YERVILLE À Travers Les Âges
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YERVILLE A TRAVERS LES AGES Il a été tiré de cet ouvrage : 15 exemplaires sur Pur Fil des Papeteries du Marais et de Sainte-Marie numérotés de 1 a i5, et 3oo exemplaires sur Spécial lisse des Papeteries Téka. N Il ............................ --- E R R ATA Page 143. — Note 54, ligne 5 : lire « frère » au lieu de père. Page 173. — Lignes 6 et 13 : lire « Chapelle-sur-Dun » au lieu de F ontaine-sur-Dun. Page 306. — Note 54, lre ligne : lire « S. I. G. » au lieu de T. I. G. Page 343. — Ajouter après la ligne 21 : et prescrit les « roole et assiette de la taille de la paroisse de Thibermesnil. Page 353. — Ligne 24 : « s'explique » au lieu de s'applique. Page 375. — Note 2, ligne 2 : lire « 1 748 » au lieu de 1 784. Page 387. — Ligne 2 5 : lire « Lubin » au lieu de Aubin. Page 459. — Ligne 12 : lire « Mallet » au lieu de Malot. Page 469. — Note 1 1 : lire Le Roy sans guillemets. Page 502. — Note 41, ligne 4 : remplacer la dernière ligne par « voulu trouver un nom pour rimer avec femelle ». VIRGINI DEIPARAE IIIJiR VILLENSIUM PATRONAE AUCTOR D. D. D. DU MÊME AUTEUR PIE XI ET LES MISSIONS, dans ANNUAIRE MISSIONNAIRE, Paris, Desclées, 1931. POUR, SERVIR A L'HISTOIRE DES DOYENS RURAUX DES ORIGINES AU XIII" SIÈCLE, dans REVUE CATHOLIQUE DE NORMANDIE, Mai, 1932. UN CONCORDAT ENTRE LES CURÉS DE LIMÉSY AU XVIII" SIÈCLE, dans REVUE CATHOLIQUE DE NORMANDIE, Septembre 1933. A L'OCCASION D'UN SEPTIÈME CENTENAIRE : QUELQUES TEXTES NORMANDS DES DÉCRÉTALES DE GRÉGOIRE IX, Rouen, Lestringant, et Paris, Sirey, 1934. ESSAI SUR L'ÉVOLUTION DU DÉCANAT RURAL EN ANGLETERRE, d'après les conciles des XII", XIIIe et XIVe siècles, Paris, Sirey, 1935. A PROPOS DE L'ENCYCLIQUE « AD SACERDOTII CATHOLICI FASTIGIUM » : GRATIEN ET LA FORMATION SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE DES CLERCS, dans REVUE APOLOGÉTIQUE, Juin 1936. DE SPONSALIBUS IN PRIM^EVA ECCLESIA ET DE JURAMENTO ANNEXO MIEDII-AEVI TEMPORE, dans APOLLINARIS, N° 2, 1936. L'ARCHEVÊQUE EUDES RIGAUD ET LA VIE DE L'EGLISE AU XIII' SIÈCLE, Paris, Sirey, 1938. Ouvrage couronné par l'Académie Française. LES EFFETS JURIDIQUES DES FIANÇAILLES, dans REVUE DE L'UNIVERSITÉ D'OTTAWA, N° 2, 1938. BALKANS D'HIER ET D'AUJOURD'HUI, Paris, Sirey, 1939. LES PRINCIPES SOCIAUX DU DROIT CANONIQUE CONTEMPORAIN, Paris, Sirey, 1939. L'EGLISE DE NORMANDIE SOUS GUILLAUME LE CONQUÉRANT, dans TRAVAUX DE LA SEMAINE DE DROIT NORMAND, tenue à Guernesey en 1938, Caen, Jouen, 1939. LE DROIT CANONIQUE, dans APOTRES D'AUJOURD'HUI, III' SÉRIE, Paris, 1943. NOTES HISTORIQUES ET GÉNÉALOGIQUES, Paris, 1948. HISTOIRE SOMMAIRE DE L'ENSEIGNEMENT DU DROIT CANONIQUE EN FRANCE AU XIXE SIÈCLE ET DE LA FACULTÉ DE DROIT CANONIQUE DE PARIS, dans ACTES DU CONGRÈS DE DROIT CANONIQUE, Paris, Letouzey et Ané, 1950. LA VIE ASCÉTIQUE A ROUEN AU TEMPS DE SAINT VICTRICE, dans MÉLANGES Jules Lebreton, Paris, RECHERCHES DE SCIENCES RELIGIEUSES, 1952. HISTOIRE DE L'EMPIRE NORMAND ET DE SA CIVILISATION, Paris, Payot, 1952. L'ECOLE DES LÉGISLATIONS RELIGIEUSES, dans ANNUAIRE DE L'ECOLE DES LÉGISLATIONS RELIGIEUSES, TOME 1 (1950-1951), Paris, Letouzey et Ané, 1953. LE POUVOIR SOCIAL DANS L'EGLISE CATHOLIQUE, dans ANNUAIRE DE L'ECOLE DES LÉGISLATIONS RELIGIEUSES, TOME 1 (1950-1951), Paris, Letouzey et Ané, 1953. Pierre ANDRIEU- GUITR AN COURT DOYEN DE LA FACULTÉ DE DROIT CANONIQUE DE PARIS YERVILLE à travers les âges TOME PREMIER Des origines à la fin cl xvnr siècle IMPRIMERIE BRETTEVILLE FRÈRES Rue de la République YVETOT i 9 5 3 INTRODUCTION Il n'est personne, de nos jours, qui n'apprécie l'importance des études d'histoire locale, quelque modestes qu'elles puissent être. S'il est vrai, en effet, qu'il se trouve des hommes susceptibles de s'imposer à un pays et à un siècle, il n'est pas moins incontestable que ces génies, bons ou mauvais, sont dépendants de leur époque, qu'ils en saisissent les aspirations et les besoins, qu'ils expriment, en un mot, un sentiment général plus ou moins conscient, déterminant de facteurs psychologiques particuliers. Et que pourraient-ils, sinon au faîte de leur puissance, du moins en ses commencements et en son déclin, sans la participation à leur tâche, des habitants, non seulement de la ville capitale de l'Etat, mais encore des autres cités et des villages ? On ne comprendrait pas davantage les réactions d'une nation, si l'on faisait abstraction des multiples données religieuses, politiques, économiques et sociales dont la grande histoire ne présente en définitive qu'un résumé plus ou moins habile. L'historien local ne donne point le plan de l'édifice qui se construit, mais, sans les matériaux qu'il apporte, le maître de l'œuvre manquerait des ressources indispensables à la réalisation de ses projets. Voilà déjà longtemps,. d'ailleurs, que, dans nos provinces, on s'est mis au travail et que les archives du pays de Caux ont commencé à être inventoriées et analysées. Après la description de Dom Toussaint Duplessis, le savant abbé Cochet a composé ses célèbres ouvrages d'archéologie et d'histoire et l'ont suivi, à quelques années de distance, les abbés Bl1nel et Tougard. Dans la région d'Yerville, Bourel, Beaucousin, Quesnay et Andrieu ont écrit sur Limésy, Yvetot, Pavilly et Caudebec. De nos jours, l'abbé Valin a édité une monographie concernant Croixmarc tandis que M. l'abbé Maurice continue ses recherches crudités sur Fresquiennes et le clergé rouennais et que M. Mensire publie ses chroniques féodales et nobiliares cauchoises dans le Courrier Cauchois. Le canton d'Yerville a été lui aussi, dans son ensemble ou plusieurs de ses communes, l'objet de patientes enquêtes. Duchemin a fait imprimer une histoire générale du canton pendant la Révolution ; Le Saussay et Ifugleville ont eu leurs annalistes ; Georges Dubosc, plusieurs fois, a consacré des articles, parus dans le Journal de Rouen, à Etoutteville, signalant, dans d'autres colonnes de ce quotidien aujourd'hui disparu, l'activité industrielle de la région au XVIII" et au XIX0 siècles ; de Beaurepaire s'est intéressé à l'abbaye d'Ouville ; le docteur Cerné aux Bigot de Thibermesnil, pendant que l' Abeille Cauchoise, ancêtre débonnaire de notre presse yvetotaise, ouvrait largement ses feuilles à des érudits curieux des fastes d'autrefois. Yerville, cependant, n'a jusqu'ici tenté aucune plume. Ce n'est pas que personne n'ilit songé à en écrire la chronique ou à en préparer les éléments. Au XVIIP siècle finissant, l'un de ses curés, Messire Le Bret, compose, non seulement une œuvre généalogique remarquable concernant les familles yervillaises, mais dresse encore une liste de ses prédécesseurs et des seigneurs du lieu. Au XIXe siècle en ses débuts, Maître Ilalley, premier notaire d'Yerville et le premier de ses maires qui ait songé à en organiser, sur des bases solides, la vie municipale, prend copie de plusieurs papiers ayant appartenu à M. Le Bret, de sermons du règne de Louis XV ou de Louis XVI, parfait les listes du dernier bénéficier d'ancien régime, transcrit des légendes et des traditions, consigne des chansons de l'époque révolutionnaire si proche de lui et prend même des croquis. Attentif comme lui aux souvenirs rapportés de génération en génération. Maître Pierre Lelong, l'un de ses successeurs, établit, au milieu du siècle, un fort intéressant dossier. Il s'y trouve, à côté de renseignements d'ordre économique, cles notes concernant les découvertes archéologiques de son temps, des inventaires, des projets de procès-verbaux de séances du Conseil municipal, des plans, une correspondance variée enfin qui permettent de compléter de'manière singulière les pièces d'archives municipales et paroissiales et qui, parfois même, suppléent il leur silence. A la fin du XIXe siècle et au début du suivant, M. Fiquet donne la biographie de M. Le Bret et M. Hébert s'intéresse à Thibermesnil. Dans le premier quart du XX" siècle, M. l'abbé Briant consigne légendes et traditions encore non recueillies, à l'exemple de Maîtres Ilalîey et Lelong ; il étudie également la topographie communale, écrit dans un bulletin paroissial des chroniques d'histoire et, pendant la première guerre mondiale, tient un journal dans lequel sont consignés les faits les plus marquants survenus de 1914 à 1919. Dans' le même temps, Maître Georges Andrieu s'intéresse au passé des bâtiments communaux et forme d'importants dossiers relatifs à la municipalité, aux élections cantonales, législatives et sénatoriales, il la société de secours mutuels d'Yerville et du canton, qu'il a créée, et au patronage fondé par M. l'abbé Pierre, prédécesseur de M. l'abbé Briant. Nous avons pensé, depuis longtemps, qu'il fallait se mettre enfin à une œuvre d'ensemble. Héritier des dossiers de Maîtres Halley et Lelong, de M. l'abbé Briant et de Maître Andrieu, notre père, nous les avons classés, annotés et analysés, heureusement avant 1940, époque à laquelte, par suite de l'occupation de notre maison par les troupes allemandes, beaucoup de pièces se sont trouvées perdues. Nous avons demandé en même temps aux archives et aux imprimés de compléter notre documentation. Partout nous avons été accueilli avec une telle bonne grâce que ce nous est un devoir facile et agréable à accomplir de remercier ceux qui nous ont ouvert si largement les placards où reposent tant de pièces précieuses. Notre gratitude va d'abord aux Directeurs des Recherches des Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale et du Ministère de la Guerre de Paris ; à M. Blanchet, archiviste de la Seine-Inférieure, qui a bien voulu, en outre, nous aider à corriger les épreuves de l'ouvrage que nous présentons aujourd'hui ; à MM. Dussauls et Julien, maires d'Yerville, et à leurs dévoués secrétaires de mairie, MM.