UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT D’ECONOMIE

Fahaizana sy Fanahy

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES

ANALYSE ET PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE (Cas de la CISCO d’)

Présenté et soutenu par :

Angelin MAROBARIA

Promotion 2005-2006

Sous la direction de :

Monsieur LEMIARY Monsieur INDRANO Enseignant chercheur à François d’Assise

l’Université de Toamasina Encadreur Professionnel Encadreur Enseignant

22 Octobre 2008 Année 2008

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UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DEPARTEMENT D’ECONOMIE

Fahaizana sy Fanahy

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES

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Présenté et soutenu par : Angelin MAROBARIA

Promotion 2005-2006

Sous la direction de :

Encadreur Enseignant Encadreur Professionnel Monsieur LEMIARY Monsieur Pascal Germain RA -LEMAZAVA Enseignant Chercheur Planificateur

UNIVERSITE TOAMASINA Ex -Chef de Service - DREN TOAMASINA

Année 2008

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SOMMAIRE REMERCIEMENTS ……………………………………………………………………………………4 LISTE DES ABREVIATIONS,SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE ……………………………………………………………………………………………6 METHODOLOGIE …………………………………………………………………………………….. 8 INTRODUCTION ...... 9 PARTIE I : LA PRESENTATION DE DISTRICT D’AMBANJA ET L’ ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA CHAPITRE I: MONOGRAPHIE SOMMAIRE DU DISTRICT D’AMBANJA ...... 12 Section I : La situation geographique ...... 12 Section II : La situation demographique ...... 16 Section III : Le ménage ...... 22 CHAPITRE II: LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA ZONE DU SAMBIRANO ...... 25 Section I : Les secteurs d’activités ...... 25 Section II : La santé de la population de district d’Ambanja ...... 30 Section III : L’éducation ...... 32 CHAPITRE III: ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA ...... 38 Section I : Les infrastructures scolaires ...... 38 Section II : La demande de scolarisation ...... 42 Section III : La qualité du service éducatif ...... 45 PARTIE II : LES OBSTACLES ET LES PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA CHAPITRE I : APERCU SUR LES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DE L’EDUCATION ...... 57 Section I : Les impacts de l’éducation sur la santé ...... 58 Section II : Les impacts de l’éducation sur la vie des femmes ...... 60 Section III : Les impacts de l’éducation sur l’emploi et les revenus de ménages ...... 61 CHAPITRE II : LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA ...... 64 Section I : Les problèmes au sein des établissements ...... 64 Section II : Les problèmes au niveau des élèves et des parents ...... 68 Section III : Les problèmes de financement ...... 73 CHAPITRE III : LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION ...... 77 Section I : Le renforcement de la lutte contre l’analphabetisme ...... 77 Section II : La stumulation de la motivation des élèves et des parents ...... 80 Section III : L’amelioration de la qualité de l’enseignement ...... 82 CONCLUSION ……………………………………………………………………………………….. 91 BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………………………….. 93 ANNEXES …………………………………………………………………………………………….. 94 LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET SCHEMAS ………….………………………….. 100 TABLE DES MATIERES …………………………………………………………………………..101

3 REMERCIEMENTS

La réalisation de cet ouvrage a bénéficié la participation active de plusieurs

personnes à qui nous témoignons notre sincère sympathie.

Nos remerciements cordiaux vont droit aux enseignants du Département

d’Economie de la Faculté Droit, des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université

de Toamasina, qui nous ont permis d’accéder à notre niveau de connaissances théoriques

actuel.

Notre gratitude va, plus particulièrement, à l’endroit de Monsieur LEMIARY,

enseignant chercheur à la faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion,

notre encadreur enseignant qui, malgré ses multiples responsabilités, a manifesté le

plaisir de nous encadrer et de nous guider tout au long de notre recherche.

Nous tenons également à prendre en considération notre encadreur professionnel, Monsieur Pascal Germain RA-LEMAZAVA, parce que les conseils qu’il nous a prodigués ainsi que le temps qu’il nous a consacré, nous ont été d’une grande utilité. Sans oublié Monsieur INDRANO François d’Assise pour son soutien chaleureux à la réalisation de cet ouvrage. Nous remercions également Monsieur Eric RAVANOMANANA, Chef CISCO

d’Ambanja, qui nous a accueilli avec une grande conviction pour parfaire ce travail de

recherche.

De même, nous tenons à exprimer notre estime aux responsables de la

documentation de : la CISCO d’Ambanja, la DREN DIANA, la Mairie et la Sous-

préfecture d’Ambanja pour leur accueil courtois et chaleureux.

Notre affection va aussi à nos parents, à nos frères, particulièrement à ma

sœur, à nos amis, pour leur soutien inestimable tout au long de notre cursus

universitaire.

Enfin, que tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de cet

ouvrage trouvent dans cette page l’expression de notre profonde reconnaissance.

Angelin MAROBARIA

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LISTE DES ABREVIATIONS,SIGLES ET ACRONYMES

AFD : Association Française pour le Développement ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées CAE : Certificat d’Aptitude à l’Enseignement CAP : Certificat d’Aptitude Pédagogique CFEP : Certificat de Fin d’Etudes Pédagogiques CFP : Centre de Formation Professionnelle CGP : Coordination Générale de Projet CHD : Centre Hospitalier de District CIRDR : Centre Inter-Régional de Développement Rural CNIA : Compagnie Nossibéenne Industrielle et Agricole CSB : Centre de Santé de Base DAAF : Direction des Affaires Administratives et Financières DAAREN : Direction d’Appui aux Affaires Régionales et de l’Education Nationale DFTP : Direction de la Formation Technique et Professionnelle DGES : Directeur Général de l’Enseignement Supérieur DGFTP : Direction Générale de la Formation Technique et de la Formation Professionnelle DIANA : Diego – - Nosy-Be - Ambanja DIE : Direction de l’Inspection et de l’Encadrement DIRESEB : Direction Inter-Régionale de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base DPESR : Direction de la Planification de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche DTI : Direction de Technologie et de l’Information DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté EF1 C : Education Fondamentale de Premier Cycle EF2 C : Education Fondamentale de Second Cycle ELMC : Etablissement Lucien Millot et Compagnie EASTA-PRO : Ecole d’Application des Sciences Techniques Agricoles et de Promotion Rurale FAF : Fiarahana miombon’Antoka amin’ny Fampandrosoana ny sekoly FRAM : Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra ou Association des Parents d’Elèves INSTAT : Institut National de la Statistique IRA : Infections Respiratoires Aigües IST : Infection Sexuellement Transmissible LTP : Lycée Technique Professionnel MENRS : Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique MINESEB : Ministère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base PNAE : Plan National pour l’Amélioration de l’Enseignement. PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RFI : Radio France International RNI : Réserves Naturelles Intégrale SSD : Service de Santé de District TBA : Taux Brut d’Admission TBS : Taux Brut de Scolarisation TNA : Taux Net d’Admission TNS : Taux Net de Scolarisation UNICEF : United Nations Institution for Children’s Educational Found ZAP : Zone Administrative et Pédagogique

5 GLOSSAIRE

♦ Approche par les compétences ou APC : est une manière de mieux intégrer les acquis de l’apprenant. C’est aussi et surtout une autre façon d’évaluer l’élève, en mettant en place une évaluation critériée, comportant à la fois un diagnostic et une régulation.

♦ Capital humain : l’aptitude de l’individu à travailler en supposant qu’il est en bonne santé et il y a une aptitude scolaire fondamentale. L’investissement en capital humain désigne les dépenses en éducation et en santé destinées à accroître la productivité de travail.

♦ Compétence : est la mobilisation d’un ensemble intégré de ressources (des savoirs, des savoir-faire et des savoir être) pour résoudre un situation-problème.

♦ Education : est une activité sociale de transmission de connaissance structurée. Elle a pour finalité d’intégration de l’individu dans la société où il vit, facilite la prise de décision et augmente l’efficacité du travail humain.

♦ Efficience : suppose à la fois rendement et efficacité soit un gain de productivité recherchée ou rendement accru voulu, suppose aussi la rationalité c'est-à-dire maximum de satisfaction au moindre coût.

♦ Indicateurs de stock de l’éducation

 Le taux brut de scolarisation ou TBS est le rapport entre l’effectif total des élèves inscrits quelque soit leur âge dans un niveau de l’enseignement donné et la population qui, selon les règlements nationaux en vigueur, devrait être scolarisée dans ce niveau d’enseignement. En ce qui concerne l’enseignement primaire par exemple, l’âge d’admission est fixé à six (6) ans.

 Le taux net de scolarisation ou TNS est le rapport entre l’effectif global des élèves inscrits ayant l’âge normal de fréquenter un niveau d’enseignement considéré et la population qui, selon les règlements nationaux en vigueur, devrait être scolarisée dans cet ordre d’enseignement.

♦ Indicateurs de flux de l’éducation

Par opposition aux indicateurs de stock (taux brut et net de scolarisation), les indicateurs de flux retracent les mouvements des élèves à travers les résultats scolaires. En effet, trois cas peuvent se présenter pour chaque élève à la fin de l’année scolaire : la promotion en classe supérieure, le redoublement et l’abandon. Cette fluidité des élèves à travers le système éducatif est mesurée par le taux de flux ou taux d’écoulement. Les principaux taux de flux sont :

 Le taux de promotion : c’est la proportion des élèves inscrits dans une classe ou niveau donnée au cours d’une année scolaire donnée et qui passe en classe au niveau immédiatement supérieur au cours de l’année scolaire suivante. Ce taux donne des idées sur le phénomène de promotion des élèves admis en classe ou niveau supérieur.

6  Le taux de redoublement : c’est la proportion des élèves inscrit dans une classe au cours de l’année scolaire donnée et qui étudient encore dans la même classe au cours de l’année suivante.

 Le taux d’abandon : C’est la proportion des élèves inscrits dans une classe ou niveau donné au cours d’une année scolaire donnée et qui quittent le système éducatif au cours ou à la fin d’année scolaire. Ce taux mesure le phénomène d’abandon.

♦ Le ratio d’encadrement : Elève / Maître ou E / M est le rapport entre l’effectif des élèves dans un cycle ou dans un niveau d’enseignement donné et le nombre d’enseignants de ce cycle ou de ce niveau d’enseignement.

♦ Le niveau d’instruction : on distingue trois niveaux d’instruction : le primaire, le secondaire et le supérieur. Est déclaré instruit, tout individu qui a atteint ou a achevé la quatrième année du primaire ou encore tout individu qui sait lire, écrire et calculer.

♦ L’alphabétisation : sont déclarés alphabètes ceux qui savent lire et écrire et faire un petit calcul ou bien ceux qui ont atteint la cinquième année d’études du primaire ou plus et ont au moins fait quatre année d’études.

♦ La malgachisation se définit comme l’adaptation aux besoins et objectifs nationaux des programmes et des méthodes pédagogiques, implique également l’utilisation de la langue maternelle comme langue d’enseignement.

♦ L’enseignement est un mode d’éducation bien précis, celui de la transmission des connaissances à l’aide de signes, de méthodes, de systèmes, etc.

♦ L’école est un établissement permettant d’accueillir des individus afin de leur dispenser un enseignement. Il existe différents types d’écoles qui se distinguent par leur mode d’administration (secteur public ou privé) et par l’enseignement qui est dispensé, etc.

7 METHODOLOGIE

Notre méthodologie de réalisation de la présente étude comporte cinq

phases :

 La première phase consiste à recueillir des informations à partir des enquêtes sur terrain au niveau des ménages dans la zone d’étude et dans les organismes à savoir :

• L’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Airs Protégés) ;

• L’A.F.D (Association Française pour le Développement).

 La seconde est l’approche des collectivités locales telles que le bureau de

District, la Mairie, la CISCO d’Ambanja et la DREN DIANA. Toutes les démarches entreprises ont facilité la connaissance de la situation géographique et socio-

économique de la zone du Sambirano.

 Pour la troisième phase, nous avons consulté des ouvrages bibliographiques respectivement à :

• la bibliothèque de l’Université de Toamasina,

• la Maison de l’information de Toamasina,

• la bibliothèque municipale d’Ambanja, et enfin

• le support des cours théoriques donnés par les enseignants.

 Quant à la quatrième, elle est caractérisée par l’approche avec les encadreurs pédagogique et professionnel pour activer le processus de la réalisation du mémoire.

 Et enfin, la cinquième et dernière phase a été consacrée à la compilation des données, leur analyse ainsi que leurs interprétations afin d’aboutir à la rédaction du travail.

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INTRODUCTION

La Circonscription Scolaire d’Ambanja, d’une superficie de 6 101 km 2, se trouve dans le District d’Ambanja .Elle est composée de 23 communes, réparties en 08 Zones Administratives et Pédagogiques ou ZAP.

Le développement socio-économique d’un pays se reflète à travers le niveau d’instruction des citoyens puisque l’éducation joue un rôle important dans le processus de croissance. Mais pour arriver à cette fin, le chemin est long, à savoir l’incertitude dans laquelle se gère le système éducatif. Le gouvernement malgache n’a jamais cessé d’apporter des réformes sur la politique éducative du pays. Ainsi, sous la deuxième République la Loi n°78-040 du 17 juillet 1978, ayan t stipulé la création d’une Ecole Primaire Publique ou EPP dans chaque Fokontany , d’un Collège d’Enseignement Général ou CEG dans chaque Firaisampokontany et un Lycée d’Enseignement Général dans chaque Fivondronampokontany a été adoptée. Les objectifs de cette loi sont à la fois la décentralisation, la démocratisation et la malgachisation de l’enseignement à . En d’autres termes, elle vise également à donner à tous les malgaches sans exception la même chance de recevoir la même éducation.

La possibilité de recevoir un enseignement de base permet à chaque citoyen de s’intégrer à la vie sociale et c’est le slogan lancé un peu partout actuellement dans le pays en développement grâce à l’Education Pour Tous ou EPT en 2015, selon les Objectifs du Millénaire pour le Développement ou OMD, en général, et suivant l’Engagement 3 du Madagascar Action Plan ou MAP, en particulier.

Actuellement, l’amélioration du système éducatif est devenue de plus en plus primordiale. En effet, un adage apparu au début du 21 e siècle stipule que "tout individu qui ne sait ni lire ni écrire et calculer est analphabète". Car c’est l’élément principal de capital humain. L’éducation figure ainsi l’une des priorités des pays en développement pour réduire la pauvreté. Malgré cela, l’Afrique reste toujours la région du monde la moins avancée en termes de scolarisation et d’éducation.

A Madagascar, plus de 30% des enfants âgés de 6 à 10 ans ne sont pas scolarisés. De plus, le taux de redoublement reste encore élevé et plus grave encore, seuls 33% des élèves scolarisés peuvent terminer le premier cycle de l’enseignement primaire. Ces chiffres montrent avec précision la déficience du système éducatif malgache. En 2002, après une longue crise politique, le Président Marc RAVALOMANANA a constaté que les problèmes de l’enseignement gênent, voire empêchent de réaliser son ambition de développement rapide et durable du pays. Ainsi, la requête de l’Education Pour Tous ou EPT que le gouvernement malgache s’est proposé, s’inscrit dans un projet politique

9 global qui vise à faire de l’Education l’un des socles fondamentaux aussi bien du redressement économique du pays que de son développement rapide et durable.

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherches Scientifiques (MESRS) a fixé comme objectif la recherche de l’efficacité interne et externe de l’éducation (la mise en œuvre de l’Education pour Tous). Une éducation de qualité constitue une priorité pour les Circonscriptions Scolaires (CISCO) des 22 régions de l’Ile, y compris celle de district d’Ambanja.

Malgré les diverses étapes à la réalisation de ses objectifs ; la CISCO d’Ambanja n’a pas encore réussi à assurer une éducation de qualité et universelle à tous les enfants. Cette situation mérite donc d’être observée et suivie de près afin de savoir exactement l’origine du blocage afin d’apporter les solutions que nous estimons nécessaire. D’où le choix de notre thème de mémoire « Analyses et perspectives d’amélioration de l’enseignement primaire (Cas de la CISCO d’Ambanja) ».

Le présent mémoire se propose de déterminer et d’analyser les différents obstacles affectant l’enseignement primaire dans la CISCO d’Ambanja. Il essaie de ce fait, de connaître dans leurs détails la situation de l’enseignement primaire et de détecter les problèmes rencontrés par l’enseignement primaire dans la CISCO d’Ambanja. Par ailleurs, ce travail tente de définir quelques propositions d’amélioration pour solutionner les problèmes.

Pour ce faire, notre étude comprend deux parties : Dans la première partie portant sur « La présentation de district d’Ambanja et l’analyse de la situation de l’enseignement primaire dans la CISCO d’Ambanja », nous faisons la monographie sommaire de district d’Ambanja, nous présentons les aspects socio- économiques et la situation de l’enseignement primaire dans la CISCO d’Ambanja. Cette analyse nous permet de déboucher sur la seconde partie, « Les obstacles et les perspectives d’amélioration » qui étudie les impacts socio-économiques de l’éducation et essaye de discerner les différents problèmes touchant l’enseignement primaire afin de dégager des solutions à titre de perspectives d’amélioration du système éducatif dans la CISCO d’Ambanja.

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PARTIE I LA PRESENTATION DE DISTRICT D’AMBANJA ET L’ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA

Dans cette partie, le premier chapitre nous faisons la localisation de District d’Ambanja en tant que zone d’Etudes. Ensuite, dans le deuxième chapitre nous allons évoquer les aspects socio-économiques du District d’Ambanja. Enfin, dans le troisième chapitre nous allons analyser la situation de l’enseignement primaire dans la CISCO d’Ambanja.

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CHAPITRE I : MONOGRAPHIE SOMMAIRE DU DISTRICT D’AMBANJA

Section I : LA SITUATION GEOGRAPHIQUE

I.1 Localisation Le district d’Ambanja est situé à 48°27 de longitud e Est et 13°40 de latitude Sud. Elle est délimitée au nord et à l’est par le district d’Ambilobe, au sud par celui de Bealanana et d’Analalava, et à l’ouest par celui de Nosy-Be baignant dans le Canal de Mozambique. Administrativement, la zone du Sambirano représentée par le district d’Ambanja fait partie de la région DIANA (Diego - Ambilobe - Nosy-Be - Ambanja). S’étalant sur une superficie de 6101 km 2, soit 1,4% de la superficie totale de Madagascar, le district d’Ambanja est divisé en 23 communes dont le chef lieu est une commune urbaine et les autres sont des communes rurales.

I.2 Historique Avant la colonisation, Ambanja portait le nom de « ANTANATSIMANAJA AMBODIMANGA» à cause des manguiers aux pieds desquels les boviens s’assoupissaient sous les ombrages quand il faisait chaud. Quand les Français arrivèrent, ils ont découvert l’existence de la poudre et l’exploitèrent comme ont fait les Arabes auparavant. Et jusqu’à nos jours, la poudre se trouve encore entre la résidence de la sous-préfecture et le bureau de la subdivision des travaux publics d’Ambanja. Au début de la colonisation, le chef lieu de district, c’est à dire le centre d’organisation administrative, sociale et économique était à AMBATO (Nosy Faly). Lors d’une visite du chef de district, dans le but d’évaluer les possibilités d’exploitation de la poudre, l’administrateur LAMAINDOR réalisait que le site avait un bon emplacement. Il décida d’y transférer le centre administratif. Les travaux d’aménagement commençaient dès 1896. Et le chef de district LAMAINDOR baptisait le site : AMBANJA c’est à dire là où on trouve la poudre.

La carte ci-après nous permet de déterminer la délimitation et la division administrative de district d’Ambanja.

12 Carte de district d’Ambanja

Source : Bureau de district d’Ambanja, année 2007

13 I.3 Géographie de la zone

I.3.1 Le relief Le relief est caractérisé par un ensemble de plaines et de montagnes et particulièrement par la présence des massifs de Tsaratanana et de Manongarivo. Mais en général la zone est constituée par des plaines qui favorisent tous les types de cultures et sa fertilité considérable. D’où son appellation plaine du Sambirano.

I.3.1.1 Le massif de Tsaratanana Dès le début du XX ème siècle, il fait l’objet d’une attention particulière de l’administration coloniale. Tsaratanana, grâce ces richesses exceptionnelles en matière de biodiversité, est devenu une Réserve Naturelle Intégrale (RNI) à part entière le 31decembre 1927 et l’administration malagasy a parachevé la protection totale de ses richesses en complétant le statut par le décret n°66-242 du 1èr juin 1996. Le massif de Tsaratanana fait donc partie des aires protégées. Le 1èr octobre 1998, elle fait partie des unités de gestion en régie directe de la Direction Inter- régionale de l’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées) d’. Comprise entre les fleuves de Mahavavy à l’est, à l’ouest et Sambirano au sud, la RNI s’étend sur une superficie de 48.662 ha, soit 6,85% de la superficie totale de district d’Ambanja. Tsaratanana s’élève à 200m pour culminer jusqu’à 2.876m d’altitude à Maromokotro.

I.3.1.2 Le massif de Manongarivo Les premiers occidentaux à s’être intéressés au massif de Manongarivo vers la fin du XIX ème siècle furent le missionnaire R.BARON et le géographe J.T.LAST. Ils procédèrent lors de leurs fréquentes visites, à la collecte d’échantillons botaniques dont les résultats avaient permis de déceler l’immensité de la richesse. Celle-ci a suscite un intérêt particulier de l’administration coloniale qui a fini par le décréter Réserve Spéciale (RS) en 1956 suivant le numéro 56-208.

I.3.2 Le climat La zone du Sambirano est caractérisée par un climat chaud et humide. Les précipitations atteignent 4.654,1 mm de pluies par an avec un maximum de 6148,2mm en mois de janvier et un minimum de 5,6 mm au mois d’août. La saison de pluie s’étale sept mois sur douze entre octobre et avril. Cette zone est donc caractérisée par une température élevée variant entre 24°C et 27°C.

14 I.4 Les ressources naturelles

I.4.1 La biodiversité D’une manière générale, les ressources naturelles en matière de biodiversité sont représentées par la richesse des deux aires protégées (AP), gérées par l’ANGAP agence d’Ambanja, à savoir la RS de Manongarivo et la RNI de Tsaratanana.

I.4.1.1 La faune Ambanja constitue une des zones ayant une biodiversité exceptionnelle et des espèces endémiques. Le tableau I ci-dessous permet de déterminer la richesse faunistique de la zone du Sambirano. Il est à signaler que de nouvelles espèces sont identifiées au fil des jours puisqu’elles sont difficiles à répertorier, surtout les oiseaux et les espèces nocturnes.

Tableau I : Les richesses faunistiques de la zone du Sambirano

Espèces animales RNI de Tsaratanana RS de Manongarivo Espèces Phaner furcifer parienti Microcebus Sambiranesis caractéristiques (ce (volovy) et l’Eulemur macaco sont des mammifères) Oiseaux 94 espèces 103 espèces Hypertofaune 50 espèces dont 4espèces 31 espèces d’amphibiens endémiques et 39 espèces des reptiles Mammifères 12 espèces 18 espèces

Source : ANGAP Ambanja, année 2007

I.4.1.2 La flore Malgré les effets des diverses pressions comme le défrichement, la coupe et le feu de brousse, la zone du Sambirano constitue une espace riche en matière d’espèces végétales. A partir de ces plantes, les habitants tirent des ressources pour le traitement des maladies par les plantes médicinales et procèdent à l’extraction des huiles essentielles. Dans le cas de Reserve Naturelle Integrée ou RNI de Tsaratanana, on constate une présence de peuplement monoscénique dense de bambous tandis que dans la Reserve Speciale ou RS de Manongarivo, on à recensé 74 genres et 167 espèces pour les 30 familles des plantes ; les 11 espèces parmi ces 167 sont reconnues seulement à Manongarivo et l’Elaphoglossun avaratraense Rakotonor y est actuellement endémique.

15 I.4.2 L’hydrographie Le réseau hydrographique de l’ensemble du bassin du Sambirano repose sur deux grands cours d’eau : le Sambirano et son affluent la Ramena qui se jette dans le Sambirano en aval du Bemanevika à Ambodimanga Ramena et qui prend sa source au pied de Maromokotro. Le Sambirano est un des fleuves importants de la côte ouest. Il se jette dans le Canal de Mozambique au niveau de la baie d’Ampasindava à l’ouest d’Ambanja. Il a été jaugé à Ambanja ; pour le plus faible débit la hauteur mesurée a été de 1m 92 ; la côte maximale observée a été de 6m 12. Pour le cas de Ramena, le plus faible débit mesuré a été de 10,2m 3 par seconde, le plus fort de 75,9m 3 par seconde correspondant à une côte de 1,44m et la plus haute côte observée était de 8m10. Ces renseignements montrent le caractère très grave des crues susceptibles de ravager les cultures et l’importance que jouent ces deux cours d’eau. En plus de ces deux grands cours d’eau, il y a d’autres qui prennent leur source à l’intérieur des deux réserves.

Tableau II : Les fleuves qui traversent le District d’Ambanja

SOURCE Nom ou appellation

RNI de Tsaratanana Ramena, Sambirano, Mahavavy, Ifasy, Maevarano, Bemarivo

RS de Manongarivo Andranomalaza, Manongarivo, , Ambahatra, Antsahakolana

Source : ANGAP, agence d’Ambanja, année 2007

Section II : LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE Les données démographiques jouent un rôle important dans toutes étude sur le développement, tant au niveau social qu’économique. La connaissance des tendances de l’évolution de la population ainsi que sa structure permet de déceler les problèmes qui pourraient menacer la situation socio-économique d’une région ou d’une localité étudiée. L’étude permet de déterminer certains indicateurs, tels que la population scolarisable ou d’éclaircir la situation de l’offre et la demande d’emploi ou d’éducation. Elle donnerait, en effet, la possibilité d’évaluer, entre autres, le taux de scolarisation, le pourcentage de la population active, la répartition de la population par sexe et de faire des projections.

16 II.1 La population et sa répartition

II.1.1Historique du peuplement Vers le XV e siècle, la région du Bas-Sambirano était fréquentée par des commerçants européens, comoriens, zanzibariens et arabes mais cette zone fut surtout peuplée vers la fin du XIX e siècle. Le phénomène de migration est marqué par les événements ci-après : • Les conquêtes du nord par les Sakalava venant du Boina et de l’Androna vers le XVIe et XVIIe siècle ; • La venue de Radama 1 er et ses troupes à . Ces troupes, d’origine merina, betsileo et antaimoro faisant le va et vient entre Ambohimanarina et Ambato ; • La vente de Nosy-Be et des plaines de Sambirano par le roi Sakalava Tsialana de Nosy Faly à la France en 1841-1842 favorisait la venue des esclaves Makoa d’Afrique qui travaillèrent dans les concessions françaises destinées aux cultures de rente ; • L’implantation des grandes compagnies comme la Compagnie Nossibéenne Industrielle et Agricole (CNIA) et Etablissement Lucien Millot et Compagnie (ELMC) au début du XXe siècle marquait la venu des originaires d’Androy, du Sud-est, du Betsileo et de la partie nord du Majunga pour travailler dans les concessions de caféiers et des plantes aromatiques. Depuis 1972 et jusqu’à nos jours, d’autres migrants en particulier les commerçant ambulants ne cessent d’affluer vers Ambanja.

II.1.2 La population Pour l’année 2007, le district d’Ambanja compte environ 155.666 habitants, on peut récapituler la population résidente par tranche d’âge comme suit :

Tableau III : Nombre de population par tranche d’âge et par sexe

TRANCHE D’AGE

SEXE 0-5 ans 6-17ans 18-59 ans Plus de 60 ans Total ANS HOMME 15 174 23 746 29 035 7 038 74 993

FEMME 15 327 25252 32 373 7 721 80 673 TOTAL 30 501 48 998 61 408 14 759 155 666

Total en (%) 20% 30.5% 39.5% 10% 100%

Source : Responsable de la population, Ambanja, année 2007

Le nombre total de la population par sexe est représenté dans le tableau IV ci-après;

17 Tableau IV : Nombre total de la population par sexe (juillet 2007)

SEXE Homme Femme Total Total 74 993 80 673 155 666 Pourcentage 48.20 51.8 100 Source : Responsable de la Population, Ambanja, année 2007

Les données du tableau III, nous conduit à la représentation graphique de nombre de femme et homme par tranche d’âge.

Graphique I : Histogramme qui représente le nombre de femme et homme par tranche d’âge

Source : Responsable de la Population, Ambanja, année 2007

La population de la zone ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre, mais la proportion de tranche d’âge est à peu près la même ; cette augmentation est donc presque la même pour les deux sexes. Il s’agit de l’effectif de la population résidente, c'est-à-dire de toutes les personnes ayant résidé durant plus de six mois dans le lieu. Y sont donc exclus les ensembles particuliers (homme de troupe, soldats en caserne, personne de passage dans les hôtels ou dans les hôpitaux, prisonniers…). En 2007, on constate que le district d’Ambanja représente une population jeune, plus de la moitié de l’effectif total ont moins de 17 ans soit 50,98%.On enregistre un peu plus de personnes de sexe féminin que de personnes de sexe masculin, soient respectivement 51,80% et 48,20%. Ensuite, 30,50% des individus des deux sexes ont entre 6 et 17 ans et la

18 population de 18 à 59 ans disons l’âge économique très actif, représente 39,50% de la population toute entière (tableau III).

II.1.3 Répartition de la population par secteur d’activité La répartition de la population par secteur d’activité dans le district d’Ambanja est présentée dans le tableau ci-après :

Tableau V : Répartition de la population par secteur d’activité

Activités Agriculture Elevage Pêche Commerce Artisanat Autres

Proportion 80% 05% 07% 04% 02% 02%

Source : Bureau de district d’Ambanja, année 2007

Ce tableau nous conduit à la représentation graphique de la répartition de la population par secteur d’activité. Et on constate que la grande majorité de la population de district d’Ambanja (80%) est représentée par des agriculteurs.

Graphique II : Répartition de la population par secteur d’activité

2% 2% 4% 7%

5% Agriculture Elevage Pêche Commerce Artisanat Autres

80%

Source : Bureau de district d’Ambanja, année 2007 D’après cette représentation, on observe que la zone du Sambirano est à vocation agricole. En matière halieutique, le district d’Ambanja a une potentialité, certaine principalement en matière de crevette. Néanmoins, cette potentialité se trouve limitée car il

19 n’y a pas de grande firme qui exploite ces produits et la technique des pécheurs traditionnels reste peu innovatrice, de même dans la région DIANA toute entière. En ce qui concerne l’élevage, représente 5% de l’activité de la population et tient la troisième place derrière la pêche. Quant à l’artisanat, il est caractérisé par l’utilisation de matières premières en bois et des ressources provenant de la localité.

II.1.4 Répartition ethnique En considérant cette population par ethnie, on constate une forte prédominance des Sakalava (79%), suivi par les Tsimihety (8%), ensuite les Merina (4%) et les Antandroy (3%) ; les autres ethnies (6%) sont constituées par les étrangers qui exercent des activités économiques dans la zone 1.

II.2 Les activités culturelles

II.2.1 La religion La religion est marquée surtout par l’attachement aux cultes traditionnels. Les « ZANAHARY », les « TSIGNY » et les « RAZANA » constituent un pôle de convergence de tous les habitants.

Les cérémonies du « TROMBA », les traditions et interdits ne sont que l’extériorisation communautaire des croyances. Tous les individus, dans le cadre de leur vie sociale et économique se préoccupent constamment des puissances de l’au-delà et s’y référent régulièrement pour s’attirer leur bienveillance ou, au contraire, conjurer leurs malédictions. Les adeptes de l’Islam sont présents depuis le XIX éme siècle mais n’influencent pas d’une façon fondamentale la pratique du culte des ancêtres. Toutefois, la religion musulmane semble être plus compatible avec la tradition. La diversité des pratiques culturelles a pour conséquence la multiplication des « jours interdits » ou « andro fady » pour le travail. Ainsi, au dimanche jour interdit par la religion chrétienne s’ajoute au mardi et au jeudi, pour la religion traditionnelle.

On constate que la répartition des croyants diffère d’une commune à l’autre et surtout dans la commune urbaine et les autres communes rurales.

Tableau VI : Répartition des croyants

Religion ZONE Musulmane Chrétienne Cultes des ancêtres Zone urbaine 30% 60% 10% Zone rurale 18% 20% 62%

Source : notre enquête, janvier 2008

1 Enquête effectuée auprès de la responsable de la population Ambanja, janvier 2008

20 La pratique du culte des ancêtres est dominante dans les zones rurales. La religion musulmane garde à peu près à la même importance tant en zone urbaine que rurale. Les chrétiens sont groupés en milieu urbain.

II.2.2 Les us et les coutumes L’organisation sociale est bipolaire et caractérisée par la structure sociale de type féodal Sakalava et par celle dénaturée des migrants. La structure sociale sakalava est caractérisée par une hiérarchie coutumière à la tête de laquelle se trouve l’ « Ampanjaka » ; sa résidence se situe dans la commune urbaine d’Ambanja, au centre de la ville. Au niveau local, les vassaux ou « Ampanjaka » sont à la fois chefs spirituels et temporels. Chaque Mpanjaka ou prince est secondé par un Manantany qui est issu du peuple. Il assure le trait d’union entre le peuple et le souverain pour la discussion des décisions, de leur réalisation et de la participation du peuple à la collecte des fonds, à la prière et aux travaux communautaires. Ils sont nombreux. Les Fahatelo quant à eux, sont proches de l’Ampanjakabe, issus de peuple également. Ils assurent la gestion des biens et des intérêts du prince. Cette structure persiste jusqu’à nos jours. Elle a son influence sur l’activité économique. Par exemple, le mardi et le jeudi sont consacrés au respect du prince. On ne doit pas travailler la terre pendant ces deux jours.

La structure sociale des migrants est dénaturée car elle est née de la rupture de ses membres avec leur milieu d’origine. Cette organisation se manifeste par : • Les regroupements sociaux des natifs d’une même région ;

• La relativisation du clan ou du lignage par le patriarche (Sojabe chez les Tsimihety, naoda chez les Antandroy).

D’autres valeurs culturelles aussi caractérisant les us et les coutumes dans la zone du Sambirano, comme le rôle des zébus, la pratique du « jaloko ». Cette dernière se manifeste par la situation parasitaire d’un homme sans emploi fixe et défini « chômeur », célibataire pris en charge par une femme. La force de travail de l’homme est donc exploitée par la femme. Cette situation est assez fréquente dans les milieux ruraux et surtout dans les communes périphériques de la ville comme Benavony, Ankatafa et . La religion joue un grand rôle dans l’éducation des enfants dans ce district. On y trouve plusieurs établissements scolaires confessionnels offrant des services à des prix plus ou moins acceptables.

21 Section III : LE MENAGE « Un ménage, selon SAUVY, est un ensemble de personnes, unies généralement par des liens familiaux et qui reconnaissent l’autorité d’un même chef et partagent habituellement les repas principaux ». Le district d’Ambanja est caractérisé par la coexistence de deux types de famille : la famille élargie et la famille biologique. En moyenne une famille est formée par cinq personnes.

III.1 L’habitat et l’assainissement Comme type d’habitat, il y a lieu de distinguer d’abord le type moderne caractérisé par des maisons solidement bâties (en béton ou en parpaing) avec toiture en tôles ou parfois en tuiles. Ce type d’habitat représente 10% dont presque la moitié est localisées dans le chef lieu de district. Il s’agit surtout des villas habitées par des riches, des commerçants ou des cadres et des cités administratives où logent des agents du secteur public et des cadres des entreprises. Il y a ensuite le type traditionnel amélioré ; il s’agit des maisons en semi dur dont une partie des murs est couverte des planches et la toiture en tôle. Ce type d’habitation représente 30% et est occupé par des gens ayant un niveau de vie relativement moyen. Enfin, le type traditionnel représente 60%. Il s’agit des maisons construites avec des matières végétales dont les murs sont en falafa et le toit en ravenala. Ces maisons servent d’abris à la couche populaire ayant un revenu faible et vivait surtout dans les communes rurales. Dans le District d’Ambanja quatre ménages sur dix occupent un logement de deux pièces au plus. Toutefois, il faut signaler qu’un ménage sur quatre utilise la tinette comme lieu d’aisance et plus de quatre ménages sur six n’ont aucune toilette. Les autres ménages, même s’ils ont des toilettes, la plupart de celles-ci ne répondent pas aux normes d’hygiène et dégagent des odeurs nauséabondes. La toilette la plus fréquemment utilisée est la fosse perdue, mal aménagée et mal aérée avec un compartiment exigu. En effet, la nappe phréatique est moins profonde dans le district d’Ambanja ; presque la majorité de la population utilise de puits pour leur approvisionnement en eau. Il est donc difficile de creuser un trou profond. Au plus de la moitié des ménages n’a pas de cuisines, ils utilisent un endroit improvisé ou font leur cuisson en plein air. Deux ménages sur cinq utilisent le charbon de bois et plus de trois ménages sur cinq utilisent des bois de chauffage.

III.2 L’eau L’accès à l’eau potable est à la fois une fin, un moyen et une mesure du développement. Malgré l’existence de la JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy) ou Electricité et Eau de Madagascar dans le district d’Ambanja, seulement 20% de la population urbaine

22 dispose de l’eau potable. 80% de la population utilise les puits ou les pompes aspirantes pour leur approvisionnement en eau. L’eau dans les puits et dans les pompes aspirantes ne correspondent pas aux normes d’hygiène et peut occasionner des épidémies, surtout en période d’inondation.

III.3 L’éclairage Normalement chaque ménage devrait avoir accès à l’électricité. Dans le district d’Ambanja, seule la commune urbaine d’Ambanja est électrifiée et 25% de la population urbaine bénéficient du service offert par la JIRAMA. La majorité de la population (70%) utilise la lampe à pétrole lampant. Cette situation peut s’expliquer par l’insuffisance des moyens financiers pour payer les droits d’abonnement et pour acheter les matériels d’installations. En plus, la JIRAMA n’arrive pas à approvisionner les communes rurales.

III.4 L’information et la communication Concernant l’information, Ambanja est pourvue de quatre stations FM diffusant chacune divers programmes et informations. Ces centres d’information assurent aussi l’éducation de masse en matière d’environnement, d’éducation civique. L’une d’eux, la radio Ankoay diffuse le journal international présenté de RFI (Radio France Internationale) tous les jours de 13h à 14h.

Tableau VII : les stations de radiodiffusion

Appellation Fréquence

Radio Ankoay 105MHz

Radio Hafaliana 88.4 MHz

Radio Rurale 99.6 MHz

Radio Feon’i Sambirano 102MHz

Source : Bureau de District d’Ambanja, Décembre 2007 Concernant la communication, Ambanja est pourvue d’une agence postale assurant divers services tels que :

• Les mandats et lettres recommandées ;

• La caisse d’épargne ;

• Le compte « Tsinjolavitra »

• Le mandat fax postal

23 • La gestion de boite postale ;

• Le mandat express du régime international (MAERI) De plus, le réseau de téléphone fixe est déjà mise en place par laTélécom Malagasy (TELMA) ; on constate que le nombre d’abonnés ne cesse d’augmenter malgré la faiblesse et le retard des services fournis par le Télécom. Ambanja est aussi desservie par le réseau Celtel (ZAIN 2) depuis l’année 2004. Le réseau Orange, quant à lui ; est installé le 24 février 2005.

Si telle est, d’une manière globale, la présentation de la commune tant dans son aspect historique et géographique que dans sa structure au niveau de la population et son habitat qu’en est-il donc de sa situation économique ?

2 L’appellation de réseau Celtel depuis Août 2008

24 CHAPITRE II : LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA ZONE DE SAMBIRANO

Section I : LES SECTEURS D’ACTIVITES Nous développons notre analyse en examinant successivement les trois secteurs selon la distinction de Colin Clark à savoir : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.

I.1 Le secteur primaire

I.1.1 L’agriculture Dans la zone du Sambirano, on assiste à divers types de cultures en raison de la qualité du sol, des conditions climatiques et pluviométriques ainsi que de la dominance des plaines.

Tableau VIII : Les différents types des produits de rente

Spéculations Superficies Production (T) Rendement (T /ha) cultivées (ha)

Agrumes 600 1800 3

Anacarde 2500 1000 0.4

Banane verte 200 1000 5

Cacao marchand 17000 2500 0.1

Café marchand 23000 1000 0.04

Graine de maïs 8000 300 0.4

Haricot sec 500 470 0.9

Manioc frais 1000 3000 3

Noix de coco 450 900 000 noix 2 000 noix/ha

Patate douce 200 1200 6

Poivre noir 50 10 0.2

Riz paddy 15000 9000 0.6

Vanille verte 450 100 0.2

Source : CIRDR Ambanja, année 2006

25

Concernant la campagne 2004, toutes les productions sont presque endommagées par le passage des cyclones Elita en Février et Gafilo du 07 mars de la même année.

I.1.2 L’élevage Le type d’élevage le plus fréquent concerne l’élevage bovin puisque la possession des zébus confère une place importante dans la structure sociale sakalava. En outre, les zébus servent de bétail de trait au service de l’agriculture.

Tableau IX : Les différents types d’élevages dans le District d’Ambanja

Types (espèces) bovin porcin Ovin caprin Volailles

Effectifs 62 600 3 590 2 015 3 705 31 7360

Source : Bureau de District d’Ambanja, année 2007

Ces différentes espèces animales sont recensées principalement dans les communes rurales. En 2004, l’ensemble du cheptel a subi d’énormes dégâts à cause du cyclone GAFILO qui a fait disparaître quelques milliers d’individus.

I.1.3 La pèche Ambanja, en tant que zone côtière, présente une grande potentialité en matière des ressources halieutiques Cette activité intéresse 7% de la population. Même si l’exploitation se fait toujours selon le mode traditionnel, elle constitue une source de revenu appréciable pour la population surtout dans les zones littorales. Ces derniers sont les communes qui sont en contact avec le canal de Mozambique. On y trouve 15 Communes sur 23. Pour cette raison, la zone du Sambirano constitue un grand fournisseur pour les zones périphériques en matière des produits halieutiques comme les poissons, les crabes, les crevettes et autres. Elle assure aussi la consommation locale, notamment la zone du haut Sambirano. Certains produits provenant de la zone du Sambirano parviennent jusqu’à la capitale.

I.2 Le secteur secondaire Ce secteur regroupe un ensemble d’activités qui, le plus souvent dépendant du secteur primaire. C'est-à-dire il regroupe l’ensemble des activités consistant en une transformation plus ou moins élaborée des matières premières.

26 I.2.1 L’artisanat L’artisanat joue un rôle important dans la vie socio-économique des habitants de la zone du Sambirano puisqu’il constitue une source de revenu non négligeable en appui aux activités agricoles. C’est le cas de la pratique de la forge dans la commune d’Antsifitry et d’ qui fournit les divers matériels d’exploitation comme le « gôry », la hache, la gaffe, la charrue et autres. De plus, on recense aussi plusieurs menuisiers qui fabriquent des meubles et divers matériels utilisés dans d’autres activités comme les tables bancs pour les écoles. On peut souhaiter le développement de l’artisanat compte tenu de la richesse de la zone en matière première, mais jusqu’à maintenant ; ce secteur n’occupe que 2% seulement de la population alors que la demande de meubles augment géométriquement.

I.2.2 L’industrie Ambanja présente toutes les caractéristiques d’un pôle de développement de l’industrie. Ses ressources en matières premières sont énormes et diversifiées telles que : les produits de la pêche, les produits agricoles, les produits de l’élevage. Le problème majeur se situe au niveau de l’énergie. La solution réside dans la constriction d’une centrale hydroélectrique dans le site de la haute Ramena. Si elle était réalisée, elle provoquerait sans doute une ruée des étrangers et locaux vers la zone du Sambirano. Jusqu'à maintenant, ce sont les anciennes compagnies des colons dans l’extraction des huiles essentielles qui occupe ce secteur.

Tableau X : Les unités industrielles

Dénomination Lieu d’implantation Matières premières utilisées ou raison sociale MILLOT SA Anjavibe Ylang-ylang

Société Agricole et Ankazokony Vanille-girofle Industrielle (SAGI) Biolande Ankazokony Vétiver- Fleur du café Madagascar

Source : Bureau de District d’Ambanja, année 2007

I.3 Le secteur tertiaire

I.3.1 Le commerce Dans la zone du Sambirano, les activités commerciales sont surtout le fait des étrangers puisqu’elle exige des fonds importants. C’est la raison pour laquelle on assiste à une concentration des commerçants grossistes et semi- grossistes et même ambulants dans

27 la commune urbaine et la commune rurale de Bemanevika Haut Sambirano. Le commerce n’occupe que 4% de la population de district. Malgré l’évolution du commerce ambulant, ce secteur est la principale source de l’inflation après l’activité du secteur informel.

I.3.2 Le transport Ambanja est à la fois un carrefour et un centre commercial des produits agricoles, il possède à la l’exception du transport ferroviaire, tous les autres types de transports : • Un quai à et un autre à Ankify ; • Une piste aérodrome en terre battue pouvant recevoir des petits aéronefs type Twin-otter à Ampapamena, commune rurale ; • Des infrastructures routières reliant les différentes communes, les autres districts et surtout la présence de la route nationale numéro 6 (RN6).

I.3.3 Le tourisme Selon le dictionnaire HACHETTE, le tourisme est une activité de loisir qui consiste à voyager pour son agrément. Selon l’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées), le tourisme écologique ou l’écotourisme est un voyage dans les régions naturelles avec des objectifs multiples, une compréhension accrue de l’histoire naturelle et culturelle de l’environnement en ayant soin de ne pas altérer ce dernier tout en apportant des avantages économiques au profit de la population locale. Selon le Programme de Nation Unies pour l’Environnement, l’écotourisme est une forme de tourisme axé sur l’observation de la nature et des ses éléments, de la culture traditionnelle en adoptant une approche sociale de l’observation de la communauté locale pour la protection de l’environnement et l’amélioration de bien être de la population. Le tourisme un secteur qui est en train de s’épanouir dans la zone du Sambirano étant donné que , une ville touristique de renommée internationale, est une district mitoyenne. L’objectif est de faire en sorte que Ambanja ne soit pas seulement un lieu d’escale mais vraiment une des destinations privilégiées des touristes. Malgré l’existence des sites intéressants, les infrastructures touristiques sont loin d’être à la hauteur de l’objectif. Pour y parvenir, des efforts sont donc indispensables pour améliorer les infrastructures d’accueil. Pour le moment, Ambanja possède 14 hôtels et restaurants avec une capacité d’accueil de 163 touristes. Le nombre de chambres disponibles de chaque hôtel existant dans le district d’Ambanja est détaillé dans le tableau suivant :

28 Tableau XI : Capacité d’accueil des hôtels

Dénomination Nombre de chambres

Belle rose 06

Bougainvillier 21

Cocotier 15

Etoile de mer 04

Kofmad 14

La Timonière 06

Lawin 06

Palma nova 15

palmier d’or 05

Patricia 14

Roxi 12

Salama rose 38

Ylang-ylang 09

TOTAL 163

Source : Bureau de District d’Ambanja, année 2007

On peut affirmer qu’Ambanja est capable de satisfaire les besoins de touristes car elle peut offrir divers sites attrayants :  Ile Ambariotelo ;  Nosy Faly ;  Antsahampano ;  Ankify ;  Ampasindava.

29 Section II : LA SANTE DE LA POPULATION DE DISTRICT D’AMBANJA La santé est un élément essentiel aussi bien pour le bien être de l’individu et la communauté que pour le développement des sociétés. Elle conditionne la durée de vie des individus, augmente la productivité des travailleurs, la capacité intellectuelle et la productivité future des jeunes enfants. Depuis 1995 jusqu’à nos jours, des efforts ont été déployés afin d’améliorer l’efficacité des services de santé. Ces efforts sont basés sur différentes réformes telles que la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfance (PCIME), la lutte contre l’épidémie du cholera en 2001-2002, la lutte contre la conjonctivite en 2003, la vaccination en 2004 (HIAKA), etc.… Parallèlement, le secteur privé à but lucratif et non lucratif occupe une place importante dans l’offre de soins. Ce fut le cas des centres suivants : • Le Centre Henseinien Saint François, à but non lucratif, opérant contre la lèpre et la tuberculose gratuitement. • Le Service de Santé de District (SSD) d’Ambanja, opérant bénévolement aussi pour le traitement de la tuberculose, • La Clinique Medico-Chirurgicale Saint Damien (CMC), centre de santé à but lucratif qui tient une place très importante dans la région Sambirano, dans la région DIANA et même au niveau de la province d’Antsiranana surtout en matière d’évacuation sanitaire.

II.1 Les pathogènes dominantes Jusqu’à maintenant, la fièvre constitue la principale pathogène dominante soit 31,8 % des cas, cette maladie est liée aux conditions climatiques, aux moustiques et conditions d’hygiène et à l’assainissement ou traitement des déchets et des eaux usées. Les IRA (Infection Respiratoire Aigué) font partie des préoccupations majeures des responsables sanitaires. Elles occupent, en effet, la deuxième place derrière la fièvre, avec 15,4% des cas. Les IRA sont les conséquences de la pollution due aux gaz rejetés par les industries de transformation, les automobiles, etc. La maladie diarrhéique est aussi préoccupantes avec 9,8% des cas; et occupe la troisième place des principales pathologies dans le district d’Ambanja. Elle est relative à la consommation des aliments, et surtout l’eau, qui ne correspond pas aux conditions d’hygiène. L’usage très fréquent de la pompe aspirante et de puits dans le district d’Ambanja favorise cette maladie. Les Infections Sexuellement Transmissible (IST) occupent la cinquième place et représente 5,8% des cas. Elles résultent essentiellement des rapports sexuels non protégés. La prostitution, surtout des jeunes filles, prolifère très vite. La plupart de ces filles ne connaissent pas forcement ces moyens de protection nécessaire ; des fois, par négligence, elles courent le risque de rapport non protégé, et elle attrape ainsi les IST.

30 Le tableau ci-dessous représente toutes les pathogènes dominantes dans le district d’Ambanja.

Tableau XII : Répartition des pathogènes dominantes en 2006

Maladie s Pourcentage des cas

Accident et traumatismes 3,6%

Affection bucco-dentaire 1,9%

Autres 22,1%

Diarrhée 9,8%

Fièvre 31,8%

Hypertension artérielle 0,9%

Infection Cutanées 6%

Infection de l’oeil et ses annexes 2,8%

Infection Respiratoire Aigué (IRA) 15,4%

Infections Sexuellement transmissible (IST) 5,8%

Rougeole 0,4%

TOTAL 100%

Source : SSD Ambanja, Décembre 2007

II.2 La mortalité Les causes fondamentales de la mortalité varient d’un âge à l’autre. Pour les enfants, il s’agit principalement de la pneumonie (13,3%) ; des maladies diarrhéiques (8,6%) ; et du paludisme. Mais chez les adultes, l’hypertension artérielle constitue la principale cause de mortalité (10,3%), suivie de la diarrhée (7,2%) ; puis la pneumonie grave 5,4% et enfin le paludisme grave et compliqué 3,5%.

31 Section III : L’EDUCATION Etant donné qu’elle fait partie des fonctions régaliennes de l’Etat, l’éducation constitue un des éléments essentiels au niveau d’une région, d’une zone et même d’un pays. La productivité de l’investissement en capital humain est communément reconnue. Par ailleurs, l’éducation à une influence sur le taux de fécondité et la santé des femmes : plus le niveau d’instruction est élevé, plus le taux de fécondité diminue et l’état de la santé s’améliore. Pour l’année scolaire 2007/2008 le district d’Ambanja compte 212 écoles primaires, 24 établissements de niveau II dont 10 publics et 14 privés. Il ne dispose que 08 établissements publics de niveau III dont 02 publics (lycée Tsiaraso et lycée technique professionnel) et 06 privés. Comme les responsables des établissements privés ont pour objectif principal la réalisation de profit, ils installent leurs écoles dans les endroits les plus peuplés de district.

III.1 Organisation de l’enseignement

III.1.1 Organisation au niveau de CISCO III.1.1.1 Définition L’organisation est un ensemble de responsabilités, pouvoirs, et relations entre les personnes. C’est aussi un ensemble de systèmes à entreprendre, de procédures, des méthodes relatives au travail, et à la communication entre les postes existants dans un établissement considéré. L’organisation au sein du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique se résume en un organigramme (ANNEXE IV). Il décrit le lien hiérarchique entre les différentes postes dans la structure éducative malgache.

III.1.1.2 La Circonscription Scolaire (CISCO) Comme nous l’avons évoqué ci- dessus dans le système éducatif malgache, tout ce qui concerne l’enseignement relève d’une décision ministérielle, bien que l’enseignement soit plutôt décentralisé. Dans chaque Région, il existe un découpage administratif de circonscriptions scolaires, chacune disposant d’une sorte d’autonomie sur la façon de réaliser le programme défini et dirigé par le chef CISCO. Pour pouvoir mettre en œuvre cette réalisation de programme chaque circonscription scolaire dispose de ses propres moyens d’organisation. L’organisation au sein de chaque CISCO se résume en un organigramme.

32 Schéma I : Organigramme de la CISCO d’Ambanja

 Le Chef CISCO : il est nommé par arrêté du Ministre de l’Education Nationale, il est le représentant du ministère dans la CISCO dont il a la charge. Il coordonne et contrôle les activités pédagogiques et administratives des activités scolaires. Le Chef CISCO est secondé par trois adjoints placés chacun à la tête d’une division et disposant de bureaux qui leur sont directement rattachés.  La Division Programmation : elle est chargée de l’établissement de la statistique et de la carte scolaire, elle élabore également la programmation, le projet, et le plan d’action de la CISCO.  La Division Administrative et Financière : elle assure la gestion des personnels, des matériels, et des finances, et gère aussi le domaine scolaire, les activités para-scolaires ; elle contrôle la subvention allouée à l’enseignement privé.  La Division Pédagogique : elle s’occupe de la gestion pédagogique des établissements scolaires, des formations ou pédagogies des enseignants, et du suivi de la vie des établissements scolaires.  L’Education de Masse : il ne s’agit plus d’une Division dont le chef est un adjoint au chef CISCO, mais d’une branche de service qui contribue au fonctionnement de la CISCO.

33 C’est une branche de service qui s’occupe de l’instruction, la mobilisation et la sensibilisation des gens envers la patrie. Elle lutte contre la corruption et le respect entre malagasy.

III.1.2 Le Programme scolaire En général, les programmes scolaires de l’école primaire sont presque semblables dans le monde entier. Pays développés ou sous développés, ils enseignent presque les mêmes matières, mais quelques différences peuvent être constatées au niveau du contenu réel de l’enseignement. A Madagascar, le programme et le calendrier scolaire sont fixés par le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique (MENRS). Le programme sera exécuté au cours de l’année scolaire qui est fixé par le calendrier scolaire. Ce calendrier marque la date de la rentrée et la date de fin d’année scolaire. Pour l’année scolaire 2007- 2008, l’enseignement fondamental et secondaire a débuté le 10 septembre 2007 pour prendre fin le 28 juin 2008. Cette année scolaire est divisée en bimestre et suivie des temps de pause à chaque bimestre.

III.2 Les différents types de l’enseignement dans le District d’Ambanja Dans la CISCO d’Ambanja, l’enseignement se présente sous trois formes à savoir : l’enseignement fondamental, l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur (centre régional de Télé-enseignement).

III.2.1 L’enseignement ou l’éducation fondamentale L’éducation fondamentale est dispensée pour une durée de 9 ans. Elle a pour mission d’instruire les enfants, de leur donner le savoir utile à leur intégration dans la vie active et les préparer à bien s’intégrer dans l’enseignement secondaire. L’éducation fondamentale est divisée en deux cycles : - l’éducation fondamentale du premier cycle (EF1) ; - l’éducation fondamentale du second cycle (EF2).

III.2.1.1 L’éducation fondamentale du premier cycle (EF1) Dénommé enseignement primaire niveau I, ou éducation de base, l’éducation fondamentale du premier cycle concerne l’éducation dispensée dans les écoles primaires, donc à partir de la classe CP1 jusqu’à la classe de CM2 (T1 à T5).La durée d’études est de 5 ans. L’âge officiel d’admission à l’enseignement primaire est de 6 ans, donc l’élève pourra terminer ses études de premier cycle à l’âge de 10 ans, si aucun redoublement n’est constaté.

L’enseignement primaire connaît des améliorations considérables d’une année à l’autre, puisque le nombre d’établissements ne cesse d’augmenter avec l’intervention de

34 l’Etat en distribuant des kits scolaires, la collaboration avec les partenariats pour améliorer surtout les infrastructures scolaires. A Madagascar, beaucoup d’enfants n’arrivent pas à franchir ce premier cycle d’éducation à l’âge de 6 ans et cette entrée tardive influe sur le taux d’admission des élèves et le taux d’achèvement. Les programmes et matières enseignés dans ce cycle émanent du MENRS ; ils sont respectivement : - le Français, - le Malgache, - l’Education Civique, - la Géographie, - Les sciences de la vie et de la terre, - l’Expression Orale, - l’Anglais, - la Récitation et le Chant, - le Dessin, - Les mathématiques. Ce premier cycle se termine par l’acquisition du Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires (CEPE) qui aidera l’enfant à entrer en classe supérieure.

II.2.1.2 L’éducation fondamentale du second cycle (EF2) L’éducation fondamentale du second cycle ou enseignement niveau II dispensé dans les collèges est d’une durée de 4 ans. Elle est composée de la classe de 6 ème , 5 ème , 4 ème et 3ème et accueille les élèves ayant terminé le premier cycle fondamental. Ce cycle se termine par l’obtention du diplôme de BEPC (Brevet d’Etude du Premier Cycle). Les savoirs offerts aux élèves durant ce second cycle sont respectivement : - le Malgache, - le Français, - l’Anglais, - l’Education Civique, - l’Histoire, - la Géographie, - les Sciences de la vie et de la terre, - les Mathématiques, - les Sciences Physiques, - l’Education Physique et sportive.

35 Cette éducation permet à l’élève de renforcer la compétence utile dans la vie et de le préparer à entrer à l’enseignement secondaire.

III.2.2 L’Enseignement Secondaire L’enseignement secondaire est ouvert aux élèves ayant terminé les cycles fondamentaux (EF1, EF2). Il est d’une durée de 3 ans composés de la classe de seconde, première et terminale. L’enseignement secondaire est divisé en deux branches à savoir l’enseignement général et l’enseignement technique.

III.2.2.1 L’Enseignement Général Les matières enseignées sont presque les mêmes qu’au second cycle de l’éducation, mais avec des programmes plus approfondis : - le Malgache, - le Français, - l’Anglais, - l’Histoire, - la Géographie, - les Mathématiques, - les Langues Vivantes, - les Sciences de la vie et de la terre, - les Sciences physiques, - la Philosophie, - l’Education Physique et Sportive. Toutes les matières enseignées permettent à l’élève d’acquérir des connaissances utiles à la poursuite de ses études dans le cursus suivant où il va s’intégrer dans des filières ou des formations spécifiques. Dès la classe de première, les élèves sont orientés vers des séries bien déterminés, selon la moyenne obtenue à chaque matière : série A (série presque littéraire), série D et C (séries scientifiques) L’examen de fin d’études secondaires est sanctionné par le diplôme de Baccalauréat qui permet de suivre des études dans l’enseignement supérieur.

III.2.2.2 L’enseignement technique Cette branche se présente sous deux formes à savoir le lycée technique agricole et le lycée technique professionnel. Et l’accès des élèves est conditionné par voie de concours.

III.2.2.2.1 L’enseignement technique agricole Le District d’Ambanja est pourvu d’une Ecole d’Application des Sciences Techniques Agricoles et de Promotion rurale (EASTA-PRO) dont les activités ont repris en 1999 après une fermeture pendant 10ans.

36 Les premières promotions étaient 20 élèves. Normalement, le profil à l’entrée est le BEPC, par voie de concours national dont le centre est fixé à Antsiranana. C’est la raison pour laquelle les élèves sont en majorité originaires de la province et surtout de la région DIANA. La durée d’étude est de 3 ans. La première promotion est sortie en 2002. Toutefois, il a été procédé à un nouveau recrutement même si l’évaluation n’est pas achevée.

III.2.2.2.2 Le lycée technique et la formation professionnelle Depuis 1983, l’enseignement technique et professionnel (LTP) est installé. Sa spécialité était la technique de gestion jusqu’en 2002. A partir de 2003, la spécialité comptable a été créée l’année scolaire 2003-2004, seule la spécialité comptable est maintenue. Les diplômes délivrés par le LTP : BAE : Brevet d’Agent d’Exécution, spécialité aide comptable et employé de banque BT : Brevet Technique BEP : Brevet d’Etude Professionnelle BAC : Baccalauréat de l’enseignement technique Jusqu’en 2004, AMBANJA a été toujours dépourvu de centre d’examen. Il fallait donc aller à Antsiranana pour subir les épreuves. Ce qui entraînait des difficultés pour les élèves. Mais pour l’année 2005, le centre a été ouvert officiellement.

III.3 Le centre régional de Télé enseignement Depuis l’année 2001, Ambanja est pourvue d’un centre régional de Télé- enseignement. Ce centre étend sa compétence sur le district d’Ambilobe et d’Ambanja. A sa date de création, le nombre d’étudiants, toutes les filières confondues, était de 37 ; de la première année à la cinquième année. A cette époque, les filières existantes sont : la gestion, le droit, l’informatique de gestion et le commerce. Puis en 2002, on a mis en place une nouvelle filière : la technique d’expression en langue française. De 2002 à 2007, le nombre d’étudiants varie de 22 à 27. Ils sont âgés de 22 à 60 ans. La filière Droit regroupe la majorité des étudiants, tandis que celle du commerce est moins suivie.

Après avoir étudié les aspects socio-économiques de la zone de Sambirano, nous allons entrer en détail, dans le dernier chapitre de la première partie, l’analyse de la situation de l’enseignement primaire dans la CISCO d’ Ambanja.

37 CHAPITRE III : ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA

L’enseignement est la base de l’éducation. Un enseignement efficace est un élément primordial pour orienter la mentalité de la population vers les axes stratégiques de développement économique. Certes, la qualité de l’enseignement dépend d’une part, de la qualité d’infrastructures et équipements scolaires et d’autre part, de l’apport des enseignants au niveau de l’éducation.

Section I : LES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES Les infrastructures scolaires regroupent tous les établissements scolaires privés et publics dans la circonscription scolaire d’Ambanja.

I.1 Nombre d’établissements existants Dans la CISCO d’Ambanja, le nombre des établissements fonctionnels publics et privés et leur répartition par ZAP sont représentés dans le tableau suivant.

Tableau XIII : Etat des établissements publics et privés par niveau

NIVEAU I NIVEAU II NIVEAU III ECOLE Publique Privée Publique Privée Publique Privée FONCTIONNELLE 212 36 10 14 2 6 FERMEE 25 3 0 1 0 0 TOTAL 237 39 10 15 2 6 Source : Bureau de la CISCO Ambanja, décembre 2007

D’après ce tableau, on constate que 25 écoles primaires publiques et 3 écoles primaires privées ont été fermées. Le nombre insuffisant des enseignants et le mauvais état des infrastructures scolaires peuvent être les causes de cette fermeture, surtout dans les communes rurales. Le tableau XIV ci-après donne la répartition des établissements publics et privés par communes dans le District d’Ambanja.

38 Tableau XIV : Répartition des Ecoles Primaire Publics ou EPP par commune

Communes Nombre d’écoles Communes Nombre d’écoles Ambalahonko 4 Antsakoamanondro 10 Ambaliha 5 5 Ambanja 31 Antsirabe 5 Ambodimanga Ramena 19 Bemanevika 14 Ambohimarina 5 Benavony 2 Ambohimena 4 Côte Sambirano 11 Ambohitrandriana 7 Djangoa 8 Ankatafa 3 Maevatanana 6 Ankingameloka 10 Maherivaratra 7 Anorontsangana 16 Marotolana 15 7 Marovato 9 Antranonkarany 9 Total I 120 Total II 92 Total Total I + Total II 212 Source : Bureau de la CISCO Ambanja, décembre 2007

D’après ce tableau, on constate qu’il y a une répartition inégale des établissements par rapport aux différentes communes dans le district d’Ambanja. Ambodimanga Ramena, dont la proportion de la population est parmi le faible dans le district, dispose 19 écoles primaires de niveau I, tandis que la commune Marovato, dont le taux de la population est presque le triple de celui d’Ambodimanga Ramena dispose de 9 écoles seulement.

I.2 Les disponibilités en salle de classe La qualité d’apprentissage dépend en grande partie de l’état et de la disponibilité de la salle de classe. Actuellement, il est encourageant de préciser que tous les établissements existants (dont 212 publics et 36 privés) dans le District d’Ambanja sont fonctionnels. Toutes les salles de classe dans les établissements publics sont aussi fonctionnelles malgré leur insuffisance dans certaines EPP. Le nombre de salles de classe disponible par commune dans le District d’Ambanja peut se présenter dans le tableau ci-après.

39 Tableau XV : Disponibilité en salles de classe par commune en 2007 Salles de classe Communes Anciennes Nouvelles Ambalahonko 11 4 Ambaliha 6 0 Ambanja 61 35 Ambodimanga Ramena 28 4 Ambohimarina 10 13 Ambohimena 16 9 Ambohitrandriana 14 4 Androhibe 27 0 Ankatafa 3 5 Ankatsatsaka 15 0 Ankingameloka 18 18 Anorontsangana 15 0 Antafiambotry 21 6 Antranonkarany 25 15 Antsakoamanondro 21 21 Bemanevika 15 0 Benavony 4 6 Cote Sambirano 16 14 Djangoa 16 11 Maevatanana 11 10 Maherivaratra 14 4 Marotolana 27 2 Marovato 14 2 TOTAL 408 183

Source : Bureau de la CISCO Ambanja, décembre 2007

Il faut remarquer ici l’insuffisance de salle de classe dans certains EPP. Normalement l’éducation primaire du niveau I dure 5 ans, chaque établissement primaire doit au moins être composé de 5 salles de classe. Au niveau de la disponibilité des places assises, le nombre des élèves par tables bancs est en moyenne égale à 3, sauf dans les établissements où le nombre de salles de classe est très insuffisant. Depuis l’année scolaire 2004-2005 des réhabilitations ont été faites dans toutes les EPP On peut donc dire actuellement qu’elles sont presque en bon état, d’autant plus que les

40 salles sont bien aérées. Quant à l’EPP Ambaibo, aucune réhabilitation n’a été faite en raison du problème de litige foncier touchant cette école. Des constructions sont aussi en cours dans chaque EPP en vue d’augmenter le nombre de salles de classe pour la prochaine rentrée. Pour le cas de l’EPP Ankotika, elle a bénéficié de réhabilitation financée par l’Association Française pour le Développement (AFD).

I.3 Les infrastructures annexes Les infrastructures annexes à l’établissement sont nombreuses surtout pour les écoles publiques, y compris les logements pour les enseignants dans le milieu rural ; bien qu’ils ne soient pas en bon état. Par conséquent, les enseignants sont obligés de louer une maison pour leur hébergement.

I.3.1 Les salles pour les enseignants Les salles pour les enseignants sont très utiles pour diverses réunions afin de favoriser la communication, et les relations entre les enseignants. Malgré leur importance, les réunions entre les enseignants sont presque faites dans les salles de classe en dehors des heures de cours.

I.3.2 Les bibliothèques Toute établissement doit avoir une bibliothèque munie des ouvrages utiles aux élèves aussi bien qu’aux enseignants. Ces ouvrages servent de documentation pour approfondir les connaissances et constituent des sources d’information pour améliorer la capacité intellectuelle des élèves. Sur les 212 EPP dans la CISCO d’ Ambanja, aucun établissement ne possède de bibliothèque. Malgré son importance, seuls les deux établissements publics de niveau III disposent de bibliothèques, il en est de même pour les établissements privés, dont une seulement en possède. Seule la bibliothèque communale d’Ambanja assure l’éducation de masse dans la dite commune urbaine.

I.3.3 Les terrains Pour permettre aux élèves de se détendre et de se distraire, presque la moitié des écoles dans la commune urbaine d’Ambanja sont dotées d’un terrain de sport (hand-ball, basket-ball, football…). Par contre, les élèves dans les communes rurales se trouvent désavantagés en matière d’éducation sportive.

I.3.4 Les toilettes et les points d’eau Grâce à toutes les réhabilitations faites au niveau des EPP et du CEG, un certain nombre d’établissements publics possèdent des salles de toilette fonctionnelles pour le bien- être des élèves et des enseignants. En 2007, 68 écoles possèdent des puis et 62 écoles disposent de toilettes Les établissements privés quant à eux, sont tous dotés des points d’eau, du robinet et des toilettes en vue d’assurer également l’hygiène au sein de leur établissement.

41 Section II : LA DEMANDE DE SCOLARISATION Sur le plan théorique, l’Education a une incidence directe sur le développement économique, et confère des avantages individuels aux personnes instruites. L’enseignement de base ou fondamental permet à une personne d’accéder aux connaissances, puis à une activité et enfin, à l’amélioration de son potentiel intellectuel. En effet, à la sortie du cycle de base, une personne est capable de lire et d’écrire, et de pouvoir continuer dans le cycle suivant. L’enseignement est un bien immatériel mais quantifiable et mesurable, nécessaire au développement intellectuel personnel, et conséquemment à la société. Pour cela il existe un demandeur qui est l’élève, et la demande est la volonté et le choix des parents. La demande de scolarisation est mesurée par l’inscription des élèves dans le système de l’enseignement et ces élèves représentent l’entrée ou « input » pour le processus de l’enseignement. Soient les variables suivantes : - Demande de scolarisation - La qualité de l’enseignement - Coût de l’enseignement - Distance par rapport à l’école. En général la demande de scolarisation dépend des trois variables suivantes : • Efficacité de l’enseignement qui se mesure par le rendement scolaire et la qualité de l’enseignement que nous allons étudier dans la section suivante ; • Ensuite du coût de l’enseignement qui est la donnée primordiale pour qu’un élève ait l’accès ou non au système ; • et enfin, de la distance séparant la maison et l’école. Avant d’analyser les deux autres variables, analysons les distances parcourues par les élèves pour rejoindre l’établissement scolaire.

II.1 La distance En moyenne, les élèves de classe primaire sont âgés de 6 à 12 ans ; c’est un bas âge pour parcourir une longue distance à pied pour rejoindre l’école. Mais depuis la deuxième République, la politique de décentralisation consistant en l’implantation de l’Ecole Primaire Public (EPP) dans chaque Fokontany donne des avantages pour les élèves. Mais cette politique ne résout pas le problème de la distance car il ne s’intéresse qu’à implanter l’école dans une Fokontany, que ce soit centre ou décalé du dit Fokontany. La distance parcourue par un élève pour rejoindre son école dépend de l’aire de recrutement de l’établissement. L’aire moyenne de recrutement des établissements exprime

42 le rapport entre la superficie géographique Fokontany et le nombre d’établissements scolaires dans la CISCO. En moyenne elle est de 22km 2.3 Si cette aire est assimilée à un cercle, son rayon représente la distance moyenne à parcourir pour chaque élève pour atteindre son école. En général un élève doit parcourir à pied une distance de 2,6km pour aller du domicile à l’école soit un total de 10,4km par journée pour la classe à temps complet. Cette moyenne se trouve dans l’intervalle fixé par le DREN DIANA, avec une distance de 16km au maximum par jour.

II.2 Effectif de l’élève L’analyse de l’effectif des élèves est nécessaire pour dégager le niveau de scolarisation des enfants dans la CISCO d’Ambanja et dégager les différents indicateurs de scolarisation. Le tableau ci-après montre l’évolution du nombre des élèves dans les établissements primaire publics et privés des trois niveaux (EF1C, EF2C et ES) confondus pour les trois dernières années scolaires. Indice d’évolution à base 100 en 2004-2005.

Tableau XVI : Evolution de l’effectif total des élèves du secteur public et privé (de 2004 à 2007)

ETABLISSEMENTS ANNEE SCOLAIRE Indice Indice PUBLICS PRIVES d’évolution d’évolution 2004-2005 28 732 100 4 673 100 2005-2006 30 143 105 5 012 107 2006-2007 30 826 102 7 090 141 Source : Bureau de la CISCO Ambanja, décembre 2007

A partir de ce tableau, on peut dire que dans l’ensemble, le nombre des élèves a toujours augmenté particulièrement pour les deux dernières années scolaires. Cette augmentation s’explique principalement par la forte croissance démographique de la population du district d’Ambanja L’indice d’évolution dépasse toujours 100 points pour les deux établissements. En 2006-2007 on constate une légère diminution dans les établissements publics par rapport à l’année scolaire précédente et par contre une forte augmentation dans les établissements privés

II.3 Le Coût de l’Enseignement Public La politique du Gouvernement actuel dans le plan d’action Education Pour Tous (EPT) de 2003-2006 souligne que l’enseignement de base est gratuit, dans le but de faciliter l’accès des élèves dans le système. De plus le Gouvernement distribue des kits pour tous les élèves du cycle primaire.

3 Norme fixée par la CISCO d’Ambanja

43 Ainsi le coût de l’enseignement primaire qui revient au parent d’élève diminue. Toutefois les parents ont toujours des coûts pour quelques fournitures obligatoires sans lesquelles l’enseignement ne pourrait pas être fait, comme les fournitures scolaires hors kit telles que les cahiers, la blouse, les cotisations, le FRAM (Fikambanan’ny Ray Aman- drenin’ny Mpianatra). Tenant compte de ces coûts obligatoires nous obtenons le tableau suivant.

Tableau XVII : Le Coût de l’Enseignement Primaire Public dans le District d’Ambanja

Intitule Totale des coûts par niveau d’étude (en Ariary). CP1 CP2 CE CM1 CM2 Cahiers 4 450 6 950 9 350 9 500 15 000 Cotisation 500 500 500 500 500 Blouse 2 200 2 200 2 200 2 200 2 200 FRAM 8 000 8 000 8 000 8 000 8 000 Total 15 150 17 650 20 050 20 200 25 700

Source : Enquête sur le terrain, janvier 2008

Les données du tableau XVII nous conduit à la représentation graphique du coût de l’enseignement primaire.

Graphique III : Représentation graphique du coût moyen de l’enseignement public

La majorité des ménages dans la CISCO d’Ambanja sont des paysans qui ne vivent que de récoltes saisonnières, ou de productions limitées, d’où un faible revenu moyen des ménages. Ils ne disposent mensuellement que de 40.000 Ariary 4.

4 Revenu mensuel reçu par un ménage, année 2007

44 Malgré l’allégement du coût de l’enseignement du fait de la politique adoptée, il est toujours difficile pour certaines familles de pouvoir supporter ce coût. D’après l’évaluation réalisée par les techniciens sur le terrain, suite à l’allègement de dépense, il y a une forte augmentation de demande à scolarisation.

Section III : LA QUALITE DE SERVICE EDUCATIF La qualité du service éducatif est très importante pour apprécier l’efficacité du système éducatif. Cette qualité dépend des caractéristiques des enseignants, de leur condition de travail c'est-à-dire de l’encadrement des élèves. Les enseignants tiennent alors une place très importante pour le bon fonctionnement du système éducatif.

III.1 Evolution de l’effectif des enseignants dans la CISCO d’Ambanja La connaissance de l’effectif des enseignants permet d’évaluer la qualité de l’enseignement et les besoins de chaque établissement au niveau des personnels .

Tableau XVIII : Répartition des enseignants par commune en 2007 ENSEIGNANTS Communes Nombre d’Ecoles Titulaires FRAM Ambalahonko 4 6 11 Ambaliha 5 12 3 Ambanja 31 67 22 Ambodimanga R 19 11 15 Ambohimarina 5 6 10 Ambohimena 4 11 7 Ambohitrandriana 7 6 17 Ankatafa 3 4 8 Ankingameloka 10 5 15 Anorontsangana 16 2 16 Antafiambotry 7 14 8 Antranonkarany 9 12 14 Antsakoamanondro 10 8 14 Antsatsaka 5 7 13 Antsirabe 5 11 16 Bemanevika 14 4 5 Benavony 2 3 1 Côte Sambirano 11 14 11 Djangoa 8 4 16 Maevatanana 6 11 12 Maherivaratra 7 13 10 Marotolana 15 6 26 Marovato 9 8 21 TOTAL 212 245 291 Source : Bureau de la CISCO Ambanja, décembre 2007

45 Le tableau XVIII nous montre que le nombre d’enseignants n’est pas proportionnel au nombre d’écoles existant dans chaque commune. Et on a relevé qu’il y a une répartition inégale des enseignants par rapport aux différentes communes dans le District d’Ambanja. Le nombre des enseignants varie soit vers une légère baisse soit vers une légère hausse. D’après le tableau XIX, l’augmentation constatée est due au recrutement effectué par le MENRS et à la contribution des parents au niveau des enseignants payés par le FRAM. Les enseignants titulaires du secteur public sont payés par l’Etat. Par contre, sont classés comme contractuels ceux qui sont payés par le FRAM. On peut donc dire que les parents sont impliqués dans le recrutement de certains enseignants dans le secteur public. Le recrutement des enseignants est conditionné par l’obtention de diplôme reconnu à la fois par le Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique et le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales.

Tableau XIX : Evolution de l’effectif des enseignants publics et privés dans le cycle primaire

Enseignants Année scolaire Total TUTILAIRES FRAM PRIVES 2004-2005 215 168 180 563 2005-2006 220 280 188 688 2006-2007 245 291 207 743 TOTAL 680 739 575 1994 Source : Bureau de la CISCO Ambanja, décembre 2007 La diminution constatée au niveau de l’effectif des enseignants est due soit au départ à la retraites soit à l’affectation des enseignants hors du CISCO et dans la plupart des cas ces enseignants n’ont pas été remplacés. Ceci peut être expliqué soit par l’abandon des postes pour certains vacataires ou encore ces enseignants au fur et à mesure de leur expérience, ils deviennent des enseignants titulaires. Pour l’année scolaire 2006-2007 le nombre d’enseignants est très élevé que ce soit dans les établissements privés ou dans les établissements publics. Ceci est expliqué par la multiplication des écoles privées du niveau I et par l’existence de nombreuses EPP dans le district d’Ambanja. Cette évolution semble encore insuffisante par rapport à l’effectif des élèves et au nombre d’écoles dans le district d’Ambanja.

III.2 Qualification des enseignants La qualification des enseignants est considérée comme la clé de réussite à l’apprentissage des élèves. La performance et la compétence des enseignants influent sur les résultats scolaires, elles répercutent donc aux élèves. Cette qualification est mesurée par les diplômes académiques ou professionnels qu’ils possèdent.

46 La majorité des enseignants de l’enseignement primaire de la CISCO d’Ambanja ont le diplôme de Brevet Etudes du Premier Cycle (BEPC). En général, que ce soit du public ou privé, presque tous les enseignants du niveau I possèdent au minimum un diplôme académique : le BEPC, et au maximum le baccalauréat et pour les enseignants du CEG et lycée ils devraient au moins être titulaires d’un diplôme de baccalauréat. Au niveau des diplômes pédagogiques ou professionnels, ceux titulaires du CAE/EP (Certificat d’Aptitude Elémentaire à l’enseignement primaire), du CFEP (Certificat de Fin d’Etudes Pédagogique) et du CAPEN sont très nombreux au lycée. Une minorité seulement possède le CAP/CEG : Certificat d’Aptitude Pédagogique d’Education de Base. Dans la plupart des cas, les enseignants titulaires des diplômes professionnels sont surtout les enseignants des établissements publics. Les autres ne sont pas trop motivés à préparer ces genres de diplômes pédagogiques et se contentent de leur qualification au niveau académique. Concernant le niveau d’encadrement des élèves deux indicateurs permettent de l’étudier : le ratio élèves par maître et le ratio élèves par salle. Le ratio élève par maître est le rapport entre l’effectif total des élèves et le nombre d’enseignants. Il exprime donc le nombre d’élève encadré par un enseignant dans la CISCO d’Ambanja. Dans l’ensemble, le ratio élèves par maître dans les établissements publics de niveau I est au nombre de 57 élèves. Il est un peu au dessus de la norme interne de la CISCO d’Ambanja (40 élèves par maître) et supérieur à la moyenne nationale qui est de 50 élèves par maîtres. Le ratio élèves par maître fixé par le Ministère de l’Education est bien respecté dans les établissements privés car l’augmentation des effectifs des élèves durant les trois dernières années a été toujours accompagnée par une augmentation des effectifs des enseignants. Quant au ratio élève par salle, il exprime le nombre d’élèves que contient une salle. Les données disponibles auprès de la CISCO d’Ambanja nous ont permis de relever ces ratios au cours de l’année 2006-2007 des établissements publics dans le tableau suivant :

Tableau XX : Les ratios élèves au cours de l’année scolaire 2006/2007

Etablissements publics EF1C EF2C ES Ratio élèves par salle 52 50 42 Ratio élèves par enseignant 57 54 47 Source : Bureau de la CISCO d’Ambanja, année 2007

47 En général, d’après ce tableau, le ratio élèves par salle dans la CISCO d’Ambanja est trop élevé par rapport à la norme 5. En plus l’existence des classes divisées en plusieurs sections permet d’échapper aux sureffectifs des élèves. Mais on peut toujours constater que certaines EPP souffrent de l’insuffisance de salles de classe et qui sont obligées de travailler à mi-temps.

III.3 Le programme pédagogique La pédagogie est l’un des paramètres les plus importants pour l’efficacité de l’enseignement. Il existe des programmes au niveau de cette pédagogie.

III.3.1Evolution de l’appellation des classes primaires Depuis la deuxième République qui a débuté en 1972 et jusqu’à maintenant, l’appellation des classes dans le cycle primaire a changé trois fois. Le système éducatif malgache détermine que le cycle primaire est d’une durée de 5 ans sans redoublement. Suivons l’évolution de l’appellation de chaque classe du cycle.

Tableau XXI : Evolution de l’appellation des classes primaires

Classes Primaire s Période Premier Cycle Second Cycle 1972-1991 T1 T2 T3 T4 T5 1992-2002 11 ème 10 ème 9ème 8ème 7ème 2003 et + CP1 CP2 CE CM1 CM2 Source : Notre enquête au près de la Responsable dans la CISCO d’Ambanja, année 2007

L’appellation T (Taona ou année) est utilisée durant toute la période d’enseignement en malgache. Elle est suivie de l’appellation en chiffres pendant 10 ans, et actuellement l’Etat malgache suit l’appellation française que la première République avait déjà utilisée. Cependant, au plan pratique, on remarque que plusieurs établissements utilisent toujours les chiffres (11 ème à 7 ème ).

III.3.2 Classes à Passage automatique Dans le programme EPT, et dans le plan d’action 2003-2006, afin de diminuer le taux de redoublement, et d’alléger le coût éducatif dans le cycle primaire, le Gouvernement adopte la méthode de la classe à passage automatique. Cette méthode est déjà utilisée à Madagascar depuis la rentrée scolaire 2003-2004, mais la CISCO d’Ambanja ne l’a appliquée qu’à partir de l’année scolaire 2004-2005. Ce passage automatique des élèves dans la classe supérieure correspond à un choix et à une décision de « redoublement zéro » dans les classes concernées, soit de CP1

5 Dans le pays en développement : 35 pour l’ES, 45 pour l’EF2C et 50 pour l’EF1C

48 (Cours Préparatoire de niveau 1) à CP2 (Cours Préparatoire de niveau 2), et de CM1 (Cours Moyen de niveau 1) à CM2 (Cours Moyen de niveau 2).

Classe Préliminaire (CP) Classe Moyen (CM) CP1 CP2 Classe Elémentaire (CE) CM1 CM2

De CP à CE, les élèves passent un examen d’évaluation de leur niveau et plus tard également, de CE à CM. Le passage automatique des élèves n’existe que lors du changement de niveau à l’intérieur même du CP d’une part, et du CM d’autre part. Cette initiative de l’Etat résulte de l’observation que c’est dans le cycle primaire qu’il y a plus de blocage des élèves, et que ce blocage augmente sensiblement le coût de l’enseignement.

III.3.3 Les Matières à enseigner en classes primaires Les matières à enseigner varient en fonction du niveau d’études, suivant le détail élaboré lors de notre enquête auprès des chefs d’établissements de l’enseignement primaire. Le cycle primaire comporte 5 niveaux d’études, détaillés dans le tableau ci-après :

Tableau XXII : Les matières à enseigner dans la classe primaire, à chaque niveau d’étude

Classes CP1 CP2 CE CM1 CM2 Matières Malagasy Malagasy Malagasy Malagasy Malagasy Français Français Français Français Français Mathématiques Mathématiques Mathématiques Mathématiques Mathématiques Dessin Problème Sciences de la Vie et Sciences de la Vie et de Sciences de la Vie Récitation Récitation de la Terre la Terre et de la Terre Histoire et Géographie Histoire et Géographie Histoire et Géographie Tantara sy Fahaiza-Miaina

Source : Notre enquête auprès du Responsable dans la CISCO d’Ambanja, 2007.

III.3.4 L’approche par la compétence (APC) Depuis l’adoption de la politique éducatif EPT, le système éducatif malgache est engagé dans l’éducation de qualité pour tous, à laquelle contribue l’innovation pédagogique dite APC (Approche Par la Compétence). Cette approche se situe dans le courant des modèles basés sur le développement des compétences. Les objectifs de cette approche sont : • réduire le taux de redoublement et d’abandon • réduire les disparités dont l’écart entre forts et faibles

49 • donner un sens à l’apprentissage en montrant à l’élève l’utilité dans la vie pratique de tout ce qu’il a appris à l’école • permettre à l’élève d’intégrer les acquis scolaire en vue de résoudre des problèmes inhérents à la vie quotidienne ou de les utiliser efficacement en cas de besoin • pouvoir évaluer l’élève sur sa capacité à s’améliorer à partir de ce qu’il sait. La formation et l’application de cette approche APC n’a commencé qu’en année scolaire 2004-2005 dans la CISCO d’Ambanja alors qu’elle devait débuter depuis l’année scolaire 2003-2004.

III.4 Les indicateurs de scolarisations Pour évaluer l’efficacité du système éducatif, il serait indispensable d’étudier les indicateurs de scolarisation à travers le rendement interne de la CISCO d’Ambanja. L’analyse de ces indicateurs va être ainsi axée sur le taux de scolarisation, le taux de réussite et enfin le taux de flux.

III.4.1 Le taux de scolarisation Par définition, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) pour le niveau I est le rapport entre l’effectif du primaire et le nombre d’enfants de 6 à 10 ans.

Effectif du primaire TBS (primaire) = Population de 6 à 10 ans

Et le Taux Net de Scolarisation (TNS) pour le niveau I est le rapport l’effectif du primaire entre 6 à 10 ans et le nombre de la population de 6 à 10 ans.

Effectif du primaire entre 6 à 10 ans TNS (primaire) = Population de 6 à 10 ans

Le tableau ci-après montre l’évolution de l’écart entre le TBS et le TNS pendant les trois dernières années. Tableau XXIII : Evolution de l’écart entre le TBS et TNS dans la CISCO d’Ambanja

Taux 2004-2005 2005-2006 2006-2007

TBS (%) 160 166 172 TNS (%) 70 75 73 Ecart entre TBS et TNS 90 91 99

Source : Bureau du CISCO, Ambanja, année 2007

50 Malgré le pourcentage du TBS suffisamment élevé d’une année à l’autre, l’écart entre le TBS et le TNS qui sont 90, 91et 99 de 2004-2005 à 2006-2007 montre l’évolution de nombre d’enfant scolarisé dans les établissements primaires ayant une tranche d’âge en dehors de 6 à 10 ans, tranche d’âge normale des enfants qui devraient fréquenter l’école primaire. Le faible pourcentage du TNS peut aussi s’expliquer par le retard d’admission en première année du primaire, ou la non fréquentation des écoles, ce qui veut dire qu’il y a encore certain nombre d’enfants en âge scolarisable qui restent encore avec leurs parents.

III.4.2 Le taux de réussite aux examens

Les résultats aux examens, à chaque fin de niveau scolaire sont considérés comme les produits ou les fruits du système éducatif. Ces résultats permettent de savoir plus sur la rentabilité scolaire dans une région étudiée. Le tableau indique l’évolution des résultats aux examens officiels dans la CISCO d’Ambanja durant les trois dernières années scolaires.

Tableau XXIV : Taux de réussite aux examens officiels

Taux de réussite (en %) Année scolaire CEPE BEPC BACC

2004-2005 53,67 37,47 30,03

2005-2006 57,63 28,26 26,62

2006-2007 49,99 31,14 42

Source : CISCO d’Ambanja et Bureau du Service du Baccalauréat Antsiranana, 2007

Dans l’ensemble, les résultats aux examens fluctuent soit à une baisse soit à la hausse. Un taux de réussite de l’ordre de 70 et 80% est assez élevé mais on constate en 2006-2007 un mauvais résultat du CEPE par rapport à 2005-2006, car il tend toujours à la baisse, malgré les efforts entrepris par le Gouvernement dans le domaine de l’amélioration de l’enseignement primaire. Pour le BEPC (Brevet d’Etude du Premier Cycle) ; le résultat baisse de 37,47% en 2004/2005 à 31,14% en 2006-2007, on constate donc une diminution pour les deux dernières années. La faiblesse et la diminution des résultats aux examens remettent en cause le niveau des enseignants et la qualité d’enseignement offerte. L’insuffisance de contrôle et de suivi de la part des enseignants, ainsi que le milieu socio-économique de l’enfant sont aussi les facteurs non négligeables de la chute des résultats pour ces trois examens (CEPE, BEPC, BACC). Quant au baccalauréat, bien que le taux soit toujours

51 faible, inférieur à 50%, on constate en 2006-2007 une augmentation de 16% par rapport a l’année scolaire 2005/2006.

III.4.3 Le taux de flux Le taux de flux est parmi l’un des indicateurs utiles pour mesurer le rendement interne ou l’efficacité du système éducatif. Il comprend le taux de promotion, le taux de redoublement, et le taux d’abandon. Il permet donc d’étudier les comportements des élèves durant leurs parcours dans chaque niveau.

III.4.3.1 Le taux de promotion Le taux de promotion représente le pourcentage d’élèves admis à passer l’année suivante dans la classe supérieur. Il permet donc de voir la proportion des élèves d’une année quelconque j qui sont admis à une classe supérieur l’année suivant (j+1) . Il peut être représenté par la formule suivante :

Nombre d’élèves promus en 2 ème année Tpm = X 100 Effectif total en 1 ère année

Le taux de promotion est l’indice le plus important d’un système d’enseignement. Dans un système idéal d’une éducation, le taux de promotion doit être 100% tout au long du cycle. Le tableau ci après nous permet de voir les différents taux de promotion par ZAP de l’enseignement primaire dans le district d’Ambanja.

Tableau XXV : Taux de promotion dans le cycle primaire dans le district d’Ambanja par ZAP

ZAP 2004/2005 2005/2006 2006/2007 Ambanja 87 90 91,25 Ambohimena 80 82 83,55 Ankatafa 75 76 77 Antsakoamanondro 81 81 83 Antsatsaka 77 79 79,95 Bemanevika (H/S) 78 79 80,75 Djangoa 80 82 83 Marovato 74 76 76,55

Source : Bureau de la CISCO d’Ambanja, année 2007

52 Pour la période considérée, le taux de promotion moyen est de 80%. Même si l’idéal n’est pas atteint, le taux de passage en classe supérieur semble satisfaisant. On constate que, le taux de promotion est inférieur à 80% pour les quatre ZAP (Ankatafa, Antsatsaka, Bemanevika et Marovato), mais légère augmentation d’une année à l’autre.

III.4.3.2 Le taux de redoublement Le taux de redoublement est la proportion d’élèves inscrits dans une classe au cours de l’année scolaire donnée qui étudie encore dans la même classe au cours de l’année suivante. Il est donc un indicateur qui permet de mesurer l’efficacité interne de système t scolaire. Pour l’année d’étude i et l’année scolaire t de niveau h donné, Tred i (h) est donné par l’expression :

R t+1 i t (h) Tred i = t Ei

t Tred i : Taux de redoublement dans l’année d’étude i de l’année scolaire t t+1 Ri : Nombre d’élèves redoublant l’année d’étude i dans l’année scolaire t+1 t Ei : Nombre d’élèves inscrits dans l’année d’étude i dans l’année scolaire t

Le tableau ci-après nous donne le taux de redoublement des élèves dans le cycle primaire dans les huit ZAP du district d’Ambanja.

Tableau XXVI : Taux de redoublement dans le cycle primaire par ZAP

ZAP 2004/2005 2005/2006 2006/2007 Ambanja 10 7,75 6,25 Ambohimena 15,1 14,05 13 Ankatafa 16 16 15 Antsakoamanondro 14,7 13,25 13,4 Antsatsaka 15,55 15,25 15 Bemanevika (H/S) 15,25 14 13,95 Djangoa 14 13,25 12,5 Marovato 16,07 15 14,3

Source : Bureau de la CISCO d’Ambanja, Année 2007

Compte tenu de ce tableau, on constate que le taux de redoublement de l’enseignement primaire diminue d‘une année à l’autre. Ce taux varie en moyenne entre 7%

53 et 15%. Ce taux est encore très loin de l’objectif fixé par le gouvernement (atteindre un taux de redoublement de 5% en 2010).Des efforts dans le domaine d’amélioration de l’éducation doivent être renforcés au niveau de la CISCO, des élèves ainsi que des enseignants. On peut quand même affirmer ici que grâce au passage automatique du CP1 au CP2, le taux de redoublement a diminué au fur et à mesure.

III.4.3.3 Le taux d’abandon L’abandon scolaire est très courant au niveau du système éducatif à Madagascar. Il touche tous les milieux surtout au moment de l’adolescence. Le taux d’abandon représente le pourcentage d’élève qui abandonne une classe, un cycle ou un niveau d’enseignement au cours d’une année scolaire donnée. Il est calculé selon la formule suivante :

Taux d’abandon = 100% - Taux de promotion –Taux de redoublement

Le tableau nous donne le taux d’abandon des élèves dans le huit ZAP dans le District d’Ambanja aux cours des trois dernières années scolaires.

Tableau XXVII : Taux d’abandon dans le cycle primaire par ZAP

ZAP 2004/2005 2005/2006 2006/2007 Ambanja 3 2.25 2.5 Ambohimena 4.9 3.95 3.45 Ankatafa 9 8 8.05 Antsakoamanondro 4.3 5.75 3.6 Antsatsaka 7.45 5.75 5.05 Bemanevika (H/S) 6.75 7 5.3 Djangoa 6 4.75 4.5 Marovato 9.93 9 9.15

Source : Bureau de la CISCO d’Ambanja, année 2007

On constate qu’il y a un fort pourcentage d’abandon dans les communes rurales. Il est compris entre 3,5% et 10%. Les abandons peuvent être le résultat des redoublements incontrôlés de la part des élèves. Les résultats obtenus pour ces deux taux (le taux de redoublement et le taux d’abandon) reflètent l’inefficacité de l’enseignement dans la CISCO d’Ambanja. Les questions qu’on se pose sont les suivantes :

54  La méthode d’enseignement est elle adéquate ?  Le niveau des enseignants doit-il être mis en cause ?  Le contrôle et le suivi des enseignants sont-ils insuffisants ? Bien que le Gouvernement ait toujours essayé de chercher les stratégies d’amélioration de ce système à travers l’augmentation de financement et la distribution des kits scolaires ; et que le résultat aux examens semble s’être améliorés, des problèmes persistent encore au niveau de l’enseignement primaire, ce qui mérite une étude plus approfondie et une mesure plus directe touchant le système éducatif.

La première partie de ce travail nous a permis : de présenter en général le District d’Ambanja avec ses différentes richesses et ses aspects économiques et d’analyser la situation de l’enseignement primaire dans la circonscription scolaire d’Ambanja. Les résultats obtenus vont nous apporter dans la deuxième partie qui sera consacré à l’étude des impacts socio-économiques de l’éducation ainsi que les mesures qui doivent alors être prises dans l’amélioration de l’enseignement primaire dans la CISCO d’Ambanja.

55

PARTIE II

LES OBSTACLES ET LES PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA

C’est la partie principale de notre sujet. Dans le premier chapitre nous évoquerons les impacts socio-économiques de l’éducation. Tandis que dans le deuxième, nous abordons les difficultés rencontrées par l’enseignement primaire dans le District d’Ambanja. Et enfin, dans le dernier chapitre, nous verrons les perspectives et proposerons des suggestions pour l’amélioration du système éducatif.

56 CHAPITRE I : APERCU SUR LES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DE L’EDUCATION

L’éducation peut être définie comme un ensemble de croissance, d’aptitude et d’attitude qui permet de reconnaître les valeurs requises pour la vie commune. En d’autres termes, elle consiste à une acquisition de connaissance, de compétence, de qualification, et ce processus se déroule dans le temps. Plusieurs définitions touchent encore à ce terme : « L’éducation est l’ensemble des moyens permettant le développement des facultés physiques, morales et intellectuelles d’un être humain. Par extension, l’éducation désigne également le moyen mis en place pour permettre ces apprentissages ». « L’éducation consiste à développer les capacités morales, intellectuelles et physiques d’un enfant. L’instruction tend plus spécialement à la transmission des connaissances techniques qui permettront à un enfant d’entrer dans la vie professionnelle et sociale 6 ». « L’éducation est l’ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir- être nécessaires à l’intégration d’un être au sein d’une société 7». Le savoir désigne l’ensemble des connaissances intellectuelles acquises grâce à l’éducation. Dans un sens plus large, l’éducation permet d’acquérir au mieux des compétences pratiques, utiles à l’exercice d’une activité, et de maîtriser les actions et réactions adaptées à l’environnement humain, on parle alors d’un savoir-faire et d’un savoir être. GARY Becker, économiste de l’éducation assimilait l’éducation en termes de « capital humain ». Le capital humain désigne les capacités intellectuelles et professionnelles d’un individu, capacité propre qui lui permet d’assurer des revenus monétaires futurs 8. En d’autre termes, le « capital humain est l’ensemble des capacités productrices d’un individu, que ce soit ses savoirs (exemple : connaissances techniques), son savoir-faire (capacité à utiliser ses connaissances dans le cadre d’une activité professionnelle), ou son savoir-être (acceptation d’une discipline de travail, capacité à travailler en équipe, etc.…) » L’éducation est ici considérée comme un investissement et cet investissement permet d’assurer un revenu plus élevé dans le futur. Elle vise donc à former les hommes à assumer ses responsabilités, le préparer à la coopération et à la résolution constructive des conflits et à être capable de résoudre des problèmes environnementaux. L’objectif de l’économie de l’éducation cherche en général à comprendre deux grands ensembles de phénomènes, à savoir la microéconomie et la macroéconomie.

6 Education – wikipedia htm 7 w.w.w. polville 13.net/ thèmes/ contrat/ glossaire. htm 8 Jean Yves CAPUL, Olivier GARNIER, dictionnaire d’économie et de sciences sociale, 1996, page 45

57 D’une part, au niveau microéconomique, les économistes se focalisent sur le processus décisionnel des individus en matière d’investissement en capital humain et sur les nombreux facteurs qui peuvent influer sur ce processus. Autrement dit, l’économie de l’éducation tente d’identifier les déterminants de différents phénomènes et les choix des individus dans les investissements (abandon scolaire, choix de carrière, inégalité de revenus…). Elle détermine le taux de rendement des investissements éducatifs pour chaque individu et le choix optimal en éducation. Dans ce cas, les économistes ont recours à toute une gamme de modèles économétriques. Et d’autre part, l’économie de l’éducation est étroitement liée à la littérature macroéconomique sur la croissance économique, ce qui la rend particulièrement pertinente du point de vue de la politique économique. En effet, elle cherche à établir la relation entre éducation et croissance économique. Elle tente également de déterminer les politiques des décisions efficientes à prendre par les gouvernants. Dans ce cas, le principal objectif de recherche est d’effectuer des simulations (notamment politique).

Section I : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA SANTE I.1 L’impact de l’éducation dans le domaine sanitaire L’éducation a des effets sur plusieurs générations, en ce qui concerne la santé. Premièrement, l’éducation informe les individus, les collectivités sur les risques qui menacent leur santé. Elle rend la personne apte à comprendre la nécessité et le respect des règles d’hygiène. L’éducation ne se contente pas seulement de son rôle d’information et de compréhension, mais elle change l’attitude et le comportement de l’individu de façon à agir vers une amélioration de style de vie afin de supprimer toutes les habitudes qui pourraient nuire sa santé. Elle atténue donc les conséquences sanitaires dues à la pauvreté. Grâce à l’éducation, les parents arrivent beaucoup plus à assumer pleinement leurs responsabilités à travers l’hygiène de leurs enfants et à assurer les contrôles sanitaires réguliers et permanents. L’accessibilité aux services sanitaires, mis à la disposition du public, serait indispensable pour assurer ces contrôles, mais il faut également que la population soit motivée à les utiliser. Dans plusieurs communes de Madagascar, et surtout dans les communes rurales, la population s’intéresse beaucoup plus à la médecine traditionnelle et ne voit pas trop la nécessité des services sanitaires que leur offrent les hôpitaux. Cette mentalité justifie le faible niveau d’éducation de la population, car pour eux les hôpitaux sont les derniers recours dans la mesure où la maladie n’a pas été guérie par les traitements traditionnels. Face à cette situation l’éducation permet d’éviter cette pratique et permet de comprendre l’importance des services offerts par les hôpitaux. La sensibilisation sera d’autant plus facile à faire pour un homme instruit car il comprendra plus

58 vite l’objectif à atteindre à travers toute communication quels que soient les moyens utilisés pour le transmettre (affichage, conférence, média..). De plus, quand un des parents tombe malade, il ne peut pas travailler, ce qui constitue un manque à gagner en termes de revenu. La famille se trouve donc en difficulté et cela a pour conséquence d’entraîner la pauvreté. L’éducation permet d’éviter ce genre de problème car dès la petite enfance, on enseigne dans les écoles comment reconnaître les maladies et les moyens de prévention. L’éducation joue aussi un rôle très important dans la réduction du taux de mortalité. D’abord, elle prévient l’individu des dangers qui menacent sa vie. Ensuite elle l’aide à prendre des décisions et l’oriente vers le diagnostic de traitement précoce avant l’arrivée de la maladie. Prenons à titre d’exemple, la vaccination. Par le biais de l’éducation, les parents arrivent à comprendre l’importance de la vaccination afin d’éviter et de prévenir certaines maladies qui pourront atteindre leurs enfants.  Réduction de la mortalité infantile Il est plus facile pour un médecin de traiter un enfant quand les parents sont instruits. Les recommandations et les conseils en matière médicale passent plus facilement à travers les carnets et les ordonnances que le médecin remplit. La mère de son côté, grâce à la lecture des différentes revues, a acquis des nouvelles connaissances qu’elles pourraient utiliser tout au long de la vie de son enfant.  Réduction de la mortalité maternelle Le taux de mortalité chez les femmes enceintes est l’un des graves problèmes de santé publique dans le pays en développement. Des campagnes de sensibilisation sont ainsi faites à travers diverses régions du pays pour sensibiliser ces femmes. On constate que le taux de mortalité est moins élevé parmi celles qui ont fréquenté l’école. Ces dernières sont en effet au courant des risques si elles sont capables de lire et de comprendre les divers messages transmis au cours des campagnes.

I.2 L’augmentation de l’espérance de vie L’espérance de vie d’un individu dépend à la fois de l’existence des infrastructures sanitaires et du niveau d’instruction de chaque individu. L’éducation permet d’augmenter l’espérance de vie des individus étant donné qu’elle permet à ces derniers d’avoir des connaissances sur les règles d’hygiène à respecter et les divers moyens d’éviter les maladies. Quand un individu instruit tombe malade, il est beaucoup plus facile à guérir par rapport aux individus n’ayant reçus aucune instruction. Le SIDA fait partie de fléaux des temps modernes, l’éducation permet de freiner cette maladie en sensibilisant la population urbaine et rurale. Savoir lire permet à un individu de lutter contre cette maladie. Il peut directement s’informer dans les revues et les magazines sur les modes de contamination et les modes prévention.

59 Section II : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA VIE DES FEMMES L’éducation des femmes est primordiale. En effet, sur le plan économique, elles représentent le quart de la main d’œuvre industrielle dans le pays en développement et accomplissent la plus grande partie des tâches ménagères et familiales.

II.1 L’amélioration de niveau de vie L’éducation a permis l’épanouissement de la femme dans tous les domaines. Elle a contribué à sortir les femmes de la vision traditionnelle « d’être destinées uniquement à la procréation ». Leur rôle dans la société est devenu de plus en plus grand au cours des années. Elles travaillent de plus en plus et contribuent également à l’entrée de revenus dans leurs ménages respectifs. Si on considère les ménages pauvres, on y constate que la plupart d’entre elles ne travaillent pas. Désormais, quand les femmes sont instruites, elles peuvent travailler et aider les hommes à faire vivre la famille. Ainsi, la scolarisation et la formation des femmes peuvent non seulement contribuer à une évolution des mentalités et une amélioration de l’état sanitaire de la population mais surtout à un développement plus harmonieux des sociétés. En matière d’éducation, le rôle de la mère est donc prépondérant quant à la décision de scolariser ou non un enfant. Une famille, dont les parents et plus spécialement la mère n’ont pas été à l’école, sera moins encline à scolariser ses propres enfants et vice versa. Dans l’ensemble, les ménages dirigés par les femmes ont moins de probabilité d’être pauvres que les ménages dirigés par les hommes. En 2005, le ratio de pauvreté des ménages féminins est de 67,5% contre 69,0% pour les ménages dirigés par les hommes. Cette situation n’est qu’apparente car en réalité, les ménages dirigés par les femmes sont les plus vulnérables. En effet, les femmes chefs de ménage sont généralement séparées ou divorcées et sont plus sensibles aux différents chocs économiques et sociaux. Ainsi, si on enlève les femmes qui vivent seules, le taux de pauvreté chez les femmes est supérieur au taux observé chez les hommes, avec respectivement des incidences 73,3% et 70,6%.La différence est plus marquée en milieu urbain qu’en milieu rural 9.

II.2 La baisse de taux de fécondité Le nombre d’enfants dans un ménage est inversement proportionnel au nombre d’années d’études faites par la mère. Une mère instruite, en général, ou celle qui occupe un poste de responsabilité, en particulier, a tendance à avoir moins d’enfants que celles qui n’ont pas consacrées leur temps à l’éducation. Cette situation s’explique par le fait que la mère est de plus en plus active et qu’elle a de moins à moins de temps à consacrer aux

9 Enquête périodique auprès de Ménages, INSTAT ,année 2005

60 enfants. Donc, elle préfère avoir moins d’enfants pour pouvoir se concentrer à ses occupations quotidiennes. De plus, les mères instruites recourent le plus souvent au planning familial et aux méthodes contraceptives pour mieux gérer le nombre de leurs enfants. Il est assez fréquent de constater que la pauvreté touche davantage les ménages ayant un nombre d’enfants très élevé. Avoir moins d’enfants constitue un pas en avant en faveur de la lutte contre la pauvreté. L’éducation de la femme paraît être la meilleure solution pour contrôler le nombre de natalité. Au sein du foyer familial, l’éducation influe sur la régulation de naissance à travers la communication entre mari et femme dans leur décision d’avoir un enfant. De plus l’éducation facilite l’acquisition et l’utilisation des informations en ce qui concerne les contraceptifs et la planification familiale. Elle modifie donc le comportement et l’attitude des couples à mieux contrôler la fécondité. A partir de tous les effets de l’éducation sur la fécondité, on peut donc dire que l’élévation de niveau d’éducation des femmes a plus de chances de réduire la fécondité que l’élévation de celui des hommes.

Section III : LES IMPACTS SUR L’EMPLOI ET LES REVENUS DE MENAGES Le premier impact de l’éducation sur un individu est l’emploi. En effet, une personne ayant reçu une éducation, quelque soit le niveau atteint, a plus de chance de trouver un travail.

III.1 La hausse de la productivité des travailleurs et l’amélioration du niveau de revenu

III.1.1 La hausse de productivité C’est la pauvreté monétaire qui affecte le plus grand nombre de gens dans le monde. Cette forme de pauvreté est due entre autres à l’insuffisance, voire à l’inexistence de revenus qui entrent dans les ménages. Elle est due également à la précarité de l’emploi. Or, ce sont leurs revenus qui font vivre les ménages. Ils leur permettent de faire face aux différents besoins de la vie quotidienne. Sachant que les pauvres ont pour la plupart un niveau d’instruction peu élevé, ils sont contraints de travailler dans le secteur informel pour faire vivre leurs familles. Certains trouvent cependant du travail dans les entreprises formelles, mais la faiblesse de leur niveau d’instruction a un impact sur leurs revenus.

L’éducation peut influencer en même temps la diminution du nombre des chômeurs et l’entrée des revenus dans un ménage car elle permet en premier lieu de lutter contre la pauvreté en permettent aux individus de trouver du travail et en second lieu d’augmenter la productivité du travail des pauvres. Il est prouvé qu’un travailleur ayant reçu un niveau

61 minimum d’éducation produit beaucoup plus qu’un autre qui n’en a jamais reçu. Une fois que le travailleur est capable de produire davantage, ses revenus augmentent, et il pourra faire face à ses besoins fondamentaux.

III.1.2 L’amélioration de revenu selon le niveau d’études et secteur fréquenté Selon l’UNESCO, chaque année de scolarité permet aux hommes comme aux femmes d’augmenter leurs revenus de 10% en moyenne. Chaque année d’études permet, en effet, à chaque individu d’améliorer son niveau de revenu. Plus l’individu a poursuivi des études plus il a de chance de trouver un emploi. On constate également que le niveau de revenu des individus dépend du secteur dans lequel il appartient. Il est préférable en général pour le travailleur d’être embauché dans le secteur formel pour avoir plus de sécurité tant pour la durabilité de l’emploi que l’importance du revenu.

III.2 L’amélioration de la productivité et la production agricole A Madagascar on sait que 80% de la population vivent dans les milieux ruraux et que plus de 50% de la population malgache est touchée par la pauvreté. On sait également, que la scolarisation est faible que ce soit pour les filles ou pour les garçons et que la population rurale est en retard en matière de l’éducation par rapport au reste de la population. Plus de 50% de la population malgache ne savent ni lire ni écrire à l’heure actuelle et que la pauvreté touche davantage la population rurale que la population urbaine. On peut donc imputer la pauvreté entre autres au manque d’éducation qui sévit dans les milieux ruraux. Pour que celle-ci disparaisse peu à peu, il est indispensable voire primordial d’octroyer l’éducation à toute cette population. Les pays en développement sont pour la plupart à vocation agricole. Les gens vivent principalement de la terre. L’agriculture fait partie de leurs sources de revenus sinon l’unique source de revenus pour la majorité de la population. Or, les techniques et les méthodes utilisées dans les cultures sont traditionnelles. Ce qui fait que les rendements agricoles y sont très faibles. Comme la majorité de la population rurale est analphabète, elle ne peut pas profiter des dernières innovations en matière agricole. Les programmes d’alphabétisation sont mis en place pour donner à la population rurale des connaissances sur les dernières innovations. Ces programmes s’occupent à la fois d’enseigner la lecture et l’écriture mais ils enseignent également aux paysans les nouvelles techniques et méthodes d’agriculture. Quand un paysan est capable de lire, il peut s’informer et s’initier sur les nouvelles méthodes et techniques agricoles et par la suite il peut les appliquer directement dans son travail.

62 III.3 Les impacts socio-culturels de l’éducation Dans le domaine socio culturel, l’éducation joue un rôle clé dans le processus de transformation des individus. Elle les aide à dépasser l’anomie et à conquérir leur autonomie. Elle est alors un moyen d’émancipation et de développement des individus. L’éducation acquise que ce soit formelle ou non formelle, vise à former des hommes capables d’assumer leurs responsabilités respectives, à les préparer à la coopération et à la résolution constructive des conflits et à être capable de résoudre des problèmes environnementaux. Les établissements d’enseignement que ce soit primaire ou secondaire enseignent aux enfants, aux adolescents et aux jeunes le sens de la responsabilité et de l’initiative, ainsi que le respect des bonnes mœurs et des règles de bonne conduite. Ils développent donc la personnalité de l’individu et son sens critique. L’éducation civique fait partie intégrante de la matière enseignée dans les enseignements de base. Elle apprenne aux élèves la base du respect des autres afin de mieux s’insérer dans la société où ils vivent et leur donnent les instruments socioculturels nécessaires pour leur permettre de s’épanouir et de vivre sans complexe dans toute société humaine. L’éducation ne se limite donc pas sur le savoir et le savoir-faire, mais elle assure également la bonne insertion sociale du citoyen et se concentre sur les aspects culturels qui relèvent de la croyance. Le respect des pratiques culturelles, le respect d’autrui, le respect des mœurs et des coutumes et le respect de l’environnement, sont tous des signes et des effets d’une bonne éducation. Savoir bien organiser les activités, savoir gérer les conflits et savoir bien maîtriser ses responsabilités reflète le niveau d’éducation d’un individu. Un homme instruit , ayant reçu un minimum d’éducation, s’intègre facilement aussi bien dans la société que dans toutes les activités socioculturelles. La sensibilisation dans tous les secteurs ne sera plus difficile à faire, car plus les gens sont éduqués plus ils comprennent mieux les messages et informations diffusés à travers celle-ci. Avoir des parents bien instruits constitue un avantage pour les enfants car ils auront plus de chance de fréquenter l’école et de suivre des études plus longues les préparant à être plus conscients. Pour Madagascar, l’éducation figure parmi les facteurs essentiels dans la lutte contre la pauvreté. L’enseignement malgache se trouve encore dans une situation assez délicate. Depuis une décennie, tous les enfants malgaches d’âge scolaire ne fréquentent pas encore l’école. Donc pour y remédier, on aura recours à l’analyse des problèmes rencontrés par l’enseignement primaire dans le district d’Ambanja.

63 CHAPITRE II : LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA

L’étude effectuée dans le Chapitre III de la première partie nous montre la faiblesse de l’enseignement primaire dans la CISCO d’Ambanja. Cette situation est due à plusieurs facteurs qui influent sur le niveau d’enseignement des élèves. L’objet de ce chapitre est donc d’identifier les différents problèmes touchant le secteur éducatif dans cette zone.

Section I : LES PROBLEMES AU SEIN DES ETABLISSEMENTS Les problèmes rencontrés au sein des établissements sont de diverses formes. Il s’agit, entre autres, les problèmes d’infrastructures, le manque de matériel didactique et la faiblesse de la qualité d’enseignement.

I.1 Les problèmes d’infrastructures Bien que le Gouvernement malgache ait essayé de renforcer le système éducatif en mettant en place un lycée dans chaque district, un CEG dans chaque commune et une EPP dans presque tous les fokontany dans la CISCO d’Ambanja, les problèmes d’infrastructures scolaires persistent toujours. Malgré les réhabilitations faites au niveau de chaque EPP et CEG du district d’Ambanja, les infrastructures existantes actuelles sont encore loin de pouvoir satisfaire les demandes des parents. Le nombre de salles de classe disponibles reste encore insuffisant par rapport à l’évolution de l’effectif des élèves et c’est la raison pour laquelle les chefs d’établissements sont obligés de refuser beaucoup d’élèves à chaque rentrée scolaire. Cette situation est la cause de la prolifération des établissements privés dans cette CISCO. L’insuffisance des bâtiments scolaires entraîne le sureffectif des élèves dans la salle de classe et aussi la réduction de la durée de l’enseignement. Comme on a pu constater que certaines EPP souffrent de la pénurie des salles de classes, car au lieu d’être équipées d’au moins cinq salles de classes, certaines n’en ont que trois ou quatre. Cette situation crée également des problèmes pédagogiques, car ces établissements sont obligés d’adapter un système de classe multigrade qui comprend deux ou plusieurs années d’études différentes 10 . Dans certaines classes, au lieu d’avoir des cours complets tout au long de la journée, ils sont obligés de les réduire pour une demi-journée seulement. Normalement les écoles primaires publiques devraient dispenser un enseignement à temps plein (8 heures par jour), mais on constate que certaines EPP dans les communes rurales offrent aux élèves un enseignement à mi-temps ou à temps partiel (inférieur ou égal à 6 heures par jour). Le lieu où se trouvent les établissements scolaires, affecte aussi le niveau d’enseignement des élèves. Certains établissements sont en effet situés à coté des

10 ANNEXE II : Pourcentage des classes multigrades dans la CISCO d’Ambanja

64 marchés, dans des lieux où il y a beaucoup de bruits qui perturbent et diminuent la concentration des élèves aussi bien que des enseignants. L’insuffisance d’infrastructures scolaires, la pénurie des salles de classe constituent donc des obstacles à la réalisation des objectifs d’accès à l’école. En effet, l’hypothèse semble confirmer que même si la CISCO dispose des enseignants qualifiés, ceux-ci ne pourront réaliser de bons résultats sans avoir des locaux et mobiliers, tels que tables bancs, table et chaise du maître, tableaux noirs, spécialement conçus pour l’enseignement.

I.2 Le manque de matériel didactique Le problème d’insuffisance des manuels didactiques pour les élèves et pour les enseignants influent sur la qualité de l’enseignement. Même si la grande partie du budget alloué à la CISCO, aux l’EPP, aux CEG et aux Lycées ont été utilisés dans l’achat des matériels et mobiliers de bureau les établissements scolaires dans le district d’Ambanja souffrent encore de l’insuffisance des matériels éducatifs. Les bibliothèques ne sont pas toujours équipées des livres conformes au programme officiel ; elles ne répondent donc pas aux besoins des élèves et ne sont pas des lieux de documentations efficaces pour tous. De même le laboratoire souffre de manque des matériels utiles pour des expériences. En se référant aux années 90, on peut dire que des améliorations ont été faites actuellement au niveau des matériels éducatifs ; car chaque année, des dotations des kits et manuels scolaires aux élèves dans les établissements primaires publics et privés ont été faites. Il existe aussi des dotations des matériels pour les enseignants, mais le problème se pose au niveau de la gestion de ces matériels. Toutefois, on constate aussi une insuffisance de guide pédagogique pour les maîtres. Or ces manuels pédagogiques servent à orienter et améliorer la qualité des enseignements offerts. Les guides pédagogiques des enseignants sont considérés comme des matériels pédagogiques qui favorisent davantage la réussite scolaire. En effet, toutes ces insuffisances qualitatives et quantitatives de matériels didactiques au sein des établissements agissent directement sur la motivation des enseignants et sur la performance des élèves, et influent sur la réussite de ces derniers.

I.3 L’insuffisance des enseignants La circonscription scolaire d’Ambanja est confrontée au problème lié à la disponibilité des enseignants. L’accroissement rapide des effectifs des élèves n’a été guère accompagné par un accroissement du nombre d’enseignants. Cette situation se justifie par le chiffre élevé du ratio élève par maître (57 élèves par maître) surtout dans les établissements primaires publics. La courbe ci-après montre l’évolution de nombre des enseignants dans la CISCO d’Ambanja pour les trois dernières années.

65 Graphique IV :

Evolution de nombre d'enseignants dans la CISCO d'Ambanja

350

300

250

200 Enseignant Titulaire Enseignant FRAM

150 Enseignant PRIVE

nombre d'enseignants nombre 100

50

0 2004-2005 2005-2006 2006-2007 année scolaire

Source : Bureau de la CISCO Ambanja, décembre 2007

Bien que des recrutements et des augmentations de nombre d’enseignants aient été faits sur ce point, on peut dire qu’ils sont encore insuffisants par rapport au nombre des enfants scolarisés dans la CISCO d’Ambanja. L’insuffisance d’enseignants oblige certains établissements primaires publics à engager un ou plusieurs enseignants, selon le cas, pour assurer des cours dans plusieurs classes. La répartition et l’affectation des enseignants entre les différents établissements méritent donc une attention particulière puisque cela constitue un élément clé de la gestion rationnelle du système et de l’amélioration qualitative du service éducatif. L’existence des classes multigrades met aussi en évidence la mauvaise répartition des enseignants ainsi que l’insuffisance des salles de classe dans plusieurs établissements de la CISCO.

I.4 La qualité de l’enseignement Il faut de la part des enseignants un niveau d’éducation et de formation suffisant pour former les élèves aux différents apprentissages. C’est sur ce point que se pose la majorité des problèmes en matière d’enseignement. En effet on assiste fréquemment aux phénomènes suivants : - la qualification insuffisante des enseignants - l’inexistence ou l’insuffisance de formation des enseignants - l’absence ou l’insuffisance de motivation des enseignants

66 La plupart des enseignants, qui ont été recrutés, n’ont pas le niveau académique souhaité et n’ont reçu aucune formation nécessaire pour maîtriser les programmes scolaires avant leur prise de service. Leurs connaissances pédagogiques sont la plupart du temps obsolètes. Il n’est guère étonnant de constater que la qualification des enseignants influe sur la qualité de l’enseignement dispensé. Le faible niveau de compétence de certains enseignants ou plus précisément leurs difficultés en matière pédagogique se répercute sur les résultats des examens et sur le niveau des élèves. La méthode d’apprentissage, c'est-à-dire la capacité de transmette aux élèves un savoir et des compétences et le savoir-faire des enseignants font souvent l’objet de critiques. L’insuffisance académique ou pédagogique des enseignants en rapport avec leur niveau de qualification et de formation influe sur les stratégies pédagogiques appliquées. Normalement, elles devraient varier en fonction du niveau. Des stratégies et des méthodes d’apprentissages adaptées aux petites classes ne peuvent plus être appliquées aux élèves plus âgés. Cette approche n’est pas bien maîtrisée quand le niveau académique et pédagogique de l’enseignant est très bas. De plus, leur conception en matière de méthodes pédagogiques se résume à écrire au tableau et à dicter un cours, sans véritablement dialoguer, échanger avec les élèves pour transmettre un savoir. La qualité de l’enseignement ne dépend pas seulement des enseignants, elle dépend aussi des chefs des établissements. La plupart de temps, l’appui pédagogique que reçoivent ces chefs d’établissements est très faible. Ils n’arrivent pas à assurer normalement leur rôle de direction et d’encadrement pédagogique et l’absence d’incitation, de formation ne les pousse pas à assurer convenablement leurs tâches. L’insuffisance, voir même, l’inexistence de contrôles et du suivi pédagogique de la part des chefs d’établissements sont parmi les causes de négligence des enseignants dans l’accomplissement de leurs tâches. L’absence de discipline et d’organisation est un facteur de relâchement au niveau des établissements et une entrave à l’amélioration du niveau de l’éducation. Parallèlement, on constate un certain manque de discipline et de contrôle des élèves par les enseignants, plus particulièrement dans les établissements publics. Ce relâchement constitue un facteur de plus qui pèse sur la motivation des élèves. Une éducation de qualité dépend aussi en grande partie des motivations des enseignants. Des faiblesses de leur part, des négligences et un manque d’assiduité et de conscience professionnelle auront des répercussions sur les élèves et sur leur niveau d’assiduité et de motivation. Le Ministère a tenté d’offrir aux enseignants des motivations financières, un logement dans l’enceinte des EPP, des CEG et des Lycées, mais jusqu’à maintenant ce système n’a

67 pas été entièrement couronné de succès, car l’administration rencontre des difficultés pour superviser les enseignants. On constate aussi que le faible niveau de salaires des enseignants ne leur permet pas d’assurer le minimum vital. Dans la majorité des cas, les enseignants tiennent plusieurs classes, mais leur rémunération ne correspond ni à leur charge, ni au coût de la vie. La plupart des enseignants dans la CISCO d’Ambanja ne vivent que de leur maigre salaire, dans des conditions difficiles ne facilitant pas leur travail. Comme la plupart des communes se trouvent en milieu rural et sont la plupart du temps enclavées, les conditions de vie sont souvent précaires. Cette situation contraint l’enseignant à abandonner volontairement son poste. Beaucoup d’enseignants travaillent uniquement dans le but de percevoir systématiquement et régulièrement leur salaire mensuel sans le moindre souci d’améliorer la qualité de leur enseignement.

Section II : LES PROBLEMES AU NIVEAU DES ELEVES ET DES PARENTS

En général, ces problèmes relèvent du au comportement des élèves et de leurs parents.

II.1 Les problèmes touchant les élèves II.1.1 L’entrée tardive des élèves à l’école On constate qu’un nombre assez important d’élèves ont largement dépassé l’âge officiel d’admission à l’école : presque la moitié des élèves ont 8 ans lors de leur admission en classe primaire. Cette situation est liée au physique des enfants dans la région. En effet, la plupart des enfants de 6 ans dans les zones rurales sont de très petite taille, en raison de la malnutrition ; alors les parents ne sont pas motivés à les envoyer à l’école à cause du problème du déplacement surtout en période de pluie. Même si parfois la distance n’est pas importante, certains élèves sont obligés de traverser des rivières ou des cours d’eau par des ponts provisoires en tronc d’arbre pour rejoindre l’école et cela représente un risque évident pour les enfants. Un problème important pour l’admission des enfants à l’école est aussi l’absence d’acte d’Etat Civil. Car fréquemment, dans les Fokontany enclavés, les parents ne sont pas pressés de déclarer leurs enfants à la naissance. Pourtant, cette pièce officielle est indispensable, autant pour l’admission de l’enfant à l’école et la détermination de son âge, que plus tard pour son inscription aux examens et concours. Dans la CISCO d’Ambanja, pour l’enseignement primaire public, il faut noter que l’âge des élèves varie effectivement de 6 à 17 ans. Ce retard du point de vu âge constitue un handicap non négligeable, pouvant influencer sur la performance des élèves. En effet la faculté intellectuelle d’un être humain diminue quand l’âge avance. Un élève dont l’âge est supérieur à la moyenne de classe capte moins que les autres, il se sent frustrer et n’arrive

68 pas à s’adapter facilement à l’école. En plus, les élèves arrivant à l’âge de la puberté sont très sensibles et ont tendance à délaisser leurs études pour des raisons multiples et personnelles. La rentrée tardive entraîne aussi un large écart entre le TBS et le TNS dans le système. Et cet écart peut aussi être dû à un fort taux de redoublement venant ainsi gonfler le TBS. On constate que lors de l’année scolaire 2005-2006, pour l’enseignement public, 11 38% des élèves de tous les niveaux confondus ont plus de 10 ans ..

II.1.2 L’absentéisme et le retard L’absentéisme et le retard sont les deux principaux problèmes que l’on constate chez les élèves. Les causes de l’absentéisme et du retard sont très nombreuses, mais en général, elles sont dues à : - l’éloignement de l’établissement ; - l’exécution des taches quotidiennes au sein du foyer familial; - le manque de motivation de la part de l’élève. Comme le district d’Ambanja n’est doté que de huit CEG et d’un seul Lycée, les problèmes d’éloignement de ces établissements secondaires se posent pour les élèves qui habitent dans des endroits les plus éloignés. La distance parcourue par l’élève entre le domicile et l’école qu’il fréquente influe sur son éducation. En effet, elle peut engendrer des retards et parfois des cas d’absentéisme. Certaines routes qui relient les communes rurales sont impraticables surtouts pendant la saison des pluies et empêchent les élèves d’aller en classe. Le taux de retard et d’absence n’est donc pas négligeable. C’est un problème récurent au Lycée, particulièrement pour certains élèves qui vivent dans les endroits éloignés, ou pour ceux qui vivent dans les communes périphériques. Ces élèves vivent seuls ou avec des frères ou des sœurs et sont obligés d’aller s’approvisionner chez leurs parents chaque fin de semaine. Cette situation crée aussi des cas de retard et d’absence très fréquents. Dans certaines familles, les élèves sont obligés d’aider leurs parents dans leurs tâches quotidiennes avant d’aller à l’école. Ne maîtrisant pas le temps de trajet pour se rendre à l’école, ces élèves seront ainsi victimes des retards presque quotidiens. La fatigue physique et intellectuelle de l’enfant influent donc sur sa volonté de suivre assidûment les cours. En outre, on constate aussi que certains élèves se laissent dominés par la négligence de la ponctualité surtout pour les élèves des EPP et des CEG. En parcourant le chemin vers l’école, ils s’adonnent d’abord à d’autres choses et traînent en cours de route avec leurs camarades. Cette négligence serait une cause de retard fréquent et incontrôlé de la part des élèves.

11 Enquête auprès de responsable de la division de programmation, CISCO Ambanja, année 2007

69 II.1.3 Le redoublement et l’abandon de classe Dans la plupart des cas, le redoublement et l’abandon de classe sont provoqués par les trois facteurs ci-après : - l’absence et le retard incontrôlé ; - la possibilité financière des parents ; - le problème de sexualité. L’absence fréquente et le retard incontrôlé évoqué précédemment perturbe le processus d’apprentissage, car l’élève n’arrive plus à suivre normalement les programmes et les cours dispensés à l’école, ce qui influe sur l’acquisition des connaissances et les résultats aux examens. Ce problème d’absentéisme provoque ainsi un redoublement de la part des élèves, un genre de situation qui décourage et pousse les élèves à quitter tôt l’école. Dans certains établissements, les règles qui n’autorisent pas les élèves à tripler ou à quadrupler leur classe et la limite d’âge exigé pour l’accès à certaines classes sont parmi les causes d’abandon. Le cas le plus fréquent que l’on trouve actuellement est l’abandon de classe dû à la faiblesse des ressources financières des parents. Certains élèves quittent les CEG et le Lycée, à cause de l’impossibilité pour leurs parents d’honorer leurs frais de scolarité. Les jeunes filles quittent prématurément l’école pour aller se marier afin de ne plus être à la charge de leurs parents. Pour d’autres élèves, une fois arrivés à la maison, ils doivent aider leurs parents et n’auront pas de temps disponible pour réviser leurs leçons et faire leurs devoirs. Cette situation est plus fréquente surtout pour les élèves dans les endroits ou les parents vivent en partie des revenus agricoles. Vivant seuls ou avec des frères et sœurs ou même avec des parents, beaucoup d’élèves, surtout les filles sont victimes de mauvaises fréquentations et de grossesses précoces non désirées et finissent par redoubler successivement leur classe pour aboutir enfin de compte à abandonner leurs études. Le tourisme sexuel est une pratique orientée vers des loisirs ou vers des activités lucratives influençant les adolescents et entraînant des redoublements et l’abandon de classe. Dans l’ensemble, la raison d’abandon dépend de l’enfant lui-même. Trop attirés par les biens de luxe, les jeunes d’Ambanja s’adonnent précocement à des activités rémunératrices en dehors des heures de classe, ce qui diminue leurs capacités intellectuelles, car l’élève ne peut plus se consacrer entièrement à ses études. Le temps d’apprendre et de réviser ses leçons est très réduit, ce qui est une cause de mauvais résultats aux examens, de redoublements et finalement d’abandon de l’école. En plus des trois principaux problèmes décrits ci-dessus, on peut aussi noter la mauvaise qualité de l’enseignement qui est dispensé aux élèves dans les établissements scolaires. La faiblesse et l’inefficacité de l’enseignement favorisent l’échec scolaire

70 (redoublement, …). Un tel échec constitue un manque à gagner tant pour les élèves et leurs parents que pour l’Etat qui a investi dans leur formation, sans retombées positives. Ces échecs sont une source de dépenses, en rapport à la fois à l’augmentation des effectifs que représente un fort taux de redoublement (besoins en installations et en équipements pédagogiques), sans pour autant être compensée par une meilleure qualification de la population. Le boom actuel de l’effectif des élèves accompagné d’une forte augmentation de taux de redoublement engendre des dépenses supplémentaires pour l’Etat en matière d’équipements pédagogiques et d’infrastructures nécessaires pour l’accueil de ces élèves. Enfin, on peut aussi noter une augmentation des dépenses des parents, car un redoublement de l’élève revient à un double paiement des frais de scolarisation pour une même classe. Les dépenses en fournitures et frais scolaires augmentent et se répètent chaque fois que l’élève échoue en classe. Un redoublement est donc synonyme de gaspillage et de dépenses supplémentaires et favorise l’abandon. Le redoublement incontrôlé allonge la durée des études pour les élèves et constitue une perte de temps pour son avenir. Redoublement et abandon ont chacun une incidence au niveau de l’élève, des parents et de l’Etat. Quitter très tôt l’école constitue un handicap en termes d’absence de qualification professionnelle, de risque de chômage et de pauvreté, faute d’accès à un emploi ou à une activité rémunératrice. Dans le milieu rural, l’enfant pense qu’étudier est inutile car beaucoup de diplômés sont au chômage et retournent à la campagne. A cet effet, beaucoup d’enfants abandonnent tôt l’école et préfèrent travailler aux champs comme leurs parents.

II.1.4 Le milieu social et économique de l’enfant Dans la CISCO d’Ambanja, à part les commerçants et les fonctionnaires, la majorité des parents d’élèves a un niveau d’instruction ne dépassant pas souvent la classe primaire. Beaucoup sont même analphabètes. Cela est la suite logique de la pauvreté, surtout dans le milieu rural. Or d’après l’enquête effectuée auprès des enseignants ce sont les couches les plus pauvres qui sont les plus touchées par le redoublement. Cela parce que les conditions de travail, l’encadrement des enfants à la maison, le suivi par les parents, l’entourage, la société, la culture, tout cela ne favorise pas l’évolution des élèves vers la réussite scolaire.

II.2 Les problèmes concernant les parents II.2.1 Le manque d’encadrement L’environnement familial est un des facteurs importants de la réussite ou de l’échec scolaire. Pour que la personnalité de l’élève s’épanouisse et se développe harmonieusement, il devrait être entouré d’une famille qui s’occupe de lui au niveau affectif, sanitaire et éducatif. En d’autres termes, un environnement familial où il trouvera

71 compréhension, amour, bonheur et équilibre. Malgré l’importance d’un encadrement dans le domaine éducatif de l’enfant, beaucoup des parents ne daignent pas suivre et contrôler la scolarité de leurs enfants. Absorbés par leurs occupations quotidiennes, les parents ne consacrent presque pas de temps ou bien s’abstiennent même de participer d’une manière effective à l’encadrement des études de leurs enfants. La plupart du temps, ils se contentent de financer leurs frais de scolarisation et de subvenir à leurs besoins matériels sans prendre en considération leur réussite scolaire. L’éducation reste alors pour eux l’apanage exclusif du chef d’établissement et des enseignants. En général, chaque élève doit se munir d’un carnet de correspondance, utile pour transmettre des messages entre les enseignants, le chef d’établissement et les parents. Chaque semaine, ce carnet doit être contrôlé par les parents, mais ne disposant pas de temps libre ou en négligeant cette méthode de communication, les élèves sont alors victimes d’un mauvais contrôle qui pourrait nuire à leur éducation. Cette négligence se voit lors de réunion des parents d’élèves car, souvent, ils ne sont pas très nombreux à assister aux réunions organisées par le chef d’établissement. Or c’est un des moyens efficaces pour savoir la situation et le comportement de leurs enfants au sein de l’établissement, leurs points forts ainsi que leurs points faibles.

II.2.2 Le niveau d’instruction et la mentalité des parents L’éducation dépend de certains problèmes relevant des parents, tels que leur niveau d’instruction et leur mentalité. Les parents bien instruits prennent soin de leurs enfants. Ils se soucient beaucoup plus de l’éducation de leurs enfants et les encouragent à poursuivre leurs études le plus loin possible. Ils les aident à faire les exercices et arrivent à les encadrer convenablement. Le niveau d’instruction des parents entre donc en jeu dans la réussite de leurs enfants, mais il est désolant de dire que bon nombre de parents d’élèves dans le District d’Ambanja n’ont reçu qu’un minimum de scolarisation et n’ont même pas achevé le premier cycle de l’enseignement primaire. Cette faiblesse de niveau d’instruction constitue un obstacle dans le suivi et le contrôle de leurs enfants, car ils n’arrivent pas à assumer pleinement toutes leurs responsabilités vis à vis de l’encadrement de leurs enfants. Ayant subi les effets de la malgachisation, certains parents n’arrivent pas à aider leurs enfants pour la compréhension et l’explication des leçons ou des devoirs, car tous les cours sont actuellement donnés en langue française. Ce bas niveau d’instruction se transmet ainsi à leurs enfants et c’est la raison pour laquelle la majorité des enfants ayant suivi des études plus longues sont issus d’une famille aisée et bien instruite. En ce qui concerne la mentalité des parents, certains pensent que l’école enseigne des choses sans lien direct avec les réalités quotidiennes. Il n’est pas nécessaire pour eux de scolariser leurs enfants en continuant leurs études jusqu’au CEG et au Lycée. L’essentiel est seulement de savoir lire, écrire et compter : c’est le bagage minimal qui permet

72 d’accéder dans la vie active. Elle n’est pas considérée comme un investissement productif. Ils pensent alors qu’il serait souhaitable de rapporter de l’argent au foyer familial pour soulager la misère que d’être bloqué sur un table banc durant des longues années. Toutefois, bon nombre des parents pensent que l’obtention des diplômes n’est pas la condition sine qua non d’accès à un emploi rémunérateur. Vu le nombre de chômeurs diplômés, les parents ne sont plus motivés à investir davantage dans l’éducation de leurs enfants. L’augmentation du « taux de sous qualification » soit la pourcentage de personnes qui occupe un emploi non proportionnel à la formation reçue ou encore le phénomène de déclassement permet aux parents de conclure que l’éducation n’est pas le moyen efficace pour s’assurer un bon revenu et un avenir meilleur. Ce genre de mentalité constitue aussi un frein au développement et à l’épanouissement des enfants au niveau de l’éducation. Enfin, certains parents trouvent aussi normal le mariage précoce de leurs filles car elles sont destinées à devenir des bonnes épouses et ils les laissent donc ainsi quitter prématurément l’école. Certes, certains aussi pensent qu’il n’est pas indispensable pour les filles de poursuivre leurs études jusqu’à un niveau supérieur car, une fois mariées, elles seront à la charge de leur époux et trouveront toujours les moyens nécessaires pour survivre.

Section III : LES PROBLEMES DE FINANCEMENT Comme Madagascar fait partie des pays en voie de développement, les problèmes économiques et financiers touchent autant les ménages que l’Etat. Ces problèmes sont des obstacles au développement de l’éducation. La CISCO d’Ambanja connaît des problèmes de financement. Son budget n’arrive pas à satisfaire tous ses besoins. Le budget qui lui est accordé par l’Etat est insuffisant. Même s’il y a la présence de différents organismes tels que l’AFD, le FID, etc…, qui contribuent au développement de l’enseignement dans le district d’Ambanja, la CISCO connait toujours des problèmes de financement. A cet effet, les parents d’élèves sont obligés de participer au fonctionnement de l’enseignement en payant diverses cotisations comme par exemple celle destinée à la FRAM. Pour le bon fonctionnement de l’enseignement, l’existence d’un budget conséquent est nécessaire. Aussi dans la CISCO d’Ambanja, il existe trois types de financement que ce soit au niveau de l’Ecole Primaire Publique ou EPP, du Collège d’Enseignement Général ou CEG et du Lycée. Il y a en premier lieu le budget octroyé par l’Etat, puis la contribution des parents d’élèves et enfin la participation financière d’autres organismes partenaires.

III.1 Le financement de l’Etat Le Ministre de l’Education Nationale est le premier responsable du financement de la CISCO. Le Ministère accorde alors un budget annuel à chaque CISCO. Mais ce budget

73 s’avère suffisant car on constate qu’il y a toujours un déficit important au niveau de la CISCO pour l’acquisition des fournitures, pour la construction des salles de classes et autres. Le financement de l’Etat en matière d’éducation porte sur trois éléments : • la part du PIB et du budget public consacré à l’éducation ; • la part des budgets de l’éducation alloué à l’enseignement primaire et secondaire ; • les orientations des dépenses dans les sous secteurs de l’éducation. Des estimations faites au niveau mondial, montrent qu’il faut au moins 7,1 milliards de dollars par an jusqu’en 2015, pour que tous les pays à faible revenu parviennent à réaliser l’objectif de l’enseignement primaire universel. Malgré la priorité accordée à l’éducation de base dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement ou OMD, le constat est celui d’une faible mobilisation de la communauté internationale sur cet objectif 12 . A Madagascar, il apparaît que l’éducation ne reçoit qu’un faible part du budget national. Les dépenses d’éducation ne représentent que 3,57 % du PIB malgache en 2004, et 3,26% en 2005 ce qui est encore très faible par rapport aux autres pays a faible revenu dont le budget représente plus de 4% de leur PIB. Cette faiblesse de budget consacrée à l’éducation se répercute sur les budgets destinés à chaque CISCO et les études faites dans le Chapitre IlI de la Première Partie du présent mémoire nous ont permis de constater que le budget destiné à l’Enseignement Primaire et à la CISCO d’Ambanja est assez faible 13 . Bien que des efforts, aient été réalisés dans l’entretien et les réparations de bâtiments, ce qui représente une part importante du financement de l’Etat, le budget n’arrive pas à satisfaire tous les besoins en matière d’éducation. L’assurance d’une Education de Qualité Pour Tous ou EQPT est encore loin d’être atteinte. De plus, on remarque qu’un des problèmes au niveau du budget alloué par l’Etat pour les établissements se pose quant à son orientation et à son affectation. Il apparaît que d’une part, ce budget n’est pas toujours affecté aux dépenses prioritaires en matière d’enseignement. Et, d’autre part, on constate une mauvaise gestion de la part des responsables concernés, ce qui ne favorise pas la réalisation des objectifs en matière d’amélioration de l’enseignement. On dénote aussi, qu’une part très importante des ressources est affectée à l’administration des écoles et au fonctionnement des services d’appui. La part des crédits alloués par l’Etat aux établissements scolaires du premier et du second cycle, destinés au

12 L’UNESCO estime que les besoin entre 2005 et 2015 pour atteindre l’obectif de l’éducation primaire universelle dans les 70 pays les plus pauvres, sont 7.5 milliards de dollars par an alors que l’aide internationale atteint seulement 1.7 milliards de dollars en 2003. 13 ANNEXE III : Evolution du budget de la CISCO d’Ambanja

74 financement des activités d’enseignement, est très faible, ce qui accentue le problème d’équité en matière de répartition des crédits.

III.2 Le financement des parents d’élèves Les EPP, les CEG et le Lycée dans la CISCO d’Ambanja ont des coopératives scolaires qui participent au financement de chaque établissement. La participation à la coopérative scolaire, dont la cotisation est payée par chaque élève, varie suivant les établissements. Et dans chaque établissement il existe une Association de Parents d’Elèves ou APPEL ou FRAM. Les parents d’élèves, membres de la FRAM, paient aussi des cotisations pour faire fonctionner le système et le montant de la cotisation varie selon les établissements et selon la décision des parents d’élèves. C’est à partir de cette somme que les établissements payent les enseignants FRAM pour les EPP, les professeurs manquants ou vacataires pour les CEG et Lycée.

III.3 Le financement des autres organismes Il existe plusieurs organismes qui participent au financement de la CISCO d’Ambanja en matière de fournitures scolaires, en construction de salles de classe ou en d’autres moyens pour l’amélioration de l’environnement scolaire comme par exemple la cantine scolaire. L’Association Française pour le Développement ou AFD, par exemple, ainsi que le Fonds d’Intervention pour le Développement ou FID ont financé la construction de salles de classes. La présence de l’UNICEF depuis 1995 au niveau des EPP est grandement prometteuse pour le projet d’éducation primaire MINESEB/UNICEF.

III.4 La faiblesse de pouvoir d’achat des ménages Le soutien des parents aux études de leurs enfants dépend de leur possibilité financière. Le coût trop élevé de la vie actuelle et la faiblesse de revenu des ménages, constituent un des graves problèmes qui affectent la scolarisation des enfants. Le niveau de vie de la grande majorité des familles à revenu très modeste ne cesse de se dégrader. Les parents manquent donc énormément de ressources financières pour investir dans l’éducation de leurs enfants. Actuellement, l’Etat a essayé de se fixer comme objectif un enseignement gratuit dans les établissements publics, mais les dépenses en fournitures scolaires (uniformes, cahiers, stylos …), les cotisations de la FRAM restent toujours à la charge des parents. Ces dépenses augmentent chaque année, à cause de la hausse du coût de la vie et par conséquent, les parents n’arrivent plus à financer le coût de la scolarisation de leurs enfants ce qui obligent les enfants à quitter l’école très tôt.

75 Ces charges scolaires tendent aussi à augmenter pour chaque niveau d’étude, car, si pour le primaire, un enfant doit dépenser en moyenne Ar 25 700 soit 128 500 Fmg par an en 2007. Pour le niveau secondaire, ce chiffre a doublé et a atteint 51 400 Ar ou 257 000 Fmg par an au CEG et Ar 60 000 soit 300 000 Fmg au Lycée. En supposant un cycle d’étude sans redoublement, pour achever l’EF1C, les parents devraient dépenser Ar 128 500 c'est- à-dire 642 500 Fmg par élève pour les 5 années d’études et Ar 205 600 1 028 000 Fmg pour terminer les 4 années d’études en EF2C et Ar 180 000 ou 900 000 Fmg pour les trois dernières années au Lycée. Ces dépenses deviennent difficiles à supporter pour les parents qui ont plusieurs enfants, car en moyenne, un ménage à quatre enfants. Elles deviennent encore plus lourdes pour les enfants qui ne sont pas accueillis dans les établissements publics et sont obligés de suivre leurs études dans l’enseignement privé. Les écolages sont alors payés mensuellement et varient de Ar 15 000 ou 75 000 Fmg jusqu’à Ar 30 000 soit 150 000 Fmg selon le niveau d’étude et la qualité de l’établissement. En plus de l’écolage, les frais d’inscription et les dépenses en fournitures au début de chaque année scolaire alourdissent les dépenses effectuées pour chaque enfant. Par rapport au pouvoir d’achat des ménages les coûts semblent extrêmement élevés et cette situation décourage certains parents et les obligent à retirer prématurément leurs enfants du système scolaire en cas de redoublement répété. Après avoir relevé les différents facteurs qui constituent les obstacles à l’efficacité du système éducatif, nous nous proposons dans le dernier chapitre, d’apporter nos propres recommandations et propositions en vue d’améliorer le système éducatif de parvenir à l’éducation primaire universelle.

76 CHAPITRE III : LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION Les efforts entrepris par le Gouvernement pour mettre en place une « Education Pour Tous » et surtout une « Education de Qualité Pour Tous» n’ont pas encore été couronnés de succès. La possibilité de fréquenter l’école et une meilleure qualité d’enseignement ne sont pas encore offertes à tous les enfants en âge d’être scolarisés. Face à cette situation qui se manifeste dans la CISCO d’Ambanja nous nous proposons de formuler quelques stratégies et propositions afin d’améliorer à court, moyen et long terme l’efficacité du système éducatif de la CISCO. Nous pensons que ces stratégies et propositions peuvent être valables pour tout le système éducatif national.

Section I : LE RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE L’ANALPHABETISME Lutter contre l’analphabétisme devrait figurer parmi les priorités du gouvernement, surtout pour un pays en voie de développement comme le nôtre. Cette lutte ne s’oriente pas seulement sur la nécessité de donner un minimum d’éducation à tous les enfants, mais devrait aussi consister à motiver la population pour lui faire mieux comprendre l’importance de l’éducation. Pour se faire, il serait indispensable de fixer certaines règles et objectifs précis.

I.1 Assurer les droits et obligations des enfants d’âge scolaire Les droits et obligations concernent plus particulièrement les enfants d’âge scolaire qui devraient avoir le droit d’accéder à l’enseignement primaire. L’objectif d’un enseignement gratuit constitue déjà un des éléments essentiels pour réussir « l’Education Pour Tous », mais jusqu’à maintenant, on constate encore qu’un nombre important d’enfants malgaches reste privé de l’accès à l’enseignement. L’éducation, étant une priorité nationale, l’enseignement primaire devrait être obligatoire pour tous à partir de l’âge de six ans de manière à mieux lutter contre l’analphabétisme. L’enseignement primaire devrait en même temps être considéré comme un droit fondamental dont devraient pouvoir bénéficier tous les enfants. Pour ce faire, l’Etat doit à la fois :  assurer les conditions d’accès à l’enseignement en assurant la gratuité de l’enseignement ; et  rendre le cycle primaire obligatoire afin de pouvoir s’assurer que tous les enfants auront achevé le cycle d’enseignement fondamental. Pour cela, il faut s’assurer que tous les enfants d’entrent à l’école dès l’âge de 6 ans et que tous parents respectent cette obligation préconisée par l’Etat. En matière de droits et d’obligations d’enseignement scolaire, cette stratégie devrait être édictée par des lois et une réglementation précise et applicable à l’ensemble de la population malgache. A ce titre, le Gouvernement doit pouvoir collaborer avec les autorités

77 locales, notamment les chefs de quartiers, pour le recensement des enfants d’âges scolaires qui ont déjà accès à l’enseignement et le recensement de ceux qui devraient entrer dans le cycle d’enseignement de base. Des contrôles devraient être renforcés dans chaque quartier afin d’aboutir à l’objectif fixé. Les droits et obligations des élèves doivent concerner le respect des règles établies tant au niveau des enseignants qu’au niveau des chefs d’établissements. Il faut alors appliquer les sanctions prévues au règlement intérieur des établissements à tous les élèves qui s’absentent régulièrement afin qu’ils se sentent obligés de suivre ses cours. Ce régime doit être aussi soumis à des règles interdisant tous les actes qui peuvent être sources de déperdition scolaire. Seul le chef d’établissement peut donner des sanctions sévères ou prononcer l’exclusion de l’élève (exclusion temporaire ou définitive) avec avis des enseignants en cas d’une faute très graves de la part de l’élève. Le respect de ces règles pourrait ainsi aboutir à assurer pleinement l’obligation d’accès et d’achèvement du premier cycle fondamental.

I.2 Sensibiliser la population sur la nécessité de l’éducation La sensibilisation constitue une des stratégies importantes pour lutter contre l’analphabétisme. Les parents doivent être conscientisés sur l’importance de l’éducation de leurs enfants. Plus un individu est instruit, plus il augmente ses chances de pouvoir améliorer sa situation économique et sociale et jouer un rôle dans la société et dans l’avenir de son pays. Les parents qui ont un niveau d’éducation très bas, voir même analphabètes, n’arrivent pas toujours à comprendre en quoi l’éducation est nécessaire dans la vie moderne. Face à cette situation, un dispositif de sensibilisation devrait être mis en place pour informer les parents sur les effets positifs de l’éducation sur le plan humain, social, économique, ainsi que sur l’avenir de leur famille, de la région et du pays. Ces campagnes de sensibilisation peuvent être lancées sous forme de conférence, de débat, des réunions au niveau de chaque quartier et surtout là où on constate un faible taux de scolarisation des enfants. La réalisation de ces campagnes de sensibilisation pourrait être effectuée grâce à l’utilisation de tous les moyens efficaces pour transmettre ce message aussi rapidement que possible (par média, affichages..). Ces campagnes de sensibilisation doivent concerner tous les acteurs du système éducatif : les chefs ZAP, les enseignants, les chefs d’établissements et aussi les chefs quartiers. Les parents d’élèves et les élèves peuvent également participer dans la sensibilisation pour mieux convaincre la population cible, sur l’importance de l’éducation. Toutefois, durant ces campagnes, il serait important de prendre des exemples concrets reliant l’éducation à la vie quotidienne de façon à ce que la méthode utilisée soit accessible à tous et convaincante. Conscients de l’importance de l’éducation les parents seraient alors plus soucieux d’investir davantage dans l’éducation de leurs enfants.

78 Le taux d’analphabétisme serait ainsi réduit et dès leur jeune âge les enfants pourraient bénéficier d’un minimum de scolarisation et on aboutirait ainsi à une alphabétisation durable. La poursuite des études et l’achèvement du cycle primaire augmenteraient les chances qu’un enfant alphabétisé ait une meilleure insertion dans la vie.

I.3 Organiser des formations pour la population analphabète L’analphabétisme est considéré comme un obstacle majeur au développement socio- économique d’un pays. La politique nationale d’alphabétisation et d’éducation des adultes devrait être renforcée au niveau national et régional afin de diminuer le taux d’analphabète. Cette politique devrait tenir compte de tous les systèmes ou stratégies d’apprentissage qui seront offerts à toute la population analphabète. Il faut alors organiser des formations et des enseignements avec comme objectif d’assurer à cette population la capacité de:  lire, écrire et compter convenablement ; et  s’intégrer dans le développement socio-économique de la région 14 . L’objectif ici n’est plus l’intégration ou l’inscription de ces analphabètes dans le système éducatif, mais de leur donner un minimum de connaissances, d’instruction qui leur permettront d’évoluer intellectuellement, d’améliorer leurs activités professionnelles. L’enseignement offert devrait donc débuter au niveau de l’apprentissage des lettres pour pouvoir lire et écrire. Ensuite, il serait utile de leur apprendre à compter pour pouvoir effectuer les différentes opérations. Il existe différentes stratégies d’apprentissage en la matière. On parle souvent d’alphabétisation fonctionnelle. Il s’agit de partir des besoins quotidiens des personnes pour leur faire acquérir les notions essentielles. Suite à ces diverses stratégies d’apprentissage, des séances de formations, toujours dans le domaine de l’éducation pourraient être développées pour assurer l’efficacité de leurs actions et contribuer à la lutte contre la pauvreté. Ces formations permettent à l’individu de prendre sa part de responsabilité dans sa vie personnelle et professionnelle ainsi que dans la préservation de son environnement de travail, de son milieu naturel et de la vie de la communauté à laquelle il appartient. Des matériels pédagogiques doivent être mis au point et mis à la disposition de tous les acteurs concernés par ce type d’éducation (l’alphabétiseur, les apprenants) pour accomplir la formation avec succès. L’analphabétisme ne pourra être vaincu que s’il fait l’objet d’une lutte intensive de la part de toutes les responsables : du quartier, de la commune, de la région et du pays tout entier. Parvenir à réduire le taux d’analphabétisme, revient à contribuer à la réduction de la pauvreté, car une population bien instruite aura plus de chance d’améliorer ses conditions socio-économiques qu’une population majoritairement analphabète. L’alphabétisation des

14 Conforme à l’objectif de l’AFID (Alphabétisation Fonctionnel Intégré au Développement)

79 adultes leur permet d’améliorer leurs conditions économiques et sociales et aussi de mieux encadrer et éduquer leurs enfants.

Section II : LA STIMULATION DE LA MOTIVATION DES ELEVES ET DES PARENTS II .1 La motivation des élèves La motivation des élèves a pour objet de réduire le taux de redoublement et d’abandon au cours des cycles d’enseignement général. Encourager les enfants à aller à l’école est fonction des conditions locales qui pourront avoir des effets sur la motivation de l’élève. Dans la plupart des cas, les élèves vont à l’école par obligation. Il est donc nécessaire de les sensibiliser sur l’importance de l’école, car mieux ils comprendront l’utilité de l’éducation, mieux ils se fixeront des objectifs de réussite scolaire et seront soucieux de suivre le cycle scolaire jusqu’à son terme. La motivation des élèves est un des moyens efficaces pour augmenter le taux de réussite dans les établissements. Pour cela, l’Etat doit proposer des primes ou un système de bourses d’études octroyé aux meilleurs élèves. Il est également possible de faire une dotation des fournitures scolaires qui suscitera l’émulation et permettra de les inciter à travailler davantage. Cela pourrait aussi constituer un moyen d’aider les élèves méritants, mais dont les parents ont des difficultés financières. Pour les élèves qui habitent loin des établissements, la création des cantines scolaires est suggérée pour réduire la fatigue des élèves pour le trajet qu’ils devraient faire tous les jours entre leur domicile et l’établissement. La création d’activités socio-éducatives dans les établissements scolaires est essentielle. Des voyages d’études, des colonies de vacances offrent aux élèves la possibilité d’élargir leurs connaissances dans d’autres secteurs. L’animation des établissements peut aussi être assurée par la création des activités sportives, en organisant des matchs interclasses et inter-établissements. Pour cela, chaque établissement devrait être doté de matériel sportif adéquat et d’un terrain de sport ou d’une salle de jeu pour les disciplines sportives pratiquées en salle. La création de centres de loisirs attire beaucoup les élèves. Ils les empêchent de s’adonner à des activités interdites, comme le vol, la drogue et les mauvaises fréquentations. Les établissements scolaires doivent alors organiser des activités à but lucratif ou non, telle que : kermesses, pièces de théâtre, projections de film, opérations soupe ou gâteaux. Ce genre d’activités, si elles sont à but lucratif, permettent d’alimenter une caisse scolaire qui sera utile pour financer les besoins en matériel ou financer les voyages d’études ou colonies de vacances. Par ailleurs, cela suscite aussi la participation des élèves et les aider à prendre des responsabilités pour les activités para-scolaires.

80 Les programmes alimentaires à l’école, les mesures pour améliorer la sécurité des élèves devraient être mis en œuvre pour donner aux enfants l’envie d’aller à l’école. L’un des moyens pour motiver les élèves consiste à offrir un environnement scolaire plus attrayant et du matériel didactique utiles à l’apprentissage. La distribution des kits scolaires effectués par l’Etat au cours de ces dernières années place les élèves sur un même pied d’égalité, car chacun bénéficie du même matériel. II.2 La motivation des parents Les parents tiennent aussi un rôle important dans l’incitation de leurs enfants à suivre l’enseignement en ayant pris conscience que ces enfants se développent du point de vue intellectuel et que l’éducation est indispensable pour leur réussite future. Ils seront incités à envoyer leurs enfants à l’école et ne les encourageront pas à quitter l’école trop tôt. Face aux difficultés financières que rencontrent la plupart des familles malgaches, il est important de les aider dans le financement des frais scolaires en offrant un enseignement gratuit et en allégeant les coûts de la scolarisation et les cotisations des parents. Le renforcement et la poursuite de la distribution de kits scolaires serait indispensable chaque année de manière à réduire le montant consacré à l’achat de fournitures scolaires. Pour ceux qui ont plus de deux enfants dans un même établissement, la réduction des frais scolaires doit être envisagée pour réduire les charges des parents et pour qu’ils aient plus de motivation à retenir ses enfants aussi longtemps que possible dans les établissements. Des mesures plus directes doivent être prises au niveau de la communication entre les parents et les enseignants pour qu’ils puissent assurer l’encadrement et le contrôle de ces enfants au sein du foyer familial. Les caractéristiques familiales favorisent aussi l’aptitude des enfants à apprendre. Le milieu social de l’enfant, son état sanitaire et le comportement des parents ont des effets sur le niveau d’instruction des élèves. Il serait alors important pour les parents de s’intéresser aux enfants et de leur offrir des meilleures conditions de vie, de se soucier plus souvent de leur santé laquelle a un effet direct sur leur capacité à suivre l’enseignement dispensé. Il faut, aussi, bien comprendre les besoins de ces enfants pour assurer un dialogue plus ouvert entre eux et leurs parents respectifs. L’acquisition des connaissances est donc fonction des antécédents, du contexte familial et des moyens humains et matériels dont dispose l’école.

81 Section III : L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT

L’amélioration de la qualité de l’enseignement est l’apanage des chefs d’établissements et des enseignants. Des mesures directes influant sur la stratégie d’enseignement telles que l’augmentation des nombres des enseignants, la diversification des formations, le renforcement de la discipline et la motivation des enseignants doivent être prises en compte pour atteindre cet objectif.

III.1 L’amélioration des infrastructures scolaires III.1.1 Augmenter le nombre de salles de classe L’insuffisance du nombre de salles de classe mérite une attention toute particulière de la part de l’Etat. Vu l’évolution croissante de l’effectif d’élèves, la mise en place de façon progressive d’un cycle d’éducation fondamentale de 9 ans et d’un cycle d’éducation secondaire de 3 ans exige une augmentation proportionnelle de la capacité d’accueil au niveau des établissements scolaires. La construction des nouvelles salles de classes dans les différents établissements publics (EPP, CEG, Lycée) d’Ambanja s’avère indispensable pour que les élèves puissent trouver leur place dans l’enseignement général. L’insuffisance du nombre de CEG et de Lycée dans ce district doit être prise en compte par les autorités. La construction ou la création de nouveaux CEG et Lycées dans d’autres communes pourrait remédier aux problèmes de la pénurie des salles, ainsi qu’à la question du déplacement des élèves. L’augmentation des infrastructures scolaires est une des conditions d’amélioration de l’enseignement car, elle réduit le sureffectif d’élèves par salle de classe et évite l’existence des classes multigrades et le fonctionnement des classes à temps partiel. En outre, elle facilite le travail des enseignants et améliore la concentration des élèves. Une salle de plus élimine le sureffectif des élèves qui devraient accéder à l’enseignement public. La construction des bâtiments scolaires ne pourra être réalisée sans un accroissement du budget consacré à l’éducation. Pour cela, l’Etat et les organismes publics et privés, les partenaires de Madagascar doivent collaborer ensemble dans l’élaboration d’un programme de constructions de salles de classe et la mise en œuvre de ce programme.

III.1.2 Améliorer l’équipement des structures éducatives L’augmentation de nombre des salles de classe évoquée précédemment doit être accompagnée de dotation en matériel et mobiliers de bureau pour les établissements scolaires, tel que les table bancs, les tables de maître, les tableaux noirs ainsi que tous autres équipements pédagogiques utiles et nécessaires à l’enseignement (livres et manuels scolaires, matériel informatique, …). Le matériel et équipements pédagogiques sont nécessaires tant pour les enseignants que pour les élèves. Ils favorisent donc la réussite

82 scolaire et c’est pour cette raison qu’ils devraient être considérés comme indispensables pour une éducation de qualité. Il serait alors indispensable :  d’acquérir des livres qui répondent aux besoins des élèves et des enseignants, c'est-à- dire des livres adaptés aux programmes d’enseignement,  de limiter les pertes des livres et d’autre matériel scolaire dans les établissements ;  d’augmenter le nombre de livres dans les bibliothèques ;  d’équiper chaque établissement de matériel pédagogiques utiles à l’amélioration de l’enseignement (guides pédagogiques pour les enseignants) ;  d’équiper les établissements en informatique et en accès à l’Internet. En plus de ces différentes propositions, l’Etat doit renforcer le système de contrôle d’information et de communication au niveau des établissements. La mise en place d’un programme d’enseignement assisté par ordinateur peut être efficace, mais les coûts actuels pourraient être un obstacle à sa réalisation. Néanmoins, chaque établissement devrait avoir des ordinateurs pour les enseignants ainsi que pour les élèves, car, la maîtrise de l’outil informatique permet d’élargir la capacité intellectuelle de l’élève. Dans les établissements primaires ou secondaires, il serait important d’avoir une salle équipée de matériel informatique et des moyens de communications plus efficaces comme l’Internet, pour élargir la connaissance et faciliter les recherches documentaires des enseignants et des élèves. Chaque élève doit avoir accès à un cours d’informatique gratuit. Les travaux des enseignants comme ceux des chefs d’établissements devraient pouvoir utiliser comme support l’ordinateur afin d’être plus fiable. L’informatique et l’Internet pourraient constituer un moyen de communication interne à l’éducation nationale, permettant une mise en réseau des différents établissements, entre eux, au niveau de chaque CISCO et avec l’administration centrale. Chaque CISCO et tous les chefs ZAP devraient être équipés des locaux et du matériel utiles pour fonctionner et effectuer le suivi des établissements. La mise en place d’un système d’information efficace serait nécessaire pour qu’ils puissent réaliser convenablement leurs fonctions.

III.1.3 Améliorer l’environnement scolaire Un bon environnement scolaire peut avoir une influence positive sur les taux de fréquentations des élèves à l’école et de leur réussite. Les facteurs socioculturels, économiques et géographiques ont une étroite liaison avec la qualité d’enseignement. Nombreux sont les facteurs qui influent sur l’enseignement offert dans les différents établissements publics et privés. En plus de la construction, de la réhabilitation des salles et de l’amélioration de l’équipement pédagogique, un environnement propre, plus sain, propice à l’apprentissage est indispensable. Les établissements scolaires devraient donc assurer le

83 respect de la préservation de leur environnement, par exemple : le débroussaillage de la cour, la propreté des latrines et des salles de classe. Il faut alors offrir aux élèves et aux enseignants un environnement scolaire très attrayant pour améliorer les conditions d’apprentissage et mieux retenir les élèves.

III.2 Augmenter les effectifs des enseignants Face aux problèmes de l’insuffisance du nombre d’enseignants, le MENRS devrait prendre en charge le recrutement des nouveaux enseignants pour assurer une meilleure qualité de l’éducation et éviter le sureffectif des salles de classe et l’anomalie du ratio Elèves par Maître. Pour que chaque établissement et chaque région bénéficient, à juste titre, de cette augmentation, il faut que les enseignants soient repartis proportionnellement au nombre d’enfants en âge d’être scolarisés et de l’évolution future de la démographie scolaire. Un des moyens efficaces pour pouvoir répondre aux besoins en personnel enseignant serait de former des jeunes femmes et des jeunes gens aux compétences utiles et nécessaires en la matière. L’Etat pourrait à cet effet créer une école destinée à former les élèves instituteurs de manière à pourvoir satisfaire les écoles en personnel qualifié. La disponibilité de ces jeunes à entrer dans ce genre de métier faciliterait le recrutement d’enseignants permanents. L’Etat pourrait aussi prioriser le recrutement d’enseignants vacataires surtout pour les CEG et Lycées. Pour cela les responsables de la CISCO devraient collaborer avec des partenaires financiers et les autorités locales ainsi qu’avec les parents d’élèves afin d’assurer le paiement des enseignants vacataires. L’organisation des affectations d’enseignants et leur juste répartition en fonction de la démographie scolaire apparaît aussi comme une priorité. En effet on remarque que certaines régions bénéficient d’un nombre élevé d’enseignants alors que d’autres régions souffrent d’une insuffisance d’effectif d’enseignants. L’Etat et les responsables en matière d’éducation devraient alors prendre en charge l’affectation de certain nombre d’enseignants de manière à combler les insuffisances constatées dans certaines régions.

III.3 La formation des enseignants et le système d’encadrement des élèves III.3.1 Assurer la formation des enseignants L’amélioration de la qualité de l’éducation dépend de la qualité de l’enseignement offert par les enseignants et la compétence des chefs d’établissements. Des maîtres biens formés, compétents dans leurs disciplines et bons pédagogues sont les principaux facteurs d’un enseignement de qualité. Pour y parvenir, il faut renforcer la compétence des enseignants à travers des formations pédagogiques et thématiques qui sont non seulement un devoir pour chaque enseignant, mais aussi, un droit, le droit à la formation et au recyclage. Pour les nouveaux enseignants, des stages pratiques sous la supervision d’un

84 enseignant chevronné les aideraient à maîtriser les techniques et les prépareraient à faire face à des situations imprévues en classe. La formation offerte peut être une formation initiale et continue, mais, l’objectif devrait se baser sur le développement des compétences professionnelles de l’enseignant. Toutes les structures de formation devront être mobilisées et être en état de répondre aux besoins des établissements. La formation dispensée aux enseignants devrait introduire les méthodes pédagogiques axées sur l’élève en améliorant l’apprentissage, afin qu’ils puissent s’adapter aux niveaux de contenu des programmes officiels. La formation devrait tenir compte des critères internationaux pour évaluer l’acquisition des compétences et des connaissances et déterminer les méthodes objectives et efficaces d’évaluation de l’acquisition des connaissances par les enfants et de détections des lacunes et difficultés rencontrées. Il faudrait aussi tenir compte du niveau de qualification de chaque enseignant c'est-à- dire il faut évaluer leur niveau de manière à organiser le renforcement des compétences en fonction du niveau de qualification acquis. L’objectif est de s’engager dans un processus d’assurance de qualité en vue d’améliorer le niveau général de l’enseignement et de l’apprentissage. En effet, c’est le niveau d’éducation et de la qualification de chaque enseignant qui détermine la qualité de l’enseignement dispensé. Un enseignant ayant un niveau de formation universitaire arrive à aider les élèves à progresser beaucoup plus vite que ceux qui n’ont atteint qu’un niveau d’études inférieur. La plupart des enseignants, notamment ceux dont le niveau d’éducation est faible n’ont pas l’habitude d’utiliser des livres scolaires et ne maîtrisent pas l’utilisation du matériel informatique au niveau de l’enseignement. Des formations pédagogiques et un soutien pour l’utilisation des manuels et des nouvelles technologies devraient être développées, afin de renforcer leur savoir-faire et leurs compétences. Comme les enseignants, les chefs d’établissement qui sont les premiers responsables au niveau des écoles devraient bénéficier des formations adéquates. Pour débuter, la formation des conseillers pédagogiques, des chefs CISCO et des chefs ZAP devrait être lancée au niveau de chaque région. Une fois que ces responsables seront formés, ils devraient à leur tour pouvoir transmettre et dispenser une formation plus spécifique à tous les chefs d’établissement pour que ces derniers remplissent au mieux leur rôle. Il conviendrait de responsabiliser les chefs d’établissements et de les orienter convenablement, afin qu’ils prennent en main la direction pédagogique de leurs écoles. Des ateliers de réflexion pourraient être organisés pour dégager les besoins des établissements et identifier les priorités et stratégies d’amélioration de système éducatif dans chaque CISCO. Chaque année, les responsables de la DREN et de la CISCO pourraient organiser ce genre de formation tant pour les chefs d’établissements que pour les enseignants afin

85 qu’ils puissent approfondir leurs connaissances de manière à renforcer le dispositif d’apprentissage.

III.3.2 Renforcer la discipline et le système d’encadrement L’amélioration de l’encadrement des élèves et le renforcement de la discipline au sein des établissements doivent figurer parmi les activités prioritaires pour un enseignement de qualité. La discipline doit agir du coté des élèves et des enseignants. Pour lutter contre l’absentéisme, l’abandon et le retard incontrôlé de la part des élèves ; des règles doivent être fixées comportant :  des sanctions pour plus de deux retards pendant la semaine  des sanctions pour des absences répétées sans justification de la part des parents  des sanctions plus lourdes en cas de non-respect des règles fixées par les enseignants ou par l’établissement  des sanctions également pour les élèves qui n’apprennent pas d’habitude leur leçons et ne finissent pas leurs devoirs de maison. Toutefois, les sanctions ne doivent conduire à l’exclusion de l’élève que dans le cas de fautes intolérables commises par l’élève. Elles doivent surtout faire prendre conscience à l’élève de l’importance des études. De même les enseignants doivent être encadrés afin de lutter contre leur retard et leur manque d’assiduité. Les chefs d’établissements devraient donc renforcer la discipline et les règles à respecter et instituer des sanctions pour ceux qui commettent des fautes professionnelles. A part les questions de discipline, l’amélioration du système d’encadrement constitue aussi l’un des moyens efficaces pour réduire le taux de redoublement. L’encadrement implique les enseignants et les parents. Pour que les enseignants puissent donner le meilleur d’eux même en matière d’enseignement, il faut d’abord qu’ils possèdent tous les moyens nécessaires au contrôle et au suivi de leurs élèves. Pour améliorer la qualité de l’enseignement, les enseignants doivent être en mesure de vérifier en permanence le niveau des élèves. Le moyen le plus efficace serait d’organiser en plus des examens, des tests tous les mois pour identifier les points faibles de chaque élève et d’évaluer les résultats de façon à ce qu’il puisse comprendre les erreurs qu’il a commises. Enfin, il faudrait aussi que les enseignants arrivent à présenter le contenu du programme pédagogique de façon ordonné et rationnel en adaptant le rythme de l’enseignement au niveau et aux capacités d’apprentissage des élèves. Pour cela, il faut que les enseignants soient capables de discuter constamment avec les élèves pour mieux comprendre leur situation et leurs difficultés. Toujours dans le cadre du renforcement du système d’encadrement, le contact entre les parents et les enseignants devrait être organisé à travers des réunions tous les deux mois par exemple, afin de permettre un meilleur suivi

86 de leurs enfants. Au moins chaque semaine, les parents devraient pouvoir vérifier toutes les leçons et tous les devoirs de maison de leurs enfants et, si possible, les aider en leur donnant des explications et en faisant des corrections. Le contrôle et l’encadrement effectués par les parents ont des effets sur le niveau d’apprentissage de l’enfant et pourrait apporter plus d’efficacité à l’enseignement.

III.4 Stimuler la motivation des enseignants La volonté d’enseigner est l’une des qualités essentielles d’un bon enseignement. Pour susciter cette volonté au niveau des enseignants, il faut prendre en considération deux points essentiels : leurs salaires et leurs conditions de travail. Le salaire a un effet important sur la motivation des enseignants. La plupart du temps, l’augmentation des salaires est accordée en fonction des diplômes et de l’ancienneté des enseignants. Il est important de tenir compte de leurs performances et de leurs aptitudes pour les inciter à travailler avec plus d’enthousiasme. Le salaire devrait aussi être en fonction du nombre d’heures de travail pour éviter la disproportionnalité entre l’enseignement offert et les salaires perçus. Lorsque le niveau de salaire est très faible, les enseignants ont tendance à compléter leur revenu en s’adonnant à d’autres activités rémunératrices. C’est la raison pour laquelle l’augmentation des salaires des enseignants doit figurer parmi les priorités du Gouvernement pour les motiver dans leur travail. De plus, la gestion des salaires des enseignants doit être confiée aux collectivités décentralisées pour faciliter leur paiement. Il faut aussi éviter le paiement tardif qui est l’un des problèmes majeurs touchant les enseignants au cours de l’année scolaire et leur offrir des possibilités d’avancement beaucoup plus systématique et rapide. Il serait aussi important de mettre en place un système qui puisse motiver beaucoup plus les enseignants, comme un système de plan de carrière, les indemnités incitatives et les primes. L’aménagement des salaires doit figurer dans le plan de carrière de manière à inciter les enseignants à mieux travailler. Les indemnités et les primes de performance doivent être offertes à ceux qui le méritent de manière à stimuler leurs motivations. Ce genre de récompense constitue un moyen efficace pour créer une émulation saine entre les enseignants et favoriser l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé. La révision et l’augmentation des salaires des enseignants ont pour objectifs de leur permettre de faire face à leurs besoins quotidiens et de prendre soin de leur famille, de les empêcher d’exercer d’autres activités nuisibles à leur mission première d’éducateur. Le renforcement de la motivation des enseignants doit également tenir compte de leurs conditions de travail et des avantages non salariaux. L’un des moyens efficaces pour offrir de meilleures conditions de travail serait de mettre à leur disposition le matériel pédagogique nécessaire.

87 Par ailleurs, en termes de conditions de vie, il serait important d’attribuer des logements à ceux qui viennent des régions éloignées de leur zone d’affectation ainsi qu’à ceux qui habitent loin de leur établissement d’affectation. Enfin, des récompenses sous forme de lettres de félicitations, de cadeaux en nature ou sous forme de distinctions honorifiques devraient être octroyées aux meilleurs enseignants en vue de les inciter à s’engager avec plus de motivation dans leur métier. Par ailleurs, il serait souhaitable de régulariser le statut de tous les enseignants afin qu’ils se sentent en sécurité dans le travail. La réalisation de tout ce qui a été préconisé ci-dessus pourrait améliorer la qualité de l’enseignement offert et contribuer à améliorer le taux de réussite des élèves et le niveau général des connaissances acquises, grâce au système éducatif.

III.5 Planifier le système éducatif La planification de l’éducation est nécessaire pour améliorer le système éducatif. Elle consiste à déterminer les besoins réels en enseignants par établissement ainsi qu’en salles de classe et en places assises. Pour cela, la mise en place d’une Carte Scolaire serait importante afin de mieux repartir les besoins estimés pour chaque nouvelle rentrée scolaire. L’élaboration de celle-ci nécessite donc une collecte de données effectuée d’une manière plus rigoureuse auprès de chaque établissement. La maîtrise de la statistique est alors indispensable, car une fois les donnés recueillies, elles seront analysées pour pouvoir évaluer les besoins et faire ensuite des projections pour l’année scolaire suivante. Il serait donc important de bien gérer les fonds destinés à la réalisation de ce programme et de bien maîtriser et contrôler l’exécution de ce programme d’évaluation des besoins pour avoir un plan d’action efficient et pertinent. L’élaboration de la Carte Scolaire à court terme doit se faire pendant les vacances. Une Carte Scolaire Prospective, qui retrace la situation socio-économique et la situation générale de l’enseignement dans la CISCO d’Ambanja, devrait être élaborée pour que le Gouvernement et les responsables des secteurs éducatifs comprennent mieux les problèmes existants, afin de prendre les décisions visant à améliorer le système éducatif. En plus de la Carte Scolaire, l’élaboration d’un arbre d’objectifs est une des méthodes utile pour planifier le dispositif éducatif à mettre en place. Il permettra de déterminer les différents processus à suivre et les activités à réaliser pour atteindre les objectifs fixés en matière d’amélioration de l’efficacité du système éducatif.

III.6 La société et l’Etat dynamique

La société joue un rôle non négligeable pour l’éducation d’un enfant car depuis son bas âge, un enfant doit avoir un entourage exemplaire pour bien se développer socialement. Dans la société chrétienne, il existe déjà une sorte d’éducation au niveau de la société et

88 cela est lié à l’église et à sa mission selon les principes de l’éthique religieuse à travers le décalogue. Pour l’Etat, l’éducation figure parmi les fonctions régaliennes. La totalité du coût lui revient et comme l’éducation est un bien public, elle devrait être gratuite. L’éducation est la priorité des priorités pour le gouvernement car il s’agit d’un des facteurs de la lutte contre la pauvreté. Pour cela l’enseignement doit être obligatoire, au niveau national, pour tous les citoyens malgaches et bien sûr, selon la déclaration universelle des droits de l’homme. C’est un besoin humain fondamental qui demande à être valorisé quelque soit l’âge de l’individu. Bref il s’agit d’un besoin universel. Actuellement c’est une préoccupation majeure pour le gouvernement d’instruire tous les citoyens malgaches afin de faciliter le développement durable. D’où l’institution du programme EPT et sa mise en application. Le plan d’action EPT pour 2003-2006 a été appliqué depuis l’année scolaire 2003-2004 mais malgré l’amélioration enregistrée, il connaît une efficacité insuffisante.

Compte tenu de toutes les propositions ci-dessus, l’étude a examiné les facteurs de l'environnement scolaire qui déterminent les intrants, notamment: les contributions communautaires et gouvernementales, les compétences et l'attitude des enseignants, l'infrastructure et l'équipement scolaires, l'efficacité du matériel pédagogique et les résultats attendus des élèves. Cette analyse identifie aussi trois facteurs qui influencent le plus la qualité des écoles primaires à Madagascar notamment: le leadership du directeur d'école, le matériel pédagogique, en particulier les guides de maîtres et les manuels scolaires et le soutien communautaire, particulièrement en ce qui concerne la fourniture et l'entretien des installations et de l'équipement. Le schéma ci-dessous donne le résumé des facteurs analysés et les liens entre eux. Schéma II : les liens entre les facteurs qui influencent la qualité de l’école primaire

Source : réflexion personnelle, année 2007

89 Renforcement de la direction d’école : l’étude a montré que les chefs d’établissements n’y étaient que des administrateurs manquant d’autorité, de compétence et de motivation pour assurer le leadership pédagogique qu’ils reçoivent du Ministère de l’Education. Pour que ces chefs d’établissement remplissent mieux leur rôle, il faudrait changer les réglementations, créer des nouvelles incitations à assurer la formation continue et l’orientation du personnel et appliquer les critères de sélection et de qualification professionnelle. Fournir des guides du maître et des manuels scolaires : la recherche a confirmé l’importance du matériel pédagogique pour déterminer la qualité d’une école, même si la quantité absolue de matériel disponible dans n’importe qu’elle école, est en réalité très limité. Le programme de reforme en éducation en cours a prévu un volet important de manuels scolaires. Cependant, ce programme a mis du temps à démarrer ; la quantité des guides du maître insuffisante, d’après les responsables ministériels et les enseignants, tout comme le directeur d’école, reçoivent une formation et un soutien minimes pour l’emploi des manuels, bien qu’on soit en train d’expérimenter une méthode d’autoformation assisté ou AFA pour que, au niveau local, les maîtres puissent s’entraider à cet égard. On devrait accélérer les programmes des reformes dans toute la mesure possible. Soutenir la participation communautaire : le résultat le plus frappant de l’étude de qualité est peut-être le rôle central de la participation communautaire et parentale dans le fonctionnement de l’école. De pair avec l’importance des installations matérielles et de l’équipement, cette constatation mène à la conclusion que les investissements futurs dans l’infrastructure scolaire devraient mettre à profit le rôle actif de la collectivité dans le fonctionnement actuel de l’école. La stratégie d’amélioration de l’enseignement primaire doit incorporer des moyens d’appuyer, tant du point de vue opérationnel que matériel et la gestion des communautés locales.

Le gouvernement devra donc concrétiser les partenariats avec les organismes des secteurs privés et de la société civile pour renforcer le financement destiné à l’amélioration du service éducatif.

90 CONCLUSION

La région du Sambirano est essentiellement à vocation agricole. Elle avait misé sur le café, la vanille, le cacao et d’autres cultures de rente. L’économie de district d’Ambanja a connu un essor considérable et rien ne pouvait l’empêcher de réaliser et d’assurer son développement économique. La population de ce District est une population jeune : 50,5% de la population est âgée de moins de 17 ans. Elle est en majorité croyante. En effet, la religion catholique représente relativement 60% de la population urbaine et 20% de la population rurale, la religion musulmane 30% et 18%. La population restante pratique d’autre religion notamment le culte des ancêtres. La population active représente 39,5 % de la population totale. En ce qui concerne les routes, la plupart ne sont pas bitumées donc non accessibles pendant la saison des pluies, à part la Route Nationale n°6 ou RN 6. Actuellement, l’état des routes est déplorable et les conditions d’accessibilité aux services de base sont très difficiles, surtout pendant la saison des pluies. Les trois secteurs d’activités (primaire, secondaire et tertiaire) existent dans le district d’Ambanja. Les priorités actuelles pour le développement de la région sont : la route, l’éducation, le développement agricole, l’électrification rurale, la santé et l’approvisionnement en eau potable. La zone du Sambirano est caractérisée par un climat chaud et humide, le réseau hydrographique est très dense. Quant à la végétation, en plus des formations végétales constituées par des arbres fruitiers, des cultures de rente et des rizicultures, il y a d’autres spéculations qu’on pourrait valoriser pour faire face à la malnutrition des enfants scolarisés, à l’exemple de la culture du manioc qui tient la seconde place dans l’alimentation des malgaches. Malgré sa vaste étendue, le District d’Ambanja est sous-équipé, ce qui nécessite des déplacements de la population vers la ville d’Ambanja. En effet, tous les services administratifs et les institutions financières sont concentrés dans le chef lieu de district et leur nombre est insuffisant. Au plan sanitaire, le Fivondronampokontany d’Ambanja dispose d’un seul Service de Santé de District ou SSD, 15 Centres de Santé de Base ou CSB et la Clinique Médico- Chirurgicale ou CMC Saint Damien. Compte tenu de la problématique au niveau du système éducatif, nous avons analysé la situation de l’enseignement primaire dans le district d’Ambanja et formulé des propositions à titre d’amélioration.

91 D’abord l’enseignement primaire public est l’enseignement fondamental pour les enfants et son rôle est de donner le meilleur départ possible pour les enfants en âge scolaire. L’analyse de l’enseignement primaire dans le district d’Ambanja nous fait évoquer l’inefficacité de système éducatif. On a relevé que la couverture est relativement satisfaisante car chaque Fokontany est pourvu au moins d’une EPP. Par contre, malgré une amélioration au cours de l’année, le rendement interne n’est pas satisfaisant, et on constate un fort taux de redoublement et d’abandon. Cette situation découle notamment de la mauvaise qualité de l’offre de l’enseignement. En effet, non seulement, les infrastructures sont insuffisantes, mais l’effectif du personnel enseignant ne correspond pas aux besoins de la CISCO, tant en quantité qu’en qualité. Par ailleurs, elle reflète les difficultés des parents à soutenir moralement et financièrement la scolarité de leurs enfants et aussi l’influence de la société et de l’entourage de l’enfant, la mentalité traditionnelle et en conséquence la pauvreté. Il faut signaler que l’absentéisme, aussi bien chez les enseignants que chez les élèves est un facteur de redoublement, ainsi que l’accès tardif des enfants à l’école. Et la puberté est encore cause d’abandon de la scolarité, sans parler de la fréquence des épidémies comme le paludisme et le grippe. Ceci explique l’inefficacité de système éducatif dans la CISCO et accentue le dualisme territorial tout en créant l’existence d’une société malgache à deux vitesses. Ainsi tous ces problèmes nécessitent des solutions en qualité et des perspectives d’amélioration. Ces suggestions seront à proposer au niveau de l’enseignement primaire. Les renforcements des stratégies des contrats programmes et des contrats de réussite scolaire, les appels aux partenariats financiers et la sensibilisation des parents et des élèves sont nécessaires et tout ceci faisant partie du renforcement des capacités institutionnelles à travers la gestion efficace des écoles publiques. Pour conclure, l’analyse et les perspectives d’amélioration de l’enseignement primaire dans le district d’Ambanja a permis de constater quelques principales difficultés qui sont déjà évoquées antérieurement. Des suggestions ont été proposées. Ces solutions ne sont pas exhaustives mais plutôt données à titre d’exemple et nous faisons appel aux pouvoirs publics pour consolider et améliorer certains acquis en termes d’efficacité.

92 BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

• CAPUL, JEAN Yves, GARNIER Olivier, Dictionnaire d’Economie et Sciences Sociales, HATIER, Paris 1995, 245 pages.

• HENEVELD Ward. Région Afrique: vers une stratégie basée sur l’école pour améliorer l’enseignement primaire et secondaire, 1994, 103 pages.

• SERGE D’Agostino, PHILIPPE Deubel, Dictionnaire des Sciences économiques et sociale, Edition Bréal 2002, 250 pages.

DOCUMENTS ET SUPPORTS PEDAGOGIQUES

• BANQUE MONDIALE : Qualité de croissance, Edition de Boeck, Bruxelles 2002

• BANQUE MONDIALE : Analyses économiques et sectorielles, région Afrique, N°29. décembre 1994.

• INSTAT, Enquête périodique auprès des ménages, année 2005

• LEMIARY, Cours d’Organisation et Management, année 2005

• MIDONGY Rolland, Economie de Ressources Humaines, année 2005

• RANDRIAMAHEFA Gabriel, cours Démographie, Université de Toamasina, année 2004.

• UNESCO, Déclaration mondiale de l’EPT et cadre d’action pour répondre aux besoins éducatifs fondamentaux, Acte conférence mondiale sur l’EPT, Mars 1990

SITES WEB

• Education-wikipedia.htm

• Http:// portail.unesco.org/Education/

• “éducation des enfants- rôles des parents”,w.w.w.croissance.net/enfant/

• « vivre ensemble »w.w.w.momes.net/éducation/index

93

ANNEXES

94 ANNEXE I : Choix d’une technique d’enquête

Comment ? On a utilisé la méthode « face à face » car elle facilite la collecte d’information. La personnalité du répondant démontre déjà sa volonté de répondre aux questions. De plus, la présence humaine facilite les échanges et la communication. Où ? Nous avons fait l’enquête à domicile, au bureau et dans les écoles. Quand ? Pour les écoles et les bureaux, pendant les heures de pointes après demande de rendez vous. Pour les ménages, pendant les heures creuses et les jours de repos.

95 ANNEXE II : Pourcentage des classes multigrades par ZAP dans le District d’Ambanja (2005-2006)

ZAP % de classes multigrades % de classes normales

Ambanja 30.00 70.00

Ambohimena 55.00 45.00

Ankatafa 66.30 33.70

Antsakoamanondro 69.00 31.00

Antsatsaka 65.50 34.50

Bemanevika (H/S) 50.00 50.00

Djangoa 58.60 41.40

Marovato 70.20 29.80

MOYENNE GENERALE 58.075 41.925 (en %)

Source : Bureau de la CISCO D’Ambanja, année 2007

96 ANNEXE III : EVOLUTION DE BUDGET DE LA CISCO D’AMBANJA Montant en (Ar)

2004-2005 2005-2006 2006-2007

CISCO 4 412 800 6 358 400 7 960 800

EF1C 20 022 000 26 650 600 75 955 000

EF2C 11 197 200 16 526 800 14 988 600

ES 4 007 800 2 310 000 4 409 800

ZAP Néant 468 000 1 800 000

TOTAL 39 639 800 52 313 800 105 114 200

Source : Bureau de la CISCO D’Ambanja, année 2007

97 ANNEXE IV

ORGANIGRAMME DU MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONAL ET DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

MINISTERE Cabinet Organisme sous tutelle et Service d’audit interne. SECRETAIRE GENERALE

DESUP DFTP DEF DES DPESR DPEFST DIE DTI DRH DAAF

DAAREN

22 DREN

111 CISCO

98 LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET SHEMAS

LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Les richesses faunistiques de la zone du Sambirano ...... 15 Tableau II : Les fleuves qui traversent le District d’Ambanja ...... 16 Tableau III : Nombre de population par tranche d’âge et par sexe ...... 17 Tableau IV : Nombre total de la population par sexe (juillet 2007) ...... 18 Tableau V : Répartition de la population par secteur d’activité ...... 19 Tableau VI : Répartition des croyants ...... 20 Tableau VII : les stations de radiodiffusion ...... 23 Tableau VIII : Les différents types des produits de rente ...... 25 Tableau IX : Les différents types d’élevages dans le District d’Ambanja ...... 26 Tableau X : Les unités industrielles ...... 27 Tableau XI : Capacité d’accueil des hôtels ...... 29 Tableau XII : Répartition des pathogènes dominantes en 2006 ...... 31 Tableau XIII : Etat des établissements publics et privés par niveau ...... 38 Tableau XIV : Répartition des Ecoles Primaire Publics ou EPP par commune ...... 39 Tableau XV : Disponibilité en salles de classe par commune en 2007 ...... 40 Tableau XVI : Evolution de l’effectif total des élèves du secteur public et privé (de 2004 à 2007) ...... 43 Tableau XVII : Le Coût de l’Enseignement Primaire Public dans le District d’Ambanja ...... 44 Tableau XVIII : Répartition des enseignants publics et privés par commune en 2007 ...... 45 Tableau XIX : Evolution de l’effectif des enseignants publics et privés dans le cycle primaire ...... 46 Tableau XX : Les ratios élèves au cours de l’année scolaire 2006/2007 ...... 47 Tableau XXI : Evolution de l’appellation des classes primaires ...... 48 Tableau XXII : Les matières à enseigner dans la classe primaire, à chaque niveau d’étude ...... 49 Tableau XXIII : Evolution de l’écart entre le TBS et TNS dans la CISCO d’Ambanja ...... 50 Tableau XXIV : Taux de réussite aux examens officiels ...... 51

99 Tableau XXV : Taux de promotion dans le cycle primaire dans le district d’Ambanja par ZAP ...... 52 Tableau XXVI : Taux de redoublement dans le cycle primaire par ZAP ...... 53 Tableau XXVII : Taux d’abandon dans le cycle primaire par ZAP ...... 54

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique I : Histogramme qui représente le nombre de femme et homme par tranche d’âge ...... 18 Graphique II : Répartition de la population par secteur d’activité ...... 19 Graphique III : Représentation graphique du coût moyen de l’enseignement public 44 Graphique IV : Evolution de nombre d'enseignants dans la CISCO d'Ambanja...... 66

LISTE DES SCHEMAS Schéma I : Organigramme de la CISCO d’Ambanja…..……………………………….33

Schéma II : les liens entre les facteurs qui influencent la qualité de l’école primaire……………………………………………………………………………………...89

100 TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES GLOSSAIRE METHODOLOGIE INTRODUCTION ...... 9 PARTIE I : LA PRESENTATION DE DISTRICT D’AMBANJA ET L'ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA CHAPITRE I: MONOGRAPHIE SOMMAIRE DU DISTRICT D’AMBANJA ...... 12 Section I : SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 12 I.1 Localisation ...... 12 I.2 Historique ...... 12 I.3 Géographie de la zone ...... 14 I.3.1 Le relief ...... 14 I.3.1.1 Le massif de Tsaratanana ...... 14 I.3.1.2 Le massif de Manongarivo ...... 14 I.3.2 Le climat ...... 14 I.4 Les ressources naturelles ...... 15 I.4.1 La biodiversité ...... 15 I.4.1.1 La faune ...... 15 I.4.1.2 La flore ...... 15 I.4.2 L’hydrographie ...... 16 Section II : LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE ...... 16 II.1 La population et sa répartition ...... 17 II.1.1Historique du peuplement ...... 17 II.1.2 La population ...... 17 II.1.3 Répartition de la population par secteur d’activité ...... 19 II.1.4 Répartition ethnique ...... 20 II.2 Les activités culturelles ...... 20 II.2.1 La religion ...... 20 II.2.2 Les us et les coutumes ...... 21 Section III : LE MENAGE ...... 22 III.1 L’habitat et l’assainissement ...... 22 III.2 L’eau ...... 22 III.3 L’éclairage ...... 23 III.4 L’information et la communication ...... 23 CHAPITRE II: LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA ZONE DU SAMBIRANO ...... 25 Section I : LES SECTEURS D’ACTIVITES ...... 25 I.1 Le secteur primaire ...... 25 I.1.1 L’agriculture ...... 25 I.1.2 L’élevage ...... 26

101 I.1.3 La pèche ...... 26 I.2 Le secteur secondaire ...... 26 I.2.1 L’artisanat ...... 27 I.2.2 L’industrie...... 27 I.3 Le secteur tertiaire ...... 27 I.3.1 Le commerce ...... 27 I.3.2 Le transport ...... 28 I.3.3 Le tourisme ...... 28 Section II : LA SANTE DE LA POPULATION DE DISTRICT D’AMBANJA ...... 30 II.1 Les pathogènes dominantes ...... 30 II.2 La mortalité ...... 31 Section III : L’EDUCATION ...... 32 III.1 Organisation de l’enseignement ...... 32 III.1.1 Organisation au niveau de CISCO ...... 32 III.1.1.1 Définition ...... 32 III.1.1.2 La Circonscription Scolaire (CISCO) ...... 32 III.1.2 Le Programme scolaire ...... 34 III.2 Les différents types de l’enseignement dans le District d’Ambanja ...... 34 III.2.1 L’enseignement ou l’éducation fondamentale ...... 34 III.2.1.1 L’éducation fondamentale du premier cycle (EF1) ...... 34 III.2.1.2 L’éducation fondamentale du second cycle (EF2) ...... 35 III.2.2 L’Enseignement Secondaire ...... 36 III.2.2.1 L’Enseignement Général ...... 36 III.2.2.2 L’enseignement technique ...... 36 III.2.2.2.1 L’enseignement technique agricole ...... 36 III.2.2.2.2 Le lycée technique et la formation professionnelle ...... 37 III.3 Le centre régional de Télé enseignement ...... 37 CHAPITRE III: ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA ...... 38 Section I : LES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES ...... 38 I.1 Nombre d’établissements existants ...... 38 I.2 Les disponibilités en salle de classe ...... 39 I.3 Les infrastructures annexes ...... 41 I.3.1 Les salles pour les enseignants ...... 41 I.3.2 Les bibliothèques ...... 41 I.3.3 Les terrains ...... 41 I.3.4 Les toilettes et les points d’eau ...... 41 Section II : LA DEMANDE DE SCOLARISATION ...... 42 II.1 La distance ...... 42 II.2 Effectif de l’élève ...... 43 II.3 Le Coût de l’Enseignement Public ...... 43 Section III : LA QUALITE DE SERVICE EDUCATIF ...... 45 III.1 Evolution de l’effectif des enseignants dans la CISCO d’Ambanja ...... 45 III.2 Qualification des enseignants ...... 46 III.3 Le programme pédagogique ...... 48 III.3.1Evolution de l’appellation des classes primaires ...... 48 III.3.2 Classes à Passage automatique ...... 48 III.3.3 Les Matières à enseigner en classes primaires ...... 49 III.3.4 L’approche par la compétence (APC) ...... 49

102 III.4 Les indicateurs de scolarisations ...... 50 III.4.1 Le taux de scolarisation ...... 50 III.4.2 Le taux de réussite aux examens ...... 51 III.4.3 Le taux de flux ...... 52 III.4.3.1 Le taux de promotion ...... 52 III.4.3.2 Le taux de redoublement ...... 53 III.4.3.3 Le taux d’abandon ...... 54 PARTIE II :OBSTACLES ET PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA CHAPITRE I : APERCU SUR LES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DE L’EDUCATION ...... 57 Section I : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA SANTE ...... 58 I.1 L’impact de l’éducation dans le domaine sanitaire ...... 58 I.2 L’augmentation de l’espérance de vie ...... 59 Section II : LES IMPACTS DE L’EDUCATION SUR LA VIE DES FEMMES ...... 60 II.1 L’amélioration de niveau de vie ...... 60 II.2 La baisse de taux de fécondité ...... 60 Section III : LES IMPACTS SUR L’EMPLOI ET LES REVENUS DE MENAGES ...... 61 III.1 La hausse de la productivité des travailleurs et l’amélioration du niveau de revenu ...... 61 III.1.1 La hausse de productivité ...... 61 III.1.2 L’amélioration de revenu selon le niveau d’études et secteur fréquenté 62 III.2 L’amélioration de la productivité et la production agricole...... 62 III.3 Les impacts socio-culturels de l’éducation ...... 63 CHAPITRE II : LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA CISCO D’AMBANJA ...... 64 Section I : LES PROBLEMES AU SEIN DES ETABLISSEMENTS ...... 64 I.1 Les problèmes d’infrastructures ...... 64 I.2 Le manque de matériel didactique ...... 65 I.3 L’insuffisance des enseignants ...... 65 I.4 La qualité de l’enseignement ...... 66 Section II : LES PROBLEMES AU NIVEAU DES ELEVES ET DES PARENTS ...... 68 II.1 Les problèmes touchant les élèves ...... 68 II.1.2 L’absentéisme et le retard ...... 69 II.1.3 Le redoublement et l’abandon de classe ...... 70 II.1.4 Le milieu social et économique de l’enfant ...... 71 II.2 Les problèmes concernant les parents ...... 71 II.2.1 Le manque d’encadrement ...... 71 II.2.2 Le niveau d’instruction et la mentalité des parents ...... 72 Section III : LES PROBLEMES DE FINANCEMENT ...... 73 III.1 Le financement de l’Etat ...... 73 III.2 Le financement des parents d’élèves ...... 75 III.3 Le financement des autres organismes ...... 75 III.4 La faiblesse de pouvoir d’achat des ménages ...... 75

103 CHAPITRE III : LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION ...... 77 Section I : LE RENFORCEMENT DE LA LUTTE CONTRE L’ANALPHABETISME 77 I.1 Assurer les droits et obligations des enfants d’âge scolaire ...... 77 I.2 Sensibiliser la population sur la nécessité de l’éducation ...... 78 I.3 Organiser des formations pour la population analphabète...... 79 Section II : LA STIMULATION DE LA MOTIVATION DES ELEVES ET DES PARENTS ...... 80 II.1 La motivation des élèves ...... 80 II.2 La motivation des parents ...... 81 Section III : L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT ...... 82 III.1 L’amélioration des infrastructures scolaires ...... 82 III.1.1 Augmenter le nombre de salles de classe ...... 82 III.1.2 Améliorer l’équipement des structures éducatives ...... 82 III.1.3 Améliorer l’environnement scolaire ...... 83 III.2 Augmenter les effectifs des enseignants ...... 84 III.3 La formation des enseignants et le système d’encadrement des élèves .....84 III.3.1 Assurer la formation des enseignants ...... 84 III.3.2 Renforcer la discipline et le système d’encadrement ...... 86 III.4 Stimuler la motivation des enseignants ...... 87 III.5 Planifier le système éducatif ...... 88 CONCLUSION ...... 91 BIBLIOGRAPHIE ...... 93 ANNEXES…………………………………………………………………………………………….94 LISTE DES TABLEAUX, GRAPHIQUES ET SHEMAS...... 99 TABLE DES MATIERES ...... 101

104