Bob Van Asperen
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NP ASPEREN:NP ASPEREN 7 nov 2col 27/10/06 10:48 Page 1 Jean-Philippe Billarant, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Mardi 7 novembre Bob van Asperen Dans le cadre du cycle Itinéraires de Bach et Haendel Du mardi 7 au dimanche 12 novembre 2006 | 7 novembre Mardi Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr Bob van Asperen Asperen van Bob NP ASPEREN:NP ASPEREN 7 nov 2col 27/10/06 10:48 Page 2 Cycle Itinéraires de Bach et Haendel À quelques mois près, ils se croisaient à Hambourg, composant des opéras, engageant les meilleurs prospère cité marchande au bord de l’Elbe qui les attira chanteurs d’Europe – italiens comme il se doit –, dans leur jeunesse. Mais Johann Sebastian Bach, qui dirigeant l’orchestre. Musicien indépendant, dégagé du terminait alors ses études dans la proche ville de service d’un quelconque mécène ou employeur, il devait Lunebourg, allait à la Katharinenkirche écouter le vieux cependant se plier au goût du public : lorsque l’opéra Johann Adam Reinken, dépositaire de la tradition italien ne fit plus recette, il inventa l’oratorio anglais, organistique de l’Allemagne du Nord. Georg Friedrich plaçant au service des valeurs anglicanes, mieux prisée Haendel au contraire, dans la ville hanséatique, fut par la bourgeoisie londonienne, la vocalité lyrique d’emblée fasciné par l’opéra, alors animé par Reinhard acquise en Italie et impressionnant l’assistance en Keiser : tenant la partie de clavecin dans l’orchestre, interprétant, pendant les entractes, des concertos il composa bientôt sa première œuvre lyrique, Almira, pour orgue où il faisait montre de son savoir-faire dans le style cosmopolite des opéras hambourgeois, germanique sur l’instrument à tuyaux. avec récitatifs en allemand, airs en italien et danses françaises. Mais si l’on peut opposer la vie de Bach le sédentaire à celle de Haendel le voyageur, leurs œuvres montrent un Tandis que Bach, rentré dans sa Thuringe natale, égal éclectisme stylistique. Fragmentée depuis la Paix de occupait divers postes d’organiste puis gravissait les Westphalie en une multitude d’États possédant chacun échelons de la carrière d’un Kapellmeister allemand, leurs spécificités, l’Allemagne ne possède pas de style dans les cours de Weimar et de Köthen, améliorant musical proprement national, sinon dans la tradition sa condition de poste en poste, fondant une famille, luthérienne du choral et du répertoire d’orgue. Sans qu’il attirant des élèves et affermissant sa notoriété de ait à se déplacer, les influences stylistiques parviennent spécialiste de l’orgue, Haendel partait pour quatre ans sans difficulté jusqu’à Bach, qui copie de la musique de en Italie, se faisait la main au style vocal ultramontain Frescobaldi et des clavecinistes français, qui visite, lors en composant plus d’une centaine de cantates profanes, de son séjour à Lunebourg, la cour francophile de Celle, résidait à Rome chez des prélats mélomanes, rencontrait qui acquiert et transcrit pour clavier, à Weimar, les tout Arcangelo Corelli et Domenico Scarlatti chez le cardinal nouveaux concertos de Vivaldi publiés à Amsterdam. Ottoboni, faisait représenter des opéras à Florence et Dans leurs suites pour clavecin, les deux compositeurs à Venise, visitait Naples, s’engageait auprès de l’électeur mêlent les références à la France ou à l’Italie, tout en de Hanovre mais en quittait bientôt la cour pour de longs insérant ici ou là quelque bonne fugue allemande séjours en Angleterre. rappelant leur pratique quotidienne de l’orgue. Dans leurs œuvres profanes ou sacrées, l’ouverture à la Bach finit par se fixer à Leipzig où il occupa l’importante française évoque la majesté des tragédies lullystes et fonction de cantor de l’église Saint-Thomas et de cette cour de Versailles que bien des souverains « director musices ». En fait, il supervisait toute la musique germaniques cherchent à imiter. Mais le style vocal de cette ville marchande et universitaire, distribuant les est imprégné par l’omniprésente influence de l’opéra tâches pour les services religieux des différents édifices, italien, pratiqué alors dans toute l’Europe, et l’orchestre composant et dirigeant les cantates et les passions que s’exprime dans le style concertant vénitien, tout en se réclamaient la liturgie luthérienne, veillant jusqu’à parant du timbre éclatant des bois et des cuivres, un l’enseignement des enfants de chœur et l’entretien des domaine où excellent les musiciens allemands. instruments, défendant les intérêts de la musique face au À Leipzig comme à Londres, Bach et Haendel sont conseil municipal qui l’employait. des musiciens européens, dosant chacun à leur manière Haendel, de son côté, s’était installé définitivement à les différentes répliques d’un dialogue musical des nations. Londres et inoculait au public anglais la folie de l’opéra italien. Lui aussi déployait la plus grande activité, Raphaëlle Legrand 2 NP ASPEREN:NP ASPEREN 7 nov 2col 27/10/06 10:48 Page 3 DU MARDI 7 AU DIMANCHE 12 NOVEMBRE MARDI 7 NOVEMBRE - 20H JEUDI 9 NOVEMBRE - 20H SAMEDI 11 NOVEMBRE - 20H Johann Sebastian Bach Johann Sebastian Bach Georg Friedrich Haendel Petit Prélude BWV 940 Sonate d’après Reinken BWV 965 Cantate «Il duello amoroso» Suite française no 1 BWV 812 Concerto italien BWV 971 Cantate «Cor fedele, in vano speri» Prélude et Fugue BWV 883 Toccata BWV 915 Fantaisie et Fugue BWV 904 Fantaisie chromatique Il Seminario Musicale Canon a 2 super thema regium, per et Fugue BWV 903 Gérard Lesne, alto, direction augmentationem, contrario motu. Aurore Bucher, soprano Ricercar a 6 Kenneth Weiss, clavecin Eugénie Warnier, soprano Choral «Wer nur den lieben Gott läßt Jean-Henry Hemsch, 1761 walten» BWV 691 Chaconne BWV 1004 DIMANCHE 12 NOVEMBRE – Johann Jacob Froberger VENDREDI 10 NOVEMBRE - 20H 16H30 Suite no 2 Georg Friedrich Haendel Georg Friedrich Haendel Bob van Asperen, clavecins Acis and Galatea Suite pour clavecin no 3 Andreas Ruckers/Pascal Taskin, Airs allemands HWV 208 et 205 1646/1780, et Ioannes Couchet, 1652 The King’s Consort Suite pour clavecin no 8 Robert King, direction Air allemand HWV 207 Lucy Crowe, soprano (Galatea) Suite pour clavecin no 2 James Gilchrist, ténor (Acis) Airs allemands HWV 206 et 210 MERCREDI 8 NOVEMBRE – 20H Charles Daniels, ténor (Damon) Andrew Foster-Williams, basse Les Folies Françoises Johann Sebastian Bach (Polyphemus) Patrick Cohën-Akenine, violon Suites françaises no 3 BWV 814 Charles Humphries, contre-ténor François Poly, violoncelle et no 4 BWV 815 (Chœur) Béatrice Martin, clavecin Ouverture à la française BWV 831 Longman & Broderip, fin XVIIIe siècle Hanna Bayodi, soprano Christophe Rousset, clavecin Jean-Henry Hemsch, 1761 3 NP ASPEREN:NP ASPEREN 7 nov 2col 27/10/06 10:48 Page 4 NP ASPEREN:NP ASPEREN 7 nov 2col 27/10/06 10:48 Page 5 MARDI 7 NOVEMBRE - 20H Amphithéâtre Johann Sebastian Bach Petit Prélude en ré mineur BWV 940 Suite française no 1 en ré mineur BWV 812 Allemande. Courante. Sarabande. Menuets I et II. Gigue. Johann Jacob Froberger Suite no 2 en ré mineur Allemande. Courante. Sarabande. Gigue. Johann Sebastian Bach Prélude et Fugue en fa dièse mineur BWV 883 – extrait du Clavier bien tempéré, Livre II Fantaisie et Fugue en la mineur BWV 904 entracte Johann Sebastian Bach Canon a 2 super thema regium, per augmentationem, contrario motu. Notulis crescentibus crescat Fortuna Regis. Ricercar a 6 – extrait de L’Offrande musicale (1747) Choral «Wer nur den lieben Gott läßt walten » BWV 691 – extrait du Klavierbüchlein für Anna Magdalena Bach (1725) Chaconne – extrait de la Partita pour violon seul no 2 en ré mineur BWV 1004 Transcription en la mineur de Bob van Asperen Bob van Asperen, clavecins Andreas Ruckers/Pascal Taskin, 1646/1780, pour les œuvres de J. S. Bach, et Ioannes Couchet, 1652, pour la Suite de J. J. Froberger – Collection Musée de la musique. Ce concert est enregistré par France Musique, partenaire de la Cité de la musique. Fin du concert vers 21h45. 5 NP ASPEREN:NP ASPEREN 7 nov 2col 27/10/06 10:48 Page 6 Johann Sebastian Bach « à l’allemande » Quelques mots sur les influences allemandes des œuvres La Suite française no 1 (c. 1721/1722), premier essai de Bach d’une écriture nouvelle, plus transparente, « française », plutôt fondée dans la manière ancienne, plus « dense » et « solide » que les Suites anglaises, peut être considérée comme un hommage au compositeur allemand Johann Jacob Froberger, que Bach admirait profondément. La cellule de base de cette suite de Bach est la même que celle de la Suite no 2 de Froberger (1649), d’ailleurs dans la même tonalité de ré mineur : ce motif (ré-la-si bémol-la) constitue le point de départ de tous les autres mouvements. Ce détail est particulièrement frappant à l’écoute de l’allemande et de la gigue. L’utilisation continuelle de la figure quaesitio notae – avec ses paires de notes descendantes touchant les acciacature – peut également être considérée comme « l’empreinte digitale » du « vieux » Froberger. De plus, la gigue à mesure binaire et pointée constituait le monopole absolu de ce dernier et ne fut jamais appliquée par les clavecinistes: comment Bach pouvait-il rendre hommage à son « ancêtre musical » d’une manière plus convaincante qu’en « empruntant » son motif dans sa tonalité même, ses chaînes de « chutes-acciacatures » si caractéristiques et « son » type par excellence de gigue ? Le Petit Prélude en ré mineur BWV 940 – toujours sur la même « mélodie », et ici combiné par nous avec cette suite – complète ces ressemblances : il semble « citer » ou imiter, pas moins qu’à la lettre (!), l’ouverture de cette même allemande de Froberger. Il n’est pas impossible que ce prélude ait en effet servi d’introduction à cette suite avec laquelle il est lié par cette cellule commune… La Chacone extraite de la deuxième Partita – la version allemande de la suite – est, ne serait-ce que du point de vue de sa dimension, parente de la fameuse Passacaglia en do pour orgue, héritière des grandes passacaglias des organistes du Nord, et spécialement Buxtehude.