Alléchantes perspectives

Le secteur de la pêche dans la wilaya de connaîtra dans un proche avenir un sensible développement, avec des facilités qui seront accordées aux jeunes intéressés dans ce domaine, notamment dans la constitution de dossiers, de prêts financiers, d’aplanissement de difficultés et lenteurs bureaucratiques. Comme le montrent des données remises par la direction de wilaya de la pêche et de l’aquaculture, ce secteur, qui apparaît encore en friche dans la totalité de la côte de la région, offre, il est vrai, de très alléchantes perspectives de développement. La côte tizi-ouzienne présente, en effet, une façade qui s’étend sur 85 km et couvre cinq communes côtières (, , Iflissen, et Aït Chafaâ). Sa surface maritime économique est de l’ordre de 1 265 km2, dont 1 102 réservés à la pêche et une zone de 263 km2 délimitée spécialement pour le frai (reproduction). La zone de pêche côtière se délimite ainsi en deçà des trois mille nautiques, celle du large entre 3 000 et 12 000 nautiques et la pêche hauturière ira au-delà des 12 000 nautiques (1 000 nautiques équivaut à 1 852 m). En matière de potentialités halieutiques, la biomasse des stocks de poissons marins est estimée à 6 566 t/an. Actuellement, la production annuelle ne dépasse pas les 640 tonnes. Concernant la flottille, il est indiqué que la frange côtière est exploitée de manière conventionnelle, autrement dit au moyen d’une flottille obsolète et peu performante qui se limite à 10 sardiniers et 112 petits métiers, alors que la population maritime est composée de 100 patrons, 14 mécaniciens et 122 marins. Cette population est relativement jeune dans son ensemble, mais souffre d’un manque de technicité. En effet, hormis les patrons pêcheurs qui détiennent des diplômes de capacitaire en pêche et formés sur site, les marins restent en majorité non qualifiés. Mais pour pallier cet aléa, il existe deux structures de formation dans ce domaine, à savoir les CFPA d’Azeffoun et de Tigzirt, qui peuvent dégager des places pédagogiques et qui sont en mesure de soutenir des projets spécifiques à la pêche. Pour ce qui est des infrastructures portuaires, un port mixte est déjà réceptionné dans la commune d’Azeffoun, tandis que la réalisation du port de pêche de Tigzirt est déjà inscrite, outre l’étude de faisabilité de plages d’échouage dans des zones enclavées. La réalisation progressive de ces infrastructures permettra certainement le renforcement conséquent, dans un proche avenir, de la flottille, notamment en chalutiers et en sardiniers. Il est signalé, cependant, l’insuffisance en infrastructures de soutien à la pêche, qui se résument à une chambre froide (de capacité de 12 m3), une fabrique de glace (de capacité d’une tonne par 24 heures), et d’une camionnette isotherme. Pour les perspectives de développement de la pêche maritime, la réception du port d’Azeffoun permettra l’injection d’une nouvelle flottille, selon les prévisions projetées, de 5 chalutiers, 15 sardiniers et 30 petits métiers. Ces nouvelles acquisitions permettront une augmentation de la production annuelle de poisson de l’ordre de 3 000 tonnes et la création de 1 200 emplois (300 emplois directs et 900 indirects). La réalisation du port de Tigzirt permettra, quant à elle, l’acquisition de 2 chalutiers, 5 sardiniers et 20 petits métiers. L’impact de cette nouvelle flottille apparaîtra avec une augmentation de la production annuelle de 1 150 tonnes et la création de 600 emplois (150 directs et 450 indirects). En outre, la réalisation de trois plages d’échouage engendrera une augmentation de la flottille de 90 embarcations (petits métiers), une production de 900 tonnes, ainsi que la création de 1 080 postes d’emploi (270 directs et 810 indirects). À signaler que l’entreprise portuaire de Béjaïa met d’ores et déjà à la disposition des investisseurs, au niveau du port d’Azeffoun, où existe une zone de promotion des investissements, un terre-plein d’une superficie de 6,4 hectares en vue d’y réaliser de superstructures qui auront à étoffer l’activité de la pêche en amont et en aval, telles qu’une halle de vente, un atelier de construction et de réparation navales, une fabrique de glace, installation de rouliers et de ponts de vente de matériel de pêche, etc. Parlant de l’aquaculture, il est précisé que la production en ressources marines, aussi importante soit-elle, reste limitée. Dans ce cas, pour satisfaire les besoins alimentaires d’une population sans cesse croissante, le secteur se doit de trouver un substitut à même d’augmenter la production, à savoir l’aquaculture qui peut répondre de manière efficiente aux besoins et permettre de générer la réalisation à court terme et à moindres frais, d’importants produits sains. Pour ce, la wilaya de Tizi Ouzou dispose d’un potentiel hydrique non négligeable, puisque il existe 5 barrages et 9 sites, recensés sur le littoral ainsi que plusieurs retenues collinaires, susceptibles de recevoir une activité aquacole, en plus de l’attribution de deux concessions pour la pêche dans les eaux des barrages de Aïn Zaouïa et de Draâ El-Mizan, du projet de création d’une ferme aquacole à M’lata (Azeffoun). Celle-ci renferme une écloserie capable de produire annuellement 10 millions d’alevins de daurade et de loup de mer. La production envisagée est de 1 000 tonnes/an, tandis que le nombre d’emplois directs prévus est de 85 postes. À la première phase, ce projet, dont les études ont été réalisées par un bureau d’études étranger (Aqualog), s’intéressera au pré-grossissement à terre, dans des bassins couverts, avant de passer, à la deuxième phase, au grossissement en mer ouverte dans des structures flottantes. Approuvé par le Calpi et le plan de relance économique du secteur des pêches, ce projet dont le montant d’investissement est de 74 milliards de centimes, a bénéficié du soutien de l’État à hauteur de 40 % de son montant. En matière de formation, on sait que la population de marins, qui est majoritairement jeune, a appris le métier sur le tas, en bénéficiant d’une formation de recyclage sur site. Pour cela, 4 sections de capacitaires à la pêche et 4 autres d’apprentis marins ont été formées sur site, depuis 1998 à ce jour, à Azeffoun et à Tigzirt notamment. Pour ce qui est de la relance économique dans ce secteur, on signale que 57 dossiers d’investissement dans la wilaya sont retenus. Ils bénéficieront du soutien de l’état dans le cadre du Fonds national de développement de la pêche et de l’aquaculture, dont le montant global est de près de 78 milliards de centimes (779 564 000 DA, plus précisément). Pour ce , on prévoit l’acquisition de 14 chalutiers, 13 sardiniers, 1 thonier, 21 petits métiers, 5 camions frigorifiques, 1 ferme aquacole, 1 chambre froide et 1 conserverie. Parlant de pêcheurs nécessiteux, on indique que 100 d’entre eux ont déjà bénéficié du soutien de l’état dont le montant s’élève à 30 000 000 DA, soit 300.000 DA chacun. Cette opération a permis de réhabiliter la flottille et créer de l’emploi.

S. Y.