Direction Antoine Vitez

SAISON 1989-1990

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Textes de Michelet Adaptation pour la scène d'Elisabeth de Fontenay Décor, costumes et mise en scène de Simone Benmussa Son de Philippe Proust Avec les Comédiens français Bérengère Dautun, la Terre Catherine Hiégel, l'Histoire Gérard Giroudon, Mickiewicz Yves Gasc, le Père Roland Bertin, Michelet Avec la voix d'Antoine Vitez Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française, Espace Théâtral. Avec le concours du Ministère de la Culture, de la Communication, des Grands Travaux et du Bicentenaire, de l'Association d'Entreprises pour le Bicentenaire, de la Mission pour le Bicentenaire et de Pierre Bergé.

Du 19 septembre au 22 octobre 1989 Du mardi au samedi à 18 h. Le dimanche à 18 h 30.

Renseignements 43 25 70 32

Théâtre national de l'Odéon, 1, place de l'Odéon 75006 . Michelet ou le don des larmes Mise en scène d'une Histoire intime

Cette pièce est constituée de textes pris dans plusieurs ouvrages Pour Michelet, raconter la Révolution, ce fut la vivre dans son corps de Michelet et principalement dans son Histoire de la Révolution et, par eHe, se laisser traverser de maladies, de nausées, la vivre Française. C'est une sorte d'oratorio ou, plus précisément, une Passion : atrocement. Ce corps à corps avec l'écriture et, plus encore, nous représentons la passion qu'endura l'écrivain, car Michelet hystérise avec l'écriture de l'histoire, ne relève pas du récit mais de la confession, les moments décisifs et les grandes actions qu'il raconte. jusqu'à l'impudeur. C'est dans cette mise à nu que se fait aussi Aussi son corps se fait-il scène où joue la tragédie qui eut lieu entre une mise en scène, travail de mise en lumière de la mort, la convocation des Etats Généraux et Thermidor. de la mémoire et de la résurrection. Et c'est au théâtre que l'invisible Mais la pièce ne donne pas seulement à voir et à entendre devient visible, que des allégories prennent corps, que l'histoire, un Michelet dans tous ses états d'âme et de corps. L'historien articule tout à coup, personnage surgissant de dossiers, d'archives, en effet, avec une conscience aiguë de sa mission historique de ce terreau de greffes et d'écrits, peut être présente sensiblement et politique, le mythe moderne qui fonde la République sur la justice et que la terre peut apparaître dans un éboulement du sol, et le droit, justice et droit pour tous les peuples et tous les vivants ensevelissant les morts que l'histoire lui confie. C'est ici de la terre. que la métaphore peut être prise au pied de la lettre, que le père Le spectacle est ponctué par deux dramatiques retours à un présent mort, ce témoin de la Révolution, peut revenir parler à son fils, qui fut celui de Michelet et marqua sa vie de professeur. Deux fois, que l'histoire peut prendre sa mesure humaine et évoquer une France on le verra suspendu, pour des raisons politiques, de sa chaire hors de ses gonds, dans ce terrible moment où elle fut tout entière au Collège de France : provisoirement en 1848, définitivement en 1851. une actrice, laissant tant de place à la parole. Il y a cinq personnages. Entre eux circule lyriquement la parole «Les subtils, les bizarres, les raisonneurs», comme les appelle Michelet, de résurrection. A travers leur confrontation s'essaie une pensée ceux qui se tiennent en-deça de la pensée, au-delà des actes, de l'histoire. Michelet se débat dans sa triple tâche d'archiviste, dans une juste moyenne, n'ont manifestement pas leur place d'historien et de professeur, hanté par la mort, et faisant de l'amour dans cet espace qui n'est plus un lieu. Espace qui n'est pas celui des morts le principe même de sa méthode. Autour de lui, l'Histoire des stratèges mais celui des visionnaires, car le théâtre et la Terre sont ses «voix» qui, lorsqu'il est brisé par son récit a de l'innocence. ou anéanti dans sa pensée, prennent le relais, permettant à la liberté Exténuant passage, pour Michelet, que d'aller de la pensée à la parole et à la fatalité de continuer à dérouler leur tragique enchevêtrement. et de la parole à l'écrit : l'horrible mort de Robespierre, la Terreur L'Histoire réveille et surveille Michelet, le réconforte et l'admoneste. accumulant ses cadavres et sa puanteur, l'indignité et le courage, mais C'est une muse exigeante et tendre. La Terre ne cesse de rappeler l'élan de liberté aussi, et la compassion, et l'universelle bienveillance. la matérialité profonde et la chronologie longue. Il lui appartient Michelet aimante, avec force, vers son cœur malade de culpabilité d'évoquer la ressource inépuisable du peuple des vivants et des morts, et d'enthousiasme, ces grands événements pris dans la minutie particulièrement de ceux qui n'ont jamais eu droit au droit, de leur accomplissement. Il faudra le suivre dans ce recensement donc à la parole. Le Père, qui mourut quand Michelet entreprit parfois insoutenable. Les images sont l'expression privilégiée son Histoire de la Révolution Française, ressuscite au début du pressentiment, avant le mot même. Des images obscures, de la pièce: il rattache Michelet au peuple des ouvriers, difficilement cernables, surgissant de l'ombre, ne se livrant qu'à demi, le dix-neuvième siècle au dix-huitième siècle, l'histoire qui s'écrit qu'un lien fragile rassemble. Qu'est-ce d'autre qu'une mise en scène? à celle qui fut vécue. Mickiewicz, enfin, poète polonais, nationaliste C'est dans ces zones profondes de l'émotivité même de l'historien ardent, professeur au Collège de France, partage les affres de son ami, que se trouvera la véritable scène, quand l'histoire des hommes sa foi républicaine et ses doutes. Il le rappelle à la conscience crie la raison et la déraison et que la sensibilité dicte du monde entier, à la dimension universelle de 1789. ses chuchotements. Le livre s'écrivant difficilement, confié pas à pas, Elisabeth de Fontenay. à l'ami, au collègue, Mickiewicz. Cinq acteurs entreprendront cette traversée d'un livre, et plus encore d'un livre d'Histoire qui, par la voix exaltée d'un écrivain, fait entendre la polyphonie d'un peuple. Nous présentons, ici, une version écourtée de ce spectacle afin de nous conformer aux horaires et à l'espace du Petit-Odéon. Michelet ou le don des larmes a été créé dans sa version intégrale les 22 et 23 juin 1989, dans la Chapelle de la Sorbonne, pour la célébration du bicentenaire de la Révolution Française, à la demande de la Fondation France-Libertés et du Rectorat des Universités de Paris. Ce spectacle est dédié à tous les étudiants qui dans le monde, en ce moment, luttent pour «la justice et le droit» et, particulièrement, à la mémoire des étudiants chinois morts pour la démocratie. Simone Benmussa. ODÉON m. THÉÂTRE NATIONAL DiriHiion \nloinc \ ilcy. 19 septembre - 5 novembre 1989 La Célestine de Fernando de Rojas Version française de Florence Delay, Mise en scène d'Antoine Vitez Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française, Opéra munidpal de Clermont-Ferrand. Avec le concours de l'UAR 21 novembre - 31 décembre 1989 Torquato Tasso de Gœthe Texte français et mise en scène de Bruno Bayen Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française, Compagnie Pénélope. 16 janvier - 28 février 1990 L'Emission de télévision de Michel Vinaver Mise en 'scène de Jacques Lassalle Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française, Théâtre national de

Directeur artistique Jacques Bâillon 19 septembre - 22 octobre 1989 Michelet ou le don des larmes Textes de Michelet Adaptation pour la scène d'Elisabeth de Fontenay Décor, costumes et mise en scène de Simone Benmussa Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française, Espace Théâtral. 31 octobre - 3 décembre 1989 Le Mobile d'Aurora d'après le roman d'Erich Hackl Adaptation et mise en scène de Marcela Salivarova Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française. 12 décembre 1989 -14 janvier 1990 Un transport amoureux de Raymond Lepoutre Mise en scène d'Antoine Vitez Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française. 23 janvier - 25 février 1990 Théâtre en liberté « Oh ! Mais où est la tête de » de Victor Hugo Mise en scène de Muriel Mayette Coproduction Théâtre national de l'Odéon, Comédie-Française. 12-18 février 1990 16 octobre, 20 novembre, 11 décembre 1989 Semaine des auteurs 1990 15 ianvier;12 fé Jer-12 ™rs 1990 Produite par la SACD, avec la participation de l'ADAMI V-OII6CJ© Cl© Tn©3îr© et la collaboration du Petit-Odéon. Le lac des signes (chorégraphie, théâtre et sémiologie)