Ministère de l'Enseignement Supérieur République de Côte d'Ivoire Union - Discipline - Travail et de la Recherche Scientifique

Année Académique 2013- 2014

UFR-Sciences de la Nature

MEMQ,IRE D,E MAS,T·ER

Biodiversité et Gestion Durable des Ecosystèmes

DIVERSITE DES COMMUNAUTES DE FOURMIS DES INSELBERGS DES ZONES D'ISSIA ET DE YAMOUSSOUKRO EN CÔTE D'IVOIRE

Présenté par :

KOUADIO Kouakou Hervé Soutenu le 04 / 03 / 2015 devant le jury composé de:

M.DOUMBIA Mamadou (Maître de conférences) Président M. KONATE Souleymane (Maître de conférences) Directeur scientifique M. TIBO Seydou (Maître de conférences) Examinateur M. YEO Kolo (Maître de conférences) Examinateur Table des matières

DEDICACE i

REMERCIEMENT ii

LISTE DES ABREVIATIONS iii

LISTE DES FIGURES iv

LISTE DES TABLEAUX V

RESUME vi

Abstract vii

IN'TRODUCTION J

GENERALITES 4

I. PRESENTATION DES MJLIEUX D'ETUDE 5

1.1. Zone d'Issia 5

1 .2. Zone de Y amoussoukro 7

il. INSELBERGS 9

2. J. Définition et caractéristiques des inselbergs 9

2.2. Atouts des inselbergs dans la conservation de la diversité biologique 9

Ill. FOUllMl.S 11

3.1. Position systématique des fourmis 11

3.2. Morphologie des Fourmis 12

3.3. Biologie des fourmis 12

3 .4. Ecologie des fourmis l 4

MATERIEL ET METHODES 17

I. SITES D'ETUDE 18

1.1. Inselberg Tabli (Issia) 18

1.2. Inselberg Oka Amlan (Yamoussoukro) 18

Il. MATERIEL 18

2.1.. Matériel biologique l 8 2.2. Matériel technique 18

III. METIIODES 20

3.1. Echantillonnage des fourmis suivant un gradient d'altitude des inselbergs 20

3.2. Echantillonnage sur les inselbergs et dans leurs milieux environnants respectifs 20

3.3. Identification des fourmis 22

3.4. Analyse des données 22

RESULTATS ET DISCUSSION 24

I. RESULTATS 25

1.1. Diversité et abondance des fourmis suivant le gradient d'altitude des inselbergs 25

1.2. Etude comparative des communautés de fourmis des inselbergs et celles de leurs milieux environnants respectifs 34

1.3. Variation de la richesse et composition spécifique des fourmis des inselbergs en fonction des zones phytogéographiqucs 43

II. DISCUSSION 45

2.1. Diversité et abondance des fourmis suivant un gradient d'altitude des inselbergs 45

2.2. Etude comparative des communautés de fourmis de l'inselberg à celles du milieu environnant 4 7

2.3. Variation de la richesse et composition spécifique des fourmis en fonction des zones phytogéographiques 50

CONCLUSION ET PERSPECTIVES 52

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 55 DEDICACE

A ma mère N'GUESSAN Akissi Catherine et à mon regretté père KOUAME Ziabé. Que son âme repose en paix. REMERCIEMENT

Mes sincères remerciements sont adressés à toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail: >" Au Professeur TIHO Seydou, Doyen de l'UFR des Sciences de la nature (SN) pour sa disponibilité chaque fois que j'ai eu à le solliciter pour des questions administratives. >" Au Professeur DOUMBIA Mamadou. à l'université Nangui-Abrogoua, spécialiste en entomologie générale et président de jury de ma souténance, pour sa disponibilité et ses remarques pertinentes. >" Au Professeur KONATE Souleymane, à l'Université Nagui Abrogoua, équipe de recherche en Biodversité et écologie, directeur du master Biodiversité et Gestion Durable des Ecosystèmes, qui a bien voulu accepter d'encadrer ce travail. >" Au Professeur POREMBSKJ Stefan, à l'Université de Rostock en Allemagne, spécialiste en botanique, pour mon initiation aux travaux de recherche relative à la diversité biologique des inselbergs en Côte d'Ivoire et aussi sa bonne collaboration. >" Au Professeur YEO Kolo, à l'Université Nagui Abrogoua, spécialiste de la systématique des fourmis, directeur de la station d'Ecologie de LAMTO pour ses conseils. 1 >" Au Docteur KONE Mouhamadou. Je ne le remercierai jamais assez pour sa disponibilité, son dynamisme, ses conseils et sa simplicité. >" Aux Docteurs DOSSO Kanvaly, KONE N'Golo, N'DRI Brigitte et au docteur N'DRI Firmin qui ont apporté d'importantes améliorations à ce travail à travers leurs remarques et suggestions. >" A M. DJE Kouakou Bernard. chef de service du département de climatologie à la Sodexam Abidjan qui a accepté de nous fournir les données climatologiques des différentes zones d'étude. >" A M. KOUATOUAN Faustin Parfait de m'avoir accepté à l'administration de la PROGr pendant mes recherches documentaires. >" A M. BOHOUSSOU Jacob. technicien supérieur en maintenance et système réseau de m'avoir aidé lors de ma manipulation sur le terrain. >" M. ABOU Kouadio, planteur et chef du village de Guéikro/Issia d'avoir accepté de m'héberger durant la période de mes manipultions dans la zone d'Issia. >" Enfin, mes remerciements s'adressent à tous mes camarades étudiants de LAMTO, en occurrence KOUAKOU Lombart Mesmer pour sa bonne collaboration et soutien pendant la phase d'identification des fourmis.

il LISTE DES ABREVIATIONS

ANOVA: Analyse OfVariance

GPS: Global Positioning System (Système de Positionnement Géographique)

RGPH: Recensement Général des Population et de l'Habitat

SODEXAM : Société d 'Exploitation Aéroportuaire, Aéronautique et Météorologique

UPGMA: Unweighted Pair-Group Method using arithmetic A verages (moyenne non pondérée des groupes associés)

BENETD : Bureau National d'Etudes Techniques et Développement

Ill LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Couverture végétale de la Côte d'Ivoire et zones d'étude 6

Figure 2: Diagramme ombrotbermique de la zone d'lssia de 2007 à 2013 8

Figure 3: Diagramme ombrothennique de la zone d'Issia en 2013 8

Figure 4 : Diagramme ombrothennique de Yamoussoukro de 2007 à 2013 10

Figure 5: Diagramme ombrothermique de Yamoussoukro en 2013 10

Figure 6 : Morphologie générale d'une fourmi 13

Figure 7: inselberg Tabli d'Issia 20

Figure 8: Inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro 20

Figure 9: Schéma du dispositif d'échantillonnage le long du gradient d'altitude 22

Figure 10: Schéma du dispositif d'échantillonnage sur les inselbergs et dans leurs milieux environnant respectifs 29

Figure 11: Classification des niveaux d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia suivant leurs compositions spéciiques en. fourmis 29

Figure 12: Variation de l'abondance relative des fourmis suivant le gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'lssia 29

Figure 13 : Classification des niveaux d'altitude de l'inselberg Oka Amlan suivant leurs compositions spécifiques en fourmis 33

Figure 14 : Variation de l'abondance relative des fourmis suivant le gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro 33

Figure 15: Variation de l'abondance relative des fourmis en fonction des milieux dans la zone d'lssia 38

Figure 16: Variation de l'abondance relative des fourmis en fonction des milieux dans la zone de Yamoussoukro 38

IV LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Efficacité de récolte et diversité des fourmis en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d' lssia 28 Tableau II : Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia 28 Tableau ID : Variation de l'abondance relative des espèces dominantes en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia 28 Tableau IV: Variation de l'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issa 31 Tableau V: Efficacité et diversité des fourmis en fonction de l'altitude de l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro 31 Tableau VI: Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan 31 Tableau VII: Variation de l'abondance des espèces dominantes en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg oka Amlan de Yamoussoukro 34 Tableau VID: Variation de l'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro 34 Tableau IX : Efficacité de récolte et diversité des fourmis en fonction du milieu dans la zone d'lssia 36 Tableau X: Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du milieu dans la zone d'Issia 36 Tableau XI: Variation de l'abondance relative des espèces dominantes en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro 36 Tableau XII: Variation de l'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia 36 Tableau XIII: Efficacité de récolte et diversité des fourmis en fonction du milieu dans la zone de Yamoussoukro 40 Tableau XIV: Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du milieu à Yamoussoukro 40 Tableau XV: Variation de l'abondance relative des espèces dominantes en fonction du milieu dans la zone Yamoussoukro .40 Tableau XVI: Variation de l'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du milieu dans la zone de Yamoussoukro 41

V RESUME Les inselbergs sont des affleurements rocheux de nature granitique et gneissique qui s'élèvent brusquement sous forme de dôme dans le paysage qui les entoure. Les communautés d'organismes qui y vivent restent mal connues. La présente étude évalue ces communautés dans la forêt semi-décidue (Issia) et la mosïque forêt-savane (Yamoussoukro) en examinant la diversité des fourmis. Deux systèmes d'échantillonnage ont été employés, à savoir, un échantillonnage suivant le gradient d'altitude des inselbergs (100 m, 200 m, 300 m) pour déterminer la diversité en fourmis des inselbergs selon le gradient d'altitude. Egalement, un échantillonnage sur l'ensemble de chaque inselberg et dans son milieu environnant en vue de comparer leur diversité en fourmis. La technique des appâts a été utilisée. Trente et six espèces de fourmis regroupées en 19 genres et en 5 sous familles ont collectées sur l'inselberg Tabli d'Issia avec 121 occurrences de ces espèces. L'altitude 300 m est plus riche avec 28 espèces, suivie par l'altitude 100 m avec 17 espèces et enfin l'altitude 200 m avec 10 espèces. Sur l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro, 35 espèces regroupées en 11 genres et en 4 sous familJes ont été collectées avec 117 occurrences de ces espèces. L'altitude 100 m semble plus diversifiée avec 28 espèces, suivie par 200 m avec 18 espèces et enfin 300 m avec 10 espèces. La richesse spécifique, la composition spécifique et l'abondance relative de certaines sous familles (Formicinae et Ponerinae) ainsi que celles de certains groupes fonctionnels (arboricole territorialement dominant, omnivore et prédateur généraliste) de fourmis varient significativement suivant le gradient d'altitude. La richesse spécifique et la composition spécifique des fourmis sur les inselbergs ne diffèrent pas significativement d'avec celles de leurs milieux environnants respectifs. Par contre, les abondances relatives de certaines sous familles (, Formicinae et Ponerinae) et de certains groupes fonctionnels (arboricole territorialement dominant, omnivore et Prédateur généraliste) de fourmis varient significativement entre les inselbergs et Jeurs milieux environnants respectifs. L'analyse de Ja richesse et la composition spécifique en fourmis des inselbergs entre la forêt sémi-décidue et la mosaïque forêt-savane a révèle qu'il existe une similarité entre ces deux paramètres de ces milieux. Cette étude a montré la grande capacité des inselbergs à servir de refuge à la diversité biologique ménacee dans les différentes localités sous l'effet des activités humaines croissantes et aussi de source de recolonisation des paysages dégradés.

Mots clés : Conservation de la biodiversité, gradient d'altitude, fourmis, inselbergs.

Vl Abstract Inselbergs are more or less dome-shaped granitic and gneissic rock outcrops that rise abruptly from surrounding plains. Organism commun.ities living in these areas are less known. This study assesses them by examining commun.ities' diversity in semi-deciduous forest and savanna-forest mosaic zones. Two kinds of sampling was used. Sampling along inselberg altitude gradient (100 m, 200 m and 300 m) to determine ant diversity variation between altitudes. Secondary, sampling on whole inselberg and in his enclosing area to compare their ant diversity. Bait was used for sampLing.Thlrty-six ant spccies grouped in 19 generas and in 5 subfamilies where collected on whole of Tabli inselberg of Issia with 121 occurrences of these species. Altitude 300 m seems the richest with 28 species, it' s followed by l 00 m that counts 17 species and at last, altitude 200 m with 10 species. In Yamoussoukro 35 species reunited in 11 generas and in 4 subfamilies were collected in ail altitudes combined of Oka Amlan inselberg with 117 occurences of these species. With 28 species altitude 100 m is the most diversified. It's followed by 200 m with 18 species and 300 m that holds only 10 species. Species richness and composition and the relative abundance of certain subfamilies (Formicinae et Ponerinae) and certain functional groups (arboricole territorialement dominant omnivore et prédateur généraliste) varied significantly along inselbergs altitude gradient. Species richness and composition didn't change significantly between inselbergs and their respective enclosing areas. ln contrast, the relative abundance of most of these species differed significantly. Analyzing of specific richness and composition on inselbergs according to the phytogeographical zones chosen reveals that these two parameters didn't change significantly. this study indicates that inselbergs constitute refuges for great species diversity and as well sources of recolonization relegated areas.

Key words: Altitude gradient, ants, biodiversity conservation, inselbergs.

vu INTRODUCTION La biodiversité peut être définie comme la variété des organismes vivants. la variabilité en leur sein ainsi que celle des complexes écologiques dans lesquels ils se rencontrent. Elle inclue tous les niveaux d'expression de la variation des êtres vivants, des gènes aux écosystèmes en passant par les espèces et les communautés. Elle contribue directement ou indirectement au bien-être et à la survie de l'homme (Millenium Ecosystem Assessment [MEA], 2005). Cependant, cette toile de la vie terrestre est de plus en plus sujette à des menaces. En effet, les problèmes environnementaux tels que les changements climatiques, les pollutions et l'érosion drastique de la diversité biologique sont les faits marquants de notre siècle. Ces menaces se sont intensifiées durant les 50 récentes années (Barbault et al., 2002 ; Konaté et Kampmann, 2010). Elles pourraient entraîner la perte de plus de 75% de la nature sauvage globale, 3500 années après l'apparition de l'humanité sur terre (Jaffré et al., 1994, 1997). Aussi, porraient-elles affecté des services écosystémiques ainsi que certaines espèces d'intérêt écologique et économique (Wilson. 1989 : Millenium Ecosystem Assessment [MEA], 2005). Vu les nombreuses menaces qui pèsent sur la biodiversité, la déclaration de Stockholm en 1972 impose, dans ses principes 1 et 2 aux états d'assurer sa protection. La Convention sur la Diversité Biologique (COB) en 1992 à rio de Janeiro contraint également les états à la conservation de celle-ci. Cette conservation requiert la connaissance de la distribution des espèces ainsi que leur état en vue de la définition de stratégies appropriées. La biodiversité se rencontre partout c'est-à- dire partant des forêts aux savanes et même dans les milieux extrêmes tels que les déserts chauds, les mangroves, les inselbergs etc. Mais celle-ci est variable selon l'écosystème dont elle fait partie (World Wide Views on Biodiversity [WWVB], 2012). Les milieux extrêmes sont caractérisés par de rudes conditions environnementales (Burke, 2003). fis incluent une diversité d'écosystèmes parmi lesquels on peut citer les inselbergs. Ces derniers se distinguent par des températures élevées et de faibles humidités (Burke, 2003 ; Kouassi et al., 2014), mais ils peuvent avoir une importance écologique capitale. Ils peuvent renfermer des espèces particulières ayant développé des mécanismes d'adaptation unique (Konaté et Kampmann, 2010). Cependant, peu de programmes de protection et de conservation les prennent en compte (Porem.bski et al., 2000). Toutefois, avant toute stratégie de protection et de conservation. il est fondamental de déterminer les communautés d'organismes vivants dans ces milieux afin de comprendre leur rôle et leur importance dans la biodiversité locale, régionale ou globale. Dans le cadre de cette étude,

2 l'évaluation de la diversité biologique sur les inselbergs utilisera les insectes comme groupe cible. Avec environ 1,3 000 000 d'espèces (soit les 2/3 d'espèces décrites), les insectes représentent en effet le groupe le plus diversifié du règne (Lévêque et Mououlou, 2001). Ils se rencontrent dans plusieurs types d'écosystèmes et peuvent servir d'importants indicateurs biologiques aux changements écologiques (Mclntyre, 2000; McKinney, 2008). Toutefois, la grande diversité au sein des insectes rend difficile l'estimation de la diversité biologique à travers tout ce groupe, d'où notre intérêt pour un taxon particulièrement important que sont les fourmis. Avec plus de 12954 espèces décrites (antweb, 2014), les fourmis jouent un rôle important dans la dynamique et le fonctionnement des écosystèmes terrestres (Konaté et al. 2005 ; Bolton, 2006). Elles sont sensibles aux perturbations et aux stress environnementaux, de ce fait elles constituent des excellents témoins de changements environnementaux (Andersen et al., 2002; Underwood et al., 2006). Elles sont abondantes dans les milieux terrestres et leur collecte se fait sans grande expertise (Agosti et al., 2000; Andersen et al., 2002). En Côte d'Ivoire, de nombreuses études ont été menées sur les inselbergs (Schnel, 1952: Porembsk:i et al., 1996, 2000; Kouassi, 2008, 2014). Cependant peu d'études ont abordé l'entomofaune, et plus spécifiquement la diversité des communautés de fourmis. Ce travail a pour objectif général l'examen de la diversité des fourmis sur les inselbergs. Spécifiquement, il s'agira de:

o déterminer la variation de la diversité des fourmis suivant un gradient d'altitude des inselbergs·

o comparer la diversité des fourmis collectées sur les inselbergs à celle de leurs milieux environnants respectifs·

o déterminer la variation de la richesse et la composition spécifique en fourmis des inselbergs en fonction des deux zones phytogéographiques. Dans ce mémoire, nous présenterons dans un premier temps, les généralités sur les milieux d'étude, les inselbergs et les fourmis. Ensuite, le matériel et le protocole expérimental de ce travail seront présentés. Enfin, les résultats obtenus durant l'étude seront discutés, suivie d'une conclusion.

3 GENERALITES

4 l. PRESENTATION DES MILIEUX D'ETUDE 1 Cette étude s'est déroulée dans deux zones géographiques de la Côte d'Ivoire. Il s'est agi des zones d'Issia et de Yamoussoukro (figurel ).

1.1. Zone d'lssia 1.1.1. Localisation et caractéristiques Le département d'Jssia est situé au Centre-Ouest de la Côte d'Ivoire (6°30'N, 6°34'W) à 368 km d'Abidjan. Appartenant à la région du haut Sassandra, il se trouve sur un sol ferralitique avec un plateau assez élevé (N'guessan et al., 2005). La végétation est une forêt dense humide semi décidue (Guillaumet et Adjanohoun, 1971 ). Des zones de forêts galeries sont rencontrées le long des fleuves Sassandra et Lobo. Les espèces les plus abondantes sont: Zanthoxylum gilletii (De Wild.) P.G.Waterman (Rutaceae); Laccosperma secundiflorum (P.Beauv.) Kuntze (Arecaceae); Raphia hookeri G.Mann & H.Wendl. (Arecacae); Cola gigantea A.Chev. (Malvaceae): Ricinodendron heudelotii (Bail!.) Heckel (Euphorbiaceae). Le climat à lssia est de type subéquatorial avec quatre saisons dont deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses (N'guessan et al., 2005) : - la grande saison pluvieuse s'étend de fin mars à fin juin· - la petite saison pluvieuse part de mi-août à début novembre · - la grande saison sèche part de novembre à mars - la petite saison sèche s'étend de début juillet à mi-août. L'analyse des données de pluviométrie et de température recueillies auprès de la station de Sodexam (Société d'Exploitation Aéroportuaire, Aéronautique et Météorologique) de Daloa, a permis de comparer les variations climatiques de la période d'étude à celles des dix années qui lui ont précédé. La pluviométrie moyenne annuelle observée sur les dix années précédant cette étude était de 1355,42 mm. L'observation de la figure 2 montre deux saisons: une saison sèche qui s'étend de décembre à février et une grande saison humide de mars à novembre avec les plus fortes pluviométries en juin et en septembre. La température moyenne annuelle observée sur cette période était de 26,1 °C. Les données climatiques les plus récentes (2013), montrent une pluviométrie moyenne annuelle plus élevée comparée à celle des dix années précédentes (1417,9 mm).

5 11.JEGE!I.O_E _ ., ,. -CIN-!I-I-IIM•l llllleld ------• ------*-W"' ------~--z... .• ..... --..• ...-. ••... •• - -ZON-ED-'ETUD - •-...•- _ Figure 1 : Couverture végétale de la Côte d'Ivoire et zones d'étude (source: 0-one, INS /réalisation: avril 2012)

6 Le diagramme ombro-thermique de l'année de l'étude (2013) montre également deux saisons : une saison allant de novembre à février et une saison humide de mars à octobre (Figure 3). Comparativement aux dix années précédentes, la quantité de pluie a augmenté dans les mois de février et octobre et est réduite en avril et en juillet. La moyenne annuelle de température était de 26.3 °C.

1.2. Zone de Yamoussoukro 1.2.1. Localisation et caractéristiques La zone de Yamoussoukro appartient à la région du Bélier. Elle se trouve au centre de la Côte d'Ivoire (6°49'N, 5°16'W) à 248 km d'Abidjan. Les études réalisées par le BNETD (Bureau national d'études techniques et de développement) de 1990-1999 ont montré que les sols ferralitiques et hydromorphes sont observés dans cette zone. Située dans la zone de transition forêt-savane, la végétation est dominée par wie mosaïque de forêt-savane. Des galeries forestières occupent les bas-fonds et le long des cours d'eau où se rencontrent essentiellement les espèces telles que Lophira lanceofata Tiegh. ex Keay (Ochnaceae); Diospyros mespiliformis Hochst. ex A.OC (Ebenaceae); Anogeissus leiocarpus (DC.) Guill. & Perr. (Combretaceae). Le climat est de type équatorial à quatre saisons dont deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses : - la grande saison pluvieuse s'étend de mi-mars à mi-juillet · - la petite saison sèche part de mi-juillet à mi-septembre ; - la petite saison pluvieuse part de mi-septembre à mi-novembre · - la grande saison sèche s'étend de mi-novembre à mi-mars. L'analyse des données de pluviométrie et de température recueillies auprès de la station de Sodexam de Yamoussoukro, a permis de comparer les variations climatiques de la période de notre étude à celles des dix années qui lui ont précédé. La pluviométrie moyenne annuelle observée sur les dix années (2007-2013) précédant cette étude était de 1160.54 mm. Les fortes pluviométries ont été observées d'avril à juin puis en septembre.

7 -Pluviométrie moyenne - Température moyenn 280 140

240 120 u- -E 200 100 ~ Co) E llf,,. -! 160 80 a -. , l=lf,,. E 120 60 0 "8. > s : , 80 40 et) ii: ~ 40 20

0 0 -~ ~<:3 ,{;> 1'~ - _:§" ••• ~, :~.. .•.••f 4- .•...~• .•..•~. $! -~

Figure 2: Diagramme ombrothermique d'Issia de 2007 à 2013

-Pluviométrie moyenne -Températme moyenne

0 140 u- -e 240 120 0 g Q -+- -llf,,. 100 ,;:) 200 :::: b ~ 160 0 -=llf,,. ê -X. 120 60 ,...... ec:> ::: ~ s: 80 40 40 0 0 0

Figure 3: Diagramme ombrothennique d'Issia en 2013

8 A l'opposé, les faibles précipitations ont été enregistrées de décembre à février. La température moyenne sur les dix années précédant notre étude était de 26,04 (Figure 4). On constate une hausse de la quantité de pluie pendant l'année 2013 (1349 mm). Le diagramme ombra-thermique de l'année 2013 montre deux saisons: une saison sèche qui s'étend de novembre à février et une saison humide allant de mars à octobre (Figure 5). Par rapport aux dix années précédentes, la pluviométrie a augmenté dans les mois de février et août et est réduite en avril et en septembre. La température moyenne enregistrée en 2013 était de 26,5°C.

II. INSELBERGS

2.1. Définition et caractéristiques des inselbergs Introduit par Je géologue allemand W. Bernhardt en 1900, le terme inselberg vient du nom d'emprunt de l'allemand Jnsel = île et Berg= montagne, qui signifie « montagne-île». Les inselbergs peuvent être définis comme des affleurements rocheux de nature granitique et gneissique, le plus souvent en forme de dôme et qui s'élèvent soudainement dans le paysage qui les entoure (Porembsky et al., 2000 ; Burke, 2001 ; Kouassi, 2014). Ce sont des structures très anciennes qui peuvent être âgés de plus de 70 millions d'années (Porembski et al., 1993). Ils sont rencontrés dans toutes les zones climatiques, principalement sur les boucliers paléozoïques (Porembski et al., 2000). L'altitude des inselbergs va d'une cinquantaine à plusieurs centaines de mètres (Coor et al., 1993). La température de la surface de la roche peut aller au-delà de 65°C (Porembski et al., 1993 ; Szarzynski, 2000). La majorité des surfaces des roches sont nues, les sols sont de faible profondeur et pauvre en éléments nutritifs (Porernbski et al., 1997 ; Burke, 2002). En Côte d'Ivoire, les inselbergs se rencontrent partout, où la géologie est dominée par le bouclier précambrien mais sont plus concentrés dans les zones de Boundiali, Korhogo, Man et Séguéla. Avec une superficie de 7 km2 et 648 m d'élévation, le mont Niangbo, situé dans le département de Niakaramadougou est le plus grand inselberg du pays (Konaté et Kampmann 2010). 2.2. Atouts des inselbergs dans la conservation de la diversité biologique Les inselbergs, du fait de leur élévation et de leur faible potentiel agricole sont épargnés de la plupart des activités humaines (Porernbski, 2000). Différents micro-habitats (forêts, roches nues. marais et marécages etc.) se rencontrent sur les inselbergs avec distinctes communautés d'organismes associées (Brown, 1993 ; Porembski et al., 2000). La faible menace sur les inselbergs favorise le maintien des processus écologiques et la survie des populations d'organismes qui y vivent.

9 -Pluviométrie moyenne -Température movenn

.... uO _ .•. :40 r1420 E -u E 200 100 e.., a,) :t) Il- -5 160 0 .a ~ = E 120 60 il- ..2 '8. E 5 80 + 40 ~ E- s: 40 0

Figure 4: Diagramme ombrothermique de Yamoussoukro de 2007 à 2013

-Pluviométrie movenne ~ Température movenne ...... ,0 140 u ,_ _40 - 120 e-.... E E 200 - 10v ::: - 80 -I=l- -b 160 '!. E ; 120 a,) f E- 5 80 1 1 1 i: n. • - 4 0 : t:-f 1, 1 ; l l 1, 11 1, I , 11 1.I IJ ~

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Figure 5: Diagramme ombrothermique de Yamoussoukro en 2013

10 ID.FOURMIS Insectes eusociaux, les fourmis (: Fonnicidae) représentent un des groupes d'organismes les plus diversifiés et écologiquement abondants des écosystème terrestres (Lach et al., 2009). Elles atteingnent 12954 espèces décrites reparties en 16 sous• familles et en 437 genres (Antweb, 2014). Les fourmis peuvent être rencontrées dans la plupart des biotopes terrestres (Huang et al., 2011 ; Buczkowski et al., 2012). Les rôles écologiques joués par les fourmis sont à la mesure de leur nombre. Elles peuvent renseigner sur l'état de santé d'un écosystème (Andersen et al., 2002). Les fourmis. à travers la construction des galeries souterraines corrigent les paramètres de fertilité du sol (Wagner et al., 2004). A travers leur rôle de remueur de terre et de distributeur de nutriments, les fourmis participent activement à la dispersion des graines et à l'aération du sol (Stuble et al., 2014). Elles interviennent également dans les réseaux trophiques comme prédateurs ou proies. Comme chez tous les insectes sociaux. le travail est reparti chez les fourmis (le polyéthisme). Ainsi. deux castes se dégagent-elles selon Agosti et al. (2000) : la caste royale (ailée ou non) : dévouée essentiellement à la reproduction. elle renferme le mâle et la reine ; la caste ouvrière (aptère) : c'est elle qui accomplit toutes les autres tâches de la colonie (la nutrition. la protection et la construction des nids). Elle est divisée en deux sous-castes qui accomplissent des fonctions différentes selon leur taille et leur âge. 11 s'agit des ouvrières minores et des ouvrières majors qui assurent respectivement les soins au couvain et les fonctions de défense du nid.

3.1. Position systématique des fourmis Les fourmis se subdivisent comme suit :

Règne: Animal Embranchement : Arthropodes Sous-Embranchement: Hexapodes Classe : Insectes Sous-classe : Ptérygotes Super-ordre: Néoptères Ordre: Hyménoptères Sous-ordre : Apocrites Super-famille: Vespoidea Famille: Formicidae

11 3.2. Morphologie des Fourmis Les fourmis sont des arthropodes hexapodes dont le corps est formé de métamères qui se modifient au cours de leur développement. Elles ont un corps divisé en trois parties: la tête, le thorax et l'abdomen. La tête porte une paire d'antennes coudées, les yeux composés, les ocelles et les pièces buccales. Le thorax comportant trois segments (le prothorax, le mésothorax et le métathorax) abrite les organes de locomotion. L'abdomen est constitué de métamères dont le nombre varie selon l'espèce. Il renferme le mésosome, le pétiole, le post• pétiole (s'il existe) et le gastre (figure 6).

3.3. Biologie des fourmis Ici Ja reproduction et l'alimentation des fourmis seront abordées

3.1.1. Reproduction des fourmis

Les fourmis se reproduisent par voie sexuée. Et cela grâce à la multiplication et à la dispersion des gènes qui constituent des impératifs pour leur reproduction. En effet, elles permettent la propagation et la pérennisation de Jeurs espèces. Ces processus sont rendus possibles grâce à de multiples stratégies de reproduction résumées en deux grands ensembles (Peeters et Ito, 2001) : fondation indépendante (ou claustrale): dans laquelle la reine fondatrice élève toute seule la première génération d'ouvrières fondation dépendante est caractérisée par la fission de la colonie de départ. Les fourmis ont un développement holométabole, c'est-à-dire que les différents stades de développement (œuf, larve, nymphe et imago) sont différents entre eux. La mise en place d'une nouvelle colonie commence par une jeune reine essaimant qui s'accouple avec un ou plusieurs mâles (la polyandrie) (Keller et Reeve, 1995; Fjerdingstad et Boomsma, 1998). La reine ailée. après accouplement, se débarrasse de ses ailes et recherche un lieu approprié (orifice du sol ou les cavités des plantes) pour ensemencer un nouveau nid où elle va démarrer la ponte des œufs (Buschinger et al., 1987). Elle convertit ses muscles thoraciques et corps gras en acides aminés. Aussi, produit-elle des œufs alimentaires pour nourrir les premières larves. Après l'émergence des premières ouvrières. ces dernières assurent les soins du couvain et l'élevage des larves (Weber, 1982). Désormais la reine se consacre essentiellement à la ponte des œufs (Tschinkel, 1993).

12 funicule pronolum

Figure 6: Morphologie générale d'une fourmi (Passera et Aron, 2005)

13 3.1.2. Alimentation Les fourmis utilisent une diversité de ressources aJimentaires. Selon les préférences alimentaires plusieurs régimes trophiques se distinguent:

les fourmis consommatrices de liquide sucré: ce sont celles qui se nourrissent des productions sucrées secrétées par certains homoptères, puceron et cochenilles et aussi des exsudats, les fourmis granivores qui se nourrissent de graines les fourmis carnivores: elles se nourrissent de proies. Dans ce régime. certaines fourmis (spécialistes) s'alimentent de proies uniques. Par exemple, une fourmi qui ne consomme que des termites. D'autres (généralistes) se nourrissent de plusieurs types de proies. - les fourmis omnivores. Ce sont des fourmis qui peuvent avoir plusieurs régimes alimentaires. c'est-à-dire qui consomment des graines, du miellat, des débris végétaux et animaux etc.

3.4. Ecologie des fourmis 3.4.1. Habitat Variées dans leur apparence et leurs morphologies, les fourmis ont des modes de vie et des habitats très diversifiés (Keller et Gordon, 2006). Elles sont partout, depuis les cercles polaires jusqu'aux régions équatoriales en passant par les déserts chauds et arides (Hëlldobler et Wilson, 1996 ; Passera et Aron, 2005). Par ailleurs, les espaces urbanisés. les terres cultivées, les landes incultes etc., constitueraient des biotopes favorables à leur établissement (Passera et Aron, 2005; Buczkowski et al., 2012; Martins et al., 2014). Les fourmis construisent des nids (fourmilières) où elles vivent (Wirth et al., 2003). Les fourmis terricoles installent leurs nids sous des pierres, dans les bois morts, dans la litière et dans des galeries souterraines qu'elles creusent. Les fourmis arboricoles construisent leurs nids dans les creux des arbres et dans les feuilles. Les fourmilières sont le plus souvent structurées en chambres et en galeries avec chacune une utilisation spécifique.

3.4.2. Importance des fourmis dans la conservation de la diversité biologique Les fourmis sont des insectes clés des écosystèmes terrestres du fait de leurs bonnes relations avec leur environnement (Konaté et al., 2005). Les fourmis terrestres peuvent agir sur les paramètres biologiques, physiques et chimiques du sol en construisant des nids et en accumulant les restes d'aJiments. En creusant les galeries souterraines et en cherchant de la nourriture, les fourmis remontent et mélangent

14 le sable des différents horizons. Ceci contribue à l'augmentation de la porosité, du drainage, de l'aération et à la correction de la texture et de la structure du sol (Dean et al .. 1997· Folgarait, 1998). Le stockage d'aliment. l'accumulation des matières fécales et la culture des pucerons dans les nids pourraient accroître la quantité de phosphore, d'azote, de potassium à l'intérieur et autour du nid (Paton et al., 1995; Lavelle et al., 1997). Aussi, l'impact des fourmis sur le sol pourrait-il affecter positivement l'activité et l'abondance des autres microorganismes du sol tels que les bactéries, les champignons, les nématodes, etc. (Blomquist et al., 2000). Certaines fourmis jouent des rôles fondamentaux dans la survie de certains animaux. Un exemple clair est celui des pucerons qui bénéficient des fourmis Oecophylla longinoda (Latreille, 1802) la protection contre les prédateurs et les maladies (Detran et al. 2010; Begon et al. 2011 ). Certaines fourmis sont engagées dans une association avec les champignons où elles assurent la culture de celles-ci (Mueller et al., 200 l ; Rico-Gray et Oliveira, 2007). La restauration des paramètres biologiques et abiotiques du sol par les fourmis pourrait avoir des effets positifs sur la performance, la diversité des plantes vasculaires et la couverture végétale (Dean et al., 1997; Kovar et al., 2001 ). La présence des fourmis, en occurrence celles qui construisent des monticules peuvent durablement impacter la biomasse et l'architecture des racines et des rhizomes en agissant sur le sol (Dostal et al., 2005). Les activités des fourmis peuvent accroître le pouvoir germinatif et la capacité d'autoconservation des graines. Elles peuvent améliorer la croissance des plantes (Dean et Yeaton, 1993). Dean et al., (1997) et Folgarait et al., (2002) ont montré que dans un même milieu, les espèces de plantes myrmécophytes peuvent avoir un bon développement comparé aux plantes sans fourmis. La défense de certaines plantes contre les ravageurs est assurée par certaines fourmis. C'est le cas des plantes endémiques d'Afrique centrale telles que Leonardoxa africana et Barteria fistulosa qui sont protégées respectivement par les fourmis Petalomyrmex phylax et Tetraponera aethiops (Blatrix et Herbers, 2013). Certaines fourmis interviennent dans la pollinisation des plantes agissant ainsi sur leur production et la qualité de leurs fruits (Willrner et al., 2009 ; Ashman et King, 2005 ; Holland et al., 2011 ).

3.4.3. Groupes fonctionnels des fourmis Les groupes fonctionnels peuvent se définir comme des groupes d'espèces qui ont les mêmes effets sur les processus écosystémiques (Chapin et al., 1996). Le regroupement des espèces de fourmis en groupe fonctionnel peut servir à analyser la répartition biogéographique de celles-ci ainsi que leurs réponses aux perturbations. Ce regroupement peut également

15 permettre d'utiliser des communautés de fourmis comme indicateurs biologiques des variations écologiques dans un milieu (Andersen, 1997). Delabie et al .. (2000) se sont fondés sur des données provenant de la biologie des fourmis néo-tropicales pour proposer un modèle de classification. Yéo, (2006) se basant sur l'éthologie des fourmis ouest africaines a proposé un autre modèle de classification. Koné et al., (2012) ont proposé un autre modèle de regroupement des fourmis en associant les deux précédentes classifications. Selon cette classification se distinguent : o les prédateurs spécialistes : qui se nourrissent d'un seul type de proie o les prédateurs généralistes : qui se nourrissent de plusieurs types de proies o les omnivores: qui exploitent diverses sources d'aliment y compris les carbohydrates et les protéines o les opportunistes: ce sont des fourmis non spécialistes et non compétitives. Elles se distinguent des autres généralistes par leur capacité à persister dans les milieux perturbés. o les arboricoles territorialement dominants : ce sont des espèces omnivores qui peuvent occasionnellement fourrager dans la litière. Elles sont très agressives et très compétitives. Elles ont de larges colonies avec de grands nids polydomique ou non et tolèrent les espèces non dominantes sur leurs territoires. o les arboricoles non dominants : ce sont des fourmis non agressives. Elles ont des colonies relativement petites o les nomades: ce sont des prédateurs généralistes qui se caractérisent par les nids temporaires et le comportement de chasse collective. o les tolérants de fortes températures : Elles présentent une gamme de spéciation physiologique, morphologique et comportementale. Elles incluent les taxa thermophiles et les granivores

16 MATERIEL ET METHODES I. SITES D'ETUDE Nos échantiJlonnages s'étaient effectués sur les inselbergs nommés localement Tabli et Oka Amlan situés respectivement dans les zones d'Issia (zone forestière) et de Yamoussoukro (mosaïque forêt-savane).

1.1. Inselberg Tabli (Issia) Localisé au centre-ouest de la Côte d'Ivoire entre 6°32'N, 6°40'N, l'inselberg Tabli se trouve près du village de Guibouo à environ 12 km d'lssia. Il a une altitude de 422 m avec un sommet aplati. Une ceinture de forêt s'observe à la base. Autour de cet inselberg s'observent des cacaoyères, des bananeraies et des cultures maraîchères (figure 7).

1.2. Inselberg Oka Amlan (Yamoussoukro) L'inselberg Oka Amlan est localisé au centre de la Côte d'Ivoire entre 6°58'N 5°18'W. Il est situé à 15 km au nord de Yamoussoukro près du village de Lolobo. Il est élevé de 315 m. Son sommet est convexe avec la présence de quelques touffes d'herbes. Une ceinture de végétation dense s'observe vers la base de cet inselberg (figure 8).

II. MATERIEL

2.1. Matériel biologique Les fourmis ont constitué le matériel biologique.

2.2. Matériel technique Le matériel technique utilisé durant cette étude était composé de: - une machette a permis d'ouvrir des voies d'accès aux inselbergs· les mesures de la longueur des transects et celle des distances entre les points d'échantillonnage ont été effectuées au moyen d'un décamètre de 50 m. - des carreaux de sucre et du thon ont servi à attirer les fourmis· - une cuillère à café a servi à prélever l'appât · - du papier lotus a servi de support à l'appât·

pinces souples ont servi à capturer les fourmis · - des bocaux contenant de l'alcool 70% ont servi à conserver les fourmis; une loupe binoculaire de marque Nikon au grossissement X4 a servi à observer les fourmis - les spécimens ont été placés dans une boîte de pétri pour observation une palette, une colle spéciale à bois et une pointe entomologique ont servi au montage des spécimens. 18 Figure 7: Inselberg Tabli d'Issia (Photo: Hervé KOUADIO)

Figure 8: Inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro (Photo: Hervé KOUADIO) 1 19 les coordonnées géographiques des différents sites ont été prises à l'aide d'un GPS (Système de Positionnement Géographique) de marque GAR.MIN 76. des images sur les différents sites ont été prises au moyen d'un appareil photo numérique de marque SONY.

ID.METHODES 3.1. Echantillonnage des fourmis suivant un gradient d'altitude des inselbergs Cet échantillonnage a été effectué en saison sèche. du 01 au 09 février 2014 et s'est déroulé entre 7 heures et 17 heures. Sur un inselberg donné, trois niveaux d'altitude ont été considérés. Il s'est agi des altitudes 100 m. 200 met 300 m. A chaque altitude, une transct de 50 m est mis en place, le long duquel se trouvent 5 points d'échantillonnage à raison de 10 m entre deux points consécutifs. A chaque point d'échantillonnage, du thon (appât salé) est déposé sur du papier «Jotus » à l'aide d'une cuillère à café à 1.5 m à côté du transect. Parallèlement au thon et à 1,5 m de celui-ci, un carreau de sucre (appât sucré) est placé dans les mêmes conditions (figure 9). Les appâts ont été visités toutes les 25 minutes en vue de collecter toutes les fourmis présentes. Les fourmis collectées sur les deux types d'appât d'un point donné constituent l'unité d'échantillonnage. Elles sont ensuite conservées dans les bocaux étiquetés contenant de l'alcool concentré à 70% et finalement transférées au laboratoire d'entomologie de la station d'écologie de Lamto pour leur identification. Au total, 25 passages de collecte ont été effectués par point d'échantillonnage.

3.2. Echantillonnage sur les inselbergs et dans leurs milieux environnants respectifs Cet échantillonnage a été effectué en saison sèche, du 11 au 21 février 2014 et s'est déroulé entre 7 heures et l 7 heures. Trois transects de 150 m ont été établis sur chaque inselberg. Ces transects ont été établis sur trois différents côtés de l'inselberg et étaient tous orientés de la base vers le sommet. Egalement, trois transects de 150 m ont été mis en place dans le milieu environnant (forêt à Issia et mosaïque forêt-savane à Yamoussoukro). Chaque transect de 150 m renfermait 15 points d'échantillonnage avec une distance de 10 m entre deux points consécutifs. A chaque point d'échantillonnage, du thon (appât salé) est déposé sur du papier « lotus» à l'aide d'une cuillère à café. Parallèlement au thon et à l,5 m de celui-ci, un carreau de sucre (appât sucré) était déposé dans les mêmes conditions (figure 10).

20 ô Carreau de sucre

0 Thon

Figure 9: schéma du dispositif d'échantillonnage le long du gradient d'altitude

o.--+EïJ t l,Sm 8 0~ l 0 ô

0 EJ)J 4 I Unité d'échantillonnage

• 0

Figure 10: Schéma du dispositif d'échantillonnage sur les inselbergs et dans leurs milieux environnants respectifs.

21 Les appâts sont visités tous les 25 minutes pour la collecte des fourmis qui s'y trouvent. Vingt-cinq visites de collecte ont été effectuées par point d'échantillonnage. L'ensemble des fourmis collectées sur les deux types d'appâts d'un point donné a constitué l'unité d'échantillonnage. Les fourmis collectées ont été conservées dans des bocaux contenant de l'alcool 70% et transportées au laboratoire pour identification.

3.3. Identification des fourmis Toutes les fourmis ont été identifiées au niveau du genre à l'aide de la clé de détermination de Bolton (1994). L'identification au niveau spécifique a été faite par comparaison de nos spécimens à ceux de la collection de référence du laboratoire d'entomologie de la station de recherche en écologie de Lamto. Lorsque l'identification au niveau spécifique s'est avérée difficile, les spécimens ont été rangés par morpho-espèces.

3.4. Analyse des données 3.4.1. Indices de diversité Dans cette étude. la diversité des fourmis a été mesurée par l'estimation de la richesse spécifique et le calcul des indices de diversité alpha et beta.

3.4.l.1. Estimateurs de la richesse spécifique 3.4.1.1.1. Nombre d'espèces attendu

Le nombre d'espèces attendu a été calculé à l'aide de la version 8.0 du programme EstimateS mise au point par Colwell (2006). Ce nombre renseigne sur le nombre total d'espèces susceptible d'être collecté si l'échantillonnage était fait de façon exhaustive.

3.4.1.2. Indice de diversité alpha 3.4.1.2.1. Indice de diversité de Simpson L'indice de diversité de Simpson a été calculé pour tous les types de milieu en utilisant le logiciel Ecological Methodology software (Krebs, 2002). L'indice de diversité de Simpson (D) est calculé par la formule:

D = 1 -L (pi) 2

D = Indice de diversité de Simpson

Pi : Fréquence d'apparition.

22 3.4.1.2.2. Equitabilité de Simpson L'équitabilité renseigne sur la variabilité de la répartition des abondances relatives entre les espèces pour un peuplement donné (Smith et Wilson, 1996; Krebs, 1999). Elle a été calcuJée en utilisant le logiciel Ecological Methodology software (Krebs, 2002). Sa formule est suivante: E = C:Epi) 2 E: Indice d'équitabilité de Simpson

3.4.2. Analyse de classification ascendante ou « cluster analysis » Dans notre étude, l'indice de similarité de Jaccard a été retenu et calculé dans EstimateS 8.0. Le logiciel Statistica7.l (Stat Soft France 2006) a été utilisé pour évaluer la similitude entre les différentes altitudes en nous basant sur leurs compositions spécifiques. Les matrices ont été construites en utilisant les valeurs de l'indice de Jaccard. La méthode « Unweighted Pair-Group Method using arithmetic A verages » ou moyenne non pondérée des groupes associés a été également retenue pour la construction du dendrogramme. Ainsi, plus les altitudes sont-elles similaires plus elles sont rapprochées et moins elles sont similaires plus elles sont éloignées.

3.4.3. Analyses de variance (ANOVA: one-way analysis of variance) Les moyennes ont été comparées à l'aide des tests non paramétriques U de Mann• Whitney et I' ANOVA de Kruskal-Wallis au seuil de 5 % en utilisant le programme Statistica, version 7.1 (StatSoft France, 2006). L'analyse de variance (ANOVA) est une méthodologie permettant de comparer les moyennes de deux populations ou plus.

23 SULTATS ET DISCUSSION I. RESULTATS

1.1. Diversité respective des inselbergs en fourmis selon un gradient d'altitude A. Inselberg Tabli d'lssia * Efficacité de récolte Le taux de couverture est relativement élevé à tous les niveaux d'altitude avec une moyenne de 70,66%, ce qui signifierait que la méthode utilisée est efficace (Tableau I)

* Richesse spécifique et abondance relative en fourmis Dans l'ensemble, 36 espèces regroupées en 19 genres et 5 sous familles ont été collectées à tous les niveaux d'altitude confondus. Ces espèces présentent une occurrence totale de 121.

../ Richesse spécifique en fourmis Sur les 36 espèces collectées sur l'inselberg Tabli d'Issia, l'altitude 300 m. avec 28 espèces est la plus riche, suivie de l'altitude 100 m qui en compte 17. L'altitude 200 m avec 10 espèces est la plus pauvre. La richesse spécifique varie significativement en fonction des d'altitudes (F= 5,245 ; p = 0.048). En les comparant 2 à 2, il ressort que la différence significative existe entre la richesse spécifique de l'altitude 200 m et celle de 300 rn (p = 0,019). Par contre, ces deux altitudes ne diffèrent pas significativement d'avec l'altitude 100 m (p = 0,068 etp = 0,386). L'indice de Simpson est élevé à tous les niveaux d'altitudes. Les valeurs de l'indice d'équitabilité sont également élevées, ce qui montre une bonne répartition des abondances relatives au sein des espèces (Tableau I) .

../ Abondance relative en fourmis Les espèces de fourmis ont une occurrence totale de 121 sur l'ensemble des niveaux d'altitudes réunis de l'inselberg Tabli dont 63 à l'altitude 300 m. Cette altitude est suivie par 100 m avec 40 occurrences. L'altitude 200 m est la la moins peuplée avec une occurrence de 18. L'abondance relatives des niveaux d'altitude diffère significativement entre eux (F= 7.959: p= 0,020). La comparaison 2 à 2 montre que les abondances relatives des altitudes 100 m et 300 m diffèrent significativement d'avec celle de 200 rn (p = 0,049 et p = 0.007 respectivement). Pourtant, ces 2 altitudes ne diffèrent significativement en termes d abondances relatives (p = 0, 186) (Figure 11 ). Sur les 5 sous familles observées 3 sont présentes (Formicinae, Mynnicinae et Ponerinae) à toutes les altitudes .

25 Tableau I : Efficacité de récolte et diversité des fourmis en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'lssia Gradient d'altitude de l'inselberg Tabli 100m 200m 300m Nombre d'échantillons 5 5 5 Richesse spécifique observée (Sobs) 17 10 28 Richesse spécifique attendue (Chao 2) 19 18 42 Taux de couverture de l'échantillonnage (%) 89 56 67 Indice de Simpson (D) 0,95 0,93 0,97 Equitabilité (E) 0.85 0.77 0.80

Tableau Il: Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia. Attitude Altitude Altitude Sous-familles F p l 00 m 200 m 300 m Dolichoderinae l O l 1.076 0,583 Formicinae 11 2 21 11,136 0,003 Myrmicinae 22 14 25 6,003 0,069 Ponerinae 6 1 13 10,049 0,006 Pseudomyrmicinae 0 1 3 4.454 0.107

Tableau m: Variation de l'abondance relative des espèces dominantes en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia

Altitude Altitude Altitude Espèces F p 100m 200m 300m Paltothyreus tarsatus 4 1 5 7,28 0,026 Nylanderia arlesi 5 1 1 8 0,018 Pheidole megacephala 5 5 5 0 l,00 Odontomachus troglodytes 2 0 4 6,222 0,044 Crematogaster striatula 2 0 5 9,5 0,008 Crematogaster sp.17 4 0 0 10,181 0,006 Cataulacus weissi 2 0 3 3,92 0,140 Camponotus maculatus 1 1 5 8 0,018 Camponotus sp.10 2 0 5 9,5 0,008 Tetraponera mocquerysi 0 1 3 4,454 0,107 Monomorium modestum 4 4 3 0,636 0,727 Pheidole sp.19 2 2 2 0 1.00

26 L'abondance relative de 2 sous familles (Formicinae et Ponerinae) varie significativement suivant le gradient d'altitude. Les Formicinae et les Ponerinae sont très abondantes à 300 m. moyennement abondantes à l'altitude 100 met moins représentées à 200 m. Quant aux Myrmicinae, elles sont abondantes à tous les niveaux d'altitude (Tableau II). Douze espèces ont dominé nos échantillons parmi lesquelles 7 ont des abondances relatives qui varient significativement suivant le gradient d'altitude (Tableau ID). L'espèce Nylanderia arlesi a été collectée à tous les niveaux d'altitude. Les espèces Odoruomachus troglodytes et Camponotus sp.10 ont été observées à tous les niveaux sauf à l'altitude 200 m. Paltothyreus tarsatus F ABRICIUS est abondante aux altitudes 100 m et 300 m et est représentée au niveau 200 m avec une seule occurrence. Crematogaster striatula EMERY est abondante à 300 m d'altitude et peu observée à 100 m. L'abondance relative de Camponotus maculatus FABRJCIUS est faible aux altitudes 100 m et 200 rn et très élevée à 300 m d'altitude. Quant à l'espèce Crematogaster sp.17, elle a été collectée uniquement à l'altitude 100 m.

* Composition spécifique en fourmis La comparaison faite entre les niveaux d'altitude montre une influence de ceux-ci sur la composition spécifique des fourmis. La classification ascendante hiérarchisée basée sur la similitude des compositions spécifiques permet une séparation claire entre les niveaux d'altitude. La figure 15 présente deux clades. Les altitudes 100 met 300 m forment le premier groupe et le second est constitué uniquement de l'altitude 200 m (Figure 12). Les altitudes 100 m et 300 m regroupées ensemble partagent 80% de leurs espèces. Les altitudes 100m et 200 mont en commun 30% de leurs espèces. Les altitudes 200 met 300 mont 40% d'espèces communes. Les espèces luteum MA YR, Crematogaster sp.17, Lepisiota sp.3 Tetramorium flabellum BOLTON et Tetramorium sp.(procbe de sp.10) ont été observées uniquement à l'altitude 100 m. L'espèce pheidole sp.2 a été uniquement collecté à l'altitude 200 m. Les espèces Technomyrmex andrei EMER Y, Lepisiota capensis MA YR, Oecophylla longinoda LATREILLE, Camponotus vividus SMITH, Camponotus sp.4, Polyrachis rufipalpis SANTSCHl, Carebara arnoldi FOREL, Monomorium invidium BOL TON Tetramorium flavithorax SANTSCHI, Pheidole sp.3, Teratener velatus BOL TON Palthotyreus tarsatusF ABRlCIUS, Mesoponera cajfraria SMITH, Bothroponera pachyderma EMBRY, Platythyrea conradti EMERY, Platythyrea modes/a EMERY ont été uniquement collectées à l'altitude 300 m.

27 - Aoondmœ relam-~ abim.œ 100 m - Aboodamœ relatn"e abituœ 200 m - Aboodanœ rebtn"e abituœ 300 m

-j l 2 3 4 5

Figure 11 : Variation de l'abondance relative des fourmis suivant le gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia

~ de 3 Variabaes May. - pond. wpes~ Dist. Eudidiennes

0 100 1!50 200 300 Dist.~ Figure 12 : Classification des niveaux d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia suivant leurs compositions spécifiques en fourmis.

28 * Groupes fonctionnels des fourmis En regroupant les espèces collectées au sein des groupes fonctionnels, 4 groupes ont été identifiés dans notre étude. Il s'est agi des prédateurs généralistes. des omnivores. des arboricoles territorialement dominants et des arboricoles non dominants (Tableau IV). Les omnivores ont l'abondance relative la plus élevée, suivie par celle des prédateurs généralistes. Les espèces arboricoles territorialement dominantes et les arboricoles non dominants sont plus faibles. Sur les 4 groupes fonctionnels observées 3 varient significativement suivant le gradient d'altitude, à savoir les prédateurs généralistes (F =9,348 ; p = 0,009). les arboricoles territorialement dominants (F =11, 171 ; p = 0,003) et les omnivores (F=l 0,072 ; p = 0,006).

B. Inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro * Efficacité de récolte Le taux de couverture est élevé à tous les niveaux d'altitude (Tableau V), ce qui indique qu'en moyenne 67,33% des espèces à toutes les altitudes ont été collectées.

* Richesse spécifique et abondance relative en fourmis Sur l'inselberg Oka Amlan, 35 espèces de fourmis regroupées en 11 genres et en 4 sous• familles ont été collectées à toutes les altitudes réunies. L'occurrence totale de ces espèces est de 117.

./ Richesse spécifique en fourmis Sur les 35 espèces de fourmis au total, l'altitude 100 m avec 28 espèces est la plus riche. suivie par l'altitude 200 m qui compte 18 espèces. L'altitude 300 m est la plus pauvre avec 15 espèces. Globalement, la richesse spécifique varie significativement suivant le gradient d'altitude (F= 10,647; p = 0,010). La comparaison 2 à 2 révèle que qu'il existe n'existe pas de différence significative entre la richesse spécifique de l'altitude 200 m et celle de 300 m (p = 0.279). Par contre les richesses spécifiques de ces deux altitudes (200 m et celle 300 m) diffèrent significativement d'avec celle de l'altitude 100 m (p = 0,017 et p = 0,004 respectivement). Les valeurs de l'indice de diversité de Simpson sont élevées à tous les niveaux d'altitudes. ce qui indique que les niveaux d'altitude sont très diversifiés. Les valeurs élevées de l'indice d'équitabilité montre qu'il existe une bonne répartition de l'abondance au sein des espèces (Tableau V).

29 Tableau IV: Variation de l'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'lssa.

Altitude Altitude Altitude Groupes fonctionnels F p 100 m 200m 300m

Arboricoles non dominants 2 0 5 4,148 0, 115

Arboricoles territorialement 6 0 8 11,171 0,003 dominants

Omnivores 15 11 31 10,072 0,006

Prédateurs généralistes 17 7 19 9,348 0,009

Tableau V: Efficacité et diversité des fourmis en fonction de l'altitude de l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro.

Gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan 100 m 200m 300m

Nombre d'échantillons 5 5 5

Richesse spécifique observée (Sobs) 28 18 15

Richesse spécifique attendue (Chao 2) 38 22 33

Taux de couverture de l'échantillonnage(%) 74 82 46 Indice de Simpson (D) 0,97 0,95 0,94

Equitabilité (E) 0,72 0,75 0.73

30 ./ Abondance relative en fourmis L'occurrence totale totale des sepèces de fourmis sur l'inselberg Oka Amlan est 117. Ces espèces semblent abonder à l'altitude 100 m avec une occurrence élevée (55). Cette altitude est suivie par le niveau 200 rn avec 37 occurrences. L'altitude le moins peuplée est 300 m où les espèces de fourmis ont la plus faible valeur d'occurrence (25) Généralement les abondances relatives au sein des différentes altitudes diffèrent significativement entre elles (F= 7,125 ; p = 0,026). Cependant, en Les comparant 2 à 2. i 1 ressort qu'il n'existe pas de différence significative entre l'abondance relative de l'altitude 200 m et celle 300 m (p = 0,444). Par contre, les abondances relatives des altitudes 200 m et 300 m diffèrent significativement d'avec celle de 100 m (p = 0,031 et p = 0,011 respectivement) (figure 13). Sur les 4 sous-familles identifiée 2 (Formicinae et Myrmicinae) montrent une abondance relative élevée à toutes les altitudes. Aucune sous-famille ne varie significativement suivant le gradient d'altitude (Tableau VI). Douze espèces dominantes ont été collectées et aucune d'entre eJJes ne semble réagir clairement au graclient d'altitude (Tableau VU) .

* Composition spécifique en fourmis L'analyse de classification hiérarchisée basée sur la similitude des compositions spécifique en fourmis montre une séparation évidente des niveaux d'altitude. Deux clades se distinguent: le premier est constitué de l'altitude 100 m; les altitudes 200 m et 300 m forment le second groupe (Figure 14 ). Les altitudes 100 met 200 m partagent 50 % de leurs espèces. L'altitude 100 m a en commun 40% de ses espèces avec l'altitude 300 m. les altitudes 200 m et 300 m regroupés ensemble ont 70% d'espèces partagées. Les espèces suivantes ont été collectées uniquement à l'altitude 100 m : Tapinoma lugubre EMERY , Lepisiota capensis capensis MA YR , Camponotus sp, Polyrachis viscosa SMITH, Tetramorium sericeiventre EMERY. A l'altitude 200 m, ont été observées les camponotus maculatus F ABRICIUS, Campana/us sp.4, Cataulacus weissi SANTSCHJ, Monomorium sp.6, Brachyponera sennaarensis MAY R, Pheidole sp.3, Pheidole sp.6, Tetramorium anxium SANTSCHI. Quant aux espèces Crematogaster sp 17, Lepisiota egregia FOREL, Tetramorium rhetidum BOLTON, elles ont été collectées uniquement à l'altitude 300m.

31 60 -Abondulce relatn"'e 100 m -Abcxulanœ .relative 200 m -Aboodaoœ relative 300 m

Q ~ 40 -= ë Q =~ j < 20

0 -+-----1------1----1 l 5

Figure 13: Variation de l'abondance relative des fourmis suivant le gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro.

Dend,agrammede 3 Variables Moy. non pond. grpes aw-àés Dist. EudidiBmes

90 100 110 120 130 140 150 1eo 170 180 190 Dist.Agliégation Figure 14: Classification des niveaux d'altitude Oka Amlan de Yamoussoukro en fonction de leurs compositions spécifiques en fourmis

32 Tableau VI: Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du

gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan.

Sous-familles Altitude 100 m Altitude 200 m Altitude 300 m F p

Dolichoderinae 1 0 0 2 0,367 Formicinae 22 20 13 1,605 0,448 Myrmicinae 20 23 17 1,254 0,534 Ponerinae l 2 0 1.085 0,58]

Tableau VII: Variation de l'abondance relative des espèces dominantes en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg oka Amlan de Yamoussoukro. Altitude Altitude Altitude Espèces F p 100m 200m 300m Camponotus acvapimensis 3 2 1 1,555 0,459 Camponotus orthodoxus 2 2 0 2.545 0,280 Camponotus sp.8 2 2 0 2.545 0.280 Camponotus sp.9 1 1 2 0,636 0,727 Camponotus compressiscapus 4 4 2 2.24 0.326 Cardiocondyla emeryi l l 2 0,636 0,727 Lepisiota sp.3 4 4 4 0 1 Monomorium bicolor 4 4 4 0 1 Monomorium afrum 3 2 4 0,311 0,855 Pheidole excelens 2 2 0 2,545 0,280 Pheidole megacephala 4 5 2 4,454 0.107 Pheidole sp.19 3 0 1 4,454 0,107

Tableau Yfll: Variation de l'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro. Altitude Altitude Altitude Groupes fonctionnels F p 100 m 200m 300m Arboricoles non dominants 0 2 0 4,307 0,116 Arboricoles territorialement 1 2 0,636 0.727 dominants Omnivores 33 31 23 3,114 0,210 Opportunistes 4 4 3 0,472 0,789 Prédateurs généralistes 6 7 2 4,377 0, 112

33 * Groupes fonctionnels des fourmis Le regroupement des espèces de fourmis en groupe fonctionnel a permis d'identifier 4 groupes dans cette étude. Les espèces généralistes sont les plus abondantes, suivies par les prédateurs généralistes et les opportunistes. Le dernier groupe est représenté par les arboricoles non dominants. L'abondance relative d'aucun groupe fonctionnel ne varie significativement suivant le gradient d'altitude (Tableau VIII).

1.2. Comparaison de la diversité respective en fourmis de chaque inselberg et son milieu environnant Dans cette partie. la diversité des communautés de fourmis collectées sur les inselbergs a été comparée à celle de leurs milieux environnement respectifs. Ainsi. la richesse spécifique, l'abondance et la composition spécifique des fourmis ont-elles été comparées.

A. Zone d'lssia * Efficacité de récolte L'analyse de l'efficacité de récolte aussi bien sur l'inselberg Tabli que dans son milieu environnant montre des valeurs relativement élevées avec une moyenne de 57,9%. (Tableau IX)

* Richesse spécifique et abondance relative en fourmis Dans la zone d'Issia, la somme des espèces de collectées sur l'inselberg et dans son milieu environnant donne 61 espèces de fourmis qui sont regroupées en 20 genres et en 5 sous-familles. Ces espèces présentent une occurrence totale de 548.

./ Richesse spécifique en fourmis Sur 61 espèces de fourmis colletées dans l'ensemble, milieu environnant (forêt) est apparemment plus riche avec 48 espèces par rapport à l'inselberg Tabli qui n'en compte que 36. Cependant, la différence entre ces deux milieux n'est pas significative (F= 2,876; p = 0.165). Les valeurs de l'indice de Simpson sont élevées dans les deux milieux, ce qui indique une grande diversité en leur sein. S'agissant de l'indice d'équitabilité, il est élevé dans le milieu environnant l'inselberg Tabli (0,52) mais il est seulement de 0,40 sur ce dernier, ce qui indique qu'il y'a une mauvaise répartition des abondances relatives au sein des espèces collectée sur ce inselberg (Tableau IX) .

34 Tableau IX : Efficacité de récolte et diversité des fourmis en fonction du milieu dans la zone d'Issia.

Milieux de la zone d'lssia

Inselberg Tabli Milieu environnant

Nombre d'échantillons 45 45

Richesse spécifique observée (Sobs) 36 48

Richesse spécifique attendue (Chao 2) 56 90

Taux de couverture de l'échantillonnage(%) 62,5 53,3

Indice de Simpson (D) 0,93 0,96

Equitabilité (E) 0.40 0.52

Tableau X: Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du milieu dans la zone d'Issia.

Sous familles Milieu environnant Inselberg Tabli F p

Dolichoderinae 22 2 17,874 0,000

Formicinae 59 42 5,830 0,015

Mynnicinae 99 92 0,637 0.424

Ponerinae 13 19 0,431 0,511

Pseudomyrmicinae 1 5 2,825 0,092

35 Tableau XI: Variation de l'abondance relative des espèces dominantes en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia.

Milieu Inselberg Espèces F p environnant Tabli Camponotus acvapimensis 11 3 5,353 0,020 Camponotus sp.I 0 l 11 9,508 0,002 Crematogaster striatula 11 13 0.224 0.635 Crematogaster sp.17 10 7 0,645 0,421 Monomorium modestum 0 12 13,692 0,000 Nylanderia arlesi 3 10 4,356 0,036 Oecophylla longinoda 18 4 11,660 0,000 Paltothyreus tarsatus 11 15 0.855 0.354 Tapinoma lugubre 12 0 13,692 0,000

Tableau XII: Variation de l'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'Issia.

Milieu Inselberg Groupes fonctionnels F p environnant Tabli Prédateurs spécialistes 0 1 1,000 0,317 Prédateurs généralistes 26 29 0,002 0,964 Arboricoles territorialement 43 24 7,643 0,005 dominants Arboricoles non dominants 4 11 3,095 0.078 Omnivores 121 95 5,394 0,020

36 ./ Abondance relative en fourmis A lssia, sur une occurrence totale 548, les espèces de fourmis ont été plus observées dans .le milieu environnant avec un nombre d'occurrence de 309 contre 160 sur l'inselberg TabLi. L'abondance relative varie significativement entre l'inselberg Tabli et son milieu environnant (F= 15,428; p= 0,017) (Figure 15) . Cinq sous-familles ont été identifiées dans la zone d'lssia (Dolichoderinae, Formicinae, Pseudomynnicinae, Myrmicinae, Ponerinae). Parmi elles, l'abondance relative des Dolichoderinae (F =17,874; p = 0,000) et celle des Formicinae (F = 5,830; p = 0,015) semblent réagir selon le milieu (Tableau X). L'abondance relative des Dolichoderinae baisse sur l'inselberg Tabli et s'élève dans le milieu qui l'environne. Les espèces de Formicinae par contre sont plus représentées sur l'inselberg Tabli que dans le milieu environnant (Forêt). Sur les 9 espèces reconnues dominantes, 5 d'entre elles ont leur abondance relative qui varie significativement entre l'inse.lberg Tabli et son mileu environnant. Il s'agit de Tapinoma lugubre (F =13,692 ; p = 0,000), Nylanderia arlesi (F= 4,356 ; p = 0,036), Oecophylla Longinoda (F = 11,660; p = 0,000), Camponotus acvapimensis (F =5,353 ; p = 0,020), Camponotus sp.10 (F =9,508 ; p = 0,002) et de Monomorium modestum (F =13,692 ; p = 0.000) (Tableau XI).

* Composition spécifique en fourmis Les communauté de fourmis de l'inselberg Tabli d'lssia ont été comparées à celles de son milieu environnant (forêt). Il ressort de cette analyse que l'inselberg Tabli et son milieu environnant partagent 52,01 % de leurs espèces. Bien que l'inselberg et son milieu environna.nt partagent de nombreuses espèces, certaines leur semblent être particulières. Uniquement sur l'inselberg Tabli les espèces Lepisiota sp.3, Camponotus sp.4, Cataulacus weissi (SANTSCHI), Monomorium sp.13, Monomorium modestum (SANTSClll), Tetramorium jlabellum (BOL TON), Pheidole sp.2, Terataner velatus (BOL TON), Mesoponera caffraria (SM1TH), Platythyrea conradti (EMERY), Platythyrea modesta (EMERY), Tetramorium sp.(proche de sp.10) ont été collectées.

1

37 1 400 ~ Abodaoœ relative milieu environnant ~ Abondance relalive insel~ Tabli

300 ,;> > == «i a. ~CD 200 =CS:: "0 r:: 0 ,-<0 100

0 -1---+- +-l l 8 15 12 36 43

Figure 15 : Variation de l'abondance relative des fourmis en fonction des milieux dans la zone d'Issia

~ Abondance relative milieu enviroonant

200 -9- Abondance relative inselberg Oka Amlan

160

40

0 1 8 15 29 36 43

Figure 17: Variation de l'abondance relative des fourmis en fonction des milieux dans la zone Yamoussoukro

38 Les espèces Tapinoma lugubre (SANTSCHI) , Tapinoma sp.3, Nylanderia weissi (SANTSCHf), Paratrechina sp.4, Polyrhachis schistacea (GERSTÀCKER), Polyrhachis concava (ANDRE), Polyrhachis decemdentata (ANDRE), Cataulacus guineensis (SMJTH) Monomorium sp.5, Monomorium sp.6, Tetramorium sp.11. Tetramorium anxium (SANTSCHI), Tetramorium aculeatum (MA YR), Tetramorium occidentale (SANTSCHI) Pheidole sp.1, Pheidole buchholzi (MA YR), Pheidole sp.6, Pheidole groupe termitophila, Pheidole sp.11, Crematogaster a/ricana (MA YR), Crematogaster sp.14, Crematogaster sp.15, Myrmicaria sp.2, Odontomachus assiniensis (EMERY), Technomyrmex sp ont observées que dans le milieu environnant (forêt).

* Groupes Fonctionnels des fourmis Cinq groupes fonctionnels ont été identifiés dans la zone d'lssia. Sur ces 5 groupes l'abondance relative de 2 varie significativement d'un milieu à un autre (Tableau XII). Les abondances relatives des espèces omnivores et les espèces arboricoles territorialement dominantes sont plus faibles sur l'inselberg Tabli que dans son milieu environnant.

B. Zone de Yamoussoukro

* Efficacité de récolte Le taux de couverture est aussi bien élevé sur l'inselberg Oka Am.lan que dans son milieu environnant donnant une moyenne de 73,75% (Tableau XIII).

* Richesse et composition spécifique en fourmis Dans la zone de Yamoussoukro. 59 espèces regroupées en 17 genres et en 5 sous• familles a été collectées et ces espèces ont été observées avec un nombre de 262 occurrences.

./ Richesse spécifique en fourmis Le milieu environnant l'inselberg Oka Am.lan (mosaïque forêt-savane), apparemment compte le plus d'espèces avec 39 espèces sur les 59 espèces au total contre 35 espèces pour l'inselberg Oka Am.lan. Aucune différence significative ne s'observe entre les richesses spécifiques de ces deux milieux (F= 1,764; p = 0,184). Les valeurs des indices de diversité de Simpson sont élevées dans les deux milieux. ce qui indique leur grande diversité. Quant aux valeurs des indices d'équitabilité, elles sont faibles dans tous les milieux. ce qui montre qu'il n'y'a pas une bonne répartition de l'abondance au sein des espèces (Tableau XIII) .

39 Tableau XIII: Efficacité de récolte et diversité des fourmis en fonction du milieu dans la zone de Yamoussoukro Milieux de la zone de Yamoussoukro

Inselberg Oka Amlan Milieu environnant

Nombre d'échantillons 45 45

Richesse spécifique observée (Sobs) 35 39 Richesse spécifique attendue (Chao 2) 43 59

Taux de couverture de l'échantillonnage(%) 81,4 66, 1 Indice de Simpson (D) 0.93 0,94 Equitabilité (E) 0,38 0,42

Tableau XIV: Variation de l'abondance relative des sous familles de fourmis en fonction du milieu à Yamoussoukro Sous-familles Milieu environnant Inselberg Oka Amlan F p

Dolichoderinae 7 1 4.884 0,027

Formicinae 76 74 0,322 0.570

Mynnicinae 66 79 3.026 0,081

Ponerinae 22 3 21,306 0,000

Pseudomyrcinae 3 0 3,068 0.079

40 ./ Abondance relative en fourmis Les espèces de fourmis sont apparues avec un nombre total de 262 occurrences dans l'ensemble des milieux considérés dans la zone de Yamoussoukro mais elles ont montré un faible valeur d'occurrence sur l'inselberg Oka Amlan avec seulement 88. Les abondances relatives des fourmis diffèrent significativement entre l'inselberg Oka Amlan et son milieu environnant (F = 8,44 ; p = 0,04) (Figure 16). Sur les 5 sous familles de fourmis identifiées, l'abondance relative des Dolichoderinae

(F = 4,884; p = 0,027) et celle des Ponerinae (F = 21,306; p = 0,000) varient significativement en fonction des milieux (Tableau XIV). Les espèces de Dolichoderinae diminuent sur l'inselberg Oka Amlan (avec 1 occurrence). Egalement, les Ponerinae sont très peu représentées sur l'inselberg Oka Amlan . L'abondance relative des 10 espèces observées dominantes varie significativement d'un milieu à un autre. Les espèces Lepisiota sp.3, Camponotus compressiscapus, Pheidole megacephala sont abondante sur l'inselberg Oka Amlan et faiblement représentées dans son milieu environnant (mosaïque forêt-savane). Les espèces Monomorium bicolor, Monomorium afrum ont été uniquement collectées sur l'inselberg Oka Amlan. A l'opposée, les Oecophylla longinoda et Odontomachus troglodytes ont été uniquement collectées dans le milieu environnant l'inselberg Oka Amlan. Quant aux espèces Lepisiota capensis, Pheidole sp.6 et Paltothyreus tarsatus sont faiblement observées sur l'inselberg Oka Amlan (Tableau XV).

* Composition spécifique en fourmis L'analyse de la composition en fourmis entre l'inselberg Oka Amlan de yamoussoukro et son milieu environnant (mosaïque forêt-savane) revèle qu'il existe une similitude entre ces deux communautés. Elles partagent 51,8% de leurs espèces. Aussi, les Lepisiota egregia FOREL, Camponotus maculatus FABRICIUS, Camponotus sp.4, Camponotus orthodoxus SANTSCHJ, Camponotus sp.8, Camponotus sp.9, Camponotus jl.avomarginatus MA YR, Camponotus sp. Polyrhachis viscosa SMJTH, Cataulacus weissi SANTSCHT, Monomorium bicolor EMERY. Monomorium pharaonis LINNAEUS, Monomorium afrum ANDRE, Tetramorium sericeiventre EMBRY, Tetramorium rhetidum BOLTON, Pheidole sp.19, Crematogasler sp.17, Cardiocondyla emeryi FOREL, Brachyponera sennaarensis MAYR ont• elles été observées que sur l'inselberg Oka Arn.Jan.

41 Tableau XV: Variation de l'abondance relative des espèces dominantes en fonction du milieu

dans la zone Yamoussoukro

Espèces Milieu environnant Inselberg Oka Amlan F p

Lepisiota sp.3 2 21 20,849 0,000 Lepisiota capensis 23 1 27,194 0,000 Oecophylla longinoda 26 0 36.156 0,000 Camponotus 1 15 14,733 0,000 compressiscapus Monomorium bicolor 0 21 27,086 0,000 Monomorium afrum 0 11 12,392 0,000 Pheidole sp.6 10 1 8,295 0,004 Pheidole megacephala 4 19 12,994 0,000 Odontomachus troglodytes 10 0 11,125 0,000 Palthotyreus tarsatus 10 2 6,085 0,013

Tableau XVI: Variation de L'abondance relative des groupes fonctionnels en fonction du milieu dans la zone de Yamoussoukro. Milieu Inselberg Oka Groupes fonctionnels F p environnant Amlan

Arboricoles non dominants 3 2 0,209 0,647 Arboricoles territorialement 39 4 34,018 0,000 dominants

Omnivores 102 135 4,852 0,027

Prédateurs généralistes 26 5 19,521 0,000

Opportunistes 4 7 0,921 0.337

42 Dans le milieu environnant l'inselberg Oka Amlan (mosaïque forêt-savane). les espèces Tapinoma sp.3, Nylanderia arlesi BERNARD, Paratrechina sp.4, Plagiolepis a!Luaudi EMERY, Plagiolepis mediorufa FOREL, Oecophylla Longinoda LATREILLE Camponolus sp.10, Polyrhachis laboriosa SMITH, Polyrhachis decemdentata ANDRE, Tetraponera mocquerysi ANDRE, Carebara perpusillus EMERY. Carebara thoracicus WEBER, Carebara distincta BOL TON & BELS HA W, Tetramorium brevispinosum STITZ Pheidole sp.4, Pheidole buchhofzi MA YR, Pheidole groupe termitophila, Crematogaster striatula EMERY. Crematogaster sp.14, Crematogaster sp.18, Crematogaster sp.19 Crematogaster sp.21, Odontomachus troglodytes EMERY, Mesoponera caffraria SMJTH ont été uniquement échantillonnées.

* Groupes fonctionnels des fourmis Cinq groupes fonctionnels ont été identifiés dans la zone de Yamoussoukro, panru lesquels 3 (prédateurs généralistes, arboricoles territorialement dominants et omnivores) ont leurs abondances relatives qui varient significativement d'un milieu à un autre (Tableau XVI). Les prédateurs généralistes et les arboricoles territorialement dominants ont été plus collectés dans le milieu environnant l'inselberg Oka Amlan (mosaïque forêt-savane). La forte abondance relative des omnivores a été observée sur l'inselberg Oka Amlan.

1.3. Variation de la richesse et composition spécifique en fourmis des inselbergs selon leurs zones phytogéographiques respectives

1.3.1. Richesse spécique en fourmis Dans l'ensemble, un total de 57 espèces regroupées en 20 genres et en 5 sous familles a été collectée sur les inselbergs. L'inselberg Tabli d'Tssia compte le plus d'espèce avec 36 contre 35 pour l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro. Aucune différence significative ne s'observe entre les richesse spécifiques de ces inselbergs (F = 0,0603 ; p = 0,806).

1.3.2. Composition spécifique en fourmis L'analyse des compositions en fourmis entre les inselbergs Tabli d'lssia et Oka Amlan de Yamoussoukro révèle qu'il existe une similitude entre les deux communautés. Elles partagent 91,55% de leurs espèces. Malgré cette similitude, certaines espèces ont été observées particulièrement sur chacun de ces inselbergs. Sur l'inselberg Tabli d'Issia, les espèces Bothroponera pachyderma EMBRY, Camponotus sp.6, Camponotus vividus SMITH, Carebara arnoldi FOREL, Crematogaster striatula EMBRY, Mesoponera cajfraria SMITH, Monomorium invidium BOLTON. Monomorium modestum SANTSCHI. Monomorium sp.13,

43 Nylanderia arlesi BERNARD, Odontomachus troglodytes EMERY, Oecophylia longinoda LATREILLE, Pheidole sp.2, Platythyrea conradti EMERY, Platythyrea modesta EMERY Polyrhachis rufipalpis SANTSCHI, Tapinoma Luteum EMERY, Technomyrmex andrei EMERY , Terataner velatus BOLTON, Tetramorium flabellum BOLTON. Tetramorium jlavithorax SANTSCHI, Tetramorium sp (proche de sp.10) ont été observées. Les espèces Camponotus cinctellus, Camponotus compressiscapus ANDRE, Camponotus jlavomarginatus MA YR , Camponotus orthodoxus SANTSCHI, Camponotus sp., Camponotus sp.8, Camponotus sp.9, Crematogaster sp.9, Lepisiota egregia FOREL, Lepisiota sp.3, Monomorium afrum ANDRE, Monomorium pharaonis LINNAEUS, Monomorium sp.5, Monomorium sp.6, Pheidole exellens MA YR, Pheidole sp.6, Tapinoma lugubre SANTSCHI, Tetramorium anxium SANTSCHI, Tetramorium rhetidum BOLTON, Tetramorium sericeiventre EMERY ont été observées particulièrement sur l'inselberg Oka Arnlan de Yamoussoukro.

RECAPITULATIF DES RESUTATS DE L'ECHANTILLONNAGE

Le nombre total d'espèces de fourmis collectées dans toutes les zones phytogéographiques confondues est de 88. Ces espèces ont été regroupées en 20 genres et en 5 sous familles avec une occurrence de 648. Elles ont été égaJernent reparties en 6 groupes fonctionnels.

44 II. DISCUSSION 2.1. Diversité respective des inselbergs en fourmis selon un gradient d'altitude Richesse spécifique et abondance relative en fourmis Sur J'inselberg Tabli d'Issia, un total de 36 espèces de fourmis regroupées en 20 genres et en 5 sous familles ont été collectées. Les richesse spécifique et abondance relative des fourmis varient significativement suivant le gradient d'altitude de l'inselberg. La richesse spécifique et l'abondance relative sont élevées aux altitudes 100 met 300 m. Elles sont faibles à l'altitude 200 m. Ceci pourrait être due à la rareté de sol et à la couverture végétale simple à l'altitude 200 m liées à la dominance des surfaces nues de la roche. Les caractéristiques du sol sont déterminantes dans la distribution des macro-invertébrés (Lavelle et Spain, 2001). En effet, l'occurrence de certaines espèces terricoles baisse avec la diminution de la profondeur et de la quantité de litière (Lynch et al., 1988). Aussi, la simplicité de la végétation défavorise la disponibilité d'habitats et de ressources alimentaires pour les fourmis (Bestelmeyer et Wiens, 1996; New, 2000). La forte chaleur sur les surfaces nues des inselbergs pourrait aussi expliquer cette diminution. La diversité de certaines fourmis terricoles croît inversement avec l'augmentation des risques de dessèchement (Kaspari et Weiser 2000; Baccaro et al., 2010). Sur les cinq sous-familles de fourmis identifiées, 3 ont été abondamment collectées (Formicinae, Mynnicinae et Ponerinae) . Parmi elles, l'abondance relative des Formicinae et celle des Ponerinae varient significativement suivant le gradient d'altitude. Les Myrmicinae sont abondantes à tous les niveaux d'altitude. Leur dominance s'accorde avec leur importance numérique dans la faune mondiale (Bolton, 1994). Selon Andersen, (2000). elles sont très ubiquistes. Cependant, cette abondance ne varie pas significativement selon le gradient d'altitude. Les Formicinae représentent la première sous famille dominante dont l'abondance relative varie significativement suivant le gradient d'altitude. Cette abondance est liée aux espèces telles que Campontus macu/atus F ABRICIUS et Camponotus sp.10 faiblement collectées à l'altitude 200 m dominée par les surfaces nues. Sur les roches nues, le rechauffement peut allez au delà de 65°C (Burke, 2001), ce qui pourrait y limiter l'installation et les activités de certaines fourmis (Kaspari etWeiser, 2000). La dernière sous famille dominante est représentée par les Ponerinae. Son abondance relative varie significativement suivant le gradient d'altitude de l'inselberg Tabli d'lssia. Il est constaté une forte diminution

45 de cette abondance à l'altitude 200 m caractérisée par une étendue de roche nue avec peu d'herbes. Cette sous famille renferme certaines espèces prédateurs spécialistes et omnivores. La faible quantité de ressources ou proies due à l'étendue de surfaces nue de la roche pourrait justifier cette diminution. Sur l'inselberg Oka Amlan (Yamoussoukro), les richesse spécifique et abondance relative des fourmis varient significativement suivant le gradient d'altitude de l'inselberg. Cette variation existe entre les altitudes 100 met 300 m, l'altitude 100 m étant la plus riche et la plus diversifiée en fourmis et l'altitude 300, la moins diversifiée. Cette variation pourrait être due à la couverture végétale boisée à l'altitude 100 m contre une étendue de roche nue à l'altitude 300 m. La diversité des fourmis est généralement plus élevée dans les surface boisées. car. elles pourraient fournir plus de possibilités d'habitats et de ressources alimentaires (Jeanneret et al., 2003 ; Koné et al., 2012). La couverture végétale dense à l'altitude 100 m peut contribuer à y atténuer l'intensité du soleil, ce qui pourrait favoriser l'installation certaines fourmis. Sur les 4 sous-familles identifiées, les formicinae et les mynnicinaes ont été les plus collectées le long du gradient d'altitude mais aucune variation significative ne s'observe suivant ce gradient.

Composition spécifique en fourmis Sur l'inselberg Tabli d'Issia, la comparaison des compositions spécifiques entre les différents niveaux d'altitude a montré que l'altitude 100 m présente une similitude avec l'altitude 300 m (partagent 80% leurs espèces). Cette similitude pourrait s'expliquer par la présence de couvertures végétales bien boisées observées aussi bien à l'altitude 100 m qu'altitude 300 m. Ces couvertures végétales pourraient fournir probablement les même opportunités de nidification et de fourragement. Les compositions spécifiques des altitudes 100 met 300 m sont différentes de celle de l'altitude 200 m (partagent respectivement 30% et 40% d'espèces). Ceci serait dû à la localisation de l'altitude 200 m dans un milieu dominé par la roche nue comparativement aux autres qui bénificient d'une couverture végétale dense. Cros et al., (1997) ont fait remarquer que dans les environnements à fortes températures, certaines espèces intolérantes les températures élevées profitent de l'ombrage fourni par la végétation pour exercer leurs activités. Sur l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro, l'analyse des compositions spécifiques des différentes altitudes a montré que l'altitude 100 m est semblable à 200 m avec 50% d'espèces partagées et dissimilaire à l'altitude 300 m. La similitude entre les altitudes 100 m

46 et 200 m pourrait se justifier par Je fait que l'altitude 200 m ne soit pas éloignée de la ceinture d'aire boisée où se trouve l'altitude 100 m. L'effet de proximité a dû favoriser la collecte de certaines espèces de cette aire lors de leurs activités de nidification et de fourragement. La dissemblance de l'altitude 100 m d'avec l'altitude 300 m s'expliquerait par la localisation de l'altitude 300 m au sommet de l'inselberg Oka Amlan caractérisé par une étendue de roche nue relativement homogène contre une couverture végétale plus complexe à l'altitude 100 m. Les habitats complexes renferment généralement les plus fortes diversités par rapport aux habitats homogènes (Annbrecht et al., 2004). Les fortes températures à l'altitude 300 m dû à son exposition aux rayons solaires pourrait également justifier cette dissemblance. Les température élevées peuvent avoir des impacts négatifs sur la distribution et la diversité de certaines fourmis (Diamond et al., 2012; Stuble et al., 2013). Les altitudes 200 met 300 m ont des compositions spécifiques relativement similaires (70% d'espèces communes). Ceci serait dû à la localisation de ces deux altitudes dans les environnements dominés par les surfaces nues de la roche. Par conséquent, ils pourraient être influencés par les mêmes paramètres écologiques.

Groupes fonctionnels des fourmis Au niveau de l'inselberg Tabli d'Issia, sur les cinq groupes fonctionnels identifiés, l'abondance relative de 3 (les arboricoles territorialement dominants, les omnivores et les prédateurs généralistes) varient significativement suivant le gradient d'altitude de cet inselberg. Les arboricoles territorialement dominants n'ont pas été observés à )'altitudes 200 m. Cela s'expliquerait par l'étendue de roche nue à cette altitude laissant peu d'opportunité à l'établissement des arbres qui constitue leur habitat. Les omnivores et les prédateurs généralistes ont été abondamment collectés à toutes les altitudes, à l'exception de l'altitude 200 m où cette abondance a baissé. Cette diminution serait due à la couverture végétale simple et à la rareté de sol du fait des surfaces nues de la roche à cet endroit. Les autres altitudes avec des couvertures végétales relativement denses pourraient fournir plus de possibilités de nourritures et d'habitats aux fourmis. Quatre groupes fonctionnels ont été identifiés sur l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro. Ces groupes semblent ne pas réagir suivant le gradient d'altitude.

2.2. Comparaison de la diversité respective en fourmis de chaque inselberg et son milieu environnant Diversité spécifique et abondance en fourmis

47 Dans la zone d'lssia, aussi bien que dans la zone Yamoussoukro, les richesses spécifiques obtenues sur les inselbergs sont moins élevées que celles de leurs milieux environnants respectifs. Cependant, il n'existe pas de différence significative entre ceJles-ci. Ce résultat pourrait être dû à la présence de plusieurs types de micro-habitats sur les inselbergs. Les inselbergs ne sont pas des unités homogènes mais constitués d'une variété de micro-habitats avec chacune un type de faune associé (Burke, 2003). Par exemple, sur certains sols emprisonnés dans les creux ou dans les failles sur les inselbergs se développe une végétation boisée où peuvent s'observer des espèces de forêt (Porembski et al., 2000). S'agissant de l'abondance, il s'observe une différence significative entre les abondances relatives des fourmis sur les inselbergs et celles de leurs milieux environnants respectifs. L'abondance diminue sur les inselbergs. Les conditions écologiques rudes le plus souvent sur les inselbergs pourraient être à la base de cette diminution. En effet, les sols sont de la faible profondeur avec très peu de litière (Porembski et al., 1997), ce qui défavoriserait la prolifération des fourmis de la litière et des fourmis endogées. Du fait de la dominance des surfaces nues dans le paysage des inselbergs, l'insolation peut être au-delà de 65°C (Burke 2003), pourtant les fortes températures peuvent affecter considérablement l'abondance et l'activité des fourmis terricoles (Bestelmeyer, 2000). Généralement, les inselbergs offrent peu de possibilités de nourritures aux fourmis (Burke, 2002), ce qui constituerait un frein à la prolifération de ces dernières. Dans la zone d'Issia, parmi les cinq sous familles identifiées. seules deux (Dolichoderinae et Fonnicinae) ont leurs abondances relatives qui varient significativement d'un milieu à un autre. Elles diminuent sur l'inselberg Tabli. Les espèces de Dolichoderinae semblent abondées dans le milieu environnant l'inselberg Tabli. C'est le cas de Tapinoma lugubre qui a été plus observée dans le milieu environnant (forêt). Cette observation serait due au fait que cette espèce étant omnivore bénéficierait d'une grande disponibilité de nourritures dans ce milieu. Les espèces de Formicinae sont plus représentées dans le milieu environnant. Une des espèces dominantes de cette sous famille est Oecophylla longinoda LA TREILLE qui a été abondamment collectée dans le milieu environnant. Sa dominance dans ce milieu serait due au fait que cette espèce soit arboricole et omnivore. Ce milieu lui offrirait plus de disponibilité de site de nidification et sources de nourriture) qui pourraient favoriser sa distribution. Dans la zone de Yamoussoukro, sur cinq sous familles identifiées, seules les abondances relatives de deux (Dolicboderinae et Ponerinae) varient significativement d'un milieu à un autre. L'abondance relative des Dolicboderinae était plus élevée dans le milieu

48 nvironnant l'inselberg Oka Amlan qui est une mosaïque forêt-savane. Le fait que la plupart des espèces de cette sous famille soit des prédateurs généralistes ou saprophages pourrait justifier cette abondance, probablement parce qu'elles y trouveraient une diversité de proie. Concernant Ja sous famille des Ponerinae, elle a été abondamment collectée dans le milieu environnant l'inselberg Oka Am.Jan. Cette abondance est en Liaison avec certaines espèces telles qu'Odontomachus troglodytes et Paltothyreus tarsatus. L'espèce Paltothyreus tarsatus caractérise les forêts et les mosaïques forêt-savane (Braun et al., 1994)

Composition spécifique en fourmis La comparaison faite entre les compositions spécifiques des inselbergs et celle leurs milieux environnants respectifs a permis de montrer que l'inselberg Tabli d'Issia présente une similitude avec son milieu environnant qui est une forêt (52% d'espèces communes). Aussi, l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro partage- t-il 51,8% d'espèces avec son milieu environnant qui est une mosaïque forêt-savane. Ces similitudes entre les inselbergs et leurs milieux environnants respectifs seraient due à la présence de certains micro-habitats aussi bien sur les inselbergs que dans leurs milieux environnants respectifs. Ces micro• habitats offriraient les mêmes conditions écologiques. Les inselbergs peuvent renfermer une diversité de micro-habitats dont certains existent dans le paysage local (Burke, 2003). En Afrique de l'ouest, sur certains sols emprisonnés dans les creux ou dans les failles sur les inselbergs supportent des végétations boisées proches des forêts observées dans le paysage qui entoure ces inselbergs (Porembski et al., 2000). Les espèces particulières à l'inselberg Tabli (Issia) ont été regroupées en neuf genres (Lepisiota sp., Camponotus sp., Cataulacus sp., Monomorium sp., Tetramorium sp .. Pheidole sp., Terataner sp., Mesoponera sp., Platythyrea sp.), en trois sous familles (Formicinae, Myrmicinae et Ponerinae) et en trois groupes fonctionnels (arboricole non dominant prédateur généraliste et omnivore). La plupart des espèces restreintes à l'inselberg sont des genres Compontus, Monomorium et Tetramorium, Les espèces de ces genres se rencontrent le plus souvent dans les milieux ouverts. Par contre. certaines se rencontrent dans les couvertures végétales denses et complexes, c'est le cas de Pheidole sp.2 qui préfère les habitats à canopée fermée avec une diversité de plantes (Koné et al., 1012). Les espèces uniquement collectées sur ]'inselberg Oka Amlan (Yamoussoukro) ont été regroupées en 10 genres (Lepisiota sp., Camponotus sp., Polyrhachis sp., Cataulacus sp., Monomorium sp., Tetramorium sp., Pheidole sp., Crematogaster sp., Cardiocondyla sp., Brachyponera sp.), en trois sous familles (Formicinae, Myrmicinae et Ponerinae) et quatre

49 groupes fonctionnels (Arboricole non dominant, omnivore, opportuniste et prédateur généraliste). Ces espèces se rencontrent le plus souvent dans les milieux chauds. c'est le cas de Monomorium bicolor EMERY. Monomorium pharaonis LINNAEUS et Tetramorium sericeiventre EMER Y. Selon Yéo, (2006), Tetramorium sericeiventre se rencontre principalement dans les environnements ouverts avec des températures élevées.

Groupes fonctionnels des fourmis Dans la zone d'Issia, parmi les cinq groupes fonctionnels identifiés seuls les arboricoles territorialement dominants et les omnivores ont leurs abondances relatives qui varient significativement d'un milieu à un autre. Les espèces arboricoles territorialement dominantes sont plus abondantes dans le milieu environnant l'inselberg Tabli qui est une forêt. Cela s'expliquerait par le fait que ce milieu est susceptible de leur fournir une grande disponibilité d'habitats et d'aires de fourragement. L'abondance relative des espèces omnivores baisse sur l'inselberg Tabli. La faible quantité de nourriture combinée à la forte température sur les inselbergs liée aux surfaces nues pourrait expliquer cette diminution. Selon Burke. (2002), certains inselbergs ressemblent à de petits désert du fait de leur faible quantité de nourriture et leurs températures élevées. Dans la zone de Yamoussoukro. sur les cinq groupes fonctionnels identifiés, l'abondance relative de trois (arboricoles territorialement dominants, omnivores, prédateurs généralistes) varient significativement d'un milieu à un autre. Les espèces arboricoles territorialement dominantes et prédateurs ont été abondamment collectées dans le milieu environnant l'inselberg Oka Amlan qui est une mosaïque forêt-savane. Ceci pourrait être dû au fait que cette mosaïque soit capable de procurer respectivement des sites des nidifications et une grande diversité de proie. Les omnivores avaient une occurrence élevée sur l'inselberg Oka AmJan et cette prédominance semble être liée aux espèces telles que Camponotus compressiscapus, Lepisota sp3, Monomrium afrum et Monomorium bicolor. Ces espèces se rencontrent pour la plupart dans les milieux ouverts.

2.3. Variation de la richesse et composition spécifique en fourmis selon leurs zones phytogéographiques respectives

Richesse spécifique en fourmis Un total de 57 espèces regroupées en 20 genres et en 5 sous familles a été collecté sur l'ensemble des inselbergs. L'inselberg Tabli d'Issia compte le plus d'espèce avec 36 espèces contre 35 espèces pour l'inselberg Oka Amlan de Yamoussoukro. Aucune différence

50 significative ne s'observe entre les richesses spécifiques en fourmis de ces inselbergs. ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que généralement sur les inselbergs les paysages et les températures sont relativement semblables. Presque les même microhabitats sont distingués sur les inselbergs mais une différence se situe au niveau de la superficie de ces microhabitats (Porembski et al., 1997).

Composition spécifique en fourmis L'analyse des compositions en fourmis des inselbergs suivant leurs zones phytogéographlques respectives revèle que ces inselbergs partagent 91,55% de Jeurs espèces. Ceci indiqurait que sur ces inselbergs règnent les mêmes conditions physiques. Cette observation s'accorde avec celle de Poremski et al .• (1996). Ces auteurs estiment que certains inselbergs localisés en zone forestière peuvent renfermer des organismes régulièrement observés sur des inselbergs en zone savanicole. Certaines espèces ont été observées particulièment sur chacun des inselbergs. Cette restriction serait due à la qualité de l'habitat qui est un facteur déterminant dans la repartion des espèces. La taille des microhabitats et la possibilité de forts rayonnements solaires sur les inselbergs semblent être responsables de l'absence ou de la restriction de certaines espèces (Barth1ott et al., 1993).

51 CONCLUSION ET

PERSPECTIVES

52 Nos investigations ont montré que majgré les conditions extrêmes qui y règnent, les inselbergs renferment une grande diversité de fourmis. Les paramètres de peuplement de ces fourmis tels que la richesse spécifique, l'abondance relative et la composition spécifique peuvent varier significativement suivant le gradient d'altitude des inselbergs L'étude a révélé qu'il n'existe pas de différence significative entre les richesses spécifiques obtenues sur les inselbergs et celles de leurs milieux environnants respectifs. L'abondance des fourmis quant à elle, diffère significativement entre les inselbergs et leurs milieux environnants respectifs. Aussi, ressort-il que les inselbergs présentent des similitudes avec leurs milieux environnants respectifs mais certaines espèces sont particuliaires aux inselbergs. Les richesses spécifiques des fourmis sur les inselbergs ne varient pas significativement en fonction des zones phytogéographiques. li résulte également de cette étude qu'il existe une similitude entre les inselbergs situés dans les différentes zones phyto géographiques. Les inselbergs peuvent donc se présenter comme un puissant outil dans la conservation de la biodiversité. Ainsi, peuvent-ils constituer des refuges pour les organismes menacés dans le paysage local du fait de l'agriculture extensive et de l'urbanisation croissante qui emblavent leurs habitats d'origine. Ils peuvent également servir de réservoir ou de source de diversité biologique pour la recolonisation des environnements dégradés. L'importance des inselbergs dans la conservation de la diversité biologique sera de plus en plus visible avec l'augmentation de la proportion du couvert végétal dégradé.

Au terme de notre étude trois perspectives de recherche se dégagent:

o Etendre l'étude comparative de la diversité en fourmis des inselbergs à celle de leurs mi 1 ieux environnants respectifs à l'échelle nationale en vue comprendre la contribution des inselbergs dans la diversité spécifique locale ·

o Etendre l'étude de la variation de la diversité des communauté de fourmis des inselbergs en fonction des zones climatiques en vue de bien cerner l'influence de ces dernières sur cette diversité

o Comparer la diversité des communautés de fourmis de l'inselberg Niangbo à celles des différente zones phytogéographiques de Côte d'Ivoire. Cette étude permettra de

53 montrer l'importance et la valeur de cet inselberg dans la conservation de la biodiversité en Côte d'Ivoire; o étudier la variation spatio-temporelle des activités de fourragement des fourmis des inselbergs au cours de la journée. Cette étude permettra de déterminer la stratégie résistance des fourmis face aux températures élevée des inselbergs ; o étudier la dynamique des fourmis entre les inselbergs et leurs milieux environnants respectifs en vue de comprendre l'importance de ceux-ci dans le processus de recolonisation des paysages dégradés.

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