G. àlINQUX

Etude hydrogéoiogique et recherche d^eau potab le pour 1' aliiaentation du Syndic at interc oanjunal des eaux de 1 'Anger Cnnton de BULGNEVILLE () '

3-12-1961 B, R.G.M. PARIS, le 3 Décembre 1961 ======74, rue de la Fédération (l5°)

Départ, GEOLOGIE

E^tude hydrogéoiogique et

recherche d'eau potable pour 1 ' aliiient ation du

Syndicat intercommunal des eaux de l'Anger

Canton de BULGNEVILLE (Vosges)

Enquête effectuée selon les prescriptions de la Circulaire ministérielle du 24 Novembre 1954

relative aux eaux d'alimentation.

par

G, MINOUX

Ingénieur Géologue au B.R.G.M. Collaborateur au Service de la Carte Géologique de la .

1921 I. Objet et bases de l'étude.

Quantité nécessaire - Possibilités locales.

Pour alimenter en eau potable les trois communes de CRAIN¬

VI LLIERS, , LA VACiiERESSE-et-la-ROUI LLIE , dont la population s'élève respectivement à 174, 276 et 211 habitants, soit un total de 661 usagers, et qui se sont groupées en un

"Syndicat des eaux de l'Anger", il est nécessaire de disposer,

selon l'estimation du Service du GENIE RURAL, d'une quantité de

l'ordre de 170 mètres-cubes par jour.

Il est, bien entendu, souhaitable que les eaux mises à la

disposition de ce groupement aient une composition chimique et des caractères bactériologiques aussi conformes que possible aux normes proposées par les textes officiels récents sur les eaux d'alimen¬

tation ( 1 ) .

Or, les territoires des trois localités dont il s'agit se trouvent placés, au point de vue géologique, dans des conditions telles qu'il ne faut pas songer, grâce à des ressources peu pro¬ fondes, à une réalisation facile de ces objectifs tant pour la quantité que pour la qualité des eaux et, notamment, en saison

sèche .

(l) Circulaire ministérielle N» 170 du 24 Novembre 1954 el Décret N° 61-859 du 1er Août 1961. - 2 -

II. Sltuatilen topographique et géologique d'enserable,

(cf. Annexe Ii extrait de carte au 1/50000®)

CRAINVILLIERSj, SURIAUVILLE, LA VACHERESSE et son annexe

LA ROUILLIE sont en effet situées, comme l'indiquent les cartes

topographique et géologique, sur les contreforts ou dans les dépressions (Bassin du haut-cours de l'Anger) de la cuesta infra¬ liasique couronnée par les grès du RHETIEN inférieur.

Cet horizon, parfois aquifère sous certaines conditions, n'existe ici qu'à l'état de lambeaux morcelés haut-perchés à plus de 100 mètres au-dessus du fond des vallées où de panneaux plus

étendus (côtes de la Bouloie et des Noves) mais dont le pendage

N. NW s'oppose à toate entreprise de captage valable pour des besoins collectifs permanents. Ce sont, en effet, les eaux de ces grès qui alimentent en partie, aux environs de , les multiples petits ruisseaux dont le cours diverge le plus souvent de la cuvette do l'Anger, au Nord, au Sud et à l'Ouest de celle-ci, et dont la maigreur, en saison sèche, démontre la pauvreté des réserves de cette "nappe suspendue".

Sous le "Grès Infraliasique" vient affleurer un complexe

très Important, de l'ordre de 130 mètres d'épalssear, dit "Mafrnes

Irlséei^** généralenient tendre mais imperméable dans sa presque t exception faite pour quelques bancs de dolomie fissurés mais de faible extension superflelelle dont la puissance s'élève au plas à 7 ou 8 mètres pour l'ensemble de la série. Ces bancs et notamment la '*Dolemle-fflOëllon**, le plus constant et le plus

épais d'entre eux (S & 7m) affleurant à une altitude assoK élevée - 3 -

dans les côtes et ne présentent également aucun Intérêt pour le problème qui se pose ici.

La masse principale des Marnes irisées dans laquelle l'Anger et ses petits affluents ont creusé la grande dépression de

CRAINVILLIERS - LA VACHERESSE (en y déposant un rideau d'alluvions essentiellement argilo-marneuses) ne renferme, en principe, aucune nappe susceptible d'être exploitée à grande échelle. Par contre,

de nombreux bancs, lentilles et Intercalations de gypse et d'anhy¬ drite s'y trouvent interstratlf lés. De cette accumulation de sulfate de chaux résulte la très forte minéralisation des eaux qui peuvent exceptionnellement y circuler. C'est ainsi que la principale émergence naturelle de ce secteur, la Source Ste-BELETTE,

à la sortie Nïï de La ROUILLIE et en bordure de l'Anger, présente les caractères de certaines eaux minérales exploitées dans la région, comme en témoigne l'analyse sommaire d'un prélèvement effectué le 6 Septembre 1957:

Résidu sec 105/110" : 2695 mg/litre Sulfates en S04= i 1480 Résistivité 160C : 420 ohms/cm

Compte tenu de la nature imperméable des "Marnes irisées inférieures", condition souvent déjà réalisée à faible distance de la surface, il y a lieu de redouter au surplus que les eaux que l'on pourrait éventuellement y rencontrer aient une origine très peu protonde, circulent à la limite des alluvions et du substratum triasique et soient, de ce fait, assez mal protégées contre les causes de pollution superficielle. - 4 -

III, Nappes et ress_ourees profondes.

C'est pour pallier ces diverses difficultés qu'avait été

lancé pour la localité de SURIAUVILLE, en 1935-36, un forage

destiné à reconnaître, puis éventuellement à exploiter, la réserve aquifère du "MUSCHELKALK calcaire", formation qui succède en

profondeur au KEUPER inférieur gypsifère.

L'ouvrage a été implanté vers la cote +385 ,en bordure d'un

petit sentier, 300 mètres environ à l'Ouest de l'église, et pous.sé

jusqu'à 56 mètres de profondeur, au toit de l'horizon recherché,

soit dans les dolomies de la LETTENKOHLE.

Les conditions de débit obtenues furent relativement satis¬

faisantes (14,4 m3/h pour une dépression de 18m à partir d'un

niveau statique situé vers la cote +365), mais la minéralisation

et la dureté des eaux recueillies (respectivement 3 g/litre -22(.'' )

ont finalement conduit à l'abandon de ce point d'eau.

Les études entreprises ces dernières années dans le Bassin de CONTREXEVILLE permettent d'expliquer aujourd'hui cette apparente et prohibitive anomalie sans qu'il soit besoin de faire appel à

des causes tectoniques accidentelles: les recherches les plus récentes dans les mêmes horizons ont, en effet, montré la présence constante, en profondeur, de formations et amas gypslfères dans les couches de passage du KEUPER au MUSCHELKALK et notamment dans la "Dolomie de Vlttel" qui occupe le sommet du "massif calcaire"^

Il a été également démontré qu'à cette dolomie succède, en profondeur, une séquence marno-calcaire pratiquement imperméable (Couches à Ceratites) puis un enserable essentiellement calcaire et dolomitique (Couches à entroques - Couches blanches) où circule la principale nappe hydrominérale du Bassin vosgien: celle-ci bénéficie, en effet, de la présence d'un second complexe gypsifère dans les assises sous-jacentes du MUSCHELKALK moyen.

A grande distance des affleurements, comme c'est le cas pour

les trois communes du Syndicat de l'Anger, ^l y a denc tout lieu

de s'attendre à ne pouvoir capter à ce niveau, soit à des profondeurs - 5 -

comprises entre 60 et 120 raètres de la surface, selon le point choisi, que des eaux fortement chargées et impropres en fait à

la consommation courante.

Les difficultés et considérations qui précèdent ont orienté toutes les investigations de quelque importance, dans cette région, vers la seule possibilité qui s'ouvre finalement de rencontrer une nappe aquifère de qualité chimique acceptable, avec de bonnes conditions de sécurité pour la reconnaissance et de stabilité pour l'exploitation, c'est-à-dire en recherchant par forage pro¬ fond les eaux faiblement minéralisées des grès du TRIAS inférieur.

Cette formule a reçu, depuis nombre d'années déjà, dans

les Vosges et autres départements lorrains, et le plus .«¡ouvent en

liaison avec l'Administration, la consécration d'une expérience positive dans la quasi-totalité des cas; je n'en rappelerai donc que très brièvement les bases hydrogéologiques. - 6 -

IV. Principes de la recherche et du captage.

Sous les dolo;:ies, gypses et arjiles du MUSCHELKALK moyen et inférieur qui constituent, en fait, un écran imperraéable d'une soixantaine de mètres d'épaisseur, rèçine un massif essentiellement greseujc . avec quelques intercalations schisteuses, puis conç; lomé-

ratique , dont la puissance totale peut varier, dans ce secteur des Vosges, de 50 à 70 mètres environ. Il comprend, au point de vue géolof'ique, les deux formations du "Grès bigarré", celle-ci généralement très constante (40 à 47m) et du "Grès Vosçrien". dont le comportement dépend de la position du point de recherche par rapport au dôme cristallin profond.

L^existence d'un tel haut-fond a été révélée, en effet,

par les forages d'alimentation en eau de CONTREXEVI LLE-VILLE ^

MARTIGNY et . Ces derniers ont touché le granite, considé¬ ré conmie substratum général imperméable et improductif, à des cotes relativement élevées sous la couverture sédimentaire (soit

respectiveraent à +189, +204 et +224).

Les deux coupes géoloiiques portées en Annexe II ont été tracées d'après les indications de surface et les renseignements recueillis dans les deux premiers forages, les plus proches du centre du Syndicat à pourvoir.

Elles donnent une représentation schématique de la struc¬ ture de la couverture sédimentaire sous cette zone et montrent que le bassin alimentaire sur lequel on peut Ici compter se situe

à 8/l2 km du Syndicat de l'Anger, dans le vaste quadrilatère - 7 -

compris entre les localités de SERECOURT - TIGNECOURT -

et PROVENCHERES.

Il y a lieu de noter que la coupe N° 2 n'est pas rectiligne. Elle résulte de la juxtaposition de deux demi-profils dont le point de concours se trouve à l'aplorab de la tête du Chanoi, près de CRAINVILLIERS. On dispose donc ainsi, autour de cette localité, de trois tracés d'orientation différente qui établissent la position favorable, en aval-pendage et au NW du seuil cristallin d'un point de recherche pouvant être situé dans la vallée de l'Anger, vers la

cote +360.

Les reconnaissances antérieures ont indiqué, d'autre part,

les cotes piézométriques suivantes pour les deux nappes profondes

qui seront ici rencontrées:

Nappes aquifères du

MUSCHELKALK sup, & moyen TRIAS inférieur

CONTREXEVILLE +(336) à +(348) ^< +312

MARTIGNY-les-Bains +368 +301

S'il apparaît donc possible d'obtenir daus le cas le plus

favorable, aux abords mêmes de CRAir.'VILLIERS , un écoulement artésien

naturel pour la première d'entre elles, il est par contre certain

que la réserve inférieure, objectif principal de cette étude, ne

pourra être exploitée ici qu'au delà d'une profondeur de l'ordre

de 50 ou 60 mètres par rapport à la surface, c'est-à-dire obliga¬

toirement grâce à un poiîpage spécial.

Les possibilités aquifères du Grès bigarré et du Grès

vosgien ont été reconnues avec précision dans chacun des cas ci-

dessus enumeres, après traversée complète des deux formations

correspondantes, lors des essais de longue durée terminant les

travaux: Epaisseur (^es Débit spécifique en m3/heure terrains aquifères par mètre de (^épressio^

CONTREXEVILLE-Ville 70m 1,5

MARTIGNY-les-Bains 48m 1,17 - 8 -

La dernière valeur ayant confirmé de façon assez remarquable celle qui avait été avancée en 1959 à titre de prévision pour le futur ouvrage de MARTIGNY, il y a lieu de tabler, pour celui du

Syndicat de l'Anger, sur une moyenne de l'ordre de 1.2 m3/h/mètre, mais avec la réserve qu'aucune anomalie importante du socle ancien

-éventualité assez improbable d'ailleurs- ne se révélera sous la

zone d'implantation finalement choisie .

Dans ces conditions, le débit de 20 mS/heure pourrait être obtenu entre 75 et 80 raètres de profondeur selon la cote d'implan¬ tation de l'ouvrage (+355 à +360).

Au point de vue de la qualité des eaux, des références sérieuses ont été également fournies par les essais des deux ouvrages voisins; les résultats essentiels sont rappelés sommai¬

rement ici:

Résidu sec Sulfates Chlorures Dureté tot,

105-110° en S04= en Cl" en «fr.

CONTREXEVILLE-Ville 265 49,5 9,7 20»5

MARTIGNY-les-Bains 365 89,6 6,5 26<»2

Il y a lieu de s'attendre, sous couverture plus importante,

à des résultats peut-être un peu moins favorables mais qui diffé¬ reront vraisemblablement peu de la seconde série de chiffres.

Compte tenu de la profondeur de captage, comprise entre

170 et 220m dans la zone d'Implantation suggérée au chapitre suivant, les eaux ramenées au jour seront à une température voisine de 16«>C.

Mais on devra compter sur une légère teneur en fer, très - 9 -

généralement observée dans tous les ouvrages analogues, mais qui pourra être réduite assez sensiblement par une disposition judicieuse du captage (et notamment par une fermeture des niveaux supérieurs du Grès bigarré).

Les grandes lignes de la recherche proposée sont, en résuné,

les suivantes:

- Objectif principal: Nappe faiblenent minéralisée des grès du TRIAS inférieur.

- Elimination par un captage approprié des eaux supérieures,

notamroent celles du KEUPER et de la LETTEHKGULE , du MUSCHELKALK supérieur et raoyen (celles-ci feront toutefois l'objet d'une reconnaissance précise au passage) et de la partie supérieure du Grès bigarré.

- Traversée complète de la nappe infralriasique jusqu'au subs¬ tratum général permien ou granitique, avec le souci majeur d'éviter tout colmatage accidentel des horizons perméables et

productifs .

La réussite d'un tel projet exige trois conditions essen¬ tielles, indiquées déjà de longue date par L. GUILLAUME:

"exécution du forage par une entreprise convenablement outillée pour mener à bien les opérations délicates de la sélection des niveaux aqqifères et possédant l'expérience de ces opérations;

"surveillance minutieuse, au jour le jour, des forraations tra¬ versées par le forage;

"étude sjstématique des conditions hydrogéologiques rencontrées, avec contrôle de la conposition chiraique des eaux des diverses nappes superposées". - 10 -

V. AVANT-PROJET DE FORAGE AUX GRES du TRIAS inférieur.

a) E^mp lac ement du forage.

Rap{;elons qu'il avait été tout d'abord envisagé de reprendre,

au bénéfice de la seule comraune de SURIAUVILLE, l'étude de

l'ancien forage 1935-36 en vue de son approfondissement éventuel.

A ma demande et dans ce but, M. GÜILLEMIN, Maire de la localité,

avait fait procéder, en Octobre 1958, à une vérification de

l'ouvrage dont l'état s'était révélé satisfaisant.

Toutefois, un tel réemploi s'est avéré de peu d'intérêt,

pour les motifs suivants:

- Mauvais accès, dégagements insufiisants et manque d^eau pour un chantier de forage à grande profondeur;

- Cote d'orifice élevée nécessitant un supplément important

de fournitures, notamment pour la colonne de captage et son revêtement .

- Niveau d^ exploi tation très bas, imposant la mise en oeuvre de moyens de pompage lourds et onéreux.

A ces difficultés locales est venue s'ajouter une préoccu¬

pation d'ordre plus .jéuéral concernant l'exploitation régionale

(ie la na'.jpe infratriaslque qui s'est intensifiée depuis cette

époque. En dehors des co 1 lec'. ivités publiques, des Sociétés

privées ont fait elles aussi, en effet, appel aux ressources

profondes pour subvenir à leurs besoins en eau potable.

Il en résulte, nottuornent aux abords des bassins exploités,

la présence d'une zone dépressionnaire assez étendue dont il

importe de s'éloigner au maximum si l'on veut bénéficier des

conditions d'exploitation les plus avantageuses. -II¬

II me semble donc hautement souhaitable d'envisager, pour

le captage intercommunal de l'Anger, une implantation aussi

distante que possible des centres d'exploitation actuels ou en cours de réalisation, dont la zone d'influence hydrodynamique risque de s'élargir encore dans les années à venir.

Il peut être enfin utile de rapprocher ce point d'eau du centre me ¡e du groupement à desservir. Ceci permet, au surplus, de bénéficier de l'excellent support naturel que représente, pour un réservoir enterré du futur réseau, l'éminence très

proche du Chanoi.

L'implantation aux abords de CRAIîu VI LLIERS apparaissait ainsi la plus rationnelle sur le plan hydrologique. Mais elle ne pouvait être conseillée au point de vue géologique avant que la recherche de MARTIGNY-les-Bains n'ait fourni ses résul¬ tats définitifs.

Ce point de vue avait été d'ailleurs exposé en Janvier- Février 1961 à M. LHUILLIER, Président du S.-ndicat intercom¬ munal, ainsi qu'à M. le Conseiller Général TURQUET.

La présence et la productivité d'une série infratriaslque normale ayant été ainsi reconnues depui s lors, bien au Sud de CRAINVILLIERS, confirmation a pu être donnée à M. VIGNERON, Ingénieur du GENIE RURAL, dès le 4 Décembre dernier, pour l'orientation finale du projet.

En conséquence, l'emplacement qui paraît le plus favorable pour l'alimentation en eau du Syndicat de l'Anger pourrait

être choisi à proximité immédiate de CRAINVILLIERS, à la sortie

Est du village, au bord de la route départementale D 2 reliant celui-ci à la NP 429.

La cote de l'orifice serait comprise entre les cotes +355 el +360.

Le futur chantier jouirait d'excellentes conditions d'accès et pourrait être facilement ravitaillé en eau de service à partir du ruisseau de l'Anger. Cette zone d'implantation est

Indiquée en teinte rouge sur la carte Annexe I, - 12 -

b) Prévisions pour la coupe géologique.

(cf. Annexe III -croquis du forage proposer partie droite)

Profondeur des r. ¡ j '.*.v^.';'t,".'' "".^ Epaisseur de differ, format. Description succincte des assises . *; mTTTr. ^- ' ; ' ' ' chacune d'elles en m, p.r. sol

0 - 2/4 Alluvions, limons, éboulls 2 à 4 n.

KEUPER inférieur

2/4 - 20/25 "Marnes irisées" ^ doloaitiques (challns) Bancs de dolomies, cargneules et petites couches de gypse et d'anhydrite 18 à 20

LETTENKOHLE »M mf " I I IM

20/25 - 25/30 Bancs de dolomie plus épais et schistes verts ou rougeâtres 7 à 10

MUSCHELKALK supérieur

30 - 37/39 "Dolomie blanc-crème" à Myophoria goldfussi tendre ou avec petites inclusions gypseuses 7 à 8

38 - 62/65 "Couches à Ceratites" ou leur équivalent Alternance de calcaires ou dolomies durs, gris bleuâtre et de marnes schisteuses gris sombre 25 à 27

64 - 80/85 "Couches à entroques"

Calcaires ou dolomies, en bancs massifs, avec minces passages schisteux 17 à 19

MUSCHELKALK moyen.

82 - 83/93 "Couches blanches" Dolomies plus tendres, de teinte claire 7 à 6

90 - 132/137 "Couches grises"

Alternances de marnes grises - schisteuses, de plaquettes et bancs de dolomie, avec filets, couches et lentilles de gypse et d'anhydrite: certains niveaux pouvant êtro très durs 40 à 43 Apparition de schistes rouges à partir de 105-llOm - 13 -

135 - 154/161 "Argiles bariolées" (= "Couches rouges") Marnes argilo-sableuses, raicrogréseuses , de teinte dominante rouge accessoirement verte, passages de dolomie gréseuse, imprégnations de gypse 20 à 24 m.

MUSCHELKALK inférieur

157 - 162/172 Alternances de grès gris et rouges en plaquettes ou bancs minces, et d'argiles rouges micacées 7 à 10

GRES BIGARRES

166 - 190/195 "Grès à Voltzia" Grès micacé, brun rouge puis gris blanchâtre, en bancs massifs, raais avec

intercalations et lentilles de schistes

verts ou rouges.

192 - 207/219 "Couches intermédiaires" Grès à grain plus grossier, passages dolomitiques gris-blanchâtre, scintillant, > 45 à 47 friable, devenant con lomératique vers la

base, avec 'jalets de quartz blanc. Limite inférieure marquée par des grès argileux rougeâtres ou violacés, avec concrétions de quartz jaspé et argiles bigarrées

GRES VOSGIEN

212-(217/235) Conglomérats grossiers et friables, avec galets de quartz et quartzite (pouvant atteindre la grosseur du poing..) asso¬ ciés à des grès et argiles rouges, géné¬ ralement non micacés 5 à (20)

au delà. Formations permiennes (grès et argiles)

ou, plus probablement:

Socle granitique Fin de la reconnaissance

Des prévisions plus précises ne pourront être données qu'après déter- mi«ation du point de forage et mise en route des travaux, lorsque le toit du MUSCHELKALK supérieur aura pu, en particulier, être localisé.

Le départ de la reconnaissance s'effectuera vers la base des "Marnes irisées inférieures" et la profondeur totale à prévoir est de l'ordre de 230 mètres. - 14 -

c) Données sur l'exécution du forage.

(cf. Annexe III - croquis de l'ouvrage proposé: partie gauche)

Le plan d'exécution, joint au présent rapport, a été

établi en relation avec les prévisions géologiques et devra, bien

entendu, être adapté aux conditions réellement rencontrées au fur

et à mesure de la progression des travaux.

Ce plan doit être accompagné des remarques suivantes:

1) Afin de réduire autant que possible les délais d'exécution de

l'ouvrage, l'emploi d'un matériel mixte au rotary et par battage

à sec semblerait ici parf ai tei.îent indiqué. Mais il devrait être

explicitement convenu que la première méthode fera place à la

seconde dès que la colonne de captage aura été posée au sommet

du Grès bigarré.

Etant donnée la grande profondeur du niveau piézomé¬ trique, attendu vers 50 à 55 mètres, le fait de maintenir, par injection, lo forage plein d'eau crée une forte surpression tendant à refouler énergiquement dans les fissures des terrains traversés le contenu plus ou moins fortement boueux du forage.

Ceci peut obturer, au moins partiellement, les fissures aquifères et nuire gravement aux conditions de débit.

On devra donc proscrire toute injection après la mise en place de la colonne de captagea Cette mesure rend également possible tous les contrôles hydrologiques qu'il est souhaitable d'exercer au cours de la traversée de la nappe profonde.

2) L* avant-trou, de l'ordre de 25 à 30 mètres, pourra être fait

au rotary ou au trépan à l'injection pour mettre en place la

première colonne.

3) Celle-ci, d'un diamètre intérieur de 350 à 400mra, sera posée au

toit de la "Dolomie à Myophoria goldfussi". afin de se prémunir

contre tout éboulement des alluvions et des "Marnes irisées"

lors des essais de débit de la nappe du MUSCHELKALK supérieur

et moyen. - 15 -

Elle sera Intégralement cimentée jusqu'au jour, en vue d'obtenir

une parfaite stabilité de la tête de sondage et l'élimination

totale des eaux superficielles. Coulis de ciment pur SUPERCILOR,

4) Au cours du forage rotary (l2p.l/4 à 15p.) préparant la mise en

place de la 2ème colonne, un arrêt sera éventuellement marqué à

la base des "Couches blanches", et selon les indices recueillis

jusqu'à la profondeur correspondante, pour des essais de débit

à la soupape ou à la pompe dans le but de définir les propriétés

aruifères de l'ensemble du MUSCHELKALK supérieur.

Il va de soi que si des résultats très satisfaisants étaient

alors obtenus, tant au point de vue du débit que de la qualité

des eaux, la recherche pourrait être arrêtée à ce niveau. Mais

il importerait do vérifier, en période d'étiage, la pérennité

de la réserve ainsi découverte.

Dans le cas contraire, l'avanceraent sera poursuivi sans attendre

jusqu'au Grès bigarré.

5) Colonne de captage - Mise en place, étanchéisation.

- Cette colonne sera avantageusement réalisée en tubes hermé¬

tiques étanches, étirés et vissés, de 10p. V à 11p. 3/4 et, de

préférence, type B.E.

Une expérience récente vient, en effet, dc montrer que si la verticalité de l'ouvrage n'est pas parfaitement assurée, la mise en place correcte d'un tubage manchonné extérieurement peut se heurter aux plus sérieuses difficultés.

- Pour tenir compte également des enseignements les plus récents,

la fixation du sabot de la colonne de captage est prévue vers

8 ou 10 mètres au-dessous du toit du "Grès à Voltzia", afin

d'éliminer les eaux plus ferrugineuses qui peuvent se trouver

à ce niveau. - 16 -

- La 2ème cimentation, derrière la colonne vissée, sera faite

par le fond et par injection remontante, en une seule passe,

sur toute la hauteur du terrain découvert.

S'il est nécessaire, elle sera terminée par le haut et par

tiges .

Coulis de ciment pur SUPERCILOR.

Essais d'étanchéité (pour mémoire): plan d'ean ou de boue

rabattu vers 95 à 105m et laissé à ce niveau durant la reprise

de l'avancement à sec; le débouché effectif dans la nappe

aquifère pourra être ainsi nettement perçu par remontée de

l'eau au voisinage du niveau piézométrique attendu.

6 ) Traversée de la formation aquifère.

L'entreprise devra garantir le diaraètre minimum de 243 à 276mm

pendant toute cette traversée, qui sera faite exclusivement à

sec. Aucune reduction n'est à envisager jusqu'au fond, le terrain

offrant une stabilité suffisante.

Tous les 10 mètres, ou périodiquement, il sera bon de prévoir

un essai d'épuisement avec une soupape hermétique, afin de

suivre l'évolution des conditions de débit du forage et de la

qualité de l'eau.

L'approfondissement sera utilement poussé jusqu'à la base du

TRIAS Inférieur dont le substratum sera, en cas de doute, reconnu

par carottage de contrôle.

7) Un essai de débit de reconnaissance de 24 ou 36 heures permettra,

à ce moment, d'étudier la caractéristique réelle de l'ouvrage (l)

(l) La caractéristique probable, déduite des prévisions de la page 8, est tracée en rouge, à titre purement indicatif, sur l'Annexe 111. - 17 -

et de juger de l'opportunité d'une 3ème colonne de soutènement

crépinée et doublée d'un massif de gravier au droit du découvert.

Ce dispositif sera alors éventuellement mis en place.

8) Le forage terL^iné, il sera procédé à l'essai de pompage final.

Celui-ci sera conduit sans interruption pendant au raoins 72 heures

avec une porape permettant d'obtenir tous débits entre 20 et 40

mètres cubes à l'heure.

Cet essai final a pour but de décolmater énergiquement les voies

alimentaires ei de renseigner sur les points suivants:

- position du niveau piézométrique vrai;

- conditions dc débit obtenues (tracé de la caractéristique);

- composilion chimiiiue de l'eau par analyses sur prélèvements effectués à la fia de chaque réjime de pompage;

- teneur en fer dans l'eau (selon l'intensité du dépôt ferrugineux dans la rigole d'écoulement des eaux extraites du forage);

- qualité bactériologique : pour mémoire, - 18 -

CONCLUSIONS

C'est au centre raêrae du Syndicat des eaux de l'Anger qu'il paraît convenable de rechercher, par forage profond, la quantité d'eau potable nécessaire pour les besoins de ce groupement interc pmmunal.

La nappe des grès du TRIAS inférieur sera rencontrée et captée entre 160 et 230m de profondeur.

Selon les expériences les plus récentes et les plus proches, un tel ouvrage, judicieusement conditionné, doit permet¬ tre d'obtenir, dans des conditions satisfaisantes, un débit minimum de 17 à 20 m3/h pour un niveau dynamique situé vers 75

à 80 mètres, soit un rabattement de l'ordre d'une vingtaine de mètres obtenu nécessairement par pompage.

Sous réserve d'une fermeture correcte, par cimentation, des nappes supérieures minéralisées, les eaux recueillies auront une teneur en sels minéraux très certainement inférieure à

500 mg/litre et une dureté qui ne dépassera pas 30** hydrotimé¬ triques, selon toute probabilité.

Au point de vue bactériologique, et compte tenu du long

trajet des eaux à grande profondeur dans des terrains dotés de propriétés filtrantes, une garantie totale pourra être obtenue

si l'on prend la précaution de stériliser périodiquement l'orifice ainsi que la partie interne et découverte du captage.

Le périmètre de protection de ce dernier pourra être

limité aux abords immédiats de la station de pompage, ce qui n'entraînera aucune servitude spéciale.

Le 16 Février 1962

G, UINOUX

Ingénieur Géologue au B.R.G.M,

Collaborateur au Service de la Carte Géologique de la France, Parey-S'-Ouen

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