Histoire Du Logis Des Bourdinières En Poitou
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Histoire du logis des Bourdinières en Poitou Jean- Michel Chassériaux le 22 Octobre 2006 Histoire du logis des Bourdinières Le logis des Bourdinières se situe au bout d'une longue allée (voir fig.1) descendant vers une petite rivière, la Vosne1, à peu de distance du hameau de La Pagerie, sur la commune de Vasles, dans les Deux-Sèvres. Il est assis sur un affleurement rocheux à un endroit où le lit de la Vosne après avoir décrit de nombreux méandres se resserre et où le courant s'accélère. La rivière y était facilement traversable par un gué qu'il devait être aisé de surveiller depuis le logis tout en étant à l'abri des inondations. I. Les origines La première mention de ce logis2 apparaît en 1356. Le 22 octobre de cette année, le samedi suivant la Saint Luc, Hugues Pouvreau, chevalier, seigneur de la Barre cède à son gendre Simon Chasteigner de Riomur près la Châteigneraie-sous-Vouvent, époux de sa fille Jeanne Pouvrelle, l'hébergement des Bourdinières en la châtellenie de Lusignan, en échange des bois de la Boucherie en la châtellenie de Saint Maixent qu'il avait donnés pour assiette d'une rente de 100 sous qu'il leur avait promise lors de leur mariage (cf. Annexe I). Le versement de cette dot dut d'ailleurs être assez difficile puisque, le 7 octobre 1359, Hugues Pouvreau assignait à Simon Chasteigner la maison de la Buayllerie en échange de 40 livres de rente et de 400 livres en deniers qu'il lui avait également promis à cet effet. Simon Chasteigner qui était vivant en 1377 eut pour enfants Simon qui épousa Catherine de Pont de Vie, Jean et Jeanne qui épousa Jean Rogre de Rouvre et hérita des Bourdinières. Jean Rogre et Jeanne Chasteigner eurent 7 enfants. En 1383, ils cédèrent les Bourdinières à Guillaume Hervet. En 1385, Jean Rogre agissant pour le compte de son épouse et son beau-frère Simon Chasteigner conclurent un accord avec la collégiale Saint Jean de Menigoute pour être déchargés d'une rente instituée par Guillaume Pouvreau, fils de Hugues Pouvreau dont ils se trouvaient être les héritiers. Jean Rogre et Jeanne Chasteigner moururent l'un et l'autre avant 1389. Le logis des Bourdinières devait ensuite se transmettre par héritage ou par mariage et rester dans la même famille pendant près de 450 ans (cf. Annexe II). II. Les Hervet dit Mareschault La famille Hervet, dit Maréchal ou Mareschault, est enracinée de la paroisse de Vasles. Ses armes sont d'azur à trois grains d'orge d'or. Il est possible qu'elle soit liée à celle de la Sayette dont le nom primitif était Maréchal3 et dont le château, encore habité par des membres de cette famille, est situé également à Vasles. Toujours dans la même commune, le hameau de la Pagerie a longtemps été le fief des Maréchaux et l'on y trouve la trace de Maréchaux, dits Felé ou Fellez, du XIVème au XVIème siècle. 1 ou Vonne 2 Alfred Richard, Archives du château de la Barre, Clouzot, Niort, 1868. La plupart des informations antérieures au XVIIème siècle proviennent de cette source. 3 Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, 2 éd. par Joseph et Paul Beauchet-Filleau, Paris : Société française d'imprimerie et de librairie ; puis Fontenay-le-Comte : impr. P. et O. Lussaud frères ; puis Chef-Boutonne : J. Beauchet-Filleau, 1970 -1879. 2 1. Guillaume Hervet Le 23 avril 1383, Guillaume Hervet, fit aveu à Raoul Bigot seigneur de la Barre-Pouvreau de l'hébergement de la Bourdinière "qui fut à Jean Rogre, valet, et tenant à l'hébergement de Jean Mollier". Guillaume Hervet est qualifié de maréchal et l'on peut penser qu'il était l'un des officiers de la seigneurie du Bois-Pouvreau. Dans un acte du 5 novembre 1391 relatif à une maison et à un verger de La Pagerie, il est fait mention du chemin allant du pont Pasger à la maison de Guillaume Ervet. Il eut probablement pour fils Jean qui suit et Hugues qui fut prêtre et doyen à Saint Maixent et qui fonda, le 4 janvier 1433, une chapelle dédiée à saint Nicolas Dinçay dans l'église Saint Léger de cette ville dont l'entretien devait par la suite rester à la charge des seigneurs des Bourdinières. Figure 1. L'allée des Bourdinières 2. Jean Hervet dit Mareschaut Jean Hervet dit Mareschaut fit, le 6 août 1398, aveu à Louis Rogre, seigneur du Bois- Pouvreau, de l'hébergement de la Bourdinière, près de la Pasgerie contenant 6 sexterées de terre, soit probablement entre 4 et 5 ha. En 1400, il émancipait son fils Geoffroy et, en 1407, assistait aux assises de la seigneurie de la Barre. Le 26 mai 1443, Jean Hervet rendait à nouveau hommage pour la Bourdinière à Guillaume Grany, seigneur du Bois-Pouvreau. 3 Il aurait eu pour enfants au moins : 1) Guillaume Hervet qui suit ; 2) Geoffroy Hervet qui fut receveur de la châtellenie de Bois-Pouvreau et, le 30 juin 1420, donnait quittance à Pierre de Berbaen, seigneur de la Barre, des devoirs de trois hommages dus pour ladite terre ; 3) et Catherine Ervete qui suit. 3. Guillaume Hervet dit Mareschal, demeurant à Pamproux, fit aveu au seigneur de la Barre de l'"erbregement" de la Bourdinière, le 23 juin 1449. 4. Catherine Ervete épousa Jean Simounea habitant Pamproux qui, en 1450, en 1455 (le 12 avril) et en 1457, à cause de sa femme rendit aveu pour l'"erbregement" de la Bourdinière. Il fit de même, le 4 février 1464 (5?), à cause d'Olivier Simounea son fils. Le 5 janvier 1474 (5?), Pierre Symounea donna procuration à Pierre Métayer notaire4 pour rendre l'hommage qu'il est tenu de faire à la dame de la Barre-Pouvreau pour l'"erbregement" de la Bourdinière. Le domaine revint dans une branche masculine de la famille avec 5. Jean Hervet, écuyer et seigneur de Beauvoir près de Ménigoute, fut capitaine du château de Bressuire de 1461 à 1473 et de 1477 à 14835. Le 26 juin 1477, il donna procuration à Pierre Métayer et à Jacques et Regnault Hervet, ses fils, pour l'aveu qu'il devait l'"erbergement" de la Bourdinière, aveu qui fut rendu le lendemain 27 juin. Jacques Hervet, seigneur d'Avanton, près de Poitiers, est à l'origine de la branche des Hervet dite de la Viaudière. 6. Regnault Hervet, seigneur de Beauvoir, rendit aveu à la dame de la Barre-Pouvreau pour l'hébergement de la Bourdinière, le 22 décembre 1484. Il échangea, le 19 septembre 1485, une maison appelée la Clementerie, près de Beauvoir, acquise d’André Olivier qui la tenait de Pierre Métayer contre le champ de la Vergne près de Beauvoir. En 1486, il participa aux assises de la Barre. Sous le nom de Ervet, habitant la seigneurie de Bressuire, il servit en archer au ban des nobles du Poitou de 1491 en remplacement de son frère Jacques qui était alors à Saint Jacques. Il est le père de Jean Hervet qui suit 7. Jean Hervet participa aux assises de la Barre en 1508. Il est encore probablement mineur en 1515 lorsque l'aveu dû pour la Bourdinière est rendu par Charles du Chilleau mais c'est en personne qu'il rend ce même aveu, le 23 juin 1517. Il assiste aux assises de la Barre en 1519 et rend à nouveau aveu pour l'"erbergement" de la Bourdinière, le 20 juin 1540. À cette date, le domaine est dit contenir 110 septerées de terre, soit de 80 à 90 ha, ce qui est tout à fait considérable. Il n'eut qu'une héritière, sa fille Marie Hervet, qui épousa Jacques Ribier. III. Jacques Ribier et Marie Hervet Jacques Ribier, seigneur des Vallées à Champigné Saint Hilaire dans la Vienne, apparaît en 1559 dans un acte au greffe du Bois-Pouvreau comme seigneur de la Bourdinière. En 1565 et 1566, il donne procuration pour rendre l'aveu qu'il doit pour la Bourdinière. Le 12 mai 1570, puis le 27 novembre 1578, il rend aveu au seigneur de La Barre pour le fief voisin de Lairauldière "avec son froustis et masurault qui autrefois fut en maison…" Le 27 septembre 1578, Jacques Ribier seigneur des Vallées et des Bourdinières, administrateur de ses enfants de feue Marie Hervet, seule héritière de Jean Hervet, rendait également aveu au seigneur de la Barre-Pouvreau pour l'hôtel et "herbergement" des Bourdinières. Il servit comme homme d'armes dans la compagnie du comte de Lude qui commandait en Poitou pour Henri III. 4 et receveur de la Barre Pouvreau de 1478 à 1480. 5 Chartrier de Saint Loup, Inventaire sommaire des archives départementales des Deux-Sèvres, p. 123, Nicolas, Niort, 1926. 4 En 1578, il effectuait également une déclaration au sieur de La Barre pour les deux domaines proches de la Bourizière et la Touche Moilher. Il eut pour seule héritière sa fille Hélène qui épousa Pierre de Lauriere. Jusqu'en 1578, la Bourdinière est qualifiée d'hébergement et, même si de 1398 à 1540, la superficie des terres qui en dépendent à été multipliée par 20, il faut constater que bien souvent ses seigneurs n'y habitent pas et donnent, dans l'énoncé de leurs titres, priorité à d'autres lieux sans doute plus prestigieux. L'apparition de la mention "hôtel" en 1578 et le passage de l'appellation, « la Bourdinière » à « les Bourdinières » peuvent donc correspondre à une première phase de travaux que l'on peut probablement localiser dans la partie ouest du logis actuel et dater entre 1540 et 1578.