JSK VELUD SUCCÈDE À DUMAS Lire en page 12 l’article de Kamel Boudjadi Le Quotidien
Mercredi 12 juin 2019 - N°5689 - Prix : Algérie 20 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI
OUYAHIA ET ZALÈNE AUJOURD’HUI DEVANT LA COUR SUPRÊME, EN TANT QU’ACCUSÉS DANS LES GRIFFES DE LA
JUSTICELire en page 3 l’article de Ali Amzal Un scénario qui pourrait, s’il venait à se réaliser, satisfaire, l’une des revendications essentielles du Hirak, à savoir « yethasbou gaâ ».
CARNAGE ETHNIQUE LES ÉTUDIANTS PLUS QUE JAMAIS DÉTERMINÉS CONFÉRENCE DE L’OPPOSITION RENDEZ- VOUS 100 La 16ème démonstration POUR LE 29 JUIN Lire nos Cette réunion n’a pas été sanctionné MORTS Infatigables, ils sont les articles par un communiqué commun. héros de la République. en pages Lire en page 4 l’article Hier encore, nos 6 et 7 de Mohamed Boufatah étudiants sont AU MALI revenus FIN DES ÉPREUVES DU BEM HIER à la charge... Dimanche dernier, les atrocités ont culminé avec CAP SUR l’attaque d’un village dogon Sobame Ba, dans la zone de Bandiagara, à L’EXAMEN DU BAC l’ouest de Mopti. Le mouvement populaire n’aura pas été sans conséquences sur la psychologie de ces derniers. Lire en page 17 l’article de Chaabane Bensaci Lire en page 24 l’article de Massiva Zehraoui 2 L’actualité MERCREDI 12 JUIN 2019
DES MINISTRES, DES WALIS, UN EX-PREMIER MINISTRE IMPLIQUÉS DANS L’AFFAIRE TAHKOUT L’EMPIRE S’EFFONDRE Dix-neuf personnes ont été placées en détention provisoire. 7 autres, sous contrôle judiciaire et 19 relaxées.
! ALI AMZAL sés à la contestation populaire, rejoignent un à un, la prison d’El Harrach. Et pour cause, la e bureau du procureur notoriété malsaine acquise par de la République ne dés- ces derniers durant les années L emplit plus, dernières, ont fini par creuser 56 personnes ont été audition- le fossé qui était plus que pro- nés depuis dimanche dernier. fond, entre une minorité privi- L’affaire Tahkout a éclaboussé légiée du système, et une majo- plusieurs hauts responsables et rité populaire, qui n’avait prati- cadres de l’Etat. quement et par le truchement, Le communiqué du tribunal de la corruption de la bureau- de Sidi M’hamed, rendu public cratie et de la «Hogra», accès hier, fait savoir que «le juge qu’à quelques droits. d’instruction près le tribunal de Pour les observateurs, qui Sidi M’hamed (cour d’Alger) a n’ont pas manqué de relever, ordonné le placement de 19 per- sonnes en détention provisoire dans cette effervescence, dans l’affaire de Mahieddine quelques voix se sont élevées Tahkout dans laquelle 45 per- pour qualifier ces actions de sonnes sont impliquées, a indi- justice de diversion qui servi- qué un communiqué rendu rait à nourrir une guerre des public, hier, par le procureur de clans et à apaiser la contesta- la République près ledit tribu- tion populaire. Mais cela serait nal». sans compter sur l’éveil, la Dans sa chute, Tahkout maturité, et la clairvoyance du Mahieddine, en plus de son fils Hirak qui, justement puise son Le tribunal énergie, sa sève et sa force, et deux de ses frères, a entraîné de Sidi dans cette injustice et cette avec lui, sous l’effet de l’accusa- M’hamed tion pénale trois salariés d’en- impunité qui ont marqué l’évo- treprise appartenant à lution et l’essor, desdits hom- Tahkout, Six personnes mora- ministres, un ministre en exer- tre 19 suspects en liberté, a pouvoir volontaire à l’effet d’ac- mes d’affaires qui ont fait et les ont été également accusées. cice, cinq anciens walis et deux ajouté la même source. Ils sont corder d’indus privilèges», pré- refait le système à leur guise. Il s’agit d’entreprises en lien walis en exercice, ont été trans- poursuivis pour «blanchiment cise le communiqué. Les pratiques sournoises du avec les activités du principal mis au procureur général près d’argent, transfert de biens En somme, depuis le 2 avril ; pouvoir, n’ont plus de secret suspect, précise le communi- la cour d’Alger, tandis que le obtenus par des faits de corrup- date à laquelle l’ex-président pour les Algériens et pour le qué. juge d’instruction a décidé de tion à l’effet d’en dissimuler la Bouteflika avait démissionné, Hirak, ce n’est pas avec cette Par ailleurs, dans cette placer 19 suspects en détention source illicite dans le cadre sous la ténacité et la détermina- facilité, que l’on pourra le rou- affaire, les dossiers d’un ancien provisoire, sept individus sous d’un groupe criminel, dilapida- tion du Hirak, les hommes d’af- ler dans la farine. Premier ministre, deux anciens contrôle judiciaire et de remet- tion de deniers publics, abus de faires qui étaient le plus expo- A.A. CONSULTATIONS POUR UNE SORTIE DE CRISE Le FFS rencontre les dirigeants du RCD ne délégation du FFS conduite même que le parti a également consulté par le premier secrétaire du des experts en économie dont Smail U parti, Hakim Belahcel, a été Lalmas et Fares Mesdour, ainsi que des reçue hier, au siège national du RCD par représentants de la Coordination des Mohcine Belabbas. Cette rencontre syndicats autonomes composée de entre les deux partis est l’une des rares 13 syndicats et une délégation du depuis l’ouverture démocratique du Collectif de la société civile. Autres per- pays en 1989. On se rappelle des ren- sonnalités consultées par le FFS, les contres à chaque fois avortées entre feu professeurs d’université Khaled Dhina, Hocine Ait Ahmed et le docteur Said Zoubir Arous, Lalaoui Leboukhi et Sadi. Bien que la conjoncture politique Mohand Arezki Ferad. Même si ces ren- et sécuritaire du pays au milieu des contres étaient programmées depuis années 1990 ait imposé une rencontre plusieurs semaines, il n’ en demeure pas entre les partis, Ait Ahmed et Sadi ne se moins qu’elles interviennent quelques sont jamais rencontrés. Pour le FFS, jours après l’appel au dialogue lancé par cette rencontre s’inscrit dans le cadre le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah. des consultations que le parti a prévues Cette série de consultations program- en vue de trouver une issue à la crise mées depuis plusieurs semaines par le politique que traverse le pays. Le plus FFS coïncide par ailleurs, avec l’appel vieux parti d’opposition a affirmé avoir au dialogue lancé il y a quelques jours exposé son initiative politique de sortie par le chef de l’Etat Abdelkader de crise. Une initiative, rappelons-le, qui Bensalah. Comme la majorité des partis consiste en la nécessité d’aller vers une d’opposition, le FFS a rejeté cet appel conférence nationale de concertation justifiant son refus par « l’absence de afin de rapprocher les idées et d’aboutir toute volonté politique concrète pour un à un pacte politique public transparent règlement de la crise». Pour le parti de et consensuel. feu Ait Ahmed, il y a des préalables au Mohcine Belabbas Hakim Belahcel La direction du FFS affirme que la dialogue devant se traduire « par des rencontre avec les responsables du RCD mesures de détente et d’apaisement telles tat-major de l’armée qui, à ses yeux, «est cette logique que le parti de feu Ait a été précédée par une série d’autres le départ du système et de ses représen- plus que jamais interpellé pour prendre Ahmed continue à croire à «un vrai dia- rendez-vous ayant tous pour but de rap- tants, la libération de tous les détenus ses responsabilités historiques ». Dans logue, inclusif et responsable, qui per- procher les avis. Aussi, le parti de feu Ait d’opinion, l’ouverture des champs poli- un contexte d’instabilité régional, le mettra au peuple algérien de consacrer Ahmed a déjà rencontré des personna- tique et médiatique ». FFS attire l’attention de la classe poli- la légitimité populaire et la construction lités politiques, syndicales et des repré- Le FFS a également consigné d’aut- tique et des observateurs sur le cas sou- de l’État de droit ». sentants de la société civile. Parmi eux res mesures que doit satisfaire le pou- danais qui est à méditer. Sauf que nous Et cest pour cette raison également Lakhdar Bouregaâ, Mustapha voir en place, et ces mesures ont été clai- ne sommes pas dans ce cas et l’Algérie que le FFS a mis en branle cette série de Bouchachi, Nacer Djabi, Nourdine rement énoncées dans son « initiative vaccinée par une décennie de guerre contacts tous azimuts en vue d’aboutir à Bouderba et également le docteur politique pour l’avènement de la civile a les moyens et suffisamment de « l’organisation d’une conférence natio- Ahmed Taleb Ibrahimi, Maître Ali-Yahia deuxième République ». Le premier ressources pour dépasser la crise nale de concertation pour réaliser un Abdennour, Maître Zoubida Assoul ainsi secrétaire du FFS, Hakim Belahcel ne se actuelle, pour peu que le dialogue apaisé pacte politique consensuel répondant que des représentants de la direction fait pas de doute quant au vrai déten- et serein s’installe entre les acteurs poli- aux aspirations de notre peuple». nationale du Parti des travailleurs. De teur du pouvoir qui n’est autre que l’é- tiques et la société civile. C’est dans B. T. MERCREDI 12 JUIN 2019 L’actualité 3 OUYAHIA ET ZALÈNE AUJOURD’HUI DEVANT LA COUR SUPRÊME, EN TANT QU’ACCUSÉS L’EDITORIAL DANS LES GRIFFES DE LA JUSTICE BIENS MAL UN SCÉNARIO qui pourrait, s’il venait à se réaliser, satisfaire, l’une ACQUIS,… des revendications essentielles du Hirak, à savoir « yethasbou gaâ ». ZOUHIR MEBARKI
e temps des comptes. De mémoire d’Algérien, jamais la justice ne s’est L sentie aussi libre que ces derniers temps. Qui aurait dit, il y a quelques mois seulement que des Premiers ministres, des ministres et des walis puissent être poursui- vis par la justice ? Ils sont neuf dans cette première «charrette» que le tribunal de Sidi M’hamed (W. d’Alger) transmet à la Cour suprême «compte tenu de leurs fonctions». Mais avant leur «arrivée», la Cour suprême a fait peau neuve. En effet, et comme la justice elle-même avait ses propres «brebis galeu- ses», il a fallu changer le personnel en pui- sant parmi les magistrats intègres- qui exis- tent Dieu merci !- pour recevoir ces justicia- bles pas comme les autres. Qui se croyaient précisément intouchables. Du moins jusque- là. C’est le même procédé, de changements de magistrats, qui a eu lieu à la cour d’Alger « Yethasbou gaâ » et au tribunal de Sidi M’hamed le 16 mai der- nier qui vient de se renouveler à la Cour suprême. Des magistrats qui ne traînent pas ALI AMZAL plus selon certains médias. Ces der- nus. Ce sont les comparutions d’au- niers font allusion, sans citer leurs jourd’hui et de demain, qui apporte- de «casseroles» et aussi qui ne doivent pas noms, aux dernières interpellations, ront la lumière sur ces dossiers et sur leur position aux personnalités qu’ils sont l est officiellement convoqué en d’un ex-Premier ministre, deux minis- le destin des accusés. A ce sujet et chargés de juger. On sent bien que rien n’est tant qu’accusé, par le magistrat tres, un ministre en poste actuelle- tenant compte d’autres chefs d’accu- laissé au hasard. Donc et pendant que le tri- I de la Cour suprême ; Ahmed ment, cinq ex-walis et deux walis tou- sation pour lesquels, ces personnalités bunal de Sidi M’hamed, doté de nouveaux Ouyahia sera auditionné aujourd’hui. jours en fonction, poursuivis pour devront répondre, en l’occurrence magistrats, continue d’instruire les dossiers Après avoir été entendu plusieurs fois « blanchiment d’argent, détourne- « dilapidation de deniers publics, de la des hommes d’affaires, la Cour suprême par le procureur du tribunal de Sidi ment de biens produits, de revenus mauvaise exploitation délibérée de la avec son nouveau président et son nouveau M’hamed, le dossier de l’ex-Premier criminels de corruption en vue de dis- fonction dans le but de fournir des procureur général, s’apprête à recevoir ceux ministre, a été transféré à la Cour simuler leur origine illicite à la faveur avantages indus à autrui en violation qui, à l’intérieur des institutions, les auraient suprême, au même titre que ceux de d’un groupe de malfaiteurs, incitation des lois et règlements, conflit d’inté- aidés à accomplir leurs méfaits. C’est-à-dire 12 autres personnalités, en l’occur- d’agents publics à exploiter leur rêts avec violation des procédures en qu’une partie d’un même dossier est traitée rence Abdelmalek Sellal, les influence réelle ou supposée dans le vigueur des marchés publics basés sur par le tribunal dès lors qu’il s’agit de justicia- bles sans « grades » on va dire. Mais ceux ex-ministres Abdelghani Zalène, Amar but de bénéficier de privilèges indus, les règles de transparence, de la qui, dans le même dossier, ont été ou sont Tou, Boudjema Talaï, Karim Djoudi, bénéfice du pouvoir et de l’influence concurrence honnête et objective, des représentants de l’Etat, ceux-là sont Amara Benyounès, Amar Ghoul, des agents de l’État, des collectivités pour signer des contrats et établir des envoyés à la Cour suprême. Il faut préciser Abdelkader Bouazghi et Abdeslam locales, des entreprises et institutions transactions et avenants contraires à Bouchouareb, de l’ex-wali Abdelkader que pour un même délit, des peines plus publiques soumises au droit public, la réglementation en vue de fournir sévères sont prévues pour des responsables Zoukh, et l’actuel wali d’El Bayadh d’entreprises économiques publiques, des avantages injustifiées à autrui ». Mohamed Djamel Khenfar. Il est pré- de l’Etat. On a beau avoir eu vent des pra- d’établissements à caractères indus- Les observateurs n’excluent pas la tiques douteuses de certains commis de cisé cependant, que l’ex-ministre des triel et commercial (Epic) durant l’é- probabilité de voir, Ouyahia et Zalène l’Etat, on n’en est pas moins choqué d’ap- Travaux publics et des Transports tablissement de contrats et de trans- rejoindre le groupe d’hommes d’affai- prendre que ce n’était pas seulement des sera entendu dans la même journée actions en vue d’augmenter les prix et res incarcérés à la prison d’El rumeurs. Même si la présomption d’inno- que Ouyahia, tandis que les autres de modifier en leur faveur la qualité Harrach. Dans ce sillage, ils relèvent cence oblige à la retenue. Des opérations de prévenus le seront demain, selon plu- de la matière, des services et de l’ap- l’aspect officiel de cette convocation et cette envergure n’auraient jamais été possi- sieurs médias. provisionnement. ». Alors que pour surtout le fait que les deux prévenus, bles sans la protection de l’armée, il faut le Dans cette effervescence où l’appa- d’autres, l’ex-Premier ministre, et Ouyahia et Zalène, se présenteront souligner. Leurs impacts sur la vie future de reil judiciaire libéré par la force de la l’ex-ministre des Transports seraient devant la Cour suprême, pour la pre- nos institutions incitent à l’optimisme. Et contestation populaire du 22 février, impliqués dans l’affaire de corruption mière fois en tant qu’accusés. Un scé- dire que certaines voix ont osé affirmer que semble ne reculer devant rien et de Ali Haddad et de Mahieddine nario qui pourrait, s’il venait à se ce n’était pas une priorité. Non seulement demeure déterminé à ne pas faire de Tahkout. Au demeurant, nul ne peut réaliser, satisfaire, l’une des revendi- c’en est une, mais plus encore. Sans elle, il quartiers, notamment ces dernières avancer avec certitude la nature des cations essentielles du Hirak, à savoir, est impossible de construire l’Algérie nou- heures, où les accusations se précisent accusations, retenues contre les préve- « Yethasbou gaâ ». A.A. velle que le peuple entier réclame ! Z.M.
DE GRANDS CHANGEMENTS EFFECTUÉS AU NIVEAU DE LA JUSTICE En attendant une meilleure « Com » ! LE PARQUET doit impérativement communiquer !