Le Renseignement
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© Cahiers de la sécurité - INHESJ LES CAHIERS DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE Le Renseignement © Cahiers de la sécurité - INHESJ Conditions de publication Les Cahiers de la sécurité intérieure publient des articles, des débats et des notices bibliographiques relatifs aux différents aspects nationaux et comparés de la sécurité intérieure et de ses acteurs. Les propositions d’articles doivent être adressées à la rédaction pour évaluation. Les manuscrits soumis ne sont pas retournés à leurs auteurs. Toute correspondance est à adresser à la rédaction de la revue. Paris, 1997 ISSN : 1150-1634 N° de commission paritaire : 2 325 AD Les articles publiés dans les Cahiers de la sécurité intérieure ne représentent pas une opinion de l’IHESI et n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. © Cahiers de la sécurité - INHESJ Le renseignement État de droit, raisons d’État Les usages du secret Avant-propos . 5-6 Dossier Coordination du renseignement et cultures d’institutions Le point de vue des acteurs La coordination du renseignement en France ■ Isabelle RENOUARD . 9-13 Un outil souple et adaptable ■ Bruno ELIE . 14-18 La nécessaire adaptation aux menaces ■ DST . 19-29 La gendarmerie et le renseignement ■ Lieutenant-colonel ROUMAGNE . 30-36 L’adaptation des renseignements généraux ■ DCRG . 37-45 Place et avenir du renseignement stratégique dans la nouvelle politique de défense ■ Philippe HAYEZ, Michel PENE . 46-51 Approches du renseignement Le renseignement dans les démocraties occidentales. Quelques pistes pour l’identification d’un objet flou ■ Michel DOBRY . 53-85 Le langage du secret. Des mots pour (ne pas) le dire ■ Jean-Paul BRUNET . 87-101 Le renseignement ou l’impossible maîtrise de la politique ■ Hélène L’HEUILLET . 103-118 Le renseignement économique : enquête sur un faux débat ■ Nicole CHAIX, Philippe DUBOST, Arnaud VOISIN . 119-128 Les Cahiers de la sécurité intérieure, 30, 4e trimestre 1997, p.3-4 © Cahiers de la sécurité - INHESJ D’une quête démocratique Réflexions sur les limites de la transparence démocratique Quelques hypothèses à partir du cas suédois ■ Dennis TÖLLBORG . 129-139 Table ronde : À propos d’un contrôle du renseignement ■ Paul BOUCHET, Amiral Pierre LACOSTE, Edwy PLENEL, Bertrand WARUSFEL . 141-154 En être ou ne pas en être : telle n’est pas la question ■ Jean-Paul BRODEUR . 155-184 R epères NOTES ET ÉTUDES Le panopticon de Foucault revisité ■ Thomas MATHIESEN . 187-204 Récits de vie des policiers : état des lieux ■ Igor CHARRAS . 205-227 LES FONDAMENTAUX DE LA SÉCURITÉ L’État et les mouvements sociaux : modèles d’action, interprétations, résultats et complications ■ Présenté par Gary MARX . 229-267 CHRONIQUE INTERNATIONALE À la recherche de l’ennemi perdu. Une histoire des services secrets ouest-allemands après 1945 ■ Heiner Busch . 269-283 Actualités NOTES BIBLIOGRAPHIQUES ■ Marc-Olivier BARUCH, Alain QUEVAL, Frédéric OCQUETEAU, Jacques FAGET, Patrick MALHERBE, Françoise IMPÉRIALI . 287-303 RAPPORTS ET TRAVAUX INÉDITS ■ Jean-Paul GRÉMY . 305-307 LISTE DES AUTEURS . 309 ABSTRACTS . 313 S OMMAIRE © Cahiers de la sécurité - INHESJ AVANT-PROPOS À considérer la liste des thèmes abordés par les Cahiers depuis leur création, on peut affirmer que la revue a largement rempli sa mission initiale : donner corps au concept novateur de sécurité intérieure et dresser les contours d’un véritable champ de réflexion. Objectif atteint donc, ou presque... puisque res- tait inexploré le domaine du Renseignement. Comment dépasser en effet ce paradoxe qui consiste à vouloir rendre compte de cette part cachée de l’action publique, contraire par ses propriétés mêmes à toute forme de publicité ? Cette trentième livraison répond à cette gageure à sa façon, non pas en cédant à la tentation de la révélation - le lecteur en quête de scoops sera déçu - mais en s’interrogeant sur les limites du secret. L’entreprise se voudrait plutôt pionnière de la promotion d’une culture du renseignement, empruntant en cela la voie ouverte par l’Amiral Lacoste. Le constat est simple : à vouloir protéger systématiquement les services de Renseignement, le secret des activités est bientôt devenu secret des institutions et institution du secret. Cette tendance constitutive de la discipline prend cependant des accents inquiétants dans le cas français et s’avère dommageable pour l’image de ces services. Quand bien même leur contribution à la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la nation est essentielle, l’opinion publique ne les cerne que dans la posture du dévoile- ment et du scandale qui sanctionnent toute forme d’échec de leur part. Il fallait inverser cette représentation réductrice et délégitimante en invitant les profes- sionnels du renseignement à prendre la plume dans nos colonnes. On lira ainsi avec intérêt les contributions d’Isabelle Renouard, secrétaire générale de la Défense nationale, du Général Bruno Élie, Directeur du renseignement mili- taire, de Philippe Hayez et Michel Pene concernant la Délégation aux affaires stratégiques. Si l’étude du renseignement est restée relativement fermée aux milieux de la recherche, les passerelles entre les deux mondes sont à encourager. Ainsi que le souligne Hélène L’Heuillet dans un papier qui explore l’évolution du rôle du renseignement dans les processus de décision politique, dans un monde où l’opacité est d’abord un dérivé de la complexité, où la pertinence de l’information relève de la capacité à mesurer, à sélectionner parmi la masse Les Cahiers de la sécurité intérieure, n° 30, 4e trimestre 1997 5 © Cahiers de la sécurité - INHESJ des données, l’expertise des scientifiques pourrait être un support croissant du renseignement. Partant d’un constat sensiblement identique, Nicole Chaix, Philippe Dubost et Arnaud Voisin rappellent toute la nécessité d’une intégra- tion progressive des divers modes de récolte et de traitement du renseignement dans la perspective de la défense de nos intérêts économiques. Malgré ce besoin d’ouverture et de partage du renseignement, tout ne saurait, inversement, être dévoilé. Aux scientifiques, donc, de repenser les moyens d’une meilleure connaissance de l’univers du renseignement, à défaut de pou- voir recourir aux méthodes de vérification empirique habituelles. Dressant un état des savoirs sur le renseignement politique interne, Michel Dobry isole deux voies principales pour contourner la difficulté. Par son étude des catégo- ries de langage à l’œuvre dans les milieux de l’espionnage, l’approche linguistique de Jean-Paul Brunet s’inscrit dans la première. Garry Marx et Thomas Mathiesen illustrent plutôt la seconde en recontextualisant les fonc- tions du Renseignement dans la dimension plus large du contrôle social et de la surveillance dans nos sociétés contemporaines. Ce dossier serait enfin incomplet si la perspective des libertés civiles n’y était abordée. Les impératifs de la défense nationale contiennent aussi en germes les prérogatives de leur propre subversion, faussant l’équilibre entre secret et transparence politique inhérente à un cadre démocratique. Quels arbitrages, quelles techniques, quels gardes-fous mettre en place pour encadrer le pouvoir d’État et ses prolongements léonins ? Réunis le temps d’une table ronde, Paul Bouchet, Pierre Lacoste, Edwy Plenel et Bertrand Warusfel exposent leurs conceptions respectives d’un véritable dispositif de contrôle du renseignement. S’il n’existe guère de système idéal, l’approche comparative permet cependant de mieux cerner les faiblesses en la matière. Les situations canadienne, alle- mande et suédoise tour à tour exposées par Jean-Paul Brodeur, Heiner Busch et Denis Töllborg nous permettent de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir. Marcel Leclerc 6 © Cahiers de la sécurité - INHESJ DOSSIER LE RENSEIGNEMENT © Cahiers de la sécurité - INHESJ © Cahiers de la sécurité - INHESJ COORDINATION DU RENSEIGNEMENT ET CULTURES D’INSTITUTIONS LE POINT DE VUE DES ACTEURS Les Services de renseignement sont par définition soumis au secret quant à leurs activités. Mais ce se- cret est souvent étendu à des aspects qui n’en mériteraient pas tant : missions officielles, organisa- tion, adaptation aux évolutions de la société. Plutôt que de s’essayer à faire la part entre ce qui peut être dit et ce qui ne doit pas l’être, pouquoi ne pas solliciter les professionnels du renseignement sur ces questions (1 ) ? On trouvera ici six contributions émanant des institutions, qui auront bien voulu ré- pondre à cette demande, et globalement articulées autour des thèmes de la coordination et de l’adaptation du renseignement. LA COORDINATION DU RENSEIGNEMENT EN FRANCE Isabelle Renouard Secrétaire général de la Défense nationale (SGDN) « Si le prince éclairé et le général avisé défont l’ennemi chaque fois qu’ils passent à l’action, si leurs réalisations surpassent celles du commun, c’est grâce à l’information préalable. » Sun Tzu « L’Art de la Guerre » Il nous est donné aujourd’hui de vivre un moment privilégié : être les témoins ou les acteurs du passage à une nouvelle ère. Face à une redistribution géné- rale des rôles dans le monde, il apparaît essentiel de disposer d’outils pour (1 ) Qu’elles en soient ici remerciées, ainsi que le commissaire Chalumeau, à qui revient l’initiative et la réalisation de ce projet. Les Cahiers de la sécurité intérieure, n° 30, 4e trimestre 1997 9 © Cahiers de la sécurité - INHESJ APPROCHES INSTITUTIONNELLES percevoir l’émergence des nouvelles forces. Une des missions fondamentales du renseignement consiste justement à observer, analyser, informer et proposer pour aider les décideurs de notre pays à aborder ces mutations et à mieux les maîtriser. Le rôle du renseignement La fonction du renseignement joue un rôle essentiel dans la définition de la stratégie de défense d’un pays et soutient le processus d’aide à la décision au sommet de l’État. L’efficacité dans ce domaine requiert l’existence d’une véritable synergie entre toutes les parties prenantes. Le renseignement néces- site l’affectation de moyens à la hauteur des enjeux et des objectifs que l’on a délibérément et collectivement choisis. La situation actuelle se caractérise par un contexte international en complète révolution, dominé par de nouvelles menaces et de multiples compétitions, non seulement économiques mais aussi géopolitiques.