1,EGL1SE PRIEURALE

DE COURTEFONTAINE ()

Par Jules GAUTHIER

fituit du Bulletin de IAcadémie de Besançon. dince du 21 mai 1885,

A 20 kilomètres de Besancoti, enclavé dans la lisière sud de la forêt de Chaux sur lextrême limite des (lûpartelilents du Doubs ou du Jura, le petit village de Courtetntaine est bâti au bord diiii entonnoir cloi jaillit et où disparaît la source abondante qui lui a donné son nom. Isolé de toieL grand chemin, perdu dans les bois, dénué de ressources, Courtefontaine doit à ces diverses circonstances davoir con- servé intacte, au milieu des destructions de sept siècles, nue curieuse église romane que peu (la1chéologws connaissent, quaucu1 lia décrite complètement (t), ni tlesiiiée j usquici. Les édifices du style roman sont trop lares dans la province pour que léglise de Courtefoutaine nait pas droit à une no- tice, dautant quelle est, des lares églises romanes franc- comtoises qui aient survécu, la plus complète sinon la plus ornée, et quelle nous restitue le type presque invariable des onstiuetions monastiques à la fiu du XIIe siècle. Les don- nées architectoniques que son examen peut fournir sont dau- tant plus précieuses que cette église prieuiale a une date con- Laine, et quun texte de 1179, que jai publié ailleurs (2), fixe

(I) A. M.&RQUiCEI, dans sa Statistique de iui,undissement de Ikie (II, p. 55), et ROUSSET, dans son Dictionnaire du Jura (II, p. 30(), orit mentionné et décrit sommairement léglise de Courtelomitaine. (2) I?ulle(in du Comité des Travaux /dstarques AucIEûLoui1, 155. P. 110.

Document

! I il il il M 111111 il Ili il 11 il 0000005630998 -2- à quelques années près lépoque de son achèvement et de sa consécration. Cest ce motif qui ma suggèré cette courte étude archéologique sur léglise de Couitelontaine; les plans et dessins qui laccompagnent maideront à préciser les ca- raclères dun édifice don t lintérêt est exceptionnel pour lhis- toire de larchitecture dans nos régions. Mais avant daborder la description de léglise il est indispensable desquisser lhistoire du prieuré auquel on doit sa construction.

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Simple grange du prieuré augustin de Bellefontaine, fondé en 1139 sur les rives de lOgnon, CouiLefontaine avait été vraisemblablement offert au chanoine Itambaud par les sires dAbbans ou de bielle qui se partageaient les territoires si- tués à lest et ail sud de la forêt de Chaux. Dès lorigine, le pape innocent Il en confirmait la possession à Bellefontaine (1139); en 1153 le chapitre de Saint Etienne de Besançon joignait aux dépendances de cette grange ses dunes et ses la- bouts de Villa rs-Saint-Georges, sur les instances de Wicaid prieur de Saint Paul. Dès lors lensemble des domaines ainsi groupés parut suffisant pour justifier létablissement dun prieuré. llambaud entreprit do le bâtir ; la mort le prévint dans lachèvement de ses desseins (7 octobre 1160), mais son successeur à Bellefontaimie, Narduin, continua son oeuvre. Grâce aux encou magemen ts, aux largesses de larchevêque Herbert, et aux libéralités des seigneurs du voisinage, lé- glise séleva bientôt; dès 1170 et 1173 on enterra sous sou porche (I), et bientôt larchevêque Eberard, protecteur éclairé des chanoines augustins, put, entouré dune cour brillante, consacrer en 1177 ou 1178 () lédifice complètement achevé.

(1)Voir les deux chartes inédites de larchevêque Herbert, aux Pièces justificatives. (2) En publiant la charte do 1179 dans le Bulletin du Uoflit des -3— Lunion de Bellefontaine et de Courtofontaine maintenue jusqualors sous le gouvernement dun prieur unique se rompt, et deux chefs distincts administrent désormais les deux maisons soeurs. Les aumônes continuent à être prodi- guées t léglise où les populations de ]a Loue et du Doubs viennent vénérer limage de la Vierge, patronne du monas- tère. Citons parmi les bienfaiteurs de Courtefontaine la com- tesse Maurette, femme de Gérard de Vienne (1179), Louis dAbbans (1201), Renaud de Dole (1211), Jacques et Gérard de Lielle (1227 et 1230, le prieur (le Marast 122, le cheva- ler Humbert (le Boussières 1240), Aimé de Lieue fils de Guillaume le Croisé 12461, Aimé de Byans, dit Taillefer, et Mathieu sots fils (1252 et 1257), Etienne Wafflard dAbbamLs (1266), Jean de Clialon- et combien dautres (I). Les comtes de Bourgogne lui donnent, et lui renouvelleront du- raimttoiit le moyeu ; - e, des sauvegaides qui ne la protégeront quimparfaitement coutre le rualbeni des guerres (Philippe-le- Hardi, 1382, Maximilien, 1510, Charles-Quint, 1 534. Courte- fontaine passera même à tort aux yeux du populaire pour être comme La Charité, Clierlieu et Saint- ltienne de Besan- con, la nécropole des souverains du pays, et Charles-Quint affirmera dans un diplôme que là « sont inhumés deux de

Travaux hisloriques déjà cil", une erreur typographique e substitué la date 1178 à la ilate exacte. Dautre part mon éminent confrère, M. le comte R. de L:istevrie, tout en admettant que la consécration de Cour- tefontaine visée par le texte en question , ne pouvait être antérieure ii 1171, date de lépiscopat dEherard, doutait quon pût faire rétro- grader cette date à lannée 1178. Mais dès labord, notre charte ne peut être antérieure à 1173 car cest à partir di; cette date quEberard, jusque-là qualifié de!ectus, prend le titre de Sedis Jcumilis ,ninister (Bulletin de lAcadémie de Besançon, 1879. P. 90; V. n° Il les Puèces jus- U/icalites) dautre part, deux témoins le la consécration visés dans u charte de 1179 : Jérémie, prieur de Saint-Paul, et Wichard, abbé de Saint-Vincent, ne paraissent claris la Gallia quà dater de 1177. Dine la vraisemblance indique pour la consécration, déclarée récente en 1179, la date, de 1177 ou 1178 que nous adoptons. (1) Toutes les chartes signalées dans cette notice existent aux Ar- chives du Doués, fonds Saint-Paul. -4— [ses] prédécesseurs comtes de Bourgogne (charte du 14 sep- tembre 1534 autorisant létablissement dune verrerie). Dans le cloître, bâti sur le flanc gauche de léglise, et dont deux bâ- timents posés déquerre contiennent au nord la grangerie, à lest le chapitre, le réfectoire et la cuisine, surmontés dun dortoir, habitèrent jusquau xv 0 siècle le prieur et quelques chanoines réguliers. A cette date la régularité souvent com- promise (lès le XIV0 siècle par les écarts de quelques religieux, cesse et la conventualité disparaît, remplacée par la com- ]nCflde. Eu 1501, Thiébaud de \illers , originaire de Salins, qui vient le rétablir les bâtiments claustraux ruinés par les guettes (le Louis XI (1479-1480), fonde deux prébendes per- pétuelles pour assurer tout à la fois le service paroissial, ins- tallé dans la nef droite à lautel de Saint-Renohert, et la des- serte des fondations au maître autel ou à lautel de la Vierge, abside de gauche). Cette création lui survivra peu; dès 1587, un seul religieux réside, et quand le prieuré, dépouillé en 1595 pal les coureurs dllenri 1V, briilô en 16:16-1637 pal- les soldats de Condé et de Weymar, se relève (le ses ruines p;ii les soins du bisontin Léonard Hichard le service reli- gictix n y est plus que de loin en loin assuré par un curé voisin, celui de Villars-Saint-Georges qui, dès 148 -é, joint à sou litre ccliii de curé de CoLlrtefoiutaiue. Désormais le prieuré na phis quune existence nominale; les ornements (le SOfl église et les galeries de sou cloître on t disparu , et les bâtiments, encore debout, avec leurs ouvertures cintrées et leurs haies génuuées du xn 0 siècle, deviennent la résidence exclusive dun fermier. Comme louis nos prieurés, Courte- fontaine nest plus qu un bénéfice ii revenus, quand lÉtat confisque eu 1790 la fondation des comtes de Bourgogne, et ses riches domaines répartis sur vingt territoires (I),

(1) Abbarts le château, , Aude1nges, Basant-on. (maison rue du Chateur n I), floiisiêres, Huffard, Champagite, Changin, Cramnans, Frai-ans, Fourg, Liele, , (Jse]1e, Ours, Rochefort, Saint-Vit. -5—

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Aujourdhui simple succursale, jadis simultanément pa- roissiale et prieurale, léglise de Courtefontaine est exacte- ment orientée. Longue de 33 mèt. 50, large de 18 mèt. 23 dans oeuvre), elle se compose de trois nefs, dun transept,transept, dun choeur rectangulaire flanqué de deux absides semi-cir- culaires qui, au-delà des bras du transept, prolongent les col- latéraux (I). La nef principale compte cinq travées, le choeur qui la continue na que deux travées voûtées en berceau; son chevet est éclairé de trois fenêtres cintrées disposées sur deux éLages, et posées une et deux. Les nefs latérales sont, de même que la nef et le transept, couvertes dnn simple plafond rem- plaçant une antique charpente apparente brûlée pendant les guerres du xvii siècle sans doute i les cieux absides sont yodlées en cul (le foui et éclairées chacune dune baie étroite et cintrée semblable aux dix-sept ouvertures qui éclai- rent régulièrement la grande nef et les collatéraux (9 dans la grande nef y compris la fenêtre percée au second étage de la façade, 8 dans les collatéraux en regard des 8 arcades cin- trées qui les mettent en communication avec la grande nef) (2). Les murs de la grande nef sont percés de chaque côté de Cinq arcades en plein cintre, quatre moyennes don- nant sur les nefs latérales, une grande de même dimension

Salans, Salins, Senans, Toipes et Villars-Saint-Georges. Le prieur avait aussi le patronage des églises de Rullard, Cramans, Lielle, Ro- chefort et Villars-Saint-Georges. Le revenu du prieuré, estimé 600 livres en 1587, 6 à 700 livres en 1663, était de 2000 livres vers 1720. (V. (ocReuarET nEsass, 1. 977 du fonds Moreau (Bibi. nat.), le P. ANDRÉ DE SA1NT-NICOLAS (Prieurés de FrancIse-Comté» et Archives dis Doubs, fonds du Parlement.) (t) Une mutilation récente a transformé ,us deux absides en sacris- ties en les isolant (lu transept par une cloison laspect intérieur et lunité de lédifice perdent beaucoup k ce retranchement. (2) Notons que la fenétre du bras droit du transept est modernisée et agrandie. -6-- que le grand arc du choeur, ouvrant sur les bras du tran- sept. La façade de léglise de Courtefontaine a deux étages dis- tincts, le second en léger retrait sur létage inférieur; le Pignon central, encadré par deux étages de contreforts lé- gèrement saillants, est surnion té dun fronton triangulaire très obtus, dessiné par deux corniches soutenues de modillons cariés une fenêtre cintrée surmontée dune archivolte bil- letée que supportent deux colonnettes , sencadre dans ce fronton , deux bandeaux saillants soutien lient sa base et la naissance de son cintre. A létage inférieur souvre la porte dentrée avec archivolte à double redan, soutenue de chaque côté par deux colonnes à chapiteaux de feuillage, décorée de billettes et contre-billettes alternées avec (les moulures; Je tvmpaii de pierre est sans, aucun ornement. Un derni-fron- tort avec corniches et modillons, semblable w fronton du pignon principal , amortit à gauche et à droite de la porte la far;ide des nefs latérales, épaulées chacune dun épais con- trefort très saillant, débris dun portique qui sétendait, air dernier siècle encore, sur toute la facale. Sur la quatrième travée de la ne] latérale droite (à corirpter tin porclre sél(,,.ve, supporté par deux arcs et les gros murs de la nef ou du col- latéral, un clocher dont létage unique, décoré sur les trois laces visibles darcatnres germ aniques bogen/)ies), est percé de fenèties géminées séparées par une colonnette et surmonté dune corniche à modillons cariés. Le collatéral gauche coni- iririrnique avec lancien cloître du prieuré par une porte étroite et sans caractère. Ajoutons que la façade entière de léglise de Courtefontaine est en nand appareil, très soignieusennen t ajuste , que ses murs latéraux, à partir dune hanteur de I mètre, sont l àtis en petit appareil, enfin que le chevet et les absides qui la Ilanrq uen t ont une corniche à modillons évidés semblables à des oves. Cet appareillage soigneux de tous les murs extérieurs de léglise, les modillons qui soutiennent toutes ses corniches 8011 portail orné de co- -7- lonnes, de chapiteaux et de moulures ainsi que la fenêtre du pignon , constituent la seule ornementation de léglise. In- térieurement ses piliers, ses arcades, ses ouvertures sont de ha plus austère simplicité, leur élégance résulte exclusive- ment de la netteté de leurs profils, car on chercherait vaine- ment, sauf dans le choeur, la moindre trace de sculpture ou inèmedemoulure. Labsence de vCmtessur les nefs et le tran- sept, évitant lemploi de contreforts et permettant (le bâtir des murs plus légers, les dimensions restreintes clos voûtes en cul de four, des absides ou du berceau qui couvre le choeur, tout indique que les constructeurs augustins du xiie siècle ne disposaient que de ressources limitées et calculaient Lotit dans le sens de la plus stricte économie Grâce cependant à la netteté du plan choisi, dont le tractS bien conçu rappelle les types de la plus haute antiquité, grâce à ses proportions importantes et it lheureux choix des matériaux cmployés, léglise de Cou rtefonLaine a pourtant, au dehors comme au dedans, un caractère vraiment monumental. De son mobilier ancien, anéanti par la guerre dc Dix-Ans, et dont les inventaires du dernier siècle ne décrivent que des débris j iisigiiifiants, il ne subsiste qu un autel placé dans labsidiole droite, lautel paroissial de saint Renobert. Il se compose dune simple table chanfreinée tS sa base, soutenue de doux jambages dont la partie antérieure se profile en co- lonriette trapue, avec chapiteau et soubassement finement taillés; cest, je crois, le seul autel du xure siècle qui soit lesté en place dans tout lancien archidiocèse dé Besaiicon. Re- manié à une date récente, le dallage a conservé pal hasard un fragment de tombe dans le bras droit du transept. Cest la partie supérieure dune dalle sur laquelle est figurée, à labri dune arcade en tiers-point ornée de crossettes et ac- costée de quadrilobes, le buste dune daine noble, la tête cou- verte de cette voilette plissée que les élégantes du xiii 0 siècle appelaient o un couvre-chef, » les mains jointes sur la poi- trine. De la légende, il ne subsiste que cette moitié, inalheu. -8- reusement insuffisante -J- ANNO DOMINI M Cr : NONAG NONO: MENSE... IIEQTJIESCAT IN PAGE : AMEN. - Serait-ce par hasard la tombe de, Renaude de Vernierfontaine, mère du prieur Jean de Naisey (1294-1310), à son vivant nourrice de Jean de Clialou Arlay, (lui dut être enterrée, vers la date indiquée1299, dans léglise de Courtefontaine à laquelle, sur sa recommandation, son illustre nourrisson faisait, en 1294, damples libéralités (I). Je me borne à signaler ce rap- procheineul. Ou chercherait vainement dans le chapitre où Jean Jacques Chifilet lavait lue, linscription funéraire du prieur 1-lugues II rappelant ses qualités et sa piété. Il est bon de la reproduire ici

SOBRIVS ET MVNDvS IIVGO FVIT ISTE SECVNDVS COELICA

REGN/t DEL GRATTA DONET in (2).

Puisse léglise de Courtefontaine, restaurée quelque jour avec intelligence et avec soin, conserver longtemps à la Fraiiehe-Comtô un modèle que les modernes constructeurs déglises auraient tout intérêt à consulter et àreproduire, au double point de vue (le léconomie et de lélégance.

(I) RoussIçT, Dictionnaire du Jura, 11, 306. Le fragment de tombe me- sure 0,90 de large sur 1,30 de haut. (2) J.-J. CIuFIL1, Vesontio, part. Il, 228. - 9--

PIÈCES .ïUsTrF!cATIVES.

I. - Herbert, arehevAque de Besanon, confirme aux religieux dqg Courtefontaine la propriété le terres situées t Chasoy, k eux don- nées en aumônes pour la sépulture de Pétronille, fille de Gui de Vaux, inhumée dans le parvis de leur église. (1170).

Datum per copiant sué sigillo curie archidiaconi bisunti,i e vero original ifl hec terba Herbertus Dei gratia bisuutine seclis archiepiscopus presentibus et futuris rei geste noticiani. Quoniam ad hue divina provideiitia in seile episcopali constituti suimus et ecelesiarum possessiones augeri juste et honnste satagainus, proinde ad bonani conversa- tionem et honestam religionem fratrum ecclesie (le Ctirtofonte respicientes, maxime quia pi-opter familiaritatem quam predeces- sores nustri erga eamdem ecclesiiun liabuerunt, concesserunt sancte Marie de Curtofonte et fratrilius ibidem Deo famularitibus dumum quod factum erat eideni ecclesie, pro Petronilla hua Vin- donis de Vallibus, que in atrio ecclesie Curtifontis sepulta est, Quia vero (lonuni illuil sc.ilicet quicquid prefatus \Vido apud Chasev babuit de feodo nostro erat, canonicis dicte ecclesie liane ele.mosiriam cojicessimus auctoritate dominica et nostra interdi- centes ci anatheniatizantes ne quis canilein ecclesiam super bac possessione inquietare presu1mt. Ut autem hec elemosina a ca- nonicis de Curtofunte quiete possideatur tain doua- tionis cartam cis tacientes candein sigilli nostri testimonie corro- boramus ad cujus etiam conlirmationein de domo nostra testes vdoneos et intercessores habuimus quorum bec surit nomina Ebrarilus camnerarius, 1-1nrius panetarius, Gerardus et Frede- rieus dapitéri, Viilo de Sancto Quintino archidiaconus, magister Stephanus de Focherens. Actum est bec Bisuntii in camera imostra 11110 idus julii anno - 10 - Dominice incarnationis M Co LXX O inditione IIL, Data Bisuntii per manum Petri cancellarii et precentoris sancti Stephani. Datum presenti copie die festi beaU Marce euvangeliste anno Do- mini M° quatercentesimo secundo.

Pacte est coltatio per nos P. DE LI0FFEN, J. GUIRERT.

(Copie sur parchemin, jadis scellée sur simple queue dun sceau paru. Archives du Doubs, fonds Saint-Paul n o 44. Courtefontaine.)

II. - Eberard, archevèque de Be sançon, adjuge, après enquète, au prieuré de Courtefontairtu une terre située à Chasoy, qui lui avait été donnée par eu N. rie LielLe, inhumée dans le monastère, et qui lui était disputée par Gérard dArguel, beau-frère de la défunte. (1173.)

liatum per copiam sub sigiflo curie archidiaconi bisuntini e vero original i in hec verbe: E. divina rniseratione hisuntiue sedis humilis minister, omni- bus veritatem diligentibus rei geste noticiam. Ne super his que coram nobis dehito fine terminata credimus lis iterum habeatur, posteritati presenti scripto sigirificandum duximus, quod super querela que inter Gerardum de Arguel et frai res de Curto do terra de Chasey quam Gerardus ex hereditate uxoiis sue requirebat et predicti fratres ex elemoina sororum illius quam Gerardus fihius Petri Gal de Lilla uxorem habuerat retiriere niteba[n]tur, aurlitis utriusque allegationibus tale factum est judicium. \idelicet quod si jam dieU fratres de Curto Fonte legitime possunt prohare quod uxor predieti Gerardi de Lita terram illam de Chasey maxime que in possessiofle esset in elemcrsinam eis concessisset et ex ipsa heieditate alibi eset necuon sonri (Jus uxor Gerardi de Erguel equam porcionem sortiri posset, predicti fratres elemosinani hmm in pace haherent. Die igitur super bec statuta cum prefatus (e- rardus (le Erguel nec veuisset nec legitiine se excusasset, ex con- silio curie nostre prohaciones fratrurn recepinrus. Probaveruut au- tein sieut indicatum erat, et hoc testimonio preuomivati Petri et Stephani capelianj d(ê Lista, quod soror jam sopedicri Gerardi rie Lisla terrain illam de Chase y super qua lis habebatur. curir eau quiete possideret d[ictis fratribus] de Curtofonte iii eteinosinain cofloessit, rogans prout in eadern domo sepeliretur, quod et fac- tum est. - 11 - Roc autem probacione non indigohatiu juin omnibus manifes- tuin est quoti sorOr PjtlS, UXOr scilicet Gerardi de Erguel equiVa- lens liujus ele.tnosine vel in multo amplius habeat cx ejus here- dilate, Actum in curia nostra l3isuucii, presentibns abbatîbus B. 13e1- levaLlis, L. Cari Loci, P. de Acey, Guidone archidiacono tic Sexta, Guitione de Sancto Quintirzo archidiacuno, P. priore Lantenensi et Lamberto canonico suo, magistro \ivianno templario, Nar- dujno jiriore (le Curto Fonte et canonicis ejus, Guidone, Ilyliado et Ba[r]tolomeo, militibus, Henrico de Sancto Quintino, Ilugone flUo ejus et Hugone de Arboi et alus multis. Anno ah Incarna- tjone Domini millesimo C LXXllI0. Data per manum Ilymberti cancellarii et cantons Sancti Ste- pliani. Dattsm presenti copie die festi beati 3farci euvanje1iste, anno L)o- u mi M° quatuorcentesimo secundo. Pacta est coltatio per nos P. DE LIOFFEN, J. GUIBERT. (Copie sur parchemin, jadis scellée sur simple queue. Archives du Doubs. fonds Saint-Paul, n° 43, Courtefontaine.)

III. - Liste des prieurs de Notre-Dame de Courtefontaine (chanoines réguliers de Saint-Augustin).

1. Rambaud, 1139-1160. 2. Narduin, 1173-1180. 3. Jérémie, Y. 1180-1185. 4. Hugues 1, 1201. 5. llugues II, 1209-1;;2. 6. Pierre, 12i6-1l. 7. Amédée de Gorisaus,1-260-1262. 8. Humbert de Saint-Quentin, diacre, 1275. 9. Jean (le Naisey, 12914310. 10. Gui de Cicou, 1321-1333. 11. Jacques de Vy, 1340-1344. 12. Richard Bon, de Besançou, 1356-1358. 13. Jean de Vaire, 1360-1367. 14. Jean (le Chouzelot, 1390 F 1404. 15. Gaucher dAsuel, 1404-1407. lb. Etienne de La Tour, de Quingey, 1410.1422. 17. Jean Raoul, 1434. - 12 - 18. Jacques de la Fert, l/i$32-1i63, 19. Odon Vuilleret, commendataire, j I4J. 20. Thiébaud de Villers, de Salins (Ij, 1479 1110. 21. Jean Pétremand, 1510-1522. [Jean Raillard, sou compétiteur]. 1510. 22. François de La Palud, I525-131. 23. Antoine Perrenot de Granvelle, 1538.1551. 24. Pierre Bourquin, chanoine de Besaucon, .1562 14 1578. 25. Guillaume Vernerey, chanoine de Salins, 1579-1607, [Nicolas Verneroy, sou neveu, coadjuteur), 1598 2€. Jean Nardin de Fraisans, 1607-1643. 27. Etienue Gavain, 1643-1654. 28. Jean Gastel, prieur de , 1654-$656. 29. Philibert-Claude Clerval, 1056-1655. 30. Léonard Richard, de Besancou, 1658-1720. 31. Etienne-Joseph Coquelin, 1720 1708. 32. J.-B. Xavier Frère de Villefrancon, 1765 i 1784. 33. RicharEtienne-Paul-Anne-Franrois-Xavier Hunt de Char- moitie, 1780-1790. (Outre les prieurs dont les noms précèdent, nous trouvons dans le Nécrologe de labbaye Saint-Paul de Besanion les deux prieurs suivants D. Joannes Dischet, quoiidani Curtifontis et postea prier S. Pauli, f iv0 idus augusti » et « Joannes dictus Simon, prior Curtifontis hic sepultus, xv kaleudas junii ». Nous na- vons pu identitier ces personnages, ni trouver la date de leu, prélature ou de leur mort.)

(1) Thiébaud de Villers fit renouveler, Su cours de sa prélature, I sceau du prieuré. En voici la description Sceau ogival, liant de 63, large de 41 miii., bordé dun filet. Sous un dais gothique soutenu de deux contreforts ajourés à triple clocheton, la Vierge debout tenant lenfant Jésus, nimbé comme elle, assis sur son bras droit. Au dessous lécusson (lu prieur : lie. .. à la bande de.. . accostée de deus cotices de ménme, la bande chargée de trois étoiles de... Légende : S. ÉBiORA TIJS CIJ1.TIFONTIS. (Archives du Doubs. Sceau détaché.)

lumpr. bodivers, Gr.-Rue, 87 - I P1. 11.

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