Recherches de l'abbé DEVERT,4o31o Herré par .

Saint-Savin-Larriv ière par Grenade-sur-Adour, 1963 » 3op. Saint Savin,Ermite,d'après la Tradition,196 4,20 p. L'Oratoire Saint-Savin et Gaston de Foix,1966,16 p. François Dutoya,déporté en 1793,1967,43 P. Le Marais de Gabarret et de Barbotan,197o,2o p. I Saint Luperc d'Eauze,patron du Gabardan,196U » 39 p. II Saint Luperc d'Eauze,patron du Gabardan,la légende,1971 » 39 P. III L'Eglise Elusate au IVe siècle,1972, 11? p. Monluc en Armagnac et dans les ,Maîtrise ,ip. Lettres , 1971 » 138 p. Recherches sur la Vicomté de Gabardan et la Maison de Gabarret du IXe au XIIe siècle,1974 ,136 p. Recherches sur la vie et l'œuvre de Jean de Monluc,thèse de Docto- rat 1979,2 tomes en 4 volumes,8oo p.Mention très honorable.Médail- le de Vermeil des Jeux Floraux de Toulouse. Recherches sur la Vicomté de Gabardan et la Maison de Gabarret au XIIIe aiècle,198o,2o6 p. Les Coutumes du Gabardan,1979 » 33 P. Premiers Pas,poésies,1981,77 P. Recherches sur la Vicomte de Gabardan et la Maison de Gabarret au XIVe siècle,1982,262 p. Sur les Sentiers du Lavedan,poésies,1983,63 P* Une querelle de 500 ans en Gabardan entre la ville de Gabarret et la Seigneurie d',1983.46 p. Sur les Sentiers du Gabardan,poésies,1984 ,79 P- Recherches mur la Vicomté de Gabardan et la Maison de Gabarret au XVe siècle,1398-1412.1985 ,93P. Abbé M. DEVERT

RECHERCHES

SUR LA VICOMTÉ DE GABARDAN

ET LA MAISON DE GABARRET

AU XVe SIÈCLE. 1398-1412.

Michel DEVERT ,Editeur HERRÉ - 40310 1985

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La succession de Mathieu de Castelbon.

Les Grailly. L'héritage de Foix-Béarn revenait à Isabelle,la sœur de Mathieu de Castelbon qui était mort sans postérité.En 138o,elle avait épousé Archambaud de Grailly, captai de Buch,lui-même apparenté aux Foix-Bé- arn,par sa grand-mère,Blanche,la sœur de Gaston 1er de Foix. Archambaud descendait d'une famille originaire du Jura,au pays de Gex et ses domaines s'étendaient jusqu'au bord du Lac de Genève. Venus en Aquitaine vers le milieu du XIIIe siècle,les Grailly ne tar- dèrent pas à y faire une brillante carrière au service des rois d'An- gleterre.Dès 1266,ils reçoivent la vicomté de Benauges,confisquée à Bernard Boville-Gabarret et à sa mère Guillemette et en 1278,les sei- gneuries de Castillon et de Gurson.Le père d'Archambaud,Pierre II de Grailly avait encore accru ses possessions,par son mariage avec Assa- lide de Bordeaux,héritière du captalat de Buch et de la puissante fa- mille bordelaise des Puy-Paulin.Ce Pierre II de Grailly avait accompa- gné Gaston Fébus dans son expédition en Prusse orientale. Archambaud était un fidèle vassal de la couronne d'Angleterre.Au moment où il allait succéder à son beau-frère Mathieu,il gouvernait la Guyenne pour le roi d'Angleterre en qualité de Sénéchal.(1).I1 vi- vait avec Isabelle et ses cinq garçons dans l'hôtel bordelais du Puy- Paulin (2). Les difficultés de la succession Foix-Béarn. A la nouvelle de la mort de Mathieu de Castelbon,Isabelle et Ar- chambaud de Grailly quittèrent Bordeaux et le 16 août 1398,ils prêtè- rent serment à Morlaas devant les Etats de Béarn assemblés.En dehors du serment ordinaire,ils durent jurer d'observer plusieurs engagements qui leur furent proposés par les députés du pays;il s'agissait de 29 articles concernant l'administration de la justice,la réforme de di- vers abus et exactions dont la souveraineté avait souffert sous le précédent vicomte.Le 17 août 1398,les jurats et les habitants du Béarn dans l'église de Pau,commencèrent à prêter hommage aux nouveaux sei- gneurs. Le 25 août 13981Archambaud prit le chemin du comté de Foix avec ses hommes d'armes.Les difficultés commencèrent.Le conseil du roi de ,considérant que le captai de Buch était tout dévoué à l'Angle- terre,prit prétexte de la donation faite en 139o par Gaston Fébus, pour l'évincer de la succession de Mathieu de Castelbon.Il donna même l'ordre au sénéchal de Toulouse de s'emparer du Pays de Foix et du Nébouzan (Saint-Ga.udens ) . Archambaud protesta;il ne se présentait pas comme anglais et en- nemi de la France,mais comme le représentant de sa femme Isabelle,lé- gitime héritière de la. maison de Foix.Il n'entendait porter aucun pré- judice aux droits de la couronne de France et se déclarait prêt à ren- dre hommage de ses terres à Charles VI. Comme les villes et les nobles du Pays de Foix reconnaissaient Archambaud pour leur seigneur,les lieutenants du roi de France accep- tèrent de négocier ; mais devant les exigences d'Archambaud,le connéta- ble de Sancerre qui commandait en Languedoc,reçut l'ordre de repren- dre les hostilités et s'empara du Nébouzan et de plusieurs places for- tes du comté de Foix.Le captai de Buch se tint sur la défensive et proposa un accomodement.Les négociations se terminèrent à Tarbes le lo mai 1399 et dans les premiers jours de 14ol,le comte de Foix se rendit à Paris,prêter hommnge-lige au roi de France pour toutes ses terres à l'exception du Béarn,pays souverain.Deux de ses fils,Jean et Gaston,avaient été conduits à la cour de France comme otages,jusqu'à la solution définitive des difficultés. Ainsi Archambaud n'hésita pas un instant à modifier le comporte- ment d'une famille entièrement dévouée aux rois d'Angleterre depuis le début de la Guerre de Cent Ans.Il se rallia à la politique de neu- tralité entre les deux camps ;c'était le seul moyen d'obtenir l'accord de ses nouveaux sujets et de sauver l'union Foix-Béarn.9 Archambaud de Grailly et les Béarnais eurent le sentiment d'a- voir remporté un succès d'importance :le comte de Foix n'avait pas prêté de serment pour le Béarn;la France le reconnaissait donc com- me pays souverain.Désormais la chancellerie béarnaise utilisa sans crainte le mot de sobiranetat (3). Le gouvernement d'Isabelle et d'Archambaud.

Négcciations avec le roi d'Aragon. Un des premiers actes d'Isabelle et d'Archambaud fut de négo- cier avec le roi d'Aragon,afin d'obtenir la restitution des domaines d'Espagne,confisqués au comte Mathieu.Dès 14oo,ils obtinrent gain de cause pour la vicomté de Castelbon mais non pour Castelvieil de Rosa- nès et Martorel.En 14o2,ils donnèrent en apanage à leur fils aîné Jean,la vicpmté de Castelbon et désormais le titre de vicomte de Cas- telbon sera porté par l'héritier présomptif de la maison de Foix (4).

Privilèges en Béarn. Désireux de se rendre agréables à leurs sujets,Isabelle et Ar- chambaud renouvelèrent dès 1398 les fors d'Aspe et accordèrent aux montagnards de cette vallée des franchises encore plus libérales que celles de l'ancien for .Le 11 décembre 1398,ils octroyèrent à la vil- le d'Oloron le privilège de deux foires annuelles de 15 jours de du- rée (5).

En Gabardan,enquête sur les questaux (serfs). Il existait encore des serfs qu'on appelait questaux;ils étaient soumis au paiement d'un cens et de plus à une taille spéciale,la queste qui ne frappait que la classe servile;en outre ils devaient l'aubergade (6),les corvées et des dons en nature (7). Les besii ou fivaters ou sosmes francs ou homis francs étaient des tenanciers dégagés de la servitude.Comme tous les tenanciers fé- odaux,ils étaient soumis au paiement d'un droit d'entrée en cas de nouvelle censive (naveg fiu),au versement d'un cens annuel (fiu ou cees),aux droits de mutation ou acapte,à la dîme au clergé.Les be- sii étaient également astreints à des corvées,à la livraison de pro- duits agricoles (agrees) et devaient se soumettre à diverses banali- tés. (8)En contrepartie,ils transmettaient la tenure à leurs héritiers, avaient le droit de la vendre ou de la céder par contrat de métayage, mais avec l'approbation du seigneur (laudamen).S l ils déguerpissaient, aucune poursuite ne pouvait s'exercer contre eux.(9). Les redevances étaient proportionnelles à la surface des terres: 3 deniers par journade de 38 ares (lo) Premier mandement du 8 février 14oo .Archambaud par la rrrâce de Dieu comte de Foix,vicomte de Béarn,de Castelbon,de Marsan et de Ga- bardan,captai de Buch.,vicomte de Benauges,de Castillon et seigneur de Navailles et Isabelle par la même grâce comtesse et vicomtesse, captalesse et dame des comtés,vicomtes,captalat et seigneurie sus- dites,à nos aimés Arnaud-Guilhem du Bérard,notre procureur en Mar- san, Este\/hen de Lugunhon,notre châtelain de Gabarret et Gassion de Bordeu du même lieu de Gabarret qui nous appartient,salut. Nous vous faisons savoir que les questaux et habitants actuels des paroisses de ,11 erré et Vielle-Soubiran, si tuées dans notre châtellenie de Gabirret nous ont présenté une réclamation par procédure légale.Dans ces paroisses,il y avait au temps passé une grande quantité de feux et d'ostaus (il) qui tous étaient soumis à la queste.Ces derniers temps,un bon nombre de ces feux et ostaux se sont vidés,aussi les questaux restants sont obligés de payer la ques- te pour les autres.Bea.ucoup disent qu'ils ne jouissent en rien de ce que les autres ont laissé et qu'ils ne pourront demeurer si l'on ne trouve pas de remède. C'est la raison pour laquelle nous vous ordonnons de bien vous informer de ce que les questaux possèdent,de ce dont ils jouissent et du montant des questes qu'ils ont coutume de verser.Selon ce que vous aurez découvert,nous voulons que vous établissiez un nouveau cens et qu'il soit à notre profit.Veillez à ce que lesdits questaux soient tenus sous serment de payer cette censive. Nous mandons par la teneur de ces lettres à tous nos sénéchaux, bayles,juges,procureurs,trésoriers et autres officiers de Marsan et de Gabardan actuels et futurs,de ne contraindre d'aucune manière les questaux qui ne jouissent pas d'autres ostaux et locs,afin qu' ils demeurent et ne s'en aillent pas ailleurs.Nous vous ordonnons et confions ce travail. En témoignage de quoi,nous avons ordonné de sceller les présen- tes lettres de notre propre sceau en pendant.A Orthez,le 8ème jour de février,l'an 1399,de mandement de Monseigneur le comte et de Ma- dame la comtesse.A de Gratat. Second mandement.L' an de Notre Seigneur 14o3,le 27 du mois de mars commença l'enquête sous la direction de Ramon de Morlane,alors châtelain de Gabarret et d'Arnaud de Losse de Gabarret qui avaient reçu mandement et commission de notre seigneur,Monseigneur le comte de Foix.L'enquête portait sur les questaux du Gabardan,des villages de Herré,Parleboscq et Vielle-Soubiran,affranchis et mis à nouvelle censive par Arnaud-Guilhem du Bérard,alors procureur de Monseigneur le comte,par Estevnen de Lugunhon et par Guission de Bordeu,commis- saires. Suit le mandement.Archambaud,par la grâce de Dieu,comte de Foix, vicomte de Béarn,de Castelbon,de Marsan et Gabardan,captai de Buch, vicomte de Benauges et de Castillon et seigneur de Navailles,à notre aimé Ramon,Bâtard de Morlane,notre châtelain de Gabarret et à Arnaud de Losse du même lieu de Gabarret,salut. Confiant en votre loyauté,nous vous ordonnons d'enquêter avec soin sur les questaux que nous avons en Gabardan.Combien y en a-t-il? Combien ont été mis à nouvelle censive par ceux à qui nous avons con- fié ce travail ? Combien y a-t-il eu d'entrées ? Quels profits en sont venus ? Renseignez-vous aussi des revenus qui appartiennent à l'ostau qui fut à Arnaud de Lucbon,à combien ils s'élèvent ; qui a eu le plomb et les autres ustensiles de cet os tau.Interrogez sur tout ce qui concerne nos droits et nos profits.Tout cela,tranmettez-le nous par écrit avec précis ion,scellez au bas,afin que nous puissions mettre de l'ordre et que nous ne perdions rien de ce qui nous appar- tient . Nous mandons par les présentes à tous nos officiers et sujets qu'ils ne seront requis que sur cela et qu'ils vous obéissent en tout comme à nous;prenez garde dfaillir. Données comme ci-dessus par mandement de Monseigneur le comte B.de Navar. Alors sont entendus sous serment les témoins interrogés par les commissaires en présence des consuls de Gabarret. Herré (Ferrer) Johan de Casanaba,Guiraud Escuder,Guiraud d'Anhes- tos et Pes de Terramala,témoins assermentés,sont interrogés avec soin sur les questes,la main droite sur l'autel de Monseigneur Saint Blai- se (de Gabarret),en présence des jurats Johan de Tauziède et Bertrand de Lassus.Questionnés l'un après l'autre,puis en l'absence l'un de l'autre,ils disent et déposent sous serment que dans le temps passé, avant d'être affranchis et mis à un nouveau cens,eux et tous les au- tres de la paroisse de Herré,payaient annuellement à Monseigneur une queste de 2oo sos,6 diners de bos morlaas et 1 jaques (12),avec l'in- torêt qu'ils avaient l'habitude de payer en versant ladite queste, à savoir un jaques pour un so.Le paiement se faisait à l'occasion des deux fêtes de l'année,en tout 33 florins d'Aragon,15 blancs et 1 jaque ,valant 9 sos de jaques pour 1 florin (13). Vielle-Soubiran (Biela Sobira,n). Gui s sictt du Paravis et Pes Bar- ba de la paroisse de Vielle Soubiran,témoins assermentés et soigneu- sement interrogés l'un après l'autre devant ledit autel,en présence des témoins précités,disent et déposent sous serment qu'eux et les autres de ladite paroisse paient annuellement à Monseigneur en la fête de Notre-Dame de Mars,la moitié de la queste et l'autre moitié en la fête de Notre-Dame d'Août;cela monte à la somme de 132 sos,2 diners de morlaas et 1 jaques qui valent 38 florins d'Aragon,25 blancs et 1 jaques en comptant comme ci-dessus. L'enquête prouvera de plus,qu'au temps où se faisait la queste de Monseigneur,toute la paroisse de Vielle Soubiran payait 44 con- quettes de froment,la moitié arases et l'autre moitié mesurées (14), ce qui faisait environ 21 carts de la mesure de Gabarret.Aussi par la censive nouvelle,il se trouve que les commissaires les ont rédui- tes à présent à 19 conquettes et demi,ce qui fait 6 carts et demi de Gabarret ou envirnn.Par cette nouvelle censive,il se perd 14 cart et demi de froment de la mesure de Gabarret. Parleboscq (Part Lobosc) Johan Darricau de la paroisse de Notre- Dame de Sans Franc au Parleboscq,témoin assermenté et soigneusement interrogé devant ledit autel en présence den jurats (il n'y a person- ne d'autre pour déposer avec lui,pour la bonne raison qu'ils sont morts lors de la récente épidémie),dit dans sa déposition que pour les fêtes citées précédemment,le village de Parleboscq donnait par an à Monseigneur pour la queste,avant la nouvelle censive,243 sos, lo diners de bos morlaas et 1 jaques avec l'intérêt comme ci-dessus, ce qui faisait 43 florins d'Aragon,35 blancs et 1 jaque en comptant comme ci-dessus. Toutes ces questes se montent par an à 116 florins,4 blancs, comptant 9 sos de jaques pour 1 florin. L'enquête continue dans chacune des paroisses mais seuls figu- rent les casaus et les ostaus appartenant au comte de Foix.Les biens d'Eglise ne sont pas nommés et ils étaient nombreux.La Sauve Majeure possédait Gabarret en partie et Losse en entier.Les Dames du Paravis tenaient tout et une partie de Rimbez appartenait à l'arche- vêque d'Auch.(lS). Les enfants d'Archambaud et d'Isabelle. En 14o2 Archambaud partagea ses biens (l6).Jean né en 1384 mu- rait la succession des Foix-Béarn.Jusque-là il porterait le titre de # vicomte de Castelbon.En 14o4 il épousa l'infante Jeanne de Navarre, héritière de ce royaume. Gaston,né vers la fin de 138S,reçut le captalat de Buch et les terres des Grailly; comme ses ancêtres,il était un fidèle partisan des Anglais;il épousa la soeur du connétable Charles d'Albret,Mar- guerite.De lui,descendra la famille des Foix-Candale. Archambaud,né vers la fin de 1387 reçut Navailles et Mathieu le comté de Comminges.Ces deux derniers furent élevés à la cour de Bourgogne où ils servaient en qualité d'écuyers et de chambellans à la mort de leur père. Quant à Pierre,il prit l'habit de Saint François et reçut looo florins de rentes viagères.Après de brillantes études à Toulouse,il devint en 14o5 évêque de Lescar et cardinal en 14o8.(l7). Une reconnaissance en Gabardan au 1er janvier 14o5.

Le document est noté:Reconnaissance faite par Jean Labarthe, appelé de Crocy,de la paroisse de Saint-Pé de Crocy,en faveur de noble Pé-Bernard de Betbezer,pour certaines terres situées en la paroisse de Saint-Martin d'Arx (18). Johan de Labarthe,appelé Crocy,de la paroisse de Saint-Pierre de Crocy,ni contraint,ni forcé,mais de sa volonté,a reconnu qu'il tient en fief,selon les fors et coutumes de Gabarret et de Gabar- dan,de noble Mossen Pé-Bernard de Betbezer,absent,par devant moi, notaire public et son fils Arnaud,toutes les terres arables qu'il dit avoir dans la paroisse de Saint-Martin d'Arx,au lieu et domai- ne appelé au Tarn. Ces terres arables confrontent aux terres du casau de la Car- rère d'une part et aux terres du casau du Torn,tenues par Johan de Laugar,d'autre part. Ledit Johan s'engage à payer audit noble Mossen Pé-Bernard de Betbe- zer,tous les ans le jour de la fête de Saint-Thomas avant Noël,dans ladite paroisse de Saint-Martin d'frx 2o deniers morlaas de cens et de services. Fa.it en ladite paroisse de Saint-Martin de Arcubus,le 1er jan- vier 14o5, dominante Maître Archambaud,comte de Foix,vicomte de Béarn, Castelbon,Parsan et Gabardan,seigneur de Navailles,captai de Buch, Jean étant l'archevêque d'Auch.Les témoins furent Pierre de Lartigo- le,Ra.ymonALuba, Gérard du Brostar et Moi Raymond de Ruppe,notaire or- dinaire du lieu de Gabarret qui ai rédigé ce document et l'ai signé.

La France et l'Angleterre au début du XIVe siècle. La majorité de Charles VI. Quelques mois après la conclusion de la trêve franco-anglaise de 1388,ChRrles VI,le 3 novembre,annonça à ses oncles les ducs de Bourgogne et de Berry qu'il Gouvernerait par lui-même.Le Royaume de France commençait à se stabiliser,lorsque la folie du roi Charles VI à peine âgé de 24 ans,remit tout en question (5 août 1392). Les ducs de Bourgogne et de Berry reprirent le pouvoir; cependant le frère du roi,Louis d'Orléans demeura au gouvernement.C'était un prince intelligent et beau,artiste h ses heures,mais d'une ambition démesurée.Il dépensait sans compter et scandalisait Paris et la Cour par son liixe sa légèreté et son inconduite (19).Il avait épousé la fille du duc de Milan,Valentine Visconti. L'entente ne dura. guère entre Louis d'Orléans et ses oncles;tou- tefois la trêve avec l'Anglais fut prolongée et le roi d'Angleterre, Richard II, épousa, même en 1396,la sœur de Charles VI et de Louis d' Orléans.En 14o4 mourut le duc de Bourgogne ; son fils Jean-sans-Peur lui succéda.Petit,laid,peu éloquent,il était,par contre)ambitieux et violent.Il voulut avoir dans le gouvernement la même influence qu'y avait eu son père.Mais Louis d ' Orléans , soutenu par la reine Isa- beau, parvint à le supplanter et se fit nommer lieutenant-général du Royaume (2o). La majorité de Richard II. Le 3 mars l389,Richard II d' Angleterre affirma son intention de prendre en main l'administration du Royaume et confia, les char- ges de chancelier et de trésorier à deux vieux serviteurs d'Henri III.Par son mariage avec Isabelle de France,il amorça une politique de rapprochement avec les Français et les trêves furent prolongées. Cette politique ne plut guère aux Anglais,aussi l'opposition du Parlement se manifesta-t-elle.Richard dut faire preuve d'autorité. Sous prétexte d'un complot réel ou présumé,il fit arrêter le 8 juil- let 1397 quelques barons et bannit Henri de Lancastre qui voulait se battre en duel. Profitant du départ de Richard en Irlande,Henri de Lancastre retourna en Angleterre et rallia à sa cause les adversaires du roi. Il triompha sans difficulté des partsans de Richard qui, à son retour, fut contraint d'abdiquer le 29 septembre 1399»^enri de Lancastre de- vint alors roi d'Angleterre avec l'approbation du Parlement et prit le nom d'Henri IV. A Paris comme à Bordeaux,on s'inquiéta de ce changement de dy- nastie;mais les difficultés intérieures de l'Angleterre,le Parlement, les Barons,les Ecossais,les Gallois ne permirent guère à Henri IV de s'occuper du continent.Toutefois vers l405,à l'occasion de l'envoi par la France de quelques secours aux Gallois,les relations franco- anglaises vont se détériorer (2l).

La Guerre de Cent Ans.

Escarmouches en Agenais et Limousin Malgré les trêves renouvelées,les Anglo-gascons n'avaient pas cessé leurs courses à travers la Gascogne,pi llant le pays,enlevant les troupeaux,rançonnant les habitants des campagnes ou les faisant prisonniers.En 14o3>les Français,sous la conduite du nouveau conné- table Charles d'Albret (22) et du comte d'Armagnac Bernard VII,s'em- parèrent de plusieurs forteresses et de la ville de Marmande (23). En Limousin,le comte de Clermont,accompagné de Jean de Castel- bon,le fils aîné du comte de Foix,reprenait aux Anglo-gascons ville après ville.Mais devant le duc de Lancastre qui s'avançait à la tête d'un corps considérable ,1e comte de Clermont se retira (24).Nommé capitaine général de Languedoc,il entra en Agenais avec son beau- frère le comte d'Armagnac.A la tête d'une belle 'troupe,ils attaquè- rent le commandant des forces anglo-gasconnes,le sire de Caumont et le firent prisonnier.Ils enlevèrent une vingtaine de places,Lévignac Tonneins,Lavardac et peut-être Barbaste,Aiguillon,Pauillac,Lamothe. De là,ils s'avancèrent vers Bordeaux et firent le blocus.Les Borde- lais négocièrent et offrirent de fortes sommes d'argent pour obtenir le départ des Français. Le comte de Clermont se dirigea alors vers Toulouse,laissant au comte d'Armagnac le soin de continuer la guerre.Aidé du connéta- ble Charles d'Albret,Bernard VII remporta ouelques avantages sur les garnisons anglo-gasconnes (25). Offensive française dans le Bordelais. La même année 14o5,un marin castillan au service de Charles VI, Pero Nino,à la tête de 3 galères,remonta la Gironde,surprit Bordeaux et débarqua dans le faubourg nord du côté des Chartrons.On se battit toute la nuit.A la marée descendante,le castillan et ses hommes s' en- fuirent chargés de butin,laissant 15o maisons détruites.(26). Vers le mois de septembre 14o6,Louis d'Orléans en compagnie de ses lieutenants gascons le Sire d'Albret,le comte d'Armagnac et d'au- tres,réunit ses troupes à Saint-Jean d'Angély et se disposa à enva- hir 1a Guyenne. De Saint-Jean,il adressa le 15 octobre 15o6 une proclamation aux villes anglo-gasconnes,les invitant à déserter la cause de l'u- surpateur d'Angleterre qui avait ravi la couronne au bon roi Richard. Sans retard les Fran.-çais occupèrent Mirainbeau aux portes de Blaye. La Dame de Blaye Hariote de Montaut,f ille du seigneur de Mussidan y commandait.Elle adressait lettre sur lettre aux Bordelais pour leur réclamer du secours (27). Le maire de Bordeaux convoqua le peuple sur la place du palais de l'Ombrière et lui donna lecture des lettres de la Dame de Blaye. D'un commun accord les jurats décidèrent qu'on lui enverrait pour la défense du château 60 hommes sous le commandement de Bertrand de Kontferrand à qui l'on promit 2o livres pour 15 jours de service. Le 24 octobre,Gaillard de Durfort,seigneur de Blanquefort et sénéchal de Guyenne,partit lui-même pour Blaye avec un détachement d'hommes d'armes et les baleiniers de la ville.Il trouva les Fran- çais établis dans l'abbaye Saint-Romain de Blaye que leur avait li- vrée l'abbé Bertrand de Castris pour 2ooo écus;la place était serrée de si près qu'il ne put entrer que par la porte de mer.Louis d'Or- léans était arrivé depuis 2 jours et avait entamé des pourparlers avec la dame de Blaye en l'abbaye de Saint-Romain.Grâce aux intrigues du comte de Foix qui cependant observait une stricte neutralité en- tre la France et l'Angleterre,une sorte de trêve fut conclue (28) et les Français se dirigèrent vers la ville de Bourg (31 octobre 14o6) (29). Le siège de Bourg. Un seigneur italien,Dominique de Florence,conduisit les travaux di approche,tandis que l'amiral de France,Olivier de Brébant,barrait la rivière.La ville de Bordeaux n'avait aucun secours à attendre du roi d'Angleterre,aussi organisa-t-elle pour secourir les villes "fil- leules",un audacieux coup de main.Les ctanoines consentirent des sub- sides ,1 'archevêque mit sa vaisselle en gage et des taxes nouvelles frappèrent le sel,le cidre et le vin.Les Français résidant à Bor- deaux,furent concentrés dans un quartier fermé,facile à surveiller. Alors la jurade fit armer gabarres et baleinières,le maire Thomas Swynburn,le prévôt,les jurats,les plus notables bourgeois s'embar- quèrent pour ravitailler Bourg et Blaye. Pour intercepter les secours bordelais,l'escadre française vint jeter l'ancre devant Camillac.La jurade décida alors d'éliminer la flotte française ; elle fit armer les trois seuls navires de haute mer qui se trouvaient dans le port de Bordeaux:un bordelais,l'aigle,un anglais et un bayonnais.Le maire et les jurats les contraignirent à aller attaquer la flotte française.Eux-mêmes les accompagnaient sur de petits bâtiments de rivière et une flotille d'embarcations légè- res,chargées de brousailles,de poix,de menu bois et de résine. Profitant habilement des courants de jusant,les Bordelais lan- cent leurs brûlots sur l'escadre française;l'amiral tente de fuir, mais les courants rabattent ses navires devant Saint-Julien de Médoc Et les Bordelais détruisent complètement les vaisseaux français le 23 décembre 14o6;il y eut 367 prisonniers dont 2o chevaliers et les secours parvinrent de nouveau à Bourg et à Blaye. Cet exploit local fut considéré par les Bordelais comme une bel- le victoire;elle décupla leur énergie.Et le chroniqueur du Livre des Bouillons (3o) de conclure :1e duc d'Orléans contre qui Dieu combat- tait avec la pluie,le vent,la boue,fatigué d'une résistance à laquel- le l'incendie des navires français avait rendu toute sa vigueur,leva enfin le siège de Bourg et reprit avec ses troupes,le 17 janvier 14o7, la route du Nord,au grand deshonneur de sa. personne et du Royaume de France.(3l) Une intervention des habitants de Gabarret auprès des Bordelais. Au moment où le duc d'Anjou arrivait à Saint-Jean d'Angély pour attaquer Blaye et Bourg,une lettre du maire et des jurats de Gabar- ret parvenait à Bordeaux.Des troupes anglo-gasconnes qui ravageaient les terres du comte d'Armagnac ,ava.ien t enlevé dans la région Eauze- Cazaubon des tetes de bétail appartenant à des gens de Gabarret. Nos très honorables et chers seigneurs maire et jurats de Bor- deaux.Qu'il vous plaise savoir que quelques gens d'armes partis de votre cité de Bordeaux,sont allés faire une incursion,le mardi 5 oc- tobre sur la terre du comte d'Armagnac à Eauze ou en Casaubobs.Là, ils ont pris une certaine quantité de bovins dont quelques têtes ap- partenaient à des bourgeois et habitants de Gabarret qui avaient mis ces animaux en gasaille ou en compagnie avec quelques-uns de leurs gasailla.ns .Ce bétail que quelques-uns ont mis en compagnie de gasail- le, est recherché et spécialement par Guilhem de La Roqua notre "besin" et habitant de Gabarret,porteur des présentes lettres,qui a perdu * plusieurs têtes de bétail,comme il vous le dira. C'est pourquoi nos honorables et très chers seigneurs,nous vous prions aimablement de tout notre pouvoir et si c'est nécessaire,nous vous demandons,étant donné que notre bétail n'est pas bien marqué et que notre Seigneur,Monseigneur le comte de Foix n'est point en guer- re et qu'il est,comme vous le savez,votre grand ami,veuillez faire restituer à Guilhem de La, Roqua et aux autres "besins" et habitants, de Gabarret ledit bétail,de manière à ce qu'il ne faille porter plain- te à notre seigneur,Monseigneur le comte de Foix.Et Dieu,nos très honorables et chers seigneurs,vous tiendra en sa garde. Ecrit à Gabarret,le VII jour du mois d'octobre 14o6 (32). Le maire et les jurats de Gabarret ont-ils eu satisfaction ? On ne sait,mais il y a des chances pour qu'en un tel moment,les Bor- delais indemnisèrent de leurs pertes les habitants de Gabarret,de façon à ne pas compliquer la situation.

Armagnacs et Bourguignons. Le meurtre de Louis d'Orléans. Un an après l'échec de Bourg et Blaye,dans la nuit du 23 au 24 décembre 14o7tle duc Louis d'Orléans,frère du roi et lieutenant gé- néral du Royaume,était assassiné à Paris par des tueurs aux gages de Jean-sans-Peur,duc de Bourgogne.Sa viiuve ,Valentine Visconti et les fils du duc d'Orléans,pour venger la mort de leur père,firent allian- ce avec Bernard VII,comte d'Armagnac.Il était déjà attaché à la mai- son d'Orléans par son épouse Bonne,la fille du duc Jean de Berry;pour renforcer les liens qui l'unissaient à cette famille ont lui proposa pour sa fille 3onne d'Armagnac,la main de Charles,le nouveau duc d' Orléans. Ainsi Bernard VII d'Armagnac devint le chef du parti Orléanais qui regroupait la plupart des princes :1e duc de Berry,le duc de Bre- tagne,le duc de Bourbon et le sire d'Albret (19 avril 141o) (33). Seul le comte de Foix se tenait à l'écart ,parmi les grands de Gas- cogne . Menaces de guerre civile. Le parti d'Orléans appelé désormais le parti des Armagnacs,ras- sembla ses troupes pour combattre Jean-sans-Peur et ses Bourguignons (34)En septembre l4lo,Bernard VII remontant vers Paris,occupa Poi- tiers ,Angers,Chartres et arriva à Etampes.Le duc de Bourgogne ne tar- da pas à paraître à la tête d'une armée plus nombreuse que celle de ses ennemis.Toutefois il n'osa pas livrer bataille et le 2 novembre 141o,une trêve fut conclue au Château de Bicêtrertes princes retour- neraient dans leurs domaines et aucun ne reparaîtrait à la Cour sans y être mandé. Cette trêve fut de courte durée.Le duc de Bourgogne se plaignit de ce que les princes confédérés continuaient à lever des troupes et les accusa de vouloir s'introduire dans Paris.Les mouvements de trou- pes continuèrent.Pendant que les confédérés s'avançaient vers la Bourgogne,Paris se livra au parti bourguignon.A Beaumont-sur-Oise, l'armée des Armagnacs fut passée en revue,pendant que le duc d'Or- léans se rendait à Meulun auprès de la reine pour l'attacher à son parti,mais sans succès. Vers la fin de septembre 141l,les Armagnacs arrivèrent dans les plaines de Montdidier (35) où le duc de Bourgogne avait réuni ses troupes.La bataille semblait imminente mais elle n'eut pas lieu;le duc de Bourgogne fit sonner la retraite et repassa la Somme.Quant aux Armagnacs,ils se dirigèrent vers l'Ile-de-France et occupèrent Saint-Denis,sur la rive droite de la Seine,organisant le blocus de Paris , tanc3 is que Bernard d'Albret,le cousin du connétable, ravageait la Picardie. Renforcé par un contingent d'Anglais,le duc de Bourgogne vint au secours de la capitale.Le 19 octobre,il était à Pontoise et le 23 il fut accueilli triomphalement à Paris.Malgré leurs attaques,les Armagnacs furent repoussés et se dispersèrent.Le comte d'Armagnac se retira en bon ordre vers le Languedoc;le duc de Berry lui en con- fia la garde et l'investit de toute autorité.Les Bourguignons res- taient maîtres de Paris -et du gouvernement. (36).

La Seigneurie d'Estigarde. 25 mars 141o.Confirmation des privilèges de la Seigneurie d'Estigarde. * Une fois de plus les jurats de Gabarret entreprirent une action contre les habitants d' Estigarde,ce qui obligea l'abesse du Couvent Sainte-Claire de Mont-de-Marsan d'en porter sa plainte au souverain de Béarn,Karsan et Gabardan. Isabelle et Archambaud,successeurs et descendants de Gaston et de Na Matne,fondateurs dudit Couvent,adressént le 25 mars 141o au juge châtelain et aux jurats de Gabarret,des lettres patentes con- çues dans les mêmes termes et portant les mêmes défenses que celles du 2o décembre 1393 (37). LES TERRITOIRES DE LA MAISON DE BOURGOGNE

Archambaud,par la grâce de Dieu comte de Foix,vicomte de Béarn, Marsan et Gabardan,captal de Buch,vicomte de Benauges et de Castil- lon et Isabeau,par la même grâce,comtesse de Foix,vicomtesse de Bé- arn,Marsan et Gabardan,captalle de Buch,vicomtesse de Benauges et de Castillon,à tous et à chacun qui les présentes lettres verront, faisons savoir que comme long temps passé,ont été faictes et octro- yées par Monsieur Gaston et Madame Mathe sa femme,vicomte et vicom- tesse de Béarn et par Madame Constance, Madame Hargueri te, sœurs et filles des susdits Monsieur Gaston et Madame Mathe nos prédécesseurs, certaines donations,privilèges,libertés et franchises à. la maison de * et au monastère Sainte-Claire et aux sœurs et Couvent dudit monastère dudit Mont-de-Marsan et confirmées par Monsieur le comte, père de Monsieur Gaston appelé Phébus,ainsi qu'il appert en leurs lettres de ladite donation,privilèges,libertés et franchises à la maison de Beyries et au monastère Sainte-Claire et aux sœurs et Couvent dudit monastère dudit Mont-de-Marsan et confirmées par Mon- sieur le comte Gaston père de Monsieur Gaston appelé Phébus,comme dessus,confirmations que nous et notre conseil avons vues. Pour cela,sachez que nous,par égard aux couvres pies et bonnes oeuvres,voulons ensuivre la volonté des défunts,à l'humble supplica- tion de l'abesse et soeurs dudit Couvent et sœurs du Mont-de-Marsan et de notre bon gré et de notre franche et agréable volonté,de notre certaine science,avons loué,approuvé,ratifié et confirmons,louons, approuvons,tatifions et confirmons ladite teneur des présentes,tou- tes les donations,privilèges,libertés et franchises faictes à ladite maison de Beyries et au monastère Sainte-Claire et à l'abesse,sœurs et couvent du monastère du Mont-de-Marsan ainsi et par la manière que sont contenus aux lettres de nos prédécesseurs susdits,tout pro- mettant sauver,garder et défendre aux susdites donations,privilèges, libertés et franchises par nous et par nos successeurs et ne contre- faire,venir en rien à ces présentes. Ainsi voulons et mandons par ces présentes que si nulle person- ne tort y ferait et venait au contraire de la gratification,qu'il ne fut ouy ni écouté;en témoin de ce,nous avons mandé faire les présen- tes et scellées de notre sceau en pendant au Mont-de-Marsan le 17e jour de mai mil quatre cent dix.De mandement de Monseigneur le com- te et Madame la comtesse.Présent Monsieur Arnaud Dabadie (38). 3o mai 141o. Le comte et la comtesse de Foix enjoignaient aux jurats de Ga- barret de décharger de toute obligation les habitants d'Estigarde qui relèvent uniquement du bailliage de Saint-Justin et des Claris- ses de Mont-de-Marsan (39). 22 juin 141o. L'abesse et les religieuses de Sainte Claire députèrent deux prêtres accompagnés d'un notaire pour faire publication et lecture desdites lettres patentes aux jurats et habitants de Gabarret.Il en fut dressé procès-verbal par acte du 22 juin 141o dans lequel les- dits jurats et habitants assemblés, déclarent qu'ils acquiescent aux- dites lettres patentes et qu'ils en exécuteront le contenu selon leur forme et teneur. (4o)

Le Grand Schisme d'Occident. Le décime de 14o5. Le serment d'Archambaud et d'Isabelle de Foix aux Etats de Bé- arn en 1398 » comprenait 29 articles.Par l'un d'eux,ils prirent 11 en- gagement d'être fidèles au pape d'Avignon Benoît XIII,de maintenir leurs peuples dans l'obédience de ce pontife et d'interdire dans leurs domaines les bulles ou autres actes émanés des anti-papes.Le diocèse d'Auch et le comte d'Armagnac se prononcèrent aussi pour le pape d'Avignon.(4l). Benoît XIII ordonna pour l'année 14o5 un décime dont le rôle nous est parvenu.Le décime est une contribution extraordinaire des- tinée à son origine à secourir la Terre Sainte puis à subvenir aux charges de l'Eglise.Les églises du Gabardan versèrent le décime à l'exception des églises trop pauvres.Vielle-Soubiran et Estigarde ne figurent pas;ils appartenaient au diocèse d'Aire. (42) Un troisième pape. En novembre 14o8,1'archevêque d'Auch est mort et Béranger Guil- lot l'a remplacé.Dès le mois d'août 14o8,les évêques ont été convo- qués à trois conciles généraux.Le premier celui de Pise,organisé par les cardinaux,doit se réunir en mars 14o9.Le second s'ouvre dans les premiers jours de novembre 14o8 à Perpignan,à la demande de Benoît XIII,le pape d'Avignon. Grégoire XII,le pape de Rorne , convoqua le sien à Aquilée. Les évêques gascons se rendirent à Perpignan où avaient aussi été convoqués le roi de Navarre,le comte d'Armagnac et le comte de Foix.Les évêoues des autres provinces françaises ne se présentèrent pas et peu à peu les prélats et évêques gascons retournèrent chez eux.Pour ne pas se voir complètement abandonne,Benoît XIII dut con- gédier ces deux douzaines de prélats et d'abbés qui persistaient à prendre au sérieux son simulacre de concile.Il se résigna,pressé par ses derniers fidèles,à envoyer quelques représentants au concile de Pise. Là,les cardinaux et les évêques déposèrent le pape de Rome et le pape d'Avignon;à leur place ils nommèrent Alexandre V,remplacé en 1413 par Jean XXIII.La France,l'Angleterre,le Portugal,la Bohême se rallièrent à Alexandre V,mais sur les 14 sièges épiscopaux situés entre les Pyrénées et la Garonne,cinq seulement entrèrent en totali- té dans l'obédience d'Alexandre V.L'évêque de Condom s'y rallia aus- sitôt; il n'en fut pas de même de l'archevêque d'Auc[I,Béranger Guil- lot,qui encouragé par le comte d'Arrmgnac demeura fidèle au pape d' Avignon. Toutefois des seigneurs laïques et ecclésiastiques du diocèse d'Auch,intriguèrent auprès du nouveau pape et obtinrent la création d'un évêché à Mirande.Béranger Guillot,pour empêcher le démembrement de son diocèse,dut abandonner la cause du pape d'Avignon et se ral- lier au pape de Pise.A ce prix,il obtint,grâce a l'intervention de la cour de France,la révocation de la bulle qui érigeait Mirande en évêché. L'évêque de Dax, Pierre d'Anglade,se soumit à Alexandre V.I1 n' eut aucun problème avec les sujets des rois de France et d'Angleter- re,mais ceux du roi de Navarre,les archiprêtrés de Mixe et d'Ostaba- ret,restèrent dans l'obédience de Benoît XIII,le pape d'Avignon. Quant à la maison de Foix,elle restait fidèle à Benoît XIII.Le jeune fils d'Arcnambaud et d'Isabelle,Pierre de Foix,récemment entré dans l'ordre de Saint-François,s'accommodait fort bien de recevoir des rentes des deux papes.A sa pension annuelle de 5oo florins à pré- lever sur les revenus de la mense épiscopale de Dax,il en reçut une autre sur l'évêché de Lescar,le 5 mai 14o9.Le 23 octobre le pape A- lexandre renchérit en nommant.VPie'rre à l' évêché de Lescar.Le jeune franciscain accepta et ne se fit pas scrupule de recevoir les ordres mineurs et majeurs des mains des partisans du pape d'Avignon.A son tour Benoît XIII lui confia l'administration du diocèse de Lescar et lui donna son pardon.Six mois plus tard,tout en restant dans 1' obédience d'Avignon,Pi erre de Foix reçut des mains de Jean XXIII,le chapeau de cardinal.(43).

La mort d'Archambaud de Grailly. Archambaud mourut fin janvier ou début février 1412;il fut en- seveli dans le couvent des Frères Prêcheurs d'Orthez et non à Boul- bonne,la nécropole des comtes de Foix. Deux ans plus tard,en 1414,sa veuve et ses enfants crurent bon d'organiser de nouvelles obsèques e-t d'en faire une grandiose mani- festation.Ces honneurs funèbres se déroulèrent à Orthez du vendredi 5 mai au mercredi lo.Il y eut environ 600 lettres d'invita,tion.Le clergé du Marsan-Gabardan fut représenté par l'archevêque d'Auch qui offrit 2 draps d'or et 24 torches, l ' évêque d.'Aire qui dit la messe et offrit un drap d'or et 24 torches,le prieur de Mont-de-Marsan et les sœurs Clarisses de la même ville qui offrirent un drap d'or et 4 torches,1'abbé de Saint-Jean-de-la Castelle qui offrit un drap d' or et 18 torches. Si l'on ne compte que neuf membres parmi les représentants de la noblesse du Marsan-Gabarda,par contre on y dénombre 15 communau- tés ; Mont-de-Marsan offrit 16 torches,mais pour les communautés de Captieux et de Gabarret,on ne sait,par suite d'une lacune du docu- ment. L'intendance dut fournir pour la seule journée du dimanche 7 mai,25oo kg de froment,25 à 3o bœufs,loo moutons,2oo'poules,5o che- vraux,3 charges de sel,15 ooo litres de vin (25 pipes dont 5 blan- ches), cent charretées de bois plus 3 charges de charbon et même des serviettes. Ces honneurs rendus à Archambaud montrèrent à la. France comme à l'Angleterre que les seigneurs de Foix-Béarn voulaient être trai- tés en grands princes d'Occident.(44). Notes

(1) LABORDE Jean-Baptiste:Précis d'Histoire du Béarn,Pau,Lescner- Moutoué,1941,p.155-157. Dictionnaire de Biographie Française,Paris,Letouzey et Ané,1976, fasc.LXXlX,Flassard-Foncemagne,col.195-196. Revue de Pau et du Bëarn,n"5, 1977 : Les Honneurs funèbres d'Archam- baud de Foix-Béarn à Orthez en 1414 par Pierre Tucoo-Chala,p.6. (2) GOBILLOT Philippe : Notre-Dame de Verdelais,Paris,Letouzey et Ané, 1926,p.16. (3) TUCOO-CHALA Pierre:La Vicomté de Béarn et le problème de sa Sou- veraineté des origines à 162o,Pau,Librairie Parisienne,1981,p. 93-95. (4) LABORDE Jean-Baptiste :op.cit.p.l57. (5) id.p.158. (6) albergade: droit de gîte ou d'hébergement. (7) TUCOO-CHALA Pierre :Gaston Fébus et la Souveraineté de Béarn,Pau, Librairie Parisienne,1981,p.2o3 . (8) banalité : obligation pour les besiis d'utiliser,moyennant rede- vance,le moulin,le four ou autres biens du seigneur. (9) TUCOO-CHALA Pierre : op.cit.p.l97-2oo. (10) id.p.171.La journade mesurait 38 ares. (11) Le casau mesurait de lo à 12 ha. L'ostau de 7 à 8 ha. Le botoy moins de 8 ha. (12) Le sou jaque:monnaie de Jaca. (13) TUCOO-CHALA Pierre:op.cit.p.142-l44.Les premiers florins d'Ara- gon frappés à Perpignan en 1349,étaient une copie de la mon- naie florentine avec un or à 24 caratîjson titre fut réduit en 1365 à 18 carats. (14) L'arasse était une racloire qui servait à faire tomber le grain qui dépassait la mesure. (15) Archives des Pyrénées Atlantiques,E.485.Doc I. Qé.'h%

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