Extrait de la publication Extrait de la publication Extrait de la publication Cette publication a été réalisée à l’initiative de la Commission de la capitale Commission de la capitale nationale du Québec nationale du Québec avec la collaboration de la Ville de Québec et des 525, boulevard René-Lévesque Est Éditions Sylvain Harvey. Québec (Québec) G1R 5S9 www.capitale.gouv.qc.ca

Commission de la capitale nationale du Québec Direction des publications : Denis Angers Éditions Sylvain Harvey Chargés de projet : Frédéric Smith, Hélène Jean www.editionssylvainharvey.com Recherche historique et iconographique complémentaire : Frédéric Smith Soutien iconographique : Annik Cassista Révision linguistique : Marie Dufour Distribution en librairie au Canada Distribution Ulysse www.ulysse.ca Ville de Québec Division arts et patrimoine Lisette Lapointe Les Éditions Sylvain Harvey remercient la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son aide à l’édition, à la promotion et à la traduction. Éditions Sylvain Harvey Édition et gestion de projet : Sylvain Harvey Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de Direction artistique et réalisation graphique : André Durocher (Syclone.com) livres – Gestion SODEC Coloriste : Gianni Caccia Impression : K2 Impressions Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIE) pour nos activités d’édition. Première édition, 2012 © Éditions Sylvain Harvey et Commission de la capitale nationale du Québec ISBN 978-2-923794-48-8

Imprimé au Canada

Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012 Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2012

Extrait de la publication Période d'échauffement Les premiers coups de patin dans le hockey

Première période Le hockey devient notre sport d’hiver

Deuxième période Les années charnières

Troisième période La coupe Stanley à Québec

Période de prolongation La fin des Bulldogs

Statistiques

Extrait de la publication Équipe de rêve

Un immense merci à tous les joueurs étoiles dont les noms suivent. À Joe Malone junior, à son épouse Rita et à leurs enfants, des gens d’une géné- rosité incroyable, à l’image des écrits sur l’illustre joueur et homme qu’était Joe À ma copine Catherine, attentionnée et perspicace revisiteuse, parfois victime de « Phantom » Malone. Ce dernier mérite un livre à lui seul. Une prochaine fois. chapitres moins joyeux et de mes nuits blanches devant de vieux journaux virtuels. Merci infiniment.

À mon ami Gérard Deltell qui, encore une fois, m’a guidé dans la bonne direction. À l’historien Michel Vigneault, pour la relecture, les impressions et la crédibilité.

À la Commission de la capitale nationale du Québec qui a cru en moi, en mon sujet À la Société internationale de recherche sur le hockey pour les échanges et et qui m’a apporté reconnaissance, direction et soutien. Un gros merci à toute les réponses introuvables ailleurs. À ses membres, particulièrement Jean- l’équipe et particulièrement à Denis Angers, à Frédéric Smith et à Hélène Jean. Patrice Martel, Paul Foisy, J.W. « Bill » Fitsell, James Milks, Ernie Fitzsimmons et Paul Kitchen. Un merci sincère à l’éditeur Sylvain Harvey et au designer André Durocher pour le magnifique ouvrage. À Craig Campbell, du Temple de la renommée du hockey.

À la Ville de Québec, et en particulier à son Service de la culture. À ma famille, à mes amis et à tous ceux qui ont collaboré à ce livre ou lancé la conversation sur cette question : « Pis, y sort quand ton livre ? » À Jean Provencher, le réputé historien que la Commission de la capitale nationale a engagé comme « agent libre » pour plusieurs vignettes historiques que vous Et à mes trois étoiles : Marie-Li, Anhui et Maëlle. aurez le plaisir de lire.

4 Extrait de la publication Avant-match

Il y a quelques mois, dans un restaurant de Saint-Sauveur, dans les Laurentides, journaliste sportif, que ma soif d’apprendre et d’expliquer n’est jamais assouvie, mon ami Dominick Gauthier et moi étions attablés en compagnie de quelques que l’origine d’un sport ou d’une performance sportive a toujours figuré parmi connaissances. À un moment du repas, Dominick me lança sur mon sujet favori : mes sujets préférés. l’histoire des Bulldogs de Québec. Après un monologue de plusieurs minutes truffé d’anecdotes passionnantes, mon voisin me fit une passe dans les patins et Aussi, j’aime chercher autant que trouver. J’ai découvert une passion pour ce tra- dit : « On se croirait dans Le dîner de cons », ce film où l’invité surprise étonne l’as- vail d’archéologue du papier. Les journaux de l’époque de Québec, de Montréal et semblée par ses connaissances intarissables sur un sujet insignifiant à leurs yeux. d’ racontent à leur façon les aventures du Quebec Hockey Club. Faut avoir la patience et l’intérêt, et ça m’a pris cinq ans pour me laisser tenter, puis cinq ans Je n’aurais jamais eu à écrire ce livre si quelqu’un l’avait fait avant moi. Parce pour le faire. Comprendre enfin pourquoi on dit « Bulldogs », qui étaient Rockett qu’une fois racontée, cette histoire aurait permis d’apprécier à sa juste valeur et Power ou Paddy Moran, pourquoi le club a quitté la ville, où étaient les franco- pour toujours ce club de hockey oublié. Loin d’être insulté, j’ai plutôt le privilège phones et, surtout, pourquoi les historiens ont toujours si peu à dire sur ce club. d’être le François Pignon de la spécialité, car très peu d’écrits rapportent en détail l’évolution de ce club de hockey. J’ai lancé un blogue en 2008 et acheté les droits sur ce nom : [quebecbulldogs. com]. La mise en ligne m’a permis d’y croire, de raconter des bouts d’histoire et Plus jeune, j’ai d’abord été fasciné par des bannières suspendues au plafond du d’attirer, au hasard des clics, des gens intéressés par ce rare sujet. Des amateurs Colisée de Québec. Celles qui soulignent les conquêtes de la coupe Stanley par les de hockey, des collectionneurs, des curieux. Mais aussi des descendants des Scott, Bulldogs de Québec et une autre qui rappelle que Joe Malone était le capitaine Bignell, Gillespie, Malone, McDonald, Moran, Hall, Power, Rooney, Mummery, de cette équipe et qu’il portait le numéro 4. Comme Béliveau avec le Canadien, Doddridge et Jordan, petits-enfants de joueurs de hockey. Je remercie le destin comme Lafleur avec les Remparts. Comme plusieurs grands joueurs de hockey. d’avoir pu échanger avec chacun d’entre eux.

J’ai voulu en apprendre davantage. Je me suis procuré des livres d’histoire sur Mais rien de tout ça n’aurait été possible sans l’intérêt remarquable de la le hockey. J’ai regardé des documentaires, lu des magazines spécialisés et fureté Commission de la capitale nationale et de la Ville de Québec, partenaires de jeu dans Internet pour me rendre compte qu’on disposait de beaucoup d’information pendant les trois années de rédaction du livre. sur les autres clubs, mais bien peu sur l’origine et l’histoire de celui de ma ville. Cette constatation navrante et frustrante est à l’origine de ce livre. Ce livre raconte l’insoupçonnée, la négligée et l’inédite aventure du Quebec Hockey Club. Je le dédie à ce groupe de jeunes sportifs de Québec qui, en 1878, Peut-être parce que ce club de joueurs anglophones de Québec venait me cher- ont osé chausser des patins et prendre de drôle de bâtons pour créer un club cher par les sentiments. De descendance irlandaise, ma grand-mère Mary Culleton de hockey. Puis à tous ces joueurs et administrateurs qui, pendant quarante ans, ne me parlait qu’en anglais. Sa sœur de Sillery aussi. J’ai souvent imaginé que le nous ont permis de croire que la ville de Québec était assez fière pour affronter et modeste appartement de Flo cachait des trésors. Des rubans de 8 mm, des cartes vaincre n’importe quelle ville au monde sur une patinoire... et ailleurs. de hockey, de vieux exemplaires du Chronicle pour isoler les murs. Merci d’être dans l’assistance. La mise au jeu se fera dans quelques instants. Peut-être parce que je suis moi-même un joueur de hockey, un gardien de but Bon match ! de trente-cinq ans d’expérience, de la rue jusqu’à des ligues d’adultes, en pas- sant par quelques niveaux où l’espoir était permis; peut-être parce que je suis Marc Durand

Extrait de la publication 5 Quebec Skating Rink, 1860. Interprétation de l’intérieur du Club House du quai de la Reine de Québec. Ce bâtiment aurait été le premier à abriter une patinoire. Le Quebec Skating Club est fondé en 1851 et probablement responsable de sa vocation hivernale, la même année. Extrait de la publication Période d'échauffement 1878-1892

Les premiers coups de patin dans le hockey

« Le hockey a été conçu à Halifax mais est né à Montréal et a grandi dans ces deux villes, à Québec et à Ottawa. » – J.W. Fitsell, historien

Extrait de la publication e 3 mars 1875, le quo- Turcs ». Ces surnoms illustrent l’intérêt des joueurs pour la guerre des tidien montréalais The Balkans qui sévit à ce moment. Le journaliste du Quebec Saturday LGazette annonce la tenue Budget décrit le match de la façon suivante : d’une première démonstra- tion publique de hockey à la « Un match de crosse, une des plus grandes nouveautés de la sai- patinoire Victoria de Montréal. son, a eu lieu mercredi soir au nouveau Skating Rink. En tant que Le responsable de ce match grande première sur glace, il a piqué la curiosité des gens présents. est James George Aylwin En conséquence, le Skating Rink était bondé de spectateurs aussi Creighton (1850-1930), ingé- enthousiastes que les joueurs, avec la victoire comme ultime objectif nieur diplômé de l’Université [...] » Dalhousie âgé de 25 ans, établi à Montréal depuis 1872. Il est bien Les Turcs du capitaine Partridge ont vaincu les Russes de Miller par la en vue dans les cercles sportifs de la marque de 3-1. grande ville. La première mention d’un match de hockey à Québec est publiée le 7 février Membre du Victoria Skating Club, Creighton 1879 dans le Daily Telegraph. La note titrée « Hockey Match » l’annonce ainsi : garde la forme et distrait ses coéquipiers « Il y aura demain un match de hockey au Quebec Skating Rink, débutant à 9 h et du club de rugby en leur proposant des jeux de d’une durée d’une demi-heure. » Le Morning Chronicle du 8 février ajoute à l’infor- balle et de bâtons appelés « hurley », « shinty », « shinny » mation : « Il y aura une nouveauté à la patinoire ce soir sous la forme d’un match ou « hockey » qu’il a pratiqués sur les étendues d’eau gelée du Halifax Harbour. de hocky entre deux équipes, membres de différents clubs. Le balle utilisée sera Surpris de les voir ainsi s’amuser, un journaliste les invite à jouer devant public. de caoutchouc mou d’Inde (soft India rubber). » Même si Creighton et ses amis ont utilisé une pièce de bois en 1875, le hockey se joue encore avec différents objets Le Victoria Skating Rink est tout désigné pour l’événement. Construite en 1862, jusqu’à l’adoption généralisée de la rondelle en caoutchouc vulcanisé en 1886. cette surface glacée possède en effet la superficie des patinoires nord-américaines d’aujourd’hui. Creighton établit certaines balises pour ce match. La partie se Quant à la première mention du Quebec Hockey Club, elle paraît le 7 février 1880. jouera entre deux équipes de neuf joueurs, en présence d’un arbitre et de deux Il est alors question d’un match de hockey contre le club de raquetteurs Waverley, juges de but. Le sportif ingénieur remplace aussi la balle par un morceau de bois, aussi de Québec. Dans ce même avis, on note que le Quebec Hockey Club ira sans doute pour éviter de la voir rebondir constamment chez les spectateurs. C’est bientôt disputer un match à Montréal. Pour la toute première fois, une équipe de ainsi que, sans jamais s’en glorifier, Creighton a transformé le jeu en sport. hockey trimballe bâtons et patins pour affronter l’équipe d’une autre ville, celle du Victoria Skating Club. Devant les journalistes et quelque quarante spectateurs, l’équipe de Creighton remporte ce match par la marque de 2-1. La Société internationale de recherche sur le hockey considère cette partie comme la première de l’histoire de ce sport, malgré les bémols de quelques historiens. L’auteur et historien CI-DESSUS : James George Aylwin Creighton (1850- Michael McKingley tranche le débat de belle façon : « Si Creighton n’a 1930), considéré comme le père du hockey. pas inventé le hockey ce soir-là, il lui a assurément trouvé un temple. » CI-CONTRE : Charles Miller, père du hockey Le hockey retourne ensuite dans un certain anonymat, même si à Québec, en 1878, alors qu’il s’aligne avec Creighton en publie les premières règles dans le Gazette du le Quebec Football Club. Il sera capitaine 27 février 1877. C’est peut-être cet article qui inspire Charles Miller, du Quebec Hockey Club en 1880, 1881, 1882 joueur de « rugby football » de Québec âgé de 22 ans, alors que sa et 1884. Son père est propriétaire d’une Ville planifie justement la construction d’un de ces « temples ». librairie à Québec (59, rue Saint-Pierre). Charles le suivra à Westmount vers 1891 De fait, l’historien canadien J.W. Fitsell lui attribue la paternité du pour y devenir libraire à son tour. hockey à Québec. L’hebdomadaire Quebec Morning Chronicle PAGE SUIVANTE : Activité de carnaval au confirme sa présence le 23 janvier 1878 au tout nouveau Quebec Victoria Skating Rink, à Montréal. C’est là Skating Rink, dans le premier match de « crosse sur glace » joué à qu’aurait été disputée la première partie Québec. L’équipe « Les Russes » dont Miller est capitaine affronte « Les de hockey, en 1875.

8 : : Période d’échauffement Extrait de la publication Extrait de la publication La rivalité légendaire entre les deux villes naît le 12 février 1880. Selon le Montreal étaient du match de crosse sur glace en 1878. L’équipe l’emporte par la marque de Gazette, les capitaines de Québec et de Montréal ne « s’entendent pas sur les 5-2 et rend visite aux Stadaconas quatre jours plus tard. Charles Miller fait partie règles du jeu, désavantageuses aux Québécois ». Le type de rondelle ou le nombre de l’alignement de sept joueurs. Il remplace John Bruneau, le premier Canadien de joueurs sur la patinoire pourraient être en cause. Montréal joue régulièrement français de l’équipe. En 1880, les jeux d’équipe sur glace ont pris une place im- à huit ou à neuf joueurs, alors que la norme semble de sept joueurs par équipe à portante sur les patinoires de la ville. Le 4 mars, sur la glace extérieure Stadacona Québec. La rencontre est tout simplement annulée. du quai de la Reine, on organise ainsi un véritable triathlon où le hurley, l’un des ancêtres du hockey joué avec une balle, le football et la crosse se succèdent, dans Par chance, le hockey connaît un engouement certain à Québec. Naissent des des joutes à dix contre dix. Le 13 mars, à la patinoire extérieure Lorne, on invite, équipes de patinoires extérieures comme Crescent, Lorne et Stadaconas. Ces pour 0,05 $, la population à assister au match de hockey opposant l’équipe locale joueurs s’affrontent au hockey ou à la crosse sur glace, la folie du moment. C’est et le Quebec Hockey Club. le cas le 18 février 1880, alors que le Quebec Hockey Club dispute un match de crosse sur glace à sept joueurs, contre les Stadaconas, l’équipe de la patinoire du quai de la Reine. On annonce pour la première fois la composition du Quebec Premier grand bal costumé du nouveau Skating Rink de Québec, le mercredi 9 janvier Hockey Club : Percy Myles, Harcourt Smith, William Baptist Scott, Arthur W. Colley, 1878. Presque tous les futurs joueurs du Quebec Hockey Club figurent sur la liste des John Bruneau, Percival Anderson et Edward Holloway. Plusieurs de ces joueurs patineurs costumés.

Extrait de la publication EN HAUT : Robert J. Davidson, photographié en 1888 au studio Livernois. Il représente le Quebec Hockey Club au moment de son entrée dans l’AHAC. CI-DESSUS : Robert Harcourt Smith, vedette de crosse et de football, s’illustre aussi au hockey. Le 22 janvier 1881, il marque au cours du premier match de ce sport ayant opposé des équipes de villes différentes. CI-DESSOUS : Arthur Edward Scott, photographié en 1888 au studio Livernois. Il s’aligne aussi la même année avec les Thistles, un club de crosse.

Comme les historiens Donald Guay et J.W. Fitsell, l’ancien joueur Arthur Edward Scott croit que le Quebec Hockey Club est né en 1878. Dans cette lettre datée du 15 novembre 1929, il cite son ex-coéquipier Arthur W. Colley, pour qui le hockey serait même né dans la Vieille Capitale. Le Quebec Hockey Club et les journaux de l’époque désigneront plutôt 1880 comme année de fondation du club. Il est assurément le deuxième club de hockey de l’histoire, devancé seulement par celui du collège McGill, fondé en 1877.

Extrait de la publication Un nouveau Quebec Skating Rink Le 10 février 1877, l’architecte montréalais de renom William Totin Thomas pro- met cet aréna au coût de 25 000 $. Celui-ci sera en brique avec une structure en On patine depuis longtemps à Québec. Sur le fleuve lorsque c’est possible, sur les métal d’une dimension de quelque 65 sur 30 m (environ 210 sur 100 pi). Le toit en lacs et rivières... et à l’intérieur, avant tout le monde. En 1851, un hangar du quai tôle galvanisée sera supporté par une arche de 15 m (50 pi) de hauteur. Il y aura de la Reine victime d’une marée trop haute voit son plancher recouvert d’eau. 4 m (14 pi) d’espace sur les côtés et 5 m (16 pi) à chaque extrémité. On aména- L’hiver bien pris, on tire avantage d’un toit qui permet de patiner malgré la neige gera aussi des vestiaires et un bureau à l’étage. La glace fera 55 sur 21 m (180 sur ou la pluie passagère. Le Quebec Skating Club a été fondé la même année. 70 pi), une surface plus petite que celle du Victoria Skating Rink de Montréal, qui mesure 61 sur 24 m (200 sur 80 pi). La pratique du hockey n’a certainement pas Un premier véritable Skating Rink voit le jour en 1864 au coin de la rue Saint- été prévue dans les plans. Eustache (disparue lors de la construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency) et du chemin Saint-Louis (aujourd’hui une partie de la Grande Allée), sur les ter- L’édifice sera aménagé sur un terrain du gouvernement canadien. Cet espace de rains du Cricket Field, aujourd’hui occupés par l’hôtel du Parlement. Vers le milieu 40 m (130 pi) de façade sur 79 m (260 pi) jouxte la porte Saint-Louis, au nord de des années 1870, la patinoire ne semble plus répondre aux besoins de la clien- la Grande Allée. Si l’hebdomadaire Quebec Saturday Budget souhaite les appels tèle. Le 20 juin 1876, le Quebec Skating Club annonce le désir de construire une d’offres lancés d’ici à la fin mars, l’architecte de l’hôtel du Parlement Eugène Taché nouvelle patinoire couverte. Converti en entrepôt pour les travaux du Parlement, ne l’entend pas ainsi. Il contrecarre l’aménagement prévu qui fait de l’ombre sur l’ancien Skating Rink sera démoli vers 1885. son projet.

12 : : Période d’échauffement Extrait de la publication Le gouvernement canadien fait la sourde oreille et accorde tout de même au Quebec Skating Club le terrain convoité le 17 mars 1877, au coût de 2 000 $. Le pavillon des Patineurs sera construit par les frères Hatch. L’endroit est en pleine ef- fervescence. Coup sur coup, on y construit les édifices du Parlement et un Skating Rink dont le plan exposé charme, un mois durant, les regards naïfs des passants. La patinoire est officiellement inaugurée le samedi 22 décembre 1877, en pré- sence du gouverneur général Lord Dufferin. Il a finalement coûté 32 000 $.

PAGE PRÉCÉDENTE : Dessin de l’intérieur du Skating Rink, construit sur les terrains du Cricket Field, vers 1873. À DROITE : Entrée du nouveau Quebec Skating Rink, à gauche, vers 1880. La porte Saint-Louis, au centre, vient d’être reconstruite et élargie afin de faciliter la circulation automobile.

L’Ô Canada { par Jean Provencher }

Le 24 juin 1880, lors du banquet de la première grande Convention nationale des Canadiens français au pavillon des Patineurs de la Grande Allée (le Quebec Skating Rink, lieu des premiers matchs de hockey), le 9e Bataillon des Voltigeurs de Québec, sous la direction de Joseph Vézina, interprète pour la toute première fois le chant Ô Canada.

À la fin juin de cette année-là se tient à Québec le premier grand rassemblement des populations parlant français en Amérique du Nord, réunissant 10 000 personnes. Pour la circonstance, l’organiste et professeur de musique Ernest Gagnon demande à Calixa Lavallée de composer un chant de ralliement sur le poème patriotique d’Adolphe-Basile Routhier, Ô Canada. Lavallée, violoniste, pianiste et compositeur de musique né en 1842, avait d’abord gagné sa vie comme musicien aux États-Unis, en particulier à New York et à Boston, et par la suite à Paris. En 1878, il vient s’installer à Québec et travaille comme organiste à l’église Saint Patrick, rue McMahon.

L’interprétation de l’Ô Canada au Quebec Skating Rink, à l’occasion d’un banquet accueillant 500 invités, connaît tout de suite le succès. Rapidement, ce chant, qu’on appellera d’abord Chant national, est repris ailleurs au Québec, de même qu’au Canada anglais, où une version en langue anglaise est chantée dès 1901. Enfin, le 1er juillet 1980, 100 ans après sa création, l’Ô Canada devient l’hymne national du Canada.

À GAUCHE : Évocation de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin 1880. Devant l’hôtel du Parlement en construction, le Skating Rink est assailli par les citoyens en fête. C’est à cette occasion que l’Ô Canada sera interprété pour la première fois. Extrait de la publication Période d’échauffement : : 13 1918-1919 1919-1920 (suite)

• • • LIGUE No POS JOUEURS PJ B A CHAMPIONNATS 9 AD Jack Coughlin 9 0 0 COUPE STANLEY Matchs annulés D Fred McLean 8 0 0 COUPE O’BRIEN Canadiens de Montréal AD Jack Marks 1 0 0 AD George McNaughton 1 0 0 CLASSEMENT – NHL (1re DEMIE) PJ G P BP BC 9 AG Alex Wellington 1 0 0 Canadiens de Montréal 10 7 3 57 50 No GARDIENS PJ G P N MIN BC BL MOY Ottawa Senators 10 5 5 39 39 1 Frank Brophy 21 3 18 0 1249 148 0 7,11 Arenas 10 3 7 42 49 Howard Howie Lockhart 1 0 1 0 60 11 0 11,00 Harry Mummery 3 1 1 0 142 18 0 7,61 CLASSEMENT – NHL (2e DEMIE) PJ G P BP BC Ottawa Senators 8 7 1 32 14 Canadiens de Montréal 8 3 5 31 28 • • • LIGUE 8 2 6 22 43 CHAMPIONNATS MEILLEURS COMPTEURS PJ B COUPE STANLEY Ottawa Senators Canadiens de Montréal 17 22 COUPE O’BRIEN Ottawa Senators Canadiens de Montréal 17 22 Ottawa Senators 18 19 CLASSEMENT – NHL (1re DEMIE) PJ G P BP BC Ottawa Senators 18 18 Ottawa Senators 12 9 3 59 23 Canadiens de Montréal 17 14 Canadiens de Montréal 12 8 4 62 51 Alf Skinner Toronto Arenas 17 12 Toronto St. Patricks 12 5 7 52 62 Toronto / Ottawa 14 11 Quebec Athletic Club 12 2 10 44 81 Ottawa Senators 14 11 Toronto Arenas 15 8 CLASSEMENT – NHL (2e DEMIE) PJ G P BP BC Ottawa Senators 18 7 Ottawa Senators 12 10 2 62 41 Toronto St. Patricks 12 7 5 67 44 MEILLEUR GARDIEN Canadiens de Montréal 12 5 7 67 62 Clint Benedict Ottawa Senators Quebec Athletic Club 12 2 10 47 96

MEILLEURS COMPTEURS PJ B 1919-1920 Joe Malone Quebec Athletic Club 24 39 Newsy Lalonde Canadiens de Montréal 23 37 • • • QUEBEC ATHLETIC CLUB Frank Nighbor Ottawa Senators 23 25 Président : Mike J. Quinn • Entraîneurs et gérants : Mike J. Quinn, Joe Malone • Corbett Denneny Toronto St. Patricks 23 25 Capitaine : Joe Malone Toronto St. Patricks 24 24 o N POS JOUEURS PJ B A Jack Darragh Ottawa Senators 22 24 4 C Joe Malone 24 39 10 Amos Arbour Canadiens de Montréal 20 21 7 AD Tom McCarthy 12 12 6 Harry Broadbent Ottawa Senators 20 19 5 AD George Carey 20 11 9 Cully Wilson Toronto St. Patricks 23 19 8 D Harry Mummery 24 9 9 Odie Cleghorn Canadiens de Montréal 21 19 3 D Eddie Carpenter 24 8 4 2 D Dave Ritchie 23 6 3 MEILLEUR GARDIEN 6 AG Jack McDonald 24 6 7 Clint Benedict Ottawa Senators 7 C Tommy Smith 10 0 1

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