<<

parcours l’architecture au fil du sommaire Édito

Les rues de Limoges n’ont pas fini de vous surprendre, et là, de vous enchanter, car il 5 Le jazz en est centenaire est bien, ici, question de musique et de la plus chaleureuse, celle qui met en déroute la

douleur des hommes dans l’éclat de ses cuivres, la douceur de ses chants, l’allant de 6 100 ans de jazz à limoges ses rythmes et le rire de ceux qui, dans l’instant, l’inventent. Il s’agit, sur fond de deux guerres mondiales, de leur entre-deux et de leur après, de la rencontre de Limoges et 13 L’architecture au fil du jazz du Jazz.

32 parcours de visite Ce petit ouvrage sera votre Guide des lieux ignorés où, de 1918 à aujourd’hui, cette

musique a débarqué et s’est installée pour, à partir de 1948 et de l’inlassable ferveur de 34 biographies Jean-Marie MASSE, du HOT CLUB et de ses successeurs, faire de Limoges un lieu majeur de son histoire. C’est cette rencontre en « HOT VIENNE » que racontent les évènements que la ville vous propose sur toute cette fin d’année 2018 et dont nos rues et nos places vous parleront désormais.

Crédits photos Textes Collection Bfm Limoges, Luc Fattaz, Limoges Ville Photothèque Paul Colmar, d’art et d’histoire. collection Université d’Os- Laure Fabry, Kim Lanaud, M. Philippe Pauliat-Defaye nabrück, collection Library Pôle Limousin - Bfm Adjoint au maire of Congress, NWWI Museum, Limoges. Fonds Paulette et Jean-Marie chargé de la culture Masse, Bfm Limoges. Maquette Collection Swing FM, Archives Limoges, Ville d’art et municipales de Limoges. d’histoire d’après DES SIGNES studio Personnes ressources Muchir Desclouds 2018 Laure Fabry, Kim Lanaud, François Ruault - Bfm Impression Limoges, Pôle Limousin. Direction de la Christophe Guillot - CCM communication - ville de John Lennon Limoges - 2 Yanniv Arroua - historien septembre 2018 3 1. Cakewalk : «Le Cake-Walk» Les Elks, Le jazz en créateurs à , 1903, cliché Branger-Boyer, collection de l’Université d’Osnabrück. france est 2. James Reese Europe, 1918, collection Library of centenaire Congress.

Si le jazz éclot en France à la fin de la pre- mière guerre mondiale avec l’arrivée des fan- fares militaires afro-américaines et améri- caines, la découverte de nouveaux sons et de mouvements inédits avait déjà commencée 1 à la Belle époque. Dans les Caf’conc, Yvette Guilbert et Paulus chantent les tubes aux accents militaires de la fin des années 1900, tandis que le cakewalk, une nouvelle danse qui vient des plantations de coton et qui va donner naissance au ragtime, fait fureur a Londres puis a Paris.

james reese europe et l’orchestre L’engouement du jazz bat son plein des hell fighters et se diffuse dans toute la France. Pianiste et chef d’orchestre afro-americain Comme Joséphine Baker ou Sidney Bechet, hors-pair qui influença George Gershwin, il d’autres artistes afro-américains sont séduits se produit à New York au Carnegie Hall en par l’accueil qui leur est offert et réalisent de 1912 avec les afro-americains du One Clef plus ou moins longs séjours en France. Club Orchestra. Lieutenant dans l’armée Ils animent les nuits de la capitale ou de la américaine, Europe debarque en France province et séduisent une jeunesse prête à en janvier 1918 avec la premiere unite de s’investir pour leur reconnaissance. combat afro-americaine, et l’orchestre des Ainsi au début des années 1930, de jeunes Harlem Hellfighters. gens créent une association capable de pro- mouvoir le jazz, qualifié à cette époque de dans le sillage de james reese « hot » d’où le nom de l’association : le Hot europe... Club de France. Dès 1933, le Hot Club participe Entre 1917 et 1929 des centaines de musiciens à la préparation des concerts de l’orchestre de afro-americains vont resider a Paris, plus par- et devient étonnamment une ticulierement a Montmartre, et se produire solide structure capable de promouvoir le en France tels le clarinettiste et saxophoniste jazz. À sa tête, fait autorité en Sidney Bechet, le trompettiste Arthur Briggs, matière de jazz en Europe comme aux États- le violoniste Will Marion Cook, le batteur Unis depuis la publication de son livre et de Buddy Gilmore et le joueur de banjo Vance ses articles. Avec , secrétaire Lowry. du HCF, il fonde la revue en 1935 et Swing en 1937, la première marque de disques spécialisée dans le jazz. 4 2 5 1 2 3 4

1917 et 1919. La ville se cale pour un temps 100 ans de sur l’heure américaine : basket-ball, musique jazz, danses afro-américaines (black-bottom, jazz à charleston)... 1.Grand Bal de gala, article du Courrier du limoges La période des bals (1918-1925) Centre du 16 février 1903, Apres la longue periode de privations, les Coll. Bfm Limoges. annees 1920 sont un laboratoire d’experiences Pour Limoges aussi, le jazz est 2. Fanfare de soldats nouvelles pour les Limougeauds : les bals, américains, au grand centenaire. Cette forme musicale interdits pendant la Grande Guerre se multi- séminaire de Limoges, syncopée d’origine américaine juillet 1918, NWWI Museum. plient. Les corporations de metiers (coiffeurs, traverse les frontières dès 1918 lithographes et graveurs, ouvriers de la por- 3. Marathon de danse au et la capitale de la porcelaine celaine...), les bals de charite et de bienfai- Casino de Limoges, 1933, n’échappe pas aux frénésies Photothèque Paul Colmar. sance invitent des musiciens regionaux qui musicales de cet art. montent des groupes calques sur les modeles 4. Les-lous-ticks-jazz, americains. Phototheque Paul Colmar. Le jazz à Limoges avant la Seconde Le nombre de lieux dedies a la danse et guerre mondiale 5. Marcel’s jazz, Marcel aux musiques nouvelles explose : apres les Lalue et son orchestre, Au debut du XXe siecle, Limoges est une ville music-halls, ce sont les dancings qui captent 1935, photographie de moyenne de pres de 90 000 habitants et Blanchon, Phototheque les modes musicales et donc la jeunesse. Le encore dominee par des modes de vie ruraux. Paul Colmar. Casino, le Cirque-theâtre de Limoges com- Pour autant elle cède aux modes nouvelles, mencent à programmer des soirées jazz. comme celle du cake-walk. Les cafes, les auberges, de nombreux hotels À partir de la fin de la première guerre mon- et les kiosques servent a l’occasion de scene diale, l’engouement sans precedent pour de jazz pour des bals de plein air, tout comme la culture etasunienne est assez vivace a les salles de cinema. Limoges, d’autant que plusieurs hôpitaux mili- taires accueillaient de nombreux blessés dont les soldats américains, très présents entre 5 6 7 1 2 3 4

L’ere des grands spectacles jazz, calauréat, Jean-Marie lit le premier ouvrage l’aide des Hot Club régionaux. Le fonds Paulette et Jean-Marie les année 1930 d’Hugues Panassié «Le Jazz Hot» et achète En 1946, Jean-Marie assiste à Paris au concert Masse Quelques grandes figures, Josephine Baker ses premiers 78 tours de Duke Ellington, Louis de l’orchestre afro-américain de Don Redman Avec le décès de Jean-Marie Masse le 17 par deux fois, Fred Adison, Ray Ventura ou Armstrong, Jimmy Lunceford… qui comprend notamment le saxophoniste octobre 2015, Limoges perdait un infatigable encore Alibert et leurs orchestres, font etape À partir de 1939, il entame une correspon- . passionné de jazz dont la collection person- à Limoges lors de leurs tournees dans le pays, dance avec Hugues Panassié. Un autre musicien américain, déjà venu à Paris nelle amassée au fil des décennies avec sa s’installant d’abord dans le Cirque-theâtre, avec l’orchestre de Duke Ellington, rejoint l’Eu- femme Paulette, constitue désormais l’un avant que celui-ci ne laisse sa place a la salle L’Occupation correspond pour Jean-Marie rope à son tour avec sa propre formation : le des plus beaux ensembles dédiés au jazz à Berlioz, en 1932. Masse au début de son engagement incondi- trompettiste Rex Stewart. Hugues Panassié l’échelle européenne. Jean-Marie Masse avait tionnel pour le jazz. Il publie en avril 1941 son prépare pour ce musicien une tournée dans souhaité léguer à sa ville ces quelque 20 000 Le jazz à Limoges pendant la guerre : premier article dans le magazine suisse Jazz toute la France et contacte Jean-Marie Masse pièces (disques, livres et magazines, photos Jean-Marie Masse, Roger Blanc et la news et réalise ses premières conférences à afin d’organiser un concert à Limoges ! inédites, correspondances, archives person- création du HCL Limoges au mois de mai. Suite au succès remporté par ce concert, les nelles…). L’ensemble est désormais conservé Jean-Marie Masse naît rue Fontaubert à Malgré l’occupation allemande, la mode du statuts du Hot Club de Limoges sont déposés à la Bibliothèque francophone multimédia Limoges, le 22 mai 1921. swing bat son plein en 1942 et les musiciens à la préfecture le 26 janvier 1948. (Bfm) de Limoges. Sa passion pour le jazz se déclare durant de jazz français deviennent de véritables son adolescence en écoutant à la radio les vedettes, comme , qui offre C’est le début de l’incroyable histoire du jazz 1. «Le Jazz Ray-Ventura à Limoges», article du Courrier du Centre, 24 mai 1938, coll Bfm Limoges. orchestres de variété à la mode comme celui une teinte colorée à cette période si sombre. à Limoges où pendant 70 ans, l’association de Ray Ventura ou en découvrant chez les En 1943, Jean-Marie Masse est appelé au va programmer chaque année deux à quatre 2. Répétition chez Jean-Marie Masse au 4 rue Francois- disquaires des 78 tours dont ceux du chef Service du Travail Obligatoire dont il s’évade concerts par an. Chénieux à Limoges, en compagnie des premiers membres du Hot Club de Limoges, circa 1948. © Estra, d’orchestre Jimmy Lunceford ou du pianiste et se cache jusqu’à la Libération. Vers 1944, Durant toutes ces années, Limoges accueillera fonds Paulette et Jean-Marie Masse, Bfm Limoges. . il devient difficile de rester à Limoges. Jean- tous les plus grands noms du jazz : Sidney Marie part alors à où il sera Bechet, , Don Byas, Lionel 3. Détente avant ou après le concert : le trompettiste Rex Stewart retrouve Hugues Panassié (assis) et Jean-Marie Son étude de la musique afro-américaine se hébergé chez Hugues Panassié. Hampton, Stéphane Grappelli, , Masse, , 11 décembre 1947. © Yan : Jean Dieuzaide. fait aux côtés de Roger Blanc, dentiste, trom- Duke Ellington… Fonds Paulette et Jean-Marie Masse, Bfm Limoges. pettiste et auteur des premières émissions de À la Libération, Hugues Panassié met Jean- 4. Big Bill Broonzy au domicile des Masse, est entouré de jazz sur Radio-Limoges en 1938. Jean-Marie Marie Masse en contact avec les membres du Jean-Marie Masse et de ses filles, de gauche à droite : Agnès l’écoute à la radio. . L’association dont le siège et Sylvie et à l’extrême droite : Marie-Claude Blanc (fille du Sur ses conseils, tout en préparant son bac- est à Paris, promeut le jazz en France avec docteur Roger Blanc), 1953. © Michel Neyens, Bfm Limoges. 8 9 1 2 3 4

la collection en bref... - 3 500 disques 78 tours, dont près de 200 Depuis mars 2016, cette collection fait l’objet 1. Duke Ellington et son Vdiscs, disques édités par l’armée américaine d’un travail d’inventaire, de nettoyage, répara- orchestre lors du concert du 23 mai 1964 à Limoges. pendant la guerre. tion et mise aux normes de conservation... Le © Jacques Lacan. Fonds - 5 000 disques vinyles 33 tours : jazz gospel, public peut déjà prendre connaissance d’une Paulette et Jean-Marie blues, pour certains rares. partie de ces richesses en consultant le cata- Masse, Bfm Limoges. - 400 disques vinyles 45 tours, aux pochettes logue en ligne sur le site de la Bfm « Fonds 2. Mezz Mezzrow - Claude colorées. Paulette et Jean-Marie Masse ». Il faudra Luter er son orchestre, - 150 disques « Pyral » (disques enregistrés) : encore plusieurs années avant de venir à bout couverture du disque 33 tours Vogue, 1951. © Pierre des enregistrements de concerts jamais édités des 20 000 documents constituant ce fonds Merlin, Fonds Paulette et - Une collection de près de 200 disques 33 exceptionnel. Jean-Marie Masse, Bfm tours 1/3 (appelés aussi 25cm), dont certaines Limoges. pochettes sont plus précieuses que le disque 3. étiquette du V-Disc lui-même... N° 538B : Four or Five - 3 500 photos, dédicacées et/ou inédites. Times par Trummy Young And The Guys From - 2 300 lettres, des cartes postales, cartes V-Discs avec notamment de vœux de tous les plus grands noms du à la trompette jazz : Buck Clayton, Don Byas, , et Don Byas au saxophone ténor, New York, 18 juillet Stéphane Grapelli... 1945. Fonds Paulette et - 500 ouvrages sur le jazz : les premières édi- Jean-Marie Masse, Bfm tions de Duke Ellington, Big Bill Bronzy ou Limoges. Mezz Mezzrow... 4. Disque Swing, Fonds - 70 titres de revues de jazz, dont certaines Paulette et Jean-Marie pratiquement uniques en France. Masse, Bfm Limoges. - Et enfin des milliers de manuscrits (émis- 5. Don Byas à Limoges, le sions de radio, chroniques de cinéma, articles 24 mai 1949. Photographie sur le jazz...), coupures de presse sur le Hot dédicacée à Jean-Marie Masse. Fonds Paulette et Club de Limoges, dossiers thématiques sur les Jean-Marie Masse, Bfm musiciens... Limoges. 10 5 11 1. Gare de Limoges- Bénédictins, 1939. Carte postale, L’architecture photothèque Paul Colmar. au fil du jazz 2. Arrivée de Rex Stewart à la gare de Limoges-Bénédictins À partir de 1948, grâce À l’activisme du hot club 1948. Fonds Paulette et Jean-Marie Masse, Bfm et de jean-marie masse, de grands noms du jazz Limoges. comme rex stewart, bill coleman ou encore duke ellington, se produiront À limoges, faisant de cette cité, une des villes qui comptent dans l’es- sor du jazz en france. en l’absence de véritable salle dédiée au jazz, ce sont les cinémas, hôtels, 1 théâtres et brasseries qui accueilleront les nombreux concerts jusqu’aux années 60.

gare de limoges-bénédictins classique et composé d’hymnes nationaux), Empruntant la ligne de chemin de fer comme l’absence de solistes, renvoie encore construite et financée par la compagnie du au ragtime instrumental, qui donnera nais- Paris-Orléans, le premier train en provenance sance au swing dans les années 20. de Paris arrive à quai le 2 juin 1856. Un simple embarcadère de bois fait alors D’anciennes photographies attestent la pré- office de gare mais aussi de terminus. sence à Limoges de l’un de ces American La première véritable gare est construite en Military Band sur le Champ de foire (actuelle 1857 sur un terrain appartenant à l’ancienne place Winston-Churchill) et dans le grand abbaye des Bénédictins dont elle tire son nom. séminaire en 1918. Composé essentiellement C’est probablement ici que sont arrivés les de cuivres et dirigé par Edward Baldwin, Il quelque 6 000 « sammies » (militaires amé- défilera lors de la fête nationale d’indépen- ricains) cantonnés en Haute-Vienne de 1917 dance des États Unis le 4 juillet. Si le contenu à 1918. Limoges comptait alors 90 000 habi- musical joué par cette fanfare demeure tants, et on peut imaginer que la présence inconnu, on suppose que ces nouvelles sono- de ces soldats a permis aux limougeauds rités, très rythmées, n’ont laissé indifférent de découvrir certaines formes de la culture aucun limougeaud. américaine comme la musique jazz ou le basket-ball. Achevée en 1929, la gare actuelle fut réalisée La plupart des régiments présents en France par l’architecte Roger Gonthier. Résolument avait une fanfare. La plus célèbre d’entre elle, moderne, son ossature associant le béton et les « Harlem Hellfighters » entièrement com- l’acier est recouverte d’un habillage de pierre posée de noirs américains, était celle du 369e calcaire. Gonthier a l’idée novatrice d’imagi- régiment de la 93e division américaine, dirigée ner une des premières gares-ponts conçues par James Reese Europe qui donna un concert en France, ce qui permet de conserver les à Nantes le 12 février 1918, considéré comme voies existantes. Conçue comme une archi- le premier concert de jazz en France. tecture-signal, la gare adopte une silhouette Mais l’instrumentation de cette fanfare de 52 originale et immédiatement identifiable musiciens, son répertoire (essentiellement grâce à un campanile qui culmine à 57m et 12 2 13 1 1 22 3 4

une grande coupole en cuivre qui couronne avenue de la gare 1. Arrivée de Bill le bâtiment principal. Percée en 1858, cette avenue aujourd’hui Coleman en gare de Limoges-Bénédictins, Concession faite au classicisme, le programme nommée Charles-de-Gaulle, permettait de 1949. De gauche à droite : décoratif conçu par le sculpteur Henri-Frédéric relier le nouveau quartier de la gare au centre- Sylvie Masse, Jean-Marie Varenne est chargé d’allégories mythologiques ville par la place Jourdan. Dans la seconde Masse, Bill Coleman, et tout à droite Bob Aubert. Fonds e et régionales tandis que les grandes verrières moitié du XIX siècle, elle voit se construire Paulette et Jean-Marie modernes aux motifs stylisés de feuilles de des immeubles résidentiels, des hôtels et un Masse, Bfm Limoges. chêne et de châtaigner, réalisées par l’atelier cinéma. 2. Avenue de la gare, de Francis Chigot, illustrent le nouveau style Carte postale, années 1930. art déco. 23, avenue Charles-de-Gaulle Photothèque Paul Colmar. (hôtel du Faisan) 3. Façade Belle époque Après la seconde guerre mondiale, la gare Sur cette avenue passante, certains hôtels du cinéma le Capitole, sera la porte d’entrée des nombreux jazzmen accueillent dans leurs salons des artistes années 1930, photothèque américains qui viennent à Limoges. C’est ainsi locaux aux consonances jazz et swing. C’est Paul Colmar. qu’en janvier 1948, Jean-Marie Masse organise le cas de l’hôtel du Faisan construit en bas de 4. Don Byas lors de son avec l’association générale des étudiants de l’avenue de la gare. Bâti en pierre de taille sur concert au Capitole, 24 Limoges (AGEL), la venue de Rex Stewart, six étages et agrémenté au rez-de-chaussée mai 1949. Fonds Paulette et Jean-Marie Masse, Bfm trompettiste soliste de Duke Ellington. Cette d’une belle marquise en fer forgé, il reçoit Limoges. représentation au théâtre Berlioz est considé- à la fin des années 40 certains orchestres rée comme le premier concert d’un musicien comme celui de « Canero et son ensemble » 5. Affiche du concert de Willie «the Lion» Smith américain de jazz à Limoges. qui comprend dans son répertoire des airs au cinéma Le Capitole, 10 Dans les années 50, les quais de la gare des de jazz, mais aussi de tango et de musette ; janvier 1950. Affiche Bénédictins verront passer Willie « the Lion » ou encore en 1959 l’orchestre du limougeaud réalisée d’après un dessin de Jean-Marie Masse. Smith, Don Byas, ou encore Pierre Guyot. Affiche dédicacée à la Buck Clayton, vedette de l’orchestre de Count Le Hot Club programmera dans les salons de famille Masse par Willie «the Basie. Grand ami de Jean-Marie Masse, il fera l’hôtel plusieurs concerts de musiciens de jazz lion» Smith. Fonds Paulette et Jean-Marie Masse, Bfm de celui-ci le parrain de sa fille Candice et com- américain : Bill Coleman y jouera en 1958 et Limoges. posera pour lui et le Hot club de Limoges le 1965. morceau Mes amis de Limoges. 14 15 5 1 2 3 4

Le Capitole (1928-1950) lir de nombreux concerts du Hot Club. On Place Jourdan À la fin des années 40, l’orchestre du limou- Le Cinéma le Capitole succède en 1928 au retiendra en 1954 l’orchestre du clarinettiste Anciennement dénommée place Tourny, geaud Pierre Guyot s’y produit, avec pour bat- Mokka, premier cinéma de l’avenue de la gare. Mezz Mezzrow, la venue de Bill Coleman en cette place créée en 1730 au débouché de teur un certain Jean-Marie Masse, qui fait ses Sa façade est à rattacher au style Art nouveau 1956 ou encore celle du trompettiste de Duke l’ancienne route de Lyon, a fait office pen- premières armes en tant que musicien dans par ses formes courbes et arrondies avec sa Ellington, Cootie Williams en 1959. dant de nombreuses années d’entrée de ville. un orchestre. Grâce à ses prestations, Jean- grande marquise aux lignes sinueuses en fer Ce dernier est le co-auteur d’un morceau Dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle est Marie Masse interviendra à Radio Limoges dès forgé. très connu composé avec réaménagée en square, avec au centre la sta- 1948 pour y animer une émission sur le jazz. En mai 1949, le Hot Club de Limoges y pro- Round Midnight qui inspira en 1986 à Bertrand tue du maréchal Jean-Baptiste Jourdan avec Dans les années 50, des musiciens américains gramme l’orchestre du saxophoniste améri- Tavernier le titre de son filmAutour de minuit . sur le pourtour de grands immeubles de type de renom tels que Rex Stewart, Mezz Mezzrow, cain Don Byas, qui aurait dû être accompagné haussmannien. … seront logés lors de leur venue dans ce du trompettiste Bill Coleman, mais ce dernier Le Lido (1964) prestigieux hôtel. manquant le départ de son train en gare de En 1964, une salle de cinéma d’art et essai de Central Hôtel Dans les années 60, l’établissement devenu le Paris ne put rejoindre Limoges à temps. 400 places avec une scène de 40 m² est créée Construit en 1900 sur les plans de l’architecte Luk Hôtel n’organisera plus de concerts par la Willie « the Lion » Smith s’y produira quelques dans le sous-sol du cinéma le Paris. Jusqu’en Dominique Vergez, cet hôtel-restaurant bâti suite. mois plus tard lors d’un récital de piano en 1973, ce lieu sert de salle de concerts pour en pierre de taille (granit et calcaire) sur sept 1950. des spectacles programmés par le Hot Club niveaux a longtemps été le plus haut bâtiment Limoges. de la ville. Le Paris (1950-1970) Elle est exploitée indépendamment sous le Le Central Hôtel reflète l’éclectisme ornemen- En 1950, le cinéma le Paris remplace le nom de Lido. En novembre 1967, le pianiste tal de l’architecture de la seconde moitié du Capitole. Le style Art nouveau de la façade , le saxophoniste Buddy Tate s’y XIXe siècle en mêlant références antiques, néo- s’efface au profit des lignes droites et géomé- produisent ainsi que le chanteur de blues Big gothique et néo-Renaissance. triques en béton armé du style Art déco. Joe Turner en avril 1971. Il comprenait une grande brasserie avec boise- La vaste salle possède une scène d’une soixan- ries et verrières, digne des grandes brasseries 1. Cinéma le Paris, années 60. Photothèque Paul Colmar. taine de mètres carrés et peut accueillir 1 200 parisiennes et un prestigieux salon de récep- spectateurs. Elle permet à l’établissement de tion au plafond peint. 2. Cinéma le Lido, années 70. Photothèque Paul Colmar. présenter des spectacles de music-hall ou Les registres de l’hôtel attestent dans les 3. Central-Hôtel, années 30. Photothèque Paul Colmar. des concerts en complément de son activité années 20 et 30 de la venue ponctuelle d’or- cinématographique. chestres français de jazz, souvent qualifiés de 4. Salon de réception du Central-Hôtel. Photothèque Paul Colmar. Jusqu’en 1959, la salle va continuer à accueil- « jazz band ».

16 17 1 2 3 4

Hôtel de la Paix Le Sully (1949-1954) 1. Hôtel de la Paix Construit au début du XXe siècle, sa façade Situé dans le passage Mermoz reliant la 1908. Carte postale, photothèque Paul Colmar. entièrement en granit s’élève sur cinq niveaux. rue Jules-Guesde et la rue Jean-Jaurès, ce Il rappelle les immeubles haussmanniens pari- cabaret surnommé « bar américain » dans 2. Rue Jules-Guesde, siens avec son entresol, ses balcons filants et les anciennes publicités a été l’un des lieux Circa 1945. Carte postale, photothèque Paul Colmar. son premier étage dit «noble» plus richement phares du jazz à Limoges entre 1949 et 1954. décoré. Disposant d’une salle de dancing installée 3. Tract publicitaire pour Dans les années 20, les salons de l’hôtel dans une rotonde, il a reçu les 11 et 12 juin le concert de Don Byas au Sully, mai 1952. Fonds servent de dancing et parfois de lieu de bals 1949, le trompettiste Bill Coleman et le quartet Paulette et Jean-Marie animés par des orchestres locaux. Le Courrier du Hot Club Limoges composé de Jean-Pierre Masse, coll. Bfm Limoges. du Centre mentionne régulièrement des Bruneau au piano, Bob Aubert à la guitare et 4 et 5. Concert de Bill orchestres de « jazz » et des « jazz band » et de Jean-Marie Masse à la batterie. Musicien Coleman au Sully, 11 ou 12 précise en 1926 que « la chanteuse Rahna et incontournable dans l’histoire du jazz, Bill juin 1949. son orchestre jazz-band est une des étoiles Coleman a joué avec d’autres grands musi- Fonds Paulette et Jean- Marie Masse, coll. Bfm actuelles du music-hall ». Néanmoins, rien ciens comme , et Limoges. ne permet de connaître le répertoire de ces . orchestres, ni leur interprétation, le terme En 1952, le Sully accueillait le saxophoniste de « jazz » indiquant à cette époque la simple américain Don Byas accompagné du quartet utilisation d’une batterie dans un orchestre. du Hot Club. Musicien de swing mais aussi de bop, il a immortalisé le morceau Laura dans le film éponyme d’Otto Preminger sorti en 1944. Rue Jules-Guesde En 1954, le jeune saxophoniste s’y Créée au début du XXe siècle suite au réamé- produit. Ce musicien français d’origine ger- nagement du quartier du Verdurier, cette rue, soise, figure emblématique du saxophone, composée de nombreux immeubles en pierre fut avec son ami Bill Coleman le premier pré- de taille ou en briques, présente côté nord, sident d’honneur du festival de Marciac (Gers), une grande homogénéité avec des immeubles créé en 1978. de six niveaux au style Art déco, dont plusieurs conçus par l’architecte Amédée Sautour. 18 5 19 1. Place de la République, côté ouest, années 20. Carte postale, photothèque Paul Colmar.

2. Place de la République, années 50. Jour de fête foraine. On remarque à l’arrière plan l’ancien cirque municipal. Photothèque Paul Colmar.

3. Place de la République, années 70. Photothèque Paul Colmar.

4. Théâtre Berlioz, années 30. Carte postale. 1 3 4 Photothèque Paul Colmar.

La Place de la république La situation se durcit durant la seconde Au début du XIXe siècle, la démolition de guerre mondiale et la période de l’Occupa- l’abbaye Saint-Martial permettra la création tion puisqu’un arrêté préfectoral du régime d’une place. Formant un vaste quadrilatère, de Vichy de mars 1943 interdit la musique elle prendra successivement le nom de place jazz, considérée comme de la « musique des Boutiques, Impériale, Royale, puis enfin nègre ». Selon les instructions du ministère de la République en 1880. Un large escalier de l’Intérieur, seuls des concerts sympho- ombragé par des marronniers, donnait accès niques peuvent encore être organisés dans au boulevard de la Pyramide (actuel boule- les brasseries. vard Carnot) et ouvrait une perspective vers la Banque de France. Le théâtre municipal ou salle Berlioz Durant la première moitié du XXe siècle, la (1840-1953) place concentre une intense activité commer- En 1840, le théâtre municipal est édifié le ciale et culturelle où voisinent lieux publics et long de la rue Saint-Martial sur les plans de privés, régulièrement animée par les fêtes l’architecte départemental Vincent Boullé. Ce foraines. bâtiment au décor d’une grande sobriété, se La Belle Époque (1880-1914) est propice aux compose d’une partie principale précédée divertissements et aux sorties comme en d’un avant-corps et flanquée de deux ailes témoignent les nombreux lieux de spectacles latérales. L’intérieur aménagé en théâtre à (théâtre, salle de cinéma, cabaret) ouverts sur l’italienne, avait une capacité de 1 200 places. la place. Dans les années 30-40, le cirque théâtre (à Au début du XXe siècle, on y donne une cen- la place de l’actuel conservatoire) puis le taine de représentations par an, principale- théâtre municipal permettent de recevoir de ment des opéras, opéras-comiques, tragédies véritables concerts de jazz. et vaudevilles. Mais, à partir des années 30 plusieurs cafés de Renommé théâtre Berlioz en 1932, il accueil- la place accueillent également des musiciens lera désormais également des conférences et comme « le Riche », « le Cyrano », ou encore des concerts de formations locales de jazz. 20 2 « la Coupole ». 21 1. Affiche du concert Harlem à Limoges de Rex Stewart à la salle Berlioz, le 14 janvier 1948. Coll. Swing Fm.

2. Casino de Limoges, début du XXe siècle. Carte postale, photothèque Paul Colmar.

3. Les Nouveautés, années 20. Carte postale, photo- thèque Paul Colmar.

1 2 1 3

Ainsi, en avril 1940, l’orchestre de l’AGEL (asso- Ces concerts seront les derniers, car la salle en porcelaine au décor floral réalisées par la Les cinémas de la place de la ciation générale des étudiants de Limoges) jugée trop petite et déjà vétuste, sera détruite manufacture Eugène Alluaud. république qui dispose de son propre groupe y donnera en 1953. Au cours du XXe siècle, la place abrite deux un concert. La formation musicale de Jean Il s’agissait d’un cabaret accueillant des opé- cinémas dont les noms changent au fil des Marcland, précurseur du jazz à Limoges, était Le Casino (1901- vers 1950) ras-comiques, des opérettes, et des spec- années. de 1925 à 1929 le groupe phare de l’AGEL, sous Ce bel édifice de style Art nouveau est tacles de troupes (chansonniers, musiciens, le nom des « Odd Boy’s Band ». construit en 1901 au nord de la place, sur les comiques). Les spectacles dits de revues qui Les Nouveautés (1910-1929) En mai 1941, Jean-Marie Masse, vigoureux plans de Charles Planckaert, architecte du étaient bien souvent des créations locales Première salle de cinéma ouverte sur la place défenseur du jazz, y donnera un cycle de musée Bonnat-Helleu à Bayonne. Il réalisera faisaient le succès de cette salle. en 1910, les Nouveautés accueillait aussi de conférences. La première d’entre elles, inti- quatre ans plus tard l’ancienne chambre de Dès les années 20, la presse locale y men- nombreux spectacles. tulée Le Hot-Jazz ou musique pure du XXe siècle, commerce à l’angle du boulevard Carnot et tionne régulièrement des « entractes jazz » Sa remarquable façade de trois travées sur provoque un vif débat dans la presse locale de la rue Fitz-James. sans que l’on connaisse exactement le réper- trois niveaux renvoie à l’éclectisme de l’archi- car le jazz en France est encore à cette époque Le Casino est construit à l’initiative de la toire de musique jouée. tecture Belle Époque en mélant des références une musique qui choque, reçue par beaucoup Société des concerts du Café de la Paix afin Le Casino disparaît au début des années 50 antiques, néo-baroques et Art nouveau. avec mépris et condescendance. Un article de créer une salle de spectacle grand-public, pour faire place au grand immeuble actuel. À la fin des années 20, on projette dans cette de Paris-soir signé Simone Dubreuilh titrera ni trop populaire comme le café-concert, ni salle le premier film parlant de l’histoire du en 1941 « On se bat pour ou contre le jazz à trop guindée comme le théâtre. cinéma, Le chanteur de jazz. Limoges ». La salle permettait d’accueillir 500 spectateurs Le 14 janvier 1948, la salle accueille un concert et disposait d’une scène de 35 m². Le Rex (1929-1957) exceptionnel, celui de Rex Stewart, trompet- Le bâtiment se composait d’un sous-bas- Rebaptisé le Rex en 1929, la façade Belle tiste star de Duke Ellington. Il s’agit du premier sement en granit surmonté d’une ossature Époque est transformée l’année suivante en concert d’un orchestre de musiciens amé- métallique s’élevant sur deux niveaux, tout une façade de style Art déco en béton armé. ricains de jazz à Limoges. Il est organisé par comme les halles centrales de Limoges. La Les nouvelles lignes verticales et horizontales, l’AGEL avec le concours d’Hugues Panassié du façade-écran arborait une grande verrière cen- l’absence de décorations rompent nettement Hot Club France et de Jean-Marie Masse. trale composée d’un motif de plumes de paon, avec l’abondance décorative et les lignes Deux mois plus tard, c’est le clarinettiste Mezz entourée de panneaux métalliques rivetés courbes de l’ancienne façade. Mezzrow qui vient jouer au théâtre Berlioz. dans lesquels étaient encastrées des plaques Le 4 mars 1953, le Rex accueille le célèbre 22 23 4 1 2 3

chanteur et guitariste américain de blues, Big trentaine de concerts de jazz. On retiendra Les brasseries Bill Broonzy (1893-1958). Il s’agit du premier les venues du pianiste Milt Buckner, celle du Entre 1930 et 1950, les nombreux cafés et a mauvaise réputation. Les samedis soir, concert de blues donné à Limoges. saxophoniste et du tromboniste brasseries installés autour de la place de la lors de concerts, les bagarres entre « caïds américain Al Grey . République tels que le Cyrano, le Café Riche, locaux » et GI américains venant de la base de Le Star (1957-1987) Finalement, l’Omnia fermera ses portes en la Coupole, ou encore la brasserie Luc , servent Châteauroux ne sont pas rares. En 1957, cette salle de cinéma change à nou- 1991. également de bars dansants. Dans ces lieux veau de nom et va continuer à recevoir pério- animés et vivants, les orchestres jouent du diquement en dehors des projections, des jazz en y incorporant des airs traditionnels, concerts du Hot Club de Limoges. De 1958 à de tango ou de musette. 1987, une quinzaine de concerts s’y déroule- En 1946, le musicien de jazz manouche Joseph ront, de la chanteuse de gospel et de blues Reinhardt, frère de Django Reinhardt, donne au pianiste de jazz Wild un concert exceptionnel à la brasserie Luc, Bill Davis. place de la République. Durant l’après-guerre une importante communauté gitane est pré- 1. Le Rex, 1957. Carte L’Omnia (1955-1991) sente à Limoges, notamment sur l’avenue postale, photothèque Paul Créée en 1955, cette salle vient compléter Jean-Gagnant. De nombreux musiciens de Colmar. l’offre foisonnante de cinémas à Limoges. jazz manouche tels les Ortica, ou les Villerstein 2. Concert de Koko Taylor Installée dans un vaste immeuble résidentiel se produiront régulièrement dans les cafés de à l’Omnia, le 14 janvier de sept étages construit dans les années 50, sa Limoges. 1948. Coll. Swing FM. façade rappelle celle du cinéma voisin le Star Le café le Cyrano dispose de son propre 3. Concert de l’orchestre avec des lignes géométriques très épurées et orchestre, qualifié en 1936, par la presse locale de Pierre Guyot au la prédominance du verre. comme l’un « des meilleurs jazz de province ». Cyrano, 1938. Photothèque Grâce à sa grande scène, l’Omnia accueil- Vers 1941-1942, sous le pseudonyme de Jo Paul Colmar.

lera pendant de très longues années des d’Onde, Joseph, père de Serge Gainsbourg, 4. Annonce du concert concerts. Dès 1956, le Hot Club y fera venir réfugié à Limoges alors en zone libre, y jouera de Joseph Reinhardt à la le clarinettiste et saxophoniste américain du piano dans un répertoire classique, tzigane brasserie Luc, Limoges- Soir, 25 novembre 1946, Albert Nicholas et organisera la projection du mais aussi jazz. coll. Bfm Limoges. film L’aventure du jazz d’Hugues Panassié en Quant à la Coupole, située dans l’angle sud- 1973. De 1973 à 1978, il y programmera une ouest de la place de la République, elle 5 24 25 1. Cirque municipal, années 30. Carte postale, photothèque Paul Colmar.

2. Vue aérienne du Cirque municipal, années 50. Archives municipales de Limoges.

3. Spectacle de contorsioniste au Cirque municipal, années 50. Archives municipales de Limoges.

4. Concert de Buck Clayton au Cirque munici- pal, 31 octobre 1949.Fonds 1 3 4 Paulette et Jean-Marie Masse, Bfm Limoges.

Place Stalingrad post-impressioniste et burlesque. Certaines de ses toiles sont aujourd’hui exposées au musée Cirque municipal (1925-1958) des Beaux-Arts de Limoges. Conçu par l’architecte Émile Robert, à l’empla- cement de l’actuel opéra et du conservatoire, Véritable salle de spectacle polyvalente il remplace l’ancien cirque de bois de la place (concerts, bals ou conférences), pouvant de la République, détruit par un incendie en accueillir 3 000 personnes, le cirque munici- 1909. Le Cirque municipal sera un lieu phare pal se composait d’une grande salle circulaire de la vie culturelle des limougeauds pendant avec une scène escamotable, d’un vestibule plus de trente ans. d’honneur, de loges d’artistes et d’écuries. Comme dans beaucoup d’édifices des années Au milieu des années 50, il est jugé vétuste et 20, l’architecte choisit d’associer une structure incommode et ne répondant plus aux normes métallique à une façade écran ornementée. De de sécurité et d’acoustique de l’époque. style classique, la partie centrale se compo- Comme beaucoup de cirques permanents en sait de trois baies, rythmées par des colonnes France, il est démoli en 1958 et cèdera sa place corinthiennes monumentales. Au-dessus de à l’Opéra de Limoges et au conservatoire. chaque baie, un large oculus couronné par une tête d’angelot permettait de faire entrer Le cirque municipal accueille des spectacles la lumière. Plus haut, sur l’entablement, était très divers : combats de boxes, meetings poli- inscrit en lettres capitales « Cirque municipal ». tiques, soirées caritatives, fêtes de fin d’année Devant le comble brisé était sculpté le mono- et dans les années 30, des représentations gramme de Limoges au motif de double L, d’orchestres qui incluent le jazz dans leur surmonté d’une tour en référence aux armoi- répertoire. En 1925 le programme de gala de ries de la ville. Enfin, la toiture polygonale qui la presse Limousine mentionne des « entractes couvrait la partie centrale était coiffée d’un jazz », c’est-à-dire probablement un orchestre lanterneau. accompagné d’une batterie et de cuivres. L’intérieur était décoré de toiles de l’artiste En 1938, il accueille la célèbre artiste afro-amé- russe David-Ossipovitch Widhopff peintre affi- ricaine Joséphine Baker, interprète principale chiste et décorateur, exécutées dans un style de la Revue Nègre et l’orchestre de Ray Ventura 26 2 27 1 2 2 3 4

et ses collégiens. Opéra de Limoges (1963) De très grands noms du jazz s’y produiront. Après-guerre, le Hot Club de Limoges organi- Inauguré en 1963, il est conçu par l’architecte C’est le cas en 1964, avec le légendaire sera ici aussi de nombreux concerts. et scénographe Pierre Sonrel avec l’appui orchestre de Duke Ellington et la présence C’est le cas, en octobre 1949, avec le trompet- de trois architectes limougeauds : André de très grands solistes comme le trompettiste tiste Buck Clayton, ancien soliste de Count Campagne, Raymond Lescure et Paul Villemain. Cootie Williams et les saxophonistes Johnny Basie qui se produit à Limoges lors de sa pre- Pierre Sonrel, adepte du théâtre à l’italienne Hodges et . mière tournée en France. Très ami avec Jean- participera à la reconstruction d’un grand Ce concert fut programmé grâce à l’audace Marie Masse, ils entretiendront une longue nombre de théâtres en France (Rouen, du Hot Club de Limoges qui profita d’un cré- correspondance et se rencontreront à chacun Strasbourg) dans les années 1950-1960. neau de libre dans la tournée de l’orchestre de ses passages en France. De conception moderne, sa façade en béton de Duke Ellington pour lui proposer de jouer Établi à Paris depuis 1948, Bill Coleman viendra dépourvue de décor est rythmée par de à Limoges, la veille de son départ pour les y jouer en 1952 accompagné du saxophoniste grands piliers en béton armé. États-Unis. Guy Lafitte et du batteur Zutty Singleston. Ce L’architecte a mis en avant la structure por- L’Opéra verra également des concerts dernier est un des précurseurs de la batterie teuse tout en favorisant l’éclairage naturel par d’autres grands musiciens de jazz tels Buck 1. Jean-Marie Masse et Lionel Hampton jazz et accompagnera des ténors du jazz tels le perçement de grandes baies rectangulaires Clayton, Claude Bolling, Lionel Hampton, à L’Opéra de Limoges, concert du 13 mai 1977. Fonds Paulette et Jean-Marie Masse, que Sydney Bechet et . au premier étage. Muddy Waters ou encore John Lee Hooker. Bfm Limoges. Au milieu des années 50, l’orchestre de Lionel À l’intérieur, on accède à la salle de spectacle C’est en tout plus de 80 concerts de jazz qui Hampton viendra y jouer à deux reprises. par des galeries réparties sur trois niveaux. ont été organisés dans ce lieu par le Hot Club. 2. Opéra de Limoges, salle de spectacle avec le plafond levé, photothèque Paul L’un des derniers concerts au Cirque municipal Celle-ci offre une capacité allant de 939 à 1 484 Colmar. en 1956 fut celui de Sydney Bechet accompa- places grâce à un plafond mobile, structure gné de l’ensemble d’André Reweliotty. innovante permettant de fermer le second 3. Opéra de Limoges, façade principale, années 60. Photothèque Paul Colmar. Un article du Courrier du Centre indiquera balcon. « devant l’enthousiasme croissant des specta- 4. Affiche du concert de l’orchestre de teurs, la Direction du théâtre prie son aimable L’Opéra de Limoges n’a pas cessé d’accueillir Duke Ellington à l’Opéra de Limoges, le lundi 23 mars 1964. Fonds Paulette et clientèle de ne pas emporter les fauteuils ! ». des concerts de jazz depuis son ouverture en Jean-Marie Masse, Bfm Limoges. 1963. Certains concerts du festival « Éclats d’émail » continuent de s’y tenir chaque année. 28 29 5 1 2 3 4

L’Union (1910) « la salle de réunion résonna des rythmes syn- 1. L’Union, années 30. La société coopérative ouvrière de l’Union copés de la nouvelle musique venue d’outre-At- Carte postale, photothèque Paul Colmar. est à l’origine de la création d’une « salle des lantique ». assemblées générales et des fêtes », réalisée en 2. Intérieur de la salle 1910 sur les plans de l’architecte haut-viennois Domicile de Jean-Marie Masse - 4 rue du Ciné-Union, vers 1930. Carte postale, photothèque Jean-Baptiste Blanc. Outre sa vocation d’ac- François-Chénieux Paul Colmar. cueil des réunions syndicales et coopératives, Après la fin de la seconde guerre mondiale, c’est aussi une salle de spectacle et de cinéma, Jean-Marie Masse et Paulette Mohrange 3. Le clarinettiste Gene Sedric chez Paulette et dénommée le Ciné-Union. s’installent au 4 rue François-Chénieux. Chez Jean Marie-Masse, 1953. Son architecture associe matériaux tradition- lui, Jean-Marie Masse réunit régulièrement Fonds Paulette et Jean- nels (façade en parement de pierre de taille) des amis musiciens comme le guitariste Bob Marie Masse, Bfm Limoges. et nouveaux matériaux (structure en béton Aubert et le batteur Raymond Beau pour répé- 4. Réunion des premiers armé et ossature métallique). Le programme ter dans le salon. membres du Hot Club de décoratif est d’inspiration néo-classique avec C’est ainsi qu’il va se familiariser avec la Limoges, chez Paulette et Jean-Marie Masse : de grandes baies en plein cintre encadrées batterie et abandonner la peinture au profit de gauche à droite, deux par des bossages. La corniche est soulignée des baguettes. Après la création du Hot Club personnes non identifiées, de guirlandes de feuillage et de lianes. Limoges en 1948, l’appartement verra passer Victor Ronzeau (disquaire) et Jacques Dardanne qui Il fonctionnera de 1919 à 1931 et projettera des un grand nombre d’amis passionnés de jazz pose le coude sur un ampli, films muets dans une salle pouvant accueillir qui discutent swing tout au long de la nuit et Jean-Marie Masse assis. jusqu’à 2 500 spectateurs debout. C’est à cette écoutent des standards dans une ambiance Deuxième rangée de gauche à droite : Simone Beau, époque la seconde salle de cinéma de France enfumée. Fabien Lamaud, Raymond après le Rex parisien. Durant les séances, des Certains musiciens américains de renom tels Beau, Robert « Bob » Aubert orchestres jouent de la musique pour animer Bill Coleman, Buck Clayton, Lionel Hampton et peut-être Jacques Dumontant. Fonds les différentes parties des films. S’il s’agit d’un viendront chez Jean-Marie Masse, pour Paulette et Jean-Marie répertoire principalement classique, la presse des concerts privés dans l’intimité de son Masse, Bfm Limoges. locale mentionne à plusieurs reprises en 1929 appartement. 5. Don Byas et Jean la venue du Black Cat jazz, « orchestre endiablé Marie-Masse, 1949. Fonds dans son répertoire entraînant » et précise que Paulette et Jean-Marie Masse, Bfm Limoges. 30 5 31 10 PARCOURS DE VISITE L’ARCHITECTURE AU FIL DU JAZZ Gare de Limoges-Bénédictins 1 Gare de Limoges-Bénédictins 1 Champ de Juillet Gare de 2 Hôtel du Faisan Limoges-Bénédictins 2 3 Cinémas : le Capitole, le Paris, le Lido Champ de Juillet 4 Central Hôtel 11 5 Hôtel de la Paix Place Denis Avenue du Général De Gaulle Dussoubs 3 6 Le Sully, passage Mermoz Musée National Vers manufacture Adrien Dubouché La Poste 8 Bernardaud Avenue des Bénédictins 7 Place de la République 9 Hôtel de Commandement Place Fontaine 8 Cirque-théâtre des barres 7 Place Jourdan Place de 4 la République 9 Opéra de Limoges Place Winston Place Denis Le Four des Churchill Rue Turgot 5 Casseaux Place du 10 L’Union Avenue du Général De Gaulle Dussoubs Présidial Église Saint-Pierre- du-Queyroix

11 4 rue François-Chénieux, appartement de

Église Saint- Musée National

Paulette et Jean-Marie Masse Tribunal Michel-des-lions

Lycée Place

La Poste Adrien Dubouché

d’Aine Gay Lussac Boulevard de Fleurus Jardin Musée de la Avenue des Bénédictins d’Orsay Résistance Rue Fitz-James

i 4 Hôtel de Commandement Place Fontaine 3 Halles Centrales Rue Jean Jaurès des barres Place des Place de Boulevard Gambetta 6 Place Jourdan Bancs Maison du la République Peuple Pont Saint-ÉtienneRue de la terrasse Place 2 Barreyrette Place Winston Cathédrale 6 1 Le Four des Rue Haute-Vienne Saint-Étienne Cité des Métiers 5 Chapelle Churchill Rue Turgot et des Arts Casseaux Saint Aurélien Place du Boulevard Louis Blanc Rue Saint-Martial Présidial Église Saint-Pierre- Musée des LES LIEUX OÙ ON JOUAIT DU JAZZ du-Queyroix

Beaux-Arts PLACE DE LA répubLIQUE Boulevard de la Corderie

Église Saint-

1 Théâtre Berlioz Tribunal Michel-des-lions

Le jardin Lycée Place E

N de l’Évêché

N Gay Lussac d’Aine E Boulevard de Fleurus I 2 Cinémas : les Nouveautés, le Rex, le Star

Jardin Avenue Georges Dumas V Musée de la A

L d’OrsayHôtel Résistance in 3 Le Casino et le cinéma l’Omnia d de Ville Quai Louis Goujaud u Bibliothèque a B francophone e u multimédia 4 Le Cyrano i n

e

v

A

Halles Pont Neuf 5 Le Café Riche 32 33 Centrales Rue Jean Jaurès 6 La Coupole N Place des 125 m Boulevard Gambetta Bancs Maison du Pont Saint-Étienne Place Peuple Barreyrette Cathédrale Rue Haute-Vienne Saint-Étienne Cité des Métiers Chapelle et des Arts Saint Aurélien Boulevard Louis Blanc

Musée des Beaux-Arts Boulevard de la Corderie

Le jardin E de l’Évêché N N

E I

Avenue Georges Dumas V

A

L Hôtel in d de Ville Quai Louis Goujaud u Bibliothèque a B francophone e u multimédia n

e

v

A Pont Neuf Vers Pavillon de la porcelaine Musée Haviland N 125 m

Boucle vers Pont Saint-Martial biographies

DON BYAS (1912-1972) BUCK CLAYTON (1911-1991) COOTIE WILLIAMS (1911-1985) le film de Jacques BeckerRendez-vous de juil- Venu jouer à Limoges entre 1949 et 1952, le Trompettiste de Count Basie entre 1936 et 1943, Musicien majeur de l’orchestre de Duke Ellington, let. En 1941, il joue sur la première version du saxophoniste Don Byas fut d’abord un disciple Buck Clayton sera un proche ami de Jean-Marie le trompettiste Cootie Williams sera mis à l’hon- célèbre Take the A train de Duke Ellington. Son de Coleman Hawkins. Il participa à des séances Masse (ce dernier est le parrain de sa fille) d’où neur en 1940 avec une composition du Duke nom restera pour toujours dans les mémoires du d’enregistrement importantes notamment ses très nombreux passages à Limoges entre nommée Concerto for Cootie. Puis, il rejoindra Hot Club en étant avec sa formation, le premier avec Count Basie, Billie Holiday, 1949 et 1983. Également compositeur et arran- Benny Goodman avec qui il croisera l’un des musicien américain de jazz qui s’est produit à ou encore . Saxophoniste de geur de grand talent, il rendra hommage à la plus grands guitariste de jazz, Charlie Christian. Limoges en 1948. transition entre le swing et le be-bop, il habita capitale du Limousin avec un morceau intitulé : Plus tard, il formera son propre orchestre avec en Europe (comme de nombreux jazzmens ) de Mes amis de Limoges. des musiciens tels que Bud Powell ou Eddie CLAUDE BOLLING (né en 1930) 1946 à 1972 , année où il mourut à Amsterdam. «Cleanhead» Vinson. Il reintégrera l’orchestre de Ambassadeur du swing avec son big-band, «BIG BILL» BROONZY (1893-1958) Duke Ellington de 1962 à 1974 ce qui explique Claude Bolling saura se démarquer en étant WILLIE «THE LION» SMITH (1897-1973) Vingt-et-unième enfant d’une famille de pay- sa présence au concert de 1964 à Limoges. Pour un compositeur prolixe de musique de films Né en 1897, le pianiste W.L. Smith arrive en sans, le guitariste et chanteur de blues Big Bill l’anecdote, il est le trompettiste de l’affiche de la ainsi qu’un adepte du «crossover» (mélange France à l’âge de dix-neuf ans avec l’armée amé- Broonzy viendra à Limoges deux fois. Organisé manifestation Hot Vienne. entre classique et jazz). Dans ce genre, il jouera ricaine pour combattre dans les tranchées. Il en par le Hot Club de Limoges, sa venue en 1953 est avec le flûtiste Jean-Pierre Rampal, le guitariste tirera par sa bravoure, son surnom de «The Lion». considérée comme le premier concert de blues à HUGUES PANASSIÉ (1912-1974) Alexandre Lagoya ou encore le violoncelliste Les références à la musique classique font partie Limoges. Musicien complet tant par son doigté Un des fondateurs et acteur central de l’historio- Yo-Yo Ma. Comme son maître Duke Ellington, il intégrante de son style musical. Sa composition que par son phrasé, il sera un contributeur du graphie du jazz (Le jazz hot en 1934), créateur du aura dans son orchestre des musiciens formi- la plus connue est Echoes of a spring. Il se pro- développement du Chicago Blues en électrifiant Hot-Club de France et de la revue Jazz Hot avec dables tels Claude Tissendier, André Villéger, duira deux fois à Limoges, en 1950 au Capitole son jeu. Mais il reviendra dans ses dernières Charles Delaunay en 1935. Hugues Panassié aura ou Patrick Artéro. Ses multiples et en 1965 à l’auditorium de l’Opéra. années à un blues acoustique (Folk Blues). un rôle déterminant dans la vie de Jean-Marie concerts à Limoges (plus d’une trentaine) auront L’autobiographie de ce musicien Big Bill Blues Masse. Ce dernier portera, à quelques excep- montré l’importance et la place de Claude LIONEL HAMPTON (1908-2002) qui ne savait ni lire, ni écrire, fut encensée par tions près, le même regard que Panassié sur la Bolling dans l’histoire du jazz. Chef d’orchestre et brillant multi-instrumen- l’écrivain Henry Miller. musique afro-américaine et leurs musiciens. Il tiste : batterie, piano et vibraphone, c’est avec a été également superviseur sur le documen- BILL COLEMAN (1904-1981) ce dernier qu’il sera le plus impressionnant. MEZZ MEZZROW (1899-1972) taire de son fils Louis l’aventure du jazz et de la Ami très proche de Jean-Marie Masse, Bill Accompagnateur de luxe pour Louis Armstrong Grand défenseur des musiciens noirs, le clari- marque de disque Odyssey où seront enregistrés Coleman fut un trompettiste très complet, et Benny Goodman, Hampton ne tardera pas nettiste et saxophoniste Mezz Mezzrow n’aura notamment Jo Jones, Milt Buckner, Willie the jouant autant avec Fats Waller, Django à monter sa propre formation et bien sûr son jamais laissé indifférent. Son style peu ortho- Lion Smith ou encore Al Casey. Reinhardt, Coleman Hawkins ou encore la big band. Dans son grand orchestre passeront doxe sera encensé ou attaqué, ce qui ne l’empê- pianiste Mary Lou Williams. Il participa à la énormément de prestigieux musiciens comme chera pas de collaborer avec des grands noms REX STEWART (1907-1967) création du festival de Marciac en 1978 avant Illinois Jacquet, Arnett Cobb, Milt Buckner, Wes comme Sidney Bechet, Fats Waller ou Buck Comme Cootie Williams, le cornettiste Rex d’en devenir le président d’honneur avec le Montgomery et même Quincy Jones. Il jouera à Clayton. En 1946, il écrira son autobiographie Stewart est un élément clé de l’orchestre de saxophoniste Guy Lafitte, qui le motivera à quatre reprises à Limoges, au Cirque-théâtre et Really the blues, préfacée par Henry Miller et Duke Ellington. Passant naturellement d’un jeu s’installer dans le Gers. On répertorie plus d’une à l’Opéra. saluée par la critique, dans laquelle il racon- fiévreux à moelleux, Rex Stewart est un musicien vingtaine de passages à Limoges pour ce musi- tait ses années de prison et son addiction aux de caractère. Autant inspiré à ses débuts par cien attachant et délicat . drogues. Mezz Mezzrow viendra jouer à quatre Louis Armstrong que Bix Beiderbecke, il sera reprises à Limoges entre 1948 et 1954. aussi un compositeur intéressant comme le prouve le morceau Boy meets horn. Rex Stewart 34 est connu pour avoir fait une apparition dans 35 «Pour jouer du jazz, on a besoin d’avoir un pied dans le passé, et un autre dans le futur... »

Dizzie Gillespie (1917-1993).

Le label « Ville ou Pays d’art et À proximité d’histoire » est attribué par le ministère Vézère-Ardoise, Monts-et-Barrages en de la Culture après avis du Conseil Limousin, et Hautes-terres-Corréziennes national des Villes et Pays d’art et Ventadour bénéficient du label Pays et d’histoire. Il qualifie des territoires, d’art et d’histoire. Périgueux, Sarlat, communes ou regroupements de Saintes, Poitiers, bénéficient du label communes qui, conscients des enjeux Villes d’art et d’histoire. Le Confolentais, que représente l’appropriation de l’Angoumois, le Montmorillonais et leur architecture et de leur patrimoine Riom bénéficient du label Pays d’art et par les habitants, s’engagent dans d’histoire. une démarche active de connaissance et de médiation.

Le service animation de l’architecture Renseignements, réservations et du patrimoine, piloté par l’animateur Office de tourisme intercommunal de l’architecture et du patrimoine, de Limoges organise de nombreuses actions pour 12 boulevard Fleurus permettre la découverte des richesses 87000 Limoges architecturales et patrimoniales Tél : 05 55 34 46 87 de Limoges par ses habitants, jeunes www.limoges-tourisme.com et adultes, et par ses visiteurs avec info@ limoges-tourisme.com le concours de guides-conférenciers professionnels.