Dix Ans De Ben Ali F I
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DIX ANS DE BEN ALI Tu nisie face, Tu nisie pil e H F IL S Pas de commencement possible à BUENOS AIRES NBA: L’ANNÉE DE LA RELÈVE? N O V E M B R E 1997, 5000 L.L. L’O rient-Express en solo ans la vie d’un journal, un deuxième anniversaire ne se fête pas. Mieux vaut attendre des chiffres plus D ronds. Pour L’O rient-Express, il se trouve cependant que ce deuxième anniversaire est quand même particulier, puisqu’il marque le début d’une nouvelle aventure. À partir de ce numéro, L’O rient-Express sera vendu séparé- ment. Cette étape, inscrite dans l’ordre naturel des choses, devait intervenir un jour ou l’autre. Elle survient même un peu tard puisque, depuis deux ans, nos lecteurs ont acquis des habi- tudes d’achat, et tous les spécialistes du marketing savent que c’est ce qu’il y a de plus difficile à changer. Il nous faut pour- tant la tenter. Comment connaîtrions-nous autrement notre public? Certes, le marché de la presse au Liban, et surtout de la presse francophone, reste trop étriqué pour qu’un journal puisse vivre de ses seuls lecteurs. Mais il n’est pas moins vrai que sans lecteurs, sans acheteurs, il n’y a pas de journal. Des lecteurs, nous en avons, nous le savons au nombre d’en- couragements que nous recevons tous les jours, et des milieux les plus divers. Il s’agit maintenant que ces lecteurs deviennent acheteurs. Mais disons le tout net: cela dépend avant tout d’eux. Pour notre part, nous pouvons leur assurer que L’O rient-Express restera tel qu’ils l’ont connu. Tel qu’ils ont appris à l’aimer. L’O rient-Express L’ORIEN T-EXPRESS 3 N O VEM BRE 1997 N o 24 . N O VEM BRE 19 9 7 PROCHAINE MISE EN VENTE LE 4 DÉCEMBRE So m m a i r e D IX ANS DE BEN ALI: TUNISIE FACE, TUNISIE PILE 22-32 LES ENFANTS MODÈLES ET LES AUTRES 25 ISLAMISME, LEPRIXDEL’ÉRADICATION 27 D IRIGISME DE MARCHÉ? 29 FORME(S): AU PAYS DES BELLES... ET DES BÊTES 68-71 TOUS TERRAINS: NBA, L’ANNÉE DE LA RELÈVE? 72-79 CARTE POSTALE: PAS DE COMMENCEMENT POSSIBLE À BUENOS AIRES 102-107 H ÉRITIER & FILS LA RÉPUBLIQUE FAMILIALE 47 CONTINUATEURS OU PARASITES? 49 PAPA, PAPA, CE QUE TU PEUX ÊTRE POSTHUME... 52 CES MESSIEURS DE LA FAMILLE 54 L’O RIENT-EXPRESS, MAGAZINE MENSUEL DE L’O RIENT-LE JOUR, EST ÉDITÉ PAR LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE PRESSE ET D’ÉDITION, S.A.L. Rédacteur en chef Samir Kassir Culture et Société Direction artistique Infographie Photos Photogravure Rédacteur en chef adjoint Omar Boustany Rasha Salti Alexandre Medawar AR–EM PICTS ClockWise Directeur Anthony Karam Enquêtes et reportages Maquette Illustrations Houda Kassatly Impression Camille Menassa Secrétaire de rédaction Carmen Abou-Jaoudé Edouard Chaptini Mazen Kerbage AFP Joseph Raïdy Publicité Caroline Donati Chantal Rayes Pressmedia Tamam S.A.L. L’ORIEN T-EXPRESS 4 N O VEM BRE 1997 ÉCO & CO : FLOU ARTISTIQUE AUTOUR DES PME 16 TOPOS: SRI LANKA, LE PARADIS EN FEU 34 VOICE OF AMERIKA: LES MAINS SALES 36 D E VISU: AU CŒ UR DES TÉNÈBRES 38-44 MIXED-MÉDIA: UN SPOT, DEUX MESURES 62 H ISTOIRE DE PUB, UNE CASE EN MOINS 64 EXTRÊMES: LES DERNIÈRES HEURES D’UN VILLAGE DE L’E UPHRATE 82-86 TRANSCULTURES: FÉÉRIE POUR UNE AUTRE FOIS 88 MERZAK ALLOUACHE, EXIL, EXIL 90 FAWAZ TRABOULSI, LE TEMPS RETROUVÉ 94 RICHARD MILLET, LÀ OÙ HURLE LE VENT 96 PORTRAIT MUSIQUE: PORTISHEAD, AFTER HOURS 98 SAVE U RS : L’ALIF BÂ’ DU GOURMAND (I) 108 ALGARADE: JEU DE RÔLES 7 O NT CONTRIBUÉ À CENUMÉRO Hanan Abboud, Claude Achkar, H ORS-JEU: PYRAMIDES 14 Paul Achkar, Fadi Ariss, Jamal CONTRE-NOTES: M AL-LETTRES 95 Asmar, Christophe Ayad, Médéa Azouri, N abil Badawi, Reeva Ber- LEBANESE D REAM: M ÉGALOPOLE 97 bari, Alain Bifani, Melhem Chaoul, A FRIME COUP DE THÉÂTRE Nadine Chéhadé, Jabbour L : 114 Douaihy, Houda Kassatly, Farouk Mardam-Bey, N ada N assar- Chaoul, Abdallah Raad, N abil L’O RIENT-EXPRESS, Romanos, Michael Young. IMM. MEDIA C ENTRE, ACCAOUI, B.P. ACHRAFIEH 166495 TÉL.: (961-1) 561406 -7 -9 FAX: (961-1) 561412 E-MAIL: [email protected] L’ORIEN T-EXPRESS 5 N O VEM BRE 1997 algarade SAM IR KASSIR ONC, C’EST PARTI, SELON constitutionnelles! Or, la Syrie D TOUTES LES APPARENCES. AU d’évidence ne le veut pas. Ou ne le FOND, QUOI DE PLUSNORMAL? À un Jeu de rôles peut. Le fait est, en tout cas, qu’elle an de la présidentielle, on com- s’est fort bien acclimatée aux prend que l’échéance habite tous les esprits et il serait tout à fait concevable que les candidats soient déjà en campagne. Seulement, voilà le hic: si tout rap- Pou rqu oi accepter de préparer les pelle l’échéance, s’il n’y a pas un geste dans l’arène qui ne s’y esprits à u n e con fiscation de volon té? rattache, si tous les maronites en âge de caresser des ambi- tions tressaillent d’excitation, pour l’heure, point encore de contraintes institutionnelles libanaises, elle a même appris à les candidats. manipuler. Saluons au passage cette pédagogie que les respon- On nous le dira assez dans les mois qui viennent: la Constitu- sables baassistes se sont imposée: le droit constitutionnel, on ne tion n’exige pas de dépôt de candidature avant l’élection prési- l’enseigne pas dans les académies militaires ni dans leur école de dentielle et, comme c’est le Parlement qui élit le président, il cadres, et ils ont dû l’apprendre sur le tas. S’il ne tenait qu’à eux, n’est pas besoin de campagne électorale, au sens habituel du ils en feraient l’économie, ils le font bien chez eux. Bel exemple, mot. Ce n’est pas une raison pour qu’à la place nous ayons ce au demeurant, mais il y en a d’autres (la liberté d’information, petit jeu de rôles où ceux qui guignent le poste n’avancent leurs le capitalisme sauvage...), de la manière dont le Liban finit par pions qu’à l’abri des regards comme s’ils préparaient un coup influer sur la pratique politique syrienne. Plus qu’une hérésie fourré, et peut-être le préparent-ils, en croyant que, pour toute constitutionnelle, la croyance en des «spécifications» que le pré- bonne action, il suffit de s’en aller chacun à Harissa allumer un sident à élire doive remplir est donc une imbécillité politique. cierge à Notre-Dame du Liban dans l’espoir d’être celui qui, à Elle montre que, du côté libanais, on n’a toujours pas compris la fin, aura fait le parcours le plus agréable aux grands électeurs. toutes les dimensions des relations avec la Syrie. Bon Dieu, on attend quand même autre chose d’une élection présidentielle! Sans trop d’illusions, d’accord. Mais à défaut de DES SPÉCIFICATIONS, IL Y EN A DANS TOUTE ÉLECTION. Mais elles l’investiture, dans un an, d’un homme d’État qui restaurerait le concernent les candidats, et pas le président. Elles sont d’ailleurs prestige de la fonction et celui de la République et redonnerait stipulées par la Constitution: la possession de la nationalité liba- espoir aux citoyens, ne peut-on espérer, dans l’intervalle, une naise, un âge minimum, un casier judiciaire vierge ou, en tout réflexion de fond sur le fonctionnement des institutions et la cas, la jouissance des droits politiques. À ces stipulations juri- manière de les amender? Et cette réflexion, qui mieux que les diques, on peut assurément imaginer qu’un mouvement démo- candidats à la présidence peuvent l’engager? À moins que l’am- cratique fort qui émergerait dans les profondeurs du pays réus- bition présidentielle se réduise désormais, et c’est le cas chez sisse à en en ajouter d’autres, qui seraient d’ordre politique. Par beaucoup, à envoyer Madame couronner les reines de beauté. exemple, que le candidat n’ait pas trempé dans des crimes de guerre, eussent-ils été amnistiés. Qu’il n’ait pas changé de credo ILS’AGIT DONC D’ÉLEVER LE DÉBAT. ET SURTOUT DE LE PRÉCISER. quatorze fois dans sa carrière. Qu’il ne soit pas soupçonnable En faisant un sort, pour commencer, à cette ritournelle enten- d’enrichissement illicite ou de népotisme. Qu’il ait fait montre due il y a deux ans, avant la prorogation du mandat Hraoui, et d’un minimum de décence dans son propre commerce avec que certains commentateurs, inspirés ou non, ont commencé à Damas ou Anjar. Qu’il ait montré un respect certain des insti- chanter au sujet de supposées «spécifications» (muwasafat) du tutions. Et surtout qu’il ne se pense pas comme un sauveur. président à venir, comprendre son profil. Curieuse perversion: Ça devrait quand même resserrer le cercle, non? Et l’on pour- comme s’il était admis qu’un pouvoir immanent doive anticiper rait le resserrer encore davantage si l’on envisageait, sinon un le choix des élus. Mais quand bien même cela serait, pourquoi dépôt de candidature formel, du moins la présentation d’un lui mâcher le travail, pourquoi accepter de préparer les esprits à programme. Ce n’est pas prévu par la Constitution? Mais un ce qui est une confiscation de volonté? Pourquoi réduire l’élec- mouvement démocratique puissant pourrait fort légitimement tion du président de la République à une désignation? N’est-ce agir dans le sens de son perfectionnement, et il ne serait pas sus- pas ainsi qu’on finit par justifier un attentat contre la Constitu- pect, lui, de le faire pour des intérêts personnels.