Dossier De Presse
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DOSSIER DE PRESSE CLAUDE PARENT L’œUVRE CONSTRUITE L’œUVRE GRAPHIQUE EXPOSITION 20 JANVIER-2 MAI 2010 Maison André Bloc, Cap d'Antibes (1959-1962) - Claude Parent, architecte © Dominique Delaunay - Graphisme : Capa © Dominique Delaunay - Graphisme architecte Cap d'Antibes (1959-1962) - Claude Parent, Bloc, Maison André DOSSIER DE PRESSE CLAUDE PARENT L’œUVRE CONSTRUITE L’œUVRE GRAPHIQUE EXPOSITION 20 JANVIER-2 MAI 2010 Contacts presse Cité Agostina Pinon Tél. 01 58 51 52 85 06 03 59 55 26 [email protected] Opus 64 Valérie Samuel & Arnaud Pain Tél. 01 40 26 77 94 [email protected] Cité de l’architecture & du patrimoine / Institut français d’architecture 1 place du Trocadéro et du 11 novembre 75116 Paris WWW.CITECHAIllOT.FR 3 Claude Parent, « paSSant CONSIDÉraBle » FranÇOIS de MAZIÈreS, PRÉSIdent de la CITÉ de L’arcHItecture & du patrIMOIne Avec l’exposition « Claude Parent, l’œuvre construite, l’œuvre graphique », La Cité de l’architec- ture & du patrimoine renoue avec les monographies d’architecte, exercice qu’elle n’avait plus pratiqué depuis les grandes expositions consacrées successivement à Christian de Portzamparc en 2007 et à Vauban ainsi qu’à l’Atelier de Montrouge en 2008. Dans le cas de Claude Parent, la monographie ne saurait toutefois être strictement « biogra- phique », tant cette figure d’architecte constitue un personnage dans le siècle. Son activité d’architecte, qui commence en 1953 pour s’arrêter il y a une dizaine d’années seule- ment, compte presque autant par sa production de bâtiments devenus des icônes architecturales – il suffit de citer la Maison Drusch à Versailles, l’église Sainte-Bernadette du Banlay à Nevers ou le Pavillon de l’Iran à la Cité universitaire internationale – que par les rencontres qui l’ont mar- qué. Des rencontres avec des personnalités aussi variées qu’André Bloc, Ionel Schein, Nicolas Schöffer, Yves Klein, Sylvia Monfort, Jean Tinguely… Chacune d’entre elles aura déterminé des pans entiers, des « périodes » pourrait-on dire, de la production d’un architecte qui aura été et demeure également un dessinateur hors pair, ainsi qu’un polémiste, caricaturiste à ses heures. Autant de facettes d’une œuvre qui aura interrogé, voire dérangé, ses contemporains. Ce qui ex- plique peut-être que la reconnaissance de Claude Parent ne vienne qu’aujourd’hui à la faveur de cette grande rétrospective que lui dédie la Cité de l’architecture & du patrimoine, qui est aussi la première. Une telle reconnaissance consacre d’abord l’influence croissante de celui qui fut d’abord un avant- gardiste quasiment « marginal » et que l’actualité a replacé au cœur des débats architecturaux du moment. Il est à ce titre éminemment symbolique que Jean Nouvel, dont la carrière a commencé dans l’agence de Claude Parent, soit le scénographe de l’exposition, après avoir dédicacé à ce dernier son projet pour la Philharmonie de Paris. 4 TOUJOURS DANS LE MOUVEMENT par FRANCIS RAMBERT « Utopiste du territoire », comme le qualifiait récemment Paul Virilio, son complice dans l’aven- ture de la « Fonction oblique », Claude Parent est l’un des héros de la modernité. L’expérimenta- tion est son champ d’investigation permanent. Reconnu aujourd’hui par les jeunes générations, Claude Parent fut longtemps oublié, marginalisé dans une utopie qui fascine encore hors de nos frontières, en Amérique comme en Asie. Portrait d’un homme résolument moderne autant que celui d’une époque contemporaine, avec ses mul- tiples séquences, la monographie consacrée à Claude Parent retrace le parcours de l’architecte et sa ligne conceptuelle, comme ses liens avec l’art, la mode, le théâtre, sans oublier son goût illimité pour l’automobile. « Renouer avec l’espace expérimental », invite Jean Nouvel qui, ayant fait ses premières armes chez Claude Parent, lui a dédié en 2007, dans une filiation assumée, son projet lauréat pour la future Philharmonie de Paris. Il y a donc plus qu’une logique à ce que l’architecte de la Fondation Cartier mette en scène la rétrospective de son mentor, qui est la première grande exposition monographique consacrée à cette figure atypique de l’architecture. Mais qui est donc ce Parent ? Membre actif du groupe Espace, cofondé par André Bloc au tout début des années 50, Claude Parent va militer pour l’intégration de l’art dans la société et dans l’architecture. Passé brièvement par l’atelier Le Corbusier, rue de Sèvres, où il travaille sur l’Unité d’habitation de Rézé, il prend très vite ses marques avec l’architecte du pavillon de l’Esprit nouveau pour ten- ter de renouveler le langage de l’architecture moderne. On lui doit notamment deux des icônes de l’architecture contemporaine : la Maison de l’Iran à la Cité universitaire de Paris et l’église Sainte-Bernadette du Banlay à Nevers. Soit une petite tour métallique suspendue, signal d’une entrée dans Paris, et un monolithe de béton, expression de la modernité d’une périphérie en devenir dans les années 60. Auteur de maisons-culte comme la Maison Drusch à Versailles (le célèbre cube renversé), ou la villa Bloc à Antibes (en fusion avec le paysage marin), Claude Parent a travaillé de manière sérielle sur deux programmes qui manient la grande échelle : les centres commerciaux (dont le bâtiment tout en rampes de béton à Sens) et les centrales nucléaires. Pour EDF, il deviendra en quelque sorte le directeur artistique du programme « Architecture du nucléaire », animera le collège des architectes impliqués dans ce plan et dessinera personnelle- ment deux « Maisons de l’atome » sur les sites de Cattenom et de Chooz. Rendre hommage à son travail, c’est rendre compte d’une vision large et transversale. Sur la ville, sur l’art, sur la vie. Claude Parent a une écriture forte, engagée, que l’on peut identifier dans ses livres, ses articles, ses tribunes comme dans ses bâtiments et ses dessins. Sans oublier son activisme dans les années 60, loin de tout parisianisme, avec les maisons de la culture, du Havre à Amiens en passant par Saint-Étienne. Il occupe alors les lieux avec des praticables, et la scène avec des débats animés. Ces scénographies qui mettent l’acteur ou le visiteur en question restent un domaine méconnu de son travail. Après 68, on lui confiera le pavillon français de la Biennale de Venise, la biennale d’art et non d’architecture. Il faut voir là le témoignage d’une transversalité reconnue. 5 6 Parallèlement à l’œuvre construite se développe l’œuvre graphique. Expressive et généreuse. Un véritable travail d’auteur. Le dessin occupe une place très impor- tante dans son riche parcours. L’exposition exploite ainsi la mine d’archives, avec force maquettes et dessins, conservées par le Frac Centre (à l’initiative de Marie-Ange Brayer et de Frédéric Migayrou) et par l’Institut français d’architecture. Sans oublier les dessins de recherche qui, encore aujourd’hui, motivent l’architecte à prendre le crayon. Que disent ces œuvres à la mine de plomb ou à l’encre de Chine ? Elles expriment la Fonction oblique autant que la ville continue, bien sûr, mais révèlent dans tous les cas une inextinguible soif de liberté de création. Aujourd’hui, il s’affaire sur le thème des « Incisions urbaines », creusant ainsi la voie de la Ville linéaire. L’exposition, qui donne les clés de cette logique spatiale, s’attachera aussi à mettre au jour les influences directes des idées de Claude Parent dans le travail d’autres architectes, dont Jean Nouvel en premier lieu, mais aussi Coop Himmelb(l)au, Zaha Hadid ou Snøhetta… de la Philhar- monie de Paris à l’Opéra d’Oslo, il aura fallu 35 ans pour accréditer la thèse de l’oblique et la voir réalisée, par d’autres, à grande échelle. Rebelle dans l’âme, l’architecte est aujourd’hui l’un de nos académiciens. Qui aurait pensé qu’il siégerait un jour sous la Coupole en habit vert ? Lui, l’auteur de L’Architecte, bouffon social ? Lui qui a toujours prôné la culture du risque et qui prenait plaisir à interpeller le public sur l’architec- ture par voie d’affiche dans les années 70 ? Oui, Claude Parent est toujours dans le mouvement. 7 Maison de l’Iran à Paris (1960 - 1968) 8 Claude PARENT ARCHItecte, DESSInateur, UTOPISte, POLÉMISte PAR FRÉDÉRIC MIGAYROU L’élaboration d’une exposition monographique rétrospective consacrée à Claude Parent est tout à la fois la mise en valeur de l’activité intense d’un architecte sur plus de cinquante années de carrière et la mise en valeur d’une intense période de création marquée par de multiples rup- tures et rebondissements, mais c’est aussi la traversée des moments qui ont animé l’histoire culturelle, sociale et, bien sûr, les mutations du milieu architectural français et international. Claude Parent est avant tout un acteur culturel, un personnage « agissant », pour qui l’architec- ture est le principe effectif d’une transformation et d’une évolution sociale. Claude Parent est architecte, mais il est aussi un remarquable dessinateur, un utopiste, un polémiste qui s’exprime au travers d’innombrables textes et qui s’est toujours engagé tel un tribun pour défendre et faire partager ses idées. Parce qu’il poursuit la ligne de front d’une recherche esthétique dynamique et toujours réactua- lisée, parce qu’il prend les risques nécessaires pour anticiper l’adéquation de l’architecture aux besoins de son époque, Claude Parent s’impose comme le révélateur permanent des ruptures et des rebonds d’une histoire de l’architecture qu’il a accompagnée. Engagé dans un courant spatialiste à forte résonance européenne, sa collaboration avec André Bloc et le groupe Espace le mène à s’associer à de nombreux artistes comme Michel Carrade, Yves Klein, Gérard Mannoni, Nicolas Schöffer, le poussant à initier une approche plastique et critique d’une architecture très expérimentale.