J. Guy Ropartz Ou La Recherche D'une Vocation

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J. Guy Ropartz Ou La Recherche D'une Vocation ENYSS DJEMIL J. Guy Ropartz ou la recherche d'une Vocation L'œuvre littéraire du Maître et ses résonances musicales IMPRIMERIE JEAN VILAIRE LE MANS 1 9 6 7 A Gaud ROPARTZ J. GUY ROPARTZ ou LA RECHERCHE D'UNE VOCATION ENYSS DJEMIL \ J. Guy Ropartz ou la recherche d'une Vocation L'œuvre littéraire du Maître et ses résonances musicales IMPRIMERIE JEAN VILAIRE LE MANS 9 6 7 « Les belles âmes, ce sont les âmes universelles, ouvertes et prestes à tout... » MONTAIGNE Avant-propos Au moment où j'entreprenais cette étude (1), près de huit années s'étaient écoulées depuis la mort du regretté maître Guy Ropartz (2). C'était suffisant pour que mon immense admiration puisse volontairement s'effacer et céder la place à un jugement objectif sur l'homme et sur son œuvre. Depuis, une intéressante exposition a été organisée sous la direction de M'"" Lebeau, conservateur en chef du département de la Musique à la Bibliothèque Nationale, et avec les soins diligents de Mil' Wallon (3). Des conférences et des concerts auxquels j'ai participé ont eu lieu, dans plusieurs villes, grâce aux encouragements du Comité du Centenaire de la naissance de Guy Ropartz et, en particulier, sous l'impulsion de son actif président, Jacques Feschotte (4). Puissent ces manifestations avoir contribué à mieux faire connaître une des personnalités les plus marquantes de notre temps 1 C'est également le vœu poursuivi dans la présente étude. Celle-ci s'adresse, toutefois, à des lecteurs spécialement intéressés par les recherches littéraires et, en particulier, aux universitaires de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Rennes. Car, avant de devenir un musicien célèbre, Guy Ropartz fut étudiant, puis licencié de la dite Université (5) ; il suscita et anima même avec Louis Tiercelin le mouvement de renaissance poétique bretonne qui devait encourager les premiers travaux d'un Le Braz et d'un Le Goffic. Sans doute, ses précoces essais littéraires ont été éclipsés par son importante production musicale poursuivie très avant dans sa vie. Ses principaux biographes, Fernand Lamy et Louis Kornprobst ont donc eu raison de ne pas trop développer cet aspect de la création ropartzienne afin de ne pas fausser l'interprétation de l'œuvre en sa totalité. Il n'en est pas moins vrai que, pour ses compagnons de jeunesse, Guy Ropartz apparaît surtout comme « un esprit essentiellement littéraire » (6). Sa soudaine nomination à la tête du Conservatoire de Nancy l'oblige cependant à choisir entre Euterpe et Polymnie et à opter pour la plus immatérielle des muses. Or, pour cet homme universel, la musique n'est qu'un aspect de la culture et toute spécialisation est synonyme d'amputation intellectuelle. A ce problème imposé par la vie, la grande sagesse de (1) Mai-juin 1963. (2) Le 22 novembre 1955, au matin même de la Sainte Cécile, patronne des musiciens. (3) Conservateur au département de la Musique de la B. N. (4) Décédé le 21 avril 1966. (5) Le 11 juillet 1885. (6) Angers-Artiste, 27-X-1889 ; BORDIER (Jules), Profils d'artistes - M. J.-G. Ropartz..., p. 57. l'artiste saura trouver une solution et, sous le signe de la musique, sans doute, Ropartz continuera quand même à poursuivre son vieil idéal de fusion des arts. Cependant, compte tenu de l'orientation musicale de 1894, que penser du patrimoine purement littéraire accumulé pendant les années précédentes ? Intrinsèquement parlant, cette production ample, variée, riche de qualités de style, mérite plus qu'une mention et réclame un examen attentif. De plus, à travers ses pages sincères, écrites sans calculs, sans artifices et avec le minimum de transposition romanesque, l'homme se révèle dans toute sa vérité. Or, la personnalité de Guy Ropartz reste indissociable de son œuvre et explique celle-ci dans ses multiples aspects. La production littéraire du Maître constitue donc la clef maîtresse du mystère ropartzien. En conséquence, bien des erreurs sur le style et la pensée musicale du compositeur pourront être évitées à celui qui, se penchant sur une œuvre de jeunesse par trop négligée, pénètrera profondément, avec respect et sympathie, dans l'âme du musicien. D'ailleurs, la personnalité qui transparaît à travers les premiers ouvrages littéraires est en partie le résultat de l'hérédité, de l'éducation et de l'influence de certains milieux. Aussi, la grande culture du père de Ropartz, les encouragements de son frère Yves, les études à Saint-Vincent de Rennes, à Saint-François-Xavier de Vannes, aux Facultés d'Angers et de Rennes, au Conservatoire National de Musique de Paris, les leçons avec Franck et Massenet, les amitiés avec Hirsch, Magnard et Ysaye, les cadres de Guingamp, de Lanloup, de Mauron et des plages malouines..., tous ces éléments offrent un intérêt dans la présente étude. Celle-ci renferme ses intentions principales dans son titre : J.-Guy Ropartz ou la recherche d'une vocation, ainsi que dans son sous-titre complémentaire : L'oeuvre littéraire du Maître et ses résonances musicales. Elle comporte une discussion sur les raisons qui ont pu déterminer Ropartz à choisir la musique comme principale ligne directrice de ses multiples activités. Un court épilogue conclut sur l'idée de la persistance de la poésie dans l'œuvre musicale ropartzienne. Cette conclusion appellerait un dévelop- pement détaillé qui pourrait faire l'objet d'un second ouvrage. Alors, l'Homme et l'Œuvre auraient été étudiés et honorés comme il se doit du point de vue strictement littéraire... Rien n'a été négligé pour cette quête ropartzienne, ni les longues recherches dans les bibliothèques, ni les séjours où Ropartz a vécu, ni les témoignages oraux dignes de foi, ni surtout la connaissance que j'ai personnellement acquise de l'homme. On peut reconstruire peut-être la vérité à partir de milliers de vérités, mais à condition de retrouver l'esprit et l'atmosphère qui leur ont donné naissance. Là réside sans doute la vraie méthode scientifique en vue d'une étude humaine aussi nuancée. Une phrase du Maître confirme d'ailleurs cette assertion : « Ce n'est cependant pas que ce que j'ai écrit soit bien compliqué, mais je pense que sous sa simplicité il y a une vie intérieure que seuls sentent ceux qui ont vécu près de moi » (7). Cette pensée m'a donné le courage d'entreprendre et de poursuivre mes recherches. Car, pendant mes années de directorat à Saint-Brieuc, Guy Ropartz m'a effectivement prodigué des conseils de tous ordres, a rectifié mes interprétations de ses œuvres, et m'a honoré enfin de son amicale sympathie. Si je rappelle ici ces quelques faits et si parfois dans le cours de mon étude je m'associe à cet incomparable guide spirituel, ce n'est certes pas pour me parer vainement de sa gloire, mais pour apporter à ma rédaction un caractère d'authenticité. Je tiens à remercier tous ceux qui m'ont aidé à mener à bien ce travail et tout spécialement mon rapporteur chef de travaux M. Jean Thoraval, professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Rennes dont j'ai pu apprécier les conseils judicieux et le libéralisme ; MM. Jacques Feschotte t, Président du Comité Guy Ropartz, Jacques Chailley, Directeur de l'Institut de Musicologie, Norbert Dufourcq, professeur au Conservatoire National Supérieur de Paris, Louis Kornprobst, biographe de Ropartz, tous quatre musicologues ayant encouragé mes travaux ainsi que M. Dollinger, professeur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Strasbourg ; les Maîtres Fernand Lamy t, disciple et biographe de Ropartz, Paul Le Flem et Gustave Samazeuilh, lecteurs bienveillants de ce texte ; MM. Raymond Gallois-Montbrun, directeur du Conservatoire National Supérieur de Paris, Marcel Dautremer et Louis Martin, directeurs respectifs des Conservatoires de Nancy et Strasbourg, trois illustres collègues dont l'amitié et la bienveillance ne m'ont jamais fait défaut ; Mlle Dunan, Conservateur aux Archives Nationales, M"" Wallon, Conservateur au département de la Musique de la Bibliothèque Nationale, M"" Courville, Massiet du Bieft et Varangot, MM. Cuénot, Fuchs, Rousseau, Simon et Troulay, Conservateurs respectivement à Nantes, Vannes, Angers, Nancy, Strasbourg, Rennes, Saint-Brieuc et Le Mans, M. René Merlet, Sous-Bibliothécaire à la Bibliothèque de l'Université de Rennes qui m'ont bienveillamment ouvert les portes de leurs services et prodigué de nombreux conseils ; M. le Procureur de la République Jean Tréglos, Maîtres Jean-Louis Bertrand, Yves Stéphan et Jouet, Bâtonniers de l'Ordre des Avocats respectivement à Rennes, Guingamp et Saint-Brieuc, M. Beasse, Huissier du Bâtonnier de l'Ordre des Avocats de Paris ; M. Jean de Puch, Père-Recteur de Saint-François-Xavier de Vannes, M. Raymond Michel, Supérieur de Saint-Vincent de Rennes, M. le Chanoine Georges Blond, professeur à l'Université Catholique de l'Ouest à Angers, M. le Père Henri Marsille, s. j., professeur à Saint-François-Xavier et ancien archiviste de cet établissement, Mmt la Mère-Supérieure de la Communauté de l'ordre de l'Action de Grâces à Mauron et son assistante Sœur Marie-Gabriel, Monsieur le Secrétaire Général de la Faculté de Droit de Rennes, M. E. Frézet, chef de division à la Documentation Générale de la (7) Cité par Fernand Lamy dans son livre J.-Guy Ropartz, l'Homme et l'Œuvre ; Durand et Cle, Paris, 1948 ; p. 28. S. A. C. E. M., M. P. Moulin, Vice-Président de l'Association Nationale Hector Berlioz qui m'ont apporté de précieux documents et fourni d'utiles, renseignements de détaijs ; Mlle Alyette Samazeuilh, MM. René Dommange et Adrien Ravau de Paris, Mme Bordier et M. le Comte Yvon de Romain d'Angers, MM. Robert Stoffel, Marcel Beauvier, Paul Gasser et Léon Breton de Nancy qui ont rappelé des souvenirs anciens ; M.
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