LA NECROPOLE MEGALITHIQUE DE LA POINTE DU SOUC'H EN PLOUHINEC (Finistère)

N° de site : 29 197 006 AP Document final de synthèse campagne de fouille triennale 2001-2002-2003

par Michel LE GOFFIC

CONSEIL GENERAL DU FINISTERE

SERVICE DEPARTEMENTAL D'ARCHEOLOGIE 2003 ftAP 000 SOMMAIRE ^c %

1. Fiche signalétique 3 2. Localisation 4 3. Historique 7 4. Répartition des sépultures à chambre compartimentée 9 5. Répartition de la poterie type Le Souc'h 10 6. Problématique 10 7. Moyens mis en œuvre 12 8. Déroulement de 1 ' opération 15 9. Le sol prémégalithique et l'industrie mésolithique 17 10. La sépulture néolithique moyen 1 20 11. Le dolmen 1 37 12. Le dolmen 2 52 13. Le dolmen 3 56 14. Le dolmen 5 66 15. Conclusion 70 16. Bibliographie •••• 72 17. Remerciements 74 18. Annexe 1, étude anthracologique . 76 19. Annexe 2, décompte du mobilier lithique 86 20. Annexe 3, analyses granulométriques 91 21. Annexe 4, analyse du briquet 95 22. Annexe 5, analyses 14C 99 23. Annexe 6, étude céramologique 104 1. Fiche siqnalétique LOCALISA TION DE L10PERA TION

Site n°: 29.197.006.AP 3 Département : FINISTERE Commune : Plouhinec Lieu-dit ou adresse : Le Souc'h Année cadastre : 1997 Section (s) et parcelle (s) : ZW 342, 347. 365 à 372. x = 92,150 y = 2 354.000 Altitude : 30 m.

IDENTITE DE L'OPERATION

Autorisation n° : 2001/004 valable du : 19/06/01 ou 31/12/03 Nature : Fouille programmée (3 ans) TITULAIRE (Nom et Prénom) : LE GOFFIC Michel Organisme de rattachement : Conseil Général du Finistère Propriétaire du terrain : Commune de Plouhinec et Département du Finistère. Protection juridique : Classé Monument Historique le 09/04/1979 Motif de l'opération : Fouille du cairn nord Maître d'ouvrage : Conseil Général du Finistère Coût global de l'opération : 35 040,46 € Contraintes techniques particulières : Dates du chantier Surface fouillée : 560 m2 Surface estimée du site : 1 600 m2 Fouille menée jusqu'au substrat : oui, partiellement, sinon jusqu'au vieux sol enterré.

RESULTATS SCIENTIFIQUES

Mots-clés : - Chronologie : Mésolithique, Néolithique moyen I et II, Néolithique final. - Vestiges immobiliers : Cairn, parements, sépulture en fosse, dolmen à couloir, dolmens compartimentés, sépulture à entrée latérale. - Vestiges mobiliers : Poteries, silex, perles, pendeloques, lames de hache polie, armatures de flèches perçantes et tranchantes, percuteurs, enclumes.

Lieu du dépôt du mobilier : Dépôt de fouilles du Finistère. - 29590 des fonds documentaires : Service Départemental d'Archéologie - 29590 Le Faou.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DU DES

Année : 2003 Auteur : (Nom et Prénom) : LE GOFFIC Michel Collaborateurs : GRALL B.. HAMON G.. GUYODO J.-N., PAILLER Y. Titre : La nécropole mégalithique de la Pointe du Souc'h en Plouhinec (Finistère). Sous-titre : Document Final de Synthèse de fouille triennale (2001-2002-2003). Nombre de volume(s) : 1 Nombre de pages : 114 Nombre de figures : 33 Nombre de photos : 36. i 2. Localisation Plouhinec est une commune du littoral de la baie d', à l'entrée du Cap , limitée à l'Ouest et au Nord par le Goyen, petit fleuve côtier, au nord-est par un de ses affluents traversant l'étang de Poulguidou, et à l'Est par le ruisseau de Pors Poul'han qui sépare le Pays bigouden du Cap Sizun. A l'ouest de ce petit havre s'étend le Menez Dregan, plateau aspecté au sud qui comprend en son centre un mamelon dénommé Kergangnou bordé de deux petites dépressions orientées nord-sud qui aboutissent à la côte rocheuse à Poul- c'hangnou (ou Poulgangnou) et Pouldon (fig.l).

Fig. 1 : Carte détaillée du Menez Dregan en Plouhinec (Finistère) La pointe du Souc'h est elle-même une éminence rocheuse séparée de Kergangnou par le vallon de Poullobos. Elle domine la plage de Guendrez où se jette le ruisseau de Saint They qui forme la limite occidentale du Menez Dregan ; elle se trouve à 3 km au sud-sud-est de l'église de Plouhinec et à 900 m à l'ouest de Porz-Poul'han (fig. 2). De cet endroit on découvre la baie d'Audierne, de l'Ile de Sein au-delà de la pointe de Lervily en Esquibien à la pointe de Penmarc'h. C'est sur le sommet topographique que se trouve le complexe mégalithique du Souc'h, formé d'au moins deux ensembles de dolmens compartimentés. Les références cadastrales sont les suivantes : année 1997, section ZW, parcelles 342, 347, 365, 366, 367, 368, 369, 370, 371 et 372 (fig. 3). Le grand nombre de parcelles résulte d'un morcellement dû à la présence d'un corps de garde construit en 1747 (Peuziat, 1999). Les parcelles 342, 347, 365, 367, 369 et 371 appartiennent au département du Finistère, les autres à la commune de Plouhinec. Les coordonnées Lambert, zone II, pour le centre du site, sont : x = 92,150 ; y = 2354,00 ; l'altitude est de 30 m. La ligne de rivage n'est qu'à 150 m du site et c'est précisément là que se trouve la grotte effondrée de Menez Dregan qui a connu une occupation humaine au Paléolithique inférieur, entre -500.000 et -350.000 ans. Mi

Fig. 2 : Extrait de la carte I.G.N. 0419 est, au 1/25 000, situant l'emplacement du site du Souc'h. Commune de plouhinec (Finistère) PLAN CADASTRAL Rénové en 1981 Section ZW Fig, 3 : Extrait du cadastre de Echelle 1/2000 la commune de Plouhinec I 3. Historique La première mention du site est due, à notre connaissance, à la plume du chevalier de Fréminville (1835) qui en faisait « un sanctuaire druidique, composé de pierres plantées et formant une enceinte en forme d'un parallélogramme rectangle très-entier. Les grands côtés de cette enceinte avaient deux cent quarante cinq pieds de longueur, et les petits cent vingt- cinq. Je remarquai encore ici une chose que je n 'avais observé nulle part ailleurs, c 'est que les pierres de cette enceinte, au lieu d'être comme à l'ordinaire simplement plantées dans le sol, l'étaient dans une espèce d'empierrement en maçonnerie sèche ... qui avait deux pieds de largeur. A côté, près d'un des angles du sanctuaire, était un Dolmen. Remarquons encore ici, à cette occasion, que, dans ces temples druidiques, l'autel est toujours en dehors de l'enceinte... Un peu plus loin, sur l'extrémité de la pointe et tout près du corps de garde des guetteurs, sont deux autres Dolmens, dont les plates-formes ont été un peu dérangées. » Cette enceinte rectangulaire de 80 m par 41 m dont parle le Chevalier de Fréminville ne figure pas sur le cadastre de 1835 et les auteurs des XIXe et XXe siècles n'en font pas mention. Cependant, au nord de la maison devenue propriété communale, se voit une sorte de talus très aplani, d'orientation nord-nord-est - sud-sud-ouest et perpendiculairement, en limite nord du complexe mégalithique, un talus bas parementé de pierres laisse penser qu'il pourrait s'agir des ultimes restes de cette enceinte, la largeur de ces talus correspondant à celle donnée par le Chevalier de Fréminville (fig. 3 bis). A l'intérieur de cette enceinte présumée se trouve une petite butte de 4 à 5 m de diamètre laissant voir dans sa partie nord des orthostates de gneiss solidement fichés en terre. Compte tenu de sa hauteur, il est manifeste que des apports récents ont été réalisés à cet endroit et qu'ils dissimulent une partie de la structure. Toutefois, il est difficile d'y reconnaître la substruction en ligne droite située au nord du mamelon du Souc'h dont parle Le Carguet (Le Carguet, 1890), à l'ouest de laquelle ont été mis au jour des tessons de poterie onctueuse. Quant à l'enceinte se trouvant au nord du mamelon de Kergangnou, citée par le même auteur, elle en est distante d'au moins 300 m. Avant de passer à la relation de sa fouille sur le site du Souc'h, Grenot (1871) mentionne la présence de plusieurs monuments endommagés et incomplets, en plus de l'allée couverte de Pors-Poul'han ; il note qu'au nord se trouvait une allée couverte dont les pierres ont été brisées en 1870, pour servir à enclore un nouveau défrichement. Une vingtaine d'années plus tard, Le Carguet (1890) écrivait : « L'une des plus belles stations néolithiques du département, celle du Soc 'h, en Plouhinec, est destinée à disparaître, dans un délai assez rapproché. Le partage des communaux de Poulhan, sur lesquels elle se trouve, est provoqué en justice. Le morcellement et la mise en culture des terres détruiront impitoyablement les monuments qui font l'admiration de tous ceux qui les connaissent.» De plus il signale, à 100 m du Souc'h en se dirigeant vers Poul'han, «les Carnou-Bras, une grande galerie détruite, dont les pierres et quelques-uns des dolmens sont englobés dans les murs des fossés » et les Carnou-Bihan, à 100 mètres S.-S.-E. des précédents, se présentant comme deux buttes. Dans son inventaire, Paul du Châtellier mentionne, à 200 m à l'est-nord- est du corps de garde, des chambres à ciel ouvert. Cette localisation correspond à la parcelle 179, construite dans la première moitié du XXe siècle, devant la façade de laquelle se trouvent plusieurs dalles dressées qui pourraient effectivement provenir de mégalithes. Depuis cet inventaire alarmiste, les défrichements se sont accentués, les épierrages aussi, le parcellaire qui était inexistant au début du XXe siècle comprend désormais de nombreuses propriétés ceintes de murets de pierre sèche et, depuis la création de la route touristique qui relie Pors-Poul'han au bourg de Plouhinec en longeant la côte, une cinquantaine de maisons d'habitation et de résidences secondaires ont été construites de part et d'autre de la route qui traverse le Menez Dregan, sans qu'aucun contrôle archéologique n'ait jamais été réalisé. Dans sa thèse, J. L'Helgouac'h (1965) nous dit que ce site du Souc'h « a été considérablement bouleversé depuis les recherches de A. Grenot (1870-1871) ». Fig. 3bis : Implantation des courbes de niveau et des structures archéologique? sur le plan cadastral. Pour terminer cet historique de manière anecdotique, une légende nous dit qu'il existe sur la commune d'Esquibien, « les deux dolmens de Keriapok à Porspéré, dont les tables, malgré leurs dimensions énormes de 4 m de côté, servaient aux Korriquets à jouer aux palets, par le travers de la baie, sur les dolmens et les menhirs du Soc'h, en Plouhinec » (Le Carguet, 1888, Kermel, 1988).

4. Répartition des sépultures à chambres compartimentées La carte de répartition des dolmens à chambres compartimentées (fig. 4) établie par J. L'Helgouac'h (1965) a simplement été complétée par nos soins de quelques mentions anciennes et des découvertes récentes mais qui n'ont toutefois pas reçu de confirmation quant à l'attribution définitive à ce type de sépulture, faute d'intervention archéologique. Ainsi en est-il de l'ensemble du Stivel en La Forêt- (Le GofFic, 1990). Nous sommes également enclins à ranger dans cette catégorie les dolmens de Keringard à et les restes des dolmens de Nifran sur l'Ile de Sein. Nous rajoutons celui de Park ar C'hastel en Tréguennec sur la foi de la description de P.-R. Giot (1989). Il se pourrait qu'il en existe en presqu'île de , notamment à Camaret (dolmen de Rigonou). Cette carte de répartition fait apparaître une localisation vraiment cantonnée à la frange côtière qui s'étend du Cap Sizun (Ile de Sein comprise) à la presqu'île de Quiberon, avec une concentration dans le sud du Pays bigouden, entre Penmarc'h et Plobannalec-Lesconil.

Fig. 4 : Carte de répartition des dolmens à chambres compartimentées • dolmen compartimenté avéré • dolmen compartimenté supposé 5. Répartition des poteries type Le Souc'h La répartition de la poterie (fig. 5) suit le même schéma que celui des sépultures, avec cependant un prolon- gement vers le sud-est, notamment en presqu'île de Rhuis et jusqu'à Pornic, au sud de l'estuaire de la Loire. Il convient cependant de noter deux exceptions qui sont, à notre avis, sujettes à caution : à Saint-Thois, seul un vase assez atypique est attribué au style Le Souc'h (Le Roux et Lecerf, 1980). Quant à Barnenez, il s'agit de Fig. 5 : Carte de répartition des poteries type Le Souc'h quelques tessons attribués selon J. L'Helgouac'h, 1988, complétée par M. Le Goffic. à un vase type le Souc'h, mais qui demanderaient une étude nouvelle. Une étude plus exhaustive de la répartition de ce type de poterie est en cours dans le cadre d'une thèse qui devrait être soutenue en décembre 2003.

6. Problématique Les dolmens de la pointe du Souc'h en Plouhinec constituent un site éponyme. En effet, les investigations de A. Grenot en 1870-1871 mirent notamment au jour un type de vase globuleux à fond rond et anses tubulaires diamétralement opposées (la répartition des vases type « Le Souc'h » s'étend essentiellement aux départements du Finistère, du Morbihan et de la Loire atlantique, (fig. 5). A la lecture de la relation de fouille, il apparaît que l'auteur a mal cerné l'architecture du monument et n'a fouillé que l'intérieur de certaines chambres. En effet, il ne fait guère mention de couloirs d'accès ni de limites du monument alors que, manifestement, il s'agit d'un ensemble comportant des dolmens compartimentés dont l'architecture est aujourd'hui mieux connue bien que les fouilles soient restées très rares et incomplètes (Kerléven en La Forêt-Fouesnant en 1967 et Quélarn en Plobannalec en 1979- 1983). Le plan que Grenot fournit n'est ni coté, ni fiable et ne fait apparaître que l'ensemble nord qui n'est qu'une fraction du site (fig. 6). Quant au mobilier, le responsable de la fouille fait état de plus de deux milliers de silex découverts dans ses fouilles et ceux-ci ne figurent pas dans les collections conservées au Musée des Antiquités Nationales. Si certains silex datent de l'utilisation du monument, d'autres remontent à une occupation prémégalithique du site (mésolithique et/ou néolithique ancien), à l'instar des nombreux silex que nous avons i ¿u / I a

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Fig. 6 : Plan des dolmens du Souc'h selon Grenot, 1871. trouvés en 1986-1987, lors de la fouille de l'allée couverte de Porz Poul'han, située 500 m plus à l'est. Cependant certains d'entre eux pourraient être très récents si l'on en croit E. Le Carguet qui disait en 1890 : « Les silex de Poulhan étaient autrefois très renommés comme pierre à briquet. On venait les chercher de loin, et l'habitude était de les tailler sur les mégalithes même. Aussi faut-il se méfier des cailloux ramassés sur le sol... » Le Carguet reprenait sans doute à son compte une note de R.-F. Le Men de 1873 à propos des silex pyromaques : « Il est bon de se méfier des éclats de silex que l'on peut rencontrer au bord de la mer ou ailleurs, lorsqu'ils ne sont pas accompagnés d'objets de nature à établir quelque présomption sérieuse en faveur de leur antiquité. En examinant, il y a quelques mois une des plus belles allées couvertes du Finistère, située sur une lande aride, tout près de la baie d'Audierne, en la commune de Plouhmer (coquille pour Plouhinec), je remarquai à l'intérieur plusieurs éclats de silex dont je ne pouvais pas bien m'expliquer la présence, attendu que le sol de la galerie ne portait aucune trace de feuilles (coquille pour fouilles) récentes. Un paysan me tira bientôt d'embarras, en m'apprenant que lorsque les gens du pays avaient besoin de pierres à feu, ils prenaient à la grève quelques galets de silex, qu 'ils venaient briser sur les pierres de l'Allée couverte ». En ce qui concerne le mobilier céramique, la description qui en est faite et les dessins très sommaires publiés laissent penser que l'occupation du Néolithique moyen est suivie, bien plus tardivement, d'une utilisation au Chalcolithique (dépôt de vases campaniformes). L'auteur parle aussi de poterie onctueuse et, avant la campagne de 2002 on ignorait s'il s'agissait de poterie médiévale ou de proto-onctueuse de l'âge du fer. Les tessons retrouvés dans les terres remaniées entre le dolmen 1 et le dolmen 2 ont des profils caractéristiques des vases médiévaux fabriqués à Plonéour-Lanvern entre la fin du Xe siècle et le XVe siècle. Un premier examen rapide de la collection du M.A.N. montre effectivement qu'en plus de la poterie du type Le Souc'h, il y a bien de la poterie du Néolithique moyen II, chasséenne (vase support), du Néolithique final (pot de fleur S.O.M.), Chalcolithique (vases campaniformes), de l'Age du Bronze (urnes à cordon), de l'Age du Fer (vase à rebord à cannelure interne) et médiévale (poterie onctueuse). A cette énumération il faut ajouter deux vases d'affinité Cerny, mis au jour lors de la campagne de 2001 et qui font remonter l'occupation néolithique du site au Néolithique moyen I. La problématique de la recherche s'articulait autour de plusieurs axes : - Etude du sol prémégalithique sous la masse du cairn et dans ses abords. - Recherche de l'architecture du monument, aussi bien en ce qui concerne les limites externes du monument et les aménagements du cairn que les accès aux chambres et l'organisation de celles-ci. Il s'agit également de sérier les différentes phases possibles de construction et d'accrétion. - Poursuite de la recherche paléoenvironnementale par les études pédologique du sol enterré sous le tertre, anthracologique des charbons de bois mis au jour et palynologique, si les conditions de conservations des pollens s'y prêtent. - Recherche et étude de mobilier pour définir les différentes phases d'occupation du site qui semblent être au moins égales à sept (Mésolithique, Néolithique moyen I, Néolithique moyen II, Néolithique final, Chalcolithique, Protohistoire [Bronze et Fer] et Moyen Age). Datation absolue par la méthode du radiocarbone. - Consolidation et restauration partielle en vue d'une présentation au public.

7, Moyens mis en œuvre Les trois campagnes de fouille ont été réalisées au début de l'été, entre la fin juin et le début du mois d'août, à raison de cinq semaines par campagne, la maison servant de base de fouille étant occupée à partir de la mi-août par une autre équipe fouillant la grotte de Ménez- Drégan. L'encadrement était constitué par Michel LE GOFFIC, conservateur en chef territorial du Patrimoine, chef du service départemental d'archéologie du Finistère, responsable du chantier et Bertrand GRALL, technicien principal territorial du service départemental d'archéologie. Les bénévoles qui ont participé aux trois campagnes, ou à l'une d'entre elles, sont les suivants, par ordre alphabétique : BENARD Claire, étudiante en archéologie (Dijon) BIGOT Clotilde, étudiante en histoire et archéologie (Paris) BOUCHER Romain, éducateur (Pleyber-Christ) BRUNET Elise, étudiante en archéologie (Angers) CIVALLERI Hélène, étudiante en archéologie (Saint-Roman-en-Diois) CLODORE Tinaïg, doctorante en archéologie (Plouhinec) COUSSERAN Sylvie, docteur en archéologie (Plateau-d'Assy) CREUSAT Julie, étudiante en archéologie (Paris) DAKKOURI Chérinne, étudiante en archéologie (Paris) FORT Aurélie, étudiante en archéologie (Paris) HAMON Gwénaëlle, doctorante en archéologie (Nantes) LE BESCOND Paul, retraité de la marine (Plozévet) LE QUELLEC Vincent, étudiant en archéologie () LE QUELLEC Anaïs, étudiante en lettres modernes (Douarnenez) LORET Aude, étudiante en archéologie (Toulouse) MAUDET Annie, professeur de lycée, (Rennes) MICHAUD Elodie, étudiante en arts plastiques (Rennes) MOLLARET Rémy, étudiant en archéologie (Toulouse) MONTINARI Sandra, étudiante en archéologie (Lyon) NALLIER Renaud, étudiant en archéologie (Paris) NICLOT Marion, étudiante en archéologie (Tours) NICOUD Laurence, étudiante en archéologie (Primarette) PEUZIAT Josick, chirurgien-dentiste (Douarnenez) PAILLER Yvan, doctorant en archéologie (Brest) POULAIN Henri, Technicien S.R.A. Pays de Loire E.R. (Sainte-Luce-sur-Loire) ROBIN Guillaume, étudiant en archéologie (Lyon) SERGHERAERT Maëlle, étudiante en archéologie (Paris) SPARFEL Yohann, étudiant en archéologie (Saint-Pabu) VAN DEN BOSSCHE Benjamin, étudiant en archéologie (Paris) VERLIAC Gaëlle-Anne, étudiante en archéologie (Bordeaux) L'hébergement a été fourni par la commune de Plouhinec, dans la maison sise sur le terrain acquis par la commune et qui contient, en partie, les ensembles mégalithiques. Les travaux en régie fournis par la commune de Plouhinec consistent essentiellement en l'utilisation du tracto-pelle communal pour le décapage de surface à l'emplacement de l'ancien chemin, en bordure de la parcelle n° 181 et pour le chargement des déblais de fouille ainsi que du camion de la commune pour leur évacuation. Les frais de fonctionnement (repas, acquisition de petit matériel, frais divers) ont été couverts par un financement mixte Etat-Département. Il n'a pas été dégagé de crédit pour frais de personnel ou vacation étant entendu qu'à l'exception des agents du Service départemental d'archéologie, les autres personnes qui ont travaillé sur le chantier ou pour la post-fouille l'ont fait à titre bénévole. Le matériel utilisé a été celui du Service départemental d'archéologie, sauf mention spéciale. A la fin de chaque opération, la protection des zones fouillées a été réalisée par la pose de bâches maintenues en place au sol par des pierres et de la terre. LI 8. Déroulement de l'opération Le premier travail a consisté à débroussailler la zone d'investigation située au nord et au sud du corps de garde qui était à nouveau envahie par une végétation composée de ronce et ajonc nain en ce qui concerne les abords et la partie occidentale du complexe mégalithique et par des ronces et ajoncs d'Europe sur les dalles sortant de terre et aussi par des drageons de peuplier et de prunellier dans la partie nord-est. La méthode utilisée pour les relevés topographiques est celle des transects par lignes distantes de 2 m, parallèles à la limite séparative des parcelles 181 et 368, en prenant un point tous les 2 m. Ces prises de cotes ont été complétées par des mesures précises pour implanter les orthostates visibles. Certaines structures internes décrites par Grenot ont pu être ainsi reconnues mais, malheureusement, depuis 1871 le paysage a bien changé et des orthostates et pierres ont été prélevées pour la construction de maisons et surtout de murets, comme celui qui enclôt la parcelle 181 et qui est en partie érigé sur le dolmen le plus septentrional. Par ailleurs, certaines dalles qui affleuraient au moment du dépôt du permis de construire de la maison Hénaff en 1974, étaient devenues invisibles en 2001. L'accrétion de l'horizon A du sol atteint par endroit 5 à 6 cm, ce qui est fort intéressant pour la compréhension des phénomènes pédologiques du secteur. Les relevés topographiques ont fait apparaître nettement les deux ensembles mégalithiques fouillés par Grenot. Le premier est un tertre très aplati qui se développe au sud- ouest du corps de garde sur une longueur d'environ 35 m pour une largeur estimée à 18 m et comporte manifestement plusieurs dolmens de type compartimenté dont certains piliers et dalles à plat se voient dans des dépressions résultant des fouilles anciennes, mais sa situation sur le versant sud de la pointe n'a sans doute pas été favorable à la bonne conservation de la partie méridionale, quant à la partie nord, ce sont les murets et bâtiment annexes du corps de garde qui l'ont en partie dégradée. Ce cairn dont l'orientation générale est la même que celle du second cairn mais décalé, ne fait pas l'objet de fouilles dans l'immédiat. Le second ensemble est au nord du corps de garde, distant du précédent d'une dizaine de mètres et le tertre semble mieux structuré, orienté N-N-E - S-S-0 sur une longueur d'une cinquantaine de mètres pour une largeur d'une quinzaine de mètres. Tout comme pour le précédent cairn, les dépressions sont révélatrices d'explorations anciennes et/ou de prélèvements de matériaux. Certains piliers et dalles sont visibles en surface. Lors de la campagne de 2000, cinq sondages de 2 m de largeur avaient été réalisés de manière à retrouver les limites du cairn, il s'agit des sondages E/I-39, M/P-39, L/M-48, O- 47/50 et H-29/32. Un sixième avait été ouvert dans le caim de façon à savoir s'il y avait eu extension du monument et dans quel sens, il s'agit du sondage H-36/37. La première année de fouille triennale de 2001 s'est intéressée à la partie sud du cairn nord, celle à priori la plus dégradée par les prélèvement de matériaux. Les carrés fouillés (2 x 2 m) sont les suivants : E 29 à 34, F 29 à 34 et 36-37, G 29 à 32 et 36-37, H 33 à 35, pour la zone sud-ouest du cairn primaire et K 31 à 34, L 3là 34, M 33-34, pour la zone sud-est (fig. 8). Au cours de la campagne 2002, la recherche s'est orientée d'une part vers le sud-ouest pour trouver les limites du tertre de la sépulture en fosse du Néolithique moyen I d'affinité Cerny (carrés Y 24-25, Z 25-25, A 23-24-25, B 23-24, C 23-24 et 27-28, D 27-32), ainsi qu'au sud de cette structure (carrés E-H 27-28) (photo 1). La superposition du parement du cairn primaire sur le parement de la sépulture néolithique moyen I a aussi été recherché (carrés G 33-34). Les restes de l'architecture interne du dolmen 1 du cairn primaire ont été entièrement remis au jour et l'entrée du dolmen a été trouvée (carrés I-J 29-34). Le parement septentrional de ce cairn primaire a été recherché et trouvé (carrés J 36, K 35-36, L 35). Les Fig. 8 : Plan général du cairn nord et carroyage des zones fouillées. remblais de la chambre du dolmen secondaire ont été évacués et son entrée a été partiellement fouillée (carrés M 36-38 et N 37-38). En 2003, les efforts se sont essentiellement portés sur le dolmen 3 et le dolmen 5 (carrés I-P 40-44). La fouille du parvis du dolmen 2 a été poursuivie (carrés M-P 36-38) et la fouille du couloir et du parvis du dolmen 1 a été achevée (carrés I-K 31-33). Le décapage de surface des horizons L-F-H (litière-fermentation-humus) a été réalisé à la pioche et à la pelle, en dégradant le moins possible l'horizon A et en sectionnant les innombrables racines et radicelles avec le tranchant de la pioche. Il n'y a que dans les carrés P 41-43 qu'un engin mécanique a été utilisé pour ôter le remblai formant l'assiette du chemin qui était particulièrement induré. La fouille proprement dite s'est déroulée de manière traditionnelle, à la truelle et par passes successives en respectant les couches reconnues. Dans les zones sensibles et couches en place, le tamisage des terres s'est fait sur des tamis à maille de 5 mm ou 2 mm selon les cas. Les cotes en altitude des artéfacts et des structures et couches ont été prises à l'aide d'un niveau de chantier, le niveau zéro de référence choisi étant le sommet de l'orthostate de la paroi sud du couloir du dolmen situé au centre du tertre. Chaque dégagement de couche a fait l'objet de prises de clichés et de plans généraux ou partiels quand cela se justifiait et les coupes ont été relevées. Les codes couleurs utilisés sur échantillons frais sont ceux de A. Cailleux, suivis de leurs équivalents de la Munsell soil colour charts. A l'issue de chaque campagne de fouille, conformément aux prescriptions formulées, les zones fouillées sensibles ont été recouvertes d'une bâche plastique maintenue en place à l'aide de pierres et de terre.

9. Le sol prémégalithique et l'industrie mésolithique Etymologiquement, souc 'h ou soc 'h, signifie le soc de charrue. La pointe du Souc'h tirerait sa dénomination de sa forme qui, vue de loin, ressemble à un soc de charrue labourant l'océan. En dehors de toute considération poétique, il n'en demeure pas moins que la topographie et la géographie locales ont certainement joué un rôle très important en ce qui concerne les différentes occupations humaines, du Paléolithique à nos jours. Ainsi la présence de grottes marines a permis le séjour, à de multiples reprises de groupes d'Homo erectus, entre -500 000 et -300 000 ans, le belvédère que constitue la pointe du Souc'h procurait au début des temps postglaciaires une vision étendue sur un territoire de chasse, ce qui n'est sans doute pas étranger au stationnement de tribus mésolithiques à diverses reprises. Il est vraisemblable que cette position dominante a aussi conduit les Néolithiques a édifier des sépultures, du Néolithique moyen I au Néolithique final, les cairns constituant des marqueurs de territoire visibles de la pointe de Penmarc'h au Raz de Sein. Ce n'est pas un hasard non plus si, lorsque Vauban organisa la défense côtière de la , le site fut choisi pour la construction d'un corps de garde. Quelques dizaines d'années plus tard, le sommet des restes du cairn septentrional fut retenu pour l'implantation d'un « signal sémaphore » figurant au cadastre de 1835. Le substratum qui affleure par endroits dans la parcelle 372 est formé par l'orthogneiss œillé de Porz-Poul'han. Il contient des phénocristaux feldspathiques (1 à 5 cm) aplatis et étirés dans une trame quartzo-feldspathique claire et schistifïée, parfois riche en biotite. Cet orthogneiss est structuré de façon importante selon des plans orientés N 115° E qui plongent de 60° vers le sud (BRGM, 1981). La roche vient souvent à l'affleurement sur les versants sud-ouest et sud du Menez-Dregan et les Néolithiques n'avaient que l'embarras du choix pour s'approvisionner en dalles de gneiss, d'extraction facile puisque nombre de dalles sont dégagées par l'érosion. Dans la parcelle 114 se voient deux larges dépressions dont l'origine est pour l'instant conjecturale. Il paraît improbable qu'il puisse s'agir d'effondrements du plafond d'une grotte marine analogue à celle en cours de fouille dans la falaise voisine, car ces dépressions en sont éloignées de plus d'une centaine de mètres. Notre sentiment est qu'il s'agit de carrières anciennes, sans doute liées à l'exploitation de la roche pour construire les deux cairns du complexe mégalithique. Les sols qui recouvrent l'orthogneiss sont des types suivants : (A) R, AC, A (B) C. Il s'agit de sols minéraux bruts, de sols à profil peu différencié (rankers), de sols bruns faiblement lessivés et peu profonds. Cette succession correspond à un transect théorique à partir d'observations réalisées en différents endroits. Le sol enterré a été étudié dans plusieurs sondages, en P 39, LM 48, O 50, GH 39, H 31-32 et G 31-32. Le ranker a une épaisseur variable suivant les irrégularités du bed rock ; il a été mesuré de 5 à 18 cm en P 39, de 12 à 24 cm en O 50, de 16 à 24 cm en LM 48, de 20 à 25 cm en GH 39, de 20 à 30 cm en GH 31-32. Sa couleur varie en fonction de son degré d'hygrométrie du rouge sombre (2,5 YR 3/2) au brun gris très foncé (10 YR 3/2). Il est homogène, comporte quelques cailloux et de très nombreux graviers de gneiss en décomposition. Dans les creux, les poches ou les endroits où la pédogénèse a été plus importante, peut parfois se différencier un profil plus complet avec un horizon A2, sec, de couleur brun gris (10 YR 5/2), à structure fragile et de texture limono-sableuse, comportant de nombreux graviers et quelques cailloux. Il surmonte alors un horizon B de couleur brun foncé (7,5 YR 4/4) témoignant d'un enrichissement en argile d'éluviation et/ou d'illuviation par lessivage per descensum . Il s'agit alors d'un sol podzolique. Ce dernier type A (B) C n'a pas été trouvé, jusqu'à présent, sous les structures néolithiques. Mais il s'est développé sur les remblais résultant de la mise en place des dolmens du cairn, comme cela a été observé sur la façade occidentale du monument dès lors qu'il y a une épaisseur conséquente de sédiments, même comportant des éléments grossiers en majorité. La roche mère est l'orthogneiss de Pors-Poul'han superficiellement altéré dont la linéation N 115° E est reconnaissable à la base du sol, car la transition est nette. Parfois ce gneiss libère des cailloux allongés qui se détachent du substratum. Description pédologique du sol situé en J 44, devant le parement occidental (arrière) du cairn : Ao : horizon holorganique L = 1 à 2 cm, F = 1 cm, H 1 à 2 cm. A : 0 à -25, -32 cm : horizon sec, brun foncé, 7,5 YR 4/2, sans taches, comportant des graviers et cailloux (Oà 10 cm) de gneiss dans la proportion de 30% ; structure grumeleuse fragile, nombreuses racines, bonne porosité. Ba : -25, -32 à -60 cm : sec, brun foncé, 7,5 YR 4/4, sans taches, petits grains et minéraux du gneiss, structure particulaire, quelques racines, développé sur couche d'érosion anthropique ou naturelle. Bp : -60 à -85 cm : horizon d'accumulation semblable au précédent mais développé dans une couche de remblai de graviers et cailloux inorganisés et reposant à plat sur le sol prémégalithique. A ent. : -85 à -100, -110 cm : ranker, humide, de couleur brun foncé 7,5 YR 3/2, comportant de nombreux graviers de gneiss altéré. R : Gneiss altéré L'observation du transect réalisé en EH 39 a permis de constater qu'en ce qui concerne le sol non affecté par la construction du cairn, sa nature est différente de celui piégé sous des remblais ou sous le cairn, que son épaisseur est plus importante puisque l'on a un profil A (B) C, tandis qu'à la surface du ranker enterré les horizons holorganiques (moder très acide ou mor, sous fermentation et litière) ont complètement disparu par lessivage et/ou minéralisation. Cette différenciation s'opère également dans les éboulis situés devant le parement occidental du cairn. Ceci amène à la conclusion que l'évolution pédologique des sols de la pointe du Souc'h n'est pas polycyclique, mais continue et uniforme et que depuis le début de l'Holocène la pédogénèse engendre dans ce locus des lithosols passant à rankers dont l'accrétion engendre des sols bruns jeunes, lessivés tendant vers la podzolisation. Il s'agit de sols à évolution lente, en équilibre avec les conditions édaphiques et climatiques pour l'essentiel dont le climax est la lande rase à bruyère et ajonc nain. Cette observation est intéressante car elle a été effectuée sur un site qui n'a jamais été cultivé, dont l'évolution a été bloquée anthropiquement par endroits lors de la construction du complexe mégalithique, tandis qu'en dehors des cairns l'évolution s'est poursuivie naturellement. A proximité de la tombe en fosse d'affinité Cerny, le ranker enterré a été fouillé sur près de 2 m2. Celui-ci contient de l'industrie mésolithique et des charbons de bois qui ont été prélevés pour analyse. Le résultat de la datation a donné 6090 ± 100 B.P., soit l'intervalle 5290 - 4740 B.C., ce qui correspond à l'Atlantique ancien. Dans les sondages et zones fouillées jusqu'à la roche mère, le vieux sol n'a jamais livré de tessons de poterie ou d'artéfacts attribuables de manière certaine au Néolithique. Par contre une industrie lithique mésolithique est bien attestée. Dans les terres remaniées par les Néolithiques, mais aussi après l'abandon du site par ces derniers et son utilisation comme carrière de pierres à diverses époques dont le Moyen Age, les Temps Modernes et l'époque contemporaine se trouve une industrie lithique très abondante comportant des artéfacts mésolithiques, néolithiques et même très récents si l'on en croit H. Le Carguet qui disait, en 1890, que le silex était utilisé comme pierre à briquet et que l'on venait de loin le tailler sur les mégalithes (voir supra, dans la problématique). De sorte qu'il est difficile aujourd'hui de faire la part de ce qui revient aux Mésolithiques, aux Néolithiques et aux tailleurs de pierres à briquet des XVIIIe et XIXe siècles ! Nous sommes persuadés que nombre de percuteurs et pièces esquillées sont récents, mais il est difficile de les différencier car cette technique de taille existait déjà au Mésolithique et qu'elle a été largement utilisée jusqu'au Néolithique final. Cependant, dans le mobilier mésolithique provenant des sondages effectués dans le vieux sol, nous n'avons pas trouvé de pièces esquillées. Des raccords physiques ont été réalisés dans des lots provenant de mêmes carrés de fouille de 4 m2 chacun alors qu'il est manifeste que la très grande majorité du mobilier lithique provient de couches remaniées à plusieurs reprises au cours des âges. Il y a donc de fortes présomptions pour qu'une partie du silex ait été débitée assez récemment. Il existe bien une différenciation assez nette entre les lots provenant du vieux sol prémégalithique et ceux des couches remaniées. L'inventaire du matériel lithique figure en annexe 1. Pour avoir une vision correcte de l'industrie mésolithique ou plutôt des industries mésolithiques, car la présence d'artéfacts du Mésolithique moyen et du Mésolithique final montre qu'il y a eu plusieurs occupations successives du même emplacement, il conviendrait d'ouvrir un chantier spécifique, dans un vieux sol non perturbé par les occupations ultérieures ou dans le sol actuel, en dehors de l'emprise des travaux néolithiques (édification des cairns et exploitation des carrières). La quasi totalité des percuteurs et des retouchoirs est réalisée sur galets allongés et plats. Les traces d'usage se trouvent à l'une ou aux deux extrémités sous forme d'enlèvements d'éclats et de piquetage et l'utilisation de punch n'est pas à rejeter ; parfois l'usage répété aboutit à l'obtention de galets biseautés par abrasion. La percussion lancée se manifeste par des enlèvements d'éclats et parfois l'apparition d'encoche sur la partie latérale des galets plats et allongés, généralement vers le quart ou le tiers de leur longueur. Certains galets allongés et plats ont servi d'enclumes, mais les exemplaires les plus caractéristiques sont sur galets discoïdes et montrent des traces caractéristiques, la plupart du temps sur les deux faces plates. Quelques uns sont brisés dans la cupule résultant de la percussion répétée. La nature des roches détermine la forme des galets. Ainsi les galets allongés sont généralement en grès fin lité tandis que les galets discoïdes sont en granité à grain fin ou en microgranite. Dans le matériel recueilli, figurent aussi des galets oblongs à deux encoches opposées, généralement considérés comme des poids de lignes ou de filets. En ce qui concerne le matériel brut, la quasi totalité de l'industrie mésolithique est élaborée à partir de galets de silex prélevés sur l'estran. Quelques uns sont bruts, d'autres simplement testés et mis au rebut en raison de la mauvaise qualité du matériau ou de l'inadéquation à la réalisation de l'outillage. Les nucléus mésolithiques sont généralement petits, les types rencontrés sont pyramidaux à un plan de frappe, prismatiques, à enlèvements croisés et informes. Le produit recherché est manifestement la lamelle, support de fabrication des microlithes. Celles-ci sont généralement d'assez bonne facture, à deux ou trois plans selon la largeur de la lamelle. Un seul microburin a, pour l'instant, été découvert sur le site. Cette technique n'est pas donc pas inconnue, mais très peu utilisée. Les pièces esquillées sont très abondantes et l'on peut se demander s'il faut ou non les ranger parmi l'outillage ou parmi le matériel brut. Elles ne sont certainement pas toutes du Mésolithique. Le nombre de percuteurs sur galet allongé et d'enclumes est en rapport avec le nombre de pièces esquillées et de nucléus montrant un débitage à l'aide de cette technique. L'outillage commun n'est pas varié et consiste en grattoirs sur éclat, éclats retouchés, lames et lamelles retouchées et utilisées, lamelles à une coche, lamelles à troncature oblique, à troncature concave, burins de très petite taille et généralement de mauvaise facture, perçoirs. Les microlithes comprennent de rares artéfacts de style Bertheaume, en particulier une lamelle pygmée à deux bords abattus, des triangles scalènes à petit côté court et le plus souvent concave et des pièces inhabituelles en Armorique comme un triangle isocèle allongé très proche du triangle de Muge, un triangle équilatéral et une pointe triangulaire courte à base retouchée. Les lamelles à un bord abattu sont également présentes et les trapèzes assez nombreux. Ces derniers sont généralement symétriques à troncatures concaves. Cet assemblage témoigne manifestement d'occupations répétées du même site au cours du Mésolithique moyen et final, s'étalant vraisemblablement sur plusieurs millénaires.

10. La sépulture en fosse du Néolithique moyen I Dans la partie méridionale du tertre, la tranchée de sondage de la campagne de l'année 2 000, en H 29-32, avait montré dans cette zone une importante lacune de pierres et une structure fossoyée avait été partiellement fouillée, fosse qui se prolongeait plus à l'ouest en F 31-32. La partie orientale de cette fosse avait livré trois armatures de flèche tranchante et quelques tessons de poterie dont un fragment de rebord d'un grand vase néolithique. Pour comprendre ces anomalies et tenter de retrouver le ou les parements du cairn dans sa partie sud-ouest, une vaste aire a été ouverte, qui correspond aux carrés E-G 27- 34, IJ 27-32 et J 29- 32. Elles ont été complétées par la suite par les carrés CD 27-28 et D 29-32 ainsi que par la fenêtre YC 23-25. Le parement occidental du cairn a bien été retrouvé, conservé sur une, parfois deux, exceptionnellement trois assises, dans le prolongement de la partie mise au jour en F 36 (fig. 9 et photo 2). Il est formé de pierres plates de module variant généralement de 0,40 à 0,60 m dont certains exemplaires sont des galets marins. En F 32, il amorce une courbe mais il n'a pu être suivi plus loin en raison d'un épierrage d'époque indéterminée. Il semble vraisemblable que l'angle S-0 du cairn était également arrondi et se trouvait à l'intersection des carrés F-G 31-32. La grande surprise de la fouille des carrés EF 32 à 34 a été de constater que ce parement repose sur une masse de pierres à pendage préférentiel vers l'est, disposée antérieurement et limitée par un parement de pierres d'un module légèrement inférieur, devant Fig. 9 : Plan de la partie occidentale du cairn et des parements du tertre et du 22

Photo 1 : Vue générale du chantier, prise du sud-ouest

Photo 2 : Vue, prise du nord-est, de la partie sud- ouest du site et du chevauchement du cairn sur le tertre de la sépulture du Néolithique moyen I. A l'arriére plan, les carrés D 29-32, CD 27-28 et EF 27-28, ouverts en 2002. Photo 3 : Vue frontale du parement du cairn en F 32-34 qui repose sur le tertre de la sépulture du Néolithique moyen I.

Photo 4 : Vue de la limite du tertre néolithique moyen I, matérialisée par une nette orientation préférentielle des pierres sous forme de linéation, il enEF 29-31. I F I G | H 0 1m Fig. 10 : Plan de la sépulture du Néolithique moyen I et emplacement du mobilier associé. I 0 s Fig. 11 : Plan du tertre du Néolithique moyen I. I I I X lequel se trouvent disposées à plat de grandes pierres plates, à une distance moyenne de 0,45 m. Ce dernier parement n'a pas la même orientation et est orienté NNE-SSO, l'angle formé avec le parement du cairn étant de 20 gr. (photo 3). Il a donc fallu se rendre à l'évidence qu'avant l'édification du cairn il y a eu une première structure limité par un parement, au moins sur une partie de son pourtour. La fouille des carrés EF 29-31 n'a pas révélé de structure bien définie, cependant quelques pierres allongées sont disposées de telle sorte qu'elles forment des linéations de même orientation que celle du parement de la structure précédemment identifiée (photo 4). De grands vides laissent penser à des aires d'épierrage. En F 30 un assemblage de pierres plates de plus grand module a été un moment interprété comme un coffre quelque peu bousculé, mais la fouille de cette pseudo structure n'a révélé aucun indice permettant une telle affirmation. En G 29 -30 se trouvent des masses pierreuses qui semblent plus ou moins agencées, notamment en G 29 où plusieurs éléments sont disposés suivant une même direction. A la limite de F 29 un trou de petit poteau a été fouillé avec minutie. A l'intérieur de celui-ci se trouvaient un double dreikanter en quartz ayant servi de percuteur et éclaté par le feu ainsi que des petites pierres plates de calage et un galet. En G 32, la suite de la fosse partiellement explorée lors de la campagne de sondages de l'été 2000 a été fouillée et s'est révélée extrêmement intéressante puisque loin d'être une structure secondaire, une sépulture adventice et tardive comme il en existe sur certains sites, il s'agit, au contraire, d'une sépulture antérieure à la construction du cairn (fig. 10 et 11 et photos 5 et 6). La fosse n'est pas profonde puisque le ranker enterré n'est épais que de 20 à 30 cm et que le gneiss altéré n'a pas été entamé (fig 12).

C

Fig. 12 : Coupe transversale de la sépulture en fosse du Néolithique moyen I. La longueur de la fosse est approximative car ses limites sont difficilement perceptibles et que la partie orientale a été fouillée lors du sondage sans que la limite orientale soit apparue nettement, elle peut néanmoins être estimée à 2,15 m, tandis que la largeur est de 1,20 m. Elle est orientée NO-SE, l'axe de la fosse fait un angle de 55 gr avec le nord géographique. Contre la paroi longitudinale NE de la fosse sont plaquées deux petites dalles plates de gneiss dont le pendage est SO. Cinq autres pierres plates ont un pendage sud et ne sont manifestement pas à leur place d'origine car elles se trouvent dans un sédiment meuble et ne touchent pas le fond de la fosse. Il est vraisemblable qu'elles proviennent de la couverture du caveau et qu'elles ont chu après pourrissement de supports en bois, comme cela a été proposé dans le cas de plusieurs tombes de cette culture comme, par exemple le coffre Ml-FI de Rots, près de Caen (Desloges, 1997). Sous et entre ces dalles ont été mis au jour deux vases écrasés apparentés à la culture de Cerny ou Chambon : un petit vase du type bouteille à fond rond, ouverture rétrécie surmontée d'un col subvertical, présente trois, peut-être quatre languettes, placées sur le haut ou à mi-hauteur de la panse et perforées horizontalement ; un grand vase à fond rond, à ouverture ovale, possède deux languettes diamétralement opposées sur le haut de la panse. La cuisson est réductrice au cœur de la pâte et oxydante à l'extérieur. L'épaisseur de la paroi est fine. Ces deux vases ne présentent aucun décor et ils ont été en partie remontés par le service départemental d'archéologie afin de connaître leurs caractéristiques techniques et typométriques avant d'être restaurés par le laboratoire Arc'antique de Nantes. Une description plus complète de ces vases figure en annexe. Dans la fosse, le matériel lithique comprend un élément de silex et plusieurs armatures de flèches tranchantes en silex. L'élément en silex ressemble à un grattoir atypique et comporte une concrétion ferrugineuse à l'une de ses extrémités (fig.13). Il s'agit d'un fragment proximal, à talon enlevé par quelques grandes retouches inverses, d'une lame ou d'un grand éclat cassé par flexion. Il est long de 43 mm, large de 30,5 mm et épais de 12 mm. Il montre sur tout le pourtour, hormis à la fracture, des « retouches » directes abruptes ou semi-abruptes déterminant un contour sinueux, voire même des coches. La présence de la concrétion nous a immédiatement interpellé et nous avons pensé qu'elle pouvait résulter de la présence au contact de la pièce de silex d'un fragment de pyrite de formule Fe S2, minéral instable en milieu oxydé qui se transforme d'abord en sulfate ferreux qui, en présence d'oxygène libre, produit du sulfate ferrique. Ce dernier donne par hydrolyse un hydroxyde de fer insoluble voisin de la limonite et de l'acide sulfurique qui passe en solution et est évacué peu à peu par lessivage. Nous avons donc confié l'ensemble au Laboratoire d'Anthropologie, Préhistoire et Quaternaire armoricains de Rennes pour analyse et l'étude qui a été réalisée a confirmé notre hypothèse sans aucune équivoque. Les résultats de l'analyse figurent en annexe. Nous avons donc affaire à un briquet à l'instar de ceux trouvés dans plusieurs sépultures danubiennes, comme dans la sépulture 37 de la nécropole d'Ensisheim « les Octrois »(Haut-Rhin) et surtout dans nombre de sépultures de Bavière (Jeunesse, 1997). De plus, l'analyse a révélé des teneurs anormalement élevées en P2O5 qui ne peuvent provenir que de la décomposition d'ossements, ce qui confirme aussi qu'il s'agit bien d'une sépulture. Les armatures tranchantes en silex sont au nombre de sept. Cinq proviennent de la fosse elle même dont quatre groupées sur 20 cm2, à la limite des carrés GH 31-32, une cinquième un mètre plus à l'ouest, toujours dans la fosse, une sixième a été trouvée lors du décapage des couches perturbées, sans que sa localisation précise ait été notée, dans un des carrés H 30-33 et une septième à la limite de G 29 et de G 30, manifestement déplacée. Elles ont été étudiées par J.-N. Guyodo (fig. 14) : « Le lot provenant de la fosse sépulcrale regroupe sept pièces, toutes des armatures de flèches tranchantes en silex. Cinq armatures de flèches tranchantes trapézoïdales côtoient deux individus de forme triangulaire. Dans tous les cas, le support est tiré par percussion directe dure d'un galet de silex côtier ; trois pièces présentent encore des plages corticales résiduelles (fig.14 n° 1, 5, 6) Quatre des cinq armatures trapézoïdales sont confectionnées à partir de fragments mésiaux de supports laminaires, trois lames (fig. 14 n° 2, 3, 5) et un éclat laminaire (fig. 14 n° 4). Les autres armatures, dont les deux triangulaires, sont réalisées sur fragments mésiaux d'éclats très peu corticaux (fig. 14 n° 1, 6) ou dépourvus de cortex (fig. 14 n° 7). Quatre pièces présentent un déséquilibre au niveau de leur épaisseur du fait de la cassure du support effectuée très près de l'extrémité proximale du support. L'effet de bulbe est ainsi partiellement conservé sur ces supports, deux éclats et deux lames (fig. 14 n° 2, 3, 5, 6). La partie la plus proéminente d'une pièce est d'ailleurs reprise par retouches inverses rasantes partielles pour amoindrir l'épaisseur (fig. 14 n° 6). Les deux bords des armatures sont repris par retouches directes abruptes continues à deux exceptions près -une armature triangulaire et une trapézoïdale- dont les bords sont affectés par des retouches inverses abruptes continues (fig. 13 n° 4, 6). Une pièce possède un bord peu épais (2,5 mm) non repris par retouches après la cassure par compression manuelle du support. Aucun stigmate de coup porté sur les parties actives et lié à leur utilisation n'est identifiable.

Fig. 14 : Armatures de flèches tranchantes en silex de la sépulture du Néolithique moyen I ; dessin : J.-N. Guyodo. L'homogénéité de ce lot semble indéniable. Il est intéressant de constater que le même matériau a été employé pour toutes les pièces qui auraient pu, à titre d'hypothèse, être associées au sein d'un unique carquois. » Près du bord de la fosse, mais à l'intérieur de celle-ci, fut mis au jour un talon de lame de hache polie en éclogite dont le gisement le plus proche est sur la commune de , à une douzaine de kilomètres au sud-est ; le tranchant fut retrouvé 2 m à l'ouest, en limite de la i Fig. 15 : dessin de la lame de hache polie en éclogite. Dessin Y. Pailler. couronne (fig. 15). Il s'agit d'une lame de hache polie à talon pointu et tranchant convexe légèrement émoussé. Elle est longue de 190 mm, large de 62 mm et épaisse de 32 mm. Le polissage n'est pas intégral, principalement sur une face assez plane résultant du travail préliminaire au polissage. La section est donc un ovale aplati. Plusieurs facettes de polissage sont visibles sur les faces et les bords. Plutôt que de voir dans la fracture de cet objet un geste rituel, le fait d'avoir découvert les deux fragments à deux mètres de distance, l'un dans la tombe, l'autre à la limite du tertre nous laisse penser à non pas une profanation de la sépulture, mais à une exploitation de cette zone en carrière de pierre. Ceci est conforté par la présence sur la surface de l'objet de traces de rouille qui pourraient résulter du contact violent d'un instrument métallique, une pioche par exemple, qui aurait brisé l'objet en place et aurait déplacé un fragment. Ceci expliquerait aussi la dispersion de deux armatures de flèches tranchantes dans la même direction et l'absence de la majorité des pierres plates qui devaient former la couverture du tertre. Les terres du remplissage de la fosse sont formées par un limon sableux jaune brun foncé (10 YR 4/4) qui se démarque du vieux sol environnant de couleur brun gris très foncé (10 YR 3/2). Ce remplissage limono-sableux se retrouve à l'extérieur de la fosse, au contact externe des pierres plates à pendage centrifuge qui forment une couronne autour de la fosse. Ce matériau est allogène et a été analysé pour connaître sa granulométrie et pour essayer de définir sa provenance. Deux analyses granulométriques (voir en annexe) ont été réalisées sur cet apport, confirmant très nettement pour l'un d'entre eux un enrichissement de la fraction 20 à 50 p., ce qui démontre une origine éolienne du sédiment pro parte. Le lieu de prélèvement de cet apport allogène est à rechercher dans les affleurements pléistocènes proches qui contiennent des niveaux de formation éolienne. Il en existe dans le remplissage de la grotte au plafond effondré de Menez Dregan qui est à 150 m au sud, mais aussi bien plus largement dans la falaise constituant le fond de la plage de Guendrez, à quelques centaines de mètres à l'ouest du site où l'on peut encore observer, au-dessus d'une plage ancienne, un head puis des limons plus ou moins lœssiques, parfois colluviés, surmontés de sable dunaire. En FGH 30-33 a pu être identifiée une couronne de pierres plates partiellement conservée malgré les épierrages. Ces pierres plates disposées en écailles à pendage centrifuge compris entre 42 gr et 86 gr avec une moyenne de 58 gr. La limite externe de cette couronne est à 1,60 m du bord de la fosse, la limite interne à 0,80 m passant à lm dans la partie sud. Cette couronne a un diamètre externe de 5 m à 5, 20 m et comporte donc plusieurs épaisseurs de pierres plates sur une largeur de 0,60 à 0,80 m. Si l'on fait une extrapolation, on peut facilement concevoir un tertre de limon argileux recouvrant la sépulture en fosse, lui même recouvert d'une chape de pierres plates, en écailles, formant un dôme de l'ordre de 2 m de hauteur au dessus du sol. En limite de cette « couverture », en H 33, se trouve un galet plat, fiché verticalement dans le vieux sol jusqu'à une profondeur de 0,15 m. Pour mieux cerner cette structure qui a précédé la construction du cairn, il conviendra de démonter le parement du cairn en FG 33-34 pour essayer de retrouver son extrémité septentrionale, si elle a été préservée lors de la construction du cairn. Il est manifeste que cette sépulture n'a été pas fouillée par Grenot mais perturbée et partiellement épierrée antérieurement au milieu du XIXe siècle. Le tertre, limité par deux parements sub-parallèles dans le voisinage de la tombe, devient de plus en plus réduit au fur et à mesure que l'on s'en éloigne et les parements se transforment en levées de pierres, sous forme de talutage surbaissé, avec linéations marquées par les pierres allongées, que l'on peut suivre sur une vingtaine de mètres en ce qui concerne la partie occidentale. Deux zones de fouilles ont été ouvertes pour reconnaître la limite occidentale du tertre néolithique moyen I. Dans les carrés C 27-28 et D 29-32, auxquels il faut ajouter les deux demi-carrés D 27-28 ouest se trouvait (en D 30) une aire de pierres de forme arrondie d'un diamètre de 2,70 m. Initialement interprétée comme une possible aire de séchage du goémon, cette hypothèse a été abandonnée, compte tenu de l'éloignement du trait de côte et de l'absence de four à soude dans les environs immédiat. Ce n'était rien d'autre 31

Photo 5 : Vue, prise du sud, de la sépulture du Néolithique moyen I en cours de fouille, en G 31-32.

Photo 6 : Vue de détail du dégagement du petit vase en forme de bouteille de la tombe du Néolithique moyen I, en G 32.

Il Photo 7 : Vue, prise du sud-ouest, des carrés CD 27-28 et D 29-32, montrant la linéation des pierres prolongeant le parement du tertre néolithique moyen I. La 32 lacune en arrière plan est le résultat d'un ancien épierrement.

Photo 8 : Vue, prise du sud, de la fenêtre YZA 24-25. La linéation devient de moins en moins perceptible et une pierre sur chant de 1 m de longueur, orientée est- ouest, apparaît au second plan. qu'un tas de pierres de module déeimétrique résultant d'un tri sélectif récent des structures empierrées néolithiques et qui reposait directement sur l'horizon A du sol actuel, sans aucun enracinement. Le décapage de ces carrés a immédiatement fait apparaître une nappe pierreuse allongée dans laquelle on peut voir une certaine organisation. En effet les plus grosses pierres (de module pluridécimétrique) sont plus ou moins alignées et leur face la plus longue et la plus rectiligne dessine une linéation SSO-NNE qui prolonge le parement mis au jour lors de la campagne de fouille de 2001 (photo 7) Devant cette ligne un effet de paroi se rencontre par endroit sous forme de cailloux plats sur chant. Ces pierres reposent directement sur le ranker qui constitue le vieux sol et ne peuvent recevoir le qualificatif de parement dans l'état actuel où elles se présentent. Il est permis de se demander si ce massif de pierre ne servait pas au blocage d'une palissade qui aurait pu venir s'appuyer sur le parement, comme cela existe sur plusieurs sépultures de type Cerny, dans le Bassin Parisien. Il conviendra de vérifier cette hypothèse par une analyse fine du sol sous cette couche de pierres. Le mobilier mis au jour est essentiellement lithique et actuellement en cours d'étude. La deuxième zone concerne les carrés YC 23-25. Cette fenêtre a été ouverte pour rechercher la suite éventuelle de la linéation de pierres définie dans les carrés CD 27-32. L'interruption est due à l'existence d'un sentier piéton parfois utilisé par des véhicules. Dans les carrés YA 24-25, est apparue, dès le décapage de surface une nappe de pierre dont l'organisation est assez confuse avec toutefois des pierres d'un module plus important dans la zone centrale, mais la linéation n'est plus aussi évidente que précédemment (photo 8 et fig. 16). Une pierre se démarque de l'ensemble, d'une part par ses dimensions car elle est beaucoup plus grande, elle mesure 1 m de longueur pour une largeur passant de 5 cm à 15 cm, alors que les autres ne dépassent pas 0,40 m de longueur, d'autre part elle est sur chant et son orientation est est-ouest. Une fouille fine dans ses abords immédiats a montré qu'il s'agit d'un début d'extraction d'une petite dalle à partir de la roche en place (photo 9). Dans l'angle sud- est du carré A 24 est apparue une dalle importante, ce qui a justifié l'agrandissement de la fenêtre en BC 23-24 de façon à la mettre au jour dans son intégralité et à essayer de comprendre sa raison d'être à cet endroit (photo 10). Elle est longue de 2 m, large de 0,75 m et gît à plat. Afin de savoir si elle avait été érigée ou si elle recouvrait quelque chose (coffre, sépulture, cache...) elle a été déplacée d'un mètre vers le sud pour rechercher d'éventuels fosses de calage ou un coffre, mais le résultat de la fouille a montré qu'elle reposait sur un lit de pierraille analogue à ce que l'on trouve alentour. Aucune fosse permettant de dire que la dalle a pu être érigée n'a été mise au jour. Ce pourrait donc être une dalle abandonnée en cours de transport. Ce talutage devait se poursuivre encore, mais il a été tronqué par la dépression que nous considérons provisoirement comme une carrière du Néolithique moyen. La fouille des carrés IJ 29-32, réalisée en juillet 2002, a été riche en enseignements. Tout d'abord les restes d'un parement SSO-NNE sont apparus dans la prolongation des quelques pierres mises au jour lors du sondage H 29-32 de la campagne de juillet 2000 (fig. 17). Il n'est conservé que sur une assise mais peut néanmoins être rapproché de celui découvert en 2001 dans les carrés EF-30-34 (photos 11 et 12). Tous deux ont sensiblement la même orientation, le module des pierres est le même, les arêtes sont vives et il n'est pas fait usage de galets dans la construction. Ces deux parements sont situés de part et d'autre de la sépulture en fosse et limitent un tertre allongé d'une largeur minimale conservée de 7,30 m qui s'élargit au niveau de la tombe pour atteindre 8,20 m. De plus, dans le carré I 32, a été mis au jour l'angle d'un double parement qui limite au nord-est la sépulture en fosse et qui semble bien être emboîté dans le parement externe de ce tertre. La suite du parement oriental du tertre a été recherchée dans les carrés EH 27-28. Malheureusement, cette zone située sous un ancien chemin d'accès au corps de garde du XVIIIe siècle a connu un épierrement très important. Cependant, en G 27 et G 28 le module des pierres éparses mises au jour est plus important et correspond bien à la suite du parement Photo 10 : Vue, prise du sud, de la fenêtre ABC 23-24. Une dalle de 2 m de longueur gît à plat et repose sur un lit de cailloux et de petits blocs. Photo 11 : Vue, prise du sud, des carrés IJ 29-34. Les deux petits piliers subsistants du couloir du dolmen 1 sont bien visibles ; le parement du tertre de la sépulture du Néolithique moyen I est également apparent, en diagonale de la photo.

Photo 12 : Vue, prise du nord, des carrés IJ 29-34. Les restes du couloir du dolmen 1 et de son blocage au premier plan. Au second plan, en biais, le parement du tertre de la sépulture du Néolithique moyen I. Fig. 16 : Plan de la fenêtre ouverte pour retrouver la suite du tertre néolithique moyen I. résiduel découvert en H 29 et I 30. Les pierres également éparses se trouvant en E-F 27-28, participaient à la constitution du petit tertre de la sépulture d'affinité Cerny. En H 28, en limite avec H 29, quelques tessons de poterie néolithique ont été découverts, en dehors de la structure. C'est à peu près tout ce que l'on peut dire de la fouille de ces carrés qui, somme toute, s'est révélée décevante, comme on pouvait s'y attendre. En l'état actuel de nos recherches, nous pouvons donc avancer que le tertre devait mesurer au moins 26 m de longueur pour une largeur de 8 m, l'extrémité septentrionale semblant tronquée par la construction du dolmen 1, mais une recherche sous le cairn, en FG 33-34 permettra peut-être de retrouver une partie de la fermeture, quant à l'extrémité méridionale elle a disparu lors du creusement de la carrière et de l'exploitation des pierres du site aux périodes historiques. A titre indicatif, des « sépultures en couloir » de la même époque dans le sud du Bassin Parisien peuvent atteindre 230 m de longueur et avoisinent de plus modestes monuments en « trous de serrure » de l'ordre de 30 m de plus grand développement (Delors et al., 1997). Plus proches du Finistère des tertres à coffres du Néolithique moyen I ont été étudiés en Bretagne intérieure. L'un d'eux montre des analogies intéressantes (dimensions, trous de poteaux, massifs de pierres irréguliers, pierres obliques marquant l'entrée), il s'agit du tertre tumulaire de la Croix-Saint-Pierre en Saint-Just, Ille-et- Vilaine, à cette différence près que les limites du tertre sont faites de pierres sur chant et non de parements (Briard, 1992). Ces tertres sont généralement de forme quadrangulaire, le plus souvent trapézoïdale. Dans le cas du Souc'h, les deux parements latéraux sont légèrement convergents, ce qui suggère une forme trapézoïdale. Quelques grains de charbon de bois qui se trouvaient en contact des tessons de poterie, au fond de la fosse, ont fait l'objet d'une analyse dont le résultat est 5630 ± 40 B.P., soit 4530-4360 cal. B.C. (voir annexe). Ce résultat est tout à fait comparable à celui de la fosse du Boisanne en Plouer-sur-Rance qui est de 5610 ± 70 ans BP (Tinevez et al. 1990). Quant au grand vase à ouverture ovalaire, il n'est pas sans rappeler ceux de la tombe en fosse de la Croix Saint-Pierre en Saint-Just que le responsable de la fouille rattache davantage au style Chambon (Briard, 1995). 11. Le dolmen 1 Nous étudierons d'abord l'architecture interne du dolmen, puis son accès avant de commenter les recherches des parements. En 2001, la tranchée de sondage H 29-32 réalisée en 2000 a été prolongée vers le nord en H 33 à 35 de manière à se rendre compte de l'état de conservation du dolmen compartimenté fouillé par Grenot (chambre E de l'auteur). C'est avec beaucoup de désappointement que nous avons constaté que tous les piliers de la partie fouillée de ce dolmen avaient été volés depuis 1871 (fig. 17 et photo 13). Cependant leurs fosses de calage sont parfaitement conservées ce qui a permis d'en lever un plan partiel et de faire des observations utiles. A l'intérieur de la chambre, des lambeaux du vieux sol sont encore en place, ce qui nous permet d'affirmer que pour l'édification de ce dolmen les Néolithiques n'ont pas effectué de décapage préliminaire du sol ailleurs qu'à l'emplacement des piliers dont les fosses de calage sont peu profondes (15 à 25 cm) et atteignent le gneiss en place ; elles sont bordées intérieurement d'un bourrelet de terre provenant de leur creusement. A l'intérieur de ces fosses se trouvent encore plusieurs pierres de calage. Il s'agit de pierres plates sur chant, plaquées contre les parois des fosses. En H 35, en limite de fouille, des pierres du cairn en place montrent un effet de paroi correspondant à un pilier disparu. A cet endroit, quelques centimètres vers l'intérieur de la chambre se trouve une seconde fosse légèrement oblique qui recevait un pilier doublant ainsi le précédent. Grenot, dans sa publication nous dit que dans cette chambre les piliers étaient plus petits que dans les autres chambres, qu'ils étaient mal

établis. En 2002, nous avons fouillé toute la surface du sol de la chambre du dolmen 1 et nous n'avons retrouvé qu'un orthostate conservé en place à l'angle ouest. Il ne mesure que 0,53 m de hauteur au-dessus de son calage. Force est donc de concevoir une maçonnerie de pierre sèche assez conséquente au-dessus de ces petits orthostates pour obtenir un volume compatible avec la fonction sépulcrale de la chambre. Le décapage du sol de la chambre a aussi permis de retrouver les fosses de calage des petits orthostates et de dresser le plan intégral de cette chambre (photo 13). Ce plan est quadrangulaire, presque carré, les diagonales étant orientées selon les axes cardinaux. Les côtés mesurent : 2,95 m pour le côté SO, 3 m pour le côté NO, 3,20 m pour le côté NE et 2,85 m pour le côté SE. C'est à l'extrémité de ce côté que se trouve le débouché du couloir d'accès dont la largeur maximale est d' 1,10 m mais qui est légèrement rétréci à l'entrée de la chambre et ne mesure plus que 1 m (fig. 10, DD'). La paroi SE du couloir est exactement dans le prolongement de la paroi SE de la chambre, ce qui donne un plan en « P » à ce dolmen à couloir. Un point important est que le couloir est d'une part situé sur le côté de la chambre et non dans l'axe, d'autre part il ne pénètre pas dans la chambre, deux points qui sont caractéristiques des dolmens compartimentés. Dans sa relation de fouille, Grenot fait état de trois petites logettes formées de « deux pierres parallèles posées sur champ, écartées entre elles de 30 à 40 centimètres et appuyées contre les piliers de la chambre », l'une d'elle était recouverte d'une troisième formant niche mais qui ne contenait rien aux dires du fouilleur. Après l'épierrage drastique qu'a connu ce dolmen, nous n'en avons trouvé aucune trace, bien entendu. Cette mention intéressante de la présence de logettes plus que de compartiments, bien que non vérifiable, nous conduit à rapprocher ce dolmen d'autres sépultures du Néolithique moyen qui ont également fourni de tels aménagements, comme le dolmen central de Ty Floc'h en Saint-Thois (29), à l'intérieur duquel furent découverts des amas d'ossements humains (Le Roux et al, 1980). C.-T. Le Roux n'avait pas manqué de comparer les dolmens de ce cairn à ceux de l'île Carn en Ploudalmézeau, mais aussi aux dolmens compartimentés du sud-ouest du Finistère en évoquant des monuments hybrides, des sortes de prototypes. Nous sommes tout à fait enclin à le suivre dans cette voie et à proposer l'expression de dolmen hybride pour le dolmen I du cairn nord du Souc'h, dolmen à couloir qui annonce les véritables dolmens compartimentés. Ceci est important car il semble d'ores et déjà établi, avant même que le mobilier issu de la fouille n'ait été complètement étudié et que les résultats d'analyses diverses ne soient parvenus, qu'une succession chronologique de sépultures, plus ou moins juxtaposées, aient été mises en place. Le couloir n'avait pas été fouillé par Grenot. La pierre qui émergeait du sol en I 33 était en réalité un pilier de ce couloir. Le décapage de surface a immédiatement fait apparaître un second pilier, un peu moins haut, dans le prolongement du précédent, mais espacé de 0,30 m (fig. 18, coupe G G'). Ces deux petits piliers penchent vers l'intérieur du couloir. La fouille du couloir a montré que celui-ci est formé d'une alternance de petits orthostates dont seulement deux sont conservés et de maçonnerie de pierre sèche. La partie proche de la façade du monument a été grandement détruite et les orthostates de la paroi NE du couloir ont disparu, mais deux fosses permettent de situer leur emplacement (photo 14). Nous pouvons donc dire que les angles de l'entrée du couloir sont arrondis, que ce couloir est long de 2,40 m dans l'axe (1,90 m pour la paroi NE et environ 2,50 m pour la paroi opposée) et que sa largeur est comprise entre 1 m et 1,15 m. Un massif de condamnation de ce dolmen était bien conservé sur une longueur de 1,65 m maximum (photo 15 et fig. 19). Il ne fait pas toute la longueur du couloir et débute dans le prolongement de la paroi interne sud-est. Près du débouché de la chambre, écrasé sous une pierre, mais bien en place dans ce blocage se trouvait une petite coupe montrant un rebord débordant sous forme d'une languette percée de deux petits trous superposés à chaque extrémité de la languette (fig. 20) (voir étude en annexe). Plutôt que d'y voir un moyen d'assujettir un manche pour en faire une sorte de louche, nous y voyons davantage des percements destinés à recevoir un cordon de suspension 40

Photo 13 : Vue, prise de l'ouest, du dolmen 1. Son plan quadrangulaire, presque carré, est bien visible, matérialisé par les fosses de calage des petits piliers et les pierres résiduelles du caim avec leur effet de paroi.

Photo 14 : Vue du débouché du couloir du dolmen 1. A gauche, deux fosses de calage de deux petits orthostates disparus. La mire repose sur le sol prémégalithique. Fig. 18 : En DD', élévation de « l'effet de paroi » du côté est de la chambre du dolmen 1 ; en GG', élévation de la partie subsistante du couloir du dolmen 1. Fig. 19 : Trois passes de la fouille du blocage de condamnation du couloir co du dolmen I.

Passe 1

co

Passe 2

1m Fig. 20 : Dessin du puisoir déposé lors de la condamnation du couloir du dolmen 1.

0 44

Photo 15 : Vue, prise du sud, du blocage du couloir du dolmen 1, en cours de fouille. Le puisoir se trouvait sur la pierre plate, à l'extrémité de la mire.

Photo 16 : Vue, prise du nord, de la fouille des carrés KL 31-34. Au premier plan, le parement frontal du cairn, partiellement conservé. Fig. 21 : Plan et coupes de la zone est du cairn et son massif de pierres reposant sur le sol prémégalithique. Elévation du reste de parement frontal en FF'. ou une dragonne, ce qui n'enlève rien d'ailleurs à une possible fonction de puisoir. Ce type de récipient n'est pas commun mais se situe assez bien dans le Néolithique moyen II et se rapproche d'un vase de Noyen-sur-Seine mais à languette plus courte et d'un autre de Balloy à fond plus plat et languette moins bien définie (Henocq-Pochinot et al, 1991), ou encore d'un puisoir de Chassey-le-Camp dont la languette est percée de deux petits trous (Thévenot et al, 1976). En 2003, les quelques pierres subsistantes du massif de condamnation du couloir ont été enlevée et les terres tamisées, ce qui a permis de récolter quelques grains de charbon de bois qui ont été adressés à Miami pour datation. En 2001 et 2002, la fouille des carrés IJKL 31-34 et M 33-34 à été riche en enseignements. La fouille de ces carrés avait pour but de retrouver l'entrée du couloir d'accès à la chambre du cairn I. Un épierrage important a été réalisé en KLM 33-34 et seules quelques pierres du parement oriental du cairn du dolmen 1 ont été mises au jour en KL 34 sur une longueur de 1,20 m (fig. 21 et photos 16 et 17). Devant ce parement se trouve un massif de pierres, analogue à celui découvert lors du sondage MP 39 réalisé en 2000 à la surface duquel ont été mis au jour un petit vase à fond rond et ouverture rétrécie du Néolithique moyen (photo 18) et un fond de vase à fond plat type pot de fleur S.O.M. (photo 19). Plus près de l'entrée du dolmen 1, en JK 31-32, sur la chape pierreuse se trouvait une nappe de tessons néolithiques (voir description de la poterie en annexe ). En plus de la céramique, il y a lieu de noter la découverte d'une pendeloque sur galet plat de micaschiste brisée (fig. 22), à percement biconique (L = 56 mm ; 1 = 40 mm ; e = 55 à 57 mm).

Fig. 22 : Pendeloque en micaschiste. Dessin Y. Pailler Ce massif de pierres n'a pas été touché par les fouilles de Grenot et nous sommes enclin à penser qu'il s'agit d'un massif de condamnation par dégradation volontaire des assises supérieures du parement et de la masse du cairn plus qu'à une ruine précoce du monument qui aurait pu intervenir à la fin du Néolithique moyen. Cette masse de pierres est assez bien organisée en forme de bourrelet sur une largeur moyenne de 1,60 m pour une hauteur atteignant 0,30 à 0,40 m et quelques pierres sont étalées par devant ce massif qui repose sur le vieux sol à la surface duquel se voient des aires riches en petits galets de quartz blanc qui peuvent correspondre à un geste rituel. De tels galets de quartz blanc ont été retrouvés en même position devant le parement occidental mais ils sont bien plus nombreux près de l'entrée du dolmen. Dans la partie qui se trouve au sud de l'entrée, le parement frontal semble se confondre avec celui du tertre néolithique moyen I. Il est conservé par endroits sur trois assises et il se suit sur 8 m avec une anomalie à 4,5 m où l'on observe un léger changement de 47

Photo 17 : Vue frontale de la partie conservée du parement du cairn, en L 34. Ce parement repose sur le sol prémégalithique.

Photo 18 : Vue rapprochée du micro vase à fond rond du Néolithique moyen II, écrasé sur place, au-dessus du massif de pierres situé devant le cairn, en K 32. J 48

Photo 19 : Vue rapprochée du fond de vase, type pot de fleur S.O.M., découvert à la surface du massif de pierres situé devant le parement frontal du cairn, en K 32.

I 49 Photo 20 : Vue, prise du nord, de l'angle nord- ouest du cairn du dolmen 1. Le parement externe vient s'appliquer sur le parement médian sur la face arrière du cairn. 50 Carrés GH 35-37.

Photo 21 : Vue, prise de l'ouest, des carrés K 35-36 et L 35, montrant les restes du parement externe du dolmen 1, réduit à une assise, quand elle est conservée. 51

Photo 22 : Vue, prise de l'ouest, des carrés K 35-36 et L 35, montrant l'angle arrondi du cairn du dolmen 1 dans sa partie nord-est.

Photo 23 : Vue, prise du sud, du raccord du cairn du dolmen 2 sur celui du dolmen 1.

Il direction ainsi qu'un module de pierre sensiblement différent. Le retour vers l'ouest n'est pas perceptible en raison d'épierrements trop importants. Dans les carrés FGH 34-37, l'angle arrondi du cairn du dolmen 1 a été retrouvé, bien conservé (photo 20 et fig. 23). En ce qui concerne la façade occidentale du cairn, un parement interne se trouve à 1,40 m de la paroi de la chambre et est doublé par un parement externe plus tardif, qui englobe l'ensemble des cairns élémentaires des dolmens du grand cairn septentrional. L'amorce de son retour vers le parement de façade est visible en F 32, et ensuite il a entièrement été épierré. Du côté nord, le parement interne du dolmen 1 se trouve aussi à 1,40 m de la paroi de la chambre et il est doublé de deux autres parements qui viennent se raccorder, en écailles sur le parement interne, le premier en G 34, le second sur le précédent, en G 35. Le second parement forme la limite du cairn 1 dans sa partie nord et il a été retrouvé dans les carrés JK 36 et L 34-35. L'angle nord-est du cairn primaire n'avait pas encore été reconnu, c'est pourquoi ces quatre carrés ont éé ouverts. La fouille a montré que cette partie du monument est grandement perturbée par des extractions de pierres remontant, au moins au bas Moyen Age. En effet, comme l'avait souligné Grenot, des tessons de poterie onctueuse dont un rebord à marli et le départ d'un fond appartenant à une marmite caractéristique des XlVe ou XVe siècles ont été découverts dans la couche de remblais, épaisse d'une soixantaine de centimètres. L'épierage de cette zone a âé considérable puisque seule la première assise du parement externe a pu être retrouvée, encore faut-il préciser qu'il existe des lacunes mais que celles-ci sont très partielles et n'empêchent nullement de reconstituer le tracé de cette partie du parement du cairn primaire (photo 21). L'angle que fait ce parement orienté ONO-ESE avec le parement de façade du cairn est arrondi (photo 22). A 1,20 m devant ce parement se voit un alignement de pierres d'assez fort module qui borde une fosse qui devait accueillir un pilier de la paroi du dolmen 2, aujourd'hui disparu. L'ouverture du carré L 36, lors d'une prochaine campagne apportera sans doute quelque lumière sur ce point. Ce complément d'information sur le parement nord du cairn primaire nous permet de proposer un plan pour cette première structure mégalithique : le dolmen à couloir à chambre quadrangulaire et court couloir déporté dans le prolongement d'un côté lui conférant une forme en « P » est inclus dans un cairn connu sur les trois quart de son pourtour, seule manque la façade sud, qui passait au-dessus de la tombe d'affinité Cerny. Le plan de ce cairn est un trapèze à angles arrondi. Le raccord du cairn 2 sur le cairn 1 se fait dans le prolongement de la façade du cairn 1, masquant ainsi l'angle arrondi (photo 23).

12. Le dolmen 2 Le dolmen 2, entièrement fouillé sous la direction de Grenot, dolmen que les fouilleurs de l'époque appelaient la « salle de danse » en raison de sa grande superficie, a été dégagé des remblais récents qui remplissaient la chambre, presque jusqu'au sommet des piliers. Ces remblais se sont révélés très mélangés, comportant aussi bien du mobilier néolithique que chalcolithique, médiéval et moderne. Parmi les éléments mis au jour il a y lieu de noter une superbe pendeloque en quartz enfumé à percement biconique excentré dont le profil est en forme de goutte (fig. 24), un tesson de vase campaniforme et un pic de type asturien réalisé Fig. 24 : Pendeloque de quartz enfumé du dolmen 2. Dessin Y. Pailler sur galet (ce type d'outil est bien connu sur le littoral basque, dans le Néolithique pyrénéen, vers 3800-3600 av. J.C.). Notons que c'est dans cette chambre que furent trouvés, en 1870, une lame de hache polie, un poignard en silex, une perle et une pendeloque, mais aussi un vase campaniforme dont certains tessons ont été trouvés dans le dolmen 5 et à la surface du dolmen 3. Le plan est quadrangulaire, de 6,20 m de plus grande longueur pour 4,60 m de largeur en moyenne. Ces dimensions correspondent à celles données par Grenot, cependant le plan qu'il produit est très éloigné de la réalité. En effet il semble exister un cabinet latéral, au nord de la chambre. Lors de la campagne 2003, ce cabinet a été vidé partiellement des remblais qu'il contenait et, à la base d'un pilier, dans des sédiments remaniés, fut mise au jour une lame de hache polie en silex gris foncé (photo 24, fig. 25, n° 4). Les parois sont constituées, au moins en partie, de dalles sur chant, certaines de grandes dimensions puisqu'une des dalles de la paroi sud mesure trois mètres de longueur (fig. 26). A l'est de ce pilier se trouve un vide qui laisse penser à un emprunt soit d'une dalle de plus faibles dimensions, comme cela a été évoqué précédemment, soit à une maçonnerie de pierre sèche. A l'ouest de cette même dalle se trouve une autre la chevauchant, puis une lacune de 1,60 m de longueur. Des lacunes existent pareillement dans les autres parois. La paroi ouest est faite de deux dalles se chevauchant largement et, après une lacune de 1,30 m, d'une plus petite dans l'angle nord-ouest. La paroi nord est composée de deux dalles sur chant dont la plus orientale est de biais et fait peut-être partie intégrante du dolmen 5 situé plus au nord et juxtaposé tardivement à la chambre du dolmen 2. Le couloir est constitué de quatre piliers ; il se trouve au milieu de la paroi est et se prolonge largement dans la chambre sur près de deux mètres par deux orthostates parallèles laissant un passage de 0,80 m à l'endroit le plus resserré. Contre l'orthostate du couloir pénétrant dans la chambre est appliquée une dalle plus mince dont on se demande s'il ne s'agit pas d'un élément de cet orthostate débité. Les piliers de la paroi nord de la salle montrent également des traces de débitage ancien. Presqu'au centre de la chambre se trouve une dalle à plat dont ne peut pas dire non plus avec certitude qu'il s'agit d'un élément de cloison séparant deux compartiments de ce dolmen bien que cela soit probable. La fouille des carrés M-N 36-38 a permis, tout d'abord, de retrouver un pilier du couloir d'accès à la chambre du dolmen 2 en M 37 (fig. 27). Son sommet affleurait presque le sol comme celui qui lui fait face en M 38. La face supérieure de ces deux piliers est plate et montre un faible pendage vers l'extérieur. De plus elles sont à la même hauteur, à un centimètre près (cote 67 pour le pilier sud, cote 66 pour le pilier nord). Ces deux piliers semblent disposés pour recevoir une dalle de couverture du couloir ; les deux suivantes, qui pénètrent dans la chambre et qui sont un peu plus élevées, et surtout l'une d'elle, au sud, montrant un plus fort pendage vers l'extérieur devaient supporter une dalle de couverture inclinée comme cela existe dans nombre de dolmens compartimentés et en est une caractéristique (Quélarn, Kervignon et Kervadol en Plobalannec, par exemple). La fouille a mis au jour, en M 37, un muret de pierre sèche venant non seulement condamner le couloir mais le masquant complètement à la vue, car il passe devant le pilier sud d'entrée du couloir (photo 25 et élévation HH' de la fig. 27). Malheureusement, en M 38, l'épierrage semble bien avoir fait disparaître ce muret qui est constitué de pierres de moyen 54

-Kf • '&M,i Photo 24 : Vue de la lame de hache polie en silex au moment de sa découverte, dans une couche remaniée, au pied d'un orthostate du cabinet nord du dolmen 2, en K 40.

Photo 25 : Vue, prise de l'est, des carrés MN 36-38, après enlèvement des apports récents. Deux piliers du couloir sont apparus à la fouille, ainsi qu'un muret tardif de dissimulation de l'entrée, datant du Néolithique final.

I 55

Photo 26 : Vue, prise de l'est, de l'entrée du couloir du dolmen 2 en fin de fouille. Devant le parement frontal, de nombreux galets de quartz blanc reposent sur le sol prémégalithique. Le cairn néolithique final est en retrait par rapport à celui du Néolithique moyen II.

Photo 27 : Vue, prise du nord, d'un reste de dallage possible dans le couloir du dolmen 2, derrière le muret du Néolithique final. J module reposant sur un parement antérieur en pierre de plus fort module. Devant ce parement ont été retrouvés les restes ultimes du parement de façade du cairn 2, presqu'entièrement démonté et un parement intermédiaire conservé seulement au sud de l'entrée (fig. 27). En avant du dolmen 2 se trouve une masse de pierres, probable structure de démolition- condamnation qui contient un abondant mobilier lithique dont une pointe de flèche à ailerons et pédoncule en silex, une armature de flèche tranchante (fig. 25, n° 1) et céramique notamment les tessons d'un vase néolithique moyen II à anse funiculaire horizontale et un vase écrasé sur place, archéologiquement complet (voir annexe). Devant l'entrée, au contact du vieux sol enterré, se trouvaient de nombreux galets de quartz blanc de différentes dimensions (photo 26). La fouille du couloir a été décevante en ce sens qu'il avait déjà été fouillé et ne contenait que des remblais récents. Néanmoins, derrière le muret de condamnation, un reste possible de dallage (photo 29) a été mis au jour et, au-dessus d'une pierre disposée à plat, quelques charbons de bois ont été prélevés pour une datation 14 C qui a donné le résultat suivant : 4440 ± 40 B.P., soit l'intervalle 3310-2910 cal. B.C.. Si le raccord du cairn du dolmen 2 sur celui du dolmen 1 montre indubitablement que le dolmen 2 a été construit après le dolmen 1, son antériorité par rapport au dolmen 3 n'est pas encore démontrée. Il conviendra, pour le savoir d'ouvrir des carrés de fouille en J 40-41, afin de chercher les raccords de parements, s'ils ont été conservés.

13. Le dolmen 3

La fouille de 2003 s'est intéressée à une large zone de 124 m2, concernant les carrés I 41-42, J 42-44, K 40-44, L 40-44, M 40-44, N 40-43, O 40-43, P 41-43, soit l'emprise presque totale des dolmens 3 et 5. C'est à l'occasion de cette fouille qu'a pu être levée l'incertitude concernant l'existence du dolmen 3, doute émis par Grenot dans sa publication. En effet, tout en parlant de deux chambres (C et D), D correspondant au dolmen 2, il réunissait dans une même structure les dolmens 3 et 5, laissant entendre que la chambre du dolmen 5 communiquait avec celle du dolmen 2. Le décapage de surface et l'enlèvement des rejets de carrière a livré du mobilier lithique comparable à celui de l'ensemble du site, mais aussi une belle pointe de flèche à ailerons et pédoncule de facture chalcolithique (fig. 25, n° 3) ainsi que plusieurs tessons d'un vase campaniforme décoré, provenant d'un vase découvert en 1870-1871. Certains piliers décrits par Grenot ont été retrouvés, mais d'autres, notamment dans la partie est de la fouille, ont disparu depuis 1871. Ces piliers sont de dimensions modestes, par rapport à ceux des dolmens 2 et 5. Leurs hauteurs se situent entre 0,80 m et 1 m au-dessus du niveau d'occupation. Le plan de la partie interne du dolmen 3 ne peut être donné que partiellement en raison, d'une part des destructions réalisées lors de la mise en place du dolmen 5, sépulture à entrée latérale plus tardive, d'autre part des prélèvements de pierres au Moyen Age et postérieurement à la fouille du XIXe siècle (fig. 28 et photo 28). Néanmoins un « compartiment » a parfaitement été identifié en ML 42-43, mesurant 2,80 m de longueur pour 1,80 m de largeur. Il s'agit de ce que Grenot avait appelé sous la lettre h la « petite construction intermédiaire » qu'il n'avait pas eu le temps de fouiller suffisamment (photo 29). Deux piliers de 0,80 m de hauteur forment les deux tiers de la paroi est de ce compartiment, un autre encore debout se trouve à l'angle sud ouest. L'angle nord-est, les parois nord et ouest sont parfaitement reconnaissables par les fosses de calage de petits piliers disparus, remplies d'une terre brune, avec des pierres de calage encore en place. Au sud de ce compartiment se voient trois fosses de calage, deux sont contiguës et la troisième distante de 0,80 m, laissant ainsi un passage. Un pilier abattu, long de 1,60 m et de 0,75 m de largeur recouvre | Fig. 25 : Mobilier lithique de la campagne 2003 ; 1 : armature de flèche tranchante en silex (O 38) ; 2 : pointe de flèche foliacée à retouches couvrantes en silex (N 40) ; 3 : pointe de flèche à ailerons et pédoncule en silex (L 42) ; 4 : lame de hache polie en silex (K 40) ; 5 : lame de hache polie en quartzarénite (0 41).

J 58

Photo 28 : Vue, prise du nord, du dolmen 3 en cours de fouille. En haut de la photo, la sépulture à entrée latérale.

Photo 29 : Vue, prise de l'ouest, du compartiment nord du dolmen 3. Le sol de ce compartiment est formé d'une couche de pierres de module décimétrique. Les emplacements des orthostates disparus sont nettement visibles. Ill I »

J j Fig. 27 : Plan des carrés M-N 36-38 et élévation du muret de condamnation (HH').

J partiellement cette dernière fosse qui devait le contenir. La profondeur de la fosse étant de 0,30 m, la hauteur apparente de ce pilier devait être de 1,30 m. A l'intérieur du compartiment se trouve une couche horizontale, une sorte de hérisson plus qu'un pavage, de pierres de module décimétrique emballées dans un limon jaune qui forme le sol d'occupation dont la fouille n'a pas encore été réalisée. On accède à ce compartiment à partir d'un couloir orienté ESE-ONO dont une partie de la paroi nord est conservée en élévation en N 42. Il est formé par une alternance de petits orthostates et de murettes de pierre sèche (photo 30, fig. 29). En ce qui concerne la paroi sud du couloir, un petit pilier est encore en place en M 42, qui participe aussi à isoler le compartiment sud, symétrique du précédent. Une fosse, située en NM 41 témoigne de l'arrachement d'un autre pilier de ce couloir. Ceci nous permet de connaître la largeur du couloir qui était de 1 m, c'est exactement la dimension donnée par Grenot qui a fouillé ce couloir ainsi que la partie sud du dolmen comme nous avons pu nous en rendre compte par les terres foisonnées jusqu'à un niveau inférieur à celui des calages des orthostates.

0 1m Fig. 29 : Elévation de la partie conservée du couloir du dolmen 3.

Au sud du couloir et symétriquement par rapport au compartiment précédemment décrit, s'en trouve un autre de dimensions voisines (2,85 m x 1,40 m) si l'on considère que le pilier qui forme la paroi nord de la sépulture à entrée latérale (dolmen 5) fait partie de cette structure ou remplace sensiblement au même endroit, un pilier précédent jugé trop petit. La paroi est est simplement matérialisée par une fosse de calage d'un petit pilier disparu en M 41 et la paroi ouest par deux petits piliers se chevauchant. L'intérieur de ce compartiment avait été complètement perturbé par la fouille du XIXe siècle. Autant la partie interne occidentale du dolmen 3 ne pose guère de problème, autant la moitié orientale est d'une interprétation plus difficile, la description et le plan fournis par Grenot ne correspondant pas à ce que nous avons découvert. Cet auteur nous dit que le couloir, qu'il interprétait comme galerie i, était obturé à l'est par un pilier occupant toute la largeur. Nous pensons avoir retrouvé ce pilier en O 41-42, mais il participe non pas à la fermeture du couloir, mais au départ de la façade. Sa galerie j correspond pro parte au compartiment sud du dolmen 3 et se termine par trois petits piliers au niveau de l'entrée du couloir. Dans l'état actuel de la fouille un tout petit orthostate a été trouvé en N 41 et il est le symétrique de l'autre orthostate participant à la construction du début de la façade au sud de l'entrée. Une campagne de fouille ultérieure nous dira si des fosses de calage d'orthostates disparus existent bien dans le prolongement de celui mis au jour car tout près de cet endroit a été découvert, basculé, une pierre de plus d'un mètre de longueur qui pourrait coïncider avec l'un des piliers signalés par Grenot. Il n'est donc pas impossible qu'un second compartiment Photo 30 : Vue, prise du sud, de la partie du couloir du dolmen 3, conservée sous forme d'une alternance de petits orthostates et de murettes de pierres.

Photo 31 : Vue, prise de l'est, du parement frontal du dolmen 3. Devant ce parement et dans l'entrée du couloir, quelques galets de quartz blanc.

J ait existé au sud du couloir, mais toute la couche d'occupation a disparu lors des fouilles du XIXe siècle. Si l'on fait abstraction de l'éventuelle possibilité d'un autre compartiment au sud du couloir, l'architecture interne du dolmen 3 n'est pas sans rappeler celle du dolmen en « T » de Kerugou en et plus encore celui de Beg-an-Dorchenn à Plomeur (Giot, 1947). Le choix et la hauteur des orthostates du dolmen 3 ainsi que l'alternance dans la construction de murettes de pierre sèche n'est pas sans analogies avec la conception du dolmen 1 et il est bien possible que, chronologiquement, la construction du dolmen 3 ait suivi de peu celle du dolmen 1. Une partie de la façade du dolmen 3 a été mise au jour après fouille et dégagement de la masse de pierres qui se trouve en avant, au sein de laquelle ont été mis au jour des tessons de poterie néolithique (photo 31). Devant l'entrée de ce dolmen se trouve, sur le vieux sol, une couche de pierraille de taille décimétrique, emballée dans un sédiment brun-rougeâtre et contenant des galets de quartz blanc. Devant le pilier marquant le début du parement frontal au nord de l'entrée, fut mise au jour une lame de petite hachette en quartzarénite à grain très fin à veinules de siliceuses bleutées entrecroisées (photo 32 ; fig. 25, n° 5). Il s'agit d'un grès tertiaire très fin vacuolaire et n'ayant connu qu'une resilicification partielle dont l'origine est encore indéterminée mais qui pourrait se trouver le long de la faille Kerforne du côté de - Le Juch, où l'on connaît des faciès très fins, soit à une distance d'une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau. Cette lame a été brisée et son usage a été poursuivi car des traces d'abrasion et de polissage des arêtes des négatifs d'enlèvements d'éclats sont bien visibles dans la partie proximale. A notre connaissance, il n'avait encore jamais été fait mention de découverte de lame de hache polie en quartzarénite en Armorique. Il s'agirait pour le moment d'un unicum. A la limite inférieure de la couche remaniée, en N 40, a été mise au jour une pointe foliacée à retouches couvrantes bifaces (fig. 25, n° 2), qui constitue une armature de flèche connue au Néolithique moyen II, quoique assez peu fréquente en Armorique. Dans la bande NOP 43, l'épierrement a été important et dans certaines zones toutes les pierres du cairn et, par conséquent des parements, ont disparu. L'angle nord-est du cairn du dolmen 3 n'a pas été retrouvé pour le moment. Une recherche plus approfondie sous les ultimes restes du caim permettra peut-être de le retrouver. Par contre, malgré un fort épierrement, en LM 44, deux parements ont été mis au jour. Un parement interne se trouve à 1,40 m de la paroi interne du compartiment nord se trouve à 2,20 m de cette même paroi. Ce dernier est de construction plus fruste et moins bien établi. Il vient se raccorder au précédent à l'angle arrondi nord-ouest qui est bien conservé et qui permet de constater que le parement interne est parfaitement parallèle à la paroi du compartiment nord. Un épierrement quasiment total ne permet pas de le suivre en K 42. Cet épierrement affecte aussi les carrés J 42 et J 43. Ainsi, le parement externe ouest est interrompu sur une longueur de 4 m. Ce parement externe et final se trouve à 4,20 m de la paroi interne du dolmen 3 (photo 33). Entre ces deux parements, figurent deux ou trois autres simplement reconnus en partie dans les carrés 141-42 et J 42, mais ils appartiennent peut-être à la construction du dolmen 2. La prolongation de la fouille dans les carrés IJ 40 et J 41 devrait permettre de mieux comprendre l'architecture du cairn du dolmen 3 et, peut-être, le raccord avec le cairn du dolmen 2. Mais d'ores et déjà, il nous semble que, tout comme le dolmen 1 le dolmen 3 ait constitué une entité propre avant que ces deux dolmens ne soient englobés dans une grand caim complexe comportant 5 dolmens de différents types. Le choix des matériaux utilisés (petits orthostates) et leur disposition (alternance de murets de pierre sèche et d'orthostates) montrent des analogies évidentes entre les dolmens 1 et 3. Photo 32 : Vue rapprochée de la lame de hachette en quartzarénite, au moment de sa découverte, en 0 41.

»

Photo 33 : Vue, prise de l'ouest, de la partie occidentale du dolmen 3, montrant les parements successifs. 14. Le dolmen 5 Avant d'entreprendre la fouille du dolmen 5, plusieurs clichés ont été pris afin de pouvoir basculer l'unique table de couverture encore en place de cet ensemble mégalithique (photos 34 et 35). Cette opération a été réalisée avec les moyens propres du service départemental d'archéologie, c'est-à-dire à l'aide d'un tire-fort, de crics et d'élingues. La dalle de couverture a été renversée dans le compartiment nord-est du dolmen 2. En effet, depuis au moins le XIXe siècle, elle se trouvait déstabilisée et fortement inclinée à près de 45° vers le sud par des fouilles très anciennes et/ou des prélèvements de pierres. Il s'agit de la seule partie interne du cairn que Grenot dit ne pas avoir fouillé par mesure de sécurité vis à vis du personnel qu'il avait embauché. Malheureusement, au courant de l'automne 2002, une petite fouille clandestine, vraisemblablement réalisée par une personne bien au courant de cet état de fait et de la possibilité de réaliser des découvertes à cet endroit précis a partiellement perturbé la couche archéologique encore en place, mais n'a pas pu toutefois accéder aux couches profondes sur toute la surface recouverte par la dalle. Ce dolmen est tardif par rapport à l'ensemble du cairn et d'une conception différente. Il est possible qu'il réutilise en partie des éléments de deux autres dolmens. En effet, il est implanté entre les dolmens 2 et 3 et certaines dalles du dolmen 2 semblent participer à la constitution des parois de la chambre. Cependant il faut tenir compte du fait que cette partie du monument est bien dégradée et que des petits piliers ont pu disparaître, donnant une idée fausse de son architecture interne, au moins dans la partie méridionale de la chambre. La chambre du dolmen 5 est de plan subrectangulaire, d'une longueur comprise entre 4 m et 3,20 m si l'on considère que le pilier qui forme la dalle de chevet de cette chambre se trouve en LK 39, participe à la formation de la paroi nord du dolmen 2 et est placé obliquement par rapport à l'axe longitudinal de la chambre (fig. 28). Il est fort possible que le pilier formant chevet ait disparu, ce qui expliquerait l'affaissement de la dalle de couverture, et donc que la longueur de la chambre ait été moindre. La largeur est de 1,20 m à 1,30 m. La paroi ouest de la chambre est formée par trois piliers dont deux se chevauchent auxquels il faut ajouter trois autres piliers qui font partie du cabinet latéral de la chambre du dolmen 2. L'un de ceux-ci est perpendiculaire aux autres et dans le prolongement du pilier nord de la paroi du cabinet latéral du dolmen 2. Les deux autres semblent n'en avoir fait qu'un seul débité longitudinalement. Ces trois piliers sont de hauteur plus réduite que les trois autres. Il est à noter que le plus important pilier de la paroi ouest est un énorme galet plat prélevé sur l'estran. Cela se reconnaît à l'arrondi de toutes les arêtes et à l'usure des surfaces. La paroi nord de la chambre est formée par un unique pilier de 2 m de largeur. La paroi est ne comporte plus qu'un pilier. Nous savons par la description très précise de Grenot que l'entrée de la chambre se faisait par ce côté et qu'il y avait deux dalles échancrées, accolées, formant une chatière de 0,65 m de hauteur pour 0,50 m de largeur, les deux piliers se touchant dans leur partie haute en formant une sorte d'ogive surbaissée. Seul un de ces deux piliers est encore en place, l'autre a été extrait en 1963 par les anciens propriétaires des lieux et transporté à Plozévet. Nous avons retrouvé lors de la fouille la fosse qui le contenait. Le pilier subsistant montre bien l'échancrure, quoique un éclat en ait un peu altéré un angle, à l'endroit où les deux dalles se touchaient (photo 36). L'ancien fouilleur signale aussi la présence d'un linteau qui a disparu depuis et d'un seuil, que nous avons retrouvé à sa place. Le niveau du sol d'occupation est surélevé d'une dizaine de centimètres par rapport à celui du dolmen 3. La fouille de cette chambre a livré au tamisage 104 perles discoïdes de très petite taille, à percement biconique (fig. 30). 78 sont en schiste ardoisier bleu foncé et 26 dans une roche à grain très fin de couleur orangé dont l'analyse est en cours. Leur diamètre est compris entre 3,6 mm et 5,5 mm ; leur épaisseur entre 0,6 mm et 3 mm ; le diamètre du trou entre 1,3 Photo 34 : Vue, prise du nord, de la chambre du dolmen 5, sépulture à entrée latérale, avant basculement de la dalle de couverture inclinée.

Photo 35 : Vue, prise de l'ouest, de la dalle de couverture inclinée et de la dalle de chevet fracturée qui a été couchée pour permettre le basculement de la dalle de couverture.

Il 68

Photo 36 : Vue, prise de l'est, de l'entrée du dolmen 5. A 3&ucKe droite, la dalle échancrée, derrière laquelle se trouve la pierre de seuil, puis l'emplacement de la seconde dalle échancrée transportée à Plozévet et, à droite de la mire, la fosse de calage d'un pilier du couloir déplacé devant le pignon de la maison de la propriété en juillet 1982.

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Fig. 30 : Perles en roche de la chambre de la sépulture à entrée latérale. En haut, les 78 perles en schiste ardoisier ; en bas 21 des 26 perles en roche de couleur beige-orangé. en schiste montrent des bords vifs et sont donc délitées, ce qui explique l'extrême finesse de quelques perles. De telles perles ne sont pas fréquentes et l'on en connaît dans un des dolmens de l'île Carn à Ploudalmézeau (Giot, 1987), à Ty Floc'h en Saint-Thois (Le Roux et al. 1980) et dans le dolmen de Beg an Dorchennn en Plomeur (Giot, 1947), mais jamais il n'en avait été trouvé en si grande quantité. En outre, deux fragments d'un rebord rentrant de vase décoré de type Kerugou accompagnait ces perles ainsi que plusieurs tessons d'un vase caréné et plusieurs tessons d'un vase campaniforme. De nombreux charbons de bois ont été prélevés pour analyses anthracologiques et pour réaliser une datation par la méthode du 14 C. D'ores et déjà, une première observation montre la présence de coquilles de noisettes et des charbons de genêt et d'ajonc, témoignant d'un environnement proche de lande. Du couloir, seuls deux piliers sont conservés en place, en LM 40. Les fosses de trois autres piliers ont été mises au jour. L'une d'elles, celle la plus proche de l'entrée, est celle du pilier figurant sur le plan de 1974, réalisé à l'occasion de la demande de permis de construire. Nous savons que la pierre a été extraite en juillet 1982 et transportée au pignon de la maison. Néanmoins, nous pouvons donner les dimensions du couloir qui sont de 3,80 m pour la longueur et 0,90 m à 1 m pour la largeur. Le sol du couloir était constitué d'une couche de 3 à 5 cm d'épaisseur d'un limon argileux jaunâtre emballant quelques pierres plates qui correspondent peut-être à un reste de dallage et qui repose sur le vieux sol enterré. Grenot dit n'avoir rien trouvé dans ce couloir. Or, près de la chatière, dans une petite dépression du vieux sol, il a été mis au jour un grand fragment de vase néolithique très écrasé. Le parement frontal de cette sépulture à entrée latérale n'a pas été conservé. Dans l'état de nos connaissances et de notre recherche, nous nous demandons si le muret de pierre sèche qui vient masquer l'entrée du dolmen 2 n'est pas une partie de ce parement terminal. L'architecture interne du monument est assez atypique puisque généralement la chambre est longue et le couloir court, quoique, selon un plan de W.-C. Lukis, le couloir de la sépulture de Keravel en Saint-Pol-de-Léon (dolmen aujourd'hui disparu) aurait atteint 3,50 m de longueur et la fouille que nous avons réalisée au Guilliguy en Ploudalmézeau (Le Goffïc et Peuziat, 2001) a montré que le couloir avait aussi une longueur de 3,50 m, ce qui est très voisin des 3,80 m du dolmen 5 du Souc'h dont la dimension a peut-être été conditionnée par la préexistence des autres dolmens et par la configuration du cairn. Par contre, pour ce qui concerne les dimensions de la chambre, si la largeur est conventionnelle si l'on peut dire, la longueur de 4 m maximum est particulièrement faible. Jean L'Helgouac'h (1965) considérait comme chambres de longueur moyenne, celle du Mélus (Ploubazlanec, Côtes-d'Armor) avec ses 14,50 m et celle de Crec'h-Quillé (Saint-Quay-Perros, Côtes-d'Armor), avec 13 m de longueur. La sépulture à entrée latérale du Souc'h serait ainsi, dans l'état de nos connaissances, celle possédant la chambre la plus courte, celle d'Enez Bihan (Pleumeur- Bodou, Côtes-d'Armor), étant à peine plus longue avec ses 4,30 m (Daire et Le Page, 1994).

15. Conclusion Les commentaires et conclusions qui vont suivre sont, bien entendu, provisoires et demanderont à être confortés par des analyses d'échantillons (certains résultats sont attendus en décembre 2003) et des fouilles complémentaires. La datation de la sépulture d'affinité Cerny fouillée lors de la campagne 2001 a été effectuée à Miami par accélérateur sur un échantillon de charbon de bois trouvé parmi les tessons du grand vase et le résultat est le suivant : 5630 ± 40 BP, soit 4530 à 4360 cal BC, ce qui est tout à fait compatible avec l'attribution proposée. Un charbon du sol enterré dans lequel a été creusée la fosse a donné la date de 6090 ± 100 BP, soit 5290 à 4740 cal BC. Ces résultats sont tout à fait satisfaisants et confirment bien que la sépulture est du Néolithique moyen I. Cette mise au jour d'une structure antérieure à l'édification du cairn est très intéressante car, pour une fois, à l'extrême pointe de la Bretagne, du mobilier d'affinité Cerny ou Chambon est associé à une sépulture alors qu'en Haute Bretagne les exemples deviennent de plus en plus nombreux : Boisanne à Plouër-sur-Rance, Côtes d'Armor (Tinevez et al., 1990), Leen Vihan à Arzon, Morbihan (Cassen et Muller, 1992), Le Petit Mont à Arzon, Morbihan (Le Cornée, 1994), la Croix Saint Pierre à Saint-Just, Ille et Vilaine (Briard et al., 1995) pour ne citer que les plus récentes publications. Des tessons avaient été anciennement découverts en Finistère, évoquant une influence Cerny, mais toujours en contexte mélangé comme à Parc-ar-Hastel en Tréguennec (L'Helgouac'h, 1979 ; Giot, 1989, selon qui le site de Parc-ar -Hastel aurait comporté au moins un dolmen compartimenté et, comme au Souc'h, aurait connu une occupation commençant au Néolithique moyen I [type groupe de Cerny] et se prolongeant jusqu'à l'Age du Bronze), à Renongar en qui contenait des chambres compartimentées (Pollès, 1993), ou encore à Malakoff en -Sainte-Marine (Le Roux, 1975). L'architecture de la sépulture du Souc'h a pu être complétée par la fouille de 2002 et montre donc une fosse subrectangulaire dont les parois devaient être plaquées de petites dalles de gneiss, le fond étant constitué par le gneiss en place, ce qui nous fait penser au coffre M2 FI de Rots (Chancerelle et Desloges, 1998). La couronne de pierres disposées en écailles constituait les restes d'une couverture scellant le tertre tumulaire formé de sable limoneux rapporté au dessus de la tombe (les résultats d'analyses du sédiment figurent en annexe). La découverte, en 2002, d'un second parement et la prolongation de celui sous-jacent au cairn du Néolithique moyen II vient confirmer l'hypothèse avancée de l'existence d'un tertre allongé englobant la tombe du Néolithique moyen I. L'extension vers le sud de ce tertre est grandement abîmée et tronquée par une carrière postérieure. La chronologie relative entre tombe néolithique moyen I et cairn primaire du Néolithique moyen II est donc résolue et le site du Souc'h apparaît pour le moment comme un bon exemple de stratigraphie horizontale plus que verticale mais qui n'est toutefois pas linéaire. Les datations des constructions et abandons des différents dolmens viendront, nous le souhaitons, confirmer cette assertion. La campagne de 2002 a permis de reconnaître le plan du dolmen 1 qui est un dolmen à couloir en « P » et de fouiller le blocage du couloir comportant le dépôt rituel d'un petite coupe, ou puisoir assez caractéristique de la civilisation chasséenne. Cette campagne a permis aussi de mettre au jour le muret partiellement conservé d'une structure de dissimulation de l'entrée du couloir du dolmen 2 qui pourrait être contemporaine de la construction de la sépulture à entrée latérale dénommée dolmen 5, car une datation 14 C de cette condamnation a donné pour résultat : 4440 ± 40 BP, soit l'intervalle 3310 - 2910 cal BC, ce qui est assez tardif. Ce dolmen 2 possède un cabinet latéral au nord de la grande chambre quadrangulaire. La chronologie relative des dolmens 1, 2 et 3 n'est pas encore assurée. En effet, la construction du dolmen 5 a été établie en bordure du dolmen 2, se superposant en partie au dolmen 3 et masquant ou détruisant ainsi les raccords de parements de cairns. On peut se demander si les dolmens 1 et 3 ne sont pas des dolmens élémentaires et séparés, comportant leurs propres cairns, qui ont été englobés dans une structure bien plus importante par la suite, au cours du Néolithique moyen II, voire même au cours du Néolithique récent. La fouille de 2003 a permis de lever le voile sur une grande incertitude concernant l'existence du dolmen 3, d'en retrouver une partie des structures internes (il s'agirait d'un dolmen à couloir central distribuant deux compartiments) et de ses parements frontal, latéral nord et arrière. En outre la fouille du dolmen 5 conforte l'idée de l'implantation d'un dolmen tardif du type sépulture à entrée latérale à chambre courte et chatière caractéristique. Le mobilier mis au jour dans la chambre comporte 104 perles et des tessons de poterie du Néolithique final, dont un rebord de vase type Kerugou. La datation des charbons de bois de la chambre est attendue pour la fin de l'année 2003. Les fouilles de Grenot avaient montré que les ensembles mégalithiques du Souc'h étaient témoins d'une évolution et d'une histoire compliquée, les nouvelles fouilles entreprises révèlent une complexité encore plus grande que ce que l'on pouvait imaginer et beaucoup de questions restent encore à élucider. Ces questions trouveront, nous l'espérons, quelques réponses lors de l'extension des zones fouillées lors de la triennale 2001-2003. La seconde triennale demandée s'attachera à rechercher, entre autres choses, la structure et la typologie du dolmen 4 ainsi que ses relations avec le dolmen 3 auquel il est accolé et plus généralement la chronologie relative des différentes constructions et condamnations. Des investigations sont aussi envisagées dans les dépressions considérées comme carrières et sur la petite éminence située au nord du cairn septentrional.

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17. Remerciements La fouille triennale n'aurait pu avoir lieu sans le financement de la Sous-direction de l'Archéologie et du Conseil Général du Finistère. La commune de Plouhinec, partiellement propriétaire du site, a assuré, quant à elle, l'hébergement sur place dans d'excellentes conditions, a pris en charge les fluides (eau, électricité, gaz) et a mis à disposition le personnel et les moyens logistiques communaux au fur et à mesure des besoins (tracto-pelle, camion...). Je tiens à exprimer ma reconnaissance aux responsables de cet organisme et de ces deux collectivités pour les autorisations de fouiller, la confiance et les aides qui m'ont été accordées et l'intérêt qu'ils ont pris tout au long de cette opération. Mes remerciements s'adressent bien entendu aux fouilleuses et fouilleurs bénévoles qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour la réussite de la fouille dans des conditions climatiques parfois défavorables et dans un sol ingrat parcouru par un chevelu racinaire dont il est difficile de se défaire pour la bonne présentation des niveaux fouillés. Ma gratitude s'adresse aussi à Mme Catherine Louboutin, conservateur au Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye qui a facilité l'étude du mobilier de la collection Paul Du Châtellier provenant des fouilles de Grenot en déposant au Musée départemental les objets ne figurant pas dans l'exposition permanent du M.A.N. Ceux -ci ont pu ainsi être examinés par Mme Gwénaëlle Guyodo-Hamon, M. Yvan Pailler et nous-mêmes pendant l'hiver 2001-2002 avant restitution au MAN. ANNEXES ANNEXE 1 : Etude anthracologique CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE LABORATOIRE D'ANTHROPOLOGIE U.M.R. n°6566 du C.N.R.S., Université de Rennes I, Campus de Beaulieu 35042 RENNES Cedex (FRANCE) Tél secrétariat : 02 99 28 61 09 - Tél archéobotanique : 02 99 28 16 98 - Fax : 02 99 28 69 34 E-mail : [email protected]

Le Souc'h (Plouhinec, Finistère)

Rapport d'étude anthracologique

Dominique MARGUERIE & Loïc GAUDIN

juillet 2001

Illustration de la page de couverture : Charbon de chêne caducifolié (Quercus sp.) Coupe transversale vue au microscope électronique à balayage (x 50) 1 - INTRODUCTION

La fouille du site du Souc'h (Plouhinec, Finistère) placée sous la direction de M: Le Goffic a donnée lieu au prélèvement de différents petits lots de charbons de bois. L'étude de ces macrorestes végétaux carbonisés est présentée dans ce rapport.

2 - INVENTAIRE ET ORIGINE DES PRELEVEMENTS

Les charbons de bois examinés ont cinq provenances : -H31 -H32, - H31, - H34, - H30, -039.

Tous les charbons étudiés ont été récoltés par les fouilleurs. Ils étaient en quantité limitée.

3 - BREF APERÇU DU PRINCIPE DE L'ETUDE ANTHRACOLOGIQUE

Chaque ligneux produit un bois particulier, spécifique et héréditaire, présentant une organisation particulière de ses tissus. La structure du bois s'étudie dans les trois plans anatomiques (Marguerie et Hunot, 1992) : - plan transversal, - plan longitudinal radial, - plan longitudinal tangentiel. Sur les charbons de bois, des cassures fraîches sont faites à la main et au scalpel. Celles-ci sont directement observées sous microscope optique à réflexion, voire au microscope électronique. Cette technique d'observation présente l'énorme avantage de ne pas "polluer" l'échantillon par une imprégnation en résine de synthèse et le laisse donc tout à fait susceptible d'être daté par radiocarbone après étude anthracologique. Les charbons que nous pouvons déterminer présentent au minimum des côtés de l'ordre de 1 mm. Le genre des ligneux carbonisés (combustion partielle) se détermine à coup sûr et souvent l'espèce. Toutefois, il est délicat, voire impossible, de distinguer spécifiquement les chênes à feuillage caduc. Les variations biotopiques au sein d'une même espèce sont souvent plus importantes que les différences interspécifiques au sein du genre. De plus, toute une série d'espèces a été réunie dans les Pomoïdées, sous- famille des Rosacées. Les espèces suivantes s'y retrouvent : amélanchier (Amelanchier ovalis), cotonéaster (Cotoneaster sp.), aubépine (Crataegus sp.), néflier (Mespilus germanica), poirier-pommier (Pyriis sp.) et sorbier-cormier-alisier (Sorbus sp.). Nos résultats sont consignés dans des tableaux où les taxons sont rangés par groupement écologique. Nous nous abstenons, dans un essai de reconstitution paléo-environnementale, de prendre en compte l'aspect quantitatif de nos analyses anthracologiques. Les données phyto-écologiques que nous dégagerons de notre étude reposeront donc uniquement sur les informations écologiques intrinsèques à chaque taxon attesté et sur les groupements végétaux mis en évidence. Il sera cependant fait parfois référence aux données quantitatives (effectifs et masses) afin de souligner dans nos commentaires la dominance affirmée de certains taxons. Nous complétons la détermination des essences ligneuses par un examen du plan ligneux transversal effectué à plus faible grossissement (loupe binoculaire) (Marguerie, 1992). Ainsi, il est possible de collecter de précieuses informations sur : - l'allure des limites de cernes (de courbure très faible, intermédiaire ou nettement courbe), pour connaître la section du bois d'origine : troncs ou branches plus ou moins grosses, - la zone du bois dans laquelle on se situe. En effet, la partie centrale morte d'un tronc se transforme peu à peu. Certains auteurs parlent de "duraminisation". Cette transformation s'accompagne entre autres cfe sécrétions ou dépôts de gommes et d'excroissances cellulaires appelées thylles obstruant peu à peu les vaisseaux du duramen ne fonctionnant plus. Les thylles se conservent après carbonisation. Leur observation chez les charbons de bois indique que ceux-ci proviennent du duramen et non de l'aubier et reflète l'emploi de bois âgés, si toutefois les thylles ne résultent pas de traumatismes d'origine mécanique, physique ou chimique, - la présence ou l'absence d'écorce et/ou de moelle, - le bois de réaction propre aux branches car résultant de l'action de la pesanteur sur ces éléments non perpendiculaires au sol, - les traces de galeries laissées par les insectes xylophages, - la largeur moyenne des cernes figurés sur le charbon pour apprécier les caractères biotopiques, - la présence ou l'absence de fentes radiales de retrait, - la saison d'abattage, - le travail du bois (traces d'abattage, d'élagage, de façonnage ...). L'observation de la largeur des cernes d'accroissement renseigne notamment sur l'état du peuplement végétal au sein duquel le bois a été récolté. En forêt dense, l'intensité d'assimilation et de transpiration des individus est telle que les arbres connaissent une pousse lente et régulière (cernes étroits). Un milieu plus ouvert est, en revanche, riche en bois à croissance rapide (cernes larges). * En dehors des strictes informations environnementales, l'anthraco-analyse a des retombées d'ordre ethnographique. L'identification des restes ligneux renseigne sur le choix et la sélection des essences destinées au bois d'oeuvre (charpente, planchers, huisseries...), à l'artisanat des objets domestiques (emmanchements, récipients, meubles...) et aux structures de combustion. De plus, grâce aux observations dendrologiques, des données peuvent être collectées sur les techniques de travail et de débitage du bois, sur l'âge et les périodes d'abattage des arbres, sur les traditions vernaculaires... 4 - RESULTATS D'ANALYSES

4.1 - Inventaire des essences observées et données paléo-écologiques

L'étude des cinq lots anthracologiques révèle une diversité taxonomique au moins égale à 5. Des différences existent dans le cortège anthracologique de certains lots : le plus varié est celui récolté en H31, les plus monospécifiques sont ceux provenant de H30 et H31-32 (fig. 1 à 6).

Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), ensemble des lots Courbure des cernes Taxons Nombre faible intermédiaire forte Chêne caducifolié 32 1 1 0 Quercus sp. Chêne / châtaignier 5 0 2 0 Quercus - Casîanea

Frêne 30 - - - Fraxinus excelsior

Prunus sp. 4 - - -

Pomoïdée 10 - - -

Indéterminé 4 - - - TOTAL 85 Fig. 1 Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), H 31 Courbure des cernes Taxons Nombre faible intermédiaire forte Chêne caducifolié 23 1 0 0 Quercus sp.

Chêne / châtaignier 1 - - - Quercus - Castanea

Prunus sp. 1 - - -

Pomoïdée 4 - - -

Indéterminé 3 - - - TOTAL 32 Fig. 2

Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), 0 39 Courbure des cernes Taxons Nombre faible intermédiaire forte

Frêne 30 - - - Fraxinus excelsior

Prunus sp. 3 - - -

Pomoïdée 2 - - -

Indéterminé 1 - - - TOTAL 36 Fig. 3

Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), H 34 Courbure des cernes Taxons Nombre faible intermédiaire forte

Chêne caducifolié 3 - - - Quercus sp.

Pomoïdée 4 - - - TOTAL 7 Fig. 4 Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), H31 - 32 Courbure des cernes Taxons Nombre faible intermédiaire forte Chêne caducifolié 2 0 1 Quercus sp. 0 Chêne / châtaignier 3 0 2 Quercus - Castanea 0 TOTAL 5 Fig. 5

Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), H 30 Courbure des cernes Taxons Nombre faible intermédiaire forte

Chêne caducifolié 4 - - - Quercus sp.

Chêne / châtaignier 1 - - - Quercus - Castanea TOTAL 5 Fig. 6

Le chêne à feuilles caduques (Cf. paragraphe 3, limite de détermination) correspond indifféremment aux chênes pédonculé ou sessile. H s'agit dans les deux cas d'espèces héliophiles pouvant croître dans des bois clairs, des friches ou des haies.

Le Prunus et les représentants de la sous-famille des Pomoïdées (Cf. définition paragraphe 3) sont des essences héliophiles ou de demi-ombre se rencontrant aussi bien en lisière de forêts caducifoliées ouvertes, dans des bois clairs, dans des landes-fourrés ou des friches.

Le frêne est une essence héliophile, mésohygrophile à hygrophile qui participe à la formation de forêts claires fraîches dans des zones humides, marécageuses, le long des cours d'eau ou dans des prairies humides. Son origine est plutôt à rechercher dans une dépression humide voisine ou au fond d'une vallée proche du site. La liste des espèces attestées par l'analyse anthracologique et leurs caractères auto- écologiques soulignent l'exploitation dans les environs du Souc'h, au cours du Néolithique, de trois écosystèmes principaux : - forêts caducifoliées de type chênaie, - fourrés post-forestiers, landes ou friches, - forêts ripicoles ou prairies humides. 4.2 - Observation macroscopique du plan ligneux

4.2.1 - Etude des cernes d'accroissement

Une observation des cernes d'accroissement du bois a été effectuée à la loupe binoculaire sur les charbons, en complément de la détermination des essences. Néanmoins, tous les charbons n'ont pu donner lieu à une telle observation puisque certains d'entre eux, trop petits, fragmentés ou mal conservés, présentaient des plans ligneux indéchiffrables. La plus ou moins grande courbure des cernes (Cf. les trois catégories : faible, intermédiaire, forte, signalées dans les tableaux de valeurs des figures 1, 2 et 3) renseigne sur l'origine du fragment carbonisé. Par exemple, une faible courbure de cerne indiquera une provenance d'une grosse pièce de bois : grosse branche ou tronc. La largeur moyenne des cernes à très faible courbure (sur les branches, cette mesure n'a pas de sens du fait de leur croissance totalement excentrée) des charbons a également été calculée sur les individus lisibles afin d'apprécier l'homogénéité ou l'hétérogénéité des écosystèmes d'approvisionnement et de déterminer la nature du peuplement d'où ont été extraits les charbons.

Deux charbons de chêne et deux de chêne-chataignier suffisamment gros ont montré des cernes à courbure faible à intermédiaire. Ils sont donc issus de bois à calibre fort à moyen, c'est à dire de type tronc ou grosse branche (Cf. « courbure des cernes » faible ; fig. 1). Ce constat n'est cependant pas pertinent pour l'ensemble de l'étude anthracologique vu la petitesse des charbons observés. Enfin, un seul charbon de chêne issu de bois à fort calibre dans le lot H 31 a pu donné lieu à un calcul de la largeur moyenne de ses cernes de croissance. Celle-ci est faible (au regard du référentiel dendrologique régional établi sur les charbons de chêne) et de 1,33 mm. BIBLIOGRAPHIE 85 MARGUERIE D., 1992 - Evolution de la végétation sous l'impact humain en Armorique du Néolithique aux périodes historiques. Trav. Labo Anthropologie Rennes, n°40, 313 pages. MARGUERIE D. et HUNOT J.-Y., 1992 - Le bois : évolution, structure et détermination. Dossier A.G.O.R.A. Les bois archéologiques, n°2, p. 3-8. RAMEAU J.C., MANSION D. et DUME G., 1989 - Flore forestière française, guide écologique illustré. T.l, plaines et collines, Institut pour le développement forestier, Paris, 1785 pages. ANNEXE 2 : Décompte du mobilier lithique Décompte et description sommaire des pièces lithiques 2001 Carré Infos Total Silex Autre Dont Nombre Nombre Raccords de Outils pièces brûlé nucleus Calotte 2/3 pièces E32 Décapage surface 386 371 15 46 30 47 1 armature méso E32 - 87 82 5 15 6 11 G31 Décapage surface 90 64 26 8 4 8 G31 Niveau perturbé 2 2 0 0 0 0 2 fragments hache G31 - 15 15 0 4 0 2 F31 Décapage surface 9 8 1 0 0 1 F31 - 139 132 7 10 9 8 1 armature méso E31 Décapage surface 177 177 0 13 11 18 1 grattoir 1 racloir F30 Décapage surface 202 178 24 5 9 17 F30 Trois niveaux 32 30 2 3 2 2 F30 Vieux sol 4 4 0 0 0 1 F30 - 8 8 0 0 0 0 E30 Décapage surface 64 58 6 6 2 5 1 pièce esquillée E30 US 3 32 25 7 4 5 0 E30 - 4 4 0 0 0 0 G30 Décapage surface 214 197 17 5 17 10 2px2 1 armature méso G29 Décapage surface 58 54 4 2 3 5 1 enclume G29 Petite fosse 1 1 0 0 0 0 G29 - 6 4 2 0 0 0 F29 Décapage surface 6 6 0 0 1 2 1 grattoir F29 Rectif. coupes 12 6 6 0 1 0 E29 Décapage surface 7 7 0 0 0 2 E29 - 109 101 8 10 8 11 1 pièce esquillée K31 Décapage surface 254 242 12 2 14 19 (1 microgranite) K31 Contact horiz. B 34 30 4 2 0 1 2p x 1 K31 - 61 54 7 2 2 6 (indices méso) L31 Décapage surface 179 155 24 6 8 11 1 enclume 1 fragment pendeloque L32 Décapage surface 52 49 3 6 4 5 L32 - 211 192 19 1 15 19 2px3 (1 microgranite) K32 Décapage surface 60 55 5 12 5 6 2px 1 1 grattoir 1 denticulé K32 Vieux sol 29 26 3 0 3 1 K32 Contact cairn 151 142 9 8 10 6 (indices méso) K32 Couronne 3 3 0 0 0 0 K32 Pierraille contact 82 77 5 5 5 4 1 grattoir vieux sol 1 denticulé K32 Limite K32/L32 28 25 3 1 3 0 H32 Grenot 11 10 1 2 0 1 1 grattoir H32 - 1 1 0 0 0 0 H31 2 2 0 0 0 0 G32 Vieux sol 19 19 0 3 0 0 1 grattoir dessus gneiss G32 Vieux sol 2 2 0 1 0 0 tamisage G32 - 25 15 10 9 1 0 G32 Vieux sol 30 28 2 4 2 1 Autour fosse F32 Décapage surface 12 11 1 4 2 1 F32 - 90 86 4 18 5 4 1 armature méso H33 Vieux sol 2 2 0 0 0 0 H33 Vieux sol 17 17 0 6 2 0 chambre H33 H33-34-35 32 24 8 1 3 0 1 armature méso Décapage surface 1 coche retouchée 1 perçoir Carré Infos Total Silex Autre Dont Nombre Nombre Raccords de Outils pièces brûlé nucleus Calotte 2/3 pièces G33 - 10 9 1 3 2 1 F33 - 115 108 7 16 2 7 I 87 E33 Décapage surface 1 1 0 0 0 0 E33 Dessus vieux sol 7 6 1 0 1 0 E33 - 94 91 3 12 11 17 3p x 1 1 grattoir 1 pièce esquillée K33 Décapage surface 70 50 20 7 2 3 1 tranchante trapézoïdale 1 enclume K33 Couronne 10 8 2 0 1 0 K33 Contact vieux sol 1 0 1 0 0 0 1 enclume K33 Vieux sol 4 4 0 0 0 0 L33 Décapage surface 23 19 4 6 0 2 L33 - 66 60 6 4 8 6 1 grattoir méso 1 pièce esquillée M33 Décapage surface 34 32 2 2 2 1 1 grattoir 1 armature méso M33 Contact vieux sol 3 3 0 1 1 1 M33 Parmi pierraille 4 4 0 0 0 0 M33 - 146 133 13 13 17 10 2 enclumes K34 Décapage surface 98 93 5 8 5 2 K34 Sous couronne 5 3 2 1 0 0 1 enclume Dessus vieux sol K34 Vieux sol 6 6 0 0 0 3 L34 Décapage surface 209 193 16 12 9 5 1 indice méso L34 Vieux sol 25 25 0 0 2 1 1 pièce esquillée L34 Contact cairn 7 6 1 0 2 0 L34 L34/M34 coupes 56 56 0 8 1 0 Vieux sol M34 Décapage surface 242 218 24 24 18 12 2 enclumes 1 grattoir 1 pièce esquillée M34 Limite inférieure 13 11 2 0 0 1 1 enclume du décapage M34 Vieux sol 52 52 0 12 0 3 M34 Contact vieux sol 8 8 0 2 1 1 M34 - 24 20 4 6 5 0 E34 Décapage surface 314 311 3 29 18 15 2px2 1 pièce esquillée E34 . 10 10 0 2 1 1 E34 Us2 devant 17 16 1 2 2 2 parement est E34 Us2 64 59 5 14 5 3 F34 Décapage surface 209 205 4 34 11 10 1 armature méso F34 Décapage vieux 5 5 0 2 0 3 sol H34 Vieux sol sous 6 6 0 2 0 0 chambre H34 Remblai Grenot 23 20 3 2 1 2 F35 - 77 58 19 11 1 6 FG36 Décapage surface 99 95 4 15 9 7 FG36 - 154 131 23 12 6 2 2px 1 1 grattoir 1 perçoir 1 coche retouchée G37 1 m2 près gneiss 13 13 0 4 1 1 FG37 Décapage sur et 107 99 8 15 2 5 2 armatures devant parement meso FG37 - 85 39 46 15 1 0 Total 5567 5087 480 520 340 368 carré info total pièces silex silex brûlé nucléus calotte lame, lamelle éclat débris outil galet ut. A 23-25,B 23-25, Z 25 décap, 82 0 1 10 17 2 29 18 0 6 AB 24-25 décap. 17/7 45 0 2 9 8 2 15 8 1 2 AB 23-24 surf.24/7 28 1 0 1 5 2 9 3 0 8 AZ 24-25 19-juil 10 1 2 1 1 0 3 2 0 0 AYZ 24-25 19-juil 47 2 3 6 9 0 9 3 1 AZ 24-25 surf, 60 2 3 5 9 0 21 12 1 14 BC 24 32 3 0 3 1 1 13 8 0 4 BC 23 surf, 22/7 49 3 4 2 5 2 9 11 4 9 BC 23 B23E et C23W 40 4 0 5 7 0 9 10 0 8 BC 23-24 suf, 24/7 24 4 2 2 4 0 9 7 0 7 BC 24 32 5 0 3 1 0 0 CB 23 40 7 0 5 7 0 4 CD 23-24 surface 24 8 2 2 4 0 4 CD 27-28 33 8 2 6 4 2 3 CD 27-28 12-juil 33 8 2 4 4 1 13 6 2 3 CD 27-28 décap. 11/7 58 10 8 7 6 3 18 20 0 4 D 29-32 surf, 9/7 84 10 9 10 10 2 30 21 3 8 D 29-32 - surf, 11/7 47 11 3 4 6 2 21 9 2 3 D 29-32 surf, 9/7 46 11 6 2 . 3 1 16 18 0 6 D 29 10-juil 1 12 0 0 0 0 1 0 0 0 D 31 décap, 9/7 59 12 9 7 5 1 17 22 2 5 D 32 10-juil 16 12 1 2 1 0 9 2 0 1 E 28 juil 36 13 1 5 3 0 10 8 1 9 EF 27 décap, 10/7 57 13 2 7 3 3 18 6 0 15 EF 27-28 décap, 38 14 0 1 5 1 17 13 1 0 EF 28 décap, 10/7 27 15 0 5 0 0 12 1 0 6 GH 27-28 décap, 3/7 79 16 2 6 7 2 41 12 3 4 GH 27-28 décap, 4/7 33 17 1 3 7 0 12 10 1 0 G 33 surf, juil, 44 17 6 0 2 2 20 14 3 3 G 34 surf, juil, 7 19 0 1 0 0 2 2 0 2 GH 27-28 décap, 1/7 94 19 3 8 14 3 40 24 1 4 H 35 décap, 12/7 11 20 0 1 2 2 3 2 0 1 H 29-32 rembl. 2001 35 20 0 0 0 4 13 16 2 0 IJ 30-31 (?) juil 65 20 0 3 2 4 30 24 2 0 IJ 29-30 décap, 3/7 128 21 9 14 8 6 42 50 2 0 IJ 29-30 décap, 3/7 31 24 2 6 4 0 7 5 1 7 IJ 32 décap. 24/6 128 24 5 8 14 13 47 28 3 8 IJ 33-34 surf, 27/6 158 24 13 4 12 9 73 51 6 3 IJ 35 surf, 8/7 70 25 4 7 5 2 28 16 4 4 1 30 15-juil 26 26 1 0 1 0 16 6 2 1 1 30 décap, 17/7 4 27 2 0 0 0 1 2 0 1 131 1 28 0 0 0 0 0 0 1 0 131 12-juil 38 28 1 2 5 3 15 10 1 2 I 32 décap, 27/7 86 28 7 0 1 2 43 33 7 0 I 33 apport grav. 17/' 55 29 2 3 2 7 21 13 3 2 I 33 fosse 17/7 14 29 2 1 1 0 8 4 0 0 I 36 01-juil 4 31 0 0 0 0 2 2 0 0 J 29-30 05-juil 10 32 1 1 1 0 4 4 0 0 J 31 15-juil 64 32 3 4 0 3 34 17 1 0 J 31 11-juil 112 33 4 4 6 4 51 42 1 3 J 31-32 suf, 3/7 18 33 1 0 0 3 10 3 0 1 J 31-32 surf, 10/7 85 34 7 9 5 7 38 23 0 1 J 31-32 04-juil 37 35 0 1 6 4 18 7 0 0 J 32 15-juil 35 36 2 2 1 3 11 14 0 2 J 33 remanié 27/6 1 37 0 0 0 0 0 0 0 1 J 34 15-juil 135 37 4 1 12 3 75 36 4 1 J 34 fosse 10/7 19 38 0 0 0 1 5 4 1 7 J 34 09-juil 14 40 1 1 0 3 3 4 0 3 J 36 surf, 26/6 131 40 10 8 3 7 48 54 3 8 J 38 surf, 21 41 1 1 0 0 7 5 2 5 J 38 surf, 24/7 27 41 3 0 0 7 9 11 0 0 JK 38 remanié 180 43 11 8 8 28 70 53 4 9 K 36 surf, 26/6 83 44 4 5 4 3 31 26 3 11 L 35 suf, 2/7 30 45 4 3 1 3 9 8 0 6 L 38 surf, 25/7 7 48 0 0 1 0 3 3 0 0 M 36 en place, 1-7 12 49 2 0 1 0 7 3 0 1 M 36 19-juil 31 54 1 5 4 2 14 4 0 2 M 36 23-juil 4 54 0 1 0 0 3 0 0 0 M 37 19-juil 13 55 1 0 0 0 4 4 0 2 M 37 15-7 remanié 23 64 2 1 3 1 8 5 2 3 M 38 19-juil 13 65 0 2 2 1 3 3 2 0 M 38 25-7 fosse 2 65 0 1 1 0 0 0 0 0 M 38 24/7 emplacem« 3 72 0 0 0 0 1 1 0 1 M 38 25/7 blocage co 3 72 0 0 0 2 1 0 0 0 MN 36-38 15-juil 22 76 0 4 2 0 10 3 0 3 N 37 19-juil 11 76 1 2 0 2 2 2 0 3 N 37 15/7 perturbé 25 82 2 3 4 1 11 4 1 1 N 37 23/7 perturbé 15 86 1 3 0 2 5 3 0 2 N 37 25/7 2e passe 40 90 3 1 1 5 21 12 0 0 N 37 19-juil 1 109 0 0 0 0 0 0 0 1 N 37 22/7 perturbé 55 119 1 3 4 4 20 13 0 4 N 38 22/7 surf 8 121 0 0 0 0 5 3 0 0 N 38 16/7 perturbé 35 128 4 0 2 4 12 10 1 1 N 38 15/7 décapage 61 134 5 5 3 2 20 23 1 5 N 38 20-23/7 21 153 2 2 3 2 6 7 1 0 N 38 25/7, massif en 20 171 0 4 0 2 11 2 0 1 Total 3272 ANNEXE 3 : Analyses granulométriques U Souci, , PfrvAùfc^, Gli , cxu

Nom Site Souch Nom Ech Numéro Ech 1149

=Cailloux ** REPARTITION DES FRACTIONS (en pourcentage) ** % Cailloux 1 0.00 % Graviers 8.42 % Sables 58.92 % Sables fins 1 [20.26 % Sables grossiers 38.66 1% Limons 24.06 % Limons fins 9.91 % Limons grossiers 14.16 % Argiles 8.60 % Argiles fins 5.67 % Argiles grossiers 2.93 ** INDICES DE A. RIVIERE ** Ig.M.R. II 3.66O5I |xo II 0.0000 N0 0.0000 De 0 à Max I.H. 3.6605 XI 0.0000 NI 0.0000 De 0 à G.M.R. I.B. 1.9390 X2 2.7045 N2 0.3102 De 0.5 à G.M.R. Médiane 4.1923 X3 2.7366 N3 0.3321 De 1 à G.M.R. X4 3.1939 N4 0.8025 De I.B. à G.M.R. X5 3.1939 N5 0.8025 De I.B. à I.H. X6 263.7059 N6 -0.0017 De 0 à I.B. X7 0.0000 N7 0.0000 De I.H. à G.M.R. ^Nom^sïte] [soûch Nom Ech [Nyméro^Ech [1149

« - —ions en fct de leur diamètre .. * Echelle Logarithmique Décimale ** 00 * 92

75

0

5 %

2.30 20000 fim I U , PPo-iain^, G3Í, cu; èwsu4 W t^U,««

I Nom Site Souch Nom Ech Numéro Ech

93

** REPARTITION DES FRACTIONS (en pourcentage) ** I Cailloux 0.00 de Carbonate 100.00 % Graviers 24.87 j% Sables 44.03 Sables fins 15.01 Sables grossiers |¡ 29 . 021 % Limons 25.59 % Limons fins 5.23 % Limons grossiers 20.36 |% Argiles 5.52 % Argiles fins 3.49 % Argiles grossiers 2.02 ** INDICES DE A. RIVIERE ** l.M.R. 3.7107 X0 0.0000 NO 0.0000 De 0 à Max I.H. 3.6612 XI 0.0000 NI 0.0000 De 0 à G.M.R. |E .B. 1.9359 X2 3.0921 N2 0.6589 De 0 .5 à G.M.R. Médiane 4.3369 X3 3.1296 N3 0.7095 De 1 à G.M.R. X4 3.4134 N4 1.4367 De I .B . à G.M.R. X5 3.3646 N5 1.4363 De Ié B. à I.H. 1 X6 408.3818 N6 -0.0011 De 0 à I.B. X7 3.6852 N7 -1.7678 De I.H. à G.M.R.

I Nom Site Souch Nom Ech Numéro Ech 1148

** COURBE CUMULATIVE CROISSANTE des fractions en fct de leur diamètre ** ** Echelle Logarithmique Décimale ** 94 DO %

75

50 %

25

•2.10 -0.99 0.08 1.18 2.30 1 10 120 1520 20000 /im ANNEXE 4 : Analyse du briquet Civilisations atlantiques et Archéosciences Unité mixte de recherche 6566 Civilisation atlantiques m Archéosciences CNRS . UniVersité de Rennes 1 - Ministère de la Culture Université de Nantes - Université de Rennes 2

Rapport C2A03-2

21 juillet 2003

étude d'un briquet néolithique sépulture mégalithique Le Souc'h (Plouhinec, 29)

N° laboratoire : L 369

Par Guirec Querré

Laboratoire d'Anthropologie, Campus de Beaulieu 35042 RENNES Cédex (France)» (33) 02.23.23.61.09 » (33) 02.23.23.69.34 L'objet étudié a été découvert au cours de la fouille de la sépulture mégalithique du Souc'h1 située dans la commune de Plouhinec (Finistère). Il s'agit d'un grattoir en silex sur lequel était « fixée » une concrétion ferrugineuse. L'hypothèse émise par l'archéologue, en l'occurrence M. Le Goffic, est que la concrétion serait à l'origine un fragment de roche pyriteuse et que l'objet associant le silex et la pyrite correspondrait ainsi à un briquet. L'objectif de cette étude est de confirmer ou non cette hypothèse. Pour cela, nous avons utilisé comme méthode analytique, la microscopie électronique à balayage couplée à la microanalyse X2. Ces méthodes permettent de visualiser à différentes échelles le matériau étudiée et surtout dans ce cas, de déterminer la nature chimique des différents éléments observés et ceux à différents grossissements. Un fragment de la concrétion a été prélevé et métallisée à l'or- palladium afin de permettre l'observation et l'analyse en particulier d'évacuer les charges lors de l'analyse. Une première analyse a été faite à faible grossissement pour obtenir une composition moyenne de la concrétion, soit l'analyse d'une surface d'un demi millimètre carré environ (fig. 1 ; tab 1 - pt 1). Les éléments classiquement rencontrés dans les sédiments Si, Al, Na, K, Ca, Ti ...sont mis en évidence. Ils correspondent à des silicates que nous avons pu identifier individuellement tels que le quartz et les feldspaths (plagioclase acide et feldspath potassique) en particulier. De la monazite, un phosphate de Terres Rares, a été également observée. Ces minéraux reflètent le substratum géologique du site, c'est-à-dire une roche à composition de granitoïde, la monazite étant un minéral accessoire. Toutefois, dans l'analyse, on remarque déjà les teneurs anormalement élevées pour un sédiment classique en fer et en soufre puisqu'elles atteignent respectivement 47,6 % et 14,5 % sous forme de poids d'oxydes. Cette abondance en fer et en soufre se confirme lorsqu'on se focalise sur la matière cimentant les grains des minéraux concrétionnés puisque ce sont ces deux éléments, le fer et le soufre qui sont les plus abondants. Les deux points d'analyse fournissent ainsi pour Fe203-S03dans un premier cas 56,6%-16,4%, dans le second cas 46,2 % - 29,9 % (fig. 2 &3 ; tab. 1 - analyses 2 &3).

1 Références fouilles : M. Le Goffic, 27 juillet 2001, fouilleur : M. LG, carré n° G 32, coordonnées x = 0,02 ; y = 0,15 ; z = 130. 2 Les analyses ont été effectuées au Centre de Microscopie Electronique à Balayage et d'Analyse (CMEBA) de l'Université de Rennes 1 avec la collaboration de M Le Lannic. La pyrite étant un sulfure de fer de formule FeS2, les concentrations observées dans la concrétion sont donc tout à fait cohérentes avec la présence originel de pyrite. La pyrite étant un minéral qui s'altère très facilement sous l'action des eaux météoriques, il est logique de retrouver sa trace sous forme de concrétions d'aspect ferrugineux. Notons que la marcasite de même formule chimique que la pyrite mais cristallisant dans le système orthorhombique contrairement à la pyrite qui est cubique. Toutefois, la géologie du Massif armoricain plaiderait plutôt pour de la pyrite, ce minéral y étant beaucoup plus fréquent. On remarquera aussi que les teneurs en P205 observées (respectivement 2,0 %, 3,5% et 2,5 %) sont comme pour le fer et le soufre anormalement hautes pour un sédiment classique et qu'elles trouvent leur origine dans la décomposition des os du ou des défunts auprès desquelles était déposé le briquet. Cette étude tend à confirmer la nature d'origine de la concrétion collée au fragment de silex du fait des fortes teneurs en fer et soufre : la pyrite. L'association pyrite-silex et donc celle de la présence d'un briquet dans la tombe du Souc'h est donc confirmée. 1 2 3 Surface ~ 0,25mm2 - 1 pm2 -1 pm2

Na20 7,5 5,6 13,9 MgO 0,4 0,2 0,3

AI2O3 11,0 8,4 1,9

Si02 12,1 5,3 0,6

P2O5 2,0 3,5 2,5

S03 14,5 16,4 29,9

K20 3,9 3,7 4,6 CaO 0,5 0,2 <0,1

Ti02 0,5 0,2 <0,1 MnO <0,1 <0,1 <0,1

Fe203 47,6 56,6 46,2 CuO <0,2 <0,2 <0,2 total 100,0 100,1 99,9

Tableau 1 : composition chimique de la concrétion attachée à la pièce de silex (L369, Le Souc'h, Plouhinec, 29). Les numéros d'analyse correspondent au numéro des figures (analyses exprimées en pourcentage de poids d'oxyde, le fer total est exprimé sous forme Fe203). Briquet poind (10/07/03 16:08) cps Fig. 1 : spectre X global obtenu sur

300 une surface de la concrétion d'environ 0,5 mm X 0,5 mm (L369, Le Souc'h, Plouhinec, 29).

Si .. ! So i Cl ,sNaM g Ail fcu \ (?f î !ICl f1 • :C -a Îf Ou.„.I Cu Cu | " rr,~ r T 1-1 -T Jr-Tr LAp. 1 1 Ta 2 4 Energy (keV)

Briquet point2 (10/07/03 16:10) cps Fig. 2 : spectre X correspondant à un point de l'ordre de 1 pm2 de la

250 concrétion, (L369, Le Souc'h, Plouhinec, 29).

200 i fie

50—t Pd Cl Fe Wipu Wni.lj fq ]!Ca •A Cu Cu , ( r-r-r-r-j-^ J-JT L- ' I n 4 S Energy (keV)

Briquet point3 (10/07/03 16:13) Fig. 3 : spectre X obtenu sur un autre r -s ----- point de l'ordre du pm2 de la concrétion. (L369, Le Souc'h, Plouhinec, 29).

Au

n ! i,, na ft Pd I »JUL U' _Cu ^Cu_ -,-,-ri-,- p-i ri 1 1 T m " 8 4 6 Energy (keV) ANNEXE 5 : Analyses 14 C ¡fi 99 Dr. Dominique Marguerie Report Date: 11/30/01 Université de Rennes 1 Material Received: 10/24/01

Sample Data Measured 13C/12C Conventional Radiocarbon Age Ratio Radiocarbon Age(*)

Beta- 161034 5600+/-40 BP -23.10/00 5630+/-40 BP SAMPLE: PLOSOU-VA113 ANALYSIS: AMS-Standard delivery MATERIAL/PRETREATMENT: (charred material): acid/alkali/acid 2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 4530 to 4360 (Cal BP 6480 to 6310)

Beta- 161035 6090+/-100 BP -25.0* 0/00 6090+/- 100* BP SAMPLE: PLOSOU-VSI2O ANALYSIS : Radiometric-Standard delivery (with extended counting) MATERIAL/PRETREATMENT : (charred material): acid/alkali/acid 2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 5290 to 4740 (Cal BP 7240 to 6690) CALIBRATION OF RADIOCARBON AGE TO CALENDAR YEARS (Variables: C 1 3/C 1 2 = -23.1:lab. mult=l) j • Laboratory number: Beta-161034 Conventional radiocarbon age: 5630±40 BP 2 Sigm a calibrated result: Cal BC 4530 to 4360 (Cal BP 6480 to 6310) (95% probability) Intercept data Intercept of radiocarbon age with calibration curve: Cal BC 4460 (Cal BP 6410) 1 Sigm a calibrated result: C al B C 4490 to 4440 (Cal BP 6440 to 6390) (68% probability)

5630±40 BP Charred m aterial 5760 r 1 5740

5720

5700

5680

& 5660 ® 5> 5640 CD

5620

5600

5560 -

5540 -

5520 ~

5500 - f 5480 T~ T" 4- —T" 4540 452I—0 -4501 0 4480 4460 4440 4420 4400 —r4380- 4360 4340 4320 Cal BC

References: Database used Calibration Database Editorial Comment Stuiver, M., van der Plicht, H., 1998, Radiocarbon 40(3), pxii-xiii INTCAL9S Radiocarbon Age Calibration Stuiver, M., et. al., 1998, Radiocarbon 4 0 (3), p 10 41 -1 0 8 3 M ath em a tics A Simplified Approach to Calib rating C14 Dates Talma, A. S., Vogel.J. C., 199 3, Rad iocarb on 3 5 (2), p 31 7-3 2 2 Beta Analytic Inc. 49 85 SW 74 Court, M iam i, Florida 33 155 USA • Tel: (3 05) 66 7 51 67 • Fax: (3 05) 66 3 09 64 •E-Mail: [email protected] CALIBRATION OF RADIOCARBON AGE TO CALENDAR YEARS (Variables: est. C 1 3/C 1 2 = -25:lab. m ult= 1) 101 Laboratory number: Beta-161035 Conventional radiocarbon age1: 6090±100 BP 2 Sigm a calibrated result: Cal BC 5290 to 4740 (Cal BP 7240 to 6690) (95% probability) ' Cl 3/C12 ratio estimated Intercept data Intercept of radiocarbon age with calibration curve: CalBC 4990 (CalBP 6940) 1 Sigma calibrated results: C al B C 5210 to 5170 (Cal BP 7160 to 7120) and (68% probability) Cal BC 5080 to 4840 (Cal BP 70 3 0 to 67 90)

6090+100 BP Charred m aterial 6400

6350

6300

6250

6200

6150

6100

6050

6000

5950 -

5900 -

5850 -

5800 -

5750 -

5700 - 54 00 5300 5200 5100 5000 4900 4800 4700 4600 Cal BC

References: D atabase used Calibration Database Editorial C omment Stuiver, M., van der Plicht, H., 1998, Radiocarbon 40(3), pxii-xiii INTCAL98 Radiocarbon Age Calibration Stuiver, M., et. al., 1998, R adiocarbon 40(3), pl041 -1083 M ath em atics A Simplified Approach to Calibrating C14 Dates Talma, A . S., Vogel, J. C„ ¡993, R adiocarbon 35(2), p317-3 2 2 Beta A nalytic Inc. 4985 SW 74 Court,Miami, Florida 33155 USA 'Tel: (305) 66 7 51 67 • Fax: (3 05) 663 0964 • E -M ail: beta@ radiocarbo n.com ARCHEOLOGUE DEPARTEMENT

2 6 MARS 2GÛ3

COURRIER ARRIVÉ

Dr. Dominique Marguerie Report Date: 3/21/2003 Université de Rennes 1 Material Received: 2/18/2003

Sample Data Measured 13C/12C Conventional Radiocarbon Age Ratio Radiocarbon Age(*)

Beta - 176517 4440 +/- 40 BP -26.9 o/oo 4410 +/- 40 BP SAMPLE: SOUCHM38BLOC ANALYSIS: AMS-Standard delivery MATERIAL/PRETREATMENT : (charred material): acid/alkali/acid 2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 3310 to 3230 (Cal BP 5260 to 5180) AND Cal BC 3110 to 2910 (Cal BP 5060 to 4860) CALIBRATION OF RADIOCARBON AGE TO CALENDAR YEARS (Variables: C 13/C 12 = -26.9:lab. mult=l) Laboratory number: Beta-176517 Conventional radiocarbon age: 4410±40 BP 2 Sigma calibrated results: Cal BC 3310 to 3230 (Cal BP 5260 to 5180) and (95% probability) Cal BC 3110 to 2910 (Cal BP 5060 to 4860) Intercept data Intercept of radiocarbon age with calibration curve: Cal BC 3020 (Cal BP 4970) 1 Sigma calibrated result: Cal BC 3090 to 2930 (Cal BP 5040 to 4880) (68% probability)

441 0±40 BP Charred material 4540 J

4520

4500 -

4480 -

4460 -

___ 4440

m r 4420

4400

4380

4360

4340

4320

4300 -

4280 -

4260 T T 3350 3300 3250 —r320~0 I '—H 3050 3000 2950 2900 3150 3100 Cal BC Re ferences : Database used Calibration Database Editorial Com m ent Stuiver. M., van der Flicht, H.. 1998, Radiocarbon 40(3), pxii-xiii INTCAL98 Radiocarbon Age Calibration Stuiver. M.. et. at.. 1998, Radiocarbon 40(3). p!041-1083 M a them atics A Simplified Approach to Calibra ting C14 Dates Talma, A. S.. Vogel, J. C.. 1 993. Radiocarbon 35(2), p317-322 Beta Analytic Inc. 4985 SW 74 Court. Miami. Florida 33155 USA • Tel: (305) 667 5167 • Fax: (305) 663 0964 • E-Mail: [email protected] ANNEXE 6 : Etude céramologique ANNEXE La production céramique (G. Hamon) Au terme des campagnes 2001 et 2002, respectivement 260 et 520 , soit près de huit cent tessons ont été mis au jour. Il est à noter que plus de 300 d'entre eux, donc plus du tiers appartiennent à trois individus. Mis à part de rares éléments médiévaux, modernes ou contemporains, la production céramique est attribuable au Néolithique. Au sein du corpus, 14 individus minimum ont pu être identifiés pour la période du Néolithique, dont deux attribuables au Néolithique moyen I, dix au Néolithique moyen II, et deux au Néolithique final. Les tessons sont très fragmentés quelle que soit leur épaisseur, mis à part un individu atypique (puisoir) trouvé presque intact. Néolithique moyen I Deux individus céramiques ont été prélevés au sein de la structure en fosse, au sein des carrés G-H / 31-32. Quelques fragments, dont un bord, avaient été recueillis lors de la campagne 2000, dans le carré H-31. Individu n° 1 (marmite) Le premier individu est constitué de 92 tessons de plus de 20 mm de longueur, et de plusieurs dizaines de très petits fragments récupérés lors du prélèvement très difficile de la poterie. Soixante-dix tessons proviennent du carré G-32, le reste se répartissant dans d'autres carrés voisins, en H-31 et G-31. Six fragments mis au jour lors du décapage de surface proviennent plus largement des carrés H-30 à H-33, ce qui prouve une destruction partielle de la tombe anciennement. Les tessons des carrés H-31 se raccordent physiquement avec des éléments issus des carrés G-31 et G-32. Bien qu'il soit incomplet, les délicates opérations de remontage du récipient ont permis d'appréhender précisément sa morphologie. Cette céramique s'avère posséder une section et une ouverture ovalaire. De 260 mm de hauteur, son diamètre maximum varie de 290 à 320 mm et son ouverture de 250 à 290 mm. Le col est concave, terminé par un bord déversé légèrement aminci à lèvre irrégulière arrondie ou aplanie. L'épaisseur est variable. Les parties les plus fines se situent au niveau du bord, à environ 35 mm de la lèvre, et au niveau du fond. Les épaisseurs varient ici de 2 à 4 millimètres. Le col, de 4 à 5 mm d'épaisseur, voit son épaisseur augmenter à mi-hauteur. Deux éléments de suspension et/ou de préhension sont visibles à 70 et 80 mm de la lèvre, au-dessus du diamètre maximum. Leurs dimensions sont proches, respectivement de 22 et 24 mm de longueur pour 7 et 12 mm de largeur et 16 mm d'épaisseur. Elles sont munies d'une perforation horizontale. L'une est cylindrique, de 6 mm de diamètre, et l'autre conique, de 3 à 5 mm. Sur la paroi interne de l'un de ces éléments est encore visible une dépression, consécutive au travail effectué pour le fixer ou plus probablement le modeler par pincement. La face intérieure de l'autre tesson a été plus soigneusement lissée, comblant cette petite concavité. Ce récipient appartient à la catégorie des marmites. La couleur dominante des surfaces externes et internes est le brun foncé, tandis que le cœur prend une teinte franchement noire. La tranche offre une matrice feuilletée, laissant apparaître de nombreuses inclusions minérales très fines à grossières (jusqu'à 5 mm) de muscovite (parfois des fragments grossiers), de quartz et de fragments de granitoïde. Le caractère mal trié et la constitution minéralogique de ces éléments laissent envisager l'utilisation d'une argile d'altération du substrat local. De très caractéristiques cassures en biseau longitudinales et des fissures horizontales orientées ont été repérées au niveau du bord, à environ 35 mm, et sur la paroi à mi-hauteur. Elles indiquent un assemblage de plusieurs éléments pour la partie supérieure du récipient. Aucune rupture n'a été enregistrée sur la partie inférieure de la panse ni sur le fond, qui s'avère particulièrement fin. La paroi interne est régulière, contrairement à la paroi externe. La technique du moulage, observée pour la fabrication de céramiques ovalaires plus petites issues également de contexte funéraire (Hamon et al.2001) peut ainsi être avancée mais des analyses appropriées seront à réaliser afin de confirmer cette hypothèse. Les surfaces sont plus ou moins grumeleuses et brillantes, selon, semble-t-il, le soin apporté au traitement de la surface et la conservation différentielle des fragments. Certains sont en effet très bien préservés et se raccordent avec certains fragments très altérés. De fines stries sont visibles sur les surfaces internes et externes, évoquant un lissage soigné plus qu'une véritable action de polissage. Le nettoyage des tessons à la brosse douce sèche, inévitable étant donné le degré de fragilité des tessons, même après leur séchage, a pu provoquer un effet de lustrage. La couleur noire des tranches et brunes des surfaces indique une cuisson en atmosphère réductrice. Individu n° 2 (bouteille) Deux fragments principaux constituent le second individu, qui présente un état de conservation des surfaces relativement mauvais. La face externe du plus petit fragment est complètement desquamée. Seule la partie interne est lisible. D'une hauteur déterminable de 197 mm, cette céramique présente un diamètre à l'ouverture de 92 millimètres et un diamètre maximum de 182 millimètres. Le récipient est fermé par un col rectiligne très légèrement déversé vers l'intérieur, haut de 30 mm. Il s'agit d'une bouteille, munie d'une lèvre très irrégulière arrondie ou aplanie. L'épaisseur est relativement constante, de 4 à 5 mm en moyenne, avec un épaississement au niveau de la base du col et du fond (7 mm). Un élément de préhension et/ou de suspension a été identifié sur le plus gros fragment, et sur le plus petit ce qui reste d'un deuxième, très endommagé et se trouvant pas à la même hauteur que l'autre. Etant donné la reconstitution de la céramique, il paraît clair qu'un troisième élément devait être présent sur la partie manquante. Le seul conservé, de 29 millimètres de longueur pour 5 mm de largeur en moyenne et 13 mm de hauteur a permis des observations techniques très intéressantes. Deux empreintes ovalaires accolées de 22 mm de longueur pour 11 mm de largeur à l'intérieur de la paroi sont vraisemblablement celles de deux doigts ayant servi à repousser de la pâte, tandis que de l'autre côté, celle-ci était étirée et modelée pour façonner la petite anse. Elle est munie d'une perforation cylindrique horizontale, de 5 mm de diamètre. Ces traces de doigt à l'intérieur de la paroi sont situées sous d'autres petites dépressions moins profondes s'organisant le long du récipient, juste au-dessous du col. Etant donné la ligne de fracture observée un peu plus haut au niveau de la paroi externe et la cassure en biseau mise en évidence avant le recollage des tessons, l'élément a été modelé avant le raccord entre le col et la panse. La matrice est compacte. Les inclusions très fines à grossières sont semblables à celles de l'individu n° 1, mais il semble qu'il y ait moins de muscovite. Les couleurs des surfaces externes et internes varient du brun à l'orangé et le cœur est brun. Malgré la difficulté de lecture des stigmates consécutifs aux traitements des surfaces, quelques plages douces au toucher et de très fines stries indiquent clairement que la surface externe a fait l'objet d'un polissage. Il semble que la face interne ait bénéficié d'un moins bon traitement au vu des empreintes évoquées plus haut et d'une légère rugosité. Du reste, des stries assez fortement imprimées s'organisant par plages de quelques millimètres de large ont été observées. Bien qu'à première vue différentes, notamment au niveau de la taille et du caractère ovalaire de l'une d'entre elles, de la couleur et du nombre d'éléments de préhension et/ou de suspension, ces deux céramiques présentent des caractères discrets similaires indiquant une même tradition technique. Elles possèdent des lèvres identiques et le façonnage des éléments de préhension et/ou de suspension a été réalisé de la même manière. Les différences de coloration et de traitement de surface sont sans doute liées à une cuisson et à une utilisation différente des céramiques. Malgré sa plus grande taille, l'individu n° 1 trouve des éléments de comparaison avec des céramiques mises au jour en contexte funéraire sur le Massif armoricain, et notamment avec celles découvertes au sein de la sépulture de la Croix-Saint-Pierre à Saint-Just (Ille-et- Vilaine) également à sections et ouvertures ovalaires (Briard et al. 1995). Il est assez remarquable que la plus grande des céramiques issues de cette sépulture soit deux fois moins large et deux fois moins haute que celle du Souc'h ! Les proportions des céramiques sembleraient donc faire l'objet de normes. Le mode de façonnage des éléments de préhension et/ou de suspension très caractéristique a été également reconnu sur la plupart des céramiques armoricaines à ouverture ovalaire. Jusqu'alors, le seul individu présentant une organisation ternaire des anses était un pot provenant du «tertre tumulaire» du Pusso, à Carnac (Cassen et al. 2000). En contexte domestique Cerny, les éléments de comparaison les plus proches se retrouvent au Sud et à l'Est du Massif armoricain, à Sandun en Loire-Atlantique (Letterlé 1997) ou sur le site du Parc à Vivoin dans la Sarthe (Ghesquière et al. 1999). La plupart de ces individus sont également polis. Néolithique moyen II Puisoir Un petit récipient est constitué d'une calotte de 50 mm de hauteur pour un diamètre à l'ouverture variant de 97 à 104 mm (figure 1, n° 1). Le bord très éversé est rectiligne et possède une lèvre arrondie à aplanie. L'épaisseur varie de 3 mm près du bord à 5 mm au fond. Au niveau du bord des deux côtés de la plus grande longueur, un enlèvement de pâte a été effectué afin d'obtenir une sorte de languette allongée de 65 mm de longueur à sa base, 62 mm au sommet et de 3 mm d'épaisseur. Elle est munie de 4 perforations subquadrangulaires de 4 mm de longueur et 2 mm de largeur. Les bourrelets autour de ces perforations signalent un percement de la paroi avant cuisson et deux indices laissent à penser que cet objet très atypique n'a pas servi. En effet d'une part, aucune trace d'usure n'a été constatée. D'autre part, si on admet que ces perforations étaient destinées au passage d'un lien, soit pour le suspendre, soit pour y fixer un manche, les bourrelets auraient été érodés. Les surfaces étant légèrement grumeleuses, il semble que l'objet a été très bien lissé mais non poli et que la surface externe ait été mieux traitée. Ainsi, nombreuses traces de lissage sont visibles à l'intérieur, sous forme de stries assez profondément marquées ou de fines stries très rapprochées s'organisant par plages multidirectionnelles de quelques millimètres. Les surfaces interne et externe sont brunes à brun foncé et le cœur est rouge-orangé. La tranche montre des inclusions de quartz anguleux et d'autres roulés pouvant atteindre 4 mm, de feldspath, de biotite et de muscovite ainsi que de granitoïde broyé et concassé.

Gobelet (micro-vase) Le deuxième petit récipient est un gobelet archéologiquement complet mis au jour dans le carré K-32 (figure 1, n° 2). Il est constitué d'au moins quinze tessons très fragmentés se raccordant physiquement (onze font moins de 30 mm de longueur) et mesure 54 mm de hauteur pour 60 mm de diamètre à l'ouverture. Le diamètre maximum, de 77 mm correspond au point d'inflexion situé à 15 mm de la lèvre, ainsi qu'au départ du bord, rectiligne et très rentrant, ce qui donne à ce petit gobelet un profil très fermé. La lèvre est arrondie ou aplanie et déborde vers l'intérieur. Malgré la nette rupture entre la calotte et le bord, le vase n'est pas caréné. La rupture dans le profil est douce et curviligne et marquée par le rétrécissement de la paroi puisque la calotte offre une épaisseur de 4 à 6 mm tandis que le bord n'en fait plus que trois. Une cassure en biseau à 28 mm du bord dans une tranche et une fracture rectiligne à cette même hauteur signalent un décollement de colombin. Le récipient pourrait donc avoir été monté en deux parties. La surface externe est brune à brun orangé, la surface interne est brune et la tranche est brun foncé. L'ensemble est en bon état de conservation et les surfaces sont polies. La pâte, compacte, comporte de très fines inclusions de quartz et de muscovite. Bols Un premier bol de 77 mm de hauteur offre un diamètre de 130 mm de diamètre à l'ouverture qui est également le diamètre maximum (figure 1, n° 3). Il est constitué d'au moins 28 tessons, provenant des carrés J-32 et K-32, dont un large fragment couvrant toute la hauteur du récipient. Le col est légèrement concave et éversé et le bord muni d'une lèvre arrondie plus soulignée qu'ourlée. Le fond est formé d'une calotte basale aplanie de 105 mm de diamètre et 18 mm de hauteur. Son épaisseur décroît de 8 mm au fond à 4 mm au niveau de la jonction avec le col. Celui-ci est épais de 3 à 6 mm au niveau du bord, la plus grande épaisseur a été enregistrée au niveau de la jonction avec la calotte. A cet endroit existe en effet un petit bourrelet à l'intérieur, consécutif au raccord des éléments et quelques stries profondes. Les surfaces sont polies, brunes à brun foncé et le cœur est rouge orangé. La tranche montre une pâte compacte dans laquelle sont visibles des inclusions très fines à fines de quartz et très fines à moyennes de muscovite. Un second récipient de ce type, de 90 mm de hauteur, présente un diamètre à l'ouverture de 126 mm (figure 1, n° 4). Les 35 fragments de ce bol proviennent majoritairement du carré J-32 (24 tessons), mais aussi des carrés K-32 et L-31. Le diamètre maximum de 145 mm est visible à 50 mm du bord, soit 40 mm du fond, marquant une certaine rupture entre une calotte à fond très aplani et la partie supérieure du récipient, qui présente un profil convexo-concave (en S) bien marqué et se termine par une lèvre arrondie et légèrement ourlée. Les surfaces sont brun foncé à gris très foncé et polies et le cœur est noir. La tranche montre une pâte compacte, à inclusions très fines et fines de quartz et de muscovite. Cent trente et un tessons appartiennent vraisemblablement à un même individu, mis au jour dans le carré N-37 (figure 1, n° 5). Le plus grand fragment reconstitué (onze tessons se raccordant physiquement) est un col rectiligne et rentrant, à bord concave et éversé, terminé par une lèvre arrondie. Le diamètre à l'ouverture est de 150 mm, le diamètre maximum et la jo8 hauteur ont été estimés respectivement à 166 et 116 et mm d'après la reconstitution graphique. Au-dessus de la cassure inférieure est visible un léger bourrelet (deux mm d'épaisseur) correspondant au rejet de pâte provoqué par une perforation horizontale intrapariétale visible dans la tranche. Cette perforation, de 3 mm de diamètre, est cylindrique et à l'intérieur sont visibles de très fines stries assez peu marquées. La perforation horizontale est également visible au niveau de la cassure de la partie supérieur d'un fragment concave, qui correspond au départ de la calotte basale du récipient. La nette fracture horizontale qui s'est produite est donc sans doute liée à la fragilité du pot à l'endroit de la perforation, mais une très nette fissuration en biseau dans la tranche du gros fragment de col indique clairement qu'il y a eu là un raccord entre le col et la panse. Sur un tesson de col, non raccordé physiquement, a été remarqué une perforation conique réalisée avant cuisson, de l'extérieur de la paroi vers l'intérieur. Les surfaces sont brun foncé, bien polies et présentent de très fines stries. La surface externe montre quelques craquelures polygonales. La pâte est compacte, le cœur gris foncé à noir et des marges ocres à rouge brique sont parfois visibles. Ce vase est voisin d'un exemplaire trouvé dans un des dolmens de l'île Guennoc en Landéda (Finistère). Un premier élément concave de 60 mm de hauteur, composé de 20 tessons issus du carré K-32 et un du L32, correspond à la partie supérieure d'un récipient de 150 mm de diamètre (figure 1, n° 6). La hauteur totale pourrait être de 95 mm, après reconstitution graphique. Ce bol présente un bord droit à lèvre arrondie et un point d'inflexion à 45 mm du bord. La partie inférieure du fragment présente une nette cassure en biseau évoquant un décollement de colombin. Le récipient est endommagé et présente des surfaces brunes et râpeuses tandis que le cœur est gris. Des marges brunes sont parfois visibles. Les inclusions de quartz et de muscovite sont très fines à fines et la pâte compacte. Un fragment de bord de probable bol a été identifié en J-32 (4 tessons se raccordant physiquement) ainsi qu'un tesson à profil en S légèrement marqué avec lequel il pourrait être associé (figure 1, n° 7). La surface externe est brune, la surface interne brun foncé et la tranche laisse voir un cœur gris foncé et une pâte compacte à inclusions très fines et fines de quartz et muscovite. Autres éléments caractéristiques De nombreux fragments (douze en J-31 et douze en J-32) appartiennent à un individu de grande contenance, dont le diamètre à l'ouverture a été estimé à 220 mm (figure 2, n° 1). Son épaisseur croît régulièrement de 5 mm au niveau du bord à 9 mm dans sa partie inférieure. Deux très nets décollements de colombin ont été repérés à 30 et 75 mm du bord. Le plus grand élément reconstitué correspond à un grand fragment de col légèrement concave et éversé. La surface externe porte quelques traces de calcination et la surface interne montre par endroit des réseaux de fissures polygonales. Les surfaces sont toutefois bien polies et offrent des teintes variant du brun rouge au brun. Le cœur est rouge brique, la pâte compacte et les inclusions de quartz, muscovite, biotite et de fragments de granitoïde sont nombreuses. Deux tessons carénés (figure 2, n° 3) proviennent des carrés F-37 et présentent les mêmes caractéristiques que quatre autres fragments provenant du même carré. La carène est vive et offre un angle de 128°. Elle marque un point de rupture entre le départ d'un col concave et d'une calotte basale. A l'intérieur de la céramique, au niveau de la carène, l'angle est adouci. Les surfaces sont noires et polies et le cœur est également noir. La tranche montre une pâte compacte à inclusions très fines à moyennes de muscovite et de quartz anguleux. Un fragment de bord constitué de trois tessons provient du carré J-31 (figure 2, n° 2). Il est rectiligne et rentrant et la lèvre est aplanie. La pâte est légèrement feuilletée et comporte des inclusions très fines à grossières de quartz et de muscovite. Les surfaces sont grumeleuses et brunes, le cœur est rouge. Néolithique final Une partie des 120 tessons issus des carrés J-K-L /31-32 et K-33 appartenant à un individu de grande capacité ont été raccordés (figure 2, n° 4). Vingt-trois tessons du carré L- 32 proviennent de la couche au contact de la structure pierreuse en place. Les deux plus gros fragments ayant pu être remontés correspondent au bord et au fond de cet individu. Le haut du vase (70 mm de hauteur pour 7 à 10 mm d'épaisseur) possède un diamètre à l'ouverture 160 mm et le diamètre maximum a pu être estimé à 200 mm. Le col est légèrement convexe et rentrant et terminé par un bord concave à lèvre arrondie. Le fragment de fond, de 55 mm de hauteur, présente un diamètre de 120 mm à 160 mm, de la base à 55 mm de celle-ci. La plaque basale est épaisse de 15 mm en moyenne. A partir de cette plaque, la panse prend un départ franchement concave puis devient convexe à 40 mm de la base. Les surfaces de ce récipient sont lissées mais irrégulières. Elles prennent des teintes brun rouge à l'extérieur et brun à noir à l'intérieur. Les surfaces internes présentent des encroûtements charbonneux et des traces de coup de feu. Les inclusions sont nombreuses, très fines à grossières et composées principalement de quartz anguleux et de muscovite. Les éléments les plus grossiers ressortent en surface et de nombreuses microfissures sont visibles. Deux fragments de bord concaves et rentrants proviennent des carrés L-32 et J-31 (figure 2, n° 5-6). Bien qu'ils ne s'y raccordent pas physiquement, on peut les associer à 37 autres tessons provenant du carré J-32. Un diamètre de 80 mm à l'ouverture a pu être calculé et un décollement de colombin a été identifié à 35 mm du bord. Les lèvres sont irrégulières et légèrement roulées à l'intérieur. Les surfaces sont lissées, irrégulières et grumeleuses et des éléments de dégraissant, à partir desquels s'organisent des réseaux de microfissures, sont souvent visibles. Les surfaces et le cœur sont brun foncé et la pâte, d'aspect feuilleté, montre des inclusions très fines à grossières de quartz anguleux et de muscovite. Conclusion Les céramiques attribuables au Néolithique moyen II présentent de nombreux traits communs. Tout d'abord les récipients de petite capacité destinés au service individuel - bols, gobelet, puisoir - sont dominants. L'utilisation d'un dégraissant fin et trié ajouté dans une pâte épurée est courante. Les lignes de fractures et les cassures en biseau dans les tranches évoquent un montage en deux parties, mais l'adjonction de plusieurs colombins a été identifiée pour un fragment épais de col concave. Mis à part le puisoir, qui possède tout de même des surfaces très bien lissées, les récipients - même les plus épais - possèdent des surfaces externes et internes polies. Les surfaces arborent des teintes sombres, généralement brunes ou brun foncé et dans un cas brun rouge, tandis que le cœur prend des colorations rouges. On peut envisager une cuisson oxydante des poteries. Les teintes sombres des surfaces peuvent s'expliquer par un enfumage ou par un polissage au galet. Toutefois, le cœur de certains éléments peut être gris foncé ou noir, ce qui indique une cuisson réductrice. D'une manière générale, la détermination du type de cuisson est encore un exercice difficile. Cet ensemble est donc très homogène et peut être comparé aux productions mises au jour dans les premières tombes néolithiques du Massif armoricain. Le puisoir représente un élément atypique dans l'Ouest {cf infra ou supra), mais de fabrication locale semble-t-il. Le grand fragment de col épais ainsi que la carène sont sans conteste attribuables au Néolithique moyen II d'après les caractéristiques technologiques et trouvent quelques éléments de comparaisons dans le Castellic récent. Le grand récipient peut être attribué au Néolithique final. Sa morphologie (grand vase à fond plat, à petit col rentrant) et sa relative médiocre qualité le rapprochent de céramiques d'affinité Seine-Oise-Marne mises au jour dans un certain nombre de sépultures à entrée latérale du nord du Finistère et des Côtes-d'Armor, notamment Champ-Grosset à Quessoy (Côtes-d'Armor ; L'Helgouac'h, Le Roux 1965) et Crec'h Quillé à Saint-Quay-Perros (Côtes- d'Armor ; L'Helgouac'h 1967), mais aussi dans nombre d'allées couvertes dont celle, toute proche, de Porz-Poul'han en Plouhinec (Finistère) (Le Goffic 1990).

Bibliographie : Briard J., Gautier M., Leroux G. 1995 : Les mégalithes et tumulus de Saint-Just, Ille-et- Vilaine. Documents préhistoriques 8. Paris, éd. du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 176 p. Cassen S., Boujot C., Vaquero J. 2000 - Eléments d'architecture. Exploration d'un tertre funéraire à Lannec er Gadouer (Erdeven, Morbihan). Constructions et reconstructions dans le Néolithique morbihannais. Propositions pour une lecture symbolique. Mémoire XIX. Chauvigny, Association des Publications Chauvinoises, 2000, 814 p. Hamon G., Querré G, avec la coll. de Aubert J.-G. 2001 : Techniques de fabrications de céramiques du Néolithique moyen I en Armorique. In : Pré-actes, XTVème colloque de l'Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques, Liège, 2-8 septembre 2001. Liège, 2001, p. 48. Ghesquière E., Marcigny C., Giazzon D., Aubry B. 1999 : Premières occupations néolithiques dans le sud de l'Orne et dans le nord de la Sarthe. In : Veijux C. et al. (dir.) - Camps, enceintes et structures d'habitats en France septentrionale. XXIVème Colloque interrégional sur le Néolithique, Orléans 1999. Résumé des communications, p. 18-20. Le Goffic M., 1990 : Survivance d'un mégalithe : l'allée couverte de Porz-Poul'han en Plouhinec (Finistère). Revue archéologique de l'Ouest, supplément n° 2, p. 101-116. Letterlé F. 1997 : Le Cerny : sa place dans la néolithisation de l'Armorique et le développement des cultures armoricaines du Néolithique moyen I. In : Constantin C. et al. (dir.) - La culture de Cerny. Nouvelle économie, nouvelle société au Néolithique. Actes du Colloque international de Nemours 1994, Mémoires du Musée de Préhistoire d'Ile-de-France, 6. Nemours, éd. A.P.R.A.I.F., p. 661-677. L'Helgouac'h J. 1967 : La sépulture mégalithique à entrée latérale de Crec'h Quillé en Saint- Quay-Perros (Côtes-d'Armor). BSPF, LXIV, p. 659-698. L'Helgouac'h J., Le Roux C.-T. 1965 : La sépulture mégalithique à entrée latérale du Champ Grosset à Quessoy (Côtes-d' Armor). Annales de Bretagne, 72, p. 5-31.

Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), fouilles 2001-2002 n°l : puisoir ; n°2 : micro-vase (gobelet) ; 3-7 : bols Le Souc'h (Plouhinec, Finistère), fouilles 2001-2002 n°l : col ; n°2 : bord ; 3 : carène ; 4 : jarre ; 5-6 : bords