Ministère de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce extérieur
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Effondrement sur la commune de Burey (Eure)
avis du BRGM
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Mars 1995 Rapport du BRGM R 38392
BRGM L'ENTREPRISE AU SERVICE DE LA TERRE Étude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM
95 - H - 306 Effondrement sur la commune de Hurcy (luire)
Mots clés : Effondrement, karst, Marnière, Bu rev, Eure. France
© BRGM, J995 : ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l'autorisation expresse du BRGM
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RESUME
A la demande de la Mairie de Burey et de la Préfecture d'Evreux, le Service Géologique Régional de Haute Normandie a été sollicité pour donner un avis sur un effondrement survenu dans la commune de Burey, à la suite des très fortes pluies de janvier et février 1995.
Cet effondrement est le résultat du comblement d'un vide souterrain vraisemblablement de nature karstique. Des travaux de reconnaissance seront nécessaires pour évaluer le risque potentiel vis-à-vis de l'habitation.
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TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 5
1. HISTORIQUE DES EVENEMENTS 6
2. ETAT DES LIEUX 6 2.1. Localisation 6 2.2. Désordres de surface 7 2.3. Recherches effectuées 7
3. GEOLOGIE - HYDROGEOLOGIE DU SECTEUR 12
4. CAUSES POSSIBLES DU SINISTRE 13
CONCLUSION - RECOMMANDATIONS 13
LISTE DES FIGURES
Fig. 1 : Localisation du site (extrait carte IGN à 1/25.000) Fig. 2 : Position de l'effondrement sur le plan cadastral Fig. 3 : Schéma de l'effondrement Fig. 4 : fissurations observées sur le bâtiment.
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INTRODUCTION
Sur une demande de la Mairie de Burey et de la protection civile, préfecture d'Evreux, le Service Géologique Régional (BRGM) de Haute Normandie a été sollicité pour une expertise relative à un effondrement de terrain survenu sur le territoire de la commune de Burey (Eure) dans la propriété de Monsieur PENCÓLE.
une visite sur le terrain a donc été réalisée le 24 mars 1995, en présence de Monsieur PENCÓLE, propriétaire et Monsieur MORVAN, Maire de la Commune.
Cette intervention a été effectuée, dans le cadre de la mission d'assistance assurée par le BRGM, en cas de crise, auprès des départements.
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1. HISTORIQUE DES ÉVÉNEMENTS
Vers le 15 février 1995, dans la propriété de Monsieur PENCÓLE, un trou d'une profondeur de 2 m - 2,5 m, d'un diamètre de 1,5 m à 2 m s'est formé, à l'angle SW du garage-atelier.
Le bâtiment à l'aplomb de l'effondrement n'a commencé à se fissurer que vers le 23 février.
Depuis le 20 mars, les fissurentévoluent , s'ouvrant de plus en plus, particulièrement celles visibles dans les fondations mises à jour par l'effondrement.
Monsieur PENCÓLE a alerté la Mairie qui, sur la recommandation de la préfecture d'Evreux, a demandé l'intervention du BRGM, le 23 mars 95. la reconnaissance des lieux s'est effectuée le 24 mars 95.
2. ETAT DES LIEUX
2.1. LOCALISATION
Commune du département de l'Eure, Burey se situe à 2,5 km au nord de Conches en Ouche, en bordure occidentale de la D61. Le village de Burey est implanté sur le plateau, à une altitude moyenne de 150 m. La rivière le Rouloir affluent de l'Iton entaille le plateau, 1,5 km au sud de Burey et coule à une altitude moyenne de 100 m.
L'effondrement est localisé plus précisément à l'extrémité orientale de la commune, dans la parcelle 474, dans la cour de Monsieur PENCÓLE, à l'angle SW d'un bâtiment secondaire (fig. 1 et 2)
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2.2. DESORDRES DE SURFACE
L'effondrement se caractérise en surface par une ouverture circulaire de 2,5 m - 3 m de diamètre, masquée au quart par l'angle du bâtiment (fig. 3). Sa profondeur dans les premiers temps, avant éboulement des parois, a été évaluée à 2,5 m. Dans le sous-sol, une cavité d'environ 15 m est ouverte actuellement dans l'argile à silex. Des crevasses concentriques à 1 m de l'effondrement sont visibles.
Les désordres observés sur le bâtiment sont importants :(fig. 3b et fig. 4).
En façade sud, des fissures sont ouvertes (2-3 cm) sur le mur de fondation dans la cave, sur le mur d'accès à la cave, et sur la façade même (ouverture horizontale de 2,5 cm à l'opposé de l'angle où s'est produit l'affaissement principal).
En façade ouest, le décollement au niveau de l'angle sud est de 5 à 6 cm ; à 1,5 m en profondeur, le mur de fondation est ouvert de 10 cm (fig. 3b).
la moitié sud du bâtiment est donc profondément affectée par l'effondrement souterrain.
2.3. RECHERCHES EFFECTUÉES
Dans le secteur de Burey, des marnières souterraines ont été exploitées par le passé. Aucune archive cependant ne subsiste dans la commune. Une recherche exhaustive d'anciens travaux souterrains mériterait d'être réalisée auprès des archives départementales.
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Fig. 1 - Localisation du site (extrait carte IGN à 1/25.000)
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Fig. 3 Schéma de l'effondrement 3a : vue en plan 3b : vue en coupe
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3. GÉOLOGIE - HYDROGEOLOGIE DU SECTEUR
La région de Burey appartient à l'ensemble géologique du Plateau du Neubourg, constitué par un substratum crayeux du Crétacé supérieur, surmonté par des formations superficielles liant le complexe des argiles à silex et des limons, accompagnés parfois de terrains tertiaires (sables et grès).
Le substrat, non observable à l'affleurement sur la commune est une craie coniacienne-santonienne, vraisemblablement Santonienne à Burey car les argiles de décarbonatation sont riches en nombreux gros silex gris-clair.
L'argile à silex, produit de la dissolution de la craie en milieu continental et de l'accumulation sur place des silex résiduels, repose sur une morphologie karstique de cette craie (existence d'entonnoirs, parfois profonds, d'altération). Son épaisseur est de l'ordre de 10 à 20 m, voire plus à l'aplomb des poches karstiques.
Les limons correspondent à des dépôts éoliens (loess) et reposent sur les argiles à silex. Ils peuvent atteindre une épaisseur de 5 m.
Des terrains intermédiaires, caractérisés par la présence de fragments de silex dans une matrice plus ou moins abondante argilo-sableuse ou limoneuse, témoins de remaniements locaux au quaternaire, affleurent dans le secteur de Burey, et plus particulièrement vers le sud en versant rive gauche du Rouloir.
La craie peut d'autre part être parcourue par un endokarst plus ou moins ouvert permettant une circulation des eaux souterraines. A 1 km au sud dans la vallée du Rouloir, de nombreuses sources jaillissent, témoignant de l'existence d'un milieu très fissuré, karstique. La faille de la Bonneville sur Iton semble se prolonger vers l'ouest de Glisolles vers Burey (piégeages en karst de sables stampiens, décalage de la surface des plateaux au Nord et au Sud de Burey) et a pu jouer un rôle dans la karstification du secteur.
En effet le développement de cavités souterraines naturelles est préférentiellement contrôlé par ce type de discontinuités qui servent d'axe de drainage aux écoulements souterrains (vulnérabilité à l'altération - dissolution).
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4. CAUSES POSSIBLES DU SINISTRE
L'effondrement observé en surface correspond au comblement d'un vide souterrain (appel de matériaux dans une cavité souterraine). Celui-ci peut être de type karstique ou anthropique voire une combinaison possible des deux types.
La probabilité d'existence de vide karstique est grande compte tenu des éléments favorables reconnus dans le secteur. Un soutirage de l'argile à partir des entonnoirs d'altération dû à un élargissement karstique sous-jacent (lessivage des conduits dû aux fortes pluies) peut être avancé pour ce type d'effondrement.
cependant, il ne faut pas négliger l'hypothèse d'un effondrement progressif de matériaux d'une voûte d'exploitation souterraine, toit d'une mamière (formation d'une cloche ou fontis), ou le soutirage de matériaux vers une chambre d'anciennes mamières à partir d'un entonnoir d'altération de la craie.
CONCLUSIONS - RECOMMANDATIONS
Cet effondrement, conséquence directe d'une pluviométrie hivernale exceptionnelle est liée au comblement d'un vide souterrain, plus vraisemblablement de nature karstique. Il est nécessaire, avant comblement par matériaux inertes, de suivre l'évolution de cet affaissement (agrandissement circulaire éventuel, évolution en profondeur - fissuration des murs du bâtiment) par une surveillance régulière du site jusqu'à amortissement total du phénomène.
La mesure de cette évolution doit être suivie par le relevé régulier des dimensions d'ouverture des fissures, et la pose de témoins. L'accès de ce bâtiment doit être strictement réservé aux seuls constats et mesures d'évolution.
La reconnaissance exacte du type de vide est d'un intérêt certain, car subsiste toujours la possibilité d'existence d'anciennes marnières. En ce sens, une campagne de sondages permettrait de caractériser plus précisément le risque potentiel vis-à-vis de l'habitation.
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