Les Verts À Rennes Entre 1992 Et 1995
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Les Verts à Rennes entre 1992 et 1995 Martin Siloret Quatrième année Section Politique et Société Mai 2009 Mémoire dirigé par Gilles Richard, professeur d’histoire contemporaine à l’Institut d’études politiques de Rennes Remerciements Je tiens à remercier celles et ceux qui ont bien voulu m'accorder un entretien, en particulier Lars Kiil-Nielsen ; Tudi Kernalegenn pour ses conseils bibliographiques ; mes relectrices attentives Marianne et Lisianne, et bien sûr Gilles Richard, directeur de ce mémoire. Sommaire Remerciements........................................................................................................................... 1 Sommaire ................................................................................................................................... 2 Introduction ................................................................................................................................ 3 Chapitre I- L’irruption des écologistes dans le champ politique français et rennais (1968- 1989) ............................................................................................................................... 10 Chapitre II- L'écologie politique au-delà des Verts ?............................................................... 40 Chapitre III - Les Verts, le PS et le métro rennais (1989-1995) .............................................. 68 Chapitre IV- Les Verts au milieu des années 1990 : entre crises et redécoupage des frontières de l'écologie politique ................................................................................................... 104 Conclusion.............................................................................................................................. 137 Annexe 1 : Résultats électoraux, 1977-1995.......................................................................... 140 Annexe 2 : Détail par canton des résultats des élections municipales de 1983, 1989 et 1995 à Rennes........................................................................................................................... 145 Index des noms propres.......................................................................................................... 147 Table des sigles ...................................................................................................................... 153 Sources ................................................................................................................................... 155 Bibliographie.......................................................................................................................... 158 Table des matières.................................................................................................................. 159 Introduction Je me suis décidé à travailler sur les Verts il y a environ un an. Je terminais un séjour d'études à l'étranger et souhaitais renouer avec un objet spécifiquement français. À cette époque, les Verts étaient singulièrement affaiblis, voire condamnés à la disparition selon certains observateurs. En effet, l'élection présidentielle de 2007 avait été un fiasco total : avec 1,57% des suffrages, Dominique Voynet réalisait le plus faible score écologiste depuis René Dumont en 1974. D'autre part, les enjeux environnementaux -en premier lieu le réchauffement climatique- s'imposaient rapidement à l'agenda médiatique et politique, tout en échappant aux Verts, surpassés sur ce terrain par Nicolas Hulot (initiateur du Pacte écologique et longtemps candidat présidentiel potentiel) et même Nicolas Sarkozy, qui organisa la tenue d’un « Grenelle de l'environnement », peu après son élection à la présidence de la République. Les Verts étaient donc en crise, et il me semblait intéressant de prendre du recul afin de mieux cerner l'identité et la viabilité de ce parti. Tâtonnements autour de l'objet J'avais trouvé la base de mon objet, mais pas la discipline : j'hésitais encore entre science politique et histoire. Dans le premier cas, je me proposais de mettre en question l'appartenance (et le sentiment d'appartenance) des Verts aux gauches. Pourtant, la recherche d'une problématique me paraissait quelque peu prématurée. J'optai donc pour une approche historique, mais encore me fallait-il esquisser les frontières géographiques et chronologiques de mon sujet. Je ne voulais pas étudier les Verts nationaux. Cela me paraissait trop ambitieux pour un mémoire qui serait réalisé en quelques mois, parallèlement à une année universitaire relativement chargée ; de plus, voyager à travers la France pour consulter des archives et m'entretenir avec des acteurs-témoins n'aurait été ni écologique, ni économique. La conclusion logique était de me focaliser sur Rennes, repli stratégique qui allait me permettre de continuer à effectuer l'essentiel de mes déplacements à vélo. Mon objet concernerait donc 3 les Verts de Rennes, et je devais choisir un découpage chronologique adéquat, lequel déterminerait en grande partie le contenu de mes recherches et les interrogations qui les structureraient. Mon attention fut naturellement attirée par les élections municipales, qui sont l'objet principal de la vie politique locale et en particulier des activités des Verts rennais. L'échéance de 2008 avait de ce point de vue été riche en événements. Les Verts avaient décidé à l'automne 2007 de présenter une liste autonome au premier tour, tirant les conclusions des conflits qui avaient marqué leur participation à la municipalité socialiste d'Edmond Hervé dans le mandat précédent (notamment lors du renouvellement de la délégation de service public de distribution de l'eau à la firme Veolia). Pourtant, plusieurs conseillers municipaux Verts sortants firent dissidence, estimant que Daniel Delaveau, la tête de liste socialiste, était disposé à accorder une plus grande latitude aux élus écologistes que son prédécesseur. Ces élus figurèrent donc sur la liste de rassemblement dirigée par le Parti socialiste (PS). Les Verts, divisés sur le sujet, finirent par les exclure du parti. Au premier tour des élections municipales, les Verts échouèrent à atteindre les 10% des voix qui leur aurait permis de se maintenir ; Daniel Delaveau refusa de faire fusionner les listes et l'emporta largement au second tour, face à deux listes de droite. Le mandat municipal 2001-2008 1 m'intéressait donc particulièrement puisqu'il s'était caractérisé par une collaboration conflictuelle avec le PS, et avait conduit à une rupture douloureuse au sein même des Verts. Cependant, mon directeur de mémoire, Gilles Richard, me fit remarquer qu'il serait délicat de m'immiscer dans ces antagonismes encore vivaces. Mieux valait remonter un peu plus loin dans le temps. Lors de mes recherches préliminaires, je découvris que les Verts, sous la férule d'Yves Cochet, avaient déjà été présents au conseil municipal, dans l'opposition à Edmond Hervé, après avoir obtenu 14% des suffrages et quatre sièges lors des élections de 1989. Ils avaient combattu en vain le projet de métro du maire, et obtenu moins de 10% en 1995. Cette période attira mon attention car parallèlement se déroulaient deux phénomènes clé au niveau national : un déclin électoral de l'écologie politique aussi brutal qu'avait été son essor à la fin des années 1980, et le changement de majorité à la tête du parti, les partisans d'alliances à gauche l'emportant face aux autonomistes et à Antoine Waechter. Faute de temps pour consulter la presse sur une durée excédant trois ans, je limitai mon objet aux années allant de 1992 à 1995. Cette période correspondait précisément aux deux 1 Les élections municipales et cantonales de 2007 avaient été repoussées en 2008 par le gouvernement, afin de ne pas surcharger le calendrier électoral de 2007 (élections présidentielle et législatives). 4 phénomènes mentionnés plus haut. Lors des élections régionales de 1992, les écologistes atteignirent leur apogée électorale (14% des suffrages en France, 20% à Rennes) avant de tomber à un point historiquement bas en 1995 ; Dominique Voynet accédait quant à elle au statut de leader nationale chez les Verts. Problématique En 1992, dans un contexte d'extrême affaiblissement du PS, les deux partis écologistes Verts et Génération écologie (GE) faisaient figure de pivots d'une probable reconfiguration des alliances partisanes, essentiellement à gauche. À Rennes, les Verts disposaient du monopole sur l'écologie politique et entendaient à ce titre disputer au PS sa position hégémonique au conseil municipal. En 1995, le rapport de forces s'était inversé : le PS sortait la tête de l'eau lors de l'élection présidentielle en la personne de Lionel Jospin (23% puis 47%), Edmond Hervé était réélu maire de Rennes haut la main (48% puis 59%), et les Verts avaient connu un violent reflux, relégués aux marges du champ politique, à Rennes comme dans le pays tout entier. Cette rupture opérée en trois ans est au cœur de la problématique. Ce mémoire ne prétend pas expliquer pourquoi les écologistes n'ont pas réussi à se maintenir à leur niveau de 1992 – cela supposerait d'expliquer en préalable les causes de leur essor dans la période précédente, un travail d'une toute autre ampleur. Il ne s'agit donc pas de donner dans le déterminisme, mais plutôt de s'interroger sur le comment de cette rupture. Cela permet également de ne pas en prédéfinir les caractéristiques. Se poser la question comment les choses ont-elles tellement changé, c'est aussi se demander quels sont les résultats de ce changement ; en d'autres termes, faire un état des lieux