Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

CHAPITRE II

ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT

Sommaire

1 DESCRIPTIF DU SITE D’IMPLANTATION DU PROJET ...... 134 1.1 Situation géographique et accès au site ...... 134 1.2 Descriptif de l’environnement général...... 134 2 MILIEUX PHYSIQUES ...... 136 2.1 Climatologie ...... 136 2.2 Géomorphologie et topographie ...... 139 2.2.1 Géomorphologie générale ...... 139 2.2.2 Topographie locale à l’échelle du site ...... 141 2.3 Géologie ...... 142 2.3.1 Contexte géologique général ...... 142 2.3.2 Caractéristiques de la formation géologique exploitable ...... 144 2.4 Hydrogéologie ...... 147 2.4.1 Contexte hydrogéologique général ...... 147 2.4.2 Hydrogéologie locale ...... 148 2.4.3 Captages et usages des ressources en eaux souterraines...... 151 2.5 Hydrologie ...... 153 2.5.1 Réseau hydrographique local ...... 153 2.5.2 Régimes des cours d’eau ...... 156 2.5.3 Zones inondables ...... 158 2.5.4 Qualité des eaux ...... 159 2.5.5 Captages et usages des ressources en eaux superficielles ...... 163 2.6 Risques naturels ...... 163

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3 MILIEUX NATURELS ...... 165 3.1 Régions naturelles et paysages...... 165 3.1.1 Contexte paysager à l’échelle départementale ...... 165 3.1.2 Composantes paysagères locales ...... 167 3.2 Sites et patrimoine écologique naturels ...... 170 3.2.1 Zonages du patrimoine naturel local réglementé ou inventorié ...... 170 3.2.2 Synthèse sur la sensibilité écologique du secteur d’étude ...... 175 3.3 Habitats écologiques - Faunes et flores locales ...... 175 3.3.1 Occupation des sols : végétations caractérisant l’aire d’étude ...... 176 3.3.2 Flore locale ...... 180 3.3.3 Faune locale ...... 181 3.3.4 Synthèse de l’état initial et enjeux de conservations ...... 189 4 MILIEUX HUMAINS ET SOCIO-ECONOMIQUES ...... 191 4.1 Populations locales ...... 191 4.1.1 Données démographiques ...... 191 4.1.2 Voisinage de la future sablière ...... 191 4.1.3 Equipements publics ...... 194 4.2 Environnement économique ...... 194 4.2.1 Activités agricoles ...... 194 4.2.2 Environnement forestier ...... 195 4.2.3 Industries, commerces et services ...... 197 4.3 Patrimoine culturel et historique ...... 197 4.3.1 Monuments historiques protégés...... 197 4.3.2 Patrimoine archéologique ...... 200 4.3.3 Autres éléments du patrimoine local ...... 202 4.4 Réseau routier et chemins ...... 203 4.4.1 Infrastructures routières ...... 203 4.4.2 Chemins ...... 205 4.5 Servitudes et réseaux divers ...... 205 4.5.1 Servitudes urbanistiques ...... 205 4.5.2 Adduction en eau potable et assainissements ...... 206 4.5.3 Réseaux énergétiques ...... 208 4.6 Etat de référence de l’environnement sonore ...... 208 4.7 Etat de référence de l’air ambiant ...... 212 5 INTERRELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS MILIEUX ...... 213

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1 DESCRIPTIF DU SITE D’IMPLANTATION DU PROJET

1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ACCES AU SITE

Cf. Partie 6 – Fascicule PLANS : Plan de situation géographique au 1/25 000

Le projet de sablière objet de la présente étude d’impact se situe sur la commune de La Bussière, au Sud-Est du département du . Plus précisément, les terrains d’emprise foncière de ce projet correspondent à un ensemble de parcelles couvrant une superficie de près de 110 hectares établis au Nord-Ouest de la commune et qui sont bordés par l’axe autoroutier A77 sur son flanc Ouest, par la RD 2007 (ancienne RN7) sur son flanc Est et par la RD 43 sur son flanc Sud. Le bourg de La Bussière et le château accolé au bourg sont situés environ 550m à l’Est de cette emprise ; le parc arboré du château d’une cinquantaine d’hectares délimité par un mur d’enceinte se situant pour sa part en positon intermédiaire entre le bourg et la RD 2007.

L’accès routier actuel au site d’emprise foncière du projet est possible soit :

- Par l’axe routier RD 2007 (flanc Est du projet) ; depuis lequel un chemin rural dit « des Meuniers » permet également de desservir les terrains d’emprise du projet ainsi que l’ancienne ferme dite de « La Ménagerie » établie sur ce secteur.

- Par l’axe routier RD 43 (flanc Sud du projet) et qui enjambe l’autoroute A77 dans son angle Sud-Ouest.

Concernant la desserte routière envisagée pour l’exploitation de la future sablière, il a été privilégié un accès depuis la RD 43 au Sud-Ouest, de part notamment son éloignement vis- à-vis des zones urbanisées.

1.2 DESCRIPTIF DE L’ENVIRONNEMENT GENERAL

Cf. Partie 6 – Fascicule PLANS : Plan des abords de l’exploitation au 1/10 000

Les terrains d’emprise foncière du projet s’inscrivent dans une zone rurale établie à l’Ouest du bourg de La Bussière et englobent des parcelles à vocation agricole (cultures) ou à vocation forestière (bois anciens ou jeunes plantations établies sur la frange Ouest). Hormis quelques écarts ruraux, l’urbanisation est principalement concentrée à hauteur du bourg ; vers lequel convergent les principaux axes routiers de dessertes locales. Outre cette urbanisation et les réseaux routiers tels que décrits ci-avant, la composante forestière qui ceinture le projet sur plusieurs centaines d’hectares (incluant le parc du château) constitue un trait dominant de l’environnement local ; ponctuellement morcelé par des espaces agricoles sous forme d’openfields. Enfin, la présence de vallons associés au réseau hydrographique local de ce secteur (ruisseau « Le Vernisson » et ses tributaires), constituent un autre trait marquant dans l’environnement général local.

La carte reproduite ci-après donne une vision générale de la place du projet dans son environnement ; dont un descriptif détaillé est donné dans les paragraphes à suivre de ce chapitre de l’étude d’impact relatif à l’état initial du site.

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2 MILIEUX PHYSIQUES

2.1 CLIMATOLOGIE

 Climat général

Le département du Loiret bénéficie d’un climat tempéré que l’on qualifie de type « océanique dégradé ». En effet, l’influence océanique reste prépondérante mais, comparativement à la façade atlantique éloignée de plus de 400 km, la région se caractérise par des hivers généralement plus froids et des étés sensiblement plus chauds.

La moyenne annuelle des températures est de l’ordre de 11°C, avec des amplitudes thermiques modérées ; de l’ordre de 15°C entre la période hivernale qui reste douce (moyennes mensuelles d’environ 4°C en décembre-janvier, pour des moyennes minimales de l’ordre de 1°C) et la période estivale qui reste fraiche (moyenne mensuelles d’environ 19°C en juillet-août, pour des moyennes maximales de l’ordre de 25°C).

La pluviométrie se répartit de manière relativement homogène sur le département ; les reliefs plus prononcés à l’Est tendant à augmenter légèrement les hauteurs de précipitations annuelles. Ces précipitations se répartissent également équitablement tout au long de l’année ; avec des moyennes mensuelles établies entre 45 à 65 mm. Les pluies sont plus régulières d’octobre à janvier ; tandis que des pointes estivales caractérisent quant à elles des évènements orageux d’intensités pluviométriques généralement plus fortes.

Enfin, l’éloignement de la façade atlantique a également pour conséquence de limiter les phénomènes venteux, tant en fréquence qu’en intensité ; avec en moyenne moins de 50 jours par an de fortes rafales (>10 m/s), pour des vitesses moyennes de vent enregistrées sur l’année inférieures à 4,5 m/s.

 Statistiques climatologiques

Sur le secteur d’étude, la station météorologique professionnelle la plus proche disposant de données statistiques complètes et représentatives du climat local est située à Orléans (station Météo- d'Orléans- - Type synoptique, niveau 0).

La fiche climatologique complète de cette station, donnée pour la période 1981-2010, est reproduite ci-après.

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 Phénomènes venteux

La rose des vents caractérisant le secteur d’étude reproduite ci-contre indique que les vents dominants sont de secteur Sud-Ouest ; avec une influence océanique qui reste marquée malgré l’éloignement relatif de la façade atlantique. Cette situation à l’intérieur des terres a toutefois pour conséquence une intensité des vents qui reste relativement modérée ; avec des vitesses de vents inférieures 4,5 m/s qui représentent plus de la moitié des évènements venteux.

Une composante secondaire de secteur Nord-Est traduit quant à elle une influence continentale surtout marquée par la fréquence des vents, mais d’intensités généralement moindres.

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2.2 GEOMORPHOLOGIE ET TOPOGRAPHIE

2.2.1 Géomorphologie générale

A l’échelle du département du Loiret, le relief correspond à une région de plaines et de plateaux au relief relativement doux, d’altitudes comprises entre 75 et 250 mNGF environ. Les principales vallées de La Loire et du Loing forment des coteaux plus ou moins encaissés qui confèrent localement un caractère plus accidenté (notamment en Val de Loire).

Le secteur d’étude situé au Sud-Est du département se caractérise par des altitudes sensiblement plus élevées, annonçant les reliefs plus marqués à l’Est (plateau de Langres) et au Sud-Est (région du Morvan). Il s’agit d’une zone de plateaux correspondant à la région naturelle du et de l’extrémité Est de l’Orléanais, d’altitudes comprises entre les cotes 140 et 180m NGF environ ; délimitées par deux zones d’encaissement que sont le Val de Loire au Sud et le bassin du Loing plus au Nord.

Carte du relief général

Ce relief de plateau est parcouru par des vallons drainant un chevelu hydrographique de têtes de bassins ; lesquels contribuent localement à structurer le paysage par l’émergence de buttes aux dénivelés qui restent toutefois relativement peu prononcés.

A une échelle plus locale, comme le montre la carte topographique reproduite ci-contre, le plateau sur lequel est implanté le projet de sablière culmine à environ 185 mNGF plus au Sud-Ouest et présente une déclivité relativement douce en direction du vallon du ruisseau Le Vernisson dont le lit est établit à une cote comprise entre 145 à 150 mNGF à hauteur du projet. Ce ruisseau (et ses tributaires) s’écoule suivant un axe général Sud-Nord ; avec toutefois l’établissement d’un coude à l’Est du projet (en sortie de bourg de La Bussière) qui en prolonge le cours d’Est en Ouest en longeant le périmètre de la future sablière. Au Nord de cette bifurcation du Vernisson, une digitation du relief s’exprime à nouveau sous forme d’une butte matérialisant la ligne de séparation des eaux avec un autre bassin versant (Riv Le Loing plus au Nord-Est).

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Carte

topographique

local relief du

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2.2.2 Topographie locale à l’échelle du site

Le projet de sablière, dans son emprise foncière, occupe des terrains situés à flancs de coteaux de part et d’autre du vallon du ruisseau le Vernisson parcourant ce secteur :

 La zone d’emprise principale du projet située au Sud (en rive gauche du Vernisson) correspond à des terrains établis entre les cotes 170 mNGF (point culminant dans l’angle Sud-Ouest) et 150 mNGF environ (à l’approche du ruisseau). Ce secteur, qui présente une déclivité générale orientée Sud/Nord relativement douce avec des pentes moyennes de l’ordre de 2 à 2,5%, se caractérise également par de légers vallonnements imprimés à la faveur de petits thalwegs.

 La zone d’emprise secondaire du projet située au Nord (en rive droite du Vernisson) correspond à une parcelle établie entre les cotes 162 mNGF et 150 mNGF environ. Ce secteur se caractérise par une déclivité générale orientée Nord/Sud, avec une pente moyenne de l’ordre de 2,5 à 3% (la pente y est sensiblement plus marquée à l’approche du ruisseau).

Topographie à l’échelle du site d’implantation du projet de sablière

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2.3 GEOLOGIE

2.3.1 Contexte géologique général

Situé au Sud du bassin parisien, le secteur d’étude se caractérise par un socle géologique à formations calcaires, dont l’origine est la résultante d’un régime de longues transgressions marines du Jurassique et du Crétacé.

La région a par la suite été soumise à un régime continental qui s’est traduit par une alternance de phases de sédimentation et d’érosions fluviatiles et lacustres.

Ces deux principaux régimes ont façonné la géologie locale ; dont la genèse relativement complexe peut néanmoins être résumée de la manière suivante :

 Un abaissement lent et prolongé du bassin parisien au cours du Secondaire a été à l’origine de longues transgressions marines ; provoquant une accumulation de matériaux sédimentaires calcaires sur plusieurs centaines de mètres (craies et

castines – C3-C5) ; lesquels constituent le socle géologique de la région. Cette sédimentation s’est terminée au Crétacé supérieur par des dépôts en couches sporadiques d’argiles mêlées de silex (Cs).

 Depuis la fin du Crétacé (environ 70 millions d’années), la région a ensuite connu un régime continental avec l’alternance d’érosions et de sédimentations fluviales et lacustres. Au début du Tertiaire, des dépôts provenant d’une part du remaniement du Crétacé sous-jacent et d’autre part d’apports cristallins du Massif Central, sous climat chaud et humide, sont à l’origine de formations détritiques (conglomérats silicifiés et argiles de l’Eocène – e).

 A partir de la fin de l’Eocène, début de l’Oligocène, un régime lacustre s’est établit sur des secteurs à l’écart des grands courants fluviaux de l’époque en déposant un mélange d’alluvions siliceuses et de carbonates (calcaires de Beauce – m1a auxquels on rattache également comme équivalents les calcaires du Gâtinais). A la même époque, des cassures tectoniques de direction générale Nord-Sud ont également engendré des déformations des terrains secondaires (craies du Crétacé).

 Plus tardivement, au Miocène inférieur (à partir du Burdigalien), se sont épandues par couches successives et sur de vastes surfaces, à la faveur de cuvettes tectoniques, des sables quartzo-feldspathiques et des argiles en provenance du Massif Central (pré-Loire) ; lesquels forment la formation des sables de Sologne (m1b) que l’on retrouve notamment en affleurement aujourd’hui de part et d’autre de la vallée de La Loire et sur des profondeurs très variables.

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 Enfin, plus récemment, au Quaternaire, les vallées se sont creusées sous l’influence de variations climatiques répétées ; avec notamment le détournement de la Loire vers l’Atlantique dans sa configuration actuelle. C’est également à cette époque récente (notamment lors de la dernière période glaciaire du Wûrm) que l’on doit la genèse des formations superficielles telles que limons de plateaux (Ls) ou encore les colluvions de versants (Fc) qui tapissent les fonds de vallées actuelles.

Le projet se situe en lisière orientale de la vaste étendue lacustre qui s’est progressivement décalée vers l’Ouest et qui a vu par la suite, au Burdigalien, les épandages de sables et d’argiles qui constituent la formation géologique dont l’exploitation est envisagée (formation de Sologne – m1b). Cette formation comprend des alternances de sables grossiers à fins, d’argiles ; ainsi que de manière plus disséminée des graviers de quartz et de silex. L’épaisseur de cette formation sablo-argileuse est très variable, fonction notamment de l’ampleur des déformations tectoniques ayant précédées leur mise en place : pouvant atteindre dans l'absolu jusqu’à plus de 60m de profondeur, sa puissance estimée varie de quelques mètres à une quarantaine de mètres environ au droit du secteur d’étude. La base des sables est généralement matérialisée par la présence d’une couche de conglomérats silicifiés, d’argiles et de silex (e) d’épaisseur variable ; sous laquelle on retrouve une nouvelle couche d’argiles et de silex du Crétacé supérieur (Cs) généralement sur quelques mètres et dont des affleurements sont observés au Nord et au Sud du projet. Enfin, sous cette couche argileuse très imperméable, succède le socle calcaire du Crétacé qui correspond sur ce secteur à une craie du Turonien (C3) de puissance estimée entre 60 et 150 mètres.

Extrait carte géologique du BRGM

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2.3.2 Caractéristiques de la formation géologique exploitable

La formation géologique envisagée à l’exploitation correspond à une formation meuble de sables plus ou moins argileux, telle qu’identifiée ci-avant sous l’appellation de « formation de Sologne » (sigle m1b sur la carte géologique du BRGM).

Dans le cadre de son projet d’ouverture de sablière, la société SABCO a préalablement réalisé sur les terrains d’emprise foncière maîtrisée plusieurs campagnes de sondages géotechniques ainsi que des prélèvements pour analyses des couches rencontrées :

 Une première campagne de prospections a permis d’évaluer le potentiel du gisement (sondages à la pelle mécanique de profondeurs limitées à 8m) ; notamment dans l’objectif de confirmer la qualité intrinsèque de la formation des sables de Sologne.

 Une seconde campagne de prospections a eu pour objectif d’approfondir la connaissance du gisement tant quantitativement que qualitativement (sondages réalisés à la tarière mécanique sur des profondeurs de 10 à 40m, généralement menés jusqu’à la base des sables). Cette campagne a également permis la mise en place de piézomètres pour le lancement de l’étude hydrogéologique menée sur ce secteur.

La caractérisation du gisement exploitable issue de ces campagnes de sondages géotechniques a fait l’objet d’un paragraphe spécifique dans la première partie du dossier de demande d’autorisation auquel on pourra se référer ; cette caractérisation ayant notamment permis de définir les modalités d’extractions envisagées (Cf. Partie 1 - Chapitre III - §.2.1.).

En complément du contexte général décrit au paragraphe précédent, on rappellera ci-après les principales caractéristiques de la formation rencontrée à l’échelle du projet :

 La formation de Sologne correspond à des sables quartzo-feldspathiques (gneissique ou granitique), dont l’origine par épandage fluviale se caractérise par un corps sédimentaire à faciès relativement hétérogènes (tant d’un secteur à un autre que dans les différentes strates successives rencontrées en profondeur).

 D’une manière générale, le corps principal est constitué de sables beiges à orangés assez grenus (voire grossiers) mais alternant régulièrement avec des strates de sables fins, souvent en relation avec une faction argileuse plus ou moins charpentée.

 La présence d’argiles constitue également une caractéristique de cette formation ; soit en proportions plus ou moins fortes mélangées aux sables, soit sous forme de lentilles ou veines pures d’épaisseurs variables (quelques décimètres à plusieurs mètres). La présence aléatoire (et sans réelles continuités d’un sondage à un autre) de ces passées argileuses traduit là encore une formation associée aux épandages successifs des divagations fluviales originelles. Ceci se traduit par une superposition à stratification étagée des couches d’argiles contenues dans les sables ; dont les extensions sont difficiles à apprécier de manière précise, mais généralement considérées comme relativement limitées (décamétriques à hectométriques).

 Au sein de ce corps sablo-argileux, on rencontre régulièrement des graviers ou petits galets de silex de manière très disséminée (sans réelle stratification) ; lesquels se retrouvent souvent de manière plus concentrée à la base de la formation sableuse et qui annoncent généralement les formations argileuses sous-jacentes (formations détritiques de l’Eocène et/ou agglomérats silico-argileux du Crétacé) surmontant le substratum calcaire de socle (craie du Crétacé).

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Cette formation meuble des sables et argiles de Sologne se caractérise, on l’a vu précédemment, par une certaine hétérogénéité des couches sédimentaires successives avec l’alternance de sables grossiers à fins et surtout la présence d’argiles en proportions très variables (mélangées ou interstratifiées dans les sables). Outre l’existence de veines pures d’argiles, les analyses pratiquées sur les échantillonnages de matériaux prélevés au cours des sondages ont ainsi permis de définir une teneur moyenne en argiles des sables évaluée à environ 30%.

A l’échelle du site, le gisement exploitable apparait également relativement hétérogène en termes de puissances de ces formations sablo-argileuses. Si les sondages de prospections menés ne permettent bien évidemment d’en donner qu’un aperçu général, on peut néanmoins en tirer les constats suivants :

 La puissance de la formation est estimée à des profondeurs atteignant à minima les 8-10 mètres, pour des épaisseurs pouvant atteindre jusqu’à 30m. Il convient toutefois de considérer que ces profondeurs estimées peuvent dans l’absolu être plus importantes, en considération notamment de sondages stoppés à la rencontre de couches argileuses compactes pour lesquelles il est difficile de pouvoir déterminer si elles correspondent réellement à la base de la formation sableuse ou à de simples veines intermédiaires.

 Deux sondages semblent néanmoins confirmer l’interprétation des cartes géologiques qui font apparaitre des affleurements de formations argileuses en limites Nord et Sud-Est du projet. Bien que les prospections montrent en réalité l’existence d’une strate superficielle sablo-argileuse de l’ordre de la dizaine de mètres, les couches argileuses sous-jacentes rencontrées correspondent très probablement ici à la base de la formation de Sologne.

 Hormis les zones situées en marges de projet visées ci-dessus, la puissance de la formation sablo-argileuse sondée atteint généralement des cotes comprises entre 145 et 130 mNGF (une cote maximale d’extraction sollicitée à 140 mNGF ayant été retenue). Rapporté à la topographie des terrains naturels, qui se traduit par une déclivité douce en direction du vallon du Vernisson, il en résulte des épaisseurs potentiellement exploitables pouvant varier de quelques mètres à une vingtaine de mètres environ (ceci, de manière hétérogène, à la faveur du caractère plus ou moins ondulé des cuvettes sableuses établies).

Les disparités de puissances de ces anciennes terrasses alluvionnaires révélées par les sondages sont en réalité antérieures aux épandages sédimentaires et trouvent pour principale origine des déformations et cassures tectoniques survenues à l’Oligocène. Ces accidents de direction générale Nord-Sud (dont la faille de Nogent-La Bussière en constitue une trace plus à l’Est) ont en effet engendré des déformations au niveau des terrains secondaires de socles (craies du Crétacé). Les ressauts résultants ont alors affecté les régimes d’épandages de l’époque en comblant progressivement les « cuvettes tectoniques » ainsi formées. Plus tardivement, au Quaternaire (Wûrm notamment), les périodes périglaciaires ont quant à elles façonnées les vallées ; avec également par phénomènes de solifluxions l’entraînement depuis les versants de matériaux sablo-argileux venus tapisser les bas de pentes (colluvions).

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en la géologie de schématiques Coupes

place

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2.4 HYDROGEOLOGIE

2.4.1 Contexte hydrogéologique général

Le descriptif du modèle hydrogéologique donné ci-après se base sur les connaissances actuelles issues notamment des études et banques de données du BRGM relatives à cette région. Il reflète donc un contexte général utilisé notamment comme support dans la caractérisation plus précise effectuée à l’échelle du site et retranscrites dans le prochain paragraphe.

Sur le secteur d’étude, au vu des formations géologiques rencontrées, plusieurs formations aquifères sont à distinguer :

 Aquifères alluviaux : il s’agit des nappes dites d’accompagnement du réseau hydrographique superficiel, dont la surface s’équilibre avec celle du lit d’un cours d’eau. Ces nappes sont d’extensions généralement limitées aux alluvions ou colluvions à base argileuse tapissant les fonds de vallées et relaient les nappes perchées établies dans les plateaux encaissants. Sur la région, la principale nappe de ce type est associée à la vallée de La Loire, avec notamment en période d’étiage un écoulement convergent qui assure un drainage efficace. Sur le réseau hydrographique secondaire, il s’agit davantage d’axes d’écoulements alimentés par le drainage des terrains adjacent et donc plus ou moins pérennes selon les fluctuations saisonnières (rôle de soutien d’étiage généralement moins efficace).

 Aquifères des sables du Miocène (Burdigalien) : il s’agit des nappes que l’on rencontre notamment dans la formation des sables de Sologne concernée par le projet de sablière. Ce type d’aquifère est dit « multi-couches » et correspond en réalité à de petites nappes perchées différenciées les unes des autres et dont la superposition est favorisée par l’alternance des couches de sables et d’argiles caractérisant cette formation. Ces nappes également dites « étagées » restent peu productives et se comportent essentiellement comme des régulateurs de ruissellement alimentant un réseau de surface dense, voire quelques puits superficiels isolés (dont les niveaux d’eau fluctuants correspondent alors au battement saisonnier de la première nappe rencontrée).

 Aquifères des formations de l’Eocène : il s’agit de nappes dites de subsurfaces qui peuvent s’établir dans les sables argileux et formations à silex superficielles ; lesquelles subissent d’importantes fluctuations saisonnières ne pouvant satisfaire que des besoins très limités.

 Aquifères de la craie du Crétacé supérieur : il s’agit du principal réservoir aquifère de la région et donc de la principale ressource exploitée (collectivités, agriculture) ; avec cependant des capacités de production très variables en fonction du degré de fissuration et de fracturation de la roche (réservoir peu transmissif en dehors des zones karstiques). Ces aquifères sont généralement captifs sous les formations argileuses imperméables de l’Eocène, mais peuvent également être semi-captifs lorsque ces formations deviennent plus ou moins discontinues.

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2.4.2 Hydrogéologie locale

Le modèle de fonctionnement hydrogéologique local, au droit des terrains d’emprise du projet de sablière et dans son contexte environnant, a été précisé dans le cadre de la réalisation d’une étude hydrogéologique spécifique réalisée par un bureau d’études spécialisé (BURGEAP). Le paragraphe ci-après constitue une synthèse des principales conclusions issues de cette étude concernant notamment le descriptif du contexte hydrogéologique local. Le rapport complet de l’étude est reproduit en pièces annexes.

Cf. Annexes Partie 2 – Chapitre IX : Rapport d’étude hydrogéologique – Juillet 2013

 Cadre et méthodologie de l’étude hydrogéologique locale

L’étude de caractérisation du contexte hydrogéologique local s’est appuyée sur l’analyse des différentes données bibliographiques existantes en lien avec le secteur d’étude (cartes et BSS du BRGM notamment), complétés par une enquête de terrain et la réalisation d’un suivi piézométrique au droit du projet.

Ce suivi piézométrique a été réalisé au droit de 10 piézomètres mis en place in-situ (à l’occasion des sondages géotechniques) ; avec un suivi hebdomadaire des niveaux d’eau opéré pendant une année complète (décembre 2011 à décembre 2012). Les piézomètres ont été mis en place jusqu’à des profondeurs de 10 à 30m, dans l’objectif de pouvoir atteindre la base de la formation des sables de Sologne (formation destinée à être exploitée) ; certains ouvrages ayant pu être prolongé jusqu’aux formations argileuses sous-jacentes.

Les 10 piézomètres ont été implantés en fonction de l’accessibilité des terrains sondés et de manière à être les plus représentatifs de l’ensemble de la zone d’étude. Comme indiqué sur la carte ci- contre, la zone d’étude portait initialement sur une emprise d’environ 170 Ha ; le projet de sablière ayant finalement été arrêté sur une emprise foncière de près de 110 Ha (dont environ 66,3 Ha prévus en zones d’extractions). Les 3 piézomètres n°8, 9 et 10 sont inclus sur des terrains situés à l’Ouest de l’autoroute non intégrés au projet de sablière, mais ont été utilisés pour cette étude.

Le suivi piézométrique a également été opéré au droit de deux forages agricoles établis dans la formation sous-jacente (craie du Crétacé) afin de compléter la connaissance du contexte hydrogéologique local : puits de La Ménagerie et du Mesnil.

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 Piézométrie et caractéristiques des aquifères

Le suivi des chroniques piézométrique résultant du suivi annuel réalisé au droit du site a permis d’établir une carte estimative prévisionnelle du niveau des plus hautes eaux (NPHE) caractérisant ce secteur d’étude et reproduite ci-après. Les observations suivantes peuvent également être faites à l’étude de ces chroniques :

 On précisera en premier lieu que les niveaux d’eaux mesurés dans les piézomètres proviennent en réalité de multiples petites nappes superposées, établies dans les sables à la faveur de couches argileuses imperméables ; lesquelles ont été mises en communication lors de la réalisation des forages pour la pose des ouvrages. Les niveaux d’eau mesurés dans chaque piézomètre sont donc des niveaux moyens mais le suivi piézométrique confirme le caractère aquifère de cette formation des sables du Miocène et il est vraisemblable que les charges hydrauliques caractérisant chaque strate perméable soit relativement proches, voire à l’équilibre.

 La cote piézométrique est d’une manière générale plus haute en partie Sud du site d’étude (159,5 à 167 mNGF) qu’en partie Nord à l’approche du vallon du Vernisson (149,5 à 159mNGF). Ce constat permet de confirmer que les écoulements souterrains au sein de cette formation sableuse sont globalement dirigés en direction de ce vallon (l’étude des cartes piézométriques des nappes caractérisant les autres formations rencontrées sur cette région, notamment celles de la craie ou des formations de l’éocène, montre également que les écoulements sont, de manière généralisée, drainés en direction du Nord vers les principaux cours d’eau de ce secteur).

 Par ailleurs, les gradients piézométriques apparaissent sensiblement plus important en partie Sud (environ 3%) qu’en partie Nord (environ 1,5%) et l’on notera également que ces écoulements ne sont pas corrélés avec la topographie. Enfin, on constate que les battements saisonniers des niveaux d’eau au cours de l’année de suivi peuvent être très variables d’un secteur à un autre (compris entre 0,60m pour Pz6 et près de 9m50 pour Pz1).

Carte piézométrique des NPHE prévisionnels au droit du site d’étude

(Rapport BURGEAP)

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 149 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Il ressort de ces constats que l’aquifère caractérisant cette formation des sables de Sologne apparait relativement complexe et peut donc rendre difficile une interprétation précise du modèle de fonctionnement hydrogéologique. Cette complexité est la résultante du caractère aléatoire et très hétérogène de l’alternance des couches perméables (sables) et imperméables (argiles) composant cette formation et à l’origine de ces aquifères multicouches superposés et plus ou moins individualisés. La drainance générale des écoulements souterrains dans les sables en direction du réseau hydrographique semble être ici une constante. La variabilité des battements saisonniers pourrait quant à elle trouver comme explication l’hétérogénéité des couches étagées et probablement d’extensions limitées (avec des capacités d’emmagasinement plus ou moins importantes) : toutefois cette complexité nécessite une certaine prudence quant aux interprétations données et le projet devra donc en tenir compte dans la définition des mesures à mettre en œuvre, notamment en termes de surveillance.

Concernant les interactions potentielles entre les petits aquifères perchés de cette formation des sables de Sologne (nappes libres) et la nappe de la craie sous-jacente (captive à semi- captive), l’analyse suivante peut être faite :

 Il est probable qu’à grande échelle, les aquifères de ces deux formations puisses être partiellement connectées ; ceci à la faveur notamment des discontinuités potentielles au droit des couches imperméable intermédiaire (Eocène détritique et argiles à silex du Crétacé).

 Un battement important des niveaux d’eau a été observé au droit du Pz1 situé sur le secteur Nord d’emprise du projet ; une baisse significative ayant eu lieu entre les mois de mai et septembre. On précisera que ce piézomètre qui a été mise en place à une profondeur de 11m50 atteint en réalité le toit de la formation de la craie. Ce rabattement important coïncide avec les pompages réalisés durant la même période au niveau du puits profond de la ferme de La Ménagerie situé à quelques centaines de mètres et qui capte le même aquifère. Il est donc vraisemblable que la baisse significative observée sur ce Pz1, mis en communication avec la nappe de la craie, soit la résultante de ces pompages. On notera en revanche que les battements de niveaux d’eau observés sur les autres piézomètres (notamment Pz3 et Pz5 au plus près de ce forage agricole et pour leur part arrêtés dans la formation des sables) ne semblent pas avoir été affectés de manière sensible par ces pompages. Ces constats semblent ainsi indiquer que si des connexions existent entre les aquifères de ces deux formations (sables et craie), les discontinuités des couches imperméables intermédiaires restent à l’évidence très ponctuelles.

Là encore, en l’état des connaissances, il est difficile de pouvoir caractériser avec précision la localisation et l’ampleur des échanges qui peuvent s’opérer entre les deux types d’aquifères établis dans les sables et la craie ; lesquels dépendent de l’épaisseur de la couche argileuse intermédiaire (rendant captive la nappe de la craie) et surtout de son degré de continuité. Dans l’hypothèse d’un rabattement de nappe du Miocène rendu nécessaire pour les besoins de la future exploitation, ces incertitudes devront donc être prises en considération pour tenter d’évaluer plus précisément les incidences possibles sur la nappe de la formation sous- jacente ; notamment concernant les connexions susceptibles de s’établir sur ce secteur entre les deux nappes.

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2.4.3 Captages et usages des ressources en eaux souterraines

Sur le secteur d’étude du projet de sablière, plusieurs puits ou forages sont recensés. Il s’agit pour l’essentiel de forages profonds de plus de 20m captant la nappe de la craie du Crétacé et qui constitue localement la principale ressource d’eau souterraine exploitée (aquifère distinct de celui des sables de Sologne concerné par le projet de sablière).

Dans l’environnement le plus proche du projet pris dans un rayon d’1km environ, on notera en particulier les trois forages suivants, exploitant cette nappe de la craie :

- Le forage d’alimentation en eau potable de « La Creuse » ; lequel alimente la commune de La Bussière et a fait l’objet d’un arrêté de DUP en date du 11 juillet 1986. Ce forage profond de 40m est distant d’environ 450m au Sud-Est des futures zones d’extractions. Le périmètre de protection rapproché (confondu avec le périmètre de protection éloigné) institué pur ce captage borde quant à lui les terrains d’emprise foncière du projet sur son extrémité Sud-Est et est représenté sur la carte ci-après.

- Un forage agricole à hauteur de l’ancienne ferme de « La Ménagerie » situé à hauteur du vallon du Vernisson entre les secteurs Sud et Nord de la sablière. Ce forage profond de 40m est distant d’environ 100m des futures zones d’extraction Nord et d’environ 200m des futures zones d’extraction Sud. Ce forage a été intégré au suivi piézométrique réalisé dans le cadre de l’étude hydrogéologique visée précédemment.

- Un forage agricole à hauteur de la ferme « du Mesnil ». Ce forage profond de 35m est distant d’environ 1km au Sud des futures zones d’extractions. Ce forage a également été intégré au suivi piézométrique réalisé dans le cadre de l’étude hydrogéologique visée précédemment.

Ces deux forages de « La Ménagerie » et « du Mesnil » sont utilisés à des fins agricoles (irrigation) et appartiennent aux mêmes propriétaires que ceux des terrains concernés par le projet de sablière. On précisera ici que la société SABCO a intégré dans son projet la réalisation de futurs bassins de réserves d’eau agricole (aménagements intégrés à la remise en état des terrains) ; ceci dans l’objectif de pouvoir substituer à termes les prélèvements en nappe réalisés au niveau de ces deux forages. Concernant le captage d’eau potable de « La Creuse », il est également prévu à termes son arrêt définitif, au profit d’un nouveau captage établi environ 3km plus à l’Est sur la commune de La Bussière (préforage réalisé au lieu-dit « La Martinique »). Ce dernier ne devrait toutefois pas être opérationnel d’ici l’horizon 2017 et le captage actuel établi à proximité du projet a donc été considéré comme tel dans la présente étude d’impact.

Concernant l’utilisation comme ressource en eau des aquifères de la formation des sables du Miocène (formation concernée par le projet de sablière), on rappellera qu’il s’agit de petites nappes perchées plus ou moins individualisées et qui, d’une manière générale, restent peu productives et à faible transmissivité. Ces aquifères peuvent néanmoins être le siège de puits superficiels isolés et privés ; avec notamment au plus près du projet :

 Un puits profond de 13m environ, établi à hauteur du lieu-dit « Maison-Rouge » et distant d’environ 400m au Sud des futures zones d’extractions.

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sablière de projet du au voisinage et puits forages des situation Carte de

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2.5 HYDROLOGIE

2.5.1 Réseau hydrographique local

Le projet est implanté sur le bassin versant du ruisseau « Le Vernisson », dont le cours longe les terrains d’emprise de la future sablière. Il s’agit d’un cours d’eau secondaire présentant un linéaire hydrographique d’environ 37 km ; prenant sa source dans les reliefs du plateau de La Puisaye au Sud de la commune de La Bussière. Il s’écoule ensuite selon un axe général en direction du Nord parallèle à son homologue occidental le ruisseau « de » qu’il rejoint quelques kilomètres avant la confluence avec la rivière « Le Loing » (affluent rive gauche à hauteur de ).

La rivière Le Loing est le cours d’eau principal du secteur d’étude qui trouve le bassin de la Seine come collecteur hydrographique à hauteur du département de Seine et Marne.

Le cours d’eau du Vernisson est donc rattaché au bassin de la Seine (agence Seine-Normandie) et non à celui de la Loire dont la vallée n’est pourtant distante que d’une dizaine de kilomètres plus au Sud (secteur de ).

La tête de bassin du Vernisson marque ainsi la limite entre les deux entités hydrographiques principales Seine-Normandie et Loire-Bretagne ; dont la ligne de partage des eaux correspond à la ligne de crêtes établie quelques kilomètres au Sud du projet.

Carte du réseau hydrographique local

Bassin versant rattaché au projet Le Vernisson Collecteurs Le Loing – La Seine Agence de bassin Seine-Normandie Code masse d’eau FR HR80 – F 4218000 Linéaire hydrographique # 37 km Surface du bassin versant # 100 km²

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Plus précisément, le projet de sablière se positionne en tête de bassin du Vernisson, qui prend sa source environ 5 km en aval hydrographique, plus au Sud (massif forestier « des Pouillots » établit sur les hauteurs du plateau). Depuis sa source, jusqu’au secteur d’implantation du projet de sablière, le ruisseau s’écoule selon un axe général Sud-Ouest/Nord-Est dans un vallon à pente relativement douce (de l’ordre de 0,6% en moyenne), puis traverse le parc du château de La Bussière en bordure Ouest du bourg (alimentant l’étang du château), avant d’opérer une brusque bifurcation vers l’Ouest. A hauteur de cette bifurcation, le cours principal voit la confluence de l’un de ses principaux tributaires, le ruisseau « de Courcelles » qui prend sa source à l’Est du bourg et alimente deux étangs aménagés au droit du village dit « des Pêcheurs » avant de rejoindre Le Vernisson. En aval de cette confluence, le Vernisson poursuit sont cours d’Est en Ouest sur un tronçon d’environ 1,5 km de part et d’autre duquel se positionne l’emprise foncière du projet de sablière ; puis retrouve à nouveau un axe d’écoulement général orienté Sud/Nord, avec en aval immédiat du projet la confluence d’un autre tributaire, le ruisseau « de Boucherot ». Le cours du Vernisson s’écoule ensuite sur un linéaire d’une trentaine de kilomètres dans un vallon au profil relativement doux (pour une pente moyenne d’écoulement de l’ordre de 0,3%), avant de rejoindre le ruisseau « de Puiseaux » qui s’écoule pour sa part suivant un profil globalement identique et selon un axe plus ou moins parallèle quelques kilomètres plus à l’Ouest.

Le bassin versant du ruisseau Le Vernisson (et de ses tributaires) couvre une superficie totale d’environ 100 km², à forte dominante forestière sur son cours supérieur (jusqu’à Nogent-sur-Vernisson), puis dans un contexte de plaine davantage marqué par une composante agricole. Le sous-bassin versant situé en amont du projet de sablière (incluant les ruisseaux de Courcelles et de Boucherot, qui forment un chevelu hydrographique typique de tête de bassin) représente quant à lui une superficie d’environ 24 km², se décomposant de la manière suivante :

Ruisseau principal « Le Vernisson amont » # 10 km²

Ruisseau tributaire « de Courcelles » # 7 km² (confluence en amont immédiat du projet) Ruisseau tributaire « de Boucherot » # 7 km² (confluence en aval immédiat du projet)

Superficie totale s/BV # 24 km²

Le Vernisson – Période de hautes-eaux Le Vernisson – Période de basses-eaux

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bassinsversants hydrographiques

-

Carte des Carte sous

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2.5.2 Régimes des cours d’eau

Le ruisseau Le Vernisson a fait l’objet d’un suivi hydrométrique sur la période 1972 à 1985 dans le cadre du réseau de surveillance de bassin (station hydrométrique H3203110 située à Nogent-sur-Vernisson, une dizaine de kilomètres en aval hydrographique de La Bussière). Depuis 1985, le suivi hydrométrique des cours d’eau sur ce secteur d’étude a été transposé à une autre station établie sur le ruisseau de Puiseaux (au profil globalement semblable et s’écoulant parallèlement au Vernisson plus à l’Ouest). Le suivi sur cette station a été réalisé sur la période 1972 à 2013 (station hydrométrique H3203310 située à Saint-Hilare-sur Puiseaux).

On reproduira dans les tableaux ci-dessous, de manière synthétique, les valeurs de débits issues de la banque de données hydrologiques disponibles au droit de ces deux stations pour les périodes considérées ; en retenant les paramètres suivants :

- Le module ou débit moyen interannuel : QA Ce débit moyen est pris comme référence pour établir notamment le débit minimal à maintenir dans un cours d’eau au titre de l’article L.214-18 du Code de l’Environnement (ou débit réservé, qui ne peut être inférieur à 1/10ème du module).

- Le débit de basses-eaux ou débit d’étiage : QMNA5 Il s’agit du débit moyen mensuel sec de récurrence 5 ans, pris notamment comme débit de référence pour la nomenclature de la loi sur l’eau telle que définie au titre de l’article R.214-1 du Code de l’Environnement.

- Le débit de hautes-eaux ou débit de crue : QIX10 Il s’agit du plus fort débit instantané observé sur une période de fréquence décennale et généralement pris comme référence pour évaluer le risque de crue d’un cours d’eau.

Note : les valeurs sont données en débits spécifiques, c'est-à-dire rapportées à une unité de superficie d’un bassin versant ; à savoir des débits exprimés en l/s/km². Ces débits spécifiques permettent ainsi de transposer les débits jaugés au droit d’une station en différents autres points du bassin versant.

Cours d’eau : Le Vernisson Période : 1975-1985 Code station : H 3203110 Source : Réseau Hydro-Eau France Surface de BV jaugé : 67,5 km² DREAL Centre

Débit moyen interannuel (module) – QA en l/s/km² Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Annuel 5,09 7,19 6,18 5,26 4,12 1,89 0,79 0,97 0,59 1,32 1,52 3,94 3,22

Débit d’étiage (débit moyen mensuel sec de récurrence 5 ans) – QMNA5 en l/s/km² 0,09

Débit de crue (débit maximum instantané de fréquence décennale) – QIX10 en l/s/km² 77,04

Cours d’eau : Le Puiseaux Période : 1975-2013 Code station : H 3203310 Source : Réseau Hydro-Eau France Surface de BV jaugé : 94 km² DREAL Centre

Débit moyen interannuel (module) – QA en l/s/km² Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Annuel 8,41 9,13 8,59 6,66 5,29 2,98 1,79 1,05 0,90 1,99 3,26 6,42 4,69

Débit d’étiage (débit moyen mensuel sec de récurrence 5 ans) – QMNA5 en l/s/km² 0,04

Débit de crue (débit maximum instantané de fréquence décennale) – QIX10 en l/s/km² 87,23

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Comme le montre le graphique ci- contre, le régime des cours d’eau connait des variations saisonnières bien marquées sur l’année.

La période de hautes eaux coïncide avec la période hivernale plus pluvieuse, un pic s’établissant au mois de février (de manière légèrement décalée par rapport aux lames d’eau pluviométriques, liée à la drainance des ruissellements sur les terrains du bassin versant). A partir du mois de Mai, le débit diminue généralement de manière sensible, avec une période de basses eaux (période d’étiage) s’étalant de Juillet à Septembre.

D’une manière générale, on constate que le ruisseau du Vernisson (débit moyen interannuel de 3,22 l/s/km²) est soumis à un régime hydraulique plus faible que celui de son voisin le ruisseau de Puiseaux (débit moyen interannuel de 4,69 l/s/km²) ; notamment à la période de hautes eaux (avec en corollaire des débits de crues également moins accentués). En revanche, en période de basses eaux, les débits relativement faibles (débits spécifiques des modules souvent inférieurs à 1 l/s/km²) sont globalement semblables. Ces périodes d’étiages marqués caractérisent un chevelu hydrographique secondaire de tête de bassin qui, sur ce secteur d’étude, s’inscrit dans un contexte géologique peu propice au soutien d’étiage en période sèche (formation de Sologne jouant essentiellement un rôle de régulateurs des ruissellements de l’impluvium). Il en découle en outre, au cours de cette période, un assèchement régulier observé en amont de ces petits cours d’eau. On notera que le débit d’étiage de référence (QMNA5) est assez paradoxalement plus faible pour le ruisseau de Puiseaux (0,04 l/s/km²) que pour le Vernisson (0,09 l/s/km²). Il convient toutefois de relativiser ce constat, au vu notamment des débits très faibles considérés et de statistiques établies sur des périodes de durées différentes.

Concernant le ruisseau Le Vernisson sur le bassin versant duquel est établit le projet, les débits correspondants (en m3/s) au droit de ce secteur peuvent être estimés de la sorte (sur la base des débits spécifiques de ce cours d’eau et des superficies de bassin versant correspondantes en amont telles que données au §.2.5.1 précédent) :

Module Débit d’étiage Débit de crue (QA) (QMNA5) (QIX10) En aval immédiat du projet (Vernisson amont & Rau. de Courcelles) # 0,05 m3/s # 0,0015 m3/s # 1,31 m3/s Surface de s/BV # 17 km² En aval de la confluence du Rau. de Boucherot avec le Vernisson # 0,08 m3/s # 0,0022 m3/s # 1,85 m3/s Surface de s/BV # 24 km²

Il s’agit de débits qui restent relativement faibles ; traduisant un positionnement en tête de bassin d’un cours d’eau modeste. Les étiages estivaux y sont généralement sévères (assèchement régulier) ; tandis qu’en périodes de crues, les débits peu exacerbés entraînent très rarement des débordements du cours d’eau hors de son lit mineur.

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2.5.3 Zones inondables

Le bassin versant du ruisseau secondaire « Le Vernisson » n’a pas fait l’objet à ce jour de Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) et n’est pas référencé dans l’atlas des zones inondables en vigueur.

On rappellera que le projet est situé en tête de bassin de ce petit cours d’eau qui, on l’a vu précédemment, se caractérise par des débits très modestes (débit de crue décennale en aval immédiat du projet de l’ordre de 1,3 m3/s). Sur la base de ce débit de crue et du profil moyen du Vernisson au droit du projet, on estimera ci-après la hauteur d’eau correspondante au droit du lit du cours d’eau en utilisant la formule de Manning-Strickler :

Paramètres Largeur base L 1,5 m Pente berge 1 α1 90 ° Pente berge 2 α2 90 °

Pente du tronçon I 0,004 m/m

Coef. de rugosité K 15 DEBIT Q 1,300 m3/s Résultats Section mouillée S 2,175 m²

Périmètre mouillé P 4,400 m

Rayon hydraulique (S/P) R 0,494 m Vitesse v 0,593 m/s HAUTEUR d'eau H 1,450 m

Avec une hauteur d’eau théorique de 1m50 environ lors d’un épisode de crue, le débordement du lit mineur verrait un champ d’expansion à l’évidence limité aux terrains bordant. Les terrains naturels d’emprise du projet de sablière susceptibles d’être exploités sont pour leur part situés au moins 3 à 5m au dessus des berges de ce ruisseau et ne constituent donc pas des zones inondables potentielles.

Enfin, comme précisé au §.2.6 ci-après relatif aux risques naturels, les terrains d’emprise du projet sont situés en zones d’aléas faibles à très faibles concernant le risque de remontées de nappes susceptibles d’aggraver les phénomènes d’inondation.

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2.5.4 Qualité des eaux

 Objectifs de qualité assignés aux eaux superficielles

En application de la Directive Cadre Européenne 2000/60/DCE du 23 octobre 2000, les objectifs environnementaux « DCE » établis par masses d’eau visent à atteindre ou maintenir un bon état (voire un très bon état). Pour les masses d’eau naturelles, cet objectif prend en compte l’objectif de bon état écologique et l’objectif de bon état chimique ; la définition du « bon état » et la constitution des référentiels pour les eaux douces superficielles étant précisées par les circulaires DCE n°2005-12 du 28 juillet 2005 n°2007-23 du 7 mai 2007. Ces nouveaux objectifs environnementaux ont été pris en considération lors de la révision des SDAGE, dont le SDAGE du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers Normands auquel rattaché le cours d’eau Le Vernisson (SDAGE approuvé par le comité de bassin le 29 octobre 2009 et arrêté par le préfet coordinateur du bassin le 20 novembre 2009).

La carte ci-contre figure pour les masses d’eau au droit du projet ou en aval, les échéances d’objectifs du bon état ; en précisant le cas échéant les reports de délais fixés pour ceux ne pouvant atteindre ce bon état d’ici l’échéance programmée à 2015.

Si l’objectif de bon état est fixé à 2015 pour la rivière Le Loing, on notera que de nombreux de ses affluents, notamment en rives gauche (dont le Vernisson et son voisin Le Puiseaux), voient un report de délais à 2021 voire 2027.

Carte des objectifs DCE

Les causes de ces reports ont essentiellement pour origines des perturbations liées à leurs caractéristiques physiques (travaux hydrauliques des années 60). Concernant le ruisseau Le Vernisson, les objectifs DCE fixés pour ce cours d’eau se caractérisent de la manière suivante :

Objectifs assignés au cours d’eau Le Vernisson (SDAGE Seine-Normandie)

Masse d’eau : Le Vernisson Code : FR HR80 – F 4218000 OBJECTIFS Global Ecologique Chimique Etat Délai Etat Délai Etat Délai Bon état 2021 Bon état 2021 Bon état 2015

Note : le bon état global d’une eau de surface est atteint lorsque son état écologique et son état chimique sont au moins bons (DCE).

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L’évaluation de l’état chimique des eaux de surface est caractérisée par une liste de 33 substances dites prioritaires de l’annexe X de la DCE, complétées par 8 substances de l’annexe IX de la DCE. Des valeurs-seuils (ou normes de qualité environnementale NQE) sont fixées, au dessus desquelles le non respect du bon état chimique est avéré. Les paramètres considérés pour caractériser l’état chimique sont des substances dangereuses généralement liées à des pollutions spécifiques (pesticides, métaux lourds). La liste des substances et les NQE sont précisés dans les circulaires DCE et reprises dans le SDAGE Seine-Normandie. L’évaluation de l’état écologique des eaux de surface est pour sa part caractérisée par les éléments biologiques proprement dits (invertébrés, diatomées, poissons) mais également par les éléments physico-chimiques soutenant la biologie. Les valeurs seuils pour les paramètres physico-chimiques (qui sont généralement ceux retenus pour la surveillance qualitative des cours d’eau) sont définies par des limites inférieures et supérieures du bon état écologique. Ces valeurs qui sont reproduites dans le tableau ci-après sont issues de la circulaire DCE du 28 juillet 2005 et reprises par le SDAGE Seine-Normandie.

Valeurs seuils des paramètres physico-chimiques soutenant la biologie permettant de définir le bon état écologique d’un cours d’eau

PARAMÈTRES Limites SUPÉRIEURES et INFERIEURES du « bon état »

BILAN DE L’OXYGENE

Oxygène dissous (mgO2/l) ]8 - 6]

Taux de saturation en O2 dissous (%) ]90 - 70]

DBO5 (mg O2/l) ]3 - 6] Carbone organique (mg C/l) ]5 - 7]

TEMPERATURE Eaux salmonicoles ]20 - 21,5 ] Eaux cyprinicoles ]24 - 25,5]

NUTRIMENTS

PO43- (mg PO43- /l) ]0,1 - 0,5] Phosphore total (mg P/l) ]0,05 - 0,2]

NH4+ (mg NH4+ /l) ]0,1 - 0,5]

NO2- (mg NO2- /l) ]0,1 - 0,3]

NO3- (mg NO3- /l) ]10 - 50]

ACIDIFICATION pH minimum ]6,5 - 6] pH maximal ]8,2 - 9]

AUTRES PARAMETRES PYSICO-CHIMIQUES COMPLEMENTAIRES POUVANT ETRE UTILISES POUR LES PROGRAMMES DE MESURES POUR LES COURS D’EAU (paramètres les plus couramment retenus)

DCO (mg/l O2) ]20 - 30] NKJ (mg/l N) ]1 - 2] MES (mg/l) ]15 - 35]

Concernant les éléments biologiques, le paramètre le plus couramment utilisé pour caractériser l’état écologique d’un cours d’eau est l’Indice Biologique Global Normalisé (IBGN) ; selon la norme AFNOR NF T90-350 :

Valeurs seuils du paramètre biologique IBGN permettant de définir l’état écologique d’un cours d’eau

Seuil du très bon état Seuil du bon état IBGN /20 >16/20 >14/20

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 Qualité des cours d’eau

Un suivi physico-chimique de la qualité des eaux superficielles est assuré par le réseau national de bassin de l’agence Seine-Normandie, au droit de plusieurs stations réparties sur l’ensemble du réseau hydrographique et en fonction de sa représentativité. La surveillance opérée spécifiquement sur le ruisseau du Vernisson dans le cadre de ce suivi a cessé en 1988. On reproduira ci-après les données issues de la station principale de ce cours d’eau autrefois active (station N°03052305 située à Pressigny-Les-Pins – suivi sur la période 1977-1988). On donnera également, pour information, les données issues d’une station située plus en amont mais n’ayant fait l’objet que de quelques prélèvements pour analyses (station N°03052295 située à Nogent-sur-Vernisson – suivi ponctuel en 1987-1988). Par ailleurs, afin de disposer de données de suivi qualitatif plus complètes et actualisées, on reproduira les données issues de la station de suivi actuellement active et la plus représentative d’un cours d’eau secondaire tel que le Vernisson : il s’agit d’une station établie sur son homologue et voisin occidental, le ruisseau Le Puiseaux (station N°03052338 située à Nogent-sur-Vernisson – suivi sur la période 2007-2012). Les données de ce suivi physico-chimique de la qualité des eaux, retranscrites dans les tableaux ci-après, reprennent les principaux paramètres analysés habituellement retenus pour qualifier l’état d’un cours d’eau. Ces données correspondent aux concentrations moyennes, ainsi que les concentrations minimales et maximales enregistrées au cours des dernières années de suivi disponibles.

Cours d’eau : Le Vernisson Période de suivi : 1977-1988 Code station : 03052305 Source : Agence de l’eau Seine-Normandie Commune : Pressigny-les-Pins Base de données AQGP-eau

Paramètres Période [Moy] [Min] [Max] PH 1977-88 7,71 7,00 8,00 MES (mg/l) 1977-88 9,33 4,00 19,00 DBO5 (mg O2/l) 1977-88 2,85 1,00 4,00 DCO (mg/l O2) 1977-88 17,31 10,00 35,00 Oxygène dissous (mgO2/l) 1977-88 9,43 7,00 12,00 NH4+ (mg NH4+ /l) 1977-88 0,08 0,00 1,00 NKJ (mg/l N) 1983-88 1,17 0,00 2,00 NO3- (mg NO3- /l) 1977-88 20,15 11,00 29,00 PO43- (mg PO43- /l) 1977-88 1,23 0,00 3,00 Phosphore total (mg P/l) 1988 1,00 1,00 1,00 Conductivité (µS/cm) 1977-88 512 306 614

Cours d’eau : Le Vernisson Période de suivi : 1987-1988 Code station : 03052295 Source : Agence de l’eau Seine-Normandie Commune : Nogent/Vernisson Base de données AQGP-eau

Paramètres Période [Moy] [Min] [Max] PH 1987-88 8,00 8,00 8,00 MES (mg/l) 1987-88 25,00 18,00 32,00 DBO5 (mg O2/l) 1987-88 4,50 4,00 5,00 DCO (mg/l O2) 1987-88 29,00 29,00 29,00 Oxygène dissous (mgO2/l) 1987-88 8,67 8,00 9,00 NKJ (mg/l N) 1987-88 1,50 1,00 2,00 NO3- (mg NO3- /l) 1987-88 2,00 1,00 3,00 Conductivité (µS/cm) 1987-88 325 314 336

Objectifs de qualité DCE

seuil du très bon état seuil du bon état < seuil du bon état

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 161 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Cours d’eau : Le Puiseaux Période de suivi : 2007-2012 Code station : 03052338 Source : Agence de l’eau Seine-Normandie Commune : Nogent/Vernisson Base de données AQGP-eau

Paramètres Période [Moy] [Min] [Max] PH 2007-12 7,63 7,00 9,00 MES (mg/l) 2007-12 18,37 3,00 170,00 DBO5 (mg O2/l) 2007-12 2,56 1,00 6,00 DCO (mg/l O2) 2007-12 32,67 8,00 115,00 Oxygène dissous (mgO2/l) 2007-12 9,83 6,00 17,00 NH4+ (mg NH4+ /l) 2007-12 0,04 0,00 2,00 NKJ (mg/l N) 2007-12 1,40 1,00 4,00 NO3- (mg NO3- /l) 2007-12 11,39 1,00 35,00 Conductivité (µS/cm) 2007-12 255 125 630

Objectifs de qualité DCE

seuil du très bon état seuil du bon état < seuil du bon état

Au regard des valeurs de ces paramètres physico-chimiques définissant l’état écologique d’un cours d’eau, on constate d’une manière générale que le « bon état » (voire le « très bon état ») tel que définit par la directive DCE est souvent atteint pour ces cours d’eau secondaires que sont Le Vernisson et son voisin le Puiseaux. On notera en particulier un PH des eaux proche de la neutralité à légèrement basique, une bonne oxygénation des eaux ; et des concentrations de matières en suspension (MES) généralement acceptables hormis quelques pics ponctuels et probablement associés à des évènements de fortes pluies (ruissellement sur les bassins versants). Le suivi plus récent opéré sur le Puiseaux montre également des signes d’altération par la DCO qui traduit l’oxydation de matières organiques ou minérales ; dont les origines peuvent être diverses mais, dans le cas présent, à priori autres que sous forme organique, avec une DBO5 qui révèle pour sa part une bonne voire très bonne qualité. Les matières azotées (suivi sur Puiseaux) et phosphorées (suivi sur Vernisson) peuvent également constituer des paramètres déclassant, là encore de façon épisodique. La relative bonne qualité en nitrates (NO3) semble toutefois indiquer que ces formes d’altération ne sont pas d’origine agricole (par apport d’engrais) mais sans doute la résultante de rejets d’origine urbaine.

On retiendra donc qu’en dehors de ces phénomènes ponctuels d’altération, ces petits cours d’eau ne semblent pas soumis à des formes de pollutions chroniques d’origine anthropiques telles qu’industrielles ou agricoles notamment.

Le report des délais d’objectifs du « bon état » assignés à ces cours d’eau trouve ainsi davantage leur justification dans leurs caractéristiques physiques et en particulier ici du fait de régimes modestes propices à des assecs (qu’ils soient naturels ou favorisés par des ouvrages hydrauliques tels que la présence de plans d’eau en barrages sur ces cours d’eau) ; lesquels peuvent exacerber des phénomènes ponctuels d’altération de la qualité des eaux.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 162 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

2.5.5 Captages et usages des ressources en eaux superficielles

Aucun captage d’eau potable ou autres prélèvements d’eau n’est à signaler sur le cours d’eau du Vernisson en aval du projet de sablière. On rappellera que sur cette région, les besoins de ce type sont principalement assurés par la ressource souterraine de la nappe de la craie du Crétacé. Le ruisseau du Vernisson est un petit cours d’eau classé en 2ème catégorie piscicole où la pression de la pêche, en tête de bassin, est relativement limitée (assecs fréquents du cours d’eau, présence d’ouvrages hydrauliques tels que busages à la traversée des voiries). On notera que sur ce secteur, la pratique de la pêche se concentre essentiellement au niveau des étangs établis plus en amont du projet (étangs du « village des pêcheurs » notamment). Enfin, on signalera l’établissement d’une station d’épuration communale trouvant pour exutoire naturel le ruisseau du Vernisson, quelques centaines de mètres en aval du projet ; laquelle présente une capacité de 1000 équivalents habitants, pour un rendement correct en conformité avec les normes de rejets en vigueur.

2.6 RISQUES NATURELS

 Aléas liés aux remontées de nappes

Les remontées de nappes dans le socle ou dans les sédiments peuvent constituer un risque d’aggravation des phénomènes d’inondations.

Sur le secteur d’implantation du projet de sablière, les données du BRGM (source InfoTerre) font état d’aléas faibles à très faible au droit des futurs terrains d’exploitation.

Le risque de remontée de nappe affecte dans le cas présent les abords immédiats du réseau hydrographique superficiel ; avec un aléa très élevé correspondant aux nappes alluviales affleurantes (lits mineurs), et au droit des dépressions topographiques bordant ces lits mineurs, un aléa moyen (secteur amont du Vernisson) à fort (secteur aval du Vernisson). Carte des remontées de nappes (BRGM)

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 163 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

 Aléas liés aux retraits-gonflement des argiles

Il s’agit d’un risque lié aux phénomènes de dilatation et de rétraction des argiles dans les sols, susceptibles d’être induits par les alternances de périodes sèches et humides ; lesquels peuvent se traduire par des mouvements de sols localisés susceptibles d’affecter les fondations de constructions. Le secteur d’implantation du projet de sablière, à l’instar de près de 90% du territoire communal de La Bussière est classé à aléa moyen (source : BRGM –InfoTerre).

 Cavités souterraines

Sur la commune de La Bussière, neufs cavités souterraines sont répertoriées ; dont 1 cavité correspondant à une ancienne carrière souterraine et 8 cavités naturelles correspondant à des dolines (source : BRGM –InfoTerre). Aucune cavité de ce type n’est répertoriée au droit des terrains d’emprise du projet de sablière ou à ses abords immédiats.

 Mouvements de terrains

Aucun mouvement de terrains n’a été inventorié au droit de la commune de La Bussière (source : BRGM –InfoTerre).

 Sismicité

Depuis le 22 octobre 2010 (entré en vigueur au 1er mai 2011), la France dispose d’un nouveau zonage sismique divisant le territoire national en cinq zones de sismicité croissante, déterminées en fonction de la probabilité d’occurrence des séismes.

Le projet, et plus généralement le département du Loiret, se situent en zone de sismicité 1, c'est-à-dire le niveau de risque le plus faible où l’aléa sismique est qualifié de très faible.

Dans cette zone, il n’existe pas de prescriptions parasismiques particulières pour les constructions.

Carte du zonage sismique

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 164 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

3 MILIEUX NATURELS

3.1 REGIONS NATURELLES ET PAYSAGES

Le paragraphe ci-après constitue une synthèse des éléments de caractérisation du contexte paysager dans lequel s’inscrit le projet de sablière pris dans son emprise foncière globale. Il s’attache dans un premier temps à situer le projet à l’échelle des grandes entités paysagères, puis à décliner la structure identitaire du paysage à l’échelon local.

3.1.1 Contexte paysager à l’échelle départementale

Le département du Loiret est composé de 9 grandes régions naturelles ; lesquelles définissent en réalité le découpage du territoire en régions agricoles considérées comme homogènes (modes d’occupation des sols, climatologie, vocations dominantes des pratiques agricoles).

Le secteur d’étude est rattaché à la région naturelle dite « La Puisaye » ; laquelle correspond à l’extrémité Sud-Est du département et qui se caractérise par un paysage mixte de plateaux et de plaines bocagères où la composante forestière demeure bien marquée.

Cette région naturelle, qui englobe notamment le canton de auquel est rattachée la commune de La Bussière, est souvent associée à celle du Berry (Sud Loire) pour former le pays dit « du Giennois ». Carte des régions naturelles du Loiret

Ces régions naturelles constituent globalement l’ossature des entités paysagères ; lesquelles sont découpées en 14 grands ensembles dans l’atlas des paysages du Loiret (atlas établi en 2007 sur la base des dispositions de la convention européenne des paysages – Florence – Déc 2000).

La carte reproduite ci-après donne les grands contours de ces structures paysagères. On notera que le territoire communal de La Bussière est situé à l’interface de deux entités identifiées sous les termes de « Forêt d’Orléans » (dans sa partie Ouest) et de « Puisaye » (dans sa partie Est). Les terrains d’emprise du projet de sablière occupent pour leur part le secteur communal rattaché à l’ensemble paysager « Forêt d’Orléans » ; dans son extrémité orientale.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 165 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Carte des grands ensembles paysagers du Loiret

Le secteur d’étude correspond ainsi à l’extrémité Est du vaste ensemble forestier qui occupe les plateaux Nord du val de Loire (dans le prolongement de la forêt d’Orléans proprement dite établie plus à l’Ouest) ; et est plus précisément rattaché à une sous-unité paysagère usuellement désignée « Massif des Choux ».

Cette région se caractérise par une composante forestière qui reste dominante, avec des massifs de plusieurs centaines d’hectares entrecoupés d’une mosaïque de parcelles à vocations agricoles (généralement sous forme d’openfields mis en cultures et de superficies allant de la dizaine à la centaine d’hectares).

La densité de l’occupation agricole tend à s’accroître en direction de l’Est, avec un passage progressif vers l’ensemble paysager dit du « Puisaye » ; se caractérisant par des espaces bocagers plus structurés mais où la composante forestière reste néanmoins fortement ancrée.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 166 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

3.1.2 Composantes paysagères locales

La structure identitaire d’un paysage à l’échelon local se caractérise généralement par la concomitance d’une composante géomorphologique et des modes d’occupation des sols (naturels ou associés aux activités humaines).

Concernant la composante géomorphologique locale, on pourra se référer au §.2.2 précédent de ce chapitre de l’étude d’impact, qui en décrit les principales caractéristiques. On rappellera ici que ce secteur d’étude correspond à une zone de plateaux marquant le flanc Nord du val de Loire, entaillé par des petits vallons drainant un chevelu hydrographique de tête de bassin. Il en résulte un relief général relativement peu prononcé, au sein duquel se dessinent des buttes à dénivelés doux contribuant à structurer le paysage.

En termes d’occupation des sols, on a vu précédemment que ce secteur d’étude, situé aux confins de l’ensemble paysager « Forêt d’Orléans », était marqué par une composante forestière qui reste largement dominante. Dans ce contexte, les activités agricoles se sont généralement développées sous forme de terrains mis en cultures sur plusieurs dizaines d’hectares d’un seul tenant ; formant ainsi des « openfields » ponctuellement soulignés par des talus arborés ou arbustifs. Par ailleurs, la présence de vallons drainant le réseau hydrographique local constitue localement des éléments de diversification du paysage, qui restent néanmoins étroitement imbriqués dans la structuration forestière ou agricole telle que décrite précédemment.

Les terrains d’emprise du projet de sablière correspondent, dans leur partie Est, à de tels « openfields » établis en mage d’une ceinture forestière ; avec :

- Au Nord / Nord-Est, les bois « du Moulin » et de « Villedragon » qui occupent les reliefs établis sur ce secteur. - Au Nord-Ouest, le bois « des Couardes » intégré au vallon boisé du ruisseau Le Vernisson. - A l’Ouest (de l’autre côté de l’A77), le bois des « Grandes Pièces ». - Au Sud (de l’autre côté de la RD 43), l’extrémité du massif dit des « Grands-Bois » ; lequel marque également les reliefs. - A l’Est (de l’autre côté de la RD 2007), le parc arboré associé au château de La Bussière, clos sur une cinquantaine d’hectares.

On précisera que les terrains d’emprise du projet, dans leur partie Ouest (sur une cinquantaine d’hectares le long de la l’A77), constituaient également à l’origine des terrains agricoles ; lesquels ont toutefois fait l’objet de plantations forestières en 2001 (plantations consécutives au chantier autoroutier) ; contribuant ainsi aujourd’hui à renforcer la trame forestière locale.

L’urbanisation locale s’est quant à elle principalement développée en marge du bourg de La Bussière (à l’Est du projet) ; tandis qu’en zones rurales, les écarts d’urbanisation (hameaux ou fermes isolées) présentent un caractère très diffus au sein de la trame agricole et forestière. Le château de La Bussière accolé au bourg et surtout son vaste parc arboré constituent également ici un élément identitaire associé au paysage local. Enfin, on notera la présence d’un réseau routier relativement dense sur ce secteur, avec notamment en périphérie du projet de sablière l’axe autoroutier A77 (sur son flanc Ouest), la RD 2007 (anienne RN 7, sur son flanc Est) et la RD 43 (sur son flanc Sud).

La carte et les points de vues reproduits ci-contre visent à placer le projet dans son contexte paysager, tels que décrit ci-dessus.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 167 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Vue A Vue E

Vue B

Vue G

Contexte paysager associé au projet de sablière

Vue C

Vue D Vue F

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 168 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Carte du patrimoine naturel local (zonage réglementé ou inventorié)

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 169 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

3.2 SITES ET PATRIMOINE ECOLOGIQUE NATURELS

Les éléments du patrimoine naturel ayant un intérêt écologique ou paysager nécessitant leur préservation peuvent faire l’objet de différentes formes de protection réglementaires, de gestion contractuelle ou encore d’inventaires scientifiques ; destinés à alerter sur la sensibilité d’un milieu susceptible d’être concerné par un projet d’aménagement.

3.2.1 Zonages du patrimoine naturel local réglementé ou inventorié

La carte reproduite ci-contre permet de situer l’emprise foncière du projet de sablière vis-à- vis des différents zonages réglementés ou inventoriés relatifs à ces zones naturelles d’intérêt ; ceci dans un rayon d’au moins 10 km retenu comme aire d’étude. L’identification de ces zonages est issue des bases de données existantes et portées à connaissance pour la région Centre (source : DREAL Centre – Base Carmen).

Dans le cas présent, on notera qu’il n’existe pas de sites naturels d’intérêts protégés ou sensibles recensés sur le territoire communal de La Bussière et, plus généralement, dans un rayon d’au moins 4 km vis-à-vis du projet de sablière. Sur l’aire d’étude élargie considérée, les éléments de ce patrimoine naturel répertoriés concernent :

 Zonage réglementé (ou contractuel) :

- Le réseau européen dit « Natura 2000 », dont l’objectif est de mettre en œuvre une gestion écologique des milieux remarquables tout en intégrant les nécessités économiques, sociales ou culturelles locales ; ceci dans le cadre de documents d’objectifs. Les sites relevant de la « directive Habitats » sont considérés d’intérêt communautaire en termes de biodiversité ; soit de part un risque de disparition, soit comme ensembles remarquables propres à une région biogéographique. Ces sites ont été proposés à la commission européenne er retenus sur la liste des sites d’importances communautaire (SIC) en vue d’être désignés au niveau national en zones spéciales de conservation (ZSC). Les sites relavant de la « directive Oiseaux » concernent les aires de distribution des oiseaux sauvages présentant un intérêt communautaire en raison d’habitats propices à la présence d’espèces rares ou menacées ou encore comme zones de relais de migrations. Ces sites ont été désignés comme zones de protections spéciales (ZPS).

- Les sites naturels classés (SC) ou inscrits (SI) au titre de la loi du 2 mai 1930 (Art. L.341-1 et suivants du Code de l’Environnement) ; lesquels visent à établir pour chaque département les monuments naturels ou sites dont la conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général.

Les sites de ce type les plus proches sont distants de plus de 5km de l’emprise du projet et référencés dans les tableaux descriptifs reproduits ci-après. Aucune autre forme de zonage réglementé n’est recensée sur l’aire d’étude considérée (arrêté de protection de biotope, réserves naturelles, zones humides RAMSAR…).

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 170 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

 Zonage inventorié :

Il s’agit ici de zones naturelles ayant fait l’objet d’inventaires scientifiques qui n’ont pas de statut juridique ayant valeur d’opposabilité, mais élaborés à titre d’avertissements en raison d’intérêts écologiques jugés suffisamment importants pour nécessiter (à des degrés variables) une prise en compte en matière de préservation. Ces inventaires sont également souvent une première étape à la mise en œuvre d’un zonage réglementé tel que précisé ci-avant :

- Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) qui comprennent deux échelons : des secteurs généralement de faibles superficies caractérisant un patrimoine naturel remarquable (ZNIEFF de type 1) et, à un degré de sensibilité moindre, des secteurs généralement de plus grandes superficies caractérisant des ensembles écologiquement cohérents (ZNIEFF de type 2).

- Les Zones d’Importance pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) dont l’inventaire résulte d’un programme international visant à recenser les zones les plus favorables pour la conservation des oiseaux sauvages.

Les sites inventoriés de ce type, relativement nombreux sur l’aire d’étude élargie retenue, sont également référencés dans les tableaux descriptifs reproduits ci-après ; le plus proche étant toutefois distant de 4km environ du projet de sablière.

Note : les tableaux ci-dessous s’attachent à lister et référencer les zones naturelles figurant sur la carte reproduite ci-avant (soit dans un rayon élargi d’au moins 10 km vis à vis du projet que l’on peut considérer comme suffisant pour être représentatif du patrimoine naturel local). En considération du relatif éloignement de ces sites vis-à-vis du projet, un simple descriptif sommaire en est également donné à titre informatif.

Référencement des zones naturelles d’intérêt recensées sur l’aire d’étude du projet

Sites NATURA 2000 – « Directive Habitats » Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif SIC / FR 2400524 # 11 km Ensemble de massifs forestiers morcelés « Forêt d’Orléans et périphérie » Nord-Ouest sur environ 2250 Ha, comprenant des zones humides de qualité. Grande richesse floristique et grand intérêt faunistique (avifaune notamment). ZSC / FR 2400526 # 9,5 km Pelouses calcaires à genévriers étendues « Landes à genévriers Nord sur environ 8,4 Ha. de Nogent-sur-Vernisson » Grande richesse floristique (orchidées notamment) et station mycologique remarquable. ZSC / FR 2400527 # 8,5 km Ensemble de cours d’eau, étangs et « Etangs de La Puisaye » Sud-Est complexes de zones humides à marnage estival (alimentation canal de Briare) sur environ 400 Ha. Grande richesse floristique et zones d’hivernages pour l’avifaune.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 171 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Sites NATURA 2000 – « Directive Habitats » (suite) Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif ZSC / FR 2400528 # 9 km Val de Loire s’étalant sur environ 7120 Ha « Vallée de La Loire de Travers Sud-Ouest à méandres, grèves forêts alluviales à Belleville-sur-Loire » présentant un bon état de conservation. Intérêt floristique (groupements de rives exondées notamment) et intérêt faunistique (avifaune notamment). SIC / FR 2400530 # 9 km Rares coteaux calcaires du cours moyen « Coteaux calcaires ligériens entre Sud-Ouest de La Loire, sur environ 10 Ha, associés à Ouzouer-sur-Loire et Briare » des pelouses calcaires et landes imbriquées. Intérêt floristique remarquable (richesse en nombre d’orchidées notamment) et présence d’une site d’hibernation de chauves-souris (ancienne marnière)

Sites NATURA 2000 – « Directive Oiseaux » Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif ZPS / FR 2410017 # 9 km Val de Loire s’étalant sur environ 7684 Ha « Vallée de La Loire du Loiret » Sud-Ouest et correspondant aux mêmes types de milieux que le site ZSC/FR 2400528 de la directive Habitats. Rôle important pour la migration des oiseaux (limicoles), comme zones de reproduction (Milan noir, Martin pêcheur…) ou encore par la présence de colonies nicheuses (Sterne naine et Pierregarin notamment, pour lesquelles des arrêtés de conservation de biotope sont établis sur certaines zones de la vallée situées plus en amont et en aval). ZPS / FR 2410018 # 9,5 km Vaste ensemble forestier de plus de « Forêt d’Orléans » Nord-Ouest 32000 Ha associé à des zones humides. Grand intérêt avifaunistique en tant que zones de nidification pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Les étangs constituent également des sites d’étapes migratoires importants.

Sites naturels Classés ou Inscrits au titre de la loi du 2 mai 1930 Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif Site Classé # 5 km Domaine couvrant environ 206 Ha « Château, parc et étang Sud-Est comprenant le château, son jardin, des de Pont-Chevron » bois et des étangs. (commune d’Ouzouer-sur-Trézée) L’intérêt de ce site réside dans les longues perspectives offertes depuis le château vers l’étang principal et l’équilibre entre les lignes classiques du parc et les espaces naturels environnant. Site Inscrit # 8,5 km Site d’environ 30 Ha englobant le bourg « Château de , Nord-Ouest de Langesse, l’étang et le château et son son parc, étang et bourg » parc boisé. (commune de Langesse) Le site présent un intérêt architectural et environnemental caractéristique du paysage rural traditionnel du Gâtinais.

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Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF type 2) Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif Znieff 2 / 240003955 # 4,5 km Vaste ensemble forestier de plus de (Code régional 00000322) Ouest 36000 Ha riche en diversités de milieux, notamment par la présence d’étangs et « Massif forestier d’Orléans » zones humides. Intérêts floristiques et faunistiques à l’origine du classement en partie de ce massif en zones Natura 2000 (SIC et ZPS) et englobant des secteurs également inventoriés en Znieff de type 1. Znieff 2 / 240031328 # 9 km Site de plus de 7000 Ha correspondant au (Code régional 10100000) Sud-Ouest Val de Loire intéressant notamment par la présence de nombreuses iles et grèves, « Loire Berrichonne » ainsi que des forêts alluviales. Intérêt induit notamment par une fonction de corridor écologique et d’étapes migratoires pour l’avifaune, ainsi qu’en tant de zones de nidification et de reproduction ; à l’origine du classement de ce val en zones Natura 2000 (ZSC et ZPS) et englobant des secteurs également inventoriés en Znieff de type 1.

Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF type 1) Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif Znieff 1 / 240030765 # 10 km Site d’environ 10 Ha établit en bordure de (Code régional 00000408) Sud-Ouest Loire à hauteur de Gien : plage de graviers et sables soumise à submersions « Plage de La Turquie » périodiques et abritant régulièrement des populations de Sterne naines. Znieff 1 / 240000040 # 13 km Site d’environ 587 Ha correspondant à (Code régional 00000259) Sud-Ouest une portion de La Loire riches en habitats diversifiés ; à fort intérêt ornithologue « La Loire entre L’Ormette notamment comme lieux de nidification, et la Naudière » reproduction et migratoires pour l’avifaune. Znieff 1 / 240030740 # 11 km Etang de fond de vallon sur environ 30 Ha (Code régional 00000401) Ouest en contexte forestier. Intérêt en termes de biodiversité « Etang de Molandon » floristique et faunistique (ornithologique et entomologique). Znieff 1 / 240003897 # 11,5 km Etang sur environ 500 Ha en contexte (Code régional 00000248) Nord-Ouest forestier. Intérêt en termes de biodiversité « Etang de Courcambon » floristique et faunistique (ornithologique et entomologique). Znieff 1 / 240030690 # 10,5 km Landes forestières et pelouses acidiphiles (Code régional 00000384) Nord-Ouest sur environ 170 Ha, à fort intérêt floristique. « Pelouses acidiphiles de Fontaine Gandelan » Znieff 1 / 240003868 # 9 km Etangs reliés par un chemin forestier, sur (Code régional 00000375) Nord-Ouest environ 22 Ha. Intérêt floristique par la présence « Etangs de Langesse d’espèces rares. Et de la Tuilerie »

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Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF type 1) (suite) Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif Znieff 1 / 240003893 # 9,5 km Site d’environ 60 Ha correspondant à des (Code régional 00000368) Nord affleurements calcaires et un vallon. Présence de zones ouvertes favorisant le « Pelouses et ancien marais développement de pelouses d’intérêt du domaine des Barres » patrimonial pour la faune et la flore. Znieff 1 / 240031384 # 4 km Petite zone humide d’un peu plus de 3 Ha (Code régional 00000915) Nord-Est de fond de vallon, à faciès diversifiés et à très riche intérêt floristique (présence de « Marais des Hervésies » nombreuses espèces rares et protégées). Znieff 1 / 240030593 # 5 km Ensemble de milieux humides sur environ (Code régional 00000322) Nord-Est 26 Ha (prairies humides, pelouses marneuses bas marais et boisements « Les grands marais calcicoles à intérêt floristique (présence et le petit marais » d’espèces rares et protégées). Znieff 1 / 240031335 # 11 km Boisements feuillus sur environ 21 Ha sur (Code régional 00000859) Nord-Est terrains frais à humides. Intérêt floristique par la présence de « Chênaie-charmaie du quelques espèces rares pour la région. Bois de Fontaine » Znieff 1 / 240030560 # 7 km Etang de près de 6 Ha en milieu forestier. (Code régional 00000284) Est Intérêt floristique surtout lié à la diversité des espèces rencontrées sur une petite « Etang des Plains » superficie. Znieff 1 / 240003899 # 6,5 km Etang d’environ 13 ha. (Code régional 00000727) Est Intérêt essentiellement ornithologique par la présence régulière de plusieurs « Etang du Bondon » espèces dont certaines rares pour la région. Znieff 1 / 240007491 # 10,5 km Vaste étang d’environ 138 Ha à marnage (Code régional 00000416) Sud-Est estival et à fort intérêt patrimonial et écologique lié notamment à la présence « Etang de la Grande Rue » de cortèges floristiques typiques et diversifiés.

Zones d’Importances pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) Référence & Désignation Distance / Projet Descriptif ZICO / CE 18 # 9 km Forêts mixtes associant des étangs, « Forêt d’Orléans : massifs Nord-Ouest landes et petits cours d’eau constituant un d’ et de » vaste ensemble de plus de 39500 Ha. Intérêt ornithologique majeur en tant que zones de nidification pour de nombreuses espèces (site retenu conne zone Natura 2000 de la directive « oiseaux » : ZPS / FR 2410018).

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3.2.2 Synthèse sur la sensibilité écologique du secteur d’étude

L’analyse du patrimoine naturel local ayant déjà fait l’objet d’un zonage réglementaire ou d’inventaires, telle que précisée ci-avant, montre que le site d’implantation du projet de sablière et son environnement proche ne font pas état d’une sensibilité particulière d’un point de vue écologique. En effet, aucun zonage spécifique n’est recensé sur la commune de La Bussière ; le plus proche s’établissant dans le cas présent à environ 4km de l’emprise du projet. On précisera également l’absence de tels zonages susceptibles d’être indirectement impactés par la future sablière ; notamment en lien avec le réseau hydrographique superficiel situé au moins 10 km en aval du projet (ruisseau Le Vernisson).

Note : cette absence de zones naturelles d’intérêts réglementées ou inventoriées à hauteur du projet (ou dans une aire d’étude élargie susceptible d’être indirectement concerné) permet de conclure que ce secteur présente, à priori, une sensibilité relative d’un point de vue écologique. Il convient toutefois de préciser que cela ne signifie pas pour autant que les milieux naturels présents à hauteur du projet ou dans son environnement proche, soient totalement dénués d’intérêt. Aussi, le paragraphe 3.3 à suivre s’attache à décrire de manière plus précise les types de milieux caractérisant le site d’implantation du projet et ses abords, en vue d’identifier les sensibilités locales à considérer (types d’habitats en présence, espèces floristiques et faunistiques, continuités écologiques et enjeux de conservations inhérents).

3.3 HABITATS ECOLOGIQUES - FAUNES ET FLORES LOCALES

Une analyse de l’état initial du site d’implantation du projet de sablière et de son environnement proche (en termes d’habitats naturels, faunes et flores inféodées) a été réalisée dans le cadre d’une étude spécifique dont le rapport complet est reproduit en pièces annexes.

Cf. Annexes Partie 2 – Chapitre IX : Rapport d’étude écologique – Septembre 2012

Cette étude écologique a été réalisée par un bureau d’études spécialisé (Biotope), incluant des reconnaissances de terrains menées en deux phases : un pré-diagnostic (juillet 2009) visant à identifier les principaux enjeux écologiques, complété par de nouveaux inventaires de mise à jour (juin-juillet 2012) visant à analyser dans le détail les enjeux de conservation à prendre en considération. Les paragraphes ci-après constituent une synthèse des éléments résultant de cette étude écologique ; laquelle a été menée sur une aire d’étude immédiate d’environ 170 ha (élargie le cas échéant aux terrains attenants susceptibles d’être connectés).

Note : l’aire d’étude immédiate considérée dans le rapport d’étude Biotope de Sept 2012 et reportée sur les cartes issues de ce rapport correspond à la totalité de l’emprise foncière maîtrisée initialement par la société SABCO (sur environ 170 Ha). Le projet d’ouverture de sablière sollicité en autorisation a finalement retenu une superficie d’emprise foncière de l’ordre de 110 Ha (dont environ 66,3 Ha en futures zones d’extractions) : les cartes reproduites ci-après précisent donc également les emprises finales de projet retenues (emprises foncières et emprises d’extractions).

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3.3.1 Occupation des sols : végétations caractérisant l’aire d’étude

Les reconnaissances in-situ sur l’aire d’étude considérée ont permis de distinguer trois grands ensembles de végétations, qui synthétiquement se définissent de la sorte :

- Les végétations aquatiques et humides (environ 0,2% de l’aire d’étude). - Les végétations herbacées sèches (environ 66% de l’aire d’étude). - Les végétations boisées (environ 33,8% de l’aire d’étude).

Ces grands ensembles de végétations regroupent en réalité plusieurs formations, dont les libellés et les correspondances typologiques (selon le référentiel de la codification CORINE biotopes) ont été précisés de la manière suivante :

Synthèse des végétations caractérisées sur l’aire d’étude (Rapport Biotope - Sept 2012)

Libellé de la végétation Typologie % de l’aire d’étude (Cf. cartographie) (référentiel CORINE biotopes) immédiate (base : 170 Ha)

Végétations aquatiques et humides 0,2 % Mare et végétation associée 22.1 x 53.11 x 53.14 0,12 % Fossé et végétation associée 89.22 x 53.11 x 53.14 0,06 % Rivière et végétation associée 24.1 x 53.11 x 53.14 0,02 %

Végétations herbacées sèches 66 % Friche rudérale 87.2 3,51 % Cultures 82.2 60,57 % Route/chemin et végétation associée 86 x 87.2 1,92 %

Végétations boisées 33,8 % Chênaie-charmaie 41.2 7,07 % Plantations de pins 83.31 17,07 % Plantations d’arbres feuillus 83.32 6,48 % Plantations de Robinier faux-acacia 83.324 1,24 % Fourrés médio-européens sur sols fertiles 31.81 1,76 % Haie 84.2 0,18 %

La carte reproduite ci-après s’attache à donner une représentation cartographique de la distribution de ces différentes formations végétales. Concernant l’emprise du projet de sablière au sein de l’aire d’étude considérée, la répartition de ces formes de végétation et les principaux enjeux de conservation révélés, on apportera également les précisions suivantes :

 Végétations aquatiques et humides

Les milieux de ce type intégrés dans l’emprise foncière du projet ne concernent que le réseau de petites mares (quelques dizaines à quelques centaines de m²) connectées par un fossé qui longe sur environ 600m le flanc Ouest du « secteur Sud » du projet (parallèlement à l’A 77) pour rejoindre le vallon du Vernisson. Il s’agit ici d’aménagements consécutifs aux opérations de remises en état effectuées sur ce secteur qui a été partiellement exploité en sablière lors du chantier autoroutier. Ces aménagements artificiels (fonction drainante des eaux pluviales de ruissellement) réalisés il y a une douzaine d’années, forment aujourd’hui des milieux de zones humides présentant un intérêt écologique en termes notamment de diversification des habitats à l’échelon local.

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Ce réseau de fossés et de mares, bien que colonisé par des espèces relativement communes, n’en constitue pas moins l’un des principaux enjeux de conservation des habitats présents dans l’emprise du projet de sablière. A ce titre, on précisera ici que le projet à volontairement maintenu ce secteur en délaissé de la future exploitation (intégré à l’emprise foncière du projet mais hors zones d’extractions).

Concernant les autres milieux aquatiques ou humides inventoriés sur l’aire d’étude, il s’agit du ruisseau Le Vernisson, du petit étang en barrage sur ce ruisseau présent à proximité de la ferme de La Ménagerie et des zones humides bordantes associées ; lesquels sont situés hors ou en marge du projet et qui seront donc également préservés.

 Végétations herbacées et sèches

Ces types de milieux intégrés au périmètre foncier du projet de sablière englobent pour l’essentiel des terrains à vocation agricoles (zones culturales) occupant dans le cas présent les openfields établis au Nord et à l’Est du projet. Les autres milieux de ce type concernent des friches rudérales établies en marges de zones cultivées ou forestières ; ainsi que les végétations de bords de chemins d’exploitation ou forestiers parcourant ce secteur.

Il s’agit ici de formations étroitement associées aux pratiques humaines (cultures ou végétation rudérale), qui restent très banalisées et courantes sur ce secteur d’étude ; c'est-à- dire sans enjeux de préservations spécifiques.

 Végétations boisées

Ces milieux à vocation forestière occupent les terrains établis à l’Ouest de l’emprise foncière du projet de sablière. On distingue deux types de formations forestières :

- D’une part des boisements originels, limités dans le cas présent au bois dit « des Couardes » établi de part et d’autre du vallon du Vernisson et occupant environ 6 ha de l’emprise du projet. Il s’agit d’un taillis sous futaie de type chênaie-charmaie.

- D’autre part, pour l’essentiel, de jeunes plantations forestières réalisées en 2001 consécutivement au chantier autoroutier de l’A 77. Il s’agit de formations mixtes de feuillus ou résineux dont l’intérêt est essentiellement sylvicole (inclus dans un plan simple de gestion forestière). Il s’agit de milieux pouvant également favoriser la biodiversité en connexion avec les autres habitats environnants, mais qui restent d’une manière générale relativement banalisés et donc à enjeux de préservations faibles (résineux notamment) voire modérés (feuillus).

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Cartographie des formations végétales de l’aire d’étude (Rapport Biotope – Sept 2012)

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Liste des espèces floristiques recensées sur l’aire d’étude (Rapport Biotope – Sept 2012)

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3.3.2 Flore locale

Les reconnaissances floristiques menées in-situ ont été axées selon une approche phytocœnotique, c'est-à-dire en rattachant les différentes espèces végétales identifiées aux groupements végétaux ayant permis de déterminer les typologies précisées au paragraphe 3.3.1 précédent. Dans le cadre de ces reconnaissances, en considération des surfaces importantes prospectées qui peuvent difficilement permettre une identification exhaustive de toutes les espèces potentiellement présentes, une attention plus particulière a été portée aux habitats les plus sensibles ainsi qu’aux zones pressenties pour être exploitées ou aménagées dans le cadre du projet de sablière (notamment en privilégiant la prospection des espèces protégées ou d’intérêt patrimonial). La liste des espèces floristiques ainsi inventoriées sur l’aire d’étude représente au total 123 espèces ; ce qui représente environ 6,4% de la diversité végétale prise à l’échelle de la région Centre. Rapporté aux 170 Ha environ de l’aire d’étude prospectée (dont plus de 50% de terrains en cultures), cet inventaire traduit une relative richesse en termes de cortèges floristiques. Il s’agit toutefois pour l’essentiel d’espèces communes voire très communes dans le département du Loiret et aucune espèce bénéficiant d’un statut de protection n’a été recensé sur l’aire d’étude. On signalera en revanche la présence de deux espèces considérées comme d’intérêt patrimonial :

- La renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis) : il s’agit d’une espèce assez rare dans le Loiret, dont une station a été répertoriée dans l’une des petites mares située sur le flanc Ouest du projet (zone incluse dans le périmètre foncier du projet mais qui sera préservée en délaissé d’exploitation).

- L’Hélianthème taché (Tuberaria guttata) : il s’agit d’une espèce assez commune mais souvent déterminante de ZNIEFF, présente en lisières de bois à l’extrémité Ouest de l’aire d’étude (hors périmètre foncier retenu pour le projet de sablière).

Flore patrimoniale de l’aire d’étude (Rapport Biotope – Sept 2012)

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 180 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

3.3.3 Faune locale

Les inventaires faunistiques menés in-situ résultent des observations menées à l’occasion de prospections spécifiques ou des diverses observations opportunistes effectuées lors des phases de reconnaissances des milieux (par observations directes d’espèces ou indices de présences). Là encore, en considération de l’étendue de l’aire d’étude, les observations opportunistes habituelles ont également associé des prospections ciblées sur les habitats les plus favorables à certains groupes faunistiques ou par échantillonnages représentatifs des différents types de milieux rencontrés. D’une manière générale, à l’instar de la flore, une attention particulière a été portée sur la recherche des espèces protégées ou d’intérêt patrimonial potentiellement présentes dans les habitats les plus prédisposés et notamment sur les zones pressenties pour être exploitées ou aménagées dans le cadre du projet de sablière.

Les descriptifs donnés ci-après pour chaque groupe faunistique s’attachent à retranscrire de manière synthétique les conclusions du rapport d’étude joint dans son intégralité en pièces annexes. Ces synthèses visent notamment à identifier les principales sensibilités et les enjeux de conservations relatifs à la faune (en corrélation avec leurs habitats sur l’aire d’étude considérée).

 Insectes

Les investigations ont permis de recenser 37 espèces d’insectes parmi les groupes et habitats les plus intéressants et donc prioritairement ciblés. Les insectes occupent potentiellement tous types de milieux et si ce type d’inventaire ne peut bien évidemment pas être exhaustif, l’analyse croisée des potentialités d’accueil de l’aire d’étude permet de considérer que la richesse entomologique locale reste d’une manière générale plutôt faible.

Les observations ou indices de présences permettent toutefois de signaler les 4 espèces suivantes, d’intérêt patrimonial (pour la région Centre) et potentiellement inféodées à l’aire d’étude :

Espèces d’insectes d’intérêt patrimonial recensées sur l’aire d’étude (Rapport Biotope - Sept 2012)

Espèce Statut Ecologie/Habitats Ordre des Lépidoptères (papillons) Grande Tortue Espèces communes non Bois clairs et lisières Nymphalis polychloros menacées en France et en forestières Petit sylvain Europe, mais déterminantes Lisières, clairières et allées Limenitis camilla de Znieff en région Centre forestières Tabac d’Espagne Lisières forestières Argynnis paphia Ordre des Coléoptères Lucane Cerf-volant Espèce assez commune sur Caractéristiques de zones Lucanus cervus certains secteurs mais forestières en présence de globalement en voie de vieux arbres ou bois morts régression (espèce inscrite à (saproxylophages et habitats l’annexe II de la directive de reproduction) « Habitats »)

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 181 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

En termes d’habitats d’espèces et de fonctionnalité des milieux caractérisant l’aire d’étude, les enjeux d’un point de vue entomologique sont les suivants :

 Le cortège des milieux ouverts secs (cultures et friches) présente un enjeu faible : il s’agit d’habitats accueillant des espèces à larges niches écologiques qui restent relativement communes.  Le cortège des milieux humides présente également un enjeu faible, avec comme principal intérêt des zones favorables à la reproduction des odonates (espèces également communes).  Le cortège des milieux arborés et arbustifs abrite les principales espèces d’intérêt patrimonial recensées sur l’aire d’étude. L’enjeu global de ce cortège est jugé comme modéré ; les lisières de boisements de feuillus constituant les habitats les plus intéressants en termes de fonctionnalités.

 Amphibiens

Les investigations ont permis d’observer sur l’aire d’étude au moins 3 espèces d’amphibiens bénéficiant d’un statut de protection au niveau national. Bien que ces espèces ne soient pas considérées comme rares ou menacées en région Centre et qu’elles soient classées dans la catégorie des espèces à « préoccupation mineure » sur les listes rouges mondiales et nationales, leur statut de protection entraine une contrainte réglementaire qui nécessite d’être intégrée dès la conception du projet.

Espèces d’amphibiens protégées recensées sur l’aire d’étude (Rapport Biotope - Sept 2012)

Espèce Statut Ecologie/Habitats Grenouille verte Espèces protégée au niveau Espèces à grande amplitude Pelophylax kl. esculentus national (AM 19/11/07 – Art 5) écologique (plans d’eau, Espèces inscrite à l’annexe V mares, cours d’eau…). de la directive « Habitats » Individus observés au niveau des petites mares établies sur le flanc Ouest du projet. Rainette verte Espèces protégée au niveau Espèces fréquentant des Hyla arborea national (AM 19/11/07 – Art 2) points d’eau stagnants, Espèces inscrite à l’annexe IV ensoleillés et végétalisés. de la directive « Habitats » Plusieurs individus ont été observés au niveau de deux des petites mares établies sur le flanc Ouest du projet. Salamandre tachetée Espèces protégée au niveau Espèces affectionnant les Salamandra salamandra national (AM 19/11/07 – Art 3) milieux forestiers de feuillus frais ou humides. Des larves ont été observées dans une mare établie dans le bois du Moulin, au Nord- Est de l’aire d’étude (hors emprise du projet).

Les points d’eau et autres zones humides recensées sur l’aire d’étude représentent des habitats favorables à la présence des ces espèces d’amphibiens (notamment pour leur reproduction). Il convient en outre de considérer que si 3 espèces ont pu être observées lors des reconnaissances, ces types de milieux peuvent d’une manière générale être considérés comme potentiellement favorables à l’accueil d’autres espèces.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 182 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

La répartition spatio-temporelle des espèces d’amphibiens est liée à leur cycle vital qui peut être dissocié en deux phases, avec :

- En période de reproduction, une prédilection pour les milieux aquatiques proprement dits (mares, étangs, cours d’eau…) ; ces habitats favorables à la reproduction constituant de fait les zones à plus fort enjeux de l’aire d’étude considérée.

- Le reste de l’année, les milieux terrestres généralement établis aux abords de ces points d’eau et qui constituent autant de micro-habitats refuges pour ces espèces (milieux à végétations arbustives et arborées) ou des espaces de déplacement et de chasse (milieux ouverts en secteurs de lisères).

En termes de fonctionnalité des milieux rencontrés sur l’aire d’étude, l’analyse issue des reconnaissances de terrain effectuées permet de préciser une hiérarchisation des enjeux de la manière suivante :

 Le réseau de mares connectées par un fossé établi sur le flanc Ouest du « secteur Sud » du projet (parallèlement à l’A 77) constitue à l’évidence un complexe particulièrement favorable à la présence et la reproduction des amphibiens (complexe de mares au sein desquelles ont notamment été observés des populations de rainette verte et de grenouille verte).  En secteur boisé, la présence de mares favorise la reproduction d’espèces à affinité écologique davantage forestière, telles que la salamandre tachetée. Des habitats de ce type ont notamment été inventoriés dans les boisements de feuillus établis au Nord-Est de l’aire d’étude ; lesquels se situent toutefois dans le cas présent hors périmètre du projet de sablière.  Le réseau hydrographique (Rau. du Venrisson) et ses zones humides associées, bien qu’apparaissant moins favorables à la reproduction de la batrachofaune, n’en constituent pas moins des milieux étroitement imbriqués dans le maillage de milieux aquatiques contribuant à la fonctionnalité de l’aire d’étude prise dans sa globalité.

Amphibiens recensés sur l’aire d’étude et habitats (Rapport Biotope – Sept 2012)

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 183 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

En termes de contraintes réglementaires associées à la présence d’espèces d’amphibiens bénéficiant de statuts de protection, il convient de préciser que sont interdits toute forme de destruction, mutilation, capture, enlèvement ou perturbation intentionnelle de ces espèces dans le milieu naturel. Concernant certaines espèces (et notamment dans le cas présent le statut de la rainette verte), il est également interdit la destruction, l’altération ou la dégradation de leurs sites de reproduction ou de repos ; ceci pour autant que ces altérations remettent en cause le bon accomplissement de leurs cycles biologiques.

Au vu des enjeux identifiés ci-avant, notamment en termes de fonctionnalité des milieux propices à la présence d’amphibiens sur le secteur d’étude, la présence du complexe de mares et fossés longeant le flanc Ouest de l’emprise du projet constitue à ce titre un écosystème particulièrement intéressant pour lequel il convient de prendre des mesures de préservation spécifiques. Outre les mares, en tant qu’habitats de reproduction, les mesures de préservation doivent également intégrer les milieux terrestres refuges situés aux abords de ces points d’eau ; ceci dans une approche de corridor écologique fonctionnel en liaison avec les autres zones humides recensées sur le secteur d’étude. Dans le cas présent, il convient de préciser que le projet de sablière à d’ores et déjà intégré un tel impératif dans sa conception ; en préservant comme délaissé d’exploitation le réseau de mares et fossés considéré ainsi que les terrains bordant constituant le flanc Ouest de l’emprise foncière de la future sablière (soit un corridor d’une largeur d’environ 100m en liaison avec le ruisseau du Vernisson qui en constitue l’exutoire hydrographique naturel). Si les autres milieux environnants présentent quant à eux un moindre enjeu, il conviendra toutefois également de tenir compte des cycles biologiques de ces espèces de batraciens lors des phases de travaux associées à l’exploitation de la sablière (notamment à l’approche des milieux aquatiques) pour se prémunir contre tout risque intempestif de destruction ou de perturbation de ces espèces.

 Reptiles

Les reptiles fréquentent d’une manière générale une grande variété de milieux et sont donc potentiellement présents sur l’ensemble de l’aire d’étude. Les prospections, qui ont préférentiellement ciblé les habitats habituellement les plus accueillants comme abris ou zones d’insolations (milieux ouverts, lisières de bois, haies, bords de chemins, souches, pierres…) ont permis de recenser au moins deux espèces de reptiles bénéficiant d’un statut de protection au niveau national. Il s’agit d’espèces communes en région Centre, classées dans la catégorie des espèces à « préoccupation mineure » sur les listes rouges mondiales et nationales.

Espèces de reptiles protégées recensées sur l’aire d’étude (Rapport Biotope - Sept 2012)

Espèce Statut Ecologie/Habitats Lézard des murailles Espèces protégée au niveau Espèces affectionnant les Podarcis muralis national (AM 19/11/07 – Art 2) milieux ouverts ensoleillés. Espèces inscrite à l’annexe IV Individu observé le long de la de la directive « Habitats » RD 43. Lézard vert Espèces protégée au niveau Espèces occupant un vaste Lacerta bilineata national (AM 19/11/07 – Art 2) gamme d’habitats (lisières, friches, haies…) Individus observés le long de chemins et en bordures de points d’eau

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 184 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

La diversité des types de milieux rencontrés sur l’aire d’étude et notamment les continuités de lisières forestières, de friches, de bords de chemins permettent de considérer une relative fonctionnalité de ce secteur pour les espèces de reptiles. A noter que les observations d’espèces protégées réalisées lors des prospections de terrains, concernent des zones hors emprise du projet de sablière ou des zones qui seront préservées comme délaissés dans le schéma prévisionnel d’exploitation envisagé.

Si ces reconnaissances ponctuelles ne peuvent bien évidemment pas être considérées comme exhaustives, le caractère commun des espèces potentiellement inféodées à ces milieux et surtout l’existence d’une très grande amplitude d’habitats sur ou aux abords du projet de sablière a toutefois pour conséquence de considérer un enjeu écologique qui peut être qualifié de faible dans le cas présent. En effet, l’exploitation progressive de la future sablière associée à une remise en état coordonnée n’est pas de nature à altérer de manière significative la fonctionnalité des milieux prise à l’échelle de l’aire d’étude.

 Oiseaux

L’approche ornithologique des reconnaissances effectuées sur l’aire d’étude est basée sur les observations opportunistes, complétées par des inventaires ponctuels pratiqués par échantillonnages de l’ensemble des types de milieux en présence et ayant pour objectif de cibler les espèces remarquables présentes notamment en période de reproduction.

Au total, 52 espèces d’oiseaux ont pu ainsi être observées sur l’aire d’étude immédiate, dont 41 espèces bénéficiant d’un statut de protection en France. La répartition de ces espèces protégées en termes d’habitats et de fonctionnalité des milieux se traduit de la manière suivante :

 24 des espèces protégées d’oiseaux recensées sont considérées comme nicheuses dans le cortège des milieux arborés. Sur l’aire d’étude considérée, les secteurs boisés les plus favorables se concentrent essentiellement en marge des terrains d’emprise du projet de sablière. Il s’agit des nombreux et vastes massifs forestiers originels qui ceinturent le projet ; lesquels abritent notamment les espèces d’oiseaux forestiers les plus patrimoniaux (Bouvreuil pivoine, Faucon hobereau, Grosbec casse-noyaux, Pic épeichette, Pouillot siffleur) et qui présentent un enjeu écologique jugé moyen en raison notamment de la forte densité d’habitats de ce type sur le secteur d’étude. Les zones de plantations plus récentes telles que celles présentes sur le flanc Ouest de l’emprise du projet de sablière se caractérisent quant à elles par une diversité d’espèces moins importante et globalement moins attrayantes pour l’avifaune nicheuse (notamment pour les plantations de résineux), avec un enjeu écologique considéré comme étant plus faible.

 7 des espèces protégées d’oiseaux recensées sont considérées comme nicheuses dans le cortège des milieux arbustifs (habitats moins représentatifs, souvent plus ou moins imbriqués en lisières de bois ou des plantations). Il s’agit d’une avifaune typique mais avec des espèces qui restent pour la plupart communes en région Centre (Accenteur mouchet, Hypolaïs polyglotte, Fauvette grise, Linotte mélodieuse, Bruants zizi et jaune…). Ce cortège est considéré comme étant à enjeu écologique également faible.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 185 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

 3 espèces protégées d’oiseaux recensées sont considérées comme nicheuses dans le cortège des milieux ouverts (Busard St-Martin, Bergeronnette printanière, Tarier pâtre) ; lesquels recouvrent les zones en cultures et les zones de friches qui sont nombreuses sur l’aire d’étude et ses abords. A noter que le Busard St-Martin (qui affectionne notamment les espaces ouverts de cultures céréalières) est également inscrit à l’annexe I de la directive « Oiseaux ». Là encore, ce cortège constitue un enjeu écologique faible en raison de la grande amplitude d’habitats de ce type.

 Enfin, 7 espèces protégées d’oiseaux recensées ne sont pas considérées comme nicheuses mais observées en transit ou en gagnage sur l’aire d’étude et ses différents milieux.

D’une manière générale, les espèces d’oiseaux fréquentant le secteur d’étude sont relativement coutumières des types de milieux forestiers ou agricoles caractérisant cette région. La carte reproduite ci-après permet de situer les contacts des 7 espèces d’oiseaux considérées comme les plus remarquables ainsi que la répartition des cortèges de milieux pour les espèces nicheuses. Oiseaux recensés sur l’aire d’étude et habitats (Rapport Biotope – Sept 2012)

Vis-à-vis des oiseaux, l’enjeu de conservation des milieux et de leur fonctionnalité caractérisant le projet de sablière reste d’une manière générale faible. En effet, la présence de nombreux milieux similaires aux abords, associée à un mode d’exploitation coordonné à une remise en état progressive des terrains aura peu de répercussion vis-à-vis de l’avifaune, notamment en terme d’impact susceptible d’altérer et remettre en cause le bon accomplissement des cycles biologiques de ces espèces. Les travaux préliminaires ponctuels de découverte des terrains au fur et à mesure de la progression de cette sablière pourront néanmoins tenir compte de ces cycles biologiques (notamment en période de nidification) pour être les moins perturbants possibles.

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 Mammifères terrestres

L’étude des mammifères terrestres susceptibles de fréquenter le secteur d’étude a essentiellement eu pour objectif de déceler des indices de présence et d’identifier l’établissement de corridors écologiques ; ceci dans une approche fonctionnelle globale d’habitats.

Les investigations ont notamment permis de constater que les grands mammifères (sanglier, chevreuil, cerf) fréquentent régulièrement et en nombre l’aire d’étude considérée ; laquelle s’intègre en effet dans une mosaïque de milieux forestiers et de milieux ouverts (cultures) favorables comme axes de déplacements du grand gibier. La présence de l’A 77 en limite Ouest du projet de sablière constituant une barrière à leur libre circulation ; ces déplacements sont favorisés selon un axe Nord/Sud parallèle à l’autoroute. Le maintien d’un délaissé d’environ 100m de large envisagé à l’approche de cet axe devrait ainsi permettre la fonctionnalité des axes de déplacements existants à l’échelon local.

Concernant les petits mammifères terrestres, la diversité des milieux rencontrés sont autant de niches potentielles ; avec toutefois des espèces présentes ou potentiellement présentes qui restent relativement communes au niveau national et régional. On signalera que deux espèces bénéficiant d’un statut de protection au niveau national sont recensées comme potentiellement inféodées aux milieux de l’aire d’étude : il s’agit de l’Ecureuil roux et du Hérisson d’Europe. Ces deux espèces, bien que non directement observées lors des phases d’inventaires, sont en effet considérées comme probablement présentes dans les zones boisées ou en lisières forestières de l’aire d’étude (milieux correspondant dans le cas présent aux marges ou abords d’emprise du projet de sablière).

D’une manière générale, le caractère commun des espèces de mammifères terrestres inféodées au secteur d’étude, la présence de nombreux habitats similaires en périphérie du projet et le maintien de corridors écologiques fonctionnels pour leur déplacement permettent de conclure que l’enjeu écologique vis-à-vis de ces espèces reste faible.

 Chiroptères (chauves-souris)

L’étude de ces mammifères a été réalisée de manière spécifique en raison du statut de protection de ces espèces (dont certaines menacées) et des risques de destruction de leurs habitats de prédilection. Les reconnaissances ont été effectuées sur la base d’analyse d’écoutes nocturnes par détecteurs d’ultrasons.

Au total, sur les 21 espèces de chiroptères dont la présence est recensée dans le département du Loiret, 10 espèces et 4 groupes d’espèces indéterminées ont été contactés sur l’aire d’étude. Ces espèces bénéficient toutes d’un statut de protection au niveau national (AM du 23/04/2007) et au niveau européen (directive « Habitats »).

Le tableau ci-après recense les espèces recensées, l’occurrence des contacts enregistrés et les principaux éléments écologiques caractérisant chaque espèce et ses milieux d’observations.

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Espèces (ou groupes) de chiroptères recensées sur l’aire d’étude (Rapport Biotope - Sept 2012)

Espèce Occurrence Ecologie/Habitats des contacts Barbastelle d’Europe <1% 1 seul contact aux abords de l’étang de La Barbastella barbastellus Ménagerie. Sérotine commune 1% Contacts ponctuels en chasse sur zones de Eptesicus serotinus plantations ou friches. Murin de Daubenton 14% Contacts fréquents en chasse à l’approche de Myotis daubentonii l’étang de La Ménagerie et du Vernisson. Murin à oreilles échancrées < 1% 2 contacts aux abords de l’étang de La Myotis emarginatus Ménagerie. Grand Murin <1% 1 seul contact aux abords de l’étang de La Myotis myotis Ménagerie. Boisements de feuillus âgés alentours également favorables à l’espèce. Murin de Natterer <1% 1 seul contact en zone de friches. Boisements Myotis nattereri et points d’eau également favorables comme gîtes et lieux de chasse. Noctule commune <1% 1 seul contact en lisière de bois aux abords de Nyctalus noctula l’étang de La Ménagerie. Espèce quasi- menacée en France, typiquement forestière (bois âgés). Pipistrelle de Kuhl 1% Plusieurs contacts en milieux variés : allées Pipistrellus kuhlii forestières, friches, points d’eau. Pipistrelle de Nathusius 1% Quelques contacts aux abords de l’étang de Pipistrellus nathusii La Ménagerie. Espèces quasi-menacée en France affectionnant les zones humides et forestières. Pipistrelle commune 38% Contacts très fréquents, en chasse sur Pipistrellus pipistrellus l’ensemble de la zone d’étude (milieux forestiers, humides et milieux ouverts). Groupe des Oreillards 1% Contacts aux abords de l’étang de la (sp. indéterminées) Ménagerie. Groupe à son émis de faible portée, difficiles à contacter. Groupe des Serotules 1% Contacts non différenciés entre Sérotine ou (sp. indéterminées) Noctule communes. Groupe des Murins 39% Nombreux contacts non différenciés (sp. indéterminées) (probablement Murin de Daubenton, espèce fréquente près des cours d’eau. Groupe des Pipistrelles 3% Contacts non différenciés entre les espèces de (sp. indéterminées) Pipistrelles.

D’une manière générale, la plupart des espèces de chiroptères contactées sur le secteur d’étude sont assez fréquentes sur cette région, hormis deux espèces considérées comme assez rares dans le département du Loiret que sont la Barbastelle d’Europe et le Murin de Natterer. L’enjeu écologique du projet de sablière vis-à-vis de ces espèces est considéré comme faible dans le cas présent. En effet, l’essentiel des terrains d’emprise du projet correspondent soit à des zones de cultures, soit à de jeunes boisements (ces derniers n’offrant pas de véritable potentialité de gîtes pour les chauves-souris), c'est-à-dire des zones essentiellement fréquentées en transit ou pour la chasse. Les milieux les plus favorables pour ces espèces concernent les massifs forestiers périphériques (pour le gîtes) ou encore les points d’eau et friches (pour la chasse), que l’on retrouve en marge du projet.

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3.3.4 Synthèse de l’état initial et enjeux de conservations

L’analyse de l’état initial du site d’implantation du projet de sablière et de ses abords, au travers des reconnaissances effectuées, montre qu’il existe une relative diversité d’habitats plus ou moins imbriqués (milieux forestiers, milieux agricoles, friches rudérales, cours d’eau, zones humides…) ; pour lesquels les enjeux de conservation sont bien évidemment inégalement définis selon les contraintes réglementaires identifiées ou selon leurs fonctionnalités écologiques. Si aucun enjeu fort de préservation n’est à signaler sur l’aire d’étude considérée, des contraintes spécifiques sont malgré tout identifiées et nécessitent donc d’être prises en compte dans le cadre du projet de sablière.

La synthèse suivante peut être faite quant à l’état initial de ce site et des enjeux de conservation mis en évidence :

 L’emprise foncière du projet de sablière qui porte sur environ 110 Ha peut être scindée en deux principaux modes d’occupation des sols que sont :

- D’une part des terrains à vocation agricoles (cultures) occupant la partie Est sur environ 57,6 Ha (soit # 52,5% de l’emprise foncière du projet). - D’autre part des terrains à vocation forestière (bois originels ou jeunes plantations) occupant la partie Ouest sur environ 52,1 Ha (soit # 47,5% de l’emprise foncière du projet).

 Les milieux ouverts à vocation agricole sur la partie Est ne révèlent pas d’enjeu écologique spécifique. Il s’agit en effet de milieux banalisés (cultures et végétation rudérale) caractérisés par une relative faible biodiversité et qui ne constituent pas des habitats écologiques déterminants pour les espèces patrimoniales locales.

 Les milieux plus fermés à vocation forestière sur la partie Ouest présentent pour leur part un intérêt écologique davantage marqué. Deux ensembles fonctionnels peuvent être distingués, tout en étant étroitement imbriqués : d’une part les milieux boisés et d’autre part les milieux aquatiques ou humides.

Le principal enjeu de conservation identifié dans le cas présent, en termes d’habitats d’espèces à forte valeur patrimoniale, concerne le complexe de petites mares reliées par un fossé aménagé parallèlement à l’A 77 au sein de la zone de jeunes plantations. Bien qu’ayant une origine artificielle relativement récente (travaux de remise en état de ce secteur exploité en sablière il y a une douzaine d’années, dans le cadre du chantier autoroutier), ce complexe de zones humides présente un intérêt en termes de biodiversité et, surtout, comme habitats de reproduction d’espèces protégées (amphibiens notamment).

Concernant les milieux boisés inclus dans l’emprise foncière du projet de sablière, les jeunes plantations de résineux n’offrent pas de réel enjeu de conservation (faible potentiel écologique en termes de biodiversité et d’habitats patrimoniaux). L’intérêt est davantage associé aux boisements de feuillus dont l’enjeu de conservation peut néanmoins être qualifié de modéré, en raison notamment d’une trame forestière environnante qui reste largement prépondérante.

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En conclusion, l’étude faune-flore-habitats réalisée au droit du projet de sablière permet de considérer qu’une priorité doit être donnée à la préservation des milieux aquatiques et humides en général. A un degré moindre, les milieux boisés et plus particulièrement les secteurs à dominante de feuillus, peuvent également constituer un enjeu de préservation qui doit notamment être appréhendé en relation avec les continuités écologiques fonctionnelles établies ou comme habitats associés aux cycles biologiques des espèces patrimoniales susceptibles de fréquenter ces milieux.

Dans le cas présent, on précisera que le schéma prévisionnel d’exploitation de la future sablière à d’ores et déjà intégré ces exigences, en préservant notamment comme délaissés les milieux identifiés comme étant les plus sensibles en termes de fonctionnalité écologique (zone de plantations associée au complexe de milieux humides établis sur la frange Ouest du projet, terrains bordant le ruisseau du Vernisson, bois anciens originels).

Hiérarchisation des enjeux de conservation de l’aire d’étude (Rapport Biotope – Sept 2012)

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4 MILIEUX HUMAINS ET SOCIO-ECONOMIQUES

4.1 POPULATIONS LOCALES

4.1.1 Données démographiques

Le projet de sablière est implanté sur la commune de La Bussière, d’une superficie de 35,23 km² et située à l’extrémité Nord-Ouest du canton de Briare auquel elle est rattachée.

Il s’agit d’une commune rurale de 811 habitants (INSEE 2009) qui, de part son emprise importante, se caractérise par une densité moyenne de la population relativement faible qui est actuellement d’environ 23 hab/km² (comparativement au canton de Briare # 35,5 hab/km² ou à l’ensemble du département du Loiret # 95 hab/km²) ; la population étant principalement concentrée au niveau du bourg et de ses zones agglomérées.

Statistiques démographiques de la commune de La Bussière

La Bussière 1968 1975 1982 1990 1999 2009

Population (nbre.hab) 531 545 644 715 749 811 Densité (hab/km²) 15,1 15,5 18,3 20,3 21,3 23,0

Variation annuelle moyenne +0,4% +2,4% +1,3% +0,5% +0,8% Solde naturel -0,1% 0% -0,2% -0,2% +0,5% Solde migratoire +0,4% +2,4% +1,5% +0,7% +0,3%

(source : INSEE recensements période 1968 à 2009)

Cette commune, attractive de part un environnement rural associé à des facilités de dessertes routières, a connu une croissance démographique en constante progression depuis plus de 40 ans ; laquelle a longtemps été associée à un solde migratoire positif. Cette croissance démographique qui a surtout été importante entre 1975 et 1990 tend aujourd’hui à se stabiliser avec un taux annuel de croissance de l’ordre de 0,5 à 0,8% en moyenne au cours des dernières décennies. Enfin, on notera également que depuis 1999, le solde naturel auparavant négatif s’est pour sa part inversé pour dépasser aujourd’hui le taux de solde migratoire de la commune.

4.1.2 Voisinage de la future sablière

L’emprise du projet de sablière (environ 110 Ha d’emprise foncière, dont 66,3 ha en futures zones d’extractions) occupe des terrains implantés au Nord-Ouest du territoire communal de La Bussière ; ce secteur enclavé entre la RD 2007 à l’Est (ancienne RN7) et l’A 77 à l’Ouest correspondant à une zone rurale à dominante forestière et agricole.

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L’environnement proche de la future sablière, considéré dans un rayon d’environ 500m vis-à- vis de l’emprise foncière du projet, est relativement peu urbanisé et traduit la faible densité de population de la commune de La Bussière notamment dans ces zones rurales ; la présence en outre d’axes routiers fréquentés (A 77 et RD 2007) à proximité expliquant le faible développement de l’urbanisation sur ce secteur Dans cette première ceinture, on recense ainsi trois zones habitées ou occupées par des tiers :

 Lieu-dit « La Ménagerie » mitoyen de l’emprise foncière du projet (distant d’environ 100m des futures zones d’exploitation de la sablière). Il s’agit d’un ancien corps de ferme actuellement inoccupé mais en cours de rénovation par l’un des membres de la famille propriétaire également des terrains de la sablière (future habitation et siège d’une société de gestion forestière SARL Forestière Chasseval La Bussière).

 Lieu-dit « Maison-Rouge » situé environ 160m au Sud-Est de l’emprise foncière du projet (distant d’environ 350m des futures zones d’exploitation de la sablière). Il s’agit d’un ancien corps de ferme actuellement occupé par le siège d’une entreprise (société des Carrelages de La Bussière : fabrique et commerce de carrelages et dallages).

 Lieu-dit « Les Meuniers » situé environ 525m au Nord-Ouest de l’emprise foncière du projet (distant d’environ 550m des futures zones d’exploitation de la sablière). Il s’agit d’un ancien corps de ferme à usage d’habitation.

Au-delà de cette première ceinture, dans un rayon élargi à 1km vis-à-vis de l’emprise foncière du projet, outre quelques lieux-dits dispersés en zones rurales, le voisinage habité ou occupé par des tiers est principalement marqué par la présence plus à l’Est du bourg de La Bussière, de ses zones agglomérées (dont un lotissement résidentiel le « village des Pêcheurs » établi en bordure de deux étangs quelques centaines de mètres au Nord du bourg), ainsi que du château de La Bussière accolé au bourg. Le château et les secteurs du bourg les plus proches sont distants d’environ 550m de l’emprise foncière du projet et seront distants d’environ 850m des futures zones d’exploitation prévisionnelles de la sablière. On précisera également que le développement de l’urbanisation est restreint par l’existence du château et de son parc arboré ; ce dernier d’une cinquantaine d’hectares étant établi en position intermédiaire vis-à-vis du projet de sablière. Les zones constructibles prévues à plus ou moins long terme dans le plan d’extension urbaine de la commune concernent ainsi des terrains enclavés dans les zones bâties existantes ou des zones périurbaines au bourg qui s’éloignent du projet.

Le tableau et la carte reproduits ci-après permettent de situer les zones habitées ou occupées par des tiers établies en périphérie du projet (les zones urbanisées considérées étant celles établies au plus près du projet, dans chaque direction).

Note : les distances d’éloignement du voisinage prises en considération sont en premier lieu indiquées vis-à-vis de l’emprise foncière du projet de sablière ; cette emprise englobant également des délaissés d’exploitation qui seront conservés dans leur état originel. Aussi, les distances d’éloignement sont également données vis-à-vis des principales activités associées à la future exploitation que sont d’une part les zones d’extractions prévisionnelles (prises dans leurs dimensions ultimes) et d’autre par la future plateforme technique qui accueillera les activités et installations annexes dont les unités de transformation (distances prises vis-à-vis des limites d’emprise de la future plateforme).

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Implantation du voisinage vis-à-vis du projet de sablière

Distances du voisinage / Projet Direction Zones habitées / Projet / Périmètre / Zones / Plateforme foncier d’extractions annexe Château de La Bussière Est 550 m 850 m 1 300 m Enceinte du parc du château Est 40 m 300 m 780 m Centre-bourg de La Bussière Est 700 m 850 m 1 400 m Sud-bourg de La Bussière Sud-Est 550 m 850 m 1 400 m Village des Pêcheurs Est 650 m 900 m 1 450 m Lieu-dit « Les Blots » Nord-Est 950 m 950 m 1 600 m Lieu-dit « Les Meuniers Nord-Ouest 500 m 525 m 775 m Lieu-dit « Boucherot-St-Hubert » Sud-Ouest 2 000 m 2 100 m 2 400 m Lieu-dit « Maison-Rouge » Sud-Est 160 m 350 m 930 m Lieu-dit « La Ménagerie » Centré mitoyen 100 m 450 m

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4.1.3 Equipements publics

La Bussière est une commune rurale bénéficiant d’une desserte routière facilitant les liaisons avec les principaux centres urbains de la région que sont notamment les villes de Briare (chef-lieu de canton) et Gien distantes d’une dizaine de kilomètres, ainsi que la ville de Montargis (sous-préfecture) distante d’environ 25 km ; lesquelles concentrent les principaux services publics, notamment administratifs.et scolaires ou périscolaires.

Cette commune dispose toutefois d’équipements publics nécessaires à son bon fonctionnement et comprenant notamment :

- Une mairie et des locaux techniques communaux. - Un groupe scolaire communal et une cantine. - Une salle polyvalente et une bibliothèque communale. - Un terrain et une salle de sports. - Des lieux de culte (église et presbytère)

L’ensemble de ces équipements et établissements recevant du public sont situés à hauteur du bourg de La Bussière, soit à plus de 800m de l’emprise foncière du projet de sablière et à plus d’1 km des futures zones d’exploitation prévisionnelles.

4.2 ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE

4.2.1 Activités agricoles

Contrairement aux grandes régions agricoles du département (région de la Beauce et du Gâtinais notamment plus au Nord), le secteur de La Bussière, davantage marqué par une empreinte forestière, se caractérise par une activité agricole qui reste modérée et dont la dynamique tend progressivement à décroître depuis les dernières décennies, comme l’indiquent les statistiques reproduites ci-dessous.

Statistiques agricoles de la commune de La Bussière

La Bussière 1988 2000 2010 Superficie agricole utilisée (SAU) 1189 Ha 750 Ha 623 Ha Nombre d’exploitations 29 9 8

(source : Agreste Centre - recensements agricoles période 1988 à 2010)

A l’instar de beaucoup de communes, la régression du nombre d’exploitation est généralement associée à une augmentation de leur taille et de leur spécialisation. Sur la commune de La Bussière, la SAU est ainsi quasiment exclusivement exploitée en terres labourables avec une orientation vers les cultures céréalières et oléoprotéagineuses.

Concernant les terrains d’emprise du projet de sablière, on rappellera que près d’une soixantaine d’hectares du périmètre foncier sont aujourd’hui à vocation agricole (exploités par la famille propriétaire via une entreprise de travaux agricoles) ; dont environ 35,5 Ha seront intégrés en futures zones d’exploitation. L’exploitation de ces terrains se fera toutefois de manière progressive selon le phasage d’exploitation préétabli et coordonnée à une remise en état visant à leur redonner à terme leur vocation agricole.

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En termes de potentiel agronomique des terres agricoles destinées à être exploitées en sablière, le secteur d’étude se caractérise par des horizons superficiels de nature sableuse présentant un faible pouvoir capacitif en termes de réserves utiles (horizons perméables). Ce contexte pédologique se traduit par des terrains considérés comme ayant un potentiel agronomique limité, comparativement à d’autres grandes régions historiquement céréalières et ayant un plus fort rendement agronomique, tels que la Beauce et l’Ouest du Gâtinais notamment. Cette situation explique également le caractère forestier prédominant du secteur d’étude (dans la continuité des massifs de l’Orléanais au contexte pédologique proche). Ce faible pouvoir de rétention des eaux nécessite ainsi des besoins d’irrigations plus importants pour tendre vers des rendements agricoles économiquement acceptables. Dans le cas présent, deux types de cultures (maïs et blé) sont essentiellement pratiquées sur les terres à vocation agricole associées au projet. Les rendements agricoles avec ou sans irrigations annoncés (source : exploitant), comparativement aux grandes régions de cultures (Beauce, Gâtinais) se traduisent de la sorte :

Cultures Rendements agricoles sur le secteur d’étude Rendements agricoles habituels Sans irrigation Avec irrigation des régions de grandes cultures Maïs Non rentable # 110-120 quintaux/ha # 120 quintaux/Ha Blé # 40 quintaux/Ha # 60-80 quintaux/Ha # 80-100 quintaux/Ha

Ces rendements indiquent que sur ce secteur d’étude seule une bonne irrigation permet d’approcher des rendements proches de ceux habituellement associés aux régions à plus fort potentiel agronomique.

4.2.2 Environnement forestier

Avec près de 170 km² de surfaces forestières, soit environ 25% de son territoire, le Loiret est le second département le plus boisé de la région Centre (environ 20% du taux de boisement régional), derrière le département du Loir-et-Cher.

Le projet de sablière établi sur la commune de La Bussière s’inscrit pour sa part à l’interface des deux régions naturelles dites de « l’Orléanais » (Ouest) et de « La Puisaye » (Est) ; lesquelles, avec la région de « Sologne » (plus au Sud), représentent environ 80% du taux de boisement départemental.

La commune de La Bussière est rattachée à la région naturelle de La Puisaye qui, dans le département du Loiret, présente un taux de boisement d’environ 27% de son territoire. Toutefois, le Nord-Ouest de La Puisaye sur laquelle se situe La Bussière et qui annonce les prémices des massifs de l’Orléanais se caractérise par une composante forestière beaucoup plus importante ; le taux de boisement de la commune de La Bussière avoisinant ainsi environ 50% du territoire.

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Ces différents massifs forestiers, généralement de plusieurs centaines d’hectares d’un seul tenant, sont principalement constitués de feuillus (chênaie-charmaie) et majoritairement du domaine privé (environ 98% sur ce secteur du département).

Concernant les terrains d’emprise du projet de sablière, on rappellera qu’environ une cinquantaine d’hectares du périmètre foncier sont aujourd’hui à vocation forestière ; dont environ 37,3 Ha seront intégrés en futures zones d’exploitation.

Il s’agit pour l’essentiel de plantations forestières occupant le flanc Ouest du projet ; lesquelles ont été réalisées en 2001 consécutivement au chantier autoroutier de l’A77. Ces plantations mixtes (feuillus/résineux) ont été intégrées à un Plan Simple de Gestion Forestière établi pour un ensemble forestier de plus de 500 Ha (PSG « Les Grand-Bois »), propriété de la famille de Chasseval également propriétaire des terrains du projet de sablière.

Suite aux consultations entreprises auprès de la DDT du Loiret, seuls les bois de plus de 20 ans qui seront impactés par le projet de sablière (soit environ 4 000 m²) nécessiteront, avant toute opération, l’obtention d’une autorisation de défrichement au titre du Code Forestier (Cf. Partie 1 / Chapitre IV / §.4.3 relatif à la réglementation au titre du Code Forestier) ; pour laquelle il ne sera pas demandé de mesures compensatoires au titre du Code Forestier.

Toutefois, dans le cas présent, on rappellera que l’exploitation en sablière de ces terrains se fera de manière progressive selon le phasage d’exploitation préétabli et coordonnée à une remise en état visant en partie un retour des terrains à leur vocation forestière actuelle. Les défrichements progressifs associés au projet de sablière (et reboisements lors des remises en état) se feront suivant un échéancier correspondant au phasage d’exploitation prévisionnel, qui pourra être intégré au Plan Simple de Gestion Forestière visé ci-avant et qui sera révisé en conséquence.

D’un point de vue sylvicole, d’une manière générale sur le département du Loiret, les productions d’essences de feuillus sont majoritaires (environ 75%, principalement des chênaies) ; tandis que les résineux sont surtout présents en zones sableuses moins hydromorphes (environ 25%, principalement des pins Sylvestre et pins Laricio). Les peuplements forestiers ont une productivité variable selon les essences (les futaies résineuses étant les plus productives) ; pour un volume sur pied moyen estimé au niveau départemental d’environ 125 m3/Ha. Cette production est pour l’essentiel destinée à la fabrication de bois d’œuvres (pour environ 53%) et de bois d’industrie (pour environ 47%).

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4.2.3 Industries, commerces et services

La commune de La Bussière possède une zone d’activités de quelques hectares aménagée en sortie Nord du bourg (route d’Adon) ; laquelle accueille à l’heure actuelle deux entreprises :

- Société APTE SA (Application Plastiques Thermoformes Extrudés) : usine de fabrication de pièces plastiques par thermoformage.

- Société TCE-INGENICA : entreprise de distribution-commerce de gros spécialisée dans la fabrication et la vente de composants pour les enseignes lumineuses.

Outre ces deux entreprises industrielles, le reste du tissu économique de la commune de La Bussière comprend une vingtaine d’entreprises de commerces ou services (9 artisans, 7 activités de commerces –services et 4 cafés-restaurants-hôtels).

Hormis la société des Carrelages de La Bussière (fabrique et commerce de carrelages et dallages) implantée au lieu-dit « Maison-Rouge » quelques centaines de mètres au Sud-Est du projet de sablière ; ces différentes activités artisanales, commerciales ou de services sont pour l’essentiel implantées au niveau du bourg de La Bussière, de ses zones agglomérées ou écarts en sortie de bourg.

4.3 PATRIMOINE CULTUREL ET HISTORIQUE

4.3.1 Monuments historiques protégés

Il s’agit des éléments architecturaux et historiques qui, en raison de leur forte valeur patrimoniale, font l’objet d’une protection réglementaire instituée par la loi du 31 décembre 1913 ; instituant une servitude de protection dite des abords dans un rayon de 500m et reprise le cas échéant dans les documents d’urbanismes applicables (Cf. Partie 1 / Chapitre IV / §.3.3 relatif aux servitudes d’utilités publiques applicables).

On distingue d’une part les monuments historiques classés (forme de protection la plus forte) et les monuments inscrits sur l’inventaire supplémentaire (moins sensibles mais dont l’intérêt nécessite des mesures de préservations, souvent prémices d’un classement futur).

Sur les territoires des 4 communes incluses dans le rayon d’affichage de 3km de la présente demande d’autorisation (La Bussière, Adon, et Gien), les monuments historiques classés ou inscrits recensés sont les suivants :

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Liste des monuments historiques protégés sur le secteur d’étude

Commune Eléments protégés principaux Protection Distance / Projet instituée LA BUSSIERE Château de La Bussière, communs et MH classé 550m / emprise foncière dépendances, grilles, cour et douves 02/05/1995 850m / extractions Parc du château (mur d’enceinte et MH inscrit 40m / emprise foncière sauts-de-loup, sol d’emprise du parc, 23/11/1993 300m / extractions plan d’eau) ADON / / / BOISMORAND Eglise St-Vrain MH inscrit >3km /emprise foncière 12/01/1931 GIEN Château MH classé >3km / emprise foncière liste de 1840 Eglise St-Pierre MH inscrit >3km / emprise foncière 07/09/2001 Immeuble Maison des Allix MH inscrit >3km / emprise foncière 13/02/1941 Manoir de Jean d’Arrabloy MH inscrit >3km / emprise foncière 16/01/1926

Le château de La Bussière (ou « Château des Pécheurs ») et son parc constituent une sensibilité particulière au regard de la proximité du projet de sablière ; partiellement inclus dans le périmètre de protection de 500m institué.

L’emprise foncière du projet est distante de plus de 500m des éléments classés de ce monument historique ; vis-à-vis desquels il n’existe pas de covisibilité du fait de la présence intercalée du parc arboré d’une cinquantaine d’hectares. En revanche, l’emprise du projet est distante de 40m seulement du mur d’enceinte du parc du château (mur en pierres de taille avec trois ouvertures « sauts-de-loup ») inscrit pour sa part sur l’inventaire supplémentaire et depuis lequel est instauré le périmètre de protection de 500m (l’emprise foncière du projet et le parc étant séparés par la RD 2007).

On précisera néanmoins que suite aux concertations préalables entreprises entre la société SABCO et l’Architecte des Bâtiments de France, les limites d’emprise des futures zones d’exploitation (notamment les zones d’extractions) ont été repoussées à 300m minimum de l’emprise de cette enceinte du parc du château (la présence d’un chemin d’exploitation constituant une barrière visuelle naturelle prise comme limite d’emprise des futures extractions). Le secteur intermédiaire en cultures constituera ainsi un délaissé d’exploitation permettant de préserver la valeur de ces éléments du patrimoine, notamment en terme de covisibilité et de maintien des perspectives de dégagement offertes actuellement aux abords du monument historique. En définitive, ce sont environ 11 Ha de terrains projetés en exploitation (extractions et aménagements paysagers périphériques) qui seront inclus dans le périmètre de protection des abords de 500m instituée ; vis-à-vis desquels un avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France sera requis dans le cadre de l’instruction de la demande d’autorisation.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 198 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Plan de situation du projet vis-à-vis du MH protégé

Eléments inscrits du MH (Mur d’enceinte du parc) Eléments classés du MH (Château et communs)

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4.3.2 Patrimoine archéologique

Les renseignements pris auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (Service Régional de l’Archéologie) font état de la présence de 32 sites ou indices archéologiques recensés sur le territoire communal de La Bussière.

Inventaire des sites archéologiques connus et recensés sur la commune de La Bussière

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 200 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Comme indiqué sur la carte ci-avant, 6 des sites archéologiques actuellement recensés touchent le terrain d’emprise foncière du projet de sablière objet de la présente demande d’autorisation :

Etat des connaissances des sites ou indices archéologiques (DRAC-SRA) (Sites recensés au droit du projet)

Ref. Réf. Site Désignation du site Sites ou indices archéologiques Carte 7 45060007AH Les Couardes Enceinte rectilinéaire (époque indéterminée) 8 45060008AH Anc. Chemin de Dampierre à Voie (moyen âge – période récente) La Bussière 15 45060002AH Bois du Ponteau, des Ferriers (gallo-romain – période récente) Guedons et du Grand-Bois 18 45060019AH La Ménagerie Traitement de minerais, fours (Haut-empire 19 45060019AH La Ménagerie Occupation (haut moyen âge) 20 45060019AH La Ménagerie Occupation (âge du fer)

Conformément aux dispositions réglementaires prises au titre du Code du Patrimoine (Livre V – Titre II), on rappellera que ce projet de sablière entre dans le champ d’application de la réglementation en matière d’archéologie préventive (Cf. Partie 1 / Chapitre IV / §.4.2 relatif à l’archéologie préventive). A ce titre, en cas d’obtention de l’autorisation préfectorale sollicitée par la société SABCO, l’exploitation de la future sablière nécessitera préalablement la levée de toutes prescriptions prises en matière d’archéologie préventive (diagnostic, fouilles archéologiques).

Les consultations préalables engagées par la société SABCO auprès du Service Régional de l’Archéologie (SRA) ont d’ores et déjà permis de fixer le cadre général des prescriptions qui pourraient être notifiées au titre de cette réglementation lors de l’instruction de la présente demande d’autorisation. Au vu des éléments connus et portés à connaissance, on apportera notamment les précisions suivantes :

 Cinq des sites inventoriés touchent plus particulièrement l’emprise des futures zones d’exploitation (sites n° 7, 8, 18, 19, 20) ; le sixième site (n°15) correspondant à une vaste zone de présence potentielle de ferriers (déchets de métallurgie, scories, de l’époque gallo-romaine) dont le tracé général touche l’extrémité Sud-Ouest du projet.

 Quatre des sites inventoriés au droit des futures zones d’exploitation (sites n° 8, 18, 19, 20) ont déjà fait l’objet d’une évaluation en 1997, dans le cadre du projet autoroutier de l’A77 (sites détectés et évalués mais non fouillés).

 Le cinquième site (n°7) situé en limite Nord-Ouest du projet correspond à une enceinte d’époque indéterminée détectée par prospections aériennes en 1988, mais qui n’a pas été évalué en 1997 à l’occasion de ce chantier autoroutier.

En raison de la nature de ce projet de sablière, avant toute opération, il sera nécessaire de prendre l’attache des services de la DRAC-SRA pour que toutes les mesures préventives prise en matière d’archéologie puissent être mises en œuvre (évaluations, fouilles ou mesures de protection éventuelles).

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 201 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

4.3.3 Autres éléments du patrimoine local

Indépendamment des éléments du patrimoine architectural, historique et archéologique régis par des législations spécifiques et visés aux paragraphes précédents, chaque territoire possède un patrimoine qui lui est propre et généralement identitaire d’un paysage. Ces éléments du patrimoine local, qu’ils soient du domaine public ou du domaine privé, nécessitent d’être préservés ; les éléments paysagers les plus sensibles étant identifiés dans les plans locaux d’urbanisme. Dans le cas du projet de sablière, outre l’existence des éléments boisés qui ceinturent les futures zones d’exploitation et dont la préservation contribuera à renforcer l’intégration du site, plusieurs éléments bâtis du paysage sont également recensés. Si la majorité de ces éléments bâtis se concentrent au niveau du bourg de La Bussière, on notera en particulier l’existence dans l’environnement du projet de sablière les deux corps de bâtiments suivants, considérés comme remarquables du fait d’une architecture typique :

 L’ancienne ferme du lieu-dit « La Ménagerie » située dans l’environnement immédiat du projet et vis-à-vis de laquelle des mesures adéquates en termes d’intégration paysagère seront à considérer.

 L’ancienne ferme du lieu-dit « Maison Rouge » située plus au Sud-Est ; vis-à-vis de laquelle l’emprise des futures zones d’exploitation et la topographie locale permettront d’en préserver l’intérêt (bâtis distant de 350m des futures zones d’exploitation et naturellement protégés par une petite ligne de crête intermédiaire).

Plan de situation du projet vis-à-vis des éléments les plus sensibles du patrimoine local

“La Ménagerie”

“Maison-Rouge”

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4.4 RESEAU ROUTIER ET CHEMINS

4.4.1 Infrastructures routières

Le secteur d’implantation de la future sablière se caractérise par la présence de plusieurs infrastructures routières ; avec :

- L’autoroute A 77 (-Rhône) ouverte en 2001, qui traverse la commune de La Bussière selon un axe Nord-Sud et dont le tracé longe le flanc Ouest des terrains d’emprise de la future sablière. Il n’existe pas de liaison directe avec cette autoroute sur ce secteur ; l’échangeur autoroutier le plus proche étant situé quelques kilomètres plus au Nord-Ouest (sortie n°19 en liaison avec la RD 940).

- La RD 2007 (ancienne RN 7), qui contourne le bourg de La Bussièer et le parc du château par l’Ouest en longeant le flanc Est des terrains d’emprise de la future sablière.

- La RD 43 (liaison entre le bourg de La Bussière et la RD 940), qui longe le flanc Sud des terrains d’emprise du projet de sablière.

On précisera que la future desserte d’exploitation routière de la sablière s’effectuera à hauteur de la RD 43 (angle Sud-Ouest des terrains d’emprise du projet) ; avec des aménagements de sécurisation du débouché d’exploitation qui seront réalisés en concertation et selon le cahier des charges édicté par le gestionnaire de cette route départementale (Conseil Général du Loiret). Depuis ce débouché, le trajet emprunté pour rejoindre l’échangeur de l’A 77 le plus proche (axe de liaison routière principal de la future sablière pour les expéditions de sables commercialisés) s’effectuera de la manière suivante :

 En sortie d’exploitation, la RD 43 en direction de l’Ouest sur environ 3km jusqu’au carrefour avec la RD 940 (à hauteur du rond-point dit « La Gâcherie »).

 La RD 940 (axe 2x2 voies) en direction du Nord sur environ 3km jusqu’à l’échangeur de l’A77 (sortie n°19).

Note : le choix de cette option de desserte routière de la future exploitation a été retenu suite aux diverses consultations préalables entreprises notamment avec le Conseil Général du Loiret ; en considération de l’aptitude des axes routiers à accueillir le trafic prévisionnel de cette future exploitation (trajet retenu intégrant la réalisation de travaux d’élargissement de la RD 43 entre La Bussière et le carrefour avec la RD 940).

Les dernières statistiques routières disponibles pour ces différents axes qui constituent l’ossature du réseau routier associé à l’environnement du projet sont retranscrites sur la carte ci-après.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 203 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Carte du réseau routier local & Statistiques routières (Conseil Général 45 – Statistiques routières 2011)

RD 2007 (anc. RN7)

Trafic 2011 MJA : 3761 véh/jour PL : 658 PL/jour (17,5%)

RD 940 (2x2 voies)

Trafic 2011 MJA : 7070 véh/jour PL : 1337 PL/jour (18,9%)

Trafic 2012 MJA : 6930 véh/jour PL : 1157 PL/jour (16,7%)

RD 43 (2voies)

Trafic 2011 MJA : 909 véh/jour PL : 61 PL/jour (6,7%)

Trafic 2012 MJA : 885 véh/jour PL : 58 PL/jour (6,6%)

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4.4.2 Chemins

Sur le secteur d’implantation du projet, on signalera l’existence du chemin rural communal dit « des Meuniers » ; lequel borde les terrains d’emprise de la future sablière et sépare les futurs secteurs d’exploitation Sud et Nord. Ce chemin permet notamment, depuis la RD 2007, de desservir les hameaux et lieux-dits situés en zone rurale au Nord du projet, ainsi que la ferme de « La Ménagerie ».

On précisera qu’aucun engin d’exploitation ne sera amené à emprunter ce chemin rural. L’exploitation de la future zone d’extraction « Nord » (dernière phase d’exploitation) sera en effet associée à la mise en place d’un convoyeur de transfert des matériaux depuis cette zone vers les futures installations de transformation établie sur la zone « Sud » ; lequel traversera le chemin rural par busage souterrain (une autorisation de travaux prise en application du Code Rural sera sollicitée auprès de la mairie de La Bussière pour l’aménagement de ce passage souterrain préalablement à la mise en exploitation de ce dernier secteur Nord). Les engins nécessaires à l’exploitation de cette zone Nord seront acheminés par véhicules portes-engins.

Les chemins existants dans l’emprise foncière du projet de sablière sont quant à eux des chemins privés ; avec :

- Le réseau de chemins forestiers parcourant les terrains en plantations situés à l’Ouest (chemins non accessibles au public).

- Le chemin d’exploitation desservant les terrains en cultures établis au Sud de l’ancienne ferme de La Ménagerie. Ce chemin bien que privé n’est pas fermé et peut occasionnellement être emprunté par le public (promeneurs). Il marquera la limite d’emprise des futures zones d’extractions et pourra conserver sa fonction actuelle, avec la mise en place d’un merlon doublé d’une clôture en retrait du talus existant.

4.5 SERVITUDES ET RESEAUX DIVERS

4.5.1 Servitudes urbanistiques

Les servitudes urbanistiques affectant l’utilisation des sols sont des servitudes de droit public limitant, dans l’intérêt général, le droit de propriété et d’usage du sol. On rappellera que trois servitudes de ce type et figurant dans le PLU en vigueur de la commune de La Bussière (en application de l’article R.126-1 du Code de l’Urbanisme) sont recensées au droit ou à proximité de l’emprise du projet de sablière :

- Servitude relative à la protection des Monuments Historiques (AC1) - Servitude relative au transport d’énergie électrique (I4) - Servitude relative à la protection des captages d’eau potable (AS1)

La situation du projet vis-à-vis de ces servitudes et leurs effets ont été précisés dans un paragraphe de la première partie du dossier (Cf. Partie 1 / Chapitre IV / §.3.3 relatif aux servitudes d’utilités publiques). On pourra également se reporter aux paragraphes spécifiques de ce chapitre traitant de l’existence du monument historique (Cf. §.4.3.1) et du captage d’eau potable (Cf. §.2.4.3).

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4.5.2 Adduction en eau potable et assainissements

 Adduction en eau potable

La commune de La Bussière est regroupée avec la commune d’Adon au sein d’un même syndicat d’adduction en eau potable, dont le réseau est cédé en affermage. A l’heure actuelle, la ressource en eau potable est assurée par un forage profond de 40m exploitant la nappe de la craie (forage de « La Creuse ») établi environ 475m au Sud-Est de l’emprise des futures zones d’exploitation de la sablière. Ce captage a fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique en date du 11 juillet 1986 instituant des périmètres de protection. On se réfèrera aux paragraphes spécifiques mentionnés précédemment concernant la situation du projet vis-à-vis de l’existence de ce captage. Celui-ci présente une capacité de production de 1560 m3/jour largement supérieure aux besoins du syndicat, mais présente des problèmes récurrents de qualité notamment liés à des teneurs excessives en nitrates et pesticides ; lesquels sont à l’origine de la recherche d’une nouvelle ressource en eau potable (actuellement à l’étude un nouveau captage dans la craie envisagé environ 3km plus à l’Est : forage de « La Martinique », dont la mise en service n’est pas encore entérinée et qui n’interviendrait pas avant l’horizon 2017).

Depuis le forage actuel de « La Creuse », alimentant un réservoir de 300 m3 (château d’eau établis au Nord du bourg de La Bussière), la distribution est assurée par un réseau de canalisations desservant la quasi-totalité des deux communes du syndicat. Les besoins en eau potable de la future sablière pourront être assurés par adduction depuis le réseau desservant le lieu-dit « La Ménagerie ».

Plan du réseau d’adduction en eau potable du SIAEP La Bussière-Adon

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 Assainissements

La commune de La Bussière est dotée d’un réseau d’assainissement des eaux usées séparatif qui dessert le bourg et les écarts les plus proches. Le traitement des eaux usées raccordées est assuré par une station d’épuration communale gérée en affermage, située en sortie Nord-Ouest du bourg en bordure de la RD 2007 et trouvant pour exutoire naturel le ruisseau Le Vernisson (quelques centaines de mètres en amont du lieu-dit « La Ménagerie ». Cette station d’épuration (traitement de type boues activées) présente une capacité de 1 000 équivalents habitants, pour un rendement correct en conformité avec les normes de rejets en vigueur.

Le secteur de « La Ménagerie » et, plus à l’Ouest, la future zone de la sablière qui accueillera la plateforme technique (et ses locaux sociaux) ne sont pas raccordés au réseau d’assainissement collectif des eaux usées. Les effluents des sanitaires de la future exploitation seront traités par assainissement individuel conforme aux nomes sanitaires en vigueur comme le reste des écarts ruraux de la commune. On précisera que les eaux de process de l’exploitation seront quant à elles gérées en circuit fermé (recyclage des eaux de lavage des sables).

Plan du réseau d’assainissement collectif des EU de la commune de La Bussière

Le réseau d’assainissement des eaux pluviales est constitué quant à lui au niveau du bourg de La Bussière d’un réseau de collecteurs trouvant pour exutoire naturel le ru de Courcelles qui conflue avec le ruisseau Le Vernisson. Le Vernission constituera également l’exutoire naturel des eaux de ruissellement recueillies sur la future sablière, après traitements spécifiques au niveau de bassins internes à l’exploitation.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 207 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

4.5.3 Réseaux énergétiques

Le secteur d’implantation du projet de sablière n’est desservi ni traversé par aucun réseau de distribution de gaz naturel ou autres canalisations de transport de produits fossiles gazeux ou liquides.

Le réseau local de distribution d’énergie électrique est quant à lui assuré par des lignes aériennes ou enterrées desservant l’ensemble du territoire communal de la Bussière et généralement établies le long de axes routiers ou des chemins. Les demandes de renseignements réalisées lors des opérations de sondages géotechniques et poses de piézomètres sur le site d’emprise du projet de sablière n’ont pas identifiées de lignes enterrées au droit des futurs terrains prévus en exploitation. On notera l’existence d’une ligne électrique aérienne HTA longeant le chemin d’exploitation marquant le flanc Est des futures zones d’extractions et desservant notamment l’ancienne ferme de « La Ménagerie ». L’emprise des futures zones d’extraction ne nécessitera pas le déplacement de cette ligne électrique, dont les poteaux d’ancrage seront maintenus à une distance d’au moins 10m.

Enfin, on rappellera également l’existence d’une ligné électrique aérienne Très Haute Tension parcourant l’angle Nord-Ouest de la future exploitation (ligne THT 400 KV) ; visée par une servitude d’utilité publique (Cf. Partie 1 / Chapitre IV / §.3.3 relatif aux servitudes d’utilités publiques). Les pylônes d’ancrage de cette ligne sont pour leur part situés hors emprise du projet mais des règles de sécurité seront nécessaires à l’approche de cette ligne : une Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux devra notamment être réalisée auprès du gestionnaire de cette ligne (RTE) préalablement à la mise en exploitation de ce secteur.

4.6 ETAT DE REFERENCE DE L’ENVIRONNEMENT SONORE

La caractérisation de l’environnement sonore initial du secteur d’implantation du projet de sablière objet de la présente demande d’autorisation peut être appréciée sur la base de mesures de relevés acoustiques réalisées in-situ en janvier 2013, dans l’environnement de l’emprise du projet.

Cf. Annexes Partie 2 – Chapitre IX : Rapport de mesurage de bruit dans l’environnement Etat initial La Bussière – Janvier 2013

Pour disposer d’un état de référence de l’environnement sonore actuel représentatif du secteur d’implantation du projet de sablière, les mesurages ont été effectués en 11 points situés dans le voisinage (7 points représentatif de futures zones à émergences réglementées ; complétés par 4 points positionnés en limites d’emprise de la future exploitation). Les mesures de bruit ont été réalisées selon la méthode annexée à l’arrêté du 23 janvier 1997 modifié relatif aux bruits émis dans l’environnement par les ICPE (selon les dispositions des normes en vigueur NF S31-010 et NF S31-010/A1) ; au moyen d’un sonomètre intégrateur de classe 1 (norme EN 60-804) permettant de déterminer des niveaux de pressions acoustique continu équivalent pondérés A. Un intervalle de mesurage de 30 minutes minimum a été considéré en chacun des points, de manière à obtenir des durées d’intégration suffisantes pour être représentatives des niveaux de fonds sonores actuels.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 208 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

La période considérée est la période réglementaire « diurne » (7h-22h) correspondant aux horaires de fonctionnement envisagés pour la future sablière. Les mesurages ont été effectués entre 9h30 et 17h30 en chacun des points retenus. Une mesure complémentaire a également été réalisée aux environ de 21h00 au niveau de la future zone à émergence réglementée la plus proche du projet (Point 1 « La Ménagerie »), considérant les futures activités de transformation dont le fonctionnement pourra être prolongé après 18h, jusqu’à 22h (c'est-à-dire une période généralement associée à un fond sonre résiduel moindre).

Note : les niveaux sonores mesurés donnés ci-après caractérisent des « bruits résiduels », c'est-à-dire ceux caractérisant l’environnement actuel de ce secteur, sans prise en compte de l’impact sonore attendu du projet. Ces bruits résiduels ont été utilisés pour définir le fond sonore auquel les bruits en provenance de la future exploitation viendraient se cumuler et évaluer l’impact attendu du projet ; dont l’analyse est traitée dans un paragraphe spécifique du chapitre III à suivre de l’étude d’impact (Cf. Partie 2 / Chapitre III / §.5 relatif aux impacts du projet liés aux émissions sonores).

Concernant l’appréciation d’une situation sonore, deux indices sont couramment utilisés au regard des prescriptions réglementaires applicables :

- Le Leq(A), qui est l’indicateur général du niveau sonore mesuré en un point donné et qui intègre l’ensemble des sources sonores (niveau sonore global intégré durant toute la durée de mesurage).

- Le L50, qui est l’indice fractile correspondant au niveau sonore dépassé pendant 50% du temps de mesure. Cet indice fractile ne prend donc pas en considération les bruits interférents de fortes intensités mais de durées d’apparition courtes (comme par exemple un trafic routier ponctuel à proximité du point de mesure, des champs d’oiseaux intermittents…). L’utilisation de l’indice L50 permet ainsi de décrire un fond sonore faisant le cas échéant abstraction des perturbations ayant un caractère inhabituel ou très ponctuel.

Points et conditions de mesurage de l’environnement sonore du projet de sablière

Point de Situation du point Zonage(*) Période de mesurage de mesurage mesurage (**) P1 « La Ménagerie » / Limite de projet Nord-Est ZER / LP Journée & Soirée P2 « Les Meuniers » ZER Journée P3 « Maison Rouge » ZER Journée P4 « Village des Pêcheurs » ZER Journée P5 Bourg La Bussière / Sud ZER Journée P6 Parc du château / lim Ouest ZER Journée P7 Château / bourg La Bussière ZER Journée P8 Limite de projet Sud-Est LP Journée P9 Limite de projet Ouest LP Journée P10 Limite de projet Nord-Ouest LP Journée P11 Limite de projet Nord LP Journée

(*) le zonage considéré est celui défini par la législation en vigueur, en distinguant : - ZER : Zones à Emergences Réglementées (voisinage habité ou occupé par des tiers) - LP : Limites de Propriété (périphérie de l’emprise de la future exploitation)

(**) La journée correspond à la future plage horaire de fonctionnement 7h00-18h00 La soirée correspond à la future plage horaire de fonctionnement 18h00-22h00

La carte reproduite ci-après positionne ces points de référencement de l’environnement sonore, ainsi que les niveaux sonores mesurés (LeqA et L50).

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 209 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Carte de mesurage du bruit résiduel dans l’environnement du projet de sablière (les niveaux sonores sont exprimés en dB(A))

La Ménagerie P1 P2 Les Meuniers Journée Soirée LeqA 45,3 dB(A) LeqA 45,5 dB(A) 38,2 dB(A) L50 44,8 dB(A) L50 43,2 dB(A) 36,9 dB(A)

P11 Limite Nord LeqA 44,2 dB(A) L50 43,6 dB(A) P4 Village des pêcheurs LeqA 47,0 dB(A) L50 45,8 dB(A)

P10 Limite Nord-Ouest LeqA 55,3 dB(A) L50 49,3 dB(A) P6 Parc du château LeqA 58,5 dB(A) L50 53,1 dB(A)

P9 Limite Ouest P7 Château/centre bourg LeqA 59,8 dB(A) LeqA 49,0 dB(A) L50 52,6 dB(A) L50 40,5 dB(A)

P8 Limite Sud-Est P5 Bourg Sud LeqA 58,2 dB(A) LeqA 48,9 dB(A) L50 45,2 dB(A) P3 Maison-Rouge L50 48,2 dB(A) LeqA 51,3 dB(A)

L50 48,8 dB(A)

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 210 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

Au vu des niveaux sonores mesurés pour caractériser l’environnement initial du secteur d’implantation du projet de sablière et son voisinage le plus exposé, on en déduira les principaux enseignements suivants :

 Les niveaux sonores LeqA (indicateur général) qui, en journée, s’établissent globalement entre 45 et 60 dB(A) traduisent un environnement sonore relativement conséquent (comparativement à un secteur rural isolé et calme où le fond sonore excède rarement 40 dBA)) ; et surtout qui apparait très hétérogène à l’échelle de la zone d’étude prise dans un rayon d’1km environ aux abords de l’emprise du projet. Ces niveaux sonores et leur disparité sont principalement associés ici à l’existence de plusieurs axes routiers relativement fréquentés sur ce secteur et bordant l’emprise de la future sablière ; que sont en particulier l’autoroute A77 sur son flanc Ouest (> 10000 véh/jour) et la RD 2007 sur son flanc Est (> 3500 véh/jour).

 D’une manière générale, l’incidence sonore de l’autoroute A 77 reste prépondérante sur les secteurs bordant ou distants de moins de 100m (P9/P10 et à un degré moindre P2), puis s’atténue progressivement et de manière assez sensible en s’éloignant (cas notamment en direction du bourg de La Bussière vers l’Est ; ce qui peut s’expliquer par la configuration encaissée de l’autoroute sur ce secteur).

 La RD 2007 (qui se caractérise également par un trafic relativement important) constitue l’autre source sonore principale du secteur d’étude ; notamment à l’approche du bourg de La Bussière (P3/P4/P5/P6) où elle est prépondérante avec généralement un effet masquant sur le bruit généré par l’autoroute. La présence du vaste parc arboré du château et de son mur d’enceinte, en position intermédiaire vis-à-vis du centre bourg, offre pour sa part l’intérêt de constituer un écran vis-à-vis de la RD 2007 : on notera ainsi que le niveau sonore de 58,5 dB(A) mesuré au point P6 (à moins de 50m de cette route et face à l’une des ouvertures du mur d’enceinte « saut-de-loup ») décroit sensiblement au niveau du point P7 distant de plus de 500m de cet axe (château et par extension centre bourg), avec un niveau sonore global de 49 dB(A) pour un L50 de 40,5 dB(A) seulement après écrêtement des bruits interférents ponctuels (avifaune et activité du bourg notamment). L’effet masquant de ce parc ne bénéficie pas en revanche aux points P3 (Maison- Rouge) et P5 (Village des Pêcheurs), avec des niveaux sonores respectivement de 51,3 dB(A) et 47,0 dB(A), qui sont principalement la conséquence du fond sonore induit par le trafic fluide mais continu associé à la RD 2007 ; notamment au point P3. Au Sud du bourg de La Bussière (Point P5), la RD 2007 a également une forte incidence ; le Leq(A) de 58,2 dB(A) s’expliquant toutefois également par le trafic ponctuel associé à la rue desservant ce secteur : on notera ainsi que pour ce point, le L50 est sensiblement atténué.

 Enfin, concernant le secteur de « La Ménagerie » (point P1) correspondant à la zone habitée ou occupée par des tiers la plus proche du projet de sablière et donc la plus exposée, il est important de constater qu’il s’agit du secteur où les niveaux sonores mesurés sont parmi les plus faibles , avec un LeqA de 45,5 dB(A) en journée et ceci malgré la situation assez proche de la RD 2007 distante de 350m environ. Bien que les mesures de bruit aient été effectuées un jour de faible vent, sa composante de secteur Sud/Sud-Ouest (à l’opposé vis-à-vis de la RD 2007) peut expliquer la faible incidence du trafic de la RD 2007 en ce point (qui restait audible mais de manière lointaine). Sur ce même secteur, le niveau sonore de 38,2 dB(A) mesuré en soirée caractérise quant à lui un fond sonore relativement calme lié notamment au trafic routier beaucoup moins important sur cette RD 2007 et sur l’A 77 plus à l’Ouest.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 211 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

4.7 ETAT DE REFERENCE DE L’AIR AMBIANT

Une surveillance de la qualité de l’air ambiant en région Centre est réalisée par l’organisme agréé Lig’AIR Cette surveillance opérée sur les principaux paramètres de pollution atmosphérique est effectuée sur des zones représentatives du territoire. En l’absence de données de références de suivi sur la commune de La Bussière, on reproduira ci-dessous le suivi opéré sur la station la plus proche située à Montargis, une vingtaine de kilomètres plus au Nord (suivi de la dernière année pour les paramètres dioxyde d’azote, ozone et particules en suspension<10µm) :

Suivi de la qualité de l’air –Station de Montargis (45) – Données en µg/m3

Ce suivi témoigne d’une qualité générale de l’air sur cette région qui est respectueuse des valeurs limites réglementaires en vigueur pour les paramètres analysés ; et, sauf rares exceptions, qui répond également aux objectifs de qualité fixés pour cette région :

 L’ozone (O3) : il s’agit d’un indicateur de pollution photochimique de polluants primaires en basse atmosphère (<10km), sous l’effet du rayonnement solaire ; lequel contribue à l’effet de serre. Dans le cas présent, le seuil de protection pour la santé de 120 µg/m3 (en moyennes sur 8h) est largement respecté.

 Le dioxyde d’azote (NO2) : il s’agit d’une forme de pollution principalement émise par les véhicules et les installations de combustion, favorisant notamment la formation d’ozone ou encore les pluies acides. Dans le cas présent, la valeur limite et l’objectif de qualité de 40 µg/m3 (en moyennes annuelles) sont également respectées.

 Les particules fines en suspension (PM10) : il s’agit des particules solides ou liquides d’origine très diverses, naturelles (poussières naturelles) ou anthropiques (combustions industrielles, incinérations, chauffage, véhicules…). Dans le cas présent, la valeur limite de 40 µg/m3 et l’objectif de qualité de 30µg/m3 (en moyennes annuelles) sont respectées ; hormis un pic de 39,8 µg/m3 mesuré en mars 2013 supérieur à l’objectif fixé.

D’une manière générale, on considèrera que cette région n’est pas affectée par une pollution chronique de l’air ambiant ; ce constat étant d’autant plus transposable au secteur d’étude de La Bussière : secteur rural peu industrialisé où la seule source de pollution notable potentielle à considérer est liée à la circulation routière.

SABCO – Sablière de la Ménagerie – La Bussière (45) 212 Partie  : Etude d’impact Chapitre II : Analyse de l’état initial du site et de son environnement

5 INTERRELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS MILIEUX

Le projet de sablière faisant l’objet de la présente demande d’autorisation constitue une activité industrielle, dont l’analyse de l’état initial du site d’implantation montre qu’il existe de nombreuses interactions entre les trois principaux compartiments physiques, naturels et humains ; ces compartiments étant eux-mêmes la résultante de l’interrelation entre leurs différentes composantes. Le schéma conceptuel ci-après s’attache à donner une représentation synthétique de ces interrelations, établies de manière plus ou moins directes. Le paysage, littéralement « visage d’un pays », constitue un compartiment d’intégration de ces différentes composantes ; que ce soit sur un plan environnemental, social, mais également économique.

Schéma conceptuel d’interrelations entre les différents milieux

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