Le Magazine Culturel
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N°20 NOV - DEC 2010 LE MAGAZINE CULTUREL DOSSIER SPÉCIAL ZOMBIE MAMMUTH RENCONTRE AVEC GUSTAVE DE KERVERN P. 6-7 L’EMPEREUR DE CHINE RENCONTRE AVEC MADELEINE LOUARN P. 8 À 10 P. 14-15 SCORPION : 40 ANS DE ROCK P. 21-23 ET TOUJOURS DES CHRONIQUES, DES CRITIQUES, DES NOUVELLES, DES DÉCOUVERTES, DES POINTS DE VUE, DES ACTUALITÉS CULTURELLES... 2 SORTIE DE SECOURS CINÉMA Éditopar David ROUÉ Sommaire Premier numéro de l’année et quel CINÉMA Kaboom ....................................................................... 3 numéro ! Des zombies, des costumes, des La Princesse de Montpensier ...........................................4 vinyles, des scorpions, et des rencontres ANIME Soul eater........................................................................5 exceptionnelles avec Gustave de Kervern et Madeleine Louarn. Un numéro à DVd Mammuth.....................................................................6-7 savourer pour tenir le coup avant les lointaines vacances de Noël ! DOSSIER Zombie qui court..........................................................8-9 L'Invasion des morts-vivants..........................................10 Comme vous pouvez le constater, Sortie WESTERN L'Homme qui tua Liberty Valance......................................11 de secours fait une rentrée tardive cette année, avec un nouveau fonctionnement LITTÉRATURE De sang froid..................................................................12 de son équipe rédactionnelle. En effet, Vie en temps de guerre....................................................13 à partir de novembre, nous assurerons une permanence tous les lundis de 13h THÉÂTRE L'Empereur de Chine.................................................14-15 à 18h (hors vacances scolaires), à la faculté Victor Segalen, au local A323 SOCIÉTÉ Le Papalagui.............................................................16-17 (3e étage, un peu avant le chemin qui VINTAGE Le Vinyle..................................................................18-20 mène à la BU). Si vous voulez rejoindre l’équipe de rédaction, si vous avez des MUSIQUE Scorpion : Sting in the tail...............................................21 commentaires ou des questions sur le Scorpion : historique................................................22-23 magazine, n’hésitez pas à passer nous faire un petit coucou, c’est avec plaisir NOUVELLES Sans être en vie..........................................................24–25 que nous vous acceuillerons. Un chat, un homme et une femme.................................26–27 BIENTÔT À BREST Petit agenda culturel......................................................28 Par ailleurs, l’aventure Sortie de secours se poursuit toujours sur internet, à l’adresse suivante : www.sortiedesecours.info Nous sommes également présents sur facebook, et vous pouvez nous joindre par mail à l’adresse suivante : [email protected]. En espérant que cette année soit aussi riche que les précédentes en révélations, découvertes, rencontres et points de vue différents sur la culture au sens large du terme, rendez-vous au prochain numéro ! Erratum Les corrections du 19e numéro de Sortie de secours avaient été effectuées par Uriell Daakir Sortie de secours n° 20 Un magazine édité par le Service Culturel de l’UBO Rédacteur en chef David Roué Rédacteurs Louis-Adrien Benoit, Kevin Bernard, Amélie Dessin titre Antoine Bonnard Borgne, Anne-Sophie Bretin, Maxime Henri, Mise en page Solen Thèze Ericka Jambou, Glenn Nicolle, Margot Le Corrections Amélie Rioual, Vanessa Le Bris et David Roué Louarn, Gweltaz Caouissin, Côme Roblin, Coordination Vanessa Le Bris, Nolwenn Chaslot David Roué, Shana Sortie de secours/co. Service culturel, 2 bis, av. Le Gorgeu, CS 93837, 29238 Brest cedex 3 sds@univ–brest.fr/ sortiedesecours.info Sortie de secours n° 20 - nov-déc 2010 - sortiedesecours.info SORTIE DE SECOURS CINÉMA 3 KABOOM PRÈS la récréation Smiley Face, Kaboom marque le Aretour de Gregg Araki à ses premières amours : les frasques sentimentalo-existentialistes d’adolescents borderline... Do you wanna fuck ? Kaboom, c’est l’extrême jouissance cinématographique poussée à son paroxysme orgasmique. En l’état, c’est toujours du cinéma, mais c’est aussi du sexe. Sur une heure trente, on bande, on exaspère, on agace, on orgasme et on se laisse aller dans un maëlstrom d’images et de couleurs, de sons et de musiques. Après tout, comme le dit Stella dans Araki, avec ce nouvel essai, colle aux Un complot se met en place, avec une le film: « La fac n’est qu’un entracte basques d’un jeune bisexuel tourmenté : secte aux ambitions apocalyptiques qui entre le lycée et ta vie. Quatre années son coloc beau comme un dieu et con tire les ficelles d’un nouvel ordre mondial. passées à baiser, faire des conneries et comme un balai est 100 � certifié hétéro. La machine s’emballe dans sa dernière expérimenter des trucs. » Quoique... Le genre d’hétéro qui apprécie demi-heure, en un délire orgasmique de coups de théâtre, qui en d’autres mains aurait sombré dans le franc ridicule. Mais sous le regard d’Araki, ce trop plein de révélations abracadabrantesques touche au sublime. Kaboom, au-delà de son scénario qui bascule de plus en plus dans la déjante au fur et à mesure que les minutes s’écoulent, c’est un bonbon acidulé aux couleurs éclatantes, aux plans sublimes et au rythme étonnant. Araki utilise un montage plus fonctionnel, moins foufou que dans ses meilleures bandes, telles que comme Nowhere. Il y gagne Kaboom, c’est le cinéma de Gregg Araki débarrassé de l’aspect mélancolique "Kaboom c’est un bonbon acidulé aux couleurs de sa trilogie Teen Apocalypse ou de la mélancolie de son Mysterious Skin. Un éclatantes, aux plans sublimes et au rythme étonnant." avatar qui n’aurait conservé que la pêche originelle d’une caméra toujours encline à capter la jouissance sur un visage les bagarres en sous-vêtements avec en clarté, y perd peut-être en beauté. d’adolescent/jeune adulte. Kaboom ne son meilleur pote et qui tente de Qu’importe. Complètement hédoniste, nous raconte pas grand-chose, et en s’autofellationner. La meilleure amie du portant un regard à la fois cynique et même temps nous raconte tout le cinéma héros sort avec une sorcière - française, attendri sur une jeunesse US en mal de d’Araki : cette supposition est confirmée of course, c’est Roxane Mesquida, sexe, de plaisir et de complots à l’échelle par la présence de son ancienne égérie sublime actrice vue dans A ma sœur de mondiale – le tout étant forcément lié –, il James Duval en tuteur étudiant tendance Breillat, qui s’y colle – qui va mal prendre réalise un film générationnel qui frôle la hippie new-age qui se demande, comme leur rupture, déchaînement de pouvoir perfection. au temps de Doom Generation, qu’est-ce à l’appui. Des rêves prémonitoires que c’est que ces conneries ? parcourent le film et le sommeil du héros. Par David Roué Sortie de secours n° 20 - nov-déc 2010 - sortiedesecours.info 4 CINÉMA ANIME LA PRINCEssE DE MONTPENSIER DE BERTRAND TaVERNIER N 1592, alors que huguenots et catholiques se perdent en affrontements meurtriers, Mademoiselle de Mézières, nouvelle Eépouse du Prince de Montpensier, est convoitée par le Duc de Guise, son amour de jeunesse, le comte de Chabannes, le mentor de son mari, et le Duc d’Anjou, un ami de son mari. Déchirée entre vertu et passions, quelle voie choisira-t-elle ? Plus important, qu’en pense le spectateur ? Interminable. C’est le premier qualificatif qui vient lorsque Mais le plus ennuyeux reste le jeu des acteurs. Si Lambert les lumières se rallument. Comment Tavernier a-t-il pu Wilson semble encore sous le choc de son rôle dans Des s’embourber ainsi dans cette tentative d’adaptation ? Il voudrait Hommes et des Dieux, il est celui qui s’en tire le mieux : Grégoire nous faire partager les affres de la passion et le déchirement Leprince-Ringuet et Gaspard Ulliel manquent de fougue d’une jeune femme entre son devoir et ses sentiments, mais dans leur haine mutuelle, et seul Raphaël Personnaz semble sombre dans des circonlocutions dépourvues de rythmes s’amuser dans le rôle du Duc d’Anjou. Le pire reste la prestation et d’enjeux. La trame est fidèle à celle du récit originel, mais de Mélanie Thierry. Elle est censée porter sur ses épaules tous manque d’incarnation, de souffle, d’ampleur. La Princesse de les enjeux du film, mais on ne ressent jamais son désarroi, ni Montpensier est un film d’autant plus long qu’il est issu d’un son déchirement, alors qu’elle est au centre des passions de texte qui, pour beaucoup, fonde le genre de la nouvelle : le l’ensemble du casting. Elle semble simplement changer d’avis récit de Mme de Lafayette est très court, d’une écriture concise comme de culotte, au gré de dialogues prétendument précieux, et d’une efficacité redoutable quand on sait la complexité mais mal écrits et surtout mal joués. À trop charger le côté psychologique des sentiments qu’il dépeint. innocent de son personnage, la princesse de Montpensier passe pour une gourdasse qu’on a envie de baffer. Mal écrit, le film quant à lui déroule pesamment son intrigue durant 2h30, dans des décors qui sentent bon la On ne retrouve que par moments la maestria passée de reconstitution historique ORTF. L’enjeu décoratif du film Tavernier dans l’évocation historique. La cérémonie de la éclipse manifestement l’enjeu esthétique, puisque la caméra de défloration résume ainsi tout le poids qui pèse sur la princesse, Tavernier semble la plupart du temps en roue libre. On oscille avec les pères des époux qui jouent aux échecs dans la pièce entre un classicisme mal assumé dans la composition des adjacente à la chambre conjugale, où le drap se teinte de sang plans, le déplacement un peu rigide des acteurs dans le cadre, pendant que les femmes surveillent le processus. Mais dans et un modernisme mal compris dans la façon de filmer caméra l’ensemble, les personnages restent étrangers au spectateur, à l’épaule des scènes qui auraient gagné à être plus découpées. leurs débats amoureux n’inspirant qu’un ennui poli : le lyrisme Le cadrage est souvent hésitant, notamment dans les scènes est absent, et le film réduit l’ampleur des enjeux moraux de la de dialogues extérieurs, comme si le réalisateur ne savait pas nouvelle à un marivaudage pesant.