Rétrospective Giacometti, Musée D'art Moderne De La Ville De Paris, 11

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Rétrospective Giacometti, Musée D'art Moderne De La Ville De Paris, 11 ee,ee"- de mémoire ce qu'il a ressenti devant Genet, montent et descendent comme le modèle. Naissent ainsi ces sculptu- ceux d'un jardinier qui taille ou greffe res plates, plaques à peine marquées un rosier grimpant»: Il refait et défait, de deux creux, telle e Tête qui re- il déchire et recommence. «L'enfer est garde» (juin 1928), la première oeuvre là, lance-t-il un jour à Lord, qui tient qu'il présente à un marchand. André la pose. C'est tout ton visage. » Masson remarque cette représenta- tion singulière. Il fait part de son Giacometti travaille la nuit à la enthousiasme au groupe de la rue lueur d'une lampe électrique et ne se Blomet, alors dominé par les figures couche qu'à l'aube. A son réveil, au de Bataille et Michel Leiris, qui milieu de l'après-midi, il aime aller deviendront les amis de Giacometti. retrouver ses amis au café-tabac de la rue Didot. Le soir, il dîne souvent à la Au début des années 30, un autre Coupole, toujours à la même table. Il personnage surgit dans son univers : adore parler, discuter. « Je donnerai c'est André Breton. L'auteur de mon oeuvre pour une conversation », Nadja » a vu dans une exposition la - disait-il. Curieusement, certaines de « Boule suspendue », une sculpture ses toiles ne sont pas signées. Ce sont réalisée en 1930. Giacometti, sans des ébauches abandonnées où se lit la doute sensible aux louanges de Bre- terreur que l'artiste a ressentie devant ton, adhère alors au groupe surréa- la figure à peindre. Les lignes s'entre- liste. Pendant plusieurs années, il croisent en tous sens, à tel point donne libre cours à cette fascination saturées de matière qu'on les croirait pour l'horreur et la cruauté qu'il a arrachées à la trame même du visible. toujours éprouvée dès l'enfance, se Des effacements successifs creusent complaisant à des rêveries sadiques, une sorte d'aura grise autour des aimant imaginer, en face d'amis ou de silhouettes. Parfois, rageur, il détruit rencontres de hasard, comment il ses sculptures. « De temps en temps, pourrait les tuer. Déjà, en 1928, écrit Sartre, ses amis parviennent à « Homme et femme » semblait repré- sauver du massacre une tête une senter un meurtre sexuel: l'homme se «Mère derarriste », par Giacometti, I93Z Huile sur toile jeune femme, un adolescent. II laisse courbe comme pour donner plus de faire et se remet à la tâche. » Jusqu'à sa force à la longue lame dont il frappe la disparition en 1966, Giacometti sera femme. Dans la e Cage » (1931) les êtres se Après sa rupture avec Breton, Giacometti hanté par un sentiment d'échec. Ses chefs-d'oeu- déchirent. C'est encore la « Femme à la gorge s'acharne en vain face au modèle. Ses figures vre ne sont à ses yeux que des brouillons, l'es- tranchée » (1932) ou l'impression insupportable, deviennent pointues, de plus en plus réduites quisse de ce qu'il veut parvenir à saisir Au jour de grinçante que donne «Pointe à l'oeil » (1931) : une « Elles n'étaient ressemblantes que petites, et sa mort, alors que Diego lui tient les mains, longue, très longue pointe effilée est près de pourtant leurs dimensions me révoltaient, et Giacometti ne cesse de parcourir les traits de ce percer l'oeil d'une minuscule tête-crâne qui sem- inlassablement je recommençais pour aboutir frère aimé, comme s'il continuait encore à le ble égarée là, tel l'insolite survivant d'un monde après quelques mois au même point. [...d Elles dessiner. Avait-il encore la force de rêver'? disparu. En 1934, il dresse avec l'« Objet invisible » devenaient si minuscules que souvent avec un Peut-être songeait-il à cette soirée où, rue d'Alé- une figure mystérieuse: une femme-idole dont les dernier coup de pouce elles disparaissaient dans la sia, devant les feuilles des acacias qui palpitaient pieds sont entravés pour empêcher sa marche. Ses poussière. » De Genève où il se trouvait en 1942, au soleil, il avait murmuré : « C'est beau. Il mains à demi tendues paraissent se refermer avec - on raconte qu'il rapporta ainsi des figurines qui faudrait qu'on soit un arbre. » précaution et respect sur un objet absent. Dans tenaient dans une boîte d'allumettes. FRANCE HUSER « l'Amour fou», Breton salue là «le désir d'aimé et En 1946, ses sculptures reprennent des dimen- Rétrospective Giacometti, musée d'Art moderne d'être aimé [...] en quête de son véritable objet et sions plus conformes mais toujours aussi périlleu- de la Ville de Paris, 11, avenue du Président- dans sa douloureuse ignorance». ses. Elles s'effilent, et Francis Ponge évoquera Wilson, du 30 novembre 1991 au 15 mars 1992. Il n'empêche. Giacometti veut retourner à la ainsi « le pathétique de l'exténuation à l'extrême nature, au modèle. André Breton s'indigne : « On de l'individu réduit à un fil ». « L'Homme qui sait ce que c'est qu'une tête ! » C'est la rupture. marche » (1947) a cette démarche un peu penchée Solitaire face à son oeuvre, Giacometti n'apprécie en avant qui caractérisait Giacometti depuis qu'il « Giacometti, biographie d'une œuvre », par ni les courants ni les chapelles. « Il n'est pas besoin avait été renversé par une voiture. Hiératique, il Yves Bonnefoy, Flammarion, 600 ill., 576 p., de regarder longtemps le visage antédiluvien de semble tendu dans l'effort, comme s'il devait 980 F. Un ouvrage indispensable superbe- Giacometti pour deviner son orgueil et sa volonté lutter à chaque pas contre d'« incommensurables ment illustré. Ami de l'artiste, Bonnefoy' de se situer au commencement du monde», écrira gouffres de vide ». Il paraît né d'une angoisse retrouve, en véritable poète, l'inspiration Sartre dans un article des « Temps modernes » primitive, ancestrale. même de chaque création. publié en 1948. Un monde qui s'incarne tout Giacometti passe indifféremment de la pein- Paraissent aussi : entier dans l'atelier de Giacometti, au 46 de la rue ture à la sculpture. « D'ailleurs les deux, dit-il, « Albert) Giacometti, écrits », présentés par Hippolyte-Maindron à Paris. Giacometti s'y est c'est du dessin, et le dessin m'a aidé à voir. » James Michel Leiris et Jacques Dupin, éditions installé en 1927. L'atelier était une simple pièce, Lord raconte comment il abandonne un instant Hermann, 304 p., 140 F. sans plancher, sombre, difficile à chauffer, au son portrait pour reprendre une pincée de terre et Alberto Giacometti, la ressemblance impos- rez-de-chaussée d'une cour exiguë. Aussi l'ajouter à ce buste de Diego éternellement retra- sible » texte de Giorgi() Soavi et photos de décide-t-il de ne séjourner dans ce « trou » que vaillé, que ce soit pour un » Diego au chandail » ou Peter Knapp, éditions André Sauret/Michèle quelques mois, ne dénichant pour tout mobilier un « Diego au manteau ». Dans son atelier Trinckvel, 200 ill., 750 F. • qu'une chaise trouvée dans la rue et un poêle. En minuscule envahi de vieux journaux, de sculptu- « Alberto Giacometti, traces d'une amitié », fait, il y restera trente-cinq ans, jusqu'à sa mort. res abandonnées, de tableaux inachevés ou ina- par Ernst Scheidegger, Maeght éditeur, Même quand le succès et l'argent vinrent (l'un de chevables, de plâtres brisés et de• poussière, il 186 p., 280 F. ses modèles, James Lord, racontera qu'au milieu revient sans cesse aux mêmes modèles, son frère « Alberto Giacometti, portrait de Jean Ge- des années 60 Giacometti dissimulait des liasses Diego et sa femme Annette. Dans ses dessins, des net », par Thierry Dufrene, éditions Adam de millions de francs sous son lit, ne sachant qu'en coups de gomme sculptent du vide — ce qu'il Biro, 60 p., 95 F. faire), il ne le quitta pas. Cet antre vit défiler une appelait « de l'air qui ne s'accroche à rien ». Le Alberto Giacometti, un portrait par Giaco- procession d'amis, entre autres Sartre, Beckett, papier est souvent troué, déchiré par la plume et metti », par James Lord, Gallimard, 210 p., Ponge, Char, Dupin, Du Bouchet. le crayon. Sur la glaise d'une statue « ses doigts, dit 150F. 146 /LE NOUVEL OBSERVATEUR /ARTS SPECTACLES.
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