorder une entrevue bien qu'elle craigne d'être sanctionnée par son Le samedi 23 janvier, l'enseignante employeur. Personne n'a encore dit avoir reçu un appel de sa débranché les appareils dans sa directrice qui lui aurait formellement classe. L'Alliance des professeures et interdit d utiliser les purificateurs. professeurs de Montréal assure que Des parents de la classe ont contacté l'enseignante peut compter sur son La Presse, car ils s'opposent à cette soutien indéfectible ». « Les écoles décision de la direction. figurent parmi les principaux milieux d éclosion. L'employeur devrait faire le nécessaire pour rassurer son personnel », a indiqué à La Presse sa présidente, Catherine Beauvais-St- Pierre. La Presse Plus, 29 janvier 2021, page A4
CHRONIQUE
LE MYSTÈRE DES LOIS DE LA PHYSIQUE
RIMA ELKOURI LA PRESSE
Inquiets de la qualité de l'air dans leur école vétuste et Les lois de la physique sont-elles différentes dans les sachant que la transmission de la COVID-19 par aérosols écoles publiques ou bien privées ? Anglophones ou n'a rien d'imaginaire, des parents ont suggéré, en francophones ? Québécoises ou allemandes ? décembre, de se cotiser pour acheter deux purificateurs d'air à filtres HEPA (pour high efficiency par ticulate air C'est l'excellente question que soulevait la députée filter) pour leur classe. Marwah Rizqy il y a quelque temps, pressant le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, d'adopter un Un achat impulsif motivé par la peur ? Non. Le parent meilleur plan d'action en matière de ventilation dans les instigateur de l'initiative, lui-même ingénieur, s'est assuré écoles afin de prévenir la transmission de la COVID-19 d'étudier la chose sérieusement afin que tout soit fait dans par aérosols. les règles de l'art. Des parents ont aussi proposé d'emblée de cotiser davantage pour pallier le fait que certaines Je me pose la même question. familles n'auraient pas les moyens de le faire. J'ai deux enfants. On n'a pas acheté le premier appareil broche à foin trouvé en ligne ni celui qu'un obscur cousin flairant la bonne L'un à l'école publique. L'autre à l'école privée. affaire aurait fabriqué dans son sous-sol.
Celui qui est au public est dans une classe sans fenêtre et On s'est fié aux avis d'experts crédibles en la matière, sans unités portables de filtration de l'air, dans une école notamment ceux de l'École de santé publique Harvard où, malgré toute la bonne volonté du monde et le respect T.H. Chan. des règles sanitaires, on recense des dizaines de cas de COVID-19 depuis la rentrée. Mais voilà : même si la démarche est irréprochable, l'enseignante, qui a branché lesdits appareils au retour du Celui qui est au privé est dans une classe « avec fenêtre », congé des Fêtes, s'est fait ordonner de les retirer. dans une école où, bien que l'on ait recensé très peu de cas de COVID-19, on avait déjà, dès décembre, installé des Pourquoi donc ? Ce serait la directive du centre de unités portables de filtration de l'air HEPA - services scolaire de Montréal (CSSDM), qui, communément appelées purificateurs d'air -, contrairement à la commission scolaire Lester-B.-Pearson, conformément aux recommandations de l'Université ne permet pas l'installation de tels appareils dans ses Harvard. écoles. Cherchez l'erreur. J'écris « serait », car le CSSDM a esquivé la question de ma collègue à ce sujet, se contentant de lui répondre que l'on se rangeait derrière l'avis du groupe d'experts rendu public le 8 janvier. L'erreur, je la cherche aussi quand je vois la situation kafkaïenne dans laquelle se trouve l'enseignante Marie- Ce jour-là, en conférence de presse, le ministre de Josée Latour, dont ma collègue Caroline Touzin raconte l'Éducation, Jean-François Roberge, s'appuyant sur une l'histoire (voir écran 2). directive de la Santé publique, n'a pas interdit l'utilisation de ces appareils. Mais il a dit qu'il ne les recommandait Voilà une enseignante d'une école publique de Montréal. pas, car ils pourraient être plus dangereux qu'utiles. Une femme dévouée et bien informée, qui ne veut que protéger ses élèves et leurs familles. Quitte à y travailler le soir, les fins de semaine et pendant ses vacances, s'il le faut...
Le hic, c'est que les plus grands experts sur le sujet, à « C'est sûr que lors de la conférence de presse du 8 janvier, Harvard et ailleurs, sont d'un tout autre avis. Sans être on a eu un petit coup dans les tibias », me dit la directrice une solution miracle, l'ajout d'unités portables de du collège, Patricia Steben. filtration de l'air HEPA pour limiter la transmission de la COVID-19 dans des endroits mal ventilés fait partie des Mais finalement, en réévaluant les choses à la lumière des recommandations d'un groupe d'experts canadiens et recommandations de la Santé publique, il semble que les internationaux signataires d'une lettre ouverte le 4 janvier. tibias aient tenu le coup. « Il est clair que les filtres HEPA fonctionnent très bien « J'assume complètement la décision qu'on a prise. Je pour éliminer les aérosols des espaces intérieurs », m'a dit pense vraiment que c'est la meilleure décision. » Jose-Luis Jimenez, signataire de la lettre et sommité internationale sur la transmission par aérosols, professeur Il y a deux semaines, la direction du collège a fait des de chimie à l'Université du Colorado, lorsque je lui ai démarches pour se conformer aux directives de Québec, demandé ce qu'il pensait de l'affirmation de notre qui n'a pas formellement interdit ces appareils, mais ministre de l'Education sur le « danger » que posent ces simplement exigé que leur installation soit approuvée par appareils. des experts provenant d'un comité tripartite au long acronyme (MEQ-CNESST-MSSS). J'en reviens donc à cette enseignante, prise en flagrant délit de dévouement et de débrouillardise pour protéger Et puis ? Et puis... rien. ses élèves et leur famille en se fiant à des recommandations de Harvard et d'autres grands experts. Aux dernières nouvelles, même si on me dit que l'on veut Alors qu'elle mériterait des félicitations, elle s'expose à des que cette vérification soit faite « rapidement », le temps de sanctions. Ce qui serait complètement idiot, avouons-le. réponse du comité tripartite semble aussi long que son acronyme. Pendant ce temps, au Collège de Montréal, école secondaire privée, on vient d'annoncer fièrement que l'on S'il y a vraiment un « danger » d'accroître la transmission a terminé le 18 janvier l'installation de systèmes intégrés de la COVID-19 avec ces appareils en pleine deuxième de ventilation et de filtration d'air dans des salles non vague, pourquoi personne ne s'est-il précipité de toute ventilées mécaniquement, dans un bâtiment vieux de 150 urgence pour veiller à la sécurité des élèves ? ans. On a notamment installé deux appareils à filtres HEPA par classe. Et on se réjouit d'avoir pu le faire à un Comme pour les variations dans les lois de la physique, ça coût raisonnable, en puisant à même le budget du collège. reste un mystère. Et la directive de Québec, alors ? Et le « danger » potentiel de ces appareils ? La Presse Plus, 29 janvier 2021, page A6
ACTUALITÉS LA MAJEURE PARTIE DES MESURES VONT RESTER »
TOMMY CHOUINARD, Le gouvernement veut revenir à son Saint-Jean », a ajouté leremier HENRI OUELLETTE-VEZINA code de couleurs, dont les mesures ministre avec une bonne dose de LA PRESSE seraient redéfinies pour chaque palier. prudence. Des commerces non essentiels pourraient rouvrir leurs portes après Pour François Legault, le couvre-feu Le premier ministre François le 8 février, selon les scénarios à « fonctionne bien » et réduit les Legault tempère les attentes qu'il l'étude. rassemblements dans les maisons et avait lui-même créées : « la majeure les appartements, source importante partie des mesures de confinement Mais à l'intention des restaurateurs de transmission du coronavirus dans vont rester » après le 8 février, y qui rêvent de rouvrir leur salle à les derniers mois. Il faut d'ailleurs compris le couvre-feu. « Certains manger, François Legault a eu ce s'attendre à ce que les restrictions assouplissements » seront néanmoins message : « Je ne voudrais pas qu'il y concernant les rassemblements à annoncés la semaine prochaine, alors ait trop d'attentes. » En clair, il ne faut domicile restent très sévères. que la réouverture de commerces non pas s'y attendre. Idem pour les salles essentiels est envisagée au de spectacle. Québec prévoit également annoncer gouvernement. des mesures pour la relâche scolaire du mois de mars - une semaine qui a La baisse des hospitalisations est COUVRE-FEU : a PAS JUSTE été responsable en partie de l'ampleur insuffisante pour freiner le délestage de la première vague, l'an dernier. des interventions chirurgicales. La À MONTRÉAL » nouvelle réduction des livraisons du « On ne peut pas imaginer une vaccin de Pfizer-BioNTech et la Québec a rapporté 1368 nouveaux personne de 65 ans, pendant le congé crainte du variant britannique du cas de COVID-19 jeudi, ce qui s'inscrit scolaire, dans un chalet avec des coronavirus invitent également à la dans une tendance à la baisse. La personnes avec qui elle n'habite pas. prudence dans le desserrage de l'étau moyenne sur sept jours s'élève à 1405. On ne peut pas non plus imaginer une du confinement, selon François personne de 65 ans qui garde les Legault. « Le pire est à Montréal » dans le enfants [pendant la] relâche scolaire », cycle actuel de la pandémie, a dit a indiqué M. Legault. Mardi, il avait ouvert toute grande François Legault. Mais de nombreuses la porte à une levée de certaines régions restent à ses yeux dans une D'ailleurs, le nouveau retard mesures en dehors du Grand situation fragile. annoncé dans la livraison des doses Montréal. Sa sortie a créé « beaucoup du vaccin de Pfizer au Canada d'attentes », de son propre aveu. Il a « Il y a encore beaucoup de cas dans retardera la vaccination chez les 65 voulu les dégonfler un peu jeudi en Laurentides, Lanaudière, Montérégie, ans et plus. La date à laquelle toutes conférence de presse. Estrie, Mauricie-Centre-du-Québec, ces personnes seront vaccinées « Québec, Chaudière-Appalaches. Il y a s'éloigne, et ça vient ajouter aux « On va, pour le 8 février, faire encore beaucoup de cas et beaucoup raisons pour continuer nos mesures certains assouplissements, mais je d'hospitalisations, puis il y a même de confinement », a affirmé le premier veux être très clair : il va falloir être du délestage à beaucoup d endroits », ministre. réaliste et la majeure partie des a-t-il affirmé. Par conséquent, « ça ne mesures de confinement vont rester. » sera pas juste à Montréal, le couvre- Quelque 3767 doses de vaccin ont feu », après le 8 février. été administrées dans la journée de François Legault, premier mercredi, ce qui porte le total à 232 ministre du Québec « À l'autre extrême », la situation est 986. N'ayant pas reçu de nouveaux plus favorable en Abitibi- vaccins depuis une semaine, le Il fera son annonce la semaine Témiscamingue, dans le Nord-du- Québec dispose actuellement d'un prochaine, mais à Québec, on signale Québec, sur la Côte-Nord. « peu plus de 5000 doses en réserve. que toutes les régions pourraient J'ajouterais peut-être Gaspésie, Bas- Des livraisons sont néanmoins bénéficier, à des degrés divers, de « Saint-Laurent puis Saguenay-Lac- attendues la semaine prochaine. certains assouplissements ».
Alors que l'on craint une troisième Au début du mois de décembre, CE SERAIT UNE vague causée par ce variant, Québec Québec a demandé aux hôpitaux de CATASTROPHE ! » dispose de bien peu d'information sur réduire jusqu'à 50 %, voire 70 %, leurs sa progression ici. Environ 3 % des activités dans les blocs opératoires. échantillons positifs recueillis depuis L'objectif est d'envoyer des Un septième cas du variant le début de la pandémie, soit 7000 sur infirmières, des médecins et d'autres britannique du coronavirus a été 250 000, ont fait l'objet d'un travailleurs de la santé s'occuper des découvert au Québec. Cette nouvelle séquençage génomique pour patients atteints de la COVID-19. souche inquiète : au Royaume-Uni, 37 identifier des mutations du virus. Les Cette directive est maintenue. 000 personnes sont maintenant pays les plus zélés en analysent hospitalisées en raison de la COVID- proportionnellement 10, voire 20 fois Ce délestage massif des 19. « C'est comme si on avait 4600 plus, comme l'a démontré La Presse interventions chirurgicales fait gonfler hospitalisations au Québec au lieu de jeudi. la liste d'attente, qui était déjà 1264. Si le variant s'installait au importante. Plus de 140 000 personnes Québec comme au Royaume-Uni, ça Le ministre de la Santé et des sont aujourd'hui en attente d'une serait la catastrophe dans nos Services sociaux, Christian Dubé, a opération - elles étaient 114 000 avant hôpitaux ! », a lancé François Legault, annoncé que 11,5 millions de dollars la pandémie. Près du tiers des rappelant sa demande à Ottawa seraient investis pour augmenter la patients attendent depuis plus de six d'interdire les voyages non essentiels cadence de ce séquençage génomique. mois. ou d'imposer aux voyageurs une Selon le directeur national de santé quarantaine à l'hôtel à leur retour au publique, le Dr Horacio Arruda, on Les autorités ont rapporté jeudi 39 pays. analysera désormais 10 % des décès supplémentaires liés à la échantillons positifs. Il a indiqué que COVID-19. Le total atteint toutefois Selon lui, il serait périlleux pour la proportion analysée était de 1 % 9667 en raison du retrait de deux Québec, d'un point de vue juridique, aux Etats-Unis et de 5 % à 7 % au décès « pour lesquels l'enquête a d'imposer lui-même cette Royaume-Uni. démontré qu'ils n'étaient pas quarantaine. attribuables à la COVID-19 ». Dans les faits, le bilan s'alourdit donc de 37 « Il n'y a pas de moyen pour le ENCORE DU DÉLESTAGE morts. gouvernement du Québec de déposer une loi sans risque important de Québec a annoncé qu'une journée contestation pour gérer à la place du Malgré une baisse de 26 en 24 de commémoration nationale, afin de gouvernement fédéral toute la heures, 1264 hospitalisations, c'est rendre hommage aux victimes de la quarantaine des voyageurs qui encore « beaucoup trop », a dit COVID-19, aura lieu le 11 mars reviennent au Québec. » François Legault. « Ça ne nous permet prochain. « On veut faire une pas de faire du rattrapage » et de cérémonie spéciale. Il y en aura une François Legault, premier réduire le délestage des activités partie ici, à Québec, mais il y en aura ministre du Québec chirurgicales. aussi une partie dans les régions. On veut que toute la nation québécoise offre ses condoléances à toutes les familles et à tous les proches de ceux qui sont partis beaucoup trop vite », a indiqué François Legault.
NOUVEAUX CAS HOSPITALISATIONS SOINS INTENSIFS 1368 26
DÉCÈS PRÉLÈVEMENTS ANALYSÉS I VACCINS ADMINISTRÉS 37 36 733 3767
ÉVOLUTION DES CAS CONFIRMÉS QUOTIDIENNEMENT PAR REGIONS SEUIL ZONE ROUGE CIO) SEUIL ZONE ORANGE `,6) Nombre de nouveaux cas de COVID-19 par jour SEUIL ZONE. JAUNE (2) pour 100 000 habitants. moyenne mobile sur 7 jours
60 55 50 45 40
30 25 20 15 10 5
t ^ pÉC.
PIQUÉS AU VIF SANS-ABRI AMENDES AU SUJET DES TESTS « ANNULÉES » RAPIDES Deux jours après qu'un jugement de la Des propos du D' Don Sheppard, Cour supérieure eut tranché en faveur de microbiologiste-infectiologue au Centre l'exemption de couvre-feu pour les sans- universitaire de santé McGill, ont fait abri - une idée qu'avait d'abord rejetée réagir le ministre de la Santé et des le gouvernement -, François Legault Services sociaux, Christian Dubé. a promis que les constats d'infraction ayant Le D' Sheppard avait laissé entendre qu'il été remis depuis le 9 janvier dernier à des était probable que les délais dans l'usage personnes en situation d'itinérance seraient massif des tests de dépistage rapide aient « annulés ». « Il y a eu un ajustement au coûté la vie à des Québécois. « Les tests début, où il y a quelques contraventions rapides peuvent montrer des faux négatifs qui ont été données juste pour non-respect jusqu'a un tiers des cas, c'est-à-dire qu'un du couvre-feu. Ces contraventions-là vont cas sur trois de gens qui ne sont pas être annulées », a illustré le premier symptomatiques ne peut pas être détecté. ministre, en réitérant qu'il n'a « jamais été [...] Si on fait des tests qui ne sont pas question » de donner des contraventions à fiables, ça peut être encore plus des sans-abri « seulement parce qu'ils ne dangereux », a notamment rétorqué respectent pas le couvre-feu a. Selon les M. Dubé. François Legault, lui, s'en est pris données de la Clinique juridique itinérante, plus directement au chercheur. « Quand au moins neuf sans-abri ont reçu un professeur vient nous dire qu'on est un constat d'infraction. En anglais, responsables de la mort de personnes, M. Legault a par la suite affirmé que là, je trouve que c'est une accusation très ces personnes « n'auraient jamais dû grave qui est irresponsable a, a-t-il lancé, recevoir de contravention ». soulignant que le Québec effectue plus de tests de dépistage que (Ontario, la Colombie-Britannique ou l'Alberta actuellement, par million d'habitants. La Presse Plus, 29 janvier 2021, page A13
ACTUALITÉS
HAUSSE DES CAS CHEZ LES JEUNES, COMME PRÉVU
LOUISE LEDUC Comme le rapportait Le Devoir, Benoît Mâsse croit toujours autant LA PRESSE jeudi, le Québec n a utilisé que 13 000 qu'ils seraient précieux. de ces tests rapides, sur les 2,6 millions envoyés par le fédéral. Non, contrairement aux tests Depuis une semaine, 149 cas de classiques (PCR), ils ne détectent pas « COVID-19 sont recensés « C'est une approche trop la moindre parcelle de virus dans quotidiennement en moyenne chez les conservatrice, qui ne suit pas la l'organisme, comme celles qui moins de 10 ans et 166 chez les 10 à 19 science, qui a fait rater l'occasion de peuvent subsister des semaines plus ans, selon des données de l'Institut diminuer le taux de transmission et tard sans que ce soit problématique », national de santé publique du ui, sûr et certain, a coûté la vie à des mais ils sont très utiles pour savoir Québec. uébécois », a commenté dans ce qui est contagieux. quotidien Don Sheppard, Contrairement aux autres groupes microbiologiste-infectiologue au Les déployer massivement dans les d'âge où le nombre de cas fléchit, chez Centre universitaire de santé McGill. écoles des quatre quartiers les plus les jeunes, comme on s'y attendait problématiques de Montréal serait avec l'ouverture des écoles, les cas S'entretenant avec La Presse, après particulièrement judicieux, à son avis. sont en hausse. avoir écouté jeudi la conférence de presse du premier ministre François Pour l'instant, deux écoles ont été Dans les écoles, selon une mise à Legault et du ministre de la Santé choisies pour l'utilisation de tests de jour faite par le gouvernement Christian Dubé, Benoît Mâsse, chef de dépistage rapide, soit l'école mercredi, 1975 élèves sont infectés, de l'Unité de recherche clinique secondaire publique Calixa-Lavallée, même que 459 membres du personnel appliquée au CHU Sainte-Jus tine et à Montréal-Nord, et le Pensionnat du (réseaux public et privé confondus). professeur de santé publique à Saint-Nom-de-Marie, un l'Université de Montréal, avoue ne établissement privé d'Outremont. Au total, 857 classes sont fermées et pas comprendre non plus. 1450 écoles au Québec comptent un ou plusieurs cas actifs. « Le gouvernement note que les UN MANQUE DE tests rapides sont utiles dans des PERSONNEL ? Le 14 janvier, la France annonçait endroits comme les abattoirs, mais son intention de tester jusqu'à un pourquoi pas aussi dans les écoles ? » million d'élèves et d'enseignants « J'ai l'impression que le problème, chaque mois dans les écoles. — Benoît Mâsse, chef de l'Unité de c'est le manque de personnel, avance recherche clinique appliquée au CHU M. Mâsse. Le gouvernement cherche Au Québec, on n'en est pas là. En Sainte-Justine des milliers de vaccinateurs, de conférence de presse, Christian Dubé, tuteurs pour les élèves... A un ministre de la Santé et des Services En entrevue, à l'automne, Benoît moment donné, ça doit être difficile sociaux, a réitéré jeudi que les tests Mâsse appelait de tous ses voeux le de trouver tant de monde. » rapides n'étaient pas suffisamment déploiement de ces tests rapides et il fiables (comme le dit aussi un groupe prévoyait qu'ils allaient tout changer Pour l'heure, c'est à la grâce de d'experts de la Santé publique) et dans les écoles quand ils entreraient Dieu. « Je suis père, je suis content qu'ils devaient être réservés à des en scène. que les enfants soient à l'école. Mais endroits particuliers, par exemple des tous les jours, il nous reste à espérer usines où les employés sont Ils ont fini par arriver et en que les cas ne tombent pas dans les particulièrement à risque de décembre, en entrevue avec La Presse, classes de nos enfants. » transmission. Mona Nemer, la scientifique en chef du Canada, insistait sur le fait qu'il En conférence de presse la semaine n'y avait aucune pénurie de tests dernière, le premier ministre Legault rapides et se désolait qu'ils soient si a résumé ainsi quelle était sa peu utilisés. philosophie.
« C'est certain qu'en retournant les enfants à l'école, c est un risque qu'on prend, il va y avoir plus de contagion. On va devoir fermer des classes. Au printemps, on s'est rendu à 3-4 % des classes. Mais si on réussit à maintenir la majorité des enfants à l'école, c'est une bonne nouvelle même si c'est moins bon pour la contagion. » La Presse Plus, 29 janvier 2021, page A13
COVID - 19 cas par groupes d'âge
Évolution des cas confirmés au Québec, par groupes cr5 moyenne mobile 7 jours
— 0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-79 am 80 ans et p u
SC
Li CIO
Données frirk a jour k 28 janvier 2021 16 q5
LA PRESSE PLUS Legault réitère sa confiance envers son ministre de l’Éducation
VINCENT LARIN Jeudi, 28 janvier 2021 12:29 MISE À JOUR Jeudi, 28 janvier 2021 17:23 François Legault réitère sa confiance à l’endroit de son ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ciblé par de nombreuses critiques, ces derniers temps, en lien avec le déploiement de mesures d’aides aux élèves.
• À lire aussi: Le recrutement de tuteurs prend forme pour les élèves en difficulté
«On vit actuellement une crise qui est sans précédent, puis je ne voudrais pas avoir personne d'autre que lui pour gérer ça», a déclaré le chef de la Coalition avenir Québec en conférence de presse jeudi.
Pour François Legault, son ministre de l’Éducation est «un gars qui a de l’expérience, qui a été enseignant» et «qui en a fait beaucoup depuis qu’il est là».
Écoutez la coordonnatrice scientifique du collectif «COVID Stop», Nancy Delagrave, avec Benoit Dutrizac sur QUB radio:
Quelques heures plus tôt, la porte-parole du Parti québécois en matière d’éducation, Véronique Hivon, avait plutôt reproché à Jean- François Roberge de faire vivre le «supplice de la goutte» au milieu de l’éducation avec des annonces «pas ficelées». a ço s obe ge de a e e e supp ce de a goutte au eu de éducat o a ec des a o ces pas ce ées .
«C’est que ça met tout le monde, tout le milieu scolaire sur tension, à ne jamais être capable d’avoir des réponses pour les parents qui posent des questions, pour les enseignants qui posent des questions, pour les directions qui posent des questions», a-t-elle martelé en point de presse jeudi.
Écoutez l'analyse de Caroline St-Hilaire et d'Antoine Robitaille avec Benoit Dutrizac sur QUB radio:
Début janvier, Jean-François Roberge a annoncé le nouveau plan de match du gouvernement pour aider les élèves en période de pandémie: examens de fin d’année annulés, nouveaux services de tutorat, bulletins modifiés et notions à enseigner plus ciblées appelées «savoirs essentiels».
Or, près d’un mois après la reprise des classes, la pondération exacte des deux bulletins restants se fait toujours attendre, les «savoirs essentiels» aussi, déplore Véronique Hivon. Et l’appel aux volontaires pour le tutorat vient juste d’être lancé, avec très peu de moyens, ajoute-t-elle.
«Des 33 M$ qui étaient annoncés hier, pour le tutorat comme tel, c’est 11 M$ [...]. Quand on tient compte de l’ampleur des besoins avec les directions d’école qui ont évalué qu’on devait être autour de 30% de situations d’échec à l’automne, c’est évidemment une goutte d’eau dans l’océan», soupire-t-elle.
Jeudi, le cabinet du ministre Roberge n’était pas en mesure de préciser à quel moment les annonces concernant la pondération des bulletins et les «savoirs essentiels» seraient faites. Le Nouvelliste (Numérique), 29 janvier 2021, page B3
leNouvelliste L'actualité selon Jean Isabelle
14 La Presse Plus, 29 janvier 2021, page LPA7
CHRONIQUE
SAVOIR COMMENT SUIVRE CEUX QUI DÉCROCHENT
FRANCIS VAILLES LA PRESSE « Le manque de données nous interpellait, comme la On veut savoir qui décroche. Pourquoi ils décrochent. Et gestion par intuition », dit M. Bertrand, qui gère le comment les raccrocher. D'autant plus en cette période de deuxième centre de services scolaire en importance au pandémie. Québec (75 écoles primaires, 14 secondaires, 50 000 élèves au secteur jeunes). Après avoir fait le portrait régional du décrochage jeudi, je vous présente deux cas fort intéressants de gestion du Le CSMB a le meilleur taux de diplomation au Québec décrochage dans des centres de services scolaires. après sept ans (88,8 %), se plaît à dire M. Bertrand. Et ce serait davantage si l'on tenait compte des départs de familles hors Québec, qui ont pour effet de sous-estimer la TOUT SAVOIR EN UN CLIC DE SOURIS diplomation, dit-il. La pandémie a fait décrocher une montagne d'élèves du Oui, mais vos élèves viennent de l'ouest de l'île, ils sont secondaire, dit-on. Oui, mais qui, combien ? Au centre de donc plus favorisés, non ? Attention, dit M. Bertrand, 40 services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), dans % des enfants du secteur, souvent la crème, ne I'ouest de l'île de Montréal, la réponse est immédiate et fréquentent pas le CSMB, allant plutôt au privé. Et parmi précise : cinq. les élèves qui restent au CSMB, les deux tiers ont une langue maternelle autre que le français, ce qui constitue Cinq élèves de 15 ans et plus ont abandonné depuis le un gros défi. M. Bertrand ajoute que certains quartiers des début de l'année 2020-2021. Sur 7450. Et au terme de la arrondissements de Saint-Laurent ou de Pierrefonds- première vague de COVID-19, entre mars et juin 2020, Roxboro sont pauvres. aucun n'avait abandonné, affirme le directeur général du CSMB, Dominic Bertrand. « Ce n'est pas un hasard si nous sommes premiers au Québec, c'est parce que nous utilisons des données On verra si ces chiffres se confirment d'ici la fin de la probantes basées sur des recherches et faisons un suivi difficile année en cours et combien d'échecs s'ajouteront serré avec des outils sophistiqués », explique M. Bertrand. aux abandons. Mais ce qui est remarquable, c'est le suivi serré du CSMB et des équipes-écoles. DES EXPERTS EN COMPORTEMENT Il y a quatre ans, déterminé à mieux gérer la persévérance scolaire, le CSMB a créé le bureau de statistiques et Pour l'accompagner, le CSMB s'est adjoint les services de d'imputabilité. « Nous étions tannés d'attendre après les deux sommités en enseignement, nommément Steve données du Ministère et d'être dépendants », explique M. Bissonnette et Mario Richard, qui enseignent à Bertrand. l'université. Quelque 1500 enseignants et 225 directeurs d'école du CSMB ont suivi leur formation sur la gestion Et aujourd'hui, en un clin d'oeil, le CSMB est en mesure des comportements et l'enseignement efficace, entre d'avoir le portrait de chaque élève, à qui l'ont attribue une autres. cote de risque de décrochage en fonction de critères précis : historique scolaire, nombre d'absences, nombre d'échecs, En plus du suivi des élèves, le CSMB a centralisé dans une retards en français, etc. Tout est minutieusement inscrit et base de données les renseignements sur le personnel. En facilement accessible dans une base de données. un clic de souris, l'outil peut dire combien d'enseignants et de spécialistes du primaire et du secondaire il manque Ces précieux renseignements permettent de savoir où et dans quelles écoles, compte tenu de la pénurie de main- quand accorder quelles ressources. d'oeuvre.
Le lundi 25 janvier, par exemple, c'étaient 35 personnes Les données qui servent de prédicteur pour chacun des sur quelque 6000. Dont 11 au secondaire (5 en adaptation, élèves ? Les classiques, bien sûr, comme les élèves en 2 en mathématiques, 2 en français, 1 en anglais et 1 en arts difficulté d'apprentissage (EHDAA) ou ceux qui se font plastiques). « Fini les recherches à la mitaine », dit M. souvent sortir de classe, qui sèchent des cours en 1re Bertrand. secondaire ou qui ont été pris avec de la drogue, ce qui est recensé par Lumix. La coordination du Bureau de statistiques et d'imputabilité a été confiée à Nancy Meilleur. Mais il y a aussi d'autres données prédictives, comme la présence ou non du père comme corépondant. Ou encore, PRÉDIRE QUI DÉCROCHERA TROIS ANS étonnamment, non pas la moyenne des notes aux bulletins de Ire secondaire, mais la note la plus faible des trois D'AVANCE étapes. Le secteur privé met aussi la main à la pâte pour lutter Les données probantes du modèle permettent de dresser contre le décrochage. Un des projets novateurs vient de la la liste des élèves avec leur probabilité de décrochage firme StatLog, pour le compte du centre de services éventuel. Leur modèle a été testé en septembre 2019 au scolaire au Coeur-des-Vallées, dans la région de Gatineau centre de services scolaire au Coeur-des-Vallées. Il est (cinq écoles secondaires). exportable partout au Québec, disent-ils, et peut être produit en quelques semaines. Ainsi, dès le premier jour de classe en 2e secondaire, la firme StatLog peut déjà dire quels élèves décrocheront « Il faut faire travailler les données de Lumix de façon probablement dans les années suivantes. Et alerter les pratique », fait valoir M. Moyneur. profs et la direction sur le suivi à faire. Pas au pif, mais grâce aux multitudes de données qui sont accessibles dans StatLog, fondée en 2008, est une firme analytique formée la base de données publique Lumix de la société GRICS. d'économètres, d'économistes et de mathématiciens qui utilisent les microdonnées des organisations pour les aider Oui, l'équipe-école connaît souvent très bien ses élèves à dans leur prise de décision. Parmi ses clients, on retrouve risque - surtout les plus anciens. Mais les outils la Banque Nationale, le Mouvement Desjardins et Pfizer. économétriques de StatLog permettent surtout de cibler ceux qui passent sous le radar, affirment trick Moyneur et Eric Gravel, les deux fondateurs de StatLog. Et pour chacun des élèves, ils identifient les cinq facteurs qui contribuent le plus à leur prédiction, solide à 77 %. Le Journal de Montréal, 29 janvier 2021, page 12
La mère d'un jeune happé réclame plus de sécurité Pour prendre l'autobus, ses enfants doivent traverser une route où l'on roule à 90 km/h
La mère du jeune qui a été happé, le jeune William était dans une piètre fêter ses 14 ans en mars prochain. mercredi, en traversant la route condition, au point qu'on a craint pour sa Le maire de Saint-Robert abonde dans 132 pour aller prendre l'autobus, à vie durant un moment. le même sens que Joanne St-Louis, mais Saint-Robert, estime que c'est un Heureusement, il reposait hier dans un selon lui, il serait important de déconges- u miracle » s'il est toujours en vie et état stable aux soins intensifs de l'hôpital tionner la route 132, notamment en pro- exige des changements pour plus Sainte-Justine, après avoir subi avec suc- longeant l'autoroute 30. de sécurité. cès une opération. « Il faut que ce soit sécuritaire pour nos enfants qui prennent l'autobus. Nous ANTOINE LACROIX TRÈS DANGEREUX allons voir quelle demande serait la meil- Le Journal de Montréal Dès que son fils aura pris du mieux, la leure à faire au [ministère des Transports « William est fait fort, c'est un guerrier. mère de famille compte aller demander du Québec (MTQ)] », affirme Gilles Salvas. C'est un battant. On a eu des nouvelles des changements auprès du Centre de Selon le MTQ, 8500 véhicules circulent encourageantes, malgré la gravité des services scolaire de Sorel-Tracy. chaque jour dans ce secteur, mais un projet blessures », a lancé Joanne St-Louis, au « Ce n'est vraiment pas sécuritaire. C'est de prolongement de l'autoroute 30 « n'est chevet de son fils à l'hôpital. une route qui roule vite. La limite est de 90, pas en développement ». Toutefois, si des Mercredi matin, son garçon de 13 ans mais il y a des gens qui vont à 100 et même recommandations sont formulées dans a traversé, comme tous les matins, la 110 », dénonce Mme St-Louis. les conclusions de l'enquête, le minis- route 132 en Montérégie, où la limite de Lorsque William fréquentait l'école pri- tère « posera des gestes additionnels, si vitesse est de 90 km/h, pour prendre son maire, l'autobus faisait un aller-retour à nécessaire ». autobus scolaire. Saint-Robert pour prendre les enfants des Du côté du Centre de services scolaire, De peur de manquer son transport deux côtés de la route 132. on a indiqué au Journal que son comité avec son frère jumeau qui l'attendait « Il faudrait qu'ils fassent le détour des transports se penchera pour trouver de l'autre côté, il est parti à la course, aussi pour le secondaire. Il ne faudrait des solutions « qui pourront être apportées mais a malheureusement été frappé par pas que ça se reproduise. Je souhaite ça à plus long terme », alors que des chan- un véhicule. à personne, de passer à travers ça, c'est gements à court terme ont été proposés Traumatisme crânien, fracture ouverte terrible », laisse-t-elle tomber, espérant aux parents concernés, sans en préciser au bras gauche, microfractures au visage, que son garçon pourra être sur pied pour la teneur.
© Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites Le Journal de Québec, 29 janvier 2021, page 5 Le Journal de Montréal, 29 janvier 2021, page 5
Des centaines de profs décrochent Leur nombre atteint un record en cinq ans dans plusieurs centres de services scol: ires du Québec Le nombre de profs ayant démissionné du Centre de services des Navigateurs, en banlieue de n'a jamais été aussi élevé en cinq ans dans Québec. C'est trois fois plus qu'en 2016. plusieurs centres de services scolaires, une Les chiffres les plus impressionnants sont détenus tendance de fond que la pandémie semble par le Centre de services scolaire de Montréal, où plus avoir accélérée. de 200 enseignants ont démissionné (voir autre texte). « C'est le reflet de ce qu'on entend », dit la présidente DOMINIQUE SCALI de la Fédération des syndicats de l'enseignement, Le Journal de Montréal Josée Scalabrini. « Quand j'ai commencé, j'avais un maximum de Pour elle, il est évident que le phénomène est dû à la neuf élèves par classe. D'année en année, on s'est complexification de la tâche des professeurs, qui ont rendus à 14, même si le local était fait pour 12 élèves », des élèves aux besoins de plus en plus lourds et variés. témoigne Marie-Josée Goulet, 40 ans. À cela est venue s'ajouter la pandémie, les mesures Elle a enseigné les arts plastiques pendant 15 ans sanitaires jugées déficientes par plusieurs, les cours dans une école de Montréal basée en centre jeu- virtuels, les élèves absents pour cause d'isolement, nesse, une des clientèles les plus lourdes qu'on puisse etc. Pour un même cours, un prof peut avoir trois fois imaginer. plus de préparation à faire en raison de ces ajuste- Elle avait un poste et un fonds de pension. Mais ments, illustre-t-elle. en août, elle a « plongé dans le vide ». PAS A LEUR PLACE »? En pleine pandémie, elle a démissionné pour accep- « ter un contrat comme aide-accessoiriste sur un pla- Souvent, les démissionnaires se font dire par les teau de tournage, même si le milieu de la culture est dirigeants qu'ils n'étaient « pas à leur place », alors ébranlé. qu'il s'agissait d'excellents profs placés à répétition « Quand je reviens le soir, je suis épuisée physique- dans des conditions impossibles, observe Sylvain Mal- ment, mais pas mentalement », alors que c'était le cas lette de la Fédération autonome de l'enseignement. avant, raconte celle qui a trois enfants. Pour le professeur en sciences de la gestion à l'UQAM Angelo Soares, ces départs reflètent la façon dont les COMPLEXITÉ DES TACHES gouvernements traitent les enseignants depuis 20 ans. Un nombre croissant d'enseignants québécois ont « Un peu comme pour les infirmières et préposés pris une décision semblable dernièrement. aux bénéficiaires », lance-t-il. Le ministère de l'Éducation ne détient pas de don- De son côté, le cabinet du ministre de l'Éducation, nées sur les démissions dans les écoles. Le Journal Jean-François Roberge, rappelle que « nous nous a donc obtenu les chiffres auprès d'une vingtaine trouvons dans une année exceptionnelle » et que les de centres de services scolaires (anciennement les inscriptions de futurs enseignants dans les univer- commissions scolaires). sités sont en hausse depuis l'élection de la Coalition Une quinzaine présentent une tendance à la avenir Québec. hausse du nombre de démissions depuis 2016. Dans « L'Education est LA priorité du gouvernement », 12 centres, un sommet a été atteint en 2020. indique par courriel son attachée de presse Gene- Par exemple, 29 profs ont démissionné l'an dernier viève Côté.
Plusieuraalar.uwula[Juif°,Autréal '..
© Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites
DEMISSIONS
EN HAUSSE
Centre de services scolaire
de Montréal 2016-2014 110 2017-20'017 20 11 2018-20 2019-2c !
(AU 34NGV@Mf3R€ 2020)
Centre de services
scolaire de Laval
•*f •• tl`a 2016-201 MM * • 'i . ^! . ; 20172a `' 3! •`,+ t ^f s^ t t a^^ +^ . { !^^ f l'i.,{tS+^ ?fo fl ft,f}f^ -202, ' i ^ ff ► t ^ , ^ Îi1 ^ ^4i+f+ il rx fi +lt^^;1+ r SQU"AU 31 EARRE 2 020) l^ ti rftt !li+ w^a^
^s ^.^ Centre de services scolaire it' f ^t ft^ff^^i t1 44 4441 . Beauce-Etchernn +t + ii r +++!► Ift f!,,rtx, t^xrf rfx „xr } 1 4 ,0 Pi tt 11 , .4 rf^4x^f^fr ft rl +) f+ r txxxlxtllx,f
Il xx fr rfxtf + x+x ^^^f^ x+
S6URCL: DE SERVICESSCULAiitË
^# x PHOTO CHANTAL POIRIER
Marie-Josée Goulet a démissionné de son°poste d'enseignante en arts plastiques à la fin de l'été. Elle a retrouvé la
flamme au boulot depuis qu'elle travaille comme aide-accessoiriste sur des plateaux de tournage.
© Droits auteurs protégés, propriété de l'éditeur La vente et la reproduction de ce document sont strictement interdites Le Journal de Québec, 29 janvier 2021, page 5 Le Journal de Montréal, 29 janvier 2021, page 5