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Séquences La revue de cinéma

Alice Guy-Blaché Mario Cloutier

Number 172, May–June 1994

URI: https://id.erudit.org/iderudit/49860ac

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Publisher(s) La revue Séquences Inc.

ISSN 0037-2412 (print) 1923-5100 (digital)

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Cite this review Cloutier, M. (1994). Review of [Alice Guy-Blaché]. Séquences, (172), 59–59.

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This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ esprit, Tony Thomas s'apprête à magazine de cinéma américain d'efforts soutenus. À partir de produire pour Marco Polo toute Films in Review. Son style documents rares, d'interviews et de une série de nouveaux disques qui inimitable, ses opinions arrêtées, papiers personnels d'Alice Guy, de proposeront dans l'ensemble les ses diatribes comme ses éloges catalogues de films et de premiers enregistrements de cachaient en fait l'un des esprits les recherches dans la presse de partitions inédites. On pourra plus instruits sur le domaine. L'ami l'époque, il nous présente une bio­ bientôt écouter les musiques de personnel de plusieurs grands filmographie exhaustive et Max Steiner pour The Three musiciens du cinéma, il ne cachait définitive de cette grande dame du Musketeers, Victor Young pour pas la vénération qu'il portait tout cinéma que l'histoire a pourtant Scaramouche, Miklôs Rôzsa pour particulièrement à Miklôs Rôzsa, longtemps négligée. The King's Thief ainsi que Gunga Alfred Newman et Bernard Din d'Alfred Newman. Herrmann qu'il considérait comme Mario Cloutier des génies. Certains compositeurs, Institut lean Vigo, Paris, 1993, 390 pages. fïfri/i/fry Mycn- peu nombreux, trouvèrent petit à petit grâce à ses yeux comme Philippe Sarde, Georges Delerue et CINÉMA EN ROUGE Henry Mancini. Ses vues sur John Williams, Jerry Goldsmith ou Alex ET NOIR North étaient aussi plus nuancées Certains ont affirmé que wMÈsm mais demeuraient dans l'ensemble l'homme n'était grand qu'à genoux. sympathiques. Il restera par ailleurs D'autres ont grandi à l'ombre de célèbre pour la haine féroce qu'il Stendhal, d'une cinémathèque et développa pour Dimitri Tiomkin et d'une révolution tranquille. C'est le Maurice Jarre qu'il ne manquait cas de Réal La Rochelle qui est jamais d'écorcher sauvagement passé du goupillon au marteau, Stanley Myers (1939-1993) dans ses chroniques. Chaque puisqu'il a d'abord écrit dans On vient tout juste d'apprendre année, avec un humour décapant, l'incontournable Séquences pour la disparition de ce musicien il décernait ses prix orange et citron aboutir au défunt Champ libre en britannique survenue en novembre en dressant un bilan, parfois passant par Copie zéro. dernier. Formé à l'école du jazz et discutable, mais toujours justifié, On trouve dans ces 30 ans de de la musique contemporaine, intelligent et très drôle, de critique de cinéma au Québec des Myers fut essentiellement un l'évolution de la musique au entretiens, des ébauches de compositeur discret qui n'a cinéma qui, il faut bien le dire, scénarios, des coups de foudre, des malheureusement pas eu la chance trouvait rarement grâce à ses anecdotes, plusieurs textes inédits d'avoir des véhicules importants oreilles, et qu'il éreintait de ses ALICE GUY-BLACHE et des critiques parues dans propos impitoyables. Quand il se pour être bien connu. Sa (1873-1968) La première femme différentes publications. Tout ceci retrouvait en panne de sujet, il composition la plus célèbre cinéaste du monde ne serait qu'une compilation demeure la désormais classique n'hésitait pas à inventer de toutes lassante à lire s'il n'y avait pas ce pièces un long dialogue avec un cavatine pour guitare qu'il écrivit par Victor Bachy regard critique que l'auteur dépose musicien fictif ou à faire l'éloge pour de Michael Voici un livre que voudront sur ses attitudes parfois contradic­ d'une partition inexistante pour un Cimino. Sa carrière, axée autour de posséder tous ceux et celles qui toires face à un passé plus ou film hypothétique! Sa verdeur toute collaborations fidèles avec Jerzy s'intéressent à l'histoire du cinéma. moins récent. C'est ce qui rend ce littéraire lui donna l'occasion d'être Skolimovski (Moonlighting, The Cette monographie impression­ parcours digne d'intérêt. invité à écrire des notes pour des Lightship) et Nicholas Roeg nante de Victor Bachy sur la Le tout se présente comme un disques qui sont des modèles du (Insignificance, Castaway, The première femme cinéaste au opéra italien dont l'auteur est un genre. On ne dira jamais assez Witches) venait de prendre un monde et une pionnière de la mise fervent admirateur. Opéra composé combien les chroniques de Page nouvel essor alors qu'il se voyait en scène s'avère l'ultime effort pour d'une pléthore de séquences. Les Cook ont contribué à promouvoir devenir le musicien du renouveau restituer à notre mémoire la vie et réflexions sur la musique au la musique de film et à amener un du cinéma britannique avec des l'oeuvre d'Alice Guy-Blaché. Entre cinéma s'avèrent souvent grand nombre d'auditeurs dans le films comme My Beautiful 1896 et 1919, Mademoiselle Alice, judicieuses. Tous les mordus du cercle des cinémélomanes. En cela, Laundrette, Sammy and Rosie Get comme l'appelait Léon Gaumont, cinéma vous diront que cette il fut un modèle et une inspiration. Laid de et Wish You aurait tourné plus de 200 films en passion, quand elle vous taraude, On lui sera longtemps redevable de Were Here de . France et autant aux États-Unis, où ne s'éteint jamais. Ces 30 années l'essor de l'appréciation de la elle s'était rendue avec son mari passées en compagnie de Réal La musique de film dans certains Charles Boyer alias Page Cook gérer la succursale américaine de Rochelle en témoignent avec une milieux jusque-là réfractaires. Il (1945-1994) la compagnie de production ferveur contagieuse. sera regretté... Sous le nom de plume de Page française. Cook, Charles Boyer fut pendant Victor Bachy nous entraîne, dès Janick Beaulieu plus de vingt-cinq ans le le départ, dans une enquête qui a chroniqueur de musique de film du François Vallerand nécessité de nombreuses années Irvptiquc Montreal, 1994, 284 pages.

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