« Republicain-Lorraine.Fr » 18 Juin 2015
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« republicain‐lorraine.fr » 18 juin 2015 De Gorze à Metz : l'étonnante histoire de l'aqueduc romain 18/06/2015 Céline KILLE et Photos Maury GOLINI L’aqueduc antique qui acheminait l'eau de Gorze à Metz, en passant par Ars‐sur‐Moselle et Jouy‐ aux‐Arches, est le plus ancien monument du secteur et l’un des plus importants de la Gaule ! Pourtant, il n’attire pas la foule. Un parcours touristique a été inauguré ce jeudi. Il était temps ! Un petit parking le long de la départementale 6, entre Ars et Ancy‐sur‐Moselle, permet de garer sa voiture, quand, happé par la vision spectaculaire du pont‐aqueduc gallo‐romain se dressant sur la colline, le conducteur souhaite prolonger sa découverte. Mais les lieux ne sont pas encore dimensionnés pour accueillir des cars touristiques. Maury Pour mettre en valeur l'aqueduc antique du IIe siècle après J.C., d’importants travaux ont permis il y a un peu moins de dix ans de restaurer la partie de l’ouvrage située à Jouy‐aux‐Arches. Depuis 2013, ces travaux de réhabilitation de l’État réalisés par l’entreprise Chanzy‐Pardoux sous maîtrise d’œuvre de l’architecte des bâtiments de France, concernent la partie arsoise de l’aqueduc et devraient s’achever l’an prochain. Parcours de visite de l'aqueduc Romain d'Ars sur Moselle. En attendant la fin de ce gros chantier, Metz‐Métropole, dans le cadre de sa politique de valorisation du patrimoine, a fait installer sept panneaux pédagogiques d’un coût de 20 900 € côté Ars qui viennent compléter le parcours déjà mis en place à Jouy par la communauté de communes du Val de Moselle. Ils ont été inaugurés ce jeudi après‐midi en présence du président Jean‐Luc Bohl, de Bruno Valdevit, maire d'Ars‐sur‐Moselle, de l'archéologue Claude Lefebvre et du maire de Metz, Dominique Gros. Au IIe siècle après J.C., Divodurum‐Metz, la cité des Médiomatriques, avait entamé « une grande phase urbanistique où l’on remplaçait le bois par la pierre, où l’on construisait les thermes de Sainte‐Croix, Saint‐Jacques, Saint‐Pierre‐aux‐ Nonnains », a raconté Claude Lefebvre, archéologue, spécialiste de l’aqueduc et auteur des panneaux. L’eau était acheminée depuis la source des Bouillons de Gorze jusqu’au sud de Metz, du côté de Bon‐Secours, où il y avait probablement un château d'eau. Une partie de l'ouvrage est encore camouflée par les échafaudages qui protègent les ouvriers spécialisés de Chanzy‐ Pardoux des intempéries. Pour restaurer l'ouvrage, l'entreprise Chanzy‐Pardoux aura acheminé 200 m3 de pierre de Savonnières, une pierre blanche de Meuse. Trois arches en pierres d’origine, plus sombres, permettent de comparer l’avant et l’après travaux. Particularité de l’aqueduc: sa double canalisation aérienne. Dans sa partie souterraine, la canalisation est simple. Mais à partir du bassin d’Ars jusqu’au bassin de Jouy, elle est doublée. Autre particularité, selon l’archéologue Claude Lefebvre, c’est son homogénéité. Il a été édifié d’un seul tenant – sur 15 à 20 ans – avec les mêmes constructions sur les bassins d’Ars et de Jouy. Sur la rive gauche de la Moselle, à Ars‐sur‐Moselle, au milieu des vignes, on découvre le bassin où arrivait l’eau après avoir cheminé sur 13km depuis Gorze. Ce bassin permettait d’amortir l’eau, de la décanter et de la réguler avant qu’elle soit envoyée sur le pont. On suppose que des techniciens encadraient ces opérations. Pour le président de Metz Métropole, Jean‐Luc Bohl et le maire de Metz, Dominique Gros, faire connaître ces vestiges antiques participe au développement touristique et donc économique de notre agglomération. Les ouvriers spécialisés de l'entreprise arsoise Chanzy‐Pardoux ont démarré la restauration de l'ouvrage en avril 2013 sur le versant d'Ars‐sur‐Moselle. Les travaux devraient s'achever courant 2016. La conduite longue de 22 km suivait une pente très faible d’environ 1 m pour 1 km en souterrain jusqu’au bassin d’Ars, puis empruntait l’aqueduc pour franchir la Moselle et reprenait, depuis Jouy‐aux‐Arches, sa route souterraine jusqu’à Metz. « L’eau était réservée en priorité aux fontaines pour tous, les riches comme les pauvres, puis aux thermes et enfin aux notables qui avaient les moyens d’une adduction d’eau> », a commenté l’historien Claude Lefebvre. L’ouvrage aurait fonctionné durant deux siècles selon les études de Victor Simon, archéologue local du 19e siècle, qui évoque la découverte de pièces romaines du IVe siècle perdues dans l’aqueduc par un ouvrier. .