LeMonde Job: WMQ0104--0001-0 WAS LMQ0104-1 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 11:16 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0445 Lcp: 700 CMYK
EN ÎLE-DE-FRANCE
a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties
55e ANNÉE – No 16852 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE JEUDI 1er AVRIL 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI
a Chômage : Kosovo : faut-il envoyer des troupes au sol ? rechute en février Après dix-huit mois de baisse, le b En France et aux Etats-Unis, le débat s’amplifie sur la nécessité d’une intervention terrestre nombre de chômeurs a augmenté de b M. Jospin ne veut pas exclure cette hypothèse, que M. Fabius juge risquée b L’OTAN durcit 0,3 % en février (+ 7 900) par rapport à janvier, soit 2 903 800 demandeurs son offensive b Washington fait pression pour un passage à la « phase 3 » des bombardements d’emploi (11,5 % de la population active), selon les données publiées, L’EXODE des Kosovars, les mercredi 31 mars, par le ministère de doutes sur l’efficacité des frappes, l’échec de la mission russe ont re- l’emploi. p. 9 lancé le débat sur une intervention
GREENPEACE/AFP terrestre au Kosovo. Javier Solana, secrétaire général de l’OTAN, a Affaire de la MNEF : continue de l’exclure. Mais Lionel L’affaire Greenpeace Jospin, s’exprimant, mardi premières accusations 30 mars, à huis clos devant les dé- putés socialistes, a affirmé qu’il Interrogé au Togo par les deux magis- par Alain Mafart n’avait jamais exclu cette hypo- trats en charge du dossier, un ancien QUATORZE ANS après, Alain thèse. Aux Etats-Unis, des officiers dirigeant d’une filiale de la mutuelle a Mafart sort de l’ombre. Ayant supérieurs en activité et des décrit un système de fausses factures quitté l’armée, l’ex-agent de la hommes politiques demandent DGSE raconte enfin l’attentat, que cette option soit étudiée. En ayant aussi bien servi à l’enri- le 10 juillet 1985, contre le Rain- France, les Verts y sont favorables, chissement de plusieurs personnes bow-Warrior. Publiés chez Albin tandis que Laurent Fabius estime qu’au financement de certaines cam- Michel, ses Carnets secrets d’un qu’elle présente « un risque consi- pagnes électorales. p. 10 nageur de combat confirment les dérable ». Dans nos pages « Dé- révélations du Monde à l’époque bats », Alain Madelin et Bruno Ra- et montrent que le choix de cine, ancien collaborateur d’Alain couler le navire de Greenpeace Juppé, se prononcent pour cette a Adolf Eichmann, fut une décision politique. solution. Les Etats-Unis font pres- Extraits exclusifs et portrait sion sur les Européens pour un pas- le spécialiste d’un soldat aux penchants éco- sage rapide à la phase 3, c’est-à- b Une intervention terrestre au Kosovo ? Débat en b L’échec de la mission russe de conciliation p. 3 logistes, bien loin des clichés ou dire le bombardement des sites des France et aux Etats-Unis p. 2 et 39 b Débats : les points de vue d’Alain Madelin et Bruno des mythes sur l’univers de ministères, administrations et mé- b Les Etats-Unis veulent passer rapidement à la Racine p. 18 l’espionnage. dias serbes. Pour l’heure, l’OTAN a « phase 3 » p. 2 b Analyse : l’ONU, autre victime du Kosovo p. 20 décidé, mercredi matin, d’élargir le b L’exode des Kosovars : reportage en Macédoine, in- b La revue de presse et les chroniques d’Alain Rollat et Lire pages 14 et 15 nombre de cibles militaires visées. quiétude en Italie et en Grèce p. 3 et 4 Pierre Georges p. 37 et 39 Choisir A Tirana : « Je veux rester le plus près possible de ma terre » TIRANA chevelure embroussaillée, répond : « Moi, je ne ment à un nouvel exode de jeunes Albanais son lycée de notre envoyé spécial veux pas aller plus loin, je veux rester le plus près vers la Grèce ou l’Italie, comme en 1991 puis en Des 350 heures d’enregistrements, en « Hier, avec cinq couvertures, ils avaient froid. possible de ma terre pour y retourner quand la 1997 ? Ils s’étaient alors précipités sur les fer- 1961, du procès Eichmann, Eyal Sivan LE MONDE consacre un Comment vont-ils faire cette nuit alors que nous paix sera revenue. » Il y a quatre jours, elle a ries traversant l’Adriatique, et avaient été a cahier spécial à l’évalua- ne pouvons leur en donner qu’une seule par per- été chassée de son village natal par les mili- refoulés par les forces de l’ordre de la pénin- et Rony Brauman ont tiré un film qui tion des résultats obtenus par sonne ? » : le flot des réfugiés du Kosovo taires serbes. « Ils sont venus nous chercher sule. L’Italie, soucieuse d’éviter une telle répé- explique l’action du criminel nazi par le les lycées au baccalauréat, ainsi commence à arriver à Tirana. Bashkim Shehu, jusque dans la forêt, où nous nous étions cachés ; tition, prévoit d’installer un village de tentes zèle d’un serviteur modèle de l’Etat et qu’à un guide du nouveau lycée chargé de diriger les opérations d’héberge- ils nous ont dit de partir, que ce n’était plus notre de 12 000 places et toute la logistique entend faire l’éloge de la désobéis- tel qu’il est conçu par le ministre ment, se demande à tout moment de quoi pays. » « Moi aussi, je veux retourner chez moi, d’accompagnement. sance. p. 34 de l’éducation nationale, Claude demain va être fait. Mardi 30 mars, un camp mais pour me battre, pour faire la guerre », dit Les responsables humanitaires craignent Allègre. Tout, en tableaux, sur de toile a été installé derrière l’université, dans un jeune homme, soutenu par ses petits frères aussi que les Kosovars soient victimes d’Alba- les horaires d’enseignement, les un terrain de sports. Conçu pour abriter 1 200 qui n’ont pas dix ans. Peuvent-ils se réconcilier nais peu scrupuleux et que se développent des travaux personnels encadrés, les personnes, il en regroupe déjà 2 000. « Très avec les Serbes ? « Jamais, après ce qu’ils ont trafics de faux papiers et de passages clandes- a La mort nouveaux BTS. D’autres vite, des problèmes d’hygiène vont se poser », fait. Et puis, cela ne dépend pas de nous. » tins des frontières du pays. A terme, on peut tableaux proposent plusieurs craint Bashkim Shehu, obligé de repousser un Les responsables des principales organisa- aussi craindre que se développe, en Albanie, de Michel Crépeau indicateurs destinés à évaluer les homme d’âge mûr qui tremble de froid. Ici, tions humanitaires internationales qui, toutes, un rejet des Kosovars. « Pour le moment, confie performances des lycées. Ces des enfants viennent chercher les matelas mis arrivent à Tirana, veulent tenter d’éviter la Besnik, étudiant en droit de Tirana, c’est Une semaine après le malaise car- indicateurs sont ceux du minis- à leur disposition. Là, une famille mange un catastrophe. Comment le pays le plus pauvre l’union sacrée. Mais il ne faut pas oublier qu’il y diaque qui l’avait terrassé, le 23 mars, tère de l’éducation nationale. brouet froid, mélange de pain et de viande. Un d’Europe, qui n’a toujours pas réussi à bâtir un a toujours eu des rivalités entre nous et qu’au en pleine Assemblée nationale, le Nous publions également les micro grésille : « Frères du Kosovo, des habi- régime politique stable, miné par les scandales bout de plusieurs mois, nous admettrions sans maire de La Rochelle, cofondateur du taux d’accès de seconde et de tants de Jirokaster, dans le sud du pays, pro- et la corruption, livré, dans certaines zones, à doute assez mal que tous les réfugiés kosovars Mouvement des radicaux de gauche première au baccalauréat. Ces posent d’héberger 150 d’entre vous. Ceux qui la toute-puissance de mafias locales, pourra- soient encore ici. C’est déjà tellement difficile informations sont disponibles désirent aller là-bas doivent se faire inscrire t-il accueillir les dizaines, voire les centaines, pour nous. » (MRG) et ancien ministre de François sur Minitel (LE MONDE BAC) et avant demain». de milliers de Kosovars qui ont fui leurs Mitterrand est mort, mardi 30 mars, à Internet (www.lemonde.fr). Une jeune fille, les yeux cachés sous une terres ? Ne risque-t-on pas d’assister rapide- José-Alain Fralon l’âge de soixante-huit ans. p. 33
POINT DE VUE a L’embellie Le cyclisme des chantiers navals Au sommaire en justice L’Europe somnambule La vogue des paquebots permet à la du numéro construction européenne, après trois années de vaches maigres, de rega- par Régis Debray d’avril gner des parts de marchés face à ses ’AVOIR que des idées rêve collectif lui superpose des deux concurrents japonais et coréens. p. 22 suggérées et les croire côtés (le Droit contre la Barbarie, N spontanées, observe disions-nous du nôtre, en 14-18, le génial auteur des petite guerre balkanique étendue à a La bataille Lois de l’imitation, telle est l’illusion l’ouest et au nord). propre au somnambule, et aussi bien Avec les massacres du Kosovo et La Russie est mal partie des banques à l’homme social. » Sans vouloir la guerre en Serbie, le médiologue, réduire le plus actuel des socio- professionnellement attaché aux Dégradation de l’économie et du tissu social, Après avoir lancé son offensive sur la logues français au théoricien technologies du faire-croire, s’inté- instabilité politique, un président malade Société générale et Paribas, Michel maniaque de la « contagion imita- ressera d’abord aux moyens de DANIEL BAAL et de prochaines élections rendent plus hypothétique Pébereau, patron de la BNP, a obtenu tive », personne mieux que Gabriel commande du rêve otanien, qui ont une perspective de redressement. LE JUGE Patrick Keil, qui instruit Tarde (1843-1904) ne peut nous rendu crédible l’aventure. L’expli- le feu vert des autorités de contrôle. La l’affaire de dopage au sein de faire entrer dans le vif d’un engre- cation par les artifices de communi- bataille boursière commence. Reste le l’équipe Festina, pourrait mettre nage idiot, en 1999, où des Euro- cation ne suffit pas. Encore moins le plus dur : convaincre les actionnaires en examen, jeudi 1er avril, Daniel péens intelligents mais mimétiques complot d’un Big Brother hypnoti- de la Générale et de Paribas. p. 24 Baal, président de la Fédération, et nous engagent de bonne foi. seur installé en régie, à Washington Jean-Marie Leblanc, directeur gé- C’est en période de guerre que ou Bruxelles, et nous bombardant néral de la société du Tour de l’état social se rapproche le plus d’images et de mots étudiés. France. d’un état d’hypnose partagée. Aussi Nous ne sommes pas victimes a Honoré de Touraine en sort-on généralement comme d’une intox, nous collaborons acti- La social-démocratie en Europe Pélerinage dans ce val de Loire qui fut Lire page 29 on se réveille d’un mauvais rêve, vement, avec nos images et nos voire d’un bon – un peu penaud, mots, à une entreprise contre-pro- pour Balzac, né à Tours il y a 200 ans, tout dessillé, trop tard (« Mais com- ductive. Elle précipite ce qu’elle Onze gouvernements européens sur quinze un refuge et une inépuisable source Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; ment donc ai-je pu y croire ? »). Ce voulait éviter, comme il est de règle d’inspiration. p. 30 Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; ont une direction sociale-démocrate. Sauront-ils imprimer Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, qui, dans ces secousses, parcourt le en stratégie où le noir sort du blanc leur marque à l’Europe ? 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, corps social, souligne Tarde, « c’est et le blanc du noir (c’est pourquoi 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, International ...... 2 Aujourd’hui...... 29 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; un rêve de commande et un rêve en les bons sentiments ne font jamais France ...... 8 Météorologie, jeux .. 32 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; action ». Plus la réalité est déran- de bonnes stratégies). Chez votre Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. marchand Société...... 10 Carnet ...... 33 geante, plus nous avons besoin de de journaux Régions ...... 12 Culture ...... 34 l’enrober de mythes, et on ne Lire la suite page 19 12 F - 1,83 ¤ Horizons ...... 14 Guide culturel...... 36 connaît pas de conflit armé entre Plus : LES CLÉS DE L’INFO Entreprises ...... 22 Kiosque...... 37 intérêts opposés qui n’ait été rendu 4 pages pour décoder l’actualité Communication ...... 25 Abonnements...... 37 acceptable, sinon désirable, par le Régis Debray est écrivain et Tableau de bord...... 26 Radio-Télévision...... 38 conflit d’entités imaginaires que le philosophe. LeMonde Job: WMQ0104--0002-0 WAS LMQ0104-2 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0401 Lcp: 700 CMYK
2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999
KOSOVO Après l’échec de la mis- dements sur la République fédérale symbolisant la souveraineté de Bel- phases 1 (destruction de la défense gro. Selon les chiffres du HCR, plus de sion entreprise par le premier ministre de Yougoslavie (RFY, Serbie et Monté- grade, comme les ministères, l’admi- aérienne) et 2 (attaque des forces 100 000 personnes ont déjà quitté le russe, Evgueni Primakov, auprès de négro). b L’ALLIANCE envisage de nistration, les radios et télévisions of- serbes) ne sont pas terminées. b LES Kosovo sous la pression des forces Slobodan Milosevic, mardi 30 mars, passer à la phase 3 de son opération, ficielles. Mais les Européens se RÉFUGIÉS continuent d’affluer en Al- serbes, depuis le début des raids aé- l’OTAN a repris, mercredi, ses bombar- visant au bombardement de sites montrent prudents, estimant que les banie, en Macédoine, et au Monténé- riens, il y a une semaine. L’OTAN décide d’intensifier les bombardements sur Belgrade Après le refus de Slobodan Milosevic de mettre un terme à ses exactions massives et devant l’afflux de réfugiés en Albanie, au Monténégro et en Macédoine, l’Alliance atlantique va attaquer des cibles militaires dans l’ensemble de la Yougoslavie JUGEANT irrecevables les pro- plus d’analystes militaires et Adriatique et d’autres forces qui bius, le président (PS) de affirmé M. Schröder. Dans la fou- fisant pour commencer un processus positions du président serbe, Slo- d’hommes politiques demandent seraient acheminées d’Europe et l’Assemblée nationale, un engage- lée, et sous couvert d’anonymat, politique ». bodan Milosevic pour une solution désormais que l’on étudie l’option des Etats-Unis, l’OTAN pourrait ment terrestre représenterait «un un responsable de l’OTAN à b L’exode massif de dizaines politique au Kosovo, l’OTAN a af- des forces terrestres. Des person- « créer un corridor, se concentrer risque considérable », les Yougo- Bruxelles affirmait que « les opéra- de milliers de Kosovars s’est firmé, mardi 30 mars, qu’elle était nalités américaines de poids, telles sur les réfugiés et sauver des vies hu- slaves s’étant préparé « pendant tions vont se poursuivre ». De fait, poursuivi vers l’Albanie, le Monté- « déterminée » à intensifier ses Zbigniew Brzezinski, Henry Kissin- maines ». De son côté, l’amiral des années et des années » à affron- elles ont continué et, selon des négro et la Macédoine, qui, débor- raids aériens sur toute la Yougo- ger, Jeane Kirkpatrick, Frank Car- Leighton Smith, ancien comman- ter l’armée soviétique. sources serbes, l’aviation de dée, a commencé à refouler les ar- slavie , alors que se pose avec une lucci, ainsi que d’anciens officiers dant des forces sud de l’OTAN, b Le chancelier allemand Ger- l’OTAN a attaqué plusieurs cibles à rivants. Tirana a réclamé une aide plus grande acuité le problème de supérieurs se sont prononcées en suggère la création d’une zone dé- hard Schröder et le président la périphérie de Belgrade dans la internationale pour faire face à l’efficacité de ces bombardements faveur d’une intervention directe. militarisée qui requerrait une force américain, Bill Clinton ont d’autre nuit de mardi à mercredi. l’afflux de réfugiés. Selon le Haut- et de la possibilité d’une interven- Plusieurs anciens officiers supé- beaucoup plus petite que ce qu’il part estimé d’une même voix, mar- b Evgueni Primakov a affirmé, Commissariat des Nations unies tion terrestre contre les forces rieurs américains ainsi que faudrait pour éjecter l’armée serbe di, que les propositions faites par après un entretien de six heures à aux réfugiés (HCR), plus de serbes. d’autres toujours en fonction, cités du Kosovo. le premier ministre yougoslave, Belgrade avec M. Milosevic, que le 100 000 Albanais ont quitté le Ko- b Le secrétaire général de par le New York Times, estiment de b En France, le premier mi- Slobodan Milosevic au premier mi- président yougoslave était disposé sovo depuis le début des raids, l’OTAN, Javier Solana, a une nou- leur côté qu’une force de 30 000 à nistre Lionel Jospin, lors d’un dé- nistre russe Evgueni Primakov, à « réduire » la présence militaire mercredi 24 mars. Toutes les orga- velle fois exclu une telle interven- 40 000 hommes pourrait être as- jeuner mardi avec des députés so- étaient « inacceptables ». « Le pré- serbe au Kosovo, et à négocier en nisations humanitaires ont quitté tion. « Nous n’avons pas planifié semblée en quelques jours et serait cialistes, a fait valoir que dans sident Milosevic a commencé cette cas d’arrêt des bombardements de le Kosovo, la dernière encore pré- l’envoi de troupes au sol avant un suffisante pour protéger les civils aucune de ses déclarations pu- campagne brutale. Il est de sa res- l’OTAN. M. Primakov, qui s’est en- sente, Médecins sans Frontières, accord. (...) Les forces sont prêtes à kosovars des attaques serbes. bliques il n’avait formellement ex- ponsabilité d’y mettre fin immédia- suite rendu à Bonn pour informer ayant annoncé que sa dernière se rendre sur place dans le cadre b Le général George Joulwan, clu l’envoi de forces terrestres. Les tement et d’accepter une paix juste. M. Schröder, président en exercice équipe de trois personnes se re- d’un accord. Cela ne servirait à rien ancien commandant des forces de Verts, de leur côté, jugent néces- Un fort consensus existe au sein de de l’Union européenne, de la te- pliait sur Belgrade « en raison de la de planifier autre chose à ce stade : l’OTAN, estime qu’en se « donnant saire l’envoi de troupes au sol pour l’OTAN pour la poursuite de nos neur des propositions serbes, a dé- détérioration des conditions de sé- il faudrait du temps », a-t-il déclaré un objectif limité » et en dépêchant régler le problème. Si l’OTAN n’est opérations militaires », a indiqué claré pour sa part qu’il était déter- curité à Pristina ». Jeudi, à Bonn dans un entretien publié mercredi sur place les 12 000 hommes se pas en mesure de le faire, elle n’au- M. Clinton dans un communiqué. miné à « aller de l’avant » et à doit se tenir une réunion de huit par le quotidien français Libéra- trouvant en Macédoine, les rait pas dû s’engager dans la cam- Les propositions de M. Milosevic continuer à rechercher une solu- pays voisins de la Yougoslavie, en tion. 2 200 marines qui se trouvent à pagne de bombardements, jugent- ne peuvent pas servir de « base à tion politique. Il estime avoir reçu présence de la troïka européenne b Aux Etats-Unis, de plus en bord des navires de guerres en ils. En revanche, pour Laurent Fa- une solution politique au Kosovo », a de M. Milosevic un « signal (...) suf- (Allemagne, Autriche et Finlande). Un débat s’est engagé entre les alliés sur l’engagement de la « phase 3 » L’OTAN, a décidé, mercredi 31 entre 50 et 60 sites (stations-radars riennes sur les forces vives, que phase 2 a fait la preuve de ses diffi- les états-majors alliés, avait été qui fait problème. Dans les états- mars, d’intensifier ses bombarde- et commandements de haut ni- l’armée yougoslave est censée in- cultés sur le terrain. « pris en compte » dans les plans majors, on évoque le sujet avec ré- ments (phase 2) en Yougoslavie. veau) ont été frappés, de nuit pour carner, et sur le potentiel de ré- C’est ainsi que des frappes ont dès leur conception initiale, à par- ticence. Faut-il frapper plus fort ? Dans le la plupart, selon des estimations pression, que représentent la po- du être annulées in extremis, sur un tir du précédent en Bosnie. Ce qui Sur la suggestion du général secret de ses plans, il a imaginé de l’état-major français des ar- lice et les forces de sécurité. Il faible préavis, à la suite de ma- a surpris les planificateurs de Wesley Clark, le commandant su- une phase 3 de son opération qui mées. « La maîtrise de l’espace aé- s’agit de postes de commande- nœuvres des forces serbes au Ko- l’OTAN, c’est l’ampleur du phéno- prême des forces alliées en Eu- est de s’en prendre au cœur même rien est acquise », dit-on de même ment, de dépôts logistiques, de sovo. Des équipages de chars, sur mène devant lequel une stratégie rope, les Etats-Unis poussent à la du système politique de Slobodan source, ce qui implique que l’ar- formations blindées, de troupes lesquels des raids auraient dû être aérienne est désarmée. roue, de la même façon qu’ils ont Milosevic. Cette phase 3 n’est pas mée de l’air serbe n’est plus en si- déployées sur le terrain ou en at- lancés, ont rusé en s’intégrant à Pour autant, les Européens voulu brûler les étapes avec la un débarquement terrestre de tuation de monter des actions of- tente d’être engagées au Kosovo, des cortèges de réfugiés, voire en considèrent que la phase 2, si elle phase 2. Les Européens, en parti- troupes alliées, qui, pour l’instant, fensives de longue durée. «Les pour peu que Belgrade commette culier la France et le Royaume- reste une hypothèse écartée par systèmes anti-aériens sont dégradés, l’erreur de les concentrer et d’of- Uni, se montrent circonspects. La les responsables politiques, mais ajoute-t-on, dans leur capacité à frir une cible sur mesure. Cette Des avions français ont détruit des Mig-21 au sol phase 3 que les plans de l’OTAN elle a trait à des bombardement coordonner des tirs » contre des phase 2 n’interrompt pas la conti- n’ont pas exclue mais qui requiert aériens de sites qui symbolisent la avions intrus, mais il existe des nuation de la phase 1, dès lors qu’il L’aviation française – notamment les appareils de combat Mi- une approbation préalable et souveraineté de Belgrade sur son risques de réactions locales sus- resterait des objectifs de défense rage 2000 de l’armée de l’air en Italie et Super Etendard du porte- concertée des Etats – qui ne l’ont territoire et sur la province du Ko- ceptibles de mettre en danger, ici aérienne à neutraliser, notamment avions Foch en Adriatique – a participé à toutes les missions de bom- pas accordée – concerne, en effet, sovo. Les Etats-Unis et leurs alliés ou là, des raids aériens de l’OTAN. des stations-radars secondaires et bardement, de surveillance aérienne, de contrôle et de commande- des objectifs plus radicaux et plus européens n’ont pas une apprécia- Enfin, il est apparu que les sys- des batteries de missiles, c’est-à- ment, de reconnaissance et de ravitaillement en vol de l’OTAN, fondamentaux, sans qu’il soit be- tion commune, à ce jour, sur l’inté- tèmes de commandement et de dire un réseau « maillé » dont selon le chef d’état-major des armées, le général Jean-Pierre Kelche. soin de prévoir le déploiement de rêt qu’il y aurait à passer ou non à contrôle ont été amoindris «sé- chaque élément peut prendre le Au total, la contribution de la France, plus d’une quarantaine troupes au sol. Elle viserait, par cette nouvelle étape de la cam- rieusement », dans leur aptitude à relais d’un autre qui viendrait à d’avions, représente 10 % de la puissance aérienne alliée. Les ob- des frappes aériennes, la tête du pagne « Force alliée ». gérer des actions d’envergure. être détruit ou défaillant. jectifs principaux ont été des aérodromes et des hangars abritant système politique de la Serbie, ce En une semaine d’engagements, Autant la phase 1, qui consiste à des Mig-21. Des raids ont été annulés pour limiter au minimum les qui signifie les lieux symboliques, à la phase 1 se rapporte à l’aptitude CHANGEMENT DE TACTIQUE s’en prendre au système nerveux pertes civiles. Toutefois, le général Kelche a implicitement admis les Belgrade, du pouvoir de M. Milo- de l’OTAN à viser les moyens de la La phase 2, enclenchée le week- de la Yougoslavie, est à la portée limites d’une stratégie aérienne. « Des frappes, a-t-il dit, n’empêchent sevic : ministères, administrations, défense aérienne et anti-aérienne end dernier, consiste à organiser, de ses exécutants, autant la pas les policiers de venir frapper à la porte des gens » pour leur en- quartiers généraux, services pu- de la Serbie. A la date du 30 mars, au Kosovo même, des frappes aé- phase 2, qui aboutit à appliquer joindre d’avoir à quitter le Kosovo dans l’heure qui suit. blics, communications, radio et té- une menace de plus en plus directe lévision, sources d’énergie, etc. contre les forces serbes, est un Evoquant ces conversations changement de tactique important les encadrant, pour échapper à des trouve son rythme de croisière, a entre alliés sur une évolution des et assez risqué. C’est une attaque bombardements de l’OTAN. un intérêt, celui d’ambitionner, raids qui entraînerait un grand contre un outil de répression D’autres raids ont été interrompus quitte à prendre des risques, de nombre de pertes civiles et met- aguerri, lourd, entraîné et relative- brutalement dès qu’il est apparu « casser » l’armature du système trait en danger la règle du consen- ment bien équipé, c’est-à-dire que des concentrations de troupes yougoslave de défense. C’est-à- sus entre les dix-neuf pays qu’elle est dirigée contre le bras ar- serbes, mêlées à des forces spé- dire, selon une expression enten- membres de l’OTAN, une source mé qui s’est mis, sans état d’âme, ciales et à des miliciens et choisies due à l’état-major des armées, à autorisée française admet que l’is- au service du système nerveux en pour cibles, ont rameuté des po- Paris, de présenter « une addition sue du conflit est entrée « dans une question et dont on sait qu’il ne re- pulations civiles, les prenant salée » à M. Milosevic qui peut y semaine stratégique ». Entre une cule devant rien sur le terrain. comme « boucliers humains » et perdre son outil de répression sur alliance militaire qui durçirait ses Il apparaît aujourd’hui que le les poussant devant elles pour lequel s’appuie son régime. Entre actions, un régime yougoslave qui passage de la phase 1 à la phase 2 a avancer. les alliés, c’est l’éventualité d’un n’est pas prêt à la conciliation et été précipité, en fin de semaine La phase 2 a, d’autre part, ampli- passage précoce à la phase 3, alors des populations qui fuient le Koso- dernière, sur l’invitation des Amé- fié, suite à des exactions et à des même que les deux étapes précé- vo, une course de vitesse est enga- ricains qui ne souhaitent pas que actions « musclées » des Serbes, un dentes n’ont pas été totalement gée. la situation traîne trop en lon- exode dramatique dans la popula- franchies et qu’elles n’ont pas don- gueur. Du reste, dès le début, la tion kosovarde qui, si l’on en croit né tous les résultats escomptés, Jacques Isnard Bill Clinton lance un nouvel avertissement à Belgrade
WASHINGTON « Pendant une période prolongée, Ralph Peters. Certains au Penta- notre part », explique Roy Staf- de notre correspondant Milosevic verra ses forces militaires gone n’y sont pas prêts, d’autant ford. Un nombre croissant de ré- Soumis aux critiques de ceux qui sérieusement amputées, son infras- qu’à quelques mètres près ces at- publicains sont partisans de la ma- contestent son leadership dans la tructure militaire détruite et la pers- taques pourraient causer de sé- nière forte. « Dès que la décision a crise au Kosovo, le président Clin- pective d’un soutien international rieuses pertes civiles, remarque été prise d’y aller, la traditionnelle ton a encore durci le ton, mardi de la revendication serbe sur le Ko- Roy Stafford, professeur de rela- mentalité de faucon des républi- 30 mars, contre Slobodan Milose- sovo de plus en plus menacée. » En tions internationales au National cains a pris le dessus. Nous voulons vic. Madeleine Albright a aussi clair, si le dictateur serbe ne cède War College. forcer le président à réussir », dit réaffirmé son soutien au président pas, sa souveraineté sur la pro- Le représentant spécial améri- Gary Schmitt, du Projet pour le du Monténégro et mis en garde vince risque de ne plus être re- cain pour le Kosovo, James Par- nouveau siècle américain dont le Belgrade contre toute velléité de connue par Washington. C’est là dew, fait pour sa part peser la res- président, William Kristol, un des renverser le gouvernement du pe- aller plus loin que jamais vers une ponsabilité de la lenteur du penseurs de la droite républicaine, tit Etat de la Fédération yougo- éventuelle reconnaissance de l’in- processus sur la nécessité de a écrit un éditorial dans ce sens slave. dépendance du Kosovo. Même si convaincre l’opinion mais aussi sur dans le Weekly Standard, financé Washington a par ailleurs estimé le porte-parole du département la difficulté d’obtenir assez rapide- par Rupert Murdoch. Le Wall que la réponse du président serbe d’Etat a réaffirmé que la position ment l’accord des autres membres Street Journal a aussi critiqué les à la médiation du premier ministre américaine sur cet aspect de l’ac- de l’OTAN : « Construire cette sorte 38 sénateurs républicains qui russe Primakov était « très loin de cord de Rambouillet n’avait pas de consensus aux Etats-Unis et en avaient voté contre l’attaque de la ce qui est nécessaire » pour mettre varié, l’interprétation donnée aux Europe a été difficile et a pris du Serbie, ajoutant que « si les bom- fin aux bombardements. De plus propos présidentiels va clairement temps et certains ont pu souhaiter bardements n’arrêtent pas “Slobo” en plus d’analystes militaires et de dans ce sens. aller plus vite mais il a fallu obtenir maintenant, l’OTAN risque de se républicains demandent désor- un soutien international. » trouver devant le cruel dilemme mais que l’on étudie l’option d’en- CONVAINCRE L’OPINION « Milosevic a compris qu’en l’ab- d’envoyer des troupes sur le terrain voyer des GI au Kosovo. La solution, entend-on dire de sence de forces alliées au Kosovo il ou d’effectuer une retraite embar- Dans un discours au départe- plus en plus, est de frapper plus lui suffisait de faire le gros dos en at- rassante ». ment d’Etat, Bill Clinton a lancé un fort, « de faire couler le sang tendant la fin des bombardements. nouvel avertissement à Belgrade : serbe », selon le colonel et écrivain C’est une mauvaise stratégie de Patrice de Beer LeMonde Job: WMQ0104--0003-0 WAS LMQ0104-3 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0402 Lcp: 700 CMYK
L’OTAN CONTRE LA SERBIE LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 / 3
Réfugiés et bombardements
Réfugiés (en milliers) PRINCIPALES EXACTIONS SERBES Arrivés depuis X ZONES DE "NETTOYAGE ETHNIQUE" La mission du premier ministre russe le 24 mars Kosovska Massés près des Mitrovica SERBIE VILLAGES INCENDIÉS X frontières Podujevo Principales MONTÉNÉGRO à Belgrade a échoué zones Srbica bombardées « NOUS ne sommes pas découra- Selon M. Schröder, M. Milosevic massé ces dernières semaines au Pec Glogovac Pristina CROAT. Novi Sad 1 gés, a déclaré mercredi 31 mars le « doit donner un signe visible de ce Kosovo et autour de la province 30 40 Klina 3 2 premier ministre russe, Evgueni qu’il est prêt à se mettre à la table 40 000 soldats. Le problème du Ko- 5 4 Polje Pancevo ROUM. 6 RFY 8 Gnjilane Primakov, après sa visite à Belgrade des négociations et à respecter les sovo « doit être réglé mais il ne peut 9 7 BELGRADE la veille et le rejet, par les Occiden- accords qui ont été conclus. Il ne l’a l’être que par des moyens poli- Djakovic Orahovac taux, des propositions de Slobodan pas fait jusqu’à présent (...) Le pre- tiques », a déclaré Slobodan Milo- Stimlje BOSNIE SERBIE Kragujevac ALBANIE Suva Reka Milosevic qu’il en avait rapportées. mier et le plus clair de ces signes doit sevic dans un communiqué diffusé e 44 parallèle Nous nous attendions à un tel résul- mardi soir à la télévision, et non Landovica être le retrait complet du Kosovo des 15 tat ; nous continuerons à aller de troupes militaires et paramilitaires pas en déversant sur la Yougoslavie 60 100 Nis Prizren l’avant, à chercher des solutions. » de Yougoslavie, pour que les assasi- des « milliers de tonnes de MONTÉNÉGRO KOSOVO Le président yougoslave s’était dé- nats dans cette région d’Europe bombes ». « Notre peuple héroïque a Pristina claré prêt à « commencer à ré- cessent immédiatement (...) C’est prouvé que la force des armes ne 1-Domanek 4-Trstenik 7-Bobovac MACÉDOINE BULG. 2-Glogovac 5-Bublje 8-Zabrde 20 duire » ses forces au Kosovo si les notre objectif politique, c’est aussi peut pas le briser. Nous sommes prêts Kukës 3-Strbulovo 6-Domanek (sur 9-Loznica 20 km raids de l’OTAN cessaient, ce qui a l’objectif des actions militaires que à défendre notre pays jusqu’au la Mirusa) ALBANIE MACÉDOINE été immédiatement rejeté comme l’OTAN fait et fera », a déclaré bout. » Il a posé deux conditions « très insuffisant » par les alliés. M. Schröder. préalables à un règlement poli- Un brassage en SERBIE au MONTÉNÉGRO au KOSOVO en MACÉDOINE M. Primakov était venu à Bonn tique : « l’arrêt total du soutien de ethnique 8,5 millions 0,68 million 2 millions 2 millions Macédoniens mardi dans la soirée rendre compte « JUSQU’AU BOUT » l’OTAN aux séparatistes kosovars qui Autres Population 13% 10% Autres 7% de sa mission au chancelier alle- Le président américain, Bill Clin- ont emprunté la voie de la terreur 14% Autres (en millions) Serbes Serbes 2% mand Gerhard Schröder, qui exerce ton, a estimé que les propositions [et] le retour à la situation qui a pré- 82% Turcs 4% 65% Répartition Serbes Monté- 90% la présidence tournante de l’Union de Slobodan Milosevic « ne consti- cédé la concentration de forces de 4% 87% Albanais (en %) Hongrois négrins Albanais 22% européenne. Leur entretien, nous tuent pas une base pour une solution l’OTAN aux frontières de la Yougo- Sources : OTAN/AFP rapporte notre correspondant à politique ». « Le président Milosevic slavie ». Bonn, a été glacial. Après une a commencé cette campagne bru- En dépit de l’échec de l’initiative heure de conversation, les deux tale : il est de sa responsabilité d’y russe, le secrétaire général de hommes se sont quittés sans faire mettre fin immédiatement et d’ac- l’OTAN, Javier Solana, l’a saluée : de déclaration commune. « Ce que cepter une paix juste. Un fort consen- « Toute contribution pour mettre un La Macédoine écartelée entre ses attaches m’a proposé M. Primakov n’est pas sus existe au sein de l’OTAN pour la terme au massacre est utile. Il est im- une base pour une solution poli- poursuite de nos opérations mili- portant de ramener la Russie dans le serbes et son besoin des Européens tique », a déclaré le chancelier quel- taires », a affirmé Bill Clinton dans processus de paix », a-t-il dit. Les que minutes après le départ de un communiqué. De son côté, Occidentaux n’avaient manifeste- KUMANOVO Macédoniens se sentent solidaires « Avant, l’OTAN était synonyme de M. Primakov. Dans la salle de l’OTAN s’est dite « déterminée » à ment pas placé d’espoirs exagérés de notre envoyé spécial des Serbes. Autant dire que l’inter- paix et de démocratie. Aujourd’hui, presse de la chancellerie, les si- continuer les raids. dans la visite de M. Primakov à Bel- « Bien sûr que des Albanais vention de l’OTAN chez leurs de- elle nous apporte la guerre. On a gnaux indiquant sur quel canal Le chef de l’Etat yougoslave s’est grade. Le piètre résultat obtenu par viennent encore dans mon café ! mi-frères serbes est vécue comme l’impression que tout peut arriver, écouter les langues russe et alle- dit prêt, selon M. Primakov, à M. Primakov peut contribuer d’ail- Pour combien temps encore, je n’en une agression. surtout le pire », explique Vladimir. mande montraient que le gouver- « commencer à réduire une partie leurs, estimait un diplomate fran- Ce sentiment est exacerbé dans « Il y a une psychose de la guerre et nement de Bonn avait espéré pou- des forces » maintenues actuelle- çais, à faire sortir la Russie de son REPORTAGE une ville comme Kumanovo, située des frappes [de l’OTAN ou des voir organiser une conférence de ment au Kosovo, si l’OTAN arrêtait rôle d’« allié douteux » de Bel- « La Serbie a intérêt à une trentaine de kilomètres au Serbes] en Macédoine », écrit le presse commune. d’abord ses frappes. Belgrade a grade.– (AFP) nord-est de Skopje et qui quotidien macédonien Dnevnik à exacerber concentre tous les éléments qui dans son édition du mardi 30 mars. le sentiment anti-OTAN pourraient faire exploser la Macé- La réaction des Macédoniens, des Macédoniens » doine : le mélange ethnique (30 % pris entre deux feux, est imprévi- d’Albanais, 40 % de Macédoniens, sible, comme l’illustre la véritable Lionel Jospin : « On ne nous a pas présenté d’alternative » 10 % de Serbes, 20 % de tsiganes, de prise d’assaut, mecredi 24 mars, VOICI L’ESSENTIEL de la déclaration effectuée mardi responsabilité. Les responsables des massacres, de l’éli- sais rien. En revanche, je ne veux Turcs et d’autres minorités), la des ambassades américaine et alle- 30 mars, par Lionel Jospin, à l’Assemblée nationale, en ré- mination ethnique, sont ceux qui les commettent et non plus voir les soldats de l’OTAN. Ils proximité du Kosovo (7 kilomètres mande à Skopje par des manifes- ponse à une question d’André Lajoinie, député commu- ceux qui s’efforcent de les empêcher, même si l’on peut doivent partir et, vous, je vous à vol d’oiseau et autant de la Ser- tants en colère, au lendemain de la niste de l’Allier : discuter des moyens mis en œuvre. Si les frappes aé- conseille de ne pas parler anglais ou bie) et une importante base de première nuit de bombardements « Des soldats français sont engagés dans des opéra- riennes n’avaient pas été entreprises, la répression aurait français dans les rues. » Pourquoi ? l’OTAN (en l’occurrence celle d’un de l’OTAN en Yougoslavie. Les dé- tions militaires. Qu’on approuve ces opérations, comme eu lieu, comme elle a eu lieu déjà hors de toute frappe La question lui paraît stupide et contingent français). bordements de cette manifesta- le fait la majorité ici, ou qu’on les aérienne. (...) L’exemple du général Pinochet montre laisse Vladimir sans voix. Puis il Tout incident, même mineur, fait tion, organisée par le petit Parti dé- critique, il est logique de s’interro- que l’Histoire n’oublie pas les exactions dont ont été vic- tend un doigt vers l’écran accroché grimper la tension. Lundi 29 mars, mocrate des Serbes de Macédoine, ger sur les fins et les moyens de times des populations innocentes. au-dessus du comptoir qui diffuse des paysans serbes du village de ne seraient certes pas complète- cette action, destinée à apporter » Les opérations aériennes (...) ont pour seul but de des images de la télévision serbe. Cetice ont manifesté dans le calme ment le fruit du hasard. Dans les une solution au drame du Kosovo. casser le dispositif militaire et répressif serbe. (...) Ces ac- On devine un incendie. Derrière parce que certains de leurs champs milieux occidentaux du renseigne- Cette interrogation légitime tra- tions sont conduites avec détermination et avec le souci une rangée de maisons intactes, avaient été labourés par des tanks ment, on affirme qu’elle « a été verse les bancs et les groupes de de minimiser les dégâts collatéraux et les risques pris. des colonnes de flammes et de fu- et des camions de l’OTAN, détrui- manipulée par quelques agitateurs cette assemblée. L’ampleur des départs des populations des villages du mée, filmées de loin, s’élèvent dans sant des récoltes. Le même jour, professionnels dirigés par Belgrade, » S’il est légitime de s’interroger, Kosovo est difficile à évaluer. A la demande pressante de le ciel. « Vous ne voyez pas ce vous des échauffourées ont éclaté entre qui s’appuie sur une petite minorité s’il est difficile de se former une opinion certaine, unique notre pays en particulier, l’Union européenne devrait faites ? Vous bombardez des civils. d’autres manifestants anti-OTAN serbe au sein de laquelle on soup- et catégorique, encore faut-il s’entendre sur quelques réunir d’urgence une conférence humanitaire pour aider C’est vous et Milosevic qui êtes res- et la police macédonienne dans la çonne l’existence de groupuscules ra- vérités simples et assurées. Les exactions serbes et les les pays d’accueil. ponsables de ce malheur. » Le pro- rue principale de Kumanovo pour dicaux ». mouvements de refugiés au Kosovo ne datent pas d’il y » (...) Oui, nous préférons le dialogue, la paix, l’issue pos est ferme, sans agressivité, demander le départ des soldats de « La Serbie a intérêt à exacerber le a huit jours. Ils sont une réalité quotidienne de la vie des politique, mais comment y parvenir si les dirigeants mais sans appel. l’Alliance. « Nous ne voulons pas sentiment anti-OTAN des Macédo- Kosovars. serbes et M. Milosevic s’y refusent ? On ne nous a pas Depuis que les avions de l’OTAN être entraînés dans la guerre malgré niens pour placer le contingent de » Ce n’est pas l’intervention de l’OTAN qui a déclen- présenté ici d’alternative. Nous continuons à appeler larguent quotidiennement leurs nous », revendiquaient les manifes- l’Alliance en terrain hostile. Indirec- ché les hostilités. Au mois d’août 1998, le nombre de ré- M. Milosevic à la raison. Mais, s’il persiste dans son re- bombes sur la Serbie, ce jeune Ma- tants. tement, elle place le gouvernement fugiés et de personnes déplacées s’élevait à 400 000. Les fus, il doit savoir, comme l’a rappelé hier soir le pré- de Skopje, favorable à l’Alliance, en exécutions sommaires et les massacres collectifs n’ont sident de la République, que nous ne dévierons pas de porte-à-faux avec son opinion pu- pas cessé depuis que, voilà dix-huit mois, a commencé notre volonté de casser son appareil militaire et répres- Une situation économique blique », ajoute-t-on de même au Kosovo une crise dont les autorités serbes portent la sif. » source. Mais, qu’il y ait eu ou non « particulièrement critique » manipulation, la manifestation réunissait tout de même près de BONN. Appelant l’Union européenne (UE) à soulager son pays 10 000 personnes. Des Macédo- face à l’afflux des réfugiés, le chef de la diplomatie macédonienne, niens surtout et des Serbes animés M. Primakov aurait proposé une partition du Kosovo Aleksander Dimitrov, a aussi demandé mardi 30 mars à l’UE d’aider d’intentions pacifistes, mais non MOSCOU mier ministre russe aurait proposé « des victimes de l’agression de économiquement son pays. M. Dimitrov a qualifié, sur la radio alle- moins hostiles à la présence de de notre correspondant au président Milosevic une parti- l’OTAN », tandis que les sénateurs mande Deutsche Welle, la situation économique de la Macédoine de l’OTAN sur leur sol et aux frappes L’échec de la médiation tentée tion du Kosovo, le nord et la ville de du Conseil de la Fédération vo- « particulièrement critique ». Il a chiffré les dommages directs et in- aériennes. par Evgueni Primakov à Belgrade Pristina étant rattachés à Belgrade, taient la création d’un « fonds directs de la guerre à « 100 millions d’euros (107 millions de dollars) à Plus que le risque de la guerre, ne devrait pas conduire les autori- le sud accédant à l’indépendance d’aide » à la Yougoslavie. Les auto- peu près ». les Macédoniens sont inquiets, ces tés russes à durcir sensiblement sous protection des troupes de rités russes, comme la plupart des De nombreuses entreprises macédoniennnes dépendent de livrai- jours-ci, de l’arrivée de réfugiés al- leur position. « Nous nous atten- l’OTAN. Cette position n’est pas ex- journaux, qualifient de « désinfor- sons en provenance de Yougoslavie. Beaucoup de firmes ont dû sus- banais du Kosovo. Ils redoutent dions à un résultat semblable, nous primée officiellement par la Russie. mation » et de « mensonges » l’épu- pendre leur travail et mettre « quelques milliers d’employés en va- que cet afflux ne pèse lourdement ne sommes pas découragés et conti- ration ethnique en cours au Koso- cances forcées », a-t-il déclaré. M. Dimitrov a précisé avoir demandé sur l’économie du pays. « La Macé- nuerons à chercher des solutions po- « BOMBARDEMENTS BARBARES » vo, estimant que les centaines de lundi à son homologue allemand Joschka Fischer « une aide concrète doine est menacée d’une catastro- litiques », a déclaré, mardi 30 mars M. Primakov doit aussi compter milliers de réfugiés fuient «les et une compensation pour les dommages ». Le ministre macédonien a phe humanitaire avec l’arrivée de à Bonn, le premier ministre russe. avec un Parlement et une opinion bombardements barbares » de par ailleurs souligné qu’aucune « intervention offensive vers des Etats flots de réfugiés », titrait en « une » Plus tôt dans la journée, Boris Elt- hostiles à l’OTAN. Mercredi, les dé- l’OTAN. voisins » ne devait être lancée depuis la Macédoine. – (AFP.) le quotidien Dnevnik, qui appelle sine, lors de son adresse annuelle putés de la Douma observaient une les puissances occidentales à aider au Parlement, avait clairement si- minute de silence à la mémoire François Bonnet financièrement le pays. gnifié que « la Russie ne se laisserait cédonien de trente ans, diplômé de A Kumanovo comme ailleurs, les Mais, surtout, les Macédoniens pas entraîner dans un conflit mili- littérature, au chômage, serveur Macédoniens ne savent plus à quel ont peur que ces arrivées – 16 000 taire » et que l’intervention de dans un café de Kumanovo par né- saint se vouer. « La population est ont officiellement été enregistrées l’OTAN ne « devait pas provoquer cessité, a choisi le camp de la Ser- écartelée », explique un diplomate mardi – ne perturbent le fragile une crise durable » entre Washing- bie. Il ne partage pas la politique de occidental. « D’un côté, le pays veut équilibre ethnique du pays. La Ma- ton et Moscou. répression menée depuis des an- intégrer les structures européennes et cédoine compte officiellement Mais la Russie veut l’arrêt des nées par Slobodan Milosevic au atlantiques pour relancer une écono- 23 % d’Albanais (35 % selon ces bombardements et multiplie les si- Kosovo mais, aujourd’hui, c’est la mie balbutiante et tirer un trait défi- derniers) concentrés dans la capi- gnaux. Ainsi, après avoir rompu voix du cœur qui parle. « Comme la nitif sur cinquante ans de socialisme. tale et dans l’ouest du pays. toute relation avec l’OTAN, l’état- plupart des gens d’ici, j’ai de la fa- De l’autre, ce sont ces mêmes struc- Une coalition paradoxale asso- major de la marine russe a annoncé mille en Serbie et j’ai peur pour tures qui font souffler un vent guer- ciant les deux partis nationalistes – mercredi que sept navires de la eux », explique-t-il simplement. rier sur une Macédoine qui aspire à celui macédonien du VMRO et ce- flotte de la mer Noire allaient se A la différence des Slovènes, des la paix et à la prospérité », ajoute-t- lui albanais du Parti démocratique rendre en Méditerranée. La Turquie Croates et des Bosniaques, les Ma- il. – gouverne le pays depuis les élec- a été informée de leur traversée du cédoniens ont pacifiquement dé- Quotidiennenemt, des hélicop- tions de novembre 1998. A ce jour, canal du Bosphore « dans les pre- claré leur indépendance le 8 sep- tères et des avions de chasse sil- cette alliance contre nature, servie miers jours d’avril ». Selon l’état- tembre 1991. L’armée fédérale lonnent le ciel à basse altitude. Des par les liens personnels de major, plusieurs frégates lance-mis- yougoslave s’est retirée sans tirer véhicules blindés de tout type tra- confiance unissant les dirigeants siles et des navires spécialisés dans un seul coup de feu. Ce divorce à versent la ville, augmentant, para- des deux formations, Ljubko Geor- le renseignement font partie de ce l’amiable avec la Fédération yougo- doxalement, un sentiment d’insé- gievski et Xhafet Xhaferi, résiste. convoi. slave explique aussi pourquoi les curité auprès de la population. Mais chacun se demande pour Cette démonstration ne devrait combien de temps, si les tensions pas remettre en cause le rôle de entre les deux communautés ve- « médiateur » que prétend jouer la naient à se dégrader. Russie. M. Primakov a qualifié de « S’il y a la guerre ici, ce sera à « bon début » et de « signal positif » cause des réfugiés, affirme Vladimir. les conditions posées par le pré- Mais soyez convaincus que les Serbes sident Milosevic. Mais, à demi-mot, ne lâcheront jamais le Kosovo. Pas les autorités russes considèrent plus que nous ne laisserons l’ouest de comme insuffisantes les proposi- la Macédoine aux Albanais. » tions serbes. Le quotidien Rossis- kaïa Gazeta, le journal officiel du Christophe Châtelot gouvernement, explique que le pre- LeMonde Job: WMQ0104--0004-0 WAS LMQ0104-4 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0403 Lcp: 700 CMYK
4 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 L’OTAN CONTRE LA SERBIE La fuite des réfugiés vers les pays frontaliers La FIDH pointe les responsabilités des dirigeants tutsis du Kosovo prend des allures d’exode lors du génocide au Rwanda PARIS. Les Etats-Unis, la Belgique, la France et le Conseil de sécuri- L’aide internationale se met lentement en place té de l’ONU ont reçu de nombreux signaux indiquant qu’un géno- cide des Tutsis était planifié au Rwanda en 1994, mais sont restés Près de 150 000 personnes auraient déjà fui le l’Albanie, la Macédoine et le Monténégro. tamment l’Europe à se mobiliser pour appor- pratiquement inertes, souligne un rapport commun de la Fédéra- Kosovo, selon des sources concordantes, pour L’exode, qui menace de déstabiliser ces pays, ter une aide d’urgence aux personnes dépla- tion internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et de trouver refuge dans les trois pays voisins, oblige la communauté internationale et no- cées. l’organisation Human Rights Watch. Dans ce rapport de 900 pages, rendu public le 31 mars à Paris et qui se veut « une recherche ex- L’AFFLUX des réfugiés du Ko- haustive » sur le génocide, les deux organisations présentent aussi sovo vers les pays limitrophes, qui « les premiers recensements des violations des droits de l’homme prend chaque jour un peu plus commises par le FPR » (Front patriotique rwandais, tutsi). Ces viola- des allures d’exode, oblige les tions auraient fait, selon ce rapport, entre 25 000 et 45 000 morts. pays occidentaux à réagir d’ur- Les enquêteurs estiment qu’il « est probable que ces abus étaient gence pour venir en aide aux au- connus et tolérés par les plus hautes autorités du FPR ». torités locales et fournir des se- cours. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a lan- cé lui-même mardi 30 mars à New Des centrales nucléaires de Bulgarie York un appel pressant à la communauté internationale pour lui demander de se mobiliser, se et de Lituanie restent dangereuses déclarant « profondément indigné PARIS. Des améliorations sensibles ont été apportées aux pro- par les informations faisant état blèmes de sûreté dans les centrales nucléaires des pays d’Europe de d’une campagne haineuse et systé- l’Est candidats à l’entrée dans l’Union européenne, selon un rap- matique de nettoyage ethnique me- port publié lundi 29 mars par l’Association des autorités de sûreté née par les forces militaires et pa- nuclaire des pays d’Europe de l’Ouest (Wenra). Les experts relèvent ramilitaires serbes dans la province un progrès général en matière de réglementation, bien que les au- du Kosovo ». torités de sûreté des pays de l’Est souffrent de problèmes finan- L’Allemagne, qui assure actuel- ciers. lement la présidence de l’Union Cependant, la situation des deux réacteurs en service de la centrale européenne, a invité les ministres lituanienne d’Ignalina et des quatre réacteurs de Kozlodoui, en Bul- des affaires étrangères de huit garie, demeure préoccupante. Au total, les sept pays examinés dis- pays voisins de la République fé- posent de 23 réacteurs en fonctionnement et de 3 en construction, dérale de Yougoslavie jeudi à pour une capacité opérationnelle de 24 000 mégawatts, soit environ Bonn pour conférer avec les ins- cé le déblocage immédiat d’une fugiés pour la seule Albanie, pré- de la part de groupes paramili- un quart de la capacité du parc électronucléaire français. – (AFP.) tances européennes de la situa- aide de dix millions d’euros qui voyant que ce chiffre pourrait ra- taires qui parcourent la région et tion. Il s’agit de l’Albanie, la Bos- vient s’ajouter aux aides bilaté- pidement atteindre 150 000 pour l’essentiel mettent les gens de- nie-Herzégovine, la Bulgarie, la rales annoncées par la plupart des personnes. Les chiffres pour le hors », a indiqué Kris Janowski. En Finlande, début des négociations Croatie, la Macédoine, la Rouma- pays membres. D’autres pays, Monténégro et la Macédoine Les flots de réfugiés ont nie, la Slovénie et la Hongrie. comme la Pologne, ont indiqué étaient de 42 500 et 22 500. A Ge- commencé à être répartis dans di- qu’ils participeraient à l’effort. nève, le décompte du Haut vers centres d’accueil à l’intérieur pour un nouveau gouvernement DIX MILLIONS D’EUROS Les Etats-Unis ont fait savoir, par Commissariat aux réfugiés des des pays. Selon des sources hu- La conférence aura pour but la le porte-parole de la Maison Nations unies (HCR) était un peu manitaires, 40 000 réfugiés ont STOCKHOLM. Le premier ministre finlandais sortant, le social-dé- « coordination des mesures poli- Blanche, Joe Lockhart, qu’ils al- inférieur. Mais, précisait le porte- été transférés mardi en Albanie mocrate Paavo Lipponen, devait être chargé mercredi 31 mars de tiques pour la stabilisation de la ré- laient envoyer des équipes spécia- parole de l’organisation, Kris Ja- de la ville de Kukës, submergée, sonder les autres partis en vue de former un nouveau gouverne- gion en crise » et la « coordination lisées dans les pays d’accueil pour nowski, « les gens continuent à fuir vers Tirana et Durrës. Le HCR a ment. Le président Martti Ahtisaari, également social-démocrate, des aides humanitaires pour l’amé- étudier les besoins immédiats. vers ces pays d’heure en heure. indiqué que le gouvernement ma- devait confier cette mission à M. Lipponen à l’issue de la séance lioration de la situation des réfu- L’exode en cours oblige à des Nous escomptons, disait-il, un pos- cédonien transportait les Koso- inaugurale du nouveau Parlement, élu le 21 mars. Le parti de giés du Kosovo dans les pays de la mesures massives. Les gouverne- sible afflux allant de dizaines à des vars du nord du pays, où ils ar- M. Lipponen est arrivé en tête des législatives, avec 22,9 % des voix. région », a indiqué un communi- ments des trois principaux pays centaines de milliers de nouveaux rivent, vers le sud. Inquiète des La composition du nouveau gouvernement devrait être connue à la qué du ministère allemand des af- d’accueil sont débordés. Les réfugiés, selon l’évolution de la si- répercussions de cet afflux, la Ma- mi-avril, si les négociations entre partis se déroulent sans accroc. faires étrangères. Elle devait être chiffres ne cessent d’augmenter, tuation au Kosovo ». « Le schéma cédoine avait fermé mardi sa M. Lipponen pourra s’appuyer soit sur les conservateurs – comme précédée d’une visite sur place, en sans que l’on puisse avoir un dé- qui émerge (des récits des réfu- frontière, renvoyant, selon des té- dans la coalition sortante –, soit sur les centristes, dans l’opposition Albanie et en Macédoine, mercre- compte très précis. Le porte-pa- giés) est un schéma d’expulsions, moins, un train entier de réfugiés, depuis 1995. – (Corresp.) di, de Mme Bonino. role de l’OTAN à Bruxelles faisait de combats mais aussi de violences terrorisés, vers la Serbie. – (AFP, De Bruxelles, l’Union a annon- état mardi de plus de 100 000 ré- qui ne sont pas liées à des combats, Reuters.) DÉPÊCHES a MALAISIE : Azizah Ismaïl, l’épouse d’Anwar Ibrahim, prendra dimanche 4 avril la direction du Parti national de la justice (Parti Keadilan Nasional, PKN), en vue d’élections générales prévues en avril 2000. Elle compte se présenter face au premier ministre Maha- L’Italie, en première ligne, craint un afflux de réfugiés thir Mohamad dans l’Etat de Kedah, où 35 000 personnes se sont ROME compli pour mettre en place les structures d’ac- bombardements, même si cela lui occasionne réunies pour l’écouter le 25 mars. Le verdict dans le procès d’An- de notre correspondant cueil nécessaires dans les Pouilles afin de faire quelques difficultés avec les composantes de la war, ancien vice-premier ministre emprisonné en septembre et jugé L’Italie entière observe avec inquiétude le dé- face à un afflux de Kosovars. Mais Rome espère majorité, comme les Verts et surtout les commu- pour « corruption », doit intervenir le 6 avril. – (Corresp.) veloppement de l’action armée contre la Répu- bien que la grande majorité des réfugiés restera nistes d’Armando Cossutta. Pour le moment, ses a BIRMANIE : le téléphone d’Aung San Suu Kyi a été coupé blique fédérale de Yougoslavie. En cas d’intensi- en Albanie, où ses autorités envoient des vivres, appareils n’ont pas pris directement part aux ac- dans les semaines précédant le décès de son époux, survenu le fication du conflit, la péninsule sera le premier du matériel et des moyens de transport pour tions militaires. Carlo Scognamiglio, ministre de 27 mars à Oxford, a rapporté le Melbourne Age, du 30 mars. Les ser- pays touché. Ce pour deux raisons. Première- fixer sur place l’exode. L’opération, baptisée la défense, a répété que le rôle de la flotte aé- vices de sécurité birmans « ont dû la suivre quand elle allait télé- ment parce qu’en tant que membre de l’OTAN, « Arc-en-ciel », est destinée à fournir le néces- rienne italienne est purement défensif et phoner à partir d’autres domiciles, y compris des résidences de diplo- Rome a mis à disposition des alliés les onze saire à 20 000 personnes dans un premier temps. consiste à la protection des navires et des avions. mates étrangers », a déclaré un proche de la famille au quotidien bases disséminées sur son territoire – notam- Un navire de guerre, le San Marco s’est rendu à Toutefois, Umberto Ranieri, secrétaire d’Etat aux australien, cité par le Bangkok Post, en ajoutant que la ligne était ment la plus importante, Aviano, dans le nord- Durrës. D’autres sont prêts à le suivre pour éta- affaires extérieures, a reconnu que ces opéra- coupée « au bout d’une ou deux minutes ». – (Corresp.) est du pays, d’où partent les chasseurs bombar- blir un véritable pont entre les deux rives. tions de logistique pouvaient « comporter des ac- a TADJIKISTAN : l’ancien président du Parlement tadjik, Safa- diers en direction de la Serbie et du Kosovo. tions de combat ». C’est, semble-t-il, ce qui s’est rali Kendjaïev, a été tué par balles, mardi 30 mars, devant sa mai- Deuxièmement, parce qu’en cas d’afflux massif DEVOIRS DE MEMBRE passé samedi lorsque deux Tornado accompa- son de Douchanbé, par un groupe d’inconnus. Les deux gardes du de réfugiés, ceux-ci débarqueront sur ses côtes Rosa Russo Jervolino, ministre de l’intérieur, gnant d’autres chasseurs-bombardiers ont dé- corps et le chauffeur de M. Kenjaïev, devenu député et chef de parti sud, et il sera difficile de repousser cette invasion s’est rendue lundi en Albanie pour se rendre truit une base de missiles radar au Kosovo. après avoir joué un rôle important durant la guerre civile, ont éga- de déshérités. compte de la situation. Cela afin de ne pas avoir Des troupes italiennes sont également pré- lement été tués. – (AFP.) C’est pourquoi Massimo D’Alema s’est adres- à affronter la même situation qu’en 1991, où les sentes en Bosnie et en Macédoine. Pour toutes a SLOVAQUIE : Pierre Moscovici prévoit de nouvelles adhé- sé mardi 30 mars aux téléspectateurs, et a rappe- ports de Brindisi et de Bari avaient été pratique- ces raisons, Massimo D’Alema a tenté de rassu- sions à l’Union européenne avant 2006. Le ministre français délé- lé que « la guerre n’a pas commencé la semaine ment pris d’assaut par des masses d’Albanais rer l’opinion publique italienne, préoccupée par gué aux Affaires européennes a fait cette déclaration mardi 30 mars dernière ». Mais « l’action militaire seule ne peut fuyant les troubles. Toute la question est de sa- d’éventuels tirs de missiles venus de Serbie. à Bratislava, où il effectuait la première visite ministérielle fran- ramener la paix, avait estimé la veille M. D’Ale- voir si le flux, estimé à au moins 100 000 per- « Notre défense aérienne est très sûre et, d’après çaise depuis la chute du gouvernement Meciar. – (AFP.) ma, il faut poursuivre un effort patient et difficile sonnes, pourra être contenu et maintenu de l’OTAN, la Serbie ne dispose pas de missiles pour a GRANDE-BRETAGNE : les deux tiers des chefs d’entreprises pour le retour des négociations », tout en faisant l’autre côté de l’Adriatique. frapper les côtes italiennes », a assuré Carlo Sco- britanniques sont opposées à l’euro, selon une enquête diffusée remarquer que « l’action militaire continue à être Vis-à-vis de l’OTAN, Rome fait face à ses de- gnamiglio, ministre de la défense. Pour parer à mercredi à Londres. Mené par la firme ICM pour le compte du nécessaire pour faire pression sur Belgrade afin voirs de membre. Massimo D’Alema a expliqué à toute éventualité, la défense aérienne a été groupe de pression Business for Sterling dans le cadre de sa cam- qu’il soit mis fin à la répression contre la popula- la télévision que la décision, dure à prendre, était considérablement renforcée dans le sud du pays. pagne contre l’euro, le sondage porte sur 1 000 chefs d’entreprise. tion albanaise du Kosovo ». « inévitable », et que « l’Italie fera la part qui est Pour 89 % des sondés, l’euro sera synonyme d’un contrôle accru, Depuis une semaine, un intense effort est ac- la sienne ». Le gouvernement soutient donc les Michel Bôle-Richard tandis que plus de la moitié pensent que cette monnaie sera faible. – (AFP). a ÉTATS-UNIS : le Texas a exécuté un condamné à mort, mardi 30 mars, un quart de siècle après sa condamnation pour le meurtre Athènes cherche une issue pour sauver ses « frères serbes » de trois personnes lors d’un hold-up en 1974. Robert Excell White, 61 ans, était le « doyen » des détenus du « couloir de la mort », le ATHÈNES opérations cessent pour « donner montée d’un cran quand le pré- refusait tout changement de fron- 9e condamné à être exécuté depuis le début de l’année, et le 173e de- de notre correspondant une nouvelle chance au dialogue ». sident américain a évoqué le fait tières dans la région. Mardi, Le mi- puis le rétablissement de la peine capitale au Texas en 1982. – (Reu- Les frappes aériennes alliées Depuis, les responsables grecs que le conflit risquait de s’étendre nistre grec des affaires étrangères, ters.) contre la République yougoslave réaffirment à tous propos que « les à la mer Egée et d’impliquer la Georges Papandréou, s’est entrete- a MAURITANIE : deux personnalités de l’opposition maurita- atterrent les Grecs, grands amis bombardements doivent cesser ». Grèce et la Turquie. « Je n’avais ja- nu avec son homologue russe, Igor nienne, Ahmed ould Daddah et Mohameden ould Babbah, accusés des Serbes, tandis que le gouverne- Le jour de la fête nationale, le mais pensé que pour régler les pro- Ivanov, qui accompagnait M. Pri- de « propagation de fausses nouvelles », ont été acquittées mardi par ment socialiste de Costas Simitis, 25 mars, qui marque le début du blèmes gréco-turcs, il fallait bom- makov aux discussions de Belgrade le tribunal correctionnel de Nouakchott. Le procureur de la Répu- qui refuse de participer aux bom- soulèvement grec, en 1821, contre barder la Serbie », a ironisé le chef avec le président Milosevic. blique avait requis une peine de 2 ans avec sursis et 160 000 F bardements, s’active pour trouver le joug ottoman, le chef de l’Etat, de l’Etat. Athènes propose de « sortir de l’im- d’amende contre eux. Les deux prévenus comparaissaient en raison une solution diplomatique à la Costis Stéphanopoulos, a désa- passe » née du refus de la Serbie de leur affirmation selon laquelle la Mauritanie avait accepté d’en- crise. Mardi 30 mars, deux mani- voué les frappes et réclamé, là aus- « SORTIR DE L’IMPASSE » d’accepter la présence de troupes fouir des déchets nucléaires israéliens dans son sous-sol. – (Reu- festations ont été organisées de- si, « une solution politique ». Le pré- Dès le début de la crise, les de l’OTAN au Kosovo en incluant ters.) vant l’ambassade américaine à sident socialiste du Parlement, communistes du KKE sont montés dans cette force d’autres pays non Athènes. Les manifestants ont brû- Apostolos Klaklamanis, a exprimé au créneau et ont demandé aux membres de l’OTAN, comme la lé des drapeaux américains et bri- sa « honte car l’Europe a échoué à Grecs de « se soulever, car l’OTAN Russie. tanniques. Des cocktails Molotov être à la hauteur d’une aventure (...) saigne les Balkans ». Un homme M. Reppas a aussi indiqué que le ont ensuite été jetés contre le mi- dont la responsabilité incombe aux d’affaires grec de Salonique a for- gouvernement allait fournir nistère du développement, derrière Etats-Unis ». Le primat orthodoxe mé un groupe de deux cent cin- « toutes sortes d’aides économiques l’ambassade. Plusieurs autres ma- de Grèce, Mg Christodoulos, a ex- quante volontaires pour offrir et humanitaires » à l’Albanie et à la nifestations avaient eu lieu aupara- primé sa « totale solidarité avec « toute aide aux frères serbes ». En Macédoine voisines pour faire face vant à Athènes, au Pirée, à Salo- l’héroïque peuple serbe ». 1995, une centaine de Grecs aux problèmes des réfugiés « qui nique et en Crète. Les Grecs désignent le président avaient créé une « garde volon- doivent rester près de leurs foyers ». Depuis six jours, la presse, toutes Clinton comme principal accusé. taire », qui s’est battue auprès des Cette question est très sensible en tendances confondues, condamne « Le maître de la planète décide cy- forces de Radovan Karadzic et Rat- Grèce, et les autorités ont renforcé les bombardements qui frappent niquement » et «la pax américaine ko Mladic. la surveillance aux frontières pour « les frères orthodoxes serbes ». Le foule aux pieds le droit internatio- Le porte-parole du gouverne- se protéger d’un afflux massif de ministre de la défense, Akis Tso- nal », a souligné l’influent journal ment, Dimitris Reppas, a réaffirmé Kosovars. hatzopoulos, a demandé, dès le de gauche, Eleftherotypia. La colère avec force, à l’issue d’un conseil ex- premier jour des frappes, que les des Grecs contre Bill Clinton est traordinaire dimanche, qu’Athènes Didier Kunz LeMonde Job: WMQ0104--0006-0 WAS LMQ0104-6 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0405 Lcp: 700 CMYK
6 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 INTERNATIONAL
L’ouverture de la campagne présidentielle Le Fonds monétaire fait craindre un regain de violence en Algérie international renoue Sept candidats briguent la succession du président Liamine Zeroual le dialogue avec la Russie Quatre candidats à l’élection présidentielle anti- contre la fraude électorale. La campagne offi- thèmes majeurs des sept candidats à la succes- cipée du 15 avril en Algérie ont annoncé, mardi cielle s’est ouverte jeudi 25 mars alors que les sion du président Liamine Zeroual est la fin de la 30 mars, des mesures communes pour lutter attentats meurtriers se poursuivent. L’un des violence, laquelle risque de perturber le scrutin. Aucun accord formel n’a encore été signé L’ALGÉRIE est entrée dans une en besogne dans la mesure où, et sur le terrain, et que, le jour du lions d’électeurs (dont 12 millions C’EST UNE NOUVELLE ÉTAPE rique – à la Russie. Le ministre période délicate et incertaine. Dans faute de sondages d’opinion scrutin, les opérations de dépouil- ont moins de 30 ans), ont que vient de franchir la Russie russe des finances, Mikhail Za- un climat de violence rampante, la fiables, rien ne dit que les lement se feront dans la transpa- commencé à afficher leurs mots dans ses relations avec le Fonds dornov, a eu beau annoncer campagne officielle s’est ouverte le consignes venues du sommet se- rence. « La fraude sera sanction- d’ordre sur les murs des agglomé- monétaire international. Après qu’« un accord de principe a été 25 mars. Sept candidats sont en ront suivies d’effet. Un second tour née », a prévenu le ministre. rations (ou sur les sites Internet avoir gelé toute aide à Moscou atteint sur le déboursement de cré- lice pour succéder au président Lia- apparaît probable. Même si les dernières élections, pour certains). « Paix, réconciliation pendant des mois (depuis la déva- dits à la Russie par le FMI », il a mine Zeroual lors de l’élection pré- entachées de graves irrégularités, et dialogue » pour le socialiste Aït luation du rouble mi-août 1998), pris soin d’ajouter « qu’aucune sidentielle du 15 avril. Aucun d’eux LE POIDS DU FIS laissent planer un doute, chacun Ahmed. Pour « une Algérie forte et Michel Camdessus a réouvert un décision n’a été prise sur un mon- n’était présent à la présidentielle Quant au Front islamique du sa- veut se convaincre que le gouver- digne », proclame M. Bouteflika, dialogue qui devrait éviter à la tant concret ». Il est en effet peu de 1995. lut (FIS), officiellement interdit nement tiendra ses promesses et tandis que l’ancien premier mi- Russie de s’isoler de la commu- probable que de l’argent frais soit Un seul candidat est un dirigeant mais qui continue à peser sur le dé- que le résultat du vote, en dépit de nistre Mokdad Sifi a placé sa cam- nauté financière internationale. à nouveau versé à Moscou. Tout de parti politique : le Kabyle Ho- bat politique, ses dirigeants encore l’absence d’observateurs étrangers, pagne sous le signe de « l’honnête- Sa visite en début de semaine à au plus, le FMI va trouver le cine Aït Ahmed, président du Front en liberté à Alger ou exilés en Eu- ne sera pas truqué. Par rapport à té ». Ancien chef de gouvernement Moscou, n’a certes pas débouché moyen de prêter au gouverne- des forces socialistes (FFS). Tous rope n’ont toujours pas pris posi- l’élection présidentielle de 1995 lui aussi, Mouloud Hamrouche sur la signature d’un accord for- ment russe les sommes qui lui les autres sont des « indépen- tion. Ce ne serait cependant – où le résultat était connu propose « un contrat [avec la socié- mel de reprise des versements, permettront de rembourser l’ins- dants », une étiquette qui n’exclut qu’une question de jours. La candi- d’avance –, aujourd’hui, « une té] pour changer le système ». Can- mais elle n’en est pas moins sym- titution pour les échéances tom- pas les soutiens politiques ou syn- dature de l’islamiste Mahfoud brèche [est] ouverte », veut croire le didat indépendant, Ahmed Taleb bolique de la volonté des Occi- bant cette année. dicaux. L’exemple le plus frappant Nahnah ayant été refusée par le socialiste Aït Ahmed pour justifier Ibrahimi privilégie dans ses mots dentaux de tout faire pour per- Pour limité qu’il soit, ce tour de est celui d’Abdelaziz Bouteflika. Conseil constitutionnel (alors sa participation au scrutin du d’ordre « le rétablissement de la mettre au gouvernement russe passe-passe ne sera pourtant pas L’ancien chef de la diplomatie du qu’en 1995, il avait pu se présen- 15 avril. paix et de la stabilité [dans] le dia- d’honorer les échéances de sa anodin. Même si l’époque des président Boumediène, présenté ter), cette sensibilité politique ne Du coup, rares sont les partis qui logue avec toutes les formations poli- dette extérieure, et notamment grands plans de sauvetage de la comme le candidat d’une fraction dispose plus que d’un candidat dé- refusent de jouer le jeu. Paradoxa- tiques sans exclusive ». Enfin, You- les 4,8 milliards de dollars Russie semble révolue, tout au de l’armée, bénéficie de l’appui of- claré, Abdallah Djaballah. Ce n’est lement, le Rassemblement pour la cef Khatib parle de la nécessité (4,44 milliards d’euros) qu’il doit à moins jusqu’aux prochaines ficiel de la direction du Front de li- pourtant pas en sa faveur que l’ex- culture et la démocratie (RCD), un d’une « rupture ». « Ensemble, pre- l’institution internationale. échéances électorales, la simple bération nationale (FLN), l’ancien FIS devrait appeler à voter, mais parti à dominante kabyle, qui avait nons date », lance-t-il aux électeurs La meilleure preuve en est la parti unique, de celui du Rassem- pour un autre grande figure de présenté son leader Saïd Sadi à la algériens. démarche de Michel Camdessus, blement national démocratique l’Algérie contemporaine, Ahmed présidentielle de 1995, prône au- Alors que l’intérêt pour le scrutin quelques jours après qu’Evgueni Le mystère (RND), le « parti du président » Ze- Taleb Ibrahimi, réputé être l’adver- jourd’hui un « boycott actif ». Un du 15 avril commence à percer Primakov a renoncé à se rendre à roual, de celui d’Ennahda, un parti saire le plus dangereux de M. Bou- tel choix, en éliminant le RCD de la dans l’opinion publique (les débats Washington pour protester des réserves russes islamiste, et désormais de celui de teflika. campagne, prive la formation ka- organisés à la télévision n’y sont contre le déclenchement des l’Union générale des travailleurs al- Depuis que le président Zeroual byle d’une tribune capitale dans pas étrangers), chacun redoute que frappes aériennes sur la Serbie. à l’étranger gériens (UGTA), le syndicat unique. a promis des élections honnêtes, le cette période. La formation de la violence ne vienne tout remettre Pour autant, le patron du FMI ne Sur le papier, ces soutiens consti- ministre de l’intérieur, Abdelmalek M. Sadi risque d’en sortir durable- en cause. Depuis le début du mois, l’aurait pas entreprise si des réu- Le Fonds monétaire interna- tuent davantage qu’un sérieux Sellal, n’a eu de cesse d’enfoncer le ment affaiblie. plus de 200 personnes ont été nions préparatoires n’avaient pas tional est « très soucieux » de la coup de pouce pour M. Bouteflika clou. Lors d’une conférence de Au lendemain de l’ouverture de tuées dans des attentats et des as- abouti à une esquisse de rappro- façon dont la Banque centrale qui, à en croire ses partisans, peut presse, il a encore redit que tous les la campagne officielle, les sept can- sassinats. chement des points de vue sur des de Russie a géré ses réserves en espérer l’emporter au premier tour. candidats seront traités sur un pied didats, à défaut de proposer des objectifs macro-économiques. En devises dans des comptes off- C’est sans doute aller un peu vite d’égalité dans les médias officiels programmes précis aux 17,5 mil- Jean-Pierre Tuquoi tout cas, de quoi justifier son dé- shore, a affirmé, mardi 30 mars, placement sans renier la fermeté le secrétaire américain au Tré- qu’il a manifestée jusqu’à sor, Robert Rubin. « Je peux vous er présent. assurer qu’il avait cette préoc- 1 avril : le Nunavut, pays des Inuits, voit le jour au Grand Nord canadien cupation présente à l’esprit lors- QUELQUES SUCCÈS RUSSES qu’il a mis au point cet accord », a Sur le papier au moins, on a affirmé M. Rubin à Washington. Cette autonomie administrative scelle la fin de l’ère coloniale pour les étendues gelées avancé. Les Russes ont pris l’en- Il faisait allusion à des informa- gagement d’atteindre en 1999 un tions selon lesquelles la Banque UN NOM MYSTÉRIEUX ET Le nouveau territoire canadien autrefois périlleux – entre délin- excédent budgétaire primaire centrale de Russie (BCR) aurait SYMBOLIQUE vient s’inscrire, le quance et alcoolisme – devrait (hors charges d’intérêt) de 2 % du investi en secret à l’étranger C 1er avril, sur la carte du monde. Un e constituer, estiment les aînés, un PIB, en légère hausse par rapport pour des milliards de dollars de r c OCÉAN GLACIAL l nom esquimau – Nunavut – qui si- e formidable encouragement pour la à l’objectif initial de 1,7 % inscrit réserves en devises entre 1993 et p ARCTIQUE GROENLAND o (DANEMARK) l gnifie « notre terre », et qui va dé- a jeunesse inuit. La moitié des dans le budget. Ils ont également 1998, sans que l’on sache où sont i r signer un nouveau territoire situé e 25 000 habitants n’ont-ils pas pu afficher quelques « succès » passés les profits. Ces informa- a r e c Mer au-delà du 60 parallèle, au plus t moins de 20 ans ? sur le plan de la collecte fiscale, tions, relayées par la presse iq de u profond du Grand Nord canadien. e Baffin En tout cas, les célébrations or- principal point noir de l’économie américaine, émanent d’un audit ALASKA er Un nom porteur d’espoirs pour le (É.-U.) ganisées le 1 avril à Iqaluit, la capi- russe. Celle-ci aurait atteint en interne de la BCR présenté au peuple inuit, principal occupant de NUNAVUT tale du Nunavut, promettaient mars quelque 34 milliards de Parlement russe. – (AFP.) cet espace glacé, grand comme Iqaluit OCÉAN d’être les plus joyeuses, les plus ar- roubles (en hausse de 7 milliards quatre fois la France, qui depuis si ATLANTIQUE dentes, les plus fantasques jamais par rapport à février), ce qui porte longtemps, rêve d’« une terre pro- organisées dans le Grand Nord. Les à 85 milliards de roubles la col- signature d’un accord avec le FMI Baie mise » où il puisse redevenir maître d'Hudson invités, logés dans des hangars et lecte au premier trimestre. L’ef- va changer le cours des relations de son destin. Un nom-étendard en dortoirs de fortune, affluaient de fort n’est pourtant pas suffisant. entre la Russie et ses bailleurs de somme, qui claque comme une pa- CANADA tous les coins du Canada, voire de Même si cette embellie se pour- fonds. D’une part, il devrait inci- trie, et marque la fierté retrouvée Québec toutes les communautés de l’Arc- suivait au cours des trimestres à ter la Banque mondiale à lui ver- des seigneurs de l’Arctique, habi- tique. Dans la cathédrale Saint- venir, on serait en-deçà de l’ob- ser les 2 milliards de dollars de tués à vivre dans les conditions et OTTAWA Jude, en forme et couleur d’igloo, jectif annuel de 474 milliards de prêts en attente depuis sept mois. les températures les plus extrêmes, 500 km une grand-messe en anglais et roubles. D’autre part, il pourra ouvrir la mais auxquels la collision avec ÉTATS-UNIS inuktitut devait rassembler la po- Le premier ministre a égale- voie à la renégociation de la dette
l’homme blanc a bien failli être fa- • NUNAVUT • pulation et ses leaders. Et puis de- ment pris l’engagement, sous la soviétique (dont la Russie a hérité SUPERFICIE 2 millions de km2 tale. NUNAVUT vaient se succéder la levée du dra- pression du FMI et au risque en 1991) avec le Club de Paris et le C’est la première fois, depuis cin- POPULATION 25 000 habitants peau, l’audition des hymnes, les d’envenimer ses relations avec les Club de Londres. Il est moins sûr quante ans, que le Canada redes- STATUT Assemblée territoriale AIRE DE PEUPLEMENT INUIT discours fondateurs, les hommages parlementaires, de repousser du que Moscou parvienne, comme (19 députés) sine ses frontières intérieures. Et aux anciens, les concerts, et le feu 1er juillet 1999 au 1er janvier 2000 l’espère le ministre de l’économie, c’est la première fois qu’une nation d’artifice. Et le banquet bien sûr. une loi déjà votée par les deux Youri Maslioukov, à obtenir l’ef- première parvient à un accord de chez les autres membres de la fédé- lui, donc, d’impulser les réformes Un banquet pour célébrer la terre, chambres (la Douma et le Conseil facement de cette dette à hauteur cette ampleur – à la fois territorial ration canadienne : une Assemblée en matière d’éducation, de justice, la mer, les cieux. Un banquet pour de la Fédération) prévoyant une de 75 %. A moins que les Occiden- et politique – avec le gouverne- nationale élue au suffrage univer- d’environnement ou d’économie 2 000 personnes. Avec du phoque, baisse de 20 % à 15 % de la TVA. Il taux estiment, comme ce fut le ment fédéral. Finie l’ère coloniale. sel, un gouvernement issu de ses sociale. du morse et du caribou, du bœuf s’est acquis pour cela le soutien cas pour l’Egypte après la guerre Place à l’autonomie, au respect rangs ainsi qu’un premier ministre. A lui aussi de s’attaquer à ces musqué, de l’omble de l’Arctique, de Boris Eltsine, seul habilité, se- du Golfe, que les bons offices di- mutuel, à la coopération. Le bud- fléaux qui frappent les populations du morse peut-être, du canard, des lon la constitution russe, à mettre plomatiques déployés par la Rus- get du territoire dépendra large- FLÉAUX À COMBATTRE du Grand Nord et qui ont pour palourdes, et des crevettes du son veto à une loi déjà votée. sie dans la crise serbe méritent ce ment bien sûr d’Ottawa, mais le Ce dernier, Paul Okalik, élu en fé- noms chômage, drogue, alcoolisme Groenland... Ces signes de bonne volonté nouveau coup de pouce. Nunavut fonctionnera selon le sys- vrier et âgé de 34 ans, est le pre- et suicides. Sa force de caractère ont conduit M. Camdessus à réaf- tème démocratique en vigueur mier avocat inuit du Nunavut. A ainsi que son parcours personnel Annick Cojean firmer son soutien – encore théo- Babette Stern Les contreforts indiens de l’Himalaya frappés par un séisme majeur
SHAMOLI (Inde) et ses destructions. Pour le plus im- gèrement blessés, de sa famille. De- une liasse de 20 000 roupies de notre envoyée spéciale portant tremblement de terre jamais vant les ruines de sa maison, qu’il oc- (2 800 francs). « Ma maison est détruite, ma fille est constaté dans cette région de danger cupait depuis trente ans, il regarde ses La crainte de tous ici est désormais morte et je n’ai plus de magasin... » As- sismique – 6,8 sur l’échelle de Richter enfants s’activer à sortir un lit et des qu’après ce tremblement de terre, les sis sous une tente hâtivement montée –, le nombre de victimes, une cen- couvertures ; tout ce qui lui reste. fortes pluies de mousson, en juin et taine de morts et près de deux cents Comme tout le monde ici, il va, mal- juillet, provoquent d’importants glis- REPORTAGE blessés, reste relativement mesuré. gré le froid nocturne, passer la nuit sements de terrain et menacent de Une centaine Selon les experts sur place, la se- dehors de peur d’une nouvelle se- nouveau les villages éparpillés à flanc cousse était très profonde. Seules les cousse : plusieurs répliques conti- de montagne. de victimes : bilan vieilles maisons aux poutres rongées nuent en effet à se faire sentir. presque limité, après n’ont pas tenu. De plus, affirme le Dans cette région frontalière de la Françoise Chipaux une telle secousse docteur Sundryal, le chirurgien de Chine, la présence massive de l’armée l’hôpital local, malgré l’heure tardive et des forces de sécurité a permis une (minuit passé), beaucoup de gens intervention rapide des secours, qui au bord de la route, Ali Hassan, étaient rivés à leur téléviseur où était s’efforcent désormais de rétablir trente-deux ans, ne sait plus que faire. diffusé un film hindi très populaire, et l’eau, l’électricité et le téléphone. Le « J’ai appelé à l’aide pendant des tout le monde s’est rué dehors dès les long de la route, des files de femmes heures pour tenter de sortir des dé- premières secousses. et d’enfants, alignés un seau à la main, combres de ma maison, mais personne attendent les camions militaires qui n’était là. Et quand j’ai réussi, c’était SECOURUS PAR L’ARMÉE montent l’eau dans de grandes jarres. trop tard pour la petite de huit ans », Le quartier le plus atteint de Sha- Membre du BJP (Bharatiya Janata dit-il. moli est désert et seuls quelques habi- Party, Parti du peuple indien, au pou- Sur les contreforts de l’Himalaya, tants tentent de récupérer un peu de voir à Delhi), le premier ministre très accessibles par une étroite route de leurs biens au milieu d’un amoncelle- contesté de l’Uttar-Pradesh, Kalyan montagne que les hommes des forces ment de pierres et de poutrelles de fer Singh, a fait son tour ; et s’il n’a pas dit hindoues et pakistanaises continuent et de bois. Santay Silvasta, soixante- un mot aux dizaines de rescapés qui de dégager vingt-quatre heures après deux ans, a pu sauver, après plusieurs tentaient de l’approcher, il a distribué le séisme, Shamoli compte ses morts heures d’efforts, tous les membres, lé- à chaque famille de victimes LeMonde Job: WMQ0104--0008-0 WAS LMQ0104-8 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0407 Lcp: 700 CMYK
8 FRANCE LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999
PACS Les députés devaient pour- le PACS, qui a été supprimé par le tience cette nouvelle loi, qui devrait celles qui les refusent. b LES MILI- SEXUALITÉ, qui a progressivement suivre, mercredi 31 mars, l’examen Sénat, tout en amendant la nouvelle permettre d’harmoniser les situa- TANTS ANTI-PACS poursuivent leur disparu du code pénal, dans les an- en deuxième lecture de la proposi- définition du concubinage proposée tions entre les communes qui dé- mobilisation, en adoptant un style nées 80, devrait faire son entrée tion de loi créant le pacte civil de so- par la majorité sénatoriale. b DANS livrent déjà des certificats de concu- de campagne publicitaire qui se dans le code civil, ce qui mettra un lidarité. La gauche souhaite rétablir LES MAIRIES, on attend avec impa- binage aux couples homosexuels et veut très « branché ». b L’HOMO- terme à certaines discriminations. La gauche considère le pacte civil de solidarité comme déjà acquis Les députés ont repris avec sérénité l’examen de la proposition de loi sur le PACS. La définition du concubinage, introduite dans le code civil par la majorité sénatoriale, continue de diviser la droite avant le vote mercredi, en deuxième lecture C’EST comme si les députés Plaute : « Celui qui la réclamait se partie de notre droit positif »... On du préambule de la Constitution A la tribune, Dominique Dord culée par ceux qui entendent s’étaient donné le mot. Des au- voit répondre : ta marmite, tu ne me parle du PACS dans de « nom- de 1946. Celui-ci dispose que «la (DL, Savoie), qui a posé la ques- transmettre leurs richesses en teurs les plus populaires aux plus l’as pas prêtée ; d’ailleurs, elle avait breuses thèses », dans les « émis- nation assure à l’individu et à la fa- tion préalable, a fait part de sa dé- toute tranquillité... C’est la preuve confidentiels, en passant par les un trou et, en plus, je te l’ai déjà sions de télé » et même dans... mille les conditions de leur dévelop- ception. « La première lecture m’a que « la gauche est contre la fa- experts en droit et en sciences so- rendue... » Très en verve, la garde Belle-Maman – le film de Gabriel pement ». « C’est l’ébauche du re- laissé un goût amer », a-t-il déclaré, mille », a conclu M. Devedjian. ciales, les parlementaires ont mul- des sceaux a cité le dernier ou- Aghion –, s’est exclamé M. Michel. cours que nous présenterons devant tout en reconnaissant la « part de Quant à Christine Boutin tiplié les citations et les références vrage de Dominique Fernandez, Le Patrick Bloche, rapporteur de la le Conseil constitutionnel », a expli- la responsabilité » de la droite. Se- (app. UDF, Yvelines), elle est allée, littéraires lors de la discussion, en Loup et le Chien, selon lequel le commission des affaires sociales, a qué Claude Goasguen (DL, Paris), lon M. Dord, le PACS ne vise plus, cette fois, puiser ses références deuxième lecture, de la proposi- PACS sera « même peut-être, pour rendu hommage à Jan-Paul Pouli- dans les couloirs. aujourd’hui, qu’à satisfaire le chez Claude Lévi-Strauss pour dé- tion de loi créant le pacte civil de les concubins hétérosexuels, un pre- quen et à Gérard Bach-Ignasse, Hostile à la reconnaissance du « lobby homosexuel ». « Libérez- fendre sa vision d’une société fon- solidarité (PACS), mardi 30 mars, à mier pas vers le mariage ». qui militent depuis 1991 pour la concubinage dans le code civil, le vous, soyez vous-même », l’a aussi- dée sur l’« altérité » des sexes. l’Assemblée nationale. Revues, création de droits au profit des député libéral a soupiré : « On est tôt raillé Mme Guigou. Henri Plagnol (UDF, Val-de- sondages, essais, poèmes : les ora- « DÉJÀ DANS LES MŒURS » couples non mariés, au sein du en train de voter des mesures irré- Marne) en a appelé, lui, à la « fa- teurs ont puisé çà et là leurs argu- Pour Jean-Pierre Michel (MDC, Collectif pour le PACS. Comme on versibles. Même si l’on revient au « CONTRE LA FAMILLE » meuse méthode » de... Lionel Jos- ments « pour » ou « contre » le Haute-Saône), le PACS est « déjà remercie son équipe le jour de la pouvoir, on ne pourra que durcir le M. Devedjian a cité un extrait pin, selon laquelle, « quand on veut PACS, donnant un ton presque lé- dans les mœurs ». « Le PACS est là, victoire... PACS. » Dans ce débat, sa réfé- de... L’Hebdo des socialistes du réformer la société, on doit procéder ger au débat, en ce début de prin- ne résistons pas trop », a ironisé le Sûre d’elle, la gauche a écouté rence est le traité sur la famille de 29 janvier. « Après un édito de à la concertation et être pragma- temps. A droite, « la passion est rapporteur de la commission des d’une oreille distraite Nicole Cata- Jean Hauser, auteur du pacte d’in- François Hollande, voici ce que l’on tique ». Une leçon qui, selon le dé- tombée », a commenté Patrick De- lois, à l’attention de l’opposition, la (RPR, Paris), qui a présenté l’ex- térêt commun, qu’il a « potassé » peut lire, a annoncé le député : “La puté, n’a pas été appliquée dans vedjian (RPR, Hauts-de-Seine), en qui a déposé six cents amende- ception d’irrecevabilité. Dans le tout l’après-midi. « Selon Hauser, famille est un instrument de perpé- l’élaboration du PACS. sortant d’un Hémicycle clairsemé. ments. M. Michel en veut pour brouhaha, la députée a dressé la la reconnaissance du concubinage tuation des hiérarchies sociales et Favorable à la définition de « Il y a un vrai retournement de si- preuve la dernière livraison de La liste des motifs d’inconstitutionna- équivaut à un quasi-mariage. Voyez des inégalités.” » Selon ce texte, a l’union libre, complétée par un tuation », s’est réjoui, de son côté, Semaine juridique notariale, qui lité contenus dans le PACS, parmi à quelle gymnastique nous contraint ajouté le député des Hauts-de- contrat de vie commune réservé Yann Galut (PS, Cher), dans les annonce que « le PACS fera bientôt lesquels la violation de l’article 10 le Sénat », râle-t-il. Seine, l’hostilité au PACS est véhi- aux couples homosexuels, Jean- couloirs du Palais-Bourbon. L’an- François Mattei (DL, Bouches-du- nonce, mardi, du décès de Michel Rhône) a conclu sur une réflexion Crépeau (PRG), député de Cha- du philosophe Jean Guitton : «La rente-Maritime, ainsi que le vérité est une chose, la mentalité contexte de guerre en Yougoslavie Rétro furieusement tendance, la campagne publicitaire des « anti » d’une époque en est une autre, la ont aussi incité chacun à la sobrié- « RENDEZ-VOUS demain, même heure, Au bout du suspense, les lecteurs du Figaro de rappeler un autre rendez-vous, mercredi à spiritualité en est encore une troi- té. même page. » Pas de chance pour les jeunes devaient découvrir, mercredi matin, le 12 h 30, devant l’Assemblée nationale, au mo- sième. » Elisabeth Guigou, garde des militants de Générations anti-PACS, qui pro- couple, bras dessus, bras dessous, sagement ment où les députés examinaient en Enfin, Philippe de Villiers (Ven- sceaux, a ouvert le débat en criti- posaient une suite à leur publicité parue mar- habillé en jeunes mariés. Et ce slogan défini- deuxième lecture le texte défendu par Elisa- dée) a pris l’Europe en contre-mo- quant l’attitude du Sénat, qui, le di 30 mars, en page 8 du Figaro. Le quotidien, tif : « L’amour ne se pacse pas ». Cette publici- beth Guigou. dèle. Le président du Mouvement 18 mars, a supprimé le PACS et l’a absent des kiosques mercredi 31 mars, à té-clin d’œil a été conçue bénévolement par Faute de placard publicitaire, les jeunes pour la France a dénoncé, en parti- remplacé par la reconnaissance du cause d’un conflit social (lire page 25), a ruiné quelques animateurs de Générations anti- mariés avaient prévu de prendre l’air, sur une culier, la « perfidie » de la législa- concubinage dans le code civil (Le les effets de leur campagne de publicité en PACS, le label qui regroupe les associations et scène installée place Edouard-Herriot : un tion sur le couple aux Pays-Bas. Monde du 20 mars). La majorité forme de teasing... les mouvements opposés à cette proposition. défilé joyeux d’une douzaine de couples de- Observant que, dans ce pays, le « plurielle », à l’Assemblée, a déci- Une jeune femme annonçait, dans un Elle était réservée à un seul support, présumé vait « symboliser une harmonie », selon les or- gouvernement devrait bientôt pré- dé de reprendre la définition du grand sourire : « Demain, j’enlève le PACS ». politiquement correct sur ce sujet. Le mon- ganisateurs, jusqu’à ce que le méchant PACS senter un projet de loi autorisant Sénat sur le concubinage, en Sur son pull blanc, plutôt BCBG, assez court tant de la campagne n’a pas été révélé. – un homme encagoulé et vêtu de noir – le mariage homosexuel, M. de Vil- l’amendant, tout en rétablissant le pour dévoiler le nombril, les quatre lettres vienne gâcher la fête et brûler une robe de liers a affirmé que l’article 13 du PACS (Le Monde 25 mars). honnies, en caractère gras : « P. A. C. S. ». L’AMOUR FINIRA PAR TRIOMPHER mariée. Qu’on se rassure, l’amour, le vrai, traité d’Amsterdam, qui interdit Les sénateurs de droite, a dé- Derrière elle, on distinguait un jeune homme Ce rendez-vous manqué avec leurs lecteurs entre un homme et une femme, dûment es- les discriminations en raison de noncé Mme Guigou, ne souhaitent de dos, visiblement torse nu. Le deuxième vo- est un rude coup pour ces jeunes qui se pré- tampillé par le mariage, tel que le préconisent l’orientation sexuelle, « nous pous- pas que le PACS trouve sa « place let de la publicité serait-il aussi torride que sentent comme « les générations qui tiennent les Générations anti-PACS, devait finir par sera vers cette voie dévastatrice ». dans notre droit ». Elle a comparé l’affiche du début des années 80, quand la leurs promesses ». Au-delà du coup de pub triompher... Campagne européenne oblige... cette attitude à l’« argument de la jeune Myriam, après avoir montré le haut, destiné à donner une image sympathique et marmite » du poète comique latin promettait aux passants d’« enlever le bas » ? moderne des anti-PACS, il s’agissait, en effet, Jean-Jacques Bozonnet Cl. F. L’homosexualité, du code pénal au code civil Une clarification attendue SORTIE du code pénal dans les Mardi 30 mars, Elisabeth Gui- le coup de la loi. L’article 330, ali- laisser « penser à l’ensemble du années 80, l’homosexualité s’ap- gou, garde des sceaux, a souligné néa 2, aggravait les peines infli- pays que la pratique homosexuelle avec impatience par les maires prête à faire son entrée dans le combien l’entrée du concubinage gées à l’auteur d’un outrage public est devenue (...) normale », redoute code civil. A l’occasion de la dis- homosexuel dans le code civil est à la pudeur, si l’acte commis l’était Etienne Dailly, rapporteur au Sé- ORLÉANS maire Jean Royer, l’acte ne fait pas cussion de la proposition de loi sur le « point d’aboutissement d’un avec un individu du même sexe. nat. « Cette discrimination et cette de notre correspondant plus recette chez les couples homo- processus qui efface les discrimina- En mai 1977, un premier appel répression sont incompatibles avec Vivement le PACS et au diable sexuels. « Nous signons deux ou trois ANALYSE tions ». La ministre a rappelé le visant à réviser le code pénal est les principes d’un grand pays les tribulations d’un texte ballotté certificats par jour, mais, à 95 %, ce- Cette dernière étape rôle de François Mitterrand, qui, signé par quatre-vingts personna- comme le nôtre », estime, au entre l’Assemblée nationale et le la concerne des liaisons hétéro- pendant la campagne présiden- lités, parmi lesquelles Gilles De- contraire, Robert Badinter, alors Sénat ! Jeanine Delcausse, chef du sexuelles », affirme Annie Conin doit permettre de tielle de 1981, avait souhaité que leuze, Michel Foucault, Simone de garde des sceaux. service de l’état-civil à la mairie (PS), adjointe chargée des ques- mettre fin à certaines l’homosexualité cesse d’être un Beauvoir, Philippe Sollers. En sep- La loi, définitivement adoptée le d’Orléans, est impatiente : « Ce tex- tions de l’exclusion. « Les associa- discriminations délit. Supprimées à l’issue de la tembre 1979, un groupe de dépu- 4 août 1982, entraîne d’autres me- te, nous souhaiterions le voir écrit tions gays savent très bien que l’acte Révolution française, les discrimi- tés socialistes et radicaux de sures : les lois de 1982 et 1983 sur une fois pour toutes, afin de savoir existe. Mais il y a réticence des ho- nations liées à l’homosexualité gauche dépose une proposition de le logement et le statut des fonc- comment on va aider les gens. C’est mosexuels à se déclarer », observe- le pacte civil de solidarité (PACS), étaient réapparues en 1942. loi. Le débat s’engage au Parle- tionnaires font disparaître la no- cela l’important. » t-elle. La discrétion entoure pour- en deuxième lecture, à l’Assem- Deux articles du code pénal ment, à l’automne 1981, quelques tion de « bon père de famille » Avec les certificats de concubi- tant la démarche : pas de dossiers blée nationale, la gauche a décidé constituaient alors une discrimi- mois après l’arrivée de la gauche dans l’attribution d’un logement nage, Orléans et Tours, deux aux mains des huissiers, et signa- de définir le concubinage hétéro- nation à l’égard des homosexuels. au pouvoir. Les débats sur la pro- et celle de « bonnes mœurs » pour grosses communautés dirigées par ture, par les couples, dans le bu- sexuel et homosexuel dans le code L’article 331, alinéa 2, rendait dé- position de loi du député Ray- accéder aux emplois publics. La loi la gauche, n’ont pas le sentiment reau même de l’adjointe. « Même si civil. Le débat avait été ouvert par lictueux tout acte sexuel avec un mond Forni (PS, Territoire-de-Bel- du 25 juillet 1985, dont Jean-Pierre de disposer d’un outil qui colle à Tours est une ville universitaire, les la majorité sénatoriale RPR-UDF- mineur de même sexe, alors que fort) sont houleux, le Sénat Michel (PS, Haute-Saône) est le l’évolution des mœurs. « Concubi- réflexes de petite ville bourgeoise DL, qui avait adopté la reconnais- les relations hétérosexuelles entre rejetant le texte en première et rapporteur, supprime les discrimi- nage » : le mot est loin, d’ailleurs, subsistent, il ne fait pas bon s’affi- sance légale du concubinage un adulte et un mineur de plus de deuxième lectures. La suppression nations liées aux mœurs. d’être supporté par toutes les cher, poursuit Mme Conin. Le PACS comme alternative au PACS. quinze ans ne tombaient pas sous de cette discrimination risque de Dans les années 90, le débat sur oreilles. A Orléans, on parle de va libérer les gens et les attitudes. Le la reconnaissance des couples ho- « certificat de vie commune ». A fait que le dispositif existe au- mosexuels oppose, schématique- Tours, même effort d’élégance ver- jourd’hui dans une commune et pas ment, deux gauches : l’une favo- bale : on préfère le terme de « dé- dans une autre, cela bloque les per- rable à la création d’un nouveau claration de communauté de vie ». sonnes. » contrat de type PACS – même si ce En fait, d’une commune à l’autre, texte vise aussi les couples hété- on a inventé un acte administratif, « C’EST À LA MODE » rosexuels –, l’autre partisane de la déclaratif, « sous-tendu par aucun Délivre-t-on l’actuel document reconnaissance du concubinage texte législatif », qui relève de la res- plus facilement dans les municipa- dans le code civil. Cette dernière ponsabilité du maire en tant qu’of- lités de gauche que de droite ? A solution présente l’avantage, se- ficier d’état-civil, et qui n’a pas fait Fleury-les-Aubrais (Loiret), le cas lon M. Badinter, de mettre fin, l’objet d’une délibération munici- de figure d’un couple homosexuel sans ambiguïté, à la jurisprudence pale, explique-t-on à Orléans. ne s’est encore jamais présenté au de la Cour de cassation qui limite Dans le chef-lieu du Loiret, ce maire, Pierre Bauchet (FD), mais il le concubinage – et les droits asso- sont plusieurs centaines de couples est catégorique : « Quelqu’un peut ciés, comme la continuation du hétérosexuels qui viennent, chaque venir demain, il aura un certificat. » bail en cas de décès du parte- année, à la mairie, chercher le fa- Mais pour un « mariage homo- naire – aux couples formés par un meux sésame. Les couples homo- sexuel », il se sentirait « très gêné ». homme et une femme. M. Badin- sexuels se comptent sur les doigts C’est la raison pour laquelle il se ter, aujourd’hui sénateur, n’a ja- d’une main. Les formalités sont sent proche du texte du Sénat. mais caché sa préférence pour la pourtant simples : une seule décla- Maire de Saint-Jean-le-Blanc, dé- deuxième solution, contrairement ration, attestée par un chéquier ou puté (DL) du Loiret, médecin et à M. Michel, coauteur du PACS une carte de Sécurité sociale prou- bien ancré à droite, Antoine Carré avec Patrick Bloche (PS, Paris), qui vant que les deux intéressés logent n’a jamais eu l’occasion d’en déli- a accusé le sénateur de faire le jeu à la même adresse. Ce n’est pas vrer. « C’est à la mode. Il faut être de la droite. l’inquisition, selon la mairie ; le té- ouvert. Les pédérastes et les les- L’issue du débat à l’Assemblée moignage de personnes proches a biennes vivent depuis deux mille ans. devrait satisfaire les deux. Mardi, été abandonné. Le formulaire est le Je ne vois pas pourquoi on s’oppose- Mme Guigou a rendu hommage même pour tous, homosexuels ou rait à ce qu’ils aient des avantages. aux deux parlementaires. Comme hétérosexuels, pour éviter toute Mais qu’ils aient le droit d’adopter pour siffler la fin du match entre « discrimination ». des enfants, je suis totalement les « deux gauches ». A Tours, ville passée à gauche en contre. » 1995, après trente-six ans de Clarisse Fabre « royérisme », du nom de l’ancien Régis Guyotat LeMonde Job: WMQ0104--0009-0 WAS LMQ0104-9 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0408 Lcp: 700 CMYK
FRANCE LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 / 9
Le nombre des demandeurs d’emploi La justice se prononcera le 11 mai augmente légèrement en février sur le différend Le Pen-Mégret Le taux de chômage remonte à 11,5 % Le président du Front national et l’ex-numéro deux Le nombre de chômeurs a augmenté de 0,3 % en fé- credi 31 mars par le ministère de l’emploi. Cette légère revendiquent la propriété du nom, des symboles vrier (+ 7 900) par rapport à janvier, soit 2 903 800 de- hausse ne permet pas de dire si février marque une in- mandeurs d’emploi, selon les données publiées mer- version de tendance après 18 mois de baisse. et de la dotation publique du parti d’extrême droite
MARTINE AUBRY peut encore 7 900 chômeurs de longue durée, certains ont tra- LES FRÈRES ENNEMIS de l’ex- congrès organisé par eux, les 23 et constance exceptionnelle justifiant la souffler. Ce n’est pas une catastro- vaillé plus de 78 heures dans le trême droite se sont de nouveau re- 24 janvier, à Marignane. demande d’un congrès extraordi- phe mais, avec le tassement de l’ac- de plus en février mois, et ce pendant plusieurs mois. trouvés, par avocats interposés, de- Selon l’avocat, seul le bureau po- naire ». Il a rappelé que plus d’un tivité, le recul du chômage a mar- DEMANDEURS D'EMPLOI On note, en février, un recul des vant un tribunal, mardi 30 mars. litique était en droit de convoquer cinquième des adhérents avaient qué le pas en février. Le nombre de données CVS en millions offres de l’ANPE (− 8,8 %) et, après Jean-Marie Le Pen, président de un conseil national. Or, précise réclamé sa tenue. L’avocat a dé- demandeurs d’emploi a même pro- – 3,6 % deux années de baisse continue, l’association Front national, l’avocat, « c’est de ce conseil, illégal noncé « un déséquilibre » dans les gressé de 0,3 % en février (+ 7 900) 3,5 sur 1 an une poussée des inscriptions liées à conteste à Bruno Mégret et à ses et réuni clandestinement, qu’est parti statuts du FN : son président ou un en données corrigées des variations un licenciement économique partisans le droit d’utiliser le nom le congrès de Marignane ». «La cinquième des adhérents peuvent saisonnières, selon les statistiques 3,4 (+ 6 %). Depuis plusieurs mois, on « Front national », ses symboles, marche à suivre n’a pas été respec- demander l’organisation d’un publiées mercredi 31 mars par le 3,373500 assiste aussi à une multiplication ses locaux et la subvention pu- tée, indique-t-il. Les adhérents n’ont congrès, « mais seul le président ministère de l’emploi et de la soli- 3,3 des radiations de chômeurs (+ 33 % blique qui lui est allouée chaque pas été convoqués dans le délai légal peut le convoquer ». darité. Il s’établit à 2 903 800 – 4,2 % en un an). « Nous n’avons aucune année. Saisie en référé, le 12 janvier, de dix jours, pour participer à l’élec- Intervenant, en fin d’audience, au (− 4,2 % sur un an) et à 3 373 500 3,2 sur 1 an consigne, mais quand on lance un la justice avait renvoyé le débat au tion des délégués au congrès extra- nom des anciens membres du mou- (− 3,6 % sur un an) si l’on y ajoute programme comme “le nouveau dé- fond. ordinaire. » Aux yeux de Me Lavio- vement de résistance Front natio- les personnes inscrites à l’ANPE 3,1 part pour l’emploi” [proposition Il revenait donc à la première lette-Slanka, le congrès de nal, Me Jules Borker a demandé au tout en ayant travaillé plus de 2,903800 d’un suivi personnalisé, d’un stage chambre civile du tribunal de Marignane n’a donc aucune valeur. tribunal que ce nom soit réservé à 78 heures dans le mois. Le taux de 3,0 ou d’un emploi aux jeunes avant le grande instance de Paris de dire le- Sa convocation serait elle-même l’organisation créée en mai 1941. chômage, calculé selon les critères sixième mois de chômage et aux quel des deux protagonistes a rai- entachée d’illégalité, seul le pré- 2,9 du Bureau international du travail adultes avant le douzième mois], on son. Elle le fera le 11 mai. Mardi, au sident du FN étant habilité, selon Acacio Pereira (BIT), passe de 11,4 % en janvier à MAMJ J ASOND J F multiplie les convocations, et on a nom de l’association Front natio- les statuts, à en décider. 11,5 % en février. 1998 99 plus de risques que certains n’y ré- nal, Me Michel Laviolette-Slanka a « Il y avait urgence », a dit, en a HOMMAGE À MICHEL CRÉ- Les experts de l’ANPE ou de la ANCIENNE NOUVELLE pondent pas, explique le directeur expliqué que M. Mégret et ses amis substance, Me Georges-Alain Cre- PEAU. Fait inhabituel à l’extrême DARES (direction des études du COURBE COURBE général de l’ANPE, Michel Bernard. n’ont aucun droit à faire valoir sur von, avocat de M. Mégret. Si un droite, Bruno Mégret, président du Source : ministère de l'emploi (DARES) et ANPE ministère) savent qu’avec 10 000 L’essentiel de nos radiations le FN depuis qu’ils en ont été « lé- conseil national a été réuni, si un FN-MN, a publié, mardi 30 mars, chômeurs de plus ou de moins en pendant pas contrariées. Le chô- concernent les gens qui ne répondent galement » exclus, en décembre congrès extraordinaire a été convo- un communiqué rendant hommage un mois, ils sont « dans la zone de mage des jeunes continue de pas à deux ou trois convocations. » 1998. S’appuyant sur les statuts du qué, c’était, explique-t-il, pour au député Michel Crépeau (PRG), l’erreur statistique ». Dans l’entou- reculer (− 1,1 %) et celui des plus de M. Bernard estime que « si quel- parti d’extrême droite, il a demandé « pallier les carences du président du décédé le même jour (lire page 33), rage de Mme Aubry, on explique 50 ans reste stable. C’est pour les qu’un ne fait pas le minimum, il faut au tribunal de « constater la nulli- FN ». Selon Me Crevon, le président « ténor passionné de la gauche radi- qu’il s’agit là d’un « effet différé du femmes dans la tranche d’âge 25- en tirer les conséquences ». té » du conseil national réuni, le du FN aurait bafoué à plusieurs re- cale qui sut parfois aller à contre- très bon mois de décembre » 49 ans que la situation s’est le plus 13 décembre 1998, par les partisans prises les « règles de la démocra- courant du "politiquement cor- (− 41 000), et que « la tendance reste dégradée en février, puisque le Jean-Michel Bezat de l’ex-délégué général et du tie », ce qui constituait « une cir- rect" ». bonne ». nombre des inscrites à l’ANPE a progressé de 1,2 %. HAUSSE DES RADIATIONS Amorcée en septembre, la très Mais le chiffre publié chaque lente décrue du chômage de longue mois a un impact psychologique durée s’est poursuivie (6 200 en avant d’avoir une valeur arithmé- moins, soit − 0,6 % sur un mois et tique, et le bilan de février risque de − 3,4 % sur un an), mais 1 118 000 sonner comme une alerte pour la personnes sont sans emploi depuis ministre qui, à l’heure d’un premier au moins un an. La persistance de bilan de sa loi sur les 35 heures, ce fléau montre les limites des poli- prévu courant avril, va devoir tiques de l’emploi menées ces der- convaincre que la baisse du temps nières années en direction des chô- de travail créera de nombreux em- meurs âgés, qui ont les plus grandes plois. difficultés à retrouver un emploi. Les grandes orientations obser- Certains experts font toutefois re- vées ces derniers mois ne sont ce- marquer que, parmi les chômeurs La négociation collective sur les bas salaires en panne LES NÉGOCIATIONS sur la ré- Comme en 1997, cette situation duction du temps de travail ont un s’explique, selon le ministère, par effet pervers : elles freinent les dis- la réduction du temps de travail, cussions sur les bas et les moyens qui se trouve toujours « au centre salaires dans les branches profes- de la négociation de branche ». sionnelles. C’est le constat qui Dans ce contexte, « le niveau des transparaît du bilan 1998 – « mé- salaires est souvent traité sous diocre » – que le ministère de l’em- l’angle de la compensation et de la ploi a publié, mercredi 31 mars. modération salariales dans le cadre Sur un échantillon de d’un projet d’accord » sur les 124 branches, hors métallurgie et 35 heures. Toutefois, s’empresse BTP, le nombre d’entre elles qui d’ajouter le ministère, « ce bilan sont « conformes », c’est-à-dire qui intervient trop tôt pour permettre de ne possèdent aucun niveau de sa- tirer des enseignements précis de laires minima inférieur au SMIC, l’impact » de la loi Aubry « sur s’élève à 41 %, soit le même taux l’évolution de la négociation sala- qu’en 1990. riale ». Bien sûr, lorsque les salaires mi- nima sont inférieurs au SMIC, les « NET RALENTISSEMENT » rémunérations effectivement per- Les chefs d’entreprise prennent çues par les salariés concernés leur temps. L’année 1998 a ainsi sont malgré tout égales à celui-ci. été marquée par un « net ralentis- Mais la hiérarchie des salaires s’en sement » de l’activité convention- trouve alors écrasée et les aug- nelle sur les salaires. Dans le « sec- mentations sont rares. Parfois, la teur général » (c’est à dire négociation a abouti à une amélio- 129 branches hors métallurgie et ration par rapport à 1997, mais à BTP), 64 accords ont été signés en une dégradation si l’on se réfère à 1998, contre 78 un an auparavant. 1990, année où la Commission na- « Dans un petit nombre de tionale de la négociation collective branches, le dialogue social reste s’était fixée trois objectifs, dont ce- difficile, quel que soit le contexte », lui, très éloigné, d’« assurer à plaide le ministère. Neuf branches chaque salarié une garantie de ré- – le négoce de l’ameublement par munération supérieure au SMIC ». exemple, la publicité ou encore les Ainsi, dans la métallurgie, 23 % des matériaux de construction –, ont branches sont aujourd’hui fait l’objet de lettres de relance par conformes, contre 11 % en 1997 le prédécesseur de Martine Aubry, mais 29 % en février 1990. Parti de Jacques Barrot, en juillet 1996, sans très bas, le BTP a progressé : 17 % qu’elles aient pour autant réagi. en 1998, contre 3 % en 1997 et 7 % en 1990. Isabelle Mandraud
DÉPÊCHES a ILE-DE-FRANCE : le tribunal administratif de Paris a annulé, mardi 30 mars, le budget 1998 de la région Ile-de-France – conformé- ment aux conclusions prononcées par son commissaire du gouverne- ment (Le Monde du 16 janvier) –, alors que ce dernier est totalement exécuté. L’arrêt indique que le président du conseil régional, Jean- Paul Huchon (PS), a commis une illégalité dans l’utilisation de la pro- cédure du « 49-3 régional ». M. Huchon souligne que cette annula- tion repose sur « une erreur d’interprétation de la loi », et non « un dé- tournement de procédure », comme le soutenait son opposition. Celle-ci estime que ce jugement confirme « les soupcons qui pèsent sur le nouveau 49-3 régional » : « Il s’agit d’une loi de circonstance », ont déclaré Roger Karoutchi (RPR) et Bernard Lehideux (UDF). a JUSTICE : l’Assemblée nationale a adopté, mardi 30 mars, en première lecture, par 303 voix contre 108, le projet de loi renforçant la présomption d’innocence. Les groupes PS, PC et RCV ont voté pour. Le RPR s’est abstenu, alors que l’UDF et DL ont voté contre. LeMonde Job: WMQ0104--0010-0 WAS LMQ0104-10 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0409 Lcp: 700 CMYK
10 SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999
AFFAIRES Interrogé le 11 mars au merie de la mutuelle, a décrit un raconté aux magistrats de quelle ma- MENT politique, il a simplement indi- bon. Concernant d’éventuelles Togo par les deux juges en charge du vaste système de fausses factures et nière des personnalités auraient per- qué, ce que dément formellement « aides » apportées à des respon- dossier de la Mutuelle nationale des de surfacturations. b RECONNAIS- çu des sommes en espèces provenant l’ancien garde des sceaux, qu’EFIC au- sables socialistes, il a indiqué qu’il ne étudiants de France, Bruno Pelletier, SANT avoir profité, à des fins person- des mécanismes de surfacturation rait effectué des travaux d’impres- répondrait aux questions des juges un ancien responsable d’EFIC, l’impri- nelles, de fonds de son entreprise, il a mis en place. b QUANT AU FINANCE- sion pour le compte de Jacques Tou- qu’une fois de retour à Paris. Affaire de la MNEF : les juges recueillent les premières accusations Interrogé au Togo par les deux magistrats en charge du dossier, un ancien dirigeant d’une filiale de la mutuelle a décrit un système de fausses factures ayant aussi bien servi à l’enrichissement de plusieurs personnes qu’au financement de certaines campagnes électorales L’HISTOIRE retiendra que c’est du système et présent dans une rich, M. Pelletier affirme avoir re- avant son arrivée] qui s’en est oc- le 11 mars à Lomé, dans le cabinet autre société prestatrice d’Efic, la mis cette somme à M. Zenou qui a cupé et je ne sais plus s’il y avait eu d’un magistrat togolais, qu’aura été société EBC (Eric Bérard Consul- pu y adosser, via le Luxembourg, un des factures. » (lire ci-contre). Il pré- recueilli le témoignage marquant le tant). « Il émettait, affirme Bruno emprunt fictif d’un montant équi- cise que c’est la société IGS qui au- véritable début de la phase judi- Pelletier, des fausses factures EBC valent pour monter la société De- rait pris en charge l’exécution des ciaire de l’affaire de la Mutuelle na- vers Efic et me remettait ensuite 60 % rya. Ils se contenteront, au final, de travaux. tionale des étudiants de France en espèces des montants payés par gérer un seul bateau qu’ils loueront Aux juges qui lui demandaient (MNEF). Interrogé dans ce cadre Efic. [... ] Les factures présentées par 25 000 francs la journée essentiel- les noms des autres personnes aux- inédit par les deux juges parisiens, Efic étaient gonflées afin que je lement à des personnes et à des or- quelles il aurait remis des espèces Armand Riberolles et Françoise puisse rétrocéder 20 à 30 % à Bérar- ganismes appartenant à la nébu- et qui l’interrogeaient « sur les tra- Néher, chargés d’enquêter sur la dingo. » Celui-ci a été placé, le 20 leuse MNEF. Les juges paraissent vaux d’impression réalisés par Efic à gestion de la mutuelle et de ses fi- mars, en détention provisoire par estimer que M. Pelletier a détourné l’occasion des campagnes électo- liales, Bruno Pelletier, qui fut, de les juges d’instruction et mis en 1990 à 1993, le dirigeant d’Efic, une examen pour « faux et usage et filiale de la MNEF chargée des tra- complicité d’abus de biens sociaux ». Un démenti formel de Jacques Toubon vaux d’impression de la mutuelle, a Bruno Pelletier a confirmé aux décrit un vaste système de surfac- juges avoir été le destinataire d’une Interrogé, mardi 30 mars, par Le Monde, l’ancien ministre (RPR) de turation et de fausses factures. partie des fonds soustraits à la la justice, Jacques Toubon, a formellement démenti avoir utilisé, au Placé sous écrou extraditionnel comptabilité de sa société. En cours de ses campagnes électorales, les services de la filiale de la et mis en examen pour faux et consultant les factures d’Efic, les MNEF, Efic, chargée des travaux d’impression de la MNEF, et dirigée usage et abus de confiance, M. Pel- enquêteurs ont trouvé la trace de par Bruno Pelletier de 1990 à 1993. Il affirme, par ailleurs, n’avoir ja- letier a reconnu que plusieurs mil- dépenses personnelles consé- mais rencontré le dirigeant de cette structure ou son collaborateur, lions de francs avaient été extraits quentes, et notamment l’éton- René Mouysset, qui aurait, selon les dires de M. Pelletier, géré les de la comptabilité d’Efic pour son nante prise en charge de frais d’en- travaux de sa campagne. « J’ai effectué des recherches dans tous les train de vie personnel. Cet argent registrement de chansons dans un comptes de mes campagnes depuis 1989, nous a précisé M. Toubon. A aurait, selon lui, également servi au studio professionnel d’une jeune aucun moment n’apparaissent des bons de commandes ou des factures versement de commissions oc- femme qui ne paraît pas avoir sur lesquels figurerait le nom de la société Efic. Les assertions de M. Pel- cultes à des dirigeants de sociétés, dernier n’ouvre, le 9 septembre dirigeants des Salins du Midi et un poursuivi sa carrière au-delà de letier ne reposent sur rien. Mes anciennes fonctions de garde des sceaux voire de fédérations sportives, ou à 1998, une information judiciaire. responsable de la Fédération inter- cette première chance. Une autre ne m’autorisent pas à faire des commentaires politiques sur cette af- soutenir financièrement certains Dans sa déposition, qu’il a refusé nationale du sport automobile (FI- partie des sommes détournées au- faire judiciaire. Je ne vois pas pourquoi, et dans quelles circonstances, élus politiques en annulant les fac- de signer, M. Pelletier détaille les SA). « Efic assurait l’impression et le rait été remise, d’après l’ex-diri- j’aurais pu faire appel à d’autres prestataires que ceux qui ont toujours tures émises pour la fabrication de mécanismes de surfacturation. routage du journal Formule 1, spon- geant d’Efic, à Wilson Bihi Zenou, réalisé mes plaquettes et autres documents de campagne. » matériel électoral. « Efic était victime des surfactura- sorisé par Elf, qui a coûté l’homme d’affaires et de confiance Débutée sous les auspices de la tions (15 à 20 %) pratiquées par cer- 600 000 francs à Efic et qui n’a ja- d’Olivier Spithakis, pour payer «les Cour des comptes, l’enquête sur la tains imprimeurs qui rétrocédaient mais été payé. » frais d’exploitation d’une société de l’objet de cette société à son profit rales et non facturées à leurs bénéfi- MNEF n’avait, à ce jour, traité que des espèces » aux dirigeants d’Efic. location de bateau Derya Tour ». personnel et l’ont mis en examen ciaires », M. Pelletier a répondu : des soupçons qui pesaient sur la Mais, poursuit-il, « ce système de « ECHAUDÉ » Tirant partie des avantages pour abus de biens sociaux. « Je refuse de répondre à cette ques- politique commerciale à outrance surfacturation n’a pu peser sur les ré- Il reconnaît, par ailleurs, avoir consentis par la loi Pons en matière Au titre des prestations réalisées tion. Je me réserve d’y répondre dans engagée par le directeur de la mu- sultats d’Efic puisque cette dernière mis en place cette procédure de dé- de défiscalisation, MM. Spithakis pour le compte d’élus politiques et le cabinet du juge d’instruction à Pa- tuelle, Olivier Spithakis, à partir de surfacturait, à son tour, ses presta- tournement « sur de grosses quanti- et Pelletier ont tenté de créer la éventuellement non facturées, ris ». C’est donc dans ce cadre qu’il la fin des années 80. Les magistrats tions » au destinataire final des tra- tés de papier » gérés par des « mar- SNC Derya Seine, basée à Saint- M. Pelletier n’a accepté de s’expri- répondrait aux questions des ma- de la Cour avaient également sou- vaux qui touchait également une chands de papier » tels que SUVA et Martin, dans les Caraïbes fran- mer que sur une seule personnalité. gistrats concernant les factures dé- levé le problème des cumuls de partie des espèces ainsi dégagées. ITP qui lui rétrocédaient des fonds. çaises. Fin 1991, récupérant à Lyon, « Je soutiens, affirme-t-il, que des couvertes, dans les archives d’Efic, fonctions qui profitaient à des Parmi les bénéficiaires, il cite le Dirigée, un temps, par Louis Bone par les soins d’une fiduciaire suisse, travaux [d’impression] avaient été par les policiers de la brigade finan- proches de M. Spithakis. Leurs directeur de la communication du et son fils, SUVA fut reprise par Eric 1,2 million de francs en espèces réalisés pour une campagne de cière, et émises pour le compte de conclusions avaient été transmises conseil général du Var rémunéré en Bérardingo, présenté par M. Pelle- qu’il avait déposé quatre ans plus Jacques Toubon [... ]. C’est René la Fédération parisienne du Parti au parquet de Paris avant que ce vue d’obtenir des marchés, certains tier comme un rouage important tôt sur un compte en banque à Zu- Mouysset [ancien dirigeant d’Efic socialiste, de l’actuel député (PS) Jean-Marie Le Guen et de l’ancien candidat (PS) aux élections régio- nales de 1992, Pierre Joxe. Efic, l’un des maillons du système Spithakis « Une des raisons qui fait que je suis réservé pour répondre à cer- CRÉÉE EN 1982 par René Mouysset, origi- d’Efic, ouvre une période d’instabilité : la so- laxie MNEF, qui compte déjà, à cette époque, avec la bénédiction de la mutuelle. Aucun vé- taines questions, a poursuivi M. Pel- naire de Toulon tout comme Olivier Spithakis, ciété passe sous le contrôle d’un administra- une quarantaine de filiales et sous-filiales. Oli- ritable contrôle ne sera exercé jusqu’à son dé- letier, est due au fait que j’ai été qui fut trésorier et longtemps directeur de la teur judiciaire puis de plusieurs gestionnaires vier Spithakis nomme ainsi, en 1990, à la tête part, en 1993. Bien au contraire, la MNEF ap- échaudé par l’affaire Radio Nostal- Mutuelle nationale des étudiants de France peu avisés. Ces soubresauts incitent les diri- d’Efic, Bruno Pelletier, qui vient d’être portera toujours son concours. A tel point gie à Lyon, dans laquelle j’ai servi de (MNEF), la société Efic symbolise à elle seule geants de la MNEF à transformer cette struc- condamné dans une affaire de malversation à qu’elle s’efforcera, à son tour, d’habiller ces bouc émissaire alors que les flux fi- les dérives de la MNEF. Cette imprimerie – qui ture en une véritable filiale chargée de gérer, à Lyon, où il dirigeait une antenne de Radio pertes par un curieux montage financier nanciers qui m’étaient reprochés se transforma peu à peu en une simple société sa place, la quasi-totalité de ses travaux d’im- Nostalgie, et dont il fut le camarade de pro- consistant à créer une nouvelle structure, avaient servi, en échange de la ces- de courtage – devint l’un des principaux pres- pression. Au même moment – on est à la fin motion à l’Ecole supérieure de commerce de SPIM (Société parisienne d’impression), char- sion d’une fréquence radio, à effec- tataires de la MNEF et l’un des rouages im- des années 80 –, le directeur de la MNEF, Oli- Marseille. Pendant trois ans, celui-ci va mettre gée de reprendre les actifs d’Efic et de couvrir, tuer la campagne de communication portants du système mis en place par ses diri- vier Spithakis, se lance dans la politique et en place un système de fausses facturations chaque année, sous forme d’une location-gé- de Charles Hernu que j’avais ensuite geants. échoue successivement aux législatives de qui grèvera les comptes de l’entreprise. Lors rance, les pertes de la société. En outre, la facturée à diverses entreprises qu’il En 1985, Efic (Edition, fabrication, impres- 1988 et aux municipales de 1989. Il décide de son départ, en 1993, il laisse un trou de MNEF apportera 5 millions de francs en m’avait indiquées. Il en avait été de sion, création) rachète l’imprimerie Abex- alors de se consacrer exclusivement aux af- 15 millions de francs, dont les deux tiers ont compte courant pour remettre à flot l’entre- même pour Raymond Barre en press, alors gérée par l’Organisation commu- faires. été creusés entre le 1er janvier 1992 et le 30 juin prise, qui passe alors de dix à trois employés. échange d’une autorisation natio- niste internationaliste (OCI), dirigée par 1993. La location-gérance venant à son terme en nale d’exploitation radiophonique. » Pierre Boussel, alias Lambert, et à laquelle ap- « AVANCES SUR TRAVAUX » Bruno Pelletier use de grossiers artifices 1999, la MNEF devra bientôt décider si elle li- Cette dernière assertion est quali- partenaient alors plusieurs responsables so- Il profite de sa fonction à la tête de la mu- comptables pour masquer les pertes de la so- quide la société ou si elle autorise les respon- fiée de totalement surréaliste par cialistes, comme Jean-Christophe Cambadé- tuelle pour permettre à nombre de ses ciété. Des prêts sont contractés avec la garan- sables de SPIM à poursuivre leurs activités. l’ancien premier ministre. lis, actuel numéro deux du PS. Ce rachat, qui proches, marseillais et toulonnais, d’accéder à tie de la MNEF ; des « avances sur travaux » lui semble avoir mis en péril l’équilibre financier des postes de responsabilité au sein de la ga- permettent de dissimuler 3 millions de francs J. Fo. Jacques Follorou Réunis en congrès, les enseignants du SNES affichent leur désarroi face à Claude Allègre
LILLE cation au Journal officiel du 30 mars dirigeants du SNES. Tour à tour, il Seine-Saint-Denis ainsi qu’aux dis- Aujourd’hui, il se retrouve seul, ainsi proclamé Denis Paget, secré- de notre envoyé spécial des arrêtés fixant les nouveaux ho- leur fut reproché des hésitations et tances prises à l’égard des coordi- dans l’éducation nationale, à por- taire général adjoint, pour qui le Claude Allègre, le ministre de raires des classes de seconde, pre- des volte-face, après le report de la nations et collectifs constitués en ter l’étendard de la « révolte anti- SNES « a tout intérêt à disputer à l’éducation nationale, serait-il en mière et terminale auxquels le grève prévue le jour de la rentrée dehors du syndicat. Y compris dans Allègre » et de la critique à l’égard Claude Allègre le débat éducatif en passe de réussir son entreprise de SNES a tenté, en vain, de s’opposer. de septembre 1998. On a aussi le courant majoritaire Unité et Ac- du gouvernement de Lionel Jospin. inventant des solutions ». Quitte à déstabilisation du principal syndi- Au cours des deux premières beaucoup glosé sur le « petit déjeu- tion, des voix se sont élevées pour les imposer « en mettant le plus cat des enseignants des lycées et journées, Monique Vuaillat, secré- ner » du mois de décembre 1998 demander à « faire plus que la grève « DÉSYNDICALISATION » grand nombre de personnes dans la collèges ? Tout en concentrant des taire générale en poste depuis partagé par Monique Vuaillat avec d’automne et la manif de prin- Cette opposition systématique rue », a-t-il ajouté. réactions unanimes de rejet, il est quinze ans, et les membres de Claude Allègre qui laissait entre- temps ». commence à susciter de profondes Relancer la mobilisation : telle parvenu à semer le doute parmi les l’équipe dirigeante sortante se sont voir la reprise d’un dialogue rapi- Après les « succès » allégués de la interrogations chez les adhérents. semble être la seule moyen envisa- six cents délégués du Syndicat na- efforcés de dissiper le désarroi des dement interrompu. grève du 15 mars et de la manifesta- « Devons-nous nous barricader, sans gé par sortir de l’impasse dans la- tional des enseignements de se- militants provoqué par deux an- Les reproches de la minorité tion du 20 mars, le SNES a, certes, espoir de ne rien faire avancer de nos quelle se trouve le SNES. Espérant cond degré (SNES-FSU) retranchés nées « de conflit » et de « véritable Ecole Emancipée (extrême gauche) retrouvé de la vivacité au prix d’une propositions ? » s’est ainsi demandé susciter un nouveau « mouvement en congrès, à Lille, depuis le lundi guerre menée par le gouvernement ont été acerbes sur le soutien tardif alliance hétéroclite allant de l’ex- Monique Vuaillat en reconnaissant social pour l’éducation », Monique 29 mars jusqu’au vendredi 2 avril. pour imposer sa loi », comme apporté au mouvement de la trême gauche à la droite extrême. que « chaque fois que nous avons été Vuaillat a lancé un appel pour l’or- Une nouvelle preuve de cet affron- Mme Vuaillat l’a déclaré dans son confrontés à un gouvernement in- ganisation d’une nouvelle manifes- tement a été apportée par la publi- discours d’ouverture (Le Monde du transigeant, nous avons subi un phé- tation nationale, au mois de mai, 30 mars). La mère du ministre défend son fils nomène de désyndicalisation. » élargie aux autres syndicats de la Les conséquences de cet affron- Entre le syndicalisme de participa- FSU, aux parents d’élèves et aux ly- tement se lisent d’abord dans les « Je vis très mal cette injuste tourmente dont est victime Claude. » Lu- tion, voire de « co-gestion » dé- céens. Cette initiative a pour l’ins- chiffres. Le SNES subit une érosion cette Allègre, directrice d’école honoraire, prend la défense de son noncé par Claude Allègre, qui a as- tant, recueilli un écho mitigé, y de 3 000 adhérents sur les 82 250 fils, Claude, dans une lettre publiée par L’Express dans son édition suré son implantation majoritaire compris au sein de la Fédération enregistrés lors du dernier congrès, du 1er avril. Reconnaissant « qu’il a toujours été impulsif depuis sa chez les enseignants, et la « contes- syndicale unitaire (FSU), en proie en 1997. Le rapport d’activité a plus tendre enfance, franc, sincère », elle évoque le passé du ministre tation radicale » correspondant à aux difficultés de succession de son certes été adopté à près de 70 %, qui, dès l’âge de quatre ans, transportait dans son cartable des tracts l’état d’esprit actuel des militants, secrétaire général, Michel Des- mais c’est 11 % de moins qu’il y a et des journaux clandestins de la Résistance. Elle évoque aussi la la politique du « grand écart » champs. Présente au congrès, Ni- deux ans, avec une baisse du période de la Libération, lorsque, avec son mari, lui aussi professeur, adoptée par le SNES ne fait pas cole Geneix, secrétaire générale du nombre de votants (44 %), et sur- elle l’emmenait aux débats préparatoires du plan Langevin-Wallon. l’unanimité. SNuipp-FSU, le syndicat du pre- tout un taux record d’abstention Militants syndicaux actifs, les parents de Claude Allègre auraient- Pour sortir de sa position de «ci- mier degré, n’en a pas exclu le prin- (19,6 %). « C’est le signe évident d’un ils « peut-être trop souvent sacrifié le bien-être de leur fils pour dé- tadelle assiégée », ses dirigeants cipe. Mais elle a formulé des ré- désarroi, a reconnu Mme Vuaillat. fendre l’Ecole de la République » ? Mme Allègre en reste persuadée : n’entendent pas se cantonner dans serves sur la période et sur le Dès l’ouverture, les débats ont « Quand j’entends les vociférations de mes jeunes collègues dans la rue, la stricte défense catégorielle. «Ne contenu de cette mobilisation. laissé poindre une critique, souvent je ne peux m’empêcher de penser au petit garçon dont nous risquions la nous mettons pas de nouveau en po- vive, des positions adoptées par les vie pour sauver le syndicat. » sition de dire non aux réformes », a Michel Delberghe LeMonde Job: WMQ0104--0011-0 WAS LMQ0104-11 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0410 Lcp: 700 CMYK
SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 / 11
Les assureurs français renoncent Après des années de baisse, les chiffres pour cinq ans aux tests génétiques de l’immigration ont augmenté en 1997 Ils ont renouvelé l’engagement, pris en 1994, Cette hausse s’explique par la régularisation des sans-papiers de ne pas tenir compte des résultats des études génétiques Le rapport annuel de la direction de la population et tendance est due principalement au début de l’opéra- des migrations fait apparaître une orientation à la tion de régularisation des sans-papiers consécutive à la sur les caractéristiques des candidats à l’assurance hausse des indicateurs de l’immigration en 1997. Cette « circulaire Chevènement » de juin 1997. LA FÉDÉRATION française des sciences et des techniques concer- confus et nul ne sait ce que les LES INDICATEURS de l’immi- sultats du réexamen de la situation 11,8 %). Contrairement aux idées sociétés d’assurance (FFSA) a an- nant la fiabilité prédictive des tests, scientifiques, les industriels et les gration comme de la « présence des sans-papiers consécutifs à la reçues, la taille des familles mesu- noncé, mardi 30 mars, que sa mais aussi en fonction des pra- médecins feront des avancées dans étrangère en France » sont, pour « circulaire Chevènement » du rée à l’entrée demeure faible commission exécutive avait déci- tiques de prévention et des théra- ce domaine a expliqué au Monde l’année 1997, tous orientés à la 24 juin 1997. Arrêté au 31 décembre (1,53 personne par dossier). Un dé, à l’unanimité, de renouveler peutiques possibles, les assureurs François Ewald, directeur de la re- hausse. Cette inflexion marque une 1997, le nombre de ces derniers autre constat est décevant pour les pour une durée de cinq ans l’en- français engageront une réflexion cherche à la FFSA. Compte tenu de rupture nette avec la baisse conti- s’élevait à 19 000. diverses politiques de « codévelop- gagement pris en 1994 en matière avec les institutions concernées sur la situation très évolutive nous nue qui était observée depuis le dé- pement » : le nombre des départs de tests génétiques. Les assureurs les règles d’une déontologie suscep- avons décidé de reconduire notre but de la décennie. Telle est la prin- QUALIFICATION PROFESSIONNELLE effectués dans le cadre de l’aide à français s’engagent ainsi, jus- tible de régir une éventuelle utilisa- position pour une période de cinq cipale leçon du rapport annuel Le document met aussi en évi- l’insertion reste faible (1 300 re- qu’au début de l’année 2004, «à tion des résultats de ces tests par ans. Les assurés n’ont aucune publié, mardi 30 mars, par la direc- dence l’accélération de trois mou- tours avec assistance financière) et ne pas tenir compte des résultats l’assurance », souligne la FFSA. crainte à se faire. Nous n’allons pas tion de la population et des migra- vements : une certaine féminisa- même en recul au regard des 14 000 de l’étude génétique des caracté- les inciter à se démutualiser. » tions du ministère de l’emploi et de tion des entrants (la proportion des mesures d’éloignement du terri- ristiques d’un candidat à l’assu- « TOUT EST ENCORE TRÈS CONFUS » La position de la FFSA tranche la solidarité, et édité par la Docu- femmes passe de 31,4 % en 1996 à toire exécutées (incluant les réad- rance, même si ceux-ci leur sont En dépit de l’intérêt que pouvait quelque peu avec la situation de mentation française. Le volume de 32,6 %) ; une appartenance de plus misssions par les pays limitrophes). apportés par l’assurable lui- représenter le développement de plusieurs pays de l’Union euro- l’immigration y est évalué à 102 417 en plus affirmée au secteur ter- En revanche, le total des de- même ». la médecine prédictive et la mise péenne où certaines informations « entrées » à caractère permanent, tiaire, les domaines qui jadis drai- mandes d’asile a augmenté en Durant cette période, les assu- en œuvre, dans une politique de issues de tests génétiques soit un bond de 35 %. Pour mé- naient la main-d’œuvre immigrée, 1997. Alors qu’ils étaient 28 873 à reurs français certifient qu’ils ne sélection des risques, de tests gé- peuvent être prises en compte. En moire, en 1994, on en dénombrait comme l’industrie, la construction avoir déposé un dossier à l’Office poseront « aucune question rela- nétiques chez les personnes dési- Grande-Bretagne les assureurs 91 500, 77 000 en 1995 et 75 000 en et l’agriculture étant de moins en français de protection des réfugiés tive aux tests génétiques et à leurs rant souscrire une assurance-vie, ont d’ores et déjà décidé que la 1996. Quant au motif principal moins demandeurs ; la qualifica- et apatrides (Ofpra) en 1992, et résultats dans les questionnaires de la FFSA avait décidé, en 1994, de mutualisation ne pouvait plus d’immigration, il demeure d’ordre tion professionnelle croissante des 17 405 en 1996, 21 416 étrangers risques ». Les compagnies d’assu- ne pas avoir recours, durant une correctement fonctionner au-delà familial (près de 40 % des cas pour étrangers. avaient effectué cette démarche en rance françaises ne demanderont période de cinq ans, aux informa- d’un certain montant (Le Monde les ressortissants de l’espace Ce dernier constat recouvre celui 1997, pour un taux de rejet de 83 %, pas aux personnes souscrivant tions fournies par de tels exa- du 1er janvier 1998). C’est ainsi que économique européen et deux tiers d’une enquête du Crédoc sur les lui aussi en hausse. La moitié des des contrats d’assurance-vie de se mens (Le Monde du 8 avril 1994). les assureurs britanniques im- pour les étrangers venus principa- naturalisations (116 194 en 1997, demandeurs supplémentaires pro- soumettre à des tests génétiques. « Il est encore très difficile de sa- posent de tels tests pour des em- lement des continents africain et tous modes d’acquisition confon- vient d’Europe. Pour les Etats de Elles ne réclameront pas non plus voir ce que sera demain, en pra- prunts d’un montant supérieur asiatique). dus). La population étrangère en l’ex-Yougoslavie, le nombre des les résultats des possibles tests tique, la réalité de la médecine à un million de francs (152 440 eu- Ce n’est pas le gonflement des France demeure cependant sou- dossiers était passé de 537 à 1 021 génétiques ayant déjà été prati- prédictive. Le génome humain est ros). flux migratoires qui est à l’origine mise à un chômage dont le taux est de 1996 à 1997. qués. certes aujourd’hui décrypté à pas de ce tournant statistique, mais la deux fois plus élevé que celui de la « A la lumière des progrès des de géant, mais tout est encore très Jean-Yves Nau prise en compte des premiers ré- population française (23,7 % contre Nicolas Weill Deux propositions de loi parallèles pour les soins palliatifs
APRÈS une longue période de en charge la formation et la coor- désintérêt de la part des pouvoirs dination de l’action des bénévoles publics, nombreuses sont les fées par les associations agréées. La qui se penchent aujourd’hui sur le proposition de loi prévoit égale- berceau des soins palliatifs. Mer- ment pour les professionnels de la credi 31 mars, la commission des santé des modes de rémunération affaires sociales du Sénat devait autres que le paiement à l’acte. Le examiner le rapport d’un de ses sénateur Neuwirth devait aussi in- membres, le sénateur RPR de la tégrer dans son texte l’élaboration Loire Lucien Neuwirth, sur sa de normes de qualité par l’Agence propre proposition de loi, déposée nationale pour l’accréditation et le 16 février et cosignée par l’en- l’évaluation en santé, et, confor- semble des membres de la mément au souhait émis par commission, socialistes et commu- Conseil économique et social nistes compris. Ce même jour, (CES) dans son avis rendu le 24 fé- quelques heures plus tard, Jean- vrier, le congé d’accompagnement Pierre Denis, député PS de pour les salariés dont un membre Meurthe-et-Moselle, devait don- de la famille ou une personne vi- ner une conférence de presse sur vant au domicile fait l’objet de sa proposition de loi préparée par soins palliatifs, le groupe de travail « accompagne- ment et thérapeutique de fin de NI POLÉMIQUE NI CONCURRENCE vie ». Cette proposition, qui de- Pour le député Jean-Jacques De- vrait être examinée le 6 avril par la nis, la réflexion est partie en sep- commission des affaires cultu- tembre 1998 de deux affaires d’eu- relles et sociales de l’Assemblée, thanasie illustrant les carences en est présentée avec quatre autres soins palliatifs. « J’ignorais à députés socialistes. l’époque la démarche entreprise par « L’objectif est clair », affirme le Lucien Neuwirth, explique-t-il. sénateur Lucien Neuwirth : « Lever Notre groupe de travail a œuvré tous les obstacles, qu’ils soient ad- dans le même sens. De toute façon, ministratifs ou financiers, au déve- les propositions de loi doivent passer loppement des soins palliatifs et par les Deux chambres. Nous avons, d’accompagnement. La loi doit ga- pour notre part, attendu l’avis du rantir l’accès, dans tous les établis- CES. » sements de soins publics ou privés, S’il estime qu’il n’y a ni polé- de toute personne atteinte d’une mique ni concurrence entre les maladie mettant en jeu le pronostic deux textes, le député formule vital. » Dans sa proposition de loi, quelques critiques sur la proposi- la reconnaissance des soins pallia- tion de loi Neuwirth. « Elle n’in- tifs comme une discipline vise à siste pas assez sur l’interdisciplinari- éviter de freiner le développement té et sur le développement des de l’hospitalisation à domicile équipes mobiles. Sur la prise en quand existe un excédent global charge de la formation des béné- de l’offre hospitalière. voles, il faut aller plus loin qu’un L’assurance-maladie prendrait souhait sans obligation et assurer leur encadrement afin d’écarter la mainmise de sectes. » Le dernier ar- M. Kouchner ticle de la proposition de loi Denis « demande au Haut Comité de san- hostile à légiférer té publique d’établir un rapport an- nuel sur les soins palliatifs (...) trans- sur l’euthanasie mis (...) au Parlement le 30 septembre de chaque année ci- Bernard Kouchner a convié, vile ». jeudi 25 mars, l’ensemble des De son côté, Bernard Kouchner, groupes politiques parlemen- secrétaire d’Etat à la santé et à taires à une réunion de travail l’action sociale, ne se dit pas hos- sur les questions de la fin de vie tile à une loi « qui permettra d’aller et de l’euthanasie. Après cette plus vite » et ne cache pas sa pré- rencontre, le secrétaire d’Etat à férence pour la proposition de loi la santé et à l’action sociale es- de M. Denis, qu’il juge « beaucoup time toujours prématuré de lé- plus complète ». « Il est important giférer sur l’euthanasie et note de proposer la création d’un “livre que « les points de vue se rap- préliminaire dans le code de santé prochent. Tout le monde parle public relatif aux droits de la per- d’accompagnement digne de la sonne malade et des usagers du fin de vie. Le sénateur Caillavet a système de santé" », indique le mi- souligné que l’euthanasie n’est nistre. Aucune différence fonda- pas un acte médical, mais un acte mentale ne semble justifier l’exis- de liberté, un acte culturel. Au- tence de textes séparés. Entre les jourd’hui, il faut poser la ques- deux, le calendrier parlementaire tion de l’acharnement thérapeu- tranchera, avec, a priori, un avan- tique et de l’orientation lors de tage pour la démarche sénatoriale, l’accueil aux urgences, soit vers plus avancée. un service de médecine, soit vers la réanimation. » Paul Benkimoun LeMonde Job: WMQ0104--0012-0 WAS LMQ0104-12 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:01 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0411 Lcp: 700 CMYK
12 RÉGIONS LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 Les élus épinglent les chambres régionales des comptes Les magistrats financiers vont-ils trop loin ? De plus en plus, les responsables locaux leur reprochent de porter des appréciations sur le fond de leurs décisions. Les juges de la décentralisation répondent qu’ils exercent un devoir d’information sur l’utilisation de l’argent public LES JUGES des chambres régio- « Les CRC n’ont pas à nous repro- Jean-Michel Baylet, ancien se- Ces tensions sont nées du tour- le dogme de l’infaillibilité électorale, les élus se défendent de vouloir nales des comptes (CRC) en font- cher d’avoir construit un gymnase, crétaire d’Etat aux collectivités lo- nant pris par les 25 CRC : elles répond Régis de Castelnau, avo- museler les CRC, en février 1997, ils trop ? Depuis leur installation plutôt qu’une piscine, ou bien en- cales et président (PRG) du conseil n’ont jamais autant fait porter cat-conseil à Paris. Le temps où les M. Gélard a déposé une proposi- en 1982, les CRC ont mis en évi- core à juger le niveau d’endettement général de Tarn-et-Garonne, es- leurs enquêtes sur l’efficacité des élus revenaient tous les six ans de- tion de loi, au Sénat, qui visait à dence les gâchis, voire parfois les d’une commune », s’insurge un time que « seuls les électeurs politiques publiques. Aujourd’hui, vant les électeurs et, dans l’inter- exclure de leur champ de contrôle irrégularités, des collectivités lo- parlementaire. Ces appréciations peuvent sanctionner les élus » et dé- 10 % du contenu des quelque valle, régnaient sans contrôle, est ré- les décisions de gestion, une fois cales : « Les brebis galeuses sont de- sur des décisions politiques nonce « ces chambres régionales 1 000 lettres d’observation an- volu. Le juge fait désormais partie votées par la collectivité... venues minoritaires parmi nous », « faussent le débat démocratique », des comptes qui sont sous l’influence nuelles portent sur les résultats ob- du paysage. » La proposition a fait long feu. se félicitait récemment Daniel estime M. Gélard. « Les juges n’ont de Pierre Joxe [premier président tenus par les collectivités locales Jean François-Poncet, président Mais elle a contribué à l’organisa- Hoeffel, ancien ministre des collec- aucune idée de ce qu’est la gestion de la Cour des comptes], qui est un au regard des moyens mis en (UDF) du conseil général de Lot- tion d’un colloque au Sénat, en tivités locales, sénateur UC du Bas- locale », conclut Jean-Paul Dele- jacobin. Dans son esprit, l’Etat doit œuvre et évaluent la qualité de la et-Garonne, en a tiré les consé- juin 1997. M. Joxe y a indiqué qu’il Rhin. voye, président de l’Association garder la tutelle sur les élus locaux. gestion. Une part encore faible, quences. En juin 1998, il a diffusé à « ne disposait d’aucune preuve for- Mais aujourd’hui, les élus se des maires de France, maire (RPR) C’est le sens de l’évolution des CRC mais qui ne cesse d’augmenter. 132 000 exemplaires la lettre d’ob- melle d’un contrôle d’opportunité » plaignent de voir les juges empié- de Bapaume et sénateur du Pas- aujourd’hui. Cette évolution est une Ces nouvelles approches consti- servation de la CRC d’Aquitaine des CRC. Il a néanmoins admis ter sur leurs plate-bandes en por- de-Calais. forme de recentralisation. » tuent un virage culturel difficile à sur la gestion de son département. qu’il pouvait y avoir « des diffé- tant des appréciations sur l’oppor- accepter pour les élus, qui dé- Aucune irrégularité n’avait été re- rences de jurisprudence » d’une tunité de leurs décisions. Au point noncent dans le contrôle de l’effi- levée par les juges, mais la chambre à l’autre. Le premier pré- que certains n’hésitent plus à bran- Une juridiction de la décentralisation cacité ce qu’ils appellent, eux, des chambre avait émis des observa- sident de la Cour des comptes a in- dir l’étendard de la démocratie jugements d’opportunité. Une tions sur le montant trop élevé des sisté sur la nécessité d’améliorer la contre le spectre de République Créées en 1982, à la suite des lois de décentralisation, les chambres simple querelle sémantique ? Dans « aides économiques que le départe- formation des magistrats. Il s’est des juges. « Est-ce le rôle d’une CRC régionales des comptes (CRC) ont pour mission de juger les comptes leur rapport annuel sur les activités ment versait à des projets d’entre- montré disposé à la publication, en d’indiquer si le tracé du pont de des collectivités locales, d’effectuer le contrôle a posteriori de leur des CRC, publié le 8 mars par Le prise ». annexe des lettres d’observation Normandie aurait dû se situer plus budget et de leur gestion selon les critères d’économie, d’efficacité Moniteur-La Gazette des définitives des CRC, de la réponse près de Tancarville que du et d’efficience. Chaque enquête donne lieu, après une lettre d’obser- communes, Vincent Pottier et Jean- « UN FREIN À L’INNOVATION » des élus ou des collectivités mis en Havre ? », interroge Patrice Gélard, vation provisoire, à une lettre d’observation définitive transmise Luc Bœuf, administrateurs territo- M. François-Poncet a défendu cause. sénateur (RPR) de Seine-Maritime. aux élus concernés et aux préfets. En cas de gestion de fait, les pré- riaux, n’ont trouvé « aucun juge- ses options dans son journal dé- Ce petit pas n’est toujours pas Autres exemples souvent cités : les fets doivent décréter l’inéligibilité de l’élu mis en cause. ment d’opportunité dans les obser- partemental. « J’ai fait remarquer franchi. En attendant, la Cour des magistrats doivent-ils évaluer a Les CRC peuvent par ailleurs transmettre des dossiers au parquet : vations des chambres régionales des que si le taux de mortalité des entre- comptes prodigue des conseils de posteriori l’intérêt pour Les Sables- 63 ont été transmis en 1995, dernier chiffre disponible, contre 42 en comptes ». En revanche, ils notent prises en France était de 50 %, il prudence aux magistrats des CRC. d’Olonnes de financer le Vendée- 1994. La moitié donne lieu à classement. Entre 1991 et 1998, l’augmentation du contrôle des n’est que de 10 % dans le Lot-et-Ga- « Les élus crient aux jugements d’op- Globe, la décision de Bordeaux de 33 condamnations d’élus pour favoritisme dans le cadre de déléga- politiques publiques internes, ce ronne. » Pour M. Delevoye, «de portunité, explique un juge, lors- reconstruire un vélodrome et une tion de marchés publics ont été prononcées, dont 6 résultaient d’en- qui ne lève pas l’ambiguïté. tels jugements des CRC sont un frein qu’il s’agit en fait de maladresses de piste d’athlétisme ? quêtes menées par les CRC. Sur le fond, « il faut en finir avec à l’innovation et à l’expérimentation style ou de jugements à l’emporte- des politiques locales. Comment sa- pièce. » « Je le dis souvent aux voir a priori si nos zones industrielles jeunes magistrats, confie un ancien sauront attirer des PME ? », s’inter- président de CRC : surtout, évitez roge-t-il. les adjectifs. Ne qualifiez pas une Le débat est teinté d’hypocrisie. gestion d’“aventureuse” ou de Si les magistrats récusent les ac- “contestable”. N’oubliez jamais, cusations des élus, en privé, cer- vous tenez entre vos mains la répu- tains revendiquent l’exercice d’un tation des gens »... devoir « d’information objectif sur l’utilisation de l’argent public ». Et si B. J.
TROIS QUESTIONS À... des collectivités locales ont atteint leurs limites. Une commune peut ALAIN PICHON avoir une comptabilité équilibrée et gaspiller les deniers publics. Vous êtes président de l’Asso- 1 ciation des présidents des Quelles réformes entamer chambres régionales des comptes, 3 pour apaiser les relations entre et président de la CRC de Pro- magistrats des CRC et élus locaux ? vence - Alpes - Côte d’Azur. Les Les critiques des élus sont parfois élus reprochent à ces juridictions justifiées. Si les CRC se placent dans de s’immiscer sur le terrain poli- les conditions de juger, elles tique. Que leur répondez-vous ? doivent aussi reconnaître les suc- Qu’on me donne des exemples ! cès. Quand une gestion est bonne, Nous ne disons jamais : « Vous avez il faut le dire. Lorsque nous ju- eu tort de construire tel équipe- geons, nous devons également ment sportif ! » Nous ne contes- nous placer dans les conditions de tons jamais le bien-fondé des choix l’époque pour ne pas commettre politiques des élus. Nous exami- d’erreur d’appréciation rétrospec- nons, en revanche – et c’est de tive. Nous devrions, par ailleurs, notre compétence –, les modalités développer les aspects comparatifs de leur mise en œuvre, les moyens de nos contrôles. Ce qui a déjà été employés au regard des objectifs. réalisé lors d’enquêtes croisées sur Ce contrôle qualitatif de la gestion la voirie nationale, les politiques ne donne pas lieu à sanction. Nos de délégation des marchés publics. conclusions n’ont pas autorité de Enfin, les CRC pourraient déve- chose jugée. Ce qui explique que lopper une fonction de conseil en les élus n’aient pas la possibilité de amont auprès des collectivités lo- faire appel. cales. La législation européenne s’y opposerait s’il s’agissait de conseils Pour quelles raisons les CRC officiels. 2 pratiquent-elles de plus en Mais les CRC pourraient parfaite- plus souvent un contrôle de l’effi- ment diagnostiquer les forces et cacité des politiques locales ? les faiblesses d’un programme d’in- Les chambres régionales des vestissements avant sa réalisation. comptes se sont aguerries. Elles Et se contenter de rendre un avis. ont pris conscience qu’elles ne Pour cela, il faudrait modifier la lé- pouvaient pas se contenter de gislation. s’embusquer derrière un arbre avec un képi de gendarme. Les Propos recueillis par contrôles purement comptables Béatrice Jérôme
DÉPÊCHES a MONT-BLANC : le ministère de l’équipement, des transports et du logement a annoncé, mardi 30 mars, le lancement dès « la semaine pro- chaine » d’une étude de diagnostic de sécurité de trente-sept tunnels de plus de 1 000 mètres par le Centre d’études des tunnels (CERTU). (Lire notre éditorial page 20.) a ÉLUS LOCAUX : Jean Puech, président de l’Assemblée des prési- dents de conseils généraux (APCG), a affirmé, mardi 30 mars, à l’issue d’un entretien avec Jacques Chirac, avoir reçu son soutien pour la dé- fense du département. Les départements entendent être « encore plus présents » dans la politique de la ville à quelques jours des assises des conseillers généraux de France, du 7 au 9 avril à Deauville (Calvados). a BASSE-NORMANDIE : la préfecture du Calvados lance une en- quête publique du 1er au 30 avril auprès de vingt communes du départe- ment en vue de la mise en place d’un plan de prévention des risques (PPR) d’inondations dans la basse vallée de l’Orne. Ce plan vise à « limi- ter l’aggravation des risques par la maîtrise de l’occupation des sols ». a Un tronçon de 48 km de l’autoroute des Estuaires A 84 (Calais- Bayonne) a été inauguré lundi 29 mars entre Avranches (Manche) et Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine). La nouvelle portion a été construite pour tenter de désengorger l’axe Caen-Rennes, fréquenté par de nombreux poids-lourds. a BRETAGNE : dans un courrier adressé aux ministères de l’envi- ronnement, de l’agriculture et de la santé, l’association Eau et ri- vières demande « l’interdiction totale » de la vente de diuron, désher- bant responsable de la pollution des eaux bretonnes. Selon une enquête régionale menée par son réseau dans 61 points de vente, l’association assure que la commercialisation de ce désherbant en grande surface ne respecte pas la réglementation préfectorale restrictive mise en place au printemps 1998. LeMonde Job: WMQ0104--0014-0 WAS LMQ0104-14 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:26 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0413 Lcp: 700 CMYK
14 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 HORIZONS DOCUMENT Au cœur de l’affaire Greenpeace
Quatorze ans après le sabotage du navire de Greenpeace, l’ex- commandant Alain Mafart apporte son témoignage dans « Carnets secrets d’un nageur de combat », un livre publié le 1er avril par les éditions Albin Michel. Il confirme que le choix d’un attentat à l’explosif fut une décision politique. Portrait d’un soldat loin des mythes et des clichés, entretien sans langue de bois et extraits d’un livre vrai
’AI toujours aimé les diplomatique délicate, provoqua la de l’histoire récente en évoquant dépit d’expert : « C’était aussi une Mexique, pour effleurer les ba- teintes vives », dit-il en démission d’un ministre de la dé- l’épisode du Rainbow-Warrior. Le erreur du point de vue de l’intérêt leines, qui viennent chaque hiver souriant. S’il porte une fense, Charles Hernu, et propulsa temps de gestation a été long, et je du service : l’échec de l’opération mettre bas avant de remonter vers ample chemise vert sur l’avant-scène ceux qui font voulais être sûr de ne pas relancer avait provoqué, chez les agents, des le nord. « Je suis plus proche de la pomme aux reflets fluo- profession de ne jamais s’y trou- les polémiques. Mon but n’est pas conséquences psychologiques qui nature que beaucoup ne le sont », rescents, il ne voudrait ver : les agents. Quatorze ans d’accuser qui que ce soit, ni de ré- n’ont pas été analysées. Cette expé- dit-il, confessant « une sensibilité pas qu’on s’imagine qu’il après, l’ex-commandant Mafart, gler des comptes. Je n’ai pas de ran- rience aurait pu être utilisée pour réelle aux espèces en voie de dispa- a opté pour l’excentricité qui constituait, avec sa partenaire cune. Mais je ne veux pas qu’on enrichir la conception et la prépara- rition ». Spectateurs attentifs du J Dominique Prieur, l’équipe logis- puisse penser, vue d’aujourd’hui, tion des missions. A partir de l’épi- procès des deux agents français en quittant « le service » – pour se faire remarquer tique du commando néo-zélandais que l’opération a échoué parce que sode Greenpeace, on aurait pu inté- devant la High Court néo-zélan- ou pour toute autre mau- – les faux époux Turenge –, a choi- les agents étaient mauvais. » Sans grer parmi les paramètres de la daise – qui devait les condamner à vaise raison. L’agent Mafart n’a ja- si d’en faire le récit, « afin de lever doute a-t-il souhaité aussi se déli- mission classique l’arrestation de dix ans de prison –, les dirigeants mais été un espion couleur mu- certains malentendus ». vrer d’un poids, comme l’avait fait l’agent et son identification, plutôt de Greenpeace l’ont, à coup sûr, raille. Ni un spécialiste du Ecrit en deux ans, avec l’aide du avant lui sa fausse compagne que de continuer à les envisager toujours ignoré. renseignement. « J’aime la discré- journaliste Jean Guisnel, son livre d’Auckland, le capitaine Domi- comme un simple accident de par- De cette mission maudite, effec- tion, pas la dissimulation, nuance-t- s’intitule Carnets secrets d’un na- nique Prieur (Agent secrète, publié cours, une exception qui ne se pro- tuée à contre-emploi, mais non à il. Je n’ai jamais pris de plaisir à geur de combat (Editions Albin Mi- en 1995 aux éditions Fayard). duit jamais... Comment avaient réa- contrecœur, l’ancien officier jure jouer des personnages. » chel), mais il aurait préféré le titrer Echapper à la chape de plomb qui gi les membres de l’équipe face aux n’avoir conservé aucun état d’âme. Façon de dire qu’il en a joué simplement Action. Il y relate no- continue de peser sur l’affaire jus- difficultés ? Personne n’a voulu le « Greenpeace n’était pas un enne- quelques-uns : membre du Centre tamment les circonstances dans qu’à l’intérieur des services fran- savoir. Notre expérience n’a servi à mi, explique-t-il. Pour nous, c’était d’instruction des nageurs de lesquelles fut projeté le sabotage çais : après l’arrestation des deux rien. » un adversaire. Même pas : un empê- combat (CINC), basé en Corse, à du navire ainsi que la distribution agents en Nouvelle-Zélande et la Reste celle, toute personnelle, cheur de tourner en rond. Et un ob- Aspretto, puis affecté, en 1984, au des rôles sur le terrain au sein du révélation publique de leur appar- de l’agent Mafart, aussi loin du jectif désigné. Un agent ne discute service « action » de la Direction faux couple de touristes ; l’équi- tenance à la DGSE, aucun debrie- mythe de l’espion-star que des pas les ordres, dès lors qu’il sait générale de la sécurité extérieure page de « plaisanciers » du voilier fing des membres de la mission personnages de John Le Carré, qu’ils émanent d’un gouvernement (DGSE), Alain Mafart a effectué Ouvéa, qui convoyait le matériel ; « Satanique » ne fut jamais orga- tourmentés par le doute. Enfance démocratiquement élu. Nous étions ou conduit des missions clandes- le binôme de plongeurs et leur OT nisé. au Sénégal, puis à Marseille, où dans ce cas. » L’hostilité de l’orga- tines pour les services secrets fran- (officier traitant). Exfiltrée dans les Tout au plus Alain Mafart et Do- son père est professeur au service nisation écologiste aux essais nu- çais, dont il garde encore pour lui règles de l’art après le sabotage minique Prieur rédigèrent-ils, du- de médecine tropicale des armées ; cléaires français dans le Pacifique détails et objectifs. A une excep- par le chef de la mission, le lieute- rant leur captivité sur l’atoll poly- débuts militaires sans vocation ; sud n’était pas nouvelle. tion près : le sabotage, le 10 juillet nant-colonel Louis Dillais, c’est nésien d’Hao (entre juillet 1986 et entrée dans les services secrets via 1985 dans le port d’Auckland, en cette troisième équipe, dont l’exis- décembre 1987), le bref rapport le parachutisme et la plongée en croire Alain Mafart, les Nouvelle-Zélande, du navire de tence fut dévoilée par Le Monde le que leurs supérieurs leur avaient – « par nécessité physique de bou- « services » y avaient plu- 17 septembre 1985, faisant voler en commandé. « La Maison s’en est te- ger mon corps dans les éléments », A l’association écologiste Green- sieurs fois apporté d’inof- peace, le Rainbow-Warrior. éclats les dernières dénégations nue là, regrette-t-il. Quand nous résume-t-il. Le futur homme fensives réponses : pannes inexpli- A cette funeste opération, les gouvernementales, qui saborda le sommes rentrés en France, le dossier d’Auckland est un soldat aux pen- quées, maladies contagieuses, militaires avaient attribué un nom Rainbow-Warrior . était fermé, classé. Ils avaient telle- chants écologistes, qu’un destin avaries inattendues... Au prin- de code prémonitoire : opération « J’ai pensé que le temps avait ment souffert pour tourner la page paradoxal placera, au mois de temps 1985, lorsque la DGSE avait « Satanique ». L’attentat causa la suffisamment passé, dit Alain Ma- que plus personne ne voulait en par- mars 1985, au premier rang du une nouvelle fois été sollicitée, elle mort d’un photographe portugais, fart. A l’heure de la réflexion, je vou- ler. On a dû garder ça pour nous. commando contre Greenpeace. disposait, affirme-t-il, d’une « solu- Fernando Pereira, entama pour lais que mon témoignage figure par- Pour certains d’entre nous, ça a été Quelques mois plus tôt, il sillon- tion chimique » mise au point par longtemps le crédit des services, mi les sources disponibles pour qui difficile. » nait en kayak les lagons de la ses experts techniques : une bacté- plaça la France dans une situation déciderait d’analyser cette période Il camoufle la blessure sous un Basse-Californie, au large du rie particulièrement vivace, ca- LeMonde Job: WMQ0104--0015-0 WAS LMQ0104-15 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:26 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0414 Lcp: 700 CMYK
HORIZONS-DOCUMENT LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 / 15
pable de contaminer le carburant Entre les lignes se laisse deviner du Rainbow-Warrior et de l’immo- un jugement peu amène porté sur biliser pour longtemps. les « politiques », dont les excès, Pour des raisons qui ne furent l’imprévoyance, voire la lâcheté pas dites – du moins pas à son ni- ont fait de lui le « maillon humain L’action de la « troisième équipe » veau –, la hiérarchie du service d’une affaire d’Etat ». Après son in- écarta cette option, de même terpellation à Auckland, il crut Nous publions ci-dessous le chacun des équipiers, armement des mais ces pêcheurs nous gênent et s’ils que les nageurs nous ont laissé. Pas qu’elle décida d’abréger les prépa- d’abord à l’évidence : que « la mai- chapitre du livre d’Alain Mafart systèmes de mise à feu. Gestes tech- s’incrustent, ils vont nous obliger à question de tout abandonner au ha- ratifs requis d’ordinaire pour une son allait intervenir », négocier consacré au récit du sabotage, le niques, précis, cent fois répétés. Les renvoyer le Zodiac vers le point se- sard d’un fossé. Ce que nous trans- telle mission. Dans son livre, l’ex- avec ses homologues néo-zélan- 10 juillet 1985, du Rainbow-War- doigts trouvent seuls leur chemin. Le condaire, nettement moins pratique portons est trop sensible. commandant Mafart raconte com- dais, « comme le font les services rior, par les deux nageurs de lecteur se souvient que ces charges que le premier. Dans le laps de temps Nous continuons, déposons le chef ment, en quelques semaines, l’in- étrangers en pareil cas », avec ou combat de la « troisième disposent d’un retard de quatre où doit se présenter le bateau appa- des nageurs, comme prévu. Et nous quiétude grandit au sein du service sans publicité. Dans son propre équipe » d’agents français ayant heures. Désormais, chaque minute raît une vedette de la police, qui, à in- allons faire disparaître les sacs. Nous « action », à mesure que devenait livre de souvenirs (Un amiral au se- agi en Nouvelle-Zélande. compte. Il est environ vingt heures, tervalles irréguliers, scrute les ba- avons prévu deux points assez éloi- évidente l’impréparation de l’opé- cret, Flammarion, 1997), l’amiral et à moins d’un incident technique teaux au mouillage en les éclairant gnés d’Auckland. Durant deux ration. Les repérages en Nouvelle- Pierre Lacoste, qui dirigeait alors ’EST l’heure. Le Zodiac est ar- impensable, les charges exploseront avec son projecteur. Seuls ses feux heures, nous détruisons conscien- Zélande furent quasiment inexis- la DGSE, affirmait avoir proposé rivé au point d’où vont partir vers minuit. Les nageurs palment réglementaires sont éclairés, et pour cieusement tous les sacs de matériel, tants, faute de temps ; aucun re- cette solution au ministre et s’être C vers le point de rendez-vous avec le notre ami René, elle doit se hachés en menus morceaux, mé- les plongeurs. A un kilomètre fuge ne fut prévu pour accueillir heurté « au refus horrifié de du Rainbow-Warrior, ils se mettent à Zodiac. René les attend à l’endroit confondre avec les lumières de la connaissables. Jamais il ne sera re- les agents en cas de pépin ; les re- Charles Hernu ». La négociation l’eau. Ils sont intégralement équipés. prévu. Au temps passé à palmer en côte. La situation devient très déli- trouvé. Durant cette opération, notre tardateurs équipant les charges ex- supposait, il est vrai, des aveux Les charges sont installées sur leur suivant les caps convenus, les na- cate, d’autant qu’il doit aller immer- camion s’embourbe sur le petit par- plosives furent programmés pour préalables auxquels le gouverne- dos, fixées sur des harnais de leur fa- geurs savent s’ils sont arrivés au bon ger les appareils de plongée au large king où nous l’avions garé et il nous quatre heures, quand ils étaient ment se refusait. « De toute façon, brication. Ils les ont équilibrées pour endroit. La discrétion est totale. de la zone. Il ne faudrait pas qu’il soit faut attendre le passage d’une voi- d’ordinaire réglés sur vingt-quatre le premier ministre [Laurent Fa- qu’elles ne handicapent pas leur pro- L’Oxygers ne fait aucune bulle. Tous pris sur le fait en mer. Par chance, il ture pour redémarrer. Nous tombons ou quarante-huit heures pour lais- bius] trouve que c’est inavouable », gression, mais en conservant une lé- les points brillants du matériel ont décèle un éclat de projecteur et se sur trois Maoris dans une voiture ser aux nageurs le temps de s’éloi- avait lancé Charles Hernu à l’ami- gère flottabilité négative. En cas de été « marouflés » avec du sparadrap doute qu’il se passe quelque chose bringuebalante. Ils sont solides, nous gner de la cible et, surtout, de ral Lacoste. problème majeur, d’accident par mat. Chacun sent l’autre, tout près, d’anormal. Commence pour lui une sortons de la gadoue, et les Maoris s’évanouir dans la nature, à l’abri Incarcéré dans l’attente d’un exemple, elles iront se poser au fond. sans le voir. C’est une perception. Le partie de cache-cache avec le navire, ne diront jamais rien. Merci les amis. de toute recherche. Entre-temps, procès, Alain Mafart découvrira les Avant de s’immerger, ils palmage donne le rythme, le stress qu’il finit par repérer. l’objet lui-même de l’opération étapes suivantes dans la presse « rincent » leurs poumons à l’oxy- est prié de rester dans ses murs. C’est L’heure tourne, et, manifestement, « Satanique » avait changé : « Vous – attentionné, le service l’avait gène pur des Oxygers. Quelques se- la fin de la mission, et la concentra- il ne fait pas bon traîner dans ces LA MORT travaillez actuellement sur une abonné aux journaux français –, condes après le top de départ donné tion ne doit surtout pas faiblir. Au lieux ce soir. N’étant plus totalement DE FERNANDO PEREIRA charge d’immobilisation, lui avait taraudé par une désagréable sen- par René [NDLR : pseudonyme de point prévu pour le rendez-vous, le libre de sa navigation, il se rabat sur dit son supérieur ; il nous est de- sation d’abandon. Lorsque, au l’officier traitant des plongeurs], ils se « point principal », ils lèvent les yeux. un lieu d’immersion plus proche, C’est à six heures du matin, en mandé maintenant autre chose : il mois d’août 1985, le conseiller lovent autour d’un des boudins du Une forme noire est là. Sous elle, puis parvient à déposer les nageurs écoutant la radio après avoir pris une faut que ce bateau coule. » d’Etat Bernard Tricot rend au pre- pneumatique et glissent dans l’eau pend une corde. A son extrémité, un au point prévu, toujours sans avoir ou deux heures de sommeil, que mier ministre son rapport sur sans un bruit. Chez les nageurs de petit panier de pêche. C’est le signal été repéré. Lorsqu’il se présente en nous apprenons la mort du photo- YANT choisi de ne ra- l’« affaire », qui innocente la combat, la règle veut que ce binôme de l’absence de danger. Ils tirent deux Zodiac devant nous, les nageurs sont graphe Fernando Pereira, apparte- conter que ce qu’il vit de France mais livre le nom des soit composé en fonction de la fois sur la corde, et René leur répond déjà dans la nature. Les pêcheurs nant à l’équipage du Rainbow War- A agents présents à Auckland pour de la même manière. Retour à bord sont toujours présents au point prin- rior. Catastrophe ! Nous ne ses yeux ou qui lui fut di- compétence de chacun, et du bon rectement rapporté, Alain Mafart une prétendue « mission d’observa- fonctionnement relationnel de ce d’une traction sur le boudin. Immé- cipal, dont ils condamnent définitive- comprenons pas immédiatement ce n’apporte pas de révélation déci- tion », l’agent se dit « scandalisé ». couple. Il ne viendrait à l’idée d’au- diatement, avant de se déséquiper, ils ment l’accès, et je fais un signe au pi- qui a pu se passer. Il nous paraît sive sur l’origine de l’ordre fatal. La lecture des passages qui le cun chef de mission d’associer des se recouchent dans le Zodiac. Une lote, avec une petite lampe de poche, évident que la première explosion a Mais il expose clairement ses concernent a de quoi l’inquiéter : il hommes qui ne se s’entendent pas. vedette de la police tourne. pour qu’il se rende directement à été suffisante pour que l’équipage soupçons : « Je ne peux aujourd’hui y est prétendu – à tort – qu’il fut Un binôme peut être composé d’un Allongés, ils se changent une pre- l’autre point. évacue immédiatement le navire. La comprendre, écrit-il, cette course en « radié des nageurs de combat », et officier et d’un sous-officier, ou de mière fois. Progressivement ils vont Il était initialement prévu d’immer- charge vise les fonds du bateau, que avant du service, qui s’affranchit l’« indiscipline » des membres de deux sous-officiers. En fait, la ques- reprendre l’aspect de jeunes gens or- ger le moteur dans une zone très en- nous savons ne pouvoir abriter à alors de jour en jour de ses habituels la mission est envisagée à titre tion ne se pose pas. Chez nous, la no- dinaires, aux cheveux et aux vête- vasée, et de terminer l’approche de la cette heure aucun membre de l’équi- garde-fous, sans la rapprocher de la d’hypothèse. A l’un de ses avocats tion de grade ne revêt pas une im- ments secs. On mesure aisément la côte à la pagaie. Le contrôle de la ve- page ; elle est également suffisam- pression politique qui s’exerçait à ce locaux, il glissera alors que, « si la portance capitale. Un officier peut difficulté de l’exercice. La banalité de dette de police a tué cette solution ment éloignée des cabines pour que moment sur un organisme affaibli. » situation devenait malsaine, [il] parfaitement se trouver placé sous la leur apparence sera leur sauf- dans l’œuf, car René ne pouvait se tout le monde ait le temps de partir L’alternance politique de 1981, la pourrait [se] fâcher tout rouge ». responsabilité d’un sous-officier plus conduit. permettre de ne pas être manœu- avant que l’eau atteigne la zone de méfiance réciproque qu’elle avait Avec le recul, il se dit « certain que qualifié que lui dans un domaine par- Dans le plan de l’attaque, toutes vrant jusqu’à la dernière minute, vie. Et à minuit, l’équipage n’est pas suscitée entre les nouveaux gou- le message est passé ». Mais qu’au- ticulier. Sur un bateau de nageurs, le les hypothèses ont été envisagées. Si pour tenter d’échapper à un éventuel couché ; il peut donc réagir instanta- vernants et les services spéciaux, la rait-il pu faire dans le cas skipper sera la plupart du temps un les nageurs, ou, plus vraisemblable- repérage. Le moteur, acheté sous une nément. L’eau a envahi les fonds du vague de démissions – lui-même contraire ? Il hésite. « Rien sans sous-officier, commandant un équi- ment, René, ne peuvent se retrouver fausse identité, sera donc immergé Rainbow Warrior. Mais comment est- dit y avoir songé – et la désorgani- doute. Je n’y ai pas vraiment pen- page comptant, le cas échéant, des dans le créneau horaire fixé, au point dans la marina, faute de mieux. C’est il possible qu’un membre de l’équi- sation qui en découlèrent avaient sé. » La révélation par Le Monde du officiers. Sous sa responsabilité, cha- de rendez-vous principal, un délai de un témoignage ultérieur sur «un page se soit trouvé là ? C’est la ouvert la voie à une semblable rôle de la « troisième équipe » cun prendra à son tour des ris, fera la consternation. transgression. Un détail, en outre, écourta son malaise. Il dit en avoir cuisine et assurera le quart. Nous apprendrons, plus tard, ce lui est revenu : lorsqu’il perdit son ressenti « une forme de soulage- En quittant le Zodiac, les deux na- qui s’est passé. Entre la première et la père, au cours de la phase prépara- ment » : « Il [était] désormais clair, geurs ont coulé instantanément et se seconde explosion, après que tout toire à l’équipée d’Auckland, Alain écrit-il, que je ne pourrais pas être sont collés au fond pour vérifier que l’équipage a logiquement abandonné Mafart reçut un télégramme de le bouc émissaire. » tout leur équipement fonctionne le navire pour sauter sur le quai, condoléances de Charles Hernu, Après son retour d’Hao, pour bien ; ils ont purgé les dernières comme nous l’avions imaginé, Fer- qu’il n’avait pourtant jamais ren- raisons de santé, et son passage bulles d’air de leur combinaison. Ils nando Pereira est revenu à bord pour contré. L’agent en tirera la – réussi – à l’école de guerre, qui tirent deux coups secs sur l’amarre prendre son matériel photo et a été « conviction » que le ministre « sui- forme les officiers supérieurs, il que René a immergée, pour lui signi- surpris par le flot. Dominique et moi vait très précisément cette affaire ». connaîtra à nouveau la colère, en fier qu’ils partent. Depuis l’arrivée du sommes sonnés. Nous avons tous « Par quelle analyse politique, par 1988, après un tête-à-tête à Mati- pneumatique sur la zone, une minute deux les mêmes traits figés. Le silence quel cheminement intellectuel le mi- gnon avec Michel Rocard. Ce jour- s’est écoulée. Désormais, c’est leur s’installe. nistre de la défense en est-il arrivé à là, le nouveau premier ministre lui compas phosphorescent qui va indi- Je repenserai plus tard, en me re- décider de donner l’ordre de couler apprend que les Néo-Zélandais quer aux nageurs la route à suivre. passant le film de toutes les ré- le Rainbow-Warrior ? écrit-il en- exigent son retour sur l’atoll et que Chacun des deux suit les indications flexions et de toutes les analyses core. L’a-t-il fait dans la lointaine sa promotion est compromise. de son propre instrument, afin techniques qui avaient conduit le ser- solitude du chef ? Etait-ce une déci- Quoique resté sans suite, cet épi- qu’une erreur soit immédiatement vice à décider de procéder comme il a sion concertée ? Je ne le saurai sans sode lui inspire sa phrase la plus rectifiée. Ils se repèrent également été fait, que notre impératif constant
doute jamais. Mais pour ce qui nette : « Dans l’affaire du Rain- sur les « lignes de sonde », ces GREENPEACE/REUTERS visait explicitement à supprimer les concerne la DGSE, elle n’a fait bow-Warrior, l’Etat porte des res- courbes rejoignant tous les points si- plusieurs dizaines de minutes a été bruit de chose qu’on jette à l’eau » qui risques humains du sabotage. Nous qu’appliquer, dans la précipitation, ponsabilités écrasantes. Il est hors tués à une même profondeur. Entre prévu. Arrivé à son terme, et si l’ab- entraînera des fouilles et sa décou- connaissions parfaitement le navire. les directives qu’elle avait reçues ; de question que je serve de victime deux points, les lignes de sonde sont sence des nageurs ou du Zodiac se verte. Nous avons travaillé à une disposi- elle n’a pas vocation à désobéir aux expiatoire. Je refuse que l’on se re- une indication précieuse. prolonge, tout le monde est convenu Pour l’instant, Dominique est res- tion des charges qui, c’est notre ordres de son ministre de tutelle. » construise une virginité opportune Dans leur dos, les charges qu’ils de se retrouver au point de rendez- tée avec le véhicule garé sur un par- conviction absolue, ne mettra en pé- sur mon dos. Trop, c’est trop. » transportent peuvent les pulvériser vous secondaire, dans un nouveau king situé à proximité. J’aide le pilote ril la vie de personne. Nous savons en cas de défaillance technique. Ils créneau horaire. On ne peut pas ré- à hisser l’embarcation sur la berge et que l’idée a été envisagée de prévenir Charles Hernu E 31 décembre 1994, tout n’y pensent pas. Entre eux et la péter cette procédure éternellement, pendant que nous apportons les sacs l’équipage avant l’explosion, pour juste promu colonel, Alain Salle 10 [NDLR : service de la DGSE ne serait-ce qu’en raison de l’autono- de matériel près de la route, nous re- nous assurer qu’il quittera bien le na- b Ministre de la défense, L mie des nageurs, qui ne peuvent marquons qu’au loin, près d’une pe- vire. Mais le service y a finalement re- Mafart a quitté l’armée, sans spécialisé dans la mise au point du il exerçait la tutelle sur la DGSE claquer aucune porte, sans rompre matériel des agents en mission], la guère passer plus de trois heures, tite maison située à l’extrémité de la noncé, en raison des risques que cela au moment du sabotage avec son passé. Toujours épris de confiance règne. Ils ne disposent quatre dans le meilleur des cas, à res- marina, un homme flegmatique re- aurait représentés : trop tôt, et des du Rainbow-Warrior. longs raids aventureux, il a sillon- d’aucun plan écrit de leur mission. pirer dans leur Oxygers. L’éventuelle garde dans notre direction. Nos pompiers ou des démineurs pour- Le 20 septembre 1985, après né le Canada, parcouru la savane Les caps à suivre, les points d’in- absence de rencontre à ce point se- mouvements sont normaux, nous ef- raient être appelés pour rechercher la révélation du rôle de la africaine, à la recherche du silence, flexion, les lignes de sonde ne sont condaire entraîne donc le passage à fectuons toutes nos tâches de ma- puis désamorcer les charges, courant « troisième équipe d’agents du simple contact avec la nature et que dans leur tête. Ils ne sont por- la procédure de secours. Avant leur nière naturelle, sans précipitation, le risque qu’elles arrivent à terme au français », qui balaie les démentis de ses « foisonnements de vie ». Il teurs d’aucun document. mise à l’eau, des vêtements ont été mais cette présence est malsaine, même moment. Trop tard, et ce sont officiels, il est contraint à la projette de repartir pour six mois A proximité immédiate de l’objec- disposés dans un lieu précis, relative- même si la distance nous protège des membres de l’équipage qui pour- démission. dans le Grand Nord, en kayak, tif, ils doivent s’assurer qu’il s’agit ment éloigné du port. C’est là qu’ils d’une observation précise. En temps raient tenter d’effectuer une re- Il est décédé le 17 janvier 1990. avec son ami Gérald Andriès, l’un bien du bon navire. Même si les ca- les retrouveront en cas de besoin, et normal, rien n’aurait dû se passer, cherche à bord et, avec un peu de des hommes de l’Ouvéa. « Toute ractéristiques de la coque sont re- qu’ils seront attendus. Solution ex- une simple curiosité liée au hasard. malchance, se trouver exposés aux l’équipe est restée liée, explique-t-il. connues, même si l’emplacement est trême, qui risquerait fort de ramener On apprendra plus tard que des vols effets directs d’une explosion. Pierre Lacoste Non pas contre quelque chose ni le bon, même si aucun doute ne sub- les nageurs épuisés au rivage. Mais ont été commis dans la marina et Ces précautions n’ont malheureu- quelqu’un, mais parce que nous siste dans l’esprit des nageurs sur nous l’avons envisagée et préparée. qu’une surveillance sérieuse avait été sement pas suffi. Il ne faut pas rester b Amiral, chef de la DGSE. avons ressenti les mêmes émotions l’identité de leur objectif, ce n’est pas Elle ne se produira pas. René dépose- mise en place. sur ce choc. Les problèmes person- Dans son livre, publié en 1997, au même moment. » Dominique suffisant. ra comme prévu les nageurs sur le ri- Pendant que l’un de nous part ré- nels que provoque cet accident chez il affirme avoir été « soumis à Prieur occupe des fonctions plus Une règle – une de plus ! –, avec la- vage, où le chef de mission va les ré- cupérer le camping-car pour l’ame- chacun de nous ne doivent pas, pour une forte pression » de Charles sédentaires. Louis Dillais a quitté quelle on ne transige pas, veut que le cupérer, avant d’assurer leur longue ner plus près, l’autre s’assied « tran- l’instant, prendre le pas sur le reste. Hernu pour tenir le navire de l’armée. Andriès est devenu came- chef d’équipe procède à une identifi- exfiltration. Personne ne les a vus. quillement » sur le parapet avec une Poursuivre. Nous devons continuer Greenpeace à distance des essais raman. cation ultime. Depuis le fond, il se Dans ces instants, le rôle des nageurs canne à pêche ; un tel comportement notre mission. nucléaires français. L’ex-agent Mafart, lui, a retrou- rapproche de la surface. Il demeure est terminé. La mission a exigé d’eux n’a vraiment rien de bien suspect. Pour l’heure, outre le drame qu’elle « On nous fait la guerre ! », lui vé les plaisirs de son enfance, lors- installé à environ cinquante centi- une énergie intense, il faut leur épar- Mais, de son côté, celui dont nous constitue, cette mort aggrave sérieu- avait dit le ministre. L’amiral fut qu’il immortalisait lions et mètres d’elle. Dans une lumière gner, durant un temps, d’avoir à as- apprendrons plus tard qu’il s’agit sement notre situation, de même que limogé le 26 septembre 1985. phoques au zoo de Marseille, armé sombre, en appliquant des tech- surer leur propre organisation. Là en- d’un vigile, pense tenir ses voleurs. Il celle de tous les agents présents en d’un petit Brownie-Flash. Il s’est niques qui sont longues à acquérir, il core, les « cas non conformes » ne manifeste aucune agitation, mais Nouvelle-Zélande. Avec Dominique, reconverti dans la photographie doit lire le nom du bâtiment sur la avaient été envisagés, avec leur cor- appelle la police. Coïncidence in- nous partons pour Hamilton, la ville Laurent Fabius animalière, place ses meilleurs cli- coque. Ou à tout le moins acquérir la tège de rendez-vous secondaires et croyable, elle ne vient pas. Le vigile la plus proche, à une centaine de ki- chés dans une agence spécialisée, certitude visuelle que c’est bien de de secours. Nous ne les utiliserons décide alors d’emprunter sa voiture lomètres au sud d’Auckland. Il nous b Le premier ministre avait espère pouvoir bientôt « gagner de son objectif qu’il s’agit. pas. et d’aller observer directement sur faut alerter le PC opérationnel pour chargé le conseiller d’Etat quoi financer [ses] voyages ». Il Ensuite, retour vers le fond du na- place. Nous nous apprêtons à dé- leur dire que notre véhicule a peut- Bernard Tricot d’une enquête guette le meilleur instant, celui de vire. Les charges sont disposées aux marrer, quand son véhicule se gare être été identifié et qu’il faut, dans interne sur l’implication des « la bonne image », comme en endroits convenus. Les nageurs ne RÉCUPÉRATION non loin de nous. Nous ne le voyons ces conditions, envisager en services français. hommage posthume – et in- disposent pas de charges s’accro- À HAUTS RISQUES pas bien, il semble à Dominique que commun une exfiltration différente Son rapport avait conclu à conscient – à Fernando Pereira, chant avec des ventouses, qui sup- le conducteur écrit quelque chose. de celle qui avait été prévue, en l’oc- l’innocence photographe et militant, dont la posent que le propriétaire du bateau Pour Dominique et moi, il est La situation est sérieuse mais nous currence plus rapide. Il y a quelque de la DGSE, tout en confirmant mort ne suffit pas à renverser un a parfaitement nettoyé sa coque, temps de venir sur le lieu où nous al- n’avons aucune certitude. Nous de- part à Paris des gens du service qui la présence d’agents en gouvernement mais fit basculer sa pour qu’elles puissent tenir. Les na- lons récupérer le Zodiac. Lorsque vons éviter de voir ce que l’on appelle veillent pour nous vingt- Nouvelle-Zélande, en « mission vie d’agent, c’est-à-dire sa vie geurs utilisent des charges qui se nous nous installons à proximité, « des rats bleus », c’est-à-dire des quatre heures sur vingt-quatre. L’au- d’observation ». « Je n’exclus pas d’homme. fixent mécaniquement à une aspéri- nous pressentons quelques diffi- dangers imaginaires, qui nous torité est joignable instantanément. d’avoir été berné », avait ensuite té, avec un dispositif fabriqué pour cultés. Cette nuit, il fait beau, très conduiraient à nous lancer par affo- C’est notre service d’assistance déclaré M. Tricot. Hervé Gattegno l’occasion, et ressemblant cette fois- beau. Trop beau. Pour la première lement dans une exfiltration calami- contre les pépins, notre bouée de « La vérité est cruelle », dira ci à des serre-joints. fois il y a des pêcheurs aux endroits teuse. Il convient avant tout de quit- sauvetage, notre recours ultime. M. Fabius à la télévision, le La photo d’Alain Mafart Sous la coque, de nuit, tout se fait qui nous intéressent. Nous n’en ter la zone, d’exfiltrer René, que je Nous comptons sur eux. 22 septembre 1985. en page 14 est de Michel Birot à tâtons. Pose des charges, vérifica- avions jamais vu auparavant. Nous baptiserai plus tard « Peter the Fisher- exclusivement pour « Le Monde » tion de l’action de son binôme par avons encore du temps devant nous, man », et d’éliminer tout le matériel © Editions Albin Michel LeMonde Job: WMQ0104--0018-0 WAS LMQ0104-18 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 09:05 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0417 Lcp: 700 CMYK
18 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 HORIZONS-DÉBATS
L’épreuve de vérité est imminente par Bruno Racine ES Etats de l’Alliance Russie. Cette position – pas de Oublié le fait que la puissance pour l’essentiel le fait des Euro- nerait sans doute celui des Etats- Il reste que la prise de conscience atlantique se sont enga- mandat explicite et rejet de toute américaine, après nous avoir rendu péens eux-mêmes ! Au nom de Unis. Si tel était le cas, qui pourrait des responsabilités ne suffit pas : gés, au Kosovo, dans condamnation – reflète la nature la liberté puis l’avoir sauvegardée quelle logique regretter que les Eu- parler de soumission de l’Europe ? une fois de plus éclate la disparité L politique ambiguë qui est au- pendant la guerre froide, demeure ropéens n’aient pu s’engager sans Mais si l’initiative devait venir de entre les moyens militaires combi- une entreprise dont les risques sont hélas évidents. Un jourd’hui celle des rapports entre la aujourd’hui le seul garant crédible l’Amérique, alors que leurs moyens Washington, nous n’aurions le nés des Européens et ceux des sceptique trouvera toujours des Russie, la Chine et l’Occident. des équilibres en Europe, au militaires, y compris les nôtres, choix qu’entre nous aligner ou faire Américains. La réflexion nécessaire objections à quelque action que ce Qu’exiger de plus ? Moyen-Orient et en Asie – au bé- restent très en deçà des capacités le jeu de Milosevic. sur les moyens doit se poursuivre soit dans un univers aussi aléatoire La majorité de l’opinion fran- néfice, il faut le dire, de la paix dans de leur principal allié ? On peut craindre que l’épreuve au sein de l’Union et de l’Alliance que les Balkans, et l’emploi de la çaise semble l’avoir compris, mais le monde et de notre propre sécuri- Est-ce un signe de cette supério- de vérité ne puisse être différée très atlantique car l’Europe de la dé- force ne se décide jamais de gaieté la détermination de notre pays ne té. rité intellectuelle dont se targue le longtemps si la purification eth- fense ne se créera pas en dehors de de cœur. risque-t-elle pas d’être affectée, Oublié le fait que cette alliance général Cot lorsqu’il évoque le nique s’intensifie. Aussi la guerre celle-ci, et encore moins contre Et pourtant comment douter que d’un côté, par les sentiments pas- militaire étroite avec les Etats-Unis, « fonctionnement mental » de ses au Kosovo, quelle qu’en soit l’issue, elle, comme le reconnaissent au- l’action militaire, après des mois de sionnels qui le lient aux Etats-Unis, qui nous a fait si cruellement dé- collègues américains, que de déni- nous rappellera-t-elle un certain jourd’hui non seulement le pré- vaines tentatives diplomatiques, ne de l’autre, par les illusions de la faut en 1940, est une chance qu’il grer le souci de Washington d’évi- nombre de réalités et d’exigences. sident de la République mais aussi pouvait plus être différée ? Le pré- guerre technologique ? D’abord, qu’il n’existe pas de le gouvernement. Il faut aussi que sident Milosevic comptait proba- Abdication de l’Europe face aux guerre propre ou de guerre sans ce sens nouveau des responsabili- blement sur un rejet des accords de Etats-Unis, effacement et soumis- Si nous croyons que l’Europe est bâtie larmes et qu’une fois les opérations tés en Europe soit davantage que le Rambouillet par les éléments les sion de la France : de multiples voix engagées il ne faut pas « craquer » reflet d’une émotion passagère et plus durs de l’UCK, que toute sa entonnent cette complainte dans sur des valeurs et que le nettoyage ethnique au bout d’une semaine parce que qu’il débouche sur un renforce- politique avait pour effet, et sans toutes les familles politiques de l’adversaire résiste. Si nous croyons ment de la capacité de décision po- doute aussi pour but, de radicaliser. notre pays, et l’on en perçoit les est inadmissible, nous devons être prêts, que l’Europe est bâtie sur des va- litico-militaire de l’Union que le Ce prétexte venant à manquer, il a échos plus au moins forts jusque leurs et que le nettoyage ethnique traité d’Amsterdam n’a fait qu’es- dû jeter le masque et laisser appa- chez les responsables politiques qui si la phase actuelle ne met pas un terme est inadmissible, nous devons être quisser. raître que les négociateurs yougo- déclarent soutenir la position offi- prêts, si la phase actuelle ne met Chacun connaît les obstacles qui slaves à Rambouillet n’avaient fait cielle de la France. Signe d’un ma- aux exactions, à engager des forces terrestres pas un terme aux exactions, à en- existent dans les mentalités euro- qu’amuser la galerie pendant que laise propre à notre pays chaque gager des forces terrestres. Cette péennes : l’irresponsabilité, l’esprit d’importantes concentrations de fois que ses rapports avec les Etats- détermination, au demeurant, ne de soumission ou l’habitude de s’en troupes se préparaient au Kosovo. Unis sont en jeu. est essentiel de préserver et de re- ter autant que possible de s’expo- pourra que rendre crédibles remettre aux Etats-Unis, d’un côté, Dans ce contexte, la France a eu L’engagement américain, insup- nouveler à l’aube d’un siècle où ser à des pertes ? Comme si les d’éventuels efforts diplomatiques mais aussi – c’est une tendance raison de s’engager avec ses alliés portable pour les uns, ne serait, pointent tant de menaces nou- gouvernements européens menés avec le concours de la Rus- particulière à la France – une réti- sans s’empêtrer dans des arguties pour les autres, qu’un mal néces- velles. n’éprouvaient pas la même préoc- sie. Mais n’ayons pas l’illusion de cence à considérer notre rappro- juridiques. Certes, le Conseil de sé- saire en l’attente d’une « Europe Oublié le fait que cette « hyper- cupation... croire que celle-ci va nous fournir chement avec l’Alliance atlantique curité n’a délivré aucun mandat à libre ». puissance » qui nous agace telle- Or l’aggravation de la répression par miracle une « solution poli- comme une dimension nécessaire l’OTAN. Mais comment oublier la L’« hyperpuissance » américaine ment, loin de jouir de son rôle de au Kosovo nous contraint à ne plus tique » qui nous permettrait de notre politique européenne. suite de résolutions qui enjoignent nous irrite parce qu’elle nous ra- gendarme du monde, doit sans écarter l’hypothèse d’un engage- d’échapper aux dilemmes de la L’épreuve nous oblige à les sur- à Belgrade de cesser la répression mène sans ménagement à la cesse être arrachée à une tendance ment terrestre même en dehors force... monter. Après des années de tâton- au Kosovo ? Est-il conforme à conscience de notre propre dimi- profonde au repli sur soi. d’un accord politique. Certes aucun En réalité, l’Europe de la défense nements en Bosnie, nous n’avons « l’autorité du Conseil » de les lais- nution historique. Obsédés par ce Bien sûr, l’Alliance reste déséqui- pays ne peut accepter une telle a fait un grand pas en avant par plus l’excuse de l’inexpérience. ser lettre morte ? Chacun sait pour recul de la France, rêvant d’une Eu- librée, et c’est en renforçant ses ca- perspective d’un cœur léger. Pour- rapport à la Bosnie, et il vaut la L’arme aérienne ne dispensera pas quelles raisons le Conseil de sécuri- rope à leur image que la réalité leur pacités et sa cohésion que l’Union tant, parce qu’ils sont les plus peine de noter qu’elle l’a accompli les Alliés de l’engagement terrestre. té ne pouvait délivrer de mandat refuse, de nombreux Français, deviendra un partenaire majeur. proches du conflit, parce que la alors que la majorité des gouverne- explicite à l’OTAN – pas plus qu’à toutes sensibilités confondues, Mais il est singulier d’entendre crier France et la Grande-Bretagne ont ments sont socialistes ou sociaux- l’UEO – mais il est clair également nourrissent à l’égard des Etats-Unis au diktat de Washington à propos déjà fait la preuve dans le passé de démocrates. La participation alle- Bruno Racine, ancien char- qu’il a refusé, à une écrasante ma- une amertume et un ressentiment du Kosovo, alors que l’initiative di- leur capacité à s’engager les pre- mande, en particulier, alors qu’une gé de mission auprès d’Alain Juppé, jorité, de condamner l’opération al- qui tournent chez certains à l’ob- plomatique et l’ultimatum lancé miers sur le terrain, un sursaut des coalition rouge-vert est au pouvoir est directeur de l’Académie de liée en dépit des demandes de la session. aux parties en présence ont été Européens est possible, et il entraî- à Bonn, prend un relief particulier. France à Rome Sommes-nous prêts Les ravages à nous battre ? par Alain Madelin du simplisme par Nathalie Clayer UI, l’intervention au rope. Pratiquant la fuite en avant terrogent : ces frappes aériennes EUT-ON s’en tenir à la les Albanais de Kosovo ont bénéfi- du Kosovo (concrétisé en 1989) est Kosovo est légitime. nationaliste pour maintenir un vont-elles freiner ou accélérer l’of- lecture des événements cié, à partir de 1966, dans le cadre de un élément central de sa stratégie Les Européens ne pouvoir dictatorial, il est déjà res- fensive serbe au Kosovo ? Faut-il actuels que nous la politique largement instrumenta- d’accession et de maintien au pou- sembler exclure d’emblée toute in- P O ponsable de plus de 200 000 morts servent les hommes po- pouvaient plus long- lisée des nations-nationalités (naro- voir. temps accepter sans réagir que des et d’opérations de nettoyage eth- tervention terrestre ? Tous es- litiques, les militaires et les médias ? di/narodnosti) du maréchal Tito, De leur côté, les leaders nationa- Européens massacrent d’autres Eu- nique qui ont entraîné les mas- pèrent que ces frappes aériennes, Peut-on croire que la guerre était d’un statut de minorité nationale au listes albanais, pour leur plus grande ropéens sur le sol européen. Ne pas sacres et l’exode. calculées pour stopper l’offensive inévitable ? Peut-on croire que Mi- sein de la Yougoslavie. part issus des élites communistes, intervenir, c’était accepter la purifi- Il faut dire clairement qu’il est de serbe au Kosovo, vont rapidement losevic est le seul responsable de C’est dans ce cadre que s’est dé- poursuivent leur ligne et voient dans cation ethnique, la destruction de notre volonté de traduire devant un amener une solution au conflit. Je l’embrasement qui se dessinerait et veloppé un nationalisme albanais les convulsions qui mènent à la dis- villages entiers, la perpétration des tribunal international les auteurs et pense cependant que ce serait une que les frappes de l’OTAN n’ont pas kosovar, renforcé par la création location de la Yougoslavie leur atrocités et leur cortège de réfu- les instigateurs des crimes de erreur de rejeter a priori toute idée précipité la catastrophe au Kosovo ? d’une université albanaise à Pristina « chance », persuadés de « n’avoir giés... C’était se rendre coupable de guerre et actes contre l’humanité d’intervention terrestre. On peut se le demander. Car il (1969), par l’attribution d’une auto- jamais été aussi proches de leur but ». non-assistance à Européens en qui ensanglantent l’ex-Yougoslavie. Je pense même qu’en toute in- semble trop facile à ceux qui dé- nomie politique à la province (1974), Le cycle des revendications-répres- danger. Si la France reste l’amie du dépendance vis-à-vis des Etats- tiennent un pouvoir de justifier leur sur fond de propagande « marxiste- sions ira alors toujours en s’accélé- Je mesure bien que le seul fait de peuple serbe, elle ne peut qu’être Unis les Européens devraient s’af- choix – voire de masquer leur inca- léniniste » venue de l’Albanie voi- rant, en même temps que s’ampli- dire qu’il est légitime d’intervenir l’adversaire d’un régime antidémo- firmer prêts, le cas échéant, à enga- pacité ou leurs erreurs – par des ex- sine, de poussée démographique, fiera la politique répressive de au Kosovo constitue un formidable cratique fondé sur le nationalisme ger des opérations terrestres qui plications, somme toute, assez sim- d’urbanisation rapide et de paupéri- Milosevic, d’un côté, et la radicalisa- bouleversement des repères tradi- exacerbé, le fanatisme et l’intolé- pourraient se révéler nécessaires, plistes, en utilisant un épouvantail sation. En 1968, des manifestations tion des Albanais, qui s’est concréti- tionnels de notre politique étran- rance. même si je ne mésestime pas l’am- tout trouvé (Milosevic), des son- nationalistes albanaises sont répri- sée par la création d’institutions pa- gère. Voici que la souveraineté des pleur des forces à mobiliser et les dages d’opinion effectués à la suite rallèles (foyers de formation de Etats s’efface devant l’exigence du délais de préparation d’une telle de matraquages médiatiques et en jeunes sans avenir et prêts à se respect des droits de l’homme. Que valent opération. brandissant les sacro-saintes valeurs Il faudrait empêcher battre), puis par l’apparition d’une C’est là une nouvelle donne, consé- De toute façon, tôt ou tard, pour de la démocratie, de la civilisation et guérilla. quence directe de la chute du mur nos valeurs si les démilitariser les milices, empêcher du droit des minorités, face à la bar- Milosevic de nuire Certes, il faudrait empêcher Milo- de Berlin et de l’effondrement de les excès de part et d’autre, il fau- barie. sevic de nuire aux Albanais (... et l’empire soviétique. Européens qui les dra déployer au sol une force d’in- Il est trop facile, et finalement aux Albanais (... et aux Serbes), comme il faudrait d’ail- Dans l’éternelle lutte de la force terposition. hautement néfaste, de gommer et leurs canaliser une société kosovar et du droit qui marque l’histoire de déploient volontiers Refuser toute perspective d’en- de passer outre les réalités histo- aux Serbes), comme très divisée socialement et politique- l’humanité, les longues années du gagement terrestre, c’est refuser riques et présentes. Elles sont ment. Mais les bombes de l’OTAN conflit Est-Ouest ont vu le principe sur les plateaux de l’idée que les Européens puissent complexes à l’extrême, il est vrai, il faudrait d’ailleurs pouvaient-elles apporter un remède de non-ingérence l’emporter sur les se battre pour les valeurs dont ils se dans le cas des Balkans pour tout à cette situation ? Tout porte à droits de l’homme. Voici qu’émerge télévision ne sont pas réclament. non- spécialiste (et même pour tout canaliser une société croire à l’heure actuelle qu’elles ont à tâtons une nouvelle hiérarchie Le véritable ciment de l’Europe, spécialiste...). Elles sont d’autre part l’effet contraire : elles semblent ren- des normes qui place enfin les prêts à s’engager ce qui fonde le projet européen – et brouillées par les protagonistes eux- kosovar très divisée forcer le pouvoir de Milosevic (plus droits de l’homme au-dessus du plus encore le projet de la grande mêmes (locaux ou extérieurs). Car que la cohésion des Serbes d’ail- droit des Etats. pour elles Europe réunifiée de demain –, ce chacun d’eux a son point de vue, ses socialement leurs) ; elles semblent aussi avoir Bien sûr, il n’existe pas encore n’est pas le nombre de ses consom- intérêts, son idéologie, et plus : sa précipité le chaos et la terreur au d’autorité internationale pour dire sur les théâtres mateurs ou la taille de son marché. propagande. et politiquement Kosovo. ce nouveau droit. L’ONU, ne serait- C’est une idée, un point de vue sur Or, au lieu de tenir compte des di- Pour ceux qui souffrent au- ce qu’en raison du droit de veto de d’opération ? l’humanité et sur le monde, l’affir- mensions multiples des conflits bal- jourd’hui en Yougoslavie, Albanais, la Chine communiste au Conseil de mation de la liberté et de la dignité kaniques actuels, dans le contexte mées, tout comme en 1981, lorsque mais aussi Serbes, sans oublier les sécurité, n’est pas apte aujourd’hui de la personne humaine, la procla- de sortie du communisme, c’est-à- les Albanais du Kosovo réclament Turcs, Roms, Bosniaques et autres, il à exercer cette mission. Il faut dire au peuple serbe, mation que l’homme a, en tant que dire de comprendre que les racines un statut de République au sein de serait décent de ne pas continuer Bien sûr, pendant longtemps en- comme à tous les peuples de l’ex- tel, des droits inaliénables supé- des problèmes politiques et « eth- la Fédération. Le pouvoir commu- dans une telle voie. A ceux qui ob- core, on aura le sentiment qu’il Yougoslavie, que la démocratie rieurs à tout pouvoir. niques » actuels sont à chercher niste yougoslave tente par la suite jectent que les politiques et mili- existe deux poids et deux mesures. non seulement est porteuse de Que valent ces valeurs si les Eu- d’abord dans les développements d’étouffer ce nationalisme, en lais- taires se ridiculiseraient en arrêtant, Qu’à la balance de cette nouvelle paix, mais qu’elle est aussi, pour ropéens qui les déploient volon- qui se sont produits au cours des sant se développer davantage les as- je répondrai que le ridicule ne tue justice, les Tibétains, les Kurdes ou peu qu’on ne la réduise pas à la loi tiers sur les plateaux de télévision cinquante dernières années, on rai- pirations serbes (en Serbie) et macé- pas. les Rwandais pèsent moins lourd de la majorité, la meilleure garantie ne sont pas prêts à s’engager pour sonne à plat, on simplifie à ou- donienne (en Macédoine). que les Bosniaques ou les Kosovars. du droit des minorités. elles sur les théâtres d’opération ? trance, on se laisse influencer par le Slobodan Milosevic, pur produit Bien sûr, il manquera encore Tout a été fait, dit-on, pour faire Que valent nos incantations à la discours des uns ou des autres, ou de la Yougoslavie titiste, apparaît Nathalie Clayer est chargée longtemps à ce nouveau droit la entendre raison aux parties en pré- défense européenne, si notre enga- bien on cherche à « suivre les leçons dans ce contexte, en sachant parfai- de recherche au CNRS et chargée force nécessaire pour être partout sence au Kosovo et parvenir à un gement ne va pas au-delà du der- de la Bosnie », qui relevait pourtant tement instrumentaliser les frustra- de conférences (identités commu- respecté. accord. Cela est sans doute vrai. nier Tomawak américain ? Qu’est- d’une situation bien différente. tions et le nationalisme serbes. Le nautaires dans les Balkans) à Quoi qu’il en soit, ainsi va l’his- Même si l’on a le sentiment que le ce que l’Europe si les seules ba- Comment peut-on espérer faire retrait de l’autonomie à la province l’Ehess. toire, comme en témoigne la volon- pouvoir de médiation de la Russie tailles qui valent sont celles que aboutir une négociation entre deux té des nations civilisées de donner aurait pu être mieux utilisé, et plus l’on mène sur le prix des céréales ? parties, lorsqu’on présente l’une AU COURRIER vie bientôt à une Cour pénale inter- tôt. L’échec de ces négociations ne L’Europe, aujourd’hui, a l’occa- d’elles comme fautive et l’autre DU « MONDE » portée au crédit des sous-traitants et nationale, certes imparfaite mais pouvait qu’entraîner l’usage de la sion, au travers de cette tragédie comme étant dans son juste droit ? équipementiers. Renault n’a-t-il pas précieuse, pour juger des crimes de force. On peut, certes, regretter qui se joue sur son sol, de pouvoir Comment peut-on régler un conflit RENAULT fait une forte pression sur ceux-ci, guerre, des actes de génocide et des que l’Europe ne dispose pas des ancrer son projet dans les valeurs au mieux, lorsqu’on ignore ou que ET SES SOUS-TRAITANTS les contraignant à « payer » une crimes contre l’humanité, et pour moyens d’assurer en propre la sé- les plus hautes. L’Europe est-elle l’on fait fi des rapports de forces et J’ai lu dans Le Monde du 3 mars bonne part des coûts de produc- que plus jamais les barbaries qui curité et la paix sur son sol et prête à se battre pour le Kosovo ? des courants qui peuvent exister au l’annonce des bons résultats écono- tion ? (...) C’est peut-être un «bon ont ensanglanté le XXe siècle ne qu’elle doive s’en remettre aux Sinon, où est l’Europe ? sein même de chacune des parties ? miques de Renault et les com- gestionnaire », mais ne pratique-t-il puissent être perpétrées en toute Américains et à l’OTAN. Quoi qu’il Après une période de répression mentaires les concernant. Je regrette pas l’art de déplacer les problèmes impunité. en soit, l’Europe a fait preuve de policière au début de la période ti- que la baisse des coûts de produc- plutôt que de les régler ? Voici maintenant neuf ans que le cohésion. Alain Madelin est président tiste sous la houlette du ministre de tion n’ait pas mieux été analysée, et Gilbert Damean régime de Milosevic entache l’Eu- Mais aujourd’hui beaucoup s’in- de Démocratie libérale. la police (d’origine serbe) Rankovic, notamment la part pouvant être Ayn (Savoie) LeMonde Job: WMQ0104--0019-0 WAS LMQ0104-19 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 09:34 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0418 Lcp: 700 CMYK
HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 / 19
Qu’importe ! Les signes feront le Allergique à ses propres complexi- travail, à partir d’un document tés, le dominé se pense selon les L’Europe somnambule quelconque. On dit parfois que la spécifications du dominant, par Suite de la première page technologie annule la force des images et slogans (Etat de droit, mots. En fait, mythes et machines Démocratie, Liberté). Ce qui rend Guerre Le problème n’est pas technique saisi la différence entre eux et le se tirent l’un l’autre. Un mythe, ce ce western crédible, c’est une crise ni même politique. Il est mental et reste du monde. Comme tous les n’est pas un commentaire en off, générale de la transmission euro- culturel. Ne dénonçons pas la ma- empires, ils se croient au milieu. Le c’est une façon de construire péenne – crise de l’école, de l’impri- nipulation, tentons de comprendre plus curieux, c’est que les Euro- l’image elle-même. Dans ces crises mé, du spectacle, toutes les filières l’acculturation. Qui nous permet de péens épousent désormais cette su- à l’aveugle, on ne coupe jamais le de la mémoire. Perdue la maîtrise aux nationalismes faire nôtres, en bons somnam- perstition. L’information, déjà, leur son et le discours sur l’actualité, à intellectuelle de notre passé, notre bules, des images et des mots ve- tient lieu de connaissance, l’image l’arrière, devient l’actualité même. présent politique nous devient à ce par Jean Viard nus d’une autre histoire, d’une de synthèse d’analyse, et Hallo- On peut décliner le produit en point étranger que nous pouvons autre tradition. ween, de jour des morts. Et il est fonction des folklores. Le scénario faire sincèrement nôtre le sim- ARTOUT dans le système du monde actuel – comme « La défense des populations ci- vrai que forts de leur Manifest desti- original, tempête sur les méchants, plisme vertueux d’Hollywood. Et monde, l’effondrement dirait Immanuel Wallerstein –, la lo- viles et des valeurs communes aux ny, les Américains ont toujours su est grand public, façon Tim Burton, confondre dans son sillage l’idéa- du mythe révolution- gique nationaliste est beaucoup démocraties parlementaires ». Telle faire de la rédemption morale une Luc Besson ou Cameron. S’il relève lisme historique, qui consiste à P plus dangereuse pour l’humanité en naire a bouleversé le est la justification officielle de ces arme offensive et construire les à la source du Fun-Military-Indus- mettre la force des choses au ser- champ du politique. Hier, le mythe Europe qu’ailleurs. Et surtout, là où raids, humanitaire (halte au mas- meilleures machines. trial Complex (les fans de New York vice d’un idéal, et le médiatisme communiste, comme le projet des l’Europe touche à l’Asie et à sacre) et moralisante (nos idéaux). Mais s’il est une région où l’outil- n’y croient pas plus que cela), il anhistorique, qui consiste à substi- pays non alignés, permit à des élites l’Afrique. Non seulement parce que Qui peut être contre ? C’est la lage simplificateur du New World peut prendre chez nous une gravité tuer le choc des images au poids du politiques d’instrumentaliser les dé- l’angoisse de la mémoire terrible de grammaire aseptisée de l’ère pos- Order tombe à faux, si l’on peut conceptuelle, pathétique et méta- réel, à remplacer le raisonnement sirs, souvent légitimes, de change- ce siècle nous étreint rien que d’en thistorique. Nos porte-parole ne dire, c’est bien l’Europe tragique et physique qui crispe les visages et politique par le sentiment moral, et ment social des milieux pauvres ou parler, mais aussi parce que nous parlent pas politique et encore pessimiste où se sont recroisées enrauque les voix. Le destin du finalement, comme disait Barthes, populaires aux fins de conquérir le sommes en des lieux extrêmes de moins histoire. Le discours otanien toutes les cultures de l’ancien siècle, nous dira-t-on, est en jeu. à « donner à un réel cynique la cau- pouvoir. La beauté des espérances tension d’une très longue histoire va et vient entre l’exaction ponc- monde. Le manichéisme puritain se Aux signes-clichés, les intellectuels tion d’une morale noble ». ainsi instrumentalisées masqua et, en même temps, au cœur de la tuelle garantie par l’écran (le toit marie avec le business, non avec les français s’entendent à ajouter des Ainsi s’impose comme « inévi- longtemps l’instrumentalisation puissance moderne. qui brûle, la femme qui fuit, l’en- Balkans. Le problème est qu’avec signes-mémoire, puisés dans le ré- table » le guignol populiste du même et son immense violence Reconnaissons aux Américains fant qui pleure), et la hauteur de l’hyperespace il n’y a plus de bar- servoir des symboles antifascistes contre ceux dont elle se réclamait. qui n’ont pas connu de guerre sur principes universels. rières mentales entre l’ancien et le et antitotalitaires – goulag, Staline, On ne peut plus aujourd’hui l’igno- leur territoire en ce siècle, mais qui Cette combinaison passe-partout nouveau monde, ce dernier étant guerre d’Espagne, Oradour-sur- Une tête rer. Ni ignorer que le changement par deux fois sont intervenus sur le porte le sceau du modèle américain de plus en plus fondé à se croire Glane – signalétique intimidante du pouvoir d’Etat ne change pas nôtre, un certain droit à porter sur de politique étrangère que l’Europe partout chez lui. Avec CNN, la pla- mais utile car dispensant de toute est américanisée seul la société – ni, a fortiori, la vie – les tensions européennes un regard a fait sien : l’idéalisme moral et la nète rentre en Amérique, et la poli- analyse circonstanciée. Là où car l’espace politique ne se réduit parfois plus historique que nous. Ce supériorité technique – disons le tique étrangère de la métropole règnent les majuscules, l’exactitude quand elle a remplacé pas aux choix de l’Etat. n’est pas parce que nous n’avons wilsonisme, plus le tomahawk. Le achève de s’intégrer à sa politique est à déconseiller. Mais la fin de l’instrumentalisa- pas la même culture de la force et droit et les machines. Le droit fixe intérieure ; et, à l’intérieur de « La deuxième guerre mondiale, le temps par l’espace, tion du mythe d’un monde meilleur, de l’aventure qu’eux que nous de- la norme, les machines la font res- McWorld, l’Amérique, fournissant à a-t-on dit, fut le premier film dans « ici-bas », pour tous, qui est un vrions oublier que les riverains de pecter. Fuir la politique dans la tous le son et l’image, par grand et lequel chaque Américain pouvait l’histoire progrès considérable pour les droits I’Atlantique Nord sont au centre de technique, et s’arracher aux pesan- petit écran, meuble à ses condi- avoir un rôle... » Nous lui devons de l’homme et la démocratie, a ou- la maîtrise de la planète – et encore teurs et complications du passé par tions l’inconscient collectif – des beaucoup, nous Européens, à cet par la technique vert la voie à la résurgence de deux pour quelque temps ; ni que plus la conquête de l’espace, d’une fron- jeunes de banlieue jusqu’aux gou- acteur improvisé de Normandie et mythologiques antérieures. L’une d’un demi-siècle de propagande so- tière à l’autre (cheval, automobile, vernements. des Ardennes – presque autant et la politique qui voudrait que le marché incarne viétique a inculqué à de nombreux avion, fusée) – sont les deux Cette contagion des critères et qu’à celui de Stalingrad. Peut-être la liberté pour chacun, l’autre que le Européens une vision anti-améri- mythes moteurs de l’Odyssée amé- références, sensorielle et sponta- parce qu’une juste cause imposée par l’Evangile politique soit d’abord l’organisation caine parfois excessive : pour une ricaine. L’histoire et la géographie née, quoique délibérément entrete- par l’Histoire ne se présente ni ne des hommes en fonction de leurs fois qu’il n’y a pas d’enjeu pétrolier, n’ont jamais fait problème pour nue par l’administration impériale, se pense jamais comme un film dès origines nationales, ethniques et des analyses plus nuancées seraient cette terre promise, qui eut dès le confine à la narcose. Notre «rêve le départ. On n’a pas à forcer sur la Combat des Essences (Démocratie même religieuses ; ouvrant par là à salutaires. départ un destin, mais non un pas- d’action », c’est celui du spectateur fierté de soi. C’est après, non pen- contre Forces du mal), là où l’on l’islamisme, au nationalisme et à Prendre soin des communautés sé. Ses premiers occupants se sont dans son fauteuil. Sauf qu’au ciné- dant, qu’on amène spots et tru- aurait besoin d’une balance à l’ethnicisme. Souvent, d’ailleurs, les en cette région du monde est donc, installés dans un espace vide, ou, ma, « usine à rêves », succède la té- cages. mouches et d’une méticuleuse nationalismes modernes mélangent plus qu’ailleurs, prendre soin de quand il ne l’était pas assez, net- lé, l’atelier du réflexe. C’est moins Les guerres d’Irak et de Serbie connaissance des cicatrices sé- ces trois dimensions, même si, à l’humanité en tant que telle. Tel fut toyé à la Winchester – purification inventif, et cela force à faire encore ont au moins ce point commun que culaires pour réconcilier pas à pas chaque fois, l’une est mise en avant. le cœur du projet de l’Union euro- ethnique sublimée par l’image en plus simple. les besoins de la narration y ont dé- la justice et la justesse. Résultat : un Aussi leur « efficacité » est-elle péenne : après la défaite nazie conquête de l’Ouest. Pas de voisins Pour vendre une guerre à l’opi- terminé et rythmé l’intrigue, en empire stop and go mais arrogant, particulièrement forte en des lieux certes, mais aussi contre toute ins- menaçants. Les territoires de bor- nion, et « make a long story short », temps réel. Avec, dans le dernier instantanéiste et sans mémoire frontières de ces trois récits – reli- trumentalisation mythique, y dure, on les achète – Louisiane, la Maison Blanche doit, bien sûr, cas, un certain embarras scénaris- mais sûr de lui, aux mythologies gieux, national, ethnique. En France compris celle du mythe révolution- Alaska, Oregon, Floride. garantir l’innocuité, la rapidité et le tique. Gros bras contre coupe-jar- manichéennes, se voit investi de la vis-à-vis des Algériens/musulmans, naire par le bloc soviétique. Quant à la religion du droit, c’est bon rapport économique, mais elle ret – c’était pourtant un script ho- summa potestas, pouvoir de vie et en Flandre vis-à-vis des franco- Or, depuis 1989, la carte réelle et là-bas un juste hommage à l’ori- doit d’abord raconter une bonne norable. Mais comment pilonner de mort, sur une région par mal- phones/laïques et, surtout, bien sûr, imaginaire du politique a changé. gine. La Constitution a précédé la histoire. Un film d’action moderne, une population sans faire un heur malade comme aucune autre au cœur du monde des « Slaves du L’entrée de la Pologne, de la Hon- Fédération nord-américaine, qui exportable partout car débarrassé peuple martyr, quand la palme du d’un excès de mémoire. Où le passé Sud » qui est un des deux points grie et de la République tchèque tient par elle – d’où sa sacralité. En surdétermine chaque lieu, névroti- Europe, le code et l’histoire ont dû quement, et où ne seront viables, passer des compromis, car l’his- Entre la superstition de l’histoire qui sévit dans demain comme hier, que des cotes Faire la guerre au régime yougoslave toire était là avant ; aux Etats-Unis, mal taillées, au coup par coup, sans c’est le code, contrat passé avec les Balkans et l’éradication de l’histoire qui sévit formalisme ni grandiloquence. – avec la probabilité terrible Dieu, qui a précédé et fait l’histoire Entre la superstition de l’histoire des hommes. Or l’on sait que pour dans le Middle West, entre la paranoïa qui sévit dans les Balkans et l’éradi- que les premières victimes un chrétien (et quel Etat l’est plus cation de l’histoire qui sévit dans le que celui-là ?), entre la résurrection et la frivolité, on aurait pu souhaiter que Middle West, entre la paranoïa et la en soient le peuple du Kosovo – est une prise et le jugement dernier, il ne se frivolité, on aurait pu souhaiter que passe, en rigueur, rien de sérieux. le Vieux Continent impose une juste mesure le Vieux Continent impose une de conscience d’un immense danger On peut dire qu’une tête est juste mesure, puisque, à Belgrade américanisée quand elle a remplacé et Pristina, c’est encore à son le temps par l’espace, l’histoire par de toute contextualité historique martyr – pensons au Vietnam – propre passé qu’il est confronté : nodaux – avec l’Allemagne – de l’ar- dans l’OTAN, demain dans l’Union, la technique et la politique par susceptible de limiter l’audience. vaut laurier de vainqueur ? Com- invasion ottomane, question ticulation des grands territoires de est un pas. Mais un pas trop silen- l’Evangile. C’est ainsi qu’appa- L’indigène, fugitive apparition, se ment transformer en héros les pi- d’Orient, traité de Versailles. Sans migrations et de récits qui tra- cieux, sans légitimation des nou- raissent « les populations » – limitant à la couleur locale, comme lotes professionnels les mieux pro- remonter à 1389, au mythe fonda- versent notre continent. velles frontières. comme on appelle les peuples apla- le couple de Français apeurés, dans tégés du monde ? Comment teur du roman national serbe, le Or l’histoire du XXe siècle nous a Cette guerre est une tentative de tis, déconnectés de leur passé (en- le Soldat Ryan, ou les Mexicains distiller un beau combat singulier, premier ministre Pacic ne deman- appris que nous devons combattre lutte contre ce danger. Au-delà de nemis héréditaires, épopées de fon- huileux chez John Ford. « Good un duel d’honneur, quand le rap- dait-il pas à Clemenceau, en 1918, ces instrumentalisations politiques ses succès, ou de ses échecs mili- dation, langue et religion) – et donc guy », résolu mais n’échappant pas port des forces, et des PNB, est de l’expulsion des Albanais du Koso- des mythes. Parce qu’ils sont dange- taires, elle est la marque d’une prise de leur identité. Les populations se aux états d’âme, fardeau du justi- mille à un ? Comment même appe- vo ? L’Histoire n’est pas notre code, reux en eux-mêmes vis-à-vis de de conscience, de l’acceptation d’un décomposent à leur tour en vic- cier et distinction du Démocrate, ler « guerre » – situation impli- certes, mais les dissocier n’a jamais ceux qui y succombent ; et, plus en- risque et d’une volonté. Elle est une times et en réfugiés, quand elles contre « bad guy », œil torve et quant un minimum de réciprocité, donné de résultats viables. core, parce qu’ils entraînent les décision locale pour les droits de sont du bon côté, du nôtre, et en groin de cochon. Psychopathe, per- je te frappe, tu me frappes – une Pour recoller les morceaux, il eût peuples à s’exclure mutuellement l’homme au Kosovo, une décision éléments fanatisés et en meneurs, vers, nationaliste buté. opération punitive à zéro mort, où fallu à l’Europe un de Gaulle, c’est- – et à se combattre en entrant par antinationaliste face au régime de Scénario tautologique (le mé- le tortionnaire est bel et bien mis à à-dire une lucidité doublée d’un ca- effet de voisinage dans de terribles Belgrade, une décision de renforce- chant est méchant, « a rose is a rose la torture (étant entendu qu’il ne ractère, capable de devancer l’ave- spirales mytho-nationalistes. ment du politique face à ceux qui Ce qui rend ce is a rose »), qui n’apprend rien mais tient qu’au misérable d’arrêter la nir parce que rendant à l’actualité Faire la guerre au régime yougo- croient gouverner le monde avec fait plaisir aux figurants et auxi- gégène, sur un simple signe, indi- sa profondeur de temps. Un réfrac- slave – avec la probabilité terrible des marchés et des mythes. western crédible, c’est liaires de la périphérie. Côté cheva- quant qu’il accepte de se rendre ou taire, ou quelques-uns, osant pen- que les premières victimes en soient Les clivages internes aux démo- lier blanc, donc, la Démocratie, en- de parler – au lieu de s’entêter dans ser les affaires européennes dans le peuple du Kosovo – me semble craties coalisées marquent nette- une crise générale tité théologique, aérienne, l’irrationnel). une grammaire européenne, au une prise de conscience de cet im- ment l’affrontement de ces deux impolluée (par nature étrangère à L’Occident sait faire, côté presti- lieu de se plier aux vues d’une bu- mense danger. Une décision qui ne idées du politique. Les uns – quels de la transmission la culture de violence – comme le digitation. Il tient les réseaux. Il reaucratie impériale erratique et peut pas ne pas résonner, par cer- que soient leurs arguments – savent bien Algériens, Vietnamiens peut même compter sur M. Milose- parcimonieuse, traitant les dossiers tains côtés, avec le refus des démo- croient à l’instrumentalisation poli- européenne – crise et Irlandais). La US Army est son vic pour, conscient des difficultés périphériques non pas de jour en craties d’intervenir au moment de tique des mythes. Les autres, au-de- bras séculier, l’ONU, une carte de de tournage, rendre service à la jour et sur la durée, mais d’émis- la guerre d’Espagne – avec les là de leurs divergences, la refusent de l’école, de l’imprimé, visite amovible, la « communauté cause de son mieux, en massacrant sion en émission, au rythme des conséquences tragiques, au- et cherchent des espaces du poli- internationale », un nom commode et expulsant les Albanais sans ver- médias, machine folle. Et voulant la jourd’hui connues, de ce refus tique où la liberté est inséparable de du spectacle, et le président des Etats-Unis, le gogne. Voilà qui remet la compas- domination absolue sans en payer d’alors. A trop désirer la paix, on la cohésion – et de ses contraintes. sourcilleux tuteur. sion du bon côté, du nôtre. Mais le prix comptant. laisse parfois la guerre se générali- En France, il est finalement bon toutes les filières Côté docteur Nô, planqués dans arrêtons les ironies. La question de- La gageure n’est pas mince, s’il ser. que, hors des FN, ces deux sys- leurs bunkers, les barbares et les vrait être : comment arrêter le est vrai qu’au tribunal du confor- Si nous savons, en ce moment, à tèmes de pensée politique ne soient de la mémoire dictateurs. Leur mise à terre signi- mieux possible la « catastrophe misme, qui rend ses verdicts quoti- peu près contenir le risque nationa- pas face à face ; chaque nationaliste fiera le retour immédiat à la civili- humanitaire », et non comment diens en titres et en infos, le liste au sein de nos démocraties – et réintégré dans la droite, ou dans la sation, à la morale internationale, à l’exploiter en termes de commu- moindre récalcitrant est tenu pour encore, car le tableau politique en gauche, affaiblit le risque d’un na- dans le cas contraire. Il en résulte la libre circulation des capitaux. nication ? délinquant (rouge, brun ou les France, aujourd’hui, est particuliè- tionalisme à la française, même si une vision du monde par survol, Nasser, Kadhafi, Castro, Assad, Force déterminée, force imbé- deux). Nous faudra-t-il alors abdi- rement embrouillé sur ce sujet, et leur pression nuit, dans chaque d’où tout contexte sociopolitique a Khomeiny, Milosevic : c’est de ce cile ? La Grèce avait conquis son quer tout projet de vaillance, et rê- bien au-delà du FN –, nous ne sa- camp, à l’évolution plus rapide des disparu. Réductible à une carte co- monstre que vient tout le mal. Car conquérant en le coulant dans son ver en esthètes sur la beauté des ci- vons pas bien que faire en Yougo- débats et des politiques vers un loriée, comme celle que Clinton a chaque duel est la der des der, et moule de culture. Et reprogrammé vilisations qui meurent ? Le savoir slavie et au Moyen-Orient ; demain, projet partagé de liberté et de cohé- montrée à ses ouailles pour leur ex- l’immonde à terrasser, le dernier intelligemment la force romaine (le objectif accumulé en grimoires au peut-être, dans l’ensemble de l’an- sion. pliquer de quoi il retourne en You des dinosaures. L’ultime obstacle grec, rappelons-le, était la lingua fond de nos chancelleries, des cien monde communiste dit « slave Trop souvent, aujourd’hui, le soin goslavie. Cette géographie unidi- entre les populations arriérées et la franca de l’Empire romain). Preuve siècles de traités, conférences et et orthodoxe », voire sur les pour- de la communauté des habitants de mensionnelle parce que sans pro- globalisation de la liberté, sans que les empires se suivent et ne se congrès entassés dans les biblio- tours de la Méditerranée. La guerre France frôle des discours républica- fondeur de temps est pure taxes ni droits de douane (l’Arabie ressemblent pas : l’Amérique dé- thèques, des kilomètres linéaires de d’aujourd’hui est une tentative de no-nationalistes teintés de mythes. abstraction. Il eût mieux fait, pour saoudite n’a donc rien d’une dicta- programme l’Europe qui devient pragmatismes subtils, de massacres réduire le danger. Leurs dangers. Les élections européennes, plus être concret, de montrer la chrono- ture, elle est en zone libre). Ces Hi- aussi fruste et myope que son lea- arrêtés, de haines ancestrales tem- Notre danger. L’avenir seul dira si qu’un débat sur ces thèmes, logie régionale – un millénaire de tler intermittents ne sont pas liés à der. En vain se flatte-t-elle de ne pérées ou maîtrisées – venant expi- ce fut le bon choix. risquent d’être un tour de chauffe batailles, de mythes, de schismes et des peuples, des traditions, des pas recevoir d’instructions de sa rer au pied d’une flamboyante re- En outre, si chaque homme, pour de prochaines échéances na- d’affrontements. Mais la télé n’est sensibilités qui les précèdent et leur métropole. En vain ses diplomates porter-vedette de CNN, égérie d’un chaque femme, chaque enfant a tionales. Au-delà de la guerre, nous pas faite pour présenter l’histo- survivront : l’épouvantail est seul, s’ingénient-ils à prendre des initia- secrétaire général du State Depart- conquis dans nos valeurs le même avons besoin d’une analyse claire, rique des choses. Une rhapsodie de mastodonte sans mandants ni tives, animer des groupes de ment rivé au petit écran... Point droit à être lui-même dans la digni- d’une vision du monde et de la so- flashes émotionnels, sans fil adhérents. contact, tirer des leçons, faire des d’orgue parfait pour un chef- té – et à incarner l’humanité dans sa ciété ; et de projets positifs pour re- conducteur, y tient lieu d’enchaîne- Surtout, pas de flash-back, une mines. d’œuvre mélancolique intitulé Le totalité –, si chaque culture a enfin donner du souffle à la politique, à ment logique. photo suffira. La lumière éteinte L’Amérique n’a même plus be- Crépuscule européen, qu’aurait pu acquis le même droit à être proté- l’Europe et au monde. Les Etats-Unis croient que ce qui dans les zones d’opérations, on al- soin d’être dominatrice. Elle est de- signer Spengler et porter à l’écran, gée et valorisée dans sa diversité a été bon pour eux, la morale et la lumera les écrans chez soi, où les venue pour nous irréfutable, c’est- magnifiquement, Visconti. créatrice, il n’en demeure pas moins technique, sera bon pour les autres. nouveaux procédés infographiques à-dire intérieure. On dit désormais, que le monde est organisé avec des Jean Viard est directeur de re- C’est normal : ils n’ont jamais bien feront merveille. Pas d’images ? sans y penser : « les Occidentaux ». Régis Debray centres et des périphéries. Dans le cherche au CNRS (Cevipof). LeMonde Job: WMQ0104--0020-0 WAS LMQ0104-20 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0419 Lcp: 700 CMYK
20 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Une autre victime du Kosovo : l’ONU 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F ÉCLIPSE PASSAGÈRE ou effacement du- estime Ruth Wedgewood, experte auprès du de la paix, envoyant des « casques bleus » par- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 rable, le Conseil de sécurité des Nations unies Council for Foreign Relations de New York. «Le tout dans le monde, prétendant jouer, au Internet : http : //www.lemonde.fr apparaît comme une des victimes de la guerre Conseil s’est mis lui-même hors jeu à propos de la risque d’être dépassée par ses ambitions, le au Kosovo. L’OTAN a déclenché les frappes sur Macédoine », affirme un haut fonctionnaire de rôle que les pères de la Charte avaient conçu ÉDITORIAL la Serbie sans lui avoir demandé son avis, et la Maison Blanche pour stigmatiser l’attitude pour elle. aucune initiative n’est attendue à New York de la Chine, qui a fait usage de son droit de ve- En 1995, 80 000 « casques bleus » de l’ONU pour prendre en charge un conflit qui depuis to contre le renouvellement de la force de assuraient des opérations de maintien de la Contre le « tout-routier » plusieurs mois déjà était géré politiquement l’ONU en Macédoine sous prétexte que le gou- paix ; il n’en reste plus que 12 000. Les moyens par le Groupe de contact et militairement par vernement de Skopje avait reconnu Taïwan. – modestes – dont elle disposait se réduisent. U-DELÀ de l’horreur, pourrait pas avoir lieu avant 2015, l’OTAN. Du pain bénit pour Washington : le Conseil est Le projet d’une force permanente est resté le drame du tunnel voire plus tard. Il est pourtant Les Etats-Unis n’avaient d’ailleurs jamais paralysé par des considérations n’ayant rien à dans les cartons. C’était l’époque où, pour en- du Mont-Blanc pour- grand temps de privilégier montré aucune envie d’impliquer le Conseil et voir avec les sujets discutés. gager la guerre du Golfe ou pour envoyer des A d’obtenir son aval. Pour de bonnes raisons : le Que la crise soit temporaire ou profonde, il troupes en Somalie ou en Haïti, les présidents rait être le symbole d’autres modes de transport. Le d’une certaine irresponsabilité Mont-Blanc n’est pas une fatalité. veto quasi certain des Russes, auxquels pou- semble qu’une période de la vie des Nations américains sollicitaient un mandat des Nations française dans le domaine de la Il est la preuve par l’atroce de vaient, à tout moment, se joindre les Chinois unies s’achève. Elle avait commencé à la fin des unies. Les commentateurs américains re- route et des transports. Certes, cet l’absurdité du « tout-routier » jus- – ils l’ont montré à propos de la force de l’ONU années 80. Président d’une Union soviétique fi- connaissent que, si l’ONU n’avait pas donné accident est « exceptionnel », tifié par la recherche forcenée en Macédoine. Mais il existait une raison plus nissante, Mikhaïl Gorbatchev découvrait les son feu vert, les Etats-Unis s’en seraient passés, comme l’a dit Lionel Jospin. Il faut d’une rentabilité économique à profonde. Avec le Kosovo, les Américains vou- charmes de la communauté des nations. Pen- au moins pour chasser les Irakiens du Koweït. souhaiter que l’enquête tech- tout prix. Mais la route est sacrée, laient créer un précédent en montrant que dant plusieurs années, l’URSS puis la Russie, C’était encore l’époque où la bénédiction des nique et administrative lancée et le lobby routier toujours aussi l’OTAN pouvait agir sans un mandat formel du qui avait hérité de son siège permanent et de Nations unies apportait une légitimation par le ministre de l’intérieur et ce- puissant en France. Conseil de sécurité. Sans doute se réclament-ils son droit de veto au Conseil de sécurité, morale. lui des transports ainsi que l’in- Cette puissance s’exprime par de plusieurs résolutions de ce même Conseil s’étaient montrées soucieuses de coopérer formation judiciaire ouverte pour le retard du rail, mais aussi par les que Slobodan Milosevic a superbement igno- avec les Occidentaux, jusqu’à autoriser la coali- UN COMPROMIS SUFFISAMMENT VAGUE homicide involontaire aillent au résistances à de véritables me- rées ou violées. La France et d’autres pays oc- tion formée autour des Etats-Unis à faire la Etait-ce seulement une parenthèse ? Si oui, bout des responsabilités et per- sures en faveur de la sécurité. En cidentaux ont accepté cette couverture légale. guerre à Saddam Hussein en 1991. L’ONU, ren- elle se serait refermée en 1995, après les ac- mettent de comprendre les rai- 1998, la route a fait 8 437 morts : La résolution, proposée par la Russie, qui due largement impuissante par l’usage du droit cords de Dayton et l’envoi en Bosnie d’une sons de cette catastrophe. De pour la première fois depuis dix condamnait le recours à la force contre la Ser- de veto pendant les quarante années de la force de l’OTAN, avec accord de l’ONU et par- même, on ne peut qu’approuver ans, ce chiffre est à nouveau en bie ayant été repoussée par douze des quinze guerre froide, allait enfin pouvoir jouer son ticipation russe. Depuis, la Russie a découvert la décision de contrôler l’en- augmentation. Les causes de l’hé- membres du Conseil, on peut soutenir que ce- rôle, et les cinq membres permanents se mon- que, privée d’empire, avec une économie en semble des tunnels de plus d’un catombe sont connues : vitesse, lui-ci a accepté a contrario les bombardements. traient dignes des prérogatives qu’ils s’étaient déroute et une armée démoralisée, sa capacité kilomètre de long. alcool. Or le gouvernement de Mais si, juridiquement, les formes ont été accordées en 1945. L’organisation internatio- de dire non à l’ONU restait un des derniers Mais au-delà des circonstances, Lionel Jospin ne s’est guère mobi- respectées, politiquement, le Conseil a été nale n’a jamais été aussi active qu’au début des apanages de son statut de grande puissance. Or de la vétusté de l’équipement et lisé, depuis son arrivée, alors qu’il marginalisé. « Une mise à l’écart temporaire », années 90, multipliant les actions de maintien le Conseil de sécurité ne peut pas fonctionner des éventuelles fautes humaines, faut intensifier à la fois préven- s’il devient le champ clos de conflits d’intérêts. c’est toute la logique de l’expan- tion et répression. La formule fa- Sa composition, image figée de l’après- sionnisme du transport routier meuse selon laquelle on peut tra- deuxième guerre mondiale, est mise en cause qui est, une nouvelle fois, mise en verser la France sans voir un képi par Sajtinac par les puissances émergentes, qui contestent accusation : sur les 35 millions de est malheureusement une réalité, Reportage sa légitimité. Par leur poids économique, poli- tonnes de marchandises qui tran- alors même que la file de gauche tique ou démographique, des pays comme l’Al- sitent, chaque année, entre l’Italie des autoroutes ressemble de plus lemagne, le Japon, le Brésil, l’Inde, etc., et la France, 10 seulement sont en plus à une piste de vitesse. peuvent prétendre y siéger à titre de membres acheminées par voie ferrée. La Pourquoi ne pas créer une véri- permanents, mais leurs voisins – Italie, Argen- vallée de Chamonix est devenue table police de la route, comme tine, Mexique ou Pakistan – récusent cette pré- un couloir à poids lourds, source dans d’autres pays ? La justice est tention. d’insécurité et de pollution. aussi en cause, qui n’inflige que Le droit de veto inconditionnel accordé aux Un temps, les Chamoniards ont de la prison avec sursis à qui tue Cinq Grands par la Charte est, avec l’élargisse- espéré en l’un des « quatorze par imprudence caractérisée. ment du Conseil, un des thèmes récurrents de grands projets » de l’Union euro- Un comité interministériel doit la réforme des Nations unies. Il n’est pas éton- péenne, imaginé en 1995 : relier être consacré à la sécurité rou- nant que le ministre allemand de la défense, Lyon et Turin par une liaison à tière vendredi 2 avril. Il n’est que Rudolf Scharping, l’ait récemment critiqué, grande vitesse, combinant voya- temps d’inverser la tendance à la puisque l’Allemagne est un des pays candidats geurs et marchandises, selon la primauté de la route et de à l’un de ses sièges permanents. Le Mexique a, technique du ferroutage. Cette prendre des mesures énergiques, de son côté, demandé que « la monarchie abso- « autoroute ferroviaire » exigerait voire radicales contre toutes les lue » du veto inconditionnel cède la place à «la d’importants investissements. formes d’insécurité sur la route. monarchie constitutionnelle » du veto limité. Malgré l’accord de principe des La catastrophe de Chamonix au- Même quand ils cachent leur position sous di- gouvernements italien et français, ra-t-elle au moins servi d’électro- verses périphrases, les membres permanents en octobre 1997, son ouverture ne choc ? ne sont pas disposés à s’en défaire. A moins d’un mois du sommet atlantique de Washington, organisé pour célébrer le 50e an- 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani niversaire de l’Alliance, le Kosovo est un cas Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; d’école pour les Etats-Unis, qui voudraient Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint faire inscrire dans le « nouveau concept straté- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel gique » de l’OTAN le droit pour celle-ci d’inter- Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette venir dans des opérations de rétablissement de Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment la paix en dehors de la zone géographique pour Rédacteurs en chef : laquelle elle a été créée en 1949, y compris sans Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; pour ne pas se retrouver l’otage d’un veto Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) russe ou chinois. Le Kosovo constitue même un Rédacteur en chef technique : Eric Azan double précédent puisque l’intervention a eu Médiateur : Robert Solé lieu sans mandat formel et que les alliés ont Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg fait leur cette interprétation. De là à pérenniser Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre ce qui pour certains membres de l’Alliance de- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président vrait rester une exception, il y a un pas que les Américains franchiraient volontiers. Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), La discussion qui se poursuit entre les dix- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) neuf membres de l’OTAN se terminera par un Le Monde est édité par la SA Le Monde compromis suffisamment vague pour per- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, mettre toutes les interprétations et satisfaire Fonds commun de placement des personnels du Monde, tout le monde. Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. Afsané Bassir Pour et Daniel Vernet ILYA50 ANS, DANS 0123 Lueur d’espoir au Sahara occidental Le ballet « Giselle » rajeuni LES DERNIERS développe- accord vient d’être signé pour la Le seul document écrit dont on sonnes), installées de longue date ments au Sahara occidental auto- destruction de certains types de dispose est le recensement de 1974. dans le sud du royaume, puissent IL FAUT rendre grâce à ses attitudes, la séduction de son risent une double lecture. Les pes- mines. Il dénombrait 73 487 Sahraouis participer au référendum. Aux yeux M. Alexandre Benois chargé du jeu lui ont valu un triomphe méri- simistes privilégient les Un compromis serait même en (38 336 hommes et 35 151 femmes). de Rabat, ces Sahraouis « maroca- soin de refaire les maquettes des té. déclarations récentes de deux des vue sur la définition du corps élec- Mais il est « incomplet », nuance nisés » voteront en faveur du rat- décors et des costumes de Giselle à L’idée de faire paraître deux principaux protagonistes du dos- toral, le problème clé sur lequel bu- Emilio Cuevas Puente, le colonel tachement au royaume chérifien. l’Opéra : nul n’était mieux que lui étoiles dans le rôle de Giselle sem- sier : le « président » de la Répu- tait la mise en œuvre du référen- espagnol qui, sur place, a organisé Ils feront contrepoids aux tribus qualifié pour rajeunir le vieux chef- blait a priori contestable : une Gi- blique sahraouie (autoproclamée), dum. Dans une lettre au secrétaire le recensement de décembre 1974. Sahraouies refugiées à Tindouf, en d’œuvre. Il l’a fait avec tact, en res- selle blonde au premier acte, une Mohamed Abdelaziz, et le ministre général de l’ONU, Kofi Annan, les « Pressé par les Nations unies, nous Algérie, réputées favorables au pectant la tradition. Cette sagesse brune au second, surprennent évi- marocain de l’intérieur, Driss Basri. Marocains ont donné le 22 mars n’avons pu travailler que pendant un Front Polisario et à l’indépendance. n’a point empêché M. Alexandre demment le spectateur. Cela dit, il Tous deux viennent de confirmer, leur « accord de principe [... ] en fa- mois. C’était trop court pour faire le Au prix d’un travail de lobbying, Benois de faire œuvre originale : faut reconnaître que Mlles Darson- chacun de son côté, que le référen- veur de la reprise rapide du proces- décompte d’une population éparpil- Rabat a obtenu gain de cause. Le ses deux décors sont pleins de poé- val et Chauviré ont tenu la ga- dum sur l’avenir de ce territoire dé- sus d’identification [des votants] ». lée sur un territoire très vaste, et qui Front Polisario a fait preuve de sie, et ses costumes, par l’harmonie geure. La première a interprété la sertique vaste comme la moitié de « De notre côté, plus rien ne s’oppose ne coopérait pas toujours avec souplesse et s’est montré ac- mouvante des couleurs autant que scène de la folie en véritable tragé- la France n’aura pas lieu en dé- à la tenue du référendum », affirme nous », explique-t-il au Monde. commodant. « Les responsables du par la diversité des formes, ani- dienne et s’y est montrée éton- cembre, contrairement aux prévi- un haut responsable marocain sous « On savait aussi que des nomades Polisario font confiance aux Nations ment joliment le plateau. namment pathétique. Elle a été sions de l’ONU. Ce n’est pas avant couvert d’anonymat. Kofi Annan sahraouis [à la suite des ratissages unies pour continuer à travailler en La mise en scène a été grande- l’objet d’interminables rappels. mars 2000 que la population sah- va soumettre au Maroc et au Poli- opérés par les Espagnols] avaient toute indépendance », estime-t-on ment améliorée par Serge Lifar : lui Mlle Chauviré, au second acte, a raouie pourra choisir entre l’indé- sario d’ultimes arrangements. Dans quitté le Sahara occidental pour al- à l’ONU. Tous les membres des non plus n’a rien bousculé, mais les animé le ballet blanc avec une poé- pendance du Sahara occidental ou ces conditions, le Conseil de sécuri- ler se réfugier dans les pays limi- « tribus contestées », absentes du quelques détails qu’il a modifiés sie romantique non moins émou- son rattachement au Maroc. té devrait prolonger jusqu’au trophes, mais nous n’avions aucun recensement de 1974, vont pouvoir constituent d’heureuses innova- vante. Sa grâce, son charme mé- Maintes fois repoussé, le référen- 31 avril, comme le préconise le se- mandat pour aller les dénombrer. » passer devant les commissions tions. Lui-même tenait le rôle du lancolique ont fait merveille, et elle dum devait initialement avoir lieu crétaire général de l’ONU, le man- d’identification des Nations unies prince séducteur. Il y a montré non aussi a été justement acclamée. en 1991. dat des 250 membres de la Minurso SAHRAOUIS « MAROCANISÉS » chargées de préparer les listes élec- seulement sa virtuosité de danseur, Les optimistes ont aussi des mo- arrivé à échéance. C’est sur la base du recensement torales. A l’ONU de trancher et de mais en même temps un talent de René Dumesnil tifs de satisfaction. « L’organisation Depuis que l’avenir du Sahara espagnol que les équipes de l’ONU dire qui est sahraoui et qui ne l’est comédien hors pair. La beauté de (1er avril 1949.) pratique du référendum progresse. occidental est en jeu, sa population ont travaillé. Jusqu’ici, la Minurso a pas. Un nouveau retard de quelques mois fait l’objet d’évaluations très éloi- « identifié » 147 000 personnes au La politique des petits pas menée n’aura rien de catastrophique », ob- gnées les unes des autres. Dans les Maroc, en Algérie et dans le nord par les Nations unies autorise un 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS serve un diplomate des Nations années soixante, avant la création de la Mauritanie. Parmi eux, léger regain d’espoir pour le règle- Télématique : 3615 code LEMONDE unies. Car des progrès ont été enre- des mouvements de libération au 85 000 électeurs ont été retenus, les ment d’un dossier vieux de près Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC gistrés ces dernières semaines Sahara, les Marocains avançaient autres pouvant faire appel. d’un quart de siècle. Mais d’autres ou 08-36-29-04-56 entre le Maroc et l’ONU. Le statut des chiffres oscillant entre 150 000 Les propos du colonel Cuevas obstacles subsistent – sur le rapa- de la Minurso (Mission des Nations et 200 000 pour la population lo- font le jeu du Maroc qui, depuis triement des Sahraouis installés Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 unies pour le référendum au Saha- cale ; le colonisateur espagnol par- des années, refuse que le recense- dans les camps de Tindouf en parti- ra occidental) a été réglé. Le HCR, lait officiellement de 25 000 Sah- ment de 1974 serve de base exclu- culier – qui laissent planer un doute Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE l’organisme des Nations unies en raouis. Dix ans plus tard, le sive pour l’identification du corps sur la tenue effective du référen- Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr charge des réfugiés, vient de pou- Polisario revendiquera l’existence électoral. Les Marocains réclament dum. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 voir s’installer à El Ayoun, la « capi- d’un peuple sahraoui fort de... en particulier que les membres de tale » du Sahara occidental. Et un 1 million d’âmes. trois tribus (environ 65 000 per- Jean-Pierre Tuquoi LeMonde Job: WMQ0104--0022-0 WAS LMQ0104-22 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0421 Lcp: 700 CMYK
22 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999
TRANSPORT MARITIME du Havre, en faillite. b DES des paquebots. b FACE À LA mondiales sont en baisse. b LA tées dans le monde a baissé en 1998. Après trois ans de vaches maigres, COMMANDES d’un volume deux fois CONCURRENCE japonaise et sud-co- CONJONCTURE du transport maritime b LES ARMATEURS de ferries et les 1998 aura été un excellent cru pour supérieur à celui de 1994 ont été en- réenne, c’est l’ensemble de l’industrie est beaucoup plus incertaine. Pour la croisiéristes sont en meilleure forme, les chantiers navals français, à grangées par les entreprises fran- européenne qui reprend des parts de première fois depuis quinze ans, le mais s’inquiètent de la disparition des l’exception des Ateliers et chantiers çaises, notamment grâce au marché marché, alors que les commandes volume de marchandises transpor- ventes hors taxes en Europe. La vogue des paquebots redonne vie aux chantiers navals français L’ensemble de l’industrie européenne entame la suprématie de ses concurrents japonais et coréens. Chez les armateurs, les croisiéristes ont le vent en poupe, mais les spécialistes du fret voient les nuages s’accumuler « UNE FIN de siècle exception- L'Europe gagne des parts de marché l’agressivité de la Corée, dopée par kerque par bateau de nelle ! ». Ainsi s’exprime Fabrice une dévaluation de grande am- 110 000 tonnes, une aciérie qui de- Théobald, délégué général de la ÉVOLUTION DES COMMANDES MONDIALES en milliers de tonnes brutes compensées pleur du won –, contraste avec la vait payer 7,2 dollars la tonne fin Chambre syndicale des construc- conjoncture beaucoup plus incer- 1997 ne devait plus débourser que JAPON CORÉE teurs de navires. 1998 aura été FRANCE EUROPE taine et « pas du tout triompha- 4,5 dollars un an après. Autant de pour les chantiers navals français OCCIDENTALE liste » du transport maritime pro- moins pour l’armateur tranpor-
un excellent cru, et 1999 se pré- 7 930 prement dit, selon l’expression teur.
sente bien. L’an dernier, les entre- 453 d’Edouard Berlet, délégué du Les armateurs de ferries sur la
prises ont engrangé pour 6 688 Comité central des armateurs de Manche ou la Méditerranée et les 6 299
453 000 tonnes brutes compensées 6 116 France (CCAF), qui réunit son as- croisiéristes (il en existe quelques 5 857 5 869
(tbc) de nouvelles commandes au 5 519 semblée générale le 31 mars. Pour uns encore sous pavillon français, lieu de 237 000 en 1994, les Pays- 5 238 la première fois depuis quinze ans, comme la Compagnie des îles du
Bas 816 000, l’Italie 1 million, l’Alle- 4 487 le volume des marchandises trans- Ponant, créée à l’initiative de 4 151 4 101 4 113 237
magne 1,3 millions. L’euphorie 3 731 portées dans le monde en 1998 est jeunes officiers) ont, eux, mieux ti- 3 422
gagne globalement l’ensemble de 3 088 en légère baisse, le recul étant par- ré leur épingle du jeu, mais la sup- l’Europe puisque, sur leurs redou- ticulièrement marqué dans les pression prochaine du régime du 115 tables concurrents que sont le Ja- 111 échanges de céréales et de char- duty free (que continue à exiger la 104 pon et la Corée qui régressent ou bon. Les taux de frêt se sont effon- Commission) risque de leur être stagnent, les chantiers européens drés sous l’effet de la crise asia- fatale, les ventes hors taxes pou- ont gagné des parts de marché, 1994 95 96 97 98 1994 95 96 97 98 1994 95 96 97 98 1994 95 96 97 98 tique et de la baisse de production vant représenter jusqu’à 40 % passant en cinq ans de 24 % à 29 % Source : Lloyd's de la sidérurgie japonaise, affec- (c’est le cas chez SeaFrance) du du total mondial. Le carnet de commandes des chantiers navals mondiaux n'a jamais été aussi bien garni depuis vingt ans. Depuis 1990, tant surtout les recettes des arma- chiffre d’affaires total. la production a augmenté en volume de 54 %. L'Europe occidentale tire bien son épingle du jeu face au Japon et à la teurs spécialisés dans les conte- Ce sont ces fragilités que les ar- Corée (alors que la Chine recule), grâce au boom des croisières. Les chantiers asiatiques se spécialisent de plus en plus neurs, les marchandises solides en mateurs devaient exposer mercre- A côté du « modèle dans les pétroliers, les porte-conteneurs et les transporteurs de fret en vrac. vrac et, depuis quelques mois, le di 31 mars au ministre des trans- pétrole. ports, Jean-Claude Gayssot. Ils nazairien », les après mois, des contrats de paque- publique. Une révolution dans la dépendant du ministère de la dé- Louis Dreyfus, par exemple, qui exploitent 210 navires sous pavil- bots de croisière pour des arma- mentalité maritime collective et la fense semble enterrée, les sous- exploite une flotte de 45 navires et lon national et en contrôlent 150 entreprises de taille teurs américano-norvégiens. tradition politico-administrative traitances réciproques et les dé- qui, en 1999, va prendre livraison autres via des filiales étrangères, et Le marché de la croisière aux Ca- française. marches commerciales communes de cinq nouveaux cargos de savent que le gouvernement veut moyenne ont aussi la raïbes et en Méditerrranée, avec Mais à côté du « modèle nazai- faisant, mois après mois, des pro- grande taille ne marquera pas les contraindre à engager la négo- des navires géants, ou plus récem- rien », qui sait aussi se placer sur le grès. d’une pierre blanche 1998. Illustra- ciation sur les 35 heures. « Pour la tête haute ment de taille moyenne, mais de créneau des bâtiments de très La bonne santé des chantiers tion : pour amener une tonne de majeure partie de nos entreprises, très haut de gamme, est en effet haute technologie (pour la re- – que pourrait menacer toutefois charbon des Etats-Unis à Dun- c’est impossible dans la mesure où le plus florissant que jamais et les cherche du pétrole à grande pro- pavillon français est déjà sensible- Si l’on excepte le cas malheureux chantiers français (mais aussi alle- fondeur par exemple), les autres ment plus cher que ses principaux des Ateliers et chantiers du Havre mands, italiens et finlandais) entreprise de taille plus modestes, Aides et chasseurs de primes concurrents européens », indique-t- – dont la déconfiture est due à une tiennent sur ce créneau le haut du ont, elles aussi, la tête haute. A on au CCAF. Trente-cinq heures, gestion insuffisamment rigoureuse pavé. « Tous les navires sans excep- Cherbourg, les Constructions de Institué par le gouvernement Juppé, le système des « quirats » c’est un rajout de 10 % au moins au et à la prise de commande aventu- tion actuellement en commande Normandie ont fait selon les diri- permettait – par des exonérations fiscales avantageuses – à l’inves- surcoût actuel. « Rouvrons complè- reuse de trois navires chimiques pour une exploitation à l’internatio- geants une année 1998 « formi- tisseur maritime d’alléger d’environ 30 % le coût d’acquisition d’un tement le dossier de la compétitivité pour un armateur scandinave et nal doivent être contruits en Eu- dable ». L’entreprise est en négo- navire, neuf ou d’occasion. Ce système a entraîné environ 5,3 mil- du pavillon français et de ses qui, privés d’aides impérieuses de rope », notent les courtiers pari- ciation avec des pays du Golfe, liards de francs de commandes neuves, dont la moitié dans les chan- charges, ajoute-t-on, et l’on pourra l’Etat, devront fermer leurs portes siens Barry Rogliano Sales, dont pour arracher des commandes de tiers français. Supprimé l’an dernier, il a été remplacé par une for- négocier. » Ce qui signifie, pour les en 2000 –, l’ensemble du secteur les analyses font autorité. navires militaires et de surveil- mule de groupement d’intérêt économique (GIE) fiscal qui aboutit, dirigeants, s’aligner sur les législa- peut aborder l’avenir à moyen Au point que Patrick Boissier, le lance, et avec la Grèce qui veut ra- en fin de compte, à un allégement d’environ 20 à 22 %. Le décret a tions en vigueur au Danemark, en terme avec une certaine confiance. PDG de la grande entreprise de jeunir sa marine militaire. été publié au Journal officiel du 30 décembre 1998. Italie ou aux Pays-Bas et qui s’ap- Au début de l’année, en effet, les l’estuaire de la Loire, qui a quator- Ailleurs, chez Piriou par Au 15 mars, indique-t-on de source officielle, la direction générale puient sur une défiscalisation des entreprises avaient au total pour ze paquebots à construire (et qui, exemple, ou Leroux et Lotz, on des impôts avait donné son agrément définitif pour trois navires, salaires des marins, l’exonération 606 000 tbc en commande au lieu en association avec une firme es- emmagasine des ordres de remor- dont un ferry rapide pour les lignes de Corse de la Société Corse Mé- totale des charges sociales et la de 367 000 un an auparavant. Un pagnole est en négociation pour queurs, bateaux de recherche, de diterranée (SNCM) et un tanker pour Pétromarine. Onze autres dos- taxation forfaitaire des sociétés, en chiffre qu’il faut mettre au crédit, plusieurs méthaniers géants), a pu thoniers, ferries rapides. Détail im- siers pour dix-sept navires sont en cours d’instruction, dont trois ou fonction du nombre et de la taille essentiellement, des chantiers de lancer publiquement le pari que portant : la traditionnelle rivalité quatre, précise-t-on, n’ont guère de chances d’être retenus par l’ad- des navires qu’elles exploitent. l’Atlantique (filiale d’Alstom) à dans moins de deux ans, il serait en entre les chantiers civils et la Di- ministration, car ils émanent en fait d’armateurs mal identifiés qui Saint-Nazaire qui annoncent, mois mesure de se passer de toute aide rection des constructions navales ne sont que des chasseurs de primes. François Grosrichard Tristan Vieljeux reprend du service à la tête de CMA/CGM Accor veut accélérer sa croissance mondiale C’EST UN RETOUR qui tient à la comptoirs et de ses dirigeants une le plan concurrent l’avait emporté, « NOUS SOMMES LEADER eu- est plus que jamais à l’ordre du ment significatif de sa situation fi- fois de la résurrection et de la re- connaissance plus approfondie la CGM serait aujourd’hui une petite ropéen et groupe mondial. » Jean- jour : Jean-Marc Espalioux a rap- nancière dès 1996, est redevenu vanche. Tristan Vieljeux, l’un des que les meilleurs des services se- filiale du géant danois Maersk... » Marc Espalioux, président du di- pelé, mardi, que « le développe- bénéficiaire en 1997, et ambitionne tout derniers grands armateurs crets, retrouve depuis quelques S’il a accepté de remplacer rectoire du groupe de loisirs et de ment était le moteur des résultats de redevenir le numéro un euro- français à l’image de ceux qui, en jours une nouvelle jeunesse. Il a Jacques Saadé – toujours indirecte- services Accor, n’a caché ni sa sa- par la taille des réseaux qu’il engen- péen en deux ans alors qu’il reste été nommé le 3 mars président de ment à la tête du groupe à travers tisfaction ni ses ambitions lors de drait, et les économies d’échelle pour l’instant derrière Avis et PORTRAIT la CMA/CGM en remplacement de les membres de sa famille, Ro- la communication des résultats qu’il permettait de réaliser ». C’’est Hertz. En 1998, le loueur a rappor- Jacques Saadé, qui, placé sous dolphe Saadé et Farid Salem –, ce annuels, mardi 30 mars. De fait, ce ainsi qu’en 1998, le groupe a réali- té à chacun de ses deux action- Cet homme de 75 ans contrôle judiciaire, a dû renoncer à n’est « ni par intérêt personnel ni groupe français créé il y a sé un chiffre d’affaires de 36,8 mil- naires (Accor et Volkswagen), a mieux connu tous ses mandats. Il en était depuis par ambition professionnelle, mais trente ans est devenu réellement liards de francs (5,8 milliards d’eu- 231 millions de francs (35 millions l’Afrique que bien huit ans l’intime conseiller. Huit parce que ce groupe, qui a dégagé mondial. ros) et un résultat net (part du d’euros) de résultat opérationnel 200 millions de bénéfices l’an der- des services secrets ans... Au printemps 1991, après le Dans une enquête réalisée au groupe) en hausse de 29,4 % en avant impôts. Il a réalisé un chiffre raid de Vincent Bolloré appuyé par nier après une année 1997 difficile, mois d’octobre 1998, le magazine 1998, à 1,951 milliard de francs d’affaires de 5,24 milliards de un assureur privé qu’il avait pour- ne méritait pas d’être laissé en dés- américain Global Finance le classe (297 millions d’euros). Le bénéfice francs (800 millions d’euros) d’autres temps et autres lieux, tant cru son « indéfectible ami », hérence, explique-t-il. Mais je ne au sixième rang des entreprises net par action (BNPA) a progressé contre 4,3 milliards de francs en firent le prestige maritime de la Tristan Vieljeux avait été dépossé- veux pas me mêler des querelles fa- globales, toutes catégories de 28,1 %, à 8,3 euros (54,3 francs). 1997. Norvège ou de la Grèce, revient dé de son entreprise familiale, Del- miliales des actionnaires et des pro- confondues, derrière DHL, Sea- L’endettement net fin 1998 s’élève Cette mondialisation affichée a aux affaires après une longue se- mas-Vieljeux, numéro un du trans- cédures judiciaires, et je n’en dirai gram, Glaxo, Northern Telecom et 1,834 milliard d’euros, soit une un coût : le groupe a consacré mi-éclipse. Il prend la barre du port sur la côte d’Afrique, dont les pas un mot ». ABB, mais devant Avon, IBM ou baisse de 806 millions d’euros par 4,8 milliards de francs (735 mil- groupe franco-libanais CMA/CGM, cargos depuis plus d’un siècle ar- Lufthansa. Aucun autre groupe rapport à fin 1997. lions d’euros) à son développe- première compagnie de lignes ré- boraient au flanc de leurs chemi- DE LA CINQUIÈME GÉNÉRATION français n’apparaît dans les vingt ment en 1998. Sur les deux der- gulières française avec plus de nées la roue de Mulhouse sur fond Se souvenant bien de la funeste premiers du classement. Celui-ci a L’EUROPE, POUR MOITIÉ nières années, dix-huit bureaux de 8 milliards de francs de chiffre d’af- bleu ciel. année 1991, des trahisons, des été fait selon les critères suivants : Les objectifs de Jean-Marc Espa- ventes internationaux sur quatre faires, qui s’est hissée l’an dernier Ce fut à l’époque une victoire du coups bas, des doubles jeux fami- le nombre de salariés en dehors du lioux visent à renforcer à court continents ont été ouverts et au 4e rang européen. capitalisme financier sur le capita- liaux, il ne pense qu’à la stratégie pays d’origine, la présence directe terme la suprématie européenne 10 000 ordinateurs ont été installés A 75 ans, cet homme à l’élégance lisme familial et historique, dont du groupe. « Il faut qu’il grandisse dans les autres pays ainsi que et à consolider le leadership mon- permettant la connexion de très britannique qui a fréquenté jamais le protestant rochelais ne se encore pour devenir le troisième en d’autres critères portant sur l’im- dial afin d’ acquérir à terme une 1 540 hôtels du groupe dans le tout ce qui compte, de Hongkong à remit. Un peu la bataille des tru- Europe, par acquisitions, rapproche- portance du chiffre d’affaires hors position de leader dans l’hôtellerie monde. Bergen, dans le Gotha de l’arme- cages contre celle de la parole don- ments, accords de partenariats ou du pays d’origine. Cette enquête a haut et milieu de gamme. Le Si l’entreprise est globale, cer- ment mondial et qui a eu de née. Depuis, il rongeait son frein. fusions avec d’autres. » L’endette- également été effectuée secteur groupe qui gère 2 646 hôtels dans tains obervateurs remarquent qu’il l’Afrique où étaient installés ses Mais il avait vite retrouvé du ser- ment a diminué de 300 millions en par secteur. Avec 120 000 collabo- le monde projette d’en ouvrir 457 n’y a pas encore d’offre commer- vice discret auprès de Jacques Saa- 1998, la trésorerie est « à l’aise ». rateurs dans 140 pays, Accor est là nouveaux en trois ans dont la moi- ciale mondiale. La globalisation dé, patron de la CMA, favorisant La fusion entre CGM et CMA est encore en tête devant Hilton, Carl- tié dans le segment économique et s’applique au haut de gamme, l’accès de l’homme d’affaires le- effectivement prévue pour juin, et son Hospitality, Four Seasons et l’autre moitié dans le secteur af- mais le segment économique reste vantin aux arcanes administratives si le trafic des Antilles est chahuté Ritz-Carlton. faires et loisirs. Ces projets encore épargné par la globalisa- et politiques compliquées de la par les grèves et le dumping de Les différentes acquisitions concernent l’Europe, toujours tion. En outre qu’il y a-t-il de marine marchande française. Maersk, « allié des Américains dans d’Accor au cours des dernières an- pour moitié et les autres pays commun entre un salarié Europcar Il prendra même à titre person- la guerre de la banane », CMA/ nées, ou les joint-ventures passés, (Amérique du Nord 12 %, Amé- à Francfort et un salarié de Ticket- nel une participation symbolique CGM gagne beaucoup d’argent démontrent qu’Accor est depuis rique latine 21 %, Afrique - Moyen- Restaurant à San Paolo ? dans l’entreprise que contrôlent dans l’océan Indien, sur les lignes longtemps convaincu qu’être eu- Orient 11 % et Asie - Pacifique 5 %). Le groupe semble pourtant vou- Jacques et son frère cadet Johnny. d’Extrême-Orient, en Chine et veut ropéen ne suffit plus. Il a repris en Sur les autres métiers du loir palier cette carence en créant Et, lorsque la CGM sera mise en se développer dans le Pacifique. 1990 la chaîne Motel Six aux Etats- groupe, Accor va engager « une une culture de groupe et en déve- vente en 1996, il œuvrera à côté du Avec son fidèle lieutenant depuis Unis, s’est associé avec le groupe véritable mutation » du métier des loppant des synergies intermétiers socialiste Jean-Yves Le Drian, an- plus de dix ans, Alain Wils, direc- Carlson dans les agences de agences de voyage pour améliorer par l’instauration de nouveaux cien secrétaire d’Etat à la mer, pour teur général de la CGM, le descen- voyages en 1993 ou plus récem- leur rentabilité. Enfin, Europcar partenariats avec des groupes que le dossier de la CMA soit rete- dant de la cinquième génération ment, a profité de la dépréciation repart à la conquête du marché comme Air France, la SNCF, Ame- nu. « Si notre plan de reprise a été des Vieljeux affiche « de grandes des actifs asiatiques pour monter européen et vise désormais la rican Express, le Crédit lyonnais, choisi, c’est parce qu’il était le plus ambitions » et se dit « totalement en puissance dans leur filiale mi- création d’un réseau, lui aussi, Danone, France Télécom ou Cege- crédible comme projet d’entreprise, confiant pour les réaliser ». noritaire Accor Asie Pacifique mondial. Longtemps considéré tel. assure-t-il. La CMA n’a bénéficié (AAPC). comme un fardeau pour le groupe, d’aucun privilège d’aucune sorte. Si F. Gr. Ce développement international Europcar a amorcé un redresse- François Bostnavaron LeMonde Job: WMQ0104--0024-0 WAS LMQ0104-24 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0423 Lcp: 700 CMYK
24 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 ¼ ENTREPRISES Avoirs juifs : La BNP présente les scénarios de son offensive sur SG Paribas la France La publication, mercredi 31 mars, des deux notes d’information visées par la Commission des opérations de Bourse intervient sur l’offre de la BNP donne le coup d’envoi à une bataille boursière qui s’annonce acharnée Les deux notes d’information visées par la 31 mars. Les offres sont de quinze actions tefois pas se presser pour prendre leur déci- tionnaires doivent décider d’échanger leurs devant la justice Commission des opérations de Bourse sur les BNP pour sept Société générale, et de onze sion. Les banques concernées vont multiplier titres contre une autre action, c’est-à-dire offres publiques d’échange (OPE) lancées par BNP pour huit Paribas. L’offre de la Société les campagnes de publicité pour défendre le contre une participation dans une autre en- la BNP sur les actions de la Société générale générale sur Paribas court toujours. Les por- bien-fondé du ou des projets qu’elles pro- treprise. Cela suppose qu’ils aient confiance américaine (SG) et de Paribas ont été publiées mercredi teurs d’actions SG et Paribas ne doivent tou- posent. Le principe d’une OPE est que les ac- dans le projet des dirigeants de ce groupe. AU NOM du gouvernement À COMPTER de la publication, d’agences multi-enseignes, conser- cet aspect du projet a été moins qui concerne la banque de gros et b Des parités serrées français, le ministère des affaires mercredi 31 mars, des deux notes vant à la fois les marques Société travaillé que le rapprochement de marchés, la BNP précise que La notice COB donne des élé- étrangères a demandé à la justice d’information visées par la générale et Sogénal, Crédit du BNP-Société générale. Il est d’ail- « les activités de banque d’affaires ments détaillés sur la prime que américaine de se déclarer in- Commission des opérations de Nord, BNP et Banque de Bretagne. leurs le plus critiqué : il n’existe pas et de marchés de la BNP seront rap- sont susceptibles de recevoir les ac- compétente et de se dessaisir des Bourse (COB), les offres publiques Cette banque, qui serait proche du ou peu d’exemples à travers le prochées de celles de Paribas, qui tionnaires de la Générale et de Pa- poursuites judiciaires engagées d’échange (OPE) lancées par la Crédit agricole en parts de marché, monde de banque ayant eu une conservera l’enseigne Paribas. Au ribas s’ils répondent à l’offre de la contre sept banques françaises et BNP sur les actions de la Société aurait 4 700 agences, 18 % de la stratégie multimarque réussie dans sein du nouveau groupe, une seule BNP. Pour les actionnaires de Pari- deux succursales françaises de générale (SG) et de Paribas, sont clientèle de particuliers en France la « banque de gros ». Certains ob- entité exercera donc les métiers de bas, la prime est forte : selon les banques étrangères dans le dossier ouvertes. Parallèlement, l’offre de et plus de 25 % de parts de marché servateurs soupçonnent la BNP de fusions et acquisitions, l’activité ac- critères, elle varie entre 15 % et des biens juifs confisqués. A la de- la Société générale sur Paribas sur les PME. vouloir céder Paribas à terme. tions, l’activité de taux et de change, 33 %. Pour ceux de la Société géné- mande des banques françaises, no- court toujours. Un tel schéma de rapproche- b Le premier plan industriel les financements structurés », ce qui rale, le jeu est plus serré : l’échange tamment de l’Association française Les porteurs d’actions SG et Pa- ment, précise la banque, « n’en- alternatif : un rapprochement ne diffère guère du projet Société d’actions Société générale contre des banques (AFB), le gouverne- ribas ne doivent toutefois pas se traîne pas de réduction significative BNP-Société générale générale. A ceci près que les des actions BNP peut se traduire ment français a remis un mémoire presser pour prendre leur décision de la présence commerciale ». SBP Au cas où, seule l’offre de la équipes de la BNP dans ces do- par une décote pour les action- devant la juridiction américaine lui d’apporter leurs titres à l’une ou mettra en commun les outils infor- BNP sur la Société générale réussi- maines étant souvent moins étof- naires de la Société générale, si l’on demandant de « se dessaisir de ces l’autre offre. Ils ont le temps de la matiques et les capacités de re- rait, la nouvelle banque aurait un fées que celles de la Générale, les prend comme référence les cours affaires ». Il indique que les procé- réflexion. Un temps que les cherche des trois banques. Elle pôle services bancaires spécialisés équipes de Paribas pourront avoir les plus hauts des douze derniers dures engagées « mettent en jeu les banques concernées mettront à s’appuiera aussi sur le Cetelem, la moins puissant, privé du Cetelem, le beau rôle dans la nouvelle mois (-18 %) ou même la moyenne intérêts légitimes de la République profit pour leur expliquer en détail filiale de Paribas spécialiste du cré- mais pourrait mettre en œuvre le banque. de cours des douze derniers mois française » et « compromettent les le bien-fondé du ou des projets dit à la consommation et très per- rapprochement des réseaux b Une rentabilité identique (-0,6 %). Par rapport au cours de initiatives prises pour aboutir à un qu’elles proposent. La BNP ouvre formante, qui compte plus de d’agences en France. La stratégie pour les trois projets clôture le 9 mars, date du dépôt de règlement global ». Ces plaintes ont le bal avec une notice COB d’une 9 millions de porteurs de cartes, en de l’ensemble banque de gros et Le paradoxe des trois projets l’offre, la prime est de 14 %. été déposées en décembre 1997 et soixantaine de pages. La Société lui assurant une « autonomie de de marchés serait plus simple. «Le présentés par la BNP à ses action- b Des engagements sociaux décembre 1998 concernant des générale et Paribas vont lui ré- gestion » et en accélérant « son dé- projet industriel devrait se traduire naires et à ceux de la Société géné- peu détaillés biens et avoirs bancaires possédés pondre à l’issue de leurs conseils veloppement à l’étranger ». sur la période 1999-2002 par une rale et de Paribas est qu’ils per- La BNP a dit qu’elle préciserait par des personnes juives entre du 6 avril. En matière de banque pour les amélioration des résultats essentiel- mettent tous d’afficher un même ses engagements sociaux dans la 1940 et 1942. Dans cette bagarre d’arguments, grandes entreprises et les marchés, lement par économie de coûts s’éle- objectif de rentabilité, à savoir notice COB. La promesse est tenue de projection de résultats, de le projet industriel de la BNP reste vant en fin de période et avant im- « une croissance moyenne du béné- mais de façon succincte, la note se comparaisons internationales, il ne double : il s’appuie d’un côté sur le pôt de 900 millions d’euros en année fice net par action à l’horizon 2002 contentant d’une phrase dans le sera pas facile aux détenteurs de rapprochement des équipes de la pleine ». de près de 15 % par an ; un accrois- projet SBP. La nouvelle banque Grève en demi-teinte titres de se faire une opinion. C’est Générale et de la BNP et de l’autre b Deuxième alternative : une sement du rendement des fonds s’efforcera d’« abaisser les points pourtant essentiel : les action- sur le maintien d’une filiale auto- fusion BNP-Paribas (BP) propres pour atteindre plus de 16 % morts en optimisant les organisa- naires ne choisissent pas entre une nome, Paribas. Ce projet est le plus difficile à en 2002 ». En matière de prévi- tions » tout en assurant « une ges- à France Télécom action et une somme d’argent. Le La BNP indique : « ce sera au défendre pour la BNP car c’est ce- sions, les chiffres semblent avoir tion prévisionnelle de l’emploi qui principe d’une offre publique management et aux équipes de Pari- lui qui se rapproche le plus de SG- une certaine souplesse. permette d’adapter en permanence L’APPEL À LA GRÈVE lancé par d’échange pure est qu’ils doivent bas d’élaborer leur stratégie et leur Paribas. La banque doit donc dé- Dans les trois projets, la BNP les effectifs aux besoins de l’entre- l’ensemble des organisations syn- décider d’échanger leurs titres projet d’entreprise ». Ce qui ré- montrer qu’elle peut mieux faire, prévoit de donner la prééminence prise sans recourir à des départs dicales à France Télécom le contre une autre action, c’est-à- sonne comme un appel du pied notamment en rapprochant le Ce- aux activités les moins risquées contraints en France ». Aucun autre 30 mars (Le Monde du 31 mars) n’a dire contre une participation dans aux équipes de Paribas qui n’ap- telem de son réseau, tout en pré- (banque de détail et gestion d’ac- détail n’est donné. été que modérément suivi. La di- une autre entreprise. Cela suppose préciaient pas celles de la Société servant son autonomie. Ce n’est tifs) plutôt qu’à la banque d’inves- rection a comptabilisé 29,7 % de qu’ils aient confiance dans les diri- générale et semble montrer que pas fait dans la note COB. En ce tissement. Sophie Fay grévistes. Si les syndicats geants de ce groupe et dans leur contestent ces chiffres et évaluent projet. la proportion de grévistes entre L’objectif de la BNP en lançant 35 % et 40 %, ils reconnaisent – à sa double offre est de réussir le l’exception de la CGT – que la mo- mariage de trois banques, pour Une bataille publicitaire de 100 millions de francs bilisation a été moins forte qu’es- créer SBP. C’est le projet qu’elle LA BATAILLE publicitaire est engagée. A pour expliciter notre offre, dire qu’il y va de nale, ainsi que dans les hebdomadaires na- péré. Celle-ci a été plus faible en détaille le plus dans ses notes COB. la rafale de doubles pages que la Société gé- l’intérêt national, de l’intérêt pour l’emploi, de tionaux grand public et spécialisés. Rien de Ile-de-France – bastion de SUD et Mais comme il n’est pas exclu que nérale et Paribas ont publié dans la presse l’intérêt pour les entreprises et leurs salariés, tel que le papier pour ce type de communi- de la CGT – que dans les régions son offre ne réussisse que sur l’une quotidienne nationale et dans les hebdoma- enfin de l’intérêt pour les clients », détaille cation, s’accordent les deux agences de pu- dominées par les syndicats réfor- des deux banques, elle présente daires financiers, en deux vagues distinctes, Stéphane Fouks, responsable d’Euro RSCG blicité. « La presse est un média d’argument, mistes. Pour la CGT, France Télé- également deux projets alternatifs. depuis le jeudi 25 mars, répond la première Corporate. d’explication », explique M. Le Bret. com « doit maintenant négocier (...) b Le plan industriel central : salve de la BNP : trois pages en quadrichro- Il se dit « assez stupéfait de la publicité SG- Chacun se réservera d’élever le ton, sur et le gouvernement peut et doit in- un mariage à trois pour créer mie dans les journaux du mercredi 31 mars. Paribas, qui traduit une posture défensive », et des « médias d’impulsion » comme la radio, tervenir pour qu’il en soit ainsi ». SBP Euro RSCG Corporate, l’agence publicitaire précise que la BNP « ne sera pas dans le re- lorsqu’il faudra agir sur le comportement SUD ajoute dans un communiqué La BNP veut créer « un groupe de la BNP, n’attendait que le visa de la gistre de l’agressivité ». Il est vrai que la pre- des actionnaires. Un spécialiste de la que la direction « doit prendre la bancaire, puissant et autonome, de Commission des opérations de Bourse mière parution de la campagne SG-Paribas a communication financière compare la ges- mesure du mécontentement du per- dimension mondiale, à base euro- (COB) pour déclencher sa campagne en fa- fait gloser : le slogan « le raid et la réalité » tion de ce type d’opération à une campagne sonnel ». péenne ». Il disposera d’un réseau veur de la création de « la première banque s’étalait sur deux pleines pages des quoti- électorale : « Il faut arriver à l’efficacité maxi- européenne ». diens, au matin de l’offensive de l’OTAN sur male au moment où l’électeur entre dans l’iso- Dès le lendemain, SG-Paribas devrait re- la Serbie. loir. » Chaque actionnaire, chaque titre prendre l’offensive, avec de nouveaux argu- comptera, au moment où il faudra trancher ments. Ce n’est qu’un début. « Nous nous BRAS DE FER DANS LA PRESSE ÉCRITE la plus grosse opération financière du siècle inscrivons dans une bataille de très long Pourtant, l’agence compte poursuivre sur en France. terme », affirme Hugues Le Bret, Euro RSCG la même ligne : une page de gauche réservée La débauche de publicité devrait faire l’af- Omnium & associés, l’agence qui conduit le au projet de la BNP « avec des visuels angois- faire de la presse écrite, qui se souvient avec plan média de la Société générale et de Pari- sants », une page de droite consacrée au délice de la surenchère entre Promodès et bas. Selon lui, les campagnes devraient se projet SG-Paribas pour « montrer une réalité Casino, ou de la bataille Schneider-Télémé- succéder dans les journaux, au minimum en construction ». Dans un premier temps, canique dix ans plus tôt. Personne ne sait jusqu’à la mi-juin, plus sûrement jusqu’à la avec l’image d’une boule dans un jeu de combien de temps durera le bras de fer mé- mi-août, voire octobre ou novembre. quilles, Hugues Le Bret a voulu « identifier la diatique entre les banques françaises, mais L’objectif de chacun est de convaincre un BNP comme championne du monde de la pa- déjà les spécialistes estiment qu’il coûtera maximum d’actionnaires au moment où ils gaille ». Le prochain visuel devrait « insister l’équivalent d’une campagne de privatisa- devront échanger leurs titres. La BNP s’ef- sur le caractère flou » du projet adverse. tion, c’est-à-dire entre 80 et 100 millions de force de rassurer sur ses intentions. Elle s’y Pour éviter toute contestation, les deux francs (12,2 et 15,2 millions d’euros). Un in- est employée dans un premier temps par une protagonistes font scrupuleusement viser vestissement très relatif eu égard aux campagne à la radio, dans un remake du leur annonces par la COB, avant toute publi- 100 milliards de francs (15,2 milliards d’eu- « Café de l’Europe » où deux consomma- cation. En 1997, celle-ci s’était émue de cer- ros) que le mariage de la Société générale et teurs – Jacques et René – discutaient des tains arguments employés par Rallye et Pro- de Paribas représente pour les marchés et avantages de la monnaie unique. modès dans l’OPA contre Casino, et avait dû aux 200 milliards (30 milliards d’euros) sur Cette volonté pédagogique se retrouve rappeler les raiders à plus de retenue. lesquels porte l’opération de la BNP. dans les publicités presse destinées au grand L’essentiel de la communication se fera public : « Nous ferons une série d’annonces sur la presse quotidienne nationale et régio- Jean-Jacques Bozonnet Discussions décisives pour le rachat d’Arco par BP Amoco
LE CONSEIL d’administration tué et opérationnel depuis le pre- Amoco, elles sont de l’ordre de ment, de ses mines de charbon aux de BP Amoco devait se réunir à mier janvier, et ses 3 000 respon- 2 milliards de dollars par an. Alors Etats-Unis et en Australie. Le Londres, le mercredi 31 mars, pour sables ont déjà été nommés ou que cet objectif devait être atteint groupe a également cédé son acti- entériner le projet de rachat de la renommés », a indiqué mardi Mi- dans les deux ans, il le sera plus ra- vité chimique. La compagnie amé- compagnie américaine Atlantic chel de Fabiani, président de BP pidement, dès le premier trimestre ricaine, qui s’est offert l’année der- Richfield (Arco), qui avait de son Amoco Europe et de la filiale fran- 2000, a indiqué M. de Fabiani. nière son concurrent Union Texas côté convoqué son propre conseil çaise. Il a souligné la volonté du Petroleum pour 3,3 milliards de le même jour, à Los Angeles. Cette groupe de devenir rapidement une « LEADER DANS CHAQUE MÉTIER » dollars, est fortement présente, information venant des milieux compagnie offrant tous les ser- « Ce n’est pas uniquement la par son réseau de stations ser- d’affaires n’était pas commentée vices dans le monde entier. taille qui compte, il faut être le lea- vices, dans les États d’Arizona, de au siège du groupe. Cette stratégie justifie la poli- der dans chaque métier pour influer Californie, du Nevada, de l’Ore- Les analystes s’attendaient à une tique d’acquisitions, qui permet sur la transformation et l’évolution gon, et de Washington. Elle dis- annonce rapide de ce mariage qui des économies de coûts et ren- de cette industrie » a souligné pose également de raffineries. aboutirait à la création d’un leader force les positions du groupe. Ain- M. de Fabiani. « Des discussions Mais son atout en amont réside mondial, au coude à coude avec si, dans la pétrochimie en Europe, sont en cours » avec Arco, confir- dans sa position en Alaska, où elle l’américain Exxon-Mobil et devant BP reconsidère ses accords avec mait-il sans donner plus de détail. détient d’importantes réserves de l’anglo-néerlandais Shell. La tran- Elf Atochem . Les deux groupes Pour les banques d’affaires, cette pétrole et de gaz naturel. saction reposant sur un échange sont partenaires dans Appryl, un fusion avec la septième compagnie Si la fusion s’opérait avec BP de titres avoisinerait les 25 à filiale détenue à 51 % par le fran- pétrolière américaine se justifie Amoco, le nouveau groupe fusion- 27 milliards de dollars (23,5 mil- çais et à 49 % par le groupe britan- par la complémentarité qu’elle ap- né contrôlerait les trois quarts de liards d’euros). Comme pour la nique, pour produire une matière porte à BP Amoco. Les effets se- la production de pétrole dans cette précédente acquisition, celle de plastique, le polypropylène. L’inté- raient bénéfiques, tant du point de région. Les synergies seraient alors l’américain Amoco effectuée du- gration d’Amoco remet en cause vue des coûts que des implanta- immédiates et rapides, répondant rant l’été 1998, la volonté des diri- cet équilibre, puisque le groupe tions. ainsi aux objectifs que s’est fixés le geants de BP serait d’aller très vite américain dispose d’une unité de Implantée à Los Angeles (Cali- groupe britannique dans sa course tant dans la négociation que dans production importante près d’An- fornie), Arco s’est recentrée depuis à la taille. la réalisation de la fusion. vers. Quant aux économies de quelques mois sur l’activité pétro- « Le groupe BP Amoco est consti- coûts attendues de la fusion avec lière en se désengageant, notam- Dominique Gallois LeMonde Job: WMQ0104--0025-0 WAS LMQ0104-25 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:03 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0424 Lcp: 700 CMYK
25 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999
DÉPÊCHES a TÉLÉCOMMUNICATIONS : une panne a affecté le satellite Eutelsat II-F4, mardi 30 mars, a Le capital-risque anglo-saxon s’intéresse aux médias français annoncé le consortium européen de satellites. « Un incident excep- Après l’afficheur Giraudy et la radio Skyrock, des journaux comme « Le Figaro » retiennent l’attention tionnel » a interrompu pendant plus de cinq heures les retransmis- des fonds d’investissement, qui considèrent l’Hexagone comme un tremplin pour le reste de l’Europe continentale sions, notamment celles de l’Agence France-Presse (AFP) et LONDRES Un domaine d’activité large et tanniques par Cinven (IPC maga- continental reste, lui, à exploiter. La créneau porteur et éviter en parti- de Reuters. Les services effectués de notre correspondant diversifié, de gros besoins en capi- zines) ou par Advent International France est un tremplin idéal pour culier le secteur audiovisuel, trop par ce satellite, en orbite à 7 de- à la City taux, des rendements attractifs (HMV Médias), elles apparaissent les pays voisins comme l’Allemagne, compliqué sur le plan politique », grés est, doivent être transférés, à Le marché français des médias pour les investisseurs et des comme un amuse-gueule. «Les au potentiel considérable, l’Italie, et explique Robert Boyle, expert du la mi-mai, sur Eutelsat W3 dont le intéresse les fonds de capital-in- économies d’échelle : tels sont les plus grosses opérations en Europe dans une moindre mesure l’Es- secteur pour Price Waterhouse lancement est fixé au 12 avril. vestissement anglo-saxons. La principaux arguments avancés par continentale restent à venir », pré- pagne ». Acheter des compagnies Coopers. A l’appui de sa prudence, a MULTIMÉDIA : La Charente vente de la radio Skyrock et de ces financiers, dont la mission vient un banquier d’affaires. de médias de taille similaire afin il cite l’érosion constante de la va- libre prend 20 % d’une société l’afficheur Giraudy à Morgan consiste à racheter des entreprises Comment expliquer qu’après les de développer des synergies dans leur à l’actionnaire créée par les spécialisé dans l’animation en Grenfell Private Equity et l’offre cotées en Bourse, sous-évaluées, opérateurs de télécoms, d’Internet un marché unique : telle est la tac- groupes médiatiques mondiaux 3D, XD Productions. Cette entre- de participation dans le capital du dégageant de faibles profits, ou et de software, ce soit au tour des tique suivie par les fonds d’inves- entre 1995 et 1997, conséquence prise, créée par Jacques Peyrache, Figaro déposée par le Carlyle Eu- des sociétés privées mal gérées. compagnies de capital−risque de tissement agissant à l’horizon notamment d’erreurs de gestion va s’implanter à Angoulême pour ropean Fund et Charterhouse De- L’objectif de MGPE, une filiale au- s’aventurer dans un monde mé- pan-européen. dans la course à la taille. réaliser, avec l’aide du pôle image velopment Capital s’inscrivent tonome de la Deutsche Bank, est diatique qu’elles ne connaissent Autre point noir en France aux du conseil général de Charente, un dans la stratégie pan-européenne de revendre avec gros bénéfice ces pas ? D’abord, la recette qui a fait ÉROSION yeux des experts londoniens, l’in- studio d’animation, le Cyber- de ces spécialistes de l’ingénierie entreprises revigorées dans les merveille dans des secteurs tradi- Par ailleurs, la concentration fluence des pouvoirs publics, qui Dôme, qui permettra de réaliser financière et des opérations avec trois ou cinq ans. tionnels – contrôle du conseil croissante des grands groupes eu- fourrent leur nez dans les affaires des dessins animés selon un pro- effet de levier. d’administration, stimulants fi- ropéens sur leurs métiers de base de presse, le poids des syndicats et cédé de capture des mouvements. « Notre objectif est de créer un AMUSE-GUEULE nanciers pour les dirigeants, style et les impératifs d’augmenter la les corporatismes de tout poil. En- a IMPRIMERIE : Quebecor a an- nouveau groupe médiatique en Les fonds américains et britan- de gestion à la japonaise où mana- valeur à l’actionnaire les amènent fin, comme le montre l’exemple de noncé, lundi 29 mars, l’acquisition France. S’implanter dans le do- niques qui ont récemment appro- gers et employés travaillent côte- à vendre les activités périphé- Skyrock, une station rap agressive, du groupe Cayfo, « la deuxième maine de l’affichage ou de la radio ché Le Figaro dans le cadre de son à-côte – sont facilement transpo- riques, en particulier les médias. concilier créativité et profits n’est plus importante imprimerie d’Es- est plus facile que dans la presse projet de recapitalisation sables dans le secteur tertiaire, en Enfin, les taux d’intérêt bas faci- pas évident. « On travaille avec la pagne ». Selon le groupe canadien, écrite ou l’audiovisuel. Les synergies confirment cet intérêt des flibus- particulier dans les médias. litent les opérations des fonds direction de Skyrock afin de créer cela « marque le début d’une diver- entre stations de radio et marché de tiers de la finance. Partenariat créé Secundo, comme l’indique Chris d’investissement financées par la une entreprise avec laquelle les pu- sification stratégique vers le marché l’affichage sont nombreuses » : à en 1987 et basé à Washington, Ward, du bureau De- dette plutôt que les fonds propres blicitaires se sentent à l’aise, comme européen du livre ». écouter Scott Lanphere, le direc- Carlyle Group ne s’était jamais loitte & Touche, « pour le capital- ne concourent à cet engouement. c’est le cas de MTV. Mais notre ob- a PRESSE : l’éditeur britannique teur de Morgan Grenfell Private aventuré jusque-là dans les mé- risque, l’Europe est un marché Sur le papier, la France offre jectif n’est certainement pas de cen- Emap a annoncé, mardi, le lance- Equity, qui a négocié l’acquisition dias. Pour sa part, filiale du CCF, moins complexe que les Etats-Unis. donc toutes les garanties aux surer la station », insiste Scott Lan- ment, en juin, d’un magazine men- de la station de rap Skyrock et de Charterhouse s’est limité jusqu’à Vu le peu d’opportunités existantes, fonds de capital-risque. Dans les phere, de Morgan Grenfell, qui se suel masculin intitulé FHM (For l’afficheur Giraudy avec le groupe présent à quelques opérations les entreprises américaines de mé- faits, plusieurs obstacles se présente comme l’homme du Him Magazine). Ce « mensuel gé- Lagardère, le secteur des médias ponctuelles dans cette activité au dias sont actuellement surévaluées. dressent sur leur route. « En raison « juste milieu ». néraliste », selon Emap, visera par- en France, c’est en quelque sorte Royaume-Uni. Quant aux transac- Le marché britannique, trop mûr, des problèmes de réglementation en ticulièrement les hommes entre 18 l’eldorado sur un plateau. tions réalisées dans les médias bri- va dans le même sens. Le marché France, il faut se spécialiser sur un Marc Roche et 35 ans. Le Livre CGT empêche la parution des journaux parisiens du groupe Hersant LE FIGARO, France-Soir et Paris- dernier, garantissant un avenir Turf n’ont pas paru, mercredi pour tous les titres, les sites, les em- 31 mars, à la suite d’un arrêt de plois et les accords collectifs », et il travail des ouvriers du livre CGT a appelé à un rassemblement des des trois titres parisiens du groupe salariés de la presse parisienne, Hersant. Le Syndicat du livre pro- mercredi, devant les locaux du Fi- teste contre la vente de France- garo. Soir pour un franc symbolique à Les rotativistes et les correc- Georges Ghosn. Depuis l’annonce teurs ne se sont pas associés au de ce projet de cession en comité mouvement de grève. Ils sou- d’entreprise, le 17 mars, une partie haitent parvenir à un accord avec de bras de fer s’est engagée entre M. de Chaisemartin, s’il s’engage à les salariés de France-Soir et le assumer ses responsabilités en cas Syndicat du livre d’une part, et de difficultés à France-Soir pen- Yves de Chaisemartin, président dant un an. Ils n’excluent pas de de France-Soir et de la Socpresse, rencontrer M. Ghosn. d’autre part. Un nouveau comité d’entreprise TROIS HYPOTHÈSES – le quatrième en quinze jours – La Fédération du livre CGT (Fil- est prévu vendredi 2 avril, avant le pac) demande une réunion extra- conseil d’administration, déjà plu- ordinaire du comité de groupe sieurs fois repoussé, qui doit enté- Socpresse, afin d’examiner «la riner la cession. M. de Chaisemar- vaste opération de restructuration » tin a remis, lundi 29 mars, au en cours au sein du groupe Her- comité d’entreprise la série de do- sant et qui touche actuellement cuments qu’il lui demandait. Ils les journaux de l’Ouest et Nord- sont actuellement examinés par Eclair. Le syndicat exige « une réu- l’expert-comptable du CE. Le per- nion d’urgence » des syndicats pa- sonnel s’inquiète du manque de tronaux de la presse et demande à transparence autour des investis- être reçu par le premier ministre. seurs prêts à soutenir Georges La Filpac n’exclut pas des actions Ghosn, qui a annoncé qu’il voulait sur d’autres titres du groupe. consacrer 153 millions de francs à Yves de Chaisemartin a tenté de la relance du quotidien. Yves de rassurer les représentants du Syn- Chaisemartin, pressé par ses ban- dicat du livre CGT sur l’avenir du quiers, veut aller vite. Il avait ini- groupe en confirmant sa volonté tialement annoncé qu’il ne serait de développer Le Figaro et d’in- plus propriétaire de France-Soir vestir dans les imprimeries pari- après le mois de mars. siennes du groupe. Le projet de Il a confirmé aux représentants recapitalisation du quotidien de la du Syndicat du livre, lundi, que rue du Louvre est en cours ; trois son groupe ne pouvait plus se per- hypothèses sont à l’étude, a-t-il mettre de soutenir France-Soir, expliqué au syndicat : une ouver- qui a perdu 120 millions de francs ture à plusieurs investisseurs mi- en 1998 et pour lequel est prévue noritaires, une entrée en Bourse la même perte en 1999. Le Livre a en 2001, un projet avec des fonds confirmé sa demande que France- d’investissement anglo-saxons qui Soir reste dans le périmètre du serait une forme de rachat d’en- groupe Hersant, par le biais d’une treprise par les cadres (LBO). Il a, participation dans le capital du en tout cas, affirmé que le quotidien. Le syndicat – qui avait contrôle du groupe resterait entre jusque-là adopté une attitude plu- les mains de la famille Hersant. tôt réservée – a dénoncé « un re- niement des engagements pris l’an Alain Salles Kirch regroupe ses activités dans la télévision à péage KIRCH SOUHAITE regrouper ses activités dans la télévision à péage pour constituer une « nouvelle marque audiovisuelle », a annoncé, mardi 30 mars, Dieter Hann, gérant du groupe allemand. DF1, bou- quet numérique du groupe, et Premiere, chaîne cryptée désormais contrôlée à 95 % par Kirch, seront réunis et rebaptisés. Le nouveau nom devrait permettre aux téléspectateurs allemands d’oublier l’âpre concurrence qui a longtemps opposé Premiere à DF1. Le groupe pré- voit d’investir 5,7 milliards de francs (869 millions d’euros) pour par- venir à l’équilibre en 2002. Le but est d’abonner un foyer allemand sur cinq d’ici à 2008. Pour l’heure, DF1 et Premiere n’ont pas rempli leurs objectifs : le bouquet compte moins de 300 000 abonnés et la chaîne cryptée n’en rassemble que 1,7 million. Kirch devrait proposer des formules moins chères pour attirer des clients et diffuser de nouveaux programmes pour séduire d’autres tranches d’âge. LeMonde Job: WMQ0104--0026-0 WAS LMQ0104-26 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0425 Lcp: 700 CMYK
26 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 FINANCES ET MARCHÉS
EUROPE
ÉCONOMIE
TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40
RVTQDUW TPTRDIH RIVPDHT
SRRQ RQIP
AFFAIRES les deux géants des TQHV Remontée sache où sont passées ces sommes.
SPVI RPRI
télécommunications, British TPHH (Lire p. 6.)
SIIW RITW
Telecom (BT) THWI du chômage en France
INDUSTRIE et l’américain ATT. a ÉTATS-UNIS : à l’issue de sa réu- RWST RHWV
b PHILIP MORRIS : la compagnie SWVQ LE NOMBRE de demandeurs nion du mardi 30 mars, le comité RUWR RHPU
américaine a été condamnée, mardi SVUR d’emploi a augmenté de 7 900 en monétaire de la Réserve fédérale a
RTQP QWST
30 mars, à verser 81 millions de FINANCE [[[SUTT [[[ [[[février, soit une hausse de 0,3 %, décidé de ne pas modifier le niveau
StF ITpF QIwF RtF ITpF QIwF dollars (75,3 millions d’euros) à la b CRÉDIT FONCIER DE FRANCE : StF ITpF QIwF pour atteindre 2,903 millions de de ses taux directeurs : le taux inter- famille d’un homme mort d’un Daniel Lebègue, directeur général personnes, selon les chiffres pu- bancaire au jour le jour restant à Indices cours Var. % Var. %
cancer après avoir fumé des de la Caisse des dépôts et Europe 10 h 15 f se´lection 31/03 30/03 31/12 bliés par le ministère du travail, 4,75 % et le taux d’escompte à
HDPV SDUH Marlboro pendant une quarantaine consignations (CDC), a déclaré, EUROPE i y y SH QSQPDWV mercredi 31 mars. Le taux de chô- 4,50 %. Cette décision s’appuie sur le
QSQUDP HDIV TDSQ d’années. Le groupe devrait faire mardi, qu’un adossement du CFF EUROPE y SH mage, calculé selon les règles du constat que l’inflation semble maîtri-
QHTDRS HDPT PDUI appel. aux Caisses d’épargne aurait «du EUROPE i y y QPR Bureau international du travail sée et sur l’anticipation d’un ralen-
HDIT SDWP sens ». Mais « la CDC n’a pas EUROPE y TSQ PWSDUR (BIT), est ainsi remonté à 11,5 % de tissement de la croissance écono-
RIVPDHT HDWU TDHU b ENTERPRISE OIL-LASMO : le vocation à devenir actionnaire direct PARIS geg RH la population active, contre 11,4 % mique : la Fed attend une
HDHH FFFF FFFF projet de fusion entre les deux du CFF », a-t-il ajouté. PARIS wshgeg en janvier 1999. « Globalement, la progression du Produit intérieur
PVIPDHR HDVU SDVT compagnies pétrolières PARIS fp IPH tendance à la baisse reste très cor- brut (PIB) comprise entre 2,5 % et
HDHH FFFF FFFF britanniques b BANK ONE : la quatrième PARIS fp PSH recte sur les trois derniers mois », a 3 % pour l’année 1999, contre une
 HDHH FFFF FFFF
d’exploration-production a échoué, banque américaine va supprimer PARIS igyxh wegri déclaré le ministère, qui prévoit croissance de 3,9 % en 1998.
± SQSDRS HDPH HDSR
mardi. 4 700 emplois, soit 5 % de ses AMSTERDAM ei « un petit ralentissement du rythme a L’indice de confiance des
± QPUQDTW HDRH TDVS
effectifs, une conséquence du rachat BRUXELLES fiv PH général de diminution du chô- consommateurs a légèrement
± RVTQDUW HDIR PDUU
b FIAT : le premier groupe à l’automne de First Chicago, a FRANCFORT he QH mage ». La hausse de février a sur- augmenté, à 133,9 points au mois
TPTRDIH HDIV TDRW
industriel italien a annoncé, mardi, indiqué le Wall Street Journal, mardi. LONDRES pi IHH tout touché les femmes de 25 à de mars, selon les statistiques pu-
HDHH FFFF FFFF
des opérations (filiale Comau, achat MADRID ygu igrexqi 49 ans. En revanche, le chômage bliées par le Conference Board, mar-
QTSVHDHH HDQP RDHT
de Pico) qui en feront le numéro un MILAN wsfiv QH des personnes de moins de 25 ans di. « Les consommateurs sont plus op-
± UHRVDTH HDQS IDSU mondial des machine-outils pour RÉSULTATS ZURICH s et le chômage de longue durée ont timistes au premier trimestre de cette l’automobile. Il se renforce aussi a GENERALI : le premier assu- diminué respectivement de 1,1 % annnée qu’ils ne l’étaient à la fin de dans l’assurance (filiale Toro). reur italien a annoncé, mardi, une AME´ RIQUES et de 0,6 %. (Lire p. 9.) l’année dernière », a précisé l’institut. hausse de 68 % de son bénéfice net Pour 48 % des foyers interrogés, il y b ROVER : le groupe automobile consolidé à 1 730 milliards de lires NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR a pléthore d’emplois. Seulement
allemand BMW demande une (893,4 millions d’euros). La Commission 11,8 % pensent qu’il est difficile de
WWIQDPT PRVHDPW
subvention de 180 millions de livres IDHU trouver un emploi.
IHHHE PSIH
(120 millions d’euros) au a SANPAOLO-IMI : le groupe IDIV
T européenne révise
PRRT gouvernement britannique (qui bancaire italien, qui veut racheter IDIT a JAPON : les mises en chantier
proposait 118 millions) pour sauver Banca di Roma, a annoncé, mardi, WVPW de logements au Japon ont chuté
PQVQ
IDIR à la baisse
l’usine Rover de Longbridge, selon un bond de 139 % de son bénéfice WTSP de 9,4 % en février, par rapport à
PQIW
une source proche des négociations. net consolidé en 1998, à 1 760 mil- IDII leur niveau du même mois de 1998, a
WRUS ses prévisions PPST
liards de lires (909 millions d’eu- IDHW annoncé, mercredi, le ministère ja- WPWU
PIWP
b MATRA MARCONI SPACE : la ros). IDHU ponais de la construction. Ce résul-
[[[ [[[ WIPH de croissance
[[[ RtF ITpF QHwF société a signé, mardi, un contrat StF ITpF QIwF tat se situe dans la fourchette haute de 390 millions de francs a BENETTON : le groupe textile RtF ITpF QHwF LA COMMISSION européenne a ré- des attentes des marchés financiers, Indices cours Var. % Var. % (60 millions d’euros) avec l’Agence a annoncé un bénéfice net consoli- Ame´rique 10 h 15 f se´lection 30/03 veille 31/12 visé à la baisse, mardi 30 mars, ses qui prévoyaient un recul compris
spatiale européenne (ESA), pour la dé de 293 milliards de lires pour ´ prévisions de croissance en 1999 entre 9 % et 11 %. En janvier 1999, le ± ETATS-UNIS hy tyxi WWIQDPT HDWQ UDWU
fourniture de Mars Express, premier 1998 (contre 290 milliards en 1997) ´ dans la zone euro et dans l’Union nombre de mises en chantier avait ± ETATS-UNIS 8 SHH IQHHDUS HDUP SDVP
engin purement européen et un chiffre d’affaires en hausse ´ européenne. Pour les onze pays de déjà baissé de 11,2 % C’est le ± ETATS-UNIS xehe gywysi PRVHDPW HDSH IQDIP
d’exploration martienne. Le de 5 %, à 3 834 milliards de lires. la zone euro, la Commission prévoit 26e mois consécutif que cette statis- ± TORONTO i sxhi TSUSDWR IDIS IDQW
financement du programme une progression du PIB de 2,2 %, tique montre un recul de l’activité SAO PAULO fyie IIHPVDHH IDRT TPDST
(980 millions de francs) doit être a BOUYGUES : le groupe de BTP soit 0,4 % de moins qu’à l’automne immobilière. Une phase aussi longue MEXICO fyve PVIDWT HDUI PIDPV
approuvé par la conférence des a annoncé, mardi, une baisse de 1998. Pour les pays de l’Union euro- de marasme est inédite dans l’archi- ± BUENOS AIRES wiev RIWDHP HDVR PDSU
ministres des pays membres de 29,8 % de son résultat net part du péenne (zone euro plus Grande-Bre- pel depuis que des statistiques SANTIAGO se qixiev IITDVQ HDRH SIDUQ
± RHUPDSI RDVI IRDWT l’ESA, prévue en mai. groupe en 1998 à 530 millions de CARACAS gesev qixiev tagne, Danemark, Suède et Grèce), existent sur cette question (1950). francs (81 millions d’euros), pour la croissance devrait être encore plus b MITSUBISHI ELECTRIC : le un chiffre d’affaires de 97 mil- faible : 2,1 %, contre les 2,4 % prévus a CHINE : les négociations entre groupe japonais a annoncé, liards. Selon le quotidien La Tri- ASIE - PACIFIQUE à la fin de l’année 1998. Toutefois, la les Etats-Unis et la Chine en vue mercredi 31 mars, la suppression de bune, le financier belge Albert Commission attend une améliora- de l’entrée de cette dernière au sein 14 500 emplois (10 % de ses Frère aurait pris une participation TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN tion de la conjoncture économique de l’Organisation mondiale du
effectifs), dont 8 400 au Japon. Le au capital de Bouygues. en 2000 avec un taux de croissance commerce (OMC) ont échoué, mar- ISVQTDSW IPVDRT
groupe envisage de sortir de IHWRPDPH de 2,7 % sur l’ensemble de l’Union. di. Selon la représentante améri- ITQUV IQR
l’électronique de loisirs. a ROCHE : le laboratoire suisse, IIIHU a La Commission européenne caine pour le commerce, Charlene
ISUUS IQP
onzième mondial, a réalisé en IHUHI table sur la poursuite de l’amélio- Barshefsky, des « divergencs ma-
ISIUI IQH
1998 un chiffre d’affaires de IHPWT ration des déficits publics dans les jeures » subsistent entre Pékin et
IRSTV IPW
SERVICES 24,7 milliards de francs suisses WVWH onze pays de la zone euro. Selon Washington. La Chine veut adhérer
IQWTR IPU b OLIVETTI : l’annonce de la (15,4 milliards d’euros) en progres- WRVS elle, le déficit ne devrait pas dépasser à l’OMC en bénéficiant du statut de
cession par Olivetti de 24,4 millions sion de 31 %. Le bénéfice net a 1,9 % du Produit intérieur brut (PIB) pays en développement. Ce à quoi IQQTH IPS
d’actions Telecom Italia à 9,73 euros augmenté de 3 %, à 4,4 milliards de [[[WHUW [[[ [[[en 1999, et devrait être réduit à 1,7 % s’opposent les Etats-Unis, qui de-
RtF ITpF QIwF StF ITpF QIwF
pièce, mardi, a soulevé des francs suisse. RtF ITpF QIwF du PIB en 2000. mandent, en outre, une plus grande questions. La veille, Olivetti avait Indices cours Var. % Var. % ouverture du marché chinois aux Zone Asie 10 h 15 f se´lection 31/03 30/03 31/12
relevé le prix de son OPA sur 100 % a NOUVELLES FRONTIÈRES : le a RUSSIE : le Fonds monétaire in- produits étrangers.
± ISVQTDSW HDIR IRDRI
du capital de Telecom Italia à voyagiste a affiché en 1998 un ré- TOKYO xsuuis PPS ternational est soucieux de la fa-
IHWRPDPH HDHP VDVW
11,5 euros. La Consob (l’autorité sultat net 36 millions de francs HONGKONG rexq ixq çon dont la Russie a géré ses ré- a MALAISIE : la Banque Mondiale
HDHH FFFF VDVV
boursière italienne) a demandé des (5,49 millions d’euros) contre une SINGAPOUR es swi serves de devises dans les comptes a approuvé, mardi, trois prêts à la
´
UIDVR HDHT IHDTQ
explications. perte nette de 122 millions de SEOUL gywysi sxhi off-shore, a déclaré Robert Rubin, le Malaisie d’un montant total de
± SYDNEY evv yhsxesi PWTUDPH HDWR SDRU
francs en 1997 (exercice clos fin secrétaire d’Etat américain au Trésor. 400 millions de dollars pour les sec-
± BANGKOK i PTDPH IDHW PDHP
b ATT/BT : La Commission septembre). Le chiffre d’affaires La Russie aurait investi en secret à teurs sociaux, de l’éducation et de la
BOMBAY ixssi sxhi QUTQDSW PDIU PQDIV
européenne a donné, mardi, son est en augmentation de 5 %, à l’étranger pour des milliards de dol- technologie, selon un communiqué
WELLINGTON xiERH PIRQDIV HDVH QDUU aval sous condition à l’alliance entre 9,238 milliards de francs. lars entre 1993 et 1998, sans que l’on de la banque publié à Washington.
VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro
¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 30/03
¤ HDISPRS UDRQIU FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.
QDQSQVS VDQSVS
Action Coca-Cola PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE QDQVUUR VDWSPS
Début d’année LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ...... QDWRPQV QVDRRH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHE`QUE
en dollars à New York L’INDICE CAC 40 de la Bourse de L’INDICE DOW JONES de la
QDPUIWH IDUHHQ
Paris a ouvert en progression de Bourse de New York n’est pas par- ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .
RDUTUHQ IDTPPQ
difficile pour Coca SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....
VDQPVWR PDHIHU HDUVUST ´ ´
90 0,69 %, à 4170,42 points, mercredi venu, mardi 30 mars, à se mainte- PUNT IRLANDAISE...... PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND
PDWUTTH QPSDIH
L’ANNÉE 1999 pourrait ne pas être 63,25 31 mars. Mardi, bénéficiant en dé- nir au-dessus des 10 000 points, FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..
IDTPTHU PSRDVW le 30 mars FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..
but de séance du record enregistré qu’il avait franchis en clôture pour IDIHQPR RDPSVH une bonne cuvée pour Coca-Cola. 85 MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... La firme d’Atlanta a annoncé, lun- par Wall Street lundi, la tendance la première fois la veille. L’indica- di, à la clôture de la bourse de s’est effritée à la Bourse de Paris, teur vedette des actions améri- 80 Cours de change croise´s New-York, qu’elle s’attendait à l’indice CAC 40 terminant sur une caines s’est inscrit en fin de une baisse de 1 % à 2 % de ses perte de 0,28 %, à 4 141,98 points. séance, mardi, en baisse de 0,93 %, Cours Cours Cours Cours Cours Cours 75 31/03 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.
ventes mondiales pour le premier à 9 913,26 points, entraîné par les DOLLAR ...... FFFF HDVQSSQ IDHUQQH HDITQTQ IDTHVRS HDTUPPU
trimestre 1999. Cette annonce, qui mauvaises nouvelles de sociétés et
70 FRANCFORT YEN ...... IIWDTVSHH FFFF IPVDRTHHH IWDSVSHH IWPDSTHHH VHDRTSHH
avait déjà été pronostiquée par sans réaction face au statu quo de ¤URO...... HDWQIUI HDUUVRS FFFF HDISPRS IDRWVRH HDTPTHH certains analystes la semaine der- LA BOURSE DE FRANCFORT a la banque centrale américaine sur FRANC...... TDIIIQH SDIHRPH TDSSWSU FFFF WDVPVVH RDIHTPS
65
nière, a été fraîchement accueillie. débuté la séance de mercredi en les taux d’intérêt. Les autres in- LIVRE...... HDTPIUP HDSIWQH HDTTURH HDIHIUS FFFF HDRIUUS FRANC SUISSE ...... IDRVUSH IDPRPQS IDSWTTH HDPRQRH PDQWPQS FFFF Le titre a perdu 2,4 % dans la jour- très légère hausse de 0,03 %, l’indice dices boursiers américains étaient 60 née de mardi 30 mars, pour termi- vedette DAX s’établissant à également en perte de vitesse. En ner la séance à 63,25 dollars. Cette 4 842,48 points. Mardi, la Bourse al- clôture, le Nasdaq affichait une Taux d’inte´reˆt(%) Matif diminution ne fait que poursuivre 55 lemande s’était repliée de 0,53 %, perte de 0,50 %, à 2 480,29 points, AJJMASONDJ FM Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier une tendance à la baisse du titre. l’indice DAX s’affichant à la clôture et le Standard and Poor’s 500 chu- Taux 30/03 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 10 h 15 f 31/03 prix prix
1998 1999 à 4 841,20 points. tait de 0,72 %, à 1 300,75 points. Notionnel 5,5 PDVR RDIT SDHV
L’action a perdu 7,8 % depuis la FRANCE ...... PDWU
WRDTV WRDVH
Source : Bloomberg JUIN 99...... WVTI QDIP RDHR SDHR
mi-mars. Le titre est maintenant ALLEMAGNE .. PDWR
Euribor 3 mois SDHP RDTP RDSH
28 % sous sa valeur record, GDE-BRETAG. SDTQ
PRPV WUDIV WUDIV PDWH RDQR SDQH
LONDRES TAUX ITALIE...... FFFF JUIN 99......
HDII IDTR FFFF 87,188 dollars, atteinte en juillet asiatique, problèmes en Russie et JAPON...... HDWR
RDRW SDPT SDTQ
1998. dans les Balkans ». SOUTENUE par les anticipations de LA RÉSERVE FÉDÉRALE améri- E´TATS-UNIS... RDVR
IDIT PDRW QDVT
La cause principale de ce repli des Le groupe déclare avoir mis en fusion dans l’industrie pétrolière et caine n’a pas modifié, mardi, ses SUISSE...... I Pe´trole QDPS RDIU SDHV PAYS-BAS...... PDWU ventes est le mauvais comporte- place des actions locales d’enver- le secteur de la pharmacie mais frei- taux d’intérêt, conformément aux En dollars Cours Var. % ment des marchés extérieurs aux gure pour enrayer la tendance. née par des prises de bénéfice, la prévisions de la communauté fi- f 30/03 veille
nancière. Sur le marché obliga- Matie`res premie`res FFFF Etats-Unis. Car 70 % des 90 mil- « Des réallocations de budgets mar- Bourse de Londres a clôturé, mardi, BRENT (LONDRES) ...... IRDVI
± IDHI
taire, le rendement de l’obligation WTI (NEW YORK) ...... ITDTQ
liards de litres de boissons vendus keting sont en cours », explique sur une faible hausse. L’indice Foot- Cours Var. % HDTH LIGHT SWEET CRUDE .... ITDTT dans le monde par l’entreprise Rob Baskin. sie 100 a terminé la séance sur un du Trésor à 30 ans, qui évolue à En dollars f 30/03 veille
sont désormais consommés hors L’entreprise américaine a déjà gain de 0,18 %, à 6 264,1 points. l’inverse du prix, s’affichait, mardi, ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE
HDUI
du territoire américain. Coca-Cola connu une année 1998 difficile. à 5,585 %, contre 5,641 % la veille. CUIVRE 3 MOIS...... IQWTDV Or
HDPW
s’attend à des baisses de 4 % à 5 % Son résultat net a baissé de 14 %, à En France, mercredi 31 mars, le ALUMINIUM 3 MOIS ...... IPPUDS
HDPH
TOKYO PLOMB 3 MOIS ...... SIP Cours Var %
HDIW
de ses ventes en Amérique Latine 3,5 milliards de dollars (3,05 mil- taux de rendement de l’OAT à ETAIN 3 MOIS ...... SPQH En ¤uros f 30/03 29/03
HDHS
et en Europe, des diminutions de liards d’euros) malgré un chiffre POUR LE DERNIER jour de l’an- 10 ans s’affaiblissait légèrement à ZINC 3 MOIS...... WWW
FFFF
OR FIN KILO BARRE ...... VQWH
HDPI
NICKEL 3 MOIS ...... RVVH
±
HDPR
1 % à 2 % en Asie au Moyen-Orient d’affaires stable, à 18,8 milliards de née fiscale, mercredi, la Bourse de l’ouverture, à 4,14 %. ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE OR FIN LINGOT...... VRIH
FFFF
et en Afrique. Seul le marché dollars. L’entreprise cherche ce- ONCE D’OR (LO) $ ...... PUWDVH
Tokyo a terminé en baisse. L’indice ± PDTH
ARGENT A TERME ...... SDHT
± QDRU
PIE`CE FRANCE 20 F...... SHDIH
± IDHI
PLATINE A TERME ...... VIITIDWW nord-américain connaîtra une pendant à minimiser ces mauvais ± IDUQ Nikkei a perdu 0,12 %, pour clôturer PIE`CE SUISSE 20 F...... SI
MONNAIES GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU C IDWT
hausse d’environ 2 % des ventes. résultats : « Depuis quarante- à 15 836,59 points. Les mauvais PIE`CE UNION LAT. 20 F . SP
± C HDIU ´ PWQDS HDUH ` PVU
« Nous faisons face à une situation quatre ans, l’entreprise n’a pas en- chiffres de l’emploi et de la produc- LE DOLLAR restait ferme lors des BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ...
PQPDS HDPP FFFF MAI¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... RVV
C IQUDV HDPW HDQP économique mondiale difficile, ex- registré de baisse globale de ses tion industrielle dans l’Archipel pu- premiers échanges, mercredi, SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QIR
plique Rob Baskin, le porte-parole ventes sur une année », plaide bliés en début de semaine ont re- contre le yen, s’échangeant à SOFTS $/TONNE
±
IIVP
du groupe aux Etats-Unis. Les pro- M. Baskin. froidi les investisseurs qui 120,11 yens, et conservait ses posi- CACAO (NEW YORK)...... HDWP
FFFF CAFE´ (LONDRES) ...... IVHH Cotations, graphiques et indices en temps
blèmes sont nombreux : situation espéraient une reprise rapide de tions face à l’euro. La devise euro- FFFF SUCRE BLANC (PARIS) ... PQQ re´elsurlesiteWebdu«Monde». économique difficile au Brésil, crise Laure Belot l’économie. péenne se traitait à 1,0724 dollar. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ0104--0027-0 WAS LMQ0104-27 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0426 Lcp: 700 CMYK
FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 / 27
STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours
QSQPDWV
VALEURS EUROPE´ENNES PWSDUR
QIS QTVS
QRQP b Les valeurs de l’agroalimentaire de provisions importantes pour PWR PWTDPH QSQTDTP
QSQPDWV PWSDUR QIUV ont été mal orientées, mardi couvrir des créances douteuses en PUQ
QSPVDRQ
PWSDPU
PWPS 30 mars, après que l’américain Russie, en Asie et en Amérique PSQ QSPQDPR
Coca Cola eut annoncé une Latine. PWPDRP PWPDIW PTUP
baisse inattendue de ses ventes. b Marks & Spencer a grimpé de PQP QRVVDIW
PRIW
Nestlé et Unilever ont perdu res- 3,25 %, à 389,25 pence, mardi. Le PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[
er
ygF QI we tvww QI we QH iF QI we tvww pectivement 1,67 %, à 2 645 francs distributeur britannique va sup- IH esv I suisses, et 0,61 %, à 573,5 pence. primer 200 postes de direction. Il
e e ± WDRT FFFF i WDT FFFF qf RDII FFFF hi SUDS IDQU b BMW a reculé, mardi, de s’agit de la deuxième phase d’un BERKELEY GROUP qf VALLEHERMOSO BTR SIEBE FRESENIUS MED C
e C TDRP IDIW qf SDVP FFFF p PHV FFFF i VDUI FFFF
2,81 %, à 633,20 euros. Le troi- plan de réduction d’emplois an- BRITISH AIRWAYS qf WOOLWICH PLC SITA /RM GAMBRO -A-
± IDVS FFFF PSPDHQ HDPT i IPDVS FFFF i VDVP FFFF
sième constructeur automobile noncé après que le groupe eut in- BRYANT GROUP PL qf f DJ E STOXX FINS P SKF -A- GAMBRO -B-
e e RVDT FFFF i IQDSP FFFF xv QQDS FFFF CHARGEURS RM p SKF -B- GETRONICS
allemand a indiqué de ses ventes diqué qu’il s’attendait à une forte e C VP FFFF hu PTDPR HDIH hu PVDWQ FFFF CLUB MED. /RM p SOPHUS BEREND - GN GREAT NORDIC
e HDTQ FFFF hu PSDQH FFFF ps PW FFFF
avaient reculé de 5,1 % au premier diminution de ses résultats. COATS VIYELLA qf ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BERENDS INSTRUMENTARIUM
e C
IHDSW FFFF xv IVDPS HDSS q SVDUS FFFF
COMPASS GRP qf STORK NV INTRACOM N
trimestre en raison des médiocres b Telecom Italia a gagné, mardi, C
UDHV IDHV
ALLIED DOMECQ qf e C C PDPR FFFF gr SWIDTQ HDUS xv USDHS HDRH
COURTAULDS TEXT qf SULZER FRAT.SA1 KON. PHILIPS EL
TDTR FFFF
performances de sa filiale Rover. 2,36 %, à 9,9 euros après qu’Oli- e ASSOCIATE BRIT qf ± IWDWS HDUS i ITDHQ FFFF xy VDQI FFFF
DT.LUFTHANSA N hi SVEDALA MERKANTILDATA
IPDVV FFFF
BASS qf
IVDPI FFFF hu WPVRDSS FFFF qf WDTI FFFF
b Dresdner Bank a perdu 2,6 %, vetti eut augmenté son offre ELECTROLUX -B- i SVENDBORG -A- MISYS
e C
RP HDHP
BBAG OE BRAU-BE e
C
TDRW HDWR qf TDHQ FFFF xy IDVS FFFF
EMI GROUP qf T.I.GROUP PLC NERA ASA
à 31,80 euros. La banque alle- d’achat sur l’opérateur. Les ac- e
QRT FFFF
e BONGRAIN /RM p
IDPS FFFF xy QSDPW FFFF xy PWDQI FFFF
EURO DISNEY /RM p TOMRA SYSTEMS NETCOM ASA
e ±
RUDU HDRP
mande a précisé que son profit tionnaires de Telecom Italia e BRAU-UNION e e C
RDV FFFF xy VDRW FFFF ps IRSDS QDRW
FINNAIR ps UNITOR NOKIA -A-
±
IQDSW HDSS
CADBURY SCHWEPP qf e e avant impôt a reculé plus forte- doivent se prononcer sur les me- C ± PDQS FFFF e TSDIP HDII ps IRSDI QDPU
G WIMPEY PLC qf VA TECHNOLOGIE NOKIA -K-
QVDQS FFFF
CARLSBERG -B- hu e
IVDSI FFFF ps IHDT FFFF qf UDRU FFFF
ment que prévu en 1998 en raison sures de défense contre Olivetti. GRANADA GROUP P qf VALMET NYCOMED AMERSHA
QUDTR FFFF
e CARLSBERG AS -A hu e
± ± UP FFFF QIPDVI HDIT xv PQDIS HDRQ
HERMES INTL p f DJ E STOXX IND GO P OCE
C
WPDVS HDUQ
e CHR. HANSEN HLD hu e
± ± HDTS IDSP s PDVU IDHQ
HPI s OLIVETTI
e IUDS FFFF
e CULTOR -1- ps
C PUDUS IDHW qf SDTS FFFF
e HUNTER DOUGLAS xv RACAL ELECT CON
p IQU FFFF RPDIP FFFF AIR LIQUIDE /RM hu
e DANISCO C
PTDPS HDQV hu RIDUI FFFF xv ASSURANCES
Code Cours % Var. e KLM RADIOMETER -B-
xv FFFF FFFF e PQP FFFF
31/03 10 h 20 AKZO NOBEL DANONE /RM p ±
RDRQ IDTU qf QDVI FFFF
f pays en ¤uros veille LADBROKE GRP qf e ROLLS ROYCE RWDWR FFFF
e AGF /RM p C
hi QQDUS HDQH
ISDQT FFFF
BASF AG q
e DELTA DAIRY e
IHDQ FFFF p SHV FFFF
p e
MOULINEX /RM C SAGEM
IHDW IDVU
e ALLEANZA ASS s C
hi QRDRS HDIS
IHDPQ FFFF
BAYER AG qf
DIAGEO e C
IDWH FFFF hi PTT HDUT
xy e
NCL HLDG C SAP AG PVQDS HDUI
AUTOMOBILE ALLIANZ AG hi
C
qf IQDHV HDQS
PHDSW FFFF
BOC GROUP PLC e ELAIS OLEAGINOU q e
C
PQS FFFF hi PWU HDQR
PATHE /RM p SAP VZ
±
IIDWQ HDSH
ALLIED ZURICH qf
± i QRDRH FFFF gr UHDWV HDVV e
IRI FFFF
AUTOLIV SDR CIBA SPEC CHEM ERID.BEGH.SAY / p
IDTR FFFF qf IHDVT FFFF
PENTLAND GRP qf SEMA GROUP
IRDTR FFFF
e ASPIS PRONIA GE q C
± fi QQDUS HDQH gr RQRDWS HDPW
QDIT FFFF
BASF AG CLARIANT N qf
GREENCORE GROUP e
C
QDSR FFFF hi THDV HDSH
PERSIMMON PLC qf e SIEMENS AG
IPHDI FFFF
e e AXA /RM p C
± hi TQV HDHV hi QS HDSU e ±
RSDWS HDII
BMW xv
DEGUSSA-HUELS e HEINEKEN e
C
±
RVR IDTV s SDPP IDTW
PREUSSAG AG hi SIRTI
IRDUH FFFF
e CGU qf C
hi PQDP QDII xy ISDIW FFFF
PUDUV FFFF
CONTINENTAL AG DYNO INDUSTRIER HELLENIC BOTTLI q
QDRV FFFF qf IQDSI FFFF
RANK GROUP qf e SMITHS IND PLC
PQDIP FFFF
e CNP ASSURANCES p C ±
hi VHDI HDIP gr RTQUDUS IDWQ
VDSP FFFF
DAIMLERCHRYSLER EMS-CHEM HOLD A q
HELLENIC SUGAR e
IWTDUW FFFF p WHDIS FFFF
SAIRGROUP N gr e STMICROELEC SIC
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e e CORP.MAPFRE REG i C C
s PDWU IDUI hi TUDV HDQU e C
QQDS PDIQ
FIAT HENKEL KGAA VZ HUHTAMAEKI I VZ ps
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SAS DANMARK A/S hu e TANDBERG DATA A
IIW FFFF
e ERGO VERSICHERU hi C
s IDSI IDQR qf VDRR FFFF
IPDQV FFFF
FIAT PRIV. ICI qf
e KERRY GRP-A- e
TW FFFF p PVDP FFFF
SEB /RM p THOMSON CSF /RM
RWDPP FFFF
e e ETHNIKI GEN INS q C
p IVV FFFF SDV HDVU ps e
HDWT FFFF
LABINAL /RM KEMIRA MONTEDISON s
C
±
SVPDVS IDRV hu THDSS IDIP
gr e THE SWATCH GRP C WILLIAM DEMANT
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FONDIARIA ASS s
qf RDQP FFFF qf VDRV FFFF C
ITTVDQR HDTR
LUCAS VARITY LAPORTE gr
NESTLE N e
IPVDRV FFFF p IVS FFFF
THE SWATCH GRP gr ZODIAC /RM
IHIDSW FFFF
e e FORSIKRING CODA hu
± s IDPU FFFF e SSDII HDUH e
IDQP FFFF
MAGNETI MARELLI LENZING AG PARMALAT s
C
IDUH FFFF QWHDPP IDQI
WILLIAM BAIRD qf e f DJ E STOXX TECH P
FFFF FFFF
e FORTIS AMEV NV xv
p RP FFFF VDWW FFFF i e
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MICHELIN-B- /RM PERSTORP -B- PERNOD RICARD / p
IHDSQ FFFF
WILSON BOWDEN qf e
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e e GENERALI ASS s
± p IPW FFFF s IDPP IDTI e
VDP FFFF
PEUGEOT /RM SNIA ps
e RAISIO GRP K
± RPDWS HDIP
WOLFORD AG e e
IWW FFFF
e e GENERALI HLD VI e C
s PDSQ IDTI fi SUDI FFFF e C
VDIV IDPR
PIRELLI SOLVAY RAISIO GRP V ps SERVICES COLLECTIFS
HDUP FFFF
WW/WW UK UNITS qf e
±
PDUP HDUQ
e e INA s
p QQDQ FFFF fi RRDW FFFF SDPT FFFF
RENAULT TESSENDERLO CHE RIEBER & SON -B xy
C
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f DJ E STOXX CYC GO P ISVDTR
qf IIDQT FFFF
WDHS FFFF
e IRISH LIFE qf ANGLIAN WATER C ±
p PS QDVI PWTDS HDST TDIW FFFF
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C qf VDWQ HDTV
IIDHI FFFF
e LEGAL & GENERAL qf BRITISH ENERGY UIDQ FFFF p e IVDV FFFF
VALEO /RM UNICER R
e ± qf IDTT FFFF
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e MUENCH RUECKVER hi CENTRICA hi TIDU FFFF
TDTU FFFF
VOLKSWAGEN UNIGATE PLC qf
e
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s VDT IDHT
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´ NORWICH UNION qf EDISON PQDSU FFFF i e TTDVS FFFF
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POHJOLA GRP.B ps ELECTRABEL
i PRDHP FFFF
±
VDSQ IDHS
VOLVO -B- UNILEVER qf
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IVDRQ FFFF
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C PSIDIQ HDSH
± HDPS
f DJ E STOXX AUTO P e f DJ E STOXX F & BV P PQPDPW
RSDI FFFF
CGIP /RM p e ± e i PHDSS IDHV C i PQDIS FFFF WDS HDSQ
ASTRA -B- RAS s ENDESA
e
HDWT FFFF
CIR s e C qf TQDPU FFFF e IPHDR HDIU VDRP FFFF
ELAN CORP ROYAL SUN ALLIA qf EVN
e
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D’IETEREN SA fi e e qf PWDWQ FFFF i VRDQ FFFF PV FFFF
BANQUES GLAXO WELLCOME SAMPO -A- ps GAS NATURAL SDG
e ´
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GAZ ET EAUX /RM p e BIENS D’EQUIPEMENT
±
hi QVDW HDPT C xy SDTP FFFF PHQVDUQ HDRH
HOECHST AG SWISS RE N gr HAFSLUND -A-
C
IWDHU HDHV
ABBEY NATIONAL qf e
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NOVARTIS N ABB AB -A-
e SEGUROS MUNDIAL HAFSLUND -B-
±
IWDIS HDPT
ABN AMRO HOLDIN xv
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GENL ELECTR CO qf e ± ±
hu IHIDIW HDTT i IIDIU HDWW i IQDPT FFFF ITDPS FFFF
NOVO NORDISK B ABB AB -B- SKANDIA FOERSAE i IBERDROLA
C
ITDPR HDPV
ALLIED IRISH BA qf e
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GEVAERT fi e C
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C ps PHDWS HDWT gr IPIRDSW HDVQ s RDSR IDQR
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ORION A ABB BADEN STOREBRAND xy ITALGAS
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HAGEMEYER NV xv e C ±
C ps PHDP I gr RTVDIT HDRH qf TDUQ FFFF SVSDWW HDQP
ORION B ADECCO CHESEREX gr
e SWISS LIFE BR NATIONAL GRID G
PPDHS FFFF
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INCHCAPE PLC qf e e
p RIDUW FFFF p PUDS FFFF qf UDQI FFFF ITVDVU FFFF
RHONE POUL./RM ALSTOM hu
e TOPDANMARK AS NATIONAL POWER
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BPINTOMAYORR
QVDRV FFFF
INVESTOR -A- i e ± ±
C gr ITSRSDSH HDST gr IHPIDST HDIP C e IRUDRS HDHQ PSDWI IDQQ
ROCHE HOLDING ALUSUISSE LON G hu
e TRYG-BALTICA OESTERR ELEKTR
IHDS FFFF
BANCO ESSI R
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INVESTOR -B- i
C
C gr IIPVIDHP IDHI qf RDPT FFFF qf IHDPR FFFF SUUDVR IDQP
ROCHE HOLDING G ASSOC BR PORTS gr
e ZURICH ALLIED N POWERGEN
±
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C
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e PEARSON qf PVDPV FFFF
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e REED INTERNATIO qf UVDTS FFFF
BNP /RM p
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BRITISH TELECOM qf IQDSI FFFF
e REUTERS GROUP qf VS FFFF
CCF /RM p
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IIDHI FFFF
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CHRISTIANIA BK xy La Bourse au quotidien :
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EUROPOLITAN HLD i e ITT FFFF
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e FRANCE TELECOM UNITED NEWS & M qf PUDT FFFF
COMMERZBANK hi les acteurs et les valeurs
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DEUTSCHE BANK A hi des marchés, les cotations
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e SWISSCOM N gr Cours % Var.
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DEXIA FCE RM p 31/03 10 h 20 f en ¤uros veille ±
WIDSH HDIS
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DRESDNER BK AG hi en direct, les informations
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TELECEL e C xv QSDRS HDPV
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ERGO BANK q AHOLD
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FIRST AUSTRIAN e ASDA GROUP PLC
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TELECOM ITALIA AIRSPRAY NV HDIW q IWDIW FFFF
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FOERENINGSSB A i financières sur les entreprises... ATHENS MEDICAL
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TELEFONICA e ANTONOV PDWW ± e TI HDVI
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FOKUS BK xy AUSTRIA TABAK A
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TIM e C/TAC IQ C hi TVDS IDRV
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HALIFAX qf BEIERSDORF AG
C
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VODAFONE GROUP e CARDIO CONTROL W p RVDHI FFFF PWDRP FFFF
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± qf UDTV RDIR UPDWH FFFF
IONIAN BK REG.S q BRIT AMER TOBAC
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JYSKE BANK REG hu CASINO GP /RM
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SMITHKLINE BEEC qf ATTICA ENTR SA
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KBC BANCASSURAN fi CPT MODERNES /R
C
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QTVDT HDIR
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f DJ E STOXX PHAR P BBA GROUP PLC qf FFFF
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fi VTDQ FFFF hu ITDPQ FFFF IRDPI FFFF
LLOYDS TSB qf AALBORG PORTLAN DELHAIZE
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BERGESEN xy ±
VU
e e e PROLION HOLDING HDWU C
p QHQDR FFFF RDWR HDRI i RVDR FFFF
MERITA ps ACCIONA ESSILOR INTL /R
PHDQR FFFF
BONHEUR xy FFFF
e e RING ROSA TDU
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i IIDW FFFF TSDSP FFFF
NAT BANK GREECE q ACESA REG ETS COLRUYT
´ e
QSDV FFFF
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e ENERGIE RING ROSA WT HDVQ qf PDIV FFFF
q IQDTQ FFFF SHDU FFFF
NATEXIS p AKTOR SA FYFFES
qf PTDST FFFF
± IQDIS
e CMG e UCC HOLDING NV HDQV xy UDRP FFFF fi QTDR FFFF
ps IQDS FFFF PIDST FFFF
NATL WESTM BK qf ASKO OY AKER MARITIME GIB
PDII FFFF
COOKSON GROUP P qf
e C qf SDSU HDPU q PRDRS FFFF i IWDTP FFFF SDPQ FFFF
NORDBANKEN HOLD i AUMAR R BG GOODYS
TSWQDQV FFFF
DAMPSKIBS -A- hu
± ITDIS HDVQ e e qf C
qf WDUT FFFF ± s TDR HDWQ US IRDVS
OBERBANK e AUTOSTRADE BP AMOCO IMPERIAL TOBACC
C
TVTPDRW HDWW
DAMPSKIBS -B- hu e BRUXELLES
e ± e qf IQDTQ RDPQ C C ± ps IQDU PDIR s SDRP HDQU PIDV IDIT
ROLO BANCA 1473 s BCA INTESA BURMAH CASTROL KESKO OY
WSSQDTU FFFF
e DAMSKIBS SVEND hu e i QI FFFF PDHT FFFF p STS FFFF
qf IDRH FFFF IWDUS FFFF
ROYAL BK SCOTL qf BICC PLC CESPA L’OREAL /RM ENVIPCO HLD CT
C
PDPH IDQW
e DELTA PLC qf e e fi IHIDW FFFF PIDS FFFF IWDUR FFFF ± hi IUDV HDPV IIDHT FFFF
S-E-BANKEN -A- i BILFINGER & BER ELECTRAFINA MODELO CONTINEN FARDEM BELGIUM ABC
TDQR FFFF
e DET SONDENFJ NO xy
e p IQHDR FFFF RDII FFFF C q ISDPQ FFFF qf SDQH HDSU IRV FFFF
SPAREBANKEN NOR xv BLUE CIRCLE IND ELF AQUITAINE / PAPASTRATOS CIG INTERNOC HLD
TDUT FFFF
e e ELECTROCOMPONEN qf e e s SDUV FFFF IPDWW FFFF p SRTDS FFFF p PSPDP FFFF IUQ FFFF
STE GENERAL-A-/ p BOUYGUES /RM ENI PROMODES /RM INTL BRACHYTHER B
e ±
UP PDHR
EQUANT NV hi II FFFF qf SDSQ FFFF qf IHDIS FFFF ± qf QDWW IDIP QIDVQ FFFF
SV HANDBK -A- i BPB ENTERPRISE OIL RECKITT & COLMA LINK SOFTWARE B
e C
PSDUS Q
FINNLINES ps
xy UDTT FFFF PDQS FFFF ± qf QDTW HDRI ± qf PDHT HDUP PVWDSS FFFF
UBS REG gr CARADON F.OLSEN ENERGY SAFEWAY PAYTON PLANAR
PDRR FFFF
FKI qf
± e e qf IDWI SDWQ VDR FFFF C qf SDUU FFFF fi VRDS FFFF RDWU HDVI
UNICREDITO ITAL s CBR LASMO SAINSBURY J. PL SYNERGIA
IUDRV FFFF
FLS IND.B hu e xy HDQP FFFF p TIDQ FFFF ± qf SDSW FFFF TPDHQ QDHS
UNIDANMARK -A- hu CHARTER OCEAN RIG SEITA /RM
e
QVDHS FFFF
e FLUGHAFEN WIEN e
e ± e VPDPS HDHT qf PDPW FFFF PSDU FFFF RHDVS FFFF XIOSBANK q CIMPOR SGPS R OMV AG SMITH & NEPHEW
IQDVW FFFF
e GKN qf
e fi SIS FFFF C qf QDRP FFFF p IVPDW FFFF HDIP f DJ E STOXX BANK P PURDR COLAS /RM PETROFINA SA BR STAGECOACH HLDG FRANCFORT
PDWU FFFF
GLYNWED INTL PL qf e ±
xy IRDPR HDRP
i IVDS FFFF ITDHI FFFF
qf PETROLEUM GEO-S CRH PLC TABACALERA REG C HDTT
1&1AG&CO.KGAA IIRDUS
VDVP FFFF
e e HALKOR q e p UHDR FFFF ±
ps QDWU HDUS RTDSP FFFF
i PRIMAGAZ /RM TAMRO ± IWU
CRISTALERIA ESP AIXTRON IDSH
WDSU FFFF
HAYS qf e xy UDTT FFFF
qf PDSH FFFF PWDVU FFFF PRODUITS DE BASE i PROSAFE TESCO PLC
DRAGADOS CONSTR ± TP
AUGUSTA BETEILIGUN IDSW
e
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SH HDRH
e e HEIDELBERGER DR hi e i RVDQV FFFF
± xv PUDW HDIV
SU FFFF i REPSOL
TNT POST GROEP C QQDP FOM CON CONTRAT HDTI TIDQQ FFFF
ALUMINIUM GREEC q BB BIOTECH ZT-D
PIDQV FFFF e q
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e C RVDW HDUI
xv HELLAS CAN SA P RUTDIS HDHR
VRDQ FFFF p ROYAL DUTCH CO f DJ E STOXX N CY G P ± IUDS GROUPE GTM IDTW
PDII FFFF
ARJO WIGGINS AP qf BB MEDTECH ZT-D
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s QDTS FFFF
WDWQ FFFF
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HANSON PLC qf SAGA PETROLEUM TIDQ FFFF ± IVDSR HDQH
ASSIDOMAEN AB i BERTRANDT AG
QDWV FFFF
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e ± QDTP HDSS
s IMI PLC
STDS FFFF hi SAIPEM
± PDUV HEIDELBERGER ZE IUDS QDSH FFFF
AVESTA i BETA SYSTEMS SOFTW
hu SWDPI FFFF
± TDQI HDRV
qf ISS INTL SERV-B COMMERCE DISTRIBUTION IHDRW FFFF
e q SHELL TRANSP & FFFF HELL.TECHNODO.R IQVDVV RHWDS FFFF
BEKAERT fi CE COMPUTER EQUIPM
hu WVDRH FFFF
IHDRU FFFF
xy KOEBENHAVN LUFT PQDIW FFFF q SMEDVIG -A- HERACLES GENL R ± PVP IDHS qf QDPU FFFF RDST FFFF
BILTON qf ARCADIA GRP CE CONSUMER ELECTR
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PIDS FFFF
e xv p IIT FFFF
C
QHDS IDQQ hi TOTAL /RM KON.NEDLLOYD C e C C HDRS HOCHTIEF ESSEN PPQ qf IQDRU HDWH RQDRV IDUI
BOEHLER-UDDEHOL e BOOTS CO PLC CENIT SYSTEMHAUS
e
ps IHI FFFF
±
PUHDPR HDQT
PQSDHP FFFF gr f DJ E STOXX ENGY P KONE B e FFFF HOLDERBANK FINA IQQ p UHI FFFF IDWH FFFF
BRITISH STEEL qf CARREFOUR /RM DRILLISCH
e
hi RTDWI FFFF
C
IHPWDHV HDVH e HOLDERBANK FINA gr LAHMEYER e QRH FFFF ± p IVS FFFF IT HDTP
BUHRMANN NV xv CASTO.DUBOIS /R EDEL MUSIC E 98
e
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e p
IHTDP FFFF
p LEGRAND /RM e ± US IMETAL /RM IDWT i IVDPS FFFF QDTT FFFF BUNZL PLC qf CENTROS COMER P ELSA
IHDSQ FFFF
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± IHDP IDWP e s LEIF HOEGH e ± QDRT ITALCEMENTI UVP ± i PSDUR FFFF TDQ HDQP
CART.BURGO s SERVICES FINANCIERS CONTINENTE EM.TV & MERCHANDI
e
e ± hi SQS HDQU
C
RDS HDRS s LINDE AG
ITALCEMENTI RNC ± PSDTS PDIH
qf IWDWP FFFF IQDSP FFFF
ELKEM ASA, OSLO xy DIXONS GROUP PL EUROMICRON
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hi PTDI HDQV
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IDII LAFARGE /RM IVDP
hi RRDQ QDHP IIDIU FFFF
ELVAL q e GEHE AG GRAPHISOFT NV
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ALMANIJ fi
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e MICHANIKI REG. MANNESMANN AG C HDTS ISR
qf IHDQV FFFF ITDTT FFFF INPARSA GREAT UNIV STOR HOEFT & WESSEL
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ALPHA FINANCE q
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PARTEK ps METALLGESELLSCH e IHT FFFF
p IQUDU FFFF UDQR FFFF
JOHNSON MATTHEY qf GUILBERT /RM HUNZINGER INFORMAT
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AMVESCAP qf
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± C METRA A PSS PHILIPP HOLZMAN IDWP
i TWDHQ FFFF QWDS HDIQ
MAYR-MELNHOF KA e e HENNES & MAURIT INFOMATEC
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BAIL INVEST /RM p
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qf QDPS FFFF IDPS QDUS
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PILKINGTON PLC MORGAN CRUCIBLE ± IUV PDUQ
QPDUV FFFF U FFFF
METSAE-SERLA A ps e JERONIMO MARTIN INTERSHOP COMMUNIC PV FFFF
BPI-SGPS R
hu IVDRQ FFFF
P FFFF
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POTAGUA -B- ± ITU NFC RDSU
hi QQH FFFF PHDVQ FFFF
i KINOWELT MEDIEN MODO B FR C KARSTADT AG VDHQ HDWS
BRITISH LAND CO qf
qf IIDQW FFFF hu TUDRV FFFF
± PUDPS
RMC GROUP PLC NKT HOLDING UDQI qf IIDRP FFFF PWDWI FFFF
NORSKE SKOGIND- xy KINGFISHER LHS GROUP
SDUS FFFF
CAPITAL SHOPPIN qf
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qf IDUP HDVV qf IQDWS FFFF
e RUGBY GRP C PDPU IQS
± SDVP FFFF OCEAN GROUP qf WDU HDVP OUTOKUMPU OY -A ps e MARKS & SPENCER LINTEC COMPUTER
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COBEPA fi
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p ISPDT FFFF IQDRV FFFF
e qf e
± VDP IDPH SAINT GOBAIN /R ±
SVDU HDPS PENINS.ORIENT.S hi QQDTS FFFF PECHINEY-A- p e METRO LOESCH UMWELTSCHUT
IPW FFFF
CORP FIN ALBA - i
e
ITDTQ FFFF ± qf PDWI IDHQ
e C QDTT SEMAPA RPDS
qf IHDUH FFFF SDIP FFFF
PORTUCEL INDUST e PREMIER FARNELL NEXT PLC MENSCH UND MASCHIN QU FFFF
CPR /RM p
i QHDRR FFFF
PIDRU FFFF
e qf e
± C SKANSKA -B- PSI IDIV
p IRHDW FFFF TDP HDRW
RAUTARUUKKI K ps RAILTRACK PINAULT PRINT./ MOBILCOM IUIDRI FFFF
CS GROUP N gr
hu IIDWV FFFF e C
RPDWS HDPQ C xv e C
IUDS SUPERFOS PDQR
s UDPT HDVQ IQDQV FFFF
RIO TINTO qf e RANDSTAD HOLDIN RINASCENTE MUEHL PRODUCT & SE RRS FFFF
EURAFRANCE /RM p
qf IDSV FFFF
e C hu ITPDVP FFFF
HDSP TARMAC UTDW
ps IWDT FFFF PQDWW FFFF
SIDENOR q e RATIN -A- STOCKMANN A MUEHLBAUER HOLDING ± IPIDS IDPP
FONCIERE LYONNA p
±
qf PDUI IDIH
hu ITSDSI FFFF
TAYLOR WOODROW C QWDS FFFF
gr PPIDPQ HDUI QHDUT FFFF SILVER & BARYTE q e RATIN -B- VALORA HLDG N PFEIFFER VACU TECH
IHQ FFFF
GECINA /RM p
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WWDS FFFF p e
C ±
ps IHDVW TDIP PDUI TECHNIP /RM IQHDW
qf IHDQW FFFF IDWH FFFF
SMURFIT JEFFERS qf RAUMA OY W.H SMITH GRP PLENUM TDQH FFFF
HAMMERSON qf
UQDSV FFFF
e q ± qf SDUS FFFF UI TITAN CEMENT RE IDQW
qf TDWT FFFF IIDIQ FFFF SONAE INDUSTRIA e RENTOKIL INITIA WOLSELEY PLC PSI
IT FFFF
IMMEUBLES FRANC p
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C
s WDVV PDVI
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± UNICEM ± qf QDHW HDWU TP IDWV
QQUDHV HDIU IHDIS FFFF SOPORCEL REXAM f DJ E STOXX RETL P QIAGEN NV
QVDRV FFFF
KAPITAL HOLDING hu
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± QS URALITA QDVS
p USDI FFFF IIDHT FFFF SSAB SW ST A FR i REXEL /RM REFUGIUM HOLDING A
IIDWP FFFF
LAND SECURITIES qf
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i e e C
± PDRU VALENCIANA CEM ISDV
e PRDUS IDHP WDP FFFF STORA ENSO -A- ps RHI AG SACHSENRING AUTO
TDRW FFFF
LIBERTY INT.HDG qf
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±
ITP HDWP
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WIENERB BAUSTOF C QHDU FFFF
± SQHDPI HDPR gr HAUTE TECHNOLOGIE WDP IDTH
STORA ENSO -R- ps e RIETER HLDG N SALTUS TECHNOLOGY ± IPDS HDUW
MEDIOBANCA s
qf T FFFF
± STDS WILLIAMS VDVU
i IWDRR FFFF IVDIS FFFF
e i e SCM MICROSYSTEMS SVENSKA CELLULO C SANDVIK -A-
SDWW PDQW p IHV FFFF
MEDIOLANUM s ALCATEL /RM
C
HDIS
e f IVWDUW
± QQS DJ E STOXX CNST P HDRS
hi IUR FFFF IVDPT FFFF
THYSSEN SANDVIK -B- i SER SYSTEME TDTU FFFF q IQDTH FFFF MEPC PLC qf ALTEC SA REG.
WDRS FFFF
C i VDVP FFFF RTTDWI PDIW TRELLEBORG B e gr SERO ENTSORGUNG PHDS FFFF xy SDSR FFFF METROVACESA i SAURER ARBON N ASK PROXIMA
e
fi QPDS FFFF PRDSU FFFF e i e UNION MINIERE C SDWW PDQW xv VDUS FFFF MEDIOLANUM xv SCANIA AB -A- BAAN COMPANY
e
± PSDS HDQW ps CONSOMMATION CYCLIQUE PRDUR FFFF UPM-KYMMENE COR e i e IHQDP FFFF fi ISTDV FFFF PARIBAS p SCANIA AB -B- BARCO
e e
p IIDWP FFFF C CODES PAYS ZONE EURO
IRSPDIP HDTS USINOR e gr PQSDI FFFF qf IRDTH FFFF qf TDTT FFFF ACCOR /RM p PROVIDENT FIN SCHINDLER HOLD BOWTHORPE
PVDIS FFFF q FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne ISWVDIR FFFF e e gr VIOHALCO C ± VPDV HDTH xv PIDSS IDIU qf TDPV FFFF ADIDAS-SALOMON hi RODAMCO NV SCHINDLER HOLD BRITISH AEROSPA
e
± PUDTS HDTI e e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande
e p SH FFFF VOEST-ALPINE ST C QDHV HDWV qf PIDIU FFFF qf HDPU FFFF ALITALIA s SCHRODERS PLC SCHNEIDER /RM BRITISH BIOTECH
± HDQH ISVDRS e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche f e e ± e IDHU HDWQ DJ E STOXX BASI P s IPDQ FFFF p TIDQ FFFF p ISVDV FFFF AMER GROUP A ps SEFIMEG N /RM SEAT-PAGINE GIA CAP GEMINI /RM
e e FI : Finlande - BE : Belgique. C qf VDRU FFFF ± PWDV PDQW p UWDS FFFF hu WVDPQ HDTU AUSTRIAN AIRLIN e SIMCO N /RM SECURICOR COLOPLAST B
C i IRDPR FFFF
TRDSW FFFF qf RDTU FFFF qf ISDRW IDRV
CHIMIE BANG & OLUFSEN hu SLOUGH ESTATES SECURITAS -B- COLT TELECOM NE CODESPAYSHORSZONEEURO
e C e C gr UUUDIR IDPP RDRR HDQR p QS FFFF p QS FFFF
BARRATT DEV PLC qf SOPHIA /RM SGS GENEVA BR DASSAULT SYST./ CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark
e qf QDVI FFFF IIDTP FFFF qf PDVT FFFF p IISDQ FFFF i PQDQS FFFF
AGA -A- i BEAZER GROUP UNIBAIL /RM SHANKS & MCEWAN ERICSSON A. GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.
e e e e ± ± IIDQW IDRS s IDTU IDIV s HDRW FFFF p UQDIS FFFF s HDWP FFFF AGA -B- i BENETTON GROUP UNIM SIDEL /RM FINMECCANICA LeMonde Job: WMQ0104--0028-0 WAS LMQ0104-28 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0427 Lcp: 700 CMYK
28 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 FINANCES ET MARCHÉS
C ± ± RW QPIDRP PDHT IRGHI TT TSDWH RQPDPV HDIS HUGHS PHV PHUDIH IQSVDRW HDRQ HTGHU BIC...... RVDHI GROUPE PARTOUCHE ... S.I.T.A ......
± ± FFFF FFFF FFFF HIGHU IQUDUH IQT VWPDIH IDPQ HVGHT IIDSR IIDSH USDRR HDQR PSGHW BIS...... VPDIH GUILBERT...... SKIS ROSSIGNOL......
C C C VHDUH SPWDQT PDTH IIGHQ QWT RHP PTQTDWS IDSI IWGHT IUQ IUW IIURDIT QDRT IIGHQ B.N.P...... UVDTS GUYENNE GASCOGNE... SOCIETE GENERALE......
± ± ± ITRDIH IHUTDRQ HDSR HIGHU PIW PIU IRPQDRQ HDWI HPGHT IPQ IPIDSH UWTDWW IDPI HIGHU VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITS HACHETTE FILI.ME...... SOC.FONC.LYON.# ......
C C QRT PPTWDTI FFFF IRGHS IUQDQH IUWDUH IIUVDUS QDTW HQGHW IRT IRTDTH WTIDTQ HDRI HRGHQ BONGRAIN ...... QRT HAVAS ADVERTISIN ...... SODEXHO ALLIANCE......
C ± ± PRVDSH ITQHDHS IDRT HTGHU IHTDPH IHU UHIDVU HDUS PSGHT UQ UPDWH RUVDIW HDIQ HRGHI BOUYGUES ...... PSPDPH IMETAL ...... SOGEPARC (FIN) ......
± ± PTDUH IUSDIR HDQU PSGHT IT IT IHRDWS FFFF FFFF PSDWW PSDWH ITWDVW HDQR IVGHT b La valeur Accor progressait mercredi 31 mars de BOUYGUES OFFS...... PTDVH IMMEUBLES DE FCE ...... SOMMER-ALLIBERT......
C ± ± SDRI QSDRW IDPU FFFF TIDSH TPDWH RIPDTH PDPU FFFF QS QRDWS PPWDPT HDIR QHGHT
1,99 %, à 239,8 euros, lors des premiers échanges, à la BULL#...... SDRV INFOGRAMES ENTER .... SOPHIA ......
C ± ± PTVDPH IUSWDPV PDWS HIGHU PPDSI PPDSH IRUDSW HDHR HIGHW SRDWH SRDVH QSWDRT HDIV PWGHS CANAL + ...... PTHDSH INGENICO ...... SPIR COMMUNIC. # ......
suite de la publication d’un résultat net en hausse de C ± ISVDUH IHRI HDHT IUGHR PPDHS PPDIH IRRDWU HDPP QHGHT TTDUS FFFF FFFF FFFF IWGHT CAP GEMINI ...... ISVDVH INTERBAIL...... STRAFOR FACOM......
C ± ± RTDSQ QHSDPP HDSQ IPGHT PUWDQH PUVDTH IVPUDSH HDPS QHGHW ITV ITWDPH IIHWDVV HDUI PWGHT
29,4 %, à 297 millions d’euros (1,95 milliard de francs). CARBONE LORRAINE..... RTDUV INTERTECHNIQUE...... SUEZ LYON.DES EA ......
C C C
UHP RTHRDVP HDIR PUGHR TIDSH TIDTH RHRDHU HDIT QHGHT IVU IWRDQH IPURDSP QDWH PTGHT
Le groupe a également fait savoir que, compte tenu de CARREFOUR ...... UHI ISIS ...... SYNTHELABO ......
C ± ± VIDWH SQUDPQ IDSR IHGHT VSDSH VP SQUDVV RDHW HWGHT WWDSH WV TRPDVR IDSH PWGHS CASINO GUICHARD ...... VHDTS JEAN LEFEBVRE ...... TECHNIP......
C C ± SIDTH QQVDRU HDQV IHGHT VQDPH VR SSI HDWT PQGHQ PVDPH PWDIP IWIDHI QDPT IHGHU la réduction de son endettement, il pouvait mobiliser CASINO GUICH.ADP ...... SIDVH KLEPIERRE...... THOMSON-CSF......
C C C IWH IPRTDQP PDUH ISGHS IVV IVWDWH IPRSDTT IDHI HVGHU IIT IITDSH UTRDIW HDRQ PUGHS
3 milliards d’euros sur trois ans pour financer son déve- CASTORAMA DUB.(L...... IVS LABINAL...... TOTAL ......
C C
±
VSDPS SSWDPH HDPW IIGHS VS VRDVH SSTDPS HDPQ HVGHT IISDQH IIT UTHDWI HDTH IHGHT
loppement. (Lire p. 22) C.C.F...... VS LAFARGE...... UNIBAIL ......
C C IRQDVH WRQDPU IDIP HPGHT QH QHDIV IWUDWU HDTH HPGHT III III UPVDII FFFF ISGHT CEGID (LY) ...... IRPDPH LAGARDERE...... UNION ASSUR.FDAL ......
C C ± TDUI RRDHI HDIR IUGHT SWDQH SWDIH QVUDTU HDQQ PUGHS IIDWP IPDIQ UWDSU IDUT HIGHU b L’action Bouygues grimpait de 1,11 %, à 255 euros, CERUS...... TDUH LAPEYRE ...... USINOR......
C C C
RSDWU QHIDSR IDWP IPGHT QWDVU QWDWW PTPDQP HDQH HQGHU UIDQH UIDRS RTVDTV HDPI HTGHU
mercredi à l’ouverture. Le titre a moins réagi à la chute CGIP ...... RSDIH LEBON (CIE)...... VALEO ......
C ± ± RVDII QISDSV I PSGHT IWQDWH IWTDSH IPVVDWT IDQR HIGHP PUDVQ PUDSH IVHDQW IDIV HIGHU
de 29 % du résultat net du groupe en 1998 qu’aux infor- CHARGEURS...... RVDTH LEGRAND ...... VALLOUREC...... ± ± ± QV PRWDPT HDTS HPGHU IIRDVH IIQ URIDPQ IDST HIGHP PW PVDSH IVTDWS IDUP IQGHT CHRISTIAN DALLOZ ...... QVDPS LEGRAND ADP ...... VIA BANQUE ......
C ±
IIW UVHDSW FFFF HIGIP RQ RP PUSDSH PDQP IHGHU PPUDRH PPUDVH IRWRDPU HDIU PQGHQ mations publiées par La Tribune, selon lesquelles Al- CHRISTIAN DIOR ...... IIW LEGRIS INDUST...... VIVENDI ......
C C
± UT RWVDSQ IDPW FFFF IPHDRH IPHDUH UWIDUR HDPR HIGHU IQDHP IQDIH VSDWQ HDTI FFFF
bert Frère aurait pris une participation dans le groupe CIC -ACTIONS A...... UU LOCINDUS...... WORMS (EX.SOMEAL .....
C RVDUS QIWDUV FFFF QHGHT STS SUP QUSPDHU IDPQ IPGHT IVS IVS IPIQDSP FFFF HTGHI CIMENTS FRANCAIS ...... RVDUS L’OREAL ...... ZODIAC EX.DT DIV ......
français. ± UVDUS SITDSU HDHT PIGHU PQQDSH PQQDSH ISQIDTT FFFF HIGIP CLARINS ...... UVDVH LVMH MOET HEN......
C ± VIDVS SQTDWH HDIV PRGHT ISVDSH ITH IHRWDSQ HDWR QHGII
b L’action Rémy Cointreau s’affichait en hausse de CLUB MEDITERRANE .... VP MARINE WENDEL ......
C C
PQDQH ISPDVR HDUU FFFF RDRV RDSP PWDTS HDVW HRGHU
1,20 %, à 14,95 euros, mercredi matin, après l’annonce CNP ASSURANCES ...... PQDIP METALEUROP ......
C ± TSDPS RPVDHI PDRT HWGHT RP RPDUS PVHDRP IDUV IHGHU COFLEXIP...... TTDWH MICHELIN......
± ± IVH IIVHDUP IDSV PWGHT QIDIH QHDTS PHIDHS IDRR PWGHT de la création d’un joint-venture avec le britannique COLAS ...... IVPDWH MONTUPET SA......
± PDIS IRDIH FFFF ISGHU IHDQH IHDPW TUDSH HDHW IRGHW
Highland Distillers et l’américain Jim Beam. COMPTOIR ENTREP...... PDIS MOULINEX ......
C ±
QVDRH PSIDVW QDUV HTGHU SHDUH SHDSH QQIDPT HDQW PHGHU
b L’action Sanofi gagnait 2,10 %, à 150,5 euros, mercre- CPR ...... QU NATEXIS......
C ± Paiement IRDIH WPDRW PDHV ITGHT IS ISDPH WWDUI IDQQ FFFF
CRED.FON.FRANCE ...... IRDRH NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.
International dernier ± f QIDIS PHRDQQ HDUQ QHGHQ PUDPH PUDPH IUVDRP FFFF HVGHT
di matin. Le groupe pharmaceutique a annoncé qu’il CFF.(FERRAILLES) ...... QIDQV NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille
coupon (1)
± ±
QUDPS PRRDQR HDVS HIGHU PUDPH PU IUUDII HDUQ HVGHU
proposerait à l’assemblée générale Sanofi-Synthélabo CREDIT LYONNAIS...... QUDSU NORD-EST......
C ± THDUS QWVDRW IDWP HIGHU UQDWS FFFF FFFF FFFF FFFF IIS IIPDWH URHDSV IDVP IHGHP CS SIGNAUX(CSEE)...... SWDTH NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......
le 18 mai une division par quatre du nominal des ac- C ± TQ RIQDPS FFFF IVGIP IVRDWH IVS IPIQDSP HDHS IUGHQ UTDPH USDWH RWUDVU HDQW HIGHP DAMART ...... TQ NRJ # ...... A.T.T. #......
C C ±
PQQDRH ISQI HDTH PTGHS VDRQ VDRR SSDQT HDII FFFF ISDVT ISDSS IHP IDWS ISGIP tions ainsi qu’une conversion du capital en euros. Les DANONE...... PQP OLIPAR...... BARRICK GOLD #......
C C
ISPDTH IHHHDWW IDTT PSGHT IHQDPH IHRDUH TVTDUW IDRS IIGHQ PT PT IUHDSS FFFF PPGHP
nouveaux titres seraient en outre admis au premier DASSAULT-AVIATIO ...... ISHDIH PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....
± QS PPWDSV FFFF HUGHU PQS PQPDSH ISPSDIH IDHT PWGHS IVDII IVDII IIVDUW FFFF PIGIH DASSAULT SYSTEME...... QS PATHE...... DE BEERS # ......
C ± ± RRDWH PWRDSP HDHV HSGHT QQDTS QQDRH PIWDHW HDUR QHGHT SIDSS SQDVS QSQDPQ RDRT ISGHQ marché à règlement mensuel dès le 25 mai, et ceux de DE DIETRICH...... RRDWR PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....
C ± UPDWS RUVDSP HDHT HIGHU SW SWDVH QWPDPT IDQS IPGHI SPDQS FFFF FFFF FFFF HIGHQ
Sanofi radiés de la cote le 21 mai au soir. DEVEAUX(LY)# ...... UQ PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......
C C FFFF FFFF FFFF FFFF IPW IQHDVH VSUDWW IDQW IHGHT IHRDTH IHSDTH TWPDTW HDWS PTGHR DEV.R.N-P.CAL LI...... IHDQH PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......
C C IPVDSH VRPDWH HDUV IIGHT IRHDWH IRQDSH WRIDQH IDVR HIGHU VI FFFF FFFF FFFF IHGHQ DEXIA FRANCE ...... IPUDSH PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....
C C C TDHW QWDWS HDTT PHGHT TUDPS TUDSH RRPDUU HDQU HPGHT TDTS TDUU RRDRI IDVH QIGIP DMC (DOLLFUS MI)...... TDHS PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......
C C C
PSDWU IUHDQS HDTW IHGHU UHDRH UPDHS RUPDTP PDQR IPGHT ITT ITTDPH IHWHDPH HDIP IHGHQ
RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PSDUW PRIMAGAZ...... I.B.M # ......
C ±
WSDPH TPRDRU FFFF HTGHS SRTDSH SSR QTQR IDQU HVGHT TPDIS SWDWH QWPDWP QDTP IQGII
______ECIA...... WSDPH PROMODES...... ITO YOKADO #......
± ± ± THDRH QWTDPH HDIT HRGHI ISSDVH ISHDIH WVRDSW QDTS IHGHU IVDHR IUDUV IITDTQ IDRR QIGIP EIFFAGE ...... THDSH PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......
C ± ± IQHDQH VSRDUI HDHU IVGHT IRDWH ISDIS WWDQV IDTU ISGHW RPDUS RIDWU PUSDQI IDVP QIGHQ ELF AQUITAINE ...... IQHDRH REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #......
wigihs QI we Cours releve´sa` 10 h 15
C C QQDIH PIUDIP FFFF HWGHT QQDQH QQDTS PPHDUQ IDHS HQGHU USDWS UTDTS SHPDUW HDWP HIGHR ERAMET ...... QQDIH RENAULT ...... MERCK AND CO # ......
C C ±
IRIDIH WPSDST HDHU ISGHU USDIH UT RWVDSQ IDIW HIGHU T SDWR QVDWT I QIGIP ERIDANIA BEGHIN...... IRI REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquidtion X PQ vril
C ± QHR IWWRDII HDIW HIGHU IQDRS IQDQS VUDSU HDUR FFFF VR FFFF FFFF FFFF IHGHQ ESSILOR INTL ...... QHQDRH RHODIA ...... MOBIL CORPORAT.#......
C C PWVDVH IWTH PDWP HIGHU RIDUW RP PUSDSH HDSH HQGHT IIT FFFF FFFF FFFF ISGHR ESSILOR INTL.ADP...... PWHDQH RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......
± URDSH RVVDTW FFFF ITGHP WHDSH WHDRS SWQDQI HDHS ISGHU IPDWH FFFF FFFF FFFF PWGHT ESSO...... URDSH ROCHEFORTAISE CO ..... NIPP. MEATPACKER......
C Paiement ± RRS PWIWDHI FFFF IVGIP PDRH PDRQ ISDWR IDPS PSGHT QUDSP QSDST PQQDPT SDPP IPGHR
Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... RRS ROCHETTE (LA) ...... PHILIP MORRIS # ......
dernier France C ± f ± IDPQ VDHU IDTH PQGHP SIDVS SPDWS QRUDQQ PDIP HVGHR WR WPDVH THVDUQ IDPU ITGHP
en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDPS ROYAL CANIN...... PROCTER GAMBLE ......
coupon (1)
C ± PRI ISVHDVT IDQH HIGHR WUP WUH TQTPDUV HDPH IHGHU IUDPH FFFF FFFF FFFF QIGIP EUROPE 1...... PQUDWH RUE IMPERIALE (L...... SEGA ENTERPRISES ......
C C ± ± IRWDPH WUVDTW HDHT IIGHQ IDQP IDQR VDUW IDSI FFFF QUDSH QUDRH PRSDQQ HDPT IPGHT STDTS SUDTS QUVDIT IDUT HPGHR B.N.P. (T.P)...... IRWDQH EUROTUNNEL...... SADE (NY) ...... SCHLUMBERGER #......
C C ± ± IRPDIH WQPDII HDHU PPGIH WR WS TPQDIT IDHT HIGHU SHV SIHDSH QQRVDTT HDRW IHGHU VU VSDIH SSVDPP PDIV QIGIP CR.LYONNAIS(TP) ...... IRPDPH FIMALAC SA...... SAGEM SA...... SONY CORP. #......
C C RHW PTVPDVT HDUQ PRGIH IVDSQ FFFF FFFF FFFF PTGHT ISPDTH ISQ IHHQDTI HDPT PWGHT RENAULT (T.P.)...... RHT FINEXTEL...... SAINT-GOBAIN......
± FFFF FFFF FFFF ISGHU TSDWH FFFF FFFF FFFF ISGHU URDVH URDIH RVTDHT HDWQ HSGHV SAINT GOBAIN(T.P...... IVPDUS FIVES-LILLE...... SALVEPAR (NY) ......
C C
FFFF FFFF FFFF HIGHV UIDHS UPDPS RUQDWQ IDTV IUGHT IRUDRH ISI WWHDSH PDRR HSGHT
THOMSON S.A (T.P ...... IRIDPH FRANCE TELECOM...... SANOFI ...... ABRE´VIATIONS
C ± ± PQUDUH ISSWDPI IDIH ISGHT TUS TSTDSH RQHTDQT PDUR PWGHU SHDQS RWDIH QPPDHU PDRV PIGHR
ACCOR ...... PQSDIH FROMAGERIES BEL...... SAUPIQUET (NS) ......
B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.
C C ± RWDUH QPTDHI HDRV IPGHT WRR WSH TPQIDSW HDTQ IVGHT SH SI QQRDSR P HPGHU AGF ...... RWDWR GALERIES LAFAYET ...... SCHNEIDER SA......
C C
ISDTI IHPDQW HDQV HTGHU UR USDTH RWSDWH PDIT HPGHT RU RU QHVDQH FFFF HQGHT AIR FRANCE GPE N ...... ISDSS GASCOGNE...... SCOR...... SYMBOLES
C ± ± IQUDRH WHIDPV HDPW PVGHS SWDRH SWDIH QVUDTU HDSH PRGHT TW TVDIH RRTDUI IDQH IPGHT
AIR LIQUIDE ...... IQU GAUMONT #...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon
C C ± IHVDVH UIQDTV HDUR QHGHT RHDHP RHDTW PTTDWI IDTU IHGHT TIDQH THDRH QWTDPH IDRT HVGHT
ALCATEL ...... IHV GAZ ET EAUX ...... SEFIMEG CA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;
C ± ± PUDIS IUVDHW IDPU FFFF IHQ IHQDIH TUTDPW HDHW PUGHU TIDQH SWDTH QWHDWS PDUU IUGHT
ALSTOM...... PUDSH GECINA...... SEITA...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.
C C ±
PPT IRVPDRT IDVH PVGHW QRDSH QS PPWDSV IDRR IPGHU IHDWH IHDUH UHDIW IDVQ IPGHU
ALTRAN TECHNO. #...... PPP GEOPHYSIQUE ...... SELECTIBANQUE...... `
C C DERNIERE COLONNE RM (1) : VT STRDIP IDIU FFFF PRDII PRDTH ITIDQU PDHQ HSGHT QUDPH FFFF FFFF FFFF HIGHV ATOS CA...... VS GRANDVISION ...... SFIM......
C C ± IPPDSH VHQDSS IDWW IIGHS IIW IIU UTUDRU IDTV IHGHP RQDHW RQDRH PVRDTW HDUI HTGHU AXA...... IPHDIH GROUPE ANDRE S.A ...... SGE...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du
C C ± IPP VHHDPU HDVP IHGHU ITDRH ITDUW IIHDIR PDQU HIGHU UQDIS UPDWH RUVDIW HDQR HSGHT BAIL INVESTIS...... IPI GR.ZANNIER (LY) ...... SIDEL...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;
WU TQTDPV FFFF IUGHU VRDQH VRDQH SSPDWU FFFF ISGHS ISP ISP WWUDHS FFFF ISGHU BAZAR HOT. VILLE ...... WU GROUPE GTM ...... SILIC CA ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.
C ± ± SR QSRDPP PDPT PHGHR RP RIDPS PUHDSV IDUV HQGHU UWDSH VH SPRDUU HDTP QHGHT BERTRAND FAURE...... SSDPS GPE VALFOND ACT...... SIMCO......
@uliiteÂA
± QTRDHT HDVW PWDUS IWSDIS FFFF IHH TSSDWT FFFF GUILLEMOT #...... SSDSH CGBI ...... d HYPARLO #(LY......
PDQH FFFF UDSS RWDSP FFFF PVDUH IVVDPT FFFF GUYANOR ACTI .... HDQS CLAYEUX (LY)...... d I.C.C.#...... d
C ± ± STHDVR HDSV QUDWW PRWDPH HDPV SIDSS QQVDIS HDHW NOUVEAU HF COMPANY...... VSDSH CNIM CA#...... IMMOB.BATIBA....
± QRIDIH HDIW ST QTUDQR FFFF WDQI TIDHU FFFF HIGH CO...... SP COFITEM-COFI ....d IMS(INT.META .....d
C ±
PWIDWH PDPU TQDSH RITDSQ FFFF QVDRU PSPDQS HDVS
´ HOLOGRAM IND .. RRDSH CIE FIN.ST-H ...... d INFO REALITE...... ± PSDWI FFFF ISPDTH IHHHDWW IDSR SDSH QTDHV FFFF
MARCHE IGE + XAO...... QDWS C.A. PARIS I...... INT. COMPUTE ....d
C ± ± RQDTP TDQQ RVDWH QPHDUT HDPH WTDIH TQHDQU PDVQ ILOG # ...... TDTS C.A.ILLE & V...... JET MULTIMED....
C C ISDHW IHDSU RPDSH PUVDUV FFFF VUDQH SUPDTS HDWP
IMECOM GROUP .. PDQH C.A.LOIRE/H...... d LATECOERE #......
wehs QH we
C C ± IIPDIU QDQV RUDWW QIRDUW HDIV IHR TVPDPH R INFONIE...... IUDIH C.A.MORBIHAN.... L.D.C......
± ± ITHDUI P UR RVSDRI IDIQ UDPR RUDRW FFFF
INFOTEL #...... PRDSH C.A.DU NORD# .... LECTRA SYST......
 letionF
ne se Cours releve´sa` 17 h 35
± ± IIWDQV QDUH TIDTH RHRDHU FFFF QWDIH PSTDRV IDHI LEXIBOOK #...... IVDPH C.A. OISE CC ...... d LEON BRUXELL ....
C C RVDSR SDII VTDQH STTDHW FFFF IVDWR IPRDPR HDUR JOLIEZ-REGOL...... UDRH C.A.PAS DE C ...... LOUIS DREYFU.....
Cours Cours % Var. ± IDQI FFFF VHDSS SPVDQU FFFF IQDWS WIDSI RDIP
JOLIEZ-REGOL...... HDPH C.A.TOULOUSE.....d LVL MEDICAL......
Valeurs f en ¤uros en francs veille
± ± TRDWR I RIDVH PURDIW FFFF IRR WRRDSV HDPH LACIE GROUP...... WDWH CRCAM CCI NV ....d M6-METROPOLE ..
± ± IQUDUS FFFF ISDIH WWDHS HDQQ ST QTUDQR FFFF PDIS IRDIH PDPU ADLPARTNER # .... PI MEDIDEP #...... CRCAM TOUR.P...d MEDASYS DIGI.....
C ± IHRDWS IDII SDVW QVDTR FFFF RS PWSDIV FFFF IQIDVH VTRDSS SDRR AB SOFT...... IT MILLE AMIS #...... CROMETAL ...... d MANITOU #......
C C IVQDTU HDPI UDWS SPDIS FFFF FFFF FFFF FFFF RVDSH QIVDIR PDWU ALPHAMEDIA...... PV MONDIAL PECH ... DAPTA-MALLIN ... MANUTAN ......
± ± ± QTDHV PDTS WDTS TQDQH PDSP THDPH QWRDVW IDPQ IHWDIH UISDTS FFFF ALPHA MOS ...... SDSH NATUREX...... GROUPE J.C.D...... MARC ORIAN ...... d
± ± ± ± WUTDUP HDHT TH QWQDSU QDPP UI RTSDUQ IDQV RPDSH PUVDUV PDPW ALTAMIR & CI...... IRVDWH OLITEC ...... DAUPHIN OTA..... MARIONNAUD P..
C C ± IQDIP SVDUQ IVQ IPHHDRH RDSI SR QSRDPP FFFF PV IVQDTU IDHT APPLIGENE ON .... P OMNICOM...... DU PAREIL AU ..... MECATHERM # ....
C C ± SDVR IDIQ PDHW IQDUI FFFF QQDIH PIUDIP RDHQ QRDWH PPVDWQ IDUR ASTRA ...... HDVW OXIS INTL RG...... EXPAND S.A...... MGI COUTIER ......
± ± TUDHR UDHW IVDSH IPIDQS FFFF UHDTH RTQDII FFFF IIU UTUDRU HDUT ATN...... IHDPP PERFECT TECH..... L ENTREPRISE .....d MICHEL THIER.....
± ± QIRDVT PDHR VDPQ SQDWW FFFF QHDQQ IWVDWS QDUI IHDIH TTDPS FFFF AVENIR TELEC...... RV PHONE SYS.NE..... ETAM DEVELOP... NAF-NAF # ......
C C C RQTDPI QDWH IIDRR USDHR IDPQ VP SQUDVV FFFF PSQ ITSWDSU HDQW BELVEDERE...... TTDSH PICOGIGA...... EUROPEENNE C... PENAUILLE PO.....
C C C IHRDWS HDRQ UV SIIDTS IDPW RS PWSDIV FFFF PQDHP ISI HDPI BIODOME #...... IT PROSODIE ...... EUROP.EXTINC .... PHYTO-LIERAC.....
C C ± PWVDRT HDVP PVDTH IVUDTH QDIH RW QPIDRP HDRS UP RUPDPW FFFF BVRP EX DT S...... RSDSH PROLOGUE SOF.... EXEL INDUSTR .... POCHET ...... d
C ± ± QTDVH RDWI QDSP PQDHW UDQT IRRDSH WRUDVT FFFF UI RTSDUQ IDRP CAC SYSTEMES .... SDTI QUANTEL ...... FACTOREM...... d RADIALL #......
C ± ± VIDWW IDIV RI PTVDWR RDTS IPTDUH VQIDIH FFFF SQ QRUDTT HDWS CEREP ...... IPDSH R2I SANTE ...... FACTOREM NV.....d RALLYE(CATHI......
C TDRW FFFF QI PHQDQS HDHQ PHDVH IQTDRR FFFF QS PPWDSV FFFF CHEMUNEX #...... HDWW RADOUX INTL ...... FAIVELEY #...... REYNOLDS......
C C QHIDUR FFFF IP UVDUI FFFF RDTH QHDIU IRDRP PQDRH ISQDRW IDPS COIL...... RT RECIF #...... FINACOR ...... RUBIS #......
C C IPSDWR FFFF IT IHRDWS HDHT TP RHTDTW FFFF IIVDPH UUSDQR HDIT CRYO INTERAC .... IWDPH REPONSE #...... FINATIS(EX.L...... d SABATE SA #......
C C ± PWIDWH IDHT RDUH QHDVQ RDRR ISPDSH IHHHDQQ FFFF TT RQPDWQ HDQV CYBER PRES.P...... RRDSH REGINA RUBEN.... FININFO ...... d SEGUIN MOREA...
C C ± ± ± VVDTP HDHU PT IUHDSS IDVV TQ RIQDPS HDVH QRDSH PPTDQI IDRP IHH TSSDWT HDWW CYRANO # ...... IQDSI SAVEURS DE F ...... ARKOPHARMA #... FLO (GROUPE)..... SIDERGIE ......
C C
± ±
ISVDHW PDVP IIDWS UVDQW PDWP WTDUH TQRDQI HDHS RTDIH QHPDRH FFFF PR ISUDRQ IDST
DESK # ...... PRDIH SILICOMP # ...... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FOCAL (GROUP....d SIPAREX (LY) ......
C ± ± IUDUI FFFF IRHDSH WPIDTP RDHU IV IIVDHU PDIU SPDIH QRIDUS QDRP IVDPP IIWDSP FFFF DESK BS 98 ...... PDUH SERP RECYCLA ..... ASSYSTEM # ...... FRAIKIN 2# ...... SOCAMEL-RESC....d
C ± ± ± ______SQDRT HDTH PQDVH ISTDIP HDRI ISPDWH IHHPDWT IDHS RSDVV QHHDWS FFFF SUDUS QUVDVP HDPS DMS # ...... VDIS SOI TEC SILI ...... BENETEAU CB# .... GAUTIER FRAN....d SOPRA # ......
± ±
RHDHI QDIU PPDVT IRWDWS HDHR TDII RHDHV FFFF IDVH IIDVI FFFF R PTDPR FFFF
DURAND ALLIZ.... TDIH STACI #...... ´ BISC. GARDEI...... d GEL 2000 ...... d SPORT ELEC S...... d
C C ± ± SWHDQT PDIU HDSR QDSR PQDWR SUDSH QUUDIV HDVU PSDUS ITVDWI FFFF IPDSH VIDWW IDIQ DURAN DUBOI..... WH STELAX ...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GENERALE LOC ...d STALLERGENES....
C C ± VVDTP FFFF QSDSH PQPDVT IDQV RH PTPDQV FFFF TWDVH RSUDVT PDIW QTDIP PQTDWQ S EFFIK #...... d IQDSI SYNELEC #...... BOISSET (LY) ...... d GEODIS #...... STEF-TFE #......
C ± ISI IDPV IDWU IPDWP TDRV UWDTH SPPDIR FFFF PDSS ITDUQ FFFF PDPS IRDUT FFFF ESKER ...... PQDHP LA TETE D.L...... BOIZEL CHANO....d G.E.P PASQUI...... d SUPERVOX (B) ...... d
wigihs QI we
C ± ± ± ± QVHDRT QDQQ PQ ISHDVU IDUH IUDTW IITDHR PDPI QHDQR IWWDHP HDVR RUDWV QIRDUQ TDHQ EUROFINS SCI...... SV THERMATECH I.... BONDUELLE...... GFI INDUSTRI ..... SYLEA......
C C
URDIP PIDSH VQ SRRDRR FFFF UDRH RVDSR FFFF IIIDWH UQRDHP HDPT ITT IHVVDVW FFFF
EURO.CARGO S .... IIDQH TITUS INTERA ...... Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15 BOURGEOIS (L .....d GFI INFORMAT.... TF1......
± ± PUSDSU HDPI IHHDTH TSWDVW FFFF QTDVV PRIDWP HDHP TTDQH RQRDWH FFFF IHDWW UPDHW FFFF EUROPSTAT #...... RPDHI TITUS INTER...... d BRICE...... GO SPORT ...... d TOUPARGEL (L.....d
C WIDVQ HDUI QSDIH PQHDPR FFFF QWDWH PTIDUQ FFFF TDSH RPDTR FFFF IHT TWSDQI FFFF FABMASTER # ...... IR TRANSGENE # ...... BRICORAMA # ...... FINANCIERE G.....d TRANSICIEL #......
Cours Cours % Var. C C IVQDTU HDQS IIDHS UPDRV HDRS WR TITDTH FFFF RWSH QPRTWDVU FFFF QI PHQDQS FFFF
FI SYSTEM #...... PV TR SERVICES...... BRIOCHE PASQ .... GRAND MARNIE..d TRIGANO ...... d
Valeurs f en ¤uros en francs veille
C ± SUDWP PDTU IDSP WDWU FFFF RHDSH PTSDTT FFFF RT QHIDUR FFFF IHU UHIDVU PDIW FLOREANE MED... VDVQ VALORUM #...... d BUT S.A...... d GROUPE BOURB..d UBI SOFT ENT......
± ± ± QVHDRT HDVS SDSW QTDTU PDTI TU RQWDRW FFFF SRDPH QSSDSQ FFFF IUDVQ IITDWT HDII RTH QHIUDRH FFFF GENERIX # ...... SV V CON TELEC...... ADA...... d SOLERI ...... d GUERBET S.A...... UNILOG ......
C C ± ± VIDWW PDTP RDSH PWDSP WDHW UR RVSDRI IDQT PW IWHDPQ FFFF QRDHS PPQDQS HDIR PH IQIDIW FFFF GENESYS # ...... IPDSH WESTERN TELE .... AIGLE # ...... CDA-CIE DES...... GUY DEGRENNE.. VIEL ET CIE ......
C C ± ± ± PVTDWV IDSU TSDVH RQIDTP IDPQ QQDVS PPPDHR HDPW RVDSH QIVDIR IDHR URDSH RVVDTW QDRW GENSET...... RQDUS ...... ALGECO #...... CEGEDIM #...... GUYOMARC H N.. VILMOR.CLAUS ....
C ± ± ± IPWDVI HDIS TW RSPDTI FFFF WH SWHDQT PDIU UIDSH RTWDHI HDTW SI QQRDSR RDHV GROUPE D # ...... IWDUW ...... APRIL S.A.#( ...... CERG-FINANCE.... HERMES INTL...... VIRBAC......
´ ´ ´ PRUTDTQ PVGHQ IUSVDHQ IISQIDWP QIGHQ QUVDTS PRVQDUV QHGHQ IVVDPH IPQRDSI QHGHQ NORD SUD DEVELOP. D ...... QUUDST MONE.J D ...... OBLILION...... KALEIS EQUILIBRE D......
´ ´ ´ IUVDTQ IIUIDUR QHGHQ IRWDQH WUWDQR QHGHQ TIWDRP QHGHQ OBLIFUTUR C...... WRDRQ SICAV 5000 ...... KALEı¨SSERENITE C......
MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC ´ ´ ´ IUSDPI IIRWDQH QHGHQ PSSDIT ITUQDUR QHGHQ SSHDWR QHGHQ
SICAV OBLIFUTUR D...... VQDWW SLIVAFRANCE...... KALEIS SERENITE D ......
SHDHI QPVDHR QHGHQ PQDTV ISSDQQ QHGHQ IHUDWW UHVDQU QHGHQ IPSSDUH QHGHQ PATRIMOINE RETRAITE C.... ORACTION...... IWIDRQ SLIVAM ...... LATITUDE C ......
RUDQR QIHDSQ QHGHQ PIDHQ IQUDWS QHGHQ RIDUQ PUQDUQ QHGHQ IIWTDQQ QHGHQ PATRIMOINE RETRAITE D ... REVENU-VERT ...... IVPDQV SLIVARENTE...... LATITUDE D......
IHSDWP TWRDUW QHGHQ IHQIDTP QHGHQ ´ ´ ISUDPU IIWDUI PWGHQ SEVEA ...... IVDPS SLIVINTER...... OBLITYS D......
FCP ´ RHDVS PTUDWT QHGHQ
SIRIDPT QHGHQ ´ UVQDUV PIPPPDUU QHGHQ Minitel : SYNTHESIS ...... QPQSDQW TRILION...... PLENITUDE D PEA ......
PPWTDHU ISHTIDPQ QHGHQ
QQIDQP QHGHQ
3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) UNIVERS ACTIONS ...... SHDSI POSTE GESTION D......
 letionF ne se ` RPTTTDSW QHGHQ
´ TSHRDRV IPHQDHQ QIGHQ
MONE ASSOCIATIONS...... IVQDRH POSTE PREMIERE SI......
PHUQUDQT QHGHQ
FONSICAV C ...... QITIDQW ` QVWRSDVW PSSRTVDPW QHGHQ
IPWQDSS QIGHQ IWUDPH POSTE PREMIERE 1 AN......
´ ˆ UNIVAR C ...... PHTIQDSV QHGHQ
MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... QIRPDSP ` VQWRDTV SSHTSDRW QHGHQ IPUDVS QHGHQ
ˆ CM EURO PEA...... IWDRW POSTE PREMIERE 2-3...... IPIPDVH QIGHQ Cours de cloture le 30 mars UNIVAR D...... IVRDVW
VIRDRR SQRPDQV QHGHQ PHRDRH QHGHQ CM FRANCE ACTIONS ...... QIDIT REVENUS TRIMESTR. D ...... PUIDUH QHGHQ Sicav en ligne : UNIVERS-OBLIGATIONS ...... RIDRP
´ IUHDIT IIITDIV QHGHQ ISUDVW QHGHQ
e 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) CM MID. ACT. FRANCE...... PRDHU THESORA C ......
Valeurs unitaires Date Fonds communs de placements ´ IRVDVV WUTDSW QHGHQ PISRDWS QHGHQ
E´metteurs f ´ CM MONDE ACTIONS...... QPVDSP THESORA D...... SWDTI QWIDHP QHGHQ IUTHTDPV PSGHQ
¤uros francsee cours ECUR. ACT. FUT.D PEA...... INDOCAM VAL. RESTR...... PTVRDHT ´ RQHHUDQV PVPIHWDWP QHGHQ TWWDRS QHGHQ
´ CM OBLIG. LONG TERME.... IHTDTQ TRESORYS C...... PURDUV QHGHQ
ECUR. CAPITALISATION C.... RIDVW PSRDUU PTGHQ
MASTER ACTIONS ...... QVDVR
QTSDSP PQWUDTS QHGHQ
IUWDSR QHGHQ
AGIPI ´ CM OPTION DYNAM...... PUDQU SOLSTICE D...... VUWWWDSV QHGHQ
ECUR. EXPANSION C...... IQRISDRS IWHDRP PTGHQ
MASTER OBLIGATIONS ...... PWDHQ ´ QPPDTH QHGHQ
´ ´ CM OPTION EQUIL...... RWDIV RQQSDTI QHGHQ
ECUR. GEOVALEURS C...... TTHDWT IWDPT IPTDQR PWGHQ
ITIDVW PWGHQ
AGIPI AMBITION (AXA) ...... PRDTV OPTALIS DYNAMIQ. C ...... SG ASSET MANAGEMENT
WWIDQS QHGHQ
´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISIDIQ
QIPDQU QHGHQ
ECUR. INVESTIS. D PEA...... RUDTP IWDHU IPSDHW PWGHQ
ISVDWR PWGHQ
AGIPI ACTIONS (AXA)...... PRDPQ OPTALIS DYNAMIQ. D...... Serveur vocal :
PHTRDTW QHGHQ
´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QIRDUT IQSWDWQ QHGHQ
EC. MONET.C/10 30/11/98...... PHUDQP ´ IPHDUT PWGHQ
OPTALIS EQUILIB. C ...... IVDRI 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)
IIHPDUQ QHGHQ
´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITVDII IPPTDVR QHGHQ
EC. MONET.D/10 30/11/98...... IVUDHQ ´ IIUDUR PWGHQ
3615 BNP OPTALIS EQUILIB. D...... IUDWS ´ QWVHPDSS QHGHQ
´ ´ ACTIMONETAIRE C ...... THTUDVT QQQDTW QHGHQ
ECUR. TRESORERIE C...... SHDVU Fonds communs de placements
IIQDWR PWGHQ
OPTALIS EXPANSION C ...... IUDQU ´ QHTWVDPT QHGHQ
´ ´ ACTIMONETAIRE D...... RTUWDWP QHRDWS QHGHQ
RTDRW ´
IITDPR QHGHQ
´ ECUR. TRESORERIE D ...... CM OPTION MODERATION . IUDUP IRPIHPDSS WQPIQIDTP QHGHQ
IIQDWR PWGHQ
ANTIGONE TRESORIE...... OPTALIS EXPANSION D...... IUDQU
IHVIDQS QHGHQ
´ CADENCE 1 D...... ITRDVS PHRWDIR QHGHQ
ECUR. TRIMESTRIEL D...... QIPDQW IRWRRDTH QHGHQ
PPUVDPW ´ ´ ´ IIIDIP PWGHQ
NATIO COURT TERME ...... OPTALIS SERENITE C...... ITDWR
IHUHDWP QHGHQ
´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE CADENCE 2 D...... ITQDPT PHHDHU QHGHQ
EPARCOURT-SICAV D...... QHDSH RHSVUPDTI QHGHQ
TIVURDVV ´ ´ ´ IHTDIQ PWGHQ
NATIO COURT TERME 2 ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDIV
IHSVDWV QHGHQ
´ CADENCE 3 D...... ITIDRR PPHQDSV IRRSRDSR QHGHQ
RPHDWW QHGHQ
GEOPTIM C ...... TRDIV
PPUTDII QHGHQ
NATIO EPARGNE...... QRTDWW ASIE 2000......
SPQDUP QHGHQ
PACTE SOL. LOGEM...... UWDVR ´ RPTDWH QHGHQ
´ CAPIMONETAIRE C ...... TSDHV IPWRHDQW QHGHQ
IWUPDUS ´ PPISWDRU QHGHQ
GEOPTIM D...... QQUVDIW
RQTVDSR QHGHQ
NATIO EP. CROISSANCE ...... TTSDWV SAINT-HONORE CAPITAL ....
SQTDQV QHGHQ
PACTE VERT T. MONDE...... VIDUU ´ QUSDVT QHGHQ
CAPIMONETAIRE D...... SUDQH
PWWIDQH QHGHQ
RSTDHP ´ ´
QSTDRS QHGHQ HORIZON C...... SRDQR IUWDRU QHGHQ
NATIO EP. PATRIMOINE...... PUDQT ST-HONORE MAR. EMER. ....
QQVDUR QHGHQ
´ ´ INTEROBLIG C ...... SIDTR IHVDRQ QHGHQ
ITDSQ ´ SWTDRH QHGHQ PREVOYANCE ECUR. D...... WHDWP IWVDUS QHGHQ
NATIO EPARG. RETRAITE..... QHDQH ST-HONORE PACIFIQUE ...... ´ RTQDUH QHGHQ
CIC BANQUES ´ ´ INTERSELECTION FR. D...... UHDTW PHVHDWT QHGHQ
´ QIUDPR IPIIHDRU QHGHQ
NATIO EPARGNE TRESOR.... IVRTDPQ ST-HONORE VIE SANTE ...... ´ ´ IIVTDSH QHGHQ
SELECT DEFENSIF C...... IVHDVV
IQUPDIQ QHGHQ
NATIO EURO VALEURS ...... PHWDIV
IWSDIS QHGHQ
´ FRANCIC...... PWDUS ´ IRPIDQQ QHGHQ
CREDIT AGRICOLE SELECT DYNAMIQUE C ...... PITDTV
IIQVDIS QHGHQ
NATIO EURO OBLIG...... IUQDSI
IUQDSH QHGHQ
FRANCIC PIERRE...... PTDRS LEGAL & GENERAL BANK ´ ´ IHPRDHV QHGHQ
08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) SELECT EQUILIBRE 2...... ISTDIP
IPTRDQT QHGHQ
NATIO EURO OPPORT...... IWPDUS ´ PSTDSR QHGHQ
EUROPE REGIONS...... QWDII ´ WTPDQS QHGHQ
´ SELECT PEA 3...... IRTDUI RIDQR PUIDIU QHGHQ
PIWHDUU QHGHQ
NATIO EURO PERSPECT...... QQQDWV ATOUT AMERIQUE ...... ´ PWIDPQ IWIHDQR QHGHQ
IRTTDQQ QHGHQ
SECURITAUX ...... SOGEPEA EUROPE...... PPQDSR
WWDSI QHGHQ
ATOUT ASIE...... ISDIU ITTIDPV QHGHQ
NATIO IMMOBILIER...... PSQDPT ´ IWHDTV IPSHDUV PWGHQ
PSQTDSP QHGHQ
CIC PARIS STRATEGIE IND. EUROPE .... SG FRANCE OPPORT. C...... QVTDTW
PUUDTU IVPIDRH QHGHQ
IIVWDRS QHGHQ
NATIO INTER...... IVIDQQ ATOUT CROISSANCE...... ´
QQQDSP PIVUDUS PWGHQ PQVRDSQ QHGHQ
STRATEGIE RENDEMENT .... SG FRANCE OPPORT. D ...... QTQDSP
IVVIDSS QHGHQ
´ PVTDVR
STVTDTP QHGHQ
NATIO MONETAIRE C...... VTTDWP ATOUT FONCIER......
ITVDTQ IIHTDIR QHGHQ PVTSDPW QHGHQ
ASSOCIC ...... SOGENFRANCE C...... RQTDVI
IIRUDUQ QHGHQ
´ IURDWU
SPQRDQR QHGHQ
NATIO MONETAIRE D...... UWUDWU ATOUT FRANCE EUROPE .....
PVDTT IVV QHGHQ PSWHDUH QHGHQ
CICAMONDE...... Sicav Info Poste : SOGENFRANCE D...... QWRDWS
RQDHP PVPDIW QHGHQ
PRI QHGHQ
NATIO OBLIG. LT...... QTDUR ATOUT FRANCE MONDE......
USDRW RWSDIV QHGHQ TPTDQU QHGHQ
CONVERTICIC...... 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGEOBLIG D ...... WSDRW
IUHDRI IIIUDVP QHGHQ
WRPDWR QHGHQ IRQDUS ATOUT FUTUR C ......
NATIO OBLIG. MT C ...... ´ PHIRDSI QHGHQ RTDVU QHUDRS QHGHQ
ECOCIC...... QHUDII ´ SOGEPARGNE D...... PSDUV ITWDII QHGHQ
IHQTDTI QHGHQ ISVDHQ AMPLITUDE AMERIQUE C ...
VWUDVI QHGHQ
NATIO OBLIG. MT D...... IQTDVU ATOUT FUTUR D......
TIDTI RHRDIR QHGHQ
WWUQDRQ PWGHQ
ISPHDRR ´ SOGINTER C...... ITVDSV QHGHQ MENSUELCIC...... PSDUH
PIQHDHP QHGHQ
´ QPRDUP AMPLITUDE AMERIQUE D... PIIDTV QHGHQ
NATIO OPPORTUNITES ...... QPDPU COEXIS ......
RQUUDUW QHGHQ
TTUDQW ......
PPHDVH QHGHQ
` OBLICIC MONDIAL...... QQDTT PUHHDVR QHGHQ
RIIDUR AMPLITUDE EUROPE C......
VPSHRDII QHGHQ
NATIO PLACEMENT C...... IPSUUDTU DIEZE ......
IPSQDPI QHGHQ
´ IWIDHS ......
PITDRU QHGHQ OBLICIC ReGIONS ...... QQ
QRSWDSV QHGHQ
SPUDRI AMPLITUDE EUROPE D ......
USRIQDRI QHGHQ
NATIO PLACEMENT D ...... IIRWTDUH EURODYN......
ITSDIH QHGHQ PSDIU ......
IRHQDRW QHGHQ
RENTACIC...... PIQDWT TWRDPT PWGHQ IHSDVR AMPLITUDE MONDE C...... IIQRDPP QHGHQ
NATIO REVENUS...... IUPDWI INDICIA EUROLAND......
......
PHHDHU IQIPDQU QHGHQ
ITHPRDWT QHGHQ ´ ´ PRRPDWW AMPLITUDE MONDE D ...... IISVPDUT QHGHQ
NATIO SECURITE ...... IUTSDUV INDOCAM CONVERT. C......
...... ITDUS IHWDVU QHGHQ
IRTTWDQH QHGHQ PPQTDQP AMPLITUDE PACIFIQUE C ... IVPUDVW QHGHQ
NATIO VALEURS...... PUVDTT INDOCAM CONVERT. D ......
...... ITDTP IHWDHP QHGHQ IHTVUDWU PWGHQ INDOCAM EUR. NOUV...... ITPWDQU AMPLITUDE PACIFIQUE D...
´ IRTVDRQ QHGHQ
PPQDVT ´ ...... PTPDSI QHGHQ EURCO SOLIDARITE ...... RHDHP IPTRDTW QHGHQ INDOCAM HOR. EUR. C ...... IWPDVH ELANCIEL FRANCE D PEA....
IUVWPDSR QHGHQ BANQUE POPULAIRE PUPUDUH ´ ...... IHPDVR TURDSW QHGHQ IIWQDSI QHGHQ INDOCAM HOR. EUR. D...... IVIDWS LION 20000 C ...... ELANCIEL EURO D PEA......
ASSET MANAGEMENT ...... ITQIWDWS QHGHQ PRVUDWT ´ PVDUP IVVDQW QHGHQ IHPWDSP QHGHQ INDOCAM MULTI OBLIG...... ISTDWS LION 20000 D...... EMERGENCE E.POST.D PEA.
...... IIWQPDIW QHGHQ IVIWDHS ´ IIHDRH UPRDIV QHGHQ IUUDRR PWGHQ PUDHS LION-ASSOCIATIONS C...... WURWPDVT QHGHQ MONEDEN...... IRVTPDTW INDOCAM ORIENT C...... GEOBILYS C ......
...... IHUTRDQW QHGHQ ITRIDHP ´ IHQDQI TUUDTU QHGHQ ISWDRT PWGHQ INDOCAM ORIENT D ...... PRDQI LION-ASSOCIATIONS D ...... GEOBILYS D......
www.cdc-assetmanagement.com ......
RPRHDTV PUVIUDHR QHGHQ IWDIT IPSDTV QHGHQ WWSDSS QHGHQ INDOCAM UNIJAPON...... ISIDUU LION COURT TERME C...... INTENSYS C......
QTPSDUS PQUVQDQT QHGHQ IUDTQ IISDTS QHGHQ PIPVDIP QHGHQ INDOCAM STR. 5-7 C ...... QPRDRQ LION COURT TERME D ...... INTENSYS D......
PTWDQP IUTTDTP QHGHQ PIRDUT IRHVDUQ QHGHQ IRSTDTP QHGHQ INDOCAM STR. 5-7 D...... PPPDHT LIONPLUS C ...... KALEı¨S DYNAMISME C...... LE´GENDE
ITIVDQI QHGHQ ´ PRTDUI PIIDUR IQVVDWP QHGHQ ISSUDIR IHPIRDIU PWGHQ IHWTDIH PVGHQ LIVRET B. INV.D PEA...... ITUDIH MONEDYN ...... LIONPLUS D ...... KALEIS DYNAMISME D ...... e Hors frais. ee A titre indicatif.
´ ´ ´ ´ PUTSDIW PVGHQ IVWWDRQ IPRSWDRR QIGHQ RHTDTR PTTUDQV QHGHQ IWIDIU IPSQDWW QHGHQ NORD SUD DEVELOP. C...... RPIDSS MONE.J C ...... LION TRESOR...... KALEı¨SEQUILIBRE C...... LeMonde Job: WMQ0104--0029-0 WAS LMQ0104-29 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 10:18 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0428 Lcp: 700 CMYK
29 AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999
SPORTS Le juge d’instruction Pa- 1er avril, Daniel Baal, le président de des deux dirigeants, trois jours rait un nouveau choc dans un sport tron de la FFC, qui se défend d’avoir trick Keil, qui instruit l’affaire de do- la Fédération française de cyclisme après celles de Roger Legeay, pré- gangrené par le fléau du dopage. dissimulé des cas de dopage, ex- page au sein de l’équipe Festina et (FFC), et Jean-Marie Leblanc, direc- sident de la Ligue professionnelle, b DANS UN ENTRETIEN au Monde, prime sa solidarité à l’égard de Ro- ses ramifications, devait entendre teur général de la Société du Tour et de Richard Virenque, le leader Daniel Baal révèle qu’il a envisagé ger Legeay, mais ne se prononce pas dans son bureau de Lille, jeudi de France. b LA MISE EN EXAMEN français de l’équipe Polti, provoque- de renoncer à ses fonctions. Le pa- sur le cas de Richard Virenque. Les responsables du cyclisme français devront se justifier Le juge Patrick Keil, qui instruit l’affaire de dopage au sein de l’équipe Festina, pourrait mettre en examen, jeudi 1er avril, Daniel Baal, le président de la Fédération française de cyclisme, et Jean-Marie Leblanc, le directeur général de la Société du Tour de France DANS la série des auditions à ré- le magistrat a pris le temps de s’ins- griefs reposaient. Par sa position de cette affaire, a respecté le mutisme croire que Festina était une exception, page », nous déclarait-il mardi ma- pétition menées depuis des mois par truire des us et coutumes de ce mi- leader, Richard occupait une des pre- qu’il observe de son domicile de or tout tend à démontrer désormais tin. Une fois n’est pas coutume, le juge Patrick Keil, chargé de l’af- crocosme qu’est le vélo. Il a su dé- mières places dans le système mis en Vannes (Morbihan). « Quand je lui ai qu’il n’en était rien. Le procès qui dé- Me Gilbert Collard, l’avocat de Ri- faire Festina, les deux prochaines nouer les liens étroits qui unissaient place chez Festina. » Pour sa part, appris la nouvelle de la mise en exa- coulera de cette instruction présentera chard Virenque, s’est refusé à com- risquent de lever une nouvelle tem- coureurs, dirigeants et organisa- Jean-Louis Bessis, son avocat, s’est men de Roger Legeay, j’ai senti une photographie de ce qu’est le cy- menter la mise en examen de son pête dans le milieu du cyclisme. Le teurs. Utilisant des méthodes « félicité de l’indépendance du juge. comme un soulagement », nous a dé- clisme actuel. » client. Lequel risque pourtant de magistrat lillois a convoqué, jeudi souvent spectaculaires et parfois fra- Depuis le début, il est seul. Je salue son claré Thibault de Montbrial, son payer au prix fort cette initiative du 1er avril, Daniel Baal, président de la cassantes, il est parvenu à briser courage et je comprends qu’il ait pris avocat. « Pour ma part, je considère UN TOURNANT CAPITAL juge. En effet, aux termes de la nou- Fédération française de cyclisme cette fameuse loi du silence au sein son temps pour en arriver là. » que l’évolution de ces derniers jours Le fait est que, depuis le début de velle charte adoptée par les organi- (FFC), et Jean-Marie Leblanc, direc- de la « famille », loi que d’aucuns Fidèle à une ligne de conduite était inéluctable, a-t-il poursuivi. C’est cette semaine, l’instruction vit un sateurs du Tour de France, ceux-ci se teur de la Société du Tour de France ont comparé à une omerta. adoptée au soir du 17 juillet, date de la dernière étape de ce dossier, étape tournant capital. La justice pénale réservent le droit de récuser «jus- et vice-président de la Ligue profes- son interpellation à Cholet par les qui, selon moi, était inscrite dès juillet confronte les dirigeants sportifs à qu’au départ de l’épreuve tout cou- sionnelle. « SOULAGÉ » policiers du SRPJ de Lille, Bruno aux premières heures de l’affaire. Les leurs responsabilités. Tandis que reur ou toute équipe qui porterait at- Après les interpellations judi- Mardi 30 mars, les dernières initia- Roussel, le principal accusé dans instances du cyclisme ont voulu faire tous les acteurs rivalisent désormais teinte à l’image et à la réputation du ciaires, lundi 29 mars, de Roger Le- tives de l’instruction n’ont pas man- de bonnes intentions quant à l’ave- Tour de France, pour fait de dopage geay, président de la Ligue profes- qué de provoquer des réactions, no- nir, le juge rappelle qu’il ne saurait y notamment ». Dans ces conditions, sionnelle de cyclisme, placé sous tamment du côté des protagonistes Laurent Jalabert privé de championnat de France avoir de véritables entreprises d’as- on imagine mal un coureur mis en contrôle judiciaire, et de Richard Vi- de cette affaire qui a commencé le sainissement sans impliquer les res- examen s’aligner le 3 juillet 1999 au renque, ancien leader de l’équipe 8 juillet 1998. Willy Voet, l’ancien soi- Pour ne pas avoir satisfait au premier des quatre contrôles san- ponsables. Une conviction que ne départ du Puy-du-Fou. Festina, aujourd’hui sous contrat gneur de Festina, ancien homme de guins prévus par le suivi médical longitudinal mis en place par la Fé- partage pas Gérald Vinsonneau, le De nouveaux rebondissements avec la formation italienne Polti, des confiance de Richard Virenque, in- dération française de cyclisme (FFC), Laurent Jalabert ne sera pas substitut du procureur de Lille. De- pourraient intervenir très vite. Si, sources concordantes indiquent que carcéré durant deux semaines à la invité à défendre son titre de champion de France, le 27 juin, dans le puis plusieurs mois, celui-ci s’em- comme le laisse entendre Gérald les deux dirigeants pourraient égale- prison de Loos (Nord) entre les 10 et Puy-de-Dôme. Le leader de l’équipe espagnole ONCE, qui sera privé ploie à se démarquer au moins sur la Vinsonneau, Daniel Baal et Jean- ment être mis en examen. Cette fois 24 juillet et mis en examen pour pour les mêmes raisons de championnat du monde, qui se disputera forme, sinon sur le fond, du magis- Marie Leblanc devaient être mis en le juge, tout aussi patient que déter- « importation en contrebande et cir- à Vérone (Italie) au mois d’octobre, avait jusqu’au 31 janvier pour trat instructeur. « Je n’ai pas encore examen – « dans la logique des inves- miné, touche à son but : asseoir sur culation irrégulière de marchandises satisfaire à ce contrôle, auquel se serait également soustrait, selon les derniers éléments que le juge doit tigations du juge il ne fait aucun doute le banc de l’accusation les principaux prohibées », s’est dit « soulagé » en le quotidien L’Equipe, Armand De Las Cuevas, de la formation italo- avoir en sa possession, mais ces deux qu’ils soient mis en examen », nous a- responsables du cyclisme, coupables apprenant ces nouvelles interpella- espagnole Amica Chips. Le refus de Jalabert de se plier aux règles de dernières mises en examen ne me t-il affirmé –, il est fort probable à ses yeux de complicité tacite dans tions. « La justice a rattrapé Richard la FFC est à rapprocher des déclarations de son directeur sportif de semblent pas indispensables au vu de qu’on assiste dans la foulée à quel- la prolifération du dopage au sein du Virenque », a-t-il commenté. «Jus- la ONCE, Manolo Saiz, qui ne manque jamais une occasion pour cri- la saisine actuelle. Pour une institution ques bouleversements d’organi- peloton cycliste professionnel. qu’à maintenant nous n’étions que tiquer le suivi médical français, dont les modalités sont plus sévères comme la FFC, je ne vois aucune obli- gramme. Ainsi que le déclarait mardi Depuis neuf mois qu’il auditionne, trois boucs émissaires sur qui tous les que celles de l’Union cycliste internationale. gation juridique à lutter contre le do- matin Jean-Marie Leblanc dans le quotidien L’Equipe : « Je ne souhaite évidemment pas être l’homme d’un Daniel Baal, président de la Fédération française de cyclisme second Tour de France pollué par les affaires. » « Je me suis demandé si je n’allais pas tout laisser tomber » Y. B. « Que pensez-vous de la mise en exa- affaire. J’en ai exprimé le souhait depuis de dopage, sachant que nous sommes sur- – Pourtant, ces accusations sont lancées men de Roger Legeay dans sa qualité de le mois de juillet, dès que l’affaire a éclaté. veillés par notre autorité de tutelle et par par des personnes appartenant ou ayant DÉPÊCHES président de la Ligue professionnelle de – Qu’allez-vous dire au juge Keil ? l’Union cycliste internationale (NDLR : appartenu à la “famille” cycliste ? aPATINAGE : la réclamation dé- cyclisme ? – Je vais d’abord répondre aux questions UCI) ? C’est absurde. – Je n’ai jamais appartenu à une équipe posée dimanche 28 mars par la – J’ai été prévenu de cette mise en exa- qui me seront posées. Enuite j’ai des choses – Il y a également le cas Laurent Bro- cycliste professionnelle. Lorsque, en 1993, je Fédération française des sports de men lundi soir. Durant un court instant, je à dire sur la Fédération de cyclisme : sur son chard, accusé d’avoir pris de la lido- suis arrivé à la tête de la fédération, je ne glace au sujet d’éventuelles irrégu- me suis alors demandé si je n’allais pas tout mode de fonctionnement, sa politique en quaïne, une substance interdite, lors du connaissais pas le cyclisme professionnel. larités qui auraient défavorisé le laisser tomber et consacrer mon temps à matière de lutte contre le dopage. championnat du monde de 1997, qu’il a Aujourd’hui, certains jouent à vouloir tout couple français Marina Anissina- mes enfants et à ma famille. Je suis solidaire – La justice vous reprocherait d’avoir gagné à San Sebastian... casser. Je ne peux pas tout maîtriser. La fé- Gwendal Peizerat lors des cham- de Roger Legeay. Et, d’ailleurs, je souhaite dissimulé des cas de dopage. Confirmez- – C’est pareil. Cette histoire ne tient pas la dération est une cible priviligiée. Nous re- pionnats du monde de patinage qu’il continue de travailler avec nous. L’éloi- vous celui d’Hervé Garel en 1992, vain- route. L’UCI a étudié le dossier et a considé- présentons l’institution, et, en France, on a artsistique, à Helsinki (Finlande), a gner de ses activités serait trop facile. Ce se- queur du Tour de l’avenir ? ré qu’il n’y avait pas dopage. La lidoquaïne l’habitude de s’en prendre aux institutions. été rejetée. La fédération envisage rait faire une part trop belle à ceux qui – Il n’y a pas de cas de dopage qui aurait est certes un produit interdit, mais cette in- C’est comme cela. Je ne vois pas ce que je de faire appel. veulent nous démolir. La Fédération n’est en été dissimulé par la fédération. Pas plus ce- terdiction supporte une exception lorsqu’il y peux y faire. Je crois qu’il y a des gens qui a TENNIS : Fabrice Santoro a rien complice du dopage. lui d’Hervé Garel qu’un autre. Garel n’a ja- a ce que l’on appelle une justification théra- nous attaquent parce que nous gênons. déclaré forfait, mardi 30 mars, – Richard Virenque a également été mais été positif. C’est une vieille histoire qui peutique. Et c’était le cas pour Laurent Bro- Notre action gêne. Tant mieux. pour la rencontre de Coupe Davis mis en examen par le juge Patrick Keil. ressort ces jours-ci. La première fois que chard. J’ai d’ailleurs l’ordonnance rédigée – Si, jeudi 1er avril, le juge décide de entre la France et les Pays-Bas, à Qu’est-ce que cela vous inspire ? j’en ai entendu parler, c’était en mai 1993, par le médecin espagnol. Pourquoi aurais-je vous mettre en examen, démissionnerez- Nîmes du 2 au 4 avril. Le Toulon- – Rien. Je n’ai aucun commentaire à faire alors que je venais de prendre mes fonctions caché cette affaire ? Depuis six ans que je vous de votre poste ? nais souffre d’une fracture de fa- là-dessus. à la fédération. J’en ai parlé à mon prédéces- suis à la tête de la fédération, on nous ac- – Je ne sais pas. Je n’y ai pas encore songé. tigue à une côte et d’une déchirure – Vous êtes convoqué, jeudi 1er avril, seur pour savoir ce qu’il en était. On a dé- cuse d’enterrer des affaires, mais c’est faux. Je prendrai ma décision au moment venu. musculaire au trapèze. Guy For- dans le bureau du juge. Craignez-vous montré que c’était une accusation non fon- Je n’ai aucun intérêt à laisser le dopage se C’est vrai que, lundi soir, j’avais réellement get, le capitaine de l’équipe de d’être, à votre tour, mis en examen ? dée, qui ne visait qu’à salir la fédération. propager. Au contraire. Depuis que j’exerce envie de tout arrêter. » France, n’a donc plus que cinq – Je n’en sais rien. On verra. Je ne peux Même le ministère des sports en avait fait mes fonctions, le dopage me mine la vie, il joueurs à sa disposition (Delaitre, pas préjuger de sa décision. Je suis plutôt sa- état à l’époque et avait entièrement démen- pollue notre action. Je voudrais qu’on en fi- Propos recueillis par Golmard, Grosjean, Pioline et tisfait d’être enfin entendu dans cette ti. Comment aurait-on pu dissimuler un cas nisse et qu’on parle enfin de sport. Yves Bordenave Raoux) pour quatre places. LeMonde Job: WMQ0104--0030-0 WAS LMQ0104-30 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 09:05 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0429 Lcp: 700 CMYK
30 / LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 AUJOURD’HUI-VOYAGES
Honoré de Touraine JEAN-BAPTISTE LEROUX
TOURS pas hésité, à l’initiative du Syndicat comme il rêvera d’acquérir, à quel- de notre envoyé spécial Il y a 200 ans, Balzac des voyageurs et représentants de ques kilomètres de Vouvray, le châ- « Honte à qui n’admirait pas ma Touraine, à planter sur la place du teau de Moncontour, « un de ces joyeuse, ma belle, ma brave Tou- naissait à Tours. village un buste de L’Illustre Gau- petits châteaux de Touraine, blancs, raine dont les sept vallées ruissellent dissart, ce commis voyageur né de jolis, à tourelles, sculptés, brodés d’eau et de vin. » Débarqué en ce Pèlerinage dans ce val l’imagination de Balzac et victime, comme une dentelle de Malines ». « jardin de France » pour y cultiver dans le roman, d’un vigneron de le souvenir d’un géant de la littéra- de Loire qui fut pour cette bien réelle « Vallée co- RÉALITÉ ET FICTION ture, l’humble pèlerin, qui, bicente- quette » où, aujourd’hui, le visiteur Pour qui entend mesurer l’éton- naire oblige, a étudié son sujet, lui un refuge s’attarde volontiers dans l’ombre nante correspondance entre une sait, d’emblée, à quoi s’en tenir. fraîche des caves où vieillit le vin œuvre et la géographie où elle Honorer Honoré, honorer ce et une inépuisable blanc moelleux cher au romancier : s’inscrit, rien ne vaut une prome- qu’Honoré, ici, a vu et aimé et ce « Ce vin-là, mon ami, on le caresse nade dans la vallée de l’Indre, écrin qui, ici, a « fait » Honoré. Né à source d’inspiration du regard. » Balzac passa quatre du Lys dans la vallée et des amours
Tours le 20 mai 1799, Balzac ne ans de son enfance non loin de là, platoniques de Félix de Vandenesse D. DARRAULT s’est pas contenté d’aimer cette Disparu, notamment, l’hôtel parti- chez une nourrice de Saint-Cyr, et, et de Mme de Mortsauf. Ici, réalité et Touraine où il passa son enfance culier que ses parents possédaient en 1830, il séjournera quelques fiction cheminent de concert. Ainsi, c’est relire Le Lys dans la vallée dont Comédie humaine emprunteront de mais plus tard, et à chaque fois rue de l’Armée-d’Italie, aujourd’hui mois avec Mme de Berny (amante et parcourir, à partir de Montbazon, les décors se succèdent au fil d’une nouveau le 20 juin dans le cadre qu’il en éprouvera le besoin, il rue Nationale, et que les guides si- mère tout à la fois), à la Grena- « la magnifique coupe d’émeraude route bordée de peupliers. Le vil- des célébrations du bicentenaire. viendra se réfugier dans les bras de tuent aux environs du numéro 39, dière, une closerie des environs au fond de laquelle l’Indre se roule lage de Pont-de-Ruan et ses « trois Saché, « manoir romantique » « cette compagne docile et atten- entre un cinéma et une pharmacie. qu’il aurait bien aimé acheter, tout par des mouvements de serpent », moulins posés parmi des îles gracieu- mais aussi château « psychanaly- tive ». Pour échapper à ses créan- Si la Touraine est « habitée » par sement découpées, couronnées de tique », propriété de M. de Mar- ciers. Pour s’y ressourcer. Et pour Balzac, Tours, elle, se contente du quelques bouquets d’arbres au mi- gonne, l’amant de sa mère et, sans puiser généreusement dans ce qui fantôme fugace de celui qui en fit Un homme au « bel appétit » lieu d’une prairie d’eau », le châ- doute, le vrai père de son frère sera le creuset privilégié de son ins- pourtant le lieu de plusieurs de ses teau de Clochegourde (sur l’empla- Henri, où Balzac, qui, apparem- piration. Rien d’étonnant, dans ces romans dont, bien sûr, Le Curé de Cent huîtres, douze côtelettes, un caneton aux navets, une paire cement de la Chevrière mais décrit ment, avait percé cette « téné- conditions, si, dans cette Touraine Tours qui hante un édifice en piteux de perdreaux rôtis, une sole normande, sans oublier les entremets à l’image du manoir de Vonne, si- breuse affaire », s’invitait régulière- qui, en certains endroits, se feuil- état, blotti à l’ombre de la cathé- et les fruits ! Voici, à en croire un de ses éditeurs, ce que Balzac tué un peu plus loin), le château de ment et généreusement... Saché, lette à livre ouvert, le promeneur a drale. Un délabrement qui pourrait était capable d’engloutir en un seul repas. De quoi justifier le livre Frapesle (Valesne dans la réalité), le « mélancolique séjour plein d’har- l’étrange impression de parcourir faire passer pour ingrate une cité que Gonzague Saint-Bris consacre au « bel appétit de Monsieur de bourg de Saché, enfin, avec son monies chères aux poètes à l’âme en- une contrée qui, presque à chaque que Balzac comparait à « une jolie Balzac » (Editions du Chêne). Balzac, qui comparait la Touraine à église et son cimetière. dolorie » où surtout, et plus que pas, lui parle de son enfant pro- fille qui se baigne (...), rieuse, rigo- « un pâté de foie gras où l’on est jusqu’au menton », conjuguait vo- Un cadre presque identique à ce- partout ailleurs, la Touraine tend dige. Presque... leuse, fraîche, fleurie et parfumée ». lontiers les mets et les mots et son œuvre accorde aux spécialités lui que Balzac découvrait, une fois au promeneur un miroir qui lui Paradoxalement, de tous les Ingrate ou amnésique, cette ville locales une place de choix. « Balzac, confirme Théophile Gautier, débarqué de la diligence de Paris renvoie l’image d’un Balzac au hauts lieux balzaciens, Tours, sa qui, apparemment, a oublié d’éri- mangeait avec une joviale gourmandise et buvait de façon pantagrué- (un trajet de 23 heures !) et, lors- quotidien, « libre et heureux comme ville natale, est sans doute le moins ger la moindre statue à la mémoire lique. » Et les caricaturistes de l’époque l’ont souvent « croqué » qu’il n’était pas attendu, en par- un moine dans son monastère ». prolixe. Il est vrai que les bombar- du plus célèbre de ses enfants. nanti d’une généreuse bedaine. A l’occasion du bicentenaire de sa courant, à pied, les 23 kilomètres Au point qu’on ne s’étonnerait dements des années 40 expliquent Tel n’est pas le cas de Vouvray naissance, de nombreux restaurants de la région proposeront des qui séparent Tours de Saché. Un iti- pas de le croiser sur le perron où la quelques beaux trous de mémoire. qui, sur la rive nord de la Loire, n’a menus « Balzac ». néraire que les personnages de La cloche sonnait l’heure du souper, LeMonde Job: WMQ0104--0031-0 WAS LMQ0104-31 Op.: XX Rev.: 31-03-99 T.: 09:05 S.: 111,06-Cmp.:31,11, Base : LMQPAG 26Fap:100 No:0430 Lcp: 700 CMYK
AUJOURD’HUI-VOYAGES LE MONDE / JEUDI 1er AVRIL 1999 / 31
AU FIL DE L’EAU Navigation à l’ancienne POUR S’IMMERGER dans un Sonde. On vogue la nuit et le jour pays, découvrir une région et parta- on visite des îles peu fréquentées ger la vie quotidienne de ceux qui y telles Florès, Sumba ou Alor : habitent, rien de tel que l’eau, 17 jours dont 12 de navigation, moyen de locomotion redécouvert 17 900 F (2 728,83 ¤). Trois départs à aujourd’hui par l’aventurier, le partir de juillet. curieux ou l’esthète. Une formule Au Laos, Club Aventure (tél. : 01- proposée par une poignée de voya- 44-32-09-30) emprunte le Mékong gistes voire, directement, par des (pour rendre visite aux ethnies du propriétaires de bateaux voulant Nord) puis la Nam Ou où, à bord faire partager leur expérience des de pirogue-bus, on surprend élé- fleuves et des mers. Une invitation phants bûcherons et orpailleurs : à voyager autrement, en participant 18 jours avec hébergement dans les éventuellement aux manœuvres, villages, 13 450 F (2 050,43 ¤), 4 dé- en cabotant, en dormant à la belle parts jusqu’à l’automne. Toujours étoile, sur le pont ou sur le rivage. au Laos, trois jours de croisière sur Séduisante mise en bouche, le ca- le Mékong, à bord du Vat-Phou, nal du Midi que l’on peut parcourir avec escale à Luang Prabang, l’an- de Toulouse à Sète, avec Fleuves du cienne cité royale : à partir de monde (tél. : 01-44-32-12-85), à 10 200 F (1 554,97 ¤) pour 12 jours. bord d’une vraie péniche, l’Europo- Renseignements auprès d’Asia dyssée : 10 jours, autour de 4 900 F (tél. : 01-44-41-50-10) et de Fleuves (747 ¤). Ou avec Nouvelles Fron- du monde (tél. : 01-44-32-12-85) qui tières (tél. : 0803-33-33-33), à bord propose un circuit de 12 jours pour de la Caroline (vélos à disposition), 14 000 F (2 134,28 ¤). Aux Philip- de Toulouse à Carcassonne : une pines, Esprit d’aventure (tél. : 01-53- semaine à partir de 3 640 F 73-77-99) programme 4 jours en pi- (554,91 ¤). Au Pays-Bas, la Sopab rogue à moteur dans la jungle et (tél. : 02-98-44-33-77) programme sur les fonds coralliens : 10 jours, un Brest/Amsterdam, à bord de La départ le 30 avril, 11 200 F Recouvrance, réplique d’une goé- (1 707,42 ¤). lette de 1817. Premier départ le Au cœur du Pacifique Sud, le 23 mai via Dunkerque pour une même voyagiste propose une
RENAULT PHILIPPE/ GAMA RENAULT fête nautique : 11 jours, autour de « première » avec l’exploration des 5 100 F (777,48 ¤). îles Salomon en pirogue à moteur A droite, Saché, LOIR- En Egypte, on peut naviguer sur et nuit dans les tribus : 15 jours de SARTHE ET- « lieu balzacien CHER Carnet de route le Nil (éviter les chaleurs de juin) à pistes et de pirogue. Départs jus- par excellence » à en croire bord de petits bateaux rustiques, à qu’en février 2000 : 18 900 F er Marcel Bouteron, INDRE-ET-LOIRE b Accès. Par la route, Tours est Rodin », du 1 juillet au l’image de la superbe dahabeya à (2 881,28 ¤). En Australie, Asia in- le « pape des balzaciens ». à 250 km de Paris et à 15 octobre), randonnées voile (1850), identique à celle vite à explorer la grande barrière de 55 minutes en TGV littéraires (dans « la vallée du qu’emprunta Flaubert, et retapée corail en goélette, réplique des an- Orné d’un buste signé Rodin, Rochecorbon Vouvray (tél. : 08-36-35-35-35). On peut Lys », le 16 mai) et spectacles : par Didier Caille, « guide, capitaine ciens schooners. Au menu : cabo-