countryman Vince Gill. Voilà pour « diabolus in musica »). C’est une faire ;-). Même le chef (sobriquet le carburant, plutôt millésimé, vous surprise que de découvrir un son monomotique dont nous affublons l’aurez remarqué. Pour le moteur, aussi immédiatement reconnais- notre Denis bien aimé) a dit un notre homme déclame, de sa voix sable, partiellement inspirée des jour, entre 2 Chimay bleues : «Än- chaude et très compréhensible travaux de Robert Fripp (le guita- glagård ça ne s’écoute pas ça se en excellente harmonie avec le riste Stephan Thelen en a suivi les subit !!» ;-). On pense aussi à Hyp- chant de l’autre Bill, le mystère cours) et issu d’une approche mini- nos 69, en plus calme et en moins (Pondering The Mystery) de la maliste (deux guitares, une basse, shooté. D’autres estiment qu’il vie, la vieillesse, la mortalité, la une batterie dans sa configuration s’inscrit malgré tout un peu dans dépression, etc... sur thème mys- de base ; quasi pas d’effets hormis la démarche de Wilson dans ses tico-spatial. Évidemment, il faut un peu de réverb ou de tremolo) albums en solo, pas via Porcupine s’habituer à cet exercice musical qui touche aux fondements-mêmes Tree, en puisant dans les techno- sonore versatile et élaboré. Tech- du lion sur In Love for a Day, plai- positions), Francesco Pinetti (vibra- qu’on retrouve plus dans le slam de la musique. Ce n’est évidem- logies actuelles pour faire revivre niquement, notre paire rythmique sante chanson à l’allure simple. phone, compositions) et Riccardo à la Grand Corps Malade que dans ment pas la même chose, mais le passé. Mais (presque) tous s’ac- de base est époustouflante et le Après une introduction incanta- Ruggeri (chant, lyrics). Notez que le prog. La musique de cet al- cette singularité d’univers sonore cordent pour dire qu’il s’agit d’un punch est au rendez-vous. Nul toire, le morceau suivant, Beyond «All keyboards» signifie une mon- bum concept de prog est comme me fait penser à celle qu’avait su excellent album. doute que les deux musicos étaient the Edge, nous permet d’entendre, tagne de claviers dont beaucoup une fusée à étages. Bill récite ses développer, dans un tout autre Pour ma part, il est sur mon iPod et faits pour jouer ensemble. Fans sur plus de neuf minutes, du prog sont «vintage». D’ailleurs, Nick re- poèmes sur une base prog for- contexte, le touchant Vini Reily me concernant, c’est un signe qui de KC et Gordian Knot, vous pouvez on ne peut plus classique qui ravi- mercie son «vintage keyboards tu- cément très proche de Yes, mais (avec l’aide de l’inconstant Martin ne trompe. N’hésitez pas à vous y aller les yeux fermés! ra, j’en suis certain, les nombreux tor». Vous commencez à voir où on à la sauce US et sur un fond de Hannett). faire votre propre opinion en visi- http://spokeofshadows.wix.com admirateurs de l’ancien Genesis va ? Certains vont peut-être se dire chœurs reprenant ses paroles sur www.sonar-band.ch tant spleenarcana.bandcamp.com Fred grâce aux nombreux changements que 3 gaillards, c’est un peu juste. lesquelles à leur tour, les invités Bernard Vincken www.spleenarcana.com de rythme et à la présence d’une Ce serait sans compter sur les 17 déploient leur art. L’ensemble est Olivier Delooz superdrama flûte enchanteresse ! La plus lon- guests plus un orchestre au grand très bien joué, plaisant à écouter SPLEEN ARCANA The Promise gue plage, The Promise, termine complet, le Labirento String Orchestra. et très homogène, peut-être même The Light Beyond The Shade SPOke of shadows cet album comme une mélopée Et on pointe tout de même Marco Progressive Pro. – 56’25 – DEU ‘14 Minneman un peu trop sans Klingon, sans me- Same Progressif entrecoupée de passages plus aux drums (ça rassure), Auto-prod – 46’23 – FRA ‘14 Hackett tal. On a donc un peu tendance à Rock progressif DP7-LD7 techniques. Un album pour tous John à la flûte, Federico Firepool – 48’12 – USA ‘14 Marchesano s’endormir. Mais la philosophie du DP8-PR7-OD9-AW8-BV8-PB7-PN8- Prog instrumental les nostalgiques de l’époque bénie à la basse, une section Capitaine Kirk, c’est quand même LD8-RR5 DP6-FE7 Fondé en 2004 par Robert Go- du rock progressif ! de cordes et deux de cuivres. No- quelque chose ! zon (chant, clavier, ex-Argos) et www.superdrama.de tez que ces sections sont utilisées http://williamshatner.com Spleen Arcana, c’est Spoke of Shadows est une collabo- Robert «Doctor» Stein-Holzheim Arkanius avec modération, pour habiller les Pierre Nanson Julien Gaullier, un ga- ration entre le batteur Bill Bachman (batterie, ex-Scaramouche), le projet thèmes musicaux et … remplacer kifetou français (néo- (Neal Morse) et le multi instrumen- Superdrama s’est vite étoffé avec syndone des machines. Plus des curiosités SONAR logisme - «gakife- tiste Mark Cook (Herd of Instinct) qui l’adjonction de Thomas Klarmann Odysséas comme un joueur d’oud, une har- Static Motion tou», pas «français» a été invité sur le dernier Djam Ka- (basse, flûte, lui aussi ex-Argos) et piste et pas de guitare électrique. - assez explicite pour ne devoir ret car il excelle en Warr et Michael Hahn (guitare). Ils seront Fading Records - 50’15 - IT ‘14 Progressif Sur ce dernier point, on s’en fout, Cuneiform Records - 69’54 - CHE ‘14 plus explicite, d’ailleurs). Il avait fretless bass 8 cordes. Quelques rejoints ultérieurement par l’orga- Avant-Rock DP7-AQ8-OD8-PB7-LJC6-RR7 on n’en a pas besoin. Parce que la DP6-BV8 déjà défrayé les pages du PR57, invités viennent renforcer le duo à niste Thilo Brauß. Ne vous fiez pas deuxième immense qualité de l’al- suscitant déjà un intérêt, au moins la flûte, et guitares diverses au morceau introductif, Chance of Déjà, le package est bum, c’est sa richesse mélodique ! Avec une dénomination née de une attente du prochain. et puis au mastering on retrouve a Lifetime, car nous sommes bien très beau, bien dans Nos deux compositeurs ont fait l’entrechoquement des mots « SO- Le prochain, c’est ce The Light Gayle Ellet, la tête à penser de en présence d’un groupe dont les la tradition progres- fort, très fort. Avec deux particu- Nic » et « ARchitecture », Sonar Beyond The Shade, où Julien com- Djam Karet. Le propos musical est influences revendiquées ne sont sive, avec un look larités majeures : primo la texture pose immédiatement son ambi- pose, chante et joue à nouveau de ambitieux, du moins dans son autres que les grands anciens : and feel qui rappelle même de la musique, à l’exact tion : créer une musique Avant- tous les instruments sauf la batte- approche structurelle : prog plutôt Yes, Genesis, ! De su- avantageusement les seventies. croisement du progressif le plus Rock, polymétrique et extrême- rie qu’il confie David Perron. Au complexe aux saveurs King Crimson perbes (quoique courtes !) harmo- Après quelques minutes d’écoute, symphonique et d’idiomes jazzy ment structurée. Ce quatuor suisse contraire d’un , Julien (guitare incisive frippienne, Warr nies vocales à la Crosby, Stills, Nash je peux déjà mettre en exergue subtils mais jamais envahissants. façonne ainsi dans ce deuxième fait volontairement dans le vintage à la ou Sean Malone) et and Young débutent Evening the une des immenses qualités de cet Deusio, ce sont les morceaux album - A Flaw of Nature est paru dénué de toute production moder- atmosphères inquiétantes frappent Odds, excellente composition où album : le son. C’est un véritable calmes, délicats et parfois éva- en ’12 sur Ronin Rhythm Records -, niste. Ses compositions se reven- d’entrée. Plus loin, on diversifie le plusieurs univers musicaux sont vi- tour de force, le spectre est clair, nescents qui drivent l’album, les enregistré lui aussi « live en stu- diquent d’un progressif old-school son avec des boucles prog que sités. Le premier épique de près de ample et puissant quand c’est né- accélérations plus rock jouant le dio » (le groupe privilégie le côté mettant en structures complexes n’aurait pas renié un Mike Oldfield onze minutes peut alors prendre cessaire. On perçoit les moindres rôle d’intermèdes. C’est déroutant, immédiat et direct), un univers so- complexes et mélodies simples période QE2, et puis aussi une ap- d’assaut nos enceintes : Turn the détails, tous les instruments sont mais une fois que l’on a apprivoisé nore différent, non conventionnel, des ambiances gothisantes/doom. proche classique avec passages Stone nous démontre tout le savoir identifiables, l’étalement stéréo est cette œuvre il faut bien admettre fait de rythmes insolites (couches Ce CD a provoqué un certain dé- au mellotron et joués à la flûte. Les faire du groupe avec des parties à tomber, la voix est exactement là que ça fonctionne admirablement multiples de polyrythmes selon bat au sein de la Rédaction. D’au- plages instrumentales inspirées que ne renierait pas un Gentle Giant où on pourrait le souhaiter. C’est bien. Et comme Ruggeri a une voix des métriques inhabituelles) et cuns pensent à Änglagård dont les s’enchaînent tant et si bien que et un final où les claviers sont très tout simplement remarquable par splendide, dans la grande tradi- d’harmonies singulières (les gui- musiciens s’essaieraient à compo- la galette passe comme une lettre proches de Genesis tandis que les temps qui courent ! Syndone, tion du prog transalpin, il confère tares et la basse sont accordées ser des mélodies, ce que, comme à la poste, aucune lassitude ne la guitare se fait l’émule de Steve c’est un trio : Nick Comoglio (all lyrisme et feeling à une musique selon l’intervalle parfois appelé chacun sait, ils n’ont jamais pu vient s’immiscer dans cet univers Hackett. Le chant se taille la part keyboards, orchestrations, com- qui s’y prête à merveille. Le ma-

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