Projet éolien de et Saint-Dizier-Masbaraud (23)

Rapport de la Commission d’enquête publique

Commission d’enquête : DOMINIQUE BERGOT – PRESIDENT ALAIN BOYRON – MEMBRE FRANCIS VILLETORTE - MEMBRE Page 1

Table des matières 1. Présentation du projet ...... 3 1.1. Présentation générale ...... 3 1.2. Objet de l’enquête ...... 3 1.3. Cadre juridique ...... 3 1.3.1. Cadre général pour les installations classées ...... 3 1.3.2. Dispositions spécifiques à l’éolien ...... 4 1.3.3. Pièces du dossier de demande d’autorisation ...... 6 1.3.4. Permis de construire ...... 6 1.3.5. Autres autorisations ...... 6 1.3.6. Appréciation de la commission d’enquête ...... 6 2. Organisation de l’enquête ...... 7 2.1. Désignation de la commission d’enquête ...... 7 2.2. Réunions préparatoires et visite des lieux ...... 7 2.2.1. Rencontre avec l’autorité organisatrice ...... 7 2.2.2. Réunion de la commission d’enquête ...... 7 2.2.3. Réunion avec le maître d’ouvrage et visite ...... 7 2.3. Modalités d’organisation de l’enquête ...... 8 2.3.1. Dates et périmètre de l’enquête ...... 8 2.3.2. Permanences ...... 8 2.3.3. Publicité et affichage ...... 8 2.4. Dossier versé à l’enquête ...... 9 2.5. Déroulement de l’enquête ...... 10 2.5.1. Climat général de l’enquête ...... 10 2.5.2. Retour des registres d’enquête ...... 10 2.5.3. Analyse statistique des observations ...... 10 2.5.4. Procès-verbal de synthèse des observations ...... 11 2.5.5. Réponse du maître d’ouvrage ...... 11 2.5.6. Appréciation de la commission d’enquête ...... 11 3. Analyse du dossier et des observations ...... 13 3.1. Economie générale du projet ...... 14 3.1.1. Choix du site d’implantation ...... 14 3.1.2. Capacités techniques, financières et garanties ...... 19 3.1.3. Impacts socio-économiques ...... 22 3.1.4. Retombées économique et maîtrise du foncier ...... 25 3.1.5. Autres autorisations nécessaires (Permis de construire) ...... 28

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3.1.6. Questions diverses ...... 29 3.2. Milieux naturels ...... 31 3.2.1. Natura 2000 ...... 31 3.2.2. Flore ...... 32 3.2.3. Faune terrestre ...... 32 3.2.4. Avifaune ...... 33 3.2.5. Chiroptères ...... 37 3.2.6. Habitats ...... 37 3.2.7. Sous-sol, eau ...... 38 3.3. Paysages et patrimoine ...... 40 3.3.1. Paysages ...... 40 3.3.2. Protection du patrimoine ...... 44 3.4. Santé et risque ...... 45 3.4.1. Santé ...... 45 3.4.2. Acoustique ...... 47 3.4.3. Risques (étude de danger) ...... 49

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1. Présentation du projet

1.1. Présentation générale

Le projet consiste à construire 6 éoliennes d’une puissance unitaire comprise entre 2 et 2,35 MW sur le territoire des communes de Janaillat (5 machines) et Saint-Dizier-Masbaraud (1 machine). Le projet aura donc une puissance totale comprise entre 12 et 14,1 MW et les éoliennes auront une hauteur en bout de pale de 150 m. Les 6 éoliennes seront espacées d’environ 300 mètres les unes des autres, en ligne « en barrage » d’environ 2 km de long, au plus près de la hauteur de crête. Le projet est porté par la société Energie Janaillat, SAS au capital de 37 000 euros, domiciliée 32-36 Rue de Bellevue à Boulogne-Billancourt (92100). Cette société portera un investissement de plus de 31 millions d’euros, dont environ 75 % financés par emprunt. La société Energie Janaillat est une filiale à 100 % de WPD Europe, société spécialisée dans le développement de parcs éoliens. Elle s’appuiera sur WPD construction en tant qu’entrepreneur général (maîtrise d’œuvre) du parc éolien et sur WPD windmanager pour l’exploitation du parc.

1.2. Objet de l’enquête

La présente enquête porte sur la demande d’autorisation unique (DDAU) pour une installation de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent. Plus précisément, cette enquête porte sur :  L’autorisation à exploiter une installation classée  Le permis de construire les machines envisagées L’enquête publique s’attache à recueillir les avis et observations du public sur le projet, à en rendre compte auprès du porteur de projet, puis et à rendre un avis motivé sur le projet.

1.3. Cadre juridique

1.3.1. Cadre général pour les installations classées

Aux termes de l’article L5111-1 du Code de l’environnement, les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) sont des installations qui peuvent présenter des dangers ou des inconvénients « soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique ». Les installations classées au sens de l'article L511-1 du code de l'environnement sont soumises à des procédures de déclaration, d'enregistrement ou d'autorisation. Les installations pour lesquelles les dangers ou inconvénients mentionnés ci-dessus sont importants sont soumises à l'autorisation préalable de l'autorité administrative (préfet du département). En application de l'article L512-1 du code de l'environnement, « l'autorisation ne peut être accordée que si ces dangers ou inconvénients peuvent être prévenus ». Les « i nstallations terrestres de production d'électricité à partir de l’énergie mécanique du vent et regroupant un ou plusieurs aérogénérateurs » (éoliennes) relèvent de la rubrique 2980 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement qui se présente ainsi :

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Rayon Rubrique Désignation de la rubrique Régime affichage Installations terrestres de production d'électricité à partir de l’énergie mécanique du

vent et regroupant un ou plusieurs aérogénérateurs 1. Comprenant au moins un aérogénérateur dont le mât a une hauteur supérieure ou égale à A 6 km 50 mètres 2920 2. Comprenant uniquement des aérogénérateurs dont le mât a une hauteur inférieure à 50 m et au moins un aérogénérateur dont le mât a une hauteur maximale supérieure ou égale à 12 m et pour une puissance totale installée : a) Supérieure ou égale à 20 MW A 6 km b) Inférieure à 20 MW D - Figure 1 : Extrait de la nomenclature des installations classées Pour le présent projet comprenant 6 éoliennes d’une hauteur de mât d’environ 100 mètres (150 mètres en bout de pale), le régime applicable est celui de l’autorisation (A) avec un rayon d’affichage du projet dans les communes situées à moins de 6 kilomètres du lieu d’implantation, soit les communes de : Augères, Aulon, Azat-Chatenet, Bosmoreau-les-Mines, , La Chapelle-Taillefer, Mansat-la-Courrière, , Saint-Eloi, et . En application de l’article R122-2 du Code de l’environnement, le projet est soumis à évaluation environnementale (étude d’impact) et des incidences Natura 2000. En application de l’article L123-2 du Code de l’environnement, « les projets de travaux, d'ouvrages ou d'aménagements exécutés par des personnes publiques ou privées devant comporter une évaluation environnementale » font l’objet d’une enquête publique.

1.3.2. Dispositions spécifiques à l’éolien

Implantation des éoliennes En application de l’article L515-44 du Code de l’environnement, « la délivrance de l'autorisation d'exploiter est subordonnée au respect d'une distance d'éloignement entre les installations et les constructions à usage d'habitation, les immeubles habités et les zones destinées à l'habitation définies dans les documents d'urbanisme en vigueur au 13 juillet 2010 et ayant encore cette destination dans les documents d'urbanisme en vigueur, cette distance étant, appréciée au regard de l'étude d'impact prévue à l'article L. 122-1. Elle est au minimum fixée à 500 mètres ». Le même article dispose que « l'autorisation d'exploiter tient compte des parties du territoire régional favorables au développement de l'énergie éolienne définies par le schéma régional éolien mentionné au 3° du I de l'article L. 222-1, si ce schéma existe ».

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Garanties financières En application de l’article L515-44 du Code de l’environnement, « pour les ouvrages ou installations présentant des risques dont les éventuelles conséquences financières sont manifestement disproportionnées par rapport à la valeur du capital immobilisé, l'autorité chargée de délivrer l'autorisation d'exploitation peut en subordonner la délivrance à la constitution de garanties financières ». C’est le cas pour les éoliennes car « la mise en service d'une installation de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent soumise à autorisation au titre de l'article L. 512-1 est subordonnée à la constitution de garanties financières visant à couvrir, en cas de défaillance de l'exploitant lors de la remise en état du site, les opérations prévues à l'article R. 553-6. Le montant des garanties financières exigées ainsi que les modalités d'actualisation de ce montant sont fixés par l'arrêté d'autorisation de l'installation » (article R553-1 du Code de l’environnement). Enfin, l’article R516-2 du Code de l’environnement précise que « les garanties financières exigées à l'article L. 516-1 résultent, au choix de l'exploitant : a) De l'engagement écrit d'un établissement de crédit , d'une société de financement, d'une entreprise d'assurance ou d'une société de caution mutuelle ; b) D'une consignation entre les mains de la Caisse des dépôts et consignations ; c) Pour les installations de stockage de déchets, d'un fonds de garantie géré par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie ; d) D'un fond de garantie privé , proposé par un secteur d'activité et dont la capacité financière adéquate est définie par arrêté du ministre chargé des installations classées ; ou e) De l'engagement écrit, portant garantie autonome au sens de l'article 2321 du code civil, de la personne physique, où que soit son domicile, ou de la personne morale, où que se situe son siège social, qui possède plus de la moitié du capital de l'exploitant ou qui contrôle l'exploitant au regard des critères énoncés à l'article L. 233-3 du code de commerce. Dans ce cas, le garant doit lui-même être bénéficiaire d'un engagement écrit d'un établissement de crédit, d'une société de financement, d'une entreprise d'assurance, d'une société de caution mutuelle ou d'un fonds de garantie mentionné au d ci-dessus, ou avoir procédé à une consignation entre les mains de la Caisse des dépôts et consignations ». Autorisation unique La construction et l'exploitation d'une installation éolienne nécessite l'obtention de plusieurs autorisations administratives, faisant chacune l'objet d'une procédure et de règles spécifiques. Le gouvernement français a décidé d'expérimenter le principe d'une autorisation environnementale unique soumis à la législation des installations classées pour la protection de l'environnement. Pour simplifier et sécuriser la vie des entreprises, a été prise l'ordonnance n° 2014-355 du 20 mars 2014 relative à l'expérimentation d'une autorisation unique pour certaines installations classées (dont les parcs éoliens), d'où la délivrance d'un « permis unique » réunissant l'ensemble des autorisations nécessaires à la réalisation du projet.

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1.3.3. Pièces du dossier de demande d’autorisation

Le dossier de demande d’autorisation doit comprendre :  L’identité du demandeur  L’emplacement de l’installation  La nature et le volume des activités  Les capacités techniques et financières de l’exploitant  L’étude d’impact sur l’environnement  L’étude de danger  Les résumés non techniques (étude d’impact et étude de danger)  L’évaluation des incidences Natura 2000  Les avis des propriétaires sur la remise en état des lieux  Les modalités de constitution des garanties financières  Tous les éléments graphiques ou photographiques utiles

1.3.4. Permis de construire

En application de l’article L431-1 du Code de l’urbanisme, le maître d’ouvrage a fait appel à un architecte pour la réalisation de son projet (Marie-Colette ROUX à Limoges). Les pièces à produire sont celles figurant aux articles R431-5 et suivants du Code de l’urbanisme à savoir :  L’état initial du terrain et de ses abords  Les partis retenus pour assurer l’insertion du projet dans son environnement  L’aménagement du terrain et l’implantation des installations  Le traitement des constructions ainsi que les matériaux et couleurs utilisés  Le traitement des espaces libres, ainsi que les voies d’accès  Les plans de masse, de coupe, façades, toitures  Tous les documents graphiques ou photographiques utiles

1.3.5. Autres autorisations

Le projet ne nécessite ni autorisation de défrichement, ni autorisation de destruction d’espèces protégées.

1.3.6. Appréciation de la commission d’enquête

Le dossier comprend toutes les pièces prévues par la réglementation.

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2. Organisation de l’enquête

2.1. Désignation de la commission d’enquête

Par décision n° E19-000026/87 COM EOL 23 du 18 mars 2019 (annexe 1 ), le vice-président du tribunal administratif de Limoges a désigné une commission d'enquête de trois membres composée de M. Dominique BERGOT, en qualité de président, M. Alain BOYRON et M. Francis VILLETORTE en qualité de membres.

2.2. Réunions préparatoires et visite des lieux

2.2.1. Rencontre avec l’autorité organisatrice

Dès sa désignation, le président de la commission a pris contact avec l'autorité administrative (préfecture de la ) et s'est rendu auprès d'elle le 25 mars 2019 pour retirer les dossiers mis à l'enquête et fixer le cadre général du déroulement de l'enquête.

2.2.2. Réunion de la commission d’enquête

A l'initiative de son président, la commission a tenu sa première réunion le 2 avril 2019. Cette réunion était destinée à remettre le dossier d'enquête aux membres de la commission, à fixer le nombre et les dates de permanences, à organiser le travail en commun et à fixer la date de réunion avec le maître d'ouvrage ainsi que la visite des lieux. Lors de cette réunion, considérant que l’enquête devait se dérouler sur 6 semaines (en comptant le lundi 24 juin), la commission a proposé de tenir 6 permanences dans chacune des communes d’implantation du projet (Janaillat et Saint-Dizier-Masbaraud) soit 12 permanences au total.

2.2.3. Réunion avec le maître d’ouvrage et visite

Une réunion s’est tenue le 16 avril 2019 à la mairie de Janaillat (siège de l’enquête), en présence du maître d’ouvrage (M. ROUDIER, responsable de l’agence de Limoges et Mme SANTIN, en charge de l’étude d’impact du projet), ainsi que des représentants des deux communes concernées (M. DUBREUIL, maire de Janaillat et M. MARIE, adjoint, ainsi que M. PEROT, maire de Saint-Dizier- Masbaraud et M. ROYERE, maire délégué). Les échanges ont notamment porté sur l’organisation générale de l’équipe projet, l’historique du projet, le calendrier prévisionnel des travaux. Ont également été évoqués la sensibilité du public vis-à- vis du projet, ainsi que diverses questions techniques sur le dossier. Enfin, la commission a demandé au maître d’ouvrage de lui proposer un plan d’affichage sur les lieux, y compris les communes figurant dans le rayon d’affichage de 6 km. Suite à cette réunion, une visite des lieux a été organisée, en partant de l’éolienne E6 vers l’éolienne E1. Il en ressort principalement que l’implantation du parc suit une ligne de niveau, en évitant les bosquets et les arbres isolés. Par ailleurs, certains aménagements demanderont des décaissements importants (E3) et certaines habitations seront en proximité ou visibilité directe des éoliennes (Soulier, Masbarlot, les Mâts et même jusqu’à Sardent).

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2.3. Modalités d’organisation de l’enquête

Par arrêté en date du 26 avril 2019 (annexe 2 ) « portant ouverture d'une enquête publique sur une demande d'autorisation unique présentée par la SAS Energie Janaillat relative à un projet d’exploitation d’un parc éolien sur le territoire des communes de Janaillat et de Saint-Dizier-Masbaraud », la préfète de la Creuse a fixé les modalités d'organisation de l'enquête.

2.3.1. Dates et périmètre de l’enquête

Cette enquête s'est déroulée du lundi 20 mai 2019 à 9h au lundi 24 juin 2019 à 18h , soit durant 36 jours consécutifs sur les communes d'implantation du projet (Janaillat et Saint-Dizier-Masbaraud), ainsi que sur les communes situées dans le rayon de 6 km autour de ces communes, à savoir : Augères, Aulon, Azat-Chatenet, Bosmoreau-les-Mines, Ceyroux, La Chapelle-Taillefer, Mansat-la-Courrière, Pontarion, Saint-Eloi, Sardent et Thauron.

2.3.2. Permanences

Les services de la préfecture ont proposé à la commission d’enquête de tenir au maximum 8 permanences (4 dans chaque commune). Janaillat Saint -Dizier -Masbaraud Lundi 20/06/19 De 9h à 12h Mercredi 29/05/19 De 14h à 17h30 Jeudi 06/06/19 De 8h30 à 12h Samedi 08/06/19 De 9h à 12h Samedi 15/06/19 De 9h à 12h Jeudi 13/06/19 De 14h à 17h30 Lundi 24/06/19 De 14h à 18h Mercredi 19/06/19 De 8h30 à 12h Figure 2 : Tableau des permanences des commissaires enquêteurs Il convient de noter que chaque commune a disposé d’une permanence un samedi matin, afin de favoriser l’expression du public.

2.3.3. Publicité et affichage

L'enquête publique a fait l'objet de mesures réglementaires de publicité dans les journaux et d'affichage en mairies et sur les lieux du projet. Publications dans les journaux Des avis d'ouverture d'enquête publique ( annexe 3 ) ont été insérés dans deux journaux habilités à publier des annonces légales, soit « La Montagne » et « L’Echo » :  le 03/05/2019 , soit au moins quinze jours avant le début de l'enquête,  les 21/05/2019 et 23/05/2019, soit durant les huit premiers jours de l'enquête. Affichage en mairie Le maître d’ouvrage s’est déplacé dans chacune des communes concernées par le rayon de l’enquête publique afin de s’assurer que l’avis y était bien affiché aux tableaux d’affichage extérieurs des mairies. La préfecture de la Creuse a transmis à la commission d’enquête les procès-verbaux d’affichage de l’avis ( annexe 4 ). Seules les communes de Janaillat et Saint-Dizier Masbaraud ont renseigné ce document.

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Affichage sur les lieux du projet L’avis d'ouverture d'enquête publique a été affiché sur les lieux du projet, au moins quinze jours avant le début de l'enquête. La vérification du bon affichage sur les lieux de l'enquête a été réalisée les 3 mai soit 17 jours avant le début de l’enquête), 24 mai et 25 juin 2019, à l’issue de l’enquête par un huissier (annexe 5 ). Il en ressort que les panneaux ont été disposés aux endroits prévus par le maître d’ouvrage et en mairie de Janaillat et Saint-Dizier-Masbaraud et sont restés en place durant toute la durée de l’enquête publique.

Figure 3 : Plan d’implantation de l’avis d’ouverture d’enquête publique Autres formes de publicité La municipalité de Janaillat édite un bulletin d’information dans lequel l’enquête publique a été mentionnée dans l’édition de mai 2019 ( annexe 6 ). De son côté, la municipalité de Saint-Dizier Masbaraud a publié régulièrement l’avis d’enquête sur son affichage électronique dans le bourg. Un collectif de citoyens et d’associations (collectif SOS Eole 23) a souhaité organiser une réunion d’information sur le projet le 14 juin 2019 ( annexe 7) . La commission d’enquête n’a pas eu d’informations directes sur cette réunion, à part les observations et un compte-rendu parvenu avec les observations électroniques.

2.4. Dossier versé à l’enquête

Le dossier versé à l’enquête contient toutes les pièces mentionnées aux paragraphes 1.3.3 et 1.3.4, sous réserve d’une bonne adéquation de ces éléments au projet (cf. chapitre 3 « Analyse du projet et des observations »).

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2.5. Déroulement de l’enquête

2.5.1. Climat général de l’enquête

Comme indiqué dans le procès-verbal de synthèse des observations, l’enquête s’est déroulée sereinement avec une affluence moyenne, qui s’est accentuée en fin de période, notamment après la réunion publique associative du 14 juin 2019.

2.5.2. Retour des registres d’enquête

Les registres d’enquête publique des communes de Janaillat et de Saint-Dizier Masbaraud ont été récupérés directement par le président de la commission d’enquête en fin de période, soit le 24 juin 2019 à 18h.

2.5.3. Analyse statistique des observations

Les contributions ont été recueillies sur 4 supports : les registres déposés dans les communes de Janaillat et de Saint-Dizier-Masbaraud, ainsi que l’adresse mail dédiée par la préfecture et les courriers reçus au siège de l’enquête (Mairie de Janaillat). Au total, nous avons examiné : Nombre Dont positives Dont négatives Non classées contributions Janaillat 26 22 4 0 Saint -Dizier - 32 27 5 0 Masbaraud Adresse 80 12 65 3 électronique Courriers reçus 16 7 8 1 TOTAL 154 68 82 4 Figure 4 : Analyse globale des contributions Certaines contributions sont en doublon (exemple courrier reçu au siège l’enquête puis envoyé sur l’adresse électronique). La commission d’enquête a fait le choix de conserver toutes les contributions, ce qui ne change rien à l’équilibre favorables / défavorables au projet, ni à la qualité des arguments. Ce point a été contesté oralement par le maître d’ouvrage auquel le président de la commission a rappelé qu’une enquête publique n’était pas un référendum.

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Analyse du maître d’ouvrage Bien que cette question ne lui ait pas été posée, le maitre d’ouvrage a souhaité effectuer son propre décompte des observations favorables ou défavorables, en scindant certaines observations et en en regroupant d’autres. Il arrive ainsi à 139 contributeurs dont 70 défavorables au projet et 68 favorables, ce qui ne change rien à l’analyse que la commission a faite de son côté. Par ailleurs, le maître d‘ouvrage s’est livré à une analyse spatiale des contributions et sur 59 adresses identifiées, 39 contributeurs habitaient dans le périmètre de l’enquête (communes situées dans un rayon de 6 km), dont 62 % portaient un avis favorable au projet. Enfin, le maître d’ouvrage a fait la liste des associations et collectifs ayant participé à l’enquête publique « majoritairement constitués pour faire obstacle à un projet de parc éolien développé sur le territoire de la commune siège de l’association ».

2.5.4. Procès-verbal de synthèse des observations

Le procès-verbal des observations ( annexe 8 ) a été remis en mains propres au maître d’ouvrage (représenté par M. ROUDIER) le 1 er juillet 2019 à 14h en mairie de Janaillat. A cette occasion, un échange a eu lieu entre le président de la commission d’enquête et le maître d’ouvrage sur la réponse aux observations et les attendus de la commission. Cependant, il convient de noter que suite au retard de M. ROUDIER, la réunion programmée à 14h00 a débuté à 14h25.

2.5.5. Réponse du maître d’ouvrage

Le maître d’ouvrage a transmis sa réponse au procès-verbal de synthèse des observations le 16 juillet 2019 – soit au terme du délai fixé réglementairement - (annexe 9 ) sous format papier et électronique de 166 pages. Le maître d’ouvrage a souhaité organiser une réunion ce même jour avec les commissaires enquêteurs à la mairie de Saint-Dizier Masbaraud. Le président de la commission d’enquête n’a pu se libérer pour assister à cette réunion qui s’est tout de même tenue en présence des deux autres membres de la commission . Cependant, il convient de noter que suite au retard de M. ROUDIER, la réunion programmée à 14h30 a débuté à 15h45 .

2.5.6. Appréciation de la commission d’enquête

Globalement, l’enquête publique s’est déroulée dans une ambiance sereine, sans incidents particuliers, mais avec seulement 8 permanences au lieu des 12 réclamées par la commission d’enquête. Cependant, la teneur des observations favorables ou défavorables au projet ainsi que leur répartition (environ 45 % de contributions favorables et 55 % de contributions défavorables) montrent une polarisation de la population en deux camps. En ce qui concerne l’affichage sur les lieux du projet, le III de l’article R123-11 du code de l’environnement dispose que « L'autorité compétente pour ouvrir et organiser l'enquête désigne le ou les lieux où cet avis doit être publié par voie d'affiches et, éventuellement, par tout autre procédé. Pour les projets, sont au minimum désignées toutes les mairies des communes sur le territoire desquelles se situe le projet ainsi que celles dont le territoire est susceptible d'être affecté par le projet […] Cet avis est publié quinze jours au moins avant l'ouverture de l'enquête et pendant toute la durée de celle-ci ». Or, les constats d’huissier, ainsi que les documents transmis par la préfecture de la Creuse ne mentionnent pas l’affichage dans les mairies relevant du périmètre de l’enquête.

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Par ailleurs, la commission d’enquête avait demandé au maître d’ouvrage - lors de la réunion du 16 avril 2019 – d’examiner et valider un plan d’affichage sur les lieux, y compris pour les communes figurant dans le rayon d’affichage. En l’absence de réaction du maître d’ouvrage, cette demande lui a été renouvelée par message électronique le 02/05/2019. En l’absence de nouvelle réaction du maître d’ouvrage, cette demande lui a été renouvelée par message électronique le 06/05/2019. Enfin, le maître d’ouvrage a répondu à nos demandes par message électronique du 07/05/2019 en précisant que « le délai dont nous avons disposé pour effectuer toutes les formalités de l'affichage de l'avis d'ouverture d'enquête publique ayant été très court, nous n'avons pas étendu cet affichage aux communes adjacentes ». Enfin, la réponse du maître d’ouvrage aux observations a fait l’objet d’un (trop) long document, contrairement à la demande de la commission qui attendait des réponses « précises, synthétiques et si possible documentées ».

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3. Analyse du dossier et des observations

Pour assurer l'analyse du dossier, des observations du public, des réponses du maître d'ouvrage et des appréciations de la commission, cette dernière a procédé de façon thématique. Les principaux thèmes abordés sont présentés en figure 5 ci-dessous. Paragraphe Thème Nombre observations 3. 1 Economie générale du projet 3.1.1 Choix du site d'implantation (gisement de vent et 30 rentabilité) 3.1.2 Capacités techniques, financières et garanties 15 3.1.3 Impacts socio -économiques (immobilier, tourisme, …) 31 3.1.4 Retombées fiscales et maîtrise du foncier 11 3.1.5 Autres autorisations nécessaires (permis construire) 0 3.1.6 Questions diverses 86 3.2 Milieux naturels 3.2.1 Zones naturelles et Natura 2000 4 3.2.2 Flore 0 3.2.3 Faune 1 3.2.4 Avifaune 12 3.2.5 Chiroptères 6 3.2.6 Habitats 0 3.2.7 Sous -sol, eau 6 3.3 Paysages et patrimoine 3.3.1 Paysages 36 3.3.2 Protection du patrimoine 0 3.4 Santé et risques 3.4.1 Santé 5 3.4.2 Acoustique 15 3.4.3 Etude de dangers 14 Figure 5 : Analyse des observations par thèmes Un grand nombre d’observations sont favorables ou défavorables au projet, sans arguments spécifiques ou très générales. Ceci explique le nombre très élevé de « questions diverses ». Les observations argumentées concernent surtout les paysages (36 mentions), les impacts socio- économiques (31 mentions) ou le choix d’implantation (30 mentions). Viennent ensuite les dangers, l’acoustique et l’avifaune (une quinzaine de mentions pour chaque thème).

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Pour chaque thème, la commission a procédé de la façon suivante :  Synthèse du dossier  Synthèse des observations du public  Synthèse des observations des personnes publiques et de la commission  Réponses du maître d'ouvrage (en italique)  Appréciation de la commission (en gras)

3.1. Economie générale du projet

3.1.1. Choix du site d’implantation

Synthèse du dossier Le projet se compose de 6 éoliennes sur le territoire des communes de Janaillat et de Saint-Dizier- Masbaraud. Le périmètre retenu est localisé dans une zone présumée favorable du Schéma Régional Eolien du (SRE). Cependant, comme le montre la carte ci-dessous, la zone est classé « favorable à fortes contraintes ». Il convient également de noter que le SRE du Limousin a été annulé par la CCA de Bordeaux le 15/12/2016 et qu’en conséquence il ne peut plus être considéré comme prescriptif pour les nouveaux projets éoliens.

Figure 6 : Extrait du SRE Limousin (2016) Le projet se situe en milieu rural, à la limite du massif de Guéret dans un secteur à fort enjeu paysager et dans une zone réglementée pour le passage des avions militaires à basse altitude. En revanche, la contrainte d’éloignement des habitations de 500 mètres est ici facilement atteignable.

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Durant la période de préparation du projet, plusieurs variantes ont été étudiées, notamment une ligne de 6 éoliennes, de 5 éoliennes ou de 4 éoliennes. Chacune des options a fait l’objet d’une évaluation en fonction des critères liés à l’environnement naturel ou humain. Selon le maître d’ouvrage, l’option d’une ligne « en barrage » de 6 éoliennes distantes d’environ 300 mètres est la meilleure solution, notamment pour les retombées économiques locales (6 éoliennes), les possibilités de bridage acoustique, l’évitement des habitats d’intérêt (bosquets et haies), l’intégration dans le paysage (respect des lignes de force), l’emprise visuelle et la facilité des accès. En revanche, cette option est la plus pénalisante pour l’avifaune migratrice (effet barrière et couloir migrateur secondaire). En ce qui concerne le potentiel de vent, le dossier reste relativement peu étayé. On note que « au niveau de l’aire d’étude immédiate du projet, la vitesse moyenne du vent à 80 m de hauteur est comprise entre 5,5 et 6 m/s » (page 54 de l’étude d’impact). Or, aucune mesure n’a été effectuée par le maître d’ouvrage qui affirme que « d’autres données de vent ont été récoltées par le porteur de projet afin de s’assurer de la rentabilité économique du projet éolien (données confidentielles) ». Pourtant, le porteur de projet prévoit de produire 33 millions de KWh par an, ce qui correspond à une durée de fonctionnement annuel comprise entre 2 340 heures et 2 750 heures (pour une puissance installée de 14,1 ou de 12 MW). Le plan de financement fait état de 2 295 heures de fonctionnement annuel. En tout état de cause, le facteur de charge (durée de production rapportée à l’année) envisagé serait compris entre 26,2 et 31,4 %. Précisions du maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage rappelle que le choix d’un site d’implantation tient compte de plusieurs contraintes : aéronautiques, environnementales, paysagères, gisement éolien, éloignement des habitations. En ce qui concerne le gisement éolien, le maître d’ouvrage porte à la connaissance de la commission la carte suivante :

Figure 7 : Gisement éolien en Nouvelle-Aquitaine

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Selon le maître d’ouvrage « avec l’évolution technologique des éoliennes, le vent peut désormais être capté plus haut afin de faire fonctionner des éoliennes plus puissantes ». Par ailleurs, le maître d’ouvrage souligne qu’il a pris en compte les projets limitrophes connus en 2016 (date de dépôt de la demande) et « consenti à étudier les effets cumulés avec le projet éolien des Monts de Transet » déposé ultérieurement (page 18). Au final, la carte des contraintes globales s’établit ainsi :

Figure 8 : Carte de synthèse des contraintes En conclusion, le maître d’ouvrage note que « le choix a été fait de poursuivre le développement sur les communes de Janaillat et Saint-Dizier Masbaraud offrant un secteur suffisamment important, hors contraintes, reculé des habitations, permettant d’accueillir un parc éolien ».

Observations du public

De nombreux contributeurs (M. PICARD, M. MECHIN, AAPB, Mme BAUCHET, Mme GUERRIER, M. BOUIS, M. LEFORT, Guéret Environnement, M. LECOMTE, Mairie de Bosmoreau-les-Mines) s’étonnent que le projet soit conçu sans mesures de vent, alors que la région n’est pas spécialement 1 propice à l’éolien. La commission d’enquête partage cette interrogation et considère que cette absence est une faiblesse majeure du projet. Par ailleurs, ne pas communiquer des données aussi sensibles nous semble contraire à l’esprit de l’enquête publique.

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Plusieurs contributeurs (M. PICARD, AAPB, Famille DESMOULIERE, AQVA23, Mme DE LA BRIERE, M. DUCLOS, M. et Mme DEMARLY) estiment que la production de 33 millions de MWh/an du parc éolien est surestimée. M. BOUIS apporte des précisions chiffrées : le parc prévoit un plan de 2 charge de plus de 26 %, alors que la moyenne en Nouvelle-Aquitaine est plutôt de 19 % (soit plutôt 1 700 ou 1 800 heures de fonctionnement annuel). Il demande la réactualisation du plan de financement prévisionnel avec ces nouvelles données. La commission d’enquête y est favorable et demande donc l’actualisation du plan de financement prévisionnel sur la base de 1 800 heures de fonctionnement par an. Certaines personnes (M me MILLOT, M. JUDET) considèrent que le parc ne sera pas rentable. A l’inverse, le GRSO ou les sociétés NORDEX et SENVION estiment que le projet est rentable et compétitif. Par ailleurs, M. 3 DESPLANCHES demande pourquoi le tarif de rachat est fixé à 81 €/MWh au lieu de 72 à 74 (arrêté du 6 mai 2017). La commission d’enquête demande quelles sont les conditions actuelles de rachat d’électricité ? La question du raccordement au réseau électrique est posée par l’AAPB. Plus précisément, le poste le plus proche (Mansat-la-Courrière) est situé à environ 10 km de Janaillat et ne pourra accueillir les deux projets de 4 Janaillat et de Mansat. Ou en est à l’heure actuelle cette question et quelles sont les solutions envisagées, notamment si les deux projets aboutissent ? L’AAPB, Mme FAUCHER et M. DUCLOS s’interrogent sur les conditions de délibération du projet par la mairie de Janaillat. L’association fait état de deux délibérations (2011 et 2012) auxquelles des parties prenantes au 5 projet auraient pris part. La commission d’enquête souligne que ces parties prenantes n’ont pas pris part au vote en 2011 mais n’a pas eu communication de la délibération de 2012 ou d’autres ultérieures.

Observations des personnes publiques et de la commission La DSAE et la DGAC rappellent les conditions d’implantation d’un parc éolien sur ce site (150 mètres en bout de pale et altitude inférieure à 914 6 mètres NGF) ainsi que les conditions réglementaires d’éclairage diurne et nocturne. Par ailleurs, la DGAC doit être informée lors des opérations de levage.

Réponse du maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage reconnait qu’il n’a pas installé de mât de mesure, mais qu’il « dispose de données suffisamment précises pour garantir une rentabilité prévisionnelle suffisante et assurer le développement du projet » (page 21). Les données provenant du site de l’ADEME, et les données de New european wind atlas montrent un potentiel éolien intéressant sur le secteur. Il souligne cependant que « des mesures grande hauteur seront effectuées pour estimer précisément le comportement du vent sur site lors de la phase de financement du projet ». Le maître d’ouvrage conteste les objections sur la rentabilité du site avec plusieurs arguments : la vitesse du vent varie selon les années, les anciennes éoliennes ont des rendements inférieurs et précise que sa prévision de fonctionnement est d’environ 2 295 heures en équivalence pleine charge.

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Pour étayer sa démonstration, le porteur de projet s’appuie sur les autres parcs éoliens prévus dans le secteur (Bois Brûlé, 11,5 MW pour 29 millions de kWh/an – Monts de Transet, 13,2 MW pour 30 millions de kWh/an et Janaillat, 14,1 MW pour 33 millions de kWh/an). En conséquence, le porteur de projet ne modifiera pas son plan de financement prévisionnel. En ce qui concerne l’intermittence de production, pour le maître d’ouvrage une éolienne produit de l’électricité pendant 95 % du temps (mais pas à puissance nominale) et que « le vent souffle presque en permanence sur une partie du pays » (page 24). Il en ressort que le recours aux énergies carbonées pour compenser l’intermittence de production n’est pas une fatalité car « en Europe, plus l’énergie éolienne se développe, plus les énergies fossiles et fissiles disparaissent » (page 25). En ce qui concerne le tarif de rachat de l’électricité, les conditions tarifaires actuelles sont celles fixées par l’arrêté du 6 mai 2017. Il en ressort que pour un parc de 6 éoliennes, le tarif de rachat sera plutôt compris entre 72 et 74 € par MWh (au lieu des 81 € annoncés dans le dossier). Par ailleurs, la Contribution au service public de l’électricité (CSPE) ne sert pas uniquement à financer le développement de l’éolien, mais également celui des autres énergies renouvelables, ainsi que le financement des tarifs sociaux de l’énergie. Cette CSPE représente en moyenne 10 € par ménage at par an (page 28). Le raccordement du parc éolien au réseau public d’électricité est un problème. Le poste source de Mansat la Courrière ne dispose plus que de 6,2 MW de disponible, ce qui ne satisfera pas les besoins du parc des Monts de Transet, ni de Janaillat. La solution définitive de raccordement ne pourra être instruite par ENEDIS qu’une fois l’autorisation préfectorale délivrée. Une des solutions envisagée est de raccorder le parc pour partie à Mansat la Courrière et pour partie à Châtelus le Marcheix. Dans le cadre du schéma régional de raccordement au réseau, certains postes pourront être renforcés ou d’autres créés. Sur la question du conflit d’intérêt, le maître d’ouvrage souligne que « la loi n’interdit pas à un élu d’être intéressé à un projet » (page 30). Mais cet élu ne doit prendre part à aucune décision portant sur le parc éolien. Pour le maître d’ouvrage, « les délibérations mentionnées du 25 février 2011 et du 12 juillet 2012 doivent être considérées comme des vœux par lesquels le conseil municipal a exprimé un souhait sur un objet d’intérêt local » (page 31). Enfin, en ce qui concerne les contraintes soulignées par la DSAE et par la DGAC, « le porteur de projet se soumet aux exigences d’information […] relatives au chantier de construction (notamment les opérations de levage) et relatives à l’inscription des éoliennes dans les publications d’information aéronautique » (page 31). Appréciation de la commission d’enquête L’absence de données de vent est un élément important de la consultation du public. Le maître d’ouvrage confirme qu’il a utilisé des données modélisées mais pas de données précises du gisement éolien sur le secteur. Comme indiqué dans le procès-verbal de synthèse des observations, la commission d’enquête confirme que cette absence de données précises sur le gisement éolien est une faiblesse majeure du projet. En ce qui concerne la rentabilité du projet (point lié au précédent), le maître d’ouvrage ne fait pas une démonstration rigoureuse, mais se limite à comparer son projet à d’autres de même nature. Il précise même que « des mesures grande hauteur seront effectuées pour estimer précisément le comportement du vent sur site lors de la phase de financement du projet », ce qui signifie que les éléments en sa possession ne sont pas de nature à convaincre une banque ou un investisseur.

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Dans ces conditions, la décision du maître d’ouvrage de ne pas présenter un plan de financement alternatif, incluant à la fois un facteur de charge plus réaliste, ainsi que la prise en compte de la modification des tarifs de rachat d’électricité nous semble marquée par la légèreté. La question du raccordement du parc éolien au réseau public est encore soumise à de nombreux aléas (capacités proches saturées, capacités plus éloignées insuffisantes, …). Cette question soulève celle de l’impact environnemental d’un raccordement lointain à plusieurs kilomètres ou dizaines de kilomètres, ainsi que du coût réel de ce raccordement. Enfin, la question des conflits d’intérêts potentiels n’est pas traitée avec toute la rigueur requise. Si – bien entendu – il n’est pas interdit à une personne publique comme un maire ou un conseiller municipal de s’intéresser à un projet industriel, la commission d’enquête n’est pas compétente pour qualifier les délibérations du conseil municipal de Janaillat de 2011 et 2012 de « vœux ». En ce qui concerne la délibération du 2 juillet 2019 au conseil municipal de Janaillat (cf. annexe 11), les parties prenantes au projet étaient présentes, mais n’ont pas pris part au vote.

3.1.2. Capacités techniques, financières et garanties

Synthèse du dossier Le projet est porté par la société Energie Janaillat, SAS au capital de 37 000 euros et filiale à 100 % de WPD Europe GmbH. Il s’agit d’une société de projet, constituée uniquement « pour porter les demandes d’autorisation et pour exploiter le parc éolien » (DDAU, page 32). Par ailleurs, « cette société n’emploie aucun salarié directement, mais elle est capable d’assurer ses responsabilités d’exploitant en sollicitant des prestations de service auprès d’experts qualifiés ». Soit ! La société WPD SAS – filiale française du groupe WPD – « a effectué l’ensemble des études de faisabilité préalables au dépôt des demandes d’autorisation de construire et d’exploiter, au bénéfice de l’exploitant Energie Janaillat » (DDAU page 33). La société WPD construction « agit comme entrepreneur général pour toutes les activités de construction internationales du groupe WPD ». La société WPD construction sera donc le maître d’œuvre (entrepreneur général) pour le projet de Janaillat. La société WPD windmanager « conclut un contrat de fourniture de prestations avec les différentes sociétés d’exploitation afin d’assurer la gestion commerciale et technique des parcs […] La succursale française de WPD windmanager devient l’interlocuteur unique de chacun de ces prestataires […] WPD windmanager est également l’interlocuteur technique et administratif des inspecteurs des installations classées tout au long de la vie du parc éolien » (DDAU page 34). En ce qui concerne le plan de financement prévisionnel du projet - comme indiqué plus haut - l’investissement est de plus de 21 millions d’euros et la part de fonds propres de 25 %. Les conditions de rachat de l’électricité font désormais intervenir un « complément de rémunération » par rapport au prix du marché et conclu pour 20 ans. En tout état de cause, le prix de rachat total (marché + complément) est de l’ordre de 80 euros par MWh. Dans ce plan de financement, la production est estimée à 2 295 heures par an, ce qui semble très surévalué (cf. paragraphe 3.1.1.). Les données nationales disponibles font plutôt état de 1 750 heures (données ADEME sur le parc installé début 2018 versus production 2017).

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Phase de démantèlemen t L'obligation d'achat faite au gestionnaire du réseau porte sur quinze ans. Trois cas de figure se présentent, soit l'exploitant prolonge l'exploitation des aérogénérateurs, soit l'exploitant remplace les aérogénérateurs existant par des aérogénérateurs de nouvelle génération, soit l'exploitant décide le démantèlement du parc. Dans tous les cas, à la fin de l'exploitation le démantèlement est effectif. En ce qui concerne les garanties financières, le dossier se contente de rappeler la réglementation, à savoir que l’exploitant est tenu de constituer ces garanties et de transmettre au Préfet un document attestant de leur constitution lors de la mise en service de l’installation (articles R553-1 et suivants du Code de l’environnement). La réglementation actuelle prévoit une somme de 50 000 euros par éolienne, afin de couvrir – en cas de défaillance de l’exploitant – l’ensemble des opérations de démantèlement et de remise en état du site. Un tableau figure en page 41 du DDAU qui présente les différentes charges de démantèlement et de remise en état. D’après le maître d’ouvrage, le coût de cette opération revient à 60 000 euros et 12 000 euros sont récupérés sur la revente de matériaux (soit un coût net de 48 000 euros). Pour cette opération, Le socle des fondations sera démoli sur une profondeur de 1 mètre minimum et la fouille recouverte de terre végétale. Le site d'implantation devra recouvrer un aspect et des conditions d'utilisation aussi proche de l'état initial. Après démantèlement, la consommation de surface sera nulle. Les chemins crées lors de la construction du site pourront éventuellement être rétrocédés pour l'exploitation agricole. En ce qui concerne plus particulièrement la remise en état des terrains, le maître d’ouvrage doit recueillir l’accord des propriétaires concernés, ainsi que des communes d’implantation. Or, dans le dossier, les communes de Janaillat et de Saint-Dizier-Masbaraud ainsi que 13 des propriétaires (sur 14) n’ont pas répondu aux courriers de 2016. Observations du public Mme GU ERRIER s’interroge sur la qualité réelle de l’exploitant ; elle considère que le dossier n’est pas clair sur la question. M. BOUIS estime que la société d’exploitation est « une coquille vide » et M. DESPLANCHES estime que les bénéfices iront en Allemagne. La commission d’enquête s’interroge également sur la qualité de l’exploitant. En effet, la société WPD windmanager « conclut un contrat de fourniture de prestations avec 7 les différentes sociétés d’exploitation afin d’assurer la gestion commerciale et technique des parcs […] La succursale française de WPD windmanager devient l’interlocuteur unique de chacun de ces prestataires […] WPD windmanager est également l’interlocuteur technique et administratif des inspecteurs des installations classées tout au long de la vie du parc éolien » (DDAU page 34). Ne s’agit-il pas là de la définition de l’exploitant ? La société SENVION souligne que 50 000 euros seront provisionnés pour le démantèlement de chaque éolienne. Cependant, cela ne suffit pas à éteindre certaines inquiétudes sur la fin d’exploitation du parc, comme celles de M. FAVREAU, M. WHITTEN, M. L. DESMOULIERE, M. DUCLOS, M. 8 LECOMTE ou M. et Mme DEMARLY. Certains avancent des chiffres (de 150 000 à 300 000 euros par éolienne). La commission d’enquête demande quels sont les informations en votre possession pour le démantèlement de chaque éolienne (si possible chiffrées par poste de travaux et documentées) ?

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Mme GUERRIER souligne que les deux communes concernées n’ont pas donné d’avis sur la remise en état des terrains en fin d’exploitation. La 9 commission d’enquête ajoute qu’il en est de même pour 13 des 14 propriétaires concernés. Qu’en est-il à ce jour ?

Observations des personnes publiques et de la commission La commission d’enquête demande qu el est le montant actuel des 10 garanties financières (indexé à ce jour) ainsi que les modalités retenues pour leur constitution ? Lors du démantèlement, la commission d’enquête demande ce que deviendront les câbles enterrés situés, soit en domaine privé, soit sous le 11 domaine public entre les postes de livraison et le raccordement au réseau national. La terre végétale est un élément rare ; est-il prévu de la conserver et de la stocker pour un réemploi futur ?

Réponse du maître d’ouvrage Pour le maître d’ouvrage, la description de l’exploitant dans la demande d’autorisation unique est précise. Par ailleurs, la présentation des capacités techniques et financières est basée sur une note du Syndicat des énergies renouvelables et énergie éolienne validée en 2012 par la Direction générale de la prévention des risques (DGPR). Pour lui, Energie Janaillat « assure ses responsabilités d’exploitant en sollicitant des prestations de services auprès d’experts qualifiés » (page 32). En ce qui concerne le démantèlement, l’arrêté du 26 août 2011 fixe le contenu des opérations de démantèlement (démantèlement des éoliennes, des postes de livraison et câbles souterrains, excavation des fondations en fonction de l’usage des terres, remise en état de la parcelle, …). Ces conditions ont été acceptées par les propriétaires sans demandes particulières, ce qui vaut accord tacite (pages 34 et 36). Le coût du démantèlement doit inclure les recettes de recyclage des matériaux (taux de recyclage de 98 %). Selon l’entreprise NORDEX, ces coûts s’établissent ainsi :

Figure 9 : Estimation des coûts de démantèlement

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Le maître d’ouvrage assure donc « que les étapes de démantèlement de l’installation et de remise en état du site seront bien réalisées à la fin de la période d’exploitation » (page 35). Le montant des garanties financières est actuellement fixé réglementairement à 50 000 €, avec une formule d’actualisation dans le temps. Pour un montant nominal de 300 000 € (pour 6 éoliennes), l’actualisation à la date d’aujourd’hui indique une garantie financière de 327 867 €. Lors de la phase de démantèlement, les câbles souterrains (raccordement externe) resteront sous la responsabilité du gestionnaire de réseau électrique. La terre végétale excavée sera entièrement réutilisée sur le site. Appréciation de la commission d’enquête En ce qui concerne la qualité de l’exploitant, il apparaît que : - WPD SAS est le bureau d’étude désigné pour monter le projet, - WPD construction est le maître d’œuvre - WPD windmanager assurera toutes les tâches d’exploitation, y compris celle d’interlocuteur de l’inspection des installations classées. Quant à la société Energie Janaillat, son Kbis présenté au dossier (et actualisé au 08/10/2018) mentionne l’entreprise comme effectuant des « études techniques de faisabilité se rapportant à la recherche, l’acquisition, cession, location de terrains destinés à la construction et l’exploitation d’installations de production d’électricité ou d’autres énergies » et non de l’exploitation de parcs éoliens. En ce qui concerne le coût du démantèlement, les porteurs de projet et constructeurs font une présentation qui rentre dans l’enveloppe provisionnée de 50 000 €. Or, dans ce coût sont inclus environ 100 000 € de bénéfices de recyclage, qui demeurent hypothétiques. En ce qui concerne les garanties financières, le maître d’ouvrage a actualisé le montant en fonction de la formule réglementaire de calcul. En revanche, il ne donne aucune indication sur les modalités de constitution de ces garanties financières et donc de leur pérennité dans le temps en cas de défaillance de la société exploitante.

3.1.3. Impacts socio-économiques

Synthèse du dossier Le secteur de Janaillat se situe dans un environnement rural peu densément peuplé. D’après les dernières données de l’INSEE sur la Communauté de communes Creuse Sud-Ouest, la densité est de 15,4 habitants/km 2 (en baisse constante depuis 50 ans). La population adulte se répartit en environ 60 % d’actifs, 10 % de chômeurs et 13 % de retraités. Les catégories professionnelles les plus représentées sont les ouvriers, puis les employés, artisans et agriculteurs. L’habitat est marqué par la prépondérance des maisons individuelles (plus de 90 %), dont 60 % de résidences principales et 30 % de résidences secondaires. Les maisons sont en général grandes (50 % de 5 pièces et plus) et anciennes (60 % construites avant 1945). Le marché de l’immobilier sur le secteur est peu actif (comparé aux secteurs plus urbains) et les prix demeurent attractifs. D’après le maître d’ouvrage, « la pression foncière et la demande sont faibles […] nous pouvons prévoir que les impacts sur le parc immobilier environnant seront négatifs faibles à positifs faibles selon les choix d’investissement des retombées économiques collectées par les collectivités locales dans des améliorations des prestations collectives » (page 153 de l’étude d’impact).

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Le contexte industriel du secteur est peu marqué (faible nombre d’entreprises et de services), à part la projection de 2 parcs éoliens simultanément (Mansat-la-Courrière et Janaillat). Ces deux projets peuvent offrir quelques emplois locaux et temporaires durant la phase de construction des installations, mais aucun durant la phase d’exploitation (le dossier n’est cependant pas très précis, même sur la phase construction). Sur la période récente, 25 % des créations d’activités se situent dans le domaine du service à la personne (population vieillissante) et 90 % de ces entreprises sont des entreprises individuelles. Le dossier fait état du développement du tourisme vert, attiré par les paysages bocagers et forestiers. Il fut cependant relativiser ce développement au regard des capacités réelles d’hébergement sur la Communauté de communes : 36 chambres d’hôtel, 329 emplacements de camping et 26 lits pour les autres hébergements. A cet égard, le développement d’un circuit d’interprétation au pied des éoliennes semble assez neutre sur le développement touristique du secteur. Pourtant, le maître d’ouvrage considère que le parc va proposer une nouvelle offre touristique, en relation avec le Musée de la mine de Bosmoreau, le Musée de l’électrification de et la cascade des Jarauds « pouvant accentuer l’attractivité touristique du site » (page 154 de l’étude d’impact). En termes d’acceptation de l’éolien par la population, le dossier laisse apparaitre un engouement populaire marqué 74 % de la population favorable à cette forme d’énergie, dont 45 % si une éolienne était dans le champ de vision de leur domicile (page 151 de l’étude d’impact). Pour le présent projet, le maître d’ouvrage a fait des présentations à la population, notamment en juillet 2016. Il en ressort que « la très grande majorité des personnes présentes a témoigné de son soutien au projet […] les échanges ont principalement porté sur le projet abandonné, la visibilité depuis les habitations, le bruit, les retombées économiques, l’impact sur les oiseaux et le calendrier du projet » (page 152 de l’étude d’impact). Observations du public Les sociétés exerçant dans le domaine de l’énergie ou des travaux publics comme ENERCON, la FRTP, SENVION, EUROVIA, ENGIE ou NORDEX estiment que le projet sera bénéfique pour l’économie locale et créera des emplois. Certaines entreprises avancent le chiffre de 1 à 2 emplois directs et non délocalisables sur les bases de la Celle/Belle (79), Magné (79) ou Saint-Georges/Arnon (36). Certains particuliers comme M. BOUCHER, 12 Mme MARIE ou Mme FAURY pensent également au développement économique de la région. A contrario, plusieurs contributeurs (AAPB, Mme GEANDIER, M. DUCLOS ou Mme VERHEYEN) pensent que ce projet ne créera aucun emploi localement. Pour solder la controverse, la commission d’enquête demande quelles sont les prévisions du maître d’ouvrage en termes de nombre d’emplois créés et de localisation ? En ce qui concerne l’attrait touristique de la région, plusieurs contributeurs comme M. DESMOULIERE, l’AAPB, Mme ZELLER, Mme CHARLES, M. SCHOUTEN, Mme SOMMELIER estiment que l’impact négatif du projet sur le tourisme fera perdre des emplois au secteur. L’AAPB souligne en outre que le projet pourrait nuire à Bourganeuf, qui cherche à 13 obtenir le label « Petite cité de caractère ». M. DEMOLDER, qui possède un gîte de grande capacité, est très inquiet et souligne que chaque lit génère 364 € de retombées sur le territoire. Enfin, la commune de Bosmoreau-les- Mines – située entre les projets des Monts de Transet et de Janaillat - s’inquiète des retombées négatives pour son territoire (près de 10 000 visiteurs par an sur ses différentes activités).

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D’autres contributeurs s’intéressent à la v aleur immobilière dans une région déjà peu favorisée. Par exemple, Mme ZELLER estime que l’immobilier va encore se déprécier, Mme HIOLE-MALCURAT a renoncé à 14 un viager à Saint-Dizier et M. LAVERNY sera contraint de vendre son bien si le projet se réalise. M. PELEGE, agent immobilier, abonde dans le même sens.

Observations des personnes publiques et de la commission L'Institut national de l'origine et de la qualité (INOQ) ne fait pas de 15 remarques particulières quant aux productions locales (agneau, porc et veau). Réponse du maître d’ouvrage Durant la période de travaux – qui représente 10 à 15 % de l’investissement – « des entreprises locales ou régionales spécialisées dans le génie civil pourront notamment intervenir dans la réalisation de travaux de terrassement, la création des voies d’accès, la réalisation des fondations » (page 40). Il pourra en être de même pour les entreprises de raccordement au réseau électrique. Le maître d’ouvrage mentionne également les besoins en commerces, restauration ou hébergement. Durant la phase d’exploitation, le maître d’ouvrage estime les besoins à 2 ETP et « quel que soit le choix du constructeur des éoliennes, 1 à 2 emplois seront créés pour la maintenance du parc éolien à moins de 200 km » (page 41). De plus, un poste de surveillance du parc sera créé sur place, pour un complément d’activité (quelques heures par an). Enfin, des emplois solidaires seront créés pour l’entretien des abords du parc. Des formations spécifiques aux besoins éoliens ont été mises en place, parmi lesquelles un BTS maintenance à Montmorillon (86), un autre à Amiens (80), un Bac pro à Saint-Affrique (12), une Licence pro à Saint-Nazaire (44) ou un CQP maintenance à Charleville-Mézières (08). « En région Nouvelle- Aquitaine, ce sont 70 postes qui sont créés pour des emplois de maintenance et d’exploitation de parcs éoliens » (page 43). En ce qui concerne l’attrait touristique, « plusieurs études réalisées en France et dans le monde montrent que les touristes ont une perception très positive de l’énergie éolienne » (page 43). Le maître d’ouvrage souligne que le tourisme à Bosmoreau-les-Mines est fondé sur l’exploitation du passé industriel du secteur (mines). Par ailleurs, un parcours balisé sera installé à proximité du parc, qui assurera une connexion avec les circuits de randonnée existants. Pour le maître d’ouvrage, ce parc éolien va proposer une nouvelle offre touristique et renforcer l’offre touristique existante. Pour le maître d’ouvrage, l’existence d’un parc éolien n’a pas ou peu d’influence sur les prix immobiliers, « mais ce triste constat est bien plus lié à un exode rural progressif en partie lié à la crise économique et à l’attrait des villes » (page 46). L’effet peut même être inverse avec des néo ruraux souhaitant s’installer dans des communes « vertes ». Globalement, selon Harris Interactive, 73 % des français ont une bonne image de l’éolien et ce chiffre monte à 80 % pour les personnes vivant à proximité.

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Appréciation de la commission d’enquête La controverse sur les retombées économiques locales s’éclaire un peu à la lecture de la réponse du maître d’ouvrage. Il en ressort que les entreprises locales n’ont pas été réellement sollicitées mais « pourront intervenir ». Par ailleurs, les emplois pour la maintenance du site (1 ou 2) seront créés à environ 200 km de Janaillat et Saint-Dizier. Ce nombre de 1 ou 2 est lui-même sujet à caution, au vu du nombre d’emplois dans la filière maintenance par rapport au nombre d’éoliennes installées. Les seules retombées tangibles localement seront un emploi de quelques heures par an sur le site, ainsi qu’une participation (non chiffrée) à l’emploi social pour l’entretien des abords. En ce qui concerne l’attrait touristique de la région, il convient de noter que la Creuse ne fait pas l’objet d’un « tourisme de masse » ; mais des activités existent, surtout en lien avec le tourisme vert ou le tourisme relatif à l’industrie ancienne (Bosmoreau, Bourganeuf). La commission d’enquête n’est pas convaincue par l’apport du parc éolien à ce secteur économique déjà fragile. En ce qui concerne les prix de l’immobilier, la commission d’enquête pense – comme le maître d’ouvrage – que la situation dans le secteur est déjà préoccupante. L’impact du parc éolien sur ce secteur ne devrait pas être déterminant pour l’avenir.

3.1.4. Retombées économique et maîtrise du foncier

Synthèse du dossier La filière éolienne est créatrice d'emplois pour la fabrication et l'installation des éoliennes. En France en 2010, 11 000 personnes y étaient employée. Au niveau local, les travaux génèrent des retombées économiques sur les activités liées à la restauration, l’hôtellerie et le commerce. Des entreprises locales ou régionales spécialisées dans le génie civil et dans les travaux de raccordement électrique pourront intervenir sur le site. L'impact de la construction sera positif modéré et temporaire. Durant l'exploitation, des emplois directs peuvent être crées pour la maintenance et l'entretien. Pour ce qui est de la maintenance, le fonctionnement nécessitera l'intervention de deux personnes à plein temps. L'impact sera positif modéré. Le parc éolien étant situé en zone rurale ou la pression foncière est faible, les impacts sur la valeur immobilière seront négatif faible à positif faible. Il existe une offre touristique autour du thème de l'énergie au niveau du périmètre de l'aire d'étude (musée de l'électrification de Bourganeuf, musée de la mie à Bosmoreau-les-Mines, cascade des Jarrauds) mettant en valeur l'histoire du territoire avec la production d'énergie. L'impact sur le tourisme sera négatif faible à positif faible. La phase de construction est la plus consommatrice d'espace, ce sont 21 195m² qui sont occupés pour le chantier. Pour cette phase, l'impact sera négatif, faible à modéré et temporaire. En phase exploitation, l'implantation d'un parc éolien n'empêche pas la continuité de l'activité agricole. Les plateformes et voiries ont été positionnées le plus possible en bord de parcelles afin de limiter des espaces non cultivables. Les voiries nouvelles pourront être utilisées par les agriculteurs. L'impact sera considéré comme négatif faible. Aucune mesure compensatoire ou d'accompagnement n'est prévue. Les retombées fiscales du projet sont résumées dans le tableau ci-dessous :

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Communes Communauté communes Nouvelle Saint - Creuse Bourganeuf - Creuse Janaillat Aquitaine Dizier Thaurion Royère CET - - 22 293 5 082 12 202 6 289 IFER - - 49 000 10 276 25 404 - Taxe 2131 704 - - 4 518 - foncier bâti TOTAL 2131 704 71 293 15 358 42 124 6 289 Figure 10 : Retombées fiscales annuelles du projet (en €/an) sur la base 2016 Le tableau ci-dessus fait état d’environ 138 000 euros annuels de retombées fiscales (base 2016) dont 2 % pour les communes d’implantation, 63 % pour la communauté de communes, 30 % pour le département et près de 5 % pour la Région Nouvelle aquitaine. Il convient de noter que les retombées très locales sont très faibles et, selon la Gazette des Communes « un amendement à la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte adoptée le 17 août 2015 proposait de garantir une rémunération minimale à la commune d’accueil pour apaiser certaines tensions locales, mais il n’a pas été voté par les parlementaires ». En ce qui concerne le foncier, le maître d’ouvrage a choisi de louer les terrains aux propriétaires concernés plutôt que de procéder à des achats. Selon l’arrêté du 28 juin 2018 « portant fixation du barème indicatif de la valeur vénale moyenne des terres agricoles », ces terres ont une valeur d’environ 2 070 euros par hectare (terres libres) ou 1 960 euros par hectare (terres louées), soit environ 2 000 euros par hectare dans le secteur du et Haut Limousin. Au total, la consommation d’espaces agricoles sera d’environ 22 000 m 2 (soit 2,2 ha) et les parcelles très partiellement concernées par les éoliennes, les postes de livraison et les voies d’accès représentent au total 27 ha (CERFA, page 15 du DDAU). Un calcul économique simple montre que la valeur des terrains concernés varie de 4 400 euros (surface utile) à 54 000 euros (surface totale très partiellement concernée). Or, le maître d’ouvrage préfère louer les terrains aux agriculteurs pour un montant de 60 000 euros annuels (page 153 de l’étude d’impact) et pour une durée de 22 à 30 ans soit un montant total compris entre 1 320 000 euros et 1 800 000 euros.

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Observations du public M. NATAF met en relation ses contributions foncières à la commune (3 953 €) et les retombées fiscales communales du projet. D’autres contributeurs comme Mme LE MERCIER, Mme ZELLER, M. LEFORT, M. L. DESMOULIERE, Mme VERHEYEN, M. LECOMTE ou M. DEMOLDER soulignent les faibles 16 retombées pour la commune. D’autres personnes enfin, dont le maire de Janaillat (M. DUBREUIL) ou M. et Mme GIVERNAUD, estiment au contraire ces retombées positives. La commission d’enquête demande au maître d’ouvrage de faire le point (actualisé) des réelles retombées fiscales pour chaque collectivité. M. DESMOULIERE ou Mme WAGENAAR estiment que ces projets ne profitent qu’aux loueurs de terres et M. D’ABOIM INGLEZ (INT030) cite le chiffre de 8 000 € par an et par mât pour la location des terres. La commission d’enquête ajoute qu’effectivement, le dossier fait état de 60 000 € par an au total pour ces charges (ce qui corrobore le chiffre avancé). Or, la commission d’enquête note que l’arrêté du 28 juin 2018 17 fixe le barème indicatif de la valeur vénale moyenne des terres agricoles à environ 2 000 euros par hectare dans le secteur. La consommation d’espace agricole est d’environ 2,2 ha (emprise du projet), soit une valeur des terres d’environ 5 000. La commission d’enquête demande comment justifiez-vous la location de ces mêmes terres pour un montant compris entre 1 200 000 et 1 800 000 € ?

Réponse du maître d’ouvrage Le calcul des recettes fiscales du projet a été modifié dans le cadre de la loi de finance 2019 comme suit :

Figure 11 : Calcul actualisé des retombées fiscales du projet

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En ce qui concerne l’indemnisation des propriétaires de terrain « l’autorisation préfectorale de construire et d’exploiter un parc éolien modifie la destination du bien sur lequel il est autorisé. Leur valeur ne peut plus être liée à la valeur vénale des terres agricoles » (page 49). De plus, les exploitants agricoles sont également indemnisés pour renoncer à la pleine jouissance des baux ruraux dont ils disposent. Un protocole a été signé le 24 octobre 2002 entre le Syndicat des énergies renouvelables (SER), la FNSEA (syndicat agricole) et l’APCA (chambres d’agriculture). Selon ce protocole, l’indemnisation a été fixée entre 600 et 830 € par MW installé, montant qui a beaucoup évolué depuis. Appréciation de la commission d’enquête En ce qui concerne les retombées fiscales du projet, le nouveau mode de calcul de la loi de finances 2019 est beaucoup plus favorable aux communes d’implantation. Ainsi, entre la figure 10 et la figure 11, on peut noter que les retombées fiscales totales passent de 138 000 à 147 700 € par an et que cette augmentation profite uniquement aux communes concernées. En ce qui concerne l’indemnisation des propriétaires et exploitants, la démonstration du maître d’ouvrage est assez peu convaincante. La commission admet que des terres constructibles valent plus que des terres agricoles, mais la pression foncière sur le secteur est faible. Surtout, le point aveugle de la démonstration (achat versus location) n’est même pas évoqué par le maître d’ouvrage. La commission d’enquête en déduit que le maître d’ouvrage ne veut surtout pas être propriétaires des terrains d’implantation du parc éolien, ce qui ne la rassure pas sur la phase de fin d’exploitation.

3.1.5. Autres autorisations nécessaires (Permis de construire)

Synthèse du dossier Le dossier comprend le plan des abords de l'installation, les plans d'ensemble de l'installation (Vue générale, Vue de l'éolienne 1, Vue de l'éolienne 2, Vue de l'éolienne 3, Vue de l'éolienne 4, Vue de l'éolienne 5, Vue de l'éolienne 6, Vue des postes de livraison 1 et 2) ainsi que le plan de masse des constructions (Emplacement d'accès et des aires de montage). Les communes de Janaillat et de Saint-Dizier-Leyrenne ne possèdent pas de documents d'urbanisme, c'est donc le règlement national d'urbanisme (RNU) qui s'applique. Il stipule que les constructions et installations nécessaires à des équipements collectifs peuvent être implantées en dehors des parties actuellement urbanisées. Les éoliennes sont implantées à une distance supérieure à 500 mètres des constructions à usage d'habitation. Le projet est compatible avec les règles d'urbanisme. L'état initial a permis de vérifier l'adéquation entre le projet éolien et les servitudes d'utilité publique. La Direction Générale de l'Aviation Publique (DGAC) précise que ce projet n'est grevé d'aucune servitude aéronautique ni radioélectrique civile. Le ministère de la Défense a émis un avis favorable sous réserve que la taille des éoliennes soit limitée à 150 mètres. Les distances d'éloignement aux radars sont respectées. En conclusion, la consultation des bases de données a permis de conclure que le projet est compatible avec les différentes servitudes grevant le territoire. Aucun des risques technologiques relatif aux installations classées pour la protection de l'environnement recensés n'est susceptible d'entrer en interaction avec le projet du fait de la distance. Les risques liés au réseau routier peuvent être considérés comme négligeables, la RD n° 10 - située à 500 mètres - est un axe secondaire peu emprunté par les poids lourds transportant des matières dangereuses. Observations du public 0 Aucune observation sur cet aspect du projet

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Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête ne formule pas d’observations sur le permis de construire.

3.1.6. Questions diverses

Synthèse du dossier Les éoliennes n'émettent pas de gaz à effet de serre ni de déchets durant leur exploitation. Selon le bilan RTE de 2008, les éoliennes se substituent à des centrales de production d'électricité d'origine thermique émettrices de CO 2.

L'installation d'éoliennes engendrera des émissions de gaz à effet de serre (CO 2) principalement durant les phases de procédé industriel, de transport et de chantier. L'exploitation du parc éolien ne sera nullement émettrice de gaz à effet de serre. Pour une production estimée à environ 33 millions de KW h par an, on peut penser avoir évité l'émission de 9 900 tonnes de CO 2 par an. L'impact du fonctionnement du parc éolien sur le climat et la qualité de l'air devrait être positif et fort à long terme. Observations du public Parmi les questions diverses, de très nombreuses contributions appellent au développement des énergies renouvelables et à la transition écologique. Elles sont notamment portées par la FRTP, SENVION ainsi que M. PALLAS (maire de Saint-Georges/Arnon), France Energie Eolien, NORDEX, ainsi que de nombreux habitants (cf. annexe au présent rapport). A l’inverse, de nombreux autres contributeurs affichent une position de 18 principe défavorable aux éoliennes. Parmi les arguments pour ou contre, on peut noter la préférence pour l’éolien, le solaire, l’hydraulique, le nucléaire ou le charbon. Pour la commission d’enquête, ces positions de principe ne permettent pas de se positionner en faveur ou non du projet. Elle demande donc au maître d’ouvrage de faire un point précis (sur 2018 par exemple) du mix de production énergétique français et de la contribution éolienne à ce mix. L’AAPB, M. JUDET et M. L. DESMOULIERE estiment que la concertation en 19 amont du projet a été insuffisante. La commission d’enquête demande au maître d’ouvrage de refaire un point précis sur cette concertation. L’AAPB s’étonne que des documents en anglais soient présents dans le dossier (notices techniques des éoliennes). La commission d’enquête 20 rappelle que les documents publics doivent être écrits exclusivement en français.

Réponse du maître d’ouvrage Les énergies renouvelables représentent en France environ 20 % de l’énergie électrique totale (16 % en 2017). La production d’origine thermique diminue, la production d’origine nucléaire augmente de 3,7 % par an et celle de l’éolien augmente de 15,3 %. Les objectifs à l’horizon 2023 sont d’augmenter la production d’électricité renouvelable de 50 % (24 600 MW installés en 2023 contre 14 300 aujourd’hui). Le parc énergétique installé en renouvelable s’établit ainsi :

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Figure 12 : Puissance renouvelable installée au 31/03/2019 En ce qui concerne la concertation en amont du projet, le maître d’ouvrage en précise les étapes principales :  Octobre 2010 : 1 ère présentation au maire de Janaillat  Février 2011 : Présentation devant le conseil municipal de Janaillat  Mars 2011 : Présentation au bureau de la communauté de communes  Juillet 2012 : Avis favorable du conseil municipal de Janaillat  Décembre 2012 : 1 ère présentation au maire de Saint-Dizier Leyrenne  Avril 2013 : Présentation au président de la communauté de communes  Juin 2014 : Avis favorable du conseil municipal de Saint-Dizier Leyrenne  Octobre 2015 : Présentation de la variante au conseil municipal de Janaillat  Mars 2016 : Présentation au président de la communauté de communes  Juillet 2016 : Présentation de la variante au conseil municipal de Janaillat En juillet 2015, une information a été organisée en direction de la population, avec deux journées publiques d’information. A cette occasion, un questionnaire a recueilli 38 réponses dont 22 favorables au projet. «34 personnes se sont déplacées à Janaillat et 29 à Saint-Dizier Leyrenne. La très grande majorité des personnes présentes a témoigné de son soutien au projet et de sa forte attente de le voir se réaliser » (page 56). En ce qui concerne les documents en anglais, « le porteur de projet le regrette mais les fabricants d’éoliennes s’adressant à un marché international fournissent leur documentation en anglais » (page 58).

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Appréciation de la commission d’enquête En premier lieu, la commission d’enquête note que l’énergie éolienne est en plein développement et que les puissances installées vont bientôt rattraper celles de l’hydraulique. En second lieu, la concertation en amont du projet semble avoir été faite convenablement, bien que très orientée vers les institutions (communes, communautés de communes) dans un premier temps, puis vers la population générale en fin de parcours. Enfin, en ce qui concerne les documents rédigés en anglais, la commission d’enquête prend acte des ambitions internationales de la société SENVION, qui ne peut donc pas rédiger ses documents techniques en français. Dans le même temps, la commission d’enquête remercie cette même société, qui a livré à l’enquête publique une contribution très favorable au parc éolien de Janaillat (écrite en français).

3.2. Milieux naturels

3.2.1. Natura 2000

Synthèse du dossier L’évaluation des incidences du projet sur les sites Natura 2000 a pour objet de vérifier la compatibilité du projet avec la conservation des sites naturels identifiés. La méthode d’évaluation est définie par un guide méthodologique du Ministère chargé de l’environnement et l’étude porte sur un périmètre de 20 km autour du site considéré. L’étude Natura 2000 référence les sites naturels identifiés dans le périmètre, les différents enjeux et les impacts potentiels du projet. Dans le périmètre, 4 zones spéciales de conservation (ZSC) et 1 zone de protection spéciale (ZPS) ont été identifiées :  La vallée du Thaurion – ZSC (0,8 km)  La vallée de la Gartempe – ZSC (4,5 km)  La tourbière de l’étang du Bourdeau – ZSC (12 km)  La forêt d’Epagne – ZSC (14,7 km)  Le plateau de Millevaches – ZPS (16,5 km) Dans la Vallée du Thaurion, on distingue des habitats prioritaires (formations herbeuses, tourbières, forêts) et des espèces cibles (dont 8 espèces de chauves-souris et 13 autres espèces). 3 espèces de chauves-souris et 1 autre espèce (lucane cerf-volant) sont susceptibles de fréquenter le site éolien. Dans la Vallée de la Gartempe, on distingue les mêmes habitats (sauf les tourbières) et de nombreuses espèces aquatiques, insectes, chiroptères, mammifères et amphibiens. Là encore, 3 espèces de chiroptères sont susceptibles de fréquenter le parc éolien. Dans la Tourbière du Bourdeau, on retrouve les formations herbeuses et les tourbières fréquentées par la loutre d’Europe. Dans la Forêt d’Epagne, la particularité est un sous-sol très basique, peu fréquent en Limousin. Elle est fréquentée par plusieurs espèces aquatiques, des insectes, des chiroptères et la loutre d’Europe. Enfin, le Plateau de Millevaches est occupé par des habitats naturels très variés, avec de nombreuses zones humides, avec un fort intérêt ornithologique (nicheurs et migrateurs). 12 espèces d’intérêt communautaire occupent cet espace, dont le Busard Saint-Martin, ainsi que des espèces migratrices comme la grue cendrée qui sont susceptibles de fréquenter le parc éolien.

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Cependant, pour le maître d’ouvrage « le futur parc éolien n’aura pas d’effet dommageable sur les espèces et habitats d’intérêt des différents sites Natura 2000. Le projet est compatible avec les dynamiques des populations et des habitats » (Natura 2000, page 36). Toutefois, des mesures environnementales sont prévues dans le projet, telles que l’évitement des habitats humides et des habitats remarquables, l’évitement des zones de reproduction et la non destruction de lisières et boisements (éloignement de 50 m au minimum). Observations du public M. MARMONNIER s’inquiète des milieux naturels et des zones Natura 2000, ainsi que M. WHITTEN pour la consommation d’espaces agricoles ou 21 Mme FAUCHER pour le respect des écosystèmes. A l’inverse, la société SENVION estime que le projet se tiendra « en dehors de toute zone à enjeu environnemental, patrimonial ou humain ».

Réponse du maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage cite l’avis de la MRAe qui conclut à l’absence de risque d’atteinte significative aux objectifs de conservation des sites Natura 2000. Concernant les populations de Grand murin, présentes sur le site, le maître d’ouvrage souligne leur peu de sensibilité vis-à-vis des parcs éoliens. Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête estime que les impacts sur les sites Natura 2000 ont été convenablement évalués.

3.2.2. Flore

Synthèse du dossier L’analyse de l’état initial de la flore et des habitats a été menée par le cabinet Ecoconsult. Elle s’est déroulée en deux étapes, une étude bibliographique et une phase de terrain menée durant deux périodes (3 sorties en juin-juillet 2011 et 2 sorties en avril-mai 2012). Observations du public 0 Aucune observation sur cet aspect du projet

Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête estime que les impacts sur la flore ont été convenablement évalués.

3.2.3. Faune terrestre

Synthèse du dossier L’étude de la faune terrestre a été confiée au cabinet Ecoconsult. Elle a porté sur trois groupes d’espèces : les grands mammifères, les reptiles et les amphibiens. 5 journées de terrain ont été consacrées à cette étude, en juillet 2011, puis entre mars et mai 2012. En ce qui concerne les mammifères, 27 espèces ont été recensées sur le site dont le blaireau, le chevreuil, l’écureuil roux, le lièvre et le renard. Le tableau pages 91 et 92, dresse l’inventaire des espèces potentiellement présentes dans la zone d’extension, selon les sources utilisées Le tableau pages 91 et 92, dresse l’inventaire des espèces potentiellement présentes dans la zone d’extension, selon les sources utilisées (Eco Consult, GMHL).

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Trois espèces d’amphibiens ont été recensées, la salamandre tachetée, l’alyte accoucheur et la grenouille rousse. Enfin, pour les reptiles, une seule espèce a été recensée, le lézard des murailles. Observations du public Mme WAGENAAR s’inquiète pour les insectes, qui ont besoin de 22 conditions aérologiques stables pour assurer leurs déplacements.

Observations des personnes publiques et de la commission La commission d’ enquête s’interroge sur la présence de certaines espèces, notamment le cerf, le putois voire le lapin de garenne. Par ailleurs, aucun

23 tableau ne fait état de la prospection réalisée le 17 juillet 2013. La commission d’enquête demande au maître d’ouvrage un tableau synthétique des observations et comptages réalisés.

Réponse du maître d’ouvrage En ce qui concerne les insectes, le maître d’ouvrage précise que ces espèces volent à faible altitude et très en-dessous de la zone couverte par les rotors. Pour les mammifères terrestres, les données utilisées sont celles du Groupe mammologique et herpétologique du Limousin (GMHL) et des inventaires réalisés par Ecoconsult ou le bureau d’études Envol. Aucune des espèces citées (cerf, putois, lapin de garenne) n’a été observée sur le site, ce qui explique l’absence de données pour la prospection du 17 juillet 2013. Le maître d’ouvrage ajoute que ces espèces sont peu sensibles à l’éolien. Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête estime que les impacts sur la faune terrestre ont été convenablement évalués. Elle regrette simplement que les observations soient anciennes et limitées en termes de jours consentis à la prospection.

3.2.4. Avifaune

Synthèse du dossier L’étude ornithologique sur les espèces migratrices a été menée par l’association SEPOL à partir de ses propres données bibliographiques et de 4 journées d’observation du terrain lors de la migration prénuptiale (printemps 2012) et 4 journées lors de la migration post nuptiale (automne 2012). Les méthodes utilisées ont été le protocole STOC-EPS (suivi temporel des oiseux communs par échantillonnages ponctuels simples) et le suivi des populations nicheuses par plans quadrillés (ou quadrats) et points d’écoute. La première méthode consiste à suivre les évolutions de population et doit être reproduit année après année selon une méthode identique. La seconde méthode consiste à recenser de manière exhaustive les espèces sur des domaines d’au moins 20 ha pour les petits oiseaux et beaucoup plus (200 ha) pour les espèces à grands territoires durant la période de reproduction. C’est également la SEPOL qui a mené l’étude sur les espèces nicheuses à partir de données bibliographiques et de mesures sur le terrain (évolution des populations par échantillonnage).

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En ce qui concerne les espèces migratrices, 19 espèces d’oiseaux ont été identifiées sur le site au cours de la migration de printemps 2012, dont 735 individus (tableau page 48 du volet écologique). En ce qui concerne les grues, la zone étant située sur une voie de migration importante, il parait curieux que des vols importants n’aient pas été observés – notamment tard le soir, voire la nuit. La migration d’automne 2012 fait apparaitre beaucoup plus d’observations, soit au total 7197 individus, notamment 1 336 pinsons, et 5 500 pigeons ramiers. Le tableau fixant la liste des espèces sensibles (page 54 du volet écologique) fait apparaitre trois espèces ayant un statut de conservation national vulnérable : le milan royal, le busard des roseaux, la grue cendrée et la cigogne noire. En ce qui concerne les espèces nicheuses, la richesse spécifique est légèrement supérieure à ce que l’on trouve en moyenne en Limousin. 56 espèces d’oiseaux ont été identifiées sur le site (observations sur le terrain et données enregistrées dans la base de données de la SEPOL). Dans le cadre du projet éolien, il est établi comme espèces à enjeux sur le site : Les passereaux patrimoniaux à parade verticale (l’alouette lulu, le pipit des arbres, le tarier pâtre) et les rapaces nicheurs (la buse variable, le faucon crécerelle, le faucon hobereau, le milan royal, le milan noir, l’autour des palombes, l’épervier d’Europe et le busard Saint-Martin). Enfin, selon les inventaires réalisés par la SEPOL, 27 espèces hivernantes ont été recensées sur le site (Tableau page 59 du volet écologique). Les enjeux pour l’avifaune sont de trois ordres : la perte d’habitat, le dérangement et les collisions. Il est donc préconisé d’éviter l’implantation d’éoliennes dans les couloirs de migration. Observations du public Plusieu rs contributions comme celles de M. MARMONNIER, l’AAPB, M. BARATAUD, M. LEFORT, Mme WAGENAAR, M. L. DESMOULIERE, Mme DUNBAR, Mme DUMAS ou M. SERTILLANGE font état d’un couloir de migration sur la zone, ainsi que de la présence de nombreuses espèces, notamment des rapaces. La commission d’enquête a interrogé l’Office national de la chasse et de la faune sauvage à cet effet, qui n’a pas répondu faute de moyens. Cependant, la commission d’enquête s’étonne 24 qu’aucune observation de grue cendrée ne soit enregistrée sur le tableau page 49 du volet écologique et souligne que l’implantation d’un parc éolien par rapport aux axes migratoire fait l’objet de recommandations très strictes de la part du Ministère de l’Ecologie. La commission d’enquête demande donc au maître d’ouvrage de compléter son dossier en faisant figurer (de préférence de façon documentée et cartographique) les axes migratoires majeurs et secondaires, ainsi que l’implantation du parc éolien de Janaillat et les parcs proches (notamment Monts de Transet). L’AAPB fait remarquer – comme la MRAe – que « les préconisations connues de recul vis-à-vis des éléments boisés ne sont pas atteintes ». La 25 réponse à cette question n’apparait pas clairement dans le mémoire apporté aux observations de la MRAe. M. DESPLANCHES estime que les études sur l’avifaune ont été mal conduites, sans plan d’ensemble et avec des données anciennes. Plus 26 précisément, la commission d’enquête note que le protocole STOC-EPS (suivi temporel des oiseaux communs par échantillonnages ponctuels simples) consiste à suivre les évolutions de population. Il doit être reproduit année après année selon une méthode identique, or il n’a été

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réalisé qu’une fois. Par ailleurs, la méthode des quadrats et points d’écoute doit comporter un grand nombre d’observations (au moins 8) pour obtenir une cartographie précise des espèces. Les zones et surfaces investiguées n’apparaissent pas dans le dossier.

Observations des personnes publiques et de la commission La commission d’enquête note que l’éolien ne n°6, installée dans un site encaissé, proche d’une zone humide et des espaces boisés situés de part 27 et d’autre, pourrait avoir une incidence défavorable pour la faune avicole, et notamment les espèces nicheuses ainsi que les chauves-souris.

Réponse du maître d’ouvrage Des grues cendrées sont effectivement présentes sur le site, même si les observations de 2012 n’en font pas état. En effet, cette année-là, la migration s’est effectuée beaucoup plus à l’est que d’habitude. Mais, pour le maître d’ouvrage, aucun cas de mortalité de grue cendrée n’a été observé auprès des parcs éoliens en France. Enfin, le ministère de l’écologie ne fait pas de recommandations particulières quant à l’implantation d’éoliennes. Pour ce qui est des préconisations de recul vis-à-vis des éléments boisés, le maître d’ouvrage reconnait que les éoliennes E1 et E6 sont à moins de 50 mètres de tels éléments ; mais il s’agit d’arbres isolés et non d’un continuum arboré. Les préconisations EUROBATS préconisent un recul de 200 mètres vis-à-vis des éléments boisés, mais des dérogations peuvent s’appliquer au cas par cas, après une étude sérieuse des effets de chaque lisière. A cet effet, le maître d’ouvrage a prévu un bridage des 6 éoliennes du parc pour respecter les préconisations de la SFEPM. Enfin, le maître d’ouvrage précise que « aucun arbre isolé, aucune haie ni aucun boisement ne sera arraché/défriché lors de la construction du parc éolien » (page 61). Concernant le protocole STOC-EPS (suivi des oiseaux par échantillonnage), la SEPOL a effectué une première étude, qui pourra être poursuivie en cas de besoin. La méthode des quadrats n’a pas été mise en œuvre dans le cadre de ce projet, contrairement à la méthode des points d’écoute. En ce qui concerne la position de l’éolienne E6, c’est le protocole de bridage qui permettra d’éviter toute incidence de la machine sur les cortèges d’oiseaux et de chauves-souris. « L’évaluation globale des impacts n’a pas fait ressortir de risque particulier de l’éolienne E6 pour la faune volante » (page 63). Appréciation de la commission d’enquête Pour la commission d’enquête, il existe bien un couloir de migration qui traverse la Creuse comme le montre le document ci-après :

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Figure 13 : Couloirs de migration des grues cendrées Bien entendu, l’existence de couloirs de migrations n’empêche pas toute construction de parcs éoliens sur le département, mais les réponses du maître d’ouvrage sont assez peu satisfaisantes. En particulier, il aurait pu proposer un plan de bridage saisonnier lors des passages les plus importants, afin de limiter les risques de collision. Par ailleurs, la commission d’enquête prend acte qu’aucun déboisement ne sera nécessaire pour la construction du parc éolien, mais regrette que les préconisations de recul vis-à-vis des éléments boisés n’aient pas été mieux respectées, alors que la topographie des lieux le permettait. Enfin, la commission d’enquête prend acte des méthodes utilisées pour le comptage de la faune aviaire.

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3.2.5. Chiroptères

Synthèse du dossier L’étude des chiroptères a été menée dans un périmètre de 20 km avec pour objectif d’identifier les gîtes connus, les corridors de déplacement et l’inventaire des espèces. 9 sessions d’écoute ultrasonique (au sol et en altitude) ont été effectuées entre le 16 juin 2011 et le 3 mai 2012. Cependant, cette méthode a de nombreuses limites, notamment le risque d’erreur sur le signal, certaines espèces (murins) émettent des fréquences modulées, les relevés en altitude sont très localisées. 16 espèces ont été recensées sur le site d’étude (tableau page 63) et certaines sont rares, telles que la barbastelle d’Europe, le grand rinolophe, le murin à moustaches, le murin à oreilles échancrées, le murin de Bechstein, la noctule commune, la noctule de Leisler et l’oreillard roux. Observations du public Comme pour la faune aviaire, l’AAPB fait remarquer – ainsi que la MRAe – que « les préconisations connues de recul vis-à-vis des éléments boisés ne sont pas atteintes ». Par ailleurs, M. DESPLANCHES estime que les données 28 utilisées (SFEPM 2005) sont obsolètes car il en existe de plus récentes (2012 et 2016). Enfin, pour Mme WAGENAAR, l’éclairage nocturne des éoliennes est nuisible aux chauves-souris.

Réponse du maître d’ouvrage En ce qui concerne l’éclairage des éoliennes, certaines dispositions résultent d’obligations réglementaires liées à la sécurité du site (en nacelle). Pour les autres éclairages, les constructeurs d’éoliennes proposent des systèmes de déclenchement par détection de mouvement, ce qui en limite l’impact. Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête rappelle les recommandations de la SFPEPM – Société Française pour l’Etude et la Protection Mammifères – et EUROBATS – accord européen sur la protection des chauves-souris signé par la France – et notamment que « Les éoliennes ne doivent pas être installées en forêt, quel qu’en soit le type, ni à moins de 200 mètres (extrémité de pale) en raison du risque de mortalité élevé (DÜRR 2007, KELM et al. 2014) et du sérieux impact sur l’habitat qu’un tel emplacement peut produire pour toutes les espèces de chauves-souris ». Or, les distance des pylônes par rapport aux lisières forestières sont pour E1 : 75 mètres, pour E2 : 125 mètres, pour E3 : 75 mètres, pour E4 : 75 mètres, pour E5 : 50 mètres et pour E6 : 60 mètres. Aucune éolienne ne respecte les recommandations fixées.

3.2.6. Habitats

Synthèse du dossier Les habitats protégés sont les Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) qui peuvent être de type I (intérêt biologique remarquable) ou de type II (ensembles naturels riches et peu modifiés). Plusieurs ZNIEFF ont été identifiées dans le périmètre d’étude. Le souterrain de la Chenaud est une ZNIEFF de type I située à 5,5 km au nord du site éolien. Il abrite notamment des colonies de chauves-souris (petit rhinolophe et grand rhinolophe) qui font l’objet d’une protection nationale.

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Le ruisseau de la Petite Leyrenne est une ZNIEFF de type I située à 1 km du site éolien. Il abrite l’Autour des palombes et l’écrevisse à pattes blanches, qui font l’objet d’une protection nationale ou nationale partielle. Le ruisseau de Champroy est une ZNIEFF de type I située à 6 km à l’ouest du site éolien. Il abrite notamment l’écrevisse à pattes blanches (protection nationale partielle). Les saulaies marécageuses du Pont de Murat sont une ZNIEFF de type I située à 5,5 km à l’ouest du site éolien. Elles abritent de nombreuses espèces à protection nationale (Cincle plongeur, brochet, damier de la succise, lézard des souches et loutre d’Europe). La Vallée du est une ZNIEFF de type I (en aval de Pontarion) située à 3 km au sud du site éolien. Elle abrite des oiseux à protection nationale comme la bondrée apivore, le cincle plongeur ou le grimpereau des bois. Elle devient ZNIEFF de type II jusqu’à la confluence avec la et abrite alors de nombreux milieux et espèces déterminants. Le ruisseau des Vergnes est une ZNIEFF de type I située à 6,5 km du site éolien. Il abrite notamment l’écrevisse à pattes blanches (protection nationale partielle). La Vallée de la Gartempe est une ZNIEFF de type II située (au plus près) à 6,7 km au nord du site éolien. Elle abrite de nombreux milieux et espèces déterminants (rivière, forêt, mais aussi chauves-souris, faucon pèlerin, reptiles et amphibiens comme le sonneur à ventre jaune). Enfin, le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) du Limousin est une déclinaison régionale de la Trame Verte et Bleue (TVB) destiné à protéger des milieux et habitats comme les milieux aquatiques, les milieux bocagers, les milieux boisés, les milieux humides, les corridors écologiques. En ce qui concerne l’impact sur les sols, les travaux concernent une surface de 21 195 m2 de terres agricoles, nécessaires à la réalisation de terrassements pour les chemins d'accès, les aires de grutage, les postes de livraison et les fondations des éoliennes. Ces travaux resteront superficiels et de ce fait l'impact sur les formations géologiques sera négligeable. Concernant les risques de pollutions éventuelles, ces derniers sont très faibles, les quantités de substances polluantes utilisées étant relativement limitées. Des mesures de sécurité sont intégrées à chaque éolienne afin de prévenir toute fuite accidentelle. Selon le maître d’ouvrage, l'impact sur les sols sera négligeable aussi bien en phase chantier que pendant la phase d'exploitation et après démantèlement. Observations du public 0 Aucune observation sur cet aspect du projet

Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête estime que les impacts sur les habitats ont été convenablement évalués.

3.2.7. Sous-sol, eau

Synthèse du dossier En phase d'exploitation, une étude géotechnique sera réalisée avant le commencement du chantier pour permettre de s'assurer de la composition du sol au droit des éoliennes et des chemins d'accès. L'impact du parc éolien sur les formations géologiques sera négligeable. Pendant la période de chantier, des mesures d'évitement et de réduction seront prises pour prévenir tout type de pollution accidentelle.

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L'implantation prévue se situe en dehors de toute zone de protection de captage. Les éoliennes et leurs aménagements annexes ne se trouvent pas au sein de bassins versants des cours d'eau du secteur à l'exception de la machine E6 située à environ 250m en amont d'un petit cours d'eau. Les effets en phase de chantier sont faibles et temporaires. En phase d'exploitation les plateformes auront une pente afin d'éviter les stagnations de l'eau. Les éoliennes sont généralement équipées de système de récupération des huiles. Les risques de pollution des eaux étant très limités, aucune mesure compensatoire ne sera mise en œuvre. Observations du public La question de l’eau a essentiellement été traitée par le biais des captages d’eau potable. A cet effet, plusieurs contributeurs comme l’AAPB, M. DESPLANCHES, Mme DUMAS ou M. SERTILLANGE soulignent la proximité 29 de l’éolienne E1 avec le captage d’eau potable de Fontmagnat (quelques mètres du périmètre rapproché). Certains contributeurs posent la question de la suppression ou du déplacement de cette éolienne E1.

Observations des personnes publiques et de la commission L'Agence régionale de santé (ARS) rappelle les précautions à prendre 30 auprès des captages d'eau potable et souligne la possibilité que les voies d’accès peuvent constituer un chemin de ruissellement pouvant atteindre les périmètres de protection. Réponse du maître d’ouvrage La question des captages d’eau revient à plusieurs reprises dans les interrogations du public. Selon le maître d’ouvrage, « le centre de l’éolienne E1 est situé à 455 mètres du captage d’eau potable de Fontmagnat et à 21 mètres de son périmètre de protection rapproché » (page 64). Comme indiqué dans la réponse aux observations de la MRAe « l’implantation des éoliennes a été choisie en dehors des périmètres de protection (immédiate et rapprochée) de ces deux captages d’eau. Aucune activité liée au chantier de construction des éoliennes […] ne se fera à l’intérieur de ces périmètres » (page 65). Plus loin, il précise qu’il « s’engage à faire réaliser par un tiers une étude hydrogéologique pour garantir la protection des captages d’eau potable de Fontmagnat et de Souliers » (page 66). Les pistes ne constitueront pas un nouveau chemin préférentiel de ruissellement comme le montre le schéma d’implantation de l’éolienne E1 :

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Figure 14 : Schéma d’implantation de l’éolienne E1 Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête estime que les impacts sur les captages d’eau ont été convenablement évalués, mais invitent les autorités publiques à rester vigilantes sur ce point.

3.3. Paysages et patrimoine

3.3.1. Paysages

Synthèse du dossier Impacts d e la construction du projet sur le paysage La phase de préparation du site avec l'installation de la base de vie aura un impact négatif faible temporaire du paysage. La phase d'acheminement des matériaux et des équipements aura un impact négatif faible temporaire sur le paysage et le cadre de vie. La phase de construction amènera des bouleversements dans l'aspect des sols, la topographie et l'aspect de nouveaux revêtements cette phase aura un impact négatif faible à long terme sur le paysage. La réalisation du génie électrique sera peu importante par l'enfouissement du réseau, l'impact sera négatif négligeable sur le paysage. La réalisation des plateformes de montage et des socles des éoliennes sera très sensible pour le paysage. Les plateformes seront visibles de loin. Les conséquences directes auront un impact négatif faible à long terme. Il n'y aura aucun défrichement pour la réalisation des travaux.

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Les perceptions sociales du nouveau paysage Le paysage éolien n'est pas en confrontation avec un monument ou bien avec un paysage très emblématique. L'exploitation agricole et sylvicole est importante, une partie de la population a une vision du paysage liée a sa productivité. Ce projet pourrait faire écho à la verticalité de l'antenne du Maupuy haut de 56m implanté sur le principal sommet des monts de Guéret. Le site d'implantation pourrait devenir un lieu touristique local avec un sentier de randonnée et divers points de vue. Les impacts du projet depuis l'aire éloignée Depuis les lieux de vie, l'aire d'étude éloignée comporte plusieurs bourgs et ville de petite taille. Les impacts du projet sur ces lieux de vie sont négligeables notamment grâce aux nombreux boisements et structures bocagères. La ville de Bourganeuf constitue le seul lieu de vie dans ce périmètre ou les éoliennes apparaissent nettement au-dessus des masses boisées. Depuis les axes routiers, les vues en direction du projet éolien sont très réduites. On notera des perceptions séquencées à partir de quelques routes départementales, La D941 (Limoges -Aubusson) quelques vues séquencées à l'est et à l'ouest de Bourganeuf et Pontarion, l'impact est faible ; la D940 (Pontarion- Guéret) les éoliennes apparaissent au-dessus des masses boisées, l'impact est faible ; la D912 (Bourganeuf- Le Grand-Bourg) l'espace est plus ouvert, les éoliennes apparaissent nettement prolongeant la ligne de faîte du relief, l'impact est faible à modéré. Quant à la D914 (Guéret-Bénévent) très peu concernée, l'impact est faible. Depuis les éléments patrimoniaux et touristiques, neuf monuments historiques sont visuellement concernés sur 64 recensés, les impacts sont nuls à négligeables. Quant aux sites protégés ou aux sites emblématiques, les relations visuelles avec le parc éolien que ce soit en visibilité depuis l'élément ou en covisibilité ont un impact jugé nul, faible à modéré. Les impacts du projet depuis l'aire d'étude intermédiaire Le parc se distingue de façon ponctuelle au-dessus des masses boisées, la forme du parc reste tout à fait cohérente avec la perception des lignes de faîte. Le projet de parc éolien se veut avant tout paysager, respectant et valorisant les lignes paysagères sur lesquelles il s'installe. Sur les quatre bourgs notables du périmètre intermédiaire, deux d'entre eux sont concernés modérément par la présence des éoliennes. L'impact est modéré à fort. Afin de réduire l'impact visuel sur la silhouette du village de Janaillat, il est proposé une plantation d'arbres de haut jet. Depuis les axes routiers principaux, on recense de nombreux points de vue vers le site du projet, l'impact est globalement modéré. Depuis les éléments patrimoniaux et touristiques, Aucun monument historique n'est présent dans ce périmètre d'études. Les impacts du projet depu is l'aire d'étude rapprochée Situés à moins d'un kilomètre des éoliennes sept bourgs sont concernés. Il est considéré que pour cinq de ces bourgs l'impact est faible à modéré. Pour ce qui est des Mâts et de Masbarlot, l'impact est considéré comme modéré à fort. Depuis les axes routiers principaux, la route Départementale n° 10 traverse l'est de l'aire d'étude rapprochée. La forêt de feuillus qui l'entoure atténue la perception du parc éolien sauf en période hivernale. L'impact est faible à modéré.

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Les impac ts du projet depuis l'aire d'étude immédiate Le projet s'implante dans une zone potentiellement la moins sensible composée de grandes parcelles agricoles et dépourvu de de végétation arborée. Les postes de livraison s'implanteront en bordure de chemin adossé à une haie de chênes existants. Les façades de ces bâtiments seront habillées d'un bardage en bois. Mesures de compensation et d'accompagnement Au vu des niveaux d'impacts, aucune mesure de compensation ne paraît nécessaire pour les milieux physiques, la salubrité publique et la sécurité. Mesure de sauvegarde.et valorisation du patrimoine. Accompagnement du projet communal de restauration de son patrimoine, principalement la couverture de l'église de Janaillat. Mesure d'insertion paysagère et touristique. Plusieurs actions sont proposées pour l'appropriation du site et augmenter l'intérêt paysager et touristique, à savoir la pose de panneaux d'information du public sur l'énergie éolienne le long d'un parcours balisé, ponctué de points de vue et raccordé aux circuits de randonnées. La création d'un centre d'interprétation des énergies renouvelables. Synthèse des mesures d'évitement, de réduction, de compensation des impact s et d'accompagnement du projet

Figure 15 : Synthèse des mesures ERC proposées

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Observations du public De nombreux contributeurs comme Mme NATAF, Mme BARRUEL, M. KOKKE, Mme CHICKEN, M. MARMONNIER, M. JUDET, Mme LE MERCIER, Mme CHARLES, M. FAVREAU, M. SCHOUTEN, M. D’ABOIM INGLEZ, M. DESMOULIERE, M. PREAUD, M. VERHEYEN, M. PARELOU, M. et Mme 31 DUMAS, Mme DOMINOIS, M. WHITTEN se montrent très attachés aux paysages creusois et ils estiment que les éoliennes vont les dénaturer. Par ailleurs, en se basant sur un avis de la DIREN de 2006, l’AAPB estime que les enjeux paysagers sont forts sur le secteur, notamment par absence d’écrans. En ce qui concerne les photomontages, l’AAPB se sert d’un guide de la préfecture de la Côte d’Or de 2013 et estime que les photomontages ne respectent pas les règles. D’autres contributeurs comme l’AQVA23, Guéret Environnement ou la municipalité de Bosmoreau-les-Mines expriment même un « manque de sincérité » dans les montages. La commission 32 d’enquête est allée sur le terrain pour estimer la sincérité de ces photomontages. Il en ressort que des clichés supplémentaires auraient pu figurer au dossier comme à Belleseauve, au Monteil face au projet, devant les maisons les plus exposées de Bonnefond, à Souliers ou Villatange (villages très exposés) et surtout au village des Mâts, qui semble le plus exposé de tous.

Observations des personnes publiques et de la commission

33 L'ARS note que le hameau des Mâts sera le plus impacté par les ombres portées. Réponse du maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage estime avoir bien pris en compte les effets sur le paysage, notamment le fait que les communes de Janaillat et Saint-Dizier ont fait l’objet de remembrement. Les espaces sont ouverts, ce que montrent les photomontages joints au dossier. De même le monument aux morts de Combeauvert a bien été pris en compte ; il est situé à 2 km du projet et derrière une petite colline qui masque les perceptions. Pour le maître d’ouvrage, la sincérité des photomontages n’a pas à être mise en cause. La méthode est expliquée dans le dossier et elle respecte les préconisations du document de la préfecture de la Côte d’Or. La localisation des points de vue a été faite par un paysagiste et ce sont 37 photomontages qui ont été réalisés. « L’analyse des photomontages donne des impacts forts pour les prises de vue de Masbarlot (vue n° 36) et Villatange (vue n° 31) ainsi que pour Janaillat (vue n° 24) » (page 70). En ce qui concerne les ombres portées, l’évaluation s’effectue à partir de considérations théoriques (ciel dégagé, soleil, éoliennes en fonctionnement, …). « Dans ces conditions théoriques, le phénomène de papillotement journalier s’y produirait [aux Mâts note de la commission] de la fin octobre à la fin février, entre 8h00 et 11h00, pour une durée allant de 8 minutes par jour à 37 minutes par jour maximum » (page 70). Aucun mode de fonctionnement n’est requis.

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Appréciation de la commission d’enquête En ce qui concerne les prises de vue établies à partir des hameaux ou lieux de vie situés dans la proche périphérie du projet, il ressort que : - Les clichés sont tous pris à partir d’une route et n’ont pas la même incidence qu’à partir de la terrasse d’une maison. - Un seul hameau a bénéficié de deux clichés – le village de Bonnefond – dont les façades des maisons sont principalement opposées au projet et aucun cliché n’a été pris à partir des habitations - Pour le village de Villatange, le cliché a été réalisé sur la RD 10, point encaissé à l’entrée du village, dont la végétation riveraine masque totalement le parc éolien. Aucun cliché n’a été réalisé à partir des deux pavillons situés au nord du village et faisant face au projet (distance inférieure à 1 000 mètres des éoliennes). - Le cliché pris dans le village du Monteil a été pris en arrière-plan du village et en contrebas. - Il en est de même pour le village de Souliers qui aurait dû bénéficier d’au moins deux clichés. - Le village des Mâts, hameau d’une dizaine de maisons, situé à 780 mètres du projet a été oublié. Or, la situation du hameau des Mâts nous semble préoccupante en ce qui concerne les impacts visuels du parc éolien.

3.3.2. Protection du patrimoine

Synthèse du dossier Les monuments historiques protégés sont principalement liés au patrimoine religieux de la région et/ou liés au patrimoine de reconnaissance du travail des maçons creusois. Les principales zones concernées sont les zones urbaines (Guéret) ainsi que les monts de Guéret et de Saint-Goussaud. Ce patrimoine a notamment été mis en visibilité par les peintres, essentiellement au sein de l’école de . Le Comité départemental du tourisme de la Creuse mentionne plusieurs éléments patrimoniaux dans l’aire étude éloignée du projet : le village sculpté de Masgot, le Scénovision à Bénévent l’Abbaye, le parc animalier des loups de Chabrières et le labyrinthe géant des monts de Guéret. On peut également noter Bourganeuf et la tour Zizim, l’abbatiale de Bénévent l’Abbaye, ainsi que les ponts et barrages de Châtelus-le-Marcheix et de la vallée du Taurion. Observations du public 0 Aucune observation sur cet aspect du projet

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Observations des personnes publiques et de la commission

34 La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) indique que le projet "donnera lieu à une prescription de diagnostic archéologique ". La commission d’enquête note que le dossier ne fait pas la différence entre monuments historiques, sites classés ou inscrits et sites protégés ou 35 emblématiques. En conséquence, la commission d’enquête demande la réalisation d’un tableau synthétique des différents enjeux patrimoniaux par catégories sur le secteur.

Réponse du maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage prend acte de la demande de la DRAC relative à un diagnostic archéologique. Suivant le résultat de ce diagnostic, le projet pourra être adapté pour tenir compte des enjeux. Concernant les monuments classés, le dossier contient une synthèse des enjeux par type (MH pour monument historique, SI pour site inscrit ou SC pour site classé). Appréciation de la commission d’enquête La commission d’enquête estime que les impacts sur le patrimoine ont été convenablement évalués.

3.4. Santé et risque

3.4.1. Santé

Synthèse du dossier Risque de perturbation des ondes radioélectriques Le principal impact technique est lié aux risques de perturbation des ondes radioélectriques et notamment télévisuelles. Le projet n'est pas situé dans une zone de servitude PT1 et PT2 de ce fait il n'engendrera pas de gêne aux gestionnaires de station hertzienne répertoriée par l'agence nationale des fréquences. L'impact sur les ondes des téléphones cellulaires et les zones de radiodiffusion sera nul. Le résultat de la perturbation d'un signal radioélectrique numérique peut prendre la forme d'une perte plus ou moins complète de l'image. La société d'exploitation est dans l'obligation légale d'intervenir et de rétablir à ses frais la bonne réception des signaux (article L112-12 du code de la construction et de l'habitation). Impact résiduel nul à court terme. Impact relatif aux odeurs, vibrat ions, émissions de poussières Aucune odeur, ni aucune vibration n'est susceptible de portes atteinte au voisinage. Les seules vibrations sont le passage des véhicules ce chantier. Les émissions de poussières proviendront lors de la création des voies et de la réalisation de l'empierrement des plateformes. L'impact final est faible et temporaire. Aucune mesure compensatoire ne sera donc mise en œuvre . Emissions lumineuses Le balisage des éoliennes sera conforme aux textes en vigueur de la Direction Générale de l'Aviation Civile et du ministère de la Défense. Balisage de jour, feux d'obstacle de moyenne intensité de type A (feux à éclats blancs de 20 000cd) , visibilité 360° et balisage de nuit, feux d'obstacle de moyenne intensité de type B (feux à éclats rouges de 2 000cd) , visibilité 360°. Afin de réduire l'impact, les feux d'obstacle installés seront de type LED, et les éclats de feux de toutes les machines seront synchronisés. L'impact final sera faible et aucune mesure compensatoire ne sera mise en œuvre.

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Emissions d'infrasons Les infrasons sont définis par des fréquences inférieures à 20Hz et sont donc inaudibles par l'oreille humaine. Les éoliennes génèrent des infrasons du fait de leur exposition au vent et accessoirement du fonctionnement de leurs équipements, leurs émissions sont faibles comparé à notre environnement habituel. Il n'existe aucune réglementation précise en France à cette exposition. Les rares données provenant de mesurage montrent que les niveaux émis sont de l'ordre de ceux des sources naturelles (vent). On ne peut donc imputer la moindre dangerosité ou gêne pour les riverains pendant la phase de travaux et la phase d'exploitation. L'impact résiduel est nul. Champs électromagnétiques Les champs électromagnétiques sont multiples et font partie intégrante de notre quotidien soit d'origine naturelle (foudre...) soit d'origine anthropique (ondes radio et ondes de téléphonie mobile). S'appuyant sur de la littérature scientifique, l'OMS a conclu que les données actuelles ne confirment en aucun cas l'existence d'effets sanitaires résultant d'une exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité. La connaissance des effets biologiques de ces champs comporte encore des lacunes. L'analyse bibliographique et le respect des valeurs réglementaires mènent à l'affirmation que les risques sanitaires liés à l'exposition aux champs électromagnétiques pour les personnes amenées à intervenir sur le site et pour les riverains sont négligeables à nuls. L'impact résiduel est nul. Les déchet s susceptibles d'être produits Dans la phase de construction, le tri des déchets sera mis en place sur le chantier via des conteneurs spécifiques, ils ne seront pas brûlés sur place. En phase d'exploitation, tous les déchets sont issus des opérations de maintenance, aucun des déchets produits ne sera stocké sur le site. En phase de démantèlement, soit le réemploi des éoliennes sur d'autres sites, soit le recyclage ou la valorisation puis l'élimination pour les matériaux non recyclables. Les impacts sur l'environnement générés par les déchets du parc éolien seront maîtrisés. L'exploitant s'engage à réduire la quantité de déchets produite et à valoriser au mieux ces déchets dans des filières adaptées. L'impact final sera faible.

Observations du public Plusieurs contributeurs comme Mme CHARLES sont inquiets pour la santé et certains, comme M. MECHIN, M. X. et A. DESMOULIERE ou Mme DE LA 36 BRIERE évoquent un rapport de l’Académie de Médecine qui préconise un éloignement de 1 500 mètres par rapport aux habitations.

Réponse du maître d’ouvrage Les études menées par l’Agence française de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail (AFSSET) montrent que « les émissions sonores des éoliennes n’avaient pas de conséquences sanitaires directes tant au niveau de l’appareil auditif que des effets liés à l’exposition aux basses fréquences et aux infrasons ; que l’énoncé systématique d’une distance minimale d’éloignement de 1 500 mètres, sans prendre en compte l’environnement (notamment topographique) du parc éolien ne semblait pas pertinent » (page 72). C’est pourquoi la loi Grenelle II du 10 juillet 2010 a fixé une distance minimale de 500 mètres des habitations ; pour le présent projet, la distance minimale aux habitations est de 685 mètres.

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De son côté, l’ANSES a mené une étude entre 2013 et 2016, d’où il ressort que le « symptôme éolien » n’est pas spécifique d’une pathologie, mais se classe dans les syndromes d’intolérance environnementale. Les effets que l’on peut qualifier de « nocebo » expliquent les symptômes de stress, notamment dans des situations où de multiples arguments d’opposition circulent par internet. L’ANSES a conclu en 2017 que l’exposition aux basses fréquences ou aux infrasons ne justifie pas la modification des normes actuelles, mais recommande de renforcer l’information des riverains, de mieux contrôler les bruits et de poursuivre les recherches. Ces préconisations seront mises en place pour le présent projet. Enfin, l’Académie de médecine a publié un rapport en 2017 d’où il ressort que « la nuisance sonore des éoliennes de nouvelle génération ne paraît pas suffisant pour justifier un éloignement de 1 000 mètres » (page 74). Concernant les effets stroboscopiques, le balisage des éoliennes est obligatoire pour des raisons de sécurité aérienne. Plusieurs systèmes permettent de limiter la gêne (déflecteurs) et des discussions sont en cours avec les services de l’Etat pour valider des éclairages moins gênants. Le maître d’ouvrage fait remarquer que de véritables effets stroboscopiques apparaissent à partir de 2,5 Hz et que le clignotement actuel est de 40 par minute (soit moins de 1 Hz). L’impact des éoliennes sur la santé animale est très peu documenté dans la bibliographie vétérinaire. L’ANSES a mis en évidence des souffrances dans certains élevages, mais sans pouvoir les relier à la proximité du parc éolien. Le maître d’ouvrage conclut que « aujourd’hui, nous n’avons pas connaissance de l’existence d’une étude scientifique permettant d’affirmer ou infirmer que des perturbations de la vie animale à proximité des parcs éoliens existent » (page 77). Appréciation de la commission d’enquête Compte-tenu de l’avis des principales instances scientifiques et des experts (AFSSET, ANSES, Académie de médecine, …), la commission d’enquête estime que les impacts sur la santé ont été convenablement évalués. Elle recommande toutefois la poursuite des études pour des phénomènes encore peu connus ou insuffisamment documentés.

3.4.2. Acoustique

Synthèse du dossier L'émission sonore des éoliennes varie selon la vitesse du vent. La condition la plus défavorable pour le riverain est lorsque la vitesse du vent est suffisante pour faire fonctionner les éoliennes en mode de production, mais pas assez importante pour que le bruit du vent dans l'environnement masque le bruit des éoliennes. La plage de vent correspondant à cette situation est comprise entre 4 et 10m/s à 10 m du sol. Le niveau de bruit maximal de l'installation est fixé à 70 dB(A) pour la période de jour et à 60 dB(A) pour la période de nuit en n'importe quel point du périmètre de mesure du bruit. L'étude acoustique a été a été réalisée selon trois configurations avec trois type d'éolienne pour cette implantation. Les types d'éolienne sont les suivants : VESTAS V100 – 2,2MW (hauteur de moyeu de 100m), ENERCON E92 – 2,35 MW (hauteur de moyeu de 104m), SENVION MM100 – 2,0MW (hauteur de moyeu de 100m).

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L'analyse des émergences montre que les seuils réglementaires sont respectés en période de jour, quelles que soient les conditions de vent lorsque les éoliennes présentent des peignes. Sinon il y a des risques de dépassement au Mâts et au Masbarlot. En période nocturne, des risques de dépassement des seuils sont estimés au Monteil, au Mâts, au Masbarlot, à Souliers et à Villatange quelle que soit la configuration considérée. Un risque de dépassement supplémentaire est estimé au Monteil pour la configuration SENVION MM100. Un fonctionnement optimisé est proposé pour chacune des trois configurations, il consiste au bridage, permettant de réduire l’émergence sonore d'une partie du parc à certaine vitesse du vent, que ce soit en période de jour ou de nuit. Pour les éoliennes ayant des peignes, les bridages sont moins sévères. Dans le périmètre de mesure de bruit, les niveaux sonores sont bien inférieurs aux seuils réglementaires fixés pour les périodes de jour et de nuit. Les différents plans de bridage permettent de respecter la réglementation. Soit l'émergence est inférieure à 3 et 5 dB(A) que ce soit pour les périodes de jour et de nuit, soit parce que le niveau de bruit ambiant est inférieur à 35 dB(A). Le respect de la réglementation sera vérifié lors d'une réception acoustique après la mise en service du parc éolien et le cas échéant, le plan de bridage sera adapté à la réalité du site. Un rapport de l'institut de santé publique du Québec présente les effets liés à l'exposition prolongée du bruit, il précise qu'en ce qui concerne le niveau de bruit des éoliennes, à l'heure actuelle, aucune évidence scientifique ne suggère qu'il engendre des effets néfastes pour la santé des personnes vivant à proximité. Emissions sonore s durant la phase de chantier Le chantier de construction du parc éolien s'étalera sur une période de neuf mois. Les nuisances sonores seront dues à la circulation et à l'usage des engins de chantier ainsi qu'à la circulation des camions de transport de matériel et de matériaux. Afin de minimiser l'impact sonore du chantier, des précautions appropriées seront prises conformément aux articles R571-1 et suivants du code de l'environnement. Plusieurs itinéraires pourront être empruntés par les engins selon les phases de chantier afin de réduire la gêne au niveau de chaque village. Les travaux seront réalisés uniquement la journée, hors dimanche et jours fériés. Les impacts du chantier relatifs aux émissions sonores seront négatifs faible et temporaire. Modélisation de l'impact acoustique en phase d 'exploitation Les simulations informatiques en trois dimensions permettent de déterminer la contribution sonore de l'ensemble du projet selon les vitesses de fonctionnement au droit des habitations. Les calculs font apparaître des niveaux sonores variables selon la vitesse du vent, le plus élevé atteignant 40 dB(A) au maximum au droit de l''habitation au Masbarlot pour une vitesse de vent de 10m/s. En période de jour, l'analyse des émergences globales fait apparaître des risques de dépassement des seuils réglementaires pour une vitesse de vent standardisée de 5m/s aux Mats et au Masbarlot, en période de nuit, le risque de dépassement des émergences réglementaires est estimé pour des vitesses de vent comprises entre 5 et 9m/s à 10 m du sol au Monteil, aux Mats, au Masbarlot, à Souliers et à Villatange. L'émergence maximale pour un niveau supérieur à35dB(A) s'élève à 14,9 dB(A) au Masbarlot. L'optimisation du projet consiste à brider et/ou arrêter les éoliennes en période de jour ou de nuit selon la vitesse du vent dans le but de respecter les seuils réglementaires. Entre les études et la mise en service des éoliennes, leurs performances peuvent évoluer c'est pourquoi une réception acoustique sera effectuée après la mise en service du parc. L'impact final reste très faible à nul.

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Observations du public Le risque de dépassement des émergences sonores fait partie des préoccupations de certains contributeurs comme Mme GIRAUD-DUMAS, M. MARMONNIER, Mme MILLOT, M. DESPLANCHES et DUCLOS (qui demandent un retrait supplémentaire par rapport aux habitations). 37 Certains estiment que les normes en vigueur sont déjà peu contraignantes. A contrario, la société SENVION estime que les émissions seront réduites. La commission d’enquête demande un point synthétique sur ces normes et leurs conditions de respect pour le présent projet. Plusieurs contributeurs comme M. DESPLANCHES, Mme VERHEYEN, Mme DUMAS, Mme WAGENAAR évoquent la question des infrasons. Ces infrasons seraient dangereux pour la santé et perceptibles (selon les 38 sources) jusqu’à 10 ou 20 km de l’installation. Plusieurs études sont jointes aux contributions et la commission d’enquête demande au maître d’ouvrage de faire un point sur la question.

Observations des personnes publiques et de la commission L'ARS et la MRAe soulignent que des émergences significatives de bruit 39 (dépassement des valeurs maximales tolérées) peuvent concerner plusieurs zones habitées, notamment le hameau des Mâts. Réponse du maître d’ouvrage « Concernant les émergences acoustiques, il est important de rappeler que celles-ci sont très strictement encadrées en France (réglementation la plus conservatrice d’Europe). En effet, la loi oblige à ne pas dépasser une émergence de 5 dB en journée et de 3 dB la nuit par rapport au bruit existant auparavant » (page 78). Le parc éolien respectera la législation en vigueur. Notamment, l’analyse acoustique prévisionnelle a fait apparaître des risques, notamment aux Mâts. Un plan de bridage sera nécessaire pour des vents de 5 m/s à 10 m du sol le jour et de 5 à 10 m/s la nuit. « Une réception acoustique sera effectuée après la mise en service du parc, dans le but de s’assurer du respect de la réglementation et d’établir un éventuel plan de bridage » (page 79). Appréciation de la commission d’enquête La situation du hameau des Mâts nous semble préoccupante en ce qui concerne les impacts acoustiques du parc éolien.

3.4.3. Risques (étude de danger)

Synthèse du dossier L'étude de danger a été rédigée sur la base du guide technique élaboré par le Syndicat des Energies Renouvelables et l'INERIS sur la demande de la Direction Générale de la Prévention des Risques du ministère de l'Ecologie. Les parcs éoliens ne sont pas accessibles au public et les plus proches habitations sont à plus de 500 m des machines. L'habitation la plus proche est située au lieudit Souliers à 685m de la première éolienne. Il n'y a aucun document d'urbanisme en application sur le territoire. Aucune zone destinée à l'urbanisation n'est donc définie.

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Le voisinage immédiat du parc éolien est principalement constitué de cultures et de boisement, aucun établissement recevant du public et aucune installation classée pour la protection de l'environnement n'est situé à proximité. Sources de danger L'étude a identifié comme principales sources de danger :  lié au fonctionnement des éoliennes : o la chute d’éléments de l'aérogénérateur (boulons, morceaux d'équipements, etc.), o la projection d'éléments (tout ou partie de pales, brides de fixation, etc.), o la chute de glace, o l'effondrement de tout ou partie de l'aérogénérateur, l'échauffement de pièces mécaniques, des courts circuits électriques (aérogénérateur ou poste de livraison)  lié à leur maintenance et leur entretien : o produits nécessaires au bon fonctionnement des installations (graisses et huiles...) o produits nécessaires au nettoyage et à l'entretien des installations (solvants, dégraissants, nettoyants...) Risques naturels En ce qui concerne les risques naturels :  aléa au risque sismique faible (zone de sismicité 2)  aucun phénomène de mouvements de terrain n'est recensé selon les bases de données du BRGM, ni aucune cavité souterraine,  le risque de foudroiement est inférieur à la moyenne nationale,  l'aléa au risque d'inondation peut être qualifié de négligeable à nul,  il est constaté peu de jours avec des rafales de vent à plus de 100 km/h, le risque apparaît comme non nul mais très faible,  le risque de feu de forêt et incendie des cultures est considéré comme très faible

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Scénario Zone d'effet Cinétique Intensité probabilité Gravité

Disque de rayon « Sérieuse » Effondrement égal à la hauteur Exposition D (pour éoliennes pour Rapide de l'éolienne totale en bout de forte récentes) chacune des pale soit 150m éoliennes

« Sérieuse » Chute Exposition pour d'élément de Zone de survol Rapide C forte chacune des l'éolienne éoliennes

« modérée » A sauf si les Exposition pour Chute de glace Zone de survol Rapide températures en modérée chacune des hiver sont>à 0 °C éoliennes

Projection de « Modérée » D (pour les pale ou de 500 m autour de Exposition pour Rapide éoliennes fragment de l'éolienne modérée chacune des récentes) pale éoliennes

B « Modérée » Projection de 1,5 x (H+2R) = 300m sauf si les Exposition pour glace autour de l'éolienne Rapide températures en modérée chacune des hiver sont>à 0 °C éoliennes

Probabilité : A: Courant – B : Probable – C : Improbable – D : Rare – E : Extrêmement rare Figure 16 : Tableau de synthèse des scénarios étudiés Pour ce qui est des liaisons locales qui traversent le site, il s'agit de voies de circulation non structurantes et de chemins agricoles très peu fréquentés. Il est considéré la fréquentation de 1 personne par tranche de 10 ha. Remarquons toutefois que le rayon de 50 m de l'éolienne E4 tangente la voie communale n° 11 et surplombe le chemin d'exploitation n° 114 et que le rayon de 50 m de l'éolienne n° 5 tangente le chemin d'exploitation n° 114. En ce qui concerne le réseau départemental, le rayon de 500 m de l'éolienne E6 tangente la route départementale n°10. Dans le périmètre de 500 m autour des éoliennes, aucun réseau n'a été recensé. Par contre on note la présence d'un captage d'eau à Fontmagnat à 450 m de la machine E2, hors des périmètres de protection immédiate et rapprochée. La maintenance des éoliennes sera assurée par le constructeur ou un prestataire extérieur. La zone de survol des pales est très peu fréquentée, le parc éolien étant principalement situé dans un paysage agricole traversé de voies peu passagères, les accidents majeurs susceptibles de se produire sont acceptables. En ce qui concerne les ombres, la société WPD a souhaité réaliser une étude sur les ombres projetées par les éoliennes appelées papillotement à partir du module SHADOW du logiciel WindPRO de façon à connaître à l'avance les caractéristiques de la projection potentielle d'ombre liées aux éoliennes sur divers objets choisis qui sont les habitations, les routes etc..

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L'étude s'est portée sur les habitations les plus proches des éoliennes, les façades tournées vers le site, sur les 5 villages que sont : Bellesauve, Les Mâts, Souliers, Bonnefond et Le Monteil.

Heures de papillotement par an Nombre d'heures maximal de (durée réelle) papillotement par jour dans le Récepteur d'ombres pire des cas

Bell esauve 4:04 0:27

Les Mâts 8:42 0:37

Souliers 5:29 0:47

Bonnefond 0:00 0:00

Le Monteil 0:00 0:00

Figure 17 : Résultats du calcul de projection d'ombre Le lieu-dit Les Mâts est le plus impacté avec 8h42 d'ombre attendue par an, alors que Bonnefond et Le Monteil ne sont pas impactés par le papillotement.

Figure 18 : Caractéristiques des ombres perçues Il faut préciser que la faible rotation des éoliennes modernes contribue à diminuer la gêne potentielle. L'apparition d'un réel effet stroboscopique n'apparaît qu'à partir d'une fréquence de clignotement de 2,5 Hz (correspondrait pour une machine à 3 pales, à une rotation de 50 tours par minute). Les crises d'épilepsie parfois évoquées sont donc strictement impossibles. Pour ce qui est des ombres portées sur le réseau routier, la route départementale n°10 est la voie la plus empruntée à proximité du site. Elle est exposée au papillotement sur environ 380m entre Villatange et Souliers. Cette sensibilité est à relativiser en tenant compte des écrans végétalisés qui la bordent. Les résultats de l'analyse relative aux ombres portées montrent des durées d'exposition très faible au niveau des habitations et inférieure aux seuils recommandés. L'impact des ombres portées peut donc être considéré comme minime. Aucune mesure n'est nécessaire. Le risque sismique du parc éolien est considéré comme faible, le projet étant situé en zone sismique 2. Toutefois, les éoliennes ainsi que les postes de livraison sont obligatoirement soumis à un contrôle technique selon l'article R111-38 du code de la construction et de l'habitation pour les zones de sismicité 2, 3, 4, et 5. Le risque de mouvement de terrain est évalué comme négligeable. Le projet est donc compatible avec le risque de mouvement de terrain. Le projet de parc éolien n'est soumis à aucun risque d'inondation et aucun risque lié à une remontée de nappe.

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Le département de la Creuse n'a pas élaboré de plan de protection des forêts contre les incendies, la commune n'est pas considérée comme présentant un risque. Le risque de propagation d'un incendie venu des parcelles environnantes est faible, les matériaux utilisés sont inertes (béton, acier). La caserne de pompier la plus proche est à environ 30mn. Le projet est compatible avec le risque incendie. Le projet est compatible avec le risque climatique du fait qu'aucun risque particulier n'a été mis en évidence. Sécurité du chantier La procédure de sécurisation du chantier sera mise en place et les accès au chantier seront restreints. Des panneaux d'information sur les risques liés au chantier seront implantés à proximité du site. Impact résiduel temporaire très faible à nul. Le caractère très peu aménagé et peu fréquenté du site ainsi que la distance par rapport aux premier enjeux humains (première habitation à 685m, route passante à plus de 500m) permettent de limiter la probabilité et la gravité des accidents majeurs. L'accès aux éoliennes sera fermé à toute personne étrangère au personnel de l'installation. Impact final faible à très faible. Observations du public La question des risques se focalise sur les accidents (projections, bris, …) et l’incendie. En ce qui concerne les accidents, M. MECHIN en recense 12 depuis le 01/01/2018. L’AAPB, Mme DUMAS, Mme VERHEYEN, M. et Mme 40 DEMARLY ou Mme FAUCHER craignent les effets des projections (pales ou glace). La situation de l’éolienne E4 en bordure de route est parfois évoquée. La commission d’enquête note que cette route serait concernée à la fois par l’effondrement et les projections diverses (pales, glace, …). En ce qui c oncerne les risques d'incendie, ce sont les quantités d’huiles contenues dans la machine qui posent le plus de problème, notamment à l’AAPB, Mme GEANDIER, Mme DUMAS, Mme VERHEYEN, M. L. DESMOULIERE, M. PARELOU ou Guéret Environnement. La commission 41 d’enquête partage ces inquiétudes et demande si le centre d'incendie et de secours situé à Pontarion dispose du personnel et du matériel pour répondre à des situations critiques (feux, pollutions, chutes de pièces …). Par ailleurs, dans le dossier il n'y a pas d'indication sur les approvisionnements en eau (bornes d'incendie, bâches, retenue d'eau …).

Observations des personnes publiques et de la commission Pour la commission d’enquête, en phase de chantier, l es pistes, chem ins d'exploitation, voies crées ou plateformes devront être arrosées pendant 42 la période sèches de façon à éviter la création de « nuages de poussière » par les engins de travaux liés au chantier.

Réponse du maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage souligne que l’éolienne E4 ne surplombe pas la route, mais le seul chemin d’exploitation. Pour lui, la route communale n’est pas surplombée par les pales et ne fait pas l’objet de risque de chute de glace ou autre, comme le montre le plan ci-dessous :

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Figure 19 : Schéma d’implantation de l’éolienne E4 Par ailleurs, le maître d’ouvrage estime que la route communale est peu fréquentée (fréquence de risque faible) et que le risque d’effondrement de l’éolienne est faible (gravité faible). « Le risque de projection de tout ou partie de pale pour chaque aérogénérateur est évalué comme acceptable dans le cas d’un nombre équivalent de personnes permanentes inférieur à 1 000 dans la zone d’effet » (page 81). Il estime donc le risque acceptable, tant pour la projection de pale que pour la projection de glace. En ce qui concerne l’incendie, les effets d’un feu de nacelle et même d’un incendie de mât auraient des effets mineurs au sol (inférieur à 3kW/m2) et les conséquences en termes de projections ont été étudiées au chapitre « projections ». Par ailleurs, tous les composants pouvant faire l’objet d’un incendie sont munis de capteurs, qui permettent de stopper l’éolienne en cas de dysfonctionnement. Les dysfonctionnements sont également transis en temps réel aux services de maintenance, ainsi qu’aux services de secours. Enfin, le parc de Janaillat n’est pas situé en milieu boisé, ce qui limite les risques de propagation d’un incendie. En ce qui concerne la phase de chantier, si des risques de poussières se produisent en saison sèche, les pistes seront arrosées. Appréciation de la commission d’enquête Sur la base de ces éléments et de façon conservatrice, une distance d’effet de 500 mètres est considérée comme distance raisonnable pour la prise en compte des projections de pales ou de fragments de pales dans le cadre des études de dangers des parcs éoliens. En conclusion, l’éolienne N° 4, installée à moins de 50 mètres du croisement de la route de Bonnefond à Janaillat, ne remplit pas les conditions requises.

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Fait le 23 juillet 2019 Dominique BERGOT, Prési dent Alain BOYRON Francis VILLETORTE de la commission d’enquête

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