Brice Pauset, Perspectivæ Sintagma I

Gérard Grisey, Prologue création mondiale de la nouvelle version*

Entracte

Brice Pauset, Perspectivæ Sintagma II Ircam - Centrecommande de l’Ircam-Centre Pompidou Pompidou, création mondiale

Ensemble Recherche Notes en Blocs 1 Direction Johannes Kalitzke

Catherine Dagois, contralto Jean Nirouët, haute-contre Jean-Pierre Collot, piano Mardi Brice Pauset, piano 3 avril Garth Knox, alto 2001 Eric Daubresse*, Olivier Pasquet, assistants musicaux 20 h Xavier Meunier, stagiaire assistant musical* Technique Ircam Ircam Espace de projection CoproductionIrcam Ircam-Centre Pompidou, Goethe-Institut- Centre Paris, avec le soutien Pompidou du ministère de la Culture du Bade-Würtemberg (Allemagne) et du dépar- tement des affaires internationales du ministère de la Culture et de la Com- munication (France).

Concert enregistré par France Musiques

Ircam - Centre Pompidou Notes en Blocs 2001

Prenant pour thème les centres de création Tarifs : 60F. Amis du Goethe-Institut, abon- musicale et informatique en France et en Alle- nés IRCAM/EIC : 40F magne (Ircam, ICEM, Ina-GRM, Experimental- Réservation : 01 44 43 92 30 studio), Notes en Blocs 2001, Avec le soutien de la Fondation Art et Cul- ture du Land Rhénanie-Westphalie journées musicales du Goethe-Institut Inter Nationes, propose, sur deux sites, quatre concerts aux esthétiques très diversifiées. Jeudi 5 avril, 20h, Goethe-Institut 17, avenue d'Iéna, 75116 Paris Mardi 3 avril, 20h, Ircam, Espace Concert multiphonique de l'Ina - GRM de projection (Groupe de Recherche Musicale) 1, place Igor-Stravinsky, 75004 Paris Rencontre de musique acousmatique fran- Concert de l'Ircam (Institut de Recherche et çaise et allemande Ircam - Centrede Coordination Acoustique/Musique) PompidouŒuvres de Wilfried Jentsch, Ludger Brüm- Ensemble Recherche, direction : Johannes mer, Daniel Teruggi et Hans Tutschku Kalitzke Tarifs : 60F. Amis du Goethe-Institut, abon- Œuvres de Brice Pauset et Gérard Grisey nés IRCAM/EIC : 40F Plein tarif : 90F - tarif abonnement : 60F Réservation : 01 44 43 92 30 Réservation : 01 44 78 48 16 Avec le soutien du département des affaires internationales du ministère de la Culture Coproduction Ircam-Centre Pompidou, et de la Communication Goethe-Institut Paris, avec le soutien du ministère de la Culture du Bade-Würtem- berg (Allemagne) et du département des Vendredi 6 avril, 20h, Ircam, affaires internationales du ministère de la Culture et de la Communication (France) Espace de projection 1, place Igor-Stravinsky, 75004 Paris Mercredi 4 avril, 20h, Goethe- Concert de l'Experimentalstudio de la Fonda- Institut tion Heinrich-Strobel, SWR Fribourg 17, avenue d'Iéna, 75116 Paris Ensemble Recherche Concert multimédia de l'ICEM (Institut für Œuvres de Günter Steinke, Mark André, Cas- Computermusik und Elektronische Medien) par Johannes Walter et Luigi Nono Folkwangschule Essen Plein tarif : 90 F - tarif abonnement : 60 F Œuvres de Vladimir Djambazov, Ludger Réservation : 01 44 78 48 16 Brümmer, KilianIrcam Schwoon, Dirk Reith, Tho-- CoproductionCentre Ircam-Centre Pompidou,Pompidou Goethe-Institut Paris, avec le soutien du mas Neuhaus et Dietrich Hahne ministère de la Culture du Bade-Würtemberg

Ircam - Centre Pompidou Brice Pauset Perspectivæ Sintagma I (canons) (1997)

Effectif tique, et s'applique à des domaines de l'acti- piano Midi vité temporelle jusqu'alors séparés (mesure, dispositif électroacoustique métrique, rythmique). Le terrible phantasme évoqué par Leopardi Durée dans Zibaldone, cité par Massimo Cacciari 19 minutes dans ∆PAN, « géométriser toute la vie » entre en résonance avec les insaisissables Editeur figures de Wentzel Jamnitzer, gravées en Ircam - CentreHenry Lemoine, Pompidou Paris 1568, dans son ouvrage auquel j'ai emprunté le titre. ❖ Cette présence de la perspective touche bien Cette pièce, commande de la Südwestrund- des domaines de l'œuvre : la perspective funk et de l'Ircam-Centre Pompidou, a été consubstantielle au canon, bien sûr ; mais réalisée dans les studios de l'Ircam avec le aussi la perspective possible entre l'écriture concours de l’assistant musical, Eric Dau- et l'interprétation. Pendant l'exécution de la bresse. Elle a été créée le 19 octobre 1997 pièce, le jeu du pianiste est constamment au festival de Donaueschingen (Allemagne) comparé à la partition idéale, géométrique, par Jean-Luc Plouvier. Elle est dédiée à Jean- stockée dans l'ordinateur. Les décalages Louis Jolivet. infimes entre l'interprète et la partition sont insérés dans un algorithme de composition Perspectivæ Sintagma I (littéralement en temps réel reproduisant par synthèse les « ouvrage de perspective ») constitue le pre- mêmes processus que ceux de la partition mier versant d'un dyptique fondé sur écrite. diverses de mes préoccupations actuelles, en La perspective, en quelque sorte, est le véri- particulier celles touchant le traitement du table sujet du canon, qu'il soit écrit, inter- temps musical.Ircam Le sous-titre « canons »- prétéCentre ou ré-évalué lors de l'exécution. Pompidou indique qu'un certain nombre de techniques compositionnelles du passé - en particulier Brice Pauset médiéval - est à l'origine de l'œuvre. La rela- tion à ces techniques du passé fait bien sûr l'objet d'une objectivation historique et cri-

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Ircam - Centre Pompidou Gérard Grisey Prologue (1976-2001)

Effectif de l’Ircam en étroite collaboration avec Eric alto Daubresse, assistant musical et Garth Knox, dispositif électronique altiste. Il s’agit de la création mondiale de la nouvelle version. Durée 15 minutes Prologue (1976) Essentiellement mélodique, Prologue se Editeur détache lentement et progressivement de la Ircam - CentreRicordi, MilanPompidoupesanteur et de l'hypnose de la répétition. Une cellule mélodique unique jouant sur les ❖ hauteurs d'un spectre d'harmoniques sert d'axe et de point de repère à une sorte de La version pour alto solo de Prologue a été spirale. Tout provient de cette cellule, tout y réalisée en 1976 et créée le 16 juillet 1978 à retourne, mais jamais exactement au même Paris. La version pour alto et résonateurs a niveau. La mélodie est ici travaillée dans son été créée le 7 août 1978 au Festival de essence même, dans sa Gestalt, dans sa sil- Darmstadt. Elles ont été toutes deux inter- houette mais jamais au niveau de la note, car prétées par Gérard Caussé, dédicataire de les hauteurs qui la composent vont s'éloi- l’œuvre. Prologue est le début d'un cycle de gner peu à peu du spectre originel pour pièces, Les Espaces acoustiques, qui va de atteindre le bruit en passant par différents l'alto seul au grand orchestre en passant par degrés d'inharmonicité. diverses formations de musique de Cette silhouette mélodique gère également chambre : Périodes pour sept musiciens, Par- la grande forme, les tempi et l'apparition de tiels pour dix-huit musiciens, Modulations deux types d'insert : le battement de cœur pour trente-trois et Transitoires pour quatre- (brève-longue) et l'écho. Non tempéré, Pro- vingt quatre musiciens. Lorsqu'on enchaîne logue pose d'énormes problèmes d'interpré- Périodes à PrologueIrcam, on doit jouer la version - tationCentre (il est déjà si difficile de jouer Pompidoujuste sur pour alto seul, alors que la version pour alto, un alto !). résonateurs et électronique en direct est A ce rêve mélodique, s'ajoute cette réponse réservée pour une exécution isolée. de l'inerte, cette vibration par sympathie des La nouvelle version pour alto et dispositif différents instruments qui entourent l'alto et électronique a été conçue dans les studios qui jouent exactement le même rôle passif

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Ircam - Centre Pompidou que les cordes sympathiques du sitar ou de Grisey était très enthousiaste à l'idée de par- la sarangui, à cette différence près que ces venir enfin aux résultats qu'il avait imaginés. instruments couvrent ici un champ acous- Connaissant bien l'œuvre pour l'avoir plu- tique beaucoup plus large et qu'ils peuvent, sieurs fois exécutée et enregistrée, considé- grâce aux moyens électroniques, être modu- rant que les conditions technologiques lés. étaient aujourd'hui réunies pour permettre Voix seule, réponse phantomatique d'instru- l'intégration des résonateurs dans un seul ments inhabités mais aussi structure abs- ordinateur, il me paraissait indispensable Ircam - Centretraite et sans concession, Pompidouj'espère être par- d'en faire une nouvelle version plus simple à venu ici à balbutier ce que je crois être la monter parce qu'affranchie des instruments musique : une dialectique entre le délire et la acoustiques. L’objectif était d'en garantir la forme. pérennité, et, sans la présence de Gérard, de respecter la version de référence. Les cinq Gérard Grisey résonateurs ont été modélisés à partir de l'analyse des instruments d'origine : palme d'onde Martenot, piano, tam-tam, gong Prologue (2001) métallique d'onde Martenot, caisse claire. Garth Knox a enregistré la partie d'alto pour La réalisation de la partie électronique de le travail en studio, puis nous avons expéri- Prologue par des moyens analogiques a tou- menté le dispositif entièrement reconstitué, jours été lourde à mettre en œuvre : difficul- en le comparant à la version analogique et tés pour réunir les meilleurs instruments uti- en suivant scrupuleusement les indications lisés comme résonateurs acoustiques ; du compositeur. L'interprétation de la partie réglages extrêmement longs et délicats, électronique est faite sur la dernière version nécessitant la présence continue de l'altiste ; de la partition annotée. problèmes d'équilibre sonore ; imprécision, fragilité et dériveIrcam des paramètres du disposi- - CentreEric DaubressePompidou tif. C'est pour ces raisons que cette version était très rarement interprétée depuis sa création. J'avais plusieurs fois évoqué l'inté- Alto seul, alto avec résonateurs, alto avec rêt que pouvait représenter un « portage » résonateurs virtuels - chaque version de Pro- des résonateurs sur ordinateur, et Gérard logue explore à sa façon un jeu de réso-

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Ircam - Centre Pompidou nances du geste initial qui crée son propre espace acoustique. L'instrumentiste lui- même, chaque fois confronté à un nouvel instrument est influencé à son tour dans son interprétation : la longueur des points d'orgue est modifiée par la résonance, cer- taines notes sont mises en valeur par la sym- pathie, les nuances doivent prendre en Ircam - Centrecompte le partenaire virtuel, Pompidou etc... Mes propres recherches et expériences avec la viole d'amour m'ayant conduit à m'inté- resser de près au phénomène de résonance des cordes sympathiques, j'ai suivi avec fas- cination le travail de modélisation des réso- nateurs d'Eric Daubresse. De longues heures d'analyses et de tests ont permis de créer toute une gamme de résonances virtuelles, lumineuses, chatoyantes, sombres ou brui- teuses. Il me semble important que grâce à cette nouvelle version, Prologue puisse désormais être interprétée et entendue plus souvent, et que cette pièce, si belle et novatrice, puisse ainsi occuper la place qu'elle mérite dans la musique d'aujourd'hui.

IrcamGarth Knox - Centre Pompidou

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Ircam - Centre Pompidou Brice Pauset Perspectivæ Sintagma II (canons) (2001)

Textes Perspectivæ sintagma, suite. Beaucoup plus Peter Szendy qu’un post-scriptum : une manière de relan- cer les possibles de Perspectivæ sintagma I, Effectif de reprendre en charge le vocabulaire très piano systématique qui avait été mis en jeu, de contralto l’écouter vivre dans des formulations plus haute-contre baroques – plus figuratives aussi, madriga- lesques dans leurs rapports aux mots. Le Ircam - Centreflûte Pompidoupiano s’est entouré d’un ensemble et de clarinette voix : élargissement du champ de vision, tuba nouvelles perspectives d’écoute dans un violon espace plus vaste. alto violoncelle contrebasse Les canons qu’indique le sous-titre ne sont dispositif électronique plus seulement générés par comparaison entre l’interprétation du pianiste et la parti- Durée tion archivée dans la mémoire de l’ordina- 35 minutes teur. C’est un cantus firmus traversant toute la pièce qui devient le sujet d’imitations dans Editeur le dispositif informatique, lequel produit Henry Lemoine, Paris aussi des timbres proches des sons sinusoï- daux. (Hommage à la seconde Étude électro- ❖ nique et aux Kontakte de Stockhausen.)

Cette pièce, commande de l’Ircam-Centre Pompidou, a étéIrcam réalisée dans les studios de- ACentrevec l’environnement informatique Pompidou Max l’institut avec le concours d’Olivier Pasquet, MSP, un travail inédit sur la spatialisation : assistant musical. Elle est dédiée à Damien elle n’est pas pensée en termes de salle (d’« Pousset. Il s’agit de la création mondiale. effets de salle » plus ou moins réverbérants), mais en termes de sources : il y va donc du mouvement des objets. Leurs déplacements

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Ircam - Centre Pompidou sont rythmiquement composés, corrélés à – de Jamnitzer. Sorte d’incantation propitia- et parfois volontairement disjoints de – l’écri- toire pour cet instant improbable qu’effleure ture de la partition. ensuite une phrase de Jacques Derrida :

« Quand nos yeux se touchent, fait-il jour ou Comme dans Perspectivæ sintagma I, des fait-il nuit ? » transpositions, littérales ou libres, de l’ou- vrage de perspective de Jamnitzer. Ainsi, là (Remplacer « yeux » par « voix » – pour voir. Ircam - Centreoù l’éther était pour Jamnitzer Pompidou l’élément de Peut-être deviendra-t-il impossible de déci- l’indistinct et des compossibles, la spatialisa- der qui, de la musique ou des mots, tion intègre un certain degré d’aléatoire (des remarque l’autre…) trajectoires désordonnées au sein d’une vitesse de déplacement prévisible de mesure en mesure). À plusieurs reprises, enfin, une sorte de signature de celui qui, à la fin, souffre :

Les merveilleuses gravures de l’ouvrage de Jamnitzer (leur nombre, leur disposition, leurs regroupements, leur caractère plus ou moins géométrique ou ornemental) ont dicté la forme. Pour la musique comme pour les textes. Plutôt que des textes, d’ailleurs, des « syn-

tagmes ». Des agencements de mots préle- A (L) B (R) E C H (T) vés ici ou là (notamment dans le corpus de l’histoire de la perspective), mais arrêtés au seuil d’une véritable textualité. Olivier Pasquet, Brice Pauset et Ircam - CentrePeter PompidouSzendy

Dans le motto qui apparaît de manière frag- mentaire et variée, on entend d’abord le murmure bégayant des noms (des graphies)

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Ircam - Centre Pompidou Textes I.Iii. (syntagmes réunis par Peter Szendy, d’après le Il voulait que l’œil Pseudo-Aristote, Charles Baudelaire, Jacques Der- Se place à son revers. rida, Antonio Averlino dit le Filarète, Wentzel Jam- (Gamiczer, fait-il jour ?) nitzer, Antonio di Tucci Manetti et Léonard de Vinci) I.Oi. (Les chiffres et lettres renvoient aux sections de la Il semblait que l’on voyait partition.) Le vrai Lui-même.

(Motto : I.Oii. Jamnitzer, Jamizer, Jamitzer, Jammitzer, Gamiczer, L’œil qui contemple la lumière Quand nos yeux se touchent, fait-il jour ou fait-il Se dilate à proportion de sa frayeur. nuit ?) I.Vi. Ircam - CentreI.Ai. PompidouC’est une petite fissure où passe Jamnitzer, Jamizer, Jamitzer, Jammitzer, Gamic- L’atmosphère chargée d’images. zer… I.Vii. I.Aii. Quand nos yeux se touchent, Les bègues sont mélancoliques, Fait-il jour ou fait-il nuit ? C’est rapidement qu’ils veulent suivre L’imagination. II.iv. I.Ei. Ces lignes sont les rayons de ton œil, Jamitzer, Jammitzer, Gamiczer, Et ces rayons font une pyramide, L’impulsion de parler Comme une cage à oiseaux faite de tiges très fines. Précède la faculté de le faire. Ou comme ces chapeaux de joncs que font les enfants. I.Eii. Quelques paroles enfermées dans une bouteille : II.v. À l’ouverture, elles seront Il regarde avec un certain délice mélancolique à tra- Comme un écho. vers les années profondes et s’enfonce audacieuse- Ircam - mentCentre dans d’infinies perspectives. Pompidou I.Ii. Jammitzer, Gamiczer, II.vi. Il avait percé un trou … et, voyageant en pensée sur ces longues pers- En ce lieu où percutait l’œil. pectives coupées de lumière et d’ombre, il se disait…

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Ircam - Centre Pompidou III.i. Sources : Jamnitzer, Jamizer, Jamitzer, Jammitzer, Gamiczer, Motto : les diverses graphies du nom de Wentzel Fait-il jour ou fait-il nuit ? Jamnitzer, orfèvre à Nuremberg, auteur d’un Pers- pectivae sintagma en 1568 ; Jacques Derrida, Le III.ii. toucher – Jean-Luc Nancy, Galilée, 2000, p. 11. L’œil dans lequel plonge ton regard I.Ai. Motto (1). – I.Aii. Pseudo-Aristote, Pro- Te renvoie ta propre image, blème XI, 38. – I.Ei. Motto (2) et Pseudo-Aristote, Jamnizer, Jamizer… ibid. – I.Eii. J.-C. Doppelmayr, Historisches Nachricht von der Nürnbergischen Mathematicis III.iii. und Künstlern (Nuremberg, 1730). – I.Ii. Motto (3) Suppose que deux lignes partent de tes oreilles. et Antonio di Tucci Manetti, Vita di Filippo Brunel- Elles aboutissent à ton reflet dans cet œil. leschi. – I.Iii. ibid. – I.Oi. ibid. – I.Oii. Léonard de Et les lignes se resserrent tellement, Vinci, Carnets (Cod. Atl., 203r). – I.Vi. ibid., 345r. – Au-delà de ton image mirée dans l’œil, I.Vii. Motto (4). – II.iv. Antonio Averlino detto il Fila- Qu’elles se touchent en un point. rete, Tratta di architettura, livre XXIII, fol. 176v- Ircam - Centre Pompidou177v. – II.v. Charles Baudelaire, Les paradis artifi- III.iiii. ciels. – II.vi. ibid. – III.i. Motto (5). – III.ii. Léonard de L’humeur qui est dans la lumière, Vinci, op. cit. (Ms. A de la bibliothèque de l’Institut Dans la lumière encerclant le centre noir de l’œil de France, 37v) et Motto (6). – III.iii. ibid. – Fait-il jour ou fait-il nuit ? –, –III.iiii. ibid. (Cod. Atl. 270r) et Motto (7). – L’humeur remplit le même office que les chiens à la IV. Albrecht Dürer à son médecin. chasse : Ils lèvent le gibier et les chasseurs le capturent.

IV. Là, le cercle jaune, Do der gelb fleck ist Celui que montre mon doigt, Vnd mit dem finger drawff dewt, C’est là que je souffre Do ist mir we. Ircam - Centre Pompidou

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Ircam - Centre Pompidou Les compositeurs

Gérard Grisey la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour Compositeur français né en 1946 à Belfort, la Vocation en 1994 puis stagiaire à l’Ircam Gérard Grisey mène successivement ses de 1994 à 1996, il s’est depuis entièrement études au Conservatoire de Trossingen en consacré à sa carrière de compositeur, ainsi Allemagne (1963-1965) et au Conservatoire qu’à l’interprétation de ses propres œuvres de Paris (1965-1972) où il suit notamment et du répertoire ancien, au clavecin et au les cours de composition d'Olivier Messiaen piano. Il collabore régulièrement avec l’Ir- (1968-1972). Parallèlement, il étudie avec cam, le Festival d’Automne à Paris, l’En- Ircam - CentreHenri Dutilleux à l'Ecole normalePompidou supérieure semble Accroche-Note, le festival Ars de musique (1968) et assiste aux séminaires Musica, le Klangforum Wien, avec les radios de Karlheinz Stockhausen, György Ligeti et SWR et WDR, la Biennale de Berlin et l’En- Iannis Xenakis à Darmstadt (1972). Enfin, il semble Recherche. Ses œuvres requièrent s'initie à l'électroacoustique avec Jean- parfois des interprètes inattendus dans le Etienne Marie (1969) et à l'acoustique avec domaine de la musique contemporaine : Emile Leip à la Faculté des sciences de Paris Vanités, créée par Gérard Lesne et Il semina- (1974). Boursier de la villa Médicis à Rome rio musicale à Royaumont, et Kontra-Sonate de 1972 à 1974, il participe à la création de sur la Sonate D845 de Franz Schubert par l'ensemble Itinéraire. En 1980, il est stagiaire Andreas Staier à Hagen et Paris en juin 2001. à l'Ircam, puis invité par le DAAD à Berlin. La WDR lui a commandé une œuvre pour fin Gérard Grisey a tenu de nombreux sémi- 2002 pour les ensembles Musica antica naires de composition à Darmstadt, à Frei- () et Recherche (Freibourg). Le qua- burg, à l'Ircam, à la Scuola Civica de Milan et tuor Diotima donne régulièrement ses deux dans diverses universités américaines. De premiers quatuors et prépare la création en 1982 à 1986, il enseigne à l'université de septembre 2001 du troisième quatuor. Californie de Berkeley. De 1986 à sa mort le L’opéra de Freibourg lui a commandé, pour 11 novembre 1998, il a été professeur de fin 2004, une action scénique pour laquelle composition auIrcam Conservatoire de Paris. - ilCentre collaborera avec Kwamé Ryan, lePompidou Freibur- ger Barockorchester, le chœur et l’orchestre Brice Pauset de Freibourg et l’Experimentalstudio de la Né en 1965 à Besançon, Brice Pauset étudie Fondation Heinrich-Strobel. Brice Pauset le piano, le violon et le clavecin avant d’abor- enseignera la composition en septembre der l’écriture et la composition. Boursier de 2001 à l’Abbaye de Royaumont.

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Ircam - Centre Pompidou Les interprètes

Catherine Dagois, contralto Jean-Pierre Collot, piano Médaille d’or du Concours musical de France Né en 1965 à Metz, il étudie au Conserva- et finaliste du Concours des voix d’or à vingt- toire de Paris avec Jean-Claude Pennetier, et-un ans, titulaire d’une licence de musicolo- Christian Ivaldi et Jean Koerner, et y obtient gie et des diplômes d’état de professeur de des premiers prix de piano, de musique de chant et de soliste de concert du Conserva- chambre et d’accompagnement. Son réper- toire supérieur de Stuttgart, elle se perfec- toire soliste fait une large place au XXe siècle tionne par la suite avec Eva Randova pour le avec un intérêt particulier pour Karlheinz Ircam - Centrerépertoire d’opéra. Bien quePompidou la tessiture de sa Stockhausen (Klavierstücke I à XI, Mantra, voix fasse d’elle une soliste d’œuvres post- Kontakte). Il a créé des œuvres de Jean-Luc romantiques, comme le Requiem de Verdi ou Hervé, Brice Pauset, José-Manuel López les Kindertotenlieder de Mahler, elle a égale- López, Gérard Pesson et Jacques Lenot. Il est ment été remarquée par la critique pour la depuis 1996 membre de l’ensemble FA et création d’un rôle de premier plan dans Silent prend part aux concerts de l’Ensemble Inter- Screams, Difficult Dreams de Eugeniusz Kna- contemporain, de l’Ensemble Recherche, de pik à l’Opéra des Flandres et sur les scènes TM+ et de 2e2m. Depuis 1997, il se produit des Opéras de Rouen et Kassel (Documenta). en formation non dirigée au sein de l’en- Une grande partie de ses activités artistiques semble Instant Donné. Il joue dans de nom- est consacrée au concert et au récital. Elle breux festivals internationaux (Présences, le vient d’enregistrer pour la radio SWR deux Festival d’Automne à Paris, Musica, cycles de mélodies écrites pour elle par J.C. Hörgänge (Vienne), Nuove Sincronie, Fonda- Wolff et K.M. Komma sur des Haïkus japo- tion Gulbenkian, Biennale de Venise). nais. Elle est également soliste de nombreux grands festivals comme Automne de Varsovie avec l’Orchestre philharmonique de la Radio Jean Nirouët, haute-contre polonaise et la Documenta de Kassel, et diri- Après avoir obtenu ses premiers prix de gée par des chefsIrcam tels Elgar Howarth, Frédé- - chantCentre au Conservatoire d'Orléans avecPompidou Jac- ric Chaslin et Kwamé Ryan. Elle donne régu- queline Bonnardot puis au Conservatoire de lièrement des master classes sur le répertoire Paris avec Christine Eda-Pierre, Jean Nirouët français et allemand, invitée par les Conser- remporte plusieurs concours internationaux. vatoires supérieurs d’Ostrava, Bucarest, Timi- Il se produit avec les chefs Jean-Claude Mal- soara, Breslau et Tananarive. goire, Gilbert Bezzina, René Jacobs, Frieder

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Ircam - Centre Pompidou Bernius, Sigiswald Kuijken, Hans Martin solo à La Fenice de Venise, avant de devenir Linde, Paul Dombrecht, Leopold Hager, Fran- membre de l'Ensemble Intercontemporain çois-Xavier Bilger, Philippe Herreweghe, en 1983 avec lequel, il crée de nombreuses William Christie, Pierre Dervaux ou Michel œuvres en soliste et en formation de Plasson. Il chante également régulièrement chambre. Pendant la même période, il colla- des opéras à Paris, Lyon, Strasbourg, Tour- bore avec des artistes tels que Christophe coing, Nice, Toulouse, Montpellier, Barce- Coin (Ensemble Mosaïques, musique lone, Francfort ou Karlsruhe, et a participé baroque sur instruments d'époque) et Ircam - Centreaux Festivals d'Aix-en-Provence, Pompidou d'Utrecht, György Zamfir (musique folklorique de Rou- de Spoleto, au Mai de Bordeaux, au Festival manie). De 1990 à 1997, Garth Knox est l'al- estival de Paris, au Festival des Flandres et tiste du Quatuor Arditti : il fait plusieurs fois aux Chorégies d'Orange. Il a enregistré entre le tour du monde et collabore avec la plupart autres des motets, des cantates et des opé- des grands compositeurs (Ligeti, Kurtag, ras de Vivaldi (Ligia Digital, Vérany & Bon- Berio et Stockhausen – avec ce dernier, le giovanni), Alessandro et des cantates de célèbre quatuor avec quatre hélicoptères!). Haendel (EMI & BNL), Serve de Cavalli (HM), En 1998, il quitte le Quatuor Arditti et s’ins- le Te Deum de Charpentier (Erato) et le talle à Paris. Depuis, il multiplie ses activités Requiem de Gilles (Archiv & Erato). dans différents domaines artistiques. Il se produit en duo avec Kim Kashkashian (alto), Pascal Gallois (basson) et Frédéric Stochl Garth Knox, alto (contrebasse). Il collabore avec des choré- Garth Knox est né en Irlande et passe son graphes comme Johanne Saunier et Olga de enfance en Ecosse. Il suit ses études au Royal Soto. Avec la viole d’amour, il explore le College of Music à Londres où il obtient un répertoire baroque et suscite un nouveau premier prix d’alto et plusieurs prix de répertoire pour cet instrument insolite. musique de chambre. Il commence sa car- Comme improvisateur, il joue avec Domi- rière au sein desIrcam grandes formations clas-- niqueCentre Pifarely, Bruno Chevillon, Pompidou Benat siques de Londres et avec le London Sinfo- Achiary, Scanner… Son dernier disque, un nietta pour la musique contemporaine. En récital de pièces pour alto seul (Ligeti, Kur- 1980, il crée la Sonate pour alto de Hans tag, Sciarrino, Dusapin, Berio, Dillon) sorti Werner Henze, qui lui est dédiée. Il occupe chez Naïve en juin 2000, a déjà obtenu plu- ensuite, pendant une année, la place d'alto sieurs prix en France et à l’étranger.

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Ircam - Centre Pompidou Brice Pauset, piano musiques de cinéma. D’autres disques de Voir p. 11 Nikolaus A. Huber, Helmut Lachenmann et Walter Zimmermann sont en préparation.

Ensemble Recherche Fondé en 1984, l'ensemble Recherche Musiciens participant au concert compte aujourd'hui parmi les ensembles Martin Fahlenbock, flûte musicaux les plus appréciés pour la musique Shizuyo Oka, clarinette Ircam - Centredu vingtième siècle. Chaque Pompidou année, il donne Melise Mellinger, violon environ soixante-cinq concerts et tient des Barbara Maurer, alto seminaires avec et pour des compositeurs et Lucas Fels, violoncelle des instrumentistes. Il produit deux à trois disques par an ainsi que des musiques de pièces radiophoniques et de films. Le Musiciens supplémentaires nombre des œuvres écrites pour l'ensemble Sébastien Stein, tuba témoigne de sa coopération continue avec Didier Meu, contrebasse les compositeurs. Les huit musiciens et les trois organisateurs prennent ensemble toutes les décisions concernant les questions Johannes Kalitzke, chef d’or- artistiques et économiques. Pour son inter- chestre prétation offensive de la musique contempo- Né en 1959 à Cologne, Johannes Kalitzke raine, l'ensemble a reçu notamment le prix étudie la musique religieuse de 1974 à 1976. de la Fondation Siemens (1994), le Schnei- Après son baccalauréat, il entre dans la classe der-Schott-Musikpreis (1995), le August- de piano d’Aloys Kontarsky au Conservatoire Halm-Preis (1996) et le Rheingau-Musikpreis de Cologne, étudie la direction d’orchestre (1997). Depuis 1992, il a enregistré sur auprès de Wolfgang von der Nahmer et la disque les œuvresIrcam de : Dallapiccola, Feldman - compositionCentre avec York Höller. UnePompidou bourse I & II, Grisey, Haubenstock-Ramati, K. Huber, d’étude de la fondation du Deutsches Volk lui Krenek, Lachenmann I & II, Nono, Pagh- permet de séjourner à Paris, à l’Ircam, où il Paan, W. Rihm I, II & III, Schöllhorn I & II, devient l’élève de , tandis qu’à Schwehr, Sciarrino I & II, Spahlinger I & II, Cologne, il s’initie à la musique électroacous- Steinke, Wolpe, B.A. Zimmermann et tique auprès de Hans Ulrich Humpert.

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Ircam - Centre Pompidou En 1984 à , il dirige pour la Eric Daubresse, assistant musical première fois le Musiktheater im Revier, dont Eric Daubresse suit des études musicales et il deviendra le chef attitré de 1988 à 1990. Il scientifiques à Arras et à Lille, puis au prend également la direction du Forum für Conservatoire de Paris. Il a participé à la Neue Musik en 1986, à la suite de Carla création et aux activités du studio PREMIS au Henius. En 1991, il devient le directeur artis- sein de l'ensemble 2E2M. Il a également col- tique et le chef de Musikfabrik. Depuis, il est laboré à de nombreuses créations de régulièrement le chef invité de divers musiques mixtes avec l'ensemble Itinéraire. Il Ircam - Centreensembles et orchestres symphoniques.Pompidou En est assistant musical à l'Ircam depuis 1991, Autriche et en Allemagne, il est invité au fes- où il s'est investi dans nombre de créations. tival de Salzbourg, aux Wiener Festwochen, Il a également composé plusieurs pièces et a à la Biennale de Munich et au festival de animé de nombreuses activités pédago- Dresde. Il effectue des tournées en Russie, au giques autour des musiques contempo- Japon et aux Etats-Unis. Il enregistre de nom- raines. breux disques de répertoire classique et contemporain. Comme compositeur, il a reçu plusieurs prix (Prix Bernd-Aloïs-Zimmer- Olivier Pasquet, assistant mann, Prix de la ville de Cologne) et a été musical joué par des ensembles comme le London Né à Meaux en 1974, Olivier Pasquet suit des Sinfonietta, l’Ensemble Intercontemporain, études scientifiques (électronique et infor- le Klangforum Wien et l’orchestre sympho- matique). Il s'est initié en autodidacte à nique du SWF. Depuis 1996, il enseigne aux l'écriture puis à l'informatique musicale et a cours d’été de Darmstadt. Sa pièce de travaillé dans divers studios d'enregistre- théâtre musical, Bericht vom Tod des Musi- ment. En 1996, il poursuit des études de kers Jack Tiergarten, a été programmée en composition à l'Université de Cambridge où 1996 lors de la Biennale de Munich. Son il apprend aussi la composition électroacous- second opéra, IrcamMolière oder die Henker des- tique.Centre Durant ses études, il organise Pompidou diffé- Komödianten, commande du Land de rentes manifestations et concerts, dont le Schleswig-Holstein, a été créé à Brême en "Cambridge Digital Art Festival". Il s'est 1998. En 2000, Johannes Kalitzke a été pen- chargé de la diffusion électronique de pièces sionnaire de la villa Massimo à Rome. électroacoustiques ou mixtes telles que Laborintus II de Luciano Berio, Aulodie de

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Ircam - Centre Pompidou François-Bernard Mache, EQ de Jonathan contemporain, Festival Agora, tournées, édi- Harrison, A Pierre Dell'Azzuro Silenzio, tions…. Dans la réalisation de ces projets, les Inquietum de Luigi Nono et From the Earth compositeurs bénéficient de la compétence de A. Lovett. En février 1999, à la suite d'un technique et musicale des assistants musi- stage de fin d'études, il devient assistant caux de l’Ircam. Les liens établis avec des musical à l'Ircam, où il aide les compositeurs publics variés sont renforcés par des pro- dans la réalisation informatique et électro- grammes pédagogiques diversifiés : une for- nique de leurs projets. mation doctorale, un cursus annuel et un Ircam - Centre Pompidoustage de composition, une académie d'été et de nombreux ateliers d'initiation, des confé- Institut de recherche et coordina- rences ou des débats. En outre, la média- tion acoustique/musique (Ircam) thèque très largement informatisée met à la Fondé en 1969 par Pierre Boulez, l'Ircam est disposition des chercheurs, étudiants et une institution musicale associée au Centre mélomanes, un important fonds musical. Pompidou et dirigée depuis 1992 par Lau- rent Bayle. L'Ircam réunit en un même lieu, Technique Ircam scientifiques et musiciens, et les incite à explorer ensemble des voies artistiques inno- Régisseur général : David Fort vatrices. Les scientifiques mènent des Ingénieur du son : Frédéric Prin recherches sur les apports de l'informatique Régisseurs son : Emmanuel Martin, et de l'acoustique à la problématique musi- Romain Mulès cale. Elles ont pour vocation principale la Régisseurs plateau : Mathieu Bodard, mise au point d'outils logiciels qui viennent Marc Richaud enrichir l'invention du compositeur. Les Régisseuse lumière : Pascale Bondu échanges avec les grandes institutions uni- versitaires et de recherche sont nombreux. Les œuvres crééesIrcam par les compositeurs invi-- Centre Pompidou tés associent les nouvelles techniques à l’écriture instrumentale et sont destinées au concert, à l'opéra, à la danse, au cinéma ou au multimédia. Leur diffusion est une prio- rité : saison parisienne avec l'Ensemble Inter-

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