Service de presse

REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX ˂˂ Outre-mer ˃˃ 28.08.2018

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A LA UNE

 Démission de Nicolas Hulot : Ses dossiers Outre-mer / Les réactions des élus p 6 – 17, 35 ;

 Polynésie : CEA p54 – 57 ;

 Mayotte : Jean-Michel Blanquer confirme le plan de 500 millions d euros p 40 - 45 ;

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L OUTRE-MER DANS LA PRESSE MÉTROPOLITAINE

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Mardi 28 août 2018 Vu sur les réseaux sociaux

#Hulot

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Ces dossiers outre-mer que Nicolas Hulot laisse derrière lui

Nicolas Hulot a annoncé, ce mardi matin, qu'il quittait le gouvernement. Sargasses, chlordécone, projet Montagne d'Or... En quinze mois à la tête de ce ministère d'Etat, quels dossiers outre-mer laisse-t-il derrière lui et quel est son bilan ?

© Guadeloupe la 1ere Nicolas Hulot en Guadeloupe en juin 2018

 Par Pauline Rouquette  Publié le 28/08/2018 à 12:35, mis à jour le 28/08/2018 à 15:11

Animateur de télévision, producteur, écrivain, puis Ministre de la Transition Ecologique et solidaire... Nicolas Hulot, nommé à la tête de ce ministère le 17 mai 2017, a annoncé ce mardi matin au micro de Inter qu'il renonçait. En se retirant, il laisse derrière lui plusieurs dossiers "outre-mer" dont il a eu à traiter, avec plus ou moins de ferveur.

"Je n'y crois plus" a-t-il lancé sur France Inter, sous les yeux d'une Léa Salamé et d'un Nicolas Demorand médusés. Pour justifier sa décision de quitter le gouvernement, Nicolas Hulot énumère les dernières catastrophes subies ça et là à travers le monde. Parmi elles, les ouragans qui ont dévasté les îles du nord des Antilles, en septembre 2017, mais aussi le fléau des sargasses.

"Après une année terrible, à Saint-Martin mais y compris en métropole quand je vais en Guadeloupe et que je vois une petite conséquence du changement climatique (...) l'invasion des sargasses qui leur pourrit la vie au quotidien... Petit à petit on s'accommode de la gravité et on se fait complice de la tragédie qui est en cours de gestation. Je n'ai pas forcément de solutions, je n'y suis pas parvenu, j'ai obtenu un certain nombre d'avancées (...)" 6

Les sargasses "à bras-le-corps"

Pour lutter contre les sargasses, ces algues brunes qui polluent les rivages des Antilles, Nicolas Hulot avait annoncé, lors d'une visite aux Antilles les 11 et 12 juin dernier, un plan de 10 millions d'euros. Le plan, qui doit s'étaler sur deux ans, doit être pris en charge par l'Etat, l'Union Européenne et les collectivités.

Au côtés d' pour tenter d'endiguer l'expansion des sargasses, Nicolas Hulot avait promis le ramassage ultra-rapide des algues "en moins de 48 heures". Critiqué sur sa visite tardive aux Antilles, le ministère avait déclaré prendre le problème "à bras-le-corps".

Nicolas Hulot en visite à Petit-Bourg en Guadeloupe Nicolas Hulot en visite à Petit-Bourg, en Guadeloupe - La1ère - Guadeloupe La 1ère

Pas un mot, toutefois, sur la reconnaissance de catastrophe naturelle, réclamée par les professionnels de la pêche et du tourisme, ni sur l'indemnisation demandée par les Guadeloupéens dont les appareils électroménagers tombent en panne à cause des émanations de sulfure d'hydrogène dégagées par les algues.

Au lendemain de sa visite en Guadeloupe et Martinique, Nicolas Hulot avait dressé le bilan de ce déplacement. Au cours d'une conférence de presse à la résidence préfectorale, il avait évoqué l'organisation d'une rencontre internationale en octobre prochain, en Martinique, "pour aborder cette problématique au niveau régional et au niveau international." Ce sera sans lui.

Impasse sur le chlordécone

Pas un mot, non plus, sur le chlordécone. La visite de juin dernier était, certes, axée sur les nuisances liées aux sargasses, mais les Antillais attendaient tout de même de Nicolas Hulot et Annick Girardin qu'ils s'expriment sur le dossier du chlordécone, cet insecticide qui empoisonne Guadeloupe et Martinique depuis les années 1970. La visite des ministres tombait pourtant à point nommé. Une enquête du Monde avait été publiée cinq jours avant leur arrivée. Dans cet article, le quotidien évoquait alors les "dérogations" accordées à certains planteurs, autorisés à utiliser le chlordécone, alors même que la dangerosité de ce produit et ses conséquences dramatiques étaient avérées. Pire. Quelques jours auparavant, les habitants de Gourbeyre (Basse-Terre) apprenaient avec stupeur qu'ils avaient consommé de l'eau polluée au chlordécone, les filtres à charbon actif de l'usine de prélèvement n'étant plus opérationnels. Le chlordécone, dossier oublié de la visite de Nicolas Hulot en Guadeloupe Si le chlordécone n'était pas, à l'origine, l'objet de la visite ministérielle, les derniers rebondissements dans cette affaire auraient bien mérité quelques réponses sur la position du gouvernement, eu égard à l'ampleur de ce scandale sanitaire.

Perte de légitimité sur la Montagne d'Or

L'épineux dossier Montagne d'Or en Guyane s'est, lui aussi, trouvé au coeur de l'ère Hulot. Amené à se prononcer à de nombreuses reprises sur ce sujet, il avait qualifié le projet de "surdimensionné", "pour des bénéfices économiques en termes d'emplois plutôt aléatoires avec un impact écologique non négligeable." Il avait alors préconisé de gérer ce dossier comme celui de Notre-Dame-des-Landes, quelques mois plus tôt, en engageant un "débat public" afin de voir "ce qui va apparaître en termes de décisions".

Il y a deux mois, le 13 juin dernier, il avait été interpellé par Gabriel Serville, député guyanais, à l'occasion des Questions au gouvernement. Il avait alors répondu que les impacts environnementaux et les bénéfices

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économiques devaient être "mis à plat". "On doit d'abord écouter les citoyens, leurs inquiétudes" avait-il répété. Mais le ministre n'a jamais fait montre d'une décision ferme concernant Montagne d'Or et s'est toujours montré plutôt pondéré. Son silence sur ce dossier, qui prévoit d'extraire six tonnes de métal jaune en pleine forêt amazonienne, a affaibli sa légitimité aux yeux des militants écologistes...

Nicolas Hulot sur le projet Montagne d'Or, invité de Jean-Michel Aphatie "Laissons les enquêtes faire" - France Info - La1ere

Fin juillet 2018, le gouvernement a lancé une mission sur les enjeux socio-économiques et environnementaux des grands projets miniers dans la collectivité. Les conclusions seront rendues d’ici cinq mois, le temps pour l'exécutif de se donner un temps de réflexion concernant ce dossier stratégique... Et ce sera (encore) sans Nicolas Hulot.

Les hydrocarbures, la Guyane et Total

Il y a presque un an, en septembre 2017, Nicolas Hulot donnait son feu vert à la prolongation du permis d'exploitation d'hydrocarbures "Guyane Maritime" détenu par Total. Une décision polémique allant directement à l'encontre de sa promesse de mettre fin à la production de pétrole en France à l'horizon 2040. En effet, il avait déclaré, pour cela, vouloir interdire tout nouveau permis d'exploitation sur tout le territoire français.

Pourquoi ce retournement de situation ? Nicolas Hulot l'avait tout simplement justifié par un droit de suite. "Un droit de suite à la prolongation du permis d’exploration dit de "Guyane Maritime" qui relevait des droits acquis dans le projet de loi hydrocarbures auquel je ne veux faire aucune exception"... Et la prolongation a donc bel et bien été accordée. Concernant la compatibilité d'une telle décision avec ses promesses et convictions d'antan, Nicolas Hulot avait aussi sa réponse. "La loi n'est pas encore en vigueur, je vais la présenter lundi prochain" (NDLR : La loi mettant fin à la recherche et à l'exploitation des hydrocarbures). Loi présentée, et adoptée par le Parlement en décembre 2017. Portée par Nicolas Hulot, la loi sur la fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures en France d'ici 2040 marquait la première étape vers la fin des énergies fossiles.

Pourtant, depuis, l'entreprise pétrolière a déposé, en mai dernier, une nouvelle demande d'autorisation de forage pour réaliser un puits d'exploration début 2019 dans le cadre de son permis Guyane Maritime. Et ce, pour cinq nouveaux forages exploratoires.

A l'approche de la fin de l'enquête publique, le collectif Stop pétrole offshore Guyane demande, lui, une prolongation de cette enquête pour que soit étudiée la balance bénéfice-risques d'un tel projet. 1.600 citoyens guyanais ont alors déposé des observations vis-à-vis du projet d'exploitation pétrolière au large de la Guyane, ces dernières semaines.

Nicolas Hulot parti, nombreux sont les dossiers épineux qui restent ouverts sur un coin du bureau de l'Hôtel de Roquelaure.

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Hulot jugeait "inaudible" de partir pendant l'affaire Benalla (Libération) gouvernement | environnement | politique | Hulot | Démission

Paris, France | AFP | mardi 28/08/2018 - 17:13 UTC+3 | 222 mots

Nicolas Hulot a envisagé de démissionner il y a quelques semaines mais a jugé "inaudible" de le faire pendant l'affaire Benalla, selon Libération qui dévoile sur son site mardi une conversation qui a eu lieu début août.

"Partir pendant l'affaire Benalla, c'est inaudible", a déclaré le ministre de la Transition écologique au téléphone le 2 août à une journaliste du quotidien.

"Je suis dans un putain de dilemme. Mon problème est très simple: soit je m'en vais et ce sera bien pire, soit je reste et il n'y aura pas le grand soir", précise-t-il. "Parfois, je n'en dors pas de la nuit".

"Quand je suis arrivé (au gouvernement), (Emmanuel) Macron et (Edouard) Philippe m'ont dit +On va rentrer dans un esprit de coopération.+ Et là, on est en permanence dans la confrontation", regrette-t-il. Le président et le Premier Ministre "n'ont toujours pas compris l'essentiel", selon lui.

"Quand j'obtiens des choses, c'est pour éviter que je me barre. Ils m'ont donné (l'inscription de l'environnement dans) l’article 1 de la Constitution, les éoliennes offshore, pour ne pas que je me barre. Le problème, c'est qu’ils devraient le faire par conviction".

Nicolas Hulot avait demandé à la journaliste de "garder ses confidences" pour elle, mais Libération a décidé de "les publier intégralement" à la suite de sa démission, indique le quotidien sur son site.

Macron "respecte" la décision de Hulot et compte sur son engagement "sous une autre forme" environnement | gouvernement | démission | France | politique | président

Copenhague, Danemark | AFP | mardi 28/08/2018 - 16:50 UTC+3 | 303 mots

Emmanuel Macron a déclaré mardi à Copenhague "respecter" la décision de Nicolas Hulot, "un homme libre", de quitter le gouvernement et qu'il comptait désormais sur son engagement "sous une autre forme".

"J'ai choisi Nicolas Hulot il y a 15 mois parce qu'il est un homme libre. Je respecte sa liberté, je souhaite compter sur son engagement sous une autre forme et là où il sera", a dit le président lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre danois Lars Rasmussen à Copenhague.

Le ministre de la Transition écologique a créé la surprise en annonçant mardi matin sur France Inter qu'il quittait le gouvernement car il se sentait "tout seul à la manœuvre" sur les enjeux environnementaux.

"En 15 mois, ce gouvernement a fait plus qu'aucun autre dans la même période sur ce sujet", a affirmé en citant la fermeture de centrales à charbon, les engagements sur les hydrocarbures ou sur la trajectoire énergétique.

"Ce que nous avons à bâtir c'est une société du XXIe siècle où chacun aura sa place, pourra vivre dignement et pourra vivre avec une alimentation saine dans un environnement sain. C'est un combat qui ne se fait pas du jour au lendemain. Il implique de se confronter au réel. Il vaut mieux que les petites phrases", a ajouté le président.

"Et donc il implique un travail qui va se poursuivre et un engagement sur la base de ce que j'ai promis aux Français qui sera constant de ma part", a-t-il assuré.

Emmanuel Macron avait auparavant affirmé que l'Europe avait besoin "d'une plus grande ambition climatique". "La France s'est battue et continuera à se battre en ce sens et les prochains mois seront à cet égard décisifs". "La France et 9 le Danemark souhaitent que véritablement l'Europe s'affirme comme le leader mondial et nous en avons les moyens", a-t-il déclaré.

Remplacement Hulot: Philippe fera des propositions dans "les jours qui viennent" gouvernement | environnement

Paris, France | AFP | mardi 28/08/2018 - 13:24 UTC+3 | 80 mots

Après la démission surprise de Nicolas Hulot, Edouard Philippe a annoncé mardi qu'il ferait "des propositions" dans les "jours qui viennent" à Emmanuel Macron "s'agissant de la composition du gouvernement".

"J'aurai l'occasion, au cours des jours qui viennent, de faire des propositions au Président de la République (...) s'agissant de la composition du gouvernement", a déclaré le Premier ministre avant d'intervenir devant la conférence des ambassadeurs à Paris, remerciant au passage Nicolas Hulot pour son "travail important" au gouvernement.

Nicolas Hulot et l'inconfortable costume de ministre

Portrait environnement | climat | énergie | gouvernement associé avec x x

Paris, France | AFP | mardi 28/08/2018 - 13:17 UTC+3 | 755 mots

ajoute déclaration, âge précisé par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS

Aux avant-postes de la défense de l'environnement depuis près de 30 ans, Nicolas Hulot a été pendant 15 mois un ministre populaire se défendant sans cesse d'être au bord de la démission d'un poste qui ne l'a jamais fait rêver.

Nommé pour la première fois ministre en mai 2017 après avoir refusé maintes sollicitations, il a passé des mois sous la loupe de journalistes à l'affut du moindre signe de ras-le-bol et de défenseurs de l'environnement attendant de lui qu'il soit plus qu'une "caution verte" pour le gouvernement.

Celui que le président Emmanuel Macron a décrit comme "un inquiet" qui n'est "jamais satisfait" a sans cesse rejeté les rumeurs de démission et les accusations de renoncement, sur la sortie du nucléaire ou sur l'exploitation des hydrocarbures.

Mais il semble bien qu'il ait déjà pensé à quitter le navire, en indiquant mardi n'avoir pas prévenu le président et le Premier ministre de sa démission: sinon "ils m'en auraient une fois encore dissuadé".

Si l'ex-présentateur vedette de l'émission "Ushuaïa" s'amusait parfois des commentaires récurrents sur les "couleuvres" qu'il était supposé avaler, il reconnaissait aussi des "déconvenues, de l'impatience et même parfois des éruptions de colère" quand les choses n'avançaient pas assez vite. "Je n'y crois plus", a-t-il finalement résumé mardi, assurant toutefois ne pas regretter "une seconde" d'avoir accepté le poste.

Juste après avoir contribué à l'abandon de Notre-Dame-des-Landes, sans doute sa plus belle victoire au gouvernement, il décrivait le "plaisir monstrueux" qu'il aurait à retourner dans l'ombre, assurant que ce poste serait son "ultime expérience publique". "Ne me voyez aucune ambition politique (...) C'est terminé", a-t-il confirmé mardi.

Mais malgré les déceptions, certains défenseurs de l'environnement continuaient à voir en lui le meilleur avocat de la cause qu'il défendait depuis des décennies notamment en ayant eu l'oreille des présidents Chirac, Sarkozy et Hollande.

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"On a le sentiment d'être un peu orphelins", a commenté le président de la Ligue de Protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg. - "Un an" pour juger -

L'ancien militant de 63 ans, créateur de la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH), qui s'était donné "un an" pour juger de son utilité au gouvernement, restait parmi les personnalités politiques préférées des Français, selon des sondages.

En 2017, après une campagne présidentielle où il n'avait soutenu aucun candidat, et avait finalement voté pour pour le socialiste Benoît Hamon, il avait accepté de se mettre au service d'Emmanuel Macron, une belle prise pour le nouveau président.

Un an plus tôt, il avait renoncé à la course présidentielle, alors qu'il était crédité de 10% des voix dans les sondages.

L'écologiste au caractère secret confiait "ne pas être fait pour la politique telle qu'elle se pratique aujourd'hui". "Mon plus grand trésor, c'est mon indépendance", disait-il avant de dire oui à Emmanuel Macron.

En janvier 2016, sollicité par François Hollande pour entrer au gouvernement, il avait décliné, faute d'assurances suffisantes notamment sur l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes.

Dans la perspective de la COP21, il avait été pendant trois ans son "envoyé spécial pour la planète", avec un bureau à l'Elysée.

Ce compagnonnage au plus haut sommet de l'Etat avait débuté avec , croisé à la fin des années des 90. Au sommet de la Terre de 2002, les deux hommes rencontrent Nelson Mandela et Hulot devient un visiteur régulier à l'Elysée. - Lecture et kite-surf -

En 2007, il hésite - déjà - à se présenter à la présidentielle avant d'imposer son "Pacte écologique" aux candidats. le signe et, aussitôt élu, lance le Grenelle de l'Environnement, concertation qui débouche sur deux lois importantes.

Mais l'abandon du projet de taxe carbone refroidit les relations entre Hulot et Sarkozy, avant même la déclaration de ce dernier sur l'écologie qui "commence à bien faire".

En 2009, l'échec commercial de son film "Le syndrome du Titanic", critiqué pour son catastrophisme, le plonge dans le doute.

En 2011, il franchit le pas en se présentant à la primaire des Verts, mais les militants lui préfèrent . Certains lui reprochent d'être financé par de grandes entreprises (L'Oréal, EDF, TF1, etc.).

Comme à chaque déconvenue, le natif de , élevé à Paris, se replie dans sa maison en Bretagne, où il vit avec sa femme et ses enfants. La lecture et le kite-surf aident le "commandant couche-tôt" à se ressourcer.

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Europe 1

Comment remplacer Nicolas Hulot? Le casting s'annonce compliqué pour Macron et Philippe

15h15 , le 28 août 2018, modifié à 16h07 , le 28 août 2018

La quête d'un successeur de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique s'annonce délicate pour l'exécutif, que celui-ci soit déjà membre de ce gouvernement ou non. Voici plusieurs cas de figure.

"Un remaniement, mais pas dans l'immédiat." L'Elysée tente de ne pas s'affoler après le départ retentissant de Nicolas Hulot du gouvernement, annoncé mardi matin à la surprise générale sur France Inter. Il va pourtant falloir lui trouver un successeur au ministère de l'Ecologie. Problème : Emmanuel Macron est à l'étranger jusqu'à jeudi soir - au Danemark puis en Finlande - et la règle tacite veut qu'il n'y ait pas de remaniement ministériel lorsque le chef de l'Etat n'est pas présent sur le territoire. Celui-ci aura donc quelques jours pour trouver avec son Premier ministre Edouard Philippe une nouvelle tête Hôtel de Roquelaure, siège du ministère à Paris. L'exécutif pourrait même, pourquoi pas, se montrer plus ambitieux en changeant plus en profondeur son équipe.

Lire aussi - La démission de Nicolas Hulot, un coup dur politique pour Emmanuel Macron

La tâche sera en tout cas loin d'être aisée tant le profil de Nicolas Hulot au sein du gouvernement était particulier. Le JDD fait le point sur les scénarios possibles en passant en revue différents profils plus ou moins crédibles pour ce poste. Le scénario de l'intérieur : un successeur déjà présent au gouvernement

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Au ministère de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot laisse une ministre, Elizabeth Borne, et surtout deux secrétaires d'Etat orphelins, Sébastien Lecornu et . L'un d'eux est-il amené à obtenir une promotion? Pas forcément. Ni l'un ni l'autre n'aurait en tout cas le poids politique ni même l'étoffe du ministre démissionnaire. Sébastien Lecornu vient de la droite et est un proche du ministère de l'Economie de , loin de la caution de gauche et de l'écologie qu'incarnait Nicolas Hulot. Brune Poirson, ancienne de Veolia, est quant à elle l'une des plus méconnues dans ce gouvernement, comme l'indiquait le sondage Ifop pour le JDD réalisé ce mois-ci. "Qui peut avoir plus de visibilité que Nicolas Hulot sur l'environnement?", déclarait-elle d'ailleurs dans nos colonnes.

Emmanuel Macron et Edouard Philippe pourraient également avoir la tentation de procéder à des mouvements internes. Mais là encore, aucun autre nom de ministre ne s'impose. Les poids lourds "politiques" (Gérard Collomb, Jean-Yves Le Drian) ne sont pas vraiment réputés pour leur tropisme écologique tandis que beaucoup d'autres ministres sont avant tout des spécialistes dans leur domaine, et donc pas forcément mobile d'un portefeuille à l'autre. Le scénario d'une recrue d'appoint : un successeur appartenant à la majorité

Si Emmanuel Macron veut recruter en dehors de son gouvernement, il pourrait regarder les figures les plus écologistes de sa majorité. La plus éminente en étant le quatrième personnage de l'Etat, le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, issu d'Europe Ecologie-Les Verts. Aurait-il envie de remettre en jeu sa place au Perchoir pour une aventure à la tête d'un ministère? Risqué. Vient le cas de Barbara Pompili, elle aussi ex-d'EELV et actuelle présidente de la Commission du développement durable à l'Assemblée. Dans l'immédiat, la Picarde a évoqué "l'appel à la réflexion" formulé par Nicolas Hulot avant de signaler qu'elle resterait... "off" sur Twitter pour la journée. 13

Il serait plus étonnant qu'un autre parlementaire venu de l'écologie politique joue ce rôle. Fidèle d'un Nicolas Hulot qui comptait peu de relais politiques, Mathieu Orphelin est lui aussi sur une ligne critique. Il a d'ailleurs réagi mardi en saluant une "décision mûrie, pleine de sincérité, de cohérence" de la part de l'ancien animateur, en espérant qu'elle agisse comme "un électrochoc pour tout le monde". Pas la peine non plus d'imaginer comme prétendants sérieux les députés LREM Paul Molac et François-Michel Lambert, des écologistes plutôt réputés pour être des francs-tireurs au sein de la majorité.

Reste une option, avancée par le journaliste de Paris Match Bruno Jeudy : celle de la "techno" Michèle Pappalardo, ancienne présidente de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) puis commissaire général au développement durable et qui était aujourd'hui... directrice de cabinet de Nicolas Hulot. Sa nomination aurait le mérite d'incarner la continuité dans la politique environnementale souhaitée par l'Elysée mardi. Le scénario du "coup" politique : un successeur venu de l'extérieur

D'autres noms, plus ou moins liés à la majorité macroniste, circulent déjà sans qu'une piste sérieuse n'émerge encore. L'éditorialiste de BFMTV Christophe Barbier a évoqué mardi le nom de l'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux Alain Juppé, dont la question d'une alliance avec Emmanuel Macron en vue des européennes n'est pas encore tranchée. Mais celui qui fut brièvement à la tête du ministère de l'Ecologie, pendant un mois en 2007, a décliné poliment en déclarant mardi n'avoir "aucune ambition gouvernementale".

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D'autres "ex" de ce ministère ont - ou ont eu - des convergences avec le chef de l'Etat mais de là à les imaginer retrouver cette place, il y a encore un pas. La socialiste Ségolène Royal, qui aurait bien voulu continuer l'aventure gouvernementale après l'élection d'Emmanuel Macron, est devenue depuis ambassadrice des pôles. Le centriste Jean- Louis Borloo voulait "aider" le Président mais a acté son désaccord avec lui après l'épisode du plan banlieue. La responsable de droite Nathalie Kosciusko-Morizet, présentée comme macrono-compatible, a tourné la page de la politique en s'installant aux Etats-Unis. Quant à l'écologiste Corinne Lepage, elle a bien soutenu Emmanuel Macron pendant la présidentielle mais affirmait ce mardi "s'être trompée".

Restent d'autres figures de l'écologie existent. Daniel Cohn-Bendit? C'est un soutien de Macron et une voix de gauche mais sa parole libre est peu compatible avec l'idée de cohésion gouvernementale. Déjà pressenti pour figurer sur les listes En marche des élections européennes, il avait décliné. Pascal Canfin? Le directeur général du WWF France passé au gouvernement sous Hollande est un interlocuteur d'Emmanuel Macron, mais sans doute déjà trop exigeant dans la cause environnementale pour totalement se retrouver dans la politique du chef de l'Etat. En 2014, en tout cas, il avait claqué la porte avec Cécile Duflot pour ne pas se retrouver sous les ordres de Manuel Valls. Le scénario d'un grand remaniement : Hulot provoque un chambardement

Le départ de Nicolas Hulot peut en outre être l'occasion pour Emmanuel Macron d'opérer un vaste remaniement, 15 mois après son arrivée à l'Elysée et à l'aube des européennes qui auront valeur de premier test électoral du quinquennat. Le chef de l'Etat s'était d'ailleurs engagé dans la campagne à changer ou non ses ministres en fonction de leurs résultats. Ceux de Jacques Mézard (Cohésion des territoires) ou de Frédérique Vidal (Enseignement supérieur, qui s'occupe en particulier de la plateforme Parcoursup) font par exemple débat.

Il y a aussi le cas des plus fragilisés comme Françoise Nyssen à la Culture, après les révélations des travaux de son ancienne maison d’édition, ou de Muriel Pénicaud, toujours sous le coup de l'affaire Business France. Et puis il y a ceux enfin qui pensent à se présenter aux prochaines élections, les européennes (Marlène Schiappa? Brune Poirson?) mais aussi les municipales. A ce titre, l'avenir du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, pourrait se situer de nouveau du côté de Lyon.

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L'icône de l'écologie, impuissante à imposer un nouveau modèle

Le ministre de la transition écologique laisse un bilan décevant sur la plupart des grands dossiers environnementaux et climatiques

C'est Nicolas Hulot lui-même qui en fait l'aveu : la politique écologique et climatique du gouvernement n'est pas à la hauteur des enjeux. " Est-ce que les petits pas suffisent à endiguer, inverser et même à s'adapter, parce que nous avons basculé dans la tragédie climatique, eh bien, la réponse est non ", a déclaré le désormais ex-ministre de la transition écologique et solidaire, sur France Inter, mardi 28 août.

Sur les principaux dossiers de son ministère, Nicolas Hulot dit sa déception, voire son impuissance : " Est-ce que nous avons commencé à réduire les émissions de gaz à effet de serre ? La réponse est non ", a-t-il reconnuavant d'égrener la liste de ses échecs : la réduction de l'utilisation des pesticides, l'enrayement de l'érosion de la biodiversité, l'artificialisation des sols… Alors que tous les signaux du réchauffement sont au rouge et appellent des solutions urgentes, Emmanuel Macron n'a pas fait de l'environnement la priorité de son quinquennat. Le chef de l'Etat s'est contenté de paroles fortes et de gestes symboliques, mais n'a jamais fait la démonstration qu'il souhaitait changer de modèle économique.

Nicolas Hulot l'a sans doute compris dès les premiers instants de son arrivée à l'hôtel de Roquelaure, avalant au fil des mois des couleuvres de plus en plus grosses. Le " je ne veux plus me mentir ", déclaré sur les ondes, fait office d'aveu. L'affaire de la chasse est peut-être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Lundi 27 août, Emmanuel Macron, qui recevait le président de la puissante Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, en présence de Nicolas Hulot et de son secrétaire d'Etat, Sébastien Lecornu, aurait arbitré en faveur d'une division par deux du prix du permis de chasse (qui est actuellement de 400 euros pour la validation nationale incluant petit et grand gibier).

Défaite du nucléaire

La réforme de la chasse, promise par M. Macron aux porteurs de fusil, avait déjà donné lieu, avant l'été, à une passe d'armes entre M. Hulot et M. Lecornu. Elle ne se limite pas à la baisse du prix du permis, puisqu'elle prévoit aussi la mise en place d'une gestion adaptative des espèces, ainsi qu'un renforcement de la police de l'environnement, dans le cadre d'un regroupement, au sein d'une nouvelle structure, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et de l'Agence française pour la biodiversité. Mais la baisse du coût du permis, dont les chasseurs espèrent qu'elle permettra de " démocratiser " leur " loisir ", était sans doute inacceptable pour M. Hulot, qui s'est toujours présenté comme un défenseur de la cause animale.

Depuis un an, Nicolas Hulot a perdu la plupart des arbitrages, notamment contre Bercy et contre le ministère de l'agriculture. Dans la liste de ses défaites figure, bien sûr, le nucléaire. Nicolas Hulot était apparu à contre-emploi quand, en novembre 2017, à l'issue d'un conseil des ministres, il avait dû par lui-même annoncer l'abandon de l'échéance de 2025 pour la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le " mix " électrique national. Un objectif pourtant gravé dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, qui constituait le legs principal que lui avait laissé Ségolène Royal et qu'Emmanuel Macron s'était engagé à respecter. M. Hulot avait alors expliqué vouloir faire preuve de " pragmatisme ", rien n'ayant été fait par le gouvernement précédent pour préparer la baisse du nucléaire.

Les discussions sur la révision de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui doit fixer la trajectoire des renouvelables et du nucléaire pour les dix prochaines années, montraient combien le ministre de la transition écologique était isolé au sein de l'exécutif, face à un chef de l'Etat et un premier ministre ouvertement pronucléaires. Alors que M. Hulot souhaitait que cette PPE comporte un échéancier précis, avec le calendrier et le nombre des arrêts de réacteurs nécessaires pour descendre à 50 % du " mix " électrique, les arbitrages en cours laissaient prévoir un texte beaucoup plus flou, repoussant une nouvelle fois à plus tard la baisse du nucléaire. Le comble est que M. Hulot 16 risquait, dans ce domaine, de ne pouvoir afficher comme seul bilan que la fermeture de la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim, déjà promise par François Hollande avant la fin de son quinquennat, mais qui, liée à la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), n'a cessé d'être différée et n'est plus attendue avant 2020.

Petite victoire

L'un des échecs les plus humiliants de Nicolas Hulot fut son éviction de la tenue et du suivi des Etats généraux de l'alimentation, à l'automne 2017. Alors qu'il en avait fait un marqueur de son action, voulant " redéfinir un modèle agricole et alimentaire ", plus sain et respectueux de l'environnement, la tenue de ce rendez-vous comme la loi qui en a découlé ont été entièrement maîtrisées par le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, Stéphane Travert. Avec lequel les rapports étaient plus que tendus. Sur le dossier emblématique du glyphosate, Nicolas Hulot avait affirmé son regret de n'avoir pas imposé son interdiction dans la loi sur l'alimentation, votée fin mai, justifiant de ne pouvoir tout réussir en un an.

Bien sûr, Nicolas Hulot peut se targuer de quelques succès, ou à tout le moins, d'avoir pu limiter les dégâts. La décision d'abandonner la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à proximité de Nantes, alors que, depuis plusieurs décennies, tous les gouvernements en avaient défendu la nécessité, sans pour autant en démarrer le chantier, fut considérée comme une preuve évidente de son poids auprès d'Emmanuel Macron.

Au début de l'été, l'ex-président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme savourait une autre petite victoire. Dans le vaste chantier, désormais reporté, de la réforme des institutions, il obtient de l'exécutif que les mots " environnement, climat et biodiversité " figurent dans l'article premier de la Constitution, et non dans l'article 34, comme l'avait pourtant annoncé le premier ministre, Edouard Philippe, en avril.

Sur le dossier de la biodiversité, il laisse un plan mais le ministre ne nourrit aucune illusion. " Je vous présenterai un plan pour la biodiversité, mais tout le monde s'en fiche, à part quelques-uns ", avait lancé M. Hulot aux parlementaires, en rappelant le rythme catastrophique de l'érosion du vivant. Un plan en faveur de la biodiversité a bien été présenté début juillet, porté par un comité interministériel. Mais, donnant l'impression d'un vaste catalogue de mesures, il a été critiqué par les associations environnementales, qui jugent qu'il n'est pas à la hauteur des enjeux et qu'il ne bénéficie pas de moyens financiers suffisants pour lutter efficacement contre la disparition des espèces et la dégradation des milieux naturels.

Le 6 juillet, à l'occasion du premier anniversaire de son ambitieux " plan climat ", destiné à mettre la France sur la voie de la neutralité carbone au mitan du siècle, Nicolas Hulot dressait déjà un constat d'échec : " Malgré la mobilisation de tous les acteurs, le découplage entre les activités économiques et les émissions de gaz à effet de serre n'est toujours pas là ", convenait publiquement le ministre.

Rémi Barroux, Sophie Landrin, Pierre Le Hir et Simon Roger

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Estelle-Sarah Bulle lauréate du prix Stanislas du premier roman

édition | littérature | récompense

Paris, France | AFP | 28/08/2018 17:08 UTC+2

La primo-romancière Estelle-Sarah Bulle a reçu mardi le prix Stanislas du premier roman pour son livre "Là où les chiens aboient par la queue" (Liana Levi), récit porté par une langue enchanteresse, où se mêlent français et créole, sur l'exil des Guadeloupéens en métropole.

Ce prix, doté de 3.000 euros, sera remis à la romancière âgée de 44 ans, le 8 septembre à l'occasion du Livre sur la Place à Nancy, première grande manifestation de la rentrée littéraire.

Estelle-Sarah Bulle, en lice également pour le prix du roman Fnac, a été choisie au 3e tour par 8 voix contre 4 à Pauline Delabroy-Allard pour "Ça raconte Sarah" (Minuit).

Le jury composé de journalistes et critiques littéraires était présidé cette année par Leila Slimani.

"Là où les chiens aboient par la queue", sorti en librairie le 23 août, raconte l'histoire entrelacée de la famille Ezechiel et de la Guadeloupe dans les années 1950 et 1960 puis les réalités douces-amères de l'exil en métropole dans les décennies 1970-2000.

Une jeune trentenaire, née en métropole, se fait raconter un pays qu'elle ne connaît pas ou si peu par une tante septuagénaire, "gentille sorcière", prénommée Antoine et aînée d'une famille de trois enfants dont la mère, disparue prématurément, était issue d'une lignée de "Blancs-Matignons", des Bretons venus s'établir en Guadeloupe au XVIIIe siècle pour échapper à la famine.

Au fil des chapitres, Estelle-Sarah Bulle, née à Créteil en 1974 d'un père guadeloupéen et d'une mère franco-belge, nous entraîne dans une histoire largement méconnue, celle de Français, immigrés de l'intérieur, confrontés au racisme, qui s'étonnent de ne voir aucun Noir à la télévision à part "de temps en temps" quelques écrivains et sportifs noirs.

"Au cours des années quatre-vingt-dix, lors de ma scolarité dans de grandes écoles, je n'ai plus côtoyé aucun étudiant ultramarin", déplore la narratrice.

"Les Antillais sont devenus aussi nombreux en métropole que dans les îles", constate Antoine à la fin de son récit. "Certains vont garder le sens du pays, d'autres seront comme des rochers lavés par l'eau et le sel, sans mémoire".

Et la vieille dame d'ajouter avec malice: "Nous les Antillais, nous avons toujours su nous adapter pas vrai?"

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L OUTRE-MER DANS LA PRESSE LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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GUADELOUPE

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Orange annonce la fin progressive du réseau traditionnel de téléphone fixe...sauf en Outremer

L'opérateur historique va progressivement couper le "réseau téléphonique commuté", à partir de 2023. Une évolution pas encore programmée pour l'Outremer et qui devra être adaptée pour les Antilles où, en période cyclonique, le téléphone filaire demeure un atout non négligeable

 Guadeloupe La 1ère et France Info  Publié le 28/08/2018 à 09:55

Les jours du téléphone fixe traditionnel sont comptés. L'opérateur historique Orange (anciennement France Télécom) a annoncé qu'il allait progressivement couper le "réseau téléphonique commuté" (RTC), support des services de téléphonie traditionnelle. cela signifie qu'il faudra nécessairement avoir une box pour appeler depuis une ligne fixe d'ici quelques années : les appareils ne pourront, à terme, plus être branchés directement sur une prise T. Dès le 15 novembre, Orange va cesser de commercialiser les abonnements pour le téléphone fixe traditionnel. Les nouveaux clients ou ceux qui déménagent devront donc nécessairement opter pour une offre avec un accès à un internet. A partir de 2023, l'opérateur commencera à couper le RTC, groupe de communes par groupe de communes. Tous les utilisateurs du fixe devront donc progressivement prendre une box. D'ici là, Orange promet "des équipements simplifiés pour les personnes âgées".

"Des équipements en fin de vie"

Le directeur général de la Fédération française des télécoms explique la décision de l'opérateur par "des équipements [qui] arrivent en fin de vie". Les commutateurs, technologie installée il y a quarante ans pour remplacer les opératrices, sont devenus "obsolètes" et Orange peine à trouver des pièces de rechange en cas de panne. "L'État est le garant de ce service afin que chaque Français ait accès à un service téléphonique de qualité à un prix raisonnable. Néanmoins, rien n'oblige à ce que ce service utilise la technologie RTC, Orange est libre 23 d'utiliser la technologie de son choix", rappelle Delphine Gény-Stephann, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, au Parisien. A ce jour, sur les 20 millions d'utilisateurs du fixe, 9,4 millions possèdent encore une ligne traditionnelle. U t q t m h t -mer.

Orange Caraïbes confirme que cette disposition ne sera pas applicable en Guadeloupe, Martinique et Guyane. Mais à terme dans quelques années, la France passera au numérique et abandonnera l’analogique pour le téléphone fixe.

Marie-Agnes Ramrani, directrice de la communication à Orange Antilles Guyane.

00:0000:54 Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Messenger De plus, cette évolution pose la question des catastrophes naturelles. Les ouragans ou les tremblements de terre. Orange prévoit de renforcer l’alimentation électrique de son réseau qui sera enterré.

Marie-Agnes Ramrani, directrice de la communication à Orange Antilles Guyane.

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Ces collectivités qui s'engagent à être vertueuses

Jean-Luc GOUBIN Mardi 28 août 2018

La Région a négocié pied à pied son contrat avec l'État. (Jean-Luc GOUBIN)

La loi de programmation des finances publiques a suscité l'effervescence au sein des collectivités, fin juin. Pourtant, elle les conforte dans une démarche qu'elles avaient déjà entreprise.

La France s'étant engagée dans une démarche de réduction de sa dette publique, le gouvernement a souhaité mettre à contribution les collectivités. La loi de programmation des finances publiques leur a imposé la signature d'un contrat avec l'État (appelés aussi Contrat de Cahors), convention qui leur a fixé des objectifs sur la période 2018-2020 en matière d'évolution des dépenses réelles de fonctionnement et de réduction de leur besoin de financement. Dans le viseur de la loi, les collectivités dont les dépenses réelles de fonctionnement constatées en 2016 sont supérieures à 60 millions d'euros.

En Guadeloupe, elles sont quatre à répondre à ce critère : la Région Guadeloupe, le Conseil départemental, la Ville de Baie-Mahault et celle des Abymes. Elles n'avaient guère le choix. En refusant de signer (les contrats devaient être signés au plus tard le 30 juin), elles prenaient le risque de se voir imposer des objectifs par le représentant de l'État avec, à la clef, une réduction des dotations de l'État aux collectivités à la hauteur des pénalités encourues.

Les collectivités déjà au régime sec

« Nous n'avons pas attendu cette loi pour nous serrer la ceinture » , rétorquent en choeur nos élus. En effet, depuis plusieurs années, elles supportaient déjà une réduction conséquente des dotations versées par l'État. C'est le cas de la ville des Abymes, qui a chiffré à plus de 20 millions le coût du désengagement de l'État sur une période de 10 ans. « La ville était forcément dans une logique d'économie pour éviter que le contribuable 25 subisse cette situation » , précise un cadre de cette collectivité. Une tendance confirmée par Hélène Polifonte- Molia, maire de Baie-Mahault. « Dans les années 2001 à 2010, la dotation de l'État oscillait entre 13 et 15 millions d'euros. Aujourd'hui, elle est de 750 000 euros! Et on s'attend encore à une baisse. »

Les Abymes s'engagent à réduire l'endettement

À Baie-Malhaut, les dotations de l'État sont passées de 15 millions d'euros à 750 000 euros aujourd'hui! (Jean-Luc GOUBIN)

Le Département regrette que les contraintes particulières de l'archipel ne soient mieux prises en compte. (Jean-Luc GOUBIN)

La Ville des Abymes s'engage à améliorer sa capacité d'endettement. (Jean-Luc GOUBIN)

Les Abymes s'engagent à réduire l'endettement

La Ville des Abymes est l'une des premières communes de Guadeloupe à avoir mis en place, il y a trois ans un Plan pluriannuel de fonctionnement (PPF) où les services de la collectivité, organisés en pôles, doivent s'engager dans un programme de réduction des dépenses de fonctionnement avec l'objectif de « faire mieux avec moins » .

Au niveau des associations, une politique d'accompagnement a été mise en place avec l'objectif de maintenir un niveau de qualité des actions et manifestations qu'elles proposent avec un coût maîtrisé.

Satisfecit pour cette commune de la Grande-Terre : l'évolution des dépenses de fonctionnement(1,05%)est en deçà du plafond imposé par la loi (1,2%). En revanche, profil bas sur la question de sa capacité de désendettement, un indicateur qui traduit le nombre d'années qu'il faudrait à la collectivité si elle devait immédiatement rembourser ses dettes et y consacrer l'ensemble de ses recettes de fonctionnement. La loi de programmation des finances publiques a fixé le plafond à 12 années alors qu'elle est de 15,42 années aux Abymes. La Ville prévoit un retour à une capacité d'endettement inférieure au plafond dans un délai maximal de 5 ans (contre une durée de 3 ans prévue par la loi). Elle explique cette situation par une actualisation nécessaire des bases fiscales non réalisée par l'administration fiscale et par l'effort financier consenti par la collectivité engagée dans la rénovation urbaine des Abymes (Ruzab).

Baie-Mahault, une santé insolente

La municipalité de Baie-Mahault peut s'enorgueillir de son taux de désendettement de 2,5 années. Par ailleurs, l'évolution des dépenses de fonctionnement entre 2014 et 2017 est même négative. « Consacrer nos capacités à des dépenses utiles à notre population » est le leitmotiv de la Ville. Prospective financière, maîtrise de la masse salariale, mise en place d'un plan pluriannuel d'investissement et lettre de cadrage adressée aux différents services sont parmi les dispositifs mis en place à Baie-Mahault. Et, il ne s'agit pas de baisser la garde, rappelle le maire, Hélène Polifonte-Molia : « Nous sommes obligés d'innover, de mettre en place des nouvelles formes de politiques publiques de manière à pouvoir maintenir notre niveau de satisfaction auprès de notre population. L'enjeu pour nous est de disposer d'une marge de manoeuvre dans notre budget de fonctionnement nous permettant d'investir sur le territoire. Actuellement, nous entreprenons des travaux qui coûtent extrêmement cher pour améliorer l'évacuation des eaux pluviales. »

La Région Guadeloupe habile négociatrice

La Région Guadeloupe affiche une situation confortable avec un taux de désendettement de 5,4 années. Grâce à des tractations avec l'État, elle a obtenu un taux plafond d'évolution des dépenses de fonctionnement de 1,23% (contre 1,2% prévu initialement ). Par ailleurs, certaines dépenses qu'elle devra supporter en 2018 ne sont pas prises en compte pour apprécier l'évolution de ses dépenses de fonctionnement. C'est le cas des frais d'organisation de la prochaine Route du rhum - « Nous avons pu négocier avec Berçy, car c'est tous les quatre ans » , précise-t-on à la Région - ou encore le coût de la liquidation de Guadeloupe Formation (5,8 millions d'euros). Mais les 4,5 millions d'euros du budget de fonctionnement du Mémorial ACTe pèsent lourd dans les comptes de la collectivité. Cette dernière espère une participation de l'État une fois le Mémorial ACTe transformé en Établissement public de coopération culturelle (EPCC), une promesse du chef de l'État.

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Le Département acculé

Dans un communiqué en date du 29 juin, la présidente du Conseil départemental, Josette Borel-Lincertin, a exprimé « son amertume et incompréhension quant au refus du gouvernement de tenir compte des contraintes particulières qui s'exercent sur le département de la Guadeloupe » (Revenu solidarité active, aides aux personnes âgées, moyens mobilisés dans le domaine de l'eau potable) et regrette que « le conseil départemental se voit imposer une évolution de 1,23% de ses dépenses de fonctionnement, alors que d'autres départements ont obtenu une modulation du plafonnement pouvant aller jusqu'à 1,35% » .

La loi de programmation ne fait qu'accentuer une tendance déjà perceptible au sein des collectivités, qu'elles soient ou pas signataires du contrat de Cahors. Elle risque de réduire la marge de manoeuvre de la Région et du conseil départemental qui ne manqueront pas d'être sollicités pour des interventions d'urgence pour éteindre tel ou tel « incendie social » .

Hélène Polifonte-Molia, maire de Baie-Malhaut

L'enjeu pour nous est de disposer d'une marge de manoeuvre dans notre budget de fonctionnement nous permettant d'investir sur le territoire.

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GUYANE

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Une étude est toujours en cours à Iracoubo, pour déterminer avec précision le projet de création d'un nouveau château d'eau. La commune se prépare à de futurs aménagements et souhaite prévenir les risques sanitaires.

Un seul château d'eau. Au début du mois d'août, les élus et les techniciens de la commune d'Iracoubo ont décidé qu'une unique installation viendra remplacer les réservoirs d'eau, situés dans le Bourg et dans le village Bellevue. Datant respectivement des années 1970 et 1990, ces équipements sont aujourd'hui vétustes. Ils ne sont également plus adaptés aux besoins de la commune. Le futur et unique château qui alimentera les deux localités devrait être situé près du village Dégrad savane, à mi-chemin des deux emplacements actuels. L'installation sera plus haute (25 mètres) et utilisera les quatre forages déjà existants. La capacité en mètre cube sera quatre fois plus importante que le volume d'eau actuellement stocké (de 163m3 à 700m3). D'après la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Guyane (DAAF), l'objectif est d'assurer une pression de distribution satisfaisante et de répondre aux besoins estimés pour les quarante prochaines années.

ÉVITER UN RISQUE SANITAIRE

La commune d'Iracoubo envisage l'extension du village de Bellevue, la construction de 76 logements dans le Bourg, ainsi qu'un projet de centrale biomasse. Mais, au-delà de ces projets d'aménagement, il y a un enjeu 29 sanitaire. Certes, les habitants d'Iracoubo font partie des 99, 1% de la population guaynaise ayant accès à une eau de bonne qualité, d'après le bilan de l'Agence régionale de santé sur la qualité des eaux en 2016. Mais dans ce même rapport, le village de Bellevue fait partie des trois sites où l'eau est fréquemment troublée. L'une des causes de cette turbidité provient des fortes précipitations qui pénètrent les terrains où se situent les prises d'eau superficielles. Cette situation provoque des risques de prolifération de bactéries, de virus et de parasites. Il devient alors nécessaire d'augmenter les doses de désinfectant dans l'eau. En 2016, un prélèvement sur quatre n'était pas conforme au référence de qualité. Et c'est aussi une question de qualité de la structure du réservoir qui laisse à désirer. « Ces installations sont devenues obsolètes » , tranche Cornélie Sellali Bois-Blanc, le maire d'Iracoubo.

8, 6 MILLIONS D'EUROS

Le nouvel emplacement du réservoir n'a pas encore été précisé. Les études pour définir le type de fondation de l'ouvrage, la conception du réservoir et des canalisations prendront fin au début de l'année 2019. Le coût définitif du projet et les demandes d'aides financières nécessaires à sa réalisation seront déterminées à ce moment-là. La municipalité avance déjà un coût supérieur de 8, 6 millions d'euros. Un investissement d'argent public importaent pour lequel la municipalité souhaiterait consulter les habitants. « Deux réunions publiques ont eu lieu, [...] la population ne s'est pas déplacée, régrette l'édile. Mais je reste confiante » .

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VIE LOCALE Un label Éco-école pour sept établissements

Éco-école est un label décerné aux établissements scolaires qui intègrent dans leurs enseignements l'éducation à l'environnement et au développement durable/photo Muriel Aidam-Graine Guyane

ÉDUCATION. Chaque année, des établissement scolaires nationaux et ultramarins s'impliquent dans le développement durable, à travers un programme intitulé Éco- école. Avec leurs enseignants, les jeunes définissent un thème lié à l'environnement, autour duquel ils développent des projets. Présentation des actions menées dans les établissements distingués en Guyane.

Éco-école est la version française d'Eco Schools, programme international d'éducation au développement durable (EDD) et lancée par l'association Teragir en 2005. Ce dispositif vise à aider les élèves à mieux comprendre le monde qui les entoure pour s'y épanouir et y participer. Il repose sur la mobilisation de l'ensemble des acteurs d'un établissement scolaire (élèves, enseignants, direction, personnels administratifs et techniques, etc.) mais également du territoire (collectivités, associations, parents d'élèves, etc.). Pour l'année scolaire 201 7-2018, sept de nos établissements ont obtenu le label écoécole, grâce à des projets très variés.

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ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE ULRICH-SOPHIE (SINNAMARY)

Les élèves ont défini un planning hebdomadaire de ramassage des déchets dans la cour. Ils pratiquent aussi le recyclage, notamment des bouteilles plastiques, pour confectionner divers objets de décoration.

ÉCOLE LA PERSÉVÉRANCE (SAINT-LAURENT DU MARONI)

L'équipe éducative organise des sorties ludiques qui valorisent l'étude de notre biodiversité, tant sur les plages, au jardin botanique ou au zoo. Les élèves sont aussi concentrés sur le jardinage qu'ils entretiennent sur un site dédié aux plantes aromatique, petits animaux et compost.

ÉCOLE AUGUSTINE-DUCHANGE (ROURA)

Les éco-délégués ont organisé une journée sportive, instauré des goûters zéro-déchets et 100 % santé. Pour renforcer le caractère pédagogique, ils ont joué des pièces sur le sommeil, le brossage de dents ou encore le petit-déjeuner.

ÉCOLE LES CITRONNIERS (ROURA)

Un système de service à la demande a été instauré à la cantine pour éviter le gaspillage alimentaire. Les services municipaux jouent le jeu afin de démontrer l'intérêt des économies d'énergie et l'utilité des récupérateurs d'eau de pluie.

ÉCOLE LÉOPOLD-HÉDER (CAYENNE)

Dans cet établissement, c'est surtout la thématique de l'eau dans notre quotidien qui été retenue. Elèves et enseignants ont eu droit à des sorties de terrain. Les questions liées aux poissons, à la pollution, au pompage et aux paysages ont été évoquées.

LYCÉE LÉOPOLD ELFORT (MANA)

Les élèves de la section arts appliqués du lycée ont rivalisé de créativité pour recycler les déchets de l'établissement. Ils ont aussi concrétisé un plan d'actions : du défilé végétal au recyclage de jeans usagés, en passant par un buffet à base de produits locaux, ils n'ont pas chômé.

LYCÉE LÉON-GONTRAN DAMAS-(RÉMIRE-MONTJOLY)

Un groupe de seize élèves a étudié les déchets sur la base de textes littéraires et en allant à la rencontre d'un ingénieur de l'écoquartier. Pour sensibiliser leurs camarades, ils ont présenté une grande exposition ponctuée de vidéos

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MARTINIQUE

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Nicolas Hulot annonce qu'il quitte le gouvernement, évoquant notamment le dossier des algues sargasses

Annonce surprise ce mardi matin au micro de France Inter. Sans avoir prévenu le chef de l'Etat ni le Premier ministre de sa décision, Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, annonce qu'il quitte le gouvernement. Il a notamment évoqué l'invasion des algues sargasses aux Antilles.

C'est une déflagration politique pour Emmanuel Macron. Ce mardi matin, invité de France Inter, Nicolas Hulot a annoncé en direct sa démission du gouvernement, sans en avoir préalablement averti ni le chef de l'Etat, ni le Premier ministre. Nicolas Hulot explique que le gouvernement n'a pas fait de l'écologie une priorité politique.

Pour justifier sa décision et son sentiment d'impuissance, Nicolas Hulot a évoqué notamment les cyclones à Saint Martin et l'invasion des algues sargasses aux Antilles :

Après une année terrible, à Saint-Martin, quand je vais en Guadeloupe et que je vois l'une des "petites" conséquences du réchauffement climatique (pardon pour les Guadeloupéens et les Martiniquais) l'invasion des sargasses qui leur pourrit la vie au quotidien. Et petit à petit on s'accommode de la gravité et on se fait complice de la tragédie en cours de gestation.

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V t t b è h m g en Martinique

En plus de la champignonnière des Antilles à Trinité qui fonctionne bien, certains décideurs souhaitent créer toute une filière. En Martinique, mais également à l’échelle de la Caraïbe par le biais de partenariat avec nos voisins.

© Pixabay Champignons pleurotes

 Maurice Violton

Créée en 2003, la champignonnière des Antilles est une petite structure qui produit des pleurotes à partir de la bagasse de canne de l’usine du Galion à Trinité. Au fil du temps, une vraie demande de la part des consommateurs locaux est née au point que la production a du mal à suivre parfois. Ainsi il s'agirait de passer à une autre vitesse, sur la base de la structure trinitéenne.

Le projet "Myconova"

À partir de fonds européens, notamment à travers le programme Interreg, il s’agit de mettre une enveloppe de 1,3 million d’euros sur la table pour développer toute une filière de production de champignons bio, comestibles pour les hommes, mais aussi des espèces et des rejets permettant de fertiliser les sols, afin de se passer de désherbants chimiques. Ce tout nouveau projet porté par le Parc Naturel Régional de Martinique s’intitule "Myconova".

Des contacts ont d’ores et déjà été pris avec la distillerie Neisson, elle aussi productrice de bagasse. L'autre idée est de faire travailler plusieurs villes de la Caraïbe sur le même thème. Des contacts sont annoncés avec Cuba. Le projet pourrait connaître un vrai coup d’accélérateur, dans les prochains jours, en septembre.

Selon les dires des responsables du Parc Naturel, cette filière économique basée sur la valorisation du 35 patrimoine mycologique offrira à la Martinique de nouveaux débouchés agroalimentaires, agritouristiques et mycotouristiques.

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1,2 million de passagers à l'aéroport de Martinique Aimé-Césaire

Rédaction web. Photo JME / France-Antilles Lundi 27 Août 2018 - 13h56

Entre le 1er janvier et le 31 juillet, 1 212 101 passagers ont transité par l'aéroport de Martinique Aimé- Césaire, soit une hausse de 1,32% en résultats cumulés par rapport à 2017 sur la même période, selon les chiffres communiqués par l'aéroport.

Le trafic global est en hausse à l'aéroport de Martinique Aimé-Césaire. Selon la Samac (Société Aéroportuaire Martinique Aimé-Césaire), 1 212 101 passagers ont transité par l'aéroport de janvier à fin juillet, soit une hausse de 1,32% en résultats cumulés par rapport à la même période en 2017. Dans le détail, les destinations d'Amérique du Nord, regroupées par le segment « Autres Aéroport » affiche une augmentation de 0,45% (offres promotionnelles au départ du Canada et un vol supplémentaire mis en place par Air Canada). Le segment France (+2% en juillet, +8,27% depuis le début de l'année) affiche de résultats, liés, entre autres, aux offres commerciales intéressantes proposées sur la zone.

Segments Caraïbe et Guadeloupe en baisse Le segment Guyane progresse de 1,92% depuis le début de l'année et marque de un essor significatif en juillet avec le tourisme dit affinitaire (familles, amis... ), ainsi que le rapporte le site Air Journal. En revanche, le segment Guadeloupe est directement touché par l'évolution à la hausse des tarifs sur la liaison Fort-de-France / Pointe-à-Pitre : -7,54%. Le segment Caraïbe Internationale diminue également assez fortement : - 21,97%. Une baisse qui a plusieurs facteurs : hausse des tarifs proposés sur les pays de la zone, conséquences des cyclones sur les îles du nord, « suspension temporaire des liaisons directes opérées par la compagnie Cubana de Aviación », selon Air Journal.

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MAYOTTE

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NOUVELLE-CALÉDONIE

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SANTÉ. Le conseil d’administration de la Cafat s’est formellement opposé hier au projet de délibération soumis par le gouvernement sur la « gestion commune de la trésorerie » des différents régimes de la caisse.

«Flou », « sans queue, ni tête » , « Incomplet ». Alors que la réforme de la gouvernance de la Cafat essuie déjà les critiques des partenaires sociaux, la délibération soumise le 20 juillet par le gouvernement à l’avis du conseil d’administration s’est carrément heurtée à un mur. A l’issue d’une séance extraordinaire, hier matin, les administrateurs ont voté contre ce projet destiné, notamment, à sauver le Ruamm. « Ce texte décrit le principe d’utilisation de la trésorerie au jour le jour, pour payer les factures qui se présentent, rapporte Jean-Pierre Kabar, président du CA. Par contre, il ne prévoit pas d’encadrement, ni de garantie de remboursement de ces sommes ». Relatif à la « gestion commune de la trésorerie des différentes branches et régimes de la Cafat », le

46 texte prévoit ainsi « l’alimentation en trésorerie des branches et régimes, en fonction des échéanciers de besoins, et des priorités de règlement des créances et dettes auprès des tiers. »

« Derrière les lignes »

En lisant « derrière les lignes », les partenaires sociaux, eux, y voient un moyen « détourné » de « sabrer le principe d’étanchéité des régimes », leur permettant ainsi de se financer entre eux. C’est là que ça bloque. Car le régime unitaire d’assurance maladie et maternité (Ruamm), structurellement déficitaire, n’offre aucune garantie d’un quelconque remboursement aux autres régimes, protestent les administrateurs. « Le Ruamm couvre une population plus large que celle des autres régimes, fait remarquer Catherine Wehbé (Medef). Il n’y a aucune raison légitime que ces régimes - financés par ailleurs par les fonctionnaires, ou les travailleurs indépendants - viennent l’abonder. »

De l’avis général, on déplore surtout de ne pas retrouver « l’esprit des discussions » avec les élus dans les textes. « On nous fait prendre des vessies pour des lanternes : la trésorerie ce n’est pas de la trésorerie courante, c’est l’ensemble des trésoreries que détient la Cafat dans plusieurs de ses branches », assène Jean-Marie Buraglio, vice-président du CA. En l’occurrence, le régime retraite. « C’est celui-là qui est visé, pointe l’administrateur. Alors, on est d’accord pour faire évoluer les choses, mais pas dans ce sens-là. » Il ne s’agit pas pour autant de balayer la totalité du projet. Mais au moins, « de l’encadrer, d’écrire clairement comment on fait pour rétablir l’équilibre, » nuance Christophe Coulson (CFE-CGC).

Perçue comme une menace

Reste que l’émergence de ce texte, en parallèle de la réforme de la gouvernance de la Cafat, est perçue comme une menace. « Aujourd’hui sous prétexte d’échéance politique, on nous met dans une seringue et on essaye d’appuyer dessus pour que ça passe, dénonce Jean-Marie Buraglio. Au fond, on s’aperçoit que tous ces textes vont converger pour avoir la mainmise sur l’ensemble des régimes sociaux. » Selon le président de l’exécutif pourtant, cette mesure n’est pas censée remettre en question le principe d’étanchéité. Mais permettre à la Cafat « d’utiliser son fonds de roulement pour ne pas bloquer les règlements aux hôpitaux, ou au secteur libéral, quand elle encaisse ultérieurement de quoi couvrir ses dépenses. »

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Actuellement en formation à Koutio, ces filles et ces garçons se sont tous portés volontaires pour devenir auxiliaire de la Sécurité civile. Un engagement de six mois qui ouvre des portes pour des jeunes fortement intéressés par le métier de secouriste. Une façon également de s’impliquer pour la Nouvelle- Calédonie.

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« Aujourd’hui, avec un bac, ce n’est pas forcément simple de trouver un emploi. Lorsqu’on a des objectifs, cette formation est un véritable plus. Et si avec tout cela, on peut montrer l’exemple, et prouver que nous, les jeunes, on peut tous le faire, il n’y a pas de raison de se poser de question. Il faut le faire. » Lenka Nemebreux, 22 ans et originaire de Farino, a déjà un projet en tête. Et pour y arriver, elle compte bien s’en donner les moyens. Comme 95 autres jeunes, âgés de 18 à 23 ans, elle a été sélectionnée pour devenir auxiliaire de la Sécurité civile. Après avoir constitué un dossier auprès de la Mij (Mission d’insertion des jeunes), elle a dû passer un test et un entretien pour faire partie des élus. « Je veux être au service des gens, poursuit Lenka. Policier, gendarme ou encore pompier, je ne suis pas encore décidée. Mais, pour moi, c’est un pas de plus vers mon objectif. Je sais que ces 6 mois en tant qu’auxiliaire seront un atout sur mon CV. »

Pour moi, c’est un pas de plus vers mon objectif.

Depuis dimanche soir et jusqu’à vendredi après-midi, sur le site du Centre international sport et expertise (Cise) de Koutio, ces jeunes sont hébergés et suivent trois modules essentiels pour entrer dans le monde du secourisme. Le premier est le fameux « PSC1 », soit Prévention et secours civiques de niveau 1. « La DSCGR (*) a choisi cette option de modules car cela offre un panel assez complet, explique Isabelle Marlier, présidente de la Croix-Blanche, en charge d’assurer cette formation. Ils apprennent l’alerte aux secours, l’alerte à la population sur les risques majeurs mais également la protection des victimes et des sauveteurs. On va leur montrer comment traiter une plaie, simple ou grave, une brûlure ou encore une hémorragie. Cela reste accessible. À l’issue de ce module, ils seront confrontés à un cas concret. »

Originaires de 32 communes

Ensuite, deux autres modules seront présentés. Celui pour devenir guetteur (ou opérateur) et un autre pour évoquer la prévention « risque majeur ». Après cette formation d’une semaine, la plupart des auxiliaires rentreront dans leur commune d’origine pour exercer des missions de soutien. Venus des trois provinces et représentant 32 communes sur les 33 que compte la Nouvelle-Calédonie, tous seront évidemment indemnisés dans le cadre de leur service civique. Certains seront guetteurs durant la saison des feux qui débute le 15 septembre. D’autres réceptionneront les appels d’urgence dans les casernes. D’autres enfin, notamment ceux affectés à la Sécurité civile, mèneront des actions de sensibilisation sur les risques naturels, le plus souvent auprès des plus jeunes.

Le dispositif, lancé depuis 2016, est à présent bien rodé. Si les auxiliaires de la Sécurité civile n’interviennent pas directement dans la lutte contre l’incendie, leur action est déterminante pour améliorer la réactivité des services d’intervention. « Un pompier qui n’est pas occupé à réceptionner les appels peut être envoyé sur le terrain », insistent les cadres de la formation.

Un maillon supplémentaire dans la chaîne des secours mais, surtout, pour ces filles et ces garçons, une porte d’entrée vers d’autres métiers. Chaque année ils sont nombreux, à l’issue de ces six mois, à franchir une nouvelle fois la porte d’une caserne. Cette fois-ci, avec l’uniforme de pompier.

(*) Direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques

« Il y a un vrai suivi durant six mois »

CÉLINE BARRE, RESPONSABLE DU PROJET

Propos recueillis par J.-F.G.

Les Nouvelles calédoniennes : Comment fait-on pour devenir un auxiliaire de la Sécurité civile ? 49

Il y a trois phases. Les Missions insertions jeunes du Nord et du Sud mais également l’Etablissement provincial de l’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelle (Epefip) pour les îles Loyauté, travaillent en relation avec les communes et les structures d’accueil en général pour sélectionner des dossiers. Il y a ensuite deux options. Si tous les auxiliaires ont pour mission principale la prévention et la sensibilisation autour des risques, notamment incendie, ils doivent choisir entre opérateurs (réponse aux appels d’urgence) ou guetteurs. Au niveau de la direction nous avons six jeunes. Nous en avons vu près de 200 et nous en avons sélectionné 96. Le fait d’être titulaire du permis de conduire est un atout, c’est évident, mais ce n’est pas obligatoire.

60 % des auxiliaires sont devenus pompiers volontaires.

Pourquoi les regrouper sur une semaine à Koutio ?

Il y a trois groupes. Tout le monde fait la même formation. C’est une chance d’avoir pu les réunir sur un tel site. Nous sommes allés les chercher en bus sur la côte Est comme sur la côte Ouest. Nous avons fait venir les jeunes des Îles en avion et nous leur avons remis un paquetage à leur arrivée. L’année dernière, même s’ils avaient reçu la même formation, ils ne s’étaient pas retrouvés sur un même lieu. Cela permet de créer une cohésion.

Quels sont les avantages de ce dispositif ?

La formule marche puisque nous avons environ 60 % des auxiliaires qui sont devenus pompiers volontaires. Nous travaillons avec le RSMA qui a une filière pompiers et qui peut ensuite accueillir les auxiliaires qui souhaitent aller dans cette direction. D’autres veulent être gendarme ou policier. Nous pouvons également les aiguiller et les aider.

Que peut espérer un jeune de cette expérience ?

Ce dispositif est efficace car il y a un vrai suivi, au-delà de cette semaine de formation. Durant cette période en tant qu’auxiliaire, les jeunes font un bilan mensuel auprès de leur conseiller à la Mij ou à l’Epefip. À l’issue de ces six mois, un bilan final est dressé. L’objectif est de permettre à ces jeunes de trouver leur voie, et de préciser leur projet, au fur et à mesure. On est ensuite là pour les aider. La plupart de ces jeunes, au final, sont devenus pompiers pour la Sécurité civile ou pour les communes dont ils sont originaires.

POURQUOI VOUS ÊTES-VOUS PORTÉ... CANDIDAT ?

Jean-Claude Ukane,

23 ans, originaire de Lifou « C’est un membre de ma famille qui m’a parlé de ce dispositif. Je souhaite devenir pompier, donc je n’ai pas hésité longtemps. Cette expérience va me permettre d’apprendre certaines choses. Durant six mois, je serai également utile sur Lifou, notamment durant la saison à venir. C’est vraiment parfait pour ce que je souhaite faire et il y a une indemnisation. Je n’y vois que des avantages. »

Solène Poithili,

19 ans, originaire de Bélep

« Je suis titulaire d’un bac et on m’a parlé de ce dispositif. Cela m’a rapidement intéressée pour plusieurs raisons. Déjà cela va me permettre de savoir si je dois aller plus loin dans cette voie. Ensuite, je fais ça pour 50 mon île. Il suffit de regarder l’actualité, même Bélep n’est plus épargnée par les incendies. J’espère qu’en faisant plus de prévention, je pourrai contribuer à éviter ces incendies. »

Jean-Claude Hnadriane,

20 ans, originaire de Maré

« Je suis tombé vraiment par hasard sur une annonce sur Facebook. Cela a véritablement attisé ma curiosité car j’étais déjà intéressé par ce type de métier. Je me suis simplement dit, pourquoi ne pas me lancer. J’ai donc pris rendez-vous avec un conseiller et nous avons rempli ensemble un dossier. Je suis heureux d’avoir été accepté. Nous allons être utiles pour la population. »

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POLYNÉSIE

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E lundi 27 août 2018

h m t h t t T t t q t - m V t t t T h t m t m t t q E t t t tèg t mm t g t m q E 1996, Ghislain Houzel tra t t t t mb t m t g m h q t g t g g t q t t m t m T h t . L h mm t t è mb m m t m g t L g t t t m t t t , et une centaine de tirs souterrains. a p c e t .

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V gt è m t t m t t q , quel regard portez-vous sur votre participation ?

J’ai eu un travail très intéressant avec un fort attrait financier, pour moi comme pour tous mes amis ingénieurs, techniciens… du CEA, et pour les militaires. On gagnait beaucoup d’argent, les gens se disputaient pour venir travailler ici quelques semaines ou quelques mois. Pareil pour le personnel local polynésien.

m - t t ?

À l’époque, oui. On contribuait au fait que la France allait accéder au rang des grandes puissances mondiales, parce qu’elle allait avoir une force de dissuasion sérieuse et importante, avec la bombe à hydrogène. Mais ça n’était pas notre souci premier. Il y avait un programme technique et scientifique à réaliser qui était intéressant, technique- ment. Mais aussi financièrement.

t t b èm t t m t ?

Ces problèmes-là étaient pris en compte. Mais quand on y réfléchit avec du recul, c’était vraiment très largement insuffisant. Les premiers tirs aériens ont été réalisés sur des barges. Résultat : ça irradiait toute l’eau du lagon et les sédiments. Avec des polluants radioactifs “vilains” comme le plutonium.

Après on a fait des tirs sous ballon, il y avait moins d’interférence avec le lagon. Puis on est passé aux tirs souterrains, à partir de 1975. Quand on faisait un tir, tout le massif corallien et basaltique était beaucoup secoué.

Forcément, tous les sédiments pollués du fond du lagon étaient brassés, les particules radioactives remises en suspension. (…) Pourtant, deux heures après un tir souterrain, on avait l’autorisation de se baigner dans le lagon de Moruroa ous vous rende compte Donc il y avait une méconnaissance très forte du danger de la radioactivité.

V m h q ?

Oui, on s’en rend compte. ous ne pouve pas vous imaginer le nombre d’amis techniciens, ingénieurs… qui sont morts de cancers, ça me touche beaucoup. Comme nous étions tenus par le secret-défense, beaucoup de mes camarades atteints de cancers avaient encore cette chape de plomb. Ils n’osaient pas dire aux médecins qu’ils avaient travaillé à Moruroa et Fangataufa.

t t q t t t t m m t

Les personnels du CEA avaient tous des protections et des dosimètres. Mais il est vrai aussi, j’en ai la preuve, que des Polynésiens employés par l’armée, des sous-traitants et aussi des militaires n’avaient rien, pas même des dosimètres. Je ne connais pas mon bilan radiologique personnel, je pourrais l’avoir si je le demandais. Pour l’instant, je n’ai pas de problème de santé.

Ressentez- m t m ?

Oui, c’est mon sentiment. J’ai eu pendant 30 ans un travail très intéressant, mais il y a eu pour moi un événement majeur. J’ai rencontré la femme d’un de mes amis popa’a, une Mangarévienne. uand elle était petite fille, elle vivait aux Gambier et avait donc subi les retombées radioactives des tous premiers tirs aériens.

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Je lui ai demandé si il y avait eu des cas de cancer de la thyroïde dans sa famille. Elle m’a répondu : mon père, ma mère, mes grands-parents, des oncles, des tantes… ils sont tous morts d’un cancer de la thyroïde. C’est là que j’ai compris. On cache la vérité aux Polynésiens. Ce jour-là, j’ai pris la décision personnelle de prendre leur défense, qu’on arrête de leur raconter des histoires

V t t E E t- mm t ?

ous save , on ne réécrit cours officiel relatif à la “bombe propre” L’armée a raconté des bêtises. J’ai entendu parler de “tirs propres”, également de “risque né li eable” Je ne sais pas qui est l’imbécile qui a sorti ça Il n’y a pas de risque négligeable, ça n’existe pas. Il y a un risque ou il n’y en a pas. eureusement que des personnalités comme Maina Sage se sont battues contre cette notion et l’ont fait retirer de la loi Morin à l’Assemblée nationale. C’est très courageux, je lui en suis reconnaissant.

L t t t è t t t -vous ?

Il y a de bonnes idées. Le centre de mémoire est une excellente idée. Il faut maintenant faire preuve de transparence. (…) J’espère qu’il se concrétisera, qu’il pourra répondre aux questions des gens d’ici, des étudiants, des touristes. Malgré tout, il y a encore aujourd’hui des erreurs absolument énormes qui sont faites. a me met en colère.

V q ?

Je pense d’abord aux cancers des Polynésiens. C’est normal que les Polynésiens s’inquiètent, normal qu’ils se posent des questions ! Il faut les aider le plus possible. Il ne faut pas leur dire : “Mais non, a n’est pas rave…” Il faut respecter leurs inquiétudes.

g - m ?

Aujourd’hui, je me demande si ça sert à quelque chose. Je me dis que tout cet argent qui a été dépensé, on aurait mieux fait de l’utiliser pour prévenir les drames liés au terrorisme, car c’est aujourd’hui le problème numéro un.

t m - t t m , esti- mez-vous que Paris “joue la montre” ?

Bien s r C’est évident u’est-ce qu’ils attendent ue tous les témoins directs des essais aériens et souterrains aient s r Plus le temps passe, et moins il y en aura, ça coule de source.

V t q t è t R q b gt m t- t m t t t b m t q t m è t t b h

Oui, c’est un sujet qui m’irrite beaucoup. La cuve Me nès a été abandonnée mais il fallait enlever tous les produits radioactifs. Tout ça a été mis dans un conteneur, dans lequel on a ensuite coulé du ciment. À l’époque, une décision complètement stupide a été prise : on l’a mis sur une barge et on l’a largué au large de la passe de Moruroa.(…) Ce serait un devoir pour la France d’aller récupérer ce conteneur. Ce serait un geste très fort, qui

55 serait apprécié par les Polynésiens, un geste politique, un geste écologique. On ne laisse pas un truc comme ça au fond de la mer J’en avais parlé avec John Doom qui partageait mon avis.

- - t g m q ?

a, c’est un autre sujet qui me met vraiment en colère. Au début des années 0, on avait déjà fait des conneries. Les forages co taient très cher, donc forcément, on hésitait à faire des forages trop profonds. Il y a eu des tirs dans le corail. ous m’ave bien entendu : il y a eu des tirs dans le corail Forcément, ça a fragilisé le massif corallien. (…) On a observé un très léger affaissement des motu de la one nord de Moruroa. On a alors pris la décision de ne plus faire de tirs sur la couronne récifale, au profit de tirs offshore plus éloignés. Malgré tout, l’affaissement continuait. C’est là qu’a été décidée la mise en place de la télésurveillance Telsite avec des capteurs pour mesurer les mouvements. (…) Co t de l’opération, forage compris, avec le personnel, au total disons 100 à 1 0 millions de francs, en calculant très large. Et ça a bien marché. L’objectif était la protection de Tureia et Reao face au petit tsunami.

O t b èm ?

On a voulu moderniser ce système, il s’agit de Telsite-2. On a mis de nouveaux capteurs et de nouveaux systèmes de transmission. Le contrôleur général des armées, Paul Fouilland, est venu ici fin juin. J’en suis encore scandalisé : il a déclaré à la télévision que Telsite-2 a co té 12 milliards de francs !

Je pense que c’est vraiment une marque de mépris vis-à-vis de la population polynésienne. ous vous rende compte de ce que représentent 12 milliards de francs au regard des besoins des habitants des Tuamotu Et quand il a été interrogé sur la sécurité radiologique, il a déclaré qu’il n’était pas compétent sur le sujet a m’a choqué, c’est scandaleux.

Propos recueillis par Damien Grivois

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La CTC pointe du doigt «une absence de réflexion stratégique» à la CCISM

La chambre territoriale des comptes publie, ce lundi 27 ao t, son rapport d’observations définitives sur la gestion de la CCISM, de 2012 à 2017. La situation financière de la chambre s’est améliorée, mais elle doit rapidement engager une réflexion stratégique, estime la CTC.

 Polynésie la 1ère  Publié le 27/08/2018 à 15:23

La chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM) a redressé la barre depuis le dernier rapport de la CTC. La juridiction note ainsi que la CCISM s’est attachée à rationaliser sa gestion en réduisant ses dépenses de fonctionnement. L’examen des soldes de gestion et des indicateurs financiers illustrent une situation financière favorablement orientée en 2017.

En revanche, l’établissement ne s’est pas saisi des recommandations de la CTC concernant son « architecture institutionnelle peu favorable à l’ laboration d’objectifs strat giques ». Cette dimension doit désormais rapidement être prise en compte par la CCISM et par son ministère de tutelle.

La CCISM n’a pas non plus véritablement tenu compte des recommandations de la CTC concernant l’ensemble de son organisation, que ce soit la prévention des conflits et prises illégales d’intérêt que l’achat. Elle doit y remédier rapidement.

En matière de gestion des ressources humaines, la formalisation d’un statut du personnel, prévu à l’article 11 de l’arrêté du 4 septembre 2000, n’est toujours pas réalisée. L’établissement ne peut plus différer cette 57 formalisation car, cette absence a notamment favorisé m t ne politique de rémunération è t g t g m tt b t . Celles-ci ont représenté un montant global de 119 millions de Fcfp de 2012 à 2016.

La CTC formule six recommandations :

© CTC

Dans un communiqué publié ce lundi midi, la CCISM affirme avoir « d’ores et d jà travaill activement sur cette feuille de route constituée de ces recommandations ». En matière de prévention des conflits d’intérêts et prises illégales d’intérêt par exemple, la CCISM indique avoir mis en place début 201 un registre des déclarations d’intérêt et a par ailleurs établi une procédure de prévention des conflits d’intérêt. Procédure que la nouvelle équipe qui vient d’être élue applique dès maintenant.

Concernant le large catalogue de primes attribuées par l’exécutif, la plus grande partie d’entre elles, « soit 97 millions de Fcfp, sont prévues dans l’accord d’établissement de la CCISM », d’après la chambre, qui ajoute que « la CTC l’a d’ailleurs reconnu dès 2010 comme accord « valant de fait statut des personnels ». Ensuite, ce sont 11 millions sur les 5 ann es, qu’il faudrait consid rer comme des indemnit s plutôt que comme des primes puisqu’elles ont été mises en place pour nécessité de service et de bon fonctionnement dans les opérations à mener pour le téléphone et l’essence par exemple. Lors de la refonte du statut l’inté ration de l’ensemble de ces primes sera réalisée. »

Le rapport de la CTC est consultable ici.

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Nombreux hommages après la disparition de Rony Tumahai

Le représentant maire de Punaauia est décédé dimanche d'une hémorragie cérébrale. PAPEETE, 27 août 2018 - Le représentant Tapura Huiraatira, maire de Punaauia, est décédé dimanche à l’âge de 69 ans des suites d’une hémorragie cérébrale. Rony Tumahai sera inhumé mercredi matin au cimetière municipal de Vaitavere. A Punaauia, un conseil municipal extraordinaire doit procéder "d'ici la semaine prochaine" à l'élection d'un nouveau maire.

Dans le cadre des obsèques de Rony Tumahai, une veillée mortuaire est organisée ce lundi à 19 heures, à l’attention des proches et de la famille de feu le tāvana de Punaauia, au Fare amuira’a Taniera de Matatia.

Une veillée publique est programmée mardi à 19 heures à la mairie de Punaauia. Lé cérémonie pour l'enterrement de Rony Tumahai aura lieu mercredi matin. La levée du corps est prévue à 9 h 30 à la mairie de Punaauia. Une cérémonie religieuse suivra, au temple de Punaauia à 10 heures. L’inhumation se fera à 11 heures au cimetière municipal de Vaitavere, sur les hauteurs de la commune, à 11 heures.

Les messages de condoléances se succèdent en cette fin-août après le départ de Ronald Tumahai. Hospitalisé samedi à la suite d’une grave hémorragie cérébrale, le représentant Tapura Huiraatira maire de Punaauia est décédé dimanche soir, à l’âge de 69 ans, au centre hospitalier du Taaone.

Dans la soirée de dimanche, Edouard Fritch, en déplacement au Japon, a fait part de son "immense tristesse" : "C’est un compa non de route, un ami, empreint d’humanité et de sens de l’intérêt public qui disparaît prématurément et qui va laisser un grand vide pour sa population de Punaauia, mais aussi pour tous ses amis du Tapura Huiraatira", a déploré le président de la Polynésie française en soulignant que "l’ensemble du ouvernement s’associe à la douleur de son épouse, de ses enfants et de ses proches en cette épreuve. Nos

59 prières les accompagnent en cet instant".

Lundi matin, le président de l’assemblée de la Polynésie française adresse par voie de communiqué un message de condoléances en "souvenir d’un homme bon, sa e et déterminé qui, par son en a ement et ses actions au service de sa commune et de son pays, marquera à jamais le paysage politique polynésien".

Lundi toujours, le président du Conseil économique social et culturel (CESC), Winiki Sage rend hommage à "un ami, un passionné du fenua qui nous a quitté bien trop tôt" et salue l’empreinte laissée par le défunt dans "la commune de Punaauia par ses actions notamment par son profond engagement en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable".

Dans un communiqué adressé lundi matin, le haut-commissaire René Bidal se dit "profondément peiné", et salue en Rony Tumahai le souvenir d'un homme "connu et respecté pour son esprit déterminé, pragmatique et dévoué qui servait une volonté d’inscrire sa commune dans les enjeux et les évolutions modernes, tout en ayant le oût des cultures et des traditions qui fondent l’Histoire de Punaauia".

Des condoléances aux proches du défunt également adressées lundi matin par le vice-président. Teva Rohfritsch regrette la disparition d'un "compagnon de route", "d’un homme de caractère, infiniment dévoué à ta population de Punaauia, agissant quotidiennement avec bon sens, rigueur et détermination".

L’inhumation de Rony Tumahai aura lieu mercredi matin à 11 heures au cimetière municipal de aitavere, sur les hauteurs de la commune.

> Lire aussi : L'après-Tumahai à la mairie de Punaauia et à l'assemblée

Les deux carrières de Rony Tumahai

Né le 7 septembre 1948, le défunt maire de Punaauia avait fait une carrière de 35 ans dans l'enseignement, avant d'entrer en politique sur le tard.

Élève de l'Ecole normale après des études au lycée Paul Gauguin de Papeete, Rony Tumahai avait débuté sa carrière dans l'enseignement en 1970 comme instituteur à l’école élémentaire Manotahi de Punaauia. Un poste qu'il a occupé pendant 23 ans, avant d'assurer la direction de ce même établissement scolaire pendant 12 années.

C'est lors des élections municipales de 199 que Rony Tumahai était entré en politique dans l’équipe du maire Jacques ii. D’abord 3ème adjoint de 199 à 2001, il avait été promu 1er adjoint au cours de la mandature 2001-200 . C’est durant cette période que Rony Tumahai avait occupé la fonction de maire pro tempore d’avril 2001 à novembre 2002, en l’absence du tāvana Vii.

Peu avant le décès de Jacques ii, c’est lors des municipales de 200 que Rony avait décidé de se présenter devant la population, à la tête de la liste d’union Te otu Rau No Punaauia. Cette tentative avait été couronnée de succès avec un score de 59 % des suffrages exprimés au 2ème tour, le 16 mars 2008. Ronald Tumahai avait pris la tête de la commune aux oranges et d’une majorité forte de 2 élus sur 3 pour conduire les projets de la mandature 2008-2014.

Candidat à sa réélection en mars 2014, toujours à la tête de la liste Te Hotu Rau No Punaauia, Rony Tumahai avait été réélu le 5 avril pour la mandature 2014-2020, avec une majorité de 27 élus sur 35 au sein du conseil municipal.

L’influent maire de Punaauia avait fait son entrée à l’assemblée le 4 juin 2015 suite à la composition du nouveau gouvernement d’Édouard Fritch et à la création du groupe Rassemblement pour une majorité autonomiste. Il siégeait, depuis le 17 mai dernier, en tant que représentant à l’assemblée au sein du groupe

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Tapura Huiraatira. Rony Tumahai était également vice-président et membre de plusieurs commissions législatives de l’assemblée.

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LA RÉUNION

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