Région Bourgogne Département de la Saône-et-Loire (71)

Sevrey, Rue Georges Brusson

Code INSEE : 71520 No de site : 715200034 Arrêté de prescription no : 2007/55 du 23 mars 2007 Arrêté d’autorisation no : 2007/182 du 14 septembre 2007 Code opération Patriarche : 1028

Rapport final d’opération Volume I/III – Textes

Sous la direction de Christian PETER assisté de Clément MANI avec la collaboration de Gaétan GOUÉROU et de Mathieu RUÉ

Service Régional de l’Archéologie, DRAC de Bourgogne Archeodunum SAS Commune de Sevrey

Septembre 2008 Région Bourgogne Département de la Saône-et-Loire (71)

Sevrey, Rue Georges Brusson

Code INSEE : 71520 No de site : 715200034 Arrêté de prescription no : 2007/55 du 23 mars 2007 Arrêté d’autorisation no : 2007/182 du 14 septembre 2007 Code opération Patriarche : 1028

Rapport final d’opération Volume II/III - Figures, planches et annexes

Sous la direction de Christian PETER assisté de Clément MANI avec la collaboration de Gaétan GOUÉROU et de Mathieu RUÉ

Service Régional de l’Archéologie, DRAC de Bourgogne Archeodunum SAS Commune de Sevrey

Septembre 2008 Avertissement

Les rapports de fouille constituent des documents adminis- tratifs communicables au public dès leur remise au Service Régional de l’Archéologie, suivant les prescriptions de la loi no 78-753 du 17 juillet modifié relative à l’amélioration des relations entre l’administration et le public. Aux termes de la circulaire du 26 mars 1993, ils pourront être consultés ; les agents des Services régionaux de l’archéologie rappelleront à tout demandeur les droits de propriété littéraires et artistiques possédés par les auteurs et les contraintes qui en résultent pour tout consultant. Les prises de notes et les photocopies sont uti- lisées pour un usage exclusivement privé et non destiné à une utilisation collective (article L122-5 du code de la propriété intellectuelle). Toute reproduction du texte accompagnée ou non de photographies, cartes ou schémas, n’est possible que dans le cadre du droit de courte utilisation, avec les références exactes et complètes de l’auteur et de l’ouvrage. Par ailleurs, l’exercice du droit à la communication exclut, pour ses bé- néficiaires ou pour les tiers, la possibilité de reproduire, de diffuser ou d’utiliser à des fins commerciales les documents communiqués (Loi no78-753 du 17 juillet, art. 10) Le non respect de ces règles constitue un délit de contrefaçon puni par l’article 425 du code pénal. Sevrey (Bourgogne, Saône et Loire), Rue Georges Brusson

Rapport final d’opération

Illustration de couverture : mortier en céramique « bistre » du haut Moyen Age trouvé dans le comblement du trou de poteau UF87 (photographie Archeodunum ; pl. 2 n° 10).

Sous la direction de Christian Peter

Assisté de Clément Mani

Avec la collaboration de Gaétan Gouérou et de Mathieu Rué

Mise en page Alexandre Moser Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Sommaire Volume II

Liste des figures, planches et annexes...... 93

Figures...... 97

Planches...... 155

Annexes...... 161 Annexe 1 : Diagramme stratigraphique du four UF80...... 162 Annexe 2 : Etude micromorphologique préliminaire du four UF 80...... 163 Annexe 3 : Etude archéomagnétique d’un four de potier mis au jour à Sevrey...... 167 Annexe 4 : Résultats des analyses par le radiocarbone...... 180 Annexe 5 : Article concernant les fouilles de Sevrey...... 184

92 Liste des figures, planches et annexes

Liste des figures

Fig. 1 : localisation nationale, régionale et locale du chantier archéologique de Sevrey Rue Georges Brusson. Fig. 2 : extrait du plan cadastral actuel avec localisation des fouilles archéologiques (en rou- ge). Fig. 3 : localisation de l’opération dans le contexte géologique local. Extrait de la carte géo- logique de Chalon-sur-Saône au 1/50000e (BRGM, carte n° 579). En rose (p-IVF) : sables et argiles de la forêt de la Ferté. En hachuré vert (FLXb/FXa) : formation argilo-sableuse de Saint-Cosme. En jaune (C) : colluvions de fond de vallon. Fig. 4 : relevés des Logs stratigraphiques 1 à 4. Fig. 5 : carte de localisation des opérations archéologiques menées à Sevrey (d’après C. Mani, 2004). Fig. 6 : localisation des vestiges repérés lors du diagnostic (D. Billoin, M.-N. Pascal, Inrap 2007). Fig. 7 : vue du chantier avant la fouille ; la bibliothèque actuelle, la mairie et l’ancienne école de musique sont visibles de gauche à droite en arrière-plan (vue de l’ouest). Fig. 8 : vue du chantier avant la fouille (vue de l’ouest). Fig. 9 : plan général des fouilles avec présentation chronologique des vestiges. Fig.10 : relevé en coupe du fossé UF4. Fig.11 : coupe du fossé UF4 dans le sondage 1 ; de part et d’autre, les trous de poteaux pos- térieurs UF 54 et UF56 (vue du sud-ouest). Fig.12 : coupe du fossé UF4 dans le sondage 3 (vue du sud-ouest). Fig.13 : vue en plan du fossé UF4 percé par des structures postérieures ; au premier plan, le sondage 1 (vue du nord-est). Fig.14 : restitution hypothétique du bâtiment A. Fig.15 : relevé en coupe des fosses UF23, UF66, UF69, UF94. Fig. 16 : fosse dépotoir de potier UF24 (vue du sud-ouest ; cliché David Billion, Inrap). Fig. 17 : coupe de la fosse dépotoir UF23 (vue du sud-ouest). Fig. 18 : coupe de la fosse dépotoir UF66 (vue du nord-est). Fig. 19: coupe de la fosse dépotoir UF69 (vue du nord-ouest). Fig. 20 : coupe de la fosse dépotoir UF94 (vue du sud-ouest). Fig. 21 : vue en plan des aménagements linéaires UF5 (vue du sud-est) et UF8 (vue du sud- ouest). Fig. 22 : vue de la sépulture UF30 (vue du nord-ouest ). Fig. 23 : relevé en plan du four UF80 en fin de fouille. Fig. 24 : vue d’ensemble du four UF80 en fin de fouille : la chambre de chauffe/laboratoire à droite ; l’aire de travail avec les différentes fosses à gauche (vue du sud-ouest). Fig. 25 : vue d’ensemble du four UF80 en fin de fouille : la chambre de chauffe/laboratoire au premier plan ; l’aire de travail avec les différentes fosses en arrière-plan (vue du sud-est).

93 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 26 : relevé de la coupe longitudinale du four UF80. Fig. 27 : coupe du four UF80 : détail de l’aire de travail (vue du sud-ouest). Fig. 28 : coupe du four UF80 : détail du laboratoire (vue du sud-ouest). Fig. 29 : four UF80 ; état I phase 1 (semelle 4) : restitution en plan. Fig. 30 : four UF80 ; état I phase 1 (semelle 4) : restitution en coupe. Fig. 31 : four UF80 ; état I phase 2 (semelle 4) : restitution en plan. Fig. 32 : four UF80 ; état I phase 2 (semelle 4) : restitution en coupe. Fig. 33 : état I, phase 1 et 2 : vue générale du four UF80 ; l’aire de travail au premier plan et la chambre de chauffe/laboratoire dans le fond (vue du nord-ouest). Fig. 34 : état I, phase 1 et 2 : vue d’ensemble de la chambre unique du four; la zone surcuite gris clair au-dessus de la mire indique l’emplacement du foyer (vue du sud-est). Fig. 35 : état I phase 1 et 2 : vue d’ensemble de l’aire de travail du four avec la fosse UF80.17 (vue du sud-ouest). Fig. 36 : état I phase 2 : vue d’ensemble de la restauration effectuée sur la bordure sud-ouest de la semelle 4 (vue du nord-est). Fig. 37 : état I phase 2 : détail de la restauration effectuée sur la bordure sud-ouest de la semelle 4.(vue du nord-est). Fig. 38 : état I phase 2 : détail de la restauration effectuée sur la bordure sud-est de la semelle 4 (vue du sud-ouest). Fig. 39 : four UF80 ; état II (semelle 3) : restitution en plan. Fig. 40 : four UF80 ; état II (semelle 3) : restitution en coupe. Fig. 41 : état II : vue de la moitié sud-ouest de la semelle 3 du laboratoire du four UF 80 (vue du sud-est). Fig. 42 : état II : vue de la moitié nord-est de la semelle 3 dégagée lors de la vidange du labo- ratoire (vue du sud-ouest). Fig. 43 : état II : vue d’ensemble de l’aire de travail du four UF80 avec les fosses UF80.17 et UF80.18 (vue du sud-ouest). Fig. 44 : état II : détail de la paroi nord-est et de l’entrée du four UF80 épaissie lors de la restauration de la sole (vue du sud ). Fig. 45 : état II : détail de la paroi nord-est et du fond du four UF80 (vue du sud-ouest). Fig. 46 : état II : détail du fond et de la paroi sud-ouest du four UF80 (vue du nord). Fig. 47 : état II : détail de la paroi sud-ouest et de l’entrée du four UF80 épaissie lors de la restauration de la sole (vue de l’ouest). Fig. 48 : relevé de la coupe transversale de l’aire de travail vidangée du four UF80 Fig. 49 : four UF80 ; état III (semelle 2) : restitution en plan. Fig. 50 : four UF80 ; état III (semelle 2) : restitution en coupe. Fig. 51 : état III : vue d’ensemble de la moitié sud-ouest de la semelle 2 du laboratoire et de l’aire de travail du four (vue du nord-ouest). Fig. 52 : état III : vue de la moitié sud-ouest de la semelle 2 du laboratoire du four (vue du sud-est). Fig. 53 : état III : détail de la moitié nord-est de la semelle 2 avec les traces de cuisson de récipients (vue du nord-ouest).

94 Liste des figures, planches et annexes

Fig. 54 : état III : vue d’ensemble des empreintes de pots observées sur la sole du four (vue de nord-est). Fig. 55 : état III : détails des traces circulaires de cuisson observées sur la sole (vue de nord- est). Fig. 56 : four UF80 ; état VI (semelle 1) : restitution en plan. Fig. 57 : four UF80 ; état VI (semelle 1) : restitution en coupe. Fig. 58 : état IV : vue d’ensemble de la semelle 1 du laboratoire (vue du sud-ouest). Fig. 59 : état IV : détail de la semelle 1 du laboratoire (vue du sud-ouest). Fig. 60 : four UF80 ; état V, phase 1 : restitution en plan. Fig. 61 : four UF80 ; état V, phase 1 : restitution en coupe. Fig. 62 : four UF80 ; état V, phase 2 : restitution en plan. Fig. 63 : four UF80 ; état V, phase 2 : restitution en coupe. Fig. 64 : état V phase 1 : vue d’ensemble de l’aire de travail remblayée après désaffection du four (vue du nord-ouest). Fig. 65 : état V phase 2 : vue d’ensemble du four après destruction, avec au premier plan la chambre de chauffe/laboratoire comblée (vue du sud-ouest). Fig. 66 : vue en coupe de la fosse UF2 ; dont le comblement gris foncé contient de nombreux fragments de tuiles (vue du nord-est). Fig. 67 : vue en coupe de l’aménagement UF3 dans le sondage 3 ; on aperçoit le bois dans le fond de la structure. Le drain perce la fosse UF2 (vue du nord-ouest). Fig. 68 : relevé en coupe de l’aménagement UF3 et de la fosse UF2 dans le sondage 3. Fig. 69 : vue en coupe de l’aménagement UF3 dans le sondage 2 (vue du sud-est). Fig. 70 : détail de l’aménagement en bois in situ dans le fond de la structure UF3 (sondage 2). Fig. 71 : détail du prélèvement effectué sur le tronc évidé dans le fond de l’UF3 dans le sondage 2. Fig. 72 : fosse UF14 contenant les restes d’un bovidé. Fig. 73 : fosse UF47 contenant les restes d’un porc et les fosses postérieures UF 45 et 46 visibles en coupe : on distingue la mâchoire à gauche de la mire (vue du nord-ouest). Fig. 74 : vue d’ensemble de l’aménagement linéaire UF77 non daté (vue du sud-est). Fig. 75 : vue du chantier en fin de fouille ; la bibliothèque actuelle, la mairie et l’ancienne école de musique, de droite à gauche, sont visibles en arrière-plan (vue du sud-ouest). Fig. 76 : vue du chantier en fin de fouille (vue de l’ouest).

95 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Liste des planches

Pl. 1 : horizon I ; mobilier céramique issus des structures ; pots et cruches. Dessin A. Hamel et mise au net C. Mani. N° 1 : UF65, US65.1 ; 2 : UF69, US69.4,5 ; 3 : UF69 , US69.4,5 ; 4 : UF94 , HS ; 5 : UF94, HS ; 6 : UF80 ; US80.4 ; 7 : UF80 , US80.1 ; 8 : UF80 , aire de travail ; 9 : UF93, US93.1 ; 10 : UF24, US24.1 ; 11 : UF 69, US69.4,5 ; 12 : UF24, US24.1 Pl. 2 : horizon I ; mobilier céramique issus des structures ; marmites, gobelets biconiques et tronconiques, bols carénés et mortiers. Dessin A. Hamel et mise au net C. Mani. N° 1 : UF24, US24.1 ; 2 : UF24, US24.1 ; 3 : UF94 , HS ; 4 : UF104 , US104.1 ; 5 : UF24, US24.1 ; 6 : UF94 , HS ; 7 : UF 69, US69.4,5 ; 8 : UF84 , US84.1 ; 9 : UF40, US40.1 ; 10 : UF87, US87.1 ; 11 : UF 4, US4.1 Pl. 3 : horizon II ; mobilier céramique issus du four UF80. Exemples de vases complets tirés de Delor-Ahü, Simonin 2004. Dessin et mise au net C. Mani. N° 1 : UF80 , aire de travail ; 2 : UF80 ; US80.2 ; 3 : UF80 , aire de travail ; 4 : UF80 , aire de travail ; 5 : UF80 ; US80.1 ; 6 : UF80 , aire de travail ; 7 : UF80 , US80.2 ; 8 : UF80 , aire de travail ; 9 : UF80 , aire de travail Pl. 4 : horizon III ; mobilier céramique issus des structures. Exemples de vases complets tirés de Renimel 1974, fig.30. Dessin A. Hamel / C. Mani et mise au net C. Mani. N° 1 : UF59, US59.1 ; 2 : UF59, US59.1 ; 3 : UF2 , US2.2, 3, 4, 5 ; 4 : UF59, US59.1 ; 5 : UF2, HS2

Liste des annexes

Annexe 1 : Diagramme stratigraphique du four UF80. Annexe 2 : Etude micromorphologique préliminaire du four UF 80 à Sevrey, Rue Georges Brusson (Saône-et-Loire) par Mathieu Rué. Annexe 3 : Etude archéomagnétique d’un four de potier mis au jour à Sevrey, Rue Georges Brusson (Saône-et-Loire) par Gaétan Gouérou. Annexe 4 : Résultats des analyses par le radiocarbone (CDPR Lyon I ; CNRS UMR 5138). Annexe 5 : Article concernant les fouilles de Sevrey paru dans « Le Petit Sevrotin », Bulletin Municipal d’information, n° 21, février 2008.

96 FIGURES

97

CHATEAU- BEAUNE CHINON

Le Creusot CHALON-SUR-SAONE Sevrey Montceau- les-Mines Paray-le-Monial MACON

BOURG-EN-BRESSE

791 180

196 040 Rue Georges Brusson SEVREY

0 250 500 1000 m

(extrait de la carte IGN 1/250000e, 1997, 3026 Ouest, Châlon-sur-Saône)

Fig. 1. Localisation nationale, régionale et locale du chantier archéologique de Sevrey Rue Georges Brusson. Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

11

Ge or g 176 es 34 55 56 7 57 59 1 1

35 58 3 36 61 60 2

3 1 175 76 3 62 Dumo 63 174 54 53 5 uli 173 14 n 9B 37 LE BOURG 67 9 196 1 64 52 25 169 74 66

10 51 1 197 50 65

72 7

30

170 R

u

8 e 38 24

199 49

198 5 27 208 26 R 48

AB 171 ue Georges Brusso 39 4

194 29

6

47

209 3 1

46 28 68 195

40 210

2 05 2 0

6

1 32 204 3 3 108

chère

43 r n 3

Bibliothèque 5 Ecole Ve 107 183 109 146 2 42 133 184 p ouis

Mairie 37 111 Fouilles archéologiques ue L 147 R Ecole de musique

110 13 113

38 7 Ru e 138 2 114 187 112 148 a 145 co mmun 186 9 179 3 142 141 140 al 132 e 144 115

182 0 180 4 3

1 181 42 43 5 117 1

4

z L 118 o uis

131 4

4 130

4 3

119

N n°

2 4 129 6 Rue du

Ro 203 V

48 ch erchèr

Eglise e G uy ot 184 p n° de parcelle 125 128 193

020406080 100 m Rue 201

Fig. 2 : extrait du plan cadastral actuel avec localisation des fouilles archéologiques (en rouge).

100 Figures

Fouilles archéologiques Rue Georges Brusson SEVREY

Fig. 3 : localisation de l’opération dans le contexte géologique local. Extrait de la carte géologique de Chalon-sur-Saône au 1/50000e (BRGM, carte n° 579). En rose (p-IVF) : sables et argiles de la forêt de la Ferté. En hachuré vert (FLXb/FXa) : formation argilo-sableuse de Saint-Cosme. En jaune (C) : colluvions de fond de vallon.

101 Sevrey 2007 - rue Georges Brusson - Logs stratigraphiques Relevés, DAO : M. Rué - Echelle verticale 1/20e

Log 1 Log 4 US LOG US LOG Log 2 Log 3 196 m 1.1 196 m US LOG US LOG 4.1 3.1a 1.2 2.1 P2 3.1b 4.2 1.3 3.1c P5 2.2 3.2

1.4 4.3 2.3 P4 3.3

195 m 1.5 195 m P5 2.4 3.4 4.4

1.6

4.5 P6 sondage à la tarièr 2.5 4.6

194 m 194 m e

4.7

1.7 2.6 P12

4.8 prélèvement de sédiment P2 en sac

1.8 2.7 P13 P10-11

193 m 2.8 193 m P9 limon sableux gris sombre à éléments anthropiques (sol actuel) limon sableux gris brun à éléments anthropiques limon sableux brun clair à chenaux biologiques verticaux gris brun (substrat archéologique) Log 3 argile sableuse brun orangé à glosses pédologiques argile sableuse orangé à imprégnations N Log 1 ferro-manganiques sable argileux orangé plus ou moins lité

sable argileux orangé plus ou moins induré

argile sableuse gris jaune clair

argile sableuse gris bleu clair limite plus ou moins nette limite diffuse Log 4Log 2

Fig. 4 : relevés des Logs stratigraphiques 1 à 4.

102 Figures

050 100 150 200 m

Prospections En Longeois S. Renimel 1973 N L. Carozza Y. Petident Fouille 2004 Fouille 1993

Ligne

TG on

t Bruss V r Rue Eugè M. Augros 1975 Robe Sauvetage e ne Re Ru ge ne t Fouille L.Vaxelaire 1994

Diagnostic Y.Amrane et B.Saint Jean Vitus 1994 Les Tupiniers Les Diagnostic G.Rollier 2002 Prospections Fouille O.Simonin 2003 Chagnots S. Renimel 1973

Prospections S. Renimel 1973 Rue Le Bourg Charles

D u La Serve mo uli n Sondage ? G. Depierre 1986

e

l

l

Rue Geor odi

D

é

n

ges B Re Le Champ e russ Ru on

Rue Georges Brusson Diagnostic O.Simonin 2006 Diagnostic D.Billoin 2006 Fouille C.Peter 2007

A Ru U e J. re -M. Guyo rchè t T Ve

uis O Four de céramique commune orange Lo Diagnostic D.Billoin 2007 Rue RO Clos du Roi Fours de céramique commune grise Prospections UT S. Renimel 1973 Zone ayant fait l'objet d'un diagnostic

E Zone prospectée A 6 Zone fouillée Emprise de la fouille découvertes gallo-romaines

Fig. 5 : carte de localisation des opérations archéologiques menées à Sevrey (d’après C. Mani, 2004).

103 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération 0 0 0 06 05 04 1 96. 1 96. 1 96. Y= Y= Y= e e

X= 791 . 20 0 es non datées (Haut Moyen Âge) es du VIe-VIIe siècl X= 791 . 20 0 anchées de sondage Four du IXe-XIe siècl Structur Structur Tr 10 9 11 8 195,40 m X= 791 . 190 X= 791 . 190 5 6 12 14 15 24 13 5 7 16 19 22 195,38 195,26 18 17 100

20 1: h 0 Ec TR 3 1

X= 791 . 180 195,33 X= 791 . 180 2 3 TR 2 195,27 4 N 6 ie 200 tr re mÈ

ti X= 791 . 170 mb X= 791 . 170 al ce en ES DÈ s P le ES ca lo

RA et QU e IN in ri / 71) NDAG t ( Èt GI llo he im 100 rt Bi 1/

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D. J. he

S : Ec en TR 1 O: es EY 2 t EO R. qu er DE hi VR mb ap CH La gr

SE es po AN to AR s nnÈ "Rue George Brusson" PL vÈ do le oor Re : localisation des vestiges repérés lors du diagnostic (D. Billoin, M.-N. Pascal, 2007). : localisation des vestiges repérés C 0 0 0

06 05 04 1 96. 1 96. 1 96. Y= Y= Y= Fig. 6

104 Figures

Fig. 7 : vue du chantier avant la fouille ; la bibliothèque actuelle, la mairie et l’ancienne école de musique sont visibles de gauche à droite en arrière-plan (vue de l’ouest).

Fig. 8 : vue du chantier avant la fouille (vue de l’ouest).

105

196,00 mNGF Emprise sommet Horizon I Horizon III 1 fond cote d’altitude 9 SEVREY 2007 - Rue Georges Brusson 6 Sondages profonds 0 trait de coupe 3 0 71/520 - 2007/182 0 8 Horizon II Non daté 133 1 Echelle 1 100 : Tranchées de diagnostic n° de parcelle 1 0 N 5 m 9 PLAN GENERAL 7 Topographie : G. Turgis, S. Mahaud DAO : C. Mani

Mairie Ecole de musique

196,02 mNGF

195,40 mNGF 193,38 mNGF 1 UF 6 9 UF 7 6 195,30 mNGF 0 UF 5 4 0 UF 56 194,54 mNGF UF 14 UF 13 UF 5 UF 2 UF 55 UF 11 UF 5 UF 9 UF 4 UF 10 0 UF 4 UF 3 9 1 1 196,08 mNGF 9 1 6 9 1 0 7 9 5 196,01 mNGF 6 195,88 mNGF 0 UF 54 SD 3 0 195,23 mNGF SD 1 3 0 195,32 mNGF 0 0 UF 8 2 UF 84 1 UF 88 9 195,36 mNGF UF 104 7 195,21 mNGF UF 98 UF 77 UF 19 UF 15 UF 93 UF 87 UF 22 UF 89

UF 46 UF 99 UF 95 UF 45 UF 20 UF 96 UF 90 194,84 mNGF UF 47 UF 92 UF 80 UF 94 195,33 mNGF UF 21 196,11 mNGF UF 97 UF 91 UF 65 UF 23 UF 24

US 80.17 UF 37 UF 39 195,26 mNGF 195,36 mNGF UF 48 US 80.18 UF 36 UF 27 UF 67 UF 38 UF 81 UF 64 UF 26 UF 78 195,32 mNGF UF 29 UF 16

UF 73 195,16 mNGF 195,18 mNGF UF 28 UF 40 UF 34

0 UF 69 UF 66 UF 30 7 1 UF 76 UF 63 UF 49 1 9 7 UF 72 UF 74 UF 62 UF 32 UF 44 UF 50 UF 77 UF 33 UF 17 UF 41 UF 43 UF 31 UF 71 UF 75 UF 68 UF 42 UF 70 195,37 mNGF 1 9 6 UF 61 0 6 UF 103 0 UF 100

133

UF 57 UF 60 0 9 184p 1 1 195,06 mNGF 9 7

183 UF 3

1 9 UF 59 TR 3 6 0 4 0 TR 2 TR 1 UF 58

195,06 mNGF 195,20 mNGF 195,22 mNGF Bibliothèque

195,22 mNGF 194,93 mNGF 194,52 mNGF 192,98mNGF SD 2

195,18 mNGF

195,63 mNGF 195,92 mNGF 1 1 0 9 0 9 8 6 7 6 1 0 1 195,82 mNGF 0 1 6 1 5 9 0 9 0 7 7

Fig. 9 : plan général des fouilles avec présentation chronologique des vestiges.

Sud-Est 1013 PT uf4

m N AO : C. Mani UF 56 165 20 1 PT Sud-Est échelle 1 : Relevé : M. Ru éD 01 3 n US 4.2 US 4.1 US 4.1 UF 4 SONDAGE 1 SONDAGE 3 71/520 - 2007/182 164 1 PT 2007 - Rue Georges Brusso US Log 1.6 UF 54 UF4 : COUPE Sondage 1 / SEVREY US Log 1.5 US Log 1.1 US Log 1.2 US Log 1.3 US Log 1.4 1012 PT Nord-Ouest Nord-Ouest : relevé en coupe du fossé UF4. : relevé

196,00 m NGF 195,50 m NGF 195,00 m NGF 194,50 m NGF 195,50 m NGF 195,00 m NGF Fig.10

109 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig.11 : coupe du fossé UF4 dans le sondage 1 ; de part et d’autre, les trous de poteaux postérieurs UF 54 et UF56 (vue du sud-ouest).

Fig.12 : coupe du fossé UF4 dans le sondage 3 (vue du sud-ouest).

110 Figures

Fig.13 : vue en plan du fossé UF4 percé par des structures postérieures ; au premier plan, le sondage 1 (vue du nord-est).

111 1 9 6 0 3 0 05Echelle 1 : 100 m N

1 9 6 0 4 0

1 9 6 0 3 0

UF 19 UF 15 UF 87 UF 22

UF 20

UF 21 UF 65 Bâtiment A galerie ?

UF 37 UF 39 UF 38 UF 48 UF 36 UF 27 UF 26 UF 16 auvent ? UF 67 UF 64 UF 29 UF 28 UF 40 UF 34 annexe ? 70 1 UF 49 1 79 UF 63

UF 62 UF 32 UF 31 UF 50 UF 33 UF 41 UF 42 UF 43 UF 44 UF 17 palissade ?

1 9 6 0 4 0

1 9 70 6 1 0 5 1 0 79

Fig.14 : restitution hypothétique du bâtiment A. Figures SEVREY 2007 - Rue Georges Brusson échelle 1 : 20 71/520 - 2007/182 01 m COUPE : UF23 / UF66 / UF69 / UF94 Relevé : C. Mani, M. Rué, P. Cloix DAO : C. Mani

Ouest Est 195,50 m NGF PT 1100 PT 1101 UF 23

US 23.5

US 23.3 US 23.4 195,00 m NGF

US 23.2

US 23.1

Nord-Ouest Sud-Est 195,50 m NGF

PT 1083 PT 1082 UF 66

195,00 m NGF

UF 69

PT 1061 US 69.5 PT 1062 Nord-Est Sud-Ouest 195,00 m NGF

US 69.4

US 69.2 194,50 m NGF US 69.3 céramique US 69.1 calcaire calcaire brûlé faune charbons

N Nord-Ouest Sud-Est 195,50 m NGF uf94 uf23 uf69 uf66 UF 94

US 94.1

PT 1059 PT 1060 195,00 m NGF

Fig.15 : relevé en coupe des fosses UF23, UF66, UF69, UF94. 113 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 16 : fosse dépotoir de potier UF24 (vue du sud-ouest ; cliché David Billion Inrap).

Fig. 17 : coupe de la fosse dépotoir UF23 (vue du sud-ouest).

114 Figures

Fig. 18 : coupe de la fosse dépotoir UF66 (vue du nord-est).

Fig. 19: coupe de la fosse dépotoir UF69 (vue du nord-ouest).

115 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 20 : coupe de la fosse dépotoir UF94 (vue du sud-ouest).

116 Figures

Fig. 21 : vue en plan des aménagements linéaires UF5 (vue du sud-est) et UF8 (vue du sud-ouest).

117 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 22 : vue de la sépulture UF30 (vue du nord-ouest ).

118 Figures m 1044 PT DAO : C. Mani

195,41 mNG N IR E G 25 : TO échelle 1 195,10 mN UF 104 01 Relevé : C. Mani, Peter n F G G UF 89 195,02 mN 195,05 mN 195,37 mNGF 195,38 mNG 4 (US 80.12) 195,37 mNGF UF 93 Semelle 71/520 - 2007/182 2007 - Rue Georges Brusso UF80 : PLAN GENERAL foyer UF 90 SEVREY UF 92 194,84 mNGF

195,36 mNGF CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA 195,39 mNG F s gueule 195,01 mNGF 194,78 mNGF 194,82 mNGF 1046 rampe d’accè PT IL UF 91

fouille.

e de

195,12 mNGF 1045 fin

PT

194,63 mNGF 194,54 mNGF en

fosse de travail 195,20 mNGF UF80

US 80.17 US 80.18 194,83 mNGF 195,27 mNGF 195,28 mNGF 195,34 mNGF

four

fosse de stockage ? fosse de débraisag du AIRE DE TR AVA

194,46 mNGF plan

en

relevé UF 81 1043

: PT 195,32 mNGF

23

Fig.

119 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 24 : vue d’ensemble du four UF80 en fin de fouille : la chambre de chauffe/laboratoire à droite ; l’aire de travail avec les différentes fosses à gauche (vue du sud-ouest).

Fig. 25 : vue d’ensemble du four UF80 en fin de fouille : au premier plan, la chambre de chauffe/laboratoire ; l’aire de travail avec les différentes fosses en arrière-plan (vue du sud- est).

120 Figures G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 US LO US LO US LO US LO US LO 1044 é PT Sud-Est fragment de paroi four prélevement lame mince tesson calcaire brûl IR E US 80.15 TO m US 80.4 US 80.7 DAO : C. Mani e 25 US 80.12 échelle 1 : 01 Relevé : C. Mani, Peter 30 n P Chambre de chauff US 80.3 US 80.6 US 80.9 29 P US 80.1 US 80.10 US 80.8 US 80.13 CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA 71/520 - 2007/182 2007 - Rue Georges Brusso UF80 : COUPE Longitudinale SEVREY IL US 80.2 US 80.5 1 US 80.1 Fosse de travail US 80.17 US 80.18 AIRE DE TR AVA Nord-Ouest 1043 PT 196,00 m NGF 195,50 m NGF 195,00 m NGF 194,50 m NGF : relevé de la coupe longitudinale du four UF80. : relevé

Fig. 26

121 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 27 : coupe du four UF80 : détail de l’aire de travail (vue du sud-ouest).

Fig. 28 : coupe du four UF80 : détail du laboratoire (vue du sud-ouest).

122 Figures 1044 m PT 195,41 mNG DAO : C. Mani IR E G 25 : TO 195,10 mN échelle 1 01

Relevé : C. Mani, Peter N n 4 (US 80.12) Semelle

foyer 71/520 - 2007/182 194,84 mNGF UF80 : Etat I phase 1 2007 - Rue Georges Brusso CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA SEVREY s gueule rampe d’accè 1046

PT

IL : restitution en plan. : restitution

194,83 mNGF

fosse de travail 1045 194,63 mNGF US 80.17 PT fosse de stockage ? AIRE DE TR AVA ; état I phase 1 (semelle 4).

: four UF80

1043 PT 195,32 mNGF Fig. 29

123 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 n US LO US LO US LO US LO US LO 1044 PT Sud-Est 71/520 - 2007/182 US 80. 15 2007 - Rue Georges Brusso SEVREY Chambre de chauffe US 80.12 UF80 : Etat I phase 1 : restitution en coupe. : restitution

m ? US 80.17 Fosse de travail 25 ; état I phase 1 (semelle 4)

échelle 1 : Nord-Ouest Relevé : C. Mani, Peter ; DAO Mani F F F F 01 1043 PT : four UF80

196,00 m NG 195,50 m NG 195,00 m NG 194,50 m NG Fig. 30

124 Figures 1044 m PT 195,41 mNGF DAO : C. Mani IR E ( US 80.16 ) G TO 25 195,10 mN échelle 1 : 01 Relevé : C. Mani, Peter

restauration N n 4 (US 80.12) restauration ( US 80.16 ) Semelle

foyer 71/520 - 2007/182 194,84 mNGF UF 80 : Etat I phase 2 2007 - Rue Georges Brusso CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA SEVREY s gueule rampe d’accè 1046 PT IL

: restitution en plan. : restitution

194,83 mNGF 1045 PT fosse de travail US 80.17 194,63 mNGF fosse de stockage ? AIRE DE TR AVA ; état I phase 2 (semelle 4)

1043 : four UF80

PT 195,32 mNGF Fig. 31

125 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 n US LO US LO US LO US LO US LO 1044 PT Sud-Est 71/520 - 2007/182 e US 80. 15 2007 - Rue Georges Brusso SEVREY Chambre de chauff US 80.12 UF80 : Etat I phase 2 US 80.13 : restitution en coupe. : restitution

i m US 80.17 Fosse de travail ; état I phase 2 (semelle 4)

25 échelle 1 : Nord-Ouest Relevé : C. Mani, Peter ; DAO Man 01 1043 PT : four UF80

196,00 m NGF 195,50 m NGF 195,00 m NGF 194,50 m NGF Fig. 32

126 Figures

Fig. 33 : état I, phase 1 et 2 : vue générale du four UF80 ; l’aire de travail au premier plan et la chambre de chauffe/laboratoire dans le fond (vue du nord-ouest).

Fig. 34 : état I, phase 1 et 2 : vue d’ensemble de la chambre unique du four; la zone surcuite gris clair au-dessus de la mire indique l’emplacement du foyer (vue du sud-est).

127 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 35 : état I phase 1 et 2 : vue d’ensemble de l’aire de travail du four avec la fosse UF80.17 (vue du sud-ouest).

Fig. 36 : état I phase 2 : vue d’ensemble de la restauration effectuée sur la bordure sud-ouest de la semelle 4 (vue du nord-est).

128 Figures

Fig. 37 : état I phase 2 : détail de la restauration effectuée sur la bordure sud-ouest de la semelle 4.(vue du nord-est).

Fig. 38 : état I phase 2 : détail de la restauration effectuée sur la bordure sud-est de la semelle 4 (vue du sud-ouest).

129 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération 1044 m PT DAO : C. Mani 195,41 mNG IR E TO G 25 échelle 1 : 195,17 mN 01

Relevé : C. Mani, Peter N 3 (US 80.9) n Semelle

foyer 71/520 - 2007/182 UF80 : Etat II 2007 - Rue Georges Brusso 194,97 mNGF n CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA

SEVREY s 194,87 mNGF cuvette traces de rubéfactio rampe d’accè n 1046 IL PT

e

traces de rubéfactio

194,63 mNGF 194,54 mNGF 1045 : restitution en plan. : restitution

PT US 80.17 US 80.18 194,83 mNGF fosse de stockage ? fosse de débraisag fosse de travail AIRE DE TR AVA ; état II (semelle 3)

1043 : four UF80 PT

195,32 mNGF Fig. 39

130 Figures G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 n US LO US LO US LO US LO US LO 1044 PT Sud-Est 71/520 - 2007/182 US 80.15 2007 - Rue Georges Brusso SEVREY e Chambre de chauff US 80.9 US 80.12 US 80.10 UF80 : Etat II US 80.13 m i : restitution en coupe. : restitution

Fosse de travail US 80.18 25 ; état II (semelle 3)

échelle 1 : Nord-Ouest 01 Relevé : C. Mani, Peter ; DAO Man 1043 : four UF80 PT

196,00 m NGF 195,50 m NGF 195,00 m NGF 194,50 m NGF Fig. 40

131 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 41 : état II : vue de la moitié sud-ouest de la semelle 3 du laboratoire du four UF 80 (vue du sud-est).

Fig. 42 : état II : vue de la moitié nord-est de la semelle 3 dégagée lors de la vidange du laboratoire (vue du sud-ouest).

132 Figures

Fig. 43 : état II : vue d’ensemble de l’aire de travail du four UF80 avec les fosses UF80.17 et UF80.18 (vue du sud-ouest).

Fig. 44 : état II : détail de la paroi nord-est et de l’entrée du four UF80 épaissie lors de la restauration de la sole (vue du sud).

133 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 45 : état II : détail de la paroi nord-est et du fond du four UF80 (vue du sud-ouest).

Fig. 46 : état II : détail du fond et de la paroi sud-ouest du four UF80 (vue du nord).

134 Figures

Fig. 47 : état II : détail de la paroi sud-ouest et de l’entrée du four UF80 épaissie lors de la restauration de la sole (vue de l’ouest).

SEVREY 2007 - Rue Georges Brusson 71/520 - 2007/182 01échelle 1 : 25 m UF80 : COUPE Transversale Relevé : C. Peter DAO : C. Mani Sud-Ouest Nord-Est PT 1045 AIRE DE TRAVAIL PT 1046

fosse de travail rampe d’accès

195,00 m NGF fosse de stockage ? fosse de débraisage US 80.17 US 80.18 calcaire brûlé

traces de rubéfaction 194,50 m NGF

Fig. 48 : relevé de la coupe transversale de l’aire de travail vidangée du four UF80.

135 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération 1044 m PT 195,41 mNG DAO : C. Mani IR E traces de cuisson de récipients TO G 25 195,34 mN échelle 1 : 01

Relevé : C. Mani, Peter N (US 80.6) n Semelle 2

foyer

71/520 - 2007/182 UF 80 : Etat III 2007 - Rue Georges Brusso 195,04 mNGF CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA SEVREY s cuvette rampe d’accè IL 1046 PT e

: restitution en plan. : restitution

1045 194,63 mNGF 194,54 mNGF 194,83 mNGF PT US 80.17 US 80.18 fosse de stockage ? fosse de débraisag fosse de travail AIRE DE TR AVA ; état III (semelle 2)

: four UF80 1043

PT 195,32 mNGF Fig. 49

136 Figures G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 n US LO US LO US LO US LO US LO 1044 PT Sud-Est 71/520 - 2007/182 US 80. 15 2007 - Rue Georges Brusso e SEVREY US 80.7 Chambre de chauff US 80.9 US 80.12 US 80.6 US 80.10 UF80 : Etat III US 80.13 m : restitution en coupe. : restitution i

Fosse de travail US 80.18 25 ; état III (semelle 2)

échelle 1 : Nord-Ouest 01 Relevé : C. Mani, Peter ; DAO Man 1043 PT : four UF80

196,00 m NGF 195,50 m NGF 195,00 m NGF 194,50 m NGF Fig. 50

137 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 51 : état III : vue d’ensemble de la moitié sud-ouest de la semelle 2 du laboratoire et de l’aire de travail du four (vue du nord-ouest).

Fig. 52 : état III : vue de la moitié sud-ouest de la semelle 2 du laboratoire du four (vue du sud-est).

138 Figures

Fig. 53 : état III : détail de la moitié nord-est de la semelle 2 avec les traces de cuisson de récipients (vue du nord-ouest). Fig. 54 : état III : vue d’ensemble des empreintes de pots observées sur la sole du four (vue de nord- est).

139 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 55 : état III : détails des traces circulaires de cuisson observées sur la sole (vue de nord- est).

140 Figures 1044 m PT DAO : C. Mani 195,41 mNG IR E G TO 25 : 195,43 mN échelle 1 01

Relevé : C. Mani, Peter N n 1 (US 80.3) Semelle

71/520 - 2007/182 UF 80 : Etat IV foyer 2007 - Rue Georges Brusso 195,13 mNGF CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA SEVREY s cuvette ? rampe d’accè 1046 IL PT

e

194,63 mNGF 194,54 mNGF : restitution en plan. : restitution

1045 PT US 80.18 US 80.17 194,83 mNGF fosse de stockage ? fosse de débraisag fosse de travail AIRE DE TR AVA ; état VI (semelle 1)

1043 : four UF80

PT 195,32 mNGF Fig. 56

141 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 n US LO US LO US LO US LO US LO 1044 PT Sud-Est 71/520 - 2007/182 US 80.15 2007 - Rue Georges Brusso SEVREY US 80.4 US 80.7 Chambre de chauffe US 80.6 US 80.9 US 80.12 US 80. 3 US 80.10 UF80 : Etat IV US 80.13 US 80.8 m : restitution en coupe. : restitution

Fosse de travail US 80.18 25 ; état VI (semelle 1)

échelle 1 : Nord-Ouest F F F F 01 Relevé : C. Mani, Peter ; DAO Mani 1043 PT : four UF80

196,00 m NG 195,50 m NG 195,00 m NG 194,50 m NG Fig. 57

142 Figures

Fig. 58 : état IV : vue d’ensemble de la semelle 1 du laboratoire (vue du sud-ouest).

Fig. 59 : état IV : détail de la semelle 1 du laboratoire (vue du sud-ouest).

143 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération 1044 m PT DAO : C. Mani 195,41 mNG IR E G 25 TO 195,43 mN échelle 1 : 01

Relevé : C. Mani, Peter N n 1 (US 80.3) Semelle 2

71/520 - 2007/18 foyer 2007 - Rue Georges Brusso 195,13 mNGF UF 80 : Etat V phase 1 CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA SEVREY 1046 PT

195,34 mNGF 1045 PT : restitution en plan. : restitution

IL comblement de la fosse travail US 80.2 ; état V, phase 1 ; état V,

1043 : four UF80

PT AIRE DE TR AVA 195,32 mNGF Fig. 60

144 Figures G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 n US LO US LO US LO US LO US LO 1044 PT Sud-Est 71/520 - 2007/182 US 80.15 2007 - Rue Georges Brusso SEVREY US 80.4 US 80.7 Chambre de chauffe US 80.3 US 80.6 US 80.9 US 80.12 US 80.10 US 80.13 UF80 : Etat V phase 1 US 80.8 US 80.5 US 80.2 m : restitution en coupe. : restitution

1 US 80.1 Fosse de travail US 80.18 25 ; état V, phase 1 ; état V,

échelle 1 : Nord-Ouest F F F F 01 Relevé : C. Mani, Peter ; DAO Mani 1043 PT : four UF80

196,00 m NG 195,50 m NG 195,00 m NG 194,50 m NG Fig. 61

145 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération 1044 m PT 195,41 mNG DAO : C. Mani IR E 25 : fragment de paroi rubéfiée TO échelle 1 01

Relevé : C. Mani, Peter N n 1 2

comblement de la chambre chauffe US 80. 71/520 - 2007/18 195,37 mNGF 2007 - Rue Georges Brusso UF 80 : Etat V phase 2 CHAMBRE DE CHAUFFE / LABORA SEVREY 1046 PT

1045 PT : restitution en plan. : restitution

IL comblement de la fosse travail US 80.2 ; état V, phase 2 ; état V,

1043 : four UF80

PT 195,32 mNGF IRE DE TR AVA A Fig. 62

146 Figures G 1.1 G 1.2 G 1.3 G 1.4 G 1.5 n US LO US LO US LO US LO US LO 1044 PT Sud-Est 71/520 - 2007/182 US 80.15 2007 - Rue Georges Brusso US 80.4 US 80.7 SEVREY US 80.12 2 US 80.6 US 80.9 US 80.3 Chambre de chauffe US 80.1 US 80.10 UF80 : Etat V phase US 80.8 US 80.13 US 80.2 US 80.5 m : restitution en coupe. : restitution

1 Fosse de travail US 80.1 US 80.18 25 ; état V, phase 2 ; état V,

échelle 1 : Nord-Ouest F F F F Relevé : C. Mani, Peter ; DAO Mani 01 1043 PT 196,00 m NG 195,50 m NG 195,00 m NG 194,50 m NG : four UF80

Fig. 63

147 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 64 : état V phase 1 : vue d’ensemble de l’aire de travail remblayée après désaffection du four (vue du nord-ouest).

Fig. 65 : état V phase 2 : vue d’ensemble du four après désaffection, avec au premier plan la chambre de chauffe/laboratoire comblée (vue du sud-ouest).

148 Figures

Fig. 66 : vue en coupe de la fosse UF2 ; dont le comblement gris foncé contient de nombreux fragments de tuiles (vue du nord-est).

Fig. 67 : vue en coupe de l’aménagement UF3 dans le sondage 3 : on aperçoit le bois dans le fond de la structure. Le drain perce la fosse UF2 (vue du nord-ouest).

149 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

SEVREY 2007 - Rue Georges Brusson 71/520 - 2007/182 01échelle 1 : 20 m UF3 / UF 2 : COUPE Sondage 3 Relevé : M. RuéDAO : C. Mani

UF 3 UF 2 Nord-Est Sud-Ouest

196,00 m NGF

US Log 4.1

US Log 4.2 US 2.1

195,50 m NGF

US 3.17

PT 1166 PT 1167 US 3.16 US 2.2 US Log 4.3 195,00 m NGF

US Log 4.4

US 3.15

194,50 m NGF US Log 4.5

calcaire US Log 4.6 céramique

194,00 m NGF tuile faune Sable scorie US Log 4.7 US 3.14 induré

uf3 193,50 m NGF US Log 4.8 N uf2 bois

uf3

Fig. 68 : relevé en coupe de l’aménagement UF3 et de la fosse UF2 dans le sondage 3.

150 Figures

Fig. 69 : vue en coupe de l’aménagement UF3 dans le sondage 2 (vue du sud-est).

Fig. 70 : détail de l’aménagement en bois in situ dans le fond de la structure UF3 (sondage 2).

151 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 71 : détail du prélèvement effectué sur le tronc évidé dans le fond de l’UF3 dans le sondage 2.

Fig. 72 : fosse UF14 contenant les restes d’un bovidé.

152 Figures

Fig. 73 : fosse UF47 contenant les restes d’un porc et les fosses postérieures UF 45 et 46 visibles en coupe : on distingue la mâchoire à gauche de la mire (vue du nord-ouest). Fig. 74 : vue d’ensemble de l’aménagement linéaire UF77 non daté (vue du sud-est).

153 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fig. 75 : vue du chantier en fin de fouille ; la bibliothèque actuelle, la mairie et l’ancienne école de musique, de droite à gauche, sont visibles en arrière-plan (vue du sud-ouest).

Fig. 76 : vue du chantier en fin de fouille (vue de l’ouest).

154 PLANCHES P 1

2

1 05 cm

P 3 P 4 P 5

7 4

8

5 Pot tulipiforme

3 6 9

CRUC 1 CRUC 2 CRUC 4

10 11 12

A.Hamel del. ; DAO : C. Mani. Pl. 1 : horizon I ; mobilier céramique issus des structures : pots et cruches. Dessin A. Hamel et mise au net C. Mani. N° 1 : UF65, US65.1 : 2 : UF69, US69.4,5 : 3 : UF69 , US69.4,5 : 4 : UF94 , HS : 5 : UF94 , HS : 6 : UF80 : US80.4 : 7 : UF80 , US80.1 : 8 : UF80 , aire de travail : 9 : UF93, US93.1 : 10 : UF24, US24.1 : 11 : UF 69, US69.4,5 : 12 : UF24, US24.1 Marmite à bec pincé XXX Marmite

1 05 cm

GT 1 Gobelet biconique GB1 XIII XXXIIGobelet biconique GT 1 BC 3

BC 3 XXVI

3

Gobelet tronconique, GT 3 5 GT 3 XVIII BC 5

BC 5 XV

2 6

4

MOR 1

MOR 1 MOR 1 XXVIII XXV

7 8

MOR 4 MOR 2

MOR 2 MOR 4 XI XXIII

9

10 Mortier antique

Mortier XXIV

11

A.Hamel del. ; DAO : C. Mani. Pl. 2 : horizon I ; mobilier céramique issus des structures : marmites, gobelets biconiques et tronconiques, bols carénés et mortiers. Dessin A. Hamel et mise au net C. Mani. N° 1 : UF24, US24.1 : 2 : UF24, US24.1 : 3 : UF94 , HS : 4 : UF104 , US104.1 : 5 : UF24, US24.1 : 6 : UF94 , HS : 7 : UF 69, US69.4,5 : 8 : UF84 , US84.1 : 9 : UF40, US40.1 : 10 : UF87, US87.1 : 11 : UF 4, US4.1 POT 1 POT 1b POT 1a

3 05 cm POT 1c 1

POT 1a

4 POT 1c

2 5

POT 2

6

7

C 2

8

BAS 2

9

Dessins et DAO : C. Mani Pl. 3 : horizon II ; mobilier céramique issus du four UF80. Exemples de vases complets tirés de Delor-Ahü, Simonin 2004. Dessin et mise au net C. Mani. N° 1 : UF80 , aire de travail : 2 : UF80 : US80.2 : 3 : UF80 , aire de travail : 4 : UF80, aire de travail : 5 : UF80 : US80.1 : 6 : UF80 , aire de travail : 7 : UF80 , US80.2 : 8 : UF80 , aire de travail : 9 : UF80 , aire de travail POT 5 POT 4

3

1

2

05 cm

Gobelet à tenons de suspension

4

Cuveau à décor digité

5 05 cm

A.Hamel del.: n°2 et 4 ; C.Mani del.: n°1,3 et 5 ; DAO : C. Mani.

Pl. 4 : horizon III ; mobilier céramique issus des structures. Exemples de vases complets tirés de Renimel 1974, fig.30. Dessin A. Hamel / C. Mani et mise au net C. Mani. N° 1 : UF59, US59.1 : 2 : UF59, US59.1 : 3 : UF2 , US2.2, 3, 4, 5 : 4 : UF59, US59.1 : 5 : UF2, HS2

159

ANNEXES Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Annexe 1 : Diagramme stratigraphique du four UF80.

USLog1.1

USLog1.2

USLog1.3

UF80 US80.1 Etat V phase 2

US80.2

US80.5 Etat V phase 1 US80.14

US80.11

US80.4 = US80.3 Etat IV

US80.8 H O R I Z O N I I US80.7 = US80.6 Etat III

US80.18 US80.10 = US80.9 Etat II

US80.13 Etat I phase 2 US80.16 US80.17 US80.12 Etat I phase 1

US80.15 I UF104 US104.1 H O R I Z O N

USLog1.4

162 Annexe 2 : Étude micromorphologique préliminaire du four UF 80 à Sevrey, Rue Georges Brusson (Saône-et-Loire) Mathieu Rué

Deux blocs de sédiment non remanié ont été prélevés le 30/11/07 afin de caractériser les différentes recharges du four (fig. 26, P29 et P30). Ils recoupent les 3 « paléo- soles » formées par les US 80.9, 80.6 et 80.3. Deux lames de grand format (70 x 140 mm) ont été confectionnées à partir de ces blocs à l’Université de Bordeaux I, par B. Martin, lithopréparateur à l’UMR 5805. Les observations microscopiques ont été effectuées le 20/02/02 à Dijon (salle microscopie de l’UMR 5561). A cette occa- sion 14 microphotographies ont été réalisées. Les lames ont également été scannées à forte résolution (1200 dpi, échelle 1/1, infra fig. 1). Nous présentons succinctement les résultats de l’analyse micromorphologique qu’il sera nécessaire de poursuivre dans l’idée d’une éventuelle publication. La nature et la granularité du sédiment employé sont relativement homogènes d’un niveau à l’autre. Seule diffère la couleur de la matrice, liée à l’utilisation du four. Les matériaux constituants les unités recoupées par les 2 blocs sont donc pro- bablement issues du même gisement, et ont subi le même traitement physique. Le squelette minéral est très majoritairement composé de grains de quartz, parfois de graviers, anguleux à sub-arrondis. La matrice argileuse est bien conservée et l’on distingue encore nettement d’anciens revêtements argileux illuviaux brun orangé (infra fig. 1, cliché 7). On note également la présence de petits nodules ferro-manga- niques. Ces éléments sont caractéristiques d’un substrat argilo-sableux pédogénéisé, et confirment bien que l’on a prélevé dans le substrat local. Des charbons, parfois volumineux et quelques débris de céramique (infra fig. 1, cliché 5) ponctuent les unités recoupées. Le matériau utilisé n’a manifestement pas subi de remaniement important après son extraction. Les revêtements argileux sont peu perturbés. Ils ont néanmoins subi quelques déformations provoquées par un tassement du sédiment (infra fig. 1, cli- ché 7). Il ne nous est pas possible de préciser quelle a été l’intensité de la chauffe. La surface des soles 80.9 et 80.6 (celle de l’US 80.3 n’est pas recoupée par la lame) ne montre pas de plages vitrifiées, ni traces d’altération particulières.

163

Annexe 3 : Étude d’archeomagnetique du four UF80.

Étude effectuée au laboratoire de Paléomagnétisme du Parc Saint-Maur (Institut de Physique du Globe de Paris)

Étude archéomagnétique d’un four de potier mis au jour à Sevrey, « Rue Georges Brusson » (Saône-et-Loire)

Opérateur archéologique : Archeodunum S.A.

Responsable d’opération : Christian Peter

Étude réalisée par Gaétan Gouérou

Contacts :

Gaétan Gouérou Téléphone : 06 60 76 17 58

[email protected]

Yves Gallet et Maxime Le Goff Laboratoire de Paléomagnétisme, IPG Paris 4 place Jussieu, 75252 Paris cedex 05 Téléphone : 01 44 27 24 32 ou 01 45 11 41 74 Fax : 01 44 27 74 63

[email protected], [email protected]

167 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

S OMMAIRE

1. PRINCIPES GÉNÉRAUX D’UNE DATATION ARCHÉOMAGNÉTIQUE...... 3 2. RAPPELS SUR LA MÉTHODE UTILISÉE ...... 4 2.1. Remarque générale sur les prélèvements...... 4 2.2. Protocole de mesure de l’aimantation des échantillons...... 4 2.3. Traitement des données archéomagnétiques...... 5 2.3.1. Calcul de la direction magnétique moyenne...... 5 2.3.2. Calcul de l’intervalle d’âge...... 5 3. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ARCHÉOMAGNÉTIQUES...... 6 3.1. US 80.3 (Code : SEV 80 A) ...... 6 3.1.1. Commentaire sur le prélèvement ...... 6 3.1.2. Calcul de la direction moyenne ...... 8 3.1.3. Datation archéomagnétique de SEV 80 A (US 80.3)...... 9 3.2. US 80.12 (Code : SEV 80 B)...... 9 3.2.1. Commentaire sur le prélèvement ...... 9 3.2.2. Calcul de la direction moyenne ...... 10 3.2.3. Datation archéomagnétique de SEV 80 B (US 80.12)...... 11 4. CONCLUSION POUR LE FOUR UF 80 ...... 11 BIBLIOGRAPHIE ...... 12

168 Annexe 3 : Étude d’archeomagnetique du four UF80.

1. PRINCIPES GENERAUX D’UNE DATATION ARCHEOMAGNETIQUE

L’archéomagnétisme repose sur deux phénomènes qui sont d’une part, l’existence d’un champ magnétique terrestre (CMT) variable dans le temps en direction et en intensité, et d’autre part, la propriété des oxydes de fer, présents en plus ou moins grande quantité dans les argiles, d’acquérir au cours d’un refroidissement consécutif à un chauffage une aimantation persistante dite thermo-rémanente (ATR), de même direction que le champ magnétique environnant et d’intensité proportionnelle à celui-ci.

Nous disposons pour la d’une courbe de référence des variations directionnelles du CMT pour les vingt et un derniers siècles qui peut être utilisée à des fins de datation (fig.1). Cette courbe a été obtenue à partir de l’étude archéomagnétique de nombreux fours anciens archéologiquement bien datés pour les périodes allant de 100 avant J.-C. à

1700 après J.-C. (fours de tuiliers, fours de potiers, fours à chaux). Elle Fig. 1 : Variations directionnelles du champ magnétique terrestre en France au cours des deux derniers millénaires, est construite en utilisant la méthode données réduites à Paris (d’après Bucur, 1994, Le Goff et al., 2002) statistique des fenêtres glissantes dont les durées sont ajustées suivant la distribution dans le temps des données disponibles (Le Goff et al., 2002). Pour les périodes plus récentes, les variations directionnelles sont connues à partir de mesures directes effectuées dans des observatoires. Une datation archéomagnétique est obtenue quand une direction archéomagnétique déterminée à partir d’une structure de combustion d’âge inconnu est compatible avec un certain seuil (généralement à 95%) avec un ou plusieurs segments de la courbe de référence des variations directionnelles du CMT. Cette datation correspond à la dernière chauffe de la structure archéologique.

3

169 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

2. RAPPELS SUR LA METHODE UTILISEE

2.1. Remarque générale sur les prélèvements

Les échantillons sont prélevés selon la technique du chapeau de plâtre permettant leur orientation in situ par rapport au nord géographique (Thellier, 1981). Ces échantillons sont extraits de blocs d’argile cuite dégagés dans les parties les plus cuites et les mieux conservées des structures et consolidés à l’aide de bandes plâtrées afin de préserver leur cohésion. Au laboratoire, les blocs sont sciés afin d’isoler les échantillons. Chaque échantillon, auquel est associé un chapeau de plâtre portant son orientation, est placé dans un moule cubique de 12 cm de côté et noyé dans du plâtre. Les échantillons sont alors prêts pour la mesure de leur aimantation.

2.2. Protocole de mesure de l’aimantation des échantillons

Les mesures d’aimantation rémanente sont effectuées au laboratoire de Paléomagnétisme de l’IPGP (Institut de Physique du Globe de Paris) situé à Saint-Maur-des- Fossés (Val-de-Marne) en utilisant un inductomètre à rotation continue spécialement adapté à la grande taille des échantillons (Le Goff, 1975).

Rappelons brièvement que l’aimantation rémanente d’un échantillon est généralement la superposition d’une aimantation thermo-rémanente (ATR) acquise lors du refroidissement consécutif à la dernière chauffe du four et d’une aimantation rémanente visqueuse (ARV) qui est due au fait que certains grains magnétiques, notamment ceux de très petite taille, préalablement bloqués suivant une direction magnétique ancienne, tendent à se réaligner suivant la direction du champ magnétique ambiant. Pour estimer l’importance de l’ARV par rapport à l’ATR et éliminer au moins partiellement son effet, les échantillons sont laissés en traînage magnétique pendant 15 jours dans la direction du champ géomagnétique ambiant. Après ce laps du temps, l’aimantation rémanente des échantillons est mesurée une première fois. Les échantillons sont ensuite placés en position inverse à la précédente et laissés à nouveau en traînage pendant 15 jours. Une seconde mesure de leur aimantation permet alors d’estimer par différence vectorielle l’importance de l’ARV par rapport à l’ATR pour chaque échantillon, sa direction (celle-ci doit être alignée suivant la direction du champ géomagnétique

4

170 Annexe 3 : Étude d’archeomagnetique du four UF80. actuel au lieu de traînage), ainsi que la direction de l’ATR. Les échantillons qui présentent des taux de viscosité, exprimé par le rapport ARV/ATR (en %), trop importants (>10%) sont éliminés car la direction de leur ATR peut être biaisée par une certaine fraction de l’ARV non soustraite, acquise depuis la dernière utilisation du four.

2.3. Traitement des données archéomagnétiques

2.3.1. Calcul de la direction magnétique moyenne

Chaque échantillon mesuré permet d’obtenir une direction caractérisée par deux angles, l'inclinaison (angle entre le vecteur aimantation et l'horizontale) et la déclinaison (angle entre la projection sur l’horizontale du vecteur aimantation et la direction du nord géographique).

Pour calculer une direction magnétique moyenne caractéristique du four, nous utilisons la statistique de Fisher qui est l’adaptation de la loi normale sur une sphère de rayon unité (Fisher, 1953). Cette statistique permet d’obtenir une estimation de la direction moyenne avec des paramètres de qualité qui sont le facteur de précision K et la valeur du demi angle d’ouverture d’un cône où la vraie direction a 95% de chances de se trouver (appelé 95). Une direction moyenne est d’autant plus précise que K est grand et 95 petit (95= 140/KN avec N = nombre d’échantillons).

2.3.2. Calcul de l’intervalle d’âge

Une datation archéomagnétique repose sur la comparaison entre la direction magnétique moyenne enregistrée par la structure à dater et la courbe de référence des variations directionnelles du champ magnétique terrestre. Un intervalle d’âge est obtenu quand la distance angulaire entre la direction moyenne à dater et la courbe de référence est inférieure à un angle critique déterminant un seuil de confiance à 95%, ce qui se traduit dans les diagrammes présentés dans ce rapport par des valeurs négatives. Pour affiner davantage cette datation, on calcule le paramètre P définissant l’erreur que l’on ferait si la direction à dater était considérée différente des segments successifs de la courbe de référence. Nous avons ainsi deux niveaux de lecture : un premier niveau qui est la datation proprement dite avec un seuil à 95% et un deuxième niveau qui correspond à la détermination d’un intervalle d’âge plus probable (P plus

5

171 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

grand) à l’intérieur de l’intervalle à 95%. Ici nous jugerons cette information significative quand P  50%.

3. PRESENTATION DES RESULTATS ARCHEOMAGNETIQUES

Les résultats obtenus pour chaque structure sont successivement détaillés et évalués suivant des critères homogènes de qualité, avant d’être comparés à la courbe de référence des variations directionnelles du champ géomagnétique.

Nous présentons l’ensemble des données afin de permettre une éventuelle réévaluation des datations archéomagnétiques, notamment si la courbe de référence utilisée était par la suite légèrement modifiée. Après un rappel de certaines caractéristiques de la structure étudiée (localisation géographique et déclinaison magnétique locale, qualité de préservation), nous rassemblons toutes les données magnétiques dans un tableau. La direction (déclinaison et inclinaison) et le moment de l’ATR obtenus pour chaque échantillon sont indiqués dans les deuxième, troisième et quatrième colonnes. La direction de l’ARV et le pourcentage que représente l’ARV par rapport à l’ATR sont indiqués dans les trois colonnes suivantes.

Nous présentons ensuite la direction archéomagnétique moyenne estimée à partir de l’ensemble des directions magnétiques individuelles retenues, avec un bref commentaire sur cette sélection et sur la qualité de la direction moyenne. Une première figure permet de se rendre compte de la distribution des directions magnétiques obtenues. Lorsque la direction moyenne est bien définie, un second graphique présente le résultat du test de comparaison avec la courbe de référence des variations du champ géomagnétique, permettant d’obtenir un intervalle d’âge.

3.1. US 80.3 (Code : SEV 80 A)

Latitude : 46°44.223’ N, Longitude : 004°50.330’ E Date du prélèvement : 29 novembre 2007

3.1.1. Commentaire sur le prélèvement

6

172 Annexe 3 : Étude d’archeomagnetique du four UF80.

Il s’agit d’un four de potier creusé dans le sédiment naturel constitué de limon argileux. Quatre soles successives ont été mises en évidence. Un premier prélèvement a concerné la sole la plus récente (US 80.3). Celle-ci, constituée de limon très cuit, est bien conservée : la surface est grise et très indurée sur 2 à 4 cm, le cœur est brun-rouge sur 5 à 8 cm. Une coupe longitudinale a été réalisée lors de la fouille. L’échantillonnage s’est donc concentré sur la moitié préservée. En l’absence de soleil, l’orientation n’a été effectuée que par rapport au nord magnétique, avec une boussole. Une déclinaison magnétique locale de 0,1° a été appliquée d’après les calculs du logiciel Declimag 1.0b. Sur les 17 échantillons prélevés, trois se sont brisés lors de la préparation. L’étude porte donc sur 14 échantillons.

7

173 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

3.1.2. Calcul de la direction moyenne

Les directions magnétiques individuelles sont bien groupées et les taux de viscosité sont faibles (taux moyen de 3%). L’ensemble des échantillons est donc retenu pour

l’estimation de la direction moyenne. Celle-ci est bien définie avec K = 1520 et 95 = 1°.

Tableau 1 : Résultat des mesures d’aimantation de SEV 80 A (US 80.3)

Fig. 2 : Directions individuelles des échantillons (croix rouges) et direction moyenne avec son incertitude à 95% (carré rouge associé à l’ovale de confiance) de l’ATR obtenues pour SEV 80 A. Les directions sont réduites à Paris.

8

174 Annexe 3 : Étude d’archeomagnetique du four UF80.

3.1.3. Datation archéomagnétique de SEV 80 A (US 80.3)

Fig. 3 : Comparaison entre la direction archéomagnétique moyenne obtenue pour SEV 80 A et la courbe de référence des variations directionnelles depuis deux mille ans.

La datation archéomagnétique à 95% est [905-1035] AD (plage en noir). A l’intérieur de cet intervalle, une datation est plus probable à partir de la deuxième moitié du Xe s. (P > 50%) avec un pic pour la période [965-1035] AD (plateau centré sur 1000).

3.2. US 80.12 (Code : SEV 80 B)

Latitude : 46°44.223’ N, Longitude : 004°50.330’ E Date du prélèvement : 03 décembre 2007

3.2.1. Commentaire sur le prélèvement

Il s’agit de la sole la plus ancienne du même four de potier, constituée de limon rubéfié. A l’exception de son pourtour, elle est bien conservée et très cuite avec une croûte grise très indurée de 1 à 4 cm et un cœur brun-rouge sur plus de 4 cm. La cuisson est plus importante vers le centre et la bouche du four. En l’absence de soleil, l’orientation n’a été effectuée que par rapport au nord magnétique, avec une boussole. Une

9

175 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

déclinaison magnétique locale de 0,1° a été appliquée d’après les calculs du logiciel Declimag 1.0b. Sur les 19 échantillons prélevés, trois ont été perdus lors de la phase de préparation. L’étude porte ainsi sur 16 échantillons.

3.2.2. Calcul de la direction moyenne

Tableau 2 : Résultat des mesures d’aimantation de SEV 80 B (US 80.12)

Les directions magnétiques obtenues sont bien groupées. Les taux de viscosité sont très faibles (viscosité moyenne de 2,3%) sauf pour l’échantillon n°08 dont le taux dépasse les 10%. Sa direction est par ailleurs très différente de celles mesurées sur les autres échantillons. Il en est de même pour le n°09. Ces deux échantillons sont donc éliminés. La direction moyenne est donc calculée à partir des 14 échantillons

restants. Elle est très bien définie avec une Fig. 3 : Directions individuelles des échantillons  (croix rouges et bleues) et direction moyenne avec valeur de K élevée (6376) et un 95 petit son incertitude à 95% (carré rouge associé à l’ovale de confiance) de l’ATR obtenues pour SEV 80 B. Les (0,5°). directions sont réduites à Paris.

10

176 Annexe 3 : Étude d’archeomagnetique du four UF80.

3.2.3. Datation archéomagnétique de SEV 80 B (US 80.12)

Fig. 3 : Comparaison entre la direction archéomagnétique moyenne obtenue pour SEV 80 B et la courbe de référence des variations directionnelles depuis deux mille ans.

La datation archéomagnétique à 95% est [905-1035] AD (plage en noir), sans qu’il soit possible de déterminer une période plus probable au sein de cet intervalle.

4. CONCLUSION POUR LE FOUR UF 80

Les deux soles prélevées du four UF 80 donne le même âge archéomagnétique à 95%. Ceci confirme d’une part que le laps de temps entre la dernière cuisson de la première sole et la dernière utilisation du four est trop court pour être perceptible par l’archéomagnétisme, ces deux événements ayant vraisemblablement eu lieu entre 905 et 1035 ap. J.-C. D’autre part cela confirme la fiabilité de cette datation. La sole la plus récente apporte par ailleurs une information complémentaire en privilégiant une dernière utilisation du four après le milieu du Xe s., et plus vraisemblablement autour de l’an 1000.

11

177 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

BIBLIOGRAPHIE

BUCUR (I.), 1994 – The direction of the terrestrial magnetic field in France during the last 21 centuries. Physics of the Earth and Planetary Interiors, 87, 1994, p. 95-109.

DALY (L.), LE GOFF (M.), 1996 – An updated and homogeneous secular variation data base : smoothing of the archeomagnetic results, Physics of the Earth and Planetary Interiors, 93, 1996, p. 159-190.

DUNLOP (D.), OZDEMIR (O.), 1997 – Rock magnetism : fundamental and frontiers, Cambridge University Press, 1997, 573p.

FISHER (R.), 1953 – Dispersion on a sphere. Proceedings of the Royal Society of London, A 217, 1953, p. 295-305.

LE GOFF (M.), 1975 – Inductomètre à rotation continue pour la mesure des faibles aimantations rémanentes et induites en magnétisme des roches. Mémoire, Diplôme d’Ingénieur CNAM, Paris, 1975, 85p.

LE GOFF (M.), GALLET (Y.), GENEVEY (A.), WARMÉ (N.), 2002 – On archeomagnetic secular variation curves and archeomagnetic dating. Physics of the Earth and Planetary Interiors, 134, 2002, p. 203-211.

THELLIER (E.), 1981 – Sur la direction du champ magnétique terrestre en France durant les deux derniers millénaire. Physics of the Earth and Planetary Interiors, 24, 1981, p. 89-132.

12

178 179 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Annexe 4 : Résultats des analyses par le radiocarbone (CDPR Lyon I ; CNRS UMR 5138).

180 Annexe 4 : Résultats des analyses par le radiocarbone

181 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

182

Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Annexe 5 : Article concernant les fouilles de Sevrey paru dans « Le Petit Sevrotin », Bulletin Municipal d’information, n° 21, février 2008.

184 Annexe 1 : Diagramme stratigraphique du four UF80

185

Avertissement

Les rapports de fouille constituent des documents adminis- tratifs communicables au public dès leur remise au Service Régional de l’Archéologie, suivant les prescriptions de la loi no 78-753 du 17 juillet modifié relative à l’amélioration des relations entre l’administration et le public. Aux termes de la circulaire du 26 mars 1993, ils pourront être consultés ; les agents des Services régionaux de l’archéologie rappelleront à tout demandeur les droits de propriété littéraires et artistiques possédés par les auteurs et les contraintes qui en résultent pour tout consultant. Les prises de notes et les photocopies sont uti- lisées pour un usage exclusivement privé et non destiné à une utilisation collective (article L122-5 du code de la propriété intellectuelle). Toute reproduction du texte accompagnée ou non de photographies, cartes ou schémas, n’est possible que dans le cadre du droit de courte utilisation, avec les références exactes et complètes de l’auteur et de l’ouvrage. Par ailleurs, l’exercice du droit à la communication exclut, pour ses bé- néficiaires ou pour les tiers, la possibilité de reproduire, de diffuser ou d’utiliser à des fins commerciales les documents communiqués (Loi no78-753 du 17 juillet, art. 10) Le non respect de ces règles constitue un délit de contrefaçon puni par l’article 425 du code pénal. Sevrey (Bourgogne, Saône et Loire), Rue Georges Brusson

Rapport final d’opération

Illustration de couverture : vue d’ensemble du four UF80 en fin de fouille : au premier plan, la chambre de chauffe/laboratoire ; l’aire de travail avec les différentes fosses en arrière-plan (vue du sud-est).

Sous la direction de Christian Peter

Assisté de Clément Mani

Avec la collaboration de Gaétan Gouérou et de Mathieu Rué

Mise en page Alexandre Moser Sommaire

Volume I/III - Textes

Fiche signalétique ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 8 Intervenants, équipe scientifique et contributions diverses �������������������������������������������������������������������������������� 9 Notice scientifique �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 10 Copie de l’arrêté préfectoral no 2007/55 ���������������������������������������������������������������������������������������������������������� 12 Copie de l’autorisation de fouille préventive no 2007/182 ������������������������������������������������������������������������������ 16 Copie du cahier des charges scientifique ���������������������������������������������������������������������������������������������������������� 18 Copie du projet d’intervention de l’opérateur �������������������������������������������������������������������������������������������������� 24

1. Introduction ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 31 1.1. Cadre de l’intervention ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 31 1.2. Problématique et méthodologie ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 31 1.2.1. Contexte géomorphologique et stratigraphique ������������������������������������������������������������������������������������������ 31 Le contexte géologique ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 31 Le contexte stratigraphique ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 32 1.2.2. Contexte historique et archéologique �������������������������������������������������������������������������������������������������������� 33 1.2.3. Les résultats du diagnostic et les objectifs de la fouille préventive ��������������������������������������������������������������� 36 1.2.4. Mode d’intervention et déroulement des travaux ���������������������������������������������������������������������������������������� 37 1.2.5. Enregistrement et gestion des données ������������������������������������������������������������������������������������������������������ 38

2. Description des vestiges ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 39 2.1. L’occupation du haut Moyen-Âge ������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 39 2.1.1. Le fossé UF4 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 39 2.1.2. Les bâtiments et autres installations sur poteaux ���������������������������������������������������������������������������������������� 40 Le bâtiment A ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 40 Conclusion ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������42 2.1.3. Les fosses ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 42 La fosse-dépotoir de potier UF 24 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 43 La fosse-dépotoir UF 23 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 43 La fosse-dépotoir UF 66 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 43 La fosse-dépotoir UF 69 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 43 La fosse-dépotoir UF 94 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 43 Conclusion ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 43 2.1.4. Les structures diverses ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 44 Les aménagements linéaires UF5 et UF8 ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 44 La sépulture UF 30 ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 44 2.1.5. Conclusion ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 44 2.2. L’occupation du Moyen Âge central ��������������������������������������������������������������������������������������������������������� 45 2.2.1. Le four de potier UF80 ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 45 Etat I, phase 1 ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 45 Etat I, phase 2 ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 47 Etat II : le premier rechapage �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 48 Etat IV : le troisième rechapage ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 49 Etat V, phase 1 : le comblement de l’aire de travail ���������������������������������������������������������������������������������������������������� 49 Etat V, phase 2 : la destruction du four �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 50 Fonctionnement du four �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 50 Restitution et comparaisons ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 50 2.2.2. Les installations sur poteaux �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 51 Alignement B : vestiges de bâtiment ? �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 51 2.3. Une structure médiévale mal datée ������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 52 L’aménagement linéaire UF77 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 52 2.4. Les vestiges du bas Moyen-Âge et/ou de l’Epoque Moderne ������������������������������������������������������������������� 52 2.4.1. La fosse UF2 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 52 2.4.2. L’aménagement UF3 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 52 2.4.3. Les fosses charniers ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 53 2.4.4. La fosse UF59 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 53 2.4.5. La fosse UF60 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 54 2.4.6. Conclusion ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 54

3. Mobilier et datation ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 55 3.1. Le mobilier céramique ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 55 3.1.1. Méthodologie ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 56 Méthode d’inventaire et de quantification ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 56 Définition des catégories céramiques et des horizons ������������������������������������������������������������������������������������������������� 57 Limites de l’analyse céramologique ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 57 3.1.2. Horizon I ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 58 Les pâtes ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 58 Typologie ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 59 Le service bistre ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 60 Datation ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 60 Le fossé UF4 ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 61 Les bâtiments et autres installations sur poteaux ������������������������������������������������������������������������������������������������������� 61 Les fosses ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 63 La fosse-dépotoir de poterie UF24 ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 63 Les fosses-dépotoirs UF 23 et UF69 �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 64 Les autres fosses UF 66 et UF94 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 66 Les structures diverses ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 67 Les structures allongées UF5 et UF8 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 67 La sépulture UF30 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 67 Conclusion ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 68 3.1.3. Horizon II ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 69 Les pâtes (tab. 19) ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 69 Typologie ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 71 Le four de potier UF80 (tab. 20) ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 72 Caractérisation de la production et datation �������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 73 Conclusion ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 73 3.1.3. Horizon III ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 74 Les pâtes ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 74 Typologie ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 74 Description par structure �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 75 3.2. La datation absolue du four UF80 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 78 3.2.1. La datation par archéomagnétisme ����������������������������������������������������������������������������������������������������������� 78 Les résultats ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 78 Conclusion pour le four UF80 ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 79 3.2.2. La datation radiocarbone ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 79 3.2.3. Synthèse �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 79 4. Conclusion ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ 81 Liste des tableaux ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 84 Bibliographie ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� 85

Volume II/III - Illustrations

Liste des figures, planches et annexes...... 93

Figures...... 97

Planches...... 155

Annexes...... 161 Annexe 1 : Diagramme stratigraphique du four UF80...... 162 Annexe 2 : Etude micromorphologique préliminaire du four UF 80...... 163 Annexe 3 : Etude archéomagnétique d’un four de potier mis au jour à Sevrey...... 167 Annexe 4 : Résultats des analyses par le radiocarbone...... 180 Annexe 5 : Article concernant les fouilles de Sevrey...... 184

Volume III/III - Inventaires

Inventaires...... 191

1. Inventaire des Unités de Fouilles archéologiques...... 193 2. Inventaire des Unités Stratigraphiques...... 228 3. Inventaire des photographies numériques...... 295 4. Inventaire des relevés...... 337 5. Inventaire des artefacts (céramique, composite, verre)...... 341 6. Inventaire des écofacts (ossements, prélèvements)...... 374 7. Inventaire de la documentation numérique...... 378 8. Inventaire de la documentation écrite...... 379

Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Fiche signalétique

Localisation du site Région : Bourgogne Département : Saône et Loire (71) Commune : Sevrey Lieu-dit : Rue Georges Brusson Code INSEE commune : 520 Coordonnées Lambert II zone Nord : X = 791180,00 ; Y = 196040,00 ; Z = 195 m NGF Cadastre, année : section(s) / parcelle(s) : AB 133, 183, 184p

Nature et référence de l’opération No de site : 715200034 Arrêté de prescription : no 2005 – 55 Arrêté de désignation : no 2007 – 182 Autorisation de détecteur : no 2007 – 212 Code opération Patriarche : 1028

Propriétaire et aménageur : Commune de Sevrey, 36 rue Louis Vachère, 71100 Sevrey Opérateur : Archeodunum, 500 rue Juliette Récamier, 69790 Chaponnay Titulaire : Christian PETER Organisme de rattachement : Archeodunum

Surface décapée et /ou fouillée : environ 600 m2 Nature de l’aménagement : construction d’un bâtiment culturel destiné à accueillir une bibliothèque et une école de musique.

Dates d’intervention sur le terrain : 28 octobre au 4 décembre 2007

Résultats de la fouille Problématique de recherche et principaux résultats : occupation médiévale domestique et artisanale, vestiges modernes

Mots clés Patriarche : Chronologie : gallo-romain, haut Moyen Age, Moyen Age classique, bas Moyen Age, Epoque Moderne Sujets : Sevrey, four, production, typologie, céramique commune, céramique bistre, céramique grise, chrono- logie, datation, archéomagnétisme Interprétation : habitat, ateliers de potiers, artisanat, adduction, agriculture

Lieu de dépôt temporaire du matériel archéologique : base archéologique de Chaponnay, 500 rue Juliette Récamier, 69970 Chaponnay, Lionel ORENGO, responsable antenne Rhône-Alpes

8 Intervenants, équipe scientifique et contributions diverses

Intervenants scientifiques : Hélène BIGEARD, ingénieur d’études chargée du département de la Saône-et-Loire au Service Régional de l’Archéologie, DRAC de Bourgogne Christian PETER, responsable scientifique de l’opération, Archeodunum Intervenants administratifs et financiers : Bernard DUPARAY, Maire de la Commune de Sevrey, aménageur Lydia GIRAUD, secrétaire générale de la Commune de Sevrey Jean-Olivier GUILHOT, conservateur régional de l’archéologie, DRAC de Bourgogne Pierre HAUSER, directeur d’Archeodunum François MEYLAN, responsable d’agence Bourgogne d’Archeodunum Equipe scientifique : sur le terrain : Christian PETER (responsable d’opération) : 25 jours Clément MANI (responsable d’opération adjoint) : 20 jours Mathieu RUÉ (archéologue géomorphologue) : 20 jours Pascal CLOIX (technicien de fouille) : 25 jours Gaétan GOUÉROU (archéologue archéomagnéticien) : 2 jours pour l’étude : Christian PETER (rédaction du rapport, étude du mobilier, inventaire) : 50 jours Clément MANI (étude du mobilier céramique, DAO, dessin d’objet) : 35 jours Gaétan GOUÉROU (étude de datation par archéomagnétisme) : 8 jours Mathieu RUÉ (étude géomorphologique) : 1 jour Alexandra RIBEIRO (lavage du mobilier) : 8 jours Rodolphe NICOT (lavage du mobilier) : 5 jours

Collaborations ponctuelles : Louis BONNAMOUR (conservateur du Musée Denon, consultation sur la céramique médiévale régionale) Marc BESACIER (artisan potier à , consultation technique sur le four et la céramique) Jean-Paul BOURGUIGNON (archéologue bénévole, membre des Amis du Vieux ) Tony SILVINo (Archeodunum, consultation sur les structures et le mobilier) Thierry ARGANT (Archeodunum, consultation sur les restes de faune) Aurélie HAMEL (Archeodunum, dessins de mobilier) Terrassement : Olivier MIGNARD (entrepreneur en travaux publics)

Topographie : Guilhem TURGIS (Ecsystemes Sarl, topographe) Stéphane MAHAUD (Ecsystemes Sarl, topographe) Mise en forme du rapport Alexandre MOSER

Nous tenons à remercier vivement le personnel administratif et technique de la Commune de Sevrey pour sa grande disponibilité et son aide efficace tout au long de la fouille.

9 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Notice scientifique

71 – SEVREY Rue Georges Brusson

L’opération archéologique menée sur la commune de Sevrey (Saône-et-Loire) a eu lieu dans le cadre du projet de construction d’un bâtiment culturel situé dans la rue Georges Brusson au sud-ouest du village. Sevrey étant connue comme important centre de production de poterie médiévale, la prescription d’un diagnostic archéo- logique a été motivée par la forte possibilité de rencontrer des vestiges. La campagne de sondages archéolo- giques menée par l’INRAP fin 2006 a mis au jour les vestiges d’un four de potier et de nombreuses structures liées à des aménagements domestiques et artisanaux. Ces découvertes ont conduit à la prescription d’une opération de fouille archéologique préventive sur l’ensemble du terrain. La fouille a été menée de fin octobre à début décembre 2007 par la société Archeodunum. Les fouilles archéologiques de la Rue Georges Brusson sont d’un grand intérêt pour la connaissance de l’évolution, d’une part des ateliers de potiers et de leurs productions à Sevrey au Moyen Age, et d’autre part de l’occupation du haut Moyen Age à l’époque Moderne dans cette partie du village. Si les quelques fragments de matériaux de construction en terre cuite et petits moellons calcaires recueillis sur le site proviennent assurément d’un bâtiment antique important situé dans les proches environs, aucun autre vestige antique n’a été trouvé sur le site. Les premières traces d’une occupation du haut Moyen Age appartiennent à un fossé parcellaire orienté au sud-ouest/nord-est et qui se prolonge au-delà du site. Sa datation reste incertaine. Il est abandonné et comblé au moment de l’occupation qui lui succède. Implantés selon la même orientation directrice que le fossé anté- rieur et concentrés sur une bande sud-ouest de la fouille, les aménagements en bois consistaient en bâtiments d’habitation et/ou artisanaux. Un bâtiment de plan irrégulier a pu être reconnu parmi les nombreux aligne- ments de trous de poteaux. Bien que sa fonction reste indéterminée, il semble avoir fait l’objet de différents agrandissements. D’autres aménagements, habitats ou structures annexes occupaient le nord-est du terrain. Aux abords des zones construites et servant de dépotoirs domestiques, plusieurs fosses ont livré un matériel parfois abondant. Les activités artisanales sont attestées dans les environs proches par la céramique résiduelle abondante et la présence d’une fosse contenant des rejets de cuisson appartenant à un four de potier. Cet ate- lier produisait de la céramique commune claire dite « bistre ». Ce lot varié montre l’étendue du répertoire des formes produites ici. En dehors de ses activités artisanales, cette communauté rurale devait subsister grâce à l’exploitation des terres non occupées au nord-ouest, permettant la pratique de cultures diverses et de l’éleva- ge. La découverte d’une tombe parmi les vestiges reste inexpliquée. La céramique recueillie dans les diverses structures est globalement datable des VIe-VIIIe siècles. Les éléments diffus d’un phasage de cette occupation apparaissent néanmoins. L’installation de l’artisanat potier dans les proches environs du site semble remonter au début de l’occupation du site comme en témoigne l’importance du mobilier résiduel « polluant » le site, et particulièrement les trous de poteaux. Les constructions, liées à un habitat et/ou à cet artisanat, se développent dans le même temps ou de peu postérieurement. Elles pourraient peut-être marquer l’extension d’une zone proche alors déjà occupée. Implantées après des transformations intervenues dans l’organisation de cette zone, les fosses UF23 et UF24 témoignent du maintien d’un habitat et d’un artisanat potier jusqu’au VIIIe siècle. Le site ne semble plus avoir été occupé ultérieurement jusqu’à l’installation de l’atelier de potier au Moyen Age central. Seule la sépulture pourrait témoigner d’une fréquentation du site au cours de cette phase d’abandon. Ces vestiges dépassant l’emprise du site pourraient s’inscrire dans une occupation plus importante de cette partie du village, peut-être indexée sur un axe principal assimilable à la rue principale actuelle. La nature et l’évolution de cette occupation domestique restent encore à appréhender. L’artisanat potier semble néanmoins encore dispersé. Aucun élément mobilier n’a permis de saisir le passage de la production de céramique oxydante à une céramique réductrice. En revanche, la fouille de la Rue Georges Brusson a permis l’étude d’un four de potier qui a livré des élé- ments inédits sur la datation et la typologie des structures de production de céramique médiévale à Sevrey. La forte convergence des datations archéomagnétiques et radiocarbones permet de situer l’utilisation du four vers l’an 1000 (dernier quart du Xe siècle / 1er quart du XIe siècle), soit faiblement postérieure au site des Tupiniers

10 où les fours les plus récents sont centrés sur le Xe siècle par le matériel associé. L’économie dans les moyens mis en œuvre pour la construction du four de la Rue Georges Brusson peut sembler plus grande encore qu’aux Tupiniers. Ce four présente indiscutablement des avantages (économie en combustibles, fosse de débraisage améliorant aussi le tirage, rapidité de montée en température) et des inconvénients (surface de chargement réduite, cuisson contrastée). Sa particularité est difficile à appréhender. Faut-il y voir la caractérisation d’une évolution, autour de l’an 1000, de la morphologie des fours sevrotins ? Evolution conçue comme une réponse « simplifiée » apportée à des impératifs de production, ou reflet d’une adaptation originale faite par un artisan au sein de son atelier ? Ces découvertes récentes ne permettent pas d’y répondre. Seulement entrevue jusqu’ici, l’existence dans cette partie de Sevrey d’installations de production du Moyen Age central est enfin attestée. Ce four a produit de la céramique commune grise dont l’étude du matériel a permis de compléter la typo-chro- nologie renouvelée établie aux Tupiniers. Cette continuité des productions sevrotines de céramique grise au Moyen Age central est confirmée par les analyses archéométriques. Les caractéristiques de cette production, essentiellement à usage domestique, montrent, par rapport au site de référence des Tupiniers, peu d’évolution dans le répertoire. Cette structure de production témoigne d’une installation raisonnée difficile à appréhender dans son environnement. Proche d’un axe de communication assurant approvisionnement et commercialisa- tion, elle présente des caractéristiques originales. Le four est probablement en bordure nord-ouest d’une zone d’occupation (habitat et/ou artisanat ?) proche de cette voie principale. La faiblesse des autres vestiges pour cet horizon ne permet pas de décider de l’inscription éventuelle de cet atelier dans un quartier artisanal. Aucune trace d’une occupation immédiatement postérieure n’a été repérée. L’occupation du site s’est succédé de manière ponctuelle à partir du bas Moyen Age ou de l’époque Moderne. Les vestiges dégagés nous renseignent sur une phase d’aménagement importante : réaménagement de toiture(s) et travaux imposants (collectifs ?) d’installation d’un système d’adduction d’eau ou de drainage sont menés dans la village. D’autres fosses contenant des ossements d’animaux ou des rejets divers témoignent du maintien d’activités agricoles et/ou artisanales sur le site. Espace qui, jusqu’à nos jours, semble avoir été voué à l’agriculture. La fouille de la Rue Georges Brusson a contribué à éclairer l’évolution de la production de céramique médiévale sevrotine. Son apport principal est l’étude d’un four de potier ayant fonctionné dans cette partie de la ville vers l’an 1000 et du mobilier céramique issu de sa production. La continuité de la production de céra- mique commune grise à Sevrey et l’importance de son extension sont attestés. La période d’activité de ce four et la céramique produite font suite à celles des ateliers des Tupiniers, de peu antérieures.

Mots clés Patriarche : Chronologie : gallo-romain, haut Moyen Age, Moyen Age classique, bas Moyen Age, Epoque Moderne Sujets : Sevrey, four, production, typologie, céramique commune, céramique bistre, céramique grise, chrono- logie, datation, archéomagnétisme Interprétation : habitat, ateliers de potiers, artisanat, adduction, agriculture

11 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Copie de l’arrêté préfectoral no 2007/55 (prescription de fouille archéologique préventive)

12 Copie de l’arrêté préfectoral no 2007/55 (prescription de fouille archéologique préventive)

13 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération Copie de l’arrêté préfectoral no 2007/212 (prospection au détécteur de métaux)

14 Copie de l’arrêté préfectoral no 2007/212 (prospection au détécteur de métaux)

15 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération Copie de l’autorisation de fouille préventive no 2007/182

16 Copie de l’autorisation de fouille préventive no 2007/182

17 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération Copie du cahier des charges scientifique

18 Copie du cahier des charges scientifique

19 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

20 21 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

22 23 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération Copie du projet d’intervention de l’opérateur

Projet scientifique et technique d’intervention (PSTI)

Sevrey (Saône-et-Loire) Réalisation de fouilles archéologiques préventives

Dénommée

« Sevrey "rue George Brusson" »

Maître d’ouvrage de l’opération Opérateur archéologique

Archeodunum S.A. Mairie de Sevrey En Crausaz 36 Rue Louis Verchère CH – 1124 Gollion F – 71100 Sevrey Agrément en qualité d’opérateur d’archéologie préventive délivré le 27.01.2005 (J.O. du 16/02/2005)

Projet Scientifique et Technique d’Intervention du contrat d’opération d’archéologie préventive Site : Sevrey « rue Georges Brusson ». Maître d’ouvrage : Mairie de Sevrey Opérateur : Archeodunum S.A. Date : 11 juillet 2007 page 2

Dossier déposé au titre de : -la loi n° 2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l’archéologie préventive, texte consolidé avec la loi n° 2003-707 (NOR : MCCX9900003L) ; - l’ordonnance n°2004-178 du 20 février 2004, relative au code du patrimoine ; -au décret n° 2004-490 du 3 juin 2004 relatif aux procédures administratives et financières en matière d’archéologie préventive (NOR : MCCX0400056D) ; -la loi n° 2004-804 du 9 août 2004 relative au soutien à la consommation et à l’investissement ; -aux arrêtés du 25 août 2004, du 8 juillet 2004, du 16 septembre 2004, du 27 septembre 2004 précisant le décret n° 2004-490. -à l’arrêté du 27 janvier 2005 portant agrément en qualité d’opérateur d ‘archéologie préventive de la société Archeodunum S.A., publié au Journal Officiel de la République Française n°39 du 16 février 2005.

24 Copie du projet d’intervention de l’opérateur Projet Scientifique et Technique d’Intervention du contrat d’opération d’archéologie préventive Site : Sevrey « rue Georges Brusson ». Maître d’ouvrage : Mairie de Sevrey Opérateur : Archeodunum S.A. Date : 11 juillet 2007 page 3

Sommaire du dossier

I. Présentation générale du projet p. 4

II. Projet scientifique et technique de l’intervention de p. 4 terrain II.1 Contexte archéologique de l’opération p. 4 II.2 Résultats du diagnostic p. 4 II.3 Rappel des objectifs de la fouille p. 4 II.4 Proposition de protocole d’intervention pour la fouille p. 4 II.4.1 Décapage du terrain et détection des structures p. 4 II.4.2 Intervention sur les vestiges II.4.3 Remise en état du terrain p. 5

III. Projet scientifique et technique pour l’étude post- p. 5 fouille

IV. Projet technique d’intervention sur le terrain p. 6

V. Quantitatif prévisionnel de l’opération p. 6 V.1. Quantitatif prévisionnel des moyens archéologiques p. 6 V.2. Quantitatif prévisionnel des moyens techniques p. 7

VI. Constitution prévisionnelle de l’équipe de fouille p. 7

25 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Projet Scientifique et Technique d’Intervention du contrat d’opération d’archéologie préventive Site : Sevrey « rue Georges Brusson ». Maître d’ouvrage : Mairie de Sevrey Opérateur : Archeodunum S.A. Date : 11 juillet 2007 page 4

I. Présentation générale du projet

La Mairie de Sevrey va procéder à la construction d’un bâtiment culturel destiné à accueillir notamment la bibliothèque municipale. Ce projet a entraîné la réalisation d’un diagnostic archéologique et, suite au caractère positif de ce dernier, une prescription du Service 2 Régional de l’Archéologie sur une parcelle de 900 m (arrêté n° 2007/55).

II. Projet scientifique et technique de l’intervention de terrain

II. 1 Contexte archéologique de l’opération

L’opération aura lieu dans l’important pôle de production de céramiques de Sevrey, connu de longue date par les fouilles et les prospections. Pour la période médiévale, deux phases sont e e actuellement définies pour les productions, l’une entre le 6 et le 7 siècle, la seconde entre le 9e et le 10e s. ap. J.-C.

II. 2 Résultats des fouilles antérieures

Le diagnostic préalable à l’opération a mis en évidence une structure de cuisson interprétée comme un four de potier, ainsi qu’un ensemble de fosses dépotoirs et de négatifs de poteaux. L’analyse du mobilier a permis de reconnaître les deux phases de production médiévales.

II. 3 Rappel des objectifs de la fouille

Les objectifs de la fouille, fixés par le Service Régional de l’Archéologie dans son cahier des charges, sont les suivants :

- Réaliser le décapage intégral de la surface à fouiller jusqu’à l’apparition des vestiges ; - Réaliser le relevé des structures, identifier les ensembles clos et procéder à un échantillonnage systématique ; - Prélever des échantillons en position primaire en vue de datation ; - une fouille exhaustive visant à mettre en évidence l’organisation spatiale et chronologique des vestiges ; - Mener une étude post-fouille consistant à traiter les données, en particulier par des études chrono-typologiques du mobilier archéologique et par des confrontations avec les éléments de datation archéométrique obtenus sur le terrain.

II. 4 Proposition de protocole d’intervention pour la fouille

La fouille envisagée devra permettre d’atteindre les objectifs fixés par la prescription en optimisant l’intervention technique sur le terrain. Suivant le cahier des charges fixé par le SRA, le responsable d’opération prendra connaissance du dossier documentaire avant le début de la fouille.

II. 4.1 Décapage du terrain et détection des structures

En concertation avec l’aménageur, le décapage sera conduit sur l’ensemble de la zone, en ménageant des bermes de sécurité au pied des bâtiments existants. Les structures 26 Projet Scientifique et Technique d’Intervention du contrat d’opération d’archéologie préventive Site : Sevrey « rue Georges Brusson ». Maître d’ouvrage : Mairie de Sevrey Opérateur : Archeodunum S.A. Date : 11 juillet 2007 page 5

archéologiques apparaissent directement sur le substrat naturel. Hormis la séparation de la terre végétale et de la sous-couche, il n’y aura donc pas lieu de procéder à des décapages mécaniques successifs. Toutefois, il n’est pas improbable que, ponctuellement, des tranchées soient creusées plus profondément pour aborder l’évolution de l’environnement naturel du site. Une fois repérées, les structures archéologiques seront systématiquement nettoyées et reportées sur un plan détaillé.

II. 4..2 Intervention sur les vestiges

De manière générale, l’intervention sera des plus classiques. Les vestiges ne présentant pas de particularité notable seront fouillés manuellement, dessinés et photographiés. Si nécessaire, afin d’optimiser le travail, des interventions mécaniques seront effectuées à l’aide d’une mini-pelle, sous surveillance archéologique.

En cas de découverte de mobilier sensible (par exemple des objets métalliques exceptionnels), on recourra à l’intervention d’un professionnel de la restauration d’objets archéologiques agréé par la DMF pour réaliser leur prélèvement in situ et d’éventuels traitements préliminaires (stabilisation des métaux).

La stratégie de fouille des structures en creux les plus courantes (trous de poteau, fosses, fossés, puits) sera examinée avec le Service Régional d’Archéologie et adaptée en fonction de leur nombre, de leur dimension et de leur apport à la compréhension de l’organisation du site afin d’obtenir un échantillon pertinent. La fouille sera réalisée prioritairement par moitié afin d’obtenir une coupe stratigraphique. Ce travail pourra être éventuellement complété par une vidange totale des structures, si cette dernière stratégie s’avère pertinente à la compréhension du vestige et à l’organisation générale du site.

Des analyses archéométriques destinées à obtenir des datations absolues seront réalisées sur les charbons (radio-carbone) et les structures de cuisson (archéomagnétisme et/ou thermoluminescence). Des analyses complémentaires pourront être mises en œuvre si elles s’avèrent utiles à la compréhension des vestiges et du site dans sa globalité (analyses sédimentologiques, palynologiques, carpologiques, etc…).

II. 4.3. Remise en état du terrain

La remise en état du terrain incombe à l’aménageur.

III. Projet scientifique et technique pour l’étude post-fouille

La fouille projetée entre dans une typologie habituelle d’interventions en zone rurale : en ce sens, l’exploitation post-fouille des données et leur restitution dans leur cadre local et régional ne devrait pas poser de problème particulier.

Dans le cadre du rapport de fouille, les principaux thèmes et objectifs sont les suivants:

1) Élaboration du plan-masse complet et préparation des plans synthétiques de phasage permettant la compréhension de l’évolution des différentes périodes d’occupation. 2) Étude du mobilier prélevé, lavage, dessin et conditionnement. Certains mobiliers, comme les objets métalliques, pourront nécessiter une stabilisation, voire des radiographies. Le mobilier céramique fera l’objet d’une étude approfondie tenant compte des résultats obtenus antérieurement sur le site de Sevrey. 3) Intégration des données issues des mesures archéométriques (datation par radiocarbone et archéomagnétisme/thermoluminescence). 3) Élaboration des inventaires nécessaires (mobilier, structures, etc.). 4) Mise en contexte et comparaison avec les résultats obtenus sur les ateliers de production céramique de la région chalonnaise. 5) Rédaction du rapport final d’archéologie préventive. 27 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Projet Scientifique et Technique d’Intervention du contrat d’opération d’archéologie préventive Site : Sevrey « rue Georges Brusson ». Maître d’ouvrage : Mairie de Sevrey Opérateur : Archeodunum S.A. Date : 11 juillet 2007 page 6

L’ensemble de ces opérations seront menées conformément aux normes en vigueur, particulièrement celles définies par les arrêtés du 25 août 2004, du 8 juillet 2004, du 16 septembre 2004, du 27 septembre 2004 précisant le décret n° 2004-490. Le mobilier archéologique ne quittera en aucun cas le territoire national français.

IV. Projet technique d’intervention sur le terrain

Les moyens techniques nécessaires à l’avancement et à la bonne conduite des travaux de décapage et d’évacuation des terres seront fournis par l’opérateur.

Le raccordement topographique devra être réalisé par le maître d’ouvrage, à sa charge, en concertation avec l’opérateur quant au nombre et à l’emplacement des points de référence. Ce travail devra être réalisé impérativement avant le démarrage des fouilles sur la base du système NGF en coordonnées Lambert II (X, Y et Z).

Si le besoin s’en fait ressentir, des travaux de débroussaillage, de coupe d’arbre, de dessouchage et d’évacuation des débris végétaux seront réalisés et ce, impérativement avant le démarrage des fouilles. Ils seront à la charge du maître d’ouvrage.

La mise en sécurité du chantier sera réalisée par l’aménageur. Les conditions générales de sécurité seront définies conformément au plan général de coordination SPS imposé par le maître d’ouvrage, à travers un plan particulier de SPS, soumis à la validation du coordonnateur désigné.

Aucune remise en état des terrains ne sera exécutée par l’opérateur. Le maître d’ouvrage pourra recevoir, sur sa demande, un plan comportant les éléments planimétriques et altimétriques nécessaires pour assurer une description complète des décaissements exécutés.

V. Quantitatif prévisionnel de l’opération

V.1 Quantitatif prévisionnel des moyens archéologiques

Ainsi que le prévoit le cahier des charges, une affectation prévisionnelle des moyens humains peut être envisagée comme suit :

Réalisation de la fouille :

- Préparation de l’opération : 5 journées/homme - Mise hors terre et fouille des vestiges : 96 journées/homme - Topographie : 2 journées/homme

Soit un effectif moyen de 4 personnes pour la phase terrain, d’une durée prévisionnelle de 25 jours ouvrés. Cette durée ne tient pas compte de la présence éventuelle de fours complémentaires, qui font l’objet d’une tranche optionnelle.

La direction sera assurée par un archéologue responsable d’opération spécialisé en céramique médiévale, assisté d’un archéologue spécialisé dans le mobilier céramique de Sevrey. L’équipe comprendra deux techniciens. Un spécialiste sera mobilisé pour les prélèvements archéométriques. Un géomorphologue sera sollicité en cas de besoin.

Traitement « postfouille » des données :

28 - Lavage du mobilier, tri, dessin et conditionnement : 20 journées/homme Projet Scientifique et Technique d’Intervention du contrat d’opération d’archéologie préventive Site : Sevrey « rue Georges Brusson ». Maître d’ouvrage : Mairie de Sevrey Opérateur : Archeodunum S.A. Date : 11 juillet 2007 page 7

- Réalisation des inventaires des mobiliers, des documents graphiques (plans, relevés, minutes, dessins), photographiques et audiovisuels, numériques, écrits (fiches d’enregistrement), moulages et empreintes, matériaux naturels et de nature biologiques, conformes aux arrêtés des 16 et 27 novembre 2004 : 15 journées/homme - Mise au net des plans et des dessins (topo/DAO) : 12 journées/homme - Etude du mobilier et études spécialisées (céramique, etc., et recherches en archives) : 40 journées/homme. - Réalisation du rapport final d’archéologie préventive conforme à la législation (arrêté du 27 novembre 2004) comprenant la rédaction d’un document scientifique auquel seront joints tous les documents nécessaires à la présentation de l’opération menée par l’opérateur et des données collectées ainsi que la réalisation d’un ordonnancement des archives de fouille destinées à leur bonne conservation : 25 journées/homme. - Une provision forfaitaire est prévue pour les analyses archéométriques et les analyses complémentaires.

V. 2 Quantitatif prévisionnel des moyens techniques

1) Logistique chantier/ base vie

La base de vie est fournie par l’opérateur. Elle comprendra deux bungalows équipés en bureau, vestiaire, réfectoire et atelier, ainsi qu’un sanitaire. Cette configuration pourra être révisée si des espaces ou des services sont mis à disposition par l’aménageur. Le raccordement électrique sera fourni par l’aménageur.

Afin d’optimiser les conditions de travail, des abris mobiles seront fournis par l’opérateur.

2) Terrassements

Le décapage sera réalisé exclusivement sous la direction de l’opérateur. Les moyens techniques pourront être adaptés en fonction des découvertes archéologiques et du climat. Ils tiendront également compte des contraintes spécifiques au site. Dans la situation actuelle, un poids maximum de 7 T est autorisé pour accéder au site. Cette contrainte entraîne le recours à une pelle mécanique de 5 T et à une remorque attelée à un tracteur. Les travaux d’évacuation et de stockage des terres seront réalisés par l’opérateur.

VI. Personnel mobilisable pour l’intervention – constitution prévisionnelle de l’équipe de fouille

Responsable d’opération Conduite de la fouille, gestion de l’équipe de terrain, relations avec les spécialistes et les laboratoires Christian PETER

Archéologue adjoint, céramologue Clément MANI

Archéologue, paléo-environnement Mathieu RUE

Datation : - CDRC de Lyon Université Claude Bernard Lyon 1 ; UMR5138 - Archéolabs, Saint-Bonnet de Chavagne

29 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Projet Scientifique et Technique d’Intervention du contrat d’opération d’archéologie préventive Site : Sevrey « rue Georges Brusson ». Maître d’ouvrage : Mairie de Sevrey Opérateur : Archeodunum S.A. Date : 11 juillet 2007 page 8

Organismes pressentis pour la stabilisation des objets : - Objets métalliques : CREAM, Vienne - Objets et matière organiques : ArchNuclear, Grenoble - Objets en autre matériau : Utica, Saint-Denis

Topographie François MEYLAN

Technicien de fouille à définir en accord avec le responsable d’opération après acceptation du présent projet.

30 2. Description des vestiges

1. Introduction

1.1. Cadre de l’intervention Christian Peter

Cette opération archéologique menée sur la commune de Sevrey (Saône-et-Loire) (fig. 1) a eu lieu dans le cadre du projet de construction d’un bâtiment culturel (biblio- thèque et école de musique). Le maître d’ouvrage en est la Commune de Sevrey. Ce projet concerne les sections et parcelles AB 133, 183 et 184p, dans la rue Georges Brusson (fig. 2), entre la mairie et l’école (fig. 7), dans la partie sud-ouest du village. Sevrey étant connu comme important centre de production de poterie médiévale, la prescription d’un diagnostic archéologique a été motivée par la forte possibilité de ren- contrer des vestiges sur le terrain concerné. La campagne de sondages archéologiques menée par l’INRAP sous la direction de David Billoin, en décembre 2006, a mis au jour les vestiges d’un four de potier et de nombreuses structures liées à des aménage- ments domestiques et artisanaux (Billoin 2007). Ces découvertes ont conduit à la pres- cription d’une opération de fouille archéologique préventive sur l’ensemble du terrain, soit environ 600 m2. La fouille a été menée du 28 octobre au 4 décembre 2007 par quatre archéologues de la société Archeodunum, sous la direction de Christian Peter.

1.2. Problématique et méthodologie

1.2.1. Contexte géomorphologique et stratigraphique

Le contexte géologique Mathieu Rué L’emprise de la fouille se situe sur un terrain très légèrement incliné vers le nord-ouest, en direction d’un talweg appartenant au bassin versant de la Corne (affluent de la Saône débouchant à hauteur de Saint Rémy). D’après la carte géologique (fig. 3), Sevrey se situe à l’interface entre 2 formations sédimentaires fluvio-lacustres pléistocènes (stade isotopique 6 supposé) : les sables et argiles de la forêt de la Ferté et le toit de la terrasse de Saint-Cosme (argiles à passées sableuses). Ces formations étant proches d’un point de vue lithologique (Bonvalot et al., 1984), il n’a pas été possible de les distinguer sur place, essentiellement en raison de la faible emprise de l’opération archéologique. La stratigraphie naturelle a été observée et relevée à l’occasion de trois sondages réalisés à la pelle mécanique et recou- pant des structures archéologiques, sur un maximum de 2,95 m de profondeur par rapport au terrain naturel (logs 1 à 4, fig. 4 ; inventaire des US, inventaire 2). La coupe du log 1 a été complétée par un sondage à la tarière manuelle (long. 1,10 m, Ø 7 cm).

Deux ensembles pédo-sédimentaires se distinguent nettement : 1) Au sommet, une couverture limono-sableuse gris brun marquée par la présence d’éléments anthropiques s’étageant du haut Moyen Age à l’époque moderne (voir infra), peu compacte et relativement homogène. Son épaisseur maximale (environ 70 cm) se situe dans la zone de plus forte concentration en structures archéologiques. Il est fort probable que cette couverture soit en partie constituée d’apports sédimen- taires anthropiques, postérieurement remaniés par le brassage biologique du sol et les pratiques culturales. Néanmoins aucun indice macroscopique de paléosol d’oc- cupation ne subsiste. La subdivision de cet ensemble en unités est approximative, et en partie tributaire des conditions d’humidité du sol. 31 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

2) A la base, une séquence argilo-sableuse à graviers siliceux, brun orangé, d’âge pléistocène, compacte et fortement pédogéneisée. Il s’agit d’un sol brun lessivé dégradé, acide, marqué par la présence de glosses gris clair et d’imprégnations ferro- manganiques brun foncé. Aucun horizon argilique (Bt) n’apparaît clairement. Des litages plans du dépôt fluviatile d’origine subsistent dans certaines unités (1.6, 2.6). A environ 2,60 m de profondeur, les sondages ont permis de déceler la présence d’un horizon argilo-sableux gris bleu et homogène, d’environ 40 cm d’épaisseur (logs 1, 2 et 4). Un prélèvement a été testé par un potier, Marc Besacier, qui a confirmé l’usage possible de ce sédiment naturellement dégraissé comme terre à poterie. A noter que la nappe d’eau n’a pas été atteinte au cours des creusements.

La transition entre les deux ensembles est diffuse. Elle est marquée par une diffé- rence de compacité et par la présence de chenaux biologiques remplis par le limon sableux de l’ensemble supérieur.

Le contexte stratigraphique Christian Peter La stratigraphie de la Rue Georges Brusson a été appréhendée grâce aux quatre mêmes Log que précédemment. Le site permet de compléter les informations sur la stratigraphie générale de Sevrey recueillies sur les sites voisins et particulièrement rue René Dodille (Simonin 2006). Elle n’a malheureusement apporté aucun élément permettant d’établir une chro- nologie utilisable pour la compréhension de l’organisation des structures dégagées lors de la fouille. En effet, les niveaux d’occupation archéologiques sont assez hété- rogènes, fortement perturbés, probablement par des travaux liés à une activité agri- cole ancienne. Les vestiges d’une semelle de labours ancienne ont été supposés à la base du niveau archéologique inférieur. Aucun niveau de sol n’a été conservé. La grande majorité des structures sont apparues au niveau du substrat. Les niveaux archéologiques forment un ensemble irrégulièrement conservé sur le terrain. Leurs limites diffuses en rendent la définition malaisée. Trois strates géné- rales ont néanmoins été distinguées. Le tableau récapitulatif suivant présente les correspondances des différentes US pour les quatre Log considérés.

LOG 1 LOG 2 LOG 3 LOG 4 Interprétation Remarques Datation base = semelle culturale USLog1.1 USLog2.1 USLog3.1a terre végétale contemporain USLog4.1 récente bas Moyen Age / niveau archéologique USLog1.2 USLog2.2 USLog3.1b moderne ? – ? supérieur

USLog4.2 niveau archéologique USLog1.3 USLog2.3 USLog3.1c VIe s. – bas Moyen Age / inférieur base =semelle culturale ancienne ? moderne ? USLog1.4 USLog2.4 USLog3.2 USLog4.3 substrat

Tab. 1 : correspondance La terre végétale = USLog1.1 ; USLog2.1 ; USLog 3.1a ; USLog4.1 des niveaux (US) de la Datation : contemporain stratigraphie générale du site. Il s’agit d’un limon sableux, peu compact, aéré, très hétérogène, gris foncé, mêlé de petits fragments fortement roulés de céramiques variées, anciennes et récentes, et de terre cuite (tuile). De très nombreuses racines sont visibles dans l’épaisseur de la couche. Celle-ci varie de 0,38 m dans le Log 4 à 0,22 m dans la Log 3. La base de l’US est identifiée à une semelle de labours récente.

Niveau archéologique supérieur = USLog1.2 ; USLog2.2 ; USLog 3.1b ; USLog 4.2 Datation : bas Moyen Age/Moderne ?

32 1. Introduction

Cette US se compose d’un limon sableux gris foncé à gris brun, hétérogène, dans lequel a été recueilli un mobilier roulé de céramique claire et grise et de tuile. Sa puissance varie de 0,28 m (Log 1) à 0,10 m (Log 3). La fosse dépotoir UF2 (Log 4) et la structure UF3 (Log 2), un drain, sont implantées dans ce niveau. Dans le sondage 2, l’USLog2.2 semble en fait recouvrir le comblement de l’UF3. Dans le Log 4, la semelle de labours récente, plus profonde, a partiellement détruit ce niveau archéolo- gique supérieur (USLog4.2). Aucun autre mobilier n’a permis de dater cette US.

Niveau archéologique inférieur = USLog1.3 ; USLog2.3 ; USLog 3.1c ; USLog 4.2 Datation : VIe siècle - bas Moyen Age/Moderne ? Ce niveau, le plus ancien, est composé d’un limon sableux, peu compact, hétéro- gène, gris brun plus ou moins clair, contenant de la céramique bistre et grise mélan- gées et des fragments de tuile. Il repose directement sur le substrat et développe une puissance maximale de 0,24 m (Log1). Le mobilier le plus ancien remonte au VIe siècle et le plus récent à l’époque Moderne. La base de cette US dans le Log 3 (USLog3.1c) est supposée pouvoir témoigner de l’existence d’une ancienne semelle de labours. Cet US comble l’ensemble des UF mis au jour lors de la fouille, sans distinction chronologique fine possible.

Conclusion En raison du caractère inopérant de la stratigraphie du site, nous renonçons à pro- duire un diagramme stratigraphique général dans le cadre de ce travail. En effet, la grande majorité des vestiges apparaissant sur le toit du terrain naturel, la datation et le phasage de ces structures ou ensembles de structures ont été effectués essen- tiellement à l’aide du mobilier archéologique qu’ils recelaient, et non par leur posi- tionnement stratigraphique, qui n’a que rarement pu être mise en évidence. En l’oc- currence, un diagramme stratigraphique se traduirait, dans ce cas, par un document d’une longueur démesurée. Seul le four UF80, dont la stratigraphie interne était préservée et la datation pré- cisée par analyses archéométriques, a fait l’objet d’un tel diagramme (Annexe 1).

1.2.2. Contexte historique et archéologique (Christian Peter et Clément Mani)

Les plus anciens vestiges retrouvés à Sevrey, au lieu-dit En Longeois, au nord-est du village (fig. 5), remontent à l’Age du Bronze et à la période gauloise (Carozza et al. 2004). Des traces concrètes d’une occupation antique ont été trouvées en 1994 par Laurent Vaxelaire au lieu-dit Les Chagnots, et plus récemment par Olivier Simonin, rue René Dodille (fig. 5) : ces vestiges consistent en restes d’un bâtiment ayant probablement appartenu à un établissement rural gallo-romain de type villa remontant à la fin du Haute Empire (Vaxelaire 1994), et en quelques fragments de céramique gallo-romaine datés du Ier siècle de notre ère, apparus dans un sondage de diagnostic (Simonin 2006). Les découvertes fortuites dans le village et l’examen des sources archivistiques ont permis d’attester de la pérennité des activités de poterie à Sevrey du haut Moyen Age à l’époque contemporaine (Mani 2004). La plus ancienne mention de Sevrey, en 1006, ne remonte cependant pas avant l’époque carolingienne. L’artisanat de poterie y semble déjà fortement implanté. Au XIIe siècle, Sevrey est assujetti aux seigneurs de Saudon, dont le plus ancien repré- sentant connu est Bertrand de Saudon, cité par les archives en 1115. L’abbaye de La Ferté et la Commanderie du Temple, fondées toutes deux au début du XIIe siècle, devaient aussi avoir un rôle prépondérant dans l’économie locale (Petident 1994).

33 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Les sources des XIVe au XVIe siècles permettent de mesurer « la continuité et l’inten- sité exceptionnelles de l’activité de la communauté artisanale de Sevrey » (Renimel 1974 p. 20), et bien qu’en difficulté semble-t-il au début du XVIe siècle, elle demeure encore importante au XVIIe siècle. L’activité de poterie décline au XVIIIe siècle, où seuls trois fours sont encore visibles sur le plan terrier de 1775-1780. Elle est sans doute progressivement abandonnée au profit d’activités plus substantielles. Le der- nier potier de Sevrey s’éteint en 1872, marquant la fin d’une tradition artisanale plus que millénaire. Sevrey est situé favorablement à proximité des diverses matières premiè- res indispensables à cet artisanat, ainsi que des voies commerciales permettant l’écoulement de ses marchandises. Installé sur la seconde terrasse de la Saône, non inondable, plus propice à en utiliser les argiles et portant de vastes forêts (forêts de La Ferté au sud-ouest, de Givry à l’ouest), Sevrey ne se trouve qu’à six kilomètres au sud de la ville de Chalon-sur-Saône, centre régional majeur, et à deux kilomètres du lieu-dit de Port Guillot, gué et point d’embarquement sur le fleuve, en aval de la ville (Renimel 1974). Le village est en outre desservi par un réseau ancien de voies permettant un approvisionnement aisé en bois et en argile provenant des forêts et terres environnantes, ainsi qu’un acheminement rapide des marchandises vers les voies de transport fluviale ou terrestre. L’importance du village comme centre de production régional, à l’instar de gran- des officines carolingiennes du nord-ouest de la France, n’a cependant été mise en lumière qu’au début des années 1970. Cette reconnaissance est due au travail remar- quable de Serge Renimel et à l‘attribution, par Louis Bonnamour, des lots considé- rables de céramique commune grise issus des dragages de la Saône à des produc- tions issues de Sevrey, attribution confirmée par la découverte, en 1982, d’un port d’embarquement au Port Guillot (Bonnamour 1983). Serge Renimel a effectué un vaste travail de prospection géophysique permettant de saisir l’étendue globale de l’officine, largement supérieure à celle du village (fig. 5) ; il s’est aussi attaché, sur la base d’un mobilier issu de ses prospections et sondages restreints, à établir une typo- chronologie en quatre groupes proposant une datation de l’évolution des productions sevrotines du IXe au XVe siècle (Renimel 1974). Les premières fouilles préventives (fig. 5), menées à partir des années 1980, ont permis de pallier le manque de documentation archéologique (un seul four avait pu être fouillé jusque là : Augros 1975) et d’affiner la datation du mobilier. Au lieu-dit La Serve, en 1986, Germaine Depierre a trouvé de la céramique issue d’un contexte de production du haut Moyen Age. Au lieu-dit Les Chagnots, sont mis au jour des fosses d’extraction d’argile réutilisées comme dépotoir et les vestiges en creux de palissade et d’un appentis attribués au Moyen Age central (Petitdent 1993) et des fosses-dépotoirs et des trous de poteaux inorganisés (Vaxelaire 1994). La fouille d’un vaste habitat mérovingien à Genlis (Cattedu et al. 1992), à 20 kilomètres au sud de Dijon, dont le mobilier céramique présentait de grandes similitudes avec la céra- mique commune orange de Sevrey (groupe I de Renimel), a permis de faire remonter la datation de ce groupe au VIIe siècle. En bordure de la forêt de La Ferté, non loin de Sevrey, la découverte de nou- veaux ateliers de céramique bistre à La Charmée (Bonnamour 1976) et à Givry, au lieu-dit En Crépière (Thirault 1992), a abouti à la révision de la position pré- dominante de Sevrey dans le cadre de la production céramique régionale au haut Moyen Age. Il est apparu nécessaire de replacer les ateliers sevrotins et environ- nants dans un cadre conceptuel élargi, défini par la notion de « Val de Saône » (Petident, Poil 1995) à la suite d’une part de ces découvertes, d’autre part de l’observation de grandes similitudes typologiques des céramiques sevrotines du haut Moyen Age avec celles livrées par des sites issus d’un espace couvrant la Côte d’Or, la Saône-et-Loire et le Jura.

34 1. Introduction

Un nombre important de données nouvelles a récemment permis de jeter un regard nouveau sur le site de Sevrey. Une étude sur les ateliers de Givry et de La Charmée (Poil 1997) a assuré la contemporanéité dans le VIIe siècle de ce premier atelier avec celui de Sevrey produisant de la céramique commune claire, et différen- cié les productions inédites de l’atelier de La Charmée, daté des VIIIe- IXe siècles. La synthèse sur les sites ruraux au haut Moyen Age en Bresse, Lyonnais et Dauphiné (Faure-Boucharlat 2001) permet de disposer d’un corpus complet basé sur une docu- mentation aboutie et bien datée issue de sites de consommation régionaux. Ce travail présente une évolution de la céramique en général, et la céramique bistre en particu- lier, durant le haut Moyen Age. L’apparition de cette céramique, très largement dif- fusée sur les sites régionaux, est attestée dans des contextes Ve-VIe siècles, beaucoup plus précocement que ceux habituellement avérés en Bourgogne et Franche-Comté. Le travail de Clément Mani sur la caractérisation chimiques et pétrographiques des différentes productions des ateliers de la forêt de la Ferté a permis d’appréhen- der l’aire de diffusion globale de ces céramiques, allant du sud de Lyon en longeant le Val de Saône jusqu’au Jura suisse (Mani 2004). La comparaison d’échantillons provenant des sites de consommation avec ceux des ateliers caractérisés témoigne d’une grande hétérogénéité du matériel concerné. Si quelques identifications aux productions des ateliers de la forêt de La Ferté ont été possibles, d’autres ateliers jusqu’ici inconnus ont aussi produit une céramique apparentée à la céramique bistre. L’auteur, qui a participé à la présente opération, a également présenté un état de la documentation archéologique concernant Sevrey et les ateliers apparentés, dont nous nous sommes largement inspirés pour ces pages. En 2003, l’opération préventive menée par Olivier Simonin au lieu-dit Les Tupiniers (fig. 5), a permis la fouille de deux zones de production distinctes (Delor- Ahü, Simonin 2004). La première zone, active entre le VIe et le VIIe siècles, était constituée de petites entités dispersées dont trois bâtiments bordés de riches fosses- dépotoirs formaient les vestiges et d’un four simple à céramique bistre. La deuxiè- me zone de production, identifiée à un véritable quartier artisanal , a fonctionné du IXe au Xe siècle. Située en bordure d’une voie ancienne assurant l’acheminement des productions vers le Port Guillot, elle se composait de cinq fours superposés pro- duisant exclusivement de la céramique grise ; ces fours étaient situés à proximité de plusieurs bâtiments. Le site a livré un matériel très abondant permettant d’avoir une meilleure connaissance du répertoire et de la chronologie des produits sevrotins grâce aux datations absolues effectuées. Si la question de la continuité ou disconti- nuité de la production de Sevrey entre la période mérovingienne (céramique bistre) et carolingienne (céramique grise) reste ouverte, des éléments mobiliers en faveur d’une ininterruption des activités potières à Sevrey ont été appréhendés. Des données intéressantes concernant l’extension des installations liées à l’ar- tisanat potier dans une partie du village peu explorée ont été fournies par deux opérations de diagnostic. Rue René Dodille (fig. 5), une opération très limitée en surface, dirigée par Olivier Simonin, a permis de recueillir quelques informa- tions sur la stratigraphie du site, d’attester une présence romaine et de localiser un avant-trou de poteau daté du haut Moyen Age (Simonin 2006). Non loin de là, rue Jean-Marie Guyot (fig. 5), une intervention de David Billoin, a abouti à la mise au jour de nombreuses structures consistant en trous de poteaux, fossés et fosses témoignant d’une occupation au haut Moyen Age (Billoin 2006). La fosse 23 de cette fouille a livré un abondant matériel céramique issu de rebut de cuisson d’ar- tisanat de poterie. Ce lot d’environ 200 formes représentatives du service bistre témoigne, par la faible fragmentation de ses individus, de l’immédiate proximité des installations de cuisson. La fouille dont rend compte le présent rapport se situe rue Georges Brusson, au sud-ouest de la commune, à environ 196 mètres d’altitude NGF, soit dans la partie

35 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

la plus élevé du bourg. Le site se trouve à quelques 150 mètres au nord-ouest de la parcelle sondée par David Billoin, et à 300 mètres des Tupiniers fouillés par Olivier Simonin (fig. 5). Il jouxte au nord-ouest la rue Louis Verchère. Cet axe, traversant le village du sud-ouest au nord-est, est anciennement connue comme le « chemin de Sevrey à Battrey », tracé naturel en direction du sud-ouest vers la forêt de La Ferté et les carrières d’argile du terroir de Sevrey (Renimel 1974), et en direction du nord-est vers Lux, la Saône et le Port Guillot. Nous nous trouvons également à environ 150 mètres du Clos du Roi, en face de l’église paroissiale située en bordure méridionale de la commune. Serge Renimel y a identifié des aménagements liés à un atelier de production du Moyen Age centrale situé de part et d’autre de la route, alors préexistante. Grâce à la prospection géo- physique et l’observation sur le terrain, il a pu en cerner les limites et l’organisation. Les installations de travail ( des fosses de rejet) et un probable four étaient situées côté ouest de la route, dans l’angle nord-est du Clos du Roi (fig. 5). Côté est de la route devaient se trouver les fosses à argile et peut-être des hangars de stockage. Le mobilier recueilli, appartenant au groupe II, permet de faire remonter cet atelier au XIe-XIIe siècles (Renimel 1974 p. 35-39). Le site de la rue Georges Brusson, situé à proximité d’une axe ancien du vil- lage et inscrit dans un périmètre du village potentiellement riche en vestiges mais jamais exploré jusqu’ici, présente un intérêt non négligeable pour la compréhension de l’histoire de l’atelier céramique de Sevrey. La découverte d’un four de potier lors de la phase de sondage ne peut que confirmer l’importance des vestiges se trouvant dans cette zone (fig. 7, 8) .

1.2.3. Les résultats du diagnostic et les objectifs de la fouille préventive Christian Peter

Une opération de reconnaissance archéologique a été ordonnée en raison de la richesse potentielle en vestiges archéologiques du village. Menée par l’Inrap sous la direction de David Billoin, l’opération s’est déroulée du 5 au 7 décembre 2006 et a permis de sonder 15% du site en trois tranchées (Billoin 2006). Le niveau de lisibilité des vestiges se situait au sommet du substrat à une profondeur variant de 0,60 à 0,80 m. Les archéologues ont repéré des vestiges d’habitat et d’artisanat composés de trous de poteaux ou piquet, de fosses et d’un four de potier, dont apparaissaient le laboratoire et la fosse de travail (fig. 6). Un ensemble de 23 structures a été dégagé. Le mobilier associé a permis de saisir deux phases dans l’occupation de ce site. La première, de nature principalement domestique, remontait au VIe-VIIe siècles (céra- mique claire, identifié au groupe I de Renimel). Seule une fosse (structure 2) conte- nant de nombreux ratés de cuisson semblait témoigner de la proximité d’installations de poterie de l’époque mérovingienne. L’occupation suivante, ne concernant a priori que le four, a été datée des IXe-XIe siècles par la présence dans le comblement du four et de la fosse de travail de céramique grise attribuable au groupe II de Renimel. Un sondage dans le four ayant repéré la semelle en place a permis d’en supposer le bon état de conservation.

Cette découverte a entraîné la prescription d’une opération archéologique préven- tive. Son objectif principal, tel que défini par le cahier des charges du SRA, vise à compléter les informations sur la chronologie des productions céramiques de Sevrey, en tentant de combler le hiatus existant entre les deux différentes phases connues, des VIe-VIIe siècles (céramique commune claire dite « bistre ») et des IXe-XIe siècles (céramique commune grise).

36 1. Introduction

En ce qui concerne la méthodologie, le matériel issu de la fouille des ensembles clos fournira la base d’une typo-chronologie indexée sur les résultats des fouilles antérieures. Les prélèvements de charbons de bois et de matériaux cuits faits à l’in- térieur de ces ensembles serviront aux analyses archéométriques (datations 14C et archéomagnétisme). Dans le cadre de l’étude, elles seront mises en corrélation avec les résultats de l’étude de la céramique afin d’affiner la chronologie de la production sevrotine. Parallèlement, il s’agira de saisir la nature et l’organisation spatiale et chronolo- gique des vestiges.

1.2.4. Mode d’intervention et déroulement des travaux Christian Peter

Le décapage machine La zone consacrée à la fouille a été intégralement décapée au niveau d’apparition des vestiges, situé à une profondeur moyenne de 0,70 m par rapport au sol actuel, soit le sommet du substrat. Dans la partie sud-ouest du chantier, l‘exploration de l’amé- nagement fossoyé UF3 a conduit, en concertation avec Hélène Bigeard du SRA, à pratiquer deux sondages profonds aux extrémités de la structure pour essayer d’en comprendre la fonction, respectivement à 2,94 m (sondage 2 ; fond à 192,98 m NGF) et 2,70 m (sondage 3 ; fond à 193,38 m NGF) (fig. 9). Les vestiges du four de potier, protégés par un géo-textile par l’équipe de diagnostic, apparaissaient à une altitude quelque peu supérieure à la moyenne générale (-0,60 m). Le décapage a été réalisé en une seule phase à l’aide d’une mini-pelle munie d’un godet de curage, du 28 octobre au 6 novembre 2007. Les déblais ont été acheminés sur divers dépôts communaux.

La fouille La fouille des vestiges a été effectuée à la main, par moitié, à l’exception des deux structures fossoyées UF3 et UF4, explorés par sondages mécaniques, et de l’UF77, qui a été fouillé par sondages. Le four, quant à lui, a fait l’objet d’une fouille manuel- le, exception faite du remplissage supérieur de la fosse de travail, traité avec l’assis- tance de la mini-pelle. L’exploration du four n’a pu être engagée qu’une fois la totalité du site décapé, en raison de sa situation dans l’axe du couloir de circulation du camion d’enlèvement des déblais. Cette fouille, prioritaire, a mobilisé en permanence deux archéologues. Une tente a été installée au dessus du four afin de le protéger des intempéries prévisi- bles en cette saison et d’optimiser les conditions de fouille de cet aménagement. Une première moitié sud-ouest a été fouillée afin d’établir la coupe longitudinale du four. Cette fouille, semelle par semelle, a atteint le niveau initial de construction du four. Quatre renouvellements de la sole ont pu être observé. Ensuite la fosse de travail a été vidangée pour en recueillir le mobilier. Enfin, les moitiés de sole restantes ont été décapées, une à une, après une première opération de prélèvements archéoma- gnétiques. Après la vidange complète de la chambre de chauffe, un deuxième lot de prélèvements a été fait pour la datation par archéomagnétisme. Les tests réalisés sur le site avec un détecteur de métaux n’ont pas permis de trouver du mobilier métallique.

La datation L’archéomagnétisme : Gaétan Gouérou, archéomagnéticien, a pu procéder à des prélèvements de matériaux dans de très bonnes conditions, puisque les semelles du laboratoire étaient suffisamment cuites et conservées in situ. Deux séries de prélè-

37 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

vements ont été nécessaires, sur la semelle la plus récente d’abord (état IV du four), puis sur la plus ancienne (état I du four), pour rassembler un échantillonnage perti- nent assurant une datation précise et significative infra( § 3.2.1 ). Nous avons privilégié l’archéomagnétisme en raison de la variabilité des datations par thermo-luminescence observées sur le site des Tupiniers (Delor-Ahü, Simonin 2004 p. 85). La datation radiocarbone : les prélèvements de charbons de bois pour les datations 14C ont été systématiquement effectués dans le four (infra § 3.2.2). Certaines Unités de Fouilles présentant des charbons utilisables, ont néanmoins fait l’objet de prélève- ments « à toutes fins utiles ». Les restes osseux de la sépulture UF30 ne permettaient pas l’obtention d’une chrono-date.

Présentation générale des données Le décapage a été réalisé sur une surface d’environ 600 m2, et 104 Unités de Fouilles ont été identifiées (fig. 9). Constituées exclusivement de structures en creux, elles se composent d’une grande majorité de trous de poteaux, de 10 fosses, d’un fossé, d’un aménagement identifié à un drain, de 3 structures linéaires (sablières basses, gouttiè- res ou limites parcellaires) et d’un four de potier. Certaines UF, 16 en tout, n’ont pas été fouillées ou ont été abandonnées en raison de leur identification soit avec d’autres UF, soit avec des bioturbation, soit avec le substrat. Si l’articulation chronologique en deux phases et la destination globale entrevue ont pu être rapidement validées pour la majorité des vestiges, le nombre et la densité élevés de structures dans la zone sud ont eu de quoi surprendre en regard des résul- tats du diagnostic dans cette partie du site. La fouille de toutes les UF a néanmoins pu être réalisée dans le temps imparti. Toutefois, suivant en cela le cahier des charges du SRA, l’étude se concentrera prioritairement sur les données récoltées dans le four, le reste des vestiges faisant l’objet d’un traitement global plus succinct.

1.2.5. Enregistrement et gestion des données Christian Peter

Les Unités de Fouilles (UF) correspondent à des structures variées telles que trous de poteaux, fosses, fossés et four. L’inventaire des UF s’est fait en continu au cours de la fouille. Un inventaire complet des UF reconnues est présenté en annexe (Inventaire 1). Les Unités Stratigraphiques (US) renvoient ici uniquement aux couches « naturel- les » (sédimentaires, colluvions, …) et aux couches archéologiques (usage, réfection, démolition, comblement, remplissage, …). La numérotation des US est composée du numéro de l’UF concerné auquel a été ajouté un numéro d’ordre correspondant aux différents sédiments rencontrés lors de la fouille de la structure. A titre d’exemple, l’US80.12 est la 12ème couche appréhendée au sein de l’UF80. Ce système présente l’avantage de connaître immédiatement le rattachement d’une US. Un inventaire exhaustif des US reconnues est proposé en annexe (Inventaire 2). Seules deux structures en creux ont été inventoriées en tant qu’US afin de préser- ver, au sens propre, une unité de fouille. Il s’agit des deux fosses observées dans le fond de la fosse de travail du four, US80.17 au nord-est et US80.18, voisine, qui ont exceptionnellement été traitées en US négatives. L’enregistrement des données archéologiques (UF et US) a été effectué sur une seule et même fiche individuelle offrant une description type des vestiges rencontrés. Toutes les UF ont été systématiquement photographiées en plan ; seules les UF avérées ont été photographiées en coupe. La couverture photographique a été effec- tuée à l’aide d’un appareil numérique, à la résolution maximale.

38 2. Description des vestiges Christian Peter

Les structures identifiées Rue Georges Brusson appartiennent à trois phases chrono- logiques distinctes (fig. 9) : l’une remontant au haut Moyen Age (horizon I), l’autre au Moyen Age central (horizon II) et la dernière au bas Moyen Age et à l’époque Moderne (horizon III). Notre description suivra le fil chronologique de ces occupa- tions. Bien que l’emprise réduite de la fouille ne permette pas d’avoir une vision d’en- semble de l’occupation, une première observation évidente permet de constater que la presque totalité de ces vestiges se concentrent dans la moitié sud-ouest du chan- tier.

2.1. L’occupation du haut Moyen-Âge La période du haut Moyen Age regroupe un ensemble de plus de 67 structures com- prenant un fossé, quelques fosses et de nombreux trous de poteaux témoignant de l’importance de l’occupation à cette époque (fig. 9).

Type de structure Nombre Aménagement linéaire 2 Fosse dépotoir 4 Fosse dépotoir de potier 1 Fossé parcellaire 1 Sépulture 1 Trou de poteau 56 Tab. 2 : Horizon I ; les différents Trou de piquet 2 types de structure.

2.1.1. Le fossé UF4

La structure la plus ancienne du site est un fossé UF4, creusé dans le substrat (fig. 9). Il est orienté sud-ouest/nord-est, large de 1,80 m au maximum (entre 1,15 m et 1,80 m) et a été observé en sur une longueur de 13,30 m. Son profil général se présente sous la forme d’un U à fond plat ou en cuvette légère et à parois évasées (fig. 10). Conservé sur une profondeur maximale de 0,60 m (sommet : 195,40 m NGF ; base : 194,80 m NGF), le fossé marque un pendage très léger dans le sens sud-ouest/nord- est (environ 1%). Son comblement homogène de limon sableux beige clair, similaire au substrat encaissant, peut correspondre à un envasement naturel (fig. 11, 12). La limite infé- rieure de l’US4.2, très diffuse cependant, pourrait témoigner d’un éventuel curage du fossé. Le comblement n’a livré qu’un seul fragment de mortier de grand diamètre à pâte commune claire, similaire, voire identifiable à un modèle gallo-romain. La stra- tigraphie atteste de l’abandon du fossé au moment du creusement des deux trous de poteaux voisins, UF54 et UF56. Les nombreux recoupements entre fossé et trous de poteaux observés (UF5, UF9, UF10, UF11, UF13, UF55) assurent la postériorité de ces structures datées du haut Moyen Age par leur mobilier (fig. 13). De plus, la pres-

39 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

que totale absence de matériel dans le comblement du fossé, induit son antériorité. Il était en usage avant toute autre installation, qui, le cas échéant, n’aurait pas manquée de « polluer » ce vestige situé tout à côté. Le fossé se poursuit vers le sud-ouest, sans vérification possible en raison du creusement de l’UF2 – plus récente – qui a occulté toutes les traces du fossé dans cette direction. Il se prolonge également au nord-est sans que l’on puisse en connaî- tre l’exact développement (fig. 9). De toute évidence, ce fossé ancien semble avoir été creusé selon une orienta- tion cardinale qui a marqué durablement la « géométrie » de l’occupation du site : il s’avère que la majorité des structures du site s’inscrivent dans un réseau géomé- trique, parallèle ou orthogonal, se référant à son orientation privilégiée. La limite d’extension quasiment rectiligne de la zone d’occupation médiévale au nord-ouest témoigne également de cette « contrainte ». Ce fossé semble également attribuable au haut Moyen Age et identifiable à un fossé parcellaire en raison de son analogie avec les fossés « assimilés à des dispositifs de délimitation parcellaire » reconnus aux Tupiniers dans le secteur I et de sa « rela- tion ‘géométrique’ manifeste » avec les structures environnantes du site (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 27). Une antériorité plus ou moins importante n’est cependant pas à écarter totalement (infra § 3.1.2).

2.1.2. Les bâtiments et autres installations sur poteaux

Au sein de l’espace occupé par les 58 trous de poteaux repérés (fig. 9), deux ensem- bles distincts se dégagent, l’un au sud-ouest, l’autre au nord-est, séparés par une zone apparemment vierge de vestiges, d’une largeur maximale d’environ 4 m. Malgré la lecture de plusieurs alignements et l’analyse de leurs trous de poteaux selon divers critères typologiques (diamètre, profondeur, profil, mobilier), aucun plan cohérent n’apparaît d’emblée. Les résultats présentés ici pourront servir de base à une étude ultérieure qui n’a pu être menée dans le cadre de ce travail.

Le bâtiment A (fig. 14) Assimilé aux restes d’un bâtiment, le seul ensemble paraissant présenter une certaine cohérence se trouve dans la partie sud-ouest du site. Sa restitution globale est présen- tée à titre hypothétique en raison de son irrégularité. Il s’agirait un bâtiment de plan rectangulaire irrégulier de 5,70 m sur 4,50 m (environ 25m2), établi selon un axe nord-est/sud-ouest. Il est marqué au sol par 10 creusements morphologiquement assez variables et irrégulièrement espacés (UF19, 20, 21, 27, 29, 64, 67, 65, 87, 22). Les creusements observés au nord-ouest (UF31, 32, 33, 62, 63) et au sud-ouest (UF17, 16, 15) de l’édifice sembleraient pouvoir témoigner d’une ou de plusieurs phases de réaménagement. Il pourrait s’agir au nord-ouest d’un agrandissement ou d’une annexe, et au sud-ouest, d’une galerie ou d’un auvent ouvrant sur un espace vide de structures, peut-être une cour, au sud-ouest de la construction. La surface couverte dépasserait alors les 50 m2 (8m x 6,30m). Un alignement (UF41, 43, 44, 50) situé dans l’axe de la paroi nord-ouest du bâtiment et se prolongeant vers le sud-ouest a été reconnu : il pourrait être correspondre à une palissade, éventuellement pourvue d’un appentis adossé, fer- mant l’édifice au nord-ouest et protégeant un espace apparemment vide, assimi- lable à une cour . Attribuable globalement à la période mérovingienne (infra § 3.1.2) au vu des fragments de céramique bistre majoritairement recueillis dans le remplissage des trous de poteaux, la vocation du bâtiment A demeure incertaine, habitation ou local

40 2. Description des vestiges

UF Z Bat/ Remarque D D L l sommet base Conser Plan Profil Mob Dat Interprétation Alig max min 19 SO A édifice initial 0.41 0.41 0.41 0.41 195.25 195.13 0.12 circulaire en U plat X 7e – 8e TP 20 SO A édifice initial 0.38 0.38 0.42 0.38 195.25 195.06 0.19 ovale en U plat X 7e – 8e TP 21 SO A édifice initial 0.40 0.40 0.40 0.40 195.29 194.95 0.34 circulaire en U plat X 7e – 8e TP 22 SO A édifice initial 0.46 0.46 0.53 0.46 195.26 195.08 0.18 ovale en U plat X 7e – 8e TP 26 SO A édifice initial 0.22 0.22 0.28 0.22 195.29 195.16 0.13 ovale en U irrégulier X 7e – 8e TP avec négatif 27 SO A édifice initial 0.34 0.28 195.29 195.07 0.22 ovale en U rond X 7e – 8e TP 0.28 0.28 irrégulier 29 SO A édifice initial 0.26 0.26 0.26 0.26 195.28 194.87 0.41 circulaire en U rond X 7e – 8e TP 64 SO A édifice initial 0.18 0.18 0.24 0.18 195.26 195.22 0.04 ovale indéterminée 7e – 8e TP 65 SO A édifice initial 0.60 0.48 0.60 0.60 195.27 194.92 0.35 circulaire en V irrégulier X 7e – 8e TP 67 SO A édifice initial 0.38 0.38 0.40 0.38 195.26 195.07 0.19 circulaire en U rond X 7e – 8e TP 87 SO A édifice initial 0.40 0.40 0.40 0.40 195.25 195.00 0.25 circulaire en U plat X 7e – 8e TP 15 SO A galerie ? auvent ? 0.33 0.33 0.33 0.33 195.30 195.14 0.16 circulaire en U plat X 7e – 8e TP 16 SO A galerie ? auvent ? 0.40 0.22 0.40 0.40 195.23 195.01 0.22 circulaire en U plat X 7e – 8e TP avec négatif 17 SO A galerie ? auvent ? 0.38 0.38 0.40 0.38 195.25 195.13 0.12 circulaire en U irrégulier X 7e – 8e TP 31 SO A annexe ? agrandisse- 0.36 0.32 195.30 195.19 0.11 ovale en U rond X 7e – 8e TP ment ? 0.32 0.32 32 SO A annexe ? agrandisse- 0.22 0.22 195.28 195.26 0.11 circulaire ? 7e – 8e TP ment ? 0.22 0.22 33 SO A annexe ? agrandisse- 0.24 0.24 195.25 195.13 0.12 circulaire en U plat X 7e – 8e TP ment ? 0.24 0.24 62 SO A annexe ? agrandisse- 0.26 0.26 195.24 195.13 0.11 circulaire en U plat X 7e – 8e TP ment ? 0.26 0.26 63 SO A annexe ? agrandisse- 0.30 0.25 195.24 195.14 0.10 ovale en U rond X 7e – 8e TP ment ? 0.25 0.25 41 SO palissade? auvent ? 0.32 0.32 0.52 0.32 195.35 195.05 0.30 ovale en U rond X 7e – 8e TP 43 SO palissade? auvent ? 0.38 0.29 0.50 0.38 195.36 195.13 0.23 ovale en V plat X 7e – 8e TP avec négatif 44 SO palissade? auvent ? 0.34 0.34 0.44 0.34 195.37 195.23 0.14 ovale en cuvette irrég. X 7e – 8e TP 50 SO palissade? auvent ? 0.30 0.24 0.30 0.30 195.48 195.12 0.36 circulaire en U irrégulier X 7e – 8e TP avec négatif artisanal. Il présente néanmoins une certaine parenté avec certains bâtiments d’habi- Tab. 3 : données tation de plan rectangulaire simple ou à aménagements, retrouvés à Genlis (Cattedu archéologiques relatives aux et al. 1992 ; bâtiments de type E.8 ou E.13). trous de poteaux du bâtiment A. La partie nord-est du site recèle un nombre également important de trous de poteaux, parmi lesquels se trouvent tous les exemplaires dotés d’un calage formé de petits blocs de calcaire et/ou de fragments de tuile gallo-romaine. Si là aussi plu- sieurs alignements ont été clairement identifiés, ils n’ont pas permis la restitution de plans cohérents. Les différences typologiques constatées pourraient éventuellement Tab. 4 : données induire un décalage chronologique par rapport à la zone sud-ouest, malgré la simi- archéologiques relatives aux larité du mobilier livré par ces structures, majoritairement composé de céramique autres trous de poteaux de commune claire (infra § 3.1.2). l’horizon I.

UF Z Bat/ Remarque D D L l sommet base Conser Plan Profil Mob Dat Interprétation Alig max min 6 SO 0.32 0.32 0.38 0.32 195.41 195.26 0.15 ovale en U rond X 7e – 8e TP 7 SO 0.34 0.34 0.34 0.34 195.38 195.19 0.19 circulaire en U rond X 7e – 8e TP 9 SO 0.28 0.28 0.33 0.28 195.35 195.07 0.28 ovale en U rond X 7e – 8e TP avec calage 10 SO 0.35 0.35 0.35 0.35 195.31 195.11 0.20 circulaire en V rond X 7e – 8e TP 11 SO 0.25 0.25 0.25 0.25 195.24 195.16 0.08 circulaire en U irrégulier X 7e – 8e TP 13 SO 0.28 0.28 0.35 0.28 195.23 195.08 0.15 ovale en U rond X 7e – 8e TP 28 SO 0.24 0.24 0.30 0.24 195.30 195.23 0.07 ovale irrégulier en cuvette X 7e – 8e TP 34 SO 0.25 0.25 0.25 0.25 195.30 195.24 0.06 circulaire irrégulier en cuvette irrég. 7e – 8e TP 36 SO 0.20 0.20 0.26 0.20 195.37 195.26 0.11 ovale en U rond X 7e – 8e TP 37 SO 0.14 0.14 0.19 0.14 195.35 195.16 0.19 ovale en U irrégulier X 7e – 8e TP 40 SO 0.24 0.24 0.24 0.24 195.38 195.26 0.12 circulaire en U plat X 7e – 8e TP 42 SO 0.15 0.15 0.15 0.15 195.37 195.02 0.35 circulaire en U rond X 7e – 8e TP

41 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

UF Z Bat/ Remarque D D L l sommet base Conser Plan Profil Mob Dat Interprétation Alig max min 49 SO 0.26 0.26 0.31 0.26 195.38 195.30 0.08 ovale en U plat x 7e – 8e TP 54 SO 0.20 0.20 0.30 0.20 195.42 195.23 0.19 ovale en V rond X 7e – 8e TP 56 SO 0.24 0.24 0.24 0.24 195.44 195.20 0.24 circulaire en U plat X 7e – 8e TP 57 SO 0.25 0.25 0.25 0.25 195.18 195.08 0.10 circulaire en cuvette X 7e – 8e TP 61 SO 0.22 0.22 0.28 0.22 195.22 195.15 0.07 ovale en cuvette X 7e – 8e TP 68 NE 0.38 0.38 0.38 0.38 195.19 195.11 0.08 circulaire en cuvette X 7e – 8e TP 71 NE 0.56 0.56 195.23 194.81 0.42 circulaire en V plat X 7e – 8e TP avec calage avec 0.56 0.35 négatif 73 NE 0.62 0.44 195.19 194.82 0.37 ovale en U rond X 7e – 8e TP avec calage avec 0.44 0.35 négatif 81 NE 0.40 0.40 0.45 0.40 195.29 195.00 0.29 circulaire en V plat X 7e – 8e TP 84 NE 0.70 0.64 195.35 195.03 0.32 ovale en V irrégulier X 7e – 8e TP avec calage avec 0.64 0.32 négatif 88 NE 0.32 0.32 195.32 195.08 0.24 circulaire en U plat X 7e – 8e TP avec calage avec 0.32 0.26 négatif 89 NE 0.28 0.28 0.30 0.28 195.37 195.30 0.07 circulaire en U rond X 7e – 8e TP 93 NE 0.40 0.40 195.37 195.06 0.30 circulaire en V irrégulier X 7e – 8e TP avec calage avec 0.40 0.26 négatif 95 NE 0.24 0.24 0.24 0.24 195.24 195.17 0.07 circulaire en U plat X 7e – 8e TP 96 NE 0.32 0.32 0.32 0.32 195.24 194.99 0.25 circulaire en V irrégulier X 7e – 8e TP 100 NE 0.36 0.36 195.17 194.71 0.46 circulaire en U rond X 7e – 8e TP avec calage avec 0.36 0.28 négatif 104 NE 0.50 0.50 0.56 0.50 195.37 195.02 0.35 ovale en U rond X 7e – 8e TP avec calage 38 SO 0.24 0.24 195.36 195.01 0.35 circulaire en V plat 7e – TP 0.24 0.24 8e ? 39 SO 0.14 0.14 195.36 195.04 0.32 circulaire en V rond 7e – TP piquet 0.14 0.14 8e ? 48 SO 0.26 0.26 195.40 195.36 0.04 circulaire en U plat 7e – TP 0.26 0.26 8e ? 55 SO 0.12 0.12 195.20 195.15 0.05 circulaire en U rond 7e – TP piquet 0.12 0.12 8e ? 58 NE 0.32 0.32 195.11 195.07 0.04 circulaire en U plat 7e – TP 0.32 0.32 8e ? 78 NE 0.26 0.26 195.16 195.01 0.15 circulaire en U rond X 7e – TP 0.26 0.26 8e ?

Tab. 4 suite : données Conclusion archéologiques relatives aux L’ensemble des vestiges est globalement datable des VIIe-VIIIe siècles par la cérami- autres trous de poteaux de que bistre, plus ou moins abondante, recueillie dans les comblements, sans grande l’horizon I. possibilité d’affiner cette chronologie (infra § 3.1.2). La quantité parfois importante de matériel recueilli dans certains trous de poteaux, assimilable à la « pollution inhérente à l’activité potière » (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 18), indique la proximité d’une zone de production. Celle-ci devait probablement être en activité antérieurement. Si cet atelier se trouvait sur le site, aucune trace n’en subsiste. Le seul vestige concret reconnu d’une activité artisanale proche est la fosse dépotoir UF24.

2.1.3. Les fosses

Cinq fosses ont été mises au jour sur le site pour cette période. Elles sont réparties sur la totalité de la bande occupée par les vestiges médiévaux (fig. 9). La majorité d’entre elles sont circulaires ou ovales, une seule quadrangulaire.

42 2. Description des vestiges

La fosse-dépotoir de potier UF 24 Cette fosse, située dans la partie sud-ouest du site, a été fouillée intégralement lors du diagnostic (ST2) (fig. 6). De plan quadrangulaire (0,90 m sur 0,60 m) et orientée selon les structures environnantes, elle est conservée sur 0,25 m (fond : 195,02 m NGF) (fig. 9). Le remplissage consiste en un sédiment homogène sablo-limoneux gris mêlé d’une grande quantité de céramique (fig. 16) (Billoin 2006). Ce mobilier se compose essentiellement de céramique bistre. Remarquable par sa quantité, sa variété et ses nombreux ratés de cuisson, ce matériel témoigne de l’utilisation de cette fosse comme dépotoir de potier aux environs du VIIIe siècle (infra § 3.1.2). On peut supposer que la structure de production proprement dit devait se trouver dans les environs. Aucune autre trace témoignant de l’existence d’une installation de potier n’a néanmoins été relevée. La forme quadrangu- laire de la fosse est peut-être liée à une utilisation initiale spécifique.

La fosse-dépotoir UF 23 Située à proximité de l’UF24, cette fosse ovale de 1,34 m sur 1,04 m, est profonde de 0,63 m (fond : 194,67mNGF) (fig. 9). Elle présente un profil aux parois évasées à très évasées au sommet et à fond arrondi en cuvette (fig. 15). Le remplissage pré- sente une alternance de dépôts anthropiques de limons sableux mêlés de nombreux fragments de céramique, de quelques fragments d’os et de rares charbons de bois et de comblement sans mobilier (fig. 17). La fouille de cette structure a permis de recueillir un lot de céramique qui remonte à la même époque que la fosse UF24, essentiellement bistre, offrant une grande variété de formes (infra § 3.1.2). Quelques fragments de tuile de type gallo-romain y ont aussi été trouvés.

La fosse-dépotoir UF 66 Elle se trouve entre les deux zones de plus grande concentration de vestiges médié- vaux (fig. 9). De plan presque circulaire (1,10 m sur 0,90 m), elle présente un pro- fil en cuvette irrégulière (fig. 15) et une conservation de 0,20 m (fond : 195,06 m) (fig. 18). Le mobilier associé à un remplissage homogène contient de rares fragments d’os et de céramique bistre principalement, mais en quantité moindre par rapport aux autres fosses et fortement roulé.

La fosse-dépotoir UF 69 Cette fosse circulaire (fig. 9) d’un diamètre de 1,30 m et conservée sur près d’1 m (0,91 m ; fond : 194,28 m), est la plus profonde de toutes. Son profil est régulier à parois évasées et fond plat (fig. 15). Le comblement présente une stratification assez importante composée d’US plus ou moins riches en mobilier, presque exclusivement de la céramique bistre (fig. 19). Son comblement a été certainement rapide, comme le montrent les collages observés entre les différents niveaux et la fragmentation moindre de son mobilier. Quelques fragments résiduels de tuile de type gallo-romain se trouvaient également dans son remplissage.

La fosse-dépotoir UF 94 Conservée sur 0,25 m (fond : 194,98 m NGF), elle est ovale (1,20 m sur 0,98 m) (fig. 9) et possède un profil en U (fig. 15). Son remplissage, homogène, a livré une quantité assez importante et assez variée de céramique bistre (fig. 20).

Conclusion Les fosses ont été utilisées secondairement comme dépotoirs. L’UF24 est la seule structure sur le site témoignant d’une activité de production de céramique bistre. Toutes les autres, à l’origine probablement des fosses d’extraction de matériaux, ont dû servir à l’évacuation des déchets liée à une occupation domestique. Leur com- blement contient aussi quelques fragments d’os. L’ensemble de ces structures est

43 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

attribuable globalement aux VIe et VIIIe siècles (infra § 3.1.2). Si la fosse UF69 semble remonter aux VIe-VIIe siècles, les fosses UF23, UF24 et UF94 appar- tiennent à une phase plus tardive dans l’horizon I, soit les VIIe-VIIIe siècles. Ces aménagements devaient être situés en périphérie de la zone habitée, comme c’est le cas en Bourgogne sur le site d’un village rural mérovingien de Genlis (Cattedu et al. 1992).

2.1.4. Les structures diverses

Les aménagements linéaires UF5 et UF8 Ces deux aménagements linéaires se situent dans l’angle sud-est de la zone de fouille (fig. 21). L’UF8, orienté selon un axe nord-est /sud-ouest, est perpendiculaire à son voisin UF5 (fig. 9). Très arasés tous les deux (UF8 conservé sur 0,03 m, fond à 195,30 m NGF ; UF5 conservée sur 0,04m, fond à 195,34 m NGF ), ils ont fait l’objet d’une fouille partielle. Conservée sur une longueur de 4,40 m pour UF5 et 1,20 m pour UF8, ils présentent un profil en cuvette irrégulier. Leur identification reste très problématique et incertaine : vestige de petit fossé, de gouttière, restes de sablière basse, telles sont les éventuelles interprétations possibles pour ces aménagements. Le mobilier recueilli lors de la fouille est maigre, composé de tessons très roulés, comprenant quelques fragments de céramique bistre et grise mêlés.

La sépulture UF 30 Une tombe isolée a été trouvée dans la partie sud-ouest des fouilles, entre les trous de poteaux UF28, UF 34 et UF31, UF32 (fig. 9). Effleurée par le sondage TR1 au moment du diagnostic, elle a été repérée sur 1,43 m de long. Rectangulaire, large de 0,37 m, elle est très arasée et n’est conservée que sur une profondeur de 0,07 m (fond à 195,24 m NGF). Creusée dans le substrat, l’inhumation contenait les restes d’un individu pré-pubère, placé selon une orientation sud-ouest/nord-est, avec la tête placée au sud-ouest. Il était en position dorsale avec les mains croisées sur le bas-ventre (fig. 22). Les ossements qui ont pu être prélevés, malgré un mauvais état de conservation, n’ont pas permis d’obtenir une datation radiocarbone. Ils restent disponibles pour une analyse anthropologique ultérieure. Le mobilier céramique est très roulé semble récent dans l’horizon I (infra § 3.1.2).

2.1.5. Conclusion

La fouille a permis, contre toute attente, la découverte de très nombreux vestiges d’une occupation remontant au haut Moyen Age. Les plus anciennes traces observées sur le site appartiennent à un fossé, pro- bablement parcellaire. Cette structure est implantée selon une orientation sud- ouest/nord-est, communément observée sur nombre de site du haut Moyen Age. Probablement attribuable à cette même période chronologique, sa datation reste néanmoins incertaine. Au moment de l’occupation du bâtiment situé à proximité, il est déjà comblé. Les traces de cette occupation sont concentrées dans la bordure sud-est du chantier de fouille. Elles appartiennent à une installation domestique et/ou artisa- nale qui se développait sur toute la longueur du chantier. Les très nombreux trous de poteaux témoignent de la construction d’aménagements en bois auxquelles sont associées des fosses dépotoirs. La vocation également artisanale du site ou de ses environs est attestée, d’une part par la présence d’un important mobilier céramique résiduel, d’autre part par la mise au jour d’une fosse contenant un lot important

44 2. Description des vestiges de ratés de cuisson issus d’un four de production de céramique bistre. Une tombe, inexplicablement située au sein des vestiges, a été découverte. La zone vierge de vestiges observée au nord-ouest du chantier peut éventuellement être consacrée à des activités agricoles permettant d’assurer la survie de cette communauté rurale. Le toponyme « Le Champ » affectant les terrains situés dans le prolongement nord- ouest du chantier, pourrait évoquer une destination agricole ancienne de cette par- tie du village. Le site de la Rue Georges Brusson se prolonge clairement au-delà de l’emprise de la fouille. La chronologie repose essentiellement sur la datation du mobilier céramique retrouvé dans le comblement des diverses structures. Il nous permet de situer globalement cette phase d’occupation du site aux VIe-VIIIe siècles en raison de la prééminence de céramique commune claire dite « bistre » dans les comblements (infra § 3.1.2).

2.2. L’occupation du Moyen Âge central

Cette phase d’occupation du site semble essentiellement consacrée à la production de céramique commune grise (Horizon II). Un four de potier, avec chambre de chauffe et aire de travail, a été fouillé. Quelques trous de poteaux situés à proximité sont éventuellement associés à cette structure (fig. 9).

Type de structure Nombre Four de potier 1 Trou de poteau 5 Tab. 5 : Horizon II ; les différents Trou de piquet 6 types de structure.

2.2.1. Le four de potier UF80

Constituant le vestige majeur de cette opération, le four UF80 (fig. 9, 23) présente un bon état de conservation (fig. 24, 25). Bien que les structures aériennes aient été arasées, la fouille a permis d’appréhender l’évolution de l’aménagement de cette structure au travers des différents niveaux de rechapage observés (fig. 26, 27, 28). Le seul dépotoir mis au jour est constitué par l’aire de travail elle-même, qui a été remblayée avec les rejets de cuisson du four au moment de la désaffectation de cette installation.

Etat I, phase 1 (fig. 29, 30 ; supra tab.6 ; annexe 1) Le four initial est excavé dans le substrat (fig. 33). La structure, orientée selon un axe nord-ouest/sud-est, est conservée sur une longueur totale de 4,60 m et sur une hauteur maximale de 0,67 m (194,78 m NGF). Il se compose d’une chambre unique, chambre de chauffe et laboratoire, de forme ovale de 2,38 m de long sur 1,78 m de large (fig. 34). L’entrée de cette cham- bre, gueule de four ou bouche à feu, à défaut d’être un alandier à part entière, mesure 0,26 m de long et présente une ouverture maximale de 0,50 m. Le fond du labora- toire, ou semelle 4 (US80.12, US80.15), est constitué par la base du creusement. Bien que fortement inclinée (environ 20%) vers la gueule, la sole marque un replat dans le fond du four. L’absence de tout support de sole surélevée ou de vase martyr indique que la charge repose directement sur le fond de la chambre de chauffe (nous le verrons précisément dans l’état III). Le fond sert ainsi à la fois de foyer et de sole, ce qui

45 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération 13% 13% Pendage 9% 20% 195.13 195.04 194.46 Z min 194.97 194.84 195.43 195.34 195.34 Z max 195.17 195.10 : destruc-

? : comblement de

; stockage ? ; stockage ? ; stockage ?

: renouvellement de la sole : renouvellement de la sole : renouvellement de la sole : four initial

: restauration du bord de la sole

fosse stockage ? cendrier niveau d’utilisation fosse cendrier production fosse stockage ? cendrier production niveau d’utilisation fosse cendrier fosse cendrier fosse stockage ? cendrier arrêt de la production l’aire de travail tion du four arrêt de la production / abandon arrêt de la production production Description fosse stockage ? extraction de matériau four initial fosse stockage ? extraction de matériau niveau d’utilisation production C C archéomagnétisme 14 14 Type archéomagnétisme prélev. terrain prélev.

o 23 / Ly-14260 40 / SEV 80 B 40 / SEV n / lab 41 / SEV 80 A 80 41 / SEV 35 / Ly-14261 35 / Ly-14261 976 Pic (AD) 965 – 1035 1020 892 -1017 905 – 1035 Datation (AD) 905 – 1035 975 – 1149 975 – 1149 80.17 ? 80.17 ? US ? 80.17 ? 80.17 ? 80.17 ? 80.2 80.4 80.11 80.18 80.3 80.6 80.8 80.18 80.7 US 80.18 80.5 80.14 80.1 80.9 80.12 80.10 80.13 80.16 80.15 1 2 Semelle / Sole 3 4 3 2 Rechapage 1 1 2 Phase 1 2 : données archéologiques relatives aux différents états du four UF80 aux différents relatives : données archéologiques

V IV III Etat 1 II Tab. 6 Tab.

46 2. Description des vestiges explique la longueur relativement importante et la forme de la chambre. La semelle et les parois de la chambre montrent des traces gris bleuté de surcuisson, d’une épais- seur de 0,04 m, qui témoignent de l’emplacement du foyer à l’entrée de la chambre. Ces traces sont visibles jusqu’au milieu de la semelle. Dans le fond du four, on peut observer une zone en arc de cercle de 0,40 m de large noircie par la circulation de la fumée. Si les parois du laboratoire observées sont verticales, la paroi du fond du four est plus difficile à restituer en raison de sa mauvaise conservation. Ce four fonction- nait initialement sans chemisage. Notons également, qu’au sud-est du laboratoire, le creusement du four a partiellement détruit un trou de poteau UF 104 remontant à la phase d’occupation antérieure (horizon I) (fig. 23). Le laboratoire débouche sur la fosse de travail qui est de forme ovale, de 2,30 m sur 1,70 m environ. Dans sa partie sud-ouest, les parois peu évasées ont une hauteur de 0,42m. Côté nord-est, un plan incliné courbe débouchant devant l’entrée du four, semble former une rampe d’accès à la fosse. Le fond de la fosse est très légèrement incliné vers la chambre de chauffe. Un replat irrégulier, plus ou moins large (0,70 m au maximum), en marque le pourtour. Il pouvait servir, côté sud-ouest de la fosse, sinon de banquette, du moins de marchepied permettant l’accès au four. L’aire de travail a ainsi une forme grossièrement ovale d’environ 2,20 m de large pour une longueur de 3,50 m au maximum. L’état initial de la fosse de travail est difficile à appréhender. Deux fosses, l’une ovale (US80.17), l’autre quadrangulaire (US80.18), en percent le fond au nord. Vraisemblablement inscrites dans l’extension de l’aire de travail, orientées selon l’axe longitudinal du four, et creusées successivement de manière à préserver un espace de travail suffisant dans la fosse, elles participent très probablement au fonc- tionnement de l’installation. Leur rôle reste cependant hypothétique : servir à l’extraction de matériaux pour l’entretien du four, permettre le stockage de combustibles, aider à l’évacuation des braises de la chambre. La fouille d’un atelier de potiers en forêt de La Lande, près de Rouen, donne à voir une batterie de deux fours remontant au VIIIe siècle, dont l’aire de travail ou « plate-forme de circulation entre les fours » est percée de plusieurs fosses, circulaires ou irrégulière, supposées être des fosse de stockage (Roy 1993). De fait, l’utilisation de ces creusements pouvait être plurielle. Il est donc possible que la fosse US80.17 ait été creusée dès l’état initial, sans pou- voir en apporter la preuve (fig. 35).

Etat I, phase 2 (fig. 31, 32 ; supra tab.6 ; annexe 1) La distinction d’une seconde phase nous est suggérée par l’observation d’une réfection sur le pourtour de la semelle (US80.12) (fig. 36). La rétractation due à l’alternance de phases de cuisson et de refroidissement endommage le fond du laboratoire, particulièrement en périphérie au contact avec les parois. A plus forte raison, une chambre de chauffe utilisée sans chemisage pouvait se révéler plus fragile. Cette restauration consiste en l’application d’un enduit argilo-sableux fin, tiré du substrat local, entre la partie conservée de la semelle et la base de la paroi. La bande ainsi formée, plus ou moins régulière et d’une largeur maximale de 0,07 m, présente des empreintes en forme de croissant accolées, tassées et lissées (fig. 37). Cela témoigne d’un travail fait à l’aide d’un outil ou objet à profil hémisphérique. La réparation est bien conservée dans la partie sud-ouest de la semelle où elle semble plus conséquente. Plus irrégulières et moins étendues au nord-est, des traces témoi- gnent néanmoins de ce même travail (fig. 38). La faible quantité de sédiment argileux nécessaire à la réparation de la semelle pourrait avoir été fournie par le creusement de la fosse US80.17. Cette fosse semble

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du reste recouper partiellement la rampe et la bordure de l’aire de travail, ce qui pourrait en suggérer la postériorité (fig. 35). Elle est ovale (1,60 sur 0,90 m environ), à profil en cuvette et profonde de 0,20 m par rapport au fond de la fosse de travail (fond à 194,63 m NGF) (fig. 48). Les traces d’un niveau d’utilisation du four (US80.13) lors de l’état 1, faiblement conservées dans le fond de la fosse de travail (environ 0,04 m), présentent une épaisseur un peu plus importante en bordure des parois de la fosse de travail. Consistant en un limon argileux gris foncé, ce niveau est mêlé de petits charbons, de fragments de terre cuite et de quelques tessons de céramique grise qui témoignent de l’activité du four.

Etat II : le premier rechapage (fig. 39, 40 ; supra tab.6 ; annexe 1) Suite au délabrement accentué de la semelle initiale, la mise en place d’une nouvelle sole est rendue nécessaire pour la poursuite de l’activité artisanale (fig. 41, 42). Ce premier rechapage (US80.9, US80.10) est constitué d’un important apport de limon argilo-sableux (substrat) mêlé de quelques tessons de céramique. Les lames minces ont attesté de l’utilisation du substrat local (cf. étude des lames, annexe 2, fig. 1). L’épaisseur de cette nouvelle sole, comprise entre 0,08 m et 0,15 m, assure à l’intérieur de la chambre de chauffe un pendage suffisant d’environ 9%, soit beau- coup moins important que précédemment. La sole est moins épaisse en bordure de parois, ce qui en explique aussi sa plus grande fragilité. A l’entrée du four, une cuvette irrégulière, peu profonde (environ 0,10 m au maximum), s’ouvrant et s’inclinant sur la fosse US80.18, a été succinctement obser- vée. Elle a pu être aménagée lors des travaux de rechapage et présente des traces de rubéfaction que l’on observe jusqu’au fond de la fosse US80.18. Cet aménagement devait être destiné à l’évacuation des braises de la chambre de chauffe. La faible rubéfaction de cette fosse peut s’expliquer par son curage fréquent, nécessaire à l’éli- mination du volume considérable de braises produites lors de la chauffe du four. De forme grossièrement quadrangulaire de 1,60 m sur 1,00 m environ, la fosse US80.18 est profonde de 0,37 m par rapport au fond de la fosse de travail (fond à 194,46 m NGF) (fig. 43). Elle présente des parois évasées et un léger surcreusement du fond au nord-ouest. Clairement postérieure à la fosse US80.17, elle marque un agrandissement de l’espace fossoyé vers l’axe du four, certainement afin de faciliter l’usage de l’installation (fig. 48). La semelle 3 montre les mêmes traces gris bleuté de surcuisson de l’entrée au milieu de la chambre (induration d’une épaisseur de 0,06 m) (fig. 44). Une zone noir- cie identique est visible au fond du four (fig. 45, 46). La bordure de la sole est moins abîmée que précédemment. Une forte reprise de la gueule du four et un entretien des parois de la chambre de chauffe ont également été effectués lors de ces travaux de renouvellement (fig. 44 à 47).

Etat III : le second rechapage (fig. 49, 50 ; supra tab.6 ; annexe 1) Aménagé selon le même mode opératoire que dans l’état 2, ce second rechapage (US80.6, US80.7) ménage un pendage de 13%, à nouveau accentué (fig. 51). Dès l’entrée du laboratoire, les mêmes traces gris bleuté de surcuisson épaisses de 0,05 m apparaissent sur la semelle 2 (fig. 52). A la gueule du four, la chape se termine en filet sur le niveau antérieur en formant une légère dépression. Quelques vestiges du niveau d’utilisation (US80.8) de cet état du four sont restés piégés lors de la restaura- tion de la sole postérieure (infra Etat IV). Ils consistent en un limon sableux gris noir, riche en charbons de bois, cendres et quelques fragments de terre cuite, ne contenant aucun tesson. On observe, dans le fond du laboratoire, l’extension de la semelle due à l’exhaus- sement de fait du niveau du four et les mêmes traces noircies. La partie sud-ouest de la sole est dans un état de fort délabrement.

48 2. Description des vestiges

La moitié nord-est de la semelle 2 a permis d’observer d’intéressantes traces circulaires visibles sur la sole (fig. 53, 54). De dimensions homogènes, comprises entre 0,11 m et 0,14 m de diamètre, elles ont été identifiées aux marques laissées lors de la cuisson par des récipients retournés et posés à même la sole. La surface de la semelle correspondant au diamètre intérieur du vase subit de fait une cuisson et une post-cuisson réductrices. Il en subsiste des traces plus ou moins circulaires, de couleur grise à noire (fig. 55). Seize traces relativement bien conservées ont ainsi pu être relevées sur la semelle. La disposition de ces traces, organisées en alignements épousant la forme du four, concentriquement et symétriquement placées par rapport à l’axe du four, sem- ble répondre à certains impératifs techniques d’optimisation du chargement et de la circulation des gaz chauds dans le laboratoire. La considération du diamètre maxi- mum théorique à la panse d’un pot d’un diamètre égal à celui des traces observées, s’oppose à une restitution de l’organisation d’un chargement. Au vu de leur encom- brement, l’impossibilité de disposer des pots globulaires produits dans le four selon le plan fourni par les empreintes relevées est flagrante. Cela suggère un placement, soit en quinconce, un pot sur deux, soit de petits éléments moins encombrants, tels des couvercles, mis dans l’intervalle entre deux pots trapus. Quoiqu’il en soit, le chargement devait être effectué de façon optimale, un four plein étant beaucoup plus facile à faire monter en température. Si ces traces sont assurément consécutives à la cuisson de récipients posés à l’envers, l’organisation du chargement du four selon le plan observé sur la sole de l’état 3 reste à expliquer.

Etat IV : le troisième rechapage (fig. 56, 57 ; supra tab.6; annexe 1) Ce dernier renouvellement de la semelle (US80.3, US80.4) est réalisé selon le même processus que précédemment avec un pendage de 13%. Les mêmes traces de surcuisson (d’une épaisseur de 0,07 m) et de noircissement du fond sont visibles sur la semelle 1 (fig. 58). On peut clairement voir les effets de rétractation de la sole en bordure de parois consécutives aux phases de cuisson et de refroidissement (fig. 59). La chape se développe au-delà de la gueule et se termine en filet sur le niveau de rechapage de l’état 2 (US80.10) en ayant piégé des vestiges du niveau d’utilisation de l’état antérieur (US80.8). La même configuration de l’entrée du four, en légère dépression permettant l’élimination des cendres, est suggérée. La paroi et une partie de la sole au fond du laboratoire sont abîmées postérieurement.

Etat V, phase 1 : le comblement de l’aire de travail (fig. 60, 61 ; supra tab.6 ; annexe 1) Au regard de la stratigraphie, le comblement de la fosse et de l’aire de travail est intervenu rapidement après la désaffectation du four UF80. Le four est alors encore en place car le remblaiement s’arrête à l’entrée du four (fig. 64). Les sédiments qui composent ce comblement présentent les mêmes caractéristiques : une matrice de limon sableux gris à gris foncé, mêlée de très nombreux charbons, de fragments de terre cuite provenant de la structure du four, et de céramique commune grise et tessons résiduels issus de l’horizon I. Si la stratigraphie ne révèle pas de trace d’abandon, on peut cependant envisager un phasage du comblement sur la base de la répartition plus ou moins importante de céramique recueillie dans les remblais : en effet, si le premier apport (US80.11) ne comporte que relativement peu de cérami- que, les remblais suivants (US80.14, US80.5), et particulièrement la dernière couche de remplissage (US80.2), en contiennent une quantité importante. Le matériel issu des derniers remblais, souvent peu fragmenté et comprenant de nombreux ratés de cuisson, est constitué par la céramique non marchande rejetée aux abords du four. Ce, ou ces dépotoirs devaient consister en tas formés par les rebuts des dernières

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cuissons effectuées dans le four, laissés par commodité aux abords de l’installation. Cette céramique et les analyses archéométriques effectuées dans le four ont permis de dater de cette installation entre la 2e moitié du Xe et la 1ère moitié XIe siècles (infra § 3.1.3).

Etat V, phase 2 : la destruction du four (fig. 62, 63 ; supra tab.6 ; annexe 1) Comme visible en coupe, la destruction du four intervient sans délai après le com- blement : les gravats retirés des vestiges du dernier laboratoire consistent essentielle- ment en éléments de terre cuite architecturale, fragments de parois du four, mêlé de très nombreux tessons de céramique commune grise (fig. 65).

Fonctionnement du four Le four mis au jour lors de la fouille Rue Georges Brusson, est d’un type inédit à Sevrey pour la période du Moyen Age central. Marc Besacier, artisan potier, a fortement contribué à éclaircir les nombreuses questions qui se posaient quant au fonctionnement de ce four et à la manière dont la céramique y était cuite ; nous le remercions très chaleureusement de sa disponibilité et de nous avoir fait profiter de ses vastes connaissances et sa grande expérience en matière d’artisanat potier. Ce four orienté au nord-ouest/sud-est, ne possède pas d’alandier à proprement parler. Son foyer est situé dans la partie avant de la chambre de chauffe, comme en attestent les traces de surcuisson observées sur les semelles du four. Cette chambre unique sert également de laboratoire. La charge à cuire est posée à même la semelle, a priori sans l’assistance d’éléments d’enfournement ni cales diverses, dans la moitié sud-est du four. Les vases sont posés retournés, certainement empilés les uns sur les autres selon une disposition logique et géométrique – dont la semelle 2 a clairement gardé les traces – propre à optimiser le chargement et la circulation des gaz chauds dans le laboratoire. L’inclinaison de la sole vers la fosse de travail améliore le tirage du four. Une dépression ou cuvette sommairement aménagée à la gueule du four sert vraisemblablement à faciliter le dégagement des braises du foyer vers une fosse creusée dans le fond de l’aire de travail ; cette fosse, implantée plus profondément que le niveau de travail, devait aussi avoir de facto un effet d’accentuation du tirage. Elle fonctionne aussi comme « préchauffage » de l’air aspiré par la cheminée dans le four, permettant ainsi une économie de combustible et une plus rapide montée en température. Ces braises, souvent superficiellement brûlées, sont récupérées et destinées à d’autres usages. La chauffe du four demande un travail long et une surveillance constante pour atteindre la température appropriée. En effet, la quantité de bois à brûler pour amener un tel four à des températures proches des 1000°C est énorme, sachant qu’il faut environ 5 tonnes de bois pour chauffer un four de 1 m3. Le petit bois (résineux, charmille, …) est privilégié pour la vitesse de sa flamme assurant une montée en température optimum. L’enfournement, presque permanent, de fagots de bois nécessite l’enlèvement des braises, insuffisamment caloriques, toutes les demie-heures environ. Ce débraisage est essentiel au maintien de la circulation d’air assurant le tirage du four, les braises produites obstruant rapi- dement l’entrée du four.

Restitution et comparaisons Le four fouillé Rue Georges Brusson appartient à un genre d’installation simple mis en œuvre avec une économie de moyens, à l’instar de ceux des Tupiniers. Le four présente cependant des différences par rapport à ces derniers : • forme ovale d’assez grandes dimensions (2,38 x 1,78 m) ; les fours des Tupiniers sont majoritairement circulaires.

50 2. Description des vestiges

• absence d’un véritable alandier – ici réduit à la portion congrue d’une bouche de four (L 0,26 m) – ; les alandiers du site voisin sont relativement courts quand même (L max. 0,52 m / four 3 phase 2). • étroitesse de la bouche à feu (0,50 m) ; les alandiers voisins sont nettement plus larges (l max. 0,84 / four 3 phase 2). • la chambre de chauffe, également conçue comme laboratoire, abrite le foyer, • absence de dispositif de surélévation de la charge par vases martyrs, la charge étant posée ici à même la semelle . • débraisage assuré par une fosse creusée dans le fond de l’aire de travail. • amélioration de fait du tirage horizontal par le creusement de cette même fosse. Si les éléments de parois trouvées dans le comblement du four, laissent pen- ser que le four de la Rue Georges Brusson appartient, de même que ceux des Tupiniers (Delor-Ahü, Simonin 2004 p. 59), au type four-cheminée à chambre uni- que de forme cylindrique ou tronconique, l’hypothèse d’une installation plus simple encore, de type four-talus, peut également être envisagée.

2.2.2. Les installations sur poteaux

Le faible nombre de structures en creux repéré (11 UF) rend incertaine toute inter- prétation sur la nature des vestiges rencontrés (fig. 9).

Alignement B : vestiges de bâtiment ? Rassemblés sur la base de leur datation dans le Moyen Age central, les trous de poteaux UF72, UF97 et UF98 forment un alignement de 7,80 m de long orienté globalement au nord-ouest/sud-est, légèrement divergeant par rapport à celui des Tab. 7 : données archéologiques relatives vestiges antérieurs. L’espacement irrégulier entre les UF et les limites d’emprise de aux trous de poteaux de la fouille n’ont pas permis d’appréhender le plan de ce vestige. Sa proximité avec le l’alignement B et autres de four incline à penser à un aménagement de nature artisanale. l’horizon II.

UF Z Bat/ Remarque D D L l sommet base Conser Plan Profil Mob Dat Interprétation Alig max min 72 NE B aménagement artisanal 0.52 0.45 195.18 195.00 0.18 ovale en cuvette X 10-11e TP avec négatif ? bâtiment? 0.45 0.26 97 NE B aménagement artisanal 0.50 0.37 195.24 195.11 0.13 ovale en U plat x 10-11e TP ? bâtiment? 0.37 0.37 98 NE B aménagement artisanal 0.38 0.38 195.34 195.14 0.20 circulaire en U plat X 10-11e TP ? bâtiment? 0.38 0.38 70 NE aménagement four ? 0.09 0.09 0.09 0.09 195.19 195.07 0.12 circulaire en V pointu X 10-11e TP piquet 74 NE aménagement four ? 0.12 0.12 0.12 0.12 195.19 195.13 0.06 circulaire en U rond X 10-11e TP piquet 75 NE aménagement four ? 0.25 0.25 0.28 0.25 195.19 195.01 0.18 ovale en V irrégulier X 10-11e TP 103 NE aménagement four ? 0.10 0.10 0.10 0.10 195.16 195.10 0.06 circulaire en U rond X 10-11e ? TP piquet 91 NE 0.10 0.10 0.13 0.10 195.35 195.24 0.11 circulaire en U irrégulier X 10-11e TP piquet 92 NE 0.15 0.15 0.15 0.15 195.33 195.29 0.04 circulaire en cuvette X 10-11e TP piquet 90 NE 0.16 0.16 0.18 0.16 195.36 195.31 0.05 circulaire en U rond 10-11e ? TP piquet 99 NE 0.25 0.25 0.33 0.25 195.23 195.21 0.02 ovale ? X 10-11e ? TP

Les trous de piquets (UF103, UF70, UF74) pourraient appartenir à des structures légères installées dans le cadre de l’atelier. Il en est de même des quelques trous de piquet repérés autour du four (UF90, UF91, UF92) (fig. 23).

51 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

2.3. Une structure médiévale mal datée

L’aménagement linéaire UF77 N’ayant livré que très peu de mobilier, l’aménagement UF77 n’a pu être situé chro- nologiquement de façon décisive au sein de la période médiévale (horizon I ou II). Cette structure linéaire irrégulière, à profil en U de 0,16 m de large, a été dégagée sur plus de 8 m de long (fig. 9). Elle est orientée nord-ouest/sud-est. Son extrémité nord-ouest correspond à la limite générale d’extension des vestiges, mais elle se prolonge hors emprise au sud-est (fig. 74). Marquant un très faible pendage sud- est/nord-ouest d’environ 1%, le fond de cet aménagement est situé entre 195,05 et 195,15 m NGF. Difficilement datable en raison de la pauvreté de son mobilier (un tesson de céra- mique bistre, un tesson de commune grise), l’interprétation de cette structure reste également problématique. Outre l’hypothèse d’une sablière basse proposée lors du diagnostic (Billoin 2006), il pourrait aussi s’agir de vestiges d’un fossé parcellaire ou, dans le cadre de l’occupation relative à l’activité du four, d’un aménagement lié à la délimitation de son espace ou à sa protection contre les intempéries.

2.4. Les vestiges du bas Moyen-Âge et/ou de l’Epoque Moderne

La fouille a dégagé huit structures qui attestent de l’occupation du site à la fin du Moyen Age ou à l’époque Moderne (fig. 9). Ils sont situés dans les parties sud/sud- ouest et nord-est du chantier.

Type de structure Nombre Adduction d’eau 1 Fosse 2 Fosse charnier 2 Fosse dépotoir 1 Tab. 8 : Horizon III ; les différents types de structure. Trou de poteau 2

2.4.1. La fosse UF2

Dans l’angle sud-ouest de la fouille, nous avons partiellement dégagé une fosse contenant un important dépôt de tuiles rectangulaires plates à crochet triangulaire (fig. 66), associé à de la céramique grise attribuée au groupe III de Renimel (infra § 3.1.4.). Elle présente un profil en cuvette et est conservée sur à 0,80 m (fond à 194,90 m NGF). Son comblement de gravats de démolition de toiture consiste en une suc- cession d’US plus ou moins riches en mobilier (fig. 68). Cette fosse est recoupée par l’important aménagement UF3 (fig. 67).

2.4.2. L’aménagement UF3

Observé sur une longueur de plus de 21 m, cet aménagement assimilé à un drain recoupe la fosse UF2 et le fossé UF4, et se prolonge hors du périmètre de la fouille (fig. 9, 67). Deux sondages profonds ont été nécessaires pour appréhender les limites et la nature de cet aménagement. Orienté sud-est/nord-ouest et creusée dans le substrat, cette structure linéaire d’environ 1,60 m de large à l’apparition a une profondeur de près de 2,50 m (fond

52 2. Description des vestiges

192,98 m NGF). Elle marque un léger pendage de près de 2% vers le nord-ouest. Le profil, en U dans la partie supérieure, se rétrécit rapidement pour atteindre au fond la largeur de 0,42 m (fig. 68). Des troncs de bois sommairement équarris sont placés à plat sur le fond (fig. 69, 70). Ils présentent à leur sommet un évidement linéaire, mal conservé, certainement en U, observé sur 0,06 m de profondeur et sur 0,10 m de large. Ce conduit sommital, ou rigole, devait être recouvert par un élément en bois (une planche ?), dont les traces ont été aperçues, permettant ainsi la circulation de l’eau. Le bois était suffisamment bien conservé dans le sondage 2 pour permettre un prélèvement (fig. 71). Le comblement, effectué rapidement, consiste en remblais de limon sableux recouvrant le bois, puis, à l’élargissement de la tranchée, en succes- sions de couches de substrat remanié. Dans le sondage 3, les remblais contiennent du mobilier (céramique et tuiles) provenant du fossé UF2 recoupé (infra § 3.1.4.). Le bois y est beaucoup plus mal conservé. Grâce aux informations que nous a aimablement communiquées Jean-Paul Bourguignon – que nous remercions ici d’avoir partagé ses connaissances -, cet aménagement semble pouvoir correspondre à un système de drainage ou d’adduc- tion d’eau. Il a pu en observer de similaires, bien que de dimensions supérieures, en contexte médiéval, servant à la vidange des étangs. Quoi qu’il en soit, la fonction de ce dispositif reste indéterminée dans le cadre du site et de ses environs.

2.4.3. Les fosses charniers

Deux fosses contenant des restes animaux ont été trouvées lors de la fouille (fig. 9). La fosse UF14, quadrangulaire (1,50 m sur 0,96 m), a livré le squelette complet d’un bovin (Bos taurus) qui avait peut-être été enterré pour des raisons sanitaires, à la suite d’une maladie (fig. 72). Le comblement de la fosse, profonde de 0,50 m (fond : 194,84 m NGF), contient un matériel céramique varié dont les fragments plus récents – céramique glaçurée – sont datés de l’époque Moderne (infra § 3.1.4.). Une autre fosse UF47, quadrangulaire de 2,60 m sur 1,20 m, contenait les restes d’un porc (Sus domesticus) (fig. 73). Elle est recoupée par les deux trous de poteaux UF45 et UF46 également attribuables au même horizon III (infra § 3.1.4.).

UF Z Bat/ Remarque D D L l sommet base Conser Plan Profil Mob Dat Interprétation Alig max min 45 SO 0.34 0.34 0.40 0.34 195.32 195.22 0.10 ovale en U rond X 14e-16e TP 46 SO 0.37 0.37 0.51 0.37 195.32 195.19 0.13 ovale en cuvette irrég. X 14e-16e TP

Tab. 9 : données 2.4.4. La fosse UF59 archéologiques relatives aux trous de poteaux de l’horizon Cette grande fosse ovale de 2,30 sur 1,86 m, conservée sur 0,30 m (fond : III. 194,80 m NGF), se trouve dans l’angle nord du chantier (fig. 9). Son com- blement présente une grande variété de mobilier (infra § 3.1.4.). Si les éléments les plus récents permettent de la dater de l’époque Moderne, son remplissage contient un nombre non négligeable d’éléments de terre cuite architecturale gallo-romain : tuiles de type tegula et fragments appartenant au système de chauffage à hypocauste. Ce matériel, qui présente des traces de forte recuisson, a pu être réutilisé dans le cadre d’un atelier de potier, comme éléments de fermeture ou de couverture d’un four. Il témoigne éga- lement de la proximité d’un bâtiment gallo-romain de qualité. Peut-être la fosse a-t-elle initialement servi à l’extraction de matériaux.

53 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

2.4.5. La fosse UF60

Proche de la fosse UF59, cette structure de plan quadrangulaire de 0,90 sur 0,68 m, orientée au sud-ouest/nord-est, est bien conservée (0,33 m ; fond : 194,73 m NGF). Son remplissage livre un mobilier attribuable aux temps Modernes (infra § 3.1.4.). La fonction de cette fosse reste inconnue.

2.4.6. Conclusion

Ces vestiges témoignent d’une occupation du site qui semble marquée par la réalisa- tion de travaux d’envergure concernant un système d’adduction d’eau. Cet ouvrage pourrait avoir été planifié dans le cadre d’un projet collectif tant le labeur semble colossal. Les autres vestiges renvoient à la pratique d’activités liées à l’agricultu- re, à l’artisanat éventuellement ou à la vie domestique (travaux de toiture sur une construction de qualité – UF2 -). Une incertitude propre au matériel de cette époque, assez mal daté, a commandé de conserver un vaste découpage chronologique à che- val sur deux époques, soit une datation comprise entre le XIVe et le XVIe siècle.

54 3. Mobilier et datation

3.1. Le mobilier céramique Clément Mani

Au centre des problématiques liées à la fouille de Sevrey – Rue Georges Brusson, le mobilier céramique nécessite une attention particulière. Notre objectif premier était de compléter les informations sur la chronologie des productions en caractérisant les ensembles clos et la production du four en les comparant aux références récentes dont nous disposons sur les ateliers de Sevrey. L’étude du four repéré au cours du diagnostic nous a permis d’enrichir, succincte- ment il est vrai, la typo-chronologie établie lors de la fouille de la zone de production de Sevrey – Les Tupiniers, située à environ 300 mètres de la zone considérée ici (Delor- Ahü, Simonin 2004). La bonne conservation du four a également fourni l’occasion de mettre en œuvre des analyses par archéomagnétisme directement sur une structure de cuisson et d’obtenir des datations sur des échantillons très fiables (infra § 3.2). Pour obtenir des résultats pouvant être comparés aux références existantes, nous avons défini un protocole d’étude proche de celui employé pour le mobilier du site des Tupiniers. Toutefois, les différences importantes entre les deux sites dans leur extension, la quantité et l’homogénéité du mobilier céramique et surtout dans la nature des vestiges ont nécessité une adaptation de la méthode employée. A la différence de la fouille des Tupiniers, la question s’est immédiatement posée du statut varié des ensembles céramiques, avec peu d’ensembles clos fiables, quelques ratés de cuisson et rebuts en contexte de production, mais aussi des rejets domestiques et des dépôts en position secondaire voire tertiaire. Il nous est aussi rapidement apparu que les structures identifiées appartiennent à au moins trois pha- ses d’occupation distinctes sur ce secteur. Nous avons choisi de présenter des planches basées sur la typo-chronologie définie par O. Simonin et A. Delor-Ahü (op. cit.), augmentées des formes propres au site de Sevrey – Rue Georges Brusson. Nous avons regroupé le mobilier céramique du site selon trois horizons chronologiques : en l’absence de stratigraphie permettant une data- tion relative des structures, nous avons dû considérer d’abord les lots de mobilier de chaque structure afin d’en déterminer l’appartenance chronologique globale. L’horizon I correspond à l’occupation du haut Moyen Age caractérisée par une domination qua- siment exclusive de la céramique dite « bistre ». Le mobilier céramique de l’horizon II provient presque exclusivement du four et peut être daté du Moyen-Age central (Xe-XIe s.). Enfin, l’horizon III est le moins homogène et regroupe des ensembles data- bles de la fin du Moyen-Age et du début de l’époque moderne. Ces horizons peuvent être mis en parallèle avec les groupes céramiques identi- fiés dans les travaux précédents sur Sevrey, notamment les groupes I, II et III définis par S. Renimel (Renimel 1974). Les formes présentes dans notre horizon I s’inscri- vent aussi tout à fait dans la typologie présentée pour le secteur I des Tupiniers. Les céramiques de notre horizon II, issues presque exclusivement du comblement du four, appartiennent au répertoire de formes du secteur II des Tupiniers, avec toutefois de légères variantes dans les types. Le matériel de l’horizon III ne dispose pas de parallèles ou de mobilier de comparaison dans les travaux récents sur Sevrey. Les contextes peu riches et très perturbés qui le composent n’autorisent pas à établir une typo-chronologie sur cette base. Nous avons donc choisi de présenter rapidement les quelques éléments qui le caractérisent.

55 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

3.1.1. Méthodologie

Les contextes issus de cette fouille sont très variés. Contrairement aux observations faites au cours des opérations précédentes à Sevrey, la majorité des découvertes ne sont pas directement liées à une activité de production céramique. Le faciès de ce site varie beaucoup selon les horizons. L’horizon I correspond à un habitat rural du haut Moyen Age, plutôt pauvre en mobilier, lié à une activité potière située en dehors de l’emprise de fouille. Cette occupation est attestée par une fosse-dépotoir, ce qui explique la richesse très ponctuelle de certains ensembles. L’horizon II, à l’articulation des Xe et XIe siècles, est constitué d’un atelier de potier représenté presque uniquement par le four, sans aucune fosse-dépotoir associée. Enfin, l’ho- rizon III correspond à une zone en marge de l’habitat et de la production, peut-être à vocation agricole, entre les derniers siècles du Moyen-Age et le début de l’épo- que Moderne. Ainsi, le mobilier céramique recueilli ne présente-t-il pas la richesse habituelle des contextes de production, à l’exception du four dans l’horizon II et de quelques ensembles dans l’horizon I. Sur le terrain, nous avons mené un échantillonnage classique, prélevant systéma- tiquement le mobilier issu de la fouille des structures par moitié.

Méthode d’inventaire et de quantification La méthode d’inventaire et de quantification employée, très classique, a dû être adaptée au volume important de céramiques issues du comblement du four. Parmi les méthodes de comptage utilisées, nous avons choisi les deux plus courantes, le nombre de restes (NR) et le nombre minimum d’individus (NMI). Ce choix per- met les comparaisons avec les précédentes découvertes sur l’atelier, mais aussi avec les nombreux sites d’habitat du haut Moyen Age identifiés comme appartenant à la même culture matérielle que Sevrey. Nous renvoyons aux travaux du PCR La céramique médiévale en Bourgogne (Ve-XVesiècles), notamment à la synthèse sur la céramique médiévale en Val de Saône (Petident, Poil 1995) et aux monographies du DARA no21 sur l’habitat rural du Ve au XIIe siècle en Bresse, Lyonnais et Dauphiné (Faure-Boucharlat et al. 2001). Le NMI est défini par le comptage après collage des bords différents, des fonds différents, des anses et autres éléments caractéristi- ques d’une forme en retenant la valeur la plus élevée et en pondérant si nécessaire (Arcelin, Tuffreau-Libre 1998, p. 141-157). La grande quantité de céramique grise au répertoire assez restreint issue du remplissage du four (3201 fragments pour un nombre minimum de 144 individus) a nécessité une adaptation de ce comptage. Le NMI a été défini sur la base des fragments de bord en additionnant les longueurs de lèvres conservées (mesurées à l’aide d’un mètre souple de type mètre de couturière) pour chaque type dans chaque diamètre et en divisant le total par le périmètre (dia- mètre x π) du vase. Les éléments caractéristiques comme les anses et becs de cruches ont là aussi servi de pondération. Plus proche de la réalité que le nombre de vases minimum (NVM) mis en place sur la base de la mesure de la corde des fragments de bord pour le site des Tupiniers, cette méthode de comptage comporte seulement le risque de sous-estimer un peu les catégories les mieux représentées. L’ensemble du mobilier livré par le site a été pris en compte, la relative pauvreté en mobilier des structures (mis à part le four) ne permettant pas une étude basée sur une sélection des seuls ensembles jugés représentatifs. Le tri du mobilier céramique a fait l’objet d’une base de donnée sur tableur Excel (cf. Inventaire 5), regroupant les informations suivantes : • le numéro d’unité de fouille (UF) • le numéro d’unité stratigraphique (US) • le mode de cuisson (A, B, AB) • le groupe de pâte

56 3. Mobilier et datation

• le genre du pot, forme ouverte (O) ou fermée (F) • la forme générique du vase, basée sur la typologie des Tupiniers • le type, basé sur la typologie des Tupiniers • le nombre minimum d’individus (NMI) selon le mode de calcul expliqué ci-des- sus • le nombre de restes (NR) • le nombre de fragments (FGT) de terre cuite architecturale comptabilisé à part des céramiques • les nombres de fragment de bords, panses, fonds, anses et becs • la longueur totale de lèvre mesurée (L lèvre) • le diamètre • l’horizon auquel les céramiques sont attribuées (I, II ou III) • le numéro de caisse • la présence d’une forme archéologiquement complète, le numéro de dessin éventuel

Définition des catégories céramiques et des horizons Si, dans le détail, nous avons identifié onze groupes de pâtes différents, la définition des grandes catégories céramiques est assez simple à Sevrey : la céramique com- mune à post-cuisson oxydante (cuisson en mode A), dite « céramique bistre », et la céramique grise à post-cuisson réductrice (cuisson en mode B). A ces deux catégo- ries largement majoritaires s’ajoutent quelques groupes de pâte à la fois oxydées et réduites, le cœur n’étant pas cuit sous la même atmosphère que la surface. Ces derniers groupes de pâte résultent soit d’une volonté délibérée des potiers d’obtenir un aspect particuliers en surface, soit de la nature de rebuts sans ambiguïté d’une partie du mobilier que nous avons récolté (ratés de cuisson, vases déformés, pots présentant des coups de flamme), impliquant des difficultés dans le contrôle de l’at- mosphère de cuisson. Ces catégories reflètent des distinctions chronologiques repérées dès les premiers travaux archéologiques sur Sevrey (groupe I (mode A), groupes II et III (mode B) de S. Renimel (Renimel 1974)), affinées dans les travaux récents (secteur I (mode A) et secteur II (mode B) d’O. Simonin et A. Delor-Ahü). Dans la continuité de ces travaux, on retrouve ce découpage dans les horizons I, II et III identifiés sur le site de la rue Georges Brusson qui se trouvent correspondre globalement aux groupes définis par S. Renimel. Plutôt que définir des lots céramiques en excluant les céramiques résiduelles d’un certain nombre d’ensembles choisis1, il nous a fallu définir des horizons 1 Le terme d’ « ensemble » définit regroupant toutes les structures (ou unités de fouilles) appartenant à une même le matériel issu d’un même fait phase chronologique. La faible amplitude stratigraphique du site, l’absence de archéologique tandis que celui de recoupement des vestiges, exception faite de rares structures, de même que l’ab- « lot » se rapporte à un regroupe- ment de pièces effectué sur la base sence de continuité entre les différentes phases d’occupation, ont favorisé une de critères techniques, spatiaux et certaine homogénéité des faciès céramique et facilité leur attribution à un hori- chronologiques. zon chronologique.

Limites de l’analyse céramologique L’étude céramologique qui suit nécessite quelques remarques préliminaires défi- nissant le cadre de ses apports mais surtout des lacunes qu’elle ne permet pas de combler. Nous avons déjà signalé la relative indigence des ensembles céramiques, à l’exception notable du four, réduisant ainsi la valeur des traitements statistiques et comparaisons basés sur des ensembles dont la représentativité statistique ne peut-être avérée. Une autre limitation des conclusions que l’on peut tirer vient du statut parti- culier du site : au sein du centre de production de Sevrey, dont l’activité potière est attestée par ailleurs pour toutes les périodes d’occupation du site de la rue Georges

57 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Brusson, les vestiges dans leur majorité ne sont pas directement liés à la production de céramique. Pour l’horizon I, le mobilier recueilli a donc un statut particulier dont les comparaisons sont à rechercher à la fois en contexte de consommation (pour la variété et la fréquence d’utilisation des formes les unes par rapport aux autres) et en contexte de production (pour l’abondance, très relative, du mobilier céramique présent dans les structures du haut Moyen Age). En raison de son occupation intermittente et de l’absence de stratigraphie, le site de la rue Georges Brusson ne nous permet malheureusement pas d’avancer sur une des problématiques récurrentes de la recherche archéologique sur Sevrey, à savoir la question du hiatus ou de la continuité de la production céramique entre les produc- tions dites bistres du « groupe I » et grises du « groupe II » (Renimel 1974, p. 53-54 ; Delor-Ahü, Simonin 2003, p. 66).

3.1.2. Horizon I

L’horizon I regroupe les vestiges liés à la phase d’occupation du haut Moyen Age, plus précisément centrés sur la période mérovingienne. Ils sont presque exclusive- ment concentrés dans la moitié sud-est de la zone excavée et se composent d’un grand fossé, de traces d’alignements et d’un ou plusieurs bâtiments sur poteaux, de fosses contenant des rejets domestiques, d’une fosse-dépotoir rassemblant des ratés liés à la production de céramique bistre et d’une sépulture isolée. La céramique issue des ensembles de l’horizon I totalise 1940 fragments pour un minimum de 198 individus. Relativement abondante si on la compare à des ensembles issus de sites de consommation de même période (les lots issus des sites de Château- Gaillard, Trévoux, Beynost, Lyon P. Audry et Poncin oscillent entre 1000 et 2500 NR au total, pour des surfaces décapées bien plus importantes : Faure-Boucharlat et al. 2001, fig. 18 p. 65), elle apparaît plutôt pauvre pour Sevrey en regard des ensem- bles de céramique bistre issus des opérations antérieures. Cela est dû, comme nous l’avons mentionné, au statut hybride des vestiges du haut Moyen Age sur le site de la rue Georges Brusson, vestiges d’habitat à proximité d’une zone d’activité potière située en dehors de l’emprise fouillée. La question de la valeur de représentativité statistique des ensembles du haut Moyen Age se pose donc, même si l’on est dans l’ordre de grandeur des lots issus de sites de consommation. En dehors de quelques restes osseux, le matériel de l’horizon I est exclusivement céramique. Il est composé presque exclusivement (94% des fragments) de cérami- ques communes dites « bistres » associant formes ouvertes et fermées à la morpholo- gie dérivée des productions antiques, comme celles produites dans le proche atelier de St Ambreuil – La Ferté (M. Joly 1996, p. 275-277).

Les pâtes Clairement identifiée comme une production cohérente dans plusieurs régions, « céramique du groupe I de S. Renimel » pour les uns, « céramique commune à pâte orange siliceuse» ou « à pâte orange » pour les autres, la céramique bistre revêt plusieurs appellations selon les auteurs et les régions. Elle reste marquée par un certain nombre de caractères qui la différencient des autres groupes céramiques (Mani 2004). Céramique commune, héritière des formes des céramiques communes gallo-romaines, elle est tournée puis cuite en atmosphère oxydante, ce qui lui donne sa couleur orangée. Tout d’abord, la régularité des for- mes et les nombreuses stries horizontales indiquent l’utilisation du tour. Le fond des vases est plat ou légèrement concave, décollé du tour à la ficelle, d’où la présence de traces et de petits bourrelets caractéristiques sur la face externe du fond. Ensuite, elle est décorée par incisions ou à la molette. Les décors incisés dessinent de fines

58 3. Mobilier et datation lignes horizontales ou ondulées, tandis que les décors à la molette, sont constitués de motifs géométriques simples appliqués en bandes horizontales. Enfin, sa couleur varie, autour de l’orange prédominant, du brun-rouge au beige, des variations impor- tantes pouvant être observées sur un même pot en raison de la cuisson mais surtout des coups de feu à l’utilisation qui noircissent la surface externe des pots. D’une manière générale, les produits des ateliers de la forêt de La Ferté ont en commun une couleur, quelle qu’elle soit, assez claire, « crème », justifiée par la composition des argiles utilisées (Mani 2002). Il est à noter que certaines céramiques récoltées rue Georges Brusson présentent un aspect bien cuit (surcuit ?) avec des couleurs plus soutenues et une pâte sonore et dure que l’on ne retrouve pas forcément sur les sites consommateurs. Ces caractères généraux sont associés à une grande homogénéité typologique qui singularise cette céramique dans un cadre bien plus large que la Bourgogne et le Chalonnais, seul lieu de production connu jusqu’à présent. L’étude physico-chi- mique de fragments de céramiques bistres provenant de sites consommateurs et des ateliers de la forêt de La Ferté, dont Sevrey est le mieux et le plus anciennement connu, a montré que, si une partie de ces produits a été largement diffusée depuis ces ateliers, il existe très certainement d’autres centres de production non identifiés – au moins pour le répertoire du service bistre, nous y reviendrons. Parmi les pâtes présentes dans l’horizon I et distinctes de la pâte bistre, on en retrouve des variantes occasionnelles, à savoir la pâte bistre réduite suite à un mau- vais contrôle de l’atmosphère de cuisson, à une surcuisson pour certains ratés ou à des coups de flamme liés à l’utilisation sur le feu de certains récipients, et la pâte orange à parois noires cuite en atmosphère oxydante puis réduite en fin de cuisson (notée « Ox-Red parois noires ») qui concerne 2% des exemplaires de l’horizon I. Notons aussi la présence d’une pâte « grise mi-fine » associée aux seuls gobelets biconiques, qui se caractérise par un cœur gris clair sans dégraissant apparent et une surface grise (peut-être engobée puis enfumée pour accentuer le rendu sombre) très lisse au toucher. Enfin, moins de 1% des fragments représentent la catégorie des céramiques communes grises de la période des tupins et sont liés à des pollutions en provenance des niveaux supérieurs.

Typologie La typologie des céramiques bistres a été complétée récemment à l’occasion de la fouille du secteur I du site de production des Tupiniers, qui constitue notre principale référence pour la description typologique des ensembles de l’horizon I (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 75-93). Nous renvoyons à la publication de cette typologie ouverte pour le détail de sa constitution et de l’établissement des différents sous-groupes (types) à l’intérieur de chaque forme (Delor-Ahü, Simonin 2005). Bien souvent, les types les moins bien représentés numériquement aux Tupiniers sont absents de notre répertoire. Sur le site de la rue Georges Brusson, les formes fermées sont très largement dominées par les ollae (plus de 56% de toutes les formes identifiées), pots à col court pas ou peu marqué et fond plat, de profil ovoïde, globulaire ou pansu. Le profil de la lèvre varie principalement au sein du « bandeau de première génération » selon la nomenclature établie par le Groupe de recherche sur la céramique du haut Moyen Age (Lenoble et al. 1997), sans (type P1 . pl. 1, no 1, 2) ou avec (type P3 ; pl. 1, no 3) gorge interne permettant de recevoir un couvercle. Le profil en bandeau droit ou légèrement incliné (type P4 ; pl. 1, no 4, 5, 6), plus rare, se rapproche du « bandeau de deuxième génération » selon cette nomenclature, à ceci près qu’il est ici majoritai- rement présent en pâte bistre et non en pâte à post-cuisson réductrice. Uniquement représenté dans les ensembles les plus anciens de la fouille des Tupiniers, l’appari- tion du type P4 semble bien distincte du phénomène des ollae « de la deuxième géné-

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ration » constaté à la charnière des VIe-VIIe s. dans le Lyonnais (Faure-Boucharlat et al. 2001, p. 70). Présentant souvent des traces d’utilisation au feu, les ollae servaient certainement de vases à cuire mais aussi pour le stockage ou le transport comme en atteste la grande variabilité des diamètres constatée sur les ensembles des Tupiniers. Les cruches à bec pincé (pl. 1, no 10, 11), ou sans bec (pl. 1, no 12), de profil glo- bulaire avec une anse en boudin nervuré s’accrochant sur la lèvre, sont aussi bien représentées (8,5% des individus identifiés pour l’horizon I). S’ajoutent à ces formes de façon ponctuelle (respectivement 2 et 3 individus dans l’horizon I), les marmites à large ouverture, à deux anses nervurées et bec verseur pour l’exemplaire au col complet reconnu dans l’UF 24 (pl. 2, no 1), et les bouteilles à col haut et petit dia- mètre d’ouverture. Les formes ouvertes, bien que minoritaires (30% des individus), restent assez diversifiées. Les bols carénés (pl. 2, no 5, 6), vases de service dérivés des formes en usage durant l’Antiquité tardive, sont majoritaires avec 10% des individus recen- sés. Viennent ensuite les mortiers (pl. 2, no 7 à 10), ou bols à collerette (presque 7% des individus), héritiers des formes antiques dont la fonction de préparation des aliments semble se perdre (absence de grains abrasifs sur la face interne, réduction du diamètre d’ouverture, bec verseur symbolique) au profit d’un rôle de vaisselle de table proche de celui des bols. Les bols (un bol hémisphérique) et jattes (deux jattes tronconiques et une indéterminée) devaient aussi servir à la présentation et à la consommation des aliments. Les gobelets complètent ce service de table : tron- coniques (quatre exemplaires), tulipiformes (1 ex. ; pl. 1, no 9) ou biconiques (10 ex., soit 5% des individus identifiés dans l’horizon I ; pl. 2, no 2), ils ont certainement servi de vases à boire, mais pas uniquement comme en témoigne la grande variabi- lité des diamètres des gobelets biconiques constatée aux Tupiniers. Cette dernière catégorie, aussi appelée gobelets tripartites ou anciennement « vases burgondes », se démarque par sa pâte « grise mi-fine ». Elle serait néanmoins produite sur place comme l’attestent les ratés de cuisson trouvés aux Tupiniers et l’étude de provenance effectuée en analysant la composition chimique de la pâte (Mani 2004). Enfin, cinq couvercles à rebord retravaillé ont été identifiés, dont le diamètre correspond à celui des gorges internes des ollae de type P3.

Le service bistre Les formes les mieux représentées restent les ollae, les cruches, les bols carénés et les bols à collerette, ou petits mortiers (plus de 75% des individus reconnus dans l’horizon I). L’association quasi systématique de ces quatre formes a été constatée de façon récurrente dans de nombreux contextes du haut Moyen Age en Val-de-Saône. Ce constat a amené Elise Faure-Boucharlat à créer la notion de « service bistre » (Faure-Boucharlat 2001). Comme cela a été clairement démontré lors de la fouille des Tupiniers, ce « fossile directeur » ne représente pas pour autant la totalité des productions en céramique bistre de Sevrey dont le répertoire est assez varié.

Datation Pour la datation, nous avons utilisé des références issues à la fois des contextes de consommation et de production. Le site des Tupiniers constitue bien évidem- ment notre référentiel principal pour sa proximité géographique, ses ensembles très importants qui ont abouti à une typo-chronologie très complète et surtout pour son statut de site de production. Sauf mention contraire, les éléments de datation pro- posés s’entendent donc par rapport aux ensembles et aux lots A (VIe-VIIe siècle), B (VIIe-VIIIe s.) et C (VIIIe-IXe s.) du secteur I de la fouille des Tupiniers. Un critère datant important de ce site est la proportion des vases décorés (lisse ou molette) pour chaque lot. Il n’a pu être utilisé ici faute de formes archéologiquement complètes en quantité suffisante sur lesquelles baser notre comptage.

60 3. Mobilier et datation

Le fossé UF4 Très pauvre en mobilier, ce fossé était déjà comblé lors du creusement des UF 2, 3, 5, 9, 10, 11, 13, 14 et 55. Le seul tesson trouvé dans son remplissage se distingue du reste du mobilier de l’horizon I. Il s’agit d’un fragment de mortier de type gallo-romain ((pl. 2, no 11) en céramique commune claire très proche des pâtes de l’atelier de l’atelier de St Ambreuil – La Ferté (II/IIIe s. ap. J.‑C.). Son attribution à une période chronologique est problématique car ces pâtes, d’origine locale, sont très difficiles à distinguer de celles des céramiques bistres qui ont utilisé des argiles provenant de la même couche géologique (sables et argiles de la forêt de La Ferté). De plus, même si ce n’est pas l’hypothèse la plus probable au vu du profil typiquement antique de ce mortier, rien n’exclu que nous ayons ici un exemplaire de céramique bistre « précoce », vu que la typologie des céra- miques bistres s’inspire très largement du répertoire antique. Au final, ce simple tesson, dont on ne sait même pas s’il est en position de rejet primaire, est un indice chronologi- que inexploitable ne permettant pas d’affiner la datation par chronologie relative de l’UF 4 (Antiquité, Antiquité tardive ou début du haut Moyen Age).

Les bâtiments et autres installations sur poteaux Constituant la majeure partie des UF de l’horizon I, les vestiges de trous de poteau ont livré du mobilier céramique de manière très inégale. Cette caractéristique est certainement due à la « pollution » du site par une activité de production de poterie relativement proche de cette zone d’habitat (mais en dehors de la zone fouillée) ayant fonctionné avant ou en même temps que le bâtiment. La présence ou l’absence de mobilier dans les remplissages ne paraît pour autant pas être un critère de datation comme cela avait pu être le cas pour un bâtiment du secteur I aux Tupiniers. Le mobilier céramique issu des trous de poteaux du bâtiment A totalise 430 tessons pour 45 individus (tab. 10). Il est homogène, largement dominé par les formes du service bistre (un peu plus de 75% des individus). Les formes fermées sont majoritaires (65%) et l’écrasante majorité des tessons est cuite en mode A (92,7 % pâte bistre). La proportion légèrement plus faible de formes fermées que dans les ensembles du secteur I des Tupiniers, où elle tourne autour de 80%, ne peut être utilisée com- me argument chronologique ici, puisque les observations faites aux Tupiniers d’une baisse de la part des formes fermées avec le temps contredisent celles effectuées en contexte de consommation (Faure-Boucharlat et al. 2001, p. 69) sur l’évolution glo- bale du vaisselier durant le haut Moyen Age. Les ollae représentent un peu plus de la moitié du service, ce qui serait un argu- ment de chronologie basse d’après les ensembles des Tupiniers. La prépondérance du type P1 vis-à-vis du type P3 irait aussi dans ce sens. La présence d’un exemplaire de bol hémisphérique est à signaler, ce critère ayant aussi été validé aux Tupiniers comme possible indicateur d’ensembles un peu plus tardifs (lots B et C). A l’inverse, la présence du type P4 est liée aux ensembles les plus précoces (lot A) des Tupiniers de même que celle d’un pot à anse de panier (lots A et B). En conclusion, le mobilier issu des ensembles du bâtiment A apparaît très clas- sique. Les quelques caractères distinctifs relevés indiquent que l’on se situe plutôt vers la fin de la période de production des céramiques bistres à Sevrey, c’est-à-dire vers les VIIe-VIIIe s. Les trous de poteau et alignements appartenant à l’horizon I et situés dans le quart nord-est de la fouille, totalisent 285 fragments pour 30 individus minimum (tab. 11). Les tessons cuits en mode A dominent là aussi très largement (92% de pâte bistre), même si une dizaine de fragments de commune grise est représentée au total et peut être assimilée à des pollutions liées à l’activité postérieure du four. La part des vases fermés est seulement de 60%, mais il faut noter que ce rapport est ici basé sur un faible nombre d’individus (15 fermés/10 ouverts). La même part est réservée au service bistre, peut-être pour les mêmes raisons.

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PATE FORME TYPE NR NMI % NR % NMI bistre *indéterminé *indéterminé 316 0 73,49% 0,00% bol caréné *indéterminé 3 2 0,70% 4,44% BC1 2 2 0,47% 4,44% bol hemisphèrique *indéterminé 1 1 0,23% 2,22% bouteille *indéterminé 2 2 0,47% 4,44% couvercle COUV2 1 1 0,23% 2,22% cruche *indéterminé 2 2 0,47% 4,44% CRUC1 1 1 0,23% 2,22% CRUC4 1 1 0,23% 2,22% 4 4 0,93% 8,89% gobelet biconique GB1 1 1 0,23% 2,22% mortier *indéterminé 1 1 0,23% 2,22% MOR1 1 1 0,23% 2,22% MOR2 1 1 0,23% 2,22% 3 3 0,70% 6,67% olla *indéterminé 1 1 0,23% 2,22% à anse de panier 2 2 0,47% 4,44% P1 55 12 12,79% 26,67% P3 7 7 1,63% 15,56% P4 1 1 0,23% 2,22% 66 23 15,35% 51,11% 399 39 92,79% 86,67% Ox-Red parois noires *indéterminé *indéterminé 5 0 1,16% 0,00% bol caréné BC3 1 1 0,23% 2,22% couvercle COUV2 1 1 0,23% 2,22% 7 2 1,63% 4,44% Red Ox *indéterminé *indéterminé 6 0 1,40% 0,00% 6 0 1,40% 0,00% bistre réduite *indéterminé *indéterminé 4 1 0,93% 2,22% couvercle COUV2 1 1 0,23% 2,22% 5 2 1,16% 4,44% commune grise *indéterminé *indéterminé 3 0 0,70% 0,00% 3 0 0,70% 0,00% grise Mi-Fine *indéterminé *indéterminé 5 0 1,16% 0,00% gobelet biconique *indéterminé 5 2 1,16% 4,44% 10 2 2,33% 4,44% TOTAL 430 45 100,00% 100,00%

Tab. 10 : Horizon I, bâtiment Les ollae ne représentent plus que 40% des formes identifiées. La présence majoritaire A ; répartition des céramiques du type P1 serait aussi un argument en faveur d’une datation basse de ces ensembles. par pâte, forme et type. L’exemplaire de gobelet tronconique fournit un terminus post quem, puisqu’il n’apparaît 2 On doit toutefois noter que ce type de que dans le lot le plus tardif du secteur I des Tupiniers (lot C : VIIIe-IXe s.)2. gobelet apparaît déjà vers le milieu du La combinaison de critères identifiés comme discriminants des ensembles e VI s. sur les sites de consommation anciens et récents du secteur I des Tupiniers conduit à proposer une datation plutôt au Sud et à l’Est de notre zone géogra- phique, et qu’il y est bien représenté à basse pour nos lots issus du bâtiment A et des trous de poteau à proximité du four, e e partir du milieu du VIIe s. (Faure-Bou- vers les VII et VIII s. La coexistence de ces caractères indique peut-être un fonc- charlat et al. 2001, p. 68). Le décalage tionnement sur une durée assez longue de ces installations, ou encore la pollution chronologique observé entre l’aire des lots par une masse de tessons plus anciens (rejets de production) qui couvrait bourguignonne et la région Rhône- peut-être le sol au moment de leur implantation.

62 3. Mobilier et datation

PATE FORME TYPE NR NMI % NR % NMI bistre bol caréné BC3 1 1 0,35% 3,33% couvercle COUV2 2 2 0,70% 6,67% cruche CRUC1 1 1 0,35% 3,33% *indéterminé 1 1 0,35% 3,33% 2 2 0,70% 6,67% gobelet tronconique GT3 11 1 3,86% 3,33% gobelet tulipiforme *indéterminé 1 1 0,35% 3,33% jatte tronconique JT3 1 1 0,35% 3,33% mortier MOR1 8 2 2,81% 6,67% olla P1 5 5 1,75% 16,67% P3 1 1 0,35% 3,33% P3/4 1 1 0,35% 3,33% P4 1 1 0,35% 3,33% *indéterminé 11 2 3,86% 6,67% 19 10 6,67% 33,33% *indéterminé 218 4 76,49% 13,33% 263 24 92,28% 80,00% commune grise pot à lèvre éversée POT2 2 2 0,70% 6,67% *indéterminé 8 0 2,81% 0,00% 10 2 3,51% 6,67% commune grise parois olla P4 1 1 0,35% 3,33% noires 1 1 0,35% 3,33% grise Mi-Fine gobelet biconique GB1 2 1 0,70% 3,33% *indéterminé 1 1 0,35% 3,33% 3 2 1,05% 6,67% *indéterminé 1 1 0,35% 3,33% 4 3 1,40% 10,00% Ox-Red parois noires *indéterminé 7 0 2,46% 0,00% 7 0 2,46% 0,00% TOTAL 285 30 100,00% 100,00%

Les fosses Tab. 11 : Horizon I ; répartition Les fosses constituent les ensembles qui ont livré le plus de céramique dans l’ho- des céramiques dans les trous rizon I. De comblement et de nature variés, elles se répartissent entre des fosses de de poteaux dans le secteur du rejet domestique et une fosse-dépotoir liée à la production de céramiques bistres. four par pâte, forme et type.

La fosse-dépotoir de poterie UF24 Cette fosse-dépotoir est le seul élément sur la fouille attestant directement d’une Alpes, pour les contextes fournissant activité de production à proximité du site pour cette période. Elle a été identifiée et de la céramique bistre, est un constat entièrement fouillée au cours du diagnostic (ST 2 : Billoin 2006). Le mobilier céra- récurrent que l’apport des datations absolues n’a pas encore permis de mique n’ayant pu faire l’objet d’une étude à cette occasion, nous avons intégré le résoudre pleinement. matériel du diagnostic à notre travail en accord avec le SRA et l’INRAP. Le mobilier de l’UF24 (tab. 12) se distingue nettement du reste de l’horizon I par son abondance (534 fragments), sa fragmentation moins importante, un nombre élevé de formes archéologiquement complètes (5 FAC sur 24 individus) et de ratés de cuisson. La localisation de cette petite fosse au remplissage dense, dans l’axe de circulation supposé du bâtiment A, plaide pour une non contemporanéité des deux structures.

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Tous ces éléments coïncident pour indiquer une fosse-dépotoir où ont été rejetés des ratés liés à une activité de production céramique certainement très proche du site : remplissage rapide composé essentiellement de céramiques, présence de sur- cuits et de vases déformés, nombre relativement faible d’individus en raison des nombreux collage, faible fragmentation, homogénéité du remplissage. Regroupant 79% des formes, le service bistre est très bien représenté. Le répertoire est uniquement en pâte bistre, à laquelle on peut rattacher la pâte Ox-Red parois noires (céramique bistre engobée et/ou enfumée ?), à l’exception d’un gobelet biconique en pâte grise mi-fine (pl. 2, no 2). Il est assez varié et atypique. Tout d’abord, les mortiers en sont absents. Au contraire, des formes plus rares sont représentées comme une marmite à deux anses (exemplaire au col complet muni d’un bec et portant un décor incisé de lignes ondulées), une jatte tronconique (forme présente uniquement dans l’ensemble le plus récent du secteur I des Tupiniers), une jatte à lèvre plate et des pots de type P5 (lèvre carrée). Les ollae sont bien représentées (54%) et le type P1 toujours majoritaire. Au final, les caractéristiques de cet ensemble incitent à proposer une datation plutôt basse (VIIIe s.) d’après les ensembles des Tupiniers. Cette identification peut être considérée comme fiable puisque nous sommes ici aussi dans un ensemble lié au rejet rapide de rebuts de production de céramique bistre.

PATE FORME TYPE NR NMI % NR % NMI bistre «Marmite» à bec pincé 24 1 4,49% 4,17% bol caréné BC3 23 3 4,31% 12,50% cruche CRUC1 16 1 3,00% 4,17% CRUC4 21 1 3,93% 4,17% 37 2 6,93% 8,33% jatte à lèvre plate 2 1 0,37% 4,17% jatte tronconique JT1 3 1 0,56% 4,17% olla *indéterminé 4 0 0,75% 0,00% P1 10 7 1,87% 29,17% P3 7 4 1,31% 16,67% P5 3 2 0,56% 8,33% 24 13 4,49% 54,17% *indéterminé 374 0 70,04% 0,00% 487 21 91,20% 87,50% Ox-Red parois noires bol caréné BC1 23 1 4,31% 4,17% 23 1 4,31% 4,17% commune grise couvercle COUV2 1 1 0,19% 4,17% *indéterminé 1 0 0,19% 0,00% 2 1 0,37% 4,17% grise Mi-Fine gobelet biconique GB1 22 1 4,12% 4,17% 22 1 4,12% 4,17% TOTAL 534 24 100,00% 100,00%

Tab. 12 : Horizon I, UF24 ; Les fosses-dépotoirs UF 23 et UF69 répartition des céramiques par Ces deux fosses ont certainement fonctionné comme dépotoir domestique occasionnel, pâte, forme et type. leur stratigraphie alternant des phases de remplissage rapide (rejet), avec beaucoup de tessons et peu de matrice encaissante, et phases de remplissage lent (sans rejet) avec une matrice fine et très peu de matériel. Leur mobilier apparaît comme plutôt d’origine domestique car il ne contient pas de ratés de cuisson, tout juste quelques tessons un peu surcuits (coups de flammes ?), ce qui n’entame pas les qualités techniques du vase.

64 3. Mobilier et datation

L’UF23 s’inscrit pratiquement au centre de la « grande pièce » du bâtiment A. Comme pour l’UF 24, la question se pose de la pertinence de ce type d’installation en plein dans le passage. Sa contemporanéité avec le bâtiment A n’est donc pas certaine. Le mobilier de l’UF23 est relativement riche avec 286 fragments pour un minimum de 37 individus (tab. 13). Les vases fermés représentent 72% des formes. Le service bis- tre représente 86% des formes identifiées (critère de datation basse), dont les deux tiers sont des ollae. Ces pots sont toujours dominés par le type P1 (critère de datation basse) et les bords en bandeau droit de type P4 sont bien représentés. La présence de deux gobelets tronconiques fournit à nouveau un terminus post quem permettant de resserrer la datation de l’UF autour des VIIe- VIIIe s. (lot C des Tupiniers).

PATE FORME TYPE NR NMI % NR % NMI bistre «Marmite» *indéterminé 1 1 0,35% 2,70% bol caréné *indéterminé 2 2 0,70% 5,41% BC1 2 1 0,70% 2,70% 4 3 1,40% 8,11% cruche *indéterminé 1 1 0,35% 2,70% gobelet biconique GB2 1 1 0,35% 2,70% gobelet tronconique GT1 2 2 0,70% 5,41% mortier MOR1 8 1 2,80% 2,70% MOR2 2 2 0,70% 5,41% 10 3 3,50% 8,11% olla P1 45 12 15,73% 32,43% P3 9 7 3,15% 18,92% P4 4 4 1,40% 10,81% P7 1 1 0,35% 2,70% 59 24 20,63% 64,86% *indéterminé 205 0 71,68% 0,00% 283 35 98,95% 94,59% bistre réduite *indéterminé 2 1 0,70% 2,70% 2 1 0,70% 2,70% grise Mi-Fine gobelet biconique *indéterminé 1 1 0,35% 2,70% 1 1 0,35% 2,70% TOTAL 286 37 100,00% 100,00%

La fosse UF69 est une fosse assez profonde située dans la partie nord du site. Son Tab. 13 : Horizon I, UF23 ; remplissage se sépare distinctement entre phases de rejet volontaire et comblement répartition des céramiques par sans mobilier (fig. 19). Les collages qui ont pu être effectués entre les US inférieures pâte, forme et type. et supérieures démontrent que le comblement s’est effectué sur un temps relative- ment court. Nous en avons donc regroupé les données (tab. 14). Cet ensemble totalise 210 fragments qui composent 34 individus au minimum. Les tessons semblent provenir de rejets domestiques, l’absence de ratés de cuisson et la relative pauvreté de cette fosse en regard de sa taille étayant cette hypothèse. Le service bistre constitue près de 88% des formes présentes (critère de datation haute : lots A et B des Tupiniers). La proportion de vases fermés est forte avec 72% des individus identifiés. Lesollae dominent avec 48% de l’ensemble, mais le type P1 est en minorité face au type P3 (critère de datation haute : lots A et B des Tupiniers). Ces éléments convergent pour proposer une datation centrée sur les VIe- VIIe s., c’est-à- dire un peu plus tôt que les autres ensembles de l’horizon I.

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PATE FORME TYPE NR NMI % NR % NMI bistre bol caréné *indéterminé 1 1 0,48% 2,94% BC2 2 2 0,95% 5,88% BC3 1 1 0,48% 2,94% BC6 1 1 0,48% 2,94% 5 5 2,38% 14,71% couvercle COUV2 1 1 0,48% 2,94% cruche *indéterminé 13 3 6,19% 8,82% CRUC1 0 1 0,00% 2,94% 13 4 6,19% 11,76% mortier MOR1 3 3 1,43% 8,82% olla P1 19 5 9,05% 14,71% P3 43 11 20,48% 32,35% 62 16 29,52% 47,06% pot à bord rentrant *indéterminé 1 1 0,48% 2,94% *indéterminé *indéterminé 117 1 55,71% 2,94% 202 31 96,19% 91,18% bistre réduite cruche CRUC1 2 1 0,95% 2,94% *indéterminé *indéterminé 1 0 0,48% 0,00% 3 1 1,43% 2,94% grise Mi-Fine bouteille *indéterminé 3 1 1,43% 2,94% gobelet *indéterminé 1 1 0,48% 2,94% *indéterminé *indéterminé 1 0 0,48% 0,00% 5 2 2,38% 5,88% TOTAL 210 34 100,00% 100,00%

Tab. 14 : Horizon I, UF69 ; Les autres fosses UF 66 et UF94 répartition des céramiques par Le mobilier céramique des deux autres fosses de l’horizon I semble aussi issu de pâte, forme et type. contextes domestiques. Moins abondant que pour les fosses précédentes (143 frag- ments au total ; UF 66, 2 individus ; UF 94, 18 individus) et ne présentant pas de caractères permettant d’individualiser clairement un ensemble, nous avons choisi de le traiter de façon groupé (tab. 15). Peu ou pas stratifiées, contenant un mobilier assez fragmenté, ces fosses ont certainement été comblées par de la terre déjà mélan- gée aux tessons que nous avons retrouvés. Rien n’indique un rejet volontaire des céramiques dans ces fosses. Nous nous limiterons donc aux constats d’usage. 88 % des individus appar- tiennent au service bistre. Les ollae représentent ici 73% des formes (et même 77% pour l’UF94), le bandeau droit de type P4 étant présent en trois exemplai- res. La présence d’un gobelet tronconique serait un critère tendant vers une data- tion basse (lot C des Tupiniers).

66 3. Mobilier et datation

UF PATE FORME TYPE NR NMI UF66 bistre olla P3 2 2 *indéterminé 30 0 32 2 grise Mi-Fine *indéterminé 2 0 2 0 34 2 UF94 bistre gobelet tronconique GT1 1 1 olla P1 8 6 P3 5 5 P3/4 1 1 P4 3 2 17 14 *indéterminé 87 0 105 15 bistre réduite bol caréné BC5 1 1 cruche 1 1 2 2 grise Mi-Fine gobelet biconique 2 1 2 1 Tab. 15 : Horizon I, UF66 109 18 et UF94 ; répartition des céramiques par pâte, forme et TOTAL 143 20 type.

Les structures diverses

Les structures allongées UF5 et UF8 Les structures allongées, très arasées, ont malheureusement livré très peu de mobi- lier céramique (15 fragments au total). La présence exclusive de tessons en pâte bistre suggère de les placer dans l’horizon I (tab. 16).

UF PATE NR NMI UF 5 Bistre 3 0 bistre réduite 2 0 5 0 UF 8 Bistre 10 0 Tab. 16 : Horizon I, UF5 10 0 et UF8 ; répartition des céramiques par pâte, forme et TOTAL 15 0 type.

La sépulture UF30 Le mobilier associé à cette sépulture compte seulement 33 fragments (tab. 17). En raison de son aspect très roulé et fragmenté, il n’est possible d’identifier que trois individus (2 ollae de type P4 et 1 olla de type P1). A l’évidence, les tessons provien- nent de la surface au moment du creusement de la petite fosse. L’absence totale de fragments ne présentant pas cet aspect roulé et de fragments de commune grise nous amène à placer l’inhumation plutôt après l’abandon du bâtiment A et avant l’horizon II, peut-être dans la césure d’occupation du site vers le IXe s.

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PATE FORME TYPE NR NMI bistre Olla P1 1 1 P4 2 2 3 3 *indéterminé 27 0 30 3 grise Mi-Fine *indéterminé 1 0 1 0 Ox-Red parois noires *indéterminé 2 0 Tab. 17 : Horizon I, UF30 ; Total Ox-Red parois noires 2 0 répartition des céramiques par pâte, forme et type. TOTAL 33 3

Conclusion La présence d’un seul type de production ne fournit qu’une fourchette chronologi- que assez large. La typo-chronologie établie sur le site de production des Tupiniers, immédiatement voisin, constitue la meilleure référence disponible, à la réserve près que l’horizon I de la rue Georges Brusson n’est pas un site de production céramique, bien que probablement lié indirectement à cette activité. L’indigence des ensembles ne permet pas vraiment de proposer une datation pré- cise même si quelques éléments fournissent un terminus post quem pour plusieurs ensembles autour des VIIe-VIIIe siècles. De même, l’absence des produits en céra- mique grise indique que nous nous plaçons avant le début de cette production, qui intervient au IXe siècle (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 85). L’augmentation de la part des formes fermées et des céramiques à post-cuisson réductrice (mode B) constatée de manière globale pour le vaisselier des habitats du haut Moyen Age du Lyonnais et Dauphiné (Faure-Boucharlat et al. 2001, fig. 16 et 17) n’est pas perceptible ici. Ponctuellement, des arguments tels que la présence de certaines formes (dans l’ordre chronologique : ollae de type P4 et P5, gobelet tulipiforme, récipient à anse de panier, bol hémisphérique, gobelet tronconique) ou la prépondérance d’un type par rapport à un autre (BC1/BC2, CRUC1/CRUC4, P3/P1 et la part dévolue au ser- vice bistre) permettent de réduire un peu cet intervalle. Certains critères récurrents, comme la domination des ollae de type P1 et la présence du gobelet tronconique, fournissent un terminus post quem qui incite à resserrer la datation de l’horizon I autour des VIIe et VIIIe siècles. C’est notamment le cas pour la fosse-dépotoir UF 24 où l’association de la jatte à lèvre plate et du gobelet tronconique permet de proposer une datation autour du VIIIe siècle (lot C des Tupiniers). Mais les éléments de phasages sont encore peu étayés et les ensembles de l’horizon I ont une faible représentativité statistique. De plus, des caractères discriminants des lot A (VIe-VIIe s.), lot B (VIIe-VIIIe s.) et lot C (VIIIe- IXe s.) des Tupiniers sont mélangés dans la plupart de nos ensembles (tab. 18).

68 3. Mobilier et datation

Caractère discriminant UF 69 Bâtiment A TP secteur UF 23 UF 94 UF 24 Lots des du four Tupiniers olla P4 X X X X A olla P5 X A, B Gobelet.tulipiforme X A, B BC1 majoritaires X X A, B olla P3 majoritaires X A, B CRUC1 majoritaires X A, B vase à anse de panier A, B bol hémisphérique X B jatte à lèvre plate X B olla P1 majoritaires X X X X X C service bistre X X X C < 85% NMI (88) (79,55) (60) (86) (88,89) (79) gobelet tronconique X X X X C % vases fermés (NMI) 72,73 65,91 (60) 72,22 81,82 53,46 % mode A (NR) 96,19 92,79 92,28 98,95 96,33 91,20 % mode A (NMI) 91,18 86,67 80 94,59 83,33 87,50

3.1.3. Horizon II Tab. 18 : Horizon I ; spécification des principaux Les structures du Moyen-Age central qui composent l’horizon II totalisent 4013 tes- ensembles et des caractères discriminants identifiés d’après sons pour 238 individus au minimum. Localisées presque exclusivement dans le les lots du secteur I des quart nord-est de la fouilles, elles se regroupent autour du four UF80 qui a fournit la Tupiniers. quasi-totalité des céramiques de cet horizon (98%). L’alignement de trous de poteaux en bordure de fouille UF72, UF97 et UF98 a été rattaché à cet horizon en raison de la présence de céramique commune grise dans leurs remplissages. Il en est de même pour l’UF75 et les trous de piquet UF91 et 92 à proximité immédiate du four.

Les pâtes (tab. 19) Le fossile directeur de cet horizon est la céramique commune grise cuite en mode B qui domine presque exclusivement la vaisselle de terre dans de nombreuses régions à partir du IXe siècle et durant plusieurs siècles. A Sevrey, cette céramique correspond au « groupe II » de S. Renimel (Renimel 1974, p. 49) et aux productions du secteur II de la fouille des Tupiniers (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 94). Souvent décrite comme gros- sière et rugueuse en raison de sa nature très siliceuse, cette céramique de teinte variant du gris clair au gris foncé bleuté contient de gros grains de quartz et d’oxydes de fer. Nous en avons distingué une variante assez courante, la céramique commune grise à paroi(s) noire(s). Cette dernière se singularise par une ou deux surfaces généralement lissées ayant subit un traitement d’enfumage probablement volontaire lui donnant un aspect extérieur très noir. Omniprésentes, les céramiques communes grises avec ou sans parois noires constituent 84% des tessons de l’horizon II. L’atmosphère de cuisson sem- ble généralement bien maîtrisée, à quelques exceptions près pour lesquelles la pâte n’a pas toujours été uniformément réduite. La question de l’intentionnalité se pose pour cer- tains exemplaires à paroi(s) noire(s) dont le cœur de la pâte est fréquemment oxydé : nous les avons regroupés dans la catégorie de pâte « Ox-Red parois noires » qui représente 2,79% des tessons de l’horizon II. Les 13% restants appartiennent aux catégories de pâtes représentées dans l’ho- rizon I (bistre, bistre réduite, grise mi-Fine, …) et, malgré une part qui peut paraître

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PATE FORME NR NMI % NR % NMI bistre «marmite» 1 1 0,02% 0,42% *indéterminé 442 2 11,00% 0,84% bol caréné 5 5 0,12% 2,10% bouteille 1 1 0,02% 0,42% couvercle 2 2 0,05% 0,84% cruche 4 4 0,10% 1,68% gobelet biconique 1 1 0,02% 0,42% jatte 1 1 0,02% 0,42% mortier 3 3 0,07% 1,26% olla 35 35 0,87% 14,71% 495 55 12,32% 23,11% bistre réduite *indéterminé 9 3 0,22% 1,26% couvercle 2 2 0,05% 0,84% gobelet tronconique 2 1 0,05% 0,42% olla 5 5 0,12% 2,10% pot à lèvre éversée 14 1 0,35% 0,42% 32 12 0,80% 5,04% commune grise *indéterminé 2882 1 71,75% 0,42% bassin 5 5 0,12% 2,10% couvercle 1 1 0,02% 0,42% cruche 44 26 1,10% 10,92% marmite 2 2 0,05% 0,84% olla 4 4 0,10% 1,68% oule 271 95 6,75% 39,92% pot à lèvre éversée 32 16 0,80% 6,72% 3241 150 80,68% 63,03% commune grise parois noires *indéterminé 105 0 2,61% 0,00% cruche 8 4 0,20% 1,68% oule 14 9 0,35% 3,78% 127 13 3,16% 5,46% grise Mi-Fine *indéterminé 3 0,07% 0,00% gobelet 1 1 0,02% 0,42% 4 1 0,10% 0,42% Ox-Red parois noires *indéterminé 101 0 2,51% 0,00% cruche 4 2 0,10% 0,84% oule 7 4 0,17% 1,68% 112 6 2,79% 2,52% Red Ox *indéterminé 4 0,10% 0,00% oule 2 1 0,05% 0,42% 6 1 0,15% 0,42% TOTAL 4017 238 100,00% 100,00%

Tab. 19 : Horizon II ; répartition des céramiques par pâtes et par formes

70 3. Mobilier et datation encore importante, peuvent être considérés comme résiduels. Les principales raisons en sont leur aspect très roulé, leur position stratigraphique essentiellement dans les recharges des semelles du four (apport de matériaux extérieurs) et une ambiance générale teintée par les rejets de production de la période précédente.

Typologie Le répertoire typologique de l’horizon II est peu varié et correspond globalement au « groupe II » de S. Renimel (Renimel 1974, fig. 21-26) et au mobilier du secteur II de la fouille de Sevrey-Les Tupiniers (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 94 à 99.). Il est presque exclusivement dominé par les formes fermées (plus de 95 % des formes identifiées), à l’exception de rares bassins.

Les pots à cuire succédant aux ollae du haut Moyen Age se divisent en deux caté- gories : les pots à lèvre en bandeau dite de troisième génération, ou oules, et les pots à lèvre éversée. Ils conservent une forme globulaire et un col court peu marqué tandis que le fond plat décollé à la ficelle est ici remplacé par un fond lenticulaire rectifié après enlèvement du tour. Les diamètres varient de 11 à 18 cm avec une nette préférence pour 14 cm, marque d’une standardisation importante. Les parois sont tellement plus fines que pour les céramiques de l’horizon I, que l’on peut envisager un travail d’affinement par frappe après le tournage et le début du séchage. Cette hypothèse a été formulée par Marc Besacier sur la base des comparaisons ethnogra- phiques, cette technique permettant d’obtenir un vase dont les parois seraient trop fines pour supporter son poids lors du tournage. Beaucoup de pots présentent des cannelures sur le tiers supérieur de la panse qui compensent peut-être l’absence de décoration tout en répondant à la même exigence de renforcement des parois. Les pots à lèvre en bandeau (POT1) ont été distingués sur ce site en trois sous-types. Le sous-type POT1a se caractérise par une lèvre en bandeau peu éversée et peu creusée, le bandeau tombant et se décollant légèrement de la panse (pl. 3, no 1, 2). Le sous-type POT1b, le plus fréquemment recensé, possède une lèvre en bandeau qui est toujours peu éversée, avec un bandeau horizontal peu creusé qui ne se décolle pas de la panse (pl. 3, no 3). Enfin, le sous-type POT1c (souvent appelé « bandeau à axe divergent » dans la bibliographie) est singularisé par une lèvre en bandeau plus éversée que les autres avec un bandeau plus creusé, tombant et nettement décollé de la panse (pl. 3, no 4, 5). Faute d’éléments de comparaison, la distinction de ces sous-types ne permet pas actuellement de donner des informations chronologiques plus précises. On remarque simplement des constantes dans leur proportion relative : les POT1b comptent pour presque la moitié, les POT1a pour un tiers et les POT1c pour environ les 17% restants.

Les pots à lèvre éversée (POT2) se caractérisent par une lèvre éversée en bourrelet fortement marquée par une gorge interne (pl. 3, no 6, 7). Avec 16 individus identifiés dans le four, ils représentent 10% des formes en céramique sombre.

Les cruches à bec ponté identifiées (32 individus) correspondent au type C2 des Tupiniers : possédant une large lèvre horizontale de section arrondie, elles sont munies d’un bec ponté et d’une large anse opposée qui s’attache directement sur la lèvre (pl. 3, no 8). Elles représentent environ 20% des individus identifiés en cérami- que sombre.

Deux individus ont été rattachés à la catégorie des marmites sur la base de l’attri- bution proposée pour un fragment de lèvre rectangulaire oblique dans le rapport des Tupiniers. Ils sont peut-être à mettre en rapport avec les formes qui remplace- ront rapidement les oules à partir du milieu du XIIIe siècle (Type 1411 dans Faure- Boucharlat et al. 1996, p. 191 et 262).

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Les formes ouvertes sont très minoritaires et uniquement composées de quelques bassins (5 exemplaires) profonds à large ouverture. Deux sous-types ont été identi- fiés : le premier est pourvu d’une lèvre épaisse horizontale légèrement creusée sur le dessus (BAS1 ; Faure-Boucharlat et al. 1996, type 3251 p. 200) et le second possède une lèvre éversée en bourrelet ou en amande (BAS2 : pl. 3, no 9 ; Faure-Boucharlat et al. 1996, type 3253 p. 200). Ces deux sous-types ont été identifiés dans les ensem- bles du secteur II des Tupiniers.

Le four de potier UF80 (tab. 20) Fournissant à elle seule la quasi-totalité du mobilier céramique de l’horizon II (3946 tessons pour 234 individus), cette structure de production a livré, comme nous l’avons vu, une part non négligeable (13%) de céramiques produites durant le haut Moyen-Age. Cela peut s’expliquer par l’apport important de matériaux au cours des rechapages successifs. La forte fragmentation de ces vases induit aussi une surreprésentation en terme d’individus de ces catégories (environ 30%) par rapport aux productions sombres (dont le NMI est nécessairement sous-estimé en raison du comptage par longueur de lèvre cumulée). Les céramiques sombres, c’est-à-dire en pâtes commune grise, commune grise parois noires et Ox-Red parois noires, sont a priori les produits de ce four. Plusieurs arguments tendent à exclure la possibilité que le remplissage du four provienne du rejet d’un autre four à proximité. Tout d’abord, d’après la coupe stratigraphique de l’aire de travail, le comblement de la structure semble être intervenu dès la fin de son utilisation car il n’y a aucune trace de colluvionnement ou d’apports naturels. Ensuite, l’US 80.1, qui a livré de nombreux fragments de la superstructure du four et correspond à sa phase de destruction, scelle à la fois la stratigraphie de l’aire de chauffe et de l’aire de travail. Enfin, le répertoire typologique des céramiques som- Tab. 20 : Horizon II, UF 80 ; répartition par forme et type bres provenant de ces deux espaces est semblable et ne varie pas entre les différentes des céramiques en pâtes US du four. On retrouve systématiquement autour de 60% de pots à lèvre en ban- sombres. deau, 10% de pots à lèvre éversée et 20% de cruches à bec ponté.

FORME TYPE NR NMI % NR % NMI bassin BAS1 3 3 0,09% 1,79% BAS2 2 2 0,06% 1,19% 5 5 0,15% 2,98% couvercle CV1 1 1 0,03% 0,60% cruche *indéterminé 3 3 0,09% 1,79% C2 48 28 1,40% 16,67% 51 31 1,49% 18,45% marmite *indéterminé 2 2 0,06% 1,19% olla P4 4 4 0,12% 2,38% oule POT1a 97 37 2,83% 22,02% POT1b 156 53 4,55% 31,55% POT1c 41 19 1,19% 11,31% 294 109 8,57% 64,88% pot à lèvre éversée POT2 32 16 0,93% 9,52% *indéterminé *indéterminé 3042 0 88,66% 0,00% TOTAL 3431 168 100,00% 100,00%

72 3. Mobilier et datation

Caractérisation de la production et datation Dans les travaux de synthèse sur la céramique médiévale en Val-de-Saône, l’associa- tion des oules à lèvre en bandeau, des pots à lèvre éversée, des cruches à bec ponté et des bassins est présentée comme « le faciès céramique du Xe-XIe en Val-de-Saône bourguignon » (Poil 1997, p. 56 et fig. 94 ; Petident, Poil 1998, fig. 1c). Ce faciès est définit d’après le mobilier des sites de St Romain, Chaudenay, Chalon-sur-Saône, , Loisy, Mâcon, Grièges, Lons-le-Saunier et des ateliers du Beaujolais (Faure-Boucharlat et al. 1996). Les auteurs indiquent en outre la parenté de ces pro- ductions avec les céramiques du Lyonnais et du nord du Dauphiné aux Xe-XIe siècles. Les datations absolues associées au mobilier du secteur II des Tupiniers indiquent que l’association de ces quatre formes est présente à Sevrey certainement dès le IXe siècle. Par ailleurs, les informations dont on dispose sur les ateliers du Beaujolais (Faure-Boucharlat et al. 1996) et les sites lyonnais indiquent que ce vaisselier évolue très peu au moins jusqu’au milieu du XIIIe siècle. Quelques éléments permettent tout de même de réduire cette fourchette très large. En comparaison des ensembles découverts dans le secteur II des Tupiniers, le répertoire de l’UF80 paraît presque similaire, quoique un peu moins varié, que celui du lot A daté du IXe siècle, puisque les gourdes ou les jattes tronconiques sont absentes, et très semblable dans sa standardisation à celui du lot B, daté autour du Xe siècle par le radiocarbone. Toutefois, la proportion de POT1 parmi les céramiques sombres du four UF80 (presque 60%) est moindre que dans le lot B du secteur II des Tupiniers où elle atteint 90%. Une part un peu plus importante est donc dévolue aux cruches à bec ponté C2 (21%) et aux pots à lèvre éversée POT2 (11%). Ces chiffres sont constants dans les différentes US du four. Sur les sites du Moyen-Age central en Lyonnais et Dauphiné, la proportion de pots à lèvre éversée semble être un élément de datation fiable. Elle augmente au cours des eX et XIe et devient majoritaire vers la fin de ce siècle comme c’est le cas par exemple sur le site de Reyrieux-Le Bourg dans l’Ain au Nord-Ouest de la région des Dombes (Faure-Boucharlat et al. 2001, p. 247-249). D’après ce critère, les productions piégées dans l’UF80 se situeraient avant l’occupation de Reyrieux-Le Bourg datée vers la fin du XIe siècle et légère- ment après le lot B (Xe s.) du secteur II des Tupiniers. Il faut toutefois utiliser cet élément de comparaison avec prudence compte tenu de la disparité des faciès que l’on peut observer entre un site de production et un site consommateur. Un autre argument en faveur de la postériorité des productions de l’horizon II vis-à-vis du lot B est la diversité morphologique observée dans le profil des oules à lèvre en bandeau (sous-types POT1a, b et c) par rapport au profil plus «massif », moins « évolué », présent aux Tupiniers. Ces arguments, avec leurs limites qui tiennent dans la faible quantité de comparaisons publiées disponibles, permettraient de resserrer la datation entre la fin du eX et la première moitié du XIe siècle.

Conclusion Le répertoire du mobilier issu du four est représentatif des productions régionales qui apparaissent aux IX-Xe siècles et restent très semblables jusqu’au milieu du XIIIe siècle. Certains critères typologiques nous ont permis de nous situer au début de cet- te période, aux Xe-XIe siècles, un peu après l’occupation du secteur II des Tupiniers. Les mesures effectuées directement sur la structure du four notamment, témoignent précisément de l’activité d’un four de production de céramique grise à Sevrey entre la deuxième moitié du Xe et le milieu du XIe siècle, soit autour de l’an mil. Ces résul- tats sont confirmés et confortés par les datations absolues pratiquées sur les charbons de bois issus du remplissage du four et sur les semelles (infra § 3.2). Ils permettent d’affiner les données chronologiques obtenues sur le site des Tupiniers et de caler dans le temps une production très homogène et uniforme.

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3.1.3. Horizon III

L’horizon III ne représente pas nécessairement une occupation continue de la zone fouillée. Il regroupe seulement huit unités de fouille qui n’ont pas forcément fonc- tionné de façon contemporaine. Ces UF semblent être la conséquence d’occupations ponctuelles qui ont pu se répartir sur un temps assez long allant du XIVe siècle à la fin de la période moderne.

Les pâtes Les pâtes représentées dans l’horizon III comportent quelques innovations, même si elles sont toujours dominées par la céramique commune grise (aux parois souvent engobées et noircies) dans la lignée de l’horizon II. La technique semble être la même, mieux maîtrisée, que pour la période précédente mais le répertoire change et se diversifie. Deux nouvelles variantes de cette pâte ont été identifiées dans l’UF59 : la céramique commune grise à grains noirs qui possède une matrice assez fine, gris- clair, dégraissée de grains noirs de taille moyenne très visibles, et la céramique com- mune grise à dégraissant végétal (DgVg) dont la matrice claire porte en creux les marques de bâtonnets allongés signalant un dégraissant végétal qui a disparu lors de la cuisson. Un marqueur important est l’apparition, très ponctuelle, de la glaçure et la réapparition des pâtes claires au travers des produits en céramique commune rouge glaçurée (seulement dans l’UF14).

Typologie Le répertoire se diversifie de façon notable par rapport aux ensembles très stéréoty- pés du Moyen Age central. Il correspond au « groupe III » et en partie au « groupe IV » de S. Renimel (Renimel 1974, p. 54-58), dont les découvertes en Saône de Louis Bonnamour ont montré qu’ils se recoupaient chronologiquement. Les produc- tions grises de cette période pourraient avoir été cuites au moyen de fours-tunnels (Renimel 1974, p. 54). La part des formes ouvertes augmente de façon notable, même si la fragmenta- tion des données ne nous autorise pas à fournir un chiffre pour l’horizon III en géné- ral. Elles sont majoritairement représentées par des cuveaux et des jattes, formes ouvertes de grand diamètre à fond plat et parois obliques qui peuvent éventuellement être munies d’une lèvre horizontale et de tenons de préhension ou de décors digités sur une bande rapportée sous la lèvre (pl. 4, no 5). Nous avons aussi relevé la pré- sence de terrines aux parois rectilignes très peu évasées. Les formes fermées se placent dans une certaine continuité par rapport à l’hori- zon II, bien que les formes qui caractérisent le Moyen Age central soient totalement absentes. Comme on le constate dans les ensembles régionaux à partir du milieu du XIIIe siècle, les oules à lèvre en bandeau sont remplacées par des marmites et notam- ment les caractéristiques marmites à anses coudées POT4 (pl. 4, no 3 ; Renimel 1974, fig. 28, 30 et 32 ; Faure-Boucharlat et al. 1996, p. 189 type 1311). De profil ovoïde ou globulaire, ces pots en céramique grise sont munis d’une lèvre oblique peu ou pas infléchie sur laquelle viennent s’attacher deux à quatre anses coudées de section arrondie qui imitent les chaudron métalliques. Ces anses peuvent être décorées d’une estampille sur le dessus comme c’est le cas pour un exemplaire issu de l’UF2. Une variante des oules à lèvre en bandeau fait aussi son apparition dans l’UF59. Les pots à bandeaux verticaux de type POT5 sont munis d’une lèvre en bandeau rectangulaire verticale avec un col court marqué par une profonde gorge interne (pl. 4, no 1). Les éléments de panse conservés semblent indiquer un profil plutôt ovoïde et présentent tous des cannelures régulières qui s’étendent certainement sur tout le vase. Cette forme originale a été retrouvée en trois exemplaires dans trois

74 3. Mobilier et datation pâtes différentes, « commune grise parois noires », « commune grise à grains noirs » et « Red Ox » (pl. 4, no 2). Enfin, nous avons découvert dans le même contexte un unique exemplaire de gobelet à tenons de suspension dont toute la partie supérieure est conservée (pl. 4, no 4). D’allure générale pouvant rappeler les gobelets biconiques du haut Moyen Age, cette forme singulière se distingue par ses courbes arrondies et sa surface pour- vue d’un engobe noir homogène. De petit diamètre, elle possède des parois presque verticales se terminant par une lèvre arrondie. Le fond semble s’évaser mais, faute de référentiel disponible, on ne connaît pas son prolongement vers le bas. Ce gobelet est muni de deux petite « oreilles » ou tenons verticaux opposés fixés directement sur la lèvre et percés d’un trou servant vraisemblablement à équiper une anse de type panier. Ce type de tenons équipe certaines formes de vaisselle régionale comme les jattes ou les réchauds durant les XVe et XVIe siècles au minimum, sans que ce critère ne détermine de datation fiable. Cet exemplaire atypique est constitué d’une pâte elle aussi particulière et présente à une seule occurrence, la « commune grise à dégraissant végétal ». Ces différents éléments pourraient indiquer que nous sommes en présence d’un vase importé (modèle ?) ou d’un essai étonnamment bien fini.

Description par structure Située tout à fait dans l’angle sud de la zone fouillée, l’UF2 est une grande fosse qui a livré beaucoup de tuiles rectangulaires plates à crochet associées à du mobilier céramique en pâte essentiellement commune grise à parois noires et un fragment non identifiable de pâte claire glaçurée (tab. 21). Les formes représentées sont elles aussi pour la plupart présentées dans le « groupe III » de S. Renimel. Ce sont essen- tiellement des cuveaux (à bord plat ; à décor digité sous la lèvre ; à bord à tenons horizontaux), une jatte à bord plat et des pots à anses coudées. Ces différents types de cuveaux sont connus dans la région et sont datés en contexte de consommation des XVe-XVIe siècles. Ils sont aussi connus par les prospections sur les ateliers du Beaujolais (Faure-Boucharlat et al. 1996, p. 161, 163 et 271). La présence de quatre exemplaires de marmites à anses coudées, dont un exemplaire porte une estampille Tab. 21 : Horizon III, UF2 ; sur l’anse, ne permet pas d’affiner cette datation mais contribue à bien caler ce mobi- répartition des céramiques par lier à cheval sur la fin du Moyen Age et le début de la période moderne. pâte, forme et type.

PATE FORME TYPE NR NMI bistre cruche *indéterminé 1 1 *indéterminé 0 0 1 1 commune grise parois noires cuveau *indéterminé 8 0 à bord plat 1 1 à décor digité 4 3 bord à tenons 1 1 sans décor 2 2 16 7 jatte à bord plat 1 1 pot à anses coudées POT4 11 4 *indéterminé 19 0 47 12 glaçurée *indéterminé 1 1 TOTAL 49 14

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Cette grande fosse est recoupée par le profond fossé rectiligne UF3. Celui-ci a livré peu de mobilier et sa stratigraphie semble indiquer qu’il a été rapidement rebouché avec les matériaux issus de son creusement. Les seuls éléments datant sont un frag- ment de cuveau à décor digité qui le place dans la même fourchette XVe-XVIe que l’UF2.

Les UF14 et UF47 sont deux « fosses-charnier » qui recoupent respectivement les fossés UF4 et UF3 à la perpendiculaire. Cette disposition peut être due à une coïn- cidence démontrant la pérennité de l’orientation parcellaire en ce lieu, d’autant plus que le fossé UF4 est comblé avant la pleine période d’occupation du haut Moyen Age, comme nous avons pu le voir. L’UF14 a livré le squelette complet d’un bovin et l’UF47 celui d’un porc. Le mobilier céramique issu des deux fosses diffère un peu. Celui de l’UF14 (tab. 22) est très fragmenté avec beaucoup de tessons à l’aspect roulé (113 fragments, 9 individus). Plus de 80% des fragments sont en pâtes commu- nes grises et les céramiques bistres résiduelles occupent une faible part (15%). En terme d’individus, les céramiques glaçurées à pâte claire ou rouge sont bien repré- sentées avec deux jattes, un pot et une terrine, dont la face interne est glaçurée. Ces fragments ne se rapprochent pas des exemplaires les plus anciens en commune rouge glaçurée connus régionalement à partir du milieu XIIIe siècle et dont la fonction de la glaçure est essentiellement décorative (comme ceux trouvés au château d’Anse, Faure-Boucharlat et al. 1996, p. 222). Ils se rapprochent au contraire du type de gla- çure sur pâte rouge plus « utilitaire » qui se développe à Sevrey à partir du XVe siècle et présenté dans le « groupe IV » de S. Renimel (Renimel 1974, p. 56 à 58). Ces derniers éléments nous amènent à placer le comblement de la fosse UF 14 à partir de la période où les pâtes rouges glaçurées de type utilitaire (glaçure interne) coexis- tent avec les communes grises, c’est-à-dire à partir du XVe siècle (Faure-Boucharlat 1990, p. 50). Seule structure ayant livré quelques éléments significatifs en céramique Tab. 22 : Horizon III, UF14 ; glaçurée, l’UF14 peut être considérée comme l’unité de fouille la plus récente du répartition des céramiques par chantier, même si son comblement n’intervient certainement pas après le milieu de pâte, forme et type. la période moderne.

PATE FORME TYPE NR NMI bistre *indéterminé 17 0 commune grise *indéterminé 57 3 oule POT1 3 1 pot tripode 1 1 61 5 commune grise parois noires *indéterminé 31 0 glaçurée jatte 2 2 pot 1 1 terrine 1 1 4 4 TOTAL 113 9

Tab. 22 : Horizon III, UF14 ; Le peu de matériel céramique qui a pu être collecté pour la fosse UF47, et les trous répartition des céramiques par de poteau UF45 et UF46 qui la recoupent, se divise toujours entre commune bis- pâte, forme et type. tre et commune grise. Aucun fragment de céramique glaçurée n’a été observé. La seule forme reconnue correspond à un cuveau de grand diamètre sans décor qui se rapproche de ceux présents dans l’UF2 et déjà identifiés dans des contextes des XVe-XVIe siècles. Ces éléments tendraient à démontrer que nous sommes dans le

76 3. Mobilier et datation même « faciès » céramologique entre le comblement de l’UF2, celui de l’UF3 et le remplissage de l’UF47.

L’ensemble le plus conséquent provient de l’UF59 (73 fragments pour 30 individus), une grande fosse peu profonde au fond arrondi située dans l’angle nord du chantier (tab. 23). Le mobilier céramique y est très varié, mélangé même, et comporte beaucoup de fragments de terre cuite architecturale qui portent des traces de surcuisson. Certains fragments se rapportent à l’Antiquité (céramique commune claire et fragments de dalles d’hypocauste). On note aussi une bonne proportion (plus de la moitié) de céramiques bistres produites durant le haut Moyen Age – ce qui corrobore notre remarque sur la « pollution » du site par cette production dans les horizons I et sur- tout II. La céramique commune grise est aussi présente, mais associée à de nouvelles formes, une marmite à anses coudées POT4 (pl. 4, no 3) et les bords en bandeau de type POT5 (pl. 4, no 1, 2 ; Renimel 1974, fig. 27 no 4). Les deux nouvelles variantes de cette pâte, céramique commune grise à dégraissant végétal ou à grains noirs, sont aussi associées à de nouvelles formes, un exemplaire de POT5 et un gobelet à tenons de suspension (pl. 4, no 4), pour lequel on n’a pas trouvé de comparaison. Si la présence d’éléments de terre cuite architecturale antiques surcuits indique certainement leur remploi dans des fours médiévaux pour caler ou couvrir la charge à cuire, rien n’atteste directement que les nouvelles formes citées ont été produites à Sevrey. Le nombre de fragments est trop faible pour identifier cette structure à un dépotoir de production et le répertoire est bien trop disparate. Ce mobilier provient Tab. 23 : Horizon III, UF59 ; certainement du creusement d’un aménagement proche ayant recoupé plusieurs répartition des céramiques par structures plus anciennes. pâte, forme et type.

PATE FORME TYPE NR NMI bistre *indéterminé *indéterminé 25 8 bol caréné BC1 1 1 bol hemisphérique *indéterminé 1 1 cruche *indéterminé 1 1 mortier MOR2 1 1 olla P1 6 3 P10 1 1 P3 2 1 9 5 pot à bord rentrant *indéterminé 1 1 39 18 commune claire mortier *indéterminé 2 1 commune grise *indéterminé 16 6 commune grise à grains noirs pot POT5 5 1 commune grise à dégraissant végétal gobelet à tenons de suspension 2 1 commune grise parois noires pot POT5 1 1 pot à anses coudées POT4 1 1 2 2 Red Ox pot POT5 7 1 TOTAL 73 30

77 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

A proximité immédiate de l’UF59, l’UF60 est une petite fosse rectangulaire dont l’aspect et le mobilier ne permettent pas d’établir un lien avec cette dernière. Le mobilier céra- mique compte seulement soixante fragments dont très peu sont à rattacher à une forme identifiée en raison d’une grande fragmentation. Les céramiques communes grises sont bien représentées même si la céramique bistre domine légèrement (56%). L’UF60 se rat- tache à l’horizon III en raison de la présence d’un exemplaire de marmite à anses coudées (POT4) dont l’apparition est datable aux environs du XIVe siècle et qui perdure au moins jusqu’au début du XVIIe siècle.

Les ensembles céramiques issus des structures de l’horizon III sont donc variés. Ils se rapprochent par la chronologie, les différents éléments de datation les plaçant tous à cheval entre la fin du Moyen Age et la première moitié de l’époque moderne (XIVe-XVIIe siècles). Les seules unités de fouille dont le répertoire semble assez proche sont aussi paradoxalement celles dont la série de recoupements successifs (UF2, UF3, UF47, UF45 et UF46) indique clairement leur décalage chronologique. Ces éléments de chronologie relative ne sont malheureusement pas exploitables pour affiner la typo-chronologie, étant donné la faible quantité de mobilier récolté dans ces structures. Faute de fouille sur des structures de production du bas Moyen Age et de la période Moderne à Sevrey, les informations restent très lacunaires pour cette période et devront être complétées à l’occasion de travaux futurs.

3.2. La datation absolue du four UF80

Le but principal de la fouille était de mettre en rapport de l’analyse typo-chronologi- que avec les datations absolues afin d’affiner l’évolution de la céramique sevrotine. L’obtention de prélèvements pertinents de bonne qualité a été un souci constant. Autant pour l’archéomagnétisme que pour le radiocarbone, le parti a été pris de proposer un échantillonnage offrant a priori la plus grande amplitude chronologique afin de tenter d’appréhender une théorique durée d’utilisation.

3.2.1. La datation par archéomagnétisme Gaétan Gouérou et Christian Peter

L’excellent état de conservation du four a permis une prise d’échantillon idéale sur les semelles du four : cuisson suffisante, conservationin situ . Le choix s’est d’emblée porté sur les deux semelles représentant les positions chronologiques les plus éloignées, soit la semelle 1, la plus récente (Code : SEV 80 A), et la semelle 4, celle du four initial, la plus ancienne (Code : SEV 80 B). Cette technique de datation intervient sur un matériau obligatoirement en place, l’argile cuite, stable, pour peu qu’il ne soit pas soumis, à nou- veau, à une chaleur supérieure à 700°C. L’épaisseur suffisante des rechapages a prévenu ce risque, et les prélèvements ont pu être validés pour l’analyse. L’intégralité de l’étude archéomagnétique du four UF80 est présentée en annexe 3.

Les résultats Le prélèvement le plus ancien, celui de la semelle 4 (SEV 80 B), et le prélèvement le plus récent, celui de la semelle 1 (SEV 80 A), sont datés dans le même intervalle à 95% : 905 – 1035 AD. La datation de la semelle 1 peut toutefois être affinée, avec une meilleure proba- bilité à partir du milieu du Xe siècle et un pic pour l’intervalle : 965 – 1035 AD. Ces datations par archéomagnétisme situent l’utilisation du four entre le début du Xe siècle et le premier tiers du XIe siècle.

78 3. Mobilier et datation

La datation de la dernière utilisation de la sole de l’état IV (semelle 1) est située plus probablement entre le dernier tiers du Xe siècle et le 1er tiers du XIe siècle.

Conclusion pour le four UF80 Les deux soles prélevées du four UF80 donnent le même âge archéomagnétique à 95%. Cela confirme d’une part que le laps de temps entre la dernière cuisson de la première sole et la dernière utilisation du four est trop court pour être perceptible par l’archéomagnétisme, ces deux événements ayant vraisemblablement eu lieu entre 905 et 1035 ap. J.-C. D’autre part cela confirme la fiabilité de cette datation. La sole la plus récente apporte par ailleurs une information complémentaire en privilégiant une dernière utilisation du four après le milieu du Xe siècle, et plus vraisemblable- ment autour de l’an 1000.

3.2.2. La datation radiocarbone Christian Peter

Bien qu’a priori un site de production de céramique soit idéalement pourvu en char- bons de bois, nous ferons pour notre site la même constatation qu’aux Tupiniers sur la difficulté d’assurer un échantillonnage correct (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 6). Ainsi, les prélèvements effectués systématiquement dans le four n’ont pas toujours été à même de nous fournir un échantillonnage suffisant quantitativement pour les analyses souhaitées. En raison des délais impartis pour le rapport, le choix s’est porté sur des analyses rapides ou « chrono-dates ». Elles ont été réalisées par le Centre de Datation par le Radiocarbone de l’université de Lyon I (annexe 4). Les analyses ont concerné deux échantillons qui, seuls, répondaient aux critères de qualité, de quantité et de meilleure amplitude stratigraphique possible. Le premier échantillon, le plus bas utilisable stratigraphiquement parlant, concer- ne le premier rechapage US 80.10. Les charbons trouvés à la base du remblai de ce rechapage semblaient, sans certitude, pouvoir provenir d’un niveau d’utilisation mal conservé de la sole du four initial. La datation 14C calibrée obtenue (Ly-14260) est : 975 à 1149 cal AD (pic de probabilité à 1020). Le second échantillon concerne le comblement final US80.2 de la fosse de tra- vail. La datation 14C calibrée obtenue (Ly-14261) est : 893 à 1017 cal AD (pic de probabilité à 976).

La contradiction d’une datation plus récente attribuée à l’échantillon du rechapage, et inversement, plus ancienne pour le dernier remblai de comblement de la fosse de travail du four, n’est qu’apparente et inhérente au fort resserrement des dates de nos analyses.

3.2.3. Synthèse

La datation du four UF80 est centré sur l’an 1000 (dernier quart du Xe siècle / pre- mier quart du XIe siècle) grâce à la convergence des datations archéométriques. Bien que l’absence d’écart dans les datations ne permette pas de déduire une durée d’utilisation du four, elle suggère néanmoins un fonctionnement situé sur une période de temps relativement restreinte. La différence chronologique observée sur la base de la comparaison morpholo- gique et typologique avec les productions du site des Tupiniers (supra § 3.1.3) est donc confirmée par les éléments de datation absolue. Le matériel du four de la Rue Georges Brusson présente avec le lot B de céramique commune grise des Tupiniers, centré sur le Xe siècle (Delor-Ahü, Simonin 2004, p. 97), quelques différences.

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4. Conclusion Christian Peter

Les fouilles archéologiques de la Rue Georges Brusson sont d’un grand intérêt pour la connaissance de l’évolution, d’une part des ateliers de potiers et de leurs produc- tions à Sevrey au Moyen Age, d’autre part de l’occupation du haut Moyen Age à l’époque Moderne dans cette partie du village. Si les quelques fragments de matériaux de construction en terre cuite (tuiles, éléments d’hypocauste) et petits moellons calcaires recueillis sur le site proviennent assurément d’un bâtiment antique important situé dans les proches environs, aucun autre vestige antique n’a été trouvé sur le site. Les nombreuses traces de surcuisson observées sur ce matériel doivent être mises en relation avec l’utilisation des tuiles dans le cadre des ateliers de potiers postérieurs. Les pierres calcaires ont été utilisées pour le calage des poteaux des habitations en bois.

Les premières traces d’une occupation du haut Moyen Age appartiennent à un fossé parcellaire, orienté selon un axe sud-ouest/nord-est, qui se prolonge au-delà du site. Sa datation, fondée sur un unique tesson de mortier gallo-romain, reste incertaine. Ce fossé est abandonné et comblé au moment de l’occupation qui lui succède. Implantés selon la même orientation directrice que le fossé antérieur et concentrés sur une bande sud-ouest de la fouille, des aménagements en bois révèlent la présence de bâtiments d’habitation et/ou artisanaux. Un bâtiment de plan irrégulier a pu être reconnu parmi les nombreux alignements de trous de poteaux. Bien que sa fonction reste indéterminée, cet édifice semble avoir fait l’objet de différents agrandissements. D’autres aménagements, habitats ou struc- tures annexes, occupent le nord-est du terrain. Aux abords des zones construites, plusieurs fosses servant de dépotoirs domestiques ont livré un matériel parfois abondant témoignant de la diversité de la vaisselle utilisée à ces époques. Les activités artisanales sont attestées dans les environs proches par une abondante céramique résiduelle et une fosse contenant des rejets de cuisson d’une produc- tion de céramique commune claire dite « bistre ». Ce lot varié montre l’étendu du répertoire des formes produites ici. En dehors de ses activités artisanales, cette communauté rurale devait subsister grâce à l’exploitation des terres non occu- pées au nord-ouest, permettant la pratique de cultures diverses et de l’élevage. La découverte d’une tombe parmi les vestiges reste inexpliquée. La céramique recueillie dans les diverses structures est globalement datable des VIe-VIIIe siècles, sans qu’il soit possible d’en affiner la chronologie. Si l’existence d’un phasage dans l’occupation de cette époque est rendue perceptible par certains indices de datation typo-chronologique et relative, il reste malaisé, au vu de la faible surface dégagée, d’en préciser les étapes. L’installation de l’artisanat potier dans les proches environs semble remonter au début de l’occupation du site, comme en témoigne l’importance du mobilier résiduel « polluant » la zone, en particulier les comblements de trous de poteaux. Les constructions, liées à un habitat et/ou à cet artisanat, se développent dans le même temps ou de peu postérieurement. Elles pour- raient éventuellement marquer l’extension d’une zone voisine, alors déjà occupée. Implantées après des transformations intervenues dans l’organisation de cette zone, les fosses UF23 et UF24 témoignent du maintien d’un habitat et d’un artisanat potier jusqu’au VIIIe siècle. Le site ne semble plus avoir été occupé ultérieurement, et cela jusqu’à l’installation de l’atelier de potier au Moyen Age central (voir ci-dessous). Seule la sépulture pourrait éventuellement témoigner d’une fréquentation du site au cours de cette phase d’abandon.

81 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Ces vestiges, qui s’étendent au-delà de l’emprise du site, pourraient s’inscrire dans une occupation plus importante de cette partie du village. Occupation peut- être aussi déterminée par la proximité d’un « axe fort » (Delor-Ahü, Simonin 2004 p. 49), assimilable ici à la rue Louis Verchère, rue principale actuelle. La nature et les limites de cette occupation domestique, sa densité et son évolution, restent encore à appréhender. Si la dispersion semble toujours pouvoir caractériser l’occupation spa- tiale de l’artisanat potier, les vestiges repérés Rue Jean-Marie Guyot (Billoin 2006) permettent d’en apprécier l’extension dans cette partie du village (fig. 5).

La fouille de la Rue Georges Brusson n’a permis d’observer aucun élément mobilier matérialisant le passage d’une production de céramique oxydante à une céramique réductrice. Si l’absence de vestiges après la fin du haut Moyen Age est avérée Rue Georges Brusson, il est difficile, en raison des investigations limitées, d’en déduire sa corrélation avec la problématique de l’interruption supposée de l’évolution de la céramique sevrotine (Delor-Ahü, Simonin 2004 p. 66 et 85).

L’apport principal de la fouille de la Rue Georges Brusson est l’étude d’un four de potier UF80, qui a livré des éléments inédits sur la datation et la typologie des struc- tures de productions de céramique médiévale à Sevrey. La forte convergence des datations archéométriques permet de situer l’utilisation du four autour de l’an 1000 (dernier quart du Xe siècle / 1er quart du XIe siècle), soit faiblement postérieure au site des Tupiniers. Les fours les plus récents de ce site sont centrés sur le Xe siècle par le mobilier issu de leurs dépotoirs (lot B / fin du IXe – courant du XIe siècle). La convergence des datations du four de la Rue Georges Brusson, l’absence de réaménagements complets, telles qu’ils ont pu être observées sur les fours du sec- teur 2 des Tupiniers (du IXe au Xe siècle), ainsi que la faiblesse relative des chemi- sages observés sur ses parois, pourraient suggérer une période d’utilisation limitée. L’économie dans les moyens mis en œuvre pour la construction du four de la Rue Georges Brusson peut sembler plus grande encore qu’aux Tupiniers. Ce four pré- sente indiscutablement des avantages (économie en combustibles, fosse servant au débraisage et au « pré-chauffage » tout en améliorant le tirage, rapidité de montée en température) et des inconvénients (surface de chargement réduite, cuisson contras- tée, débraisage permanent). Sa particularité est difficile à appréhender. Faut-il y voir la caractérisation d’une évolution, autour de l’an 1000, de la morphologie des fours sevrotins – évolution conçue comme une réponse « simplifiée » apportée à des impé- ratifs de production ? Ou, au contraire, est-ce le reflet d’une adaptation originale faite par un artisan au sein de son atelier ? L’ensemble des structures de production docu- mentées à ce jour à Sevrey étant très restreint pour cet horizon, il n’est pas encore possible d’avancer une réponse. Seulement entrevue jusqu’ici (Renimel 1974), l’existence dans cette partie de Sevrey d’installations de production attribuable au Moyen Age central est enfin attes- tée par la fouille de la Rue Georges Brusson. Ce four a produit de la céramique commune grise dont l’étude a permis de com- pléter la typo-chronologie renouvelée établie aux Tupiniers (Delor-Ahü, Simonin 2004). Cette continuité des productions sevrotines de céramique grise au Moyen Age central est en outre confirmée par les analyses archéométriques. Les caractéristiques de cette production, essentiellement à usage domestique (cuisson et conservation des aliments) montrent, par rapport au site de référence des Tupiniers, peu d’évolution dans le répertoire. On observe néanmoins une représentation accrue des pots à lèvre éversée et les cruches à bec ponté. Cet aménagement artisanal témoigne d’une installation raisonnée difficile à appréhender dans son environnement. Proche d’un axe de communication assurant approvisionnement et commercialisation, il présente une structure de production

82 4. Conclusion aux caractéristiques originales. Installé selon une orientation préférentielle, le four se trouve probablement en bordure nord-ouest d’une zone d’occupation, de nature indéterminée (habitat et/ou artisanat), voisine de cette voie principale. La faiblesse des vestiges exhumés pour cet horizon et l’emprise limitée des travaux ne permettent pas de décider de l’inscription éventuelle de cet atelier dans un quartier artisanal. Aucune trace d’une occupation immédiatement postérieure n’a été repérée.

L’occupation du site s’est succédée de manière ponctuelle à partir de la fin du Moyen Age ou de l’époque Moderne. Les vestiges dégagés nous renseignent sur une ou plusieurs phases d’aménagement mené dans la village : réfection de toiture(s) et tra- vaux, peut-être collectifs au vu des efforts consentis, d’installation d’un système d’adduction d’eau ou de drainage (UF3). Ces travaux pourraient être mis en rapport avec la période florissante que connaît l’artisanat de poterie au XIVe-XVIe siècles. D’autres fosses contenant des ossements d’animaux ou des rejets divers témoignent du maintien d’activités agricoles ou artisanales sur un site qui, jusqu’à nos jours, semble avoir été voué à l’agriculture.

Les fouilles archéologiques de la Rue Georges Brusson ont contribué à éclairer l’évo- lution de la production de céramique médiévale de Sevrey. L’artisanat potier semble s’être pérennisé dans cette partie du village. Dès le VIe, et jusqu’au VIIIe siècle, les vestiges suggèrent la présence d’ateliers de potier de céramique claire dans les pro- ches environs du site. Vers l’an 1000, un four de potier de céramique grise y est en activité. La continuité de la production de céramique commune grise est attestée. La période d’activité du four de la Rue Georges Brusson et la céramique produite font suite à celles des ateliers des Tupiniers, de peu antérieures. D’autres informations sur l’évolution de l’occupation de Sevrey à partir du haut Moyen Age jusqu’à l’époque Moderne ont également été recueillies. Certaines questions restent néanmoins en suspens : la rupture ou la continuité entre les productions sevrotines de céramique claire et grise, l’extension et la nature de l’occupation du site de la Rue Georges Brusson au haut Moyen Age, les limites spatiales de cet atelier de potier du Moyen Age central et son inscription éventuelle dans un quartier artisanal. Formulons le vœu que de futures opérations archéologiques menées à Sevrey soient en mesure d’apporter des éclaircissements sur ces points d’ombre.

83 Sevrey, Rue Georges Brusson – Rapport final d’opération

Liste des tableaux

Tab. 1 : correspondance des niveaux (US) de la stratigraphie générale du site. Tab. 2 : Horizon I ; les différents types de structure. Tab. 3 : Horizon I, bâtiment A ; données archéologiques relatives aux trous de poteaux. Tab. 4 : Horizon I ; données archéologiques relatives aux trous de poteaux. Tab. 5 : Horizon II ; les différents types de structure. Tab. 6 : Horizon II, UF80 ; données archéologiques relatives aux différents états du four. Tab. 7 : Horizon II, alignement B et autres ; données archéologiques relatives aux trous de poteaux. Tab. 8 : Horizon III ; les différents types de structure. Tab. 9 : Horizon III ; données archéologiques relatives aux trous de poteaux. Tab. 10 : Horizon I, bâtiment A ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 11 : Horizon I ; répartition des céramiques dans les trous de poteaux dans le secteur du four par pâte, forme et type. Tab. 12 : Horizon I, UF24 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 13 : Horizon I, UF23 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 14 : Horizon I, UF69 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 15 : Horizon I, UF66 et UF94 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 16 : Horizon I, UF5 et UF8 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 17 : Horizon I, U30 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 18 : Horizon I ; spécification des principaux ensembles et des caractères discriminants identifiés d’après les lots du secteur I des « Tupiniers ». Tab. 19 : Horizon II ; répartition des céramiques par pâtes et par formes. Tab. 20 : Horizon II, UF 80 ; répartition des céramiques en pâtes sombres par formes et par types. Tab. 21 : Horizon III, UF2 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 22 : Horizon III, UF14 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type. Tab. 23 : Horizon III, UF59 ; répartition des céramiques par pâte, forme et type.

84 Bibliographie

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