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VAIL RAIRIES DU TRAAL DE PRAIRIES DUDEV AL DE SAMBREALIDE DOCUMENT (LOCQUIGNOL,NON MAROILLES,V )

I@MUHDQ ckki

L e s Pr a ir ie s d u V a l d e Sa m b r e (Ma r o i l l e s , L o c q u i g n o l , 5 9 )

Réalisation : Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas- de-Calais

D irection de l'étude : Vincent SA NTU NE

Coordination de l’étude : Cédric VA NA PPELG H EM

Elaboration : Benoît G A LLET M athieu BRED ECH E Baptiste H U BERT

A vec la participation de : Vincent D A M O Y Sandrine G O U G A U D Cédric VA NA PPELG H EM G roupem ent des Naturalistes de l’A vesnois

V alidation : Conseil Scientifique et Technique du Conservatoire des Sites Naturels du Nord et du Pas-de-Calais :

A vec le soutien de :

S O M M A I R E

AVANT-PROPOS...... 7

A. INFORMATIONS GÉNÉRALES SUR LE SITE...... 9

A.1 LOCALISATION ...... 9

A.2 DESCRIPTION SOMMAIRE...... 10

A.3 STATUT ET LIMITES DU SITE...... 11 A.3.1 Régime foncier...... 11 A.3.2 Maîtrise d’usage...... 13 A.3.3 Limites du site...... 13 A.3.4 Statut réglementaire et contractuel ...... 14 A.3.5 Zones d’inventaires...... 15

A.4 HISTORIQUE DE LA CONSERVATION DU SITE...... 17

A.5 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE...... 18 A.5.1 Vocations, usages passés et récents du site ...... 18 A.5.1.1 Historique du secteur d’étude ...... 18 A.5.1.2 Toponymie locale ...... 19 A.5.2 Les usages actuels...... 20 A.5.3 Environnement local actuel ...... 20 A.5.3.1 Recensement national de la population (données INSEE) ...... 20 A.5.3.2 Activité économique de la commune (données INSEE) ...... 22

B. DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE ET PATRIMONIAL...... 23

B.1 CLIMATOLOGIE...... 23

B.2 CADRE PHYSIQUE ...... 24 B.2.1 Topographie et Géomorphologie ...... 24 B.2.2 Pédologie et Géologie ...... 24

B.3 HYDROGEOLOGIE ET HYDROGRAPHIE...... 27 B.3.2 Hydrogéologie...... 27 B.3.2 Hydrographie et ouvrages hydrauliques ...... 27 B.3.2.1 La Sambre ...... 27 B.3.2.1.1 Descriptif...... 27 B.3.2.1.2 Historique des aménagements...... 27 B.3.2.1.3 Débit et inondations ...... 29 B.3.2.1.4 Le SAGE de la Sambre ...... 29 B.3.2.2 Les fossés ...... 30 B.3.3 Aspects quantitatifs et qualitatifs de la gestion de l’eau ...... 30 B.3.3.1 Qualité des eaux de la nappe...... 30 B.3.3.2 Qualité des eaux de la Sambre canalisée ...... 31 B.3.3.3 Qualité des eaux des fossés...... 32 B.4 UNITES ECOLOGIQUES...... 33 B.4.1 Méthodologie ...... 33 B.4.2 Description...... 33 B.4.2.1 Végétations aquatiques ...... 33 B.4.2.2 Végétations amphibies...... 35 B.4.2.3 Cariçaies, roselières et mégaphorbiaies ...... 35 B.4.2.4 Végétations prairiales...... 36 B.4.2.5 Boisements...... 37 B.4.2.6 Végétations rudérales...... 38 B.4.3 Evaluation patrimoniale...... 38 B.4.4 Dynamique et évolution actuelle ...... 40

B.5 LA FLORE ...... 42 B.5.1 Etat des inventaires ...... 42 B.5.2 Commentaires et évaluation patrimoniale ...... 43

B.6 LA FAUNE ...... 46 B.6.1 Les Mammiféres ...... 46 B.6.2 L'Avifaune...... 46 B.6.3 Herpétofaune...... 49 B.6.4 Ichtyofaune ...... 50 B.6.5 Entomofaune ...... 50 B.6.5.1 Odonates ...... 50 B.6.5.2 Orthoptères...... 52 B.6.5.3 Rhopalocères...... 52 B.6.6 Malacofaune...... 54

B.7 EVALUATION PATRIMONIALE DU SITE...... 55 B.7.1 Evaluation quantitative ...... 55 B.7.2 Evaluation qualitative ...... 55 B.7.2.1 Rareté, originalité...... 55 B.7.2.2 Biodiversité...... 56 B.7.2.3 Fragilité et menaces ...... 56 B.7.2.4 Relation de complémentarité avec d’autres milieux...... 57 B.7.2.5 Naturalité...... 57 B.7.2.6 Valeur potentielle...... 57 B.7.2.7 Attrait intrinsèque et utilité sociale...... 58

B.8 PLACE DU SITE DANS UN ENSEMBLE D’ESPACES NATURELS ...... 59

C. GESTION CONSERVATOIRE...... 66

C.1 PROBLEMATIQUE ET ENJEUX ...... 66 C.1.1 La conservation des habitats ...... 66 C.1.2 La conservation des espèces ...... 66 C.1.2.1 La flore...... 66 C.1.2.2 La faune ...... 66 C.1.3 La sensibilisation et l'information du public...... 67

C.2 FACTEURS POUVANT AVOIR UNE INFLUENCE SUR LA GESTION...... 67 C.2.1 Facteurs naturels ...... 67 C.2.1.1 La dynamique végétale ...... 67 C.2.1.2 Les inondations ...... 67

C.2.2 Facteurs directement induits par l'homme ...... 68 C.2.2.1 La chasse...... 68 C.2.2.2 Les pratiques agricoles...... 68 C.2.2.3 La plantation de peupliers...... 68 C.2.2.4 Le curage des fossés...... 69 C.2.3 Contraintes techniques ...... 69

C.3 OBJECTIFS A LONG TERME...... 70

C.4 OBJECTIFS DU PLAN DE GESTION...... 71 C.4.1 Restaurer une gestion extensive des prairies favorable aux espèces patrimoniales ...... 71 C.4.2 Restaurer un habitat favorable à la Pie-grièche grise et à la Pie-grièche écorcheur ...... 71 C.4.3 Restaurer les milieux aquatiques en faveur des espèces patrimoniales ...... 71 C.4.4 Conserver un paysage bocager traditionnel ...... 72 C.4.5 Recherche spécifique des espèces patrimoniales potentielles...... 72 C.4.6 Accroître les connaissances scientifiques ...... 72 C.6.7 Informer et sensibiliser le public...... 72 C.4.8 Développer des partenariats locaux ...... 72

C.5 PLAN DE TRAVAIL ...... 73 C.5.1 Présentation des opérations...... 73 C.5.2 Opérations déjà entreprises et bilan ...... 74 C.5.3 Descriptif des opérations...... 77 C.5.3.1 Assurer la gestion conservatoire des habitats et des espèces patrimoniales ... 77 C.5. 3.1.1 Restaurer une gestion extensive des prairies favorable aux espèces patrimoniales ...... 77 C.5.3.1.2 Restaurer un habitat favorable à la Pie-grièche grise et à la Pie-grièche écorcheur ...... 81 C.5.3.1.3 Restaurer les milieux aquatiques en faveur des espèces patrimoniales ... 83 C.5.3.1.4 Conserver un paysage bocager traditionnel ...... 88 C.5.3.2 Améliorer les connaissances de la diversité biologique et du fonctionnement écologique du site ...... 89 C.5.3.2.1 Recherche spécifique des espèces patrimoniales potentielles...... 89 C.5.3.2.2 Accroître les connaissances scientifiques ...... 90 C.5.3.3 Mettre en valeur les richesses du site et favoriser son intégration dans le contexte local...... 91 C.5.3.3.1 Informer et sensibiliser le public...... 91 C.5.3.3.2 Développer des partenariats locaux ...... 92 C.5.4 Planning annuel...... 94 C.5.5 Planning pour l’année 2008 ...... 95 C.5.6 Planning pour l’année 2009 ...... 96 C.5.7 Planning pour l’année 2010 ...... 97 C.5.8 Planning pour l’année 2011 ...... 98 C.5.9 Planning pour l’année 2012 ...... 99

BIBLIOGRAPHIE...... 101

ANNEXES ...... 106

L I S T E D E S F I G U R E S

LISTE DES CARTES Carte 1 : Localisation du site et de la zone d’étude 8 Carte 2 : Parcellaire de la zone d’étude 10 Carte 3 : ZNIEFF I et II aux alentours de la zone d’étude 16 Carte 4 : Carte de la vallée de la Sambre avant la canalisation de ce cours d’eau : Cassini XVIIIème 18 Carte 5 : Variations climatiques régionales 23 Carte 6 : Sensibilité à la remontée de la nappe phréatique du secteur nord de la commune de Maroilles 26 Carte 7 : Carte de la Sambre de 1713 28 Carte 8 : Carte de la Sambre en 1832 28 Carte 9 : Carte de la crue décennale 29 Carte 10 : Evolution de la teneur en nitrates (NO3-) dans les aquifères du secteur de Maroilles et Locquignol entre 1978 et 2002 31 Carte 11 : Habitats naturels 34 Carte 12 : Evolution des paysages entre 1947 et 2005 39 Carte 13 : Espèces végétales d’intérêt patrimonial 44 Carte 14 : Place du site dans le réseau des Cœurs de Nature de la Trame Verte et Bleue locale 60 Carte 15 : Opérations de gestion déjà réalisées 76 Carte 16 : Opérations de gestion prévues de 2008 à 2013 99

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Les parcelles cadastrales des prairies du Val de Sambre gérées par le CSN ou le CG59 11 Tableau 2 : Liste des habitats présents sur les Prairies du Val de Sambre 38 Tableau 3 : Flore d’intérêt patrimonial des Prairies du Val de Sambre 43 Tableau 4 : Flore d’intérêt patrimonial inventoriée dans des prairies humides analogues situées dans la vallée de la Sambre 45 Tableau 5 : Avifaune nicheuse (possible, probable ou certaine) d’intérêt patrimonial 47 Tableau 6 : Avifaune d’intérêt patrimonial dont la présence est à surveiller 48 Tableau 7 : Herpétofaune d’intérêt patrimonial 49 Tableau 8 : Ichtyofaune d’intérêt patrimonial 50 Tableau 9 : Odonatofaune d’intérêt patrimonial 51 Tableau 10 : Orthoptères d’intérêt patrimonial 52 Tableau 11 : Rhopalocères d’intérêt patrimonial 53 Tableau 12 : Malacofaune d’intérêt patrimonial 54 Tableau 13 : Eléments remarquables sur les sites du Val de Sambre 55 Tableau 14 :Définition des priorités de conservation des habitats des Prairies du Val de Sambre 61 Tableau 15 :Définition des priorités de conservation des espèces végétales des Prairies du Val de Sambre 62 Tableau 16 : Définition des priorités de conservation des espèces animales des Prairies du Val de Sambre 63 Tableau 17 : Tableau récapitulatif des facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion 69

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Graphiques des populations communales de Locquignol et Maroilles entre 1962 et 1999 21 Figure 2 : Graphiques des composantes du taux démographique des communes de Locquignol et Maroilles 21 Figure 3 : Pyramides des âges des populations des communes de Locquignol et Maroilles 21 Figure 4 : Coupes géologiques réalisées sur les secteurs des Parts Sud (1) et des Trayeuses (2) 24 Figure 5 : Teneur en nitrates (NO3-) dans les eaux de la nappe, mesurée à Locquignol entre 1997 et 2006 30 Figure 6 : Evolution des teneurs en nitrates (NO3-) et en phosphates (PO4---) dans la Sambre canalisée à Locquignol entre 1997 et 2006 32 Figure 7 : Relations spatio-temporelles entre les végétations des prairies du Val de Sambre 41

A V A N T -PR O PO S

Ce plan de gestion a été initié suite à l’achat par le Conservatoire des Sites Naturels du Nord-Pas-de-Calais de plusieurs prairies humides sur le territoire de Maroilles et Locquignol. Le GNA (Groupement des Naturalistes de l’Avesnois) avait en effet informé le CSN en 2004 de la mise en vente de ces parcelles et de l’intérêt écologique qu’elles présentaient. Afin d’optimiser la protection de ces prairies humides encore bien conservées, le CSN a mis en place une politique d’acquisition foncière dans ce secteur de la vallée de la Sambre. Un stage a été effectué en 2005 par deux étudiants en Master I (SOISSONS A., LEVY V.) afin de préciser la stratégie foncière et de prioriser les interventions en fonction de deux critères : intérêt écologique de la parcelle (prairies fauchées et/ou pâturées…) et sensibilité de la parcelle à la remontée de la nappe (zones de bonne dynamique hydrologique). Une animation foncière est désormais mise en place par le Conservatoire des Sites Naturels et ses partenaires (GNA principalement) dans le secteur situé en rive droite de la Sambre sur les territoires de Maroilles et Locquignol. Dès 2006, des nouvelles parcelles ont pu être achetées et intégrées à ce document. Dans ce contexte, le présent document concerne, dans sa partie opérationnelle, exclusivement les parcelles acquises par le Conservatoire en date du 1er septembre 2007, mais aussi, plus généralement, dans sa dimension diagnostic et enjeux, la rive droite de la Sambre sur les Communes de Maroilles et Locquignol. Ce premier rapport correspond au diagnostic écologique et patrimonial et sera complété par la présentation des opérations de gestion.

7 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

8 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 A . IN F O R MA T IO N S GÉ N É R A LES SU R LE SIT E

A .1 LO CA LISA T IO N

Les prairies concernées par ce plan de gestion se trouvent au sein de la vallée de la Sambre, dans un secteur situé en rive droite du cours d’eau canalisé (cf. carte 1). Les parcelles sont localisées en plein milieu bocager sur les territoires des communes de Maroilles et de Locquignol, entre la Forêt Domaniale de Mormal et le plateau de l’Avesnois. Le site correspond à la partie de vallée du secteur de la Thiérache située entre à l’ouest (6 km), Avesnes-sur-Helpe à l’est (12 km) et au nord (17 km). Les 7 parcelles concernées par ce plan de gestion se situent dans une bande de moins d’1 km de large entre le Canal de la Sambre et le bourg de Maroilles : - les « Parts Nord » se trouvent sur le territoire de Locquignol et bordent le contre- fossé qui longe le Canal de la Sambre ; - les « Parts Sud » se trouvent en limite nord du territoire de Maroilles et bordent un fossé qui correspond à l’ancien lit de la Sambre avant sa canalisation vers 1830 ; - Les « Trayeuses » portent le nom du lieu-dit et longent au nord-est la Route Départementale (D32) qui relie Maroilles à Locquignol ; - Les « Berlières » comme les « Prairies des Hachettes » se trouvent au lieu-dit « les Berlières » de part et d’autres du ruisseau du même nom, au sud de l’écluse de Hachette ; - La « Prairie à la Boudaine » et les prairies du « Bois Brun » se situent au nord-est du territoire de Maroilles entre le Grand Marais au nord et le chemin dit « de Dame Marguerite » au sud. Au regard du morcellement des sites qui font l’objet de ce plan de gestion et à l’évolution possible des acquisitions, le présent Plan de gestion est réalisé à deux niveaux de lecture : • A l’échelle de la rive droite de la Sambre sur les communes de Locquignol et Maroilles tout d’abord ; • En s’attachant dans un second temps à étudier un réseau de parcelles géré par le CSN. Il s’agit plus précisément des terrains acquis par le CSN au 1er septembre 2007. Pour information, les données indiquées au Plan de gestion des propriétés du Conseil Général du Nord sont mentionnées.

9 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

A .2 D ESCR IPT IO N SO MMA IR E

Les prairies du Val de Sambre font partie des zones inondables de la vallée de la Sambre, dans un secteur que l’on appelle « basse Maroilles ». Malgré la canalisation de ce cours d’eau, ces prairies ont gardé leur caractère inondable du fait de la fluctuation du niveau de la nappe alluviale. Un réseau dense de fossés, mis en place pour drainer et limiter les périodes d’inondation, parcourt ces prairies. Dans certaines zones, comme aux lieux-dits « le Grand Marais » ou « les basses Pâtures », de nombreux étangs ont été creusés pour la chasse au gibier d’eau. Au niveau de la vallée (au sud de l'Helpe majeure), « la Thiérache correspond au paysage traditionnel de l'Avesnois. Dans ce bocage vallonné et labyrinthique, les parcelles sont presque exclusivement encloses de haies, structurées par des alignements de charme taillés en têtard, avec en leur centre des arbres isolés, ou d'anciens vergers hautes-tiges. Les exploitations agricoles y sont nombreuses mais cachées par une végétation omniprésente » (site web PNR Avesnois). Le secteur de la « basse Maroilles » est principalement constitué de prairies fauchées ou pâturées qui se répartisssent selon un gradient topographique allant des bas niveaux proches du canal (végétations hygrophiles à mésohygrophiles) à des secteurs plus élevés et donc très peu inondés (végétations mésophiles) au fur et à mesure que l’on s’éloigne des rives. La majorité des parcelles en gestion est dominée par des végétations humides (cariçaie, roselière, prairie à Oenanthe fistuleuse) ; seules certaines parties des parcelles du Bois Brun pouvant être rattachées aux végétations mésophiles. Grâce à une intensification limitée des pratiques agricoles dans ce secteur, les prairies abritent encore des espèces végétales remarquables au niveau régional comme la Laîche des renards ou le Séneçon aquatique. La préservation des linéaires de haie permet notamment le maintien de zones particulièrement attractives pour l’avifaune qui reste diversifiée au sein de ces prairies, comme aux Parts, au Bois brun ou à la Boudaine où les haies sont encore bien présentes.

10 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 A .3 ST A T U T ET LIMIT ES D U SIT E A .3 .1 R EGIME F O N CIER

Alerté par la valeur patrimoniale d’une grande partie du secteur, et devant l’avènement de nouvelles opportunités d’acquisition, le CSN a opéré depuis 2004 une série d’achats au sein des prairies alluviales de la Sambre sur les communes de Maroilles et Locquignol. Ces achats font suite à une première acquisition par le Conseil Général du Nord en 2002 sur la commune de Maroilles (Beugin, Celle et Enjajbal, 2003).

Tableau 1 : Les parcelles cadastrales des prairies du Val de Sambre gérées par le CSN ou le CG59

Propriétaire Nom du site et Commune section N° de parcelle Superficie (ha) Statut / Convention Gestionnaire code 1324 1,581 Convention 1323 1,612 Les Parts Nord Locquignol B CSN annuelle avec (PN) 1322 1,577 M. Dreumont 1321 1,703 332 1,061 Convention Les Parts Sud 333 1,059 CSN annuelle avec (PS) M. Dreumont 337 0,922 310 1,349 Convention Les Trayeuses 2749 1,380 CSN annuelle avec (T) M. Marit 2750 1,175 259 1,296 Convention Les Berlières 280 0,885 CSN annuelle avec (B) M. Trotin Maroilles A 281 0,343 258 1,503 E.N.S. Prairies des Conseil Général Gestion CG59 257 0,816 Hachettes du Nord Convention annuelle (CG59) 255 1,052 avec M. Trotin Convention Prairies à la 197 1,238 CSN de 10 ans avec Boudaine (PB) M. Lemaire 111 1,059 Convention Le Bois Brun 112 1,191 CSN de 10 ans avec (BB) M. Dreumont 113 1,427

Le CSN est donc propriétaire et gestionnaire de 20,86 ha de prairies humides, auxquels s’ajoutent les 3,37 ha, acquis et gérés par le Conseil Général du Nord (cf carte 2).

11 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

12 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 A .3 .2 MA IT R ISE D ‘U SA GE

La vallée de la Sambre, jusqu’à , témoigne d’un passé essentiellement agricole. Cet ensemble écologique, dominé par des prairies plus ou moins humides, est drainé par un réseau de fossés assez dense. Ce système bocager a été entretenu durant des décennies par une gestion extensive par fauche et/ou pâturage. Les pressions de pâturage et les dates de fauche étaient alors fonction de l’engorgement du sol et cette gestion ne débutait la plupart du temps qu’à la fin du printemps. La présence de saules taillés en têtards sur chaque site (dans les haies ou isolés) témoigne de l’exploitation et de la taille de ces arbres pour fournir du bois de chauffage. Il est à noter que sur les prairies du Bois brun, non soumises aux inondations, quelques charmes ont aussi été étêtés et forment des alignements originaux de têtards avec les saules au sein de la haie haute (cf. annexe 7). La pêche n’est pas pratiquée sur les sites gérés par le CSN : elle se pratique certes dans le canal de la Sambre près des Parts Nord mais l’accès aux berges se fait via le chemin de halage. Les prairies étant propriétés du CSN et du Conseil Général du Nord, le droit de chasse revient à ces derniers qui ne souhaitent pas en faire usage pour le moment. La chasse n’est donc pas autorisée sur les sites même si des actes de chasse sont régulièrement constatés (chasses au lapin et à la bécassine). On retrouve aussi deux anciennes huttes de chasse au gibier d’eau au niveau des prairies des Berlières et des prairies des Hachettes (cette dernière a été enlevée en 2006).

A .3 .3 LIMIT ES D U SIT E

La zone de veille foncière du Conservatoire des Sites Naturels sur les secteurs de Maroilles et Locquignol a été définie en mai 2005 suite au travail de deux stagiaires, qui ont prospecté et évalué qualitativement les parcelles de l’ensemble de la zone (SOISSONS et LEVY, 2005). Ce secteur couvre une surface d’environ 380 hectares et est délimité à l’ouest par l’Helpe mineure, au nord par le canal de la Sambre, à l’est par la limité communale de Maroilles et enfin au sud par le Chemin de Dame Marguerite. Dans ce périmètre, 7 parcelles sont désormais gérées par le CSN et sont généralement délimitées par des fossés ou des haies : - les « Parts Nord » sont les seules parcelles situées sur le territoire de Locquignol et sont longées au sud et à l’ouest par des fossés, au nord par le contre-fossé du canal de la Sambre et bordent sur leur coté est une prairie de fauche (la limite est matérialisée par la clôture) avec laquelle elles formaient une même entité ; - les « Parts Sud » sont délimitées au nord par un fossé qui correspond à l’ancien bras de la Sambre avant que ce cours d’eau ne soit canalisé (« Grand fossé du syndicat »). Cette entité est cernée de linéaires de haies bien conservés comprenant quelques saules têtards. 3 parcelles cadastrales sont regroupées sous cet ensemble et leurs limites sont matérialisées par un linéaire de haie orienté NW-SE et un fossé orienté SE-NW ; - Les « Trayeuses » sont constituées de deux entités séparées par le chemin des Trayeuses. La partie sud des parcelles est bordée par la Route Départementale (RD32) alors que des petits fossés forment les autres limites des Trayeuses ; - Les « Berlières » se trouvent à l’extrémité du chemin des Trayeuses et sont cernées par un réseau de fossé. Un fossé de plus grande envergure (le « fossé des Berlières ») sépare les deux parcelles cadastrales formant cette entité (orientation E-W) ;

13 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

- les « Prairies des Hachettes » sont bordées au nord par le fossé des Berlières, à l’ouest par un petit fossé limitrophe des Berlières et au sud par un grand fossé rectiligne rejoignant directement le contre-fossé du canal de la Sambre ; - La « Prairie à la Boudaine » se trouve à l’extrémité du Chemin du Grand Marais. Une haie haute entoure la parcelle et constitue la limite parcellaire coté ouest. Au nord, la prairie est bordée par le fossé des Berlières ; - le « Bois Brun » se trouve le long du Chemin de Dame Marguerite (limite sud) et correspondent à 3 entités cadastrales toutes cernées par des haies hautes et basses ponctuées d’arbres taillés en têtard (saules et charmes).

A .3 .4 ST A T U T R EGLEMEN T A IR E ET CO N T R A CT U EL

Les parcelles acquises par le Conservatoire des Sites Naturels ne bénéficient à l’heure actuelle d’aucune protection juridique. Leur achat assure cependant l’intégrité des sites sur le long terme. Les parcelles A255, A257 et A258 sont par ailleurs propriétés du Conseil Général du Nord depuis 2002. Ces terrains ont été acquis au titre de la politique Espaces Naturels Sensibles (ENS) mise en œuvre par le Conseil Général et la protection sur le long terme est là aussi assurée. La gestion et la mise en valeur a de plus été entreprise par la Collectivité ce qui confirme définitivement la pérennité de l’acquisition. Ce petit secteur de la vallée de Sambre est par ailleurs défini comme Zone humide prioritaire du SDAGE Artois-Picardie. Cette zone est de plus intégrée au sein d’un ensemble plus important (Enveloppe de zones humides les plus intéressantes du SDAGE) reprenant les vallées des deux Helpes ainsi que les parties amont des ruisseaux de l’Ecaillon et de l’Aunelle (cf. annexe 1). Les communes de Locquignol et de Maroilles font aussi partie du territoire du Parc Naturel Régional de l’Avesnois dont la charte est en cours de renouvellement (première charte couvrant la période 1998-2008 : http://pro.parc-naturel-avesnois.fr/ fr/pdf/charte.pdf ). Les objectifs définis en 1998 étaient notamment de (1) préserver et valoriser le patrimoine naturel, culturel et paysager ; (2) participer à l'aménagement du territoire ; (3) assurer un développement économique et social respectueux de l'environnement… Dans ce cadre, le Parc a mis en place des projets (inventaires des mares, inventaire flore/habitats…) et des actions (conseil en plantation de haies à destination des agriculteurs et des collectivités, Contrats d’Agriculture Durable…). Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune de Maroilles a été établi le 12 octobre 2000. Une carte communale définit aussi sur le secteur qui nous intéresse les périmètres des zones classées NC (Non Constructibles) et des zones NDi (Zones Naturelles soumises au risque inondation). Les zones NC correspondent à des zones naturelles qui ne seront pas équipées pour d’autres usages que l’agriculture ; elles sont donc reservées aux activités agricoles et font l’objet d’une protection particulière en raison de la valeur agricole des terres et du paysage. Les parcelles 111 et 112 du Bois Brun sont intégrées à ce périmètre. Les zones NDi, qui couvre l’ensemble des autres parcelles en gestion, correspondent à des zones naturelles inondables non équipées faisant l’objet d’une protection particulière en raison de la qualité de leur paysage. Ce classement constituait donc avant le rachat de ces parcelles une première garantie pour la protection des prairies sur Maroilles puisque celles-ci n’étaient donc pas constructibles. Sur Locquignol, aucun PLU ni carte communale n’a été validé pour le moment et la protection des Parts Nord n’est donc assuré que depuis leur rachat par le Conservatoire.

14 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 A .3 .5 Z O N ES D ‘IN V EN T A IR ES

L’ensemble de la zone d’étude est comprise dans la Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type 2 « Plaine alluviale de la Sambre en amont de » (ZNIEFF n° 81). Ce secteur est donc reconnu comme « un grand ensemble naturel riche et peu modifié, ou un grand ensemble qui offre des potentialités biologiques intéressantes » (cf. annexe 2 et carte 3). A une échelle plus petite, une ZNIEFF de type 1 a été définie pour la Basse vallée de la Sambre entre l’Helpe Mineure et les Etangs de Leval (ZNIEFF n° 81.2). Elle concerne entre-autres les lieux-dits « Hachette », « Le Petit Paris », « les Grandes Pâtures », « les Grands Prés », « les Parts », « Les Trayeuses » et « les Berlières ». Il s’agit d’une mosaïque de végétations prairiales en majeure partie pâturées, ponctuées de nombreux étangs et mares de chasse creusés dans les niveaux les plus bas. Ce secteur s’étend de Maroilles à Leval, en lisière sud-est de la forêt de Mormal (cf. annexe 3). Dans le Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources piscicoles (FDPPMA 59, 2005), la zone figure parmi les zones humides les plus favorables à la reproduction du brochet (indice compris entre 12/15 et 15/15) (annexe 4). Cet indice de fonctionnalité est effectué sur la base de 4 critères usuels pour la reproduction du brochet : - inondabilité et durée de la submersion ; - connectivité latérale (possibilité de retour au cours principal pour les alevins et accès des géniteurs) ; - qualité du substrat végétal (degré d’anthropisation) ; - qualité eau – sol (pollution éventuelle). Le site des « Forêts de Mormal et de Bois l’Evêque, du Bois de la Lanière et de la Plaine alluviale de la Sambre » a été inventorié dans un diagnostic initial régional de 1996 parmi les sites susceptibles d’être retenus dans le cadre de la Directive Habitats (site Natura n°036). Des inventaires ont alors été réalisés sur l’ensemble de ces périmètres à l’initiative de la DIREN par le Parc Naturel Régional de l’Avesnois et le Conservatoire Botanique de Bailleul. Malgré l’intérêt écologique mis en évidence par ces études, seuls la partie nord de la Forêt de Mormal et les linéaires de ruisseaux forestiers ont été retenus dans le périmètre définitif du site NATURA 2000 (FR 3100509), excluant ainsi les prairies humides de la plaine alluviale de la Sambre.

15 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

16 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 A .4 H IST O R IQ U E D E LA CO N SER V A T IO N D U SIT E

Les parcelles aujourd’hui propriété du Conservatoire n’ont pas réellement fait l’objet d’actions de conservation avant leur achat par le Conservatoire des Sites. La vallée de la Sambre était autrefois essentiellement occupée par des prairies de fauche inondables qui lui procuraient un intérêt tant en terme de patrimoine naturel que de paysages, comme l’attestent les travaux de J.-M GEHU au milieu du XXème siècle. C’est le maintien des activités agricoles traditionnelles qui a permis la préservation de certains grands ensembles de prairies humides le long de la Sambre comme celui faisant l’objet de ce plan de gestion.

17 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

A .5 CO N T EX T E SO CIO -ECO N O MIQ U E

A .5 .1 V O CA T IO N S, U SA GES PA SSES ET R ECEN T S D U SIT E

A .5 .1 .1 H IST O R IQ U E D U SECT EU R D ‘ET U D E

A l’origine, l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe était recouvert par une forêt, dénommée au Vème siècle « Theorisca Silva » (qui signifie forêt de Thierry qui est le fils de Clovis). Déjà avant (en 57 avant JC), Jules César en parlait dans ses écrits lors de sa campagne contre les Nerviens, ancêtres des Hennuyers : la « Haie d’Avesnes », véritable barrière verte délimitant le territoire du futur Hainaut, ralentit et dispersa son armée – « ces espèces de haies, semblables à des murs, formaient un retranchement au travers duquel il était non seulement impossible de passer, mais même de voir ». C’est à partir du VIIème siècle lors de la fondation de l’abbaye bénédictine à Maroilles que les premiers défrichements vont avoir lieu et des villages vont se mettre en place progressivement au sein de ces clairières : l’étymologie de Maroilles viendrait d’ailleurs d’un village gaulois nommé « Maro ïalo » qui signifie en celte « grande clairière ». Entre le VIIème et le XIIIème siècle, les premiers noyaux de bocages se sont ainsi formés autour des habitations et surtout autour des abbayes, nombreuses dans le secteur. Dès lors, le paysage de l’Avesnois évolue entre prairies et terres labourables, pour les besoins de l’agriculture, et en fonction du marché et des obligations administratives. Le développement de l’élevage à la fin du XIXème siècle favorise l’extension du bocage qui reste aujourd’hui prédominant dans le paysage de l’arrondissement.

Carte 4 : Carte de la vallée de la Sambre avant la canalisation de ce cours d’eau – Cassini XVIIIème

A partir du XVIIIème siècle, la basse vallée de la Sambre a aussi connu un riche essor industriel (cf. carte 4). La multiplicité des cours d’eau, la présence de nombreux massifs forestiers et de minerais de fer contribuent à la dissémination des manufactures (brasserie, forges, textile…) à travers le territoire. Au cours du XIXème, des industries (de métallurgie et de construction électrique principalement) se sont implantées le long de la Sambre. La canalisation de la Sambre date du début des années 1830 et ces

18 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 industries vont utiliser ce cours d’eau comme moyen de transport de matières premières, de produits semi-finis (métallurgie) et agricoles. Dans les années 1960, nombre de ces industries a décliné et disparu, laissant place à des friches industrielles. De manière plus anecdotique, il semble que du sable ait été extrait ponctuellement dans certaines prairies longeant le chemin dit « de la Sablonnière ». Il s’agissait d’un matériau de base utilisé pour la construction de maisons en dur. On distingue, notamment sur un cadastre récent (XXème), deux petites mares au niveau des parcelles du Bois Brun qui doivent correspondre à deux anciennes zones d’exploitation du sable. Elles ont depuis été comblées par des déchets mais on peut néanmoins encore deviner leur emplacement sur le site (M. Dreumont, com.pers.). Depuis de nombreuses années cependant, la vallée de la Sambre a connu une profonde mutation : retournement des prairies au profit des cultures, plantation de peupliers, creusement de mares de chasse et intensification des pratiques agropastorales. Au niveau des parcelles achetées par le Conservatoire, sur les Parts Nord, les prairies ont été pâturées intensivement par des bovins jusqu’en 1981. Après cette date, des chevaux ont occupé ces parcelles, souvent associés à des bœufs afin de conserver une certaine pression de pâturage. Cette association a perduré pendant plusieurs années puis seuls les équins ont été conservés. Le maintien de la structure ouverte des prairies a été possible grâce au gyrobroyage et au brûlage cyclique des parcelles. La fauche a aussi été expérimentée mais rapidement arrêtée faute de rendement. La plantation de peupliers a aussi été tentée sur les parcelles 1323 et 1324 mais s’est avérée infructueuse à cause du pâturage. Durant ces 25 dernières années, les Parts Nord n’ont pas été amendées ni fait l’objet de traitement phytosanitaire. Par contre, les boues de curage des fossés entourant et cheminant entre les parcelles ont été épandues sur une bande de 5 à 10 m de large. Pour les autres parcelles, l’historique doit être sensiblement le même : la composition de la végétation indique que les parcelles, à l’origine fauchées, ont été pâturées de manière intensive depuis au moins 20 à 30 ans. La présence de faciès dégradés et eutrophisés confirme le fait que certains secteurs ont fait l’objet d’amendements (Bois Brun, Trayeuses par exemple). Comme sur les prairies des Parts nord, les boues de curage des fossés longeant les parcelles ont été déposées sur les berges et forment des bourrelets de curage, ce qui explique le développement d’une végétation genéralement plus mésophile sur ces linéaires (zones surélevées).

A .5 .1 .2 T O PO N Y MIE LO CA LE

Les différentes dénominations des parcelles en gestion sont basées sur les noms des lieux-dits. Un important travail de toponymie a été initié par la Société Historique de Maroilles, et différentes informations concernant l’étymologie des sites nous ont été transmises par son président, M. Hervé GOURNAY :

V Les Berlières : on trouve l’appellation « preyt Berlue » vers 1500 qui pourrait dériver de « berula », qui signifie cresson en latin (d’où « berlières », lieu où pousse le cresson). La dénomination « Berrières » que l’on trouve sur le cadastre de 1832 fait davantage penser au terme « berrie » en usage en 1220 signifiant « plat pays, grande plaine » comme c’est le cas pour ce lieu, le reste de la commune étant plus vallonné ; V Les Parts : le nom latin « partem » en 842 désignait une juridiction, un pouvoir, ce qui pourrait faire penser que ces terres appartenaient de plein droit aux moines de l’abbaye, sous un statut différent des autres terres de Maroilles ; V Le Bois Brun : il s’agit des restes de la « Haie d’Avesnes » qui barrait l’accès au territoire hennuyer. Le défrichement des moins a épargné ce secteur, encore appelé « grande et petite haie » en 1512. Au XVIIIème

19 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

siècle, on trouve l’appellation « Brien », déformation verbale picarde probable ; V Les Trayeuses : un lien existe sans doute avec la traite des vaches. Peut- être ce chemin était-il celui emprunté par les maroillaises pour effectuer leur labeur ; V Les Prairies à la Boudaine : il s’agit vraisemblablement du nom d’un ancien propriétaire du pré (le nom propre existe dans l’état civil) même si on trouve à proximité une « pierre Bauduin » en 1657, qui reste phonétiquement assez proche.

A .5 .2 LES U SA GES A CT U ELS

∑ Agriculture

Jusqu’à leur rachat par le Conservatoire des Sites ou le Conseil Général du Nord, les prairies étaient vouées à un pâturage de type intensif couplé à des apports minéraux (engrais, produits phytosanitaires…). Suite à leur rachat, des conventions de gestion ont été établies avec des exploitants agricoles locaux pour des durées annuelles ou de 10 ans. Une gestion extensive par pâturage et/ou fauche est désormais mise en place sur les parcelles (annexe 5).

∑ Chasse

Les chasses au lapin et à la bécassine se pratiquent sur l’ensemble du secteur mais ne sont pas autorisées sur les parcelles en gestion (ou alors sont pratiquées de manière illégale). De nombreux plans d’eau ont été aménagés dans la vallée afin de permettre la chasse à la hutte, qui est bien plus répandue dans le secteur : on trouve ainsi 46 huttes de chasse sur Maroilles et 23 sur Landrecies, ce qui provoque un mitage de ces zones humides, préjudiciable à leur fonctionnement hydrologique.

∑ Pêche

La pêche se pratique dans le canal de la Sambre et de manière ponctuelle dans le contre-fossé du canal. Certains étangs privés sont dédiés à la pêche de loisir. Les sites en gestion ne sont pas concernés par cette pratique.

∑ Sylviculture

Suite aux profondes modifications qu’a subi le monde agricole, la populiculture et dans une moindre mesure la plantation de résineux ont connu un essor important dans la vallée et ont fortement transformé le paysage bocager typique. De nombreuses prairies humides, peu intéressantes dans un contexte d’agriculture intensive, ont ainsi été plantées en peupliers, entraînent la disparition des cortèges floristiques patrimoniaux et contribuent à assécher les zones humides.

A .5 .3 EN V IR O N N EMEN T LO CA L A CT U EL

A .5 .3 .1 R ECEN SEMEN T N A T IO N A L D E LA PO PU LA T IO N (D O N N EES IN SEE)

La commune de Maroilles, sur laquelle se trouve la majorité des sites gérés, occupe une surface de 22 km² et comptait, au dernier recensement en 2004, 1414 habitants soit une densité de 63 hab./km². Les prairies des « Parts » nord sont quant à elles localisées sur la commune de Locquignol qui, avec ses 98 km², constitue la commune la plus étendue de la région Nord-Pas-de-Calais. Avec une population de 309 habitants, le village

20 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 présente une densité faible d’environ 3 hab./km², due en grande partie à la présence du massif forestier de Mormal (cf. figure 1).

Population sur Locquignol Population sur Maroilles

Figure 1 : Graphiques des populations communales de Locquignol et Maroilles entre 1962 et 1999 (INSEE) Les deux communes ont connu des années 1960 à 1990 un solde migratoire négatif, responsable de la baisse de la population ( -28% entre 1962 et 1990 pour Locquignol et –5% sur la même période pour Maroilles) (cf. figure 2). Ce phénomène peut être directement attribué au déclin de l’activité industrielle dans la vallée de la Sambre qui a obligé de nombreux actifs à émigrer. Depuis les années 1990, cette évolution tend à se stabiliser et peut être liée à l’attrait touristique et le cachet de ces villages.

Variations de la population sur Locquignol Variations de la population sur Maroilles

Figure 2 : Graphiques des composantes du taux démographique des communes de Locquignol et Maroilles (INSEE)

Comme le montrent les pyramides des âges, les populations restent jeunes puisque plus de 50% des personnes ont moins de 40 ans (cf. figure 3). Commune de Locquignol Commune de Maroilles

37,50% 30,00% 35,00% 27,50% 32,50% 30,00% 25,00% 27,50% 22,50%

25,00% 20,00% 22,50% 17,50% 20,00% 15,00% 17,50% Hommes Hommes 15,00% Femmes 12,50% Femmes 12,50% 10,00% 10,00% 7,50% 7,50% 5,00% 5,00% 2,50% 2,50% 0,00% 0,00% 0 à 19 20 à 39 40 à 59 60 à 74 75 ans 0 à 19 20 à 40 à 60 à 75 ans ans ans ans ans ou plus ans 39 ans 59 ans 74 ans ou plus Figure 3 : Pyramides des âges des populations des communes de Locquignol et Maroilles (INSEE 1999)

21 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

A .5 .3 .2 A CT IV IT E ECO N O MIQ U E D E LA CO MMU N E (D O N N EES IN SEE)

L’économie des communes de la vallée de la Sambre a longtemps été tournée vers l’agriculture et l’industrie. Après le déclin de l’activité industrielle dans les années 1960, le nombre d’actifs dans l’industrie à Maroilles et Locquignol a chuté (respectivement 26 et 28% des actifs) au profit de ceux du Tertiaire (59% et 56 %). L’agriculture se maintient et emploie toujours près de 10% de la population active. Ce déclin explique en partie le taux de chômage relativement important des deux communes : en 1999, il était de 12 % pour Maroilles et de près de 19% sur Locquignol. Depuis les années 2000, la baisse observée à l’échelon national n’a pas été perceptible sur Maroilles où ce taux de chômage reste de 12,9%. Sur Locquignol au contraire, une baisse s’est amorcée et le taux atteint 13,4% en 2005, mais reste très supérieur aux moyennes régionale et nationale. En ce qui concerne le monde agricole, 41 exploitations sont encore présentes sur Maroilles et 13 sur Locquignol. Cette différence s’explique par l’écart de Surface Agricole Utile (SAU), beaucoup plus réduite sur Locquignol car la Forêt de Mormal couvre la majorité de la commune (SAU de 1433 ha sur Maroilles contre seulement 290 sur Locquignol). Sur les deux communes, l’activité principale reste l’élevage bovin et, que ce soit pour Maroilles ou Locquignol, entre 85 et 90% de cette SAU correspond à de la Surface Toujours en Herbe. Ce constat illustre bien l’importance du paysage bocager au sein de la vallée de la Sambre.

22 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 B . D IA GN O ST IC ECO LO GIQ U E ET PA T R IMO N IA L

B .1 CLIMA T O LO GIE

Les villages de Maroilles et Locquignol sont situés dans la zone du climat océanique de type « altéré », propre à l’Avesnois en région Nord-Pas de Calais. Cette nuance est marquée par une influence plus continentale que le climat régional moyen. Ce climat se caractérise donc par une pluviométrie relativement importante et constante au cours de l’année et une amplitude thermique saisonnière faible, bien que plus importante que sur le reste de la région. Plusieurs stations de relevés pluviométriques, gérées par la DIREN et Météo , sont présentes sur le bassin versant de la Sambre et permettent un suivi régulier des précipitations. Depuis 20 ans, la pluviométrie est en moyenne de 828 mm par an et varie entre 60 et 100 mm par mois, quelque soit la station de mesure analysée (Avesnes-sur-Helpe, Berlaimont, Fourmies ou ). « Toute l’année, la majorité des précipitations journalières enregistrées est de faible intensité, inférieure à 4 mm. Ceci est particulièrement vrai pour le mois d’août, dont les 2/3 des jours pluvieux reçoivent en moyenne moins de 4 mm. Par contre, les mois de décembre et janvier sont les plus sensibles aux fortes précipitations journalières (…). L’hiver apparaît donc comme plus propice à l’aléa inondation du fait de ces précipitations. La température moyenne annuelle est de 9°C, ce qui est assez faible, même pour le Nord-Pas-de-Calais. Les vents dominants sont de secteur Sud à Sud-Ouest (Devred, 1989). Les gelées, brouillards et neiges y sont aussi plus importants, ce qui entraîne un retard de 15 jours au printemps dans le développement de la végétation par rapport au reste du département. Quant aux vents, ils changent de direction suivant la saison : nord-nord-est en hiver et au printemps et sud-sud-ouest en été et au automne » (SAGE Sambre, 2007).

23 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

B .2 CA D R E PH Y SIQ U E B .2 .1 T O PO GR A PH IE ET GEO MO R PH O LO GIE

Le secteur couvert par le présent plan de gestion constitue le secteur de la vallée de la Sambre, situé en rive droite de la Sambre canalisée et couvert par les Communes de Maroilles et Locquignol. Le fond de vallée, très plat, se situe à une altitude comprise entre 130 et 132 m NGF. La courbe de niveau 132,5 m semble marquer le limite vallée/versant. Le lit majeur est assez dissymétrique, la rive droite constituant la partie la plus vaste. Dans sa dimension la plus étroite (Le Grand Marais, en limite est de la zone d’étude), cette partie du lit majeur atteint une largeur inférieure à 700 m, contre prés de 1,5 km en limite ouest, au niveau des Basses Pâtures et des Parts. Les sites des Parts nord et sud, des Trayeuses, des Berlières et des Prairies à la Boudaine s’inscrivent dans ce contexte alluvial. Le site du Bois Brun est quant à lui situé à la charnière vallée/versant. D’une pente moyenne située autour de 1,5 %, le versant monte de manière douce et régulière jusqu’au plateau sur lequel est situé le bourg de Maroilles. Les altitudes moyennes rencontrées autour du bourg se situent entre 178 m et 190 m NGF. Le plateau est profondemment entaillé par les vallées de l’Helpe Majeure et l’Helpe Mineure. Ces deux vallées secondaires, axées sud-est/nord-ouest, se jettent perpendiculairement à la Sambre, axée ici schématiquement selon un axe sud- ouest/nord-est.

B .2 .2 PED O LO GIE ET GEO LO GIE

Au sein de ce vaste lit majeur, les alluvions sont assez anciennes et s’étendent sur près de 10 m de profondeur. Ces alluvions sont de nature argileuses et la migration des argiles a ainsi formé une couche argileuse épaisse, située à la base des alluvions, les séparant du substrat crayeux. Les deux coupes réalisées dans le cadre de forages et présentées ci-dessous (figure 4), situent ce contact argiles quaternaires/calcaire viséen entre 12 et 17 m sous la surface. (1) (131 m NGF) : 0 – 4 m Argile 4 – 7 m Alluvions argileuses Quaternaire 7 – 9 m Alluvions propres 9 – 16,5 m Argiles grises 16,5 – 43 m Calcaire noir très dur Viséen Source : forage SIDEN - BRGM

(2) (130 m NGF) : 0 – 3,5 m Argile brune 3,5 – 8,5 m Alluvions Quaternaire 8,5 – 12,2 m Argiles vertes 12,2 – 30 m Calcaire noir très dur Viséen Source : forage SIDEN - BRGM Figure 4 : Coupes géologiques réalisées sur les secteurs des Parts Sud (1) et des Trayeuses (2) Les sols sont donc « lourds » et vite saturés en eau. Ceci est d’ailleurs confirmé par les colorations grises et vertes prises par les argiles, marquant la présence et la stagnation fréquente de l’eau à ce niveau. La pénétration de l’eau en profondeur et la recharge de la nappe ne sont donc pas favorisées par cette nature très argileuse. A l’inverse, des ruissellements superficiels et la stagnation sous forme de mares dans les petites dépressions formées naturellement ou suite aux interventions humaines (étangs de

24 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 chasse…) sont nombreux au sein de la vallée. Pourtant, les alluvions s’avèrent plus sableuses par endroits, permettant des remontées de la nappe profonde. Des lentilles tourbeuses sont par ailleurs présentes au sein des alluvions le long de ce secteur de la vallée (AEAP et DIREN, 2005). En remontant sur le versant sud, la couverture d’alluvions récentes laisse place à des alluvions plus anciennes, plus sableuses et riches en silex, à l’origine notamment de la présence d’anciennes sablières dans le secteur du Bois Brun. Plus haut sur le versant, affleurent ensuite les calcaires du plateau. Ce calcaire du Turonien inférieur comprend une forte proportion de Marnes bleues à Inoceramus labiatus, favorisant là aussi le ruissellement et la stagnation au sein de petites dépressions. Le plateau est plus haut recouvert des traditionnels limons récents, ici argilo-sableux et caillouteux (Waterlot, 1969).

25 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

26 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 B .3 H Y D R O GEO LO GIE ET H Y D R O GR A PH IE B .3 .2 H Y D R O GEO LO GIE

Ce secteur de vallée se situe à hauteur de la masse d’eau souterraine « Bordure du Hainaut » (n° 1017). Cette masse d’eau, majoritairement libre mais captive par endroits, est comprise au sein des craies marneuses sur lesquelles reposent la vallée de Sambre et ses alluvions. Au niveau de la vallée, la Nappe de la craie est en continuité hydraulique avec la nappe alluviale sur de larges secteurs (AEAP et DIREN, 2005). La carte 6 présente la sensibilité de la zone d’étude à la remontée de la nappe phréatique (données DIREN). La nappe alluviale est donc comprise au sein des alluvions sablo-argileuses (AEAP et DIREN, 2005). Ce rôle important joué par la nappe alluviale, en relation avec la Nappe de la craie pourraît se traduire par un comportement particulier de la nappe d’eau superficielle lors des inondations. Les inondations de nappe devraient en effet être à la fois une réponse rapide aux accidents pluviomètriques, mais aussi demander une période assez longue de lessivage avant laminage de la crue. Cette implication de la nappe dans les inondations est d’autant plus forte que les aménagements hydrauliques successifs ont déconnecté les prairies du réseau hydrographique principal, faisant des inondations par débordement de la Sambre des événements exceptionnels.

B .3 .2 H Y D R O GR A PH IE ET O U V R A GES H Y D R A U LIQ U ES

B .3 .2 .1 LA SA MB R E

B .3 .2 .1 .1 D ESCR IPT IF L’étymologie de la Sambre vient, comme la Somme, du latin « Samara » qui signifie « rivière tranquille ». Cette dénomination est sans doute liée à la faible pente moyenne du cours d’eau (0,2%o), qui est à l’origine de ses nombreux méandres (présents avant les travaux d’aménagement) et qui induit une rivière à l’allure paisible. Le cours d’eau prend sa source dans l’Aisne, au nord de la forêt de Nouvion sur la commune de Fontenelle, à une altitude de 210 mètres. La longueur de la Sambre, depuis sa source jusqu’à sa confluence à Namur avec la Meuse, est de 208 kilomètres dont 128 en France.

B .3 .2 .1 .2 H IST O R IQ U E D ES A MEN A GEMEN T S Le lit mineur de largeur suffisante et la faible pente de la Sambre sont autant de facteurs qui expliquent notamment l’utilisation importante du cours d’eau pour le transport fluvial. On retrouve dès le XVIIIème les premières cartes de la Sambre et de ses aménagements (cf. carte 7) : outre les méandres, on remarque de nombreux « guay » et « écluses » dont celle « à achette » correspondant à l’écluse de Hachette toujours présente aujourd’hui au nord des Berlières. Déjà à cette époque, il semble que des travaux aient été entrepris sur le cours d’eau et que certains bras de la Sambre aient été rectifiés pour les rendre plus « guayables » (comme sur le secteur des Parts et de Hachette où l’ancien bras, trop sinueux, a été doublé d’un second au nord plus rectiligne). C’est aussi durant cette période que la Sambre a été détournée en partie afin de rejoindre le bassin parisien ce qui a permis notamment le transport du bois de Nouvion vers Paris pour la construction de la ville.

27 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

N

Carte 7 : Carte de la Sambre de 1713 (Bibliothèque Nationale de France) Les premiers travaux de canalisation du cours d’eau débutent en 1832 entre Landrecies et la frontière belge (54 km) et s’achèvent en 1836 (cf. carte 8). Sur ce tronçon, la « Sambre canalisée » draine le bassin versant et reçoit, dans un contexte tout d’abord rural, l’Helpe Mineure et Helpe Majeure ainsi que de nombreux fossés et ruisseaux. L’environnement devient essentiellement urbain sur le cours aval avec de nombreux rejets industriels et d’assainissement. La Sambre canalisée est localement longée, comme sur Maroilles, par un contre-fossé assurant le drainage des zones humides constituant le lit majeur du cours d’eau équipé de quelques ouvrages de franchissement remarquables (passage en siphon sous l’Helpe Mineure par exemple).

S

Carte 8 : Carte de la Sambre d’après les plans réalisés par M.CORDIER, inspecteur des Ponts et Chaussées en 1832(Société Historique de Maroilles) En 1838, le « canal de la Sambre à l’Oise » (67 km) est construit à partir de Landrecies et relie la Sambre au réseau fluvial du Bassin Parisien. Ce parcours a peu de relation hydraulique avec son lit majeur du fait du caractère perché du canal. Ainsi le drainage se fait par les 2 contre-fossés de part et d’autre du canal et gérés par Voies Navigables de France (VNF). Ce canal se caractérise par un tracé relativement rectiligne (contrairement à la Sambre canalisée qui est davantage sinueuse). Cette portion présente aussi de très faibles débits en raison de l’absence d’apports latéraux.

28 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 B .3 .2 .1 .3 D EB IT ET IN O N D A T IO N S La Sambre présente une vallée large, son champ d’inondation pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres, et un lit mineur d’une largeur proche de 15 mètres. Différentes stations de mesure sont présentes le long de la Sambre et de ses aflluents et permettent un suivi des débits et des variations de niveaux d’eau. Le module, qui correspond à la moyenne des débits annuels sur plusieurs années, est pour la Sambre aval de l’ordre de 15 m3/s (annexe 6). L’examen plus attentif des débits met en évidence leur irrégularité et montre une opposition entre une période de hautes eaux (novembre à avril avec un maximum en janvier) et une période de basses eaux (mai à octobre avec un minimum en août) entre lesquelles les écarts saisonniers restent élevés : le rapport du débit moyen mensuel le plus élevé au débit mensuel le plus faible est de 5,3 pour la Sambre. Les niveaux de crues, qui sont importants et touchent l’ensemble de la vallée, résultent de la combinaison de plusieurs facteurs : V La différence de pente entre la Sambre et ses affluents : la Sambre a des difficultés à évacuer les volumes apportés par les affluents, plus pentus ; V La faible perméabilité de l’essentiel du bassin versant de la Sambre qui provoque un ruissellement marqué ; V Des événements pluvieux intenses ; V Des crues puissantes des affluents, notamment l’Helpe majeure et l’Helpe mineure dont les bassins versants totalisent près des 2/3 du bassin versant de la Sambre. Ces crues ont donc une origine naturelle mais les modifications d’usage du sol des dernières années (imperméabilisation urbaines, arrachage des haies, drainage…) ont diminué le stockage naturel des eaux et donc favorisé l’arrivée d’eau rapide aux cours d’eau. Pour exemple, la carte 9 montre la surface inondée dans la vallée au niveau de Maroilles lors de la crue de 2001.

Carte 9 : Carte de la crue décennale (DIREN, 2001).

B .3 .2 .1 .4 LE SA GE D E LA SA MB R E Les parcelles sont incluses dans le périmètre du SAGE de la Sambre. L’état de lieux de ce Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux a été validé en avril 2007. La gestion conservatoire des prairies précisée dans ce plan de gestion pourrait aller dans les sens des recommandations futures du SAGE d’un point de vue hydraulique et écologique.

29 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

B .3 .2 .2 LES F O SSES

Lors des défrichements opérés par les moines de l’Abbaye dès le VIIème siècle, un vaste réseau de fossé a été creusé afin de drainer les parcelles situées dans la vallée de la Sambre. Ces aménagements avaient pour but de réduire la durée d’inondation de ces parcelles et permettre ainsi leur exploitation pour le pâturage ou la fauche. A l’heure actuelle, il est possible de distinguer deux types de fossés : V Les fossés « principaux », qui sont relativement profonds (1 à 2 mètres de profondeur) et constamment en eau. Le curage régulier de ces fossés explique la présence de bourrelets de curage sur les berges attenantes. Au niveau des parcelles en gestion, le fossé des Berlières (qui longe les Trayeuses, les Berlières, la Boudaine et les Hachettes)ainsi que le fossé sud des Parts Nord peuvent être rattachés à ce type de fossés. Ils sont généralement connectés au contre-fossé de la Sambre et participent directement au drainage des prairies humides ; V Les fossés « secondaires », que l’on pourrait qualifier de fossés de drainage superficiel : ils sont en eau en hiver/printemps et plus ponctuellement après les épisodes pluvieux estivaux et concourent à un drainage limité des parcelles. Ils présentent souvent des végétations typiques de cressonnières alors que les végétations aquatiques se limitent aux fossés principaux. Ils sont soit déconnectés du réseau hydrographique soit reliés aux fossés principaux. On retrouve ce type de fossés sur l’ensemble des parcelles étudiées. Le fossé nord des Parts sud constitue un cas particulier puisqu’il correspond à l’ancien bras de la Sambre. Il se rapproche des fossés principaux par sa profondeur mais il reste souvent asséché comme les fossés secondaires. Au même titre que les haies dans les secteurs non soumis aux inondations, les limites cadastrales ont été calées sur le réseau de fossés au niveau de la Basse Maroilles (secteur des Parts notamment) (annexe 7).

B .3 .3 A SPECT S Q U A N T IT A T IF S ET Q U A LIT A T IF S D E LA GEST IO N D E L‘EA U

B .3 .3 .1 Q U A LIT E D ES EA U X D E LA N A PPE

La qualité de l’eau au sein de la nappe peut être appréciée par les suivis opérés sur les captages du Syndicat Interdépartemental des Eaux du Nord de la France (SIDEN). 3 captages sont ainsi situés sur la Commune de Locquignol, en rive gauche de la Sambre entre les écluses de la Hachette et de (au lieu-dit « le Culot noir »). La qualité de l’eau y reste bonne, avec notamment des valeurs en nitrates toujours inférieures à 5 mg/L et en phosphates inférieures à 0,005 mg/L (Figure 5 ; http://www.eau-artois-picardie.fr).

Figure 5 : Teneur en nitrates (NO3-) dans les eaux de la nappe, mesurée à Locquignol entre 1997 et 2006 [AEAP]

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Une comparaison des taux de nitrates relevés dans les différentes stations de mesure en 1978 et 2002 montre une dégradation importante de la qualité des eaux de l’aquifère (cf. carte 10) : alors qu’en 1978, la majorité des eaux de la nappe dans la vallée présente des concentrations inférieures à 25 mg/L, la teneur en nitrates augmente sensiblement (concentration de 25 mg/L à 40 mg/L) notamment autour des agglomérations comme Landrecies où elle atteint plus de 50 mg/L. Une zone semble pour le moment épargnée par ces pollutions : il s’agit des secteurs situés entre les deux Helpes qui correspondent à des territoires où l’agriculture reste traditionnelle et où le système bocager est relativement préservé. Même si, à l’heure actuelle, la qualité de la nappe reste bonne au niveau de Locquignol et Maroilles, il est possible que les pollutions et pesticides provenant de l’agriculture plus intensive que l’on rencontre sur les plateaux altérent ces secteurs comme cela a été le cas de manière plus ou moins marquée sur le reste de la vallée. 1978 2002

AVESNES SUR HELPE AVESNES SUR HELPE

Carte 10 : Evolution de la teneur en nitrates (NO3-) dans les aquifères du secteur de Maroilles et Locquignol entre 1978 et 2002 [AEAP - SAGE Sambre]

B .3 .3 .2 Q U A LIT E D ES EA U X D E LA SA MB R E CA N A LISEE

La qualité physico-chimique des eaux de la Sambre est étroitement contrôlée tout au long de l’année par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie. La mesure de différents paramètres (tels que les phosphates PO4---, les nitrates NO3- présentés en figure 6) a permis d’estimer la qualité du cours d’eau à Locquignol à un niveau de qualité moyenne selon l’ancienne grille d’évaluation (système grille 71) et à un niveau de mauvaise qualité (niveau 4) selon le nouveau système mis en place par la Directive Cadre Eau (SEQ Eau). Les principaux facteurs ayant entraîné le déclassement de ce secteur de la Sambre sont la DBO5 (Demande Biologique en Oxygène sur 5 jours), la DCO (Demande Chimique en Oxygène), les phosphates (valeur-seuil de déclassement fixée à 0,5 mg/L) et les nitrates (valeur-seuil à 25 mg/L). Ces pollutions proviendraient d’affluents situés en amont de Locquignol qui seraient à l’origine d’apport de pollutions organiques agricoles (les pics de nitrates observés sur le graphique illustrent bien ces problématiques de ruissellements des parcelles agricoles) (SAGE Sambre, 2007). Enfin, la qualité biologique de la Sambre canalisée à Locquignol a été estimée comme passable (Indice Biologique Diatomées de 10,3/20). Cet indice repose sur l’examen d’un groupe d’algues microscopiques, les diatomées : ces végétaux sont sensibles aux variations de la qualité de l’eau et particulièrement à la matière organique, aux éléments nutritifs (azote et phosphore), à la minéralisation et au pH. D’après cet indice, la qualité hydrobiologique de la Sambre canalisée se dégrade d’amont en aval.

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Figure 6 : Evolution des teneurs en nitrates (NO3-) et en phosphates (PO4---) dans la Sambre canalisée à Locquignol entre 1997 et 2006 [AEAP] La qualité chimique est, quant à elle, très dégradée, de qualité médiocre et déclassée par les pesticides et les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) dans l’eau, et par les HAP, micropolluants organiques et métaux en ce qui concerne les sédiments. Les dépassements de seuil en métaux sont généralisés sur la Sambre canalisée : pour le Cadmium tout le long du linéaire, pour le Chrome à Landrecies et entre et , pour le Plomb et le Zinc à Landrecies et entre et Assevent. La Sambre canalisée risque donc de n’atteindre ni le bon potentiel écologique, ni le bon état chimique.

B .3 .3 .3 Q U A LIT E D ES EA U X D ES F O SSES

Aucune mesure n’a été effectuée dans le réseau de fossé parcourant le secteur d’étude. Leur alimentation était principalement liée aux précipitations et aux variations des niveaux de la nappe ; leur qualité doit donc se rapprocher de la qualité de cette dernière même si des pollutions ponctuelles peuvent être observées à certains exutoires. La dégradation limitée de la qualité de ces fossés est d’ailleurs illustrée par la composition et la diversité des végétations présentes : aucun développement algal, révélateur de pollutions organiques et/ou minérales, n’a été observé dans ces linéaires.

32 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 B .4 U N IT ES ECO LO GIQ U ES B .4 .1 MET H O D O LO GIE

La détermination des habitats naturels s'est faite sur la base de relevés de végétation réalisés selon la méthodologie phytosociologique sigmatiste (inventaire de l'ensemble des végétaux supérieurs présents sur une superficie donnée, avec attribution pour chaque espèce d'un coefficient d'abondance-dominance). Un relevé phytosociologique a ainsi été réalisé pour chaque unité de végétation (Cf. annexe 8). Cette description a principalement été initiée en 2006, date à partir de laquelle une fauche tardive a été effectuée sur la plupart des sites et a permis un développement suffisant de la végétation pour ces inventaires.

B .4 .2 D ESCR IPT IO N

19 unités écologiques ont été identifiées sur les 6 sites. Il est possible de distinguer 6 grands types physionomiques, dans lesquels s’individualisent les habitats végétaux en fonction de leur degré d’hygrométrie, de leur niveau trophique et selon les pratiques de gestion (cf. carte 11). Ces unités ont été rattachées aux typologies Corine biotopes (CB) (BISSARDON M., GUIBAL L., 1997) et Natura 2000 (EUR15/2) (COMMISSION EUROPEENNE, 1999).

B .4 .2 .1 V EGET A T IO N S A Q U A T IQ U ES

• Voile flottant à Spirodèle à plusieurs racines et Petite Lentille d’eau (Ass/ Lemno minoris – Spirodeletum polyrhizae) [CB : 22.13 x 22.41 ; EUR15/2 : 3150] : 0,14 ha Cette association relevant des Lemnetalia minoris se développe dans le fossé limitrophe de la parcelle des Parts nord et dans le fossé des Berlières. Cette formation flottante annuelle est sensible à l’enrichissement trophique des eaux et peut recouvrir, à la fin de l’été et dans des conditions eutrophisées, presque entièrement ces fossés. La présence de la Spirodèle à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza) et de la Wolffie sans racine (Wolffia arrhiza) est révélatrice d’une eau assez riche en matières organiques et plutôt stagnante. Il est à noter que la Morrène aquatique (Hydrocharis morsus-ranae) est aussi très présente au sein de ce groupement et forme par endroits une pellicule dense à la surface de l’eau. • Végétation aquatique enracinée immergée à Potamot à feuilles aiguës et Elodée du Canada (All/ Potamion pectinati) [CB : 22.13 x 22.422 ; EUR15/2 : 3150] : 0,14 ha Il subsiste sur une portion de fossé d’environ 10 m de long, une formation enracinée immergée dominée par le Cornifle nageant (Ceratophyllum demersum) et le Potamot à feuilles aiguës (Potamogeton acutifolius). Même si cette alliance est relativement courante dans la région, la présence de cette dernière espèce confère à la végétation un intérêt patrimonial fort (cf. B.5.2) : l’association végétale présente ici est difficilement rattachable à une association déjà connue dans la région. Il pourrait donc s’agir d’une formation inédite du Potamion pectinati. • Végétation aquatique enracinée flottante à Callitriche des eaux stagnantes et Callitriche à angles obtus (All/ Ranunculion aquatilis) [CB : 22.13 x 22.432] : 0,007 ha En mosaïque avec les précédents, un troisième herbier se développe dans le fossé. Celui-ci est dominé par le Callitriche des eaux stagnantes (Callitriche stagnalis) et reste bien présent sur l’ensemble du linéaire de fossé. Comme pour le groupement précédent, l’état fragmentaire de la végétation ne permet pas de rattacher précisément cette formation à une association végétale.

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34 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 B .4 .2 .2 V EGET A T IO N S A MPH IB IES

Il s’agit des petites roselières se développant au sein des fossés à écoulement faible ou des dépressions humides peu profondes susceptibles d’être exondés en été (fossés secondaires). Ces parvoroselières sont généralement constituées de petits hélophytes formant des ceintures sur les cotés des fossés. • Parvoroselière pionnière à Sagittaire flèche-d’eau et Rubanier simple (Ass/ Sagittario sagittifoliae – Sparganietum emersi) [CB : 53.141] : 0,234 ha Au niveau des fossés présents sur les Parts, les Trayeuses et les Berlières, on retrouve une parvoroselière colonisant les vases nues (exondées ou non). Quelques espèces pionnières caractérisent ce groupement plutôt eutrophile, à savoir la Sagittaire flèche d’eau (Sagittaria sagittifolia) et le Rubanier simple (Sparganium emersum). Cette formation est considérée comme Assez Rare (AR) au niveau régional, mais demeure relativement abondante dans l’Avesnois. • Parvoroselière à Prêle des bourbiers (All/ Oenanthion aquaticae) [CB : 53.147] : 0,045 ha Cette formation occupe une grande partie de la mare située sur les Berlières. Elle se présente en mosaïque avec la prairie longuement inondable à Scirpe des marais et Oenanthe fistuleuse. La dynamique de colonisation importante de la Prêle des bourbiers (Equisetum fluviatile) menace d’ailleurs directement cette prairie typique de fauche. Cette dynamique est liée à l’abandon de la gestion sur le site qui permet le développement de cette espèce sensible à la fauche. • Tonsures hygrophiles à hydrophiles à Jonc des crapauds et Pourpier d’eau (Cl/ Isoeto durieui – Juncetea bufonii) [CB : 22.32 ?] : 0,035 ha Cette formation annuelle basse se développe au niveau des secteurs prairiaux humides surpiétinés. La perturbation occasionnée permet l’installation d’espèces annuelles hygrophiles comme le Jonc des crapauds Juncus bufonius ou le Gnaphale des fanges Gnaphalium uliginosum qui forment par leur écologie une formation fugace. Les conditions écologiques favorables à l’expression de ce groupement n’étant que rarement réunies, on ne retrouve cette formation qu’en deux endroits sur le site : à l’entrée des Parts Nord où les chevaux avaient l’habitude de stationner et sur les Berlières au niveau du chemin d’accès. Le Pourpier d’eau Lythrum portula, est une petite plante couchée annuelle Assez Rare et patrimoniale dans la région ; elle se comporte en pionnière dans cette formation et subsiste grâce au piétinement qui maintient ce milieu ouvert.

B .4 .2 .3 CA R IÇ A IES, R O SELIER ES ET MEGA PH O R B IA IES

• Cariçaies à Laîche des rives ou Laîche vésiculeuse (All/ Caricion gracilis) [CB : 53.212] : 1,984 ha Ces formations à grandes Cypéracées se développent sur des sols minéraux à phase d’engorgement quasi-permanente qui correspondent aux secteurs les plus humides dans les prairies. Ce type de végétation s’étend à la faveur d’une pression de pâturage ou d’une fréquence de fauche trop faibles pour permettre le maintien des espèces typiques de prairies. Présente sur les Parts et les Berlières, cette cariçaie héberge la Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), espèce patrimoniale dans la région. • Roselière à grande Glycérie (All/ Phragmition communis) [CB : 53.15] : 0,303 ha Un peuplement paucispécifique dense à grande Glycérie (Glyceria maxima) s’étend dans certaines dépressions humides (dans les prairies comme dans les fossés). La présence et le développement conséquent de ces végétations sont révélateurs de la richesse nutritive des eaux et de la dégradation de la qualité de ces eaux suite un phénomène d’eutrophisation voire de pollution. Sur les Parts, le surpâturage localisé à

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l’entrée du site a entraîné un enrichissement des sols au niveau des dépressions humides et la banalisation du couvert végétal. • Roselière à Phalaris arundinacea (All/ Phragmition communis ?) [CB : 53.16] : 0,107 ha Au niveau des Berlières, l’arrêt de la gestion des prairies a favorisé le développement d’un faciès à Baldingère (Phalaris arundinacea) pauvre en espèces. Cette roselière sèche correspond plus à un stade de dégradation qu’à une roselière sensus-stricto et il est donc difficile de rattacher cette formation à un groupement phytosociologique. • Mégaphorbiaie mésotrophe à Reine des prés et Pigamon jaune (All/ Thalictro flavi – Filipendulion ulmariae) [CB : 37.1 ; EUR15/2: 6430] : 1,309 ha Dans les niveaux topographiques supérieurs, la cariçaie fait place à la mégaphorbiaie du Thalictro flavi – Filipendulion ulmariae. La faible pression de pâturage et le bon niveau trophique du sol a permis l’installation de ce groupement mésotrophe, que l’on retrouve en mosaïque avec la prairie à Séneçon aquatique du Bromion racemosi. Ce groupement se caractérise par la présence de plusieurs espèces à haut port telles que la Reine des prés (Filipendula ulmaria), l’Epiaire des marais (Stachys palustris) ou la Salicaire (Lythrum salicaria).

B .4 .2 .4 V EGET A T IO N S PR A IR IA LES

La fauche et/ou le pâturage de l’ensemble de ces prairies humides ont permis le maintien d’une mosaïque de végétations hygrophiles à mésohygrophiles. Ces formations restent encore assez courantes dans la vallée de la Sambre, mais sont en constante régression depuis plusieurs années (plantation de maïs, populiculture…). • Prairies hygrophiles longuement inondables à Scirpe des marais et Oenanthe fistuleuse (Ass/ Eleocharo palustris - Oenanthetum fistulosae) [CB : 37.21] : 0,42 ha L’Eleocharito palustris – Oenanthetum fistulosae se développe dans les dépressions fauchées subissant une inondation prolongée (3 à 6 mois). Cette formation se trouve à un niveau topographique identique aux cariçaies ; la fauche conditionnant l’évolution de la végétation vers l’une ou l’autre des formations. Le fait que l’ensemble de ces prairies ait été plus ou moins pâturé à une époque et qu’une partie n’ait pas été gérée pendant quelques années explique l’absence de certaines espèces caractéristiques de l’association végétale. Sur les Parts Nord, la faible pression de pâturage a permis le maintien d’espèces oligotrophiles typiques telles que la Stellaire des marais (Stellaria palustris) alors que sur les autres parcelles, l’eutrophisation a entraîné sa disparition. Seules la présence du Scirpe des marais (Eleocharis palustris) et parfois celle de l’Oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) permettent alors d’identifier l’habitat. Sur la plupart des parcelles, cette formation présente un état de conservation moyen à mauvais (eutrophisation, pâturage…). • Prairies hygrophiles fauchées courtement inondables à Séneçon aquatique (All/ Bromion racemosi) [CB : 37.21] : 2,45 ha En suivant la succession topographique, on retrouve dans les niveaux supérieurs une végétation relevant du Bromion racemosi (végétations subissant de 1 à 3 mois d’inondation). Ce groupement typique des prairies humides fauchées subatlantiques, rare dans la région du fait de l’intensification de l’agriculture, est largement présent sur le site. Son état de conservation est cependant relativement mauvais car l’absence d’entretien et l’apport d’engrais pendant plusieurs années ont favorisé le développement très important de touffes de Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), qui étouffent progressivement les espèces typiques du Bromion racemosi (Laîche des renards Carex vulpina, Séneçon aquatique Senecio aquaticus, Achillée sternutatoire Achillea ptarmica…). Cet habitat ne subsiste donc, dans un état fragmentaire et appauvri, qu’au niveau des Parts Nord. • Prairies hygrophiles eutrophisées courtement inondables à Renoncule rampante et Canche cespiteuse (All/ Bromion racemosi) [CB : 37.21 x 81.2] : 9,89 ha

36 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 Sur la majorité des sites, le Bromion racemosi s’exprime sous une forme eutrophisée, appauvrie et dominée par la Canche cespiteuse. LA prairie prend alors une physionomie typique avec la Canche se développant en grosses touffes. • Prairies mésohygrophiles pâturées de bas niveau à Crételle et Renoncule rampante (Suball/ Cardamino pratensis- Cynosurenion cristati ?) [CB : 38.1] : 2,979 ha Le pâturage de certaines parcelles (Bois brun et Parts) conduit à l’évolution des végétations de l’Alliance précédente vers un groupement dominé par la Crételle (Cynosurus cristatus) et la Renoncule rampante (Ranunculus repens). En fonction de la pression de pâturage exercée, certaines espèces sensibles au piétinement (ombellifères…) vont disparaître au profit d’espèces à port rampant, comme le Trèfle rampant (Trifolium repens). Sur le Bois brun, le pâturage intensif a entraîné la banalisation du couvert végétal et l’eutrophisation du groupement qui présente de nombreuses espèces nitrophiles (Ortie dioique Urtica dioica, Patience crépue Rumex crispus…). • Prairies mésohygrophiles à mésophiles eutrophisées à Fromental (Suball/ Rumici obtusifolii - Arrhenatherenion elatioris subsp. elatioris) [CB : 38] : 0,292 ha Ces prairies se développent dans les niveaux supérieurs de la succession topographique, soumis à moins d’un mois aux inondations. Cette formation se cantonne aux berges des fossés où des dépôts de boues de curage ont été effectués durant des années. On la distingue du Bromion racemosi par la présence d’espèces mésophiles telles que le Vulpin des prés Alopecurus pratensis ou le Plantain lancéolé Plantago lanceolata et l’absence d’espèces hygrophiles comme la Laîche distique Carex disticha ou le Lychnis fleur de coucou Lychnis flos-cuculi. • Prairies mésophiles pâturées à Crételle et Ray-grass (Suball/ Bromo mollis- Cynosurenion cristati) [CB 38.1] : 2,979 ha Les parcelles du Bois brun présentent une topographie assez marquée permettant le développement d’une succession de prairies hygrophiles à mésophiles. Dans les parties supérieures de la parcelle, une formation à Crételle (Cynosurus cristatus) et à Ray-grass (Lolium perenne) se développe. Ces espèces sont favorisées par un pâturage important et révèlent une eutrophisation assez avancée du site. La dégradation de ces prairies s’illustre aussi par la présence de nombreuses tâches d’orties et de chardons, qui diminuent fortement l’appétence de cette végétation.

B .4 .2 .5 B O ISEMEN T S

• Fourrés des lits majeurs inondables des rivières (All/ Salici cinereae – Rhamnion catharticae) [CB : 31.81 x 84.1 x 84.2] : 0,730 ha Typiques du paysage de l’Avesnois, les haies sont aussi présentes sur les prairies en gestion. La plupart sont fragmentaires et sont réduites à quelques arbustes épars autour des sites (Prairie des Parts Nord, Trayeuses). Sur les Prairies des Parts Sud et la Prairie de la Boudaine, un linéaire important ceinture encore les parcelles. Les saules blancs (Salix alba) taillés en têtards alternent avec des arbustes taillés en haie basse (Saule marsault Salix caprea, Aubépine à un style Crataegus monogyna…). • Fourrés mésophiles à Charme commun et Prunellier (All/ Carpino betuli – Prunion spinosae) [CB : 31.81 x 84.2] : 0,257 ha Ces fourrés sont davantage liés aux stations mésophiles non soumises aux inondations. Dominée par le Charme (Carpinus betulus) et le Prunellier (Prunus spinosa), cette formation se développe sur les parcelles du Bois Brun où elle atteint 3 mètres de haut et présente une diversité assez importante, ce qui la rend très intéressante pour l’avifaune notamment. L’Orme champêtre (Ulmus minor), bien présent dans cette haie, est atteint de graphiose qui décime tous les arbres ayant atteint un diamètre suffisant. A plus ou moins long terme, de nouvelles plantations seront peut-être nécessaires pour reconstituer cette haie bocagère.

37 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

B .4 .2 .6 V EGET A T IO N S R U D ER A LES

• Ourlet nitrophile à Gaillet gratteron et Dactyle aggloméré (All/ Convolvulion sepium ?) [CB : 37.715 ?; EUR15/2 : 6430] : 0,292 ha Lors des curages successifs des fossés, les boues ont été déposées directement sur les berges, contribuant ainsi à l’accumulation de matière organique et l’eutrophisation localisée de la végétation. Désormais non soumises aux fluctuations de niveaux d’eau, ces berges ont été colonisées par une végétation d’ourlet très commune dominée par des espèces de bermes (Avoine élevée Arrhenatherum elatius, Tanaisie commune Tanacetum vulgare…) et des espèces nitrophiles (Gaillet gratteron Galium aparine, Cirse des champs Cirsium arvense…). Sur le site comme dans la région, l’abandon des pratiques de gestion favorise cette formation aux dépens des végétations patrimoniales.

B .4 .3 EV A LU A T IO N PA T R IMO N IA LE

Le présent tableau dresse la liste des habitats végétaux identifiés sur les prairies en gestion et précise pour chacun l’indice de patrimonialité (statut régional, classement en annexes de la Directive Habitats…) (CATTEAU et al., 2006). Tableau 2 : Liste des habitats présents sur les Prairies du Val de Sambre

Nomenclature Direct. Rar. Men. Habitat naturel Corine Biotopes Patrim. phytosociologique Hab. NPDC NPDC Voile flottant à Spirodèle à plusieurs racines et Petite Lemnion trisulcae 22.13 x 22.41 3150 PC LC oui Lentille Végétation aquatique enracinée immergée à Potamion pectinati 22.13 x 22.422 3150 PC ? NT ? oui Potamot à feuilles aiguës et Elodée du Canada Végétation aquatique enracinée flottante à Callitriche des eaux stagnantes et Callitriche à angles Ranunculion aquatilis 22.13 x 22.432 / AR ? LC ? / obtus

Parvoroselière pionnière à Sagittaire flèche-d’eau et AR NT ? Rubanier simple Oenanthion aquaticae 53.141 / ? Parvoroselière à Prêle des bourbiers PC NT ?

Tonsures hygrophiles à hydrophiles à Jonc des Isoeto durieui – Juncetea 22.32 ? / AR ? DD / crapauds et Pourpier d’eau bufonii

Cariçaie à Laîche des rives ou Laîche vésiculeuse Caricion gracilis 53.212 / AR NT ? ?

Roselière à grande Glycérie Phragmition communis 53.1 / PC LC / Roselière à Baldingère Mégaphorbiaie mésotrophe à Reine des prés et Thalictro flavi – Filipendulion 37.1 6430 PC NT oui Pigamon jaune ulmariae Prairie de fauche à Scirpe des marais et Oenanthe fistuleuse des substrats minéraux mésotrophes Oenanthion fistulosae 37.21 / AR VU oui longuement inondables Prairie hygrophile fauchée courtement inondable à Séneçon aquatique Bromion racemosi 37.21 / R VU oui Prairie hygrophile eutrophisée courtement inondable à Renoncule rampante et Canche cespiteuse Prairie mésohygrophile pâturée de bas niveau à Cardamino pratensis – 38.1 / AR ? LC ? / Crételle et Renoncule rampante Cynosurenion cristati Prairie mésohygrophile eutrophisée à Crételle et Ray- Bromo mollis – 38.1 / AR ? LC ? / grass Cynosurenion cristati Prairie mésohygrophile eutrophisée de fauche à Cf. Rumici obtusifolii - 38 / AR ? LC ? / Avoine élevée Arrhenatherenion elatioris

38 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

39 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Salici cinereae – Rhamnion 31.81 x 84.1 x Fourrés des lits majeurs inondables des rivières / PC LC / catharticae 84.2 Carpino betuli – Prunion Fourrés mésophiles à Charme commun et Prunellier 31.81 x 84.2 / / / / spinosae Ourlet nitrophile à Gaillet gratteron et Dactyle Convolvulion sepium ? 37.715 6430 PC LC / aggloméré Source : E.CATTEAU (CBNBL/CRP – comm. pers.) Rareté (NPDC): PC : peu commun ; AR: assez rare ; R : rare Menace (NPDC) : NT : taxon quasi-menacé ; VU: taxon vulnérable ; DD : taxon insuffisamment documenté.

Deux habitats relèvent de l’annexe I de la Directive Habitats-Faune-Flore (Directive 92/43/CEE) : ‹ les voiles à Lemnacées (Spirodela polyrhiza, Wolffia arrhiza, Lemna minor) ainsi que les herbiers à Potamot à feuilles aiguës et Elodée de Canada sont repris dans l’annexe de la Directive sous l’intitulé « Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l’Hydrocharition ». Se développant dans des eaux mésotrophes à eutrophes, ces végétations sont bien répandues en France et dans la région même si les habitats mésotrophes se font de plus en plus rares du fait de l’enrichissement organique et minéral de nombreux plans d’eau. Sensibles à la dégradation de la qualité des eaux, ces formations sont considérées à ce titre d’intérêt européen. ‹ Au niveau régional, les mégaphorbiaies mésotrophes à Reine des prés et Pigamon jaune et les ourlets nitrophiles à Gaillet gratteron ne sont pas rares. Etant considérées comme élément représentatif d’une région biogéographique donnée au niveau européen, elles sont néanmoins reprises par la Directive 92/43/CEE. Elles sont donc d’intérêt européen et se classent dans les cahiers d’habitats Natura 2000 parmi les mégaphorbiaies hydrophiles d’ourlets planitaires et des étages montagnard à alpin (code 6430.1 : Mégaphorbiaies mésotrophes collinéennes et 6430.4 : Mégaphorbiaies eutrophes des eaux douces). La pression de pâturage faible sur les Parts Nord a permis le développement de la mégaphorbiaie à Rein des prés en mosaïque avec les formations prairiales et une gestion extensive (par fauche tardive ou pâturage léger) assurera la conservation de l’habitat qui n’est pas menacé sur le site. Même si elles ne relèvent pas de la Directive, les prairies hygrophiles de fauche présentes sur le site (Oenanthion fistulosae et Bromion racemosi) sont néanmoins remarquables à l’échelon régional : elle sont considérées comme Vulnérables dans le Nord-Pas-de-Calais et son d’autant plus intéressantes qu’elles présentent un assez bon état de conservation. Dans l’Avesnois, le drainage et la plantation de peupliers n’ont pas encore atteint les niveaux que l’on rencontre ailleurs dans la région et le système bocager traditionnel est relativement préservé. Ces menaces existent cependant et ces prairies hygrophiles de fauche représentent donc un écosystème original remarquable, auquel sont inféodées de nombreuses espèces végétales et animales.

B .4 .4 D Y N A MIQ U E ET EV O LU T IO N A CT U ELLE

Comme cela a déjà été précisé dans le paragraphe A.5.1.1, les prairies existaient dès le XVIIIème siècle (cartes de Cassini) et il est probable que les moines de l’Abbaye aient défriché et drainé ces parcelles dès le Moyen-Age. Le pâturage et la fauche ont depuis été pratiqués sur ces parcelles et ont permis leur maintien jusqu’à aujourd’hui. En comparant les photos aériennes prises entre 1947 et 2005 (cf carte 12), on n’observe aucune évolution dans les grandes structures de végétation. Les parcelles n’ont donc pas connu de dynamique spontanée de fermeture par les formations ligneuses. La canalisation de la Sambre a réduit fortement les épisodes de fortes crues qui étaient autrefois susceptibles de limiter naturellement l’installation du boisement ; c’est donc le maintien des pratiques traditionnelles liées à l’élevage (fauchage et pâturage) qui ont évité le boisement de ces prairies.

40 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

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La canalisation de la Sambre a entrainé une réduction des périodes d’inondation et un asséchement plus ou moins important des terrains. L’intensification des pratiques agricoles (amendements, produits phytosanitaires…) a alors été possible et a entrainé une eutrophisation et une banalisation de la végétation. Seules des modifications d’origine anthropiques sont nettement perceptibles : les plantations en peupliers, absentes en 1940, se sont multipliées depuis le milieu des années 1980 (on passe de 14,5 ha en 1983 à plus de 40 ha en 2005). Concernant les mares de chasse, il est difficile d’estimer leur surface en 1940 (le sol, photographié en hiver, est recouvert de neige) mais près de 3 ha ont été creusés entre 1983 (10,7 ha) et 2005 (13,6 ha) au sein d’anciennes prairies humides, principalement au niveau du « Grand Marais ». La composition floristique des prairies humides préservées semble cependant s’être modifiée notamment depuis une vingtaine d’années. Il est vraisemblable que les prairies étaient constituées exclusivement de prairies à Brome en grappe (Bromus racemosus) et Séneçon aquatique (Senecio aquaticus) et de prairies à Oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) et Eleocharide des marais (Eleocharis palustris) selon la microtopographie du terrain. Les parcelles du Bois Brun, plus mésophiles, devaient abriter une végétation à Colchique d’automne (Colchicum autumnale) dont il reste quelques exemples dans la vallée (Sassegnies). Les « îlots » de végétations typiques non dégradées présentent donc un intérêt historique fort et une composition génétique hautement spécialisée puisque ces prairies, exploitées principalement par fauche depuis la fin du Moyen-Age, abritent des espèces bien adaptées à ce mode de gestion. A ce titre, la préservation de ces végétations typiques des prairies de fauche correspond à un enjeu fort de conservation. La figure 7 présente les relations spatio-temporelles et dynamiques existant entre les différentes végétations observées sur les parcelles en gestion. Elle permet d’expliquer l’évolution du milieu et des végétations en fonction des pratiques agricoles (fauche, pâturage, amendement, abandon…) et constitue un outil sur lequel se basent les opérations envisagées dans le cadre de restauration. B .5 LA F LO R E B .5 .1 ET A T D ES IN V EN T A IR ES

Dans le cadre de ce plan de gestion, des données bibliographiques ont été recherchées afin de connaître l’historique de la composition floristique des parcelles ou de la zone d’étude. Le bon état de conservation des prairies humides de la vallée de la Sambre a attiré de nombreux scientifiques et il existe une bibliographie assez importante relative à la biodiversité de ces prairies. On peut citer notamment l’étude de l’AEREA sur les prairies de la Vallée de la Sambre (BONNART, BALIGA et coll., 1996) et l’étude du CRP/CBNBL sur les parcelles départementales du secteur de la Hachette (BLONDEL, THEVENOT, VERHILLE et HENDOUX, 2002). Plusieurs prospections ont été effectuées à partir de juin 2004 pour les Parts Nord et à partir de 2006 pour les autres parcelles par le Conservatoire des Sites Naturels. Au terme de cette étude, il est possible de dresser un tableau qui se veut le plus exhaustif possible des espèces végétales présentes sur ces sites. L’absence de pâturage en 2006 sur les Parts et la fauche tardive (après le 14 juillet) sur les autres parcelles a permis de compléter la liste d’espèces végétales avec quelques espèces à floraison tardive (Porcelle enracinée Hypochaeris radicata, Mauve musquée Malva moschata…). La liste ainsi établie sera complétée au fur et à mesure des années dans le cadre des visites de terrain et suivis scientifiques.

42 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 B .5 .2 CO MMEN T A IR ES ET EV A LU A T IO N PA T R IMO N IA LE

Suite à ces inventaires, 195 espèces végétales supérieures ont été recensées sur les 6 parcelles en propriété du CSN (Cf. annexe 9). Parmi celles-ci, 16 présentent un intérêt patrimonial dans la région Nord-Pas-de-Calais en raison de leurs statuts de rareté, de menace ou de protection légale [TOUSSAINT B., 2005] (Cf. tableau 3 et carte 13). Il s’agit principalement d’espèces hygrophiles à mésohygrophiles inféodées aux prairies extensives de fauche (habitat 37.21 dans le tableau correspondant à l’Oenanthion fistulosae et au Bromion racemosi).

Tableau 3 : Flore d’intérêt patrimonial des Prairies du Val de Sambre

Menac Rareté Principaux habitats Nom français Nom scientifique Prot. Parcelles e NPDC NPDC sur les sites Potamot à feuilles aiguës Potamogeton acutifolius EX D PN 22.13 x 22.422 Laîche des renards Carex vulpina VU R R1 PN – B - BB 37.21 Stellaire des marais Stellaria palustris VU R1 PN – B - T 37.21 – 53.213 Séneçon aquatique Senecio aquaticus VU PN – PS - B 37.21 Hottonie des marais Hottonia palustris NT R1 PN 22.13 x 22.432 Achillée sternutatoire Achillea ptarmica NT R1 PN – PS – B – T - BB 37.1 – 37.21 Véronique à écussons Veronica scutellata NT R1 PN – B -T 53.141 – 53.147 – 37.21 Laîche vésiculeuse Carex vesicaria NT PN – PS – B - T 53.213 Prêle des bourbiers Equisetum fluviatile NT PN – PS – B – T - BB 53.147 Morrène aquatique Hydrocharis morsus-ranae NT PN 22.13 x 22.41 Rubanier simple Sparganium emersum NT PN - T 53.141 Oenanthe fistuleuse Oenanthe fistulosa NT PN - B 37.21 Jonc à fleurs aiguës Juncus acutiflorus NT PN 37.21 Salicaire pourpier Lythrum portula NT B 22.32 Orge faux-seigle Hordeum secalinum NT T 37.21 Scirpe des forêts Scirpus sylvaticus R1 PN - B 37.1 - 37.21 Protection : R1 : taxon protégé au titre de l'arrêté du 1/04/1991. Menace NPDC : EX : taxon éteint ; VU : taxon vulnérable ; NT : taxon quasi menacé. Rareté NPDC : D : taxon disparu (non revu depuis 1990); R : rare. Parcelles : PN : Prairies des Parts Nord ; PS : Prairies des Parts Sud ; B : Berlières ; T : Trayeuses ; BB : Bois Brun ; B : Boudaine.

En consultant les données bibliographiques, il apparaît que d’autres espèces végétales patrimoniales complétent cet inventaire à l’échelle du secteur d’étude. La plupart de ces espèces sont liées aux prairies hygrophiles gérées de manière extensive (exportation des foins, pas d’amendements…) et elles font donc partie de la flore potentielle susceptible d’être trouvée sur les parcelles gérées par le Conservatoire des Sites. A ce titre, il est intéressant d’en dresser la liste afin de suivre leur éventuelle réapparition sur les sites (cf. tableau 4). Les espèces marquées d’un astérisque ont été observées après 2006 dans des parcelles limitrophes des prairies en gestion.

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44 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 Tableau 4 : Flore d’intérêt patrimonial inventoriée dans des prairies humides analogues situées dans la vallée de la Sambre (données AEREA, CBNBl – liste non exhaustive) Menace Rareté Nom français Nom scientifique Prot. Habitats NPDC NPDC Oenanthe à feuilles de silaüs* Oenanthe silaifolia* EN RR Prairies humides fauchées Scorsonère humble Scorzonera humilis EN RR R1 Prairies humides fauchées Renouée bistorte Persicaria bistorta VU R R1 Prairies humides Renoncule peltée Ranunculus peltatus VU R R1 Végétations aquatiques Epilobe des marais Epilobium palustre VU AR Prairies humides Saxifrage granulée* Saxifraga granulata* VU AR R1 Prairies humides fauchées Plantain-d’eau lancéolé Alisma lanceolatum NT AR R1 Roselières – vases exondées Colchique d’automne* Colchicum autumnale* NT AR R1 Prairies humides fauchées Pigamon jaune Thalictrum flavum NT AR R1 Prairies humides fauchées Butome en ombelle Butomus umbellatus NT R1 Roselières – vases exondées Myosotis cespiteux Myosotis laxa subsp. cespitosa NT roselières Protection : R1 : taxon protégé au titre de l'arrêté du 1/04/1991. Menace NPDC : EN : taxon menacé d’extinction ; VU : taxon vulnérable ; NT : taxon quasi menacé. Rareté NPDC : RR : taxon très rare; R : rare ; AR : assez rare.

Le maintien du système bocager et des pratiques de gestion traditionnelles dans l’Avesnois a donc permis la préservation de nombreuses espèces végétales oligo- à mésotrophiles inféodées aux prairies humides. Cela s’illustre notamment par la diversité végétale observée sur les sites gérés par le Conservatoire (195 espèces) et la part des espèces patrimoniales (16 espèces). Parmi ces 16 espèces d’intérêt patrimonial, on peut plus particulièrement noter la présence du Potamot à feuilles aiguës Potamogeton acutifolius. L’espèce, considérée comme éteinte dans la région (la dernière mention date des années 1960 dans les environs d’ et de Catillon-sur-Sambre - TOUSSAINT, com. pers.), a été redécouverte en 2006 dans le fossé sud des Parts Nord. S’étalant sur une bande d’environ 10 m de long, la population observée n’en reste pas moins très fragile et la survie de l’espèce conditionnée au maintien de conditions écologiques favorables (risque d’eutrophisation sur les parcelles non conventionnées jouxtant ce fossé). Un prélèvement à but conservatoire a été effectué durant l’été 2007 par le Conservatoire Botanique de Bailleul. Il s’agit de préserver l’espèce en tentant une multiplication ex- situ des plants au cas où l’espèce viendrait à disparaître de ses stations naturelles. L’espèce présente donc un indice de patrimonialité très fort et confère au site une importance au niveau régional. Hormis cette espèce exceptionnelle, on peut citer d’autres espèces présentant un intérêt patrimonial, notamment : ‹ 6 espèces végétales bénéficiant d’une protection régionale, dont :

V la Véronique à écussons (Veronica scutellata) : l’espèce est présente au niveau des fossés en voie d’atterrissement et dans les prairies hygrophiles fauchées (Eleocharo-Oenanthetum). Cette Véronique grêle supporte peu la concurrence avec les autres espèces et se maintient grâce à une gestion extensive du milieu.

V l’Hottonie des marais (Hottonia palustris) : pointée en 2005 dans le fossé traversant les Parts Nord, l’espèce reste discrète les années sèches puisque seules les rosettes se développent. Quand les fossés sont inondés à la fin du printemps, la plante fleurit et les hampes roses peuvent alors émerger. Il est possible que la population de cette plante sciaphile à semi-sciaphile ait été sous-estimée dans les fossés puisque l’espèce n’a pas fait l’objet d’une recherche systématique (seuls quelques pieds ont été observés). Le maintien d’une bonne qualité des eaux et le maintien de berges ombragées assureront un habitat favorable à l’Hottonie des marais. Sa présence est d’autant

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plus intéressante que l’espèce n’avait pas été revue dans l’Avesnois depuis les années 1980 (DUHAMEL, HENDOUX, 2005).

‹ 1 espèce Rare dans le Nord-Pas-de-Calais : la Laîche des renards (Carex vulpina). Cette Cypéracée d’affinité continentale est, dans la région, en limite occidentale de son aire de répartition et, même si elle est caractéristique du Bromion racemosi, n’est jamais abondante dans ses stations. Cette espèce est très proche de la Laîche cuivrée (Carex cuprina) qui est beaucoup plus fréquente, ce qui rend difficile l’identification exacte de la Laîche des renards. Présente sur les prairies des Parts Nord, des Berlières et du Bois Brun, l’espèce nécessite pour sa conservation la gestion extensive par fauche ou pâturage léger des prairies hygrophiles.

‹ 3 espèces vulnérables dans la région, parmi lesquelles :

V la Stellaire des marais (Stellaria palustris) : cette espèce est sensible au drainage et à l’eutrophisation de son habitat, ce qui explique sa régression au niveau régional (espèce considérée comme Vulnérable) et sa protection réglementaire. On retrouve cette caryophyllacée au sein de l’Eleocharo-Oenanthetum et des cariçaies qui en dérivent en absence de gestion. Les populations restent cependant relativement faibles du fait de l’eutrophisation plus ou moins marquée de la plupart des parcelles étudiées. Une gestion annuelle par fauche permettrait de renforcer ces effectifs. V Le Séneçon aquatique (Senecio aquaticus) : Assez Rare dans la région, ce Séneçon est aussi considéré comme Vulnérable. Il est inféodé aux prairies humides fauchées ou pâturées de manière extensive (charge faible et/ou exportation des produits de fauche). Sur les secteurs étudiés, il ne s’est maintenu que dans les parcelles ayant fait l’objet d’une gestion régulière (prairies des Parts Nord et Sud – Berlières – Trayeuses sud) mais les effectifs restent très faibles (moins d’une dizaine de pieds sur chaque parcelle). Une gestion par fauche et sans apport d’engrais devrait favoriser l’espèce. Deux sous-espèces existent dans la région et celle observée sur les parcelles sud semble correspondre à la sous- espèce la plus rare (Senecio aquaticus subsp. erraticus). La recherche plus minutieuse de l’espèce devrait permettre de statuer sur son identité. B .6 LA F A U N E

B .6 .1 LES MA MMIF ER ES

Aucun inventaire spécifique n’a été mené. La connaissance, acquise lors des inventaires menés pour d’autres groupes, est donc incomplète. Seules 3 espèces ont été à ce jour observées et ne présentent pas d’intérêt patrimonial (cf Annexes 10).

B .6 .2 L'A V IF A U N E

Les inventaires ont été initiés dès l’été 2004, sur le secteur des Parts nord (en 2004 : 19 sorties entre le 21/01 et le 24/12 et en 2005 : 11 sorties réalisées entre le 17/03 et le 22/06). Avec l’avancée des nouvelles acquisitions et de l’élaboration du présent Plan de gestion, les inventaires se sont élargis à l’ensemble des sites (dans une moindre mesure sur le Bois Brun cependant, en raison du pâturage) et ont été particulièrement poussés au cours du printemps et de l’été 2006. Les bénévoles du Groupe des Naturalistes de l’Avesnois (GNA) ont très largement contribué à l’acquisition de la connaissance, en réalisant un travail de prospection très important.

46 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 En complément des inventaires généraux de l’avifaune nicheuse et des oiseaux de passage réalisés sur les sites, le GNA a réalisé pour le CSN courant 2006 une étude approfondie ciblée sur la Pie-grièche grise et de la Pie-grièche écorcheur. Cette étude, réalisée à l’échelle de la Vallée de Sambre sur les communes de Locquignol et Maroilles, s’est traduite par le renseignement de 138 fiches de terrain, relevées entre le 15 janvier et le 19 décembre. Le nombre d’individus, les comportements et les indices de nidification et de reproduction ont été systématiquement précisés. Cet effort de prospection trés important, et réalisé par des bénévoles connaissant bien les sites, laisse à penser que la connaissance de l’avifaune est aujourd’hui assez complète. Ceci est bien-sûr particulièrement vrai pour les deux espèces de Pies- grièches, espèces phares pour lesquelles la connaissance peut être qualifiée d’exceptionnelle à l’échelle de ce secteur de la Vallée de Sambre. 44 espèces ont été contactées sur les sites de la Vallée de Sambre, dont la moitié peut prétendre à un statut de nidification au moins égal à Possible. Parmi ces 22 espèces, 5 relèvent d’un intérêt patrimonial, aux niveau régional, national ou européen.

Tableau 5 : Avifaune nicheuse (possible, probable ou certaine) d’intérêt patrimonial Directive Nom vernaculaire Nom scientifique LRR 1 LRN 2 LRW 3 LRP 4 LRE 5 LRM 6 Oiseaux Sites 7 Gorgebleue à miroir Luscinia svecica R Ann. I PN, B Pie grièche Lanius collurio VU DA VU Ann. I B, T écorcheur Pie grièche grise Lanius excubitor DA DA DA DA PN, T Acrocephalus Phragmite des joncs VU DA PN schoenobaenus Tarier des prés Saxicola rubetra VU DA VU VU PN 1 : Liste rouge régionale (Tombal et al.,1996) ; (DA = en danger ; VU = vulnérable) 2 : Liste rouge nationale (Yeatman-Bertelot et Rocamora 1999) ; (DA = en danger) 3 : Liste rouge wallonne (Hallet et Jacob, 1997) ; (DA = en danger ; VU = vulnérable ; R= rare) 4 : Liste rouge picarde (Gavory et al., 1995) ; (DA = en danger ; VU = vulnérable) 5 : Liste rouge européenne (Birdlife International, 2004) 6 : Liste rouge mondiale (UICN, 2003) 7 : Directive "Oiseaux" n°79/409/CE (JOCE 25/04/1979 modifié) ; (Ann. I = espèce inscrite à l’annexe I) Gorgebleue à miroir : bien qu’encore assez largement répandue dans la région, la Gorgebleue est protégée au niveau européen. Elle est très présente le long du fossé longeant l’ancienne route de Maroilles sur le secteur des Parts et 1 canton a notamment été identifié par Claude Fiévet en 2005 sur le site des Parts nord. Plus récemment, un mâle chanteur a été observé en 2007 sur les prairies des Berlières. Plus classiquement inféodée en région aux milieux assez perturbés (Delmarche, Dendal et Verhaeghen, 1990 ; in Tombal et al., 1996) et nichant le plus souvent sur des secteurs de pentes tels que les talus, les berges ou les remblais (Godin ; in Tombal et al., 1996), sa position sur le secteur constitue ainsi une observation un peu atypique. Pie-grièche écorcheur : à l’origine, l’espèce est très certainement un oiseau des clairières et des lisières ; elle s’est aujourd’hui plus spécialement réfugiée au sein des régions d’herbage riches en linéaires de haies. Les territoires sont très petits (0,5 à 2 ha). Pour site de nidification, seront choisis systématiquement les haies ou buissons isolés d’épineux (aubépines, prunelliers et églantiers) et pseudo-épineux (épicéa). Les prés avec des haies jeunes, souvent discontinues dans l’alignement des clôtures et les pâtures parsemées de buissons isolés se révèlent ainsi des zones refuges très appréciées. Le site doit également comporter des postes d’affût assez bas, entre 1 et 3 m lui permettant de repérer ses proies, privilégiant l’abondance en entomofaune « circulante », plutôt que la diversité des proies. La Pie-grièche écorcheur se rencontre ainsi dans les pâtures extensives ou semi-intensives, les prairies de fauche, les bords de chemin à fauche tardive et les petites zones humides. L’espèce fuit au contraire les milieux au réseau de haies trop serrées ou trop hautes, les prés en friche et les mégaphorbiaies (Jacob, 1999).

47 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Vulnérable en région et en Wallonie, l’espèce est par ailleurs disparue en Angleterre, en Flandre, ainsi qu’aux Pays-Bas (elle est par ailleurs protégée en Europe). En 1995, l’Avesnois accueillait la quasi-totalité des couples nicheurs connus en région, soit 16 couples (Tombal, 1996). La vallée de Sambre, avec 8 couples recensés en 1996 (Haubreux, 1996) constitue plus particulièrement un secteur phare pour l’espèce en région. Entre 1996 et 2005, le nombre total de nidifications s’élève à 55 dont 22 sur un linéaire de 5 km longeant la Sambre entre les écluses de Etoquies (Landrecies) et de Hachette (Maroilles) dont les sites étudiés ici constituent le cœur géographique (Fiévet, 2005). Pie-grièche grise : comme pour « l’écorcheur », la Pie-grièche grise se trouve ici parmi ses derniers bastions régionaux. En danger en région et en France, en Picardie (bien qu’encore bien présente dans le nord de l’Aisne ; François, com. pers.) et en Wallonie et disparue de Flandre, des Pays-Bas et d’Angleterre, l’espèce doit donc beaucoup à la conservation des prairies bocagères de l’Avesnois. Cette vulnérabilité est d’ailleurs d’autant plus importante que les territoires sont importants, 20 ha en moyenne. Là aussi, le rôle des haies est déterminant pour la nidification ; l’espèce recherchera de nombreux perchoirs, à la fois élevés pour la surveillance, et plus bas pour la chasse (Jacob, 1999). Phragmite des joncs : ce petit passereau fréquente les mégaphorbiaies humides, les roselières, les bords de fossés, les prairies humides fauchées tardivement ou encore les saulaies. Migrateur assez précoce, les nicheurs fréquentant la région Nord/Pas-de- Calais sont tous installés avant la fin du mois d’avril (Flohart, in Tombal, 1996). Vulnérable en région, l’espèce est essentiellement présente dans le Delta de l’Aa et sur les basses-vallées de la Canche et de l’Authie. L’oiseau est moins commun en vallée de Sambre et est d’ailleurs identifié comme En danger en Wallonie. Tarier des prés : l’espèce niche parmi la végétation haute des prairies de fauche tardive, dominées par des grandes ombellifères, la Reine de prés et les Patiences (Rumex sp.), qui lui servent de perchoir. Malgré un habitat se retrouvant le long de quelques vallées en région, la Vallée de la Sambre, et plus particulièrement le petit secteur entre Landrecies et Leval, constitue l’un des deux noyaux de population en région Nord/Pas-de-Calais avec la vallée de la Slack (Tombal, 1996). L’espèce est Vulnérable en région et en Wallonie et sa nidification possible aux Parts nord est donc particulièrement intéressante. Hormis ces espèces dont la nidification est possible, probable ou certaine, et qui ont été observées sur les sites lors des suivis menés entre 2004 et 2006, il est important de préciser le statut particulier de deux autres espèces. Le Râle des genêts et la Cigogne blanche sont en effet deux espèces connues historiquement sur les sites, et dont les très hautes valeurs patrimoniales exigent un traitement particulier de la part des gestionnaires (tableau 6).

Tableau 6 : Avifaune d’intérêt patrimonial dont la présence est à surveiller

Directive Nom vernaculaire Nom scientifique LRR 1 LRN 2 LRW 3 LRP 4 LRE 5 LRM 6 Oiseaux 7

Cigogne blanche Ciconia ciconia (L.) DA R (N) R Occ Ann. I

Râle des genêts Crex crex (L.) DA DA(N) DA DA NT Ann. I

1 : Liste rouge régionale (Tombal et al.,1996) ; (DA = en danger) 2 : Liste rouge nationale (Yeatman-Bertelot et Rocamora 1999) ; (DA = en danger ; R = rare) 3 : Liste rouge wallonne (Hallet et Jacob, 1997) ; (DA = en danger ; R= rare) 4 : Liste rouge picarde (Gavory et al., 1995) ; (DA = en danger ; VU = vulnérable) 5 : Liste rouge européenne (Birdlife International, 2004) 6 : Liste rouge mondiale (UICN 2003) ; (NT = espèce quasi menacée) 7 : Directive "Oiseaux" n°79/409/CE (JOCE 25/04/1979 modifié) ; (Ann. I = espèce inscrite à l’annexe I)

Cigogne blanche : protégée au niveau européen, rare en France et en Wallonie, et en danger en région Nord-Pas de Calais, la nidification de ce grand échassier n’est pas courante sur le secteur. L’oiseau est cependant aperçu occasionnellement en période favorable, comme en 2002 où elle aurait niché et avril 2007, où une tentative de

48 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 nidification a été observée sur le secteur des Berlières (GNA, 2007). Le G.N.A. et le Conseil Général du Nord ont en effet procédé à l’installation de mâts afin de faciliter cette nidification ; chacun des 2 mâts avait alors été essayé par un couple de cigogne en 2007, avant que le site ne soit abandonné 3 jours plus tard, vraisemblablement du fait d’un dérangement ; Râle des genêts : au niveau français, la nidification se produit d’avril à août, localisée au sein des prairies de fauche des vallées alluviales. La disparition progressive de cet habitat en région explique ainsi le très net déclin des populations. La première enquête nationale sur le Râle des genêts (1982-84) a d’ailleurs montré la disparition de l’espèce en Nord-Pas-de-Calais, région où jusqu’au milieu des années 1970, l’espèce était encore relativement fréquente (Broyer 1985 ; in Noël, Deceuninck, Mourgaud et Boyer, 2004). L’espèce est par ailleurs Extrêmement menacée en France, En danger en région, en Wallonie et en Picardie, ainsi que protégée en Europe et Quasi-menacée au niveau mondial. Il apparaît que les efforts à fournir en vue de la conservation de l’espèce sont à cibler sur l’amélioration des habitats sur la période juillet-août (période de la seconde ponte). La mortalité liée à la fauche des prairies étant très importante, il s’agit ainsi d’intervenir sur les dates, mais aussi sur les modes de fauche (fauche centrifuge et zones refuges non-fauchées ; d’après Noël, Deceuninck, Mourgaud et Boyer, 2004). Les individus contactés sur la Vallée de Sambre ces dernières années pourraient correspondre à des mâles solitaires ayant échoué leur reproduction.

B .6 .3 H ER PET O F A U N E

Le réseau dense de fossés, la présence de mares, et le relativement bon état de conservation des prairies sont à l’origine de la diversité des populations d’amphibiens. L’inventaire présenté résulte des observations régulières réalisées dans le cadre des inventaires généraux et de deux prospections spécifiques, réalisées en nocturne au cours des printemps 2006 et 2007. A ceci s’ajoute la connaissance de terrain des bénévoles du G.N.A., laissant supposer que le niveau de connaissance est bon. 7 espèces ont été identifiées (cf annexe 10) ; parmi celles-ci, 1 espèce retient particulièrement notre attention :

Tableau 7 : Herpétofaune d’intérêt patrimonial

Directive Nom scientifique Nom vernaculaire LRR 1 LRW 2 LRN 3 Sites Habitats 4 Triton crêté Triturus cristatus R VU Ann II CG 59 1 : Liste roue régionale (GODIN, 2003) 2 : Liste rouge wallonne ( http://biodiversite.wallonie.be) ; (R= rare) 3 : Liste rouge nationale (MAURIN et KEITH, 1994) ; (VU = vulnérable) 4 : Directive "Habitats Faune Flore" n°92/43 CE ; (Ann. II = espèce inscrite à l’annexe II)

Triton crêté : ce grand triton vit dans les mares, les étangs et les fossés, de préférence assez profonds, riches en végétation aquatique et bien ensoleillés. Il peut supporter des charges en nitrates assez élevées (Jacob, Testaert et , 2004). Il occupe fréquemment de petits sites, dans un environnement de prairies, haies et lisières. Le bocage de l’Avesnois constitue donc un secteur particulièrement bien adapté. Régulièrement, l'espèce occupe des groupes de mares proches les unes des autres. Bien qu’encore bien présente en Avesnois et plus généralement dans les secteurs bocagers du nord de la France, l’espèce est Vulnérable en France, Rare en Wallonie et protégée au niveau européen. L’individu observé, lors d’un inventaire nocturne mené par le GNA en avril 2006, a été trouvé dans la mare de l’ancienne hutte de chasse des terrains du Conseil Général du Nord. La mare des Berlières constitue donc également un site potentiel de reproduction très favorable pour l’espèce.

49 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

B .6 .4 ICH T Y O F A U N E

Une pêche électrique réalisée en 2002 (FDPPMA 59, 2006) sur le Fossé des Berlières a permis d’identifier le Brochet, la Bouvière et la Loche d’étang. Ces espèces sont donc présentes dans le réseau de fossés principaux parcourant ou bordant les sites.

Tableau 8 : Ichtyofaune d’intérêt patrimonial

Directive Statut de reproduction Nom scientifique Nom vernaculaire LRBAP 1 LRN 2 Habitats 3 sur les sites Esox lucius Brochet VU VU Possible

Rhodeus sericeus Bouvière VU VU Ann. II Possible

Misgurnus fossilis Loche d’étang EN Ann. II Possible

1: Liste rouge Bassin Artois-Picardie (Maurin et Keith, 1994) ; (VU = vulnérable) 2 : Liste rouge nationale (Keith, 1998) ; (VU = Vulnérable ; EN = menacée d’extinction) 3 : Directive "Habitats Faune Flore" n°92/43 CE ; (Ann. II = espèce inscrite à l’annexe II) Parmi ces 3 espèces patrimoniales, seul le Brochet est directement concerné par la gestion des prairies. Si les deux autres vivent et se reproduisent dans les étangs et les rivières (la Bouvière pond ses œufs à l’intérieur des moules d’eau douce), le Brochet recherche quant à lui les prairies inondées. Plus précisément, l’espèce marque une préférence pour les cariçaies, fauchées ou pâturées, inondées par une lame d’eau comprise entre 15 et 75 cm et maintenue à une température de 8 à 12 °C. De manière à permettre l’accession aux prairies alluviales et le retour aux cours d’eau des alevins, l’inondation doit perdurer entre 1,5 et 2 mois (Lefebvre et al., 2006). L’origine phréatique des inondations, et le faible niveau de connexion des fossés avec le réseau principal, limitent cependant la valeur des sites pour l’espèce. La Loche d’étang a quant à elle fait l’objet d’un suivi ciblé effectué en 2007 par la Fédération du Nord pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique ; ce suivi a permis de confirmer la présence de l’espèce au sein du Fossé des Berlières.

B .6 .5 EN T O MO F A U N E

B .6 .5 .1 O D O N A T ES

Si, comme le préconise J.L. Dommanget (2002), l’inventaire a bien été conduit sur 3 années (2005-2007), l’effort de prospection a néanmoins été inégal selon les années et les sites. L’inventaire établi à ce jour, et la large contribution des bénévoles du G.N.A., permettent cependant d’avoir un très bon aperçu de la richesse du site en odonates. Avec 31 espèces contactées, dont 12 à valeur patrimoniale (cf annexe 10), ce secteur de la vallée de Sambre se révèle compter parmi les secteurs les plus riches de la région en terme d’odonates. Cette richesse s’explique par le bon degré de conservation des prairies alluviales humides, un degré d’intensification de l’agriculture moins élevé qu’ailleurs en région, une faible eutrophisation des prairies, un important réseau de fossés riches en végétation et par l’existence d’un important réseau de mares prairiales et ce, sur une vaste superficie. Les habitats de reproduction, de maturation, de chasse et, plus exceptionnellement, d’hivernation, sont donc riches et variés, permettant un bon déroulement du cycle de vie des odonates. Cette richesse est d’autant plus importante que les très nombreux étangs privés, dédiés à la chasse et à la pêche, n’ont pas été prospectés. Sur les 31 espèces contactées, celles dont le niveau d’autotochnie sur les sites gérés par le CSN est au moins égal à Possible sont au nombre de 6 : Chalcolestes viridis, Coenagrion puella, Ishnura elegans, Platycnemis pennipes, Pyrrhosoma nymphula et Sympetrum sanguineum. Les preuves d’autotochnie, notamment pour les espèces patrimoniales, restent donc à rechercher plus précisément.

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Tableau 9 : Odonatofaune d’intérêt patrimonial Sites Nom scientifique Nom français LRR 1 LRN 2 LRW 3 LRE 4 (si sur Indices site CSN) Aeshna grandis Grande aeshne PC 4 1 Ad en 2003 Ad et Imm en 2006, Ad en Coenagrion scitulum Agrion mignon 5 B 2007 Gomphus pulchellus Gomphe gentil PC Ad en 2006 Ischnura pumilio Agrion nain AR 5 VU Ad en 2006 Lestes barbarus Leste sauvage PC T, PB Ad en 2006 Lestes sponsa Leste fiancé PC Ad en 2006 Population sur la mare du Lestes virens vestalis Leste verdoyant E RE T Pont des Parts en 2006 Somatochlora Cordulie AR 4 2 Ad en 1999 metallica métallique Sympetrum danae Sympétre noir PC 4 NT Imm en 2007 Sympetrum Sympétre jaune PC 4 VU Imm en 2006 flaveolum Sympetrum Sympétre à 1 Ad en 2006 à trois AR B fonscolombii nervures rouges reprises, 1 Ad en 2007 Sympétre 1 Ad en 2006 Sympetrum vulgatum PC 5 NT commun à 2 reprises 1 : Liste rouge régionale (Godin et al., 2003) ; (PC = peu commun ; AR = Assez rare) ; Le statut Exceptionnel de L. virens (SFO, comm. pers.) 2 : Liste rouge nationale (Dommanget, 1987) ; (4 = espèces très localisées ou peu fréquentes ; 5 = espèces localisées ou disséminées) 3 : Liste rouge wallone (Goffart et Fichefet, 2004) ; (RE = régionalement éteint; VU = vulnérable ; NT = quasi-menacé) 4 : Liste reouge européenne (Sahlén et al., 2004) Parmi celles-ci, 3 retiennent plus particulièrement notre attention : V Ischnura pumilio : en 2006, plusieurs adultes ont été observés au niveau d’une mare nouvellement restaurée (recreusée et reprofilée) sur le site appartenant au Conseil Général du Nord (prairie des Hachettes) L’espèce, Assez-rare en région, affectionne tout particulièrement ces milieux aquatiques pionniers. La restauration de mares sur le secteur pourrait donc être l’occasion de nouvelles observations ; la conservation de l’espèce s’élabore cependant nécessairement à l’échelle des prairies du Val de Sambre, et non à l’échelle d’une parcelle telle que celle des Hachettes. V Lestes virens vestalis : l’observation réalisée au cours de l’été 2006 est la première mention de l’espèce en région Nord-Pas de Calais ; celle-ci est par ailleurs extrêmement rare dans le nord de la France (cf. carte de répartition en Annexes) et était considérée comme éteinte en Wallonie avant sa redécouverte en 2006. Une petite population semble ainsi avoir trouvé refuge au niveau d’une mare située le long de la nouvelle route de Maroilles, en face des Trayeuses. L’individu observé sur ces dernières parcelles provenait ainsi très vraisemblablement de cette mare. Si la mise en assec de la mare au cours du stade larvaire (printemps) peut être fatale à l’espèce, celle-ci supporte par contre un assèchement estival occasionnel. Les plans d’eau sont généralement peu profonds, modérément envahis de végétation et de type mésotrophe à faiblement eutrophe. Les habitats favorables étudiés en Suisse comprennent ainsi les fosses de tourbage bien ensoleillées à Equisetum fluviatile, Carex rostrata et autres hélophytes à tige mince, les gravières, les étangs à pentes douces abritant une végétation peu dense de joncs, de laîches ou d’éléocharide (Wildermuth, 2003). Les jeunes imagos quant à eux apprécient les prairies en friche bien ensoleillées, parsemées de buissons situées à proximité des sites d’éclosion. La période principale de vol se situe entre fin juillet et septembre. Outre les menaces générales relatives aux espèces liées aux zones humides, Lestes virens est menacé par la densification de la végétation aquatique, notamment Phragmites australis et Typha latifolia, mais aussi par la disparition des prairies extensives (Wildermuth, 2003).

51 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

V Sympetrum flaveolum : espèce particulièrement attirée par les étendues de cariçaie, sa colonisation n'est par ailleurs possible que sur des sites régulièrement inondés. L'inondation doit être annuelle, mais peut être relativement faible (< 10 cm). Elle doit s'étendre sur 5 à 6 semaines afin de permettre au développement larvaire d'arriver à son terme (Rhön, 2002). L'œuf pondu en été sur le substrat exondé éclot au printemps, sous l'eau ; le développement larvaire est ensuite rapide (5 à 8 semaines), favorisé par le réchauffement des eaux (faible hauteur d'eau). Cet habitat très particulier est instable par nature et la fidélité au site n'est donc garantie que si la surface potentielle de l’habitat est très grande. En relation directe avec cet habitat, un comportement de dispersion très important est noté (Askew, 2004) ; l'espèce est souvent qualifiée de "migratrice". L'espèce est en limite d'aire dans la région, ce qui nous invite à être très prudents sur sa reproduction effective sur le site, tant que seuls des comportements de ponte seront observés et en l’absence d’observations d’Emergences ou d’Exuvies. Elle a néanmoins été observée sur le site aux cours des deux dernières années.

B .6 .5 .2 O R T H O PT ER ES

Les inventaires ont débuté en 2005 et se sont poursuivis en 2006. Les connaissances sont bonnes, même si les inventaires pour le genre Tetrix pourraient encore être approfondis. 6 espèces ont été identifiées à ce jour. La faune est typique des prairies humides en bon état de conservation. Les densités observées sont très importantes, notamment pour Chorthippus parallelus et Stethophyma grossum.

Tableau 10 : Orthoptères d’intérêt patrimonial

Nom scientifique Nom français LRR 1 Rareté NPdC 2 LRN 3 Sites

Stethophyma grossum Criquet ensanglanté 2 AR - PN, PS, T, B, PB 1 : Liste rouge régionale (Fernandez et al., Inédit) ; (2 = fortement menacé d’extinction) 2 : G.O.N., 2006 (AR = assez-rare) ; 3 : Liste rouge nationale (Sardet et Delfaut, 2004) Stethophyma grossum : espèce hygrophile liée presque exclusivement aux prairies humides et marécageuses situées en plaine ou dans le fond des vallées. Les sites occupés sont souvent pâturés, plus ou moins extensivement, et caractérisés par l'abondance des joncs et des cypéracées. Certaines prairies de fauche peuvent cependant en région abriter d’importantes populations. Le sol de ces stations a pour particularité d'être gorgé d'eau une grande partie de l'année. Cela constitue un facteur essentiel pour la survie des oeufs, qui sont déposés dans le sol et qui se révèlent extrêmement sensibles à la sécheresse. Par contre, la chaleur et l'ensoleillement sont également importants pour le développement des larves, lesquelles semblent pâtir des mauvaises conditions météorologiques (pluies et basses températures). Ces exigences très précises font du Criquet ensanglanté un excellent indicateur de la qualité des milieux humides (d'après Bellmann et Luquet, 1995, Decleer et al., 2000 et Couvreur et Godeau, 2000 ; in http://mrw.wallonie.be). L’espèce est considérée comme Fortement menacée d’extinction en région. La forte population présente sur les prairies, notamment sur le secteur non-fauché (au moins jusqu’à 2008) des Parts nord, est donc capitale pour la conservation de l'espèce. B .6 .5 .3 R H O PA LO CER ES

Les inventaires ont été réalisés entre les mois d’avril et août, entre 2003 et 2007. Il s’agit de la synthèse d’informations obtenues dans le cadre d’inventaires généraux de la faune, d’inventaires ciblés de l’entomofaune, des résultats d’un stage d’été réalisé au mois d’août 2006 (Thurette, 2006) et de la compilation des données réunies par le G.O.N. et le G.N.A. Si la connaissance n’est sans doute pas exhaustive, l’inventaire est sans doute assez complet. 28 espèces ont ainsi été observées (annexe 10).

52 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62 Plus que les statuts de rareté ou de menace de ces espèces, c’est tout d’abord la diversité qui illustre la valeur du secteur en terme de rhopalofaune. Celle-ci reflète la présence de zones humides au très bon état de conservation à l’échelle régionale. La valeur patrimoniale des espèces observées est par ailleurs importante, plus particulièrement pour des milieux prairiaux. 6 espèces relèvent de plus d’un intérêt patrimonial, aux niveaux régional ou national : Tableau 11 : Rhopalocères d’intérêt patrimonial

Nom scientifique LRR 1 LRN 2 LRW 3 Sites Plantes-hôtes présentes sur le secteur 4 Apatura iris PC 3/4 VU Hors sites gérés Salix sp. (surtout Salix caprea) Colias hyale R 2/2 Hors sites gérés Fabacées (surtout Trifolium repens) Cyaniris semiargus AR 3/4 VU Hors sites gérés Fabacées (surtout Trifolium pratense) Lycaena tityrus R 3/4 VU Hors sites gérés Rumex sp. (surtout R. acetosa) Thymelicus lineolus 3/4 PN Poacées Thymelicus sylvestris 3/4 PN, B, PB Poacées (surtout Holcus lanatus) 1 : Liste rouge régionale (Haubreux et al., en cours) ; (R= rare ; AR= assez rare ; PC = peu commun) 2 : Liste rouge nationale (Dupont, 2001) ; (A = tendance en terme de regression de l’aire d’occurrence : 2 = fort déclin (25 à 75%) ; 3 = faible déclin (15 à 25%)) (B= degré de menace concerant l’habitat de l’espèce : 2 = degré de mencae fort ; 4 = degré de menace faible) 3 : Liste rouge wallone (Goffart et Fichefet, 2006) ; (VU = vulnérable) 4 : Lafranchis, 2000 Seules les Hespéries du Dactyle (Thymelicus lineolus) et de la Houlque (T. sylvestris), dont les aires d’occurrence dans la région sont en Faible déclin, constituent des espèces patrimoniales effectivement rencontrées sur les sites gérés par le CSN. Les 4 autres ont quant à elles été contactées sur les prairies des secteurs du Grand Marais et de l’Ecluse de la Hachette : V Le Grand Mars changeant (Apatura iris) : 1 individu observé au Grand Marais en juin 2006. Cette espèce, Peu commune en région, dont l’aire d’occurrence à l’échelle du Domaine atlantique français est en Faible déclin et par ailleurs Vulnérable en Wallonie, est néanmoins plus commune dans l’Avesnois. Cette observation est sans doute à mettre en relation avec la proximité de la Forêt de Mormal, bien que quelques vieux boisements relictuels situés en bordure d’étangs pourraient éventuellement également constituer des habitats secondaires adéquats pour l’espèce au niveau du Grand Marais. Les saules semblent constituer la plante-hôte la plus recherchée (Lafranchis, 2000) ; V Le Soufré (Colias hyale) : Rare en région, l’espèce connaît un Fort déclin de son aire d’occurrence au niveau du Domaine atlantique français. Cette rareté et ce déclin sont en relation avec les préférences de l’espèce en terme d’habitats : les prairies florifères mésophiles à hygrophiles, ainsi que les champs de trèfles et de luzerne (Lafranchis, 2000). C. hyale a été observé à plusieurs reprises en septembre 2003 (jusqu’à 4 individus) au niveau de l’Ecluse de la Hachette. La reproduction de cette espèce très migratrice n’est cependant pas prouvée en région ; V Le Demi-argus (Cyaniris semiargus) : cette espèce est également une habituée des prairies fleuries et des champs de trèfles (Lafranchis, 2000). La disparition de ces habitats fait de C. semiargus une espèce Assez-rare en région, Vulnérable en Wallonie et dont l’aire d’occurrence est en Faible déclin à l’échelle du domaine atlantique français. 1 individu en septembre 2003 à l’Ecluse de la Hachette ; V Le Cuivré fuligineux (Lycaena tytirus) : 1 individu observé au Grand Marais en septembre 2006. Rare en région, ce Cuivré recherche les prairies et les lisières fleuries ; les oeufs sont généralement déposés sur les feuilles d’Oseilles sauvages - Rumex acetosa essentiellement- (Lafranchis, 2000). L’Avesnois constitue le seul refuge de l’espèce en région Nord-Pas de Calais. On peut noter aussi la présence à l’inventaire de la Thécla du bouleau (Thecla betulae) et du Cuivré commun (Lycaena phlaeas), Quasi-menacés en Wallonie, bien que Communs en région Nord-Pas de Calais et de l’Azuré porte-queue (Lampides boeticus). Cette dernière espèce est très rarement observée dans le nord de la France,

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et est connue pour être une migratrice. L’individu, observé en septembre 2006 sur le secteur du Pont des Parts, était donc assurément un migrateur et ne peut être retenu à l’inventaire de la rhopalofaune locale. Mentionnons enfin la présence dans ce secteur de l’Avesnois du Nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino). L’espèce, inconnue ailleurs en région (statut régional de Rare) est par contre relativement fréquente sur la frange est de l’Avesnois. L’espèce affectionne les prairies et clairières humides, mais aussi les marécages et tourbières ; elle est plus rarement observée en prairies mésophiles. Les œufs sont pondus séparément sur le dessous des feuilles de la plante-hôte, la Reine des prés ou les Sanguisorbes (Lafranchis , 2000). L’espèce a été redécouverte en 2006 en quelques stations proches du site : à Eclaibes et -la-Victoire, à une quinzaine de kilomètres au sud-est, en Forêt de Mormal, mais aussi en vallée de Sambre, à , aussitôt en aval de Maubeuge (Seigniez, 2007). La zone de mégaphorbiaie à l’ouest des Parts Nord, très riche en Reine des prés, constitue plus particulièrement un site d’accueil potentiel intéressant.

B .6 .6 MA LA CO F A U N E

Un inventaire a été réalisé au cours du printemps 2004 (Cucherat, 2005) sur les prairies des Parts Nord. Cet inventaire a permis d’identifier 28 espèces (cf. annexe 10), dont 2 retiennent plus particulièrement notre attention : Tableau 12 : Malacofaune d’intérêt patrimonial Directive LR LR LR Nbre de Espèces Type Habitat mondiale nationale européenne localités NPdC Deroceras agreste T 1 Segmentina nitida A S

S : taxon d’intérêt spécial Segmentina nitida : espèce des mares et des fossés aux eaux méso ou oligotrophes, de préférence basiques et situés au sein des prairies humides pâturées (Joint Nature Conservation Committee, 2003), S. nitida trouve en vallée de Sambre de nombreux sites propices à son développement. Identifiée comme d’Intérêt spécial au niveau européen (Wells et Chatfield, 1992), l’espèce est par ailleurs En danger d’extinction en Grande Bretagne ; Deroceras agreste : l’observation réalisée sur le site des Parts nord constitue à ce jour la seule mention régionale de l’espèce. Les populations belges les plus proches sont néanmoins situées à quelques kilomètres de la frontière avec l’Avesnois et le Hainaut (de Wilde et al., 1986 ; in Cucherat et Demuynck, 2006).

54 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

B .7 EV A LU A T IO N PA T R IMO N IA LE D U SIT E

B .7 .1 EV A LU A T IO N Q U A N T IT A T IV E

Au terme de ces prospections, il apparaît que les Prairies du Val de Sambre accueillent de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial. Il faut directement rattacher cette observation avec la diversité et l’originalité des habitats présents sur les parcelles en gestion. Le bon état de conservation des sites a permis le maintien d’une richesse au niveau de la faune et de la flore. Tableau 13 : Eléments remarquables sur les sites du Val de Sambre

Elément patrimonial Nombre d’éléments remarquables

- 2 habitats d’intérêt européen Habitats naturels - 2 habitats d’intérêt régional

16 espèces végétales d’intérêt patrimonial dont : - 1 espèce considérée comme éteinte dans la région (non revue Plantes vasculaires depuis 1963) ; - 6 protégées ; - 3 vulnérables.

5 espèces nicheuses patrimoniales, dont 2 protégées européennes et 34 Oiseaux nicheurs menacées de disparition aux niveaux régional ou national.

Amphibiens 1 espèce patrimoniale au niveau européen - 2 espèces vulnérables en région et en France se reproduisant potentiellement Poissons - 1 espèce Menacée d’extinction au niveau national et se reproduisant potentiellement 12 espèces patrimoniales, dont 7 au niveaux régional et national. Odonates 1 espèce est Exceptionnelle en région.

Rhopalocères 2 espèces patrimoniales au niveau français.

Orthoptères 1 espèce patrimoniale, assez rare en région et menacée en France.

2 mollusques patrimoniaux dont 1 en station régionale unique et 1 d’intérêt Mollusques spécial au niveau européen

B .7 .2 EV A LU A T IO N Q U A LIT A T IV E

B .7 .2 .1 R A R ET E, O R IGIN A LIT E

La basse vallée de la Sambre constitue une entité herbagère bocagère typique et représentative de la Thiérache occidentale avec des systèmes prairiaux mésotrophes pâturés et fauchés, ponctués de très nombreuses mares et parcourus par une multitude de fossés. Elle correspond ainsi à l’un des exemples les plus remarquables de bocage herbager humide de la région Nord/Pas-de-Calais, dont le caractère subatlantique à subcontinental s’exprime par la coexistence de nombreuses espèces animales et végétales rares marquant cette dualité (Carex vulpina, Colchicum autumnale…). Le maintien des activités traditionnelles de fauche et de pâturage dans la vallée a permis la préservation du système bocager et des espèces qui lui sont associées. Ainsi

55 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

cette portion de la vallée de la Sambre reste l’un des secteurs les plus riches de la région en terme d’odonates et accueille la quasi-totalité des couples nicheurs de Pie- grièche écorcheur du Nord/Pas-de-Calais. La présence d’une station de Potamogeton acutifolius, plante considérée comme disparue depuis 1963 dans la région, dans le fossé longeant les Parts nord est tout à fait exceptionnelle et confère une importance régionale au site. L’originalité du site des Prairies du Val de Sambre réside enfin dans le gradient topographique et les successions végétales bien marquées que l’on peut observer au sein de ces prairies de fauche.

B .7 .2 .2 B IO D IV ER SIT E

La vingtaine d’hectares gérés par le Conservatoire des Sites dans le Val de Sambre présentent une biodiversité importante directe liée au bon état de conservation de ces prairies alluviales. L’observation de 31 espèces de libellules sur la zone d’étude est remarquable même si leur autotochnie n’est pas prouvée pour toutes (ce qui représente plus de 60% des espèces présentes dans la région). La diversité et les effectifs observés parmi les autres groupes taxonomiques (Orthoptères, Lépidoptères, Avifaune, plantes…) confirment ce bon état de conservation et illustrent bien la biodiversité de la vallée de la Sambre. Cette diversité est le fruit de la conjonction de deux principaux paramètres : V un gradient d’hydromorphie lié au gradient topographique : on passe de secteurs à eaux libres (fossé) aux secteurs mésophiles ; V les pratiques agropastorales : la fauche et le pâturage relativement extensif a permis le maintien des prairies alluviales en bon état, alors que les secteurs plus humides et plus difficilement exploitables ont été colonisés par les cariçaies et les mégaphorbiaies.

B .7 .2 .3 F R A GILIT E ET MEN A CES

La canalisation de la Sambre (et les travaux engendrés : remblaiement, curage…), les infrastructures (nouvelle route entre Maroilles et Locquignol par exemple) et les pressions anthropiques (agricole, cynégétique…) de plus en plus importantes dans la plaine de la Sambre sont autant de facteurs de perturbation de ces milieux exceptionnels. Le rachat de ces prairies de fauche typiques de la vallée de la Sambre les préserve des spéculations pouvant entraîner la dégradation voire la desctruction de ces milieux. La gestion extensive d’une partie de ces prairies humides les a pour l’instant préservé de l’apport d’engrais ou autres éléments nutritifs, responsables de l’eutrophisation et de la banalisation de la végétation. La fauche tardive de ces milieux (liée à leur inondation prolongée) permet le maintien de certaines espèces végétales à floraison tardive (Ombellifères, Séneçon aquatique…) et animales (Orthoptères, Tarier des prés…). Sur certaines parcelles (Parts sud ou Bois brun par exemple), l’appauvrissement des végétations illustre bien la fragilité de ces milieux : le pâturage intensif et/ou l’amendement des parcelles ont entrainé une eutrophisation, sans doute réversible, des sols. La nature même des végétations qui se développent dans ces prairies est directement liée à la présence de l’eau et à leur inondation plusieurs mois par an. Depuis la canalisation de la Sambre, les crues liées au débordement de ce cours d’eau sont beaucoup plus rares et l’alimentation des prairies est essentiellement assurée par les battements de la nappe alluviale. Néanmoins, si la qualité de la nappe est bonne, celle du cours de la Sambre reste médiocre. Les épisodes de crues sont donc susceptibles d’apporter une eau plus ou moins polluée au sein de ces prairies, ce qui pourrait entraîner une banalisation des végétations et avoir un impact direct sur les cortèges faunistiques (batraciens, odonates…).

56 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

B .7 .2 .4 R ELA T IO N D E CO MPLEMEN T A R IT E A V EC D ‘A U T R ES MILIEU X

Les prairies qui font l’objet de ce plan de gestion se situent au sein du système bocager du Val de Sambre qui est encore bien préservé. Les nombreuses ZNIEFF de type I et II définies dans le triangle Landrecies/Berlaimont/Avesnes-sur-Helpe illustrent bien l’intérêt écologique de ces secteurs (prairies humides de la plaine alluviale de la Sambre, prairies bocagères de l’Helpe mineure et de l’Helpe majeure, forêt de Mormal…). Les relations de complémentarité entre les différents milieux qui constituent la vallée de la Sambre sont très étroites. Il s’agit d’un véritable système, répondant aux mêmes conditions abiotiques et présentant une diversité de milieux naturels leur permettant de jour le rôle de corridor écologique pour bon nombre d’espèces végétales et animales. Les prairies humides en gestion peuvent ainsi jouer un rôle d’habitat complémentaire pour certaines espèces (Brochet, Chiroptères, Râle des genêts…). Des espèces inféodées à d’autres milieux situés à proximité des prairies humides (contre-fossé de la Sambre, forêt de Mormal…) peuvent ainsi fréquenter les prairies. Leur présence n’est ainsi pas spécifiquement liée à celle des prairies mais ces dernières leur offrent un environnement complémentaire favorable (zone de chasse, zone de reproduction…).

B .7 .2 .5 N A T U R A LIT E

L’aspect actuel du site est la conséquence des activités humaines. Le degré de naturalité du système bocager est donc très faible. Les prairies n’étant plus directement soumises aux débordements de la Sambre, celles-ci auraient progressivement été colonisées par les saules et les aulnes sans l’influence de l’homme. Le pâturage et/ou la fauche ont permis le maintien de milieux ouverts et de l’intérêt patrimonial qu’ils présentent.

B .7 .2 .6 V A LEU R PO T EN T IELLE

L’intérêt écologique des parcelles réside principalement dans la succession de végétations associées au gradient topographique qui va des fossés avec ses végétations aquatiques aux végétations mésohygrophiles des prairies fauchées. De nombreuses espèces végétales comme animales y sont directement inféodées. Cet ensemble a été et doit donc être maintenu par une fauche voire dans certaines zones par un pâturage adaptés. Même si la gestion plus intensive des parcelles a entrainé une dégradation de ces végétations ces dernières années, ces dommages sont encore réversibles et les potentialités en terme de restauration de végétations oligo à mésotrophiles, et donc des cortèges faunsitiques associés (entomofaune notamment), sont très importantes. La valeur patrimoniale du site pourra être renforcée par plusieurs opérations : ‹ Le maintien d’une fauche tardive avec exportation ou d’un pâturage extensif nécessaires à la préservation des prairies et à la réduction des niveaux trophiques des sols ; ‹ la restauration d’habitats prairiaux dans les secteurs où la fauche a été abandonnée depuis plusieurs années (secteurs envahis par la Canche cespiteuse) ; ‹ la restauration de la fonctionnalité et des annexes hydrauliques du site dans le contexte alluvial du bassin versant de la Sambre (limitation du drainage de certaines parcelles pour maintenir le caractère hygrophile des prairies, restauration de mares…) ; ‹ La restauration du paysage traditionnel typique des prairies humides bocagères cernées de saules têtards ou de haies.

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B .7 .2 .7 A T T R A IT IN T R IN SEQ U E ET U T ILIT E SO CIA LE

Les prairies du Val de Sambre jouent un rôle économique important à l’échelon local puisqu’elles font l’objet d’une exploitation par des exploitants agricoles dans le cadre de conventions de gestion. 4 agriculteurs fauchent ainsi et récupèrent le foin sur les différentes parcelles et 2 d’entre-eux mettent un pâturage bovin sur les Trayeuses et le Bois brun. Ces conventions de gestion sont signées entre le Conservatoire des Sites et les exploitants contre une rétribution symbolique. Elles jouent aussi un rôle de zone privilégiée de stockage des eaux en hiver et diminuent fortement les risques d’inondation des secteurs urbains situés en amont (Landrecies) ou en aval (Aulnoyes-Aymeries, Pont-sur-Sambre). A ce titre, les prairies présentent un rôle socio-économique important. Les prairies peuvent contribuer à la dépollution naturelle des eaux, les végétaux utilisant naturellement nitrates et phosphates pour leur développement. Cette fonction est importante dans ce secteur où la nappe phréatique est affleurante. D’un point de vue touristique, les prairies du Val de Sambre font partie intégrante du système bocager de l’Avesnois et concourrent à ce titre à l’attrait paysager de la région de Maroilles. Plusieurs chemins de randonnée comme le « Circuit de Dame Marguerite » (cf. annexe 12) sont ainsi répertoriés sur les communes de Maroilles et de Locquignol et longent certaines parcelles achetées par le Conservatoire des Sites. Le maintien de ces prairies est d’autant plus important que le fromage qui a fait la renommée du village reste largement associé au paysage de bocage !

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B .8 PLA CE D U SIT E D A N S U N EN SEMB LE D ‘ESPA CES N A T U R ELS

Les prairies du Val de Sambre se trouvent intégrées dans un ensemble d’espaces naturels ou semi-naturels denses que constituent notamment les vallées de la Sambre, de l’Helpe mineure et de l’Helpe majeure et le massif forestier de Mormal. Ces milieux sont d’ailleurs identifiés en tant que cœurs de nature au sein de la Trame Verte et Bleue (cf. carte 14). Les systèmes prairiaux (prairies humides, prairies bocagères…) et forestiers sont encore très bien représentés dans ce secteur, ce qui est important pour le fonctionnement des populations notamment au niveau faunistique. Ce secteur de la vallée de la Sambre contraste avec les sections situées en aval de Berlaimont qui ont subi une industrialisation beaucoup plus marquée et une urbanisation importante. Même si des corridors biologiques semblent exister entre la Sambre et l’Escaut (par ses affluents comme la Selle ou l’Ecaillon), l’artificialisation et l’urbanisation importantes de ce dernier rendent difficiles le fonctionnement de ces corridors pour les espèces animales comme végétales du Val de Sambre.

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Tableau 14 :Définition des priorités de conservation des habitats des Prairies du Val de Sambre

Correspondance Menace Rareté Habitats DH Etat de conservation sur le site Menaces sur le site Degré de priorité Actions à envisager phytosociologique NPdC NPdC Prairie hygrophile fauchée courtement inondable à Séneçon R - Largement présentes sur l’ensemble des aquatique parcelles Menacés à court terme par la Fauche tardive et exportation des Bromion racemosi VU / fermeture du milieu et Prioritaire - le plus souvent sous la forme dégradée et foins Prairie hygrophile eutrophisée appauvrie (forme à Renoncule rampante l’eutrophisation courtement inondable à Renoncule et Canche cespiteuse) rampante et Canche cespiteuse

- Présente ponctuellement sur les Parts N, la Menacée à court terme par la Prairie inondable à Scirpe des marais Fauche tardive et exportation des Oenanthion fistulosae VU AR / Boudaine, les Berlières et les Hachettes fermeture du milieu et Prioritaire et Oenanthe fistuleuse foins - le plus souvent dégradé l’eutrophisation

Végétation aquatique enracinée Habitat bien présent dans les fossés Menacée à long terme par la immergée à Potamot à feuilles Potamion pectinati NT ? LC ? 3150 principaux (toujours en eau) mais faciès dégradation de la qualité des Non prioritaire aiguës et Elodée du Canada à Potamogeton acutifolius localisé eaux Pas d’actions à l’échelle locale mais plutôt à l’échelle du bassin Menacé à long terme par la versant de la Sambre Voile flottant à Spirodèle à plusieurs Habitat bien présent dans les fossés Lemnion trisulcae LC PC 3150 dégradation de la qualité des Non prioritaire racines et Petite Lentille principaux (toujours en eau) eaux

Mégaphorbiaie mésotrophe à Reine Thalictro flavi – Présente en mosaïque avec le Bromion Fauche tardive et exportation des NT PC 6430 Non menacée sur le site Non prioritaire des prés et Pigamon jaune Filipendulion ulmariae racemosi sur les Parts N foins

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Tableau 15 : Définition des priorités de conservation des espèces végétales des Prairies du Val de Sambre

Menace Rareté Degré de Nom français Nom scientifique Etat de la population Menaces sur le site Actions à envisager NPdC NPdC priorité - Menacé à long terme par la dégradation de la qualité des eaux - Prélèvements à but conservatoire - 1 seule station d’environ 10m² Potamot à feuilles aiguës Potamogeton acutifolius EX D - Menacé à court terme par l’isolement de la station Prioritaire (CBNBL) - effectif non évalué (unique station régionale) et par le curage éventuel - Suivis de la station du fossé

- Effectifs réduits (<100 pieds) Laîche des renards Carex vulpina VU R Prioritaire - inféodée aux prairies fauchées Menacés à court terme par la fermeture du milieu Fauche tardive et exportation des et l’eutrophisation foins Stellaire des marais Stellaria palustris VU AR Effectifs réduits (< 50 pieds) Prioritaire - Effectifs réduits (< 50 pieds) Séneçon aquatique Senecio aquaticus VU AR Prioritaire - inféodé aux prairies fauchées Quelques rosettes observées en Menacée à long terme par la dégradation de la Hottonie des marais Hottonia palustris NT AR Prioritaire Recherche spécifique de l’espèce 2005 ? qualité des eaux ? Achillée sternutatoire Achillea ptarmica NT AC Effectifs importants Non menacé à court ou moyen terme NP Effectifs réduits cantonnés à Menacée à court terme par la fermeture du milieu Véronique à écussons Veronica scutellata NT AR NP l’Oenanthion fistulosae et l’eutrophisation Fauche tardive et exportation des foins Scirpe des bois Scirpus sylvaticus LC PC Effectifs importants Non menacé à court ou moyen terme NP

Laîche vésiculeuse Carex vesicaria NT AR Effectifs importants Menacée à long terme par l’eutrophisation NP

Prêle des bourbiers Equisetum fluviatile NT AR Effectifs importants NP - Reprofilage des berges des mares Effectifs importants mais localisés et des fossés Morrène aquatique Hydrocharis morsus-ranae NT AR Non menacés à court ou moyen terme NP dans les fossés - (Curages expérimentaux de fossés Effectifs importants mais localisés secondaires) Rubanier simple Sparganium emersum NT AR NP dans les fossés Quelques pieds observés sur le Salicaire pourpier Lythrum portula NT AR Menacée à long terme par la fermeture du milieu NP (Etrepages expérimentaux) chemin aux Berlières Orge faux-seigle Hordeum secalinum NT AR Non évalué NP

Jonc à fleurs aiguës Juncus acutiflorus NT PC Non évalué Menacés à court terme par la fermeture du milieu NP Fauche tardive et exportation des et l’eutrophisation foins Effectifs réduits cantonnés à Oenanthe fistuleuse Oenanthe fistulosa NT PC NP l’Oenanthion fistulosae

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Tableau 16 : Définition des priorités de conservation des espèces animales des Prairies du Val de Sambre Avifaune nicheuse Direcive Menaces Degré de Nom vernaculaire Nom scientifique LRR LRN Statut de nidification Actions à envisager Oiseaux sur le site priorité - Nidification en 2002 - Dérangement Cigogne blanche Ciconia ciconia DA R Annexe I - Tentative de - Intensification des Prioritaire Pas d’intervention de début avril à fin mai aux Berlières nidification en 2007 pratiques agricoles - Intensification des Gorgebleue à miroir Luscinia svecica Annexe I Certain 2005 pratiques agricoles NP Maintien des cariçaies et des mégaphorbiaies - Baisse des niveaux d’eau - Intensification des Acrocephalus Phragmite des joncs VU Présent aux PN pratiques agricoles NP Maintien des cariçaies et des mégaphorbiaies schoenobaenus - Baisse des niveaux d’eau - Fermeture des prairies - Restauration de haies discontinues d’épineux - Densification du linéaire Pie grièche - Installation de postes d’affût Lanius collurio VU DA Annexe I B, T de haies Prioritaire écorcheur - Gestion extensive des prairies par fauche ou - Intensification des pâturage pratiques agricoles - Restauration et entretien des haies - Fermeture des prairies - Installation de postes d’affût Pie grièche grise Lanius excubitor DA DA PN, T - Intensification des Prioritaire - Gestion extensive des prairies par fauche ou pratiques agricoles pâturage - Fauche tardive Tarier des prés Saxicola rubetra VU DA Possible aux PN Non évaluées NP - Maintien de zones de mégaphorbiaie

Amphibiens Menaces Nom vernaculaire Nom scientifique LRR LRN Dir. Habitats Etat de la population Degré de priorité Actions à envisager sur le site - Maintien de la mosaïque d’habitats (mares et zones - Comblement des boisées) 1 mâle observé en mares Triton crêté Triturus cristatus VU Ann. II Prioritaire - Restauration et reprofilage des berges de la mare 2006 - Disparition des des Berlières structures boisées - Création d’une mare aux pentes douces

Ichtyofaune Menaces Nom vernaculaire Nom scientifique LRR LRN Dir. Habitats Etat de la population Degré de priorité Actions à envisager sur le site Reproduction Brochet Esox lucius VU VU exceptionnelle au sein Non évalué NP Collaboration avec la FDAAPPMA 59 des prairies Présente dans les cours Bouvière Rhodeus sericeus VU VU Ann. II Non évalué NP Collaboration avec la FDAAPPMA 59 d’eau menacée Présente dans les cours Loche d’étang Misgurnus fossilis Ann. II Non évalué NP Collaboration avec la FDAAPPMA 59 d’extinction d’eau

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Orthoptères Menaces Nom vernaculaire Nom scientifique LRR LRN Dir. Habitats Etat de la population Degré de priorité Actions à envisager sur le site - Intensification des AR Nombreux individus aux - Maintien de hauts niveaux d’eau hors été Criquet ensanglanté Stethopyma grossum pratiques agricoles NP 2 Parts Nord - Pâturage extensif ou fauche avec zones refuges - Fermeture des prairies

Odonates Etat de la Menaces Nom français Nom scientifique LRR LRN Degré de priorité Actions à envisager population sur le site Ad et Imm - Restauration et entretien des mares Agrion mignon Coenagrion scitulum 5 Comblement des mares NP en 2006 - Densification du couvert hélophytique Ar Réflexion sur la gestion du réseau de mares à l’échelle Agrion nain Ischnura pumilio 5 Ad en 2006 Disparition des milieux humides pionniers NP de la vallée Cordulie métallique Somatochlora metallica AR 4 Ad en 1999 Comblement des étangs NP Conservation d’étangs forestiers ou semi-forestiers - Faucardage intensif et/ou chimique des - Restauration et entretien des mares Gomphe gentil Gomphus pulchellus PC Ad en 2006 étangs récréatifs NP - Gestion adaptée des étangs récréatifs au niveau de - Comblement des mares la vallée PC Grande aeshne Aeshna grandis 4 1 Ad en 2003 Comblement des mares NP Restauration et entretien des mares 4 Leste fiancé Lestes sponsa PC Ad en 2006 Comblement des mares NP Restauration et entretien des mares Conservation de mares temporaires et/ou création de Leste sauvage Lestes barbarus PC Ad en 2006 Comblement des mares NP gouilles - Création d’une mare Population sur Mare - Comblement ou fermeture des mares Leste verdoyant Lestes virens vestalis E Prioritaire - Mise en place d’une fauche tardive sur la parcelle du Pont des Parts - Intensification des prâtiques agricoles sud des Trayeuses Sympètre à nervures Sympetrum fonscolombii AR Ad en 2006 NP Restauration et entretien des mares rouges Dégradation de la qualité d’eau des fossés et Sympétre commun Sympetrum vulgatum PC 5 Ad en 2006 NP - Interdiction de l’amendement sur les prairies gérées des cours d’eau - Maintien de hauts niveaux d’eau printaniers PC Baisse du toit de la nappe phréatique au Sympétre jaune Sympetrum flaveolum 4 Imm en 2006 NP - Création de gouilles en milieu prairial printemps - Fauche tardive (après 14 juillet) Sympétre noir Sympetrum danae PC 4 Imm en 2007 Comblement des étangs NP Conservation d’étangs forestiers ou semi-forestiers

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Rhopalocères Degré de Nom français Nom scientifique LRR LRN Etat de la population Menaces sur le site Actions à envisager priorité - Gestion extensive des prairies Le Cuivré fuligineux Lycaena tytirus R 3/4 1 individu en 2006 NP - Favoriser les effets lisières

Le Demi-argus Cyaniris semiargus AR 3/4 1 individu en 2003 NP Gestion extensive des prairies

- Gestion extensive des prairies Le Grand Mars Apatura iris PC 3/4 1 individu en 2006 - Fermeture des prairies NP - Conservation de bosquets de saules en bordure changeant - Intensification des pratiques d’étangs agricoles (amendement, 4 individus en 2003 traitement, fauche précoce, Le Soufré Colias hyaleus R 2/2 Reproduction non-confirmée pâturage intensif…) NP Gestion extensive des prairies en région

L’Hespérie de la Thymelicus sylvestris PC 3/4 Présent aux PN, B et PB NP Gestion extensive des prairies Houlque

L’Hespérie du Dactyle Thymelicus lineolus PC 3/4 Présent aux PN NP Gestion extensive des prairies

Mollusques Degré de Nom français Nom scientifique LRR LRN Etat de la population Menaces sur le site Actions à envisager priorité station - Deroceras agreste Présent aux PN (2004) Non évaluées Prioritaire Améliorer les connaissances sur l’écologie de l’espèce unique

UE : Intérêt - Comblement des mares - Segmentina nitida Présent aux PN (2004) NP - Restauration et entretien des mares spécial - Pollution des eaux des fossés

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C. GEST IO N CO N SER V A T O IR E

C.1 PR O B LEMA T IQ U E ET EN JEU X C.1 .1 LA CO N SER V A T IO N D ES H A B IT A T S

Les habitats les plus remarquables sur le site sont les prairies de fauche hygrophiles à mésohygrophiles. Les prairies hygrophiles fauchées courtement inondables à Séneçon aquatique et les prairies hygrophiles longuement inondables à Scirpe des marais et Oenanthe fistuleuse devront bénéficier de mesures de restauration et de conservation prioritaires. Ces formations végétales s'expriment sous une forme dégradée sur la majorité des sites du fait notamment d'une pression de pâturage et/ou d'un apport d'engrais excessif dans le passé. L’enjeu principal du site réside dans la restauration d’une gestion extensive et du caractère inondable de ces prairies. La fauche tardive avec exportation des foins et/ou le pâturage extensif dans ces secteurs permettra d'assurer la pérennité de ces habitats remarquables. Le maintien du fonctionnement hydrique du site est aussi indispensable à la préservation de ces prairies hygrophiles et mésohygrophiles. D'autre part, ces prairies fauchées et pâturées, ceinturées de haies et de fossés, font partie du système bocager traditionnel de l'Avesnois, qu'il convient de préserver et restaurer. Les principaux habitats d'intérêt patrimonial sur le site ainsi que leur niveau de rareté et de menace sont présentés dans le tableau 14.

C.1 .2 LA CO N SER V A T IO N D ES ESPECES

C.1 .2 .1 LA F LO R E

La majorité des espèces patrimoniales recensées sur les prairies du Val de Sambre (13 espèces sur 16) est inféodée aux prairies humides oligo- à mésotrophes. Leur préservation passera donc par le maintien de pratiques de gestion adéquates comme une fauche tardive avec exportation des foins ou un pâturage extensif mais aussi le maintien de conditions hydriques favorables (limiter le phénomène de drainage par exemple). Une veille sera aussi nécessaire en ce qui concerne le fossé où se développe encore le Potamot à feuilles aiguës afin de limiter les sources d’eutrophisation de ce compartiment (veille foncière, sensibilisation des exploitants des parcelles situées de l’autre coté du fossé…). Le tableau 15 présente la hiérarchisation des priorités d’intervention concernant les espèces végétales d'intérêt patrimonial en fonction de l’état de leur population et de leur degré de menace.

C.1 .2 .2 LA F A U N E

Il est difficile de hiérarchiser les priorités d’intervention entre les différents groupes de la faune. Les différentes listes rouges ou listes de rareté n’existent pas pour chaque groupe ou ordre aux différents échelons géographiques. D’une manière générale, chaque groupe ou ordre étudié présente au moins une espèce relevant d’un intérêt patrimonial. L’avifaune et l’odonatofaune se révèlent particulièrement riches et sont représentatives du bon état global de conservation du système prairial de fond de vallée et des fortes potentialités de restauration. Les

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principales opérations de gestion seront donc orientées sur ces deux groupes. Le maillage important lié au linéaire de haies et le réseau de mares et de fossés, est à souligner. Ce système bocager humide en bon état de conservation est très attractif pour la Pie-grièche grise et la Pie-grièche écorcheur. Ces deux espèces, qui ont subi un déclin important ces dernières décennies, trouvent sur le secteur un des derniers endroits aux conditions écologiques favorables à leur nidification dans la région. Dans le cadre de ce plan de gestion, la conservation des espèces animales sur le site passera donc notamment par des actions de restauration des haies et des mares, mais aussi plus généralement par la restauration d’habitats prairiaux favorables aux différents stades de vie et activités biologiques des espèces animales patrimoniales. Dans le tableau 16, sont présentées les principales espèces animales d’intérêt patrimonial ainsi que leur rareté et menace sur le site.

C.1 .3 LA SEN SIB ILISA T IO N ET L'IN F O R MA T IO N D U PU B LIC

La sensibilisation et l’information du public sont des composantes essentielles dans la réussite du projet de gestion conservatoire des prairies du Val de Sambre. Elles sont un facteur d'intégration et d'acceptation du projet dans son contexte local. Le Groupe des Naturalistes de l'Avesnois est déjà fortement engagé dans la démarche de sensibilisation du public et organise régulièrement des visites guidées sur les prairies du Conservatoire. Il fait découvrir tout au long de l'année les richesses et la fragilité du site tout en participant à l'amélioration des connaissances scientifiques du secteur. Dans le cadre de ce plan de gestion, la sensibilisation et l'information du public devront être organisées en partenariat avec le GNA. Un soutien logistique au GNA dans ses animations de sensibilisation devra ainsi être envisagé. C.2 F A CT EU R S PO U V A N T A V O IR U N E IN F LU EN CE SU R LA GEST IO N C.2 .1 F A CT EU R S N A T U R ELS

C.2 .1 .1 LA D Y N A MIQ U E V EGET A LE

La majorité des espèces végétales et animales d’intérêt patrimonial présentes sur le site est étroitement liée aux milieux herbacés humides ouverts (prairies hygrophiles à mésohygrophiles).

Dans les milieux humides de nos régions, l’évolution naturelle conduit à la fermeture du milieu par les saules, les aulnes et les autres ligneux pionniers des zones humides. L’installation du boisement alluvial se fait donc au détriment des végétations ouvertes et donc au détriment des espèces remarquables qui leur sont inféodées.

Les activités agricoles traditionnelles (fauche et pâturage) permettent de stopper la dynamique spontanée de fermeture du milieu par les formations ligneuses.

C.2 .1 .2 LES IN O N D A T IO N S

Les inondations régulières sont indispensables au maintien d'une flore hygrophile et d'une faune inféodée aux milieux humides. Les périodes d'inondation des prairies du Val de Sambre dépendent des précipitations et connaissent donc de grandes variabilités : la canalisation de la Sambre a limité la fréquence et la durée des périodes

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d’inondations, qui sont désormais principalement causées par la remontée de la nappe. Les inondations de nappe sont une réponse rapide aux aléas pluviomètriques, et demandent une période assez longue avant laminage de la crue. Il s'agit donc d'un facteur essentiel et imprévisible dont il faut tenir compte dans la perspective d'une gestion favorable aux habitats et aux espèces à forte valeur patrimoniale. La pose de seuils au niveau des fossés de drainage devrait permettre d'allonger la période d'inondation et de restaurer ainsi le caractère hydromorphe de certains secteurs. C.2 .2 F A CT EU R S D IR ECT EMEN T IN D U IT S PA R L'H O MME

C.2 .2 .1 LA CH A SSE

Le droit de chasse revient au Conservatoire qui est propriétaire de l'ensemble des prairies. Pour le moment, aucune licence de chasse n'est accordée sur les prairies du CSN. Cependant, la chasse au lapin, à la bécassine pratiquée dans le secteur et parfois de manière illégale sur les parcelles du Conservatoire pourrait induire un dérangement de la faune et limiter la fonction d'accueil de l'avifaune hivernante ou migratrice.

La chasse aux oiseaux d’eau constitue une pression plus forte encore. Cette activité est toujours accompagnée par la construction de huttes de chasse qui minent le paysage et par le creusement de mares de hutte qui participent à l’assèchement des prairies humides. La chasse au gibier d’eau est aujourd’hui très pratiquée dans le secteur et a tendance à s’étendre comme l’illustre la crétion récente d’une hutte et d’une mare de chasse sur la parcelle 253, au sud des Berlières.

C.2 .2 .2 LES PR A T IQ U ES A GR ICO LES

La valeur écologique des prairies est directement liée aux activités traditionnelles de fauche et de pâturage exercées sur les sites. Cependant, la composition de la végétation indique que depuis au moins 20 à 30 ans, les parcelles ont été gérées de manière relativement intensive, certains secteurs ayant même fait l'objet d'amendements. Le retour d'une gestion extensive par pâturage et/ou fauche devrait permettre de réduire les niveaux trophiques, de favoriser la préservation des espèces prairiales patrimoniales et de favoriser ainsi la diversité des cortèges faunistiques.

C.2 .2 .3 LA PLA N T A T IO N D E PEU PLIER S

La plantation de peupliers pratiquée dans une perspective de rentabilisation des terres agricoles « peu productives » (le plus souvent sur des zones humides) s'est largement développée ces dernières décennies dans la vallée de la Sambre. Cette activité induit divers effets sur le secteur :

V la fermeture du milieu et le remplacement de la végétation prairiale par une végétation sciaphile et plus eutrophile (les feuilles de peupliers se dégradent difficilement et provoquent un enrichissement du milieu) ; V l'assèchement du milieu avec des conséquences sur les habitats humides ; V le mitage du milieu bocager avec une incidence sur la faune ; V une modification paysagère : les linéaires arborés orientent le regard et bloquent la vue sur le marais.

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C.2 .2 .4 LE CU R A GE D ES F O SSES

Le curage des fossés est effectué par le Syndicat de dessèchement. Bien que la fréquence du curage soit faible, ce type d'opération est à l'origine de perturbations pour le milieu aquatique et les milieux proches des fossés :

V destruction de la végétation aquatique et mise en suspension de sédiments ; V les boues, généralement déposées sur les berges, sont à l'origine d'un enrichissement ponctuel en azote et autres substances nutritives provoquant le développement important d'espèces végétales nitrophiles. V Dans le même temps, l'apparition d'un bourrelet de curage favorise l'installation d'une végétation plus mésophile entraînant une artificialisation des berges ; V le curage peut nécessiter l'utilisation d'engins lourds, responsables de la détérioration du substrat et de la végétation rivulaire.

En cas de nécessité avérée de curage, l'apport d'un calendrier et de conseils techniques visant à la préservation du milieu naturel pourra être fourni aux prestataires, afin d'occasionner un minimum de perturbations. Une attention particulière devra être portée sur le fossé sud des Parts Nord qui accueille l'unique station régionale de Potamogeton acutifolius. C.2 .3 CO N T R A IN T ES T ECH N IQ U ES

L’humidité constante des sols de certains secteurs (des Parts Nord notamment) peut rendre difficile l’accès lors de la fauche et le ramassage des foins. Des inondations prolongées après le printemps ou des épisodes orageux importants durant l’été peuvent provoquer un décalage dans le temps des opérations de gestion voire leur annulation.

Tableau 17 : Tableau récapitulatif des facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion Conséquences sur les milieux naturels et le fonctionnement du Facteurs ayant une influence sur la gestion site Facteurs naturelles Fermeture du milieu et disparition des espèces liées aux milieux Dynamique végétale ouverts Maintien d'une flore hygrophile et d'une faune inféodée aux Inondations milieux humides Facteurs directement induits par l'homme Dérangement de l'avifaune ; Chasse Creusement de mares et drainage des prairies humides Entretien du milieu ; Si extensives : maintien d'une flore hygrophile et d'une faune Pratiques agricoles (fauche et pâturage) inféodée aux milieux humides ; Si intensives : eutrophisation ou rudéralisation de la végétation Assèchement de la zone humide ; Plantations de peupliers Réduction de la biodiversité ; Dégradation et banalisation du paysage Destruction de la végétation aquatique ; Curage des fossés Risque de dépôt de boues sur les berges ; Détérioration du substrat et de la végétation rivulaire Contraintes techniques Non-fauche des secteurs les plus humides, inaccessibles au Inondation des prairies tracteur

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C.3 O B JECT IF S A LO N G T ER ME

Comme l’illustre l’évaluation patrimoniale des habitats et des espèces, les prairies du Val de Sambre offrent une diversité et une originalité d'habitats qui a permis le maintien d'une richesse faunistique et floristique remarquable. Les objectifs à long terme du plan de gestion sont déterminés en fonction des priorités tout en tenant compte principalement des contraintes techniques inhérentes à la gestion et secondairement des potentialités pédagogiques du site.

Les priorités en termes d’actions à mener concernent d’une part la mise en place d’une gestion conservatoire et d’autre part la restauration des habitats dégradés.

Les objectifs à long terme sur le site sont :

A : Assurer la gestion conservatoire et la restauration des habitats et des espèces patrimoniales. Le principal objectif sera la conservation et la restauration des prairies humides auxquelles est inféodée une grande partie des espèces patrimoniales tout en s'attachant à restaurer le système bocager traditionnel du secteur. Plusieurs habitats accueillant des espèces à forte valeur patrimoniale feront aussi l'objet d'opérations de restauration et de conservation comme, par exemple, les mares bocagères qui jouent un rôle essentiel dans le développement du Triton crêté et du Leste verdoyant. Chaque opération de gestion sera évaluée par le suivi d'une espèce ou d'un habitat remarquable, afin d'adapter ou d'ajuster, si nécessaire les protocoles.

B : Améliorer les connaissances de la diversité biologique et du fonctionnement écologique du site. La connaissance des espèces, des habitats et du fonctionnement écologique d'un site est une condition nécessaire à la compréhension du système et à l’identification des éléments patrimoniaux. Il est nécessaire de disposer d'une connaissance la plus complète possible des espèces et des habitats et d'actualiser régulièrement ces connaissances afin d'apprécier l'évolution et les conséquences de la gestion.

C: Mettre en valeur les richesses du site et favoriser son intégration dans le contexte local. Il apparaît primordial de poursuivre les efforts de communication engagés sur les actions entreprises par le Conservatoire sur les Prairies du val de Sambre. La mise en valeur du site se fera d'une part lors d'animations scolaires et de sorties grand public et d'autre part en développant des partenariats locaux par le biais notamment de réunions du Comité Consultatif de Gestion. Le GNA, très actif dans le secteur et fortement impliqué dans la conservation des prairies du Conservatoire apparaît comme un partenaire privilégié pour la mise en place des actions de communication.

70 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.4 O B JECT IF S D U PLA N D E GEST IO N C.4 .1 R EST A U R ER U N E GEST IO N EX T EN SIV E D ES PR A IR IES F A V O R A B LE A U X ESPECES PA T R IMO N IA LES

La préservation des végétations typiques des prairies humides correspond à un enjeu fort de conservation. D'un point de vue écologique, ces prairies présentent une richesse potentielle remarquable et sont indispensables au maintien d'espèces patrimoniales comme la Laîche des renards Carex vulpina, le Séneçon aquatique Senecio aquaticus ou la Stellaire des marais Stellaria palusrtis. Ces formations végétales constituent aussi des habitats pour l’entomofaune dont dépend les Pies-grièches grise et écorcheur. La préservation de ces habitats passe par une gestion extensive (fauche tardive et exportée, pâturage extensif). C.4 .2 R EST A U R ER U N H A B IT A T F A V O R A B LE A LA PIE-GR IECH E GR ISE ET A LA PIE-GR IECH E ECO R CH EU R

Le secteur constitue un des derniers noyaux régionaux pour les Pies-grièches grise et écorcheur. Pour la nidification, les Pies-grièches affectionnent sensiblement les mêmes milieux, caractérisés dans le secteur par des haies discontinues d'épineux (aubépines, églantiers) et la présence de nombreux postes d'affûts. A cela, il faut ajouter des arbres de haut-jet où la Pie-grièche grise pourra installer son nid. Enfin, une bonne disponibilité alimentaire (gros insectes et micro-mammifères), favorisée par des pratiques agricoles extensives, demeure un aspect essentiel pour leur protection. Le maintien de l’ensemble de ces conditions est donc nécessaire si l’on veut conserver ce bastion. C.4 .3 R EST A U R ER LES MILIEU X A Q U A T IQ U ES EN F A V EU R D ES ESPECES PA T R IMO N IA LES

Le Triton crêté et le Leste verdoyant sont deux espèces de haute valeur patrimoniale qui ont été observées par le GNA en périphérie des sites du Conservatoire. Elles ne disposent cependant dans le secteur que de peu d'habitats favorables à leur développement. La mare des Berlières, proche des Prairies des Hachettes où le Triton crêté a été observé, constitue un site de reproduction potentiel pour cette espèce et pourrait faire l'objet d'une restauration. Le Leste verdoyant, observé dans une prairie située en face des Trayeuses pourrait être favorisé par le creusement d'une mare dans le secteur des Trayeuses sud.

Par ailleurs, l'originalité des prairies est liée en grande partie à leur caractère inondable. En parallèle des opérations de fauche et de pâturage, il convient donc de favoriser des périodes d'inondation assez longues pour permettre le maintien des végétations hygrophiles et des espèces animales associées. La pose de seuils au niveau des fossés de drainage permettrait de prolonger les périodes d'inondation, aujourd'hui réduites par la présence d'un réseau dense de drains.

Enfin, la présence du Potamot à feuilles aiguës Potamogeton acutifolius, qui trouve sur le site sa seule station régionale confère au site une importance à l'échelle régionale. Un prélèvement à but conservatoire a été réalisé par le Conservatoire Botanique de Bailleul dans l'objectif de préserver ex-situ l'espèce en 2007. La conservation à long terme de cette espèce sur le site ne pourra être assurée que par le maintien de conditions écologiques favorables. Présente sur une bande d'environ 10 mètres de long dans le fossé sud des Parts Nord, sa présence dépend avant tout de la qualité des

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eaux du fossé, elle-même conditionnée par le traitement des parcelles adjacentes. Un rapprochement avec, le Syndicat de dessèchement permettrait également d'anticiper et d'encadrer les eventuelles interventions sur cette section.

C.4 .4 CO N SER V ER U N PA Y SA GE B O CA GER T R A D IT IO N N EL

Un bocage herbager de haute qualité écologique et paysagère s'est maintenu dans la vallée de la Sambre. Certaines parcelles acquises par le Conservatoire présentent un linéaire de haies typique du secteur, encore bien préservé notamment au Bois Brun (qui constitue les restes de l’ancienne Haie d’Avesnes), à la Prairie à la Boudaine et aux Parts Sud. Ce paysage participe ainsi au charme et au cachet de ce secteur de la vallée de la Sambre, déjà riche d’un patrimoine architectural remarquable.

C.4 .5 R ECH ER CH E SPECIF IQ U E D ES ESPECES PA T R IMO N IA LES PO T EN T IELLES

Des recherches spécifiques seront menées sur des espèces à forte valeur patrimoniale. Ces recherches seront ciblées sur les espèces connues sur le secteur ou observées en périphérie et susceptibles de réutiliser ou recoloniser les sites.

C.4 .6 A CCR O IT R E LES CO N N A ISSA N CES SCIEN T IF IQ U ES

Bien que la connaissance de la diversité biologique du site soit déjà très bonne, elle n'en reste pas moins lacunaire voir nulle pour de nombreux groupes taxonomiques. Des inventaires concernant les groupes non ou insuffisamment étudiés seront réalisés dans le but d'accroître la connaissance scientifique du site.

C.6 .7 IN F O R MER ET SEN SIB ILISER LE PU B LIC

L'objectif est d'améliorer l’appropriation du patrimoine naturel du site par la population locale. Un soutien au GNA dans ses animations ainsi que des sorties grand public et des animations scolaires permettront de présenter les actions entreprises par le Conservatoire, de faire découvrir ce site remarquable et plus généralement de sensibiliser le public à la conservation des espèces et des espaces.

C.4 .8 D EV ELO PPER D ES PA R T EN A R IA T S LO CA U X

Des réunions annuelles du Comité de Gestion permettront d'exposer les opérations de gestion réalisées et de valider les opérations prévues l'année suivante. Certaines opérations de gestion pourront être réalisées dans le cadre de chantiers de bénévoles en y associant notamment des associations locales.

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C.5 PLA N D E T R A V A IL C.5 .1 PR ESEN T A T IO N D ES O PER A T IO N S

Afin d’atteindre ces différents objectifs, des opérations concrètes sont prévues pour les 5 années à venir. Le tableau suivant détaille l’ensemble de ces opérations et permet de les rattacher aux objectifs du plan et aux objectifs à long terme prévus.

Au cours de la réalisation de ce plan de gestion, certaines opérations pourront être modifiées, décalées, supprimées ou encore ajoutées, en fonction des conditions climatiques, des difficultés techniques ou de nouvelles données nécessitant un réajustement.

Objectifs à long terme Objectifs du plan de gestion Intitulé des opérations Code Gestion extensive des prairies de fauche GH 01 Suivi de trois espèces végétales d'intérêt patrimonial SE 01 (Carex vulpina, Senecio aquaticus et Stellaria palustris) Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun et des GH 02 Restaurer une gestion extensive des Trayeuses Nord prairies favorable aux espèces patrimoniales Suivi phytosociologique des prairies SE 02 Fauche triennale alternée de la mégaphorbiaie et de GH 03 la cariçaie Echardonnage le long du contre-fossé du canal de la GH 04 Sambre Restauration des haies discontinues d'épineux GH 05 Restaurer un habitat favorable à la Plantation d’arbres de haut-jet GH 06 Assurer la gestion Pie-grièche grise et à la Pie-grièche Création de postes d'affût GH 07 conservatoire des écorcheur habitats et des Suivi des populations de Pies-grièches SE 03 espèces Entretien des seuils installés au niveau des fossés de GH 08 patrimoniales drainage aux Parts Nord Suivi des pontes d'amphibiens SE 04 Reprofilage des berges de la mare des Berlières GH 09

Restaurer les milieux aquatiques en Recherche de Triturus cristatus SE 05 faveur des espèces patrimoniales Création d’une mare sur la parcelle sud des Trayeuses GH 10

Recherche spécifique de Lestes virens SE 06 Suivi de la colonisation de la mare SE 07 Sensibilisation du Syndicat de dessèchement FA 01 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius SE 08 Conserver un paysage bocager Entretien des linéaires de haies GH 11 traditionnel Entretien des arbres têtards GH 12 Recherche spécifique des espèces Recherche d'Hottonia palustris SE 09 patrimoniales potentielles Améliorer les Recherche de Brentis ino SE 10 connaissances de la Compléter l'inventaire des Orthoptères SE 11 diversité biologique et Amélioration des connaissances sur l’écologie de du fonctionnement Accroître les connaissances SE 12 Deroceras agreste sur les Parts Nord écologique du site scientifiques Réalisation d'inventaires complémentaires (coléoptères SE 13 aquatiques, coléoptères scarabeides) Animations scolaires avec les écoles de Maroilles et FA 02 Locquignol Informer et sensibiliser le public Mettre en valeur les Sorties grand public à destination de la population FA 03 richesses du site et locale en partenariat avec le GNA favoriser son Réunions du comité consultatif de gestion FA 04 intégration dans le contexte local Réalisation d'opérations de gestion en partenariat avec Développer des partenariats locaux FA 05 les communes et des associations locales Sensibilisation du monde agricole FA 06

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C.5 .2 O PER A T IO N S D EJA EN T R EPR ISES ET B ILA N

Depuis l'acquisition des parcelles par le Conservatoire en 2004, un certain nombre de démarches ont été entreprises sur le site. Plusieurs opérations de gestion ont été nécessaires en vue de restaurer les secteurs les plus dégradés et d'engager les premières opérations de gestion conservatoire. Ces opérations, présentées sur la carte 15, peuvent être rattachées aux objectifs du plan de gestion :

Restaurer une gestion extensive des prairies favorable aux espèces patrimoniales :

V Un pâturage extensif a été mis en place sur les prairies des Parts Nord, en 2005 et sur les prairies des Trayeuses nord et du Bois Brun associé à une fauche des refus et à un échardonnage en 2006 et 2007. La pression de pâturage, faible sur les prairies des Parts Nord a été plus importante sur les secteurs des Trayeuses nord et du Bois Brun en vue d'exporter un maximum de matière organique ;

V Une fauche tardive avec exportation des foins a été réalisée en 2006 et 2007 sur les prairies des Parts Nord, des Trayeuses sud, des Berlières et sur la Prairie à la Boudaine. Une seconde fauche a été effectuée en 2007, sur les parcelles des Trayeuses sud et de la Prairie à la Boudaine. La prairie des Parts Sud a fait l’objet d’une fauche biennale en 2007. Ces opérations, principalement réalisées dans l'objectif de restaurer une végétation des prairies de fauche ont été encadrées par un cahier des charges qui prévoyait notamment la présence de zones refuges ;

V Un chantier a été organisé en septembre 2005 pour enlever les anciennes clôtures et des piquets en fer au Parts Nord et ainsi faciliter la circulation du tracteur lors de la fauche ;

Restaurer un habitat favorable à la Pie-grièche grise et à la Pie-grièche écorcheur :

V Des piquets en bois ont été posés sur les prairies des Parts Nord pour créer des postes d’affût appréciés des Pies-grièches.

Restaurer les habitats aquatiques en faveur des espèces patrimoniales :

V Des opérations de restauration de la mare des Berlières (arrachage manuel de joncs et comblement manuel d'un drain à l'origine de la vidange printanière) ont été menées en décembre 2007 pour retrouver un niveau d'eau favorable aux amphibiens et à l'odonatofaune. Dans le même temps, la hutte de chasse a été démantelée ;

V Des seuils ont été posés au niveau des fossés des prairies des Parts Nord pour maintenir un niveau d'eau estival favorable au développement d'une végétation hygrophile. Un piézomètre et une sonde limnimétrique ont été posés dans la prairie des Parts Nord. Ils permettent de suivre les variations du niveau de la nappe et donc de mieux appréhender le fonctionnement de la zone humide ;

V Un prélévement à but conservatoire de pieds de Potamogeton acutifolius a été réalisé par le Conservatoire National Botanique de Bailleul durant l'été 2007.

Conserver un paysage bocager traditionnel :

V Les haies ont été taillées en décembre 2007 sur les prairies du Bois Brun et la Prairie à la Boudaine afin de diminuer leur emprise sur les prairies et de reconstituer un paysage traditionnel typique de la vallée de la Sambre ;

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Informer et sensibiliser le public :

V De nombreuses sorties ont été organisées sur les prairies du Conservatoire par le Groupe des Naturalistes de l'Avesnois. Ponctuellement, d'autres animations grand public comme la Nuit de la Chouette ont été organisées conjointement avec le GNA. Ces activités, qui mobilisent majoritairement un public local, répondent pleinement à l'objectif de mise en valeur des richesses du site et favorisent son intégration dans le contexte local.

Développer des partenariats locaux :

V Un Comité local de gestion a été constitué en 2006 afin de permettre les échanges entre les acteurs locaux connaisseurs et intéressés par les enjeux de conservation et la gestion des sites naturels. Celui-ci s’est réuni en 2007 et plusieurs visites de terrain sur le site ont été réalisées avec les différents acteurs concernés ;

V Des opérations de gestion ont été réalisées en partenariat avec une association locale. Deux chantiers ont été organisés en 2005 et en décembre 2007 avec des membres du GNA (cf. annexe 13).

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Carte 15 : Opérations déjà réalisées

76 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .3 D ESCR IPT IF D ES O PER A T IO N S

C.5 .3 .1 A SSU R ER LA GEST IO N CO N SER V A T O IR E D ES H A B IT A T S ET D ES ESPECES PA T R IMO N IA LES

Objectifs du plan de gestion Intitulé des opérations Code Gestion extensive des prairies de fauche GH 01 Suivi de trois espèces végétales d'intérêt patrimonial (Carex vulpina, SE 01 Senecio aquaticus et Stellaria palustris) Restaurer une gestion extensive des prairies Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun et des Trayeuses Nord GH 02 favorable aux espèces patrimoniales Suivi phytosociologique des prairies SE 02 Fauche triennale alternée de la mégaphorbiaie et de la cariçaie GH 03 Echardonnage le long du contre-fossé du canal de la Sambre GH 04 Restauration des haies discontinues d'épineux GH 05 Restaurer un habitat favorable à la Pie- Plantation d’arbres de haut-jet GH 06 grièche grise et à la Pie-grièche écorcheur Création de postes d'affût GH 07 Suivi des populations de Pies-grièches SE 03 Entretien des seuils installés au niveau des fossés de drainage aux GH 08 Parts Nord Suivi des pontes d'amphibiens SE 04 Reprofilage des berges de la mare des Berlières GH 09 Restaurer les milieux aquatiques en faveur Recherche de Triturus cristatus SE 05 des espèces patrimoniales Création d’une mare sur la parcelle sud des Trayeuses GH 10

Recherche spécifique de Lestes virens SE 06

Suivi de la colonisation de mare SE 07 Sensibilisation du Syndicat de dessèchement FA 01 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius SE 08 Entretien des linéaires de haies GH 11 Conserver un paysage bocager traditionnel Entretien des arbres têtards GH 12

C.5 . 3 .1 .1 R EST A U R ER U N E GEST IO N EX T EN SIV E D ES PR A IR IES F A V O R A B LE A U X ESPECES PA T R IMO N IA LES

Code et intitulé de l'opération GH 01 Gestion extensive des prairies de fauche

Objet La fauche extensive a pour objet de réduire le niveau trophique des prairies tout en favorisant les espèces associées. Cette opération sera donc menée spécifiquement pour chacun des quatre secteurs concernés en fonction de leurs caractéristiques (état de conservation, enjeux…) : - Fauche de restauration de la Prairie à la Boudaine ; - Fauche conservatoire des prairies des Berlières et des Parts ; - Fauche extensive de la prairie des Trayeuses sud adaptée au développement de Lestes virens.

77 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Conditions de m ise en œ uvre Fauche de restauration de la Prairie à la Boudaine (1,24 ha) : Cette prairie présente une végétation appauvrie montrant des signes d’eutrophisation qui sont liés à une utilisation passée d’intrants. Suite à la taille de la haie et au débroussaillage de l’ourlet réalisés en 2007, une fauche de restauration sera mise en œuvre à partir de 2008 sur l’ensemble de la parcelle. La fauche sera réalisée avec une fréquence de deux coupes par an, la première après le 1er juin et la seconde à partir du 1er septembre afin de baisser le niveau trophique du sol et de permettre le retour d’une végétation plus diversifiée. Ce système de double fauche sera maintenu les premières années mais pourra passer à un régime d’une fauche par an en fonction des enjeux écologiques. Les produits de fauche devront rester sur place au moins 4 jours après la coupe et une bande non fauchée sera conservée, afin de préserver une zone refuge pour l’entomofaune. Fauche conservatoire des prairies des Berlières et des Parts ( 5,97 ha) : Une fauche tardive de ces parcelles sera effectuée après le 1er juillet afin de permettre la floraison et la fructification de certaines espèces végétales patrimoniales (Carex vulpina, Stellaria palustris, Senecio aquaticus…). Un plan de fauche, organisé sur le modèle d’une fauche centrifuge, et prévoyant des bandes refuges, est défini annuellement par le Conservatoire. Une seconde fauche sera envisageable en septembre si les conditions le permettent et en fonction des enjeux écologiques. Les produits de fauche devront rester sur place au moins 4 jours après la coupe afin de permettre la fuite de la faune invertébrée. Fauche extensive de la prairie des Trayeuses sud adaptée au développement de Lestes virens ( 1,38 ha) : La présence de Lestes virens constitue un enjeu patrimonial majeur et nous oblige à adapter la gestion de cette parcelle à son écologie, notamment sur son lieu de ponte. La particularité de cette opération réside principalement dans la fauche alternée de la végétation aux abords de la mare. En effet, les œufs de Lestes virens, pondus à la fin de l’été ou en automne, sont introduits dans les parties aériennes des plantes amphibies. La fauche de celles-ci et l’exploitation de la litière entraîne une destruction des œufs. Une bande de 2 mètres autour de la mare sera donc exploitée suivant une rotation bisannuelle. Une première moitié sera fauchée en 2009, la seconde en 2010 et ainsi de suite. En ce qui concerne le reste de la prairie, une unique fauche sera effectuée après le 14 juillet. Les produits de fauche devront rester sur place au moins 4 jours afin de permettre la fuite d’une partie de l’entomofaune piégée. Une zone refuge, d’environ 200 m² sera maintenue tous les ans. Une seconde fauche sera envisageable en septembre si les conditions le permettent et en fonction des enjeux écologiques.

Opérations Localisation Années Période Surface Opérateurs (cf. carte 16) A partir du 1er juin Fauche tardive Prairie à la CSN/Agriculteur 1,24 ha A partir du 1er septembre exportée Boudaine (M. LEMAIRE) Fauche tardive Prairies des CSN/Agriculteur Autour du 14 juillet 2,52 ha 2008 exportée Berlières (M. TROTIN) à Fauche tardive Prairie des Parts CSN/Agriculteur Autour du 14 juillet 6,93 ha 2012 exportée Nord et Sud (M. DREUMONT) Fauche tardive Prairie des CSN/Agriculteur A partir du 14 juillet 1,38 ha adaptée Trayeuses sud (M. MARIT)

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Code et intitulé de l'opération Suivi de trois espèces d'intérêt patrimonial (Carex vulpina, Senecio aquaticus SE 01 et Stellaria palustris)

Objet Ces trois espèces sont typiques des prairies hygrophiles extensives de fauche. Le suivi de l’évolution des populations de Carex vulpina, Senecio aquaticus et Stellaria palustris devrait permettre une bonne évaluation de l’impact de la fauche qui pourra être adaptée si l'une ou l’autre de ces espèces venait à régresser. Par ailleurs, Stellaria palustris étant une plante oligotrophile, sa présence constitue un bon indicateur de la diminution du niveau trophique des prairies.

Conditions de m ise en œ uvre Une localisation des différentes stations de Carex vulpina, Senecio aquaticus et Stellaria palustris sera effectuée tous les deux ans. En fonction de l’importance de ces populations, un comptage et/ou une estimation des effectifs seront réalisés. En cas de stations importantes, une estimation sera réalisée sur une surface donnée puis extrapolée sur la totalité de la superficie de la station en question. Une attention particulière sera portée pour Carex vulpina dont la détermination est parfois malaisée.

Années Période Localisation Opérateurs 2009 à 2011 Printemps - Eté Ensemble du site CSN

Code et intitulé de l'opération GH 02 Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun et des Trayeuses nord

Objet Assurer la restauration des prairies du Bois Brun et des Trayeuses nord en y maintenant un pâturage extensif dans le but d'exporter un maximum de matière organique et de favoriser les cortèges faunistiques (notamment l’entomofaune).

Conditions de m ise en œ uvre Le pâturage extensif mené sur les parcelles du Bois Brun et des Trayeuses nord sera maintenu pour les 5 années de ce plan de gestion. Sur le secteur des Trayeuses nord, les clôtures seront refaites au printemps 2008, préalablement à la mise en pâturage de la prairie. Le pâturage est encadré par une convention de gestion qui précise notamment les périodes et les pressions de pâturage. Sur le secteur du Bois Brun, une phase de restauration avec exportation d’un maximum de matière organique a été engagée avec une pression de pâturage de 0,5 à 0,7 UGB/ha/an. Les prairies des Trayeuses Nord, moins dégradées, ont quant à elles une pression de pâturage comprise entre 0,3 et 0,5 UGB/ha/an. Les périodes ainsi que les pressions de pâturage pourront être modifiées d’une année sur l’autre en fonction des aléas climatiques (inondation prolongée) et des enjeux écologiques (évolution de la végétation, suivis de la faune...). Une fauche des refus pourra être envisagée en fin de saison en fonction de ces mêmes enjeux. La présence des dernières populations de Pies-grièches grise et écorcheur nous impose de prêter une attention particulière aux traitements prophylactiques

79 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

administrés au bétail et à leur mode d’administration, notamment en ce qui concerne l’utilisation des produits antiparasitaires. En effet, certaines molécules, comme l’Ivermectine, molécule la plus couramment utilisée pour ce type de traitement, reste active même dans les excréments et s’avère particulièrement destructrice pour la faune coprophage qui constitue une part importante des ressources alimentaires des Pies-grièches. Des clauses pourront être précisées dans les cahiers des charges concernant l’utilisation de ces produits. Le nombre des produits antiparasitaires disponibles sur le marché et leur complexité ne permet pas toujours une bonne lisibilité pour les exploitants. C’est pourquoi une sensibilisation devra être opérée auprès des agriculteurs afin de leur proposer des modes de traitement alternatifs ou l’utilisation de molécules à rémanence plus faible.

Années Période Localisation Surface Opérateurs Trayeuses nord CSN/Agriculteur 2008-2012 Mai à octobre 2,52 ha (cf. carte 16) (M. MARIT) Bois Brun CSN/Agriculteur 2008-2012 Mai à octobre 3,67 ha (cf. carte 16) (M. DREUMONT)

Code et intitulé de l'opération SE 02 Suivi phytosociologique des prairies pâturées

Objet Evaluer l'impact du pâturage mis en place au travers de l'évolution de la composition et de la structure des formations végétales.

Conditions de m ise en œ uvre Le suivi phytosociologique sera réalisé sur la parcelle nord des Trayeuses tous les 2 ans. Pour ce faire, un quadrat de 4 x 4 m sera installé et localisé dans un secteur de prairie hygrophile. Ce quadrat fera l’objet d’un relevé phytosociologique selon la méthode sigmatiste, c’est-à-dire que toutes les espèces présentes dans le carré de 4 x 4 seront notées. A chaque espèce, deux coefficients sont attribués. Le premier, le coefficient d’abondance-dominance représente la part de recouvrement au sol de l’espèce en question au sein du relevé. Le second, le coefficient de sociabilité exprime le regroupement des différents individus d’une même espèce au sein du relevé. L’évolution de ces coefficients et de la diversité du relevé sont de bons indicateurs de l’impact du pâturage.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 - 2010 - Eté Prairie des Trayeuses nord CSN 2012

Code et intitulé de l'opération GH 03 Fauche triennale alternée de la mégaphorbiaie et de la cariçaie

Objet Ces formations végétales, qui se développent à la faveur d’une pression de pâturage ou d’une fréquence de fauche trop faible, participent à la diversité des habitats présents sur le site. L’objectif est de limiter l’installation des ligneux afin d’éviter la

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fermeture du milieu et la disparition des espèces associées à ces milieux ouverts.

Conditions de m ise en œ uvre Les secteurs de cariçaie et de mégaphorbiaie situés à l’ouest du fossé central des Parts Nord feront l’objet d’une fauche alternée tous les 3 ans. Cette technique permet de ne pas faucher une entité d’un seul tenant et permet le maintien de zones refuge pour la faune. Des layons seront créés et fauchés alternativement de 2009 à 2012. Les produits de fauche devront rester sur place au moins 4 jours afin de permettre à la faune invertébrée de fuir. L’intervention sera mise en œuvre en fin d’été, lors de la période d’étiage et hors période de libération des graines et de nidification. Cette opération pourra être redéfinie en fonction de l’amélioration des connaissances naturalistes (notamment de la répartition et de l’écologie de Deroceras agreste).

Années Période Localisation Opérateurs Ouest des Parts Nord CSN/Prestataire/Chantier 2009 - 2012 Septembre (cf. carte 16) de bénévoles

Code et intitulé de l'opération GH 04 Echardonnage le long du contre-fossé du canal de la Sambre

Objet Limiter les populations de Cirsium arvense afin de respecter la réglementation en vigueur.

Conditions de m ise en œ uvre Cette opération doit être réalisée avant la floraison et au plus tard le 14 juillet (application de l'arrêté préfectoral relatif à la destruction de Cirsium arvense). Les chardons, qui se cantonnent au niveau du contre fossé, peuvent être fauchés, dans la mesure du possible, en même temps que la prairie des Parts Nord.

Années Période Localisation Opérateurs Contre fossé du canal CSN/Agriculteur/ 2008 à 2012 Avant le 14 juillet de la Sambre Prestataire

C.5 .3 .1 .2 R EST A U R ER U N H A B IT A T F A V O R A B LE A LA PIE-GR IECH E GR ISE ET A LA PIE- GR IECH E ECO R CH EU R

Code et intitulé de l'opération GH 05 Restauration des haies discontinues d'épineux

Objet Les Pies-grièches grises et écorcheurs recherchent les prés avec des haies jeunes d’épineux, souvent discontinues dans l’alignement des clôtures et les pâtures parsemées de buissons. Plus spécifiquement, la Pie-grièche écorcheur choisit pour site de nidification les haies ou buissons isolés d’épineux. Cette opération a donc pour objet de restaurer le maillage de haies discontinues d’épineux favorable aux Pies-

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grièches notamment sur le secteur des Berlières et des Parts Nord.

Conditions de m ise en œ uvre Quelques plants d’arbustes épineux (aubépine, églantier) seront plantés dans les haies des prairies des Berlières, des Parts Nord et des Trayeuses. On veillera à ne pas planter les arbustes trop proches les uns des autres de manière à reconstituer un linéaire discontinu, apprécié par la Pie-grièche écorcheur.

Années Période Localisation Opérateurs Prairies des Berlières, des CSN/Prestataire/Chantier 2009 Automne Parts Nord et des Trayeuses de bénévoles (cf. carte 16)

Code et intitulé de l'opération GH 06 Plantation d’arbres de haut jet

Objet Favoriser la nidification de la Pie-grièche grise en plantant des arbres de haut-jet.

Conditions de m ise en œ uvre Quelques plants de Chêne pédonculé Quercus robur et de Frêne commun Fraxinus excelsior, typique de ces vallées humides, seront plantés dans les haies ceinturant les prairies des Berlières, des Parts Nord et des Trayeuses.

Années Période Localisation Opérateurs Prairies des Berlières, des Parts CSN/Prestataire/ 2009 Automne Nord et des Trayeuses Chantier de bénévoles (cf. carte 16)

Code et intitulé de l'opération GH 07 Création de postes d'affût

Objet Les Pies-grièches affectionnent la présence sur leur territoire de nombreux postes d’affût qu’elles utilisent pour repérer leurs proies ou pour surveiller leur territoire. Cet objectif consiste donc à installer dans les haies d’épineux, là où les clôtures sont absentes, des piquets en bois jouant le rôle de postes d’affût.

Conditions de m ise en œ uvre Des piquets en bois ont déjà été installés en septembre 2005 dans la prairie des Parts Nord. Par ailleurs, le linéaire de clôtures ceinturant les prairies des Trayeuses nord doit faire l’objet d’une restauration en 2008 avant l’arrivée du bétail. Ces aménagements constituent déjà des postes d’affût pour les Pies-grièches. Seul le secteur des Berlières, très favorable aux deux espèces, est peu pourvu en postes d’affût. Des piquets seront alors installés dans la haie ouest de la prairie des Berlières nord et dans la haie est de la prairie des Berlières sud en alternance avec les

82 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

arbustes plantés (cf. opération GH 06).

Années Période Localisation Opérateurs Prairie des Berlières CSN/Chantier de 2009 Automne (cf. carte 16) bénévoles

Code et intitulé de l'opération SE 03 Suivi des populations de Pies-grièches

Objet Suivre l’évolution du statut de nidification de la Pie-grièche écorcheur et de la Pie- grièche grise et évaluer l’impact des opérations de gestion mises en place sur sa nidification. Les Pies-grièches étant particulièrement exigeantes quant à la qualité du biotope qu’elles utilisent, le suivi de ces espèces sera un bon indicateur de l’état de conservation général du secteur.

Conditions de m ise en œ uvre Le suivi réalisé pour ces deux espèces depuis plusieurs années par le GNA, sera poursuivi. Des sorties au printemps et en été devraient permettre de préciser la présence de ces espèces et leur statut de nidification sur le site.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 Printemps/Eté Ensemble du secteur CSN/GNA

C.5 .3 .1 .3 R EST A U R ER LES MILIEU X A Q U A T IQ U ES EN F A V EU R D ES ESPECES PA T R IMO N IA LES

Code et intitulé de l'opération GH 08 Entretien des seuils installés au niveau des fossés de drainage aux Parts Nord.

Objet Plusieurs seuils ont été installés en 2007 au niveau des fossés de drainage situés sur la prairie des Parts Nord. Ces seuils, réalisés par la superposition de planches en bois ou par des levées de terre, limitent le drainage en faisant obstacle à l’évacuation de l’eau de la prairie vers le fossé. Ils contribuent donc au maintien d’un niveau d’eau favorable aux espèces des prairies hygrophiles. Un suivi régulier de l’ouvrage est nécessaire afin de vérifier son état (notamment par rapport aux rats musqués) et son efficacité.

Conditions de m ise en œ uvre L’étanchéité de l’ouvrage sera vérifiée tous les ans en hiver et au printemps dès que le niveau d’eau commence à monter. Les travaux qui s’imposent seront alors préconisés en cas de fuite.

Années Période Localisation Opérateurs Prairie des Parts Nord 2008 à 2012 Hiver et Printemps CSN/GNA (cf. carte 16)

83 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Code et intitulé de l'opération SE 04 Suivi des pontes d’amphibiens

Objet L’objet de ce suivi est d’évaluer l’efficacité du seuil et de voir si les niveaux d’eau se maintiennent suffisamment longtemps pour permettre la réussite de la reproduction des amphibiens.

Conditions de m ise en œ uvre Un passage sera effectué au printemps afin de s’assurer que la métamorphose des œufs d’amphibiens ait bien lieu. Un inventaire sera par la même occasion réalisé.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 Mars - avril Parts Nord CSN/GNA

Code et intitulé de l'opération GH 09 Reprofilage de la mare des Berlières

Objet Le Triton crêté, protégé au niveau européen, apprécie les groupes de mares proches les unes des autres associées à un système bocager au linéaire de haies denses. Cette espèce a été observée en 2007 dans la mare des Prairies des Hachettes (propriété du CG 59). La mare des Berlières, située à proximité, constitue un site potentiel de reproduction pour l’espèce. L’objectif de cette opération consiste donc à améliorer la capacité d’accueil du point d’eau en recréant des pentes douces où se développe une végétation basse, ce qui devrait rendre plus attractive cette mare pour les amphibiens et les odonates . Bien que la restauration de la mare des Belières participe à l’objectif de conservation du Triton crêté à l’échelle du site, sa viabilité à long terme dans le secteur ne sera assurée que par une gestion à l’échelle de la vallée. Cette gestion globale doit notamment passer par le maintien d’un réseau de mares, interconnecté, de prairies extensives ainsi que d’un réseau bocager fonctionnel.

Conditions de m ise en œ uvre Des opérations de restauration de la mare des Berlières ont été réalisées. Lors de ces opérations, le drain, connecté au fossé des Berlières et responsable de l’assèchement de la mare au printemps, a été comblé et des touffes de joncs ont été arrachées manuellement en décembre 2007. Les berges seront donc légèrement reprofilées pour restaurer des pentes douces. Cette opération sera réalisée dans le cadre d’un chantier de bénévoles en 2008, en hiver, pour minimiser l’impact sur la faune et la flore.

Années Période Localisation Opérateurs CSN/Chantier de 2008 Novembre/décembre Mare des Berlières bénévoles

Code et intitulé de l'opération

84 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

SE 05 Recherche de Triturus cristatus

Objet Suivre la colonisation éventuelle de la mare des Berlières par le Triton crêté et préciser sa répartition sur l’ensemble du site.

Conditions de m ise en œ uvre Des recherches spécifiques seront menées en 2008 lors d’une visite printanière (mi- mars), dans la mare des Berlières. Un second passage peut être envisagé si l’espèce n’a pas été contactée durant la première sortie. Un passage sera réalisé tous les ans pour confirmer ou non la présence de l’espèce. L’ensemble des individus sera dénombré en différenciant les mâles des femelles ainsi que tous les indices de reproduction (pontes, larves…).

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 Février à mai Mare des Berlières CSN/GNA

Code et intitulé de l'opération GH 10 Création d'une mare sur la parcelle sud des Trayeuses

Objet La création d’une mare sur la parcelle sud des Trayeuses est principalement motivée par la présence du Leste verdoyant Lestes virens dans le secteur. Une petite population s’est installée dans une mare située le long de la nouvelle route de Maroilles, en face des Trayeuses et des comportements de ponte y ont été observés en 2006. Cette espèce, qui trouve ici son unique station dans la région, présente un indice de patrimonialité très fort. La création d’une mare, associée à une fauche extensive adaptée de la prairie et des abords de la mare (cf. opération GH 01), pourrait permettre de renforcer les effectifs de l’espèce en lui offrant un habitat favorable à l’accomplissement de l’ensemble de son cycle. Par ailleurs, la création d’une mare est susceptible de favoriser des cortéges floristiques et faunistiques.

Conditions de m ise en œ uvre L’objectif principal de cette opération étant de favoriser l’installation de Lestes virens, la mare devra répondre à ses exigences écologiques. Cette espèce colonise généralement les plans d’eau peu profonds et modérément envahis de végétation, qui se réchauffent rapidement en été et présentent des conditions mésotrophes à faiblement eutrophes (Wildermuth, 2003). Plusieurs conditions doivent donc être réunies pour répondre aux exigences écologiques de l’espèce tout en tenant compte des contraintes techniques et réglementaires : - Une faible profondeur offrant une condition de développement optimale pour la larve qui se développe généralement à 20-40 cm de profondeur au-dessus d’un fond vaseux, entre les parties immergées des plantes hélophytes. Par ailleurs, l’espèce supporte un assèchement occasionnel de son habitat au cœur de l’été. En effet, les œufs sont pondus à la fin de l’été ou en automne

85 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

et les larves éclosent au printemps et se développent en l’espace de deux à trois mois ; - Des berges aux pentes douces (20% et 30%) de chaque côté de la mare pour permettre l’installation d’un gradient de végétation avec la présence d’une végétation hélophytique émergée. En effet, les oeufs sont introduits un à un dans les parties aériennes des plantes et l’emmergence des imagos a lieu entre 20 et 60 cm au-dessus du niveau de l’eau ; - Située suffisamment loin du fossé (au minimum 10 m) pour limiter l’intérêt de la mare pour le rat musqué et sa vidange par creusement de galeries. Un asséchement de la mare peut être fatal pour l’espèce s’il intervient durant la période larvaire (printemps, début d’été) ; - Située suffisamment loin de la haie (au minimum 10 m) pour permettre au tracteur un aller et retour (soit deux passages de coupes) ; - Une superficie inférieure à 0,1 ha. Les mares d’une surface inférieure à 0,1 ha ne sont pas soumises à Déclaration au titre de la Loi sur l’eau. Une superficie d’environ 80 m² s’avère être un bon compromis entre le coût de création et les exigences écologiques de l’espèce.

Années Période Localisation Surface Opérateurs Prairie des Trayeuses sud 2008 Août/septembre 83 m² Prestataire (cf. carte 16)

Code et intitulé de l'opération SE 06 Recherche spécifique de Lestes virens

Objet Evaluer la colonisation de la mare par Lestes virens

Conditions de m ise en œ uvre Les imagos de Lestes virens seront recherchés autour de la mare et sur l’ensemble de la prairie entre fin juillet et septembre. On s’attachera à dénombrer et localiser tous les individus rencontrés afin d’évaluer la taille de la population et à noter l’ensemble des comportements observés dans le but d’identifier des preuves d’autochtonie. L’intégralité des berges de la mare sera prospectée à la recherche des exuvies qui seront dénombrées puis localisées.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 Fin juillet à septembre Mare des Trayeuses sud CSN

Code et intitulé de l'opération SE 07 Suivi de la colonisation de la mare

Objet Cette opération a pour objectif principal de suivre et de décrire les dynamiques de colonisation de la mare (amphibiens, odonates, espèces végétales). Cela permet de mieux comprendre les successions qui se mettent en place et la présence et/ou l’absence de certaines espèces (espèces pionnières…).

86 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Conditions de m ise en œ uvre Un passage sera réalisé tous les ans au printemps pour identifier et dénombrer les amphibiens présents dans la mare. Pour les odonates et les plantes, plusieurs passages seront réalisés tous les ans, au printemps et en été. Pour les odonates, les preuves d’autochtonie seront recherchées (émergences, exuvies…).

Années Période Localisation Opérateurs 2009 à 2012 Printemps - Eté Mare des Trayeuses sud CSN

Code et intitulé de l'opération FA 01 Sensibilisation du Syndicat de dessèchement

Objet Sensibiliser le Syndicat de dessèchement qui assure actuellement l’entretien du fossé où se situe la station de Potamogeton acutifolius, afin de définir conjointement les modalités de gestion adaptées à la conservation de cette espèce et anticiper toute intervention lourde sur le secteur.

Conditions de m ise en œ uvre Une rencontre sur le terrain sera organisée courant 2008 avec les responsables du Syndicat de dessèchement. Par la suite, le Conservatoire pourra proposer des mesures de gestion du fossé adaptées à la conservation de la station de Potamogeton acutifolius.

Années Période Opération Localisation Opérateurs Visite de terrain et Fossé sud des Parts CSN – Syndicat de 2008 / sensibilisation Nord dessèchement

Code et intitulé de l'opération SE 08 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius

Objet La présence sur le site de l’unique station régionale de Potamogeton acutifolius, confère au site une importance à l’échelle régionale. L’objet de cette opération est donc de s’assurer de la conservation de cette espèce via un suivi de l’évolution de la station.

Conditions de m ise en œ uvre Réaliser un suivi par estimation de la taille de la station tous les deux ans. Le suivi sera effectué dans la mesure du possible par la même personne afin d’éviter les biais liés à l’observateur. Des données relatives à la phénologie de la plante pourront être précisées.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 Printemps - Eté Fossé sud des Parts Nord CSN

87 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .3 .1 .4 CO N SER V ER U N PA Y SA GE B O CA GER T R A D IT IO N N EL

Code et intitulé de l'opération GH 11 Entretien des linéaires de haies

Objet Cette opération a pour objet de maintenir le maillage bocager en bon état de conservation et de conserver le paysage bocager traditionnel.

Conditions de m ise en œ uvre L’entretien latéral des haies hautes sera réalisé en 2010 à l’aide d’un lamier à couteaux. Au terme de ce plan de gestion, une taille complète (côtés et dessus) des haies sera effectuée au lamier à scies. Des dates d’entretien pourront être adaptées en fonction de la vitesse de croissance des haies.

Années Période Localisation Opérateurs 2010 - 2012 mi-novembre à mi-février Ensemble du site Prestataire

Code et intitulé de l'opération GH 12 Entretien des arbres têtards

Objet Tailler les arbres têtards (Saules et Charmes) présents sur le site. Ces arbres constituent des éléments importants du patrimoine paysager du site et offrent des habitats intéressants pour la faune (avifaune et entomofaune…).

Conditions de m ise en œ uvre L’entretien d’un arbre têtard est réalisé idéalement tous les 8 à 12 ans. Sachant que les sujets n’ont pas été entretenus ces dernières années, une taille des branches devra être réalisée dans les cinq années à venir. Comme pour toute taille d’un arbre, l’exploitation du têtard devra se faire entre la mi- novembre et la mi-mars, quand la sève et les réserves sont descendues dans les racines. Le choix de cette période permet aussi d’éviter le dérangement des oiseaux et des mammifères qui utilisent ces cavités.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 mi-novembre à mi-mars Ensemble du site Prestataire

88 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .3 .2 A MÉ LIO R ER LES CO N N A ISSA N CES D E LA D IV ER SIT É B IO LO GIQ U E ET D U F O N CT IO N N EMEN T É CO LO GIQ U E D U SIT E

Objectifs du plan de gestion Intitulé des opérations Code

Recherche spécifique des espèces Recherche d'Hottonia palustris SE 09 patrimoniales potentielles Recherche de Brentis ino SE 10

Compléter l'inventaire des Orthoptères SE 11

Amélioration des connaissances sur l’écologie de Deroceras agreste SE 12 Accroître les connaissances scientifiques sur les Parts Nord

Réalisation d'inventaires complémentaires (coléoptères aquatiques, SE 13 coléoptères scarabéidés)

C.5 .3 .2 .1 R ECH ER CH E SPECIF IQ U E D ES ESPECES PA T R IMO N IA LES PO T EN T IELLES

Code et intitulé de l'opération SE 09 Recherche d'Hottonia palustris

Objet Seuls quelques pieds d'Hottonia palustris ont été observés en 2005 dans le fossé central traversant les Parts Nord. Il se peut que la population de cette espèce, discrète les années sèches, ait été sous-estimée. Une recherche de cette plante, protégée en région, permettrait de confirmer sa présence sur le site.

Conditions de m ise en œ uvre La recherche des stations d’Hottonia palustris dans les fossés sera menée dans le courant de l’été 2008. Chaque station identifiée sera localisée et les effectifs seront comptabilisés.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 Mai-Juin Fossés CSN

Code et intitulé de l'opération SE 10 Recherche de Brentis ino

Objet Le Nacré de la sanguisorbe Brentis ino n’est connu dans la région que dans l’Avesnois. Sa découverte en 2006 en Vallée de Sambre laisse supposer sa présence potentielle dans les secteurs favorables du site comme peut l’être la zone de mégaphorbiaie des Parts Nord, très riche en Reine des près (sa plante hôte).

Conditions de m ise en œ uvre L’espèce sera à rechercher à raison d’une sortie par mois en juin et juillet, dans les prairies et clairières humides, notamment dans la zone de mégaphorbiaie à l’ouest des Parts Nord. Les sorties seront réalisées dans les conditions météorologiques les plus favorables et aux heures les plus chaudes de la journée (11h00-16h00) bien que les imagos puissent être parfois observés le soir, à l’occasion de rassemblements dans des « sites dortoirs ». La recherche des larves et des comportements traduisant la reproduction sur le site sera plus particulièrement visée.

89 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Cette opération ayant pour objectif de confirmer la présence de l’espèce sur le site, dès lors qu’elle aura été observée une année, des suivis seront mis en place selon un protocole qui devra être élaboré.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 Juin- juillet Prairies des Parts Nord CSN

C.5 .3 .2 .2 A CCR O IT R E LES CO N N A ISSA N CES SCIEN T IF IQ U ES

Code et intitulé de l'opération SE 11 Compléter l'inventaire des Orthoptères

Objet Les données disponibles sur les Orthoptères ne sont que partielles et l’absence de données sur des espèces potentielles révèle un manque de connaissance général à l’échelle de la vallée. Des inventaires réalisés aux périodes favorables vont permettre d’accroître les connaissances sur ce groupe afin d’adapter, s’il y a lieu, les mesures de gestion.

Conditions de m ise en œ uvre Plusieurs passages seront réalisés durant l’été sur l’ensemble des sites. Une attention particulière sera portée sur Chorthippus montanus, espèce menacée d’extinction au niveau national. La présence de cette espèce hygrophile discrète, échappe souvent à l’observateur d’autant qu’elle peut être facilement confondue avec d’autres espèces (comme Chorthippus parallelus par exemple). Elle sera à rechercher plus particulièrement sur les sites à végétation hétérogène, tels ceux qui subissent un régime de pâturage extensif.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 - 2009 Juillet-août Ensemble du site CSN

Code et intitulé de l'opération Amélioration des connaissances sur l’écologie de Deroceras agreste sur les SE 12 prairies des Parts Nord

Objet L’observation de Deroceras agreste sur les prairies des Parts Nord constitue à ce jour la seule mention régionale de l’espèce. Espèce à fort enjeu patrimonial, elle a été trouvée sur les prairies des Parts Nord par Xavier Cucherat en 2004. Cette opération a pour sujet de préciser la répartition et l’écologie de l’espèce sur les prairies des Parts Nord.

Conditions de m ise en œ uvre Une recherche spécifique sera menée sur la prairie des Parts Nord. L’ensemble des individus contactés sera localisé et une fiche descriptive des habitats sera réalisée. Selon Wiktor (2000 in Cucherat, 2005), les adultes de Deroceras agreste sont mâtures à la seconde moitié de l’été ou de l’automne. Les individus récoltés en septembre et octobre 2004 dans la Prairie des Parts étaient tous mâtures (Cucherat, 2005). Les prospections seront donc menées en fin d’été et en automne. A noter que Deroceras agreste présente une morphologie extérieure proche de celle

90 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

de Deroceras reticulatum et elles sont souvent confondues. Seul l’examen de critères anatomiques (organes génitaux) permet de les distinguer sans ambiguïté. Deroceras agreste possède un pénis muni d’un petit appendice non ramifié, tandis que celui de Deroceras reticulatum montre des ramifications caractéristiques. Celles-ci sont de l’ordre de un à quatre, sont plus ou moins courbées et sont de longueur variable.

Années Période Localisation Opérateurs 2009 Fin d’été, automne Prairie des Parts Nord CSN

Code et intitulé de l'opération Réalisation d'inventaires complémentaires (coléoptères aquatiques, SE 13 coléoptères scarabéidés)

Objet Compléter la connaissance scientifique sur le site en réalisant des inventaires sur des taxons peu étudiés mais qui représentent de bons indicateurs du fonctionnement écologique.

Conditions de m ise en œ uvre Les groupes ciblés par ces inventaires seront choisis en fonction de l’intérêt qu’ils représentent en terme de gestion conservatoire et des opportunités. Les inventaires pourront par exemple porter sur les scarabéidés coprophages présents dans les prairies pâturées en privilégiant des protocoles d’inventaire simples.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 Printemps - Automne Prairies pâturées CSN

C.5 .3 .3 MET T R E EN V A LEU R LES R ICH ESSES D U SIT E ET F A V O R ISER SO N IN T É GR A T IO N D A N S LE CO N T EX T E LO CA L

Objectifs du plan de gestion Intitulé des opérations Code Animations scolaires avec les écoles de Maroilles et Locquignol FA 02 Informer et sensibiliser le public Sorties grand public à destination de la population locale en FA 03 partenariat avec le GNA Réunions du comité consultatif de gestion FA 04 Réalisation d'opérations de gestion en partenariat avec les Développer des partenariats locaux FA 05 communes et des associations locales Sensibilisation du monde agricole FA 06

C.5 .3 .3 .1 IN F O R MER ET SEN SIB ILISER LE PU B LIC

Code et intitulé de l'opération FA 02 Animations scolaires avec les écoles de Maroilles et Locquignol

Objet Sensibiliser les enfants des écoles de Maroilles et Locquignol à la préservation du patrimoine naturel et leur faire découvrir une partie du patrimoine lié au paysage bocager.

91 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Conditions de m ise en œ uvre Des animations scolaires seront proposées par le Conservatoire aux élèves des écoles de Maroilles et Locquignol. Un programme pédagogique pourrait être monté avec les enseignants afin de définir les thèmes à aborder, en relation avec le programme scolaire.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 / / CSN

Code et intitulé de l'opération Sorties grand public à destination de la population locale en partenariat FA 03 avec le GNA

Objet Faire découvrir au public local la richesse écologique et paysagère du site et les sensibiliser à sa vulnérabilité. Faciliter son appropriation par la population locale et expliciter la gestion mise en place par le conservatoire.

Conditions de m ise en œ uvre Des sorties thématiques grand public seront organisées par le Conservatoire en partenariat avec le Groupe des Naturalistes de l'Avesnois. Le thème de ces sorties sera choisi en fonction des programmes mis en oeuvre ou relayés par le Conservatoire telles que les sorties Fréquence Grenouille, la Nuit de la Chouette... Un public local sera plus particulièrement visé dans les démarches d'information et de publicité des animations.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 / / CSN/GNA

C.5 .3 .3 .2 D EV ELO PPER D ES PA R T EN A R IA T S LO CA U X

Code et intitulé de l'opération FA 04 Réunions du Comité Consultatif de Gestion

Objet Mettre en place un lieu de rencontre, d'échange et de présentation des opérations de gestion. Dans le cadre de la démarche partenariale ambitionnée par le Conservatoire des sites, le Comité Consultatif de Gestion, regroupant l'ensemble des acteurs concernés par la gestion du site (commune, agriculteurs, FDAAPPMA, chasseurs...), est une instance de consultation.

Conditions de m ise en œ uvre Ce comité se réunit idéalement une fois par an. Au cours de ces réunions, un point est fait sur les réalisations de l'année ainsi que sur les opérations prévues l'année suivante.

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 / / CSN

92 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Code et intitulé de l'opération Réalisation d'opérations de gestion en partenariat avec les communes et des FA 05 associations locales.

Objet Cette opération a pour objet de faciliter l’intégration de la gestion du site dans son contexte local en impliquant les acteurs locaux dans une démarche de protection de leur patrimoine naturel.

Conditions de m ise en œ uvre Les communes et des associations locales pourront être invitées à participer à des opérations de gestion (reprofilage des berges de la mare, plantation de postes d’affût pour les Pies-grièches).

Années Période Localisation Opérateurs 2008 à 2012 / / CSN

Code et intitulé de l'opération FA 06 Sensibilisation du monde agricole

Objet Informer le monde agricole de la gestion partenariale mise en place avec les agriculteurs locaux sur les espaces naturels et présenter le Conservatoire.

Conditions de m ise en œ uvre Le Parc Naturel Régional de l’Avesnois a engagé une démarche, dans le cadre de la révision de sa charte, de valorisation des espaces naturels par l’agriculture sous forme de conférences. Le CSN pourra y être associé afin d’y présenter son action et le partenariat qu’il a mis en place avec des agriculteurs locaux

Années Période Localisation Opérateurs 2008 / / CSN/PNR de l’Avesnois

93 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .4 PLA N N IN G A N N U EL

Code Opération 2008 2009 2010 2011 2012 GH 01 Gestion extensive des prairies de fauche P P P P P Suivi de trois espèces végétales d'intérêt patrimonial (Carex vulpina, SE 01 P P Senecio aquaticus et Stellaria palustris) GH 02 Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun et des Trayeuses Nord P P P P P SE 02 Suivi phytosociologique des prairies P P P GH 03 Fauche triennale alternée de la mégaphorbiaie et de la cariçaie P P P P GH 04 Echardonnage le long du contre-fossé du canal de la Sambre P P P P P GH 05 Restauration des haies discontinues d'épineux P GH 06 Plantation d’arbres de haut-jet P GH 07 Création de postes d'affût P SE 03 Suivi des populations de Pies-grièches P P P P P Entretien des seuils installés au niveau des fossés de drainage aux GH 08 P P P P P Parts Nord SE 04 Recherche des pontes d'amphibiens P P P P P GH 09 Reprofilage des berges de la mare des Berlières P SE 05 Recherche de Triturus cristatus P P P P P GH 10 Création d’une mare sur la parcelle sud des Trayeuses P SE 06 Recherche spécifique de Lestes virens P P P P P SE 07 Suivi de la colonisation de la mare P P P P FA 01 Sensibilisation du Syndicat de dessèchement P SE 08 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius P P P P P GH 11 Entretien des linéaires de haies P P GH 12 Entretien des arbres têtards P P P P P SE 09 Recherche d'Hottonia palustris P SE 10 Recherche de Brentis ino P P P P P SE 11 Compléter l'inventaire des Orthoptères P P Amélioration des connaissances sur l’écologie de Deroceras agreste SE 12 P sur les Parts Nord Réalisation d'inventaires complémentaires (coléoptères aquatiques, SE 13 P P P P P coléoptères scarabeides) FA 02 Animations scolaires avec les écoles de Maroilles et Locquignol P P P P P Sorties grand public à destination de la population locale en FA 03 P P P P P partenariat avec le GNA FA 04 Réunions du comité consultatif de gestion P P P P P Réalisation d'opérations de gestion en partenariat avec les FA 05 P P P P P communes et des associations locales FA 06 Sensibilisation du monde agricole P

94 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .5 PLA N N IN G PO U R L‘A N N É E 2 0 0 8

Code Opération J F M A M J J A S O N D GH 01 Gestion extensive des prairies de fauche P P P P Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun GH 02 P P P P P P et des Trayeuses Nord SE 02 Suivi phytosociologique des prairies P P P Echardonnage le long du contre-fossé du GH 04 P P canal de la Sambre SE 03 Suivi des populations de Pies-grièches P P P P P Entretien des seuils installés au niveau des GH 08 P P P P P P fossés de drainage aux Parts Nord SE 04 Recherche des pontes d'amphibiens P P Reprofilage des berges de la mare des GH 09 P P Berlières SE 05 Recherche de Triturus cristatus P P P P Création d’une mare sur la parcelle sud des GH 10 P P Trayeuses SE 06 Recherche spécifique de Lestes virens P P P FA 01 Sensibilisation du Syndicat de dessèchement P P P P P P P P P P P P SE 08 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius P P P P GH 12 Entretien des arbres têtards P P P SE 09 Recherche d'Hottonia palustris P P SE 10 Recherche de Brentis ino P P SE 11 Compléter l'inventaire des Orthoptères P P Réalisation d'inventaires complémentaires SE 13 (coléoptères aquatiques, coléoptères P P P P P P P scarabeides) Animations scolaires avec les écoles de FA 02 P P P P P P P P P P P P Maroilles et Locquignol Sorties grand public à destination de la FA 03 population locale en partenariat avec le P P P P P P P P P P P P GNA FA 04 Réunions du comité consultatif de gestion P P P P P P P P P P P P Réalisation d'opérations de gestion en FA 05 partenariat avec les communes et des P P P P P P P P P P P P associations locales FA 06 Sensibilisation du monde agricole P P P P P P P P P P P P

95 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .6 PLA N N IN G PO U R L‘A N N É E 2 0 0 9

Code Opération J F M A M J J A S O N D GH 01 Gestion extensive des prairies de fauche P P P P Suivi de trois espèces végétales d'intérêt SE 01 patrimonial (Carex vulpina, Senecio P P P P P aquaticus et Stellaria palustris) Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun GH 02 P P P P P P et des Trayeuses Nord Fauche triennale alternée de la GH 03 P mégaphorbiaie et de la cariçaie Echardonnage le long du contre-fossé du GH 04 P P canal de la Sambre GH 05 Restauration des haies discontinues d'épineux P P P GH 06 Plantation d’arbres de haut-jet P P P GH 07 Création de postes d'affût P P P SE 03 Suivi des populations de Pies-grièches P P P P P Entretien des seuils installés au niveau des GH 08 P P P P P P fossés de drainage aux Parts Nord SE 04 Recherche des pontes d'amphibiens P P SE 05 Recherche de Triturus cristatus P P P P SE 06 Recherche spécifique de Lestes virens P P P SE 07 Suivi de la colonisation de la mare P P P P P P SE 08 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius P P P P GH 11 Entretien des linéaires de haies P P P P GH 12 Entretien des arbres têtards P P P P P P SE 10 Recherche de Brentis ino P P SE 11 Compléter l'inventaire des Orthoptères P P Amélioration des connaissances sur l’écologie SE 12 P P P P P de Deroceras agreste sur les Parts Nord Réalisation d'inventaires complémentaires SE 13 (coléoptères aquatiques, coléoptères P P P P P P P scarabeides) Animations scolaires avec les écoles de FA 02 P P P P P P P P P P P P Maroilles et Locquignol Sorties grand public à destination de la FA 03 population locale en partenariat avec le P P P P P P P P P P P P GNA FA 04 Réunions du comité consultatif de gestion P P P P P P P P P P P P Réalisation d'opérations de gestion en FA 05 partenariat avec les communes et des P P P P P P P P P P P P associations locales

96 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .7 PLA N N IN G PO U R L‘A N N EE 2 0 1 0

Code Opération J F M A M J J A S O N D GH 01 Gestion extensive des prairies de fauche P P P P Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun GH 02 P P P P P P et des Trayeuses Nord SE 02 Suivi phytosociologique des prairies P P P Fauche triennale alternée de la GH 03 P mégaphorbiaie et de la cariçaie Echardonnage le long du contre-fossé du GH 04 P P canal de la Sambre SE 03 Suivi des populations de Pies-grièches P P P P P Entretien des seuils installés au niveau des GH 08 P P P P fossés de drainage aux Parts Nord SE 04 Recherche des pontes d'amphibiens P P SE 05 Recherche de Triturus cristatus P P P P SE 06 Recherche spécifique de Lestes virens P P P SE 07 Suivi de la colonisation de la mare P P P P P P SE 08 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius P P P P GH 12 Entretien des arbres têtards P P P P P P SE 10 Recherche de Brentis ino P P Réalisation d'inventaires complémentaires SE 13 (coléoptères aquatiques, coléoptères P P P P P P P scarabeides) Animations scolaires avec les écoles de FA 02 P P P P P P P P P P P P Maroilles et Locquignol Sorties grand public à destination de la FA 03 population locale en partenariat avec le P P P P P P P P P P P P GNA FA 04 Réunions du comité consultatif de gestion P P P P P P P P P P P P Réalisation d'opérations de gestion en FA 05 partenariat avec les communes et des P P P P P P P P P P P P associations locales

97 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .8 PLA N N IN G PO U R L‘A N N É E 2 0 1 1

Code Opération J F M A M J J A S O N D GH 01 Gestion extensive des prairies de fauche P P P P Suivi de trois espèces végétales d'intérêt SE 01 patrimonial (Carex vulpina, Senecio P P P P P aquaticus et Stellaria palustris) Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun GH 02 P P P P P P et des Trayeuses Nord Fauche triennale alternée de la GH 03 P mégaphorbiaie et de la cariçaie Echardonnage le long du contre-fossé du GH 04 P P canal de la Sambre SE 03 Suivi des populations de Pies-grièches P P P P P Entretien des seuils installés au niveau des GH 08 P P P P P P fossés de drainage aux Parts Nord SE 04 Recherche des pontes d'amphibiens P P SE 05 Recherche de Triturus cristatus P P P P SE 06 Recherche spécifique de Lestes virens P P P SE 07 Suivi de la colonisation de la mare P P P P P P SE 08 Suivi de la station de Potamogeton acutifolius P P P P GH 12 Entretien des arbres têtards P P P P P P SE 10 Recherche de Brentis ino P P Réalisation d'inventaires complémentaires SE 13 (coléoptères aquatiques, coléoptères P P P P P P P scarabeides) Animations scolaires avec les écoles de FA 02 P P P P P P P P P P P P Maroilles et Locquignol Sorties grand public à destination de la FA 03 population locale en partenariat avec le P P P P P P P P P P P P GNA FA 04 Réunions du comité consultatif de gestion P P P P P P P P P P P P Réalisation d'opérations de gestion en FA 05 partenariat avec les communes et des P P P P P P P P P P P P associations locales

98 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

C.5 .9 PLA N N IN G PO U R L‘A N N É E 2 0 1 2

Code Opération J F M A M J J A S O N D GH 01 Gestion extensive des prairies de fauche P P P P Pâturage extensif sur les prairies du Bois Brun GH 02 P P P P P P et des Trayeuses Nord SE 02 Suivi phytosociologique des prairies P P P Fauche triennale alternée de la GH 03 P mégaphorbiaie et de la cariçaie Echardonnage le long du contre-fossé du GH 04 P P canal de la Sambre SE 03 Suivi des populations de Pies-grièches P P P P P Entretien des seuils installés au niveau des GH 08 P P P P P P fossés de drainage aux Parts Nord SE 04 Recherche des pontes d'amphibiens P P SE 05 Recherche de Triturus cristatus P P P P SE 06 Recherche spécifique de Lestes virens P P P SE 07 Suivi de la colonisation de la mare P P P P P P Suivi de la station de Potamogeton SE 08 P P P P acutifolius GH 11 Entretien des linéaires de haies P P P P GH 12 Entretien des arbres têtards P P P P P P SE 10 Recherche de Brentis ino P P Réalisation d'inventaires complémentaires SE 13 (coléoptères aquatiques, coléoptères P P P P P P P scarabeides) Animations scolaires avec les écoles de FA 02 P P P P P P P P P P P P Maroilles et Locquignol Sorties grand public à destination de la FA 03 population locale en partenariat avec le P P P P P P P P P P P P GNA FA 04 Réunions du comité consultatif de gestion P P P P P P P P P P P P Réalisation d'opérations de gestion en FA 05 partenariat avec les communes et des P P P P P P P P P P P P associations locales

99 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Carte16 : Opérations de gestion prévues de 2008 à 2012

100 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

B IB LIO GR A PH IE

Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

CO U V ER T U R E CA R T O GR A PH IQ U E

° Carte géologique au 1/50 000 n°XXVII-7 : Avesnes. Bureau de Recherche Géologique et Minière. ° Carte topographique au 1/25 000 n°2707 W : Landrecies. Institut Géographique National, série bleue. ° Carte topographique au 1/25 000 n°2707 E : Avesnes-sur-Helpe / Aulnoye-Aymeries. Institut Géographique National, série bleue. R ESSO U R CES D O CU MEN T A IR ES

° AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE (AEAP) et DIRECTION REGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT NORD-PAS-DE-CALAIS (DIREN), 2005 - Etat des lieux des districts hydrographiques – Escaut, Somme et Côtiers Manche-Mer du Nord – Meuse (partie Sambre) - Annexes techniques. La Directive Cadre Eau, AEAP, DIREN, 440 p.

° AGUILAR J. (d’) et DOMMANGET J.L., 1998 – Guide des libellules d’Europe et d’Afrique du Nord. Editions Delachaux et Niestlé, 463 p. ° ASKEW RR., 2004 – The dragonflies of Europe. Seconde Edition. Harley Books, Colchester. ° BEUGIN C., CELLE J. et ENJALBAL M., 2003 – Plan de gestion de la Prairie des Berlières à Maroilles. DESS Gestion des Ressources Naturelles Renouvelables, Université des Sciences et Technologies de – Conseil Général du Nord. 78 p. ° BARDAT J., BIORET F., BOTINEAU M., BOULLET V., DELPECH R., GEHU J-M., HAURY J., LACOSTE A., RAMEAU J-C., ROYER J-M., ROUX G. et TOUFFET J., 2004 – Prodrome des végétations de France. Muséum National d’Histoire Naturelle, Patrimoines naturels, 61, 171 p. ° BIRDLIFE INTERNATIONAL, 2004 - Birds in the European Union : a status assessment. Wageningen, The Netherlands: BirdLife International, 50 p. ° BISSARDON M., GUIBAL L., 1997 – CORINE Biotopes, version originale, types d’habitats français. Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts, Muséum National d’Histoire Naturelle, 217 p. ° BLONDEL C., THEVENOT A., VERHILLE M. et HENDOUX F., 2002 - Etude des habitats et de la flore des parcelles départementales du secteur de Hachette (Commune de Maroilles, Département du Nord) et définition d’un périmètre de préemption complémentaire – Mission conseil. CRP-CBNBl, CG 59, 33 p. ° BLONDEL C., DELAERE M., CORNIER T., CATTEAU E., BASSO F., TOUSSAINT B., DUHAMEL F. et HENDOUX F., 2006 – Evaluation du patrimoine floristique et phytocoenotique des réserves naturelles régionales du Nord/Pas-De-Calais et analyse prospective pour la constitution d’un réseau représentatif des territoires phytogéographiques régionaux. CRP/CBNBl. 138 p + annexes. ° BONNART N., BALIGA M.F. et coll, 1996 – Diagnostic, bioévaluation des systèmes prairiaux de la vallée alluviale de la Sambre. AEREA, pour Espace Naturel Régional. 91 p. ° CATTEAU, E, DUHAMEL, F., BALIGA, M.-F., BASSO, F., BEDOUET, F., CORNIER, T., DELASSUS, L. & MORA, F., MULLIE, B., TOUSSAINT, B., VALENTIN, B., 2006. - Guide des végétations des zones humides du Nord-Pas de Calais. Centre Régional de Phytosociologie / Conservatoire Botanique National de Bailleul, Pour la Direction

102 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

Régionale de l’Environnement du Nord Pas-de-Calais, 2 vol., 1 : pp. 5-359, 2 : pp. 365-630. Bailleul. ° COMMISSION EUROPEENNE, 1999 – Manuel d’interprétation des habitats de l’Union Européenne (Version EUR 15 révisée). Commission Européenne, DG XI, 119 p. ° COPPEE J.L., 1999. Les pies-grièches dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse : analyse de l’évolution récente des effectifs nicheurs et données sur l’habitat et la reproduction. AVES, vol. 36, n°1-3, pp. 31-52. ° CUCHERAT X., 2005. L’inventaire des Mollusques continentaux de la région Nord-Pas- de-Calais : objectifs, méthodes et premiers résultats. MalaCo, 1 : 10-11. ° CUCHERAT X. et DEMUYNCK S., 2006 - Catalogue annoté des Gastéropodes terrestres (Mollusca, Gastropoda) de la région Nord - Pas-de-Calais. MalaCo, 2, pp. 40-91. ° DIJKSTRA K-D.B., KALKMAN V.J., KETELAAR R., WEIDE M. (van der) et al., 2002 ; De Nederlandse vereniging voor libellelstudie. Nederlandse faune, 4, 440 p. ° DOMMANGET J.-L., 1987 - Etude faunistique et bibliographique des Odonates de France. Secrétariat faune/flore, Muséum National d'Histoire Naturelle, Coll. Inv. Faune/Flore, fasc.36, Paris, 283 p. ° DOMMANGET J.-L., 2002 - Protocole de l'Inventaire Cartographique des Odonates de France (Programme INVOD). Muséum National d'Histoire Naturelle, Société Française d'Odonatologie, 3e édition, 64 p. ° DURIN L., FRANCK J., GEHU J.M., 1996 – Flore illustrée de la région Nord/Pas-de- Calais et des territoires voisins pour la détermination aisée et scientifique des plantes sauvages, deuxième édition. Centre Régional de Phytosociologie / Conservatoire Botanique National de Bailleul, 340 p. ° DUHAMEL F., HENDOUX F. [Dir.], 2005 – Plantes protégées et menacées de la région Nord/Pas-de-Calais. Centre Régional de Phytosociologie / Conservatoire Botanique National de Bailleul, 434 p. ° FALKNER G., RIPKEN T.E.J et FALKNER M., 2002 - Mollusques continentaux de France. Liste de référence annotée et Bibliographie. Patrimoines naturels. Publications scientifiques du MNHN, 350 p. ° FEDERATION DU NORD POUR LA PECHE ET LA PROTECTION DU MILIEU AQUATIQUE (FDPPMA 59), 2005. Plan Départemental pour la Protection du Milieu Aquatique et la Gestion des ressources piscicoles. FDPPMA 59, Cons. Général 59, Agence de l’Eau, CSP, 451 p. ° FERNANDEZ E. et al., inédit. ° FIEVET C., 2005. Evolution des effectifs nicheurs de Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) en Moyenne vallée de Sambre (1996-2005). L’Bietleu avesnos, n° 52, G.N.A., pp. 17-20. ° FITTER R., FITTER A. et FARRER A., 1991 – Guide des graminées – carex, joncs et fougères – toutes les herbes d’Europe. Delachaux et Niestlé, 255 p. ° GASC J.P., CABELA A., CRNOBRNJA-ISAILOVIC J., DOLMEN D., GROSSENBACHER K., HAFFNER P., LESCURE J., MARTENS H., MARTÍNEZ RICA J.P., MAURIN H., OLIVEIRA M.E, SOFIANIDOU T.S, VEITH M., ZUIDREWIJK A. [Eds], 2004 – Atlas of Amphibians and Reptiles in Europe. Réédition. Muséum national d’Histoire naturelle. Patrimoines naturels, 29, 520 p. ° GAVORY L. [coord], BAWEDIN V., BRUNEL C., COMMECY X., FLOHART G., LOUVET C., RIGAUX T. et ROYER P., 1995 – Oiseaux nicheurs menacés de Picardie. La centrale ornithoplogique Picarde et Picardie Nature, DIREN, Région Picardie, 60 p. ° GAUDILLAT V., HAURY J., BARBIER B., PESCHADOUR F., 2002 – Cahiers d’habitats Natura 2000 - Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire – Tome 3 : Habitats Humides. La Documentation Française, 457 p.

103 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

° GODIN. [coord.] , 2003 – Les Odonates du bassin Artois-Picardie. Agence de l’Eau Artois-Picardie, 64 p. ° GROUPE DES NATURALISTES DE L’AVESNOIS (GNA), 2007 – Tentative de nidification de la Cigogne blanche à Hachette. L’Bietleu Avesnos, n°55, GNA, pp. 5-6. ° GROUPE ORNITHOLOGIQUE ET NATURALISTE DU NORD-PAS-DE-CALAIS, 2006 – Atlas provisoire des Orthoptères en région Nord-Pas de Calais. Inédit, G.O.N., 6 p. ° HALLET C. et JACOB J.P., 1997 – Evolution de l’avifaune wallone au cours des 10 dernières années – 1982-1992 – Éd. Dufrêne et Lebrun (UCL), Système d’Informations sur la Biodiversité en Wallonie, http://mrw.wallonie.be. ° HENDOUX F., TOUSSAINT B., DESTINE B. et Coll., 2001 – Livre Rouge synoptique de la flore vasculaire du Nord/Pas-de-Calais. Centre Régional de Phytosociologie / Conservatoire Botanique National de Bailleul. 71 p. ° JACOB J.P., 1999. La situation des Pies-grièches écorcheur (Lanius collurio) et grise (Lanius excubitor) en Wallonie (Belgique). AVES, vol. 36, n°1-3, pp. 7-30. ° JACOB J.P., TESTAERT D. et WAVRIN (de) H., 2004 – Fiche écologique – Le Triton crêté (Triturus cristatus). AVES, Système d’Informations sur la Biodiversité en Wallonie, http://mrw.wallonie.be. ° JOINT NATURE CONSERVATION COMMITTEE, 2003 – Shining ram’s-horn snail (Segmentina nitida) Action Plan. JNCC’s Biodiversity Information Service, http://www.ukbap.org.uk/UKPlans.aspx ° KEITH P. & ALLARDI J.(coord.), 2001. Atlas des Poissons d’eau douce de France. Patrimoines Naturels, 47 :387p. ° LAMBINON J., DELVOSALLE L., DUVIGNEAUD J. & Coll., 2004 – Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des Régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes), cinquième édition. Editions du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, 1092 p. ° LEVY V., SOISSONS A., 2005 – Contribution à la définition d’une stratégie foncière sur les communes de Maroilles et de Locquignol. Master 1.USTL ? Conservatoire des Sites Naturels du Nord/Pas-de-Calais, 25p. + annexes. ° MAURIN H. et KEITH P., 1994 – Inventaire de la Faune menacée en France. Nathan, M.N.H.N., WWF-France, 175 p. ° NOËL F., DECEUNINCK B., MOURGAUD G. et BROYER J., 2004. Plan national de restauration du Râle des genêts. LPO, Birdlife international, 65 p. ° PARC NATUREL REGIONAL DE L’AVESNOIS, 2007 – SAGE de la Sambre – Etat des lieux. Région NPdC – Agence de l’Eau Artois-Picardie – cd. ° PARC NATUREL REGIONAL DE L’AVESNOIS, 2004 – Guide pratique du bocage – 22 fiches. ° ROCAMORA G. et YEATMAN-BERTHELOT D., 1999. – Oiseaux menacés et à surveiller en France. Listes rouges et recherche de priorités. Populations. Tendances. Menaces. Conservation. Société d’Etudes Ornithologiques de France / Ligue pour la Protection des Oiseaux, 560 p. ° SAHLEN G., BERNARD R., CORDERO RIVERA A., KETELAAR R. et SUHLING F., 2004 - Critical species of Odonata in Europe. International Journal of Odonatology, 7 (2), pp. 385-398. ° SARDET E. et DEFAUT B., 2004 - Les orthoptères menacés de France. Liste rouge nationale et listes rouges par domaines biogéographiques. Matériaux Orthoptériques et Entomocénotiques, 9, pp. 125-137. ° SEIGNIEZ H., 2007 – Découverte de nouvelles stations de Brenthis ino en 2006. L’Bietleu Avesnos, G.N.A., pp. 7-9.

104 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

° THURETTE A., 2006 – Inventaire de l’entomofaune des Prairies du Val de Sambre. Rapport de stage. CSN 59/62, non édité. ° TOMBAL J.C. et al, 1996 – Les Oiseaux de la région Nord-Pas-de-Calais. Effectifs et distribution des espèces nicheuses. Période 1985-1995. Le Héron, 29(1), pp. 1-336. ° TOUSSAINT B. et coll., 2005 – Inventaire de la flore vasculaire du Nord/Pas-de-Calais (Ptéridophytes et Spermatophytes) : raretés, protections, menaces et statuts ; CRP/CBNBl ; version n° 3a/ 26.09.2005. 94 p. ° U.I.C.N., 2004. 2004 IUCN Red List of Threatened Species. < www.redlist.org > ° VANAPPELGHEM C., 2007 – Protocole du Nouvel Atlas des Odonates de la réion Nord-Pas de Calais. Le Héron; vol. 40, n°1, pp43-52. ° WATERLOT G., 1969 – Carte géologique au 1/50 000 – Avesnes – XXVII-7 et Notice explicative. B.R.G.M., 11 p. + carte. ° WILDERMUTH H.R., 2003 - Lestes virens vestalis (Rambur 1842) – Fiche de protection. Centre Suisse de la Cartographie de la Faune, 6 p.

105 Prairies du Val de Sambre (Maroilles, Locquignol, 59) – Plan de gestion 2008-2012 – CSN59/62

A N N EX ES

∑ Annexe 1 : Zone humide remarquable du SDAGE en vallée de la Sambre (SAGE Sambre) ∑ Annexe 2 : Classement Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique de type 2 n°81 ∑ Annexe 3 : Classement Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique de type 1 n°81.2 ∑ Annexe 4 : Cartographie des zones les plus intéressantes pour la reproduction du Brochet dans la vallée de la Sambre (PDPG – FDAAPPMA, 2005) ∑ Annexe 5 : Carte de l’occupation du sol du secteur d’étude ∑ Annexe 6 : SAGE de la Sambre – Atlas des zones inondables ∑ Annexe 7 : Carte des linéaires de haies de la zone d’étude ∑ Annexe 8 : Relevés phytosociologiques ∑ Annexe 9 : Inventaire botanique ∑ Annexe 10 : Inventaires faunistiques ∑ Annexe 11 : Carte de répartition nationale et européenne de Lestes virens vestalis ∑ Annexe 12 : Feuillet de présentation du chemin de randonnée « le Circuit de Dame Marguerite » ∑ Annexe 13 : Extrait du bulletin de liaison du GNA : L’Bietleu Avesnos Numéro 56

A N N EX E I

A N N EX E II

A N N EX E III

A N N EX E IV

Zones humides répertoriées et potentiellement favorables à la reproduction du brochet

A N N EX E V

A N N EX E V I

A N N EX E V II

A N N EX E V III

R e le v é s p h y to so c io lo g iq u e s d e s p ra irie s

La phytosociologie est une science étudiant les relations entre les plantes et leur associations. Cette discipline est relativement récente : les bases de la phytosociologie sigmatiste (ici employée) ont été établies par Flahaut en 1901. La méthode en elle-même a été mise au point par Josias Braun- Blanquet en 1915. Ce botaniste suisse créa la Station Internationale de Géobotanique Méditerranéenne et Alpine (SIGMA) à Zurich, puis s'installa à Montpellier, d'où le nom de phytosociologie Zuricho-montpelliéraine donné à cette approche. Il a été démontré que les végétaux se regroupent le plus souvent par affinités. Ce sont ces relations qui sont étudiées grâce à l'analyse de relevés de ces groupements. Cette méthode révèle donc la fidélité des espèces au sein des associations végétales, sans toutefois tenir compte de la dynamique de la communauté végétale. Il s'agit d'une méthode descriptive de l'ensemble de l'association présente. Toutes les espèces présentes dans l'aire minimale du relevé sont notées. Cette aire est variable en fonction du type de milieu (milieu prairial, forestier…). A chaque espèce, est attribué un coefficient d'abondance-dominance représentant la part de recouvrement au sol de l'espèce en question au sein du relevé. Une échelle a été définie sur 7 degrés par Braun-Blanquet :

coefficient recouvrement 5 75 à 100 % 4 50 à 75 % 3 25 à 50 % 2 5 à 25 % 1 < 5 % + < 1 % r 1 individu

Voile flottant à Spirodèle à plusieurs racines et Petite Lentille d’eau All/ Lemnion trisulcae – Ass/ Lemno minoris – Spirodeletum polyrhizae

Surface : 5 m² Hauteur : / cm Recouvrement : 50% Lemna minor 4 Spirodela polyrhiza 2 Lemna trisulca 3 Wolffia arrhiza 1 Hydrocharis morsus-ranae 2

Herbier immergé à Potamot à feuilles aiguës et Elodée du Canada All/ Potamion pectinati

Surface : 5 m² Hauteur : / cm Recouvrement : 100% Potamogeton acutifolius 4 Ceratophyllum demersum 2 Elodea canadensis 2

Parvoroselière pionnière à Sagittaire flèche-d’eau et Rubanier simple All/ Oenanthion aquaticae – Ass/ Sagittario sagittifoliae – Sparganietum emersi

Surface : 10 m² Hauteur : 40 cm Recouvrement : 60% Sagittaria sagittifolia 4 Sparganium emersum 4 Alisma plantago-aquatica 2 Myosotis scorpioides 2 Galium palustre 1 Carex vesicaria + Veronica scutellata + Polygonum lapathifolium +

Tonsures hygrophiles à Jonc des crapauds et Pourpier d’eau Cl/ Isoeto durieui –Juncetea bufonii

Surface : 5 m² Hauteur : 5 cm Recouvrement : 50% Juncus bufonius 4 Gnaphalium uliginosum 1 Polygonum lapathifolium 1 Poa annua + Alopecurus geniculatus 1 Ranunculus flammula 1 Agrostis stolonifera 1 Ranunculus repens 1 Plantago major + Poa trivialis 1

Parvoroselière à Prêle des bourbiers All/ Oenanthion aquaticae

Surface : 5 m² Hauteur : 50 cm Recouvrement : 100% Equisetum fluviatile 2 Myosotis scorpioides 3 Lysimachia vulgaris 3 Persicaria amphibia 2 Glyceria maxima 1 Carex acutiformis 1 Rorippa amphibia 1 Galium palustre 1 Phalaris arundinacea 1 Iris pseudacorus + Bidens tripartita + Rumex hydrolapathum + Filipendula ulmaria + Juncus effusus 1

Roselière à Grande Glycérie All/ Phragmition australis

Surface : 15 m² Hauteur : 70 cm eau : 10 cm Recouvrement : 100% Glyceria maxima 5 Phalaris arundinacea 1 Iris pseudacorus 1 Lycopus europaeus + Ranunculus repens 1 Juncus effusus + Carex hirta 1 Persicaria amphibia + Carex cuprina +

Roselière à Phalaris arundinacea All/ Phragmition australis

Surface : 5 m² Hauteur : 100 cm Recouvrement : 100% Phalaris arundinacea 5 Glyceria maxima 2

Prairies hygrophiles longuement inondables à Scirpe des marais et Oenanthe fistuleuse All/ Oenanthion fistulosae – Ass/Eleocharo palustris – Oenanthetum fistulosae

Surface : 10 m² Hauteur : 15 cm Recouvrement : 100% Oenanthe fistulosae 3 Lychnis flos-cuculi 2 Ranunculus flammula 3 Ranunculus repens 3 Trifolium repens 2 Agrostis stolonifera 2 Carex disticha 1 Persicaria amphibia + Carex cuprina + Galium palustre + Caltha palustris 1 Phalaris arundinacea 1 Myosotis scorpioides 1 Filipendula ulmaria + Festuca rubra 2 Poa trivialis 1 Juncus effusus + Cardamine pratensis 1 Senecio aquaticus +

Prairies mésohygrophiles pâturées de bas niveau à Crételle et Renoncule rampante Suball/ Cardamino pratensis – Cynosurenion cristati

Surface : 15 m² Hauteur : 20 cm Recouvrement : 100% Cynosurus cristatus 4 Ranunculus repens 2 Lolium perenne 1 Rumex crispus 1 Poa trivialis 3 Festuca rubra 2 Trifolium pratense 2 Anthoxathum odoratum 1 Holcus lanatus 1 Trifolium repens 1 Alopecurus geniculatus 2 Ranunculus flammula 2 Juncus effusus 1 Cardamine pratensis 1 Poa pratensis 1 Carex disticha 1 Rumex acetosa + Achillea ptarmica + Vicia cracca + Veronica arvensis +

Prairies mésohygrophiles eutrophisées à Fromental Cf. Suball/ Rumici obtusifolii – Arrhenatherenion elatioris subsp. elatioris

Surface : 15m² Hauteur : 150cm Recouvrement : 100% Arrhenatherum elatius 3 Dactylis glomerata 3 Deschampsia cespitosa 3 Angelica sylvestris 3 Cirsium arvense 2 Stachys palustris 2 Phalaris arundinacea 2 Tanacetum vulgare 1 Equisetum arvense 1 Rumex obtusifolius 1 Urtica dioica 1 Heracleum sphondylium 1 Filipendula ulmaria 1 Calystegia sepium 1 Vicia cracca 1 Artemisia vulgaris + Rubus caesius + Eupatorium cannabinum + Epilobium hirsutum + Dipsacus fullonum + Lysimachia vulgaris + Achillea millefolium + Juncus effusus + Salix caprea (juv) + Elymus repens +

Prairies mésohygrophiles pâturées à Crételle et Ray-grass Suball/ Bromo mollis – Cynosurenion cristati

Surface : 10m² Hauteur : 15 cm Recouvrement : 100% Cynosurus cristatus 3 Lolium perenne 1 Festuca pratensis 1 Leucanthemum vulgare 1 Lotus corniculatus 1 Cerastium fontanum 1 Plantago lanceolata 1 Alopecurus pratensis 1 Stellaria graminea + Centaurea grpe jacea + Festuca rubra 3 Trifolium pratense 2 Anthoxanthum odoratum 2 Holcus lanatus 1 Ranunculus repens 2 Veronica chamaedrys + Ajuga reptans + Bellis perennis + Plantago major + Dactylis glomerata + Vicia cracca +

Ourlet nitrophile à Gaillet gratteron et Dactyle aggloméré Cf. All/ Convolvulion sepium

Surface : 20 m² Hauteur : 150 cm Recouvrement : 100% Arrhenatherum elatius 3 Dactylis glomerata 3 Deschampsia cespitosa 3 Angelica sylvestris 3 Stachys palustris 2 Phalaris arundinacea 2 Cirsium arvense 2 Filipendula ulmaria 1 Calystegia sepium 1 Tanacetum vulgare 1 Equisetum arvense 1 Rumex obtusifolius 1 Urtica dioica 1 Heracleum sphondylium 1 Vicia cracca 1 Artemisia vulgaris + Rubus caesius + Elymus repens + Achillea millefolium + Eupatorium cannabinum + Dipsacus fullonum + Epilobium hirsutum + Lysimachia vulgaris + Salix caprea (juv) i

A N N EX E IX

In v e n ta ire flo ristiq u e

Légende : Menace en région Nord-Pas de Calais : (TOUSSAINT B. et al., 2005) ∑ Ex : taxon éteint ∑ Ex ? : taxon présumé éteint ∑ EW : taxon éteint à l'état sauvage ∑ EW ? : taxon présumé éteint à l'état sauvage ∑ CR : taxon gravement menacé d'extinction ∑ EN : taxon menacé d'extinction ∑ VU : taxon vulnérable ∑ CD : taxon dépendant des mesures de conservation ∑ NT : taxon quasi menacé ∑ LC : taxon de préoccupation mineure Rareté en région Nord-Pas de Calais : (TOUSSAINT B. et al., 2005) ∑ E : exceptionnel ∑ RR : très rare ∑ R : rare ∑ AR : assez rare ∑ PC : peu commun ∑ AC : assez commun ∑ C : commun ∑ CC très commun Protection : (TOUSSAINT B. et al., 2005) ∑ R1 : protection régionale, taxon protégé au titre de l'arrêté du 1/04/1991

Famille Taxon Nom commun Rareté Menace Protection ACERACEAE Acer campestre L. Érable champêtre CC LC ASTERACEAE Achillea millefolium L. Achillée millefeuille CC LC Achillée sternutatoire [Herbe à ASTERACEAE Achillea ptarmica L. AC{AC,E} NT R1 éternuer] Égopode podagraire [Herbe aux APIACEAE Aegopodium podagraria L. CC LC goutteux] ROSACEAE Agrimonia eupatoria L. Aigremoine eupatoire C LC POACEAE Agrostis stolonifera L. Agrostide stolonifère CC LC LAMIACEAE Ajuga reptans L. Bugle rampante C LC Plantain-d'eau commun [Plantain ALISMATACEAE Alisma plantago-aquatica L. AC LC d'eau] Alliaria petiolata (Bieb.) Cavara BRASSICACEAE Alliaire officinale [Alliaire] C LC et Grande BETULACEAE Alnus glutinosa (L.) Gaertn. Aulne glutineux C LC POACEAE Alopecurus geniculatus L. Vulpin genouillé AC LC POACEAE Alopecurus pratensis L. Vulpin des prés C LC PRIMULACEAE Anagallis arvensis L. Mouron des champs (s.l.) CC LC RANUNCULACEAE Anemone nemorosa L. Anémone sylvie C LC APIACEAE Angelica sylvestris L. Angélique sauvage C LC POACEAE Anthoxanthum odoratum L. Flouve odorante AC LC Anthriscus sylvestris (L.) APIACEAE Anthrisque sauvage [Persil d'âne] CC LC Hoffmann Arrhenatherum elatius (L.) POACEAE Fromental élevé (s.l.) CC LC Beauv. ex J. et C. Presl Armoise commune [Herbe à cent ASTERACEAE Artemisia vulgaris L. CC LC goûts]

Famille Taxon Nom commun Rareté Menace Protection ARACEAE Arum maculatum L. Gouet tacheté CC LC CHENOPODIACEAE Atriplex patula L. Arroche étalée C LC ASTERACEAE Bellis perennis L. Pâquerette vivace CC LC ASTERACEAE Bidens tripartita L. Bident triparti AC LC CALLITRICHACEAE Callitriche obtusangula Le Gall Callitriche à angles obtus PC LC CALLITRICHACEAE Callitriche stagnalis Scop. Callitriche des étangs AC LC RANUNCULACEAE Caltha palustris L. Populage des marais [Souci d'eau] AC LC Calystégie des haies [Liseron des CONVOLVULACEAE Calystegia sepium (L.) R. Brown CC LC haies] Cardamine pratensis L. subsp. Cardamine des prés [Cresson des BRASSICACEAE AC LC pratensis prés] CYPERACEAE Carex acuta L. Laîche aiguë AR? DD CYPERACEAE Carex acutiformis Ehrh. Laîche des marais AC LC Carex cuprina (Sándor ex CYPERACEAE Laîche cuivrée C LC Heuffel) Nendtvich ex A. Kerner CYPERACEAE Carex disticha Huds. Laîche distique AC LC CYPERACEAE Carex hirta L. Laîche hérissée C LC CYPERACEAE Carex ovalis Good. Laîche des lièvres AR LC CYPERACEAE Carex riparia Curt. Laîche des rives AC LC CYPERACEAE Carex vesicaria L. Laîche vésiculeuse AR NT CYPERACEAE Carex vulpina L. Laîche des renards R VU R1 BETULACEAE Carpinus betulus L. Charme commun CC LC ASTERACEAE Centaurea jacea L. Centaurée jacée (s.l.) C LC CARYOPHYLLACEAE Cerastium fontanum Baumg. Céraiste des fontaines (s.l.) CC LC CARYOPHYLLACEAE Cerastium glomeratum Thuill. Céraiste aggloméré C LC CERATOPHYLLACEAE Ceratophyllum demersum L. Cornifle nageant PC LC CHENOPODIACEAE Chenopodium polyspermum L. Chénopode polysperme AC LC ASTERACEAE Cirsium arvense (L.) Scop. Cirse des champs CC LC ASTERACEAE Cirsium palustre (L.) Scop. Cirse des marais C LC ASTERACEAE Cirsium vulgare (Savi) Ten. Cirse commun CC LC CORNACEAE Cornus sanguinea L. Cornouiller sanguin CC LC Noisetier commun [Noisetier ; BETULACEAE Corylus avellana L. CC LC Coudrier] Crataegus laevigata (Poiret) MALACEAE Aubépine à deux styles C LC DC. subsp. laevigata MALACEAE Crataegus monogyna Jacq. Aubépine à un style CC LC RUBIACEAE Cruciata laevipes Opiz Croisette velue [Gaillet croisette] AC LC POACEAE Cynosurus cristatus L. Cynosure crételle [Crételle] C LC POACEAE Dactylis glomerata L. Dactyle aggloméré CC LC Deschampsia cespitosa (L.) POACEAE Canche cespiteuse C LC Beauv. Cardère sauvage [Cabaret des DIPSACACEAE Dipsacus fullonum L. C LC oiseaux] Eleocharis palustris (L.) Roem. et Éléocharide des marais (s.l.) [Scirpe CYPERACEAE AC LC Schult. des marais] HYDROCHARITACEAE Elodea canadensis Michaux Élodée du Canada PC ZLC Élyme rampant [Chiendent POACEAE Elymus repens (L.) Gould CC LC commun] ONAGRACEAE Epilobium hirsutum L. Épilobe hérissé CC LC ONAGRACEAE Epilobium parviflorum Schreb. Épilobe à petites fleurs CC LC EQUISETACEAE Equisetum arvense L. Prêle des champs CC LC

Famille Taxon Nom commun Rareté Menace Protection EQUISETACEAE Equisetum fluviatile L. Prêle des bourbiers AR NT EQUISETACEAE Equisetum palustre L. Prêle des marais AC LC CELASTRACEAE Euonymus europaeus L. Fusain d'Europe AC LC ASTERACEAE Eupatorium cannabinum L. Eupatoire chanvrine C LC POACEAE Festuca pratensis Huds. Fétuque des prés AC LC POACEAE Festuca rubra L. Fétuque rouge (s.l.) CC LC ROSACEAE Filipendula ulmaria (L.) Maxim. Filipendule ulmaire [Reine-des-prés] C LC ROSACEAE Fragaria vesca L. Fraisier sauvage C LC OLEACEAE Fraxinus excelsior L. Frêne commun CC LC LAMIACEAE Galeopsis tetrahit L. Galéopse tétrahit CC LC RUBIACEAE Galium aparine L. Gaillet gratteron CC LC RUBIACEAE Galium mollugo L. Gaillet élevé (s.l.) CC LC RUBIACEAE Galium palustre L. Gaillet des marais (s.l.) C LC GERANIACEAE Geranium dissectum L. Géranium découpé CC LC GERANIACEAE Geranium pyrenaicum Burm. f. Géranium des Pyrénées C ZLC GERANIACEAE Geranium robertianum L. Géranium herbe-à-Robert (s.l.) CC LC Gléchome lierre-terrestre [Lierre LAMIACEAE Glechoma hederacea L. CC LC terrestre] POACEAE Glyceria declinata Bréb. Glycérie dentée PC LC POACEAE Glyceria fluitans (L.) R. Brown Glycérie flottante C LC Glyceria maxima (Hartm.) POACEAE Glycérie aquatique AC LC Holmberg ASTERACEAE Gnaphalium uliginosum L. Gnaphale des fanges C LC ARALIACEAE Hedera helix L. Lierre grimpant (s.l.) CC LC APIACEAE Heracleum sphondylium L. Berce commune [Branc-ursine] CC LC POACEAE Holcus lanatus L. Houlque laineuse CC LC POACEAE Hordeum secalinum Schreb. Orge faux-seigle AR NT PRIMULACEAE Hottonia palustris L. Hottonie des marais AR NT R1 CANNABACEAE Humulus lupulus L. Houblon grimpant [Houblon] C LC Morrène aquatique [Petit nénuphar HYDROCHARITACEAE Hydrocharis morsus-ranae L. AR NT ; Morrène] Millepertuis perforé (s.l.) [Herbe à HYPERICACEAE Hypericum perforatum L. C LC mille trous] HYPERICACEAE Hypericum tetrapterum Fries Millepertuis à quatre ailes AC LC ASTERACEAE Hypochaeris radicata L. Porcelle enracinée (s.l.) C LC Iris faux-acore [Iris jaune ; Iris des IRIDACEAE Iris pseudacorus L. AC LC marais] Juncus acutiflorus Ehrh. ex JUNCACEAE Jonc à fleurs aiguës PC NT Hoffmann JUNCACEAE Juncus articulatus L. Jonc articulé AC LC JUNCACEAE Juncus bufonius L. Jonc des crapauds (s.l.) C LC JUNCACEAE Juncus conglomeratus L. Jonc aggloméré PC LC JUNCACEAE Juncus effusus L. Jonc épars C LC LAMIACEAE Lamium album L. Lamier blanc [Ortie blanche] CC LC FABACEAE Lathyrus pratensis L. Gesse des prés C LC LEMNACEAE Lemna turionifera Landolt Lenticule à turion AR ZLC LEMNACEAE Lemna minor L. Lenticule mineure C LC LEMNACEAE Lemna trisulca L. Lenticule à trois lobes PC LC Leucanthème commune (s.l.) ASTERACEAE Leucanthemum vulgare Lam. CC LC [Grande marguerite]

Famille Taxon Nom commun Rareté Menace Protection OLEACEAE Ligustrum vulgare L. Troène commun C LC SCROPHULARIACEAE Linaria vulgaris Mill. Linaire commune [Linaire] C LC POACEAE Lolium perenne L. Ivraie vivace [Ray-grass commun] CC LC CAPRIFOLIACEAE Lonicera periclymenum L. Chèvrefeuille des bois C LC FABACEAE Lotus corniculatus L. Lotier corniculé (s.l.) C LC FABACEAE Lotus pedunculatus Cav. Lotier des fanges AC LC Lychnide fleur-de-coucou [Fleur de CARYOPHYLLACEAE Lychnis flos-cuculi L. AC LC coucou] LAMIACEAE Lycopus europaeus L. Lycope d'Europe [Pied-de-loup] C LC Lysimaque nummulaire [Herbe aux PRIMULACEAE Lysimachia nummularia L. C LC écus] Lysimaque commune [Herbe aux PRIMULACEAE Lysimachia vulgaris L. AC LC corneilles] LYTHRACEAE Lythrum portula (L.) D.A. Webb Salicaire pourpier [Pourpier d'eau] AR NT LYTHRACEAE Lythrum salicaria L. Salicaire commune AC LC AC{AC,?, MALVACEAE Malva moschata L. Mauve musquée LC R?} ASTERACEAE Matricaria discoidea DC. Matricaire discoïde CC ZLC LAMIACEAE Mentha aquatica L. Menthe aquatique (s.l.) C LC Menthe des champs (s.l.) [Menthe LAMIACEAE Mentha arvensis L. C LC des champs] BORAGINACEAE Myosotis scorpioides L. Myosotis des marais AC LC Myosoton aquaticum (L.) CARYOPHYLLACEAE Malaquie aquatique AC LC Moench APIACEAE Oenanthe fistulosa L. Oenanthe fistuleuse PC NT Persicaria amphibia (L.) S.F. POLYGONACEAE [Renouée amphibie] C LC Gray [Renouée poivre-d'eau, Poivre POLYGONACEAE Persicaria hydropiper (L.) Spach C LC d'eau] Persicaria lapathifolia (L.) [Renouée à feuilles de patience POLYGONACEAE CC LC Delarbre (s.l.)] Persicaria maculosa S.F. Gray, POLYGONACEAE [Renouée persicaire, Persicaire] CC LC nom. conserv. propos. POACEAE Phalaris arundinacea L. Alpiste roseau [Baldingère] C{C,RR} LC POACEAE Phleum pratense L. Fléole des prés C LC APIACEAE Pimpinella major (L.) Huds. Boucage élevé [Grand boucage] C LC PLANTAGINACEAE Plantago lanceolata L. Plantain lancéolé CC LC PLANTAGINACEAE Plantago major L. Plantain à larges feuilles (s.l.) CC LC POACEAE Poa annua L. Pâturin annuel CC LC POACEAE Poa pratensis L. Pâturin des prés (s.l.) CC LC POACEAE Poa trivialis L. Pâturin commun (s.l.) CC LC Renouée des oiseaux (s.l.) POLYGONACEAE Polygonum aviculare L. CC{CC,E} LC [Traînasse] POTAMOGETONACE Potamogeton acutifolius Link Potamot à feuilles aiguës D EX AE Potentille des oies [Ansérine ; ROSACEAE Potentilla anserina L. CC LC Argentine] SALICACEAE Populus tremula L. Peuplier tremble [Tremble] C LC Potentille des oies [Ansérine ; ROSACEAE Potentilla anserina L. CC LC Argentine] LAMIACEAE Prunella vulgaris L. Brunelle commune CC LC AMYGDALACEAE Prunus avium (L.) L. Prunier merisier (s.l.) C LC AMYGDALACEAE Prunus spinosa L. Prunier épineux [Prunellier] CC LC FAGACEAE Quercus robur L. Chêne pédonculé CC LC

Famille Taxon Nom commun Rareté Menace Protection RANUNCULACEAE Ranunculus acris L. Renoncule âcre (s.l.) CC LC RANUNCULACEAE Ranunculus auricomus L. Renoncule tête-d'or AC LC Renoncule à bulbilles (s.l.) RANUNCULACEAE Ranunculus ficaria L. CC LC [Renoncule ficaire (s.l.)] Renoncule flammette [Petite RANUNCULACEAE Ranunculus flammula L. AC LC douve] Renoncule rampante [Pied-de- RANUNCULACEAE Ranunculus repens L. CC LC poule] RANUNCULACEAE Ranunculus sceleratus L. Renoncule scélérate C LC BRASSICACEAE Rorippa amphibia (L.) Besser Rorippe amphibie AC LC ROSACEAE Rosa canina L. s. str. Rosier des chiens (s.str.) CC LC ROSACEAE Rubus caesius L. Ronce bleuâtre CC LC POLYGONACEAE Rumex acetosa L. Patience oseille [Oseille sauvage] C LC POLYGONACEAE Rumex crispus L. Patience crépue CC LC POLYGONACEAE Rumex hydrolapathum Huds. Patience des eaux PC LC POLYGONACEAE Rumex obtusifolius L. Patience à feuilles obtuses (s.l.) CC LC ALISMATACEAE Sagittaria sagittifolia L. Sagittaire flèche-d'eau [Fléchière] PC LC SALICACEAE Salix alba L. Saule blanc C LC SALICACEAE Salix caprea L. Saule marsault CC LC SALICACEAE Salix viminalis L. Saule des vanniers [Osier blanc] AC LC CAPRIFOLIACEAE Sambucus nigra L. Sureau noir CC LC CYPERACEAE Scirpus sylvaticus L. Scirpe des forêts PC LC R1 LAMIACEAE Scutellaria galericulata L. Scutellaire toque [Toque] AC LC ASTERACEAE Senecio aquaticus Hill Séneçon aquatique (s.l.) AR VU ASTERACEAE Senecio vulgaris L. Séneçon commun CC LC CARYOPHYLLACEAE Silene dioica (L.) Clairv. Silène dioïque [Compagnon rouge] C LC SOLANACEAE Solanum dulcamara L. Morelle douce-amère C LC ASTERACEAE Sonchus asper (L.) Hill Laiteron rude CC LC SPARGANIACEAE Sparganium emersum Rehm. Rubanier simple AR NT LEMNACEAE Spirodela polyrhiza (L.) Schleid. Spirodèle à plusieurs racines PC LC LAMIACEAE Stachys palustris L. Épiaire des marais [Ortie morte] C LC LAMIACEAE Stachys sylvatica L. Épiaire des forêts [Grande épiaire] CC LC CARYOPHYLLACEAE Stellaria graminea L. Stellaire graminée C LC CARYOPHYLLACEAE Stellaria holostea L. Stellaire holostée C LC CARYOPHYLLACEAE Stellaria palustris Retz. Stellaire des marais AR VU R1 BORAGINACEAE Symphytum officinale L. Consoude officinale (s.l.) CC LC ASTERACEAE Tanacetum vulgare L. Tanaisie commune [Herbe aux vers] CC LC ASTERACEAE Taraxacum sect taraxacum Pissenlit FABACEAE Trifolium pratense L. Trèfle des prés CC LC FABACEAE Trifolium repens L. Trèfle rampant [Trèfle blanc] CC LC ULMACEAE Ulmus minor Mill. Orme champêtre CC LC URTICACEAE Urtica dioica L. Ortie dioïque [Grande ortie] CC LC Valériane rampante [Herbe aux VALERIANACEAE Valeriana repens Host C LC chats] SCROPHULARIACEAE Veronica anagallis-aquatica L. Véronique mouron-d'eau (s.l.) AC LC SCROPHULARIACEAE Veronica arvensis L. Véronique des champs CC LC SCROPHULARIACEAE Veronica chamaedrys L. Véronique petit-chêne C LC SCROPHULARIACEAE Veronica scutellata L. Véronique à écussons AR NT R1

Famille Taxon Nom commun Rareté Menace Protection FABACEAE Vicia cracca L. Vesce à épis C LC LORANTHACEAE Viscum album L. Gui blanc AC{AC,E} LC C0 Wolffia arrhiza (L.) Hork. ex LEMNACEAE Wolffie sans racines AR LC Wimm. Observateur : B. GALLET

A N N EX E X

In v e n ta ire d e s Ma m m ifè re s

LRR : Liste de Rareté Régionale (FOURNIER, 2000)

Nom vernaculaire Nom scientifique LRR

Chevreuil Capreolus capreolus Linnaeus 1758

Lièvre d’Europe Lepus europaeus Linnaeus 1758

Rat musqué Ondatra zibethicus Linnaeus 1766

Observateur : CSN ; G.N.A.

In v e n ta ire d e l‘a v ifa u n e

LRR : Liste Rouge Régionale (TOMBAL J.C. et al, 1996) ∑ EX : Eteint : espèces n’ayant pas niché durant la période de référence ; ∑ DA : En Danger : espèces ayant des effectifs très faibles ou dont la tendance au déclin est très prononcée ; ∑ VU : Vulnérable : espèces risquant d’être en danger à court terme si les facteurs défavorables continuent d’agir. ∑ (N) : Espèce nicheuse ∑ (H) : Espèce hivernante LRN : Liste Rouge Nationale (ROCAMORA G. et YEATMAN-BERTHELOT D., 1999) ∑ EX : Eteint; ∑ DA : En Danger; ∑ VU : Vulnérable ; ∑ R : Rare LRE : Liste Rouge Européenne (Birdlife International, 2004) ∑ CR : Gravement menacé; ∑ EN : En Danger; ∑ VU : Vulnérable ; LRM : Liste Rouge Mondiale (UICN, 2003) ∑ CR : Gravement menacé; ∑ EN : En Danger; ∑ VU : Vulnérable ; DO : Annexe 1 de la Directive Oiseaux : espèce inscrite à l'annexe I de la directive n° 79/409 CE du 02/04/1979

Statut de nidification Nom vernaculaire Nom scientifique LRR LRN LRE LRM DO (le plus positif et date) Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus (L.) VU (N) R Ann I PN : nourrissage (2005) Bécassine des marais Gallinago gallinago (L.) DA E (N) PN : hivernage (2007) Bécassine sourde Lymnocryptes minimus (Brünn.) PN : (2005) Bergeronnette grise Motacilla alba L. PN : nourrissage (2005) Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus PN : 13 Certains (2005) Busard Saint-Martin Circus cyaneus (L.) PN : chasse (2004) Chardonneret élégant Carduelis carduelis (L.) PN : nourrissage (2005) Corneille noire Corvus corone L. PN : nourrissage (2005) Coucou gris Cuculus canorus L. PN : 1 Possible (2005) Epervier d’Europe Accipiter nisus (L.) PN : nourrissage (2005) Faucon hobereau Falco subbuteo L. PN : 1 en vol (2004) Fauvette grisette Sylvia communis Latham PN : 3 Certains (2005)

Gallinule poule d’eau Gallinula chloropus (L.) PN : 2 Certains (2005) PN : 1 Certain (2005), Gorgebleue à miroir Luscinia svecica (L.) Ann I B : 1 possible (2007) Grand cormoran Phalacrocorax carbo (L.) Ann I PN : nourrissage (2005) Grande aigrette Egretta alba (L.) V (H) PN : 1 Halte migratoire (2004) Grive litorne Turdus pilaris L. PN : 1 Probable (2004) Héron cendré Ardea cinerea L. PN : 2 nourrissage (2005) Héron garde-boeufs Bubulcus ibis (L.) PN : 1 Halte migratoire Héron pourpré Ardea purpurea L. DA Ann I PN : 1 Halte migratoire (2004) Hibou moyen-duc Asio otus (L.) HSG : 1 Certain (2005) Hirondelle rustique Hirundo rustica L. D(N) PN : nourrissage (2005) Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta (Vieillot) PN : 1 Possible (2005) Linotte mélodieuse Carduelis cannabina (L.) PN : nourrissage (2005) Locustelle tâchetée Locustella naevia (Boddaert) PN : 2 Certains (2005) Martin pêcheur d’Europe Alcedo atthis (L.) Ann I PN : chasse (2005) Merle noir Turdus merula L. PN : 1 Certain (2005) Mésange bleue Parus caeruleus L. PN : 2 Possible (2005) Mésange charbonnière Parus major L. PN : 3 Certains (2005) Moineau friquet Passer montanus (L.) PN : 3 Certains (2005) Phragmite des joncs Acrocephalus schoenobaenus (L.) VU PN : 1 Possible (2004) Pic épeiche Dendrocopos major (L.) PN : passage (2005) Pic vert Picus viridis L. PN : passage (2005) Pie-grièche écorcheur Lanius collurio L. VU D(N) Ann I PN : 1 Possible (2005) Pie-grièche grise Lanius excubitor L. DA D(N) PN : 1 Possible (2005) Pigeon ramier Columba palumbus L. PN : vol (2005) Pinson des arbres Fringilla coelebs L. HSG : Certain (2005) Pipit farlouse Anthus pratensis (L.) PN : 7 Certains (2005) Rougequeue noir Phoenicurus ochruros (Gmelin) PN : nourrissage (2005) Rousserolle verderolle Acrocephalus palustris (Bechst.) PN : 3 Certains (2005) Sittelle torchepot Sitta europaea L. PN : nourrissage (2005) Tarier des prés Saxicola rubetra (L.) VU D(N) PN : Possible (2004) Tarier pâtre Saxicola torquata (L.) PN : 3 Certains (2005) Tourterelle des bois Streptopelia turtur (L.) D(N) PN : nourrissage (2005) Observateurs : M. Bredèche, O. Pratte, C. Vanappeglhem, G.N.A. (C. Fievet, D. Decaux, D. Evrard, C. Fontaine, M. et F. Roca, B. Hiolle, H. Seigniez) – 2004/2006/2007

In v e n ta ire d e s A m p h ib ie n s œ R e p tile s

LRR : Liste de Rareté Régionale (GODIN, 2000 (reptiles), 2003 (amphibiens)) LRN : Liste Rouge Nationale (MAURIN et KEITH, 1994) ∑ VU : Vulnérable LRW : Liste de Rareté Wallonne (http://biodiversite.wallonie.be) ∑ R : Rare Protection : Protection européenne ∑ H2 : Espèce de l’Annexe II de la Directive 92/43 CEE : « Habitats Faune Flore »

Nom scientifique Nom vernaculaire LRR LRN LRW Protection Sites Triturus cristatus (Laurenti 1768) Triton crêté - VU R H2 CG59 Triturus vulgaris (Linnaeus 1758) Triton ponctué - - - - PN Triturus helveticus (Razoumowsky 1789) Triton palmé - - - - PN Rana kl. esculanta Grenouille verte - - - - PN, B, T Rana temporaria (Linnaeus 1758) Grenouille rousse - - - - PN Bufo bufo (Linnaeus 1758) Crapaud commun - - - - PN, T Lacerta vivipara Jacquin 1787 Lézard vivipare - - - - T Observateurs : M. Bredèche, J. Holliday, C. Legrand, V. Levy, A. Soisson, C. Vanappelghem, G.N.A.

In v e n ta ire d e l‘Ic h ty o fa u n e

LRBAP : Liste rouge Bassin Artois-Picardie (MAURIN et KEITH, 1994) ∑ VU = Vulnérable LRN : Liste rouge nationale (KEITH, 1998) ∑ VU = Vulnérable ∑ EN = menacée d’extinction Directive Habitats : Directive "Habitats Faune Flore" n°92/43 CE ∑ Ann. II = espèce inscrite à l’annexe II

Nom Directive Statut de reproduction Nom scientifique LRBAP LRN vernaculaire Habitats sur les sites Esox lucius(Linnaeus, 1758) Brochet VU VU - Possible Carassius carassius (Linnaeus, 1758)1 Carassin - - - - Leucisus cephalus (Linnaeus, 1758) Chevaine - - - - Pungitus pungitus (Linnaeus, 1758) Epinochette - - - - Rutilus rutilus (Linnaeus, 1758) Gardon - - - - Rhodeus sericeus(Bloch, 1785) Bouvière VU VU Ann. II Possible Misgurnus fossilis (Linnaeus, 1758) Loche d’étang - EN Ann. II Possible Barbatula barbatula (Linnaeus, 1758) Loche franche - - - - Scardinius Rotengle - - - - erythrophthalmus(Linnaeus, 1758) Tinca tinca (Linnaeus, 1758) Tanche - - - - D’après les résultats de la pêche électrique réalisée en 2002 (FDPPMA 59, 2006) sur le Fossé des Berlières. 1 : Espèce introduite

In v e n ta ire d e s O d o n a te s

LRR : Liste de Rareté Régionale (GODIN et al., 2003) ∑ E : espèce Exceptionnelle ∑ AR : espèce Assez Rare ∑ PC : espèce Peu Commune LRN : Liste de Rareté Nationale (DOMMANGET, 1987) ∑ 4 : espèces très localisées ou peu fréquentes en plaine, mais présentant des effectifs nettement plus importants à moyenne et haute altitude ∑ 5 : espèces localisées ou disséminées dont les effectifs sont, en général, assez faible LRW : Liste de Rareté Wallonne (GOFFART et FICHELET, 2004) ∑ RE : espèce Régionalement Eteinte ∑ VU : espèce Vulnérable ∑ NT : espèce quasi-menacée LRE : Liste de Rareté Européenne (SAHLEN et al., 2004) Indice d’autochtonie (VANAPPELGHEM, 2007) : ƒ = possible ; ƒƒ = probable ; ƒƒƒ = certain

Indice Nom scientifique Nom français LRR LRN LRW LRE Sites d’autochtonie sur sites gérés Aeshna cyanea Aeshne bleue - - - - B, PN Aeshna grandis* Grande aeshne PC 4 - - Hors sites gérés Aeshna mixta* Aeshne mixte - - - - Hors sites gérés Anax imperator Anax empereur - - - - PN, PB, B Calopteryx spendens* Calopteryx éclatant - - - - Hors sites gérés Chalcolestes viridis Leste vert - - - - PN, PS, T, B, PB ƒ (PB) Coenagrion puella Agrion jouvencelle - - - - PN ƒƒƒ (PN) Coenagrion scitulum* Agrion mignon - 5 - - B Cordulia aenea* Cordulie bronzée - - - - Hors sites gérés Crocothemis erythrea* Libellule écarlate - - - - Hors sites gérés Enallagma cyathigerum Agrion porte coupe - - - - PN, PS, PB Erythromma najas* Agrion à yeux rouges - - NT - Hors sites gérés Erythromma viridulum Agrion vert - - - - PN Gomphus pulchellus* Gomphe gentil PC - - - Hors sites gérés Ischnura elegans Agrion élégant - - - - PN, PS, T, B, PB, G59 ƒ (PN et PB) Ischnura pumilio* Agrion nain AR 5 VU - CG59 Lestes barbarus Leste sauvage PC - - - T, PB, CG59 Lestes sponsa* Leste fiancé PC - - - Hors sites gérés Lestes virens Leste verdoyant E - RE - T Libellula depressa Libellule déprimée - - - - PN, B Libellula quadrimaculata* Libellule à quatre tâches - - - - Hors sites gérés Orthetrum cancellatum Orthétrum réticulé - - - - PN Platycnemis pennipes Agrion à larges pattes - - - - PN, PS, T, B, PB ƒ (PN et B) Pyrrhosoma nymphula Petite nymphe au corps de feu - - - - T ƒƒ (T) Somatochlora metallica* Cordulie métallique AR 4 - - Hors sites gérés Sympetrum danae Sympétre noir PC 4 NT - Hors sites gérés Sympetrum flaveolum Sympétre jaune PC 4 VU - Hors sites gérés Sympetrum fonscolombii* Sympètre à nervures rouges AR - - - B Sympetrum sanguineum Sympétre sanguin - - - - PN, PS, T, B, PB ƒ (PB et PN) Sympetrum striolatum Sympétrum à côtés striés - - - - T, PN

Sympetrum vulgatum Sympétre commun PC 5 NT - Hors sites gérés

Observateurs : M. Bredèche, J. Holliday, O. Pratte, A. Thurette, C.Vanappelghem, G.N.A. (C. Fievet, C. Fontaine, H. Seigniez) – 2006-2007 * : Base de données du G.O.N. (respectivement : H. Seigniez 2003, H. Seigniez 2006, D. Evrard 2006, B. Hiolle 2006, H. Seigniez 2001, C. Fievet 2006, H. Seigniez 2001, B. Hiolle 2006, C. Fievet 2006, H. Seigniez 2006, H. Seigniez 2001, D. Haubreux 1999, C. Fontaine et H. Seigniez 2006).

In v e n ta ire d e s O rth o p tè re s

LRR : Liste Rouge Régionale (FERNANDEZ et al., inédit) ∑ 2 : espèce fortement menacée d’extinction Rareté NPdC : (GON, en cours) ∑ AR : espèce Assez Rare LRN : Liste Rouge Nationale (domaine némoral)(SARDET et DELFAUT, 2004) ∑ P3 : espèce menacée d’extinction LRW : Liste Rouge Wallonne (DECLEER, DEVRIESE, HOFMANS, LOCK, BARENBRUG et MAES, 2000) ∑ K : espèce vulnérable

Nom scientifique LRR Rareté NPdC LRN LRW Sites Chorthippus parallelus (ZETTERSTEDT, 1821) - - - - PN, PS, T, B, PB Conocephalus dorsalis (LATREILLE, 1804) - - - PN, PS, T, B, PB Conocephalus fuscus (Fabricius, 1793) - - - - PN, T, B, PB Stethophyma grossum (L., 1758) 2 AR P3 - PN, PS, T, B, PB Tetrix undulata (SOWERBY, 1806) - - - - PN, PB Tetrix subulata (L., 1758) - - - K PN Observateurs : M. Bredèche, O. Pratte, A. Thurette, C.Vanappelghem - 2006.

In v e n ta ire d e s R h o p a lo c è re s LRR : Liste Rouge Régionale (HAUBREUX et al., en cours) ∑ E ? : Exceptionnel mais statut à préciser ∑ R : Rare ∑ AR : Assez Rare ∑ PC : Peu Commun LRN : Liste Rouge Nationale pour le Domaine Atlantique (DUPONT, 2001) (A, B) ∑ A : tendance en terme de régression de l'aire d'occurrence 1 = très fort déclin (75% à 100%) 2 = fort déclin (25 à 75%) 3 = faible déclin (15 à 25%) 4 = +/- stable ∑ B : degré de menace concernant l'habitat de l'espèce 1 = degré de menace extrême 2 = degré de menace fort 3 = degré de menace moyen 4 = degré de menace faible LRW : Liste Rouge provisoire Wallonne (GOFFART et FICHELET, 2005) ∑ NT : espèce quasi-menacée

Nom scientifique LRR LRN LRW Sites Aglais urticae PN, PS, T, B, PB Anthocharis cardamines PN, T Apatura iris 1 PC 3/4 VU Hors sites gérés Aphantopus hyperanthus T, B Araschnia levana 2 Hors sites gérés Colias crocea PN, B, PB Colias hyale 2 R 2/2 Hors sites gérés Cyaniris semiargus 2 AR 3/4 VU Hors sites gérés Cynthia cardui PN, B, PB Gonepteryx rhamni PB Inachis io PN, B, PB, T Lampides boeticus 3 E ? Hors sites gérés Lasiomata megera 1 Hors sites gérés Lycaena phlaeas NT PN, B, PB Lycaena tityrus 1 R 3/4 VU Hors sites gérés Maniola jurtina PN, PS, T, B , PB Papilio machaon 4 Hors sites gérés Pararge aegeria PN, PS, B, PB, BB, T Pieris brassicae PN Pieris napi PN, T, B, PB Pieris rapae PN, PS, T, B, PB Polygonia-c-album 5, 6 PN Polyommatus icarus PN Pyronia tithonus PN, PS, T, B ? PB Thecla betulae NT T Thymelicus lineolus 3/4 PN Thymelicus sylvestris 3/4 PN, B, PB Vanessa atalanta PN, B, PB Observateurs : M. Bredèche, J. Holliday, O. Pratte, A. Thurette, C.Vanappelghem, G.N.A. (2005-2007) Base de données du G.O.N. : 1 : C. Fievet 2006 ; 2 : C. Fievet 2003 ; 3 : C. Seigniez 2006 ; 4 : C. Fievet et H. Seigniez 2003 ; 5 : C. Fievet et C. Seigniez ; 6 : C. Fievet 2007.

In v e n ta ire d e s Mo llu sq u e s c o n tin e n ta u x (d’après Cucherat 2005, Inventaire dans Les Parts Nord, le 18/05/2004) Type : ∑ T : Terrestre ∑ A : Aquatique Statut Wells et Chatfield (1992) ∑ S : Espèce en déclin à l’échelle européenne

Directive LR LR Statut Wells et Nbre de Espèces Type Habitat Mondiale Nationale Chatfield 1992 localités NPdC Aegopinella nitidula T Anisus septemgyratus A Anisus vortex A Arion intermedius T Bithynia tentaculata A Cepea nemoralis T nemoralis Cf. Arianta arbustorum T arbustorum Cochlicopa repentina T Deroceras agreste T 1 Carychium minimum T Deroceras laeve T Deroceras reticulatum T Euconulus praticola T Gyraulus crista A Lymnaea stagnalis A Nesovitrea hammonis T Pisidium sp. A Planorbarius corneus A corneus Planorbis carinatus A Potamopyrgus A antipodarum Segmentina nitida A S Sphaerium corneum A Stagnicola sp. A Succinea putris T Trichia hispida s.l. T Valvata piscinalis A Vertigo antivertigo T Vertigo pygmaea T Observateur : X.Cucherat (2004)

A N N EX E X I

D’après Dijkstra, Kalkman, Ketelaar, Weide (van der) et al., 2002

A N N EX E X II

A N N EX E X III