Lexique :

- se succéder: venir l'un après l'autre – "Le jour et la nuit se succèdent."

- une innovation: chose nouvelle – "Les Durand ont renouvelé leur boutique. Mardi prochain il y aura une petite fête à l'occasion de cette innovation."

- chauffer les esprits: agiter la passion – "Le chef a réussi à chauffer les esprits des travailleurs qui ont tout de suite décidé d'arrêter le travail."

- viable, viable: qui est organisé de façon à pouvoir durer – "Depuis quelques années cette entreprise connaît beaucoup de difficultés. On pense qu'elle ne sera bientôt plus viable."

Les mots en italique sont à comprendre par le contexte ou un mot connu .

L' fête ses 50 ans

L'Olympia fête son cinquantenaire . La salle de ouverte le 5 février 1954 sur un concert de Gilbert Bécaud va célébrer son anniversaire tout au long de l'année 2004.

L'Olympia souffle ses 50 bougies. Tout au long de l'année 2004 des spectacles exceptionnels seront programmés. Mais le plus grand spectacle aura lieu le 26 avril 2004. Le directeur de la salle, Arnaud Delbarre, promet de grandes surprises mais pour le moment la liste des invités est tenue secrète.

5 février 1954. Ce jour-là il fait très froid. Le tout se presse au 28, boulevard des Capucines pour découvrir la première "affiche" préparée par Bruno Coquatrix. Car à l'époque, ainsi que le veut le music-hall, un même spectacle comprend à la fois des attractions, des chanteurs débutants, des vedettes confirmées et des dieux de la scène. Ce soir-là, c'est le début d'un certain… Gilbert Bécaud. Un an plus tard, devenu "Monsieur 100 000 volts", il fera un énorme triomphe provoquant les premières scènes d' hystérie collective dans la salle de l'Olympia.

Le music-hall "à la française", tel que l'imaginait Bruno Coquatrix, est né le jour où cet homme de talent est devenu directeur de la fameuse salle parisienne. Dans ce "temple" de 2 500 places toute une série d' idoles de la scène vont se succéder : Claude François, Michel Sardou, , Eddy Mitchell, ou plus récemment Vanessa Paradis, Florent Pagny, mais aussi des acrobates ou des humoristes comme Fernand Raynaud.

Car c'est ça, la formule du succès immédiat de l'Olympia: cultiver le mélange des genres, faire de l'Olympia un endroit où tradition et innovation se partageront la scène. À cette époque on osait prendre des risques: quand en 1955, le jazz arrive à Paris, c'est à l'Olympia qu'on le joue. Se produiront sur scène: Louis Armstrong, Sidney Bechet, Ella Fitzgerald ou Billie Hollyday.

Et c'est encore à l'Olympia que naît la "world music": en 1967 Oum Kalsoum y donne le plus long concert de l'histoire de la salle (cinq heures). Plus tard, des musiciens africains dirigés par le seigneur Rochereau gagneront le cœur d'un public enthousiaste. En 1972, Alan Stivell donnera un concert de musique celtique, ouvrant la voie à Tri Yann, Glenmor ou Dan Ar Braz.

La légende veut que la salle "rouge sang" ait bien souvent chauffé les esprits de la jeunesse. Bruno Coquatrix, lui n'a jamais craint la casse . Et pourtant, la salle en a connu: fauteuils arrachés, vitres brisées, portraits de vedettes déchirés… Les responsables de la casse se nomment Gilbert Bécaud, Lionel Hampton, les Rolling Stones, Fats Domino ou Little Richard. Lors d'un concert de James Brown trois rangs de fauteuils rouges ont été "enlevés" d'un seul coup.

Autre tradition de l'Olympia, celle des découvertes artistiques. Paul Anka, Francis Cabrel ou Alain Souchon y ont fait leurs premiers pas sur scène. Et ces jeunes débutants ont parfois effacé la vraie vedette de ce soir. Ainsi, Philippe Clay, au sommet de sa gloire, a été effacé par un jeune vibraphoniste nommé Lionel Hampton une première fois, puis une seconde fois par un jeune chanteur belge, . À cette époque aussi, l'Olympia manquait souvent d'argent pour pouvoir programmer des vedettes mondiales. Alors Bruno Coquatrix faisait appel à des artistes français, tels Gilbert Bécaud, ou Johnny Hallyday, pour remplir les caisses de son théâtre. Quant à Édith Piaf, on peut dire qu'en 1959 elle a "sauvé" l'Olympia. Pendant douze semaines elle a tenu l'affiche, ce qui a permis d'éviter une faillite annoncée.

Car il y a concurrence . Dans une autre grande salle de Paris – le – se produisent également des artistes de tous horizons. Mais l'Olympia tient bon. Léo Ferré, malgré de violentes disputes avec Coquatrix, y créera "Avec le temps", une de ses plus belles chansons. Quant à , il restera trois mois à l'affiche en 1981.

Fin des années 1990 les choses auraient pu mal tourner. La société qui était propriétaire de la salle avait décidé de démolir la salle et de créer un "micro-Olympia". Mais le public et… la politique s'y sont opposés. Jack Lang, alors ministre de la culture, interdit finalement la démolition de l'établissement et donne le feu vert au renouvellement de la salle. Le 13 novembre 1997 la salle est rouverte avec à l'affiche… Gilbert Bécaud, encore et toujours lui, devant un grand nombre de personnes célèbres aussi bien du monde artistique que politique. Quatre ans plus tard cependant, la salle, dont le schéma économique n'est plus viable , sera vendue par la famille Coquatrix à Vivendi Universal.

L'année 2004, année du cinquantenaire donc, promet "des moments forts", selon Arnaud Delbarre, le directeur actuel de la salle. Sont attendus (entre autres): Juliette Gréco et fin février. En mars on pourra assister à un concert exceptionnel avec Diana Ross. En mai, ce sera au tour de Lynda Lemay. En juin, un "best of" des attractions qui ont fait le succès de l'Olympia sera présenté au public, alors que les Rebeats recréeront l'univers des Beatles d'il y a 40 ans. Toujours en juin, plusieurs groupes de rock français donneront un concert. En été on pourra applaudir Patti Smith, UB 40 et Al Jarreau. Et l'année s'achèvera par un classique, Michel Sardou, prévu à l'affiche durant cinq semaines.

Source: NouvelObs.com

Questions

1. À quelle occasion y aura-t-il un grand spectacle à l'Olympia le 26 avril 2004? 2. À quelle adresse se trouve le théâtre de l'Olympia à Paris? 3. Qui a été le grand patron de l'Olympia depuis 1954? 4. Comment les spectacles étaient-ils organisés au début des années 1950? 5. Quelle est "la formule du succès" de Bruno Coquatrix? 6. Bruno Coquatrix osait prendre des risques. Quel "risque" a-t-il pris en 1955? Quels noms étaient à l'affiche à cette époque? 7. Plusieurs fois, il y a eu des dégâts dans la salle de l'Olympia. Comment l'expliquer? 8. Parfois la vedette du soir était effacée par un jeune artiste débutant. D'après le texte, qu'est-il arrivé à Philippe Clay? 9. L'Olympia a souvent connu des fins de mois difficiles. Comment Bruno Coquatrix faisait-il pour les surmonter? 10. Comment s'appelle cette autre grande salle parisienne qui, elle aussi, accueille des vedettes internationales? 11. Vers la fin des années 1990 les choses vont très mal pour l'Olympia. Que se passe-t-il? Comment la salle a-t-elle pu être sauvée cette fois-ci? 12. En 2001 l'Olympia est vendu. Pour quelle raison? Qui l'a racheté? 13. Comment se présente (en grandes lignes) l'affiche des concerts pour l'année 2004?