Exposition Le Patrimoine Bâti Du Parc Des Caps Et Marais D\'Opale
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14-PHOTO DESVRES SAMER maison en torchis à Colembert - Photo P. Morès PANNO 15-PATRIMOINE BÂTI MAISONS À PANS… Les constructions à pans de bois et torchis Traditionnellement construites à l’usage d’habitation ou d’exploitation, elles sont éparpillées dans la campagne et les petits bourgs. Utilisant une technique de construction simple et peu onéreuse à base de matériaux trouvés sur place (bois, terre, paille…), elles sont encore nombreuses dans les Caps et Marais d’Opale. Cependant, la fragilité de ces matériaux, le manque d’entretien et la perte du savoir-faire du torchis raréfient ce patrimoine. ᕡ ᕢ ᕤ ᕣ ᕥ Localisation des constructions à pans de bois et torchis ᕦ dans le Parc naturel régional ᕡ Le pignon orienté vers l’ouest, le plus exposé aux intempéries, est souvent maçonné et aveugle. Il dépasse du toit et de la façade. ᕢ La toiture est à deux versants identiques d’une inclinaison de 50°, recouverts de tuiles de pays de teinte rouge orangée. Elle se termine par une rupture de pente de la charpente appelée "coyau". ᕣ L’ossature de bois est posée sur le soubassement et porte la charpente. Elle disparaît dans le torchis. Elle détermine l’emplacement des fenêtres et des portes, irrégulières dans leur forme et leur position. ᕤ Le pignon abrité est souvent en remplissage de torchis avec un bardage (assemblage) de planches posées à clin. ᕥ Le torchis, mélange de terre et de paille, remplit et enrobe l’ossature bois. Il est protégé par un enduit à la chaux, peint d’un badigeon de lait de chaux, le plus souvent de couleur blanche. ᕦ Le soubassement appelé « solin » est marqué, réalisé en briques ou pierre (grès, moellons tout venant, silex). Il est recouvert de goudron. Alembon Courset La maison à pans de bois et torchis est basse et allongée. Sa largeur n’excède pas 4 à 5 mètres. Les portes sont sobres, parfois surmontées d’une imposte vitrée. Les fenêtres sont toujours plus hautes que larges. Elle comprend souvent deux pièces principales séparées par une cheminée centrale. Des appentis bas (four à pain, étable…) s’accolent au bâtiment principal souvent en façade arrière, parfois au La porte d’entrée s’ouvre sur la pièce commune pignon, avec un simple versant de toiture. PANNO 15 BIS-PATRIMOINE BÂTI MAISONS À PANS… Les constructions à pans de bois et torchis (suite) photo P. Morès Brunembert L’ossature bois est composée de poteaux verticaux encastrés dans les sablières hautes et basses. Le coyau adoucit le versant de toiture. En éloignant du mur le ruissellement des eaux de pluie, Les essences locales, chêne, frêne, orme, hêtre, aulne et noisetier sont utilisées. il permet de protéger le torchis. L’ossature (ou « colombage ») disparaît sous le torchis. Norbécourt photo P. Morès Colembert photo P. Morès La maison torchis se décline souvent en quadrichromie. Le soubassement peint en noir ou d’une couleur sombre contraste avec la façade. Celle-ci est le plus souvent badigeonnée en blanc, coloré de bleu ou de jaune. Les éléments menuisés sont colorés de teintes franches. Enfin, le toit est rouge orangé. Selles photo P. Morès Colembert Colembert photo P. Morès photo P. Morès photo P. Morès Le torchis est un matériau sain, d’une grande qualité d’isolation thermique et phonique. Le Parc naturel régional organise des stages de formation à destination des professionnels ou des particuliers. PANNO 16-PATRIMOINE BÂTI MAISONS À BRIQUE… Les constructions en brique Avec l’extraction du charbon à la fin du 17e siècle, la brique et la tuile, autrefois matériaux coûteux, devinrent de véritables produits de série, économiques et de montage rapide. Auparavant, les briques étaient cuites directement sur le chantier, dans des fours à meules artisanaux qui produisaient des coloris très variés, du jaune clair au rouge. Progressivement, des briqueteries industrielles s’installèrent autour des gisements locaux d’argile. ᕡ ᕥ ᕣ ᕢ Localisation des constructions ᕤ en brique dans le Parc naturel régional Toiture mansardée. La toiture en bâtière était la forme la plus courante, avec des pentes de 45° à 50° ᕡ mais à partir du XIXe se développe les toitures mansardées. La couverture est réalisée en pannes flamandes ou tuiles mécaniques. ᕢ Les fenêtres sont alignées avec une certaine rigueur. Elles sont toujours plus hautes que larges afin de laisser pénétrer la lumière. ᕣ Les ancres permettent de solidariser les poutres et pièces de charpente à la maçonnerie. ᕤ Grâce à son petit module, la brique peut être appareillée de différentes façons et se prête à la composition de décors variés : corniches, linteaux.... ᕥ Les lucarnes à fronton triangulaire sont les plus courantes. Mais il existe une grande variété de formes. Salperwick - Photo S.Dhote/ENR La brique anime la construction. Ainsi, on peut obtenir des corniches denticulées ou en crémaillère, Pour augmenter la surface habitable, le versant de la toiture de l’habitation au-dessus des murs de façade peut des linteaux plats ou cintrés. Cette décoration peut être complétée par un jeu de teintes vernissées, être brisé. Cette évolution de la charpente, dite toit à la Mansart, est adoptée au 19 e siècle dans les villes et gagne des carreaux de céramique à motifs colorés (Desvres). progressivement les bourgs et les campagnes. PANNO 16 BIS-PATRIMOINE BÂTI MAISONS BRIQUE… Les constructions en brique (suite) La brique permet de multiples subtilités d’appareillage (assemblage). En effet, la longueur de la panneresse (le plus long côté de la brique) est égale à deux boutisses (le plus petit côté) plus un joint. Appareillage à la française : Appareillage à l’anglaise : Un rang de boutisses, un rang de panneresses, les joints des panneresses étant alignés verticalement. Alternance sur chaque rand d’une panneresse et d’une boutisse. Appareillage à la flamande ou maçonnerie en losanges (kruisverland) : Appareillage en panneresses : Alternance d’un rang de boutisses et d’un rang de panneresses. Les joints de boutisses s’alignent sur une même Les briques sont disposées sur un seul rang (cas des murs dits « composites » c’est à dire constitués d’un rang verticale tandis que les joints de panneresses sont décalés de sorte à ne s’aligner qu’un rang sur cinq. de parpaings et d’un rang de briques). L’effet obtenu est celui de losanges superposés. A la pointe des pignons et en façade, les poutres et pièces de charpente sont solidarisées à la maçonnerie par des ancres métalliques dont les branches sont droites, en X, en Y, en fleuron, en forme de lettre ou de chiffre qui peuvent désigner la date de construction. photo P. Morès photo P. Morès La brique jaune est une des particularités de l’Audomarois. Inscrite dans l’identité architecturale de Saint-Omer, La maison est souvent haute en couleurs : les briques sont parfois peintes en rouge vineux ou badigeonnées à sa couleur s’explique par la qualité de l’argile et sa cuisson. la chaux colorée ; les volets et huisseries sont peints dans des teintes contrastées. PANNO 17-PATRIMOINE BÂTI MAISONS PIERRE Les constructions en pierre du Boulonnais Ce type d’habitation est limité à la partie boulonnaise du territoire du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, car il est lié aux ressources géologiques locales. La maison basse, allongée, avec des lucarnes de pierre, est le type le plus courant. Les façades sont soigneusement maçonnées, soit en pierre de taille calcaire à joints fins, soit en appareillage grossier de moellons tout-venant (blocs plus ou moins équarris) noyés dans un bain de mortier. Dans ce cas, l’ensemble est souvent caché et protégé par un enduit à la chaux. ᕡ ᕢ ᕣ ᕤ Localisation des constructions en pierre du Boulonnais ᕥ dans le Parc naturel régional ᕡ Toiture à deux pentes identiques, comprises entre 45 et 50°. Elle est recouverte en tuiles de pays. Les ardoises et les tuiles vernissées noires sont réservées aux demeures plus cossues. ᕢ Pignon ouest maçonné (grès ou silex), aveugle, débordant de la toiture. ᕣ Lucarnes toujours axées sur les baies du rez-de-chaussée. Elles prolongent le mur de façade et comportent deux pans de toiture masqués par un fronton de pierre. ᕤ Encadrements de baies (portes ou fenêtres) larges en pierre de taille moulurée ou non, en saillie de la façade. Les baies sont plus hautes que larges. ᕥ Soubassement marqué, réalisé en matériaux durs. Le Wast Leulighen-Bernes photo P. Morès Quand la maçonnerie est apparente, on peut parfois observer au-dessus de chaque baie un arc de décharge. Les façades badigeonnées au lait de chaux sont parfois pigmentées de jaune ou d’un bleu léger. Cet assemblage de petites pierres permet d’alléger le poids des maçonneries portant sur les linteaux, en pierre d’une seule pièce. Baincthun Samer PANNO 17 BIS-PATRIMOINE BÂTI MAISONS PIERRE… Les constructions en pierre du Boulonnais (suite) Trois qualités de pierre distinctes entrent dans la construction traditionnelle du Boulonnais : Le grès jurassique dit "pierre de Baincthun" ou "pierre de Boulogne". Le calcaire primaire, dur, à grains fins, tiré du bassin carrier de Marquise, dit "pierre marbrière". Le calcaire secondaire jurassique dit "pierre de Marquise", tendre, facile à travailler, gélif et donc nécessairement à protéger d’un épais badigeon de chaux. On le trouve dans les encadrements de fenêtres et de portes. Les lucarnes en pierre de Marquise offrent une grande variété. La lucarne principale est positionnée dans l’axe de la porte d’entrée. Les autres sont identiques et toujours axées sur les baies du rez-de-chaussée. Le fronton est plus ou moins ouvragé et mouluré : lucarne de forme triangulaire, lucarne à fronton cintré ou à "chapeau de gendarme", avec épi de faîtage… PANNO 18-PATRIMOINE BÂTI MAISONS CRAIE… Les constructions en craie La craie est un matériau qui se prête à un travail plus précis et plus élégant, parfois proche de la sculpture.